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Virage vers le tourisme vert à Montréal - Byblos, ancient crossroads of the Mediterranean
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T AOURISTICI N T E R N A T I O N A LT
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Vive leprintemps !
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ce
lib
an
VIRAGE VERS LETOURISME VERT À MONTRÉAL
Voir page 36
LIST TRANSPORT INC.
Centre de Transit International CTI
International Transit Centre
670, Orly, Dorval (Quebec)
Canada H9P 1E9
Tel.: +1 514 633 6336
Fax: +1 514 633 6666
www.list-international.com
Depuis plus d’un quart de siècle !
For over a quarter of a century !
contacts
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Direction et rédactionManagement and publishingB.P. 113/5066 - Beyrouth, Liban - [email protected]
www.thetravelpress.comPrésident / Directeur GénéralChairman / General ManagerGeorges KahyThe Canadian Association of Communicants, Journalists and Writers of Tourism and Sport (Acjet)670 Orly, Dorval, Qc H9P 1E9 CanadaTel. +1 514 995 7712 - e-mail : [email protected]
Éditorialiste / Envoyé spécial internationalEditorial writer / Special world travel reporterJean-Marc Mailhol37, Rue du Taur - 31000 Toulouse, France Telefax: 33 05 61 65 19 72 - e-mail : [email protected]
Partenaire nord américainNorth American partnershipJim ThompsonThe North American Association of Travel, Food & Wine WritersTraveljourno, 866 Oneonta drive, Los Angeles, CA 90065Tel. +1 32 32 57 62 69 - e-mail : [email protected]
Membres du comité de rédactionEditor board membersGeorges Kahy - Miguel Angel Garcia Brera - Jean-Marc Mailhol - Pierre TerrierGianMaria Suprani - Gianni Soddu
Collaborateurs et consultants internationauxContributors & international advisory boardGeorges Kahy - Jean-Marc Mailhol - Pierre Terrier - Suzanne Chedid - Emile Bejjani - Rafic Chikhani - Jean Salmé - Hareth Bous-tany - Antoine Issa el-Khoury - Antoine Bekhazi - Malek Tabbara - GianMaria Suprani - Serge Perrot - Jacques Charrette - SissiMunz - José Dielens - Valter Toccafondi - Sofia Buendia Sterling
Rédacteurs et chroniqueurs spécialisés / Conseillers juridiqueSpecialized editors and chronicles / Juridical advisorsIbrahim Hussami - Christine Belin
Tourisme culturelCultural tourismSonia Raule - Gian Maria Suprani - Sissi Munz
Tourisme industrielIndustrial tourismSpyridon Papangelis
Media, conception et arts graphiquesMedia, concept & graphic arts
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Photographie - PhotographyAutriche / Austria Andrea Brückl Canada Ralph ElKahi Chine / China Hanlu Xiao Croatie / Croatia Ivo Pervan France Patrick Françon - Jean-Marc et Suzanne Mailhol Italie / Italy Nicola Bisacchi Amérique latine / Latin America Sofia BuendiaSterling Liban / Lebanon Ministry of Tourism - Raymond YazbeckTunisie / Tunisia Lotfi Dahmen GB / UK Emma Levine EUA / USA Ryker Lomas
correspondants à l'étrangerForeign
correspondents
Arabie Saoudite / K.S.A. Abdel Aziz al-ShayehArgentine / Argentina Marta ParetaAutriche / Austria Sissi MunzBahrein / Bahrain Khalil YousifBolivie / Bolivia Marita Kent Solares, Ignacio Orellana VargasBulgarie / Bulgaria Lilia Stareva, Plamen Starev, Iskra Koynova, Maxim Minchev, Vania ShekerovaBelgique / Belgium José DielensCanada Ralph El-Kahi Chypre / Cyprus Ellada SophocleousCosta Rica Rémy Leroux-MonetCuraçao N.A. Gassan Dannawi, Souha SoufiCroatie / Croatia Tina Eterovic-Cubrilo, DragoFerencic, Mario Plenkovic, Ivo PervanColombie / Colombia Sofia Buendia Sterling Chili / Chile Henri Abu-KhalilEgypte / Egypt Salah Attia, Mohy el-Semry, Mohammad AttiaEmirats Arabe Unis / U.A.E. Muza GhubashEspagne / Spain Miguel Angel Garcia Brera, José Luis Izaguirre, Francesco Rivero, TomasOntoriaçtats-Unis d'Amçrique / USA Jim ThompsonFrance Jean-Marc et Suzanne Mailhol(Correspondants permanents), Linda Caramelle,Patrick Franéon, Bernadette Roux-BonnetainGrande Bretagne / Great Britain Emma LevineGrçce/Greece Periclés LytrasInde / India Jenny ShanmugamItalie / Italy GianMaria Suprani, Sonia Raule, Gianni Soddu, GianCarlo Roversi, ValterToccafondi, Giorgio Montanari, Lella AssuntaAntinozzi, Alessandra Battistoni, Beatrice Cossio,Giovanna FilettiKouweit / Kuwait Nasser KhalidyMexique / Mexico Rosy Gémez Navarrete, Concepcion SchiaffinoMaroc / Morocco Ahmed Zeghari, Fayéal ZeghariPrincipautç de Monaco / Monaco Peggy ButetPanama Darma L. Zambrana Perou/Peru Raul CisnerosPortugal Alberico CardosoPuerto Rico Eduardo Valero, Vicente Rojo BenitoPologne/Poland Anna PlenzlerRoumanie/Romania Nicolae LucaRussie / Russia Svetlana Kalnik, NataliaTarasenkoSlovçnie / Slovenia Jasmina DvorsekSlovaquie/Slovakia Monika BothovaSuçde / Sweden Suzanne HushagenSuisse / Switzerland Caroline HuerlimannTunisie / Tunisia Tijani Haddad, Lotfi Dahmen, Hedi ZahagTurquie / Turkey Ozcan SandikciogluUruguay Liliana Diaz
Le Premier Magazine International du Voyage, de la Culture et du Business The First International Magazine for Travel, Culture and Business
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GKGK
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sommaire - contents
5
16 237
2936
39
40 44l’œil de l’oïtec 07dossier spécial grÈce 16photos scoop 24événements design - copropriété 29
développement montréal 36santé france 39travel life hawaii 40world’s old cities byblos / lebanon 44
edito
6
EDITORIAL« tOUristiCA internAtiOnAL » s’enrichit d’une volonté
d’analyse, interroge l’actualité dans sa complexité, s’inscrit avec
passion dans son époque. en faisant appel à l’écrivain-reporter
Jean-marc mailhol, docteur en science comparée des civilisations,
pour le décryptage des grands sujets, l’ambition du magazine est
d’élargir le regard, de coller à l’exigence croissante des voyageurs,
de faire bouger les lignes dogmatiques, donner quelques clés pour
résister aux pensées uniques, mieux comprendre les grands enjeux
d’aujourd’hui, anticiper le monde de demain, croire en un monde
meilleur, préserver sans cesse les liens qui fondent notre
commune humanité.
la méditerranée de toUs les espoirsson véritable décollagepasse par la démocratiela voie est oUverte
Avec les transitions démocratiques sur la rive sud de la
Méditerranée, nous vivons des moments très forts qui, dans
un bouleversement culturel de l’ampleur de la chute du Mur
de Berlin, portent vers l’optimisme. Concentré accablant
des meurtrissures et des problèmes du monde, berceau de
trois religions monothéistes, creuset des civilisations, des
cultures et des valeurs fondamentales inventées en son
cœur, carrefour de migrations et d’échanges à la confluence
de trois continents, première destination touristique
mondiale, la Méditerranée, notre mer et notre mère
commune, se met à l’heure d’une solidarité de fait. Le
projet visionnaire et ambitieux de l’Union pour la
Méditerranée est à relancer, à repenser, à réorienter. Il ne
représente pas qu’un marché mais des valeurs et un grand
projet de société euro-méditerranéenne de 765 millions de
personnes vers un système social équilibré.
Dans le processus ensablé de Barcelone, le Nord
donnait l’impression de dicter sa volonté au Sud. Dans le
nouveau pacte de co-responsabilité à relancer, un
partenariat ambitieux peut apporter beaucoup. Il s’agit, plus
que jamais, de traiter les questions politiques qui
hypothèquent le développement, de détruire nos tours
d’ivoire, de donner une nouvelle chance à notre rêve de
civilisation méditerranéenne, celle de sortir des cycles
infernaux de l’oppression, des frustrations économiques, de
l’intolérance et de la haine, de créer un grand espace de
dialogue critique, de réconciliation, de prospérité et de paix,
au lieu de nous replier dans la frilosité ou la mauvaise foi.
Les droits de l’Homme ne sont pas un luxe réservé à
certains pays. Ne sont-ils pas le point de départ de tout
développement économique et social dans la solidarité ?
Les projets fédérateurs, lançés avec le parti pris de
travailler sur des chantiers concrets, s’inscrivent dans un
volontarisme économique, social et culturel, réplique
méditerranéenne des pères fondateurs de l’Europe :
reconnaissance des droits et des devoirs pour tous, qualité
du système éducatif, formation professionnelle, recherche,
coopération universitaire grâce aux programmes Erasmus
Mundus ou Tempus, vraies politiques industrielles
communes, dépollution de la mer, la plus sale du monde,
constructions d’autoroutes maritimes, création d’un bassin
d’énergie solaire, aide au développement des affaires et des
PME, sécurité sanitaire et alimentaire, gestion locale de
l’eau, modernisation des filières agricoles, autant de dédis à
relever qui faciliteront les problèmes politiques, renforceront
la compréhension de l’Autre et de ses intérêts, le respect
mais aussi la confiance mutuelle.
Les enjeux sont énormes. Selon plusieurs projections,
les pays du Maghreb, par exemple, devraient créer dix à
quinze millions d’emplois d’ici 2030. Mais le véritable
décollage passe par la démocratie et une redistribution
juste des richesses, plombée jusqu’à maintenant par la
multiplication des affaires de corruption, le détournement
ou le blanchiment d’argent, touchant tous les secteurs.
Projets et finacements sont ficelés, à savoir 50 milliards
d’euros sur dix ans. Les entreprises sont dans les
starting-blocks, il ne leur manque plus qu’un traité pour
protéger de la corruption leurs inverstissements massifs.
Une nouvelle ère vient de s’ouvrir. Les consciences avisées
se réveillent. En quête du mieux vivre-ensemble la diversité
méditerranéenne, le rêve est en passe de devenir réalité.
Jean-marc mailhol
aUstraliela désespérance des aborigÈnes
Plus de quarante ans après l’obtention par les Aborigènes
du statut de citoyen, l’Australie
compte désormais son premier
parti politique autochtone, le parti
des « First Nations »
( « les nations premières » ).
Formé sous l’impulsion de
Maurice Ryan, un activiste
aborigène, soutenu par le premier député aborigène, Ken
Wyatt, de la nation Gurindji ( Territoire du Nord ), le mouvement
manifeste le mécontentement de la communauté la plus défa-
vorisée du pays, gangrénée par le chômage, les problèmes liés
à l’alcool, et revendique ses droits bafoués.
corail en dangerfermetUre de sites de plongée
en thaïlande !
On estime que le quart des massifs corraliens dans le
monde zst irrémédiablement détruits et que 50% se trouvent
dans une situation critique liée princi-
palement au développement côtier et
à l’urbanisation. La récente décision
des autorités thaïlandaises de fermer
sine die dix-huit sites de plongée est
exemplaire. En cause, en plus du
réchauffement des eaux, l’agression
par les activités touristiques
excessives à proximité des récifs.
Selon l’Icri ( International Reef Initiative ), « un massif abîmé ne
peut se reconstituer qu’au bout de dix, douze, voire quinze
ans, et pas dans sa totalité ».
Un loUvre de la natUre ! le conservatoire
franÇais dU littoral fait des émUles
Le Conservatoire français du littoral protège déjà 800 sites,
142 phares , 15 îles et reçoit 30 millions de visiteurs par an ! Il
veut accélérer ses acquisitions pour occuper dès 2030 25 %
des rivages français.
Etablissement public, il bénéficie des
recettes d’une taxe sur les immatricula-
tions des bateaux, de dons, de legs, et
entend désormais solliciter davantage les
mécènes.
Alors que le parc national des
Calanques de Marseille vient de voir le jour,
il peut s’énorgueillir d’une stratégie et d’un
savoir-faire en matière d’aménagement dont il fait bénéficier les
pays riverains de la Méditerranée qui souhaitent protéger leurs
espaces littoraux des bétonneurs et préserver les « hots
spots » de la biodiversité.
on en rÊvela plUs grande ferme
a vent dU monde aU danemarK
Les éoliennes, qui font partie du paysage danois,
fournissent désormais 22% du courant du pays, 500 wats par
habitant. Il bénéficie des compétences développées pour le
forage pétrolier en mer. Les parcs éoliens réunis, Horns Rev 1
( 80 moulins ) et Horns Rev 2 ( 91 moulins ), forment la plus
grande ferme éolienne
offshore du monde. Ces
installations en mer sont
d’autant plus appréciées par
l’œil de l’oitec
7
observatoire international du tourisme pour l’éducation à
l’environnement et aux cultures
www.tourismobs.com
les Danois qu’elles n’enlaidissent pas le paysage car elles sont
situées respectivement à 14 et à 29 kilomètres de la côte
ouest. Quelques croisières touristiques sont même organisées.
philippe franÇoisnoUveaU président
de l’amforhtL’Association mondiale pour la formation hôtelière et
touristique ( AMFORHT ) s’est donné un nouveau président en
la personne de Philippe François. Titulaire d’un DESS en
aménagement et gestion de sites touristiques, directeur d’hô-
tels, conférencier et formateur, expert interna-
tional dans plus de 50 pays, créateur
d’ECORISMO ( forums-salons de
solutions en responsabilité sociale et
environnementale pour l’hôtellerie, la
restauration et le tourisme ), fondateur de
nombreuses écoles hôtelières et de programmes universitaires
en tourisme, créateur et ancien directeur de l’Ecole de
Savignac, créateur et directeur général du Cabinet-conseil
François-Tourisme-Consultants, Philippe François a été élu à
Lisbonne ( Portugal ) pour un mandat de quatre ans, jusqu’en
2014, lors de l’Assembléee générale de l’Organisation
Internationale. « Touristica International » lui adresse ses plus
chaleureux compliments.
escales enchanteressessami oUnalli et corinne pont
aU parK inn Ulysse resort § thalasso de djerba
C’est une escale enchanteresse. Rénové, le mythique hôtel
Ulysse Palace, est devenu en 2010 le Park Inn Ulysse Resort §
Thalasso. Sur l’une des plus belles plages de l’île, il offre le
confort d’un hôtel 5* international avec 259 chambres dont 17
suites, vue mer avec balcon ou terrasse. L’architecture
arabo-andalouse inspire toujours des espaces chaleureux et
harmonieux qui conduisent aux restaurants, aux chambres et à
la thalasso. Un seul bémol pour les non-fumeurs, l’odeur
tenace de tabac froid du lobby bar. Etonnant, car cure de
thalasso et tabagisme ne nous semblent pas faire trés bon
ménage. Le bien sympathique café maure ne pourrait-il pas
suffire aux fumeurs ? Ceci dit, il y a mille raisons d’affectionner
le Park Inn by Radisson de Djerba. Pour son nouveau défi, le
Park Ulysse Resort § Thalasso ( ex Mövenpick ) peut compter
sur le nouveau directeur commercial, Sami Ounalli, qui carbure
à la passion et à l’énergie, à l’écoute et au challenge. Il est
aussi aux commandes de la direction commerciale du luxueux
Radisson Blu Resort § Thalasso 5*, situé juste à côté. Faut-il
rappeler que Park Inn by Radisson et Radisson Blu sont deux
marques remarquables du groupe Rezidor qui portent en elles
tous les ingrédients d’un tourisme d’agrément de haut niveau ?
