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Directeur de la publication : Guillaume Cerutti Directeur de la rédaction : Emmanuel Fessy Rédacteur en chef : Paul-Henri Doro : 01 40 15 83 65 assisté de Valérie Leroy Comité de rédaction : Anne-Sophie Barreau, Jacques Bordet, Emmanuel Boutier, René Bouvet, Marc-Antoine Chaumien, Robert Fohr, Nicole Gasser, Anne Laborde, Philippe Larollière, Martine Lehmans, Vincent Loren- zini, Bertrand Maillols. Conception graphique : Jeanne Verdoux Maquettiste : Emmanuel Boutier Crédits photographiques : Farida Breche- mier-Guerdjou Impression : N° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle série Tirage : 30 000 exemplaires 0,30 euros le numéro Pour recevoir la lettre d’information : Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72, internet : http://www. culture. gouv. fr Visuel de l’année George Sand (détail) © c-album / 2003 SOMMAIRE Dossier Le ministère de la culture et de la communication au MIDEM 2004 : un nouveau modèle pour la musique Actualités Page 4 Trois nouveaux centres culturels de rencontre voient le jour Page 5 Jean-Jacques Aillagon en Chine Un accord de coopération en vue dans le domaine du cinéma Page 6 Mécénat : les PME s’informent Page 11 Retour à Pleyel L’État et le propriétaire de la salle ont signé un accord de longue durée Page 12 Les seniors : un public à conquérir Page 13 L’enseignement de l’architecture se met à l’heure européenne en 2004 Portrait Page 16 c-album : le papillon de Linné Jean-Jacques Aillagon et Alain Lambert, ministre délégué au budget et à la réforme budgé- taire, ont annoncé le 15 décem- bre l’entrée dans les collections du musée d’Orsay d’un chef- d’œuvre de Claude Monet Effet de vent, les peupliers. Ce tableau, qui a été classé trésor national en 2000, est accepté aujourd’hui par l’État en dation en paiement des droits de succession. Régi par une loi du 31 décembre 1968, et entré en application en 1972, le système de la dation permet le paiement à titre excep- tionnel des droits de succession et de mutation, et de l’impôt sur la fortune, par la remise à l’État de biens culturels. Un paysage d’une qualité exceptionnelle Au cours des années 1890, ins- tallé à Giverny, Monet étudia différents motifs dont les varia- tions chromatiques et lumi- neuses composaient des séries. La série des peupliers, entre celles des Meules et des Cathé- drales, connut un succès immé- diat. Effet de vent, peint en 1891, acheté en 1892 par la Galerie Knoedler de New York puis acquis en 1893 par Paul Durand-Ruel. Le tableau resta ensuite dans la collection du célèbre marchand. Ce paysage, d’une qualité exceptionnelle, au format inhabituel en hauteur, est un des meilleurs exemples d’une série jusqu’alors absente des collections françaises. Effet de vent, les peupliers est présenté au musée d’Orsay, salle des Monet (galerie des Hauteurs). LA FONDATION ALBERTO ET ANNETTE GIACOMETTI EST CRÉÉE Jean-Jacques Aillagon se félicite de la reconnaissance d’utilité publique de la Fondation Alberto et Annette Giacometti qui permet, enfin, sa créa- tion effective. C’est en 1988 qu’Annette Giacometti formula un premier projet de fondation. Le ministre a souhaité, dès sa prise de fonction, de mettre un terme au 15 années de controverses qui ont paralysé la consti- tution de cette fondation. La volonté de l’artiste et de son épouse est ainsi enfin respectée et l’intégrité de l’œuvre qu’ils avaient conservée est assurée. Il a voulu favoriser cette initiative emblématique de la volonté du gouvernement de développer des fondations notamment dans le domaine culturel. La Fondation Alberto et Annette Giacometti va se consacrer à la protection, à la diffusion et au rayonnement de l’œuvre d’Alberto Giacometti (1901-1966), l’une des plus grandes figures de l’art du XX e siècle. Le conseil d’administration a tenu sa première réunion le 15 décembre 2003 et a élu Monsieur Jacques Vistel, Conseiller d’État aux fonctions de Président. UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET EFFET DE VENT, LES PEUPLIERS ENTRE AU MUSÉE D’ORSAY Claude Monet, Effet de vent, série des Peupliers, 1891 / Huile sur toile / 105 x 74 cm / Photo RMN, Lewandowski © RMN, Paris 2003

SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

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Page 1: SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

Directeur de la publication : Guillaume CeruttiDirecteur de la rédaction : Emmanuel FessyRédacteur en chef :Paul-Henri Doro : 01 40 15 83 65 assisté deValérie LeroyComité de rédaction : Anne-SophieBarreau, Jacques Bordet, Emmanuel Boutier,René Bouvet, Marc-Antoine Chaumien, RobertFohr, Nicole Gasser, Anne Laborde, PhilippeLarollière, Martine Lehmans, Vincent Loren-zini, Bertrand Maillols.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Crédits photographiques : Farida Breche-mier-GuerdjouImpression :N° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle série Tirage : 30 000 exemplaires 0,30 euros le numéro Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72,internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

Visuel de l ’année George Sand (détail) © c-album / 2003

SOMMAIRE

Dossier Le ministère de la culture et de lacommunication au MIDEM 2004 : unnouveau modèle pour la musique

Actualités Page 4Trois nouveaux centres culturels derencontre voient le jour

Page 5Jean-Jacques Aillagon en ChineUn accord de coopération en vuedans le domaine du cinéma

Page 6Mécénat : les PME s’informent

Page 11Retour à Pleyel L’État et le propriétaire de la salleont signé un accord de longue durée

Page 12Les seniors : un public à conquérir

Page 13L’enseignement de l’architecturese met à l’heure européenne en2004

PortraitPage 16c-album : le papillon de Linné

Jean-Jacques Aillagon et AlainLambert, ministre délégué aubudget et à la réforme budgé-taire, ont annoncé le 15 décem-bre l’entrée dans les collectionsdu musée d’Orsay d’un chef-d’œuvre de Claude Monet Effetde vent, les peupliers. Ce tableau,qui a été classé trésor national en2000, est accepté aujourd’huipar l’État en dation en paiementdes droits de succession. Régipar une loi du 31 décembre1968, et entré en application en1972, le système de la dationpermet le paiement à titre excep-tionnel des droits de successionet de mutation, et de l’impôt surla fortune, par la remise à l’Étatde biens culturels.

Un paysage d’une qualitéexceptionnelleAu cours des années 1890, ins-tallé à Giverny, Monet étudiadifférents motifs dont les varia-tions chromatiques et lumi-neuses composaient des séries.La série des peupliers, entrecelles des Meules et des Cathé-drales, connut un succès immé-diat. Effet de vent, peint en 1891,acheté en 1892 par la GalerieKnoedler de New York puisacquis en 1893 par PaulDurand-Ruel. Le tableau restaensuite dans la collection ducélèbre marchand. Ce paysage,d’une qualité exceptionnelle, auformat inhabituel en hauteur,est un des meilleurs exemplesd’une série jusqu’alors absentedes collections françaises.

Effet de vent, les peupliers estprésenté au musée d’Orsay, salle desMonet (galerie des Hauteurs).

LA FONDATION ALBERTO ET ANNETTE GIACOMETTI EST CRÉÉEJean-Jacques Aillagon se félicite de la reconnaissance d’utilité publiquede la Fondation Alberto et Annette Giacometti qui permet, enfin, sa créa-tion effective. C’est en 1988 qu’Annette Giacometti formula un premierprojet de fondation. Le ministre a souhaité, dès sa prise de fonction, demettre un terme au 15 années de controverses qui ont paralysé la consti-tution de cette fondation. La volonté de l’artiste et de son épouse est ainsienfin respectée et l’intégrité de l’œuvre qu’ils avaient conservée estassurée. Il a voulu favoriser cette initiative emblématique de la volontédu gouvernement de développer des fondations notamment dans ledomaine culturel. La Fondation Alberto et Annette Giacometti va seconsacrer à la protection, à la diffusion et au rayonnement de l’œuvred’Alberto Giacometti (1901-1966), l’une des plus grandes figures de l’artdu XXe siècle. Le conseil d’administration a tenu sa première réunion le15 décembre 2003 et a élu Monsieur Jacques Vistel, Conseiller d’Étataux fonctions de Président.

UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONETEFFET DE VENT, LES PEUPLIERS ENTREAU MUSÉE D’ORSAY

Claude Monet, Effet de vent, série des Peupliers, 1891 / Huile sur toile / 105 x 74 cm /Photo RMN, Lewandowski © RMN, Paris 2003

Page 2: SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

Initiée et coordonnée par le ministèrede la culture et de la communication(haut comité des célébrations natio-nales de la direction des archives deFrance), « 2004 - Année George Sand »en collaboration avec les ministèresdes affaires étrangères, de l’agricul-ture, de l’éducation nationale, leministère délégué à la parité et à l’é-galité professionnelle, avec l’Assem-blée nationale.

3/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Inscrivant lebicentenaire de lanaissance de GeorgeSand au titre descélébrationsnationales, Jean-Jacques Aillagon aexprimé le souhait que2004 soit une AnnéeGeorge Sand.

