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[4] Gissi, Prevenzione investigators dietary supplemetation with n –3 polyunsaturated fatty acid and vit E after myocardial infarction : results of the GISSI prevenzione trial. Lancet 1999;354:447–55. J.P. Cambou* INSERM U 558, Faculté de médecine, allées Jules-Guesde, 31073 Toulouse cedex, France E-mail : [email protected] * Auteur correspondant PII: S 0 0 0 3 - 3 9 2 8 ( 0 2 ) 0 0 1 1 1 - 7 Stents actifs et resténose : résultats précoces de l’étude RAVEL M.C. Morice, P.W. Serruys, E.J. Sousa, J. Fajadet, E. Ban Hayashi, M. Perin,A. Colombo, G. Schuler, P. Barragan, G. Guagliumi, F. Molnar, R. Falotico, for the RAVEL study Group. A randomized comparison of a sirolimus-eluting stent with a standard stent for coronary revascularization. N Engl J Med 2002;346:1773–80 Avant même leur publication, les résultats de l’étude RAVEL ont fait couler beaucoup d’encre. Les données publiées dans le numéro du 6 juin du New England Journal of Medicine confirment les résultats qui avaient été présen- tés oralement. L’étude RAVEL a inclus 238 patients ayant une angioplastie pour une lésion unique de novo sur artère native. L’âge moyen des patients était de 61 ans, 19 % d’entre eux étaient diabétiques et 50 % avaient un angor instable. Les lésions étaient de type A ou B, avec 57 % de lésions de type B2. Le critère d’évaluation principal de l’étude était la perte de gain de la lumière au niveau du site dilaté. Tous les patients ont reçu un traitement associant aspirine et thiénopyridine pendant 2 mois après l’interven- tion. À 6 mois, la perte de gain au niveau du stent est de –0,01 ± 0,33 mm dans le groupe ayant eu un stent au sirolimus, contre 0,80 ± 0,53 mm dans le groupe ayant reçu un stent standard (p < 0,001). Ces résultats spectaculaires aboutissent à un taux de resténose (50 %) nul dans le groupe sirolimus, contre 26,6 % dans le groupe standard. Une étude par échographie endocoronaire, réalisée dans 6 centres et ayant inclus 48 patients ayant eu un stent au sirolimus et 47 patients ayant eu un stent standard confirme les données de l’angiographie quantitative : l’hyperplasie intimale est de 2 ± 5 versus 37 ± 28 mm 3 ; il n’est constaté ni effet bord (edge effect) aux extrémités du stent, ni anévrisme, ni dissection persistante. Sur le plan clinique, deux patients de chaque groupe sont décédés au cours de la première année, trois patients dans chaque groupe ont eu un infarctus du myocarde lors de l’intervention ; un patient dans chaque groupe a été ponté sur l’artère initialement dilatée et 27 patients ont eu une redilatation dans le groupe ayant eu un stent standard, ce qui n’a été le cas d’aucun dans le groupe sirolimus. La survie sans événement à un an est de 94,1 % dans le groupe sirolimus, contre 70,9 % dans le groupe stent standard (Fig. 1). Cette étude montre un effet majeur d’un stent capable de larguer in situ un médicament sur le processus de resténose. Les données cliniques (de même que celles obtenues à 2 ans chez les premiers malades chez lesquels un stent au siroli- mus avait été implanté) sont rassurantes : en particulier, il n’y a eu aucun phénomène de thrombose tardive, même après l’arrêt du traitement antiagrégant plaquettaire com- biné. L’incertitude principale qui demeure concerne le comportement d’une artère coronaire n’ayant pas le proces- sus de cicatrisation habituel, alors que reste en place un objet métallique « inamovible ». Seul le suivi au long cours de ces patients permettra d’avoir la certitude que ces excellents résultats cliniques à un an se confirment dans les années qui suivent. N. Danchin* Service de cardiologie, hôpital européen Georges- Pompidou, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France E-mail : [email protected] * Auteur correspondant PII: S 0 0 0 3 - 3 9 2 8 ( 0 2 ) 0 0 1 1 2 - 9 Fig. 1. Survie sans événements cardiovasculaires majeurs (décès, infarctus, revascularisation) dans l’étude RAVEL (N Engl J Med 2002;346:1773–80). Revue de la littérature / Annales de cardiologie et d’angéiologie 51 (2002) 230–237 231

Stents actifs et resténose : résultats précoces de l'étude RAVEL: M.C. Morice, P.W. Serruys, E.J. Sousa, J. Fajadet, E. Ban Hayashi, M. Perin, A. Colombo, G. Schuler, P. Barragan,

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[4] Gissi, Prevenzione investigators dietary supplemetation withn – 3polyunsaturated fatty acid and vit E after myocardial infarction :results of the GISSI prevenzione trial. Lancet 1999;354:447–55.