Bienvenue aussi à Corinne Pont qui a pris ses fonctions de
directrice de l’Ulysse Thalasso et perpétue merveilleusement,
ici, l’esprit et le savoir-faire de la pionnière en Tunisie de la
thalasso à la française, Marie-Noëlle Veillet, aujourd’hui
directrice générale du prestigieux Alliance Pornic Resort, sur
la côte de Jade ( Pornic-France ).
En savoir plus :
www.parkinn-djerba.com
www.djerba.radissonsas.com
www.thalassopornic.com
top 20des pays écologiqUement les plUs
performants aU mondeCet étonnant palmarès a été établi conjointement par des
chercheurs américains de « Environnement Performance
Index » ( EPI ) des universités de Yale et de Columbia. Il est
fondé sur un "cocktail" de vingt-cinq indicateurs, qui prend en
compte aussi bien l’impact de l’environnement sur la santé
humaine ( accès à l'eau potable, pollution de l'air... ) que la
vitalité des écosystèmes ( biodiversité, usage des pesticides,
état des forêts, protection des mers, émissions de CO2... ).
1- Islande 2- Suisse 3- Costa Rica 4- Suède 5- Norvège
6- Ile Maurice 7- France 8- Autriche 9- Cuba 10- Colombie
11- Malte 12- Finlande 13- Slovaquie 14- Royaume-Uni
15- Nouvelle-Zélande1 6- Chili 17- Allemagne 18- Italie
19- Portugal 20- Japon.
Le mauvais élève est le Sierra Leone qui se retrouve
dernier ( 163e ).
Les choix économiques et politiques influent évidemment
sur les performances. Ce palmarés est-il parfait ? Sans doute
pas, conviennent les auteurs de l’étude. Nous en reparlerons.
qUid des poUssiÈresdans les espaces aériens ?
Les poussières de sable du Sahara sont-elles plus
dangereuses pour les avions que les cendres du volcan
islandais Eyjafjöll ? Oui, selon Gian Paolo Gobbi, chercheur
italien à l’Institut des Sciences atmosphériques, cité par le
Corriere della Serra : « Leur concentration en altitude est trois
plus élevée que celle mesurée après l’éruption du volcan
islandais ». Certes, les quantités de poussières émises par le
sable sont sans doute plus importantes et plus dangereuses
pour les moteurs d’avion, mais « elles sont dispersées,
réparties et diluées sur des zones plus larges », nuancent et
l’œil de l’oitec
8
rassurent la plupart des spécialistes. D’ailleurs, lors des
tempêtes de sable, au printemps et en été, quand la
concentration de poussières est trop importante, il n’est pas
rare que l’Algérie, l’Arabie, l’Egypte ou la Lybie ferment leurs
aéroports. Dans un espace aérien qui n’est pas homogène, les
pilotes, garants de la sécurité des vols, sont, en tout cas,
demandeurs de davantage d’informations sur les processus de
décision et de déclenchement de fermeture des aéroports et,
en particulier, des terrains de secours.
« avatar »apprécié par les peUples aUtochtones
L’association Survival International qui fédère de nombreux
ethnologues de renom, vient de recueillir dans de nombreuses
parties du monde, de Bornéo à l’Amazonie, des commentaires
très positifs, voire très élogieux, de
la part des peuples indigènes à
propos du film de James Cameron
qui raconte « la véritable histoire de
ce qu’ils vivent
aujourd’hui ». Le thème central d’Avatar – si l’on fait
abstraction des lémuriens multicolores, des chevaux à longues
trompes et des guerriers androïdes – se répéte ainsi
inlassablement sur notre planète.
la noUvelle allée des sphynX ne fascine pas toUt le monde
Ouverte en 2010 après trois années d’excavation et la mise
à jour de 650 nouveaux sphinx, l’ouverture au tourisme de
l’allée des Sphinx de Louxor, la plus longue avenue
processionnelle connue au monde, de 2,7 km de long et 76 m
de large, impressionne les touristes autant qu’elle désespère
les populations locales.
A l’époque des pharaons, elle reliait les temples de Louxor
et de Karnak. Pour les autorités, il s’agit d’un vaste « musée
vivant à ciel ouvert » qui s’inscrit dans le plan de réaménage-
ment ambitieux, baptisé « Louxor 2030 ». Il veut rendre «
sa dignité » à la Thèbe antique et devrait générer à terme des
millions de touristes et de dollars. Pour les habitants des
quartiers rasés, ce projet de « Pharaonic Park » a conduit à
l’expropriation et à l’expulsion de centaines de familles qui se
considèrent comme laissées-pour-compte, « loin des visiteurs
que l’on souhaite enfermer
dans un Dysneyland
pharaonique, enclave
aseptisée, à l’écart des
autochtones et d’une ville
nouvelle, sans âme ».
tripadvisors’engage aUprÈs de l’Unesco
campagne de sensibilisation
Le patrimoine de l’Unesco est en danger. De plus en plus
de touristes, souvent fautifs, en prennent conscience. 70% des
voyageurs européens sondés sont prêts à s’impliquer
davantage dans la protection
des sites classés s’ils sont
mieux informés sur les ma-
nières de se rendre utile et
efficace. Suite à un accord de
deux ans, TripAdvisor, la plus
importante communauté des
voyageurs, s’engage à soutenir l’Unesco, à hauteur de 1M€.
Une partie de cette somme soutiendra les initiatives du Centre
du patrimoine mondial de l’Unesco. D’autre part, TripAdvisor
promeut les 890 sites naturels et cuturels classés, sur lesquels
les internautes ( 11 millions de membres ! ) sont invités à don-
ner leur avis et à partager leurs informations et leurs conseils.
mieUX qUe les eoliennes :des hydroliennes !
Porteuses de grands espoirs, les hydroliennes fonctionnent
comme des éoliennes mais avec des hélices ou des turbines
installées sous l’eau. Elles tournent grâce à la force des cou-
rants et marées, assez lentement pour ne pas blesser les pois-
sons. Au centre européen de l’énergie marine d’Emec, en
Ecosse, le projet de champs d’hydroliennes, invisibles et tour-
nant en permanence, est le plus avancé d’Europe. Plus dis-
crets que les champs d’éoliennes et indépendants de la force
aléatoire des vents, ils devraient fournir, d’ici 2020, selon notre
correspondant, jusqu’à 10% de l’énergie de toute la Grande-
Bretagne. A suivre.
la dynamiqUe chinoiseVéritable locomotive de la reprise dans
l’Asie-Pacifique en 2009 par sa taille et ses
besoins, créditée d’une croissance à 8,5%
en 2010, la Chine nous interpelle. A l’hori-
zon 2040, les Chinois devraient disposer
d’un revenu deux fois plus élevé que celui
des Européeens, pronostique le Professeur Robert Fogel, prix
Nobel, cofondateur de la « cliométrie » (méthodes quantitatives
de la théorie économique appliquée à l’histoire). Le PIB de la
Chine représentera alors trois fois le PIB de toute la planète de
l’année 2000 ! L’Empire du Milieu sera dès lors la première
puissance mondiale, devant les Etats-Unis, l’Inde, le groupe
l’œil de l’oitec
9
des six plus grandes économies d’Asie du Sud-Est et l’Europe.
Pour fonder ses projections, Robert Fogel s’appuie sur quatre
concepts simples en évolution exponentielle : démographie,
éducation, productivité et santé.
deUX visionsdU commerce éqUitable !
Deux visions du commerce équitable s’affrontent : marke-
ting contre équité ? D’un côté, les partisans du label griffé Max
Havelar qui pensent que le commerce
équitable, bénéficiant à un million et
demi de foyers de petits producteurs,
doit être à la portée de tous, dans les
grandes surfaces, et ne trouvent pas
choquant que des multinationales cotées en bourse, qui
exploitent salariés et fournisseurs, puissent proposer ce type
de produit. En face, ceux qui, comme Artisans du monde ou
Minga, militent pour l’équité du producteur au distributeur, en
passant par l’exportateur et le transporteur, en précisant qui
touche quoi, dans une transparence totale du détail des prix,
sans niches de marché. La grande distribution fait-elle évoluer
les pratiques ?
Un chantier pharaoniqUepoUr le « great egyptian mUseUm »,
aU pied des pyramidesIl suffoquait sous le
poids des collections.
Devenu vétuste après
cent ans d’existence, le
fabuleux musée archéo-
logique du Caire en
cours de construction, dessiné par le jeune architecte
sino-américain Shih-Fu Peng, ouvrira ses portes en 2012 au
pied des
pyramises, au sein d’une oasis de verdure de cinquante
hectares de jardins et d’hôtels, avec vue imprenable sur les
pyramides de Gizeh. Cent mille objets y seront chronologique-
ment présentés selon cinq thèmes : « Terre d’Egypte »,
« Parenté et monarchie », « L’homme, la société et le travail »,
« Religion et culture », « Scribes et savoir ».
Ce nouveau palais archéologique, aux parois d’albâtre
translucide, disposera de halls d’exposition, d’un amphithéâtre
réservé au trésor de Toutankhamon, d’un cinéma en 3D, d’un
centre de recherche équipé de laboratoires, d’une bibliothèque,
d’une médiathèque, d’un auditorium de mille places, de
restaurants et d’un institut scientifique. Le « Great Egyptian
Museum » sera le plus grand musée du monde.
Un thÈme innovateUrpoUr l’eXpo Universelle et
écologiqUe de milan : le droit de toUs a la noUrritUre et
aUX services essentiels ! L’exposition universelle et écologique de Milan sera or-
ganisée, en 2015 autour d’un thème essentiel : le droit pour
tous à la nourriture et aux services essentiels. La protec-
tion de l’eau, la défense de la biodiversité, les problèmes
d’alimentation dans un monde où 700 millions d’êtres hu-
mains sont dénutris, et l’éducation figureront au premier
plan des débats qui dureront tout l’été 2015 et auxquels
participera TOURISTICA INTERNATIONAL.
Quelque 120 pays participeront à l’événement. Pendant les
six mois de la foire, 7 000 événements culturels et écono-
miques se dérouleront dans le site aménagé par l’architecte
Massimiliano Fuksas, à savoir : un immense parc naturel animé
de jeux d’eau et de lumières, un lac artificiel, vingt pavillons
régionaux, un amphithéâtre de 12 000 places, un auditorium de
6 000 places et un village pour accueillir les délégations. « Ce
sera un événement pour tous » a déjà averti Letizia Moratti, le
maire de la capitale lombarde, qui a vu naître le Futurisme
(1909-2009) centre névralgique de l’Italie, 9e pôle économique
mondial, où règnent les banques, les sociétés d’assurance,
l’industrie, la mode, le design, les services, la cuisine
« al dente », le shopping et les médias. Les enjeux sont
conséquents : un chiffre d’affaires estimé à 7 milliards d’euros,
la création de 65 000 emplois, et la perspective d’attirer 30
millions de visiteurs.
Le logo de l’Expo est le célèbre « Homme de Vitruve »,
dessiné par Léonard de Vinci, symbole de l’homme qui se situe
au centre des dynamiques du Globe. Léonard de Vinci, génie
global, a vécu et travaillé à Milan de longues années. Il nous a
laissé l’nspiration et l’exemple pour tous ceux qui ont à cœur le
bien de la Personne en tant qu’élément central de la vie de la
communauté.
Pour l’heure, refaisons le monde, avec nos amis milanais,
jusque dans les bars qui offrent antipasti et panini tous les
jours de cinq à sept, le temps d’un Campari, et savourons
l’hopitalité et l’atmosphère raffinée du Grand Hôtel Viscounty
Palace, au cœur de la ville !
aviation verte trés prometteUse
Saluons la société Electravia qui développe un avion dont
le premier vol devrait intervenir début 2010. Ecologique
puisque construit en bois et en toile, ce monoplace est équipé
d’un moteur électrique alimenté par batteries et d’une hélice
l’œil de l’oitec
10
silencieuse. Son empreinte sonore est ainsi réduite de moitié et
son coût d’exploitation sera baissé de 40% par rapport à un
avion traditionnel.
Autre approche tout aussi prometteuse, l’avion solaire
Hy-Bird 100% écologique, développé par Lisa Airplanes.
Equipé d’une pile à combustible et de cellules photovoltaïques,
il sera le premier avion à réaliser un tour du monde, d’ouest en
est, par étapes de 1500 kilomètres environ. De son côté, le
Solar Impulse du Suisse Bertrand Piccard, d’une envergure de
61 mètres, prendra l’air également, motorisé par quatre
moteurs électriques.
Reste à présent à appliquer ces nouvelles technologies non
polluantes au transport aérien. De beaux jours en perspective
pour les pionniers de l’avenir, face à l’augmentation du côut du
carburant.
des éoliennessUr les gratte-ciel de new yorK !