George Sand (1804-1876) estl’une de nos plus grands écri-vains du XIXe siècle, reconnuecomme telle par ses contempo-rains, en France et à l’étranger(Balzac, Hugo, Flaubert, Dos-toievski, H. James lui ont renduhommage), mais que le XXe

siècle a largement méconnue àl’exception notable de MarcelProust, d’Alain et de quelquesautres.Si les études sandiennes con-naissent un renouveau depuisquelques années en France, à lasuite des États Unis, c’est augrand public qu’il s’agit aujour-d’hui de proposer une nouvellelecture et une réévalution del’œuvre immense de GeorgeSand en mettant en lumièrel’actualité de ses engagementset la modernité de son travaild’écrivain.

Relancer l’édition sandienne L’édition sandienne connaît unretard considérable : aucune édi-tion d’œuvres complètes n’a étéaboutie au XXe siècle et trop peude titres sont actuellement pré-sents en librairie sur les deux-cent-quarante-quatre que com-

porte sa bibliographie.Faciliter l’accès aux textes del’auteur de Lélia et de François leChampi est donc le premierobjectif poursuivi. Plusieurs réé-ditions et nouvelles éditions sontannoncées pour 2004.Pour accompagner ce mouve-ment, le ministère de la cultureet de la communication se mobi-lise grâce à un appel d’offres res-treint lancé par le centre natio-nal du livre (CNL) auprès deséditeurs et à l’action de la biblio-thèque nationale de France(BnF) qui augmentera très sen-siblement le nombre de docu-ments disponibles en ligne surGallica.

3 février : ouverture de l’AnnéeGeorge SandL’ouverture de l’Année GeorgeSand sera marquée par une« journée découverte » que l’en-semble des réseaux éducatifs etculturels ainsi que les médiassont invités à organiser le3 février : lectures, conférences,expositions de livres, éditions etémissions spéciales contribue-ront à cette première sensibili-sation.L’Assemblée nationale s’associeà cette journée d’ouverture enaccueillant une présentation detextes politiques, autobiogra-phiques et romanesques deGeorge Sand, lus par l’actriceTania Torrens, ex-sociétaire dela Comédie Française, le comé-dien Denis Léger-Milhau etune centaine de lycéennes et delycéens de six établissementsd’enseignement général et agri-cole de diverses régions deFrance. Les centres dramatiques

nationaux de Nanterre-Aman-diers et d’Aubervilliers ainsi quela scène nationale de Château-roux et la compagnie Théâtreécoute accompagnent ce projetdont la conception et la réalisa-tion sont assurées par JeanneChampagne.

Autres manifestations nationalesLe premier week-end de juilletsera consacré à la célébration del’anniversaire de George Sanden Berry.Un hommage national lui serarendu et deux journées de lec-tures, musiques et fêteschampêtres seront organisées àNohant et sur les principauxlieux sandiens de la région. Lecolloque « George Sand : litté-rature et politique » organisé parles universités de Versailles-SaintQuentin en Yvelines et Paris 8au Sénat clôturera l’AnnéeGeorge Sand. De nombreusesmanifestations sont aussi annon-cées en France et à l’étranger surlesquelles nous reviendrons toutau long de l’année.

www.georgesand.culture.frLe site d’information surl’Année George Sand proposeun ensemble de ressources per-mettant d’une part, au grandpublic, d’aller à la découverte del’auteur et de son œuvre, desuivre l’actualité du bicentenaireet d’autre part, aux profession-nels d’enrichir leurs program-mations et de s’inscrire dans lacommunication générale del’Année George Sand. Il estorganisé en trois rubriques prin-cipales : événements, ressources,logistique.

2004, ANNÉE GEORGE SANDUn grand écrivain, une femmed’exception à redécouvrir

AUTRES CÉLÉBRATIONS NATIO-NALES EN 2004354 - Naissance de Saint Augustin 1204 - 31 mars : mort d’Aliénord’Aquitaine1304 - Naissance de Pétrarque 1554 - Ambroise Paré, docteur enchirurgie après avoir soutenu sathèse réalisée en français 1704 - Mort de Bossuet1804 - Sacre de Napoléon 1er etpromulgation du Code civil1854 - Naissance d’Arthur Rimbaud1904 - 18 avril : Jean Jaurès fondele journal L’Humanité,Mort d’Étienne Jules Marey1954 - campagne de l’abbé Pierreen faveur des déshérités,Mort de Sidonie Gabrielle Colette,Mort d’Henri Matisse,Mireille crée le Petit conservatoirede la chanson

Visuel de l ’année George Sand © c-album /2003 (Lire par ailleurs en page 16 le por-trait des graphistes qui ont conçu l ’identitévisuelle de l ’année George Sand).

Page 3: SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

4/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Trois projets ont reçu le 8 décembre le label de « centre culturel de rencontre » délivré par le ministère de la culture et de lacommunication. Il s’agit de l’abbaye d’Ambronay, du Moulin d’Andéet du Château de la Borie

Créés en 1964, les Centres culturels de rencontre (CCR) ont pourobjectif de faire revivre un lieu patrimonial autour d’un projet cul-turel et artistique contemporain. Le label CCR est attribué par leministère de la culture et de la communication. Il permetnotamment d’obtenir des subventions pour les travaux sur les monu-ments historiques.

Nouvelle composition de la commission des centres culturels derencontreLors de la réunion de la commission des Centres culturels de ren-contre, le 8 décembre, Jean-Jacques Aillagon a annoncé le renou-vellement de sa composition. Elle est présidée désormais par RenéGarrec, président du conseil régional de Basse-Normandie et de lacommission des lois du Sénat : celui-ci succède ainsi à JacquesRigaud dont le mandat venait à échéance, et à l’action duquel leministre a rendu hommage.

Trois projets labellisésLa commission s’est prononcée favorablement sur la labellisationpar le ministère de trois projets :

» l’abbaye d’Ambronay,axée sur la thématique de la musique et du sacré ;

» le Moulin d’Andé,consacré à l’écriture cinématographique ;

» le Château de La Borie en Limousin,destiné à valoriser les rencontres musicales entre la musique baroqueet de nouvelles esthétiques.

Accueillir les artistes étrangersPar ailleurs, cette réunion a été l’occasion pour Jean-Jacques Aillagonde rappeler le caractère original des Centres culturels de rencontre :le caractère pluridisciplinaire des dimensions artistiques qui s’ydéveloppent va de pair avec la valorisation de sites patrimoniaux.Au-delà, Jean-Jacques Aillagon a engagé la nouvelle commissionà développer deux axes forts : la mise en réseau des centres culturelsde rencontre y compris sur le plan international et l’accueil desartistes étrangers, qui constitue l’une des priorités du ministre.

MUSIQUE ET SACRÉÀ L’ABBAYE D’AM-BRONAYL’esprit de lamusique baroquesouffleaujourd’hui surl’abbayed’Ambronay(Ain), fondée auXIIe siècle par desBénédictins. Créédepuis 24 ans, le

festival d’Ambronay a entraîné dans son sillage, il y a 10 ans, la créa-tion d’une Académie baroque européenne. Plus de 700 jeunesvenant d’une trentaine de pays ont ainsi pu bénéficier de l’enseigne-ment de grands chefs baroques et Alain Brunet, le directeur du nou-veau Centre culturel de rencontres, veut encore amplifier les forma-tions en direction des jeunes du département et de la région.La labellisation signifie aussi la rénovation de bâtiments conventuelsoù le ministère de la culture et de la communication interviendra àhauteur de 40 %.

LE CHÂTEAU DE LA BORIE FAVO-RISE LES RENCONTRES ENTRE LESMUSICIENSA la suite d’une convention entrele Club des entrepreneurs duLimousin et l’Ensemble baroquede Limoges, un centre derecherche lié aux musiquesbaroque et classique est créé en1997 au sein d’un château du

XVIIe siècle restauré, le Château de La Borie, près de Limoges. A lacroisée des chemins entre une action de diffusion des concerts del’orchestre dans la région limousine (avec en particulier un travail surles publics scolaires) et une activité de recherche appliquée sur lafacture des instruments, le Château de La Borie a pour ambition deréduire le fossé existant entre musique et musicologie.

TROIS NOUVEAUX CENTRESCULTURELS DE RENCONTRE VOIENT LE JOUR

LE MOULIN D’ANDÉ POUR LES SCÉNA-RISTESAprès François Truffaut, Robert Enricoou Alain Cavalier, c’est au tour des scé-naristes de venir aujourd’hui travaillerau Moulin d’Andé, près de Château-Gaillard, dans l’Eure. Sous l’égide duCentre national des écritures cinémato-graphiques (CECI), les scénaristes maisaussi les costumiers, décorateurs oumonteurs qui recevront une boursepourront venir séjourner en Normandiepour mettre en forme leur projet.La tradition d’accueil des artistes venusdu monde entier au Moulin d’Andé se

poursuit donc depuis 1957, date à laquelle la propriétaire des lieux,Simone Lipinska, décida de faire du Moulin, vieux de 800 ans et quia appartenu à Louis Renault, le siège d’un cénacle artistique.

Page 4: SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

5/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Jean-Jacques Aillagons’est rendu à Pékin et àShanghai du 1er au4 décembre accompa-gné de Nathalie Baye,Jean-Michel Jarre,l’écrivain Dai Sijie, leréalisateur JacquesPerrin et d’unedélégation deprofessionnels ducinéma menée par Unifrance Film. L’enga-gement de la Francedans les annéesculturelles croiséesFrance-Chine, la participation à laConférence du ForumEurope-Asie (ASEM)etla préparation d’unaccord de coopérationdans le domaine ducinéma ont constituéles temps forts de sonvoyage.

