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 Comparaison des propriétés psychométriques de trois échelles de mesure de l’innovativité Touzani Mourad ; Allagui Anis Troisièmes Journées de la Recherche en Sciences de Gestion , Tunis, Février 2003. COMPARAISON DES PROPRIETES PSYCHOMETRIQUES DE TROIS ECHELLES DE MESURE DE L’INNOVATIVITE Mourad TOUZANI  Enseignant-chercheur à l’Institut Supérieur de Gestion, Tunis CEROG, Institut d'Administration des Entreprises, Aix-en-Provence URM, Institut Supérieur  de Gestion, Tunis Anis ALLAGUI  Enseignant-chercheur à l’Institut Supérieur de Gestion, Tunis URM, Institut Supérieur  de Gestion, Tunis Résumé L’innovativité est considérée comme l’antécédent le plus important de l’adoption d’innovations. Quatre définitions de ce construit ont été ici retenues. Midgley et Dowling (1978) présentent l’innovativité comme un trait individuel inné qui induit les décisions d’innover indépendamment de l’influence d’autrui ; Hirschman (1980) conçoit l’innovativité comme naissant simplement de « la recherche d’informations sur les nouveautés » ; Roehrich (1994) présente deux types d’innovativité, l’une d’origine hédoniste et l’autre sociale ; Goldsmith et Hofacker (1991) avancent que l’innovativité est un trait spécifique lié à une catégorie donnée de produits. Cette recherche tente d’évaluer l’applicabilité des outils de mesure relatifs à chacune des quatre conceptualisations et de comparer leur  pouvoir respectif à prédire le comportemen t d’achat des nouveaux produits. Mots clés : innovativité, comportement innovateur, échelle de mesure, dimensionnalité, analyse confirmatoire, LISREL, validité prédictive, validité nomologique. COMPARISON OF THE PSYCHOMETRIC PROPERTIES OF THREE INNOVATIVENE SS SCALES Abstract Innovativeness is considered as the most significant antecedent of innovative behaviour. Four conceptualizations of this construct were retained from the literature in this study. Midgley and Dowling (1978) present innovativeness as an individual innate trait that induces innovative decisions independently from other’s judgement. Hirschman (1980) conceives innovativeness as being born from consumer novelty seeking. Roehrich (1994) presents two major types of innovativeness: hedonist and social. Finally, according to Goldsmith and Hofacker (1991) innovativeness is a measurable construct related to a specific domain of products. This research aims at evaluating the applicability of the instruments related to each of the four conceptualizations, and at comparing their respective ability to predict new products buying behaviour. Key words: innovativeness, innovative behaviour, measurement scale, dimensionality, confirmatory analysis, LISREL, predictive validity, nomological validity. 1

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L’innovativité est considérée comme l’antécédent le plus important de l’adoption d’innovations. Quatre définitions de ce construit ont été ici retenues. Midgley et Dowling (1978) présentent l’innovativité comme un trait individuel inné qui induit les décisions d’innover indépendamment de l’influence d’autrui ; Hirschman (1980) conçoit l’innovativité comme naissant simplement de « la recherche d’informations sur les nouveautés » ; Roehrich (1994) présente deux types d’innovativité, l’une d’origine hédoniste et l’autre sociale ; Goldsmith et Hofacker (1991) avancent que l’innovativité est un trait spécifique lié à une catégorie donnée de produits. Cette recherche tente d’évaluer l’applicabilité des outils de mesure relatifs à chacune des quatre conceptualisations et de comparer leur pouvoir respectif à prédire le comportement d’achat des nouveaux produits.

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Comparaison des propriétés psychométriques de trois échelles de mesure de l’innovativitéTouzani Mourad ; Allagui AnisTroisièmes Journées de la Recherche en Sciences de Gestion, Tunis, Février 2003.

COMPARAISON DES PROPRIETES

PSYCHOMETRIQUES DE TROISECHELLES DE MESURE DEL’INNOVATIVITE

Mourad TOUZANI

 Enseignant-chercheur à l’Institut Supérieur de Gestion, Tunis

CEROG, Institut d'Administration des Entreprises, Aix-en-Provence

URM, Institut Supérieur  de Gestion, Tunis 

Anis ALLAGUI

 Enseignant-chercheur à l’Institut Supérieur de Gestion, Tunis

URM, Institut Supérieur  de Gestion, Tunis 

RésuméL’innovativité est considérée comme l’antécédent le plus important de l’adoption d’innovations.Quatre définitions de ce construit ont été ici retenues. Midgley et Dowling (1978) présententl’innovativité comme un trait individuel inné qui induit les décisions d’innover indépendamment del’influence d’autrui ; Hirschman (1980) conçoit l’innovativité comme naissant simplement de « larecherche d’informations sur les nouveautés » ; Roehrich (1994) présente deux types d’innovativité,l’une d’origine hédoniste et l’autre sociale ; Goldsmith et Hofacker (1991) avancent que l’innovativitéest un trait spécifique lié à une catégorie donnée de produits. Cette recherche tente d’évaluerl’applicabilité des outils de mesure relatifs à chacune des quatre conceptualisations et de comparer leurpouvoir respectif à prédire le comportement d’achat des nouveaux produits.

Mots clés : innovativité, comportement innovateur, échelle de mesure, dimensionnalité, analyseconfirmatoire, LISREL, validité prédictive, validité nomologique.

COMPARISON OF THE PSYCHOMETRIC PROPERTIES OF THREE

INNOVATIVENESS SCALES

Abstract

Innovativeness is considered as the most significant antecedent of innovative behaviour. Fourconceptualizations of this construct were retained from the literature in this study. Midgley andDowling (1978) present innovativeness as an individual innate trait that induces innovative decisionsindependently from other’s judgement. Hirschman (1980) conceives innovativeness as being bornfrom consumer novelty seeking. Roehrich (1994) presents two major types of innovativeness: hedonistand social. Finally, according to Goldsmith and Hofacker (1991) innovativeness is a measurableconstruct related to a specific domain of products. This research aims at evaluating the applicability of the instruments related to each of the four conceptualizations, and at comparing their respective abilityto predict new products buying behaviour.

Key words: innovativeness, innovative behaviour, measurement scale, dimensionality, confirmatoryanalysis, LISREL, predictive validity, nomological validity.