Le programme d’énergies renouvelables proposé aux entre-
prises par le maire de New York, Michael Bloomberg, consiste
à installer des éoliennes sur les gratte-ciel et les ponts de New
York ainsi que dans l’Océan Atlantique, face à la ville. L’objectif
est d’éviter à sa ville de nouvelles coupures d’électricité.
a londres, les taXis noirs passent aU vert
C’est la fin des moteurs traditionnels à essence. D’ici 2012
et l’ouverture des J.O., les taxis
resteront bien noirs mais
devront être à émission zéro. Ils
seront tous équipés de
systèmes d’alimentation par piles
à combustible, à l’intérieur d’un
moteur électrique hybride. Ils pourront ainsi rester
opérationnels toute une journée sans ravitaillement, tout en
roulant plus vite qu’aujourd’hui.
air francedit stop a la déforestation
On sait que les forêts sont un élément majeur dans l’équili-
bre climatique de la planète. Air France vient de signer avec
l’ONG Good Planet un projet de 5 millions d’euros sur trois ans
pou lutter contre la déforestation à Madagascar. Grâce à ce
projet, le premier de la Compagnie dans le cadre de ses
actions en faveur de la lutte contre le changement climatique,
ce sont 60 à 70 millions de tonnes de carbone qui seront
stockées par les 500 000 hectares de forêts concernées par
cette action suivie localement par WWF.
green-attitUde, hUmoUr et vidéo
La pédagogie verte n’est pas forcément ennuyeuse. Pour
preuve, le site vodemotion.com dont les programmes vidéo
évoquent avec humour, en 2 minutes, les gestes éco-citoyens
à adopter pour réduire nos déchets, agir de façon concrète,
concilier le progrès économique et l’équilibre naturel, voire re-
joindre la tribu des « végétaliseurs » militants…Sourire accélère
aussi la réflexion. www.vodemotion.com
saUvetage de la mer morteUn projet pharaoniqUe porteUr de paiX
Projet lancé ! Pilotées par la France, les études de
faisabilité sur la création d’un canal reliant la mer Rouge à la
mer Morte viennent de débuter. Le projet soutenu par les
Israéliens, les Jordaniens, les représentants de l’Autorité
palestinienne et la Banque mondiale vise à relier, par un canal,
mer Rouge et mer Morte afin de réalimenter cette dernière.
Il permettra, d’ici à dix ans, un sauvetage de la mer Morte
vouée à disparaître et apportera une solution au problème
crucial de l’eau dans cette région. Une première usine installée
au bord de la mer Rouge pompera l’eau. Un canal l’acheminera
sur quelque 180 kilomètres jusqu’à la mer Morte. La pente tout
le long du canal permettra également de donner suffisamment
de puissance à l’eau pour créer une centrale électrique et faire
tourner une usine de dessalinisation. Le reste de l’eau du
canal, de 700 à 800 millions de m3, irait jusqu’à la mer Morte et
permettrait même, sur le parcours du canal, de développer des
bases touristiques.
brasilUn noUveaU parc en amaZonie
TOURISTICA INTERNATIONAL soutenait le projet. Un nou-
veau parc national sera créé à partir de 2009 en Amazonie afin
de protéger son écosystème.
Après le parc national de Jau,
le parc écologique le plus
vaste du monde, le parc de
Manpiguari ( Etat d’Amazonzs )
aura une superficie de 1,6
million d’hectares. Quatre
territoires protégés, réservés
aux populations indigènes, seront également créés. Peu de
destinations peuvent offrir des options aussi variées dans
l’écotourisme et le tourisme ethnique que le Brésil. On estime
que les régions amazoniennes concentrent à elles seules 60%
de toutes les formes de vie de la planète dont plus de la moitiè
est encore inconnue par la science.
l’œil de l’oitec
11
navigUer a l’hydrogÈne the world’s first hydrogen-powered
commercial ship ! Depuis avril 2008, les voyageurs visitant l’Islande peuvent,
à partir de Reykjavik, naviguer à bord du premier bateau fonc-
tionnant à l’hydrogène. Fini, le diesel !Le bateau d’observation
des baleines islandaises, l’Elding, glisse, avec ses 155 passa-
gers, dans le plus grand silence, au milieu des baleines, sans
émettre la moindre pollution. Sublime ! Son moteur électrique
est alimenté par une pile à combustible qui fonctionne à l’hy-
drogène. Un grand bravo à Jon Bjorn Skulason, le directeur de
la compagnie ! Pays pionnier, l’Islande, qui offre déjà des voi-
tures à hydrogène en location, prévoit de convertir tous ses
transports à ce mode de propulsion, vecteur d’énergie de de-
main. Dans le marché de l’automobile, qui reste le marché le
plus prometteur, la compétition mondiale a, d’ailleurs, fort bien
commencé entre les pays qui ont su prendre la mesure des en-
jeux, les Etats-Unis et le Japon devant l’Allemagne, le Canada,
la Corée du Sud et la Chine.
toUrisme et réchaUffementdes gagnants… et des perdants !
Le réchauffement climatique va-t-il rebattre les cartes du
tourisme d’ici la fin du siècle? Oui, d’après l’étude de prospec-
tive de Richard Tol de l’Economic and Social Research de Du-
blin qui vient de dresser une liste des nouvelles zones de
croissance touristique. Parmi les nouvelles destinations à
changement climatique positivement attendu d’ici 2100, l’arri-
vée des visiteurs augmenterait de 220% au Canada, de 174%
en Russie et de 120% en Mongolie. De nouvelles « Riviera »
pourraient naître dans les pays nordiques, sans parler de fan-
tastiques croisières dans les régions polaires grâce à une meil-
leure navigabilité à travers la banquise. Par contre, les Emirats
arabes unis accueilleraient deux fois moins de visiteurs, l’Italie
et l’Espagne perdraient 15% de vacanciers, contre 4% pour la
France qui tirerait assez bien son épingle du jeu grâce à ses
monuments, ses plages bretonnes et normandes.
l’ éqUateUr réveille son patrimoine
Pour la première fois de son histoire, l’Equateur vient de se
doter d’un ministre de la Culture, en la personne de notre ami
Antonio Preciado, natif de la
province d’Esmeraldas. Son
ambition est de populariser le
patrimoine trop méconnu de ce
si beau pays, pont culturel entre
le Pérou et la Colombie. D’ici fin
2008, Quito, la capitale, abritera un nouveau musée d’art pré-
colombien dont la scénographie a été confiée à l’agence fran-
çaise spécialisée en muséeographie, Meta-Praxis. En outre, le
musée central de la Banque centrale sera déménagé dans un
bâtiment plus moderne.
«all inclUsive»,saUf l’essentiel !
L’OITEC, l’Observatoire International du Tourisme pour
l’Education à l’Environnement et aux Cultures, créé en 2004,
prévoit 1,5 milliards de globe-trotters d’ici à vingt ans.
Laboratoire d’idées et de recommandations, il développe ses
antennes pour faire le point sur le pire et le meilleur.
Il ressort des premiers rapports que « le tourisme
d’abreuvoir », selon la formule-choc de Jean-Marc Mailhol, «
creuse le fossé d’incompréhension entre les touristes et les
populations locales, ces grandes inconnues de bien des
voyages ». Le tourisme d’abreuvoir, variante du tourisme de
masse, c’est le confinement, volontaire ou non, d’un nombre
croissant de touristes dans des zones concentrationnaires,
avec hôtels « tout inclus », y compris « snacking » et boissons
alcoolisées toute la journée, jusqu’à l’indigestion.
« Tout inclus, sauf l’essentiel : le lien social ! », souligne
l’OITEC. Placé au cœur d’une expansion continue, « cette
forme de tourisme n’est ni une passerelle entre les hommes, ni
un moyen de communication entre les peuples. Elle ne remplit
pas le rôle indispensable de cohésion sociale et culturelle,
sacrifiant le développement à long terme aux seules exigences
de la rentabilité, de l’égocentrisme et du faux semblant… »
L’industrie du tourisme de masse se prépare-t-elle à des
réajustements nécessaires vers un tourisme de valeurs
humanistes, de contacts et d’échanges ? Certes, plusieurs
tour-opérateurs et chaînes d’hôtels « all inclusive » font des
efforts très louables et encourageants. Selon l’OITEC, « le plus
dur est de convaincre l’homo touristicus sans gêne, raciste,
chauvin et prétentieux, fruit du croisement entre l’inculture et
l’essor de la consommation, qui se multiplie avec ses
certitudes et sa philosophie simpliste : j’achète et je voyage,
donc je suis ».
La charte de l’OITEC, dont l’objectif est de sensibiliser et de
responsabiliser les citoyens de chaque pays, prend un relief tout
particulier et nous interpelle tous : « L’éducation est la priorité des
priorités. Le tourisme de demain passe par un véritable travail
international d’explication, de pédagogie et de mutualisation des
savoirs, des savoir-être et des savoir-faire ».
• L’OITEC porte, en anglais, le nom de IOTEC, International
Observatory of Tourism about Environment and Cultures. Contact
et suggestions : [email protected] et [email protected]
l’œil de l’oitec
12
priorité a l’edUcation des filles !
Selon Koichiro Matsura, directeur général de l’Unesco, « le
XXème siècle aura été pour l’homme celui de l’apprentissage
de son destin ».
Après avoir différé la mort, l’être humain du XXIème siècle
en viendra-til à maîtriser la vie, en choisissant un nombre
d’enfants conforme à ses souhaits ? Le déclin de la fécondité
reste très inégal selon les régions et les pays. Il est en propor-
tion avec l’éducation, le niveau de formation, notamment celui
des filles, et le développement.
Selon les dernières études présentées aux Entretiens du
XXIème siècle organisés à l’Unesco sur le thème « Population :
de l’explosion à l’implosion ? », la population mondiale, qui est
aujourd’hui de 6,6 milliards, pourrait atteindre, en 2050, 9,2
milliards, selon l’hypothèse moyenne.
La priorité des priorités reste l’éducation de base, notam-
ment celle des filles qui est le meilleur des contraceptifs. Dans
la plupart des régions où les filles sont exclues de l’enseigne-
ment secondaire, une femme a, en moyenne, 7 enfants.
Lorsque le taux d’inscription des filles passe à 40%, cette
moyenne descend à 3enfants et moins.
Si l’implosion démographique se poursuivait, la totalité de
l’accroissement de la population, d’ici à 2050, aurait lieu dans
les villes. La révolution urbaine en cours sera titanesque : il va
falloir édifier en moins d’un demi-siècle, l’équivalent de 3000
villes d’un million d’habitants !
« france 24 » :Un vif intérÊt
La chaîne française d’information internationale en continu,
la CNN à la française, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, déte-
nue à parts égales par France Télévisions et TF1, comble un
vide et suscite, dans un vif intérêt grandissant, beaucoup
d’éloges : « Indépendance », « Honnêteté », « Ambition »,
« Identité », « Transparence », « Impartialité », « Crédibilité ».
Plus de 85% des pays consultés estiment que « France 24 »
est utile car son regard françaisapporte une opinion contradic-
toire, qui manquait sur l’actualité mondiale. L’attente était forte
chez les téléspectateurs, lassés d’être coincés entre, d’un côté,
l’information de CNN ou de la BBC, et, de l’autre, celle
d’Al-Jazira.
Un journal complet toutes les heures et un toutes les demi-
heures, donné en trois versions, en français, en anglais et en
arabe, bientôt en espagnol, la maîtrise de la technique autant
que le sens du débat forcent l’admiration.
Si la structure de base est faite autour de journaux, on
apprécie aussi les nombreux magazines culturels, les «
pépites » de l’art de vivre, les reportages et même les «
people » au traitement décalé. « France 24 », vision de la
diversité, toucherait potentiellement 80 millions de foyers en
Europe, au Proche/Moyen-Orient et en Afrique.
vacances scientifiqUes a thÈme
Le tourisme scientifique suscite un intérêt croissant dans
toutes les tranches d’âge, de 7 à 77 ans. Elle s’inscrit dans une
logique de développement durable. Voulez-vous percer les
mystères de la faune, de la flore, de l’archéologie ou de
l’espace avec des guides spécialisés et en petits groupes ?
Voici quelques adresses : www.asso.objectif-sciences.com,
www.aventure-scientifique.com, www.escursia.fr,
www.ecole-nicolas-hulot.org, www.natureetdecouvertes.com,
www.oberoihotels.com, www.souslalune.org,
www.terra-incognita.fr
aU patrimoine de l’hUmanité
A défaut de financement direct, l’inscription sur la liste du
patrimoine mondial de l’humanité apporte renom et fierté, de
20 à 30% de visiteurs supplémentaires et des retombées
économiques pour la population locale. La prestigieuse liste du
Patrimoine mondial, déjà riche de plus de 800 noms, vient de
s’allonger de 22 nouveaux sites qui présentent une valeur
universelle exceptionnelle.
Seize sont des sites culturels, cinq des sites naturels, et le
dernier à la fois l’un et l’autre. Parmi les lauréats : Bordeaux
( France ), Gamzigrad ( Serbie ), le site d’art rupestre de Gobus-
tan (Azerbaïdjan), le campus central de l’université autonome
de Mexico, la vieille ville de Cordou (Espagne), les forêts pri-
maires de hêtres des Carpates ( Slovaquie et Ukraine ), le parc
national de Teide ( île de Teneriffe, Espagne ), les forteresses de
Nisa ( Turkménistan ) ou l’Opéra de Sidney. C’est important en
termes d’image, notamment pour la clientèle étrangère.
Le record des sites classés au patrimoine mondial de
l’humanité est détenu par l’Italie ex-aequo avec l’Espagne
( 41 ), suivies de la Chine (33) et de l’Allemagne ( 32 ).
Deus solutions sont envisagées pour garder son sens à une
liste devenue pléthorique : la clore définitivement ou en rayer
les sites défigurés par le tourisme de masse ou les appétits
immobiliers.
La sanction suprême est d’être rayé de la liste, ce qui vient
d’arriver au sanctuaire de l’orys arabe ( Oman ) où vit une espèce
rare d’antilope. Oman ayant décidé de réduire de 90% la taille de
la zone protégée, le comité de l’Unesco a estimé que cela remet-
tait en cause la valeur universelle exceptionnelle de ce site.
l’œil de l’oitec
13
l’observatoire international dU toUrisme poUr l’edUcation à
l’environnement et aUX cUltUress’alarme et s’engage
le toUrisme dUrable en qUestionFace au consumérisme et au développement du tourisme qui contient
le pire et le meilleur, le chantier est immense. Co-fondateur de l’OÏteC,
l’écrivain-reporter Jean-marc mailhol, docteur en science comparée des
civilisations, pionnier du tourisme durable et du dialogue des cultures, ne
mâche pas ses mots : « trop de signaux sont au rouge. si rien ne change,
nous filons droit vers la fin des illusions d’un tourisme durable. il est ur-
gent d’accélérer une prise de conscience
individuelle et globale qui passe par l’éducation, priorité des
priorités ». La Charte de l’OÏteC prend un relief tout particulier. elle
respire la foi en l’avenir d’un humanisme commun à tous les peuples,
d’une « civilisation du donner et du recevoir ». elle nous interpelle tous car,
malgré bien des inquiètudes, le tourisme reste un vecteur majeur
d’épanouissement individuel et collectif dans un monde qui ne cesse de
nous émerveiller.
tOUristiCA internAtiOnAL
Créé en 2004, l’Observatoire international du tourisme pour
l’education à l’environnement et aux Cultures ( World Observatory of tou-
rism for education to environnement and Cultures ) est un groupe de ré-
flexion et de travail international multi-acteurs et multi-compétences.