Au moment où la France et laChine s’apprêtent à célébrer enjanvier 2004 les 40 ans de leursrelations diplomatiques, lacoopération culturelle entre lesdeux pays n’a jamais été aussiféconde, comme l’attestel’Année de la Chine en France,premier volet des années croiséesqui se déroule depuis le moisd’octobre sur le territoirefrançais. Prochains événements :Le Nouvel An chinois donneralieu à un défilé exceptionnel surles Champs-Élysées le 24 janvier

et la Tour Eiffel sera illuminéeen rouge. À partir d’octobre2004, c’est autour de la Chined’accueillir la France. Le balletde l’Opéra national de Pariseffectuera en effet une tournéeen Chine et deux expositionsprestigieuses seront présentées :l’une autour de Louis XIV etl’autre sur la peinture impres-sionniste.Christine Albanel, présidentedu Château de Versailles,Hugues Gall, directeur del’Opéra de Paris et SergeLemoine, directeur du Muséed’Orsay, étaient présents auxcôtés de Jean-Jacques Aillagondurant le voyage. Par ailleurs,un projet de festival de cinémafrançais a été évoqué.

Diversité culturelleLa diversité culturelle était aucentre de la Conférence del’ASEM (Forum Europe-Asie)qui s’est tenue les 3 et4 décembre à Pékin. Co-par-rainée par la France, Singapour,la Chine, le Danemark, laMalaisie et l’Indonésie, cetterencontre intitulée « Unité dansla diversité » a poursuivi le dia-

JEAN-JACQUES AILLAGON EN CHINE Accord de coopération en vuedans le domaine du cinéma

logue sur les enjeux de la diver-sité culturelle ouvert lors duSommet de Copenhague en sep-tembre 2002.Les membres de l’ASEM ontsalué la décision adoptée defaçon unanime à l’UNESCOd’engager la négociation d’uneconvention internationale sur ladiversité culturelle (voir L.I.n° 111) qui permettra le déve-loppement d’échanges intercul-turels sur une base de réciprocité.La prochaine réunion del’ASEM se tiendra à Paris en2005.

Plus de films et de programmesEnfin, lors de son entretien avecGuangchun Xu, ministre chi-nois de la radio, de la télévisionet du cinéma, Jean-JacquesAillagon a évoqué les moyensconcrets de parvenir à un accordde coopération dans le domainedu cinéma. Cet accord permet-trait d’augmenter le nombre defilms et programmes audiovi-suels français dans la partréservée aux films étrangersautorisés chaque année à êtrediffusés en Chine, au cinémacomme à la télévision.

QU’EST-CE QUE L’ASEM ?L’ASEM est un organe infor-mel de dialogue et de coopéra-tion entre les quinze Étatsmembres de l’Unioneuropéenne, la Commissioneuropéenne et dix pays d’Asie :le Brunei *, la Chine, la Corée du Sud, l’Indonésie *, le Japon, la Malaisie *, les Philippines *, Singapour *, la Thaïlande *, le Vietnam *. Ses domaines de compétences’articulent autour de troispiliers : le dialogue politique, ledialogue économique et finan-cier et les autres coopérations(dont les aspects culturels etsociaux). Son objectif est derenforcer les liens entre lesdeux continents dans un espritde respect mutuel et de parte-nariat égal.

L’ASEM s’appuie une fonda-tion, l’ASEF (Asia-EuropeFoundation), qui met en œuvredes programmes d’échangessur la base des contributionsvolontaires des membres.Le premier sommet del’ASEM s’est tenu à Bangkoken mars 1996. Depuis lors, unerencontre entre chefs d’État etde Gouvernement a lieu tousles deux ans à Londres en1998, à Séoul en 2000, àCopenhague en 2002.Des rencontres ministérielleset des groupes de travail ontégalement lieu régulièrement.

Asia-Europe Meeting / ForumEurope-Asie* Pays membres de l’ASEAN (Association of Southeast AsianNations)Pour en savoir plus :http://europa.eu.int/comm/exter-nal_relations/asem/intro/

Autour de Jean-Jacques Aillagon, Jean-Michel Jarre, Nathalie Baye et Jacques Perrin devantle chantier de l ’Opéra de Pékin © D.R.

Page 5: SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

PUBLICATIONLa brochure, « Un nouvel élan pour lemécénat culturel », à destination desentreprises et des fondations vient deparaître. Réalisée par la mission mécé-nat et le département de l’informationet de la communication, elle présente laréforme du mécénat et explique notam-ment ses dispositions fiscales.

Disponible sur simple demandeTél. : 01 40 15 83 97

6/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

RÉFORME DU MÉCÉNAT : LES PMES’INFORMENT

Jacques Rigaud, Présidentd ’Admical et Anne Sinclair,Présidente du Jury, lors dela remise des Oscars duMécénat © D.R.

Dans le contexte du développement du dispositifde la loi sur le mécénat, plusieurs opérations ontété d’ores et déjà mises en œuvre par le ministèrede la culture et de la communication. Aujourd’hui,avec le concours de la direction régionale desaffaires culturelles d’Aquitaine, une informationsur les avantages fiscaux de la loi sur le mécénata été donnée aux petites et moyennesentreprises.

La diffusion de l’esprit de la loi mécénat et de ses dispositionsamène les membres de la mission à de nombreux déplacements enrégion, car une utile information passe par les PME-PMI, gisementpotentiel du mécénat culturel dans notre pays. La commission« Entreprises et Culture » du mouvement des Entreprises de France(section Gironde) en présence de l’adjoint au maire de Bordeauxen charge de la culture, s’est réunie sous la présidence de DenisMollat, PDG de la Librairie Mollat, un des plus actifs librairesindépendants de France et mécène culturel. Les plus importantsentrepreneurs locaux ont alors été sensibilisés aux dispositions nou-velles sur le mécénat. Soutenu par le directeur régional des affairesculturelles, un carrefour d’entreprises sera organisé en fin de premiertrimestre 2004 sur le thème d’une nouvelle mobilisation pour lemécénat culturel en Aquitaine.

Créée en 1979, l’Admical a pour mission de promouvoir la pratiquedu mécénat en France. Chaque année, un jury indépendant décerneles Oscars du Mécénat à des entreprises dont la politique est jugéeexemplaire. Le 18 novembre, Jacques Rigaud, président d’Admical, etAnne Sinclair, présidente du jury, ont accordé les Oscars à quatreentreprises - Scheiner Electric, Patagonia Europe, BNP Paribas etVacances Bleues, dont les deux dernières sont particulièrement impli-quées dans le champ culturel. La Fondation BNP-Paribas soutient desdisciplines peu aidées par le mécénat : danse contemporaine, nouveauxarts du cirque et jazz. Ces soutiens se prolongent à travers ses liensavec la Folle Journée à Nantes, la Maison de la Danse à Lyon, le festi-val Rebonds à Albi, Art Danse Bourgogne, le Théâtre de la Cité

108 correspondants « mécénat » opérationnelsUn réseau de correspondants « mécénat » a été mis en place : pardirection centrale et régionale, par établissement public, le ministèrede la culture et de la communication a désormais un interlocuteur« mécénat » spécialisé . Les correspondants des DRAC participe-ront, le 29 janvier, à leur première réunion, à l’espace EDF Elec-tra à Paris. L’objectif de ces groupes de travail est de présenter laloi que les correspondants auront pour mission, à leur tour, de fairemieux connaître. Il est aussi de les mettre en contact avec des res-ponsables d’entreprises ou de fondations dans le cadre d’échangesouverts, afin d’engager un dialogue entre le monde de la culture etcelui de l'entreprise.

La liste des correspondants « mécénat » est en ligne sur le sitewww.culture.gouv.fr, rubrique mécénat.

NominationPatrice Marie, précédemment chef de département à la délégation audéveloppement et aux formations (DDAT), a rejoint la mission pour lemécénat en tant que chef de projet. Il partage la mission de développe-ment, notamment en région, avec de nombreux déplacements destinés àfaciliter le partenariat entre les DRAC, les chambres de commerce etd’industrie, les chefs d’entreprises et les acteurs culturels.

internationale à Paris. Quant à Vacances Bleues, cette agence devoyages « seniors » poursuit une politique d’achat et de promotion desjeunes artistes plasticiens à Marseille. Un commissaire d’expositionexclusif, Nicole Baschet-Thomas, assure la continuité des actions :sélection des artistes, organisation des expositions, conseils pour lesacquisitions.Cette initiative prend sa place au sein de Mécènes du Sud, associationcréée par huit chefs d’entreprises pour soutenir chaque année des évé-nements culturels permettant l’émergence de jeunes talents vivant ettravaillant à Marseille.Elle est issue de la conviction que le développement de Marseille passepar son dynamisme culturel et artistique.

LES OSCARS DU MÉCÉNAT

En couverture : Nils Udo, tronc de bouleau, teinté au jus de baies d ’obier, Dietenbronn,Bavière 1992 - Galerie Alain Gutharc.