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INTRODUCTION

De nombreuses études se sont attachées à définir la notion d'innovativité, à déterminer desméthodes de mesure de cette notion et à cerner les caractéristiques démographiques,

socioculturelles, psychologiques et comportementales de ce consommateur si particulier,l'innovateur, cible privilégiée de toute entreprise innovante. Cet intérêt marqué pourl’innovativité peut s'expliquer par le fait que toute entreprise qui lance des produits nouveauxsur le marché a comme objectif, à plus ou moins court terme, d’en faciliter l'adoption. Or, ilsemblerait que les innovateurs, y contribueraient fortement : ils joueraient en effet un rôleimportant dans la diffusion des innovations auprès des autres catégories d’adopteurs, par leprocessus de communication qu’ils engagent et par le leadership d'opinion qui lescaractériseraient (Ben Miled et Le Louarn, 1996). De ce fait, le concept d’innovativité estdevenu la variable dépendante clé des recherches financées par les entreprises innovatricespuisque d'elle dépend la réussite ou l'échec du lancement de nouveaux produits.

Il faut toutefois prendre garde à ce que les outils utilisés pour mesurer ce concept soientvalides pour éviter les estimations fallacieuses et les décisions inappropriées. Les échelles demesure d’innovativité ont été développées pour la plupart aux Etats-Unis et en Europe. Ellesdiffèrent toutes de par leur conception du trait de l’innovativité et proposent chacune un cadred’analyse spécifique. A défaut d’avoir un outil de mesure de l’innovativité propre au contextetunisien, l’emprunt des échelles développées en Occident pour nos besoins de recherches’avère fort utile. Malheureusement, il est fréquent que ces instruments soient uniquementtraduits pour être utilisés dans un nouveau contexte. Cette attitude montre que les chercheursprennent pour acquis l’universalité de ces instruments, ce qui s’avère fréquemment inexact.

L’objectif de cet article est d’évaluer trois échelles de mesure de l’innovativité (deuxproviennent des Etats-Unis et la troisième de France). Leurs qualités psychométriques et leurpouvoir respectif à prédire le comportement innovateur sont présentés d’abord pour le cas deséquipements informatiques, puis pour les jus et boissons.

CADRE CONCEPTUEL

 Les différentes approches de l’innovativité 

Les chercheurs qui s’intéressent aux produits nouveaux font une distinction entre deuxconcepts proches : le comportement innovateur et l’innovativité. L’approche

comportementale s’intéresse à « la mesure dans laquelle un individu (…) s’y prend relativement tôt pour adopter un nouveau produit avant les autres membres du système

social » (Rogers, 1995). En revanche, l’innovativité du consommateur est communémentdéfinie comme « la tendance à acheter les nouveaux produits ». Elle suppose l’existenced’une force, d’une pulsion qui pousse à acheter les produits nouveaux plutôt que des produitsdéjà existants. Cette notion, en apparence simple, cache en réalité une complexité qui a donnélieu à de nombreuses conceptualisations. Celles de Midgley et Dowling (1978), de Hirchman(1980) et de Roehrich (1993) sont présentées brièvement ci-après.

Selon Midgley et Dowling (1978), l’innovativité n’aboutit pas forcément à l’achat du nouveauproduit. Ces auteurs considèrent l’innovativité comme « le niveau de réceptivité d’un individu

aux idées nouvelles et sa capacité à prendre des décisions innovatrices indépendamment del’expérience communiquée par les autres ». L’innovativité est envisagée comme un trait de

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caractère normalement distribué. Par ailleurs, ce construit aurait trois niveaux d’application :l’innovativité relative à un seul produit, à une catégorie de produits et le trait général del’innovativité.

Hirchman (1980) critiquant l’approche de Midgley et Dowling, définit l’innovativité comme

« un constant génétique dont on ne peut expliquer la présence chez certains individus et paschez d’autres ». Pour Hirschman, la notion d’innovativité comporte deux composantescomplémentaires : l’innovativité vicariante (ou par personne interposée) et l’innovativité 

adoptive (ou comportementale). La première est d’ordre psychologique et se traduit parl’acquisition d’informations sur les nouveaux produits ; le consommateur peut ainsi adopter leconcept d’un produit nouveau sans pour autant adopter le produit lui-même, par exempleessayer le produit dans un point de vente ou chez d’autres personnes ; la deuxième formed’innovativité est plus concrète car elle illustre l’adoption directe des nouveaux produits.L’origine de ces deux composantes de l’innovativité serait une force motivante qui poussel’individu à la recherche de variété.

Roehrich (1993) part de la vision de Hirschman selon qui l’innovativité est la caractéristiquequi rend l’individu sensible à la nouveauté. Il définit l’antécédent individuel de l’innovativitécomme étant la recherche de variété comme l’ont fait Hirschman (1980), Mac Allister etPessemier (1982) et Venkatesan (1973). Le principal apport de Roehrich réside dans la miseen évidence de la racine sociale de l’innovativité, dimension fondamentale du statut duconsommateur-innovateur, celle de la rareté et de l’unicité . Pendant la période de possessiondu produit nouveau, l’adopteur précoce fait partie des rares personnes ayant déjà acquisl’innovation. C’est justement le besoin d’unicité qui pousse l’individu à posséder des objetsrares, les produits nouveaux étant rares dans la courte période qui suit leur apparition (larareté ici fait allusion au faible nombre de personnes possédant le produit et non pas à la non-disponibilité du produit nouveau).

Selon les trois approches précédentes, l’innovativité peut être considéré comme suffisammentgénérique pour inclure plusieurs catégories de produits, voire tous les produits. Certainsauteurs considèrent toutefois que lorsque l’on s’intéresse à des produits de nature différente,le concept perd de sa pertinence. Tel est le cas de Goldsmith et Hofacker (1991) pour quil’innovativité est « la tendance à se renseigner sur les innovations et à les adopter à

l’intérieur d’un domaine spécifique d’intérêt ». Cette approche compare l’innovateur pour unecatégorie de produits aux autres membres du système social : il est en effet censé entreprendreune recherche d’information plus active et avoir un comportement d’adoption plus précoce.

 Les outils de mesure de l’innovativité Ces différentes approches de l’innovativité ont donné naissance à des instruments de mesurenombreux et variés. Les échelles de mesure de l’innovativité prétendent toutes mesurerl’attrait pour l’innovation et adhèrent donc plus au paradigme psychologique qu’au paradigmecomportemental (Touzani, 1999). Toutefois, certaines d’entre elles ont été testées et déclaréesvalides et fiables alors que d’autres n’ont pas donné de résultats satisfaisants.