Laboratoire d’idées et de recommandations au service d’un
développement touristique durable, il a pour but de faire le point et sensi-
biliser aux pratiques éthiques de la découverte et du voyage, qui n’est pas
un acte banal mais un acte citoyen majeur au cœur de
l’environnement et du multiculturel. il assure ainsi un rôle de
messager, d’intercesseur, de médiateur et de consultant.
L’OÏteC, pour qui cultures et environnement sont indissociables, a éla-
boré sa propre charte, inspirée du Code mondial d’éthique de l’O.m.t. elle
souhaite responsabiliser les citoyens de chaque pays,
visiteurs et visités, rendre la mise en œuvre et les engagements plus
concrets et plus contraignants par des suppléments d’exigence et par un
véritable travail international d’explication, de pédagogie et de
mutualisation des savoirs et des savoir-faire.
L’OÏteC creuse son sillon et développe ses antennes relais pour dispo-
ser dans le monde d’une puissance d’observation, d’évaluation, de conseil
et d’alerte.
LE CONSTAT DE L’OBSERVATOIRE :
TROP DE SIGNAUX SONT AU ROUGE
Le tourisme, comme la culture, est un antidote au fanatisme et au
repli mais il contient ombre et lumière, le pire et le meilleur.
il nous renvoie à notre bonne ou mauvaise conscience : gaspiller notre
potentiel naturel, patrimonial, culturel, historique, manger notre capital ou
vivre en meilleure harmonie la grande aventure humaine, dans le désir
d’accomplissement de soi et de l’Autre, dans la
responsabilité collective et individuelle. Les afflux saisonniers et le
relâchement en
périodes de vacances, notamment, favorisent de mutiples négligences.
tentaculaire, l’industrie touristique peut avoir des conséquences par-
fois dramatiques sur la réalité sociale ou l’environnement, au
détriment des populations locales : déculturation, destruction de
milieux naturels, disparition d’espèces animales et végétales,
pollutions et nuisances diverses.
L’homme est trop gourmand. On continue à bétonner ou à souiller. Au-
tant d’espaces convoités, menacés par une urbanisation galopante.
Placé au cœur d’une expansion continue, le tourisme cesse trop sou-
vent de remplir son rôle de cohésion sociale ou culturelle, sacrifiant le dé-
veloppement à long terme aux seules exigences de la rentabilité, de
l’égocentrisme ou du faux semblant. Un jeu impossible à tenir dans la
durée.Le risque est de creuser le fossé d’incompréhension entre les tou-
ristes et les populations d’accueil, au lieu d’être un instrument de progrès,
d’amitié et de paix entre les peuples.
L’« homo touristicus imbecillus » sans gêne, raciste, chauvin et pré-
tentieux, fruit du croisement entre l’inculture et l’essor de la consomma-
tion, se multiplie, avec ses certitudes et sa philosophie
simpliste : « J’achète et je voyage, donc je suis… ».
trop de signaux sont au rouge tandis que que les grands discours
sont suivis de trop peu de passages à l’acte.
Or, les projections de l’Omt prévoient que le nombre de voyageurs in-
ternationaux aura triplé en 2020 et atteindra 1,6 milliards de
déplacements. il est encore temps de réagir.
L’OÏTEC : UNE PHILOSOPHIE, UNE CHARTE
1. Faire toujours davantage le pari sur l’éducation, l’intelligence et la
modernité, en se portant sur le front de la connaissance.
L’éducation est la prioroité des priorités.
2. toutes les civilisations sont nées de la rencontre des cultures. De-
puis nos origines, nous sommes tous des métis culturels. L’humanisme
commun à tous les peuples est donc plus important que les
différences.
3. La question du sens de la mondialisation amène à redécouvrir que
le voyage est d’abord motivé par la recherche du lien social et pas seule-
ment de biens. Voyager, c’est apprendre à mieux se connaître
soi-même et à comprendre les autres. Le tourisme n’est pas une jungle
l’œil de l’oitec
14
OÏTECPh
OtO
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hy
www.tourismobs.com
mais une passerelle entre les hommes. Les liens donnent aux biens toutes
leurs valeurs.
4. surmonter l’égocentrisme et les communautarismes, les
égoïsmes et les féodalités, transcender les clivages politiques et confes-
sionnels, respecter l’égalité des hommes et des femmes, c’est appauvrir
l’idée du « choc des civilisations ».
5. Le tourisme est à la fois un temps de partage et de remise en
cause, fait de plaisir, de culture, de saveurs, de détente, de distraction, de
sport, mais aussi de responsabilité.
6. La protection du patrimoine culturel et naturel, dans toutes ses di-
mensions, est un moyen de communication exceptionnel entre les peu-
ples, entre les visiteurs et les visités. Chacun a le devoir de prendre part à
cette préservation.
7. Le tourisme durable n’est pas un discours convenu mais le fruit
d’une construction permanente, individuelle et collective qui tend vers une
communauté de valeurs universelles, une civilisation du « donner et du re-
cevoir ».
8. il doit être le point d’équilibre en terme de solidarité génération-
nelle, entre quatre pôles : culturel, environnemental, social et
économique.
9. sans croissance économique et sans introduction de la morale en
économie , y compris dans le tourisme, il n’y a pas de redistribution, il n’y
a pas de partage.
10. A la fois membre de la société d’origine et citoyen du monde, le
voyageur « éclairé », tout comme « l’hôte éclairé », est concerné par les af-
faires humaines. il endosse, serait-ce à son corps défendant, la responsa-
bilité majeure d’être un médiateur de l’universalité.
OBJECTIFS ET MISSIONS
1. Dans le respect des Droits de l’homme, de la Femme et de l’en-
fant, promouvoir l’éducation permanente du voyageur « consom’acteur »,
en lui faisant bien prendre conscience qu’il n’est ni le nombril, ni le
conquérant du monde.
2. ne pas programmer de voyage sans s’être largement informé sur
les caractéristiques, les spécificités, les us et coutumes, les
réalités politiques, économiques et culturelles des pays d’accueil, sur le
mode d’existence, les symboles de reconnaissance, les
particularités des hommes et des femmes, ces grands inconnus de bien
des voyages.
3. s’auto-évaluer ou accepter de passer, avant tout voyage, des tests
d’acquisitions culturelles ( sous forme de pédagogie ludique ) pour mesu-
rer ses capacités d’adaptation, réduire les préjugés, les
jugements péremptoires, et tous risques de confusion ou de
comportement néfaste.
4. ne pas rester voyeur passif. multiplier les rencontres intercultu-
relles, privilégier la réciprocité dans l’hospitalité, les rendez-vous
authentiques, les contacts directs et spontanés entre individus et pas seu-
lement entre responsables politiques et décideurs économiques.
5. Accomplir quotidiennement les gestes écologiques simples et
concrets au plus près du terrain. De l’élémentaire souci de ramasser ses
déchets, limiter les sacs en plastique, faire la chasse aux
gaspillages inutiles, protéger davantage les milieux naturels,
sauvegarder les écosystèmes, on en vient aux nouveaux
comportements responsables et solidaires.
6. Veiller à ce que les populations locales soient associées aux acti-
vités touristiques afin de leur permettre de bénéficier des
retombées économiques favorisant le développement, le bien-être et la
qualité de vie.
7. Valoriser la formation initiale et continue ainsi que le statut des
accompagnateurs et éducateurs est majeur.
8. Accorder la plus grande reconnaissance à la qualité
professionnelle de tous les personnels de l’industrie touristique et de l’ar-
tisanat à qui l’on n’accorde pas l’importance qu’ils méritent dans le pacte
touristique.
9. renforcer la protection – accueil – sécurité – santé –
assistance des touristes et des visiteurs ainsi que l’écoute du
consommateur.
10. exiger qu’une information honnête, équilibrée et
actualisée, plus objective que bien- pensante, soit fournie aux
candidats-voyageurs, aussi bien sur les lieux de destination que dans le
pays d’origine.
11. intervenir sur des missions spécifiques, évaluer les « produits »
touristiques et les prestations, les rapports sociaux
équitables, détecter les situations critiques et les offres
suspectes. rester vigilant sur les nouveaux labels, leurres, faux
logos et certifications auto-décernées à coups de qualificatifs
« respectueux », « durable », « éthique », « bio ».
12. encourager et mettre à l’honneur la production et la diffusion
d’œuvres de tous genres pour une meilleure éducation à la co-responsabi-
lité, à l’environnement et aux cultures.
13. mettre en valeur, par l’attribution de distinctions, les améliora-
tions significatives, les actions concrètes pertinentes, les initiatives exem-
plaires et innovantes des acteurs engagés dans le développement de leur
pays ou du pays visité.
14. Charte de référence, le charte de l’OÏteC constitue un cadre de
réflexion et d’actions, un outil essentiel pour tenter de dessiner d’autres
réponses utiles en terme de pertinence, de qualité et
d’évaluation du tourisme de demain. La Charte et ses objectifs
s’inscrivent dans le dialogue et la durée, au service de l’homme
et de la paix.
Contact : [email protected]
www.tourismobs.com
« s’il n’y a pas de solutions, créez les forces en marche
et les solutions suvront » saint exupéry
l’œil de l’oitec
15
difficile de ne pas tomber sous le charme de lagrèce, malgré les perturbations économiques etfinancières sans précédent. elle nous invite sanscesse à de nouvelles échappées et nous laisse cesentiment délicieux de cultiver toujous la beauté,l’ivresse des sens et l’hospitalité, dans un éternelbalancement entre une mémoire toujours vive et l’amour du présent.
aTHèNEs s’EsT rEFaIT uNE BEauTÉOubliez les poncifs qui avaient souillé la réputation
d’Athènes ! Un héritage olympique flamboyant, de nouvelles
lignes de métro et de tramway, une vaste zone piétonne per-
mettant d’aller d’un site archéologique à l’autre, des hôtels
flambant neufs, des musées nationaux restaurés, un air assaini,
Athènes n’a rien à envier aux autres capitales européennes.
« Ici, dès que tu donnes un coup de pioche, tu tombes sur
des Antiquités », me rappelle Vangelis, un chef de chantier.
Rendons hommage aux architectes et aux équipes d'archéo-
logues de haut niveau qui ont su freiner les bulldozers, ont
obligé à prendre des précautions, se sont battus pied à pied
pour défendre le patrimoine.
Athéna, la belle endormie, s’est réveillée. Très réussie, la
réunification des sites antiques forme désormais, au cœur de la
cité, un magnifique parcours piéton d’initiation à l’Histoire de
l’Antiquité grecque, dans un immense parc archéologique, le
plus grand d’Europe.
Là où, naguère, des milliers de voiture polluaient cette
zone, on flâne paisiblement, sur des kilomètres le long des pins
et des oliviers, de site en site, du grand temple de Zeus au
grand théâtre de Dionysos, de l’Arche d’Hadrien à la colline de
l’Acropole avec ses prestigieux monuments, de la colline aux
muses de Philoppapos à l’Agora, du Thisseion aux sépultures
du Keramikos et au nouveau musée de l’Acropole où l’attracti-
vité rivalise avec la rigueur scientifique.
Qui dit mieux ? D’autant que les monuments du rocher
sacré, tout de marbre blond, ont été restaurés, les bas-reliefs
nettoyés au laser, les colonnes du Parthénon et des Propylées
démontées et remontées, fortifiées par des barres de titane
qui ont remplacé les joints oxydés des restaurations anciennes.
Le rêve proclamé de Mélina Mercouri est devenu réalité. On
reste ébloui par la civilisation grecque, par la richesse et la
beauté des chefs d’œuvre d’art. On les revisite sous un angle
tout différent et on découvre des merveilles méconnues. J’en
reviens, chaque fois, dans un état olympien.
gréce - dossier spécial
16
Cap sur la GrèCE
Un grand reportage de jean-marc mailhol
CHALEUREUSE GRÈCE AUX MULTIPLES VISAGES
COups DE CœurIl serait dommage de ne goûter qu'aux sites antiques,
pourtant incontournables. Réservez un peu d'énergie pour
Kolonaki, coeur de toutes les élégances, des galeries d’art et
des scènes d’avant-garde, pour les ambiances de Plaka où
subsiste l’esprit athénien, de Thissia et Psyrri, où les nuits
s'éternisent jusqu'au petit matin, de Monastiraki et son
marché aux puces où vous testerez votre capacité à négocier,
sans oublier les Halles aux senteurs impérissables, l’animation
orientale des bords de la place Omonia, l’ambiance jeune et
estudiantine d'Exarhia qui, aux alentours du fameux Musée
national, vit au rythme des bars rock ou des "rébétika" pour le
blues à la grecque.
Athènes « komboloï » ( l’art de tromper le temps ou le
stress ), Athènes « ouzeria » ( clubs d’intellectuels ), Athènes
lascive ( ah, la danse « tsifteli » ! ), Athènes bon enfant, excen-
trique, tumultueuse, branchée, secrète, poétique, théâtrale,
gourmande, Athènes le Pirée, microcosme des affaires et des
armateurs pour qui « il vaut mieux un entreprise en vie avec un
pavillon étranger qu’une faillite avec un drapeau grec ».
lE MÉlaNGE DEs GENrEsAux tavernes touristiques, préférez les tavernes grecques à
l'atmosphère décontractée comme le "Barba-Yannis", Q.G. des
étudiants, ou les populaires "ouzeri" où vous choisirez près du
fourneau les plats traditionnels ou la fameuse "pitta mykonia-
tiki", tarte aux fromages, à l'oignon et à l'aneth. La tradition
veut que l'on pioche dans les plats des uns et des autres. Ah,
le pouvoir des "skaltsounios", hors d'œuvres épicés de plantes
aromatiques grecques ! Sous le signe d'Aphrodite et de
Dionysos, elles exaltent encore et toujours les joies de la chair
et de la bonne chère...