Page 6: SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

7/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Ministère de la cultureet de la communication

Dossier

N° 113 - mensuel - janvier 2004

Le 38e Midem se déroulera du 25 au29 janvier à Cannes dans uncontexte historique de mutationpour le marché du disque. La révolution technologique liée audéveloppement de l’internet, lechangement des modes de consom-mation de la musique, le climat decrise de l’industrie discographiqueimposent une nouvelle approche dela politique menée par le ministèrede la culture et de la communicationavec les professionnels des indus-tries du disque. Dans ce contexte,Jean-Jacques Aillagon exposera àCannes les grandes lignes de sonaction. Le soutien à la filière dis-cographique passe par un environ-nement juridique et fiscal plusfavorable et par des aides ciblées

allant aux projets artistiques lesplus exigeants et les moins immé-diatement rentables ainsi qu’auxstructures professionnelles fédéra-trices, telles que le Bureau exportdu disque. L’année 2004 sera mar-quée par de nouveaux modes de dis-tribution de la musique en ligne, cequi implique à la fois d’inciter lesproducteurs à développer des offresattractives et de fournir un cadrejuridique permettant de luttercontre le piratage. Plusieurs lois,dont celle sur l’économie numé-rique, apporteront des garanties ence sens tout comme la baisse de laTVA sur le disque si celle-ci estadoptée. La lutte contre la pirate-rie est également au cœur de cettenouvelle politique.

LE MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNI-CATION AU MIDEM : UN NOUVEAU MODÈLE POURLA MUSIQUE

Page 7: SOMMAIRE UN CHEF-D’ŒUVRE DE CLAUDE MONET

8/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

En 2003, le ministère de laculture et de la communicationa renforcé sa politique dedéfense de la diversité musicale.L’économie du disque, sa pro-duction, sa distribution, l’expo-sition dans les médias, la pro-tection de l’ensemble des ayantsdroits : autant de domaines quiont entraîné de nouvellesactions pour défendre ladiversité des opérateurs et desœuvres. La Lettre d’informationdresse un panorama de cesactions.

Alors que les compact disc (CD)et les supports physiques sontaujourd’hui appelés à coexisteravec la musique dématérialisée,le disque apparaît comme unbien culturel dont il faut confor-ter la production ainsi que lescourants les plus exigeants etl’accès aux jeunes. Pour encou-rager ce secteur, le ministère dela culture et de la communica-tion a développé en 2003 sonsoutien à la production dedisques, avec une attention par-ticulière aux labels indépendants,à travers notamment des struc-tures telles que le Fonds pour lacréation musicale (FCM) et

Musique française aujourd’hui(MFA). Par ailleurs, pour pré-server les conditions de la diver-sité musicale, le ministère suitavec une grande attention lesenjeux des fusions des grandsgroupes de l’industrie musicale.

Le financement des entreprises Concernant le financement del’industrie musicale, la directionde la musique, de la danse,du théâtre et des spectacles(DMDTS) a confié à AntoineCocquebert, expert comptable etcommissaire aux comptes spécia-lisé dans les industries culturelles,

une mission de réflexion autour demesures de soutien économique àla production et à la distributiondu disque qui doivent trouver leurapplication en 2004.

La distribution Parce que le circuit de distribu-tion indépendante du disque estaujourd’hui affaibli (2 000 dis-quaires en 1978, moins de 200aujourd’hui), le ministère aengagé 2 actions en 2003 : undispositif d’aide (1 million d’eu-ros par an pendant 3 ans) spé-cifiquement destiné aux com-merces culturels au sein du

UNE ACTION GLOBALE POUR LA DIVERSITÉ MUSICALE

La campagne mise en œuvre par Jean-Jacques Aillagon pour con-vaincre les partenaires européens de la nécessité d’appliquer audisque le taux réduit de TVA se poursuit aujourd’hui avec la modifi-cation adoptée par le Parlement européen de la directive TVA.La proposition de la Commission relative à une révision générale destaux réduits de TVA a été examinée par le « groupe des questions fis-cales » au cours de trois réunions techniques qui se sont tenuesrespectivement les 24 juillet, 3 septembre et 22 septembre. La Francea réitéré à chaque fois sa demande concernant les disques et cassettessonores, officiellement soutenue par la Belgique, l’Italie et le Luxem-bourg. Au Conseil des ministres franco-allemand du 18 septembre,l’importance que la France attache à cette mesure a été rappelée.Francis Mer, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie,renouvellera avec détermination auprès de ses collègues européens lademande française lors des prochains conseils ECOFIN consacrés à

Fonds d’intervention pour lesservices, l’artisanat et le com-merce (Fisac) avec une conven-tion triennale entre le ministèrede la culture et de la communi-cation et le secrétariat d’Étatchargé du commerce ; une aideglobale de 300 000 euros poursoutenir des projets innovantsde distribution du disque. En2004, cette nouvelle action seraconfiée au Fonds pour la créationmusicale dans le cadre de la créa-tion d’un nouveau dispositif de« soutien à des initiatives alterna-tives de distri-bution ».

la TVA. Enfin, Jean-Jacques Aillagon s’est félicité del’avis adopté par le Parlement européen le 4 décembre en faveur del’inclusion de « la fourniture de musique ou de films enregistrés sur desdisques compacts ou des formats audio et audiovisuels similaires » dansl’annexe H permettant l’application du taux réduit de TVA. Il saluele rapport établi à cette fin par la députée européenne, ChristaRandzio-Plath. Ce rapport souligne l’absence d’impact négatif de lamesure sur le fonctionnement du marché intérieur, ainsi que leseffets très favorables aux consommateurs et à l’industrie, en sefondant notamment sur les résultats positifs de l’application d’untaux réduit de TVA sur les livres en Suède en 2002. En outre, le délaisupplémentaire octroyé aux négociations sur l’annexe H constitueégalement pour la France un élément favorable. Il permet depoursuivre le travail de conviction entrepris auprès des Étatsmembres, l’Allemagne en particulier.

LA BAISSE DU TAUX DE TVA SUR LES DISQUES

TVA5,5 %

Le 21 juin, jour de la Fête de la musique, producteurs, détaillants et distributeurs s’engagent aux côtés de Jean-Jacques Aillagon à répercuterune éventuelle baisse de la TVA © Farida Bréchemier.

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9/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION30 janvier 2001

La piraterie musicale ou contrefaçon et plus particulièrement le« Peer2peer » (logiciels d’échange de fichiers entre internautes) tou-chent aujourd’hui de plein fouet l’industrie musicale française,plaçant l’édition phonographique dans une crise sans précédent. Oncompte actuellement dans le monde 600 millions d’internautes (dont20 millions en France). Chaque jour, 130 à 150 millions de fichiersillégaux s’échangent et 1 disque sur 3 est piraté. En 2003, le volumedes ventes a chuté de 8,8 % en France. Le développement de lareproduction illicite des œuvres musicales freine celui des industriesdu disque, nuit à la diversité de la production musicale et à la justerémunération des auteurs, artistes et producteurs, et c’est sans étatsd’âme qu’il convient de s’attaquer à une piraterie dont les effets sontdévastateurs sur l’industrie du disque et la diversité culturelle.

Dans ce contexte de crise, Jean-Jacques Aillagon a organisé le 6 juin,avec Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’industrie, une table rondeassociant les professionnels et les administrations concernés par lalutte contre la contrefaçon en matière de propriété littéraire et artis-tique (voir Lettre d’information n°108 de juillet-août 2003).A la suite de cette rencontre, une mission a été confiée à PhilippeChantepie, chargé de mission à l’inspection générale des affairesculturelles et à Jean Berbinau, ingénieur général des télécommunica-tions. Elle doit élaborer un programme de travail autour desquestions juridiques d’une part et de celles touchant à l’informationsur les mesures techniques de protection des œuvres d’autre part.

Sur ces bases, le ministère articule sa démarche de lutte contre lacontrefaçon, qui doit aller de pair avec le développement de l’offrelégale sur les réseaux, autour des axes suivants :

» un cadre juridique renforcé, avec notamment le dépôt de deux pro-jets de loi devant le Parlement. Le projet de loi de transposition de la

directive européenne droits d’auteurs/droits voisinsdans la société de l’information du 22 mai 2001 a été adopté enconseil des ministres le 12 novembre. Il doit être examiné par le Par-lement début 2004. Le projet de loi pour la confiance dans l’écono-mie numérique (LEN) qui transpose la directive européenne du8 juin 2002 sur le commerce électronique, traite notamment de laresponsabilité des intermédiaires techniques sur les réseauxnumériques.

» un cadre juridique approprié et sécurisant pour la diffusion de lamusique en ligne, visant à contenir le pillage de pans entiers de cata-logues musicaux sans autorisation ni rémunération des ayants droitde toute la filière musicale.

» un interface entre les acteurs et une sensibilisation des consomma-teurs : avec l’appui des professionnels concernés, des campagnesd’information et de sensibilisation du public, notamment des jeunes,vont être menées sur le respect de la propriété intellectuellenécessaire pour encourager les auteurs et préserver les capacités d’in-vestissement et d’emploi des industries culturelles.

» des mesures techniques, permettant d’encadrer efficacement l’utili-sation d’une œuvre par des protections telles que code d’accès, cryp-tage, brouillage, tatouage de l’œuvre, et dont l’application doit toute-fois prendre en compte le souci du consommateur et des éditeurs deservices en ligne de bénéficier des exceptions aux droits d’auteur(copie privée, courte citation, etc).