 L’échelle de Manning et alii (1995)

Manning et alii (1995) définissent et conçoivent l’innovativité d’une façon aussi originalequ’intéressante : partis des travaux des pionniers Midgley et Dowling (1978) et Hirschman

(1980), ils déclarent que l’innovativité peut être un trait ayant deux aspects différents maissimultanés : l’un en accord avec l’approche de Midgley et Dowling, l’indépendance dans les

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 jugements et les décisions (en anglais Consumer Independent Judgement Making ou CIJM), ledeuxième proche de la conceptualisation de Hirschman selon qui l’antécédent del’innovativité du consommateur serait la recherche de nouveauté, c'est-à-dire la volonté et le

désir de s’informer sur les nouveaux produits (en anglais Consumer Novelty Seeking ouCNS). L’échelle de Manning, Bearden et Madden se compose donc de deux dimensions

(CIJM et CNS) mesurant chacune l’un des aspects décrits ci-dessus et constituant globalementl’innovativité du consommateur. La cohérence interne de cette échelle a été testée par lescréateurs de l’échelle: l’alpha de Cronbach et le rhô de Jöreskog sont respectivement de 0,87et 0,87 pour le CIJM et de 0,92 et 0,91 pour le CNS.

 L’échelle de Roehrich

Roehrich (1993) situe l’innovativité générale à l’égard des produits nouveaux à deuxniveaux : innovativité hédoniste et innovativité sociale. Afin de mesurer cette notion, unepremière liste d’items a été créée, les items étant tous issus de la littérature et correspondentsoit à une dimension hédoniste, soit à une dimension sociale. La contribution aux facteurs estplutôt satisfaisante pour la plupart des items dans les deux collectes effectuées par l’auteur.

Les indices de cohérence interne sont de bonne qualité : le rhô de Jöreskog est de 0,87 et 0,83pour la première collecte et 0,9 et 0,86 pour la deuxième (respectivement pour le premier et lesecond facteur). Les indices de validité de trait sont révélateurs des bonnes validitésconvergente et discriminante. La validité prédictive a été étudiée par la corrélation des scoressur l’échelle de Roehrich avec le nombre de produits nouveaux possédés. Les deuxdimensions de cette échelle ont été les seules à être significatives parmi huit traits(innovativité, rigidité, dogmatisme, estime de soi, confiance en soi, esprit d’aventure,perception du risque et leadership d'opinion). Toutefois, les valeurs de la validité prédictiveétaient moyennement élevées.

 Le DSI 

Goldsmith et Hofacker (1991) se distinguent par leur conception du construit del’innovativité. Ils déclarent que la tendance à innover des consommateurs concerne seulementune catégorie donnée de produits. L’idée de ces auteurs est de créer une échelle spécifique à lafois à une catégorie de produits. Cette proposition semble alléchante car elle permettrait deporter un jugement différent sur l’innovativité à l’égard de plusieurs produits. L’échelle demesure DSI (Domain Specific Innovativeness) de Goldsmith et Hofacker comporte six items,et a été testée pour quatre catégories de produits (albums de musique Rock, modevestimentaire, matériel hi-fi et vidéo) sur des échantillons d’étudiants et de non-étudiants. Sixétudes ont permis l’obtention de la version finale de DSI. L’échelle s’est révélée à chaque foisunidimensionnelle et très fiable. Goldsmith, D’Hauteville et Flynn (1998) ont évalué deux

versions supplémentaires de DSI dans deux pays différents : une version française et une autreallemande. Ils trouvent que les échelles française et allemande sont unidimensionnelles et secaractérisent par des indices de fiabilité et de consistance interne de bonne qualité.

Cependant, Nyeck et alii (1996) ont étudié la validité de DSI dans trois contextes culturelsdifférents pour le cinéma et trouvent que l’échelle n’est pas toujours unidimensionnelle ; dansdeux cas, l’échelle était bien unidimensionnnelle ; mais dans le troisième, deux facteurs ontété trouvés, le premier concerne l’innovativité sociale et le deuxième le besoin de recherche

d’informations en matière de cinéma. La dimensionnalité de DSI semble donc dépendre ducontexte culturel où la recherche est menée. Une étude récente effectuée en France aboutitégalement à une structure bidimensionnelle dans le contexte français (Roehrich et alii, 2002).

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METHODOLOGIE

L’objectif de cette recherche est de comparer trois échelles d’innovativité dans le contextetunisien. L’opérationnalisation des variables d’intérêt et des variables complémentairesretenues dans l’étude les catégories de produits sélectionnées, l’échantillon interrogé et la

procédure de validation utilisée sont présentés ci-après.

Opérationnalisation des instruments de mesure

Les instruments de mesure de l’innovativité retenus sont tous appréhendés par des échellesde Likert mais divergent au niveau du nombre de points retenus. Roehrich a conçu sonéchelle selon le format de Likert à six points, Manning et alii présentent un format à septpoints et Goldsmith et Hofacker mesurent l’innovativité spécifique par une échelle deLikert à cinq points. Dans le cadre de cette étude, il semble plus pertinent d’administrertoutes nos échelles avec le même nombre de points; le répondant est ainsi rapidementfamiliarisé avec le type de réponses et se concentre plus sur la lecture des items que sur lacompréhension de la manière de répondre. Par ailleurs, dans le contexte tunisien l’échelle

de Likert à cinq points allant de 1 = pas du tout d’accord à 5 = tout à fait d’accord semblela plus appropriée (Touzani, 1998).

Pour tester la validité nomologique et prédictive, certaines variables complémentaires ontété introduites. Le leadership d'opinion a été mesuré par l’échelle de Childers (1986). Lebesoin de stimulation a été appréhendé par le CSI de Steenkamp et Baumgartner (1992).Ces deux échelles ont également été accompagnées d’échelles de Likert à 5 points. Leurdimensionnalité et leur cohérence interne mesurée par l’alpha de Cronbach ont étévérifiées. Le comportement innovateur a été mesuré par la méthodetransversale (Summers, 1971; Baumgartner, 1975): elle nécessite en effet peu d’effort de

mémoire de la part du répondant et de ce fait fournit des informations précises.Sélection des catégories de produits pour l’étude

Dans cette recherche, deux catégories de produits ont été retenues : les équipementsinformatiques et les jus et boissons. Ces deux familles de produits sont respectivementconsidérées comme à forte et à faible implication. Ce critère de choix est loin d’êtrearbitraire dans la mesure où les différences de degré d’implication correspondent à desprocessus de prise décision différents (Ben Miled et Le Louarn, 1995). Notre choix estcohérent avec Migdley et Dowling (1978) qui avancent que l’étalement multi-catégoriesest le comportement innovateur le plus proche de l’innovativité. L’objectif étant de tester etde comparer des échelles de mesure d’innovativité, ces instruments seront mis à l’épreuve

pour prédire le comportement d’achat innovateur dans des catégories de produits nonsimilaires.