Sur de simples paroles, des mélodies simples jaillissent du
bouzouki et du baglama :
Quand tu viens boire dans la taverne,
Tu restes assis sans mot dire,
De temps à autre tu soupires
Du plus profond de ton coeur.
Dis-moi, raconte-moi
Pour que je partage ta peine
Sans doute as-tu été aimé
Ou peut-être trahi,
Viens, assieds-toi près de nous,
Que nous faisions tous ensemble la fête !
Une des séductions d'Athènes réside dans le mélange
constant des genres. Malgré la multiplication des « fastfouda-
dika », les traditionnels « souvlaki » ( brochettes d’agneau ), pris
sur le pouce, les « ketfedès » ( boulettes de viande hachée aux
herbes aromatiques ), le « pastitsio », la « moussaka » et la
« khoriariki salata » n’ont rien perdu de leur popularité et des
saveurs de la Grèce. Dans les irrésistibles "zacharoplastio"
( pâtisseries ), lorgnez aussi sur les voluptueux "baklavas"
(feuilletés aux noix et miel), "kadaïfi" (feuilletés à base
d’amandes et de noisettes concassées, arrosés de sirop) ou
"pastelis" (nougat au miel et au sésame), avant de vous rendre
à une séance de cinéma en plein air ou à une représentation de
théâtre antique toujours vivant, à l’Odéon d’Hérode Atticus et
demain aux spectacles d’Epidaure, de Dodone et de Philippès,
comme il y a deux mille ans !
lE plaIsIr D’ ÊTrE ENsEMBlELes Grecs investissent beaucoup dans les rapports affec-
tifs. Les rencontres sont divines et bruyantes. Tout vole, tout
danse. Et coule la vie... et coule le vin ! Ici, un buveur d'eau ne
sera jamais un poète ! Et quand la fête atteindra les sommets,
dans l'euphorie générale, on brisera le spleen, les verres et les
assiettes, pour ne pas faillir au « spassimo », à la tradition qui
se perd. La Grèce vaudrait d'être vécue ne serait-ce qu'en
raison de la merveilleuse alchimie de l'amitié, la "paréa", le
plaisir d'être ensemble, en famille et avec des amis fidèles,
pour qui le phrasé gestuel, souvent imperceptible, fait partie
intégrante de la conversation. N'est-ce pas Aristote qui disait
déjà : " C'est ravir au monde le soleil que d'ôter l'amitié de la
vie" ? Comme dans "Le banquet de Platon", le partage reste
synonyme d'hospitalité et d'amitié. Il réenchante le monde et
éternise nos rêves.
dossier spécial
17
lOIN DEs MONDaNITÉsAu lendemain d'une nuit festive, vous apprécierez de vous
plonger dans les eaux limpides de la Mer Égée où les plages
toutes proches vous attendent. Piquer ici une tête, n’est ce pas
espérer rencontrer la divine Aphrodite, unique et plurielle, née
de l’écume de la mer, et partager avec elle un peu de son
corps, de son amour, de sa grâce, de son énergie et de sa
beauté ? Dans l’inconscient collectif comme dans nos pan-
théons intimes, Aphrodite est toujours parmi nous !
A moins que vous préfériez larguer les amarres vers les
îles, de la plus mercantile à la plus tranquille, à l'écart du
tumulte du monde, à Hydra, par exemple, sur la côte est du
Péloponèse, où la circulation des voitures est totalement
interdite. C'est à dos d'âne que vous circulerez si vous n'êtes
pas bon marcheur !
Nous avons tous une île grecque au fond du coeur ! Aller
d’île en île n’est pas toujours évident car elles ne se trouvent
pas toute sur l’itinéraire d’un même navire, mais, au port du
Pirée, vous trouverez toujours votre bonheur. A chacun ses
"Jeux" et ses "je" ! A chacun ses embruns ! A chacun son
voyage-roi ! A chacun ses haltes fécondes ! Les vers
d’Odysseas Elytis, le plus grand poète grec contemporain, prix
Nobel, qui continue son œuvre à l’écart des mondanités, ne me
quittent plus : « Le voyageur que la moitié des gens nomme un
Lointain est fatalement, pour l’autre, un Prochain ». C’est dans
le poème « Le Petit Marin ».
lEs sECrETs Du rÉGIME CrÉTOIsSuffirait-il de séjourner en Crète régulièrement pour rester
en forme olympique ou avoir une meilleure espérance de vie ?
Pour battre le score du village de Fourmi, au-dessus
d’Elounda, qui compte cinq centenaires pour 262 habitants ?
Mes amis crétois, les docteurs Antonia et Neoklis, médecins
nutritionnistes, membres de « l’Archestratos », n'en doutent
pas. Ils ont observé les habitudes alimentaires hypocaloriques
de leurs clients et constaté, chez les autochtones comme chez
les touristes résidents de longue durée, une baisse de mortalité
liée à l'ensemble du régime, à la marche mais aussi à la
philosophie paysanne, rythmée autant par les aubes
laborieuses que par les siestes crapuleuses. Tout ça se mérite,
lentement, lentement, « siga, siga ! ».
Peu de viande, des escargots aux herbes sauvages, des
céréales, du miel, des légumes verts, salades et tomates
assaisonnées à l'huile d'olive, un peu de féta, du poisson et
des crustacés, quelques fruits, quelques noix, le tout arrosé
d'un peu de "Retsinato", vin à l'aromatique résine de pin, et
vous voilà assuré de devenir vieux sans problème de santé :
moins de maladies cardio-vasculaires, diminution de la
prévalence de certains cancers.
Le secret serait dans la richesse des micronutriments anti-
oxydants et dans le rapport parfait entre les apports respectifs
en acides gras saturés et insaturés, entre mono-insaturés et
poly-insaturés, bref dans le génie de l'équilibre grec et non des
fast-food, hélas de plus en plus présents dans l’île ! Faites
aussi provision de dictame (dictamo), la plante miracle de
l’amour ou « lèvre d’Aphrodite », souveraine pour réveiller le
septième ciel, en essayant de la cueillir sur les pentes les plus
inaccessibles, sans tomber dans les précipices !
sur lEs TraCEs Du MINOTaurELes dieux de l'Olympe ont bien pourvu la Crète qui
remporte à juste titre les suffrages des voyageurs, même si le
béton a un peu trop dévoré le littoral. Rien ne vaut les chemins
de traverse pour ouvrir vraiment le code de l'hospitalité, la
philoxénia ( l'amour des étrangers ) et l'intimité de la Crète
authentique, hospitalière, sauvage, avec ses bergers
dossier spécial
18
montagnards et ses milliers de fleurs qui font de l'île l'herbier
gourmand de la Grèce.
Moments bibliques. Il faut savoir se perdre, humer les
bouffées de thym, d'origan et de sauge, partager la traite des
brebis, la soupe au bouc, l’agneau au four à manger avec une
cuillère, les toilettes rustiques, vibrer aux sérénades
accompagnées par la lyre, le luth et le kabiolo :
J'irai cueillir le daphné et le myrte
Sur le mont Psiloriti
Pour couronner les marins
Qui ont couronné la Crète
(Matinada)
L'Histoire nous rattrape et pas n'importe laquelle ! Celle de
ces Crétois qui réussirent à faire de leur grande île la base d'un
empire fondé sur la mer. La thalassocratie avant la thalassothé-
rapie ! Mille ans avant les Phéniciens, ils furent les grands
navigateurs et commerçants de la Méditerranée. Leurs navires
allaient chercher le cuivre à Chypre, l'ivoire en Egypte et le bois
de cèdre au Liban pour la flotte des pharaons.
Ce pêcheur aux cheveux crépus et au teint basané sait-il
que ses lointains aïeux étaient des guerriers arabes venus de
Lybie ? Ce boulanger aux pupilles de lapi-lazuli n’est-il pas un
descendant des envahisseurs doriens ? Cette danseuse, au
regard d’aigle et au profil de Néfertiti, connaît-elle ses origines
pharaoniques ? Qu’importe, ils sont Crétois et fiers de l’être.
« Je ne crains rien, je n’espère rien, je suis libre. », dit l’épitaphe
gravée sur la tombe de l’écrivain Nikos Kazantzakis.
A Héraklion, en visitant le somptueux palais de Knossos,
mère incontournable de la civilisation occidentale, on regrette
que le roi-prêtre de la Crète, Minos, pourtant fils de Zeus et
d'Europe, n'ait pas prévu un autre labyrinthe pour y enfermer
les foules de touristes d'aujourd'hui !
Au prestigieux musée archéologique où l’essentiel s’impose
avec intelligence, vous respirerez l’Antique à plein cerveau.
Sous les commentaires de Catarina, passionnée et diplômée
d’histoire de l’art et d’archéologie, douée d’une force
irradiante, le parcours devient délectation. Une véritable
passion pour toutes les manifestations de l’esprit l’habite.
Peut-être une future ministre de la Culture…
uNE DrOGuE DOuCELa mythologie est une drogue douce, sans risque ! On reste
confondu par la légende du fameux labyrinthe. L'épouse de
Minos, reine de la Crète, la belle Pasiphaé, était tombée
follement amoureuse d'un très beau taureau blanc promis à
Poséidon. Une passion si torride que le taureau s'unit à elle. De
cette union naquit un monstre, à corps humain et tête animale,
le Minotaure. Effrayé par la crainte du scandale, Minos fit
construire par Dédale, son architecte, un labyrinthe d'où
l'on ne saurait sortir, pour y enfermer son épouse et son
abominable rejeton.
Il entre alors en guerre contre les Athéniens qui lui fournis-
sent à bon compte des proies humaines, jeunes gens et jeunes
filles, destinées à nourrir le Minotaure. Comment en finir avec
ce drame ? C'est Ariane, la demi-soeur du Minotaure, qui
l'aidera, en lui confiant un fil pour sortir du Labyrinthe, le
fameux fil d'Ariane... Malgré nous, nous sommes les acteurs
éternels de la mythologie grecque ! Les mythes ne sont-ils pas
des allégories ?
Peu d'îles méditerranéennes offrent autant de facettes que
la Crète : la culture n'est jamais loin des plages...
lEs rIVaGEs DE la lIBErTÉChamps de poivrons et éoliennes, cyprès géants, oliviers
vigoureux, orangers luxuriants, raisins gorgés de sucre,
cultures maraîchères intensives, villages blancs et bleus
dossier spécial
19
accrochés aux rochers, criques sauvages enserrant une mer
d'azur, petits ports discrets, montagnes coupées de gorges
profondes et peuplées de vénérables monastères où les
moines sont toujours prêts à vous offrir le verre d'eau et le
loukoum traditionnel.
Nous conseillons Héraklion aux familles adeptes du "tout
compris" et aux jeunes, aux latins lovers qui recherchent non
seulement la Vénus de Milo et d'ailleurs dans les discothèques
et les bars branchés, mais aussi les superbes collections de la
civilisation minoenne contemporaine des pharaons d'Egypte,
clés indispensables pour saisir le raffinement extraordinaire des
premiers habitants de la Grèce antique. C’est ici que tout a
commencé, il y a 4000 ans, alors que toute l’Europe vivait en-
core dans une civilisation protohistorique ! Les Crétois n'ont-ils
pas trouvé un joli surnom aux Don Juan grecs et aux vacan-
ciers dragueurs ? Les "kamakia", du nom de ce harpon qui sert
à la pêche aux poulpes !
Les ports byzantins et vénitiens de Réthymnon ou La
Canée, concentrés d'Orient et d'Occident, feront le bonheur
des fans d'architecture et de patrimoine, qui aiment combiner
vieilles pierres, plages et art de vivre ! A Réthymnon, au n° 58
de la rue Souliou, n'oubliez pas de faire provision d'herbes aro-
matiques ou méridionales dans la tisanerie la plus ancienne et
la mieux achalandée d'Europe ! Elounda, avec ses hôtels dis-
crets nichés derrière les bougainvilliers et les hibiscus, séduira
les amoureux de la nature, des plages de sable blanc et de la
cité engloutie d'Oulous où les ruines des temples grecs invitent
à la plongée dans des eaux d'émeraude ! Agios Nikolaos fera
le bonheur des fans de terrasses de café où il faut être vu,
comme à Saint Trop', à l'heure apaisante de l'ouzo et des
amuse-gueule !
lE BarNuM EsTIVal« Le barnum de l’été ne nous concerne guère. Chaque
année, j’ai un peu plus de mal à supporter l’invasion des tou-
ristes », reconnaît le patron d’une taverne qui apprécie malgré
tout « une source de revenus incontestable et nécessaire ».
Préférez-vous des vacances plus secrètes, au nord-est de
l'île, au creux d'une baie abritée, dans une Crète miniature où
le sacré rejoint le païen ? De petits hôtels rares ou de gîtes de
caractère vous gratifient de ce concentré de terre fabuleuse
dans des cadres fleuris, grandioses et sauvages au petit goût
salé de bout du monde où la vie se chuchote avec les villa-
geois, ô combien chaleureux, tout en écoutant un joueur de
« lyra ». Ils vous initieront à la riche faune et flore méditéran-
néenne, au retour de vos évasions sous-marines sur les sites
de plongée de Kamini, Kololytha ou de Birds Island.
Et si le paradis était dans le doux farniente de la côte sud,
nourrie par la mer de Libye qui jalouse la mer Égée, dans la
baie de Plakias, sur les traces d'Ulysse, entre fières montagnes
et mer vert émeraude ? Des hymnes à la vie simple, au milieu
d’une nature où chacun a sa place, pour puiser la sérénité du
corps et de l’âme, à conseiller seulement aux amis, comme
l’idyllique plage d’Ambelos, en contrebas du modeste village
de Xérokambos…. Moments bibliquest
au Cœur DEs CYClaDEsDepuis "Le Grand Bleu", le succès des Cyclades, où les
nuits de "meltem" attisent les sens, n'en finit pas. 56 îles qui
méritent toutes un détour ! Quel choix de balades à découvrir
en ferry ou caïques, puis en scooter, à vélo ou à pied ! Le tiercé
gagnant de la douceur de vivre ne se dément pas : Mykonos
l'exubérante, Paros, la paisible et Santorin, l'envoûtante.