J.P. Cambou*INSERM U 558, Faculté de médecine,

allées Jules-Guesde, 31073 Toulouse cedex, France

E-mail : [email protected]

* Auteur correspondant

PII: S 0 0 0 3 - 3 9 2 8 ( 0 2 ) 0 0 1 1 1 - 7

Stents actifs et resténose : résultats précoces de l’étudeRAVEL

M.C. Morice, P.W. Serruys, E.J. Sousa, J. Fajadet, E. BanHayashi, M. Perin, A. Colombo, G. Schuler, P. Barragan, G.Guagliumi, F. Molnar, R. Falotico, for the RAVEL studyGroup. A randomized comparison of a sirolimus-elutingstent with a standard stent for coronary revascularization. NEngl J Med 2002;346:1773–80

Avant même leur publication, les résultats de l’étudeRAVEL ont fait couler beaucoup d’encre. Les donnéespubliées dans le numéro du 6 juin duNew England Journalof Medicine confirment les résultats qui avaient été présen-tés oralement. L’étude RAVEL a inclus 238 patients ayantune angioplastie pour une lésion unique de novo sur artèrenative. L’âge moyen des patients était de 61 ans, 19 %d’entre eux étaient diabétiques et 50 % avaient un angorinstable. Les lésions étaient de type A ou B, avec 57 % delésions de type B2. Le critère d’évaluation principal del’étude était la perte de gain de la lumière au niveau du sitedilaté. Tous les patients ont reçu un traitement associantaspirine et thiénopyridine pendant 2 mois après l’interven-tion. À 6 mois, la perte de gain au niveau dustent est de–0,01± 0,33 mm dans le groupe ayant eu unstent ausirolimus, contre 0,80± 0,53 mm dans le groupe ayant reçuun stent standard (p < 0,001). Ces résultats spectaculairesaboutissent à un taux de resténose (≥ 50 %) nul dans legroupe sirolimus, contre 26,6 % dans le groupe standard.Une étude par échographie endocoronaire, réalisée dans 6centres et ayant inclus 48 patients ayant eu un stent ausirolimus et 47 patients ayant eu unstent standard confirmeles données de l’angiographie quantitative : l’hyperplasieintimale est de 2± 5 versus 37± 28 mm3 ; il n’est constaténi effet bord (edge effect) aux extrémités dustent, nianévrisme, ni dissection persistante. Sur le plan clinique,deux patients de chaque groupe sont décédés au cours de lapremière année, trois patients dans chaque groupe ont eu uninfarctus du myocarde lors de l’intervention ; un patientdans chaque groupe a été ponté sur l’artère initialementdilatée et 27 patients ont eu une redilatation dans le groupe

ayant eu unstent standard, ce qui n’a été le cas d’aucun dansle groupe sirolimus. La survie sans événement à un an est de94,1 % dans le groupe sirolimus, contre 70,9 % dans legroupe stent standard (Fig. 1).

Cette étude montre un effet majeur d’unstent capable delarguer in situ un médicament sur le processus de resténose.Les données cliniques (de même que celles obtenues à 2 anschez les premiers malades chez lesquels unstent au siroli-mus avait été implanté) sont rassurantes : en particulier, iln’y a eu aucun phénomène de thrombose tardive, mêmeaprès l’arrêt du traitement antiagrégant plaquettaire com-biné. L’incertitude principale qui demeure concerne lecomportement d’une artère coronaire n’ayant pas le proces-sus de cicatrisation habituel, alors que reste en place unobjet métallique « inamovible ». Seul le suivi au long coursde ces patients permettra d’avoir la certitude que cesexcellents résultats cliniques à un an se confirment dans lesannées qui suivent.

N. Danchin*

Service de cardiologie, hôpital européen Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France

E-mail : [email protected]

* Auteur correspondant

PII: S 0 0 0 3 - 3 9 2 8 ( 0 2 ) 0 0 1 1 2 - 9

Fig. 1. Survie sans événements cardiovasculaires majeurs (décès, infarctus,revascularisation) dans l’étude RAVEL (N Engl J Med 2002;346:1773–80).

Revue de la littérature / Annales de cardiologie et d’angéiologie 51 (2002) 230–237 231