 Echantillon

La population retenue pour notre recherche est composée d’étudiants. Ce choix sembleadéquat pour plus d’une raison. Il s’agit d’abord d’une communauté composée depersonnes à traits psychologiques différents, dans notre cas incluant les individusinnovateurs comme les non-innovateurs. Une population composée d’étudiants en gestionest donc adaptée car ils ont l’habitude des enquêtes par sondage et se montrent coopératifset impliqués même pour répondre à des questionnaires longs. Les étudiants sont unsegment de consommateurs connaissant bien les nouveautés en matière d’informatique ou

de jus et boissons et étant au cœur de la cible visée par ces produits. De plus, il existe ungrand nombre de recherches traitant de sujets similaires qui ont utilisé un échantillon

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composé d’étudiants, ce qui renforce la comparabilité des résultats obtenus. Price etRidgway (1983), Goldsmith et Hofacker (1991), Le Louarn (1997) ont ainsi testé deséchelles de mesure de l’innovativité auprès de populations d’étudiants. S’ajoutent à euxplusieurs autres chercheurs qui ont recours à des étudiants pour étudier l’innovativité(Bearden et alii, 1986, Jacoby, 1972, Darden et Reynolds, 1974, Grewal et alii, 2000,

Nyeck et alii, 1996, Goldsmith, 2001, Goldsmith et alii, 1998, Anderson et Ortineau 1988).Nous ne cherchons pas, certes, à généraliser nos résultats sur l’ensemble de la populationtunisienne, mais nous nous rassurons du fait que les réponses fournies par un échantillond’étudiants ne sont pas forcément plus biaisées que celles provenant d’un échantillon denon-étudiants (Peterson, 2001). Ainsi, un échantillon initial de 350 étudiants a étéinterrogé ; 328 questionnaires valides ont été retenus pour l’analyse.

Procédure

Pour vérifier les qualités psychométriques de nos variables d’intérêt, la démarchesuivante a été adoptée:

• 

Etude de la structure factorielle, par analyse en composantes principales, et de lafiabilité de nos échelles d’innovativité

•  Analyse factorielle confirmatoire sur les structures obtenues, puis calcul de la fiabilitéde ces structures

•  Analyse de la validité de trait des échelles d’innovativité au sens de Fornell etLarcker (1981)

•  Etude de la validité nomologique de nos variables d’intérêt par formalisation d’unréseau théorique entre l’innovativité telle que mesurée par nos trois échelles et d’autresconstruits (qui sont représentés par nos variables complémentaires) 

•  Validité prédictive des échelles d’innovativité

Les ces cinq étapes suivantes seront respectées pour chacune des trois variables d’intérêtretenues. Les résultats seront présentés, et commentés par la suite.

RESULTATS

 Analyse exploratoire

Pour identifier la structure factorielle de chacune des échelles, des analyses encomposantes principales ont été effectuées. La procédure « pas à pas » a été retenue. Les

items dont les communalités sont inférieures à 0,4, ceux qui sont faiblement discriminantset ceux qui forment à eux seuls un facteur ont été supprimés. Les structures factoriellesobtenues sont résumées dans le tableau 1. Pour chaque facteur, les items retenus, lepourcentage de la variance expliquée et la cohérence interne mesurée par l’alpha deCronbach sont présentés.

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Tableau 1

Structure des échelles d’innovativité suite à l’analyse en composantes principales 

Echelle Facteurs Items retenus Varianceexpliquée

 Alpha deCronbach

Facteur 1 : innovativité hédoniste  9, 14 et 16 23,88 % 0,79

Facteur 2 : innovativité 

sociale 10, 12 et 15 21,19 % 0,72Roehrich

Facteur 3 : recherche de

nouvelles expériences 6, 7 et 8 20,06 % 0,61

Facteur 1 : CIJM  4, 5 et 6 20,36 % 0,74Manninget alii Facteur 2 : CNS 1, 2, 3, 4, 5, 6 et

8.40,40 % 0,87

DSIinformatique

Un seul facteur 1, 2, 3, 4, 5 et 6 44,50 % 0,74

Facteur 1 : innovativité 

spécifique 

1, 2 et 6 37,15 % 0,81DSI

boissonsFacteur 2 : non-

innovativité  3, 4 et 5 30,18 % 0,66

La structure obtenue à partir de l’échelle de Roehrich est différente de celle à deuxdimensions mise en valeur par l’auteur ; elle regroupe en effet trois dimensions.L’innovativité hédoniste et l’innovativité sociale sont toujours présentes ; cependant, il estpossible de constater l’émergence d’un troisième axe factoriel : ses items étaientinitialement attribués aux dimensions hédoniste et sociale ; on y retrouve la curiosité (item8), l’information précoce (item 7) et la créativité (item6). Ensemble, ces trois items

traduisent la satisfaction d’un besoin de recherche de nouvelles expériences. Nousattribuerons cette dénomination à ce troisième axe de l’échelle de Roehrich.

La fiabilité de cette structure a été étudiée pour chaque dimension (Nunally, 1978). Lesindices de cohérence interne relatifs aux axes 1 et 2 sont de bonne qualité puisquesupérieurs au seuil usuel de 0,7. L’alpha de Cronbach relatif au nouvel axe apparu dansnotre étude (axe 3) est moyennement satisfaisant, il est de l’ordre de 0,6.

Pour s’assurer de la contribution de tous les items au construit global de l’innovativitéselon Roehrich, et spécialement ceux de l’axe recherche de nouvelles expériences, il a étéobservé que les corrélations des items avec le score global de l’échelle de Roehrich sont

toutes supérieures à 0,4.

L’échelle de Manning et alii s’est avérée conforme à la structure initiale développée par lesauteurs : il est possible de retrouver un facteur indépendance dans les jugements et les

décisions et un facteur recherche de nouveauté .

Dans le domaine de l’informatique, le DSI s’avère être unidimensionnel, conformémentaux résultats de Goldsmith et Hofacker (1991). Pour ce qui est des boissons, le DSIapparaît comme étant bidimensionnel. Ces résultats sont conformes à ceux d’autres étudess’intéressant à cette échelle (Nyeck et alii ,1996 ; Roehrich et alii, 2002). Si l’on considèreles recherches où le DSI est utilisé, il est intéressant de constater que des divergences

existent au niveau de la dimensionnalité de cette échelle.