On va d'abord à Mykonos dont la capitale est interdite aux
voitures, pour bronzer, faire la fête débridée et frémir devant la
montée des prix. Si les plages de Panormos, de Psirou et Platis
séduisent les familles, Paradise Beach et Super Paradise
Beach attirent une clientèle jeune et branchée, avec ses
bastions "gays". Les amateurs de tranquillité ne seront pas à la
fête mais il reste encore quelques criques désertes et de bien
romantiques couchers de soleil à découvrir…
Délos, sa voisine, rivalise avec Delphes et Athènes. L'île
natale d'Apollon vous enchantera pour son petit port de pêche,
ses paysans à dos d'âne chargés de fruits, de légumes et de
fleurs, ses sites archéologiques, les sanctuaires d'Apollon et de
Dionysos, l'oiseau-phallus, le Propylée de l'Agora des Italiens,
le lac Sacré, la Terrasse des Lions et l'éclectisme des plages.
Depuis l’Antiquité, les îles des Cyclades sont ainsi
nommées en raison du cercle ( kyklos ) qu’elles forment autour
de l’île sacrée de Délos.
la MaGIE INTaCTELes îles de Kytnos et Sérifos, Amorgos et Tinos, encore peu
visitées, pétries de gestes millénaires et d’hospitalité, Milos et
dossier spécial
20
Folegandros, Paros et Antiparos n'ont pas encore succombé
au tourisme de masse pour qui Périclès est trop souvent
l'inventeur de l'alcool de menthe. La Crète comme vous ne
l’avez jamais vue. J'aime m'y reposer des excès de Mykonos.
"L’île au marbre blanc" réserve bien d'agréables moments :
la vallée des dizaines de millions de papillons, le funboard à
Golden Beach, l'église byzantine de Panaghia ( Vème siècle ) à
Parikia, les célèbres carrières d'où fut extrait le marbre de la
"Vénus de Milo" et de tant d'autres chefs-d'oeuvre, les caïques
multicolores et les tavernes conviviales du petit port de
Naoussa où j'ai savouré d'excellents mezzés, les meilleurs
poulets grillés sur charbon, des soupes à la rascasse
délicatement citronnées, les plus divins spaghettis à la
langouste et poulpes au vin.
A Santorin, la Pompéi des Cyclades, vous pénétrerez dans
un vrai lagon aux falaises de lave et de pierre ponce, témoins
spectaculaires d'une éruption volcanique qui réchauffe encore
les eaux profondes et crée une faune exceptionnelle. Ce serait,
selon certains historiens, l'emplacement de la légendaire île
engloutie, la mythique Atlantide, qui n'a pas encore livré ses
secrets. J'aime attendre mes amis à la terrasse de l'Edelweiss,
les admirer dans une partie de "tavli", déguster un "visanto"
face à la rade exceptionnelle, l'un des plus grandioses panora-
mas, où mouillent les plus beaux paquebots du monde,
partager avec eux ce sentiment de crainte grandiose
qu’éveillent les fumerolles de l’île en sursis, sentir palpiter la vie
comme un défi à la « Caldera » menaçante.
uN DOuX CHEMIN DE CrOIXLa descente des 600 marches qui relient au coeur de la ville
est vertigineuse, la remontée, un doux chemin de croix vers le
nid d'aigle. Des mulets offrent une aide providentielle, à moins
que vous ne préfériez le téléphérique.
Dans les ruelles de Thira, vous flânerez comme les chats
vagabonds, vous succomberez sans doute à la tentation des
bijoux en or, détaxés, qui savent rivaliser d'ingéniosité dans
des décors de création ou de copie, avant de retourner à
l'authenticité et à la magie intacte du village d'Oia et de ses
couchers de soleil d'une magnificence chaque fois renouvelée,
comme ceux des îlots préservés d'Agios Sortis et Panamos,
sans doute les plus belles. Pour atteindre ces îles paradi-
siaques, rien ne vaut les lignes irrégulières "à fonds perdus",
comme on les surnomme ici, car elles ne sont pas rentables,
mais ne cessent d'ensorceler, la griserie du vent dans les
cheveux et la chanson sur les lèvres :
"Sur le rivage secret et blanc
Comme une colombe
Nous avons soif à midi
Les dieux ne sont qu'à moitié endormis"
lE « KaFENEION » DE la CONVIVIalITÉ
"Puis-je vous offrir un café ?". J'adore poser la question
autant qu'on me la pose. Galathée n'a pas refusé d'entrer dans
l'un de ces bastions masculins, tout en disant : "Il faut que les
femmes prennent le pouvoir dans les cafés et pas seulement le
8 janvier, la journée de la femme !" Ce jour là, elles occupent
les rues et les "kafeneion" d'où elles chassent les hommes
bouclés à la maison pour vaquer aux tâches ménagères. "La
gynécocratie ne dure hélas qu'un jour !" ajoute Galathée.
La tasse de café joue un rôle très important dans la vie
sociale grecque. Offrir le café, le boire ensemble, est à la fois
un geste de cordialité et un prétexte à la conversation, à
l'extériorisation du sentiment. Les hommes le boivent dans les
nombreux "kafeneion" du coin, les femmes à la maison avec
leurs voisines. Les employés de bureau le commandent au café
du quartier. On rencontre couramment le cafetier ou des
garçons de café portant un plateau à rebord, encombré de ces
tasses minuscules dans lesquelles il est traditionnellement
servi, toujours accompagné d'un grand verre d'eau.
Moulu en poudre très fine, torréfié à coeur, bouilli avec plus
ou moins de sucre, il est très proche du café turc. L'écume, le
crémeux "kaïmaki", doit bouillir deux ou trois fois. Evitez
cependant de dire café "turc" et demandez simplement
"ena helleniko parakalo !".
Le marc de café a aussi sa fonction. Sans doute inspirée
par les pythies de l'antiquité, prophétesses rendant des oracles
au nom d'Apollon à Delphes, Nana, comme presque toutes les
femmes grecques, prétend lire mon avenir dans les formes
cabalistiques laissées au fond de la tasse. A bas le Nescafé
devenu à la mode !
CITOYEN COMME uN pOpEMais quel est donc ce couple au pas pressé qui aime tant
rire et discuter ? C'est le pope (papa) et son épouse la
"papadia". Vêtu d'une longue soutane noire et d'une coiffe
dossier spécial
21
ronde à fond plat, il ne se rase pas la barbe et porte des
cheveux longs noués par un ruban. Il joue un rôle d'autant plus
important dans la vie sociale qu'il est le plus souvent marié.
Non seulement, il célèbre les offices religieux, tient le
registre d'état civil, mais participe à tous les événements
culturels, en donnant sa bénédiction aussi bien pour la
construction d'une maison que pour l'inauguration d'une école,
une manifestation sportive ou la récolte des olives. Le père
Georges m’assure que, pour la plupart des Grecs, « croire en
Dieu n’a rien de contraignant et est aussi naturel que manger
et boire ». Personnage attachant, à la vocation d'assistante
sociale, il s'intéresse activement aux problèmes de ses
compatriotes qu'il rencontre souvent au café.
"Depuis l'effondrement du bloc soviétique, nous devenons
le pont idéal pour faire des affaires non seulement en
Méditerranée mais avec les Balkans et l'ancienne Europe de
l'Est", m'assure-t-il, avec cet air de noblesse et de légèreté qui
vient nuancer la faconde grecque. La Grèce vit encore dans le
"logos", dans le discours, dans la civilisation et le pouvoir
du verbe…
Si vous êtes reçu dans une famille, vous apprécierez le soin
particulier avec lequel la maîtresse de maison veille sur les
icônes familiales éclairées en permanence, au fond d'une
petite niche, par une veilleuse de lampe à l'huile d'olive à
mèche flottante. Chez mes amis Costas et Françoise, les
couleurs des icônes sont traditionnellement colorées au
jaune d'oeuf.
lE MIraClE GrECC'est extraordinaire que les Grecs aient réussi à maintenir
les signes de leur alphabet emprunté au phénicien, ainsi que
leur langue, en dépit des vicissitudes de l'occupation étrangère
et des assauts de civilisations dominatrices.
On se doit de maîtriser l'alphabet grec ! Ne serait-ce que
pour déchiffrer les panneaux indicateurs, les enseignes des
magasins, mais surtout en pensant qu'aucun Occidental ne
serait ce qu'il est si, voici vingt-cinq siècles, la Grèce n’avait
pas inventé la citoyenneté participative, la démocratie, le sport,
le serment d’Hippocrate, si les bergers, les commerçants, les
marins, les poètes, savants et philosophes de l'Hellade
n'avaient pas conçu un certain art de vivre, de penser et de
raisonner, bref notre civilisation.
Le grec moderne est une dérivation simplifiée du grec an-
cien qui n'a cessé, au fil des siècles, de produire des mots.
Reconnaissons qu'il suffit de prononcer un mot clef pour qu'un
torrent d'images jaillisse. Le vocabulaire offre une inspiration
intarissable dont les vecteurs de l'ultramodernité eux-mêmes
ne peuvent se passer, de la microélectronique à la technopôle
et aux nanotechnologies, secteur clé pour l'avenir... La
"katharevousa" (langue épurée), utilisée par l'intelligentsia et
soutenue par les "conservateurs", fut la langue officielle
jusqu'en 1976. Elle a été remplacée par la "demotiki" ( de
"demos", peuple ), la langue courante et populaire, reconnue
maintenant comme langue littéraire. Le gouvernement a aboli
récemment les "accents" et les "esprits" qui, depuis deux mille
ans, étaient les bêtes noires des écoliers... et les nôtres. La
"demotiki" utilise des mots presque intraduisibles qui reflètent
bien le caractère grec généreux qui n’a pas été entamé par les
vicissitudes de l’Histoire.
NOus parlONs TOus GrEC !Parmi ces mots clés, il y a, par exemple, le "kefi" ( la bonne
humeur, l'ambiance conviviale, la gaieté, l'animation, l'envie de
profiter de la vie ), le "philotimio" ( le sens du devoir, l'honnê-
teté, la dignité, l'honneur, l'amour-propre sous toutes ses
formes ) et le magnifique "O Xenos", un seul mot pour signifier
l'hôte et l'étranger ! Malgré le développement du tourisme, la
"philoxenia" est restée une vertu plus sincère que formaliste !
Aimer la Grèce, avec ses ombres, ses lumières, ses
ambiances uniques, ses rencontres chaleureuses et divines,
est aisé. Nous sommes tous les petits-enfants d'Aphrodite !
Nous parlons tous grec ! Air, Eros, théâtre et poésie sont des
mots grecs. Vous aussi parlez grec, sans le savoir, quand vous
faites de la politique, de la polémique, quand vous achetez des
carottes, des dattes, des amandes, du basilic, du persil, des
huîtres ou quand vous levez la « jambe » et bombez le « torse »
en sortant de la « clinique » sans maladie « nosocomiale » !
La Grèce invite encore et toujours à de nouvelles
échappées linguistiques, touristiques ou philosophiques. Les
spiritualités laïques, certains modes de vie, le stoïcisme,
l’anti-résignation, le refus des dogmes et des fausses valeurs,
le relativisme et l’épicurisme que nous ont légués les
philosophes de l’Antiquité nous éclairent plus que jamais et
restent source de sagesse, de liberté et de bonheur sur la route
des voyages et le chemin de la vie.
Jean-Marc Mailhol
INFOS PRATIQUES :
www.culture.gr
www.gnto.gr
www.grece.infotourisme.com
www.zeus.ekt.gr/parthenonfrieze
www.la-grece.com
www.athenguide.com
www.iles-grecques.com
www.gtp.gr
www.amb-grece.fr
dossier spécial
22
montréal - événements
29
Montréal Ville d’art et de culture en Amérique du nord
SALON INTERNATIONALdU dESIgN d’INTéRIEURdE MONTRéAL
SIDIM 2011la CrÉaTIVITÉ aCCEssIBlE À TOus !
Pour sa 23e édition, le SIDIM (Salon International du Design
d’Intérieur de Montréal) se veut plus que jamais Le rendez-vous
incontournable de la créativité. Provoquant chaque année le
plus grand rassemblement au Canada des professionnels du
design de toutes les disciplines et de toutes les origines, c’est
l’occasion unique pour les entreprises et les particuliers de
s’adresser directement à des experts, de découvrir les
nouveautés et de s’inspirer des nouvelles tendances du design
international. Les 26, 27 et 28 mai 2011, à la Place
Bonaventure, plus de 20 000 visiteurs ont rencontré quelques
300 exposants !
la GraNDE CÉlÉBraTION Du DEsIGNParce que le design est une affaire de rencontres et
d’échanges, le SIDIM a multiplié cette année les activités en tous
genres pour que chaque visiteur puisse faire du design le moyen
privilégié d’améliorer son environnement quotidien.
Des consultations design ont eu lieu autant pour les gens d’af-
faires que pour les particuliers (ceux-ci ont rencontré les designers
vedettes de l’émission « Des Idées de Grandeur ») à l’occasion
des nombreuses activités de
réseautage, comme les fa-
meux Rendez-vous du design,
le 5 à 7 géant du vendredi, et
les animations organisées par
Bière Boris les midis et les fins
de journée.
Avec le Show de Chaises,
qui a invité cette année des
animateurs et animatrices de télévision bien connus, des co-
médiens et comédiennes à succès et des chefs reconnus à
transformer une simple chaise en bois en objet unique !
Mentionnons, par exemple, la présence de Geneviève Borne,
Gildor Roy, Marie-Lise Pilote, Pascale Montpetit, Sophie Ca-
dieux et Christian Bégin. D’ailleurs, en participant à la grande
tombola du Show de Chaises, les visiteurs auront la chance de
gagner l’une de ces 15 chaises, en plus d’encourager le déve-
loppement de la nouvelle génération de designers et l’excel-
lence en matière de design. Tous les fonds amassés lors de ce
tombola seront remis à la Fondation FERDIE ( Fonds d’Études
et de Recherches en Design d’Intérieur de l’Est ).
ENTrE VIsITEurs ET laurÉaTsLors du Corteo Designo, la remise des Prix d’excellence ont
pris cette année la forme d’une folle farandole animée par
Christopher Hall suivi par les danseurs de Gumboots de l’école
de percussions Samajam.
Les visiteurs ont pu découvrir dans « L’allée LAMCOM » les
lauréats des quatre dernières années des GRANDS PRIX DU
DESIGN ( anciennement PRIX INTÉRIEURS FERDIE );
Lors de la présentation de la 5e édition du Prix Sico Relève
d’Excellence, permettant aux finissants en design ou en
décoration de se faire valoir et de se faire connaître par la
qualité de leurs réalisations.
événements design
30
lEs EspaCEs THÉMaTIQuEslE DEsIGN EN uN ClIN D’œIl !