» un volet répressif, dont il convient d’étudier les modalités ; enFrance aujourd’hui, les ayants droit préfèrent dans un premier tempsresponsabiliser les fournisseurs d’accès sur internet , avant depoursuivre les internautes comme le font par exemple les américains.

LA LUTTE CONTRE LA PIRATERIE OU CONTREFAÇON

La diffusion de la musique à laradioUn accord a été signé le 5 maientre les professionnels de l’in-dustrie musicale et les radiodif-fuseurs : il fixe les règles desengagements en faveur de ladiversité des opérateurs et desœuvres. Il a donné lieu à la miseen place d’un groupe de suivides indicateurs de la diversitémusicale à la radio piloté parl’observatoire de la musique quirendra son premier rapportannuel début 2004.

La diffusion de la musique à latélévision Le mode de diffusion télévisuel

est un vecteur essentiel de ladiversité musicale. Depuisquelques années, les télévisionsprivées ont développé desrecettes annexes grâce à l’édi-tion phonographique. Le mi-nistère reste aussi très attentif àce que la diversité des musiqueset surtout des opérateurs soitpréservée. Un groupe de travail,confié à Véronique Cayla, direc-trice générale du festival deCannes et membre du CSA,entre télédiffuseurs et profes-sionnels de la filière a été misen place dans l’esprit de celuiconduit pour la radio. Parallèle-ment, le contrat d’objectif entrel’État et France Télévisions, est

en cours de renégociation : desefforts pour l’exposition de lamusique, y seront inscrits.

La musique classique Enfin, une mission de réflexionsur l’économie spécifique du

disque classique a été confiée àLouis Bricard, président desVictoires de la musique et ancienprésident du label Auvidis. Sonrapport doit donner lieu à desmesures qui seront annoncéescette année.

Jean-Jacques Aillagon et Carla Bruni qu’il venait de décorer © Farida Bréchemier

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UNE PLATEFORME EUROPÉENNE POUR LA MUSIQUE : LES « PROJETS-PILOTES »

Le Bureau européen de la musique (EMO/European Music Office)est l’outil du soutien de la France à l’action de la CommunautéEuropéenne pour les industries musicales. Depuis 1995, il regroupeenviron 30 structures en Europe, dont pour la France le BureauExport, le FCM, la SACEM .

Un programme de l’Union européenne pour les industries musicalesDans la perspective d’un nouveau programme culturel à partir de2007, qui incluerait une action spécifique pour les industriesculturelles, l’Union européenne développe et amplifie, dès 2004, sonaction de soutien aux musiques en Europe. Dans ce cadre, le bureaueuropéen de la musique a proposé la mise en place de « projetspilotes », gérés par une plate-forme européenne musicale composéed’organisations professionnelles et institutionnelles. Ils devaient êtresélectionnés par la Commission en décembre 2003 pour être mis enplace tout au long de l’année 2004. Ces projets sont une esquisse dece que pourrait être une action spécifique pour l’industrie musicale,dans le cadre du futur programme européen de 2007.

10/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

» Mai 2002 : première prise de position de Jean-Jacques Aillagon en Conseil desministres européens de la culture » Décembre 2002 : le Premier Ministre confie à François Léotard une mission delobbying pour une baisse de la TVA sur le disque» Janvier 2003 : à l’occasion du Midem, Jean-Jacques Aillagon présente sapolitique d’ensemble pour le soutien à la diversité musicale» Avril 2003 : lancement de la mission confiée à Louis Bricard sur l’économie dudisque classique» Le 5 mai 2003 : signature d’un code de bonne conduite entre radiodiffuseurs etproducteurs de disques» Le 27 mai 2003 : plan d’action du Comité national anti-contrefaçon » Le 6 juin 2003 : table ronde organisée par Jean-Jacques Aillagon avec NicoleFontaine sur la lutte contre la contrefaçon artistique et littéraire» Le 21 juin 2003 : les producteurs, distributeurs et détaillants s’engagent pour larépercussion sur les prix d’une baisse de la TVA» Ce 25 juin 2003 : signature de la convention Fisac favorisant les commerces de

proximité pour les biens culturels» Le 4 décembre 2003 : Prise de position du parlement européen sur la baisse de laTVA sur le disque» Le 17 Décembre 2003 : remise à Jean-Jacques Aillagon du rapport de Louis Bri-card sur l’économie du disque classique» Le 19 décembre 2003 : première réunion du groupe de travail entretélédiffuseurs et professionnels de la musique» Décembre 2003 : signature des premiers contrats de projets pilotes par l’Unioneuropéenne» Décembre 2003 : signature du contrat d’objectif et de moyens de France-Télévi-sion dans lequel le groupe s’engage pour la diversité musicale» Décembre 2003 : remise à Jean-Jacques Aillagon du rapport d’Antoine Cocque-bert sur le financement des entreprises des industries musicales» Janvier 2004 : rapport annuel du groupe de suivi des indicateurs de la diversitémusicale à la radio» 1er semestre 2004 : projet de loi sur la contrefaçon

CHRONOLOGIE D’UN MARATHONLes dates marquantes de l’engagement pour la diversité musicale

Les tendances : après une année 2001 extrêmement brillante(40 millions d’unités), l’année 2002 a confronté les maisons de disquesfrançaises à la crise internationale, mais de façon plus modérée qued’autres pays d’Europe (poursuite du succès à l’export de Daft Punk,Manu Chao, Yann Tiersen, Cesaria Evora, Lorie, Noir Désir). Lesrésultats 2003 (communiqués au Midem 2004), forcément moroses,n’entachent pas la perspective d’un rebond, espéré par les professionnelspour 2004. La belle moisson de certifications à l’export 2003 témoignedes atouts de la musique française et les succès de Carla Bruni (Naïve),

Trois projets pilotes » Le premier veut améliorer l’échange d'information entre les orga-nisations de promotion nationales. Il passe entre autres par la miseen place d’une base de données réalisées sur la base d’un inventairede toutes les organisations nationales présentes sur le marchéeuropéen et international de la musique.» Le deuxième veut améliorer la circulation des jeunes talents enEurope en l’alliant à une couverture médias importante. L’initiativeETEP (european talent exchange programme) est un programme d’é-change et de promotion de la musique européenne géré par les festi-vals Eurosonic soit plus de 30 festivals européens et plus de 24radios.» Enfin, la préfiguration d’un bureau d’information européen seralancée à New York. Il sera en charge d’une collecte des informations,d’une analyse du marché américain. Il coordonnera lefonctionnement de ces trois actions. Son objectif est de gérer lesfonds de l’Union européenne à destination des actions pilotes, derépondre à toutes les requêtes de la Commission Européenne.

Henri Salvador (Emi/Virgin), Natasha St Pier (Sony) doivent êtresoulignés.

Perspectives 2004 : face à la crise mondiale du disque, la richesse et laqualité artistique de la musique française devraient être soutenues parun recentrage des maisons de disques sur la production nationale et surquelques objectifs internationaux prioritaires, par des efforts accrus desproducteurs, par le développement du soutien direct du bureau exportau financement des tournées et à des actions de promotion à l’étranger.

L’EXPORT : LE REBOND ATTENDU

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11/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Un accord confiant àl’État pour une durée de 20 ans l’exploitationde la salle Pleyel a étéconclu le 8 décembreavec le ministère de la culture et de la communication. Un importantprogramme de travauxde rénovation estprévu, pour uneréouverture au public à la rentrée 2006.

Après la remise du rapport deBernard Auberger et PhilippeBélaval sur l’implantation d’unesalle de concert symphonique àParis, Jean-Jacques Aillagon aannoncé le 11 décembre quel’État a signé un protocole d’ac-cord avec la société IDSH pré-sidée par Hubert Martigny, pro-priétaire de la salle Pleyel. « Cetaccord, a souligné le ministre,permet à l ’État de prendre à bailla salle Pleyel pour une durée de20 ans à un niveau de loyer rai-

sonnable ». La marque Salle Pleyelest mise à disposition gratuitede l’État pendant la durée d’ex-ploitation de la salle. Une nou-velle saison sera donnée à Pleyeldès 2006-2007.

Le programme des travauxDes travaux très importantsseront effectués par le proprié-taire en 2004 et en 2005, pourun montant évalué à 18 millionsd’euros.Le programme de rénovationfera l’objet d’un cahier descharges établi au plus tard au31 mars. Les travaux sontconfiés à l’architecte françaisFrançois Ceria et au cabinetaméricain Artec Consultants Inc(Performance Venue Design),assisté du scénographe canadienSceno Plus. Définis d’un com-mun accord par le propriétaire etl’État, après consultation desfuturs utilisateurs, ils permet-tront en premier lieu d’aug-menter les qualités acoustiquesde la salle. Le confort des spec-tateurs sera amélioré, toutcomme celui des musiciens, quibénéficieront de loges réamé-nagées dans l’immeuble ditDaru. Les espaces publics seront

LA SALLE PLEYEL : PETIT HISTORIQUEEn 1807, le compositeur et éditeur autrichien Ignaz Pleyel (1757-1831), ouvre une fabrique de pianos qui allait rendre son nomcélèbre dans le monde entier. La dynastie Pleyel est née. Après lesuccès rencontré par une première salle de concert créée en 1838,Gustave Lyon, directeur de la société Pleyel, décide, au début desannées 1920, d’en édifier une seconde de 3 000 places, dans le styleArt Déco. L’inauguration a lieu le 18 octobre 1927. Stravinsky etRavel y dirigent leurs œuvres à la tête de la Société des Concerts duConservatoire. Neuf mois après son inauguration, le nouvelimmeuble Pleyel est victime d’un incendie. La réouverture a lieu fin1928. Après une première modification de l’acoustique en 1957, leCrédit Lyonnais, propriétaire de la salle Pleyel, décide, en 1981, dela rénover. Elle accueille alors l’Orchestre de Paris dirigé par DanielBarenboïm. Elle est rachetée en 1998 par Hubert Martigny.