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 Analyse confirmatoire

L’analyse factorielle confirmatoire définit une structure a priori, à la différence del’analyse factorielle classique (ACP) qui définit une structure a posteriori (Roussel et alii,2002). L’analyse factorielle exploratoire permet la mise à jour de la structure factorielle del’échelle, tandis que l’analyse factorielle confirmatoire est employée à l’étape de validation

pour obtenir des facteurs purifiés, c’est-à-dire pour lesquels seuls les items concernés par lefacteur ont une corrélation non nulle avec lui. La conformité des structures des variableslatentes (en l’occurrence les trois échelles d’innovativité) avec les modèles théoriquesinitiaux est vérifiée. Pour ce faire, plusieurs indicateurs qui renseignent sur l’ajustement dumodèle global et sur l’ajustement du modèle de mesure sont calculés (Roussel et alii,2002). Vu le nombre élevé des indices d’ajustements, dans notre étude, il est fait recours àdeux indices de mesure absolus (GFI et RMSEA qui visent à évaluer dans quelle mesurele modèle théorique posé a priori reproduit correctement les données collectées), deuxindices de mesure incrémentaux (CFI et NNFI qui mesurent l’amélioration del’ajustement en comparant le modèle testé à un modèle plus restrictif), un indice demesure de parcimonie (le chi-deux qui renseignera si le modèle est « surestimé »), ainsi

qu’un indice de fiabilité (rhô de Jöreskog). Pour chaque échelle, le test t associé à chacunedes contributions factorielles, défini selon Roussel et alii (2002) comme le lien significatif entre une variable latente et un de ses indicateurs, est pris en considération. Il est faitrecours aux indices les plus fréquemment citées dans les recherches.

Tableau 2

indices retenus et valeurs clés

Indices absolus Valeurs clés 

GFI > 0,9RMSEA < 0,08 et si possible < 0,05Indices « incrémentaux » Valeurs clésCFI et NNFI > 0,9Indice de parcimonie Valeur cléχ² normé La plus faible entre 1 et 5Indice de fiabilité Valeur clé

 Rhô de Jörekog La plus proche de 1Test t > 1,96

Les résultats des analyses factorielles confirmatoires effectuées sur chacune des échellesd’innovativité sous LISREL 8.3 sont résumés dans le tableau 3.

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 Tableau 3

Structure confirmatoire des échelles d’innovativité 

Indices

absolus

Indices

incrémentaux

Indice de

parcimonie

Indice de

fiabilitéEchelle Facteur

GFI

 

RMSEA

 

NNFI CFI χ² (ddl, P) ρ de

Jöreskog

 Innovativité hédoniste 1 0 1 1 0 (0, 1) .826

 Innovativité sociale

(items 10, 12 et 15)1 0 1 1 0 (0, 1) .77

 Recherche de nouvelles

expériences (items 6,7 et 8)

1 0 1 1 0 (0, 1) .663   R  o  e   h  r   i  c   h

Modèle global .931 .104 .869 .913 109.6 (24, 0) .904

CIJM(items 4,5 et 6) 1 0 1 1 0 (0, 1) .8

CNS(items 2,4 et 5)

1 0 1 1 0 (0, 1) .85

   M  a  n  n   i  n  g

  e   t  a   l   i   i

Modèle global Le modèle n’a pas convergé après 45 itérations

   D   S   I Innovativité en matière

d’informatique (items 1,2 et 6) 1 0 1 1 0 (0, 1) .76

Innovativité en matière deboissons 1 0 1 1 0 (0, 1) .85

Non innovativité en matière de

boissons 1 0 1 1 0 (0, 1) .724   D

   S   I

Modèle global Le modèle n’a pas convergé après 15 itérations

Les indices obtenus au niveau de l’échelle de Roehrich sont très bons et reproduisent uneadéquation parfaite entre ce construit et le modèle théorique défini a priori. Lescontributions des items au facteur sont satisfaisantes puisque supérieures à 0,5 mais lespourcentages de variance expliquée (R²) le sont un peu moins, notamment pour les items 6et 7. La fiabilité est cependant de 0,663 ; cette valeur est acceptable et juge d’un minimumde cohérence interne au sein de la dimension. Cette structure, composée de trois facteurs etdifférente de celle de Roehrich, est donc correcte.

Le résultat de l’analyse factorielle confirmatoire (AFC) réalisée sur le CIJM est clair : lastructure reproduit bien le construit de l’innovativité indépendamment des autres membresdu système social. Tous les indicateurs le prouvent. La fiabilité de la dimension est debonne qualité malgré le faible nombre d’items qui la constituent. L’analyse exploratoiresur l’échelle de Manning et alii a révélé que le CNS se compose de sept items. Parprocessus itératif, la structure idéale est obtenue avec trois items seulement (qui sont lesitems 2, 4 et 5 de l’échelle initiale). Ces items évaluent une bonne variance expliquée etcontribuent bien au facteur qui les explique (les λι sont tous supérieurs à 0,76). L’indice defiabilité montre par ailleurs que la cohérence interne est respectée entre les trois items.

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Quant au modèle global de l’innovativité selon Manning et alii (constitué par les deuxdimensions CIJM et CNS) , il n’a pas convergé après 45 itérations. Ce résultat est en faitprévisible car l’innovativité ne peut pas être expliquée à la fois par la recherched’informations sur les nouveautés (qui suppose entre autres la consultation de membres dusystème social auprès desquels l’individu peut s’informer sur les nouveaux produits) et

l’indépendance d’autrui dans les décisions d’innovation. Les deux dimensions sontcontradictoires ; c’est le paradoxe de l’échelle de Manning et alii.

L’analyse exploratoire réalisée sur le DSI appliqué aux produits informatiques a confirmél’unidimensionnalité de l’échelle entière à 6 items. L’analyse factorielle confirmatoire,suite à un processus itératif, fournit une structure unidimensionnelle à trois items (items 1,2 et 6). La structure ainsi obtenue est statistiquement parfaite car tous les indices sont debonne qualité (notamment, le rhô de Jöreskög est de 0,76).

Pour le cas des jus et boissons, la structure de l’innovativité spécifique est similaire auxrésultats de l’ACP et de l’AFC appliquée à l’informatique. Les items restants sont les items

1, 2 et 6. Cette structure est également très satisfaisante, compte tenu des valeurs desindices d’ajustement et de la fiabilité du modèle. L’ACP a également montré que le DSIn’est pas forcément unidimensionnel : une dimension de non-innovativité a été trouvée. Lastructure testée sous LISREL aboutit à un excellent ajustement et une bonne fiabilité. LeDSI est un outil qui peut être bidimensionnel et peut distinguer deux catégoriesd’individus : les innovateurs en matière de boissons (par les items 1, 2 et 6) et lesretardataires (par les items 3, 4 et 5). L’AFC appliquée simultanément aux deuxdimensions du DSI pour les boissons n’a pas convergé après 15 itérations. Cet échec de lastructure globale est logique puisqu’un modèle ne peut être cohérent et regrouper deuxdimensions mesurant des concepts distincts et qui ne sont pas forcément liés.