Le design, ce sont des objets et des espaces qui
améliorent notre quotidien, mais c’est aussi une façon nouvelle
d’utiliser les matériaux d’hier et de penser notre environnement
de demain. Pour rendre compte de cette réalité, le SIDIM a fait
voyager les invités à travers des espaces thématiques qui ont
illustré clairement certains aspects majeurs du design
d’aujourd’hui :
- La transversalité des disciplines, avec la disparition
progressive des frontières
entre arts, design et métiers
d’art (Série Limitée et La
Galerie).
- Les grandes tendances
du design, qu’ils s’agisse de
développement durable
( Québec Éco-Design et
Bâtir Vert ), de l’utilisation
croissante de la lumière come matériel architectural ( Espace
Lumière ), de l’avènement de l’Outdooring, avec un tout nouvel
espace thématique (Côté Cour, Côté Jardin), ou de nos
environnements de travail, de plus en plus fluides et modulables
(État de Sièges).
la TrIBuNE DEs DEsIGNErs : uN BOl D’aIr DE CrÉaTIVITÉ
Vitrine de la créativité québécoise depuis 1990, la Tribune
des Designers s’enrichit cette année de créations hors Québec.
À côté des incontournables comme Alto Design ou les Porce-
laines Bousquet, les jeunes lauréats de l’an dernier étaient
aussi présents avec des créations inédites, à l’instar de la
collection colorée de presse-agrumes de A.J ou de la
événements
31
table-bureau d’éveil qui est venue compléter la collection des
meubles éco-design en carton de Toytoy.
lE NOuVEau CONCEpT D’ÉTaT DEsIèGEs : lE CHOIX DEs DEsIGNErs
ET DEs arCHITECTEsPour la troisième année, le SIDIM aprésenté dans État de
Sièges, un espace clé en main et animé, des sièges pour les
marchés du bureau et du contrat. Cette année, ce sont les
sièges les plus aimés des designers et des architectes que les
visiteurs ont été invités à essayer. En effet, 20 personnalités du
milieu du design ont voté pour leurs sièges de bureau et de
commerce fabriquées au Canada et hors Canada, divisées
dans 20 catégories. Au total, 40 sièges seront exposés.
rEsEau-DEsIGNLes visiteurs n’ont pas manqué sous aucun prétexte le
lancement officiel de la toute première plateforme interactive
québécoise entièrement consacrée au design :
RESEAU-DESIGN un répertoire complet des ressources
disponibles en design.
l’ INTErNaTIONal EN VIsITE À MONTrÉal !Le Carrefour International, entièrement dédié au design
venu des quatre coins du monde, a regroupé des pays d’Amé-
rique et d’outre mer tels que l’Italie, l’Allemagne, l’Afrique, les
Pays-Bas, la Suisse, les Philippines et Haïti. Cette année, la
France était fièrement représentée avec la mission économique
d’UBIFRANCE. D’autre part, le SIDIM fut honoré par la visite de
trois figures importantes du design international :
- Cheick Diallo, le designer éclectique et président de
l’Association des Designers Africains qui a participé à faire de
l’artisanat traditionnel africain une expression créative qui a
séduit le monde entier.
- Kenneth Cobonpue, originaire des Philippines, est devenu
en quelques années une icône du design écologique internatio-
nal, avec des meubles qui marient avec élégance exotisme et
modernité.
- Cédric Ragot, un jeune créateur français dans la lignée de
Philippe Starck qui était en vedette avec les produits de la
collection Qui est Paul ?.
Soulignons que Montréal fut à l’honneur au pavillon
événement s
32
desvilles UNESCO de design pour célébrer le 5e anniversaire
de sa nomination par l’organisme international.
QuaND lE MÉTIEr D’arT sE FaIT DEsIGNCette année, il a fallu
surveiller plusieurs exposants
de l’espace Série Limitée
dont le potentiel a déjà fait
parler d’eux. On pense
notamment à Ardente, une
jeune entreprise qui fait du
bois un matériau sculptural
pour réinventer des objets
quotidiens ( une corbeille, un
porte-parapluie, un plateau de
service… ), Foutu Tissu, un
duo créatif qui redonne une
seconde vie aux meubles les
plus classiques en les habil-
lant de motifs géométriques
sérigraphiés, et Narcislight,
qui fait de l’origami un mode
d’éclairage.
événements
33
100 % CONDOla première édition d’un
événement 100 % consacré à l'information sur la copropriété
Le première édition du salon
100% CONDO s'est tenu le 6 et 7 mai
à la Place Bonaventure, uniquement
consacré à la copropriété dans la
région de Montréal. Dans une
atmosphère conviviale, les visiteurs
ont pu se renseigner sur toutes les
façettes de la copropriété en
explorant les villages thématiques qui
rassemblèrent de nombreux
exposants. Les visiteurs ont de même
bénéficié de consultations professionnelles gratuites dans les
domaines juridique, bancaire, de l'assurance, de l'expertise,
évaluation, transaction, agencement, décoration et ont assisté
à 40 conférences et ateliers sur des thèmes riches et variés
autour de la copropriété.
Marc Hervieux, ténor talentueux, passionné d'immobilier et
de rénovation, ainsi que porte-parole de l'événement a déclaré:
«Je suis heureux d'être le porte-parole de cette première
édition de l’événement 100% CONDO, la copropriété est un
mode de vie de plus en plus populaire au Québec, qui permet
comme ce fut le cas pour un membre de ma famille d’accéder
à la propriété. Le fonctionnement et les règles étant loin d’être
connus de tous, les nombreuses conférences données lors de
100% CONDO furent l‘occasion rêvée d'accéder à de
l'information utile.
INVITÉE D’HONNEur DE 100%CONDOInvitée d'honneur de 100% CONDO, l'architecte d'intérieur
Rosanna Cotunni qui a présenté un projet d'aménagement
d'espace de vie en condo incluant du mobilier haut de gamme
de chez Maison Corbeil et Ligne
Roset et un magnifique plancher
composé des tuiles de céramique
de Ramacieri Soligo.
la COprOprIÉTÉ,C’EsT QuOI?
«La copropriété telle qu'on la
connaît a 40 ans au Québec et est
encore bien peu connue.
Beaucoup l'associent
exclusivement aux grandes tours à
condos, alors que celles-ci ne représentent que 20 % du
marché » a expliqué Sylvie Rovida. Près de 80% des
copropriétés sont des petites constructions de 20 portes et
moins. Fait méconnu, toutes les copropriétés sont régies par le
même code civil, peu importe leur taille.
Les études de marché démontrent que tout le monde
semble savoir ce qu'est la copropriété, sans véritablement être
conscient de ce que c'est et ce que cela implique. Pour un
marché en pleine effervescence il s'agit d'autant de futurs
nouveaux copropriétaires qui ont besoin d’information sur le
fonctionnement de leur cadre de vie en copropriété, ainsi que
de connaître leurs droits et aussi leurs devoirs. 100 % CONDO
offre à ces personnes une source d'information.
À prOpOs DE 100 % CONDO
100% CONDO est la pre-
mière édition d’un événement
indépendant exclusivement
sur le condo et la copropriété
en géneral. Sa mission est de
donner l'information utile au
bon moment et ce, via son
salon ou via son site Internet.
www,centpourcentcondo.com
Contact : 514-845-1188
événement s copropriété
34
Sylvie Rovida
www.centpourcentcondo.com
35
Rosanna Cotunni, l’invitée d'honneurau Salon 100%, présente son projet d'aménagement d'espace de vie encondo avec du mobilier haut degamme de chez Maison Corbeil etLigne Roset et du magnifique planchercomposé des tuiles de céramique siggné Ramacieri Soligo
montréal - développement
36
DEsTINaTION TOurIsTIQuE plus VErTELa ministre du Tourisme, madame Nicole Ménard, le
ministre des Affaires municipales, des Régions et de
l’Occupation du territoire, monsieur Laurent Lessard, et le
président-directeur général de Tourisme Montréal, l’honorable
Charles Lapointe, ont annoncé une aide financière de
100 000 $ sur une période de deux ans pour la mise en œuvre
du plan d’action du tourisme vert de Montréal.
Amorcée il y a deux ans, cette offensive vise à faire de
Montréal une destination touristique de plus en plus verte et
ainsi se positionner auprès des touristes grâce à une série
d’actions qui seront réalisées au courant des deux prochaines
années.
« Ce projet permettra de mobiliser et d’outiller le milieu
touristique montréalais pour mener des actions concrètes afin
de participer au virage vert de l’industrie. Dans cette optique,
le gouvernement du Québec est heureux de s’associer à cette
initiative qui contribuera notamment au rayonnement et à la
reconnaissance internationale de la métropole en matière de
développement durable », a déclaré le ministre Laurent Lessard.
QuÉBEC, TOurIsME DuraBlE« Il est essentiel que l’industrie touristique prenne le virage
du tourisme durable pour faire du Québec un leader à ce
chapitre à l’échelle internationale. Ce plan d’action aura une
incidence positive indéniable sur les visiteurs quant à leur
perception de Montréal, ce qui ne manquera pas de rendre
notre métropole encore plus séduisante et attirante à leurs
yeux. C’est pourquoi Tourisme Montréal et ses membres
peuvent compter sur le soutien du ministère du Tourisme dans
la réalisation de leur projet », a ajouté la ministre Ménard.
Cette contribution financière permettra à Tourisme
Montréal de réaliser les actions suivantes :
le gouvernement du québec a
annoncé au début du printemps
sa participation au virage vert de
l’industrie touristique montréalaise
* Soutien du secteur des
congrès afin de favoriser la tenue
d’événements ayant une signature
environnementale aussi exemplaire
que possible ;
* Communication aux
intervenants touristiques montréalais
des meilleures pratiques écologiques
implantées par les entreprises d’ici
et d’ailleurs ;
* Création d’une plateforme
informative afin d’offrir aux touristes un répertoire de sociétés
privilégiant les bonnes pratiques environnementales ;
* Concertation avec les autres organisations
montréalaises ayant un plan d’action vert, notamment dans
l’optique potentielle de mettre en œuvre un projet collectif de
compensation environnementale pour l’industrie touristique
de la métropole;
* Embauche d’un éco-conseiller qui sera chargé du
déploiement élargi du plan d’action vert. Cette ressource agira
comme consultant ou accompagnateur auprès des
intervenants touristiques montréalais afin de les guider dans
l’adoption de meilleures pratiques éco-responsables dans la
gestion de leurs activités.
sENsIBIlIsaTION DEs INTErVENaNTsTourisme Montréal offrira aussi à tous les intervenants du
secteur une série de formations adaptées aux réalités locales
de l’industrie afin de les sensibiliser aux diverses questions
environnementales auxquelles ils sont confrontés et de les
aider à trouver des solutions vertes pour y pallier.
« Nous sommes fort heureux de pouvoir poursuivre la dé-
marche verte entreprise par Tourisme Montréal et de pouvoir
agir concrètement auprès des intervenants montréalais et en
collaboration avec eux. Déjà la réponse enthousiaste de notre
personnel et des gens de l’industrie témoigne sans l’ombre
d’un doute leur volonté de positionner Montréal comme un
leader des bonnes pratiques environnementales et d’en faire
une destination verte reconnue partout dans le monde », de
dire l’honorable Charles Lapointe, président-directeur général
de Tourisme Montréal.
L’aide financière accordée se répartit comme suit : 50 000 $
proviennent du ministère du Tourisme et 50 000 $ du Fonds de
développement de la métropole du ministère des Affaires
municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire.
sOurCEs :Julie Boivin
Attachée de presse
Cabinet de la ministre du Tourisme
Tél. : 418 528-8063
gabriela Quiroz
Attachée de presse
Cabinet de la ministre du Tourisme
Tél. : 418 528-8063
Pierre Bellerose
Vice-président
Recherche et développement du produit Tourisme Montréal
Tél. : 514 844-2404
développement
38
arOMaTHÉrapIE ET BIEN ÊTrE DaNs lE luBErON
Dans le Vaucluse, non loin de la petite ville d’Apt, lieu
magique chargé d’histoire et paradis des randonneurs, en
pleine nature au sein du Parc National du Luberon, classé au
patrimoine de l’UNESCO comme réserve de biosphère,
« le hameau des Agnels » appelle tout un chacun à se ressour-
cer, à se recenter, à se retrouver. Des paysages et des champs
de lavande à perte de vue. C’est dans cet envronnement
privilégié qu’est installé l’IPAL, l’Institut d’Aromathérapie et de
bien-être, avec sa fameuse distillerie bio, une histoire de
biodiversité, de parfums, de couleurs, de lumière et d’amour,
une passion transmise de génération en génération.
L’Institut propose des ateliers et des stages de formations
sur l’aromatologie et l’aromathérapie ; certaines formations
sont dispensées sur deux à trois jours pour professionnels et
particuliers intéressés, d’autres, sur une, deux ou trois heures,
pour petits groupes désireux de s’initier aux bienfaits des
huiles essentielles.
Ces ateliers sont accessibles à tous. Ils revêtent un
caractère tout à fait pratique, tel que la création de bougies, de
savons, d’huiles de massage, de parfums naturels ou de
cosmètiques, tous à base d’huiles essentielles. Ils peuvent
aussi aborder des thèmes tels que la gestion du stress par les
huiles essentielles ou la confection d’une trousse aromatique
familiale.
En saison, ces demi-journées comprennent une visite com-
mentée de la fameuse distillerie de lavande bio. Selon les sai-
sons, vous visiterez les champs de lavande, de romarin et de
thym, vous pourrez même vous relaxer dans une piscine à
l’eau florale de lavande. Tous les délices de la Provence vous
attendent dans le Luberon. Pourquoi vous priveriez-vous de
cette initiation à l’alchimie des sens, de cette escale rare au ha-
meau des Angels, terre de douceurs et de créativité, de bien-
être et d’harmonie retrouvée ?
J.M. M.
Sur R.V. pour petits groupes constitués de 6 personnes.
Tous les mercredis en juillet et août, de 9h30 à 12h.
Tarif ateliers demi-journée : 33 € par personne
Institut Provençal d’Aromatologie et de Bien-être en Luberon
84400 APT
E-mail : [email protected]
www.ipal-formation.com
www.parcduluberon.com
www.provenceguide.comMaui, Hawaii 
france - santé
39
initiation aUX hUiles essentielles aU cœUr de la provence !