RETOUR À PLEYEL L’État et le propriétaire de la salleont signé un accord de longue durée

également agrémentés de la créa-tion d’un foyer et de la restaura-tion du hall et de la rotonde.

Le projet culturelL’exploitation de la salle seraentièrement dévolue au loca-taire. « Je souhaite qu’un projetculturel solide puisse y voir lejour », a indiqué Jean-JacquesAillagon. Il a confié à LaurentBayle, directeur de la Cité de laMusique, le soin de faire despropositions sur le mode de ges-tion de cette salle, avec l’ambi-tion d’y développer une pro-grammation large, visant unepolitique d’élargissement despublics, ouverte à toutes lesesthétiques. Laurent Bayle devraaussi veiller à ce que la sallePleyel puisse accueillir de façon

Signature du protocole d ’accord du 8 décembre 2003 entre Jean-Jacques Aillagon et HubertMartigny © Farida Bréchemier / Ministère de la culture et de la communication

satisfaisante l’Orchestre de Paris,mais aussi les concerts de l’Or-chestre philharmonique deRadio France, l’Orchestrenational de France, l’Orchestrenational d’Ile-de-France, lesorchestres en région, associa-tifs, et naturellement aussi,les grandes formations interna-tionales.« Nous disposons désormais, pourassurer l’avenir de la vie musicaleà Paris, d’une solution équilibrée etdynamique, sans obérer pour autantla possibilité de la réalisation, dansquelques années, d’un nouvel audi-torium » a indiqué Jean-JacquesAillagon qui a fait part de sa« disponibilité » aux collectivitéslocales et notamment à la mai-rie de Paris pour engager des dis-cussions à ce sujet.

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12/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

LA RÉPARTITION DES SPECTATEURS DE CINÉMA EN FRANCEMieux connaître la répartition des salles et des spectateurs sur le terri-toire français, tel est l’objectif de l’enquête menée régulièrement par leCentre national de la cinématographie (CNC).Pour la première fois en 2002 depuis l’avènement des multiplexes, l’é-quipement cinématographique français a stoppé sa croissance. Lessalles de cinéma sont principalement implantées dans les communesurbaines : 75,3 % des entrées sont réalisées dans les agglomérations deplus de 100 000 habitants qui regroupent presque la moitié desfrançais. Paris dispose d’un capital de salles unique au monde, lessalles parisiennes réalisant 16,5 % de la fréquentation nationale. Dansle même temps, les principales victimes de la disparition de salles sontles petites communes de moins de 10 000 habitants : 24 communesont ainsi perdu leurs salles en 2002.Pour le reste, on note que les résultats de l’enquête pour 2002 sontsensiblement comparables à ceux de 2001. La répartition des salles ausein des départements est également inégale puisqu’en 2002, 13départements rassemblaient le tiers des salles, 23 en rassemblaient lamoitié. Les départements les mieux équipés sont les départements oùsont localisés les principaux pôles d’activité et de population du terri-toire ainsi que les départements touristiques du littoral et de la mon-tagne.La fréquentation cinématographique recoupe ces différencesterritoriales : 14 départements totalisent en effet, plus de la moitié desentrées. Paris arrive largement en tête avec 30,4 millions d’entrées, leNord, le Rhône et les Bouches du Rhône dépassent les 6,5 millionsd’entrées.

Le dossier du Centre national de la cinématographie sur la Géographie ducinéma, est disponible auprès de la direction de la communication : CNC Info, n° 288, septembre 2003, 4,57 euros.

Bénéficiant d’une espé-rance de vie de plus enplus longue etconsacrant une partimportante de leursrevenus aux loisirs, lesseniors représentent unvrai public potentielpour le cinéma. Uneenquête du Centrenational de lacinématographie (CNC)montre en effet queseuls 4 seniors sur 10fréquentent les sallesobscures.

Si les seniors représentent unepart de plus en plus importantede la population, l’âge de 50 ansmarque cependant un tournanten terme de fréquentation dessalles obscures. On constate eneffet à cet âge une premièrediminution de la fréquentationdu cinéma qui s’accélère après60 ans. Seuls 4 seniors sur 10vont au cinéma au moins unefois par an alors que c’est le caspour 6 français sur 10 et que lesseniors représentent un specta-teur sur quatre.La pratique cinématographiquedes seniors a pourtant largementprogressé depuis 20 ans : il estpassé de 13,9 % de la popula-tion cinéma en 1975 à 28,9 % en2002. Les seniors sont parailleurs, devenus de plus en plusassidus : ils sont 4,2 % à aller aucinéma au moins une fois parsemaine, taux identique à celuide la moyenne des français. Ilssont, de plus, de grands adeptes

des cartes de fidélité puisque21,4 % des seniors en possèdentune.

Des comédies avant toute chose Deux grandes catégories deseniors se distinguent quant àleurs habitudes cinématogra-phiques : les moins de 65 ans etles plus de 65 ans. Les moins de65 ans ont des comportementsproches du reste de la popula-tion : ils vont au cinéma le soiret surtout le week-end et c’est ausein de cette population que l’ontrouve les spectateurs les plusassidus. Les plus de 65 ans,quant à eux vont au cinémaavant 19 heures, principalementen semaine notamment le jeudiet associent souvent le cinémaà d’autres activités (restaurant,café...).Le cinéma reste pour les seniorsune activité que l’on fait encouple ou en famille, notam-ment avec les enfants, même sila sortie en solitaire progressedepuis plusieurs années. Lechoix du cinéma est souventfonction de sa commoditéd’accès ce qui justifie qu’un tiersdes seniors se rend principale-ment dans un multiplexe. Lessalles d’art et d’essai ne sont paspour autant délaissées puisqu’ilsforment 24,4 % du public.Contrairement à ce que l’onpourrait penser, les seniors sontdes spectateurs plus indulgentsque la moyenne à l’égard du ser-vice cinéma sauf en ce quiconcerne la qualité du son.Le cinéma est avant toutconsidéré par les seniors commeun moment de distraction, deplaisir. Ce qui justifie sans doutequ’ils choisissent en grandemajorité leur film eux-mêmes

Cinéma

LES SENIORS : UN PUBLIC À CONQUÉRIR

et qu’ils plébiscitent la comédiecomme genre préféré (52,2 %des seniors font de la comédieleur premier ou deuxième choixde genre de cinéma). Ils fonttoutefois preuve de goûts trèséclectiques dans leur choix.

Les résultats complets de cette étudesont disponibles auprès du Centrenational de la cinématographie Tél. : 01 44 34 38 26

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13/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Dans le cadre del’harmonisationeuropéenne del’enseignementsupérieur,l’enseignement de l’architecture va êtreréformé dès la rentrée2004. Explications.

Afin de promouvoir unemeilleure coopération entre lesétablissements d’enseignementsupérieurs des différents payseuropéens, une harmonisationdes diplômes est nécessaire. Le19 juin 1999, les représentantsde 29 pays européens étaient par-venus à un accord et ont signé ladéclaration de Bologne qui vadans ce sens. Cette harmonisa-tion doit s’appuyer sur unsystème de diplômes facilementcomparables d’un pays à l’autre,permettant une plus grande lisi-bilité des cursus offerts et unemobilité accrue des étudiants.Pour cela le système mis en placese fonde sur trois niveaux dediplômes : la LIcence (bac+3),le MAster (bac+5), le Doctorat(bac+8). Le nom de ce nouveausystème est LIMADO ; il estappelé aussi 3/5/8. Chaqueannée sera partagée en deuxsemestres au cours desquels lesétudiants acquérront des crédits,les ECTS (european transfer sys-tem), dont l’addition leur don-nera accès à un diplôme.

Spécificité françaiseDans une grande partie de l’Eu-rope l’enseignement de l’archi-tecture est intégré aux univer-sités. La spécificité française

d’un enseignement de l’archi-tecture à la fois universitaire etprofessionnel de haut niveaureprésente 20 écoles sous tutelledu ministère de la culture et dela communication, plus deuxécoles délivrant un diplômereconnu par équivalence, ac-cueillant près de 20 000 étu-diants.Cependant le fait que cet ensei-gnement soit organisé en troiscycles de deux ans chacun ris-quait de défavoriser la mobilitéen cours d’études des élèves et lareconnaissance de leurs diplômesdans les autres pays d’Europe.C’est pourquoi le ministère de laculture et de la communicationa entamé une large réflexion quidevrait aboutir à l’adoption parles écoles d’architecture duLIMADO dès la rentrée uni-versitaire 2004/2005.

Contact : direction de l’architecture etdu patrimoine8 rue Vivienne - 75002 Paris.

AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTUREL’organisation élaborée par la direction de l’architecture et du patri-moine avec les écoles d’architecture vise, non seulement à modifier lecursus, mais aussi à améliorer la qualité de l’enseignement et à larendre plus pertinente au regard des évolutions de la profession.Le diplôme d’architecte, délivré après 5 ans d’études (grade de Mas-ter), sanctionnées par un projet de fin d’études, sera le socle de ladiversification des métiers.Une formation d’une année au sein des écoles d’architecture permet-tra à l’architecte de maîtriser les principaux volets de la maîtrised’œuvre : mise en œuvre d’un projet et d’un chantier, gestion d’uneagence et des travaux, maîtrise des délais et des coûts. Cette capacitéà être maître d’œuvre pourra être obtenue une année après lediplôme d’architecte (bac+6) ou dans le cadre de la validation desacquis professionnels.Les architectes qui souhaiteront approfondir ou aborder un thèmeparticulier pourront suivre des formations continues liées à desdiplômes de spécialisation ou d’approfondissement. La réformefavorisera ainsi l’offre professionnelle dans des secteurs comme leprojet urbain, la réhabilitation, le paysage… En effet, la société a deplus en recours à des architectes dans les interventions sur le cadrede vie urbain ou paysager, auprès des lieux où se fait l’architecture etdes responsables de la commande publique ou privée, et non plusuniquement pour assumer la maîtrise d’œuvre des constructions.Enfin les diplômés architectes qui auront choisi de suivre uneformation à bac+8 pourront obtenir un doctorat en architecture, cequi renforcera la reconnaissance de l’architecture comme disciplineuniversitaire à part entière.

L’ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTURE SE MET À L’HEUREEUROPÉENNE EN 2004

Les étudiants de l ’école d ’architecture de Saint-Etienne © D.R.

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14/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Photographie LA VIE QUOTIDIENNE SELONPHILIP-LORCA DICORCIADu 14 janvier au 15 mars auCentre national de la photogra-phie à ParisPour éclairer sa série dephotographies A Storybook Life,Philip-Lorca diCorcia (né en

Médias JEAN-FRANÇOIS HÉBERT ASSURERALA COORDINATION D’UNE ACTIONNATIONALE DE REFUS DE L’INTOLÉ-RANCEFace à la multiplication d’actes marquant une montée de la violence,de l’intolérance, du racisme et de l’antisémitisme, Jean-JacquesAillagon a réuni le 26 novembre l’ensemble des présidents desréseaux de la création et de la diffusion culturelle afin de les mobi-liser pour réaffirmer que la culture doit être l’expression même dela tolérance et du désir de vivre ensemble. Les présidents des sociétésnationales de radio et de télévision ont été notamment associés àcette réunion. L’organisation au cours des prochains mois d’uneaction nationale de refus de l’intolérance a été confiée à Jean-François Hébert, Président de la Cité des sciences et de l’industrie,qui sera chargé d’en assurer la coordination.

AUDIOVISUEL PUBLIC : L’ÉTAT DOITTÉMOIGNER DE LA DIVERSITÉ DELA SOCIÉTÉ FRANÇAISEJean-Jacques Aillagon, et Tokia Saïfi, secrétaire d’État au déve-loppement durable, ont reçu le 8 décembre une dizaine de journa-listes et de professionnels de l’audiovisuel issus de l’immigration.Cette réunion informelle visait à mieux identifier les difficultésspécifiques que ces professionnels peuvent rencontrer dans l’accèsà leur métier et dans l’exercice de leurs responsabilités. Outre lanécessité de veiller à la promotion d’une meilleure égalité deschances et d’une plus grande conformité du paysage humain desmédias, les ministres ont rappelé que, en ce qui concerne le secteurpublic, le Premier Ministre avait le 10 avril dernier, à l’issue ducomité interministériel à l’intégration, « invité la télévision publiqueà témoigner de la diversité des composantes constitutives de la sociétéfrançaise ». Ils ont précisé qu’il s'agissait d’un objectif de cohésionnationale sur lequel l’audiovisuel public devrait être exemplaire.

UNE MISSION SUR L’AUDIOVISUELPUBLIC EN RÉGIONUne mission d’étude sur les perpectives de développement de laproduction audiovisuelle en région a été confiée par la direction audéveloppement des médias (DDM) et par le centre national de lacinématographie (CNC) au producteur Jean-Pierre Bertrand, fon-dateur notamment avec Jean-Marie Cavada de « La Marche dusiècle ». Il s’agira de déterminer les incidences que pourront avoirla montée en puissance de France 3 Régions, les décrochages locauxde certaines chaînes généralistes hertziennes et l’arrivée de chaîneslocales sur le tissu audiovisuel économique régional.

Publication POUR UNE HISTOIRE DUPATRIMOINE DE 1958 A 1973La période des Trente Glorieusesn’a pas bonne presse dans ledomaine de l’architecture ;« années de béton », qui auraientvu la naissance des « grandsensembles » et de la « rénovationurbaine ». Pourtant, au mêmemoment, en 1958, Malraux fixait,parmi les grandes missions duministère de la culture, celle« d’assurer la plus vaste audience aupatrimoine culturel de le France ».Dans Grandeur et misère dupatrimoine, Xavier Laurent sedemande comment la rue deValois a pu concilier son devoir deconservation avec son soutiendélibéré aux avant-gardes ?

Xavier Laurent, Grandeur et misère dupatrimoine (d’André Malraux à JacquesDuhamel), préface de J-M Leniaud,collection « Travaux et documents ducomité d’histoire du ministère de laculture », La Documentationfrançaise, 2003, 30 euros

1953) souligne qu’il ne « croit pasque tout doive être conscient » ou« rationnel » dans le processus decréation. Sous la forme d’unelongue frise d’une quarantaine demètres, 76 photos montrent labanalité des rituels de vacances ouménagers de notre viequotidienne. Certainsprotagonistes regardent la télévi-sion au lit, d’autres sourient àleurs animaux, un bébé marche àquatre pattes. Tout est banal etrien ne l’est. Les personnagesapparaissent dans une lumièretrop brillante sous laquelle ilsempruntent les expressions figéesdes mannequins. Ces photossuggèrent une histoire de la vie et,aussi, en pointillés, une histoirede la vie de diCorcia.

CNP, Hôtel Salomon de Rothschild, 11 rue Berryer, 75008 Paris, www.cnp-photographie.com

Diversité culturelle TABLE RONDE FRANCO-ALLEMANDE SUR LA DIVERSITÉCULTURELLE« La diversité culturelle, source decréation : biens culturels, politiqueaudiovisuelle et mondialisation »,tel était le thème de la table rondeorganisée à Sarrebruck, les 20 et21 novembre par Peter Müller,ministre-président de la Sarre etplénipotentiaire pour les relationsculturelles franco-allemandes,Christina Weiss, ministredéléguée auprès du chancelierfédéral pour la culture et lesmédias et Jean-Jacques Aillagon.Ils sont convenus dans une décla-ration commune, la déclarationde Sarrebruck, d’œuvrer en trèsétroite collaboration au sein del’UNESCO à l’élaboration d’unprojet de convention internatio-nale sur la diversité culturelle. Ilsse sont également félicités desavancées que le projet de traitéconstitutionnel pour l’Europecomporte pour la diversité cultu-relle. La déclaration propose defaciliter un meilleur accès auxmédias du pays partenaire et derenforcer les échanges d’informa-tions et les actions communes enmatière de patrimoine. Elledéfend aussi l’importance du ser-vice public de radiodiffusion dontles missions et le financementdoivent tenir compte destraditions juridiques et constitu-tionnelles de chaque État-membre.

Hartford, 1979, from « A Storybook Life »,2003 © Philip-Lorca diCorcia. Courtesypace/MacGill Gallery, New York.

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15/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Exposition UN NOUVEAU MUSÉE À PÉRIGUEUXLe musée gallo-romain de Péri-gueux, Vesunna est tout entierconsacré à l’antique ville deVésone, fondée vers l’an 16 avantnotre ère. Réalisé par l’architecteJean Nouvel, il recouvre les ves-tiges d’une vaste demeure gallo-romaine, ornée de peinturesmurales, découverte en 1959 ausein de l’antique Vésone.Outre une exposition permanentesur Vésone depuis l’automne, lemusée présente des collections,datées du Ier au IIIe siècle de notreère, parmi lesquels un exception-nel ensemble de pierres sculptéesprovenant du rempart du Bas-Empire et des enduits peintsdécouverts sur la domus. Ilconstitue également le point dedépart d’une promenade au cœurde l’antique, permettantnotamment de découvrir l’impo-sante Tour de Vésone, haute de27 mètres, les vestiges de l’amphi-théâtre du Ier siècle et le rempartdu Bas-Empire qui fut construit àpartir de la fin du IIIe siècle.Le financement des travaux(9,36 millions d’euros TTC) a étéassuré par la DRAC Aquitaine(45 %), le Conseil Régionald’Aquitaine (20 %), le ConseilGénéral de la Dordogne (20 %) etla ville de Périgueux (15 %).