Validité de trait 

La validité de trait a été étudiée en utilisant l’approche de Fornell et Larcker (1981), qui estune approche plus accessible que la matrice multitraits-multiméthodes (Campbell et Fiske,1959). Cette méthode s’intéresse au pourcentage de variance qu’une variable latentepartage, soit avec ses mesures, soit avec d’autres variables latentes. La validité convergente est vérifiée si la variable latente partage plus de 50% de sa variance avec ses mesures et lavalidité discriminante est établie si la variable latente partage plus de variance avec sesmesures qu’avec d’autres variables latentes. Le rhô de validité convergente ρvc a donc étécalculé ; cet indice est simple à calculer, il s’obtient par la somme des carrés descontributions factorielles standardisées, divisée par, cette même valeur additionnée dessommes des erreurs de mesure des indicateurs. Ces données sont directement disponiblesdans les matrices Lambda X et Theta Delta (Roussel et alii, 2002). La simple saisie desloadings standardisés et des erreurs de mesure sur un tableur et la programmation d’uneformule permettent le calcul des résultats de la validité convergente. Le coefficient devalidité discriminante, quant à lui, est plus simple à obtenir : il suffit d’élever au carré lescorrélations observées entre les variables latentes (Roehrich, 1994). Il s’agit alorsd’observer les valeurs de validité convergente et validité discriminante pour chaquedimension. Si l’indice de la validité convergente pour une échelle est supérieur à 0,5 et siaucune valeur qui témoigne de la relation de ce construit avec une autre variable n’estsupérieure à cet indice, alors dans ce cas, l’échelle ne cerne que le construit qu’elle est

censée mesurer (Tableau 3).

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Tableau 3

Validité convergente et Validité discriminante des échelles d’innovativité

Innovativitéhédoniste

Innovativitésociale

Recherchede nouvelles

expériences

DSIinformatique

DSIboissons

CIJM CNS

ρvc 0,62 0,53 0,4 0,51 0,66 0,56 0,65

Innovativité

hédoniste

1

Innovativitésociale

0,27 1

Recherche denouvelles

expériences

0,28 0,1 1

DSI

informatique

0,05 0,05 0,06 1

DSI boissons 0,15 0,1 0,04 0,03 1

CIJM N.S N.S N.S 0,02 N.S 1

CNS 0,24 0,2 0,13 0,08 0,12 N.S 1

CSI 0,12 0,1 0,2 0,05 0,06 N.S 0,15

Leadershipd'opinion

Informatique

N.S 0,02 0,06 0,4 N.S N.S 0,05

Leadership

d'opinionBoissons

0,07 0,08 0,03 N.S 0,32 N.S 0,1

La validité convergente de chaque variable latente est vérifiée par des coefficients allant de0,51à 0,66 selon les dimensions. Les valeurs de validité convergente des innovativitéshédoniste et sociale sont très proches de ceux trouvés par Roehrich (1994). La seulevariable qui n’a pas donné satisfaction à ce test est la dimension recherche de nouvelles

expériences obtenue pour l’échelle d’innovativité de Roehrich : elle possède un indice devalidité convergente de 0,4, ce qui est en dessous du seuil minimum de 0,5. Ce résultat estquelque part surprenant car la structure de cette variable issue de l’analyse factorielleconfirmatoire était idéale, et les items qui composent cette dimension sont pourtantsignificativement et positivement liés. Par ailleurs, toutes les autres échelles semblent

mesurer des dimensions qu’elles sont censées toucher.

De même, la validité discriminante de chaque variable est assurée, dans la mesure oùchacune d’entre elles partage plus de variance avec ses mesures qu’avec tout autreconstruit. La dimension CIJM de l’échelle d’innovativité de Manning et alii ne partagequasiment pas de variance avec aucun autre construit. Son lien avec les autres variablesn’est pas significatif. Ceci est sûrement dû à la conception de l’innovativité selon cettedimension, qui doit être radicalement différente des autres conceptualisations de ce trait. Ilest donc possible de conclure à une bonne validité de trait pour toutes les variables latentes,avec une réserve concernant la recherche de nouvelles expériences.

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Validité nomologique

La validité nomologique fait référence à la capacité d’une mesure de se comporter commele construit doit le faire en théorie (Roehrich, 1994). La validité nomologique des échellesétudiées est vérifiée grâce à un réseau théorique de relations formalisé entre innovativité etautres traits de personnalité, en l’occurrence le besoin de stimulation et le leadershipd'opinion.

Tableau 4

Validité nomologique des échelles d’innovativité Innovativité

hédonisteInnovativité

socialeRecherche

de nouvellesexpériences

DSIinformatique

DSIboissons

CIJM CNS

Innovativitéhédoniste

1

Innovativitésociale

0,521 1

Recherche de

nouvellesexpériences

0,533 0,322 1

DSI informatique 0,222 0,233 0,246 1

DSI boissons 0,387 0,315 0,202 0,184 1

CIJM N.S N.S N.S 0,149 N.S 1

CNS 0,491 0,451 0,369 0,285 0,351 N.S 1

CSI 0,354 0,323 0,450 0,235 0,246 N.S 0,392

Leadership

d'opinionInformatique

N.S 0,153 0,255 0,629 N.S N.S 0,227

Leadershipd'opinionBoissons

0,263 0,282 0,177 N.S 0,566 N.S 0,315

Les résultats que fait ressortir le tableau 4 sont très importants car ils permettent de tirerplusieurs conclusions.

•  Les corrélations entre les trois dimensions de l’échelle d’innovativité de Roehrichsont toutes significativement positives. De plus, ces trois types d’innovativité sontfortement liés à l’échelle de mesure du niveau de stimulation, à la dimension recherche

d’informations sur les nouveautés (CNS) de l’échelle de Manning et dans un moindredegré à l’innovativité spécifique aux boissons.

•  La dimension CNS représente l’innovativité d’après l’échelle de Manning et alii.En effet, la dimension CIJM qui renseigne sur l’indépendance dans les décisions

d’adopter les innovations se trouve complètement marginalisée, et sa relation n’estvalide avec aucun des construits mesurés ; le CNS est corrélé avec les trois dimensionsde l’échelle de Roehrich, avec le niveau de stimulation et avec l’innovativité spécifiqueet le leadership d'opinion en matière de boissons.

•  L’innovativité spécifique reste finalement dépendante des catégories de produits

pour lesquelles elle est appliquée : aussi bien employé pour l’informatique que pour lesboissons, l’outil DSI présente des corrélations très élevées avec le leadership d'opiniondans le même domaine ; par ailleurs, l’innovativité spécifique aux boissons s’est avérée

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liée aux dimensions hédoniste et sociale de l’innovativité, à la dimension CNS et auniveau optimum de stimulation. L’échelle DSI montre alors que l’innovateur spécifiquese caractérise par des variables individuelles qui changent en fonction du produit.

Validité prédictive

Cette mesure représente la capacité d’un construit à prédire un comportement. La validitéprédictive «  fait référence à des relations fonctionnelles entre un instrument et des

évènements qui peuvent surgir avant, pendant ou après l’administration de l’instrument »

(Nunally, 1978). Il s’agit donc d’identifier un comportement d’adoption de nouveautés quia eu lieu avant l’administration des échelles, car la méthode la plus utilisée pour établir lavalidité prédictive d’une échelle psychométrique est de vérifier si elle est liée à un critèrecomportemental préétabli précédemment (Evrard et alii, 2000). Le critère retenu était doncle nombre de produits nouveaux que les répondants déclarent avoir acheté ou utilisé aumoins une fois. Pour la collecte de données, ces produits appartiennent à deux catégoriesdifférentes. Ce choix est cohérent avec Migdley et Dowling (1978), qui avancent que

l’étalement multi-catégories est le comportement le plus innovateur le plus proche del’innovativité. Les scores de corrélation entre nos échelles d’innovativité et le nombre deproduits achetés pour les deux catégories sont donnés dans le tableau 5 :

Tableau 5

Validité prédictive des échelles d’innovativité 

Etalement

Informatique Boissons

Innovativité hédoniste N.S 0,198Innovativité sociale 0,183 0,245

Recherche de nouvelles expériences 0,183 0,148

Innovativité totale (3 dimensions) Roehrich 0,214 0,254

Indépendance dans les innovations (CIJM) N.S N.S

Recherche d’informations sur les nouveautés (CNS) 0,149 0,243

Innovativité spécifique (Informatique) 0,403 N.S

Innovativité spécifique (Boissons) N.S 0,456N.S : Non significatif 

Les résultats montrent que seulement quatre dimensions parmi six expliquent l’achat deproduits nouveaux. En effet, l’innovativité hédoniste de l’échelle de Roehrich s’estmontrée incapable de renseigner sur l’achat de nouveaux produits. L’échelle globale acependant un pouvoir prédictif significatif, mais avec de faibles scores, très proches deceux fournis par le créateur de l’échelle. Sans surprise aucune, la dimension CIJM n’a pasde pouvoir pour prédire un comportement innovateur, par contre, la dimension CNSprouve encore que c’est une dimension qui met en évidence l’innovativité à l’origine de

l’adoption d’innovations, même si ses scores sont timides pour les deux catégories deproduits. L’échelle à meilleure capacité prédictive sera incontestablement DSI. En effet,

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pour chacune des deux catégories de produits, DSI avait les scores de corrélation les plusélevés (plus de 0,4 pour l’informatique et les boissons). Cette capacité a souvent étéreconnue à DSI dans la littérature. Ces résultats sont confirmés ici.

DISCUSSION

Lors de la présente recherche, la validité de trois échelles de mesure de l’innovativité a étéanalysée, en observant de près leur structure factorielle relative, leur pouvoir à cerner leconstruit qu’elles sont censées mesurer, leurs relations avec d’autres variables proches etleur capacité à prédire un comportement innovateur.

En ce qui concerne la structure des échelles, elles se sont parfois avérées différentes desstructures initiales. L’échelle d’innovativité de Roehrich est à la base bidimensionnelle etattribue l’innovativité à des origines hédoniste et sociale. Dans le contexte de cetterecherche, cette échelle comporte trois dimensions explicatives de l’innovativité : mis àpart les deux dimensions hédoniste et sociale, un troisième facteur est apparu et traduit la

recherche de nouvelles expériences. En innovant, l’individu cherche à satisfaire un besoinde curiosité et de découverte. Les qualités psychométriques de cette dimension sont plutôtsatisfaisantes, sauf au niveau de la validité convergente. Les trois axes constituant l’échellede Roehrich sont fortement corrélés entre eux. Cela traduit qu’innovativités hédoniste etsociale, ainsi que recherche d’expériences nouvelles ont un antécédent commun qui seraitautre que le besoin de stimulation ou d’unicité communiqués par le créateur de l’échelle.L’échelle d’innovativité de Manning, Bearden et Madden s’est avérée bidimensionnelleconformément à la structure initiale, mais avec moins d’items pour les deux dimensions.Toutefois, cet outil comporte deux facteurs mesurant l’innovation indépendamment de

l’influence d’autrui et la recherche d'informations sur les produits nouveaux. L’échelled’innovativité spécifique de Goldsmith et Hofacker (DSI) est généralementunidimensionnelle et se compose de six items. Toutefois, la littérature a accordé un doute àcette unidimensionnalité qui se trouverait menacée avec le changement du contexteculturel. Le DSI, appliqué à deux catégories différentes de produits, a généré une structurebidimensionnelle : l’innovativité spécifique et la non-innovativité.

Pour ce qui est de la relation entre les différentes variables de notre analyse, nous nousattendions que la dimension hédoniste s’associerait avec l’échelle de mesure du niveau destimulation, et que la dimension sociale se trouverait corrélée à l’échelle de leadershipd'opinion qui est une variable sociale par définition. Les résultats ont été autres : les troisdimensions sont fortement corrélées entre elles, et le plus étonnant est que ces trois

variables sont fortement et positivement liées au niveau de stimulation. La conceptionbidimensionnelle de l’échelle et son explication par un seul antécédent, qui est le besoin destimulation peut donc être remise en cause. D’ailleurs Roehrich (2002) lui-même reconnaîtcette défaillance puisqu’il a aussi abouti à ce résultat. Il propose comme explication que lebesoin d’unicité est lui-même lié au besoin de stimulation, ce qui reste à vérifier.

L’échelle d’innovativité de Manning et alii tient compte de deux conceptualisations del’innovativité : celle des pionniers Midgley et Dowling (dimension CIJM) et celle deHirschman (dimension CNS). Midgley et Dowling considèrent le besoin de stimulationcomme un antécédent à l’innovativité, et le leadership d'opinion comme une variableintégrée dans le modèle mais complètement indépendante de l’innovativité. Il est donc

possible d’en déduire l’existence d’une relation entre la dimension CIJM et le niveau destimulation et l’indépendance entre le CIJM et le leadership d'opinion. Or, les résultats de

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cette recherche ne montrent une corrélation ni avec le niveau de stimulation, ni avec leleadership d'opinion. Par ailleurs, dans le modèle de Hirschman, la recherche de variétéreprésente une origine de l’innovativité. La relation entre la dimension CNS et le niveau destimulation représenté par l’échelle CSI qui traduit la recherche de variété est iciconfirmée.

L’innovativité spécifique, telle que mesurée par DSI est indépendante de l’innovativité,trait global chez l’individu (Goldsmith et alii, 1995). Or, les résultats prouvent que larelation qui unit innovativité spécifique et innovativité globale (les trois dimensions deRoehrich et la dimension CNS de Manning) est positive et non nulle. Ceci dit, lescorrélations pour DSI appliqué aux boissons sont plus importantes que celles pour DSIappliqué aux produits informatiques. Par ailleurs, innovativité spécifique et leadershipd'opinion sont deux notions inséparables dans la littérature (Ben Miled et Le Louarn,1995). L’hypothèse selon laquelle les échelles d’innovativité spécifique et de leadershipd'opinion s’associent fortement  est clairement vérifiée ; les corrélations entre les deuxconstruits sont telles qu’il faut se demander si le DSI ne mesure pas à tort le leadership

d'opinion. La matrice de corrélation entre les items respectifs du DSI et de l’échelleChilders de leadership d'opinion montre une forte corrélation entre tous les items des deuxéchelles, mais aucune corrélation de valeur plus grande entre deux items d’échellesdifférentes qu’une corrélation entre items appartenant à une même échelle n’a été relevée.

En ce qui concerne la validité prédictive des échelles d’innovativité, initialement, ceséchelles ont toutes été créées pour cerner la tendance à acheter les nouveaux produits, c'est-à-dire pour prédire un comportement de consommation qu’est le comportement innovateur.L’enjeu était alors de savoir si ces échelles sont dotées de ce pouvoir explicatif (achat denouveaux équipements informatiques et de nouvelles boissons). La corrélation entre lescore global sur l’échelle de Roehrich et le nombre de produits nouveaux adoptés, pour lesdeux catégories de produits est significativement positive. Toutefois, les corrélations nesont pas très élevées et une réserve peut être émise concernant la dimension hédoniste quine se trouve apparemment pas à l’origine de l’achat de matériel et équipementsinformatiques.

La dimension CIJM n’est pas explicative de l’achat de nouveautés, vu qu’elle omet delarges facettes du comportement innovateur, comme la communication et l’influenceinterpersonnelle ; par contre, la dimension CNS aurait un pouvoir prédictif de l’adoptiond’innovations, puisque cette dimension se caractérise par la recherche d’informations sur 

les nouveautés. Les corrélations observées entre le nombre de produits nouveaux adoptés

et CIJM sont insignifiantes, par contre la possession de produits nouveaux et les scores surCNS sont significatifs et positivement liés (avec un coefficient plus élevé pour lesboissons).

La polémique soulevée dans la littérature à propos de l’excellente validité prédictive deDSI laisse à penser que cet outil de mesure de l’innovativité spécifique serait le meilleurindicateur pour prédire le comportement innovateur par rapport aux deux autres échellesd’innovativité. Les résultats confirment ces faits puisque le DSI se caractérise par lescorrélations observées les plus élevées avec la possession de nouveaux produits, et ce, pourles deux catégories (produits informatiques et boissons).

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CONCLUSION

Cette recherche a permis d’apporter une réflexion sur les changements qui ont affecté lastructure des échelles d’innovativité étudiées et de révéler certaines confusions au niveaudes théories sous-jacentes à ces instruments de mesure. L’analyse effectuée sur l’échelle de

Roehrich a abouti à des résultats quelque peu différents de la conceptualisation initiale del’auteur. Les deux besoins hédoniste et social, définis par l’auteur comme causes ducomportement innovateur, seraient en effet une expression d’un même besoin qui est celuide la stimulation, et qui incite à l’achat des produits nouveaux. L’innovationindépendamment de l’influence d’autrui de Midgley et Dowling, s’est avérée marginale carnon prédictive du comportement innovateur et complètement indépendante del’innovativité de Roehrich ; or, ces deux conceptualisations devraient théoriquement êtretrès proches car elles s’intéressent toutes deux au trait global inné de la tendance à innover(Roehrich et alii, 2002). Cette défaillance est probablement due à la restriction soulevéepar Manning et alii qui limitent la vision de Midgley et Dowling à l’innovativité 

indépendante de l’influence des membres du système social. Cet élément fait partie, certes,

du modèle de Midgley et Dowling, mais il existe également d’autres variables non prisesen compte par Manning et alii, qui interviennent et qui conditionnent le rôle joué parl’innovativité dans l’achat de nouveaux produits, comme par exemple l’intérêt pour lacatégorie de produits. Par contre, la vision de Hirschman appréhendée dans notre cas par larecherche d’information sur les innovations (Manning et alii, 1995) s’est avérée trèsintéressante. La recherche de variété  et la recherche d’informations sur les nouveaux

 produits sont en effet des éléments qui caractérisent l’innovateur. En ce qui concernel’innovativité spécifique au domaine, il s’agit d’un concept clairement distinct del’innovativité généralisée telle que définie dans les deux conceptualisations précédentes.Ce concept se situe dans une phase intermédiaire entre l’innovativité de trait et lecomportement innovateur : il n’est donc pas étonnant d’observer le plus fort pouvoirprédictif du comportement innovateur à ce niveau.

Cette étude présente deux principales limites. Des possibilités d’erreurs seraient dues à latraduction d’échelles initialement disponibles en anglais, l’erreur proviendrait non pasd’une traduction non-appropriée des vocables, mais plutôt du sens général d’items qui peutne pas être interprété de la même façon chez des individus culturellement différents (non-équivalence des concepts). Une deuxième limite se rapporte à la nature de notreéchantillon, les étudiants seraient un segment homogène d’individus, caractérisés par desidées et des normes qui feront que le profil de l’innovateur sera différent de celui d’unconsommateur ayant un profil socio-démographique différent. Un produit nouveau diffusé