Les huiles essentielles et l'aromathérapie sont àla mode. Tout le monde en parle. Mais si tout lemonde sait qu’elles recèlent d'extraordinairespropriétés pour la santé, la beauté et le bien-être,bien peu de personnes savent en réalité comment les utiliser, à quelles fins et dansquelles proportions. Quant à savoir commentelles fonctionnent et interagissent avec l'organisme, la plupart d'entre nous l'ignore. En un mot, l'aromathérapie, bien que chargée denombreuses valeurs positives et de propriétésmédicinales, reste une pratique assezméconnue. Invitation.
I never wanted to go to Hawaii, but I warmed to the idea
after I won – yes, I said ‘won’ – a five-night stay at the Wailea
Marriott on the island of Maui. This was not one of those, “you
have been selected to receive” deals or a “all you need to do is
talk to our friendly salesman about a time share” pitches. It
was a real, “pick from the hat” drawing at a legitimate
gathering. But, even with the offer of a free stay, I was still not
convinced that Hawaii offered anything for me.
What finally convinced me was a travel brochure which
described, in glowing detail, a place called the “Seven Sacred
Pools,” a not-to-be-missed site on Maui. The photos of these
wonderful isolated pools fed by towering waterfalls sold
me in an instant.
Could it be that this is where I would find the true meaning
of life? Would the winning of a trip be the start of a karmic
journey to the “sacred pools” to find inner peace?
I decided to find out. What followed was a series of
delightful surprises.
My first surprise came when I arrived at the hotel. The
Wailea Marriott is a wonderful resort located in a prime section
of Maui. Nestled along the ocean on Maui’s southwestern
coastline (the so-called ‘dry side’ of the island), this 22-acre,
500-plus room resort underwent a $25 million renovation just a
couple of years ago. The manicured lawn was like a wide green
carpet leading to the white-sand beach that was just off our
balcony. I could have spent the entire vacation just staring out
at the unbelievable clear morning sky and magnificent sunsets
that paraded by each day.
The room itself was big, comfortable,
and well-insulated so I wasn’t disturbed by
noises from other guests, an important
consideration when you come back
exhausted from a long day of playing or from
seeking inner peace.
With several restaurants, shops, a fitness center, tennis
courts, three award-winning golf courses, one of which is home
to the Champions Skins Game, and special programs for kids,
I was tempted to never leave the resort. But, as I soon learned,
there is a lot to see in Maui.
Exploring the island, I soon found that Maui, the second
largest Hawaiian island, has much to offer (my next surprise).
Within its 728-square miles are 120 miles of spectacular
hawaii - travel life
40
Maui, HawaiiSeven Sacred Pools
Words and Cover Photo by Jim Thompson
coastline, a mountain that reaches more than 10,000-feet into
the air, and the highest concentration of luxury hotels in all of
the Hawaiian islands.
From the Ioa needle, which Mark Twain described as the
“Yosemite of the Pacific” and lush rain forests to the three-mile
deep, other-worldly Haleakala crater and the winding highway
to Hana, Maui offers lots of surprises.
IaO NEEDlEThe first day I visited the “Iao
Needle,” a 2,250-foot mountain that
towers above the Iao Valley in the
island’s central plain. In geological
terms, the ‘needle’ is actually a
basaltic core that remained after
water eroded away the weaker
stones that surround it over millions
of years. Framed by dramatic
waterfalls and lush forests, the
needle stands in quiet
testament to the volcanic origin of
the islands.
Below are streams and pools
feed by waters that collect high in
the surrounding mountains. I spent most of the day hiking
through the lush forests, stopping occasionally to wade or
swim in the cool waters of the crystal clear streams.
The Iao Valley has long been the heart of the island. For
hundreds of years, Hawaiian chiefs were laid to rest in secret
burial sites along the walls of this serene valley. In 1790, it was
the site of a critical battle that consolidated the rule of King
Kamehameha I over all of the
Hawaiian islands.
‘If this spot, which I had never
heard of before, was this nice what
must the “sacred pools” be like?’
I mused. All that stood in the way of
me slipping my toe into the sacred
waters of the pools was the drive
along the Hana Highway which I
planned for the next day.
I was getting pretty excited.
HIGHwaY TO HaNaRoute 360, which runs along the
coast on the north side of the island
and leads to Hana, has more twists
and turns than a hula dancer.
travel life
41
It’s only about 60 miles long, but with more than 500 turns, the
trip takes nearly three hours without stops – yet, another
surprise for me. But, there is so much to see along the
way – waterfalls, spectacular ocean vistas, and wonderful
mountain scenery – that I wanted to stop every few minutes.
As a result, the drive from the hotel in Wailea to the seven
sacred pools took more than four hours.
The road to Hana is a magnificent journey. Cool spray from
waterfalls that dot the highway, the smell of ginger flowers
mixed with the exotic scent of mango and guava, and soaring
rock cliffs that plunge into the sea offer a delight for the senses.
This was truly the right prelude to my pilgrimage to the “Seven
Sacred Pools.”
One of my stops was at a private arboretum and botanical
garden, appropriately named, ‘The Garden of Eden.’ The entry
fee of $7 to visit this 26-acre park is well worth it. Within its
confines are a eucalyptus grove, brilliant tropical flowers,
bamboo jungles, and a view of the ocean and mountains that
was featured in the opening scene of the film ‘Jurassic Park.’
Back on the road as I crossed bridge after bridge through
the misty jungle on the way to the “pools,” waterfalls seemed
to be everywhere. This side of the island (the so-called ‘wet
side) is so moist that a network of 75-miles of tunnels and
ditches provides water for the sugar cane fields that carpet the
central plains while nourishing the endless variety of vegetation
along the way.
It was late afternoon when I finally arrived at the pools
where I was to begin my spiritual journey to find the meaning of
life. My next surprise was to find that the entrance to this
hallowed place is a very unspiritual, unromantic, and unlikely,
ranger station at Haleakala National Park at Kipahulu.
Not only was it packed with people, but it looked nothing at all
like the sacred spot I had envisioned. After finally finding a
place to park, I began the 15 minute to walk to the pools over
an easily navigated trail.
sEVEN saCrED FOOlsAt last I had arrived. I took a deep breath and drank in the
scene. But, wait! Was this really the “Seven Sacred Pools”
I had dreamed about and which lured me to the islands, or just
some cruel, ‘good news, bad news’ joke? It was certainly a
shocking surprise.
The good news was that the pools themselves are
spectacular. Feed from the Pipiwai stream several miles away,
the pools step down the
side of the mountain
through a series
of waterfalls.
The bad news was
that there were so many
people that you could
hardly find a space to sit.
There is nothing wrong
with people, but I was
hoping for some sort of
spiritual experience at a
‘sacred’ and, presuma-
bly, isolated location. This was hardly better than a visit to the
public pool on a hot summer day in the city!
Compounding my disillusionment was that there are
actually many more pools than the sacred seven. I was even
more shocked when I learned the area, which is actually named
the Ohe’o Gulch Pools, was given the moniker of ‘The Seven
Sacred Pools’ by a PR man at the Hotel Hana in about 1947 in
a stunt to get more visitors to the area and to the hotel.
It obviously worked!
travel life
42
On most days, thousands of people visit the site. Talk about
shattering my dreams and hopes for eternal enlightenment!
Sure, it’s worth seeing, but, unless you get there very early in
the morning, forget about any sacred or transcendental
transformation. About all you will see are bodies.
sO MuCH FOr ENlIGHTENMENTI had hoped to get to the Haleakala Crater the next
morning to watch the sunrise, something I was told is a “not to
be missed experience” and another journey on the road to
“spiritual enlightenment”
But, by this time I had my fill of finding the meaning of life.
Besides, pre-dawn comes awfully early (hey, that’s before
dawn!) and I was, after all, on vacation.
It was late morning when I finally arrived and got my next
surprise. I was told to allow plenty of time for the drive since
the road raises from sea level to the summit at Puu Ulaula
(Red Hill) over 10,000-feet above. Although the road has a lot
of turns and often runs precariously close to the edge of the
mountain, it was a fairly easy drive that only took about
an hour. After driving the road to Hana, this road was
no problem at all.
According to Hawaiian myth, the god Maui captured the
sun and slowed its movement across the sky to give the
people a longer day, thus giving Haleakala its name which
translates as “House of the Sun.” When it’s not foggy, the view
from here is truly special. It’s easy to see why people are willing
to get up at 3:00 in the morning and fight lines of traffic to
see the sunrise. More adventurous types can also get a van
ride to the top to see the sunset and then ride a bicycle
down to mountain.
MauI MarsThe crater itself is like a visit to Mars where a stark
landscape streaked with yellow, red, gray, and black trace the
course of lava, ash, and cinder flows. This other-worldly
location at the summit is also cold and I was glad I had a
jacket to break the wind.
Besides the wonderful views of the ocean and the island,
I stopped to admire the rare Silversword plant that grows
only in the alpine areas of the Hawaiian islands. I also saw
endangered Nene geese and an abundance of other
unusual wildlife. I must admit that I was briefly tempted to take
home a few of the unusual rocks that are scattered over the
landscape. But, I changed my mind after visiting the ranger
station where you can see boxes of lava rocks returned by
unhappy visitors who claimed they had nothing but bad luck
after their little treasure hunts in the area of the crater.
It wasn’t until the final day that I finally took time to relax on
the beach. I’d seen just about all the beaches on the island, but
none compared to the small stretch of white sand just outside
my hotel room. As I soaked up the warm sunshine that filtered
through the palm trees, a strange calm came over me. I wasn’t
hungry because I had plenty of words to eat.
I had learned many things. I learned that there is much
more to Maui than the beaches. I learned that, despite what
I thought before my visit, the beach is the real reason to visit
Maui. I also learned that enlightenment is not to be found
at the “Seven Sacred Pools.”
I never did find the meaning of life, but I walked away
with a new appreciation for the beauty and serenity of Maui.
As I boarded the plane, I knew I would return.
EXpErIENCE HawaI‘I’s DIVErsITY aTYEar-rOuND FEsTIVals & EVENTs
Music, Entertainment, Culture, and Cuisine Showcased for
Visitors and Residents to Enjoy.
Discover the Hawaiian Islands rich culture and diversity at
one of the many festivals and events occurring throughout the
year. Hawaii’s festivals and events provide visitors and locals
with an opportunity to embrace the multi-cultural heritage.
Please view a complete listing of Hawaii’s festivals and events
at www.gohawaii.com/event.
travel life
43
44
Jbail (Byblos) is a true microcosm of the civilizations that have populated Lebanon overthe centuries. Believed to be one of the oldestcontinuously inhabited cities in the world, themodern port city of Jbail (Byblos) is built uponmultiple layers of ruins, dating back to as earlyas the Stone Age and extending to the more recent Ottoman days. A visit to Jbail (Byblos) is a chance to walk through the annals of Lebanese history and experience firsthand thediverse cultures that have made this area a mosaic of civilizations. Jbail (Byblos) is not simply a picturesque seaside town, but has ahistory that has been closely tied to the Mediterranean for millennia.
44
ByBLosANcIeNt crossroAdsof the MedIterrANeAN
Words and Photos by The Ministry of Tourism
lebanon - world’s old cities
Jbail (Byblos) is not simply
a picturesque seaside town,
but has a history that has
been closely tied to the
Mediterranean for millennia.
Historians believe that the site of Jbail (Byblos) dates back
at least 7,000 years (beginning around 5,000-4,000 B.C.), when
a small Neolithic fishing community settled along the shore of
the Mediterranean. From that period onward, new settlers
brought new ways of life and new customs, leaving a variety of
artifacts and the remnants of houses and buildings that trace
the city's ancient history. Today's visitors can see the remains
of several Stone Age huts with crushed limestone floors, the
foundations of Chalcolithic houses (4,500-3,500 B.C.), the
vestiges of an Early Bronze Age residence, and the remains of
ancient defensive ramparts and temples.
By around 3,000 B.C., Jbail (Byblos) was inhabited by
Canaanites, or Phoenicians, and became the first Phoenician
city to trade actively with the Egyptian Old Kingdom.
Jbail (Byblos) developed into the most important commercial
world’s old cities
46
center in the eastern Mediterranean, trading cedar wood,
olive oil, and wine for gold, alabaster, papyrus, and other goods
from the Egyptian pharaohs. In the royal necropolis at Jbail
(Byblos) can be found the nine underground tombs of the
Jbail (Byblos) kings.
Perhaps the Phoenicians' most impressive contribution to
the world is the development of the first alphabetic phonetic
script, the precursor of the modern-day alphabet. It is believed
that scholars of Jbail (Byblos) developed the Phoenician
alphabet. The oldest evidence of the Phoenician alphabet
discovered to date is the inscription on the sarcophagus of
King Ahiram of Jbail (Byblos)
(10th century B.C.), which is
now on display at the National
Museum in Beirut.
Following the conquest
by Alexander the Great,
Jbail (Byblos) fell under
Greek rule and adopted the
Greek language and culture. The
Greeks gave the city its name of Jbail
(Byblos), which means “papyrus” or
“paper.” The city was an important center
for trading papyrus, on which many
religious texts, public documents,
private letters, astronomical, and
mathematical texts were written.
In the first century B.C., the Romans
took Jbail (Byblos), and constructed
large temples, baths, and other
buildings. Artifacts of the Roman era
include the remains of a Roman theater
(218 A.D.), columns lining the ancient
colonnaded street, and a Roman
nympheum (a monumental public
fountain). Roman rule in Jbail (Byblos)
was followed by Byzantine rule
(399-636 A.D.) and then Arab rule
(636-1104 A.D.).There are few
archaeological remains of
these periods.
In 1104, Jbail (Byblos) was conquered by the Crusaders,
who used the large Roman stones and columns to construct
their own castle and a moat. This castle was later reused and
renovated by the Mamlukes (13th-16th centuries A.D.) and the
Ottomans (16th-20th centuries A.D.). Today, the 12th century
Crusader castle towers over the Jbail (Byblos) ruins, and
climbing to the top of the castle is an excellent vantage point
for taking in a panoramic view of the ruins and the
Mediterranean Sea.
Before Jbail (Byblos) was excavated in the late-19th and
early-20th centuries, these layers of ruins were buried in earth,
forming a mound nearly 12 meters high, and covered with
houses and
gardens. Over the
last century,
historians have
excavated the site,
digging through
each layer of stone
and earth to uncover a
unique period of history in
this port city.
Modern visitors to Jbail
(Byblos) can undertake their own
historical excavation here,
exploring the layers of ruins and
artifacts to unearth the ancient
civilizations of Lebanon.
ByBLos todAy
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procédé que ce soit, des textes ou des
illustrations, sont reservés pour tous pays.
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