Vesunna - Musée gallo-romain de Péri-gueux, Parc de Vésone, 20 rue du 26e RI24000 Périgueux. Tél. : 05 53 53 00 92

GUY AMSELLEM, COMMISSAIREFRANÇAIS DE LA SAISON POLONAISEEN FRANCE EN 2004Né en 1960, Guy Amsellem,administrateur civil, rejoint ladirection de la musique et de ladanse au ministère de la cultureoù il est chef de département dela diffusion (1989-1991) avant dedevenir conseiller technique aucabinet de Georges Kiejman,ministre délégué à la communica-tion (1991-1992) puis directeurdu cabinet de Marie-NoëlleLienemann, ministre délégué aulogement (1992-1993). Rappor-teur à la Cour des comptes(1993-1994), il est ensuite direc-teur général de l’Union centraledes arts décoratifs (1994-1998)puis délégué aux arts plastiquesau ministère de la culture (1998-2003) où il était également prési-dent du Centre national des artsplastiques durant cette mêmepériode. Il succède aujourd’hui àBernard Faivre d’Arcier qui assu-rait la préparation de la saisonpolonaise en France Nova Polskaaux côté du commissaire polonaisRyszard Kubiak. Nova Polskaaura lieu de juin à décembre2004.

NOMINATIONS

CULTURE.FR La Louisiane française, 1682-1803

A l’occasion du bicente-naire de la vente de laLouisiane aux États-Unis en 1803, le site« La Louisiane françai-se », permet de découvrirl’histoire de la France enAmérique du Nordjusqu’à cette cession. A

travers plus de 300 documents d’archives émanant de nombreusesinstitutions françaises et américaines dont le Centre historique desarchives nationales et le Centre des archives d’outre-mer, l’histoireet la culture de cette colonie sont retracées avec une riche icono-graphie et des extraits sonores.

Ce site, accessible aux publics francophones et anglophones, est édité par la direc-tion des archives de France (délégation des célébrations nationales) et la directionde l’administration générale (mission de la recherche et de la technologie). www.louisiane.culture.fr

Marc-Antoine Charpentier, musi-cien du baroque

Reconnu aujourd’huicomme l ’un des plusgrands compositeurs del ’époque baroque, laFrance rend hommagecette année à Marc-Antoine Charpentier(1643-1704). A cetteoccasion, de nombreusesmanifestations seront

organisées. Un site s’en fait l’écho présentant sa vie, des concerts,des colloques en passant par l’édition de ses manuscrits. Il mettraen lumière ce compositeur de l’ombre qui maîtrisa aussi bien lamusique religieuse que le musique profane. Le 22 février, la journéede l’union européenne des radios transmettra en direct et ensimultané sur les radios concernées une quinzaine de concerts.

http://www.charpentier.culture.fr/

LE PRIX MÖBIUS POUR « PARIS, VILLE ANTIQUE » Le festival international du multimédia Möbius a remis le8 novembre à Athènes son premier prix pour la catégorie « cul-ture et patrimoine » au site « Paris antique » créé par le ministè-re de la culture et de la communication. Conçu par Alban-BricePimpaud, de la Mission recherche et technologie, il présente pasmoins de 14 siècles de recherches jusqu’aux fouilles les plus récentesmenées dans la capitale. L’occasion de retrouver en 3D les prin-cipaux monuments gallo-romains de Lutèce.

Edité par la direction de l’administration générale (mission de la recherche etde la technologie) et le Centre des monuments nationaux à partir de l’ouvrageParis, ville antique de Didier Buisson (éditions du patrimoine).www.paris.culture.fr

UN RENDEZ-VOUS DE LA GÉNÉ-ROSITÉ POUR LES FÊTES DE FIND’ANNÉES Jusqu’au 15 janvierPour participer à l’opération cari-tative « Don en fêtes », l’Associa-tion Emmaüs, l’Association desParalysés de France (APF) et leComité Catholique contre laFaim et Pour le Développement(CCFD), recueilleront vos donsau moyen d’une des 5 millionsd’enveloppes mises à ladisposition du public mais aussipar le biais du site internet www.don-en-fetes.org de l’opérationou en appelant le numéro d’appelgratuit : 0811 908 108.

RECTIFICATIFNous avons indiqué par erreur dansnotre précédente édition (n° 112,décembre 2003) que l’expositionAntoine Watteau et la fête galanteaurait lieu au Cateau-Cambresis :elle se tiendra au musée des beaux-arts de Valenciennes du 6 mars au 14juin 2004 et rassemblera un ensembleprestigieux de peintures et dedessins sur le thème de la fêtegalante.

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16/Portrait

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONjanvier 2004

Autour de LaurentUngerer, le fondateurdu bureau de création graphique,c-album, TiphaineMassari, Jean-BaptisteTaisne, Anna Radeckaet Rachel Pfleger ontété chargés deconcevoir l’affiche et l’identité visuelle del’année George Sand.

Laurent Ungerer, fondateur en1996, avec Anne Proff et Jean-Baptiste Taisne, du bureau decréation graphique c-album,nous fournit la clef de ce noménigmatique : « c-album est lenom d’un papillon découvert parle naturaliste Linné en 1758 etdont une des particularités est deporter sous son aile la marque d’un« c » blanc, d’où son nom puisquealbum signifie blanc en latin ».nous explique-t-il en nous mon-trant quelques exemplaires duditpapillon soigneusement épin-glés dans une boîte. Comme unefigure tutélaire ou une statuettemagique africaine. Sans lien avecle graphisme ? Pas si sûr. Cettemarque apparaît comme unesignature que la nature auraitapposée, ou mieux, impriméesur le revers de l’aile de l’insecte.Joli symbole pour une agence decréation graphique.

« De nouvelles aventures gra-phiques »Sous l’égide de LaurentUngerer, les jeunes gens quicomposent aujourd’hui c-album,tous sortis de l’Ecole nationalesupérieure des arts décoratifs,travaillent donc au sein d’un

« bureau de création graphique »,plutôt que d’une agence. Le motflirte avec « le bureau desrecherches surréalistes » fondépar André Breton en 1924 ouavec la Factory d’Andy Warholdans les années 70 : même goûtpour les expérimentations, maissans le côté dogmatique.« c-album, c’est l ’idéal sans idéa-lisme » : ils applaudissent à laformule de Jean-Baptiste Taisne.Traduisons : sens du réel, sens duconcret, sens des responsabilités.Ce qui ne veut pas dire absencede rêve ou négation de l’élé-gance. Il suffit pour s’enconvaincre de regarder la magni-fique bouche du catalogue desAnnées Pop (Centre Pompidou,2001), leur travail poétique etrigoureux pour l’exposition Lecerveau intime à la Cité dessciences et de l’industrie (2002)ou la remarquable affiche enpapier découpé de l’expositionMatisse au Maroc de l’Institutdu monde arabe (1999).La « signature », quant à elle,sera toujours collective. Pas dutout par refus des individualités.Au contraire. Plutôt pour éviterde tomber dans ce qu’ils appel-lent « le réflexe stylistique » (pla-quer toujours le même style surdes sujets toujours différents).

Leur « éthique » est donc trèsmodeste et très exigeante à lafois : écouter, encore écouter, etentendre, au sens de com-prendre. Entendre le désir ducommanditaire. Chaque « com-mande » (ils insistent bien sur cemot) doit faire l’objet d’un tra-vail de défrichage, de débrous-saillage, d’expérimentationsdiverses. « Il faut tirer un fil, nousexplique Laurent Ungerer. Par-fois c’est le bon fil, parfois non ».« Ce qui est important, c’est leprocessus » résume TiphaineMassari.

L’identité visuelle de l’AnnéeGeorge SandEn tout cas, toute l’équipetombe d’accord sur un point :« chaque commande constitue pournous une nouvelle aventure gra-phique » souligne Rachel Pfleger,collaboratrice régulière. Ces« aventures » sont-elles avanttout centrées sur le domaine cul-turel ? Et concernent-elles plutôtle secteur public que privé ? « Nosclients sont avant tout d ’impor-tantes institutions culturellespubliques, nous précise LaurentUngerer, le Centre Pompidou,l ’Institut du monde arabe et laBibliothèque nationale de Francefont appel à nous. Mais nous avons

travaillé aussi pour l ’imprimerieCaractère à Aurillac en 2002 etpour la célèbrissime grammaireBescherelle éditée chez Hatier(1997) dont nous avons repensécomplètement la charte gra-phique ».Aujourd’hui, pour créer « l’iden-tité » de l’année George Sanden 2004 (voir p. 3), ils ont pré-paré pour le ministère de la cul-ture une intervention en deuxtemps. « L’affiche, nous préciseAnna Radecka, s’inspire directe-ment de la Marianne qui symbo-lise la France ». Sauf que le visageprojeté sur le « bleu, blanc,rouge » n’est pas un profil abs-trait mais un portrait frontal etstylisé de George Sand. Secondtemps du dispositif, Anna a ima-giné des pages d’un tout autrestyle, où se mêlent papierspeints, séries de portraits aupochoir, motifs floraux et mou-vements très personnels où l’onsent que sa main court libre-ment. La dernière réussite dupapillon de Linné, en somme.En attendant la prochaine.

Info pratiques : c-album bureau de création graphique175, rue Blomet 75015 ParisTél. : 01 56 08 37 70

C-ALBUM, LE PAPILLON DE LINNÉ

c-album en 3 dates :

1996 : création du bureau de créationgraphique par Laurent Ungerer, AnneProff et Jean-Baptiste Taisne

1996 : ils réalisent leur premièrecommande pour l’exposition Unaprès-midi avec Mallarmé et Gau-guin pour le Musée Stéphane Mal-larmé

2004 : conception graphique del’identité visuelle de l’Année GeorgeSand

© c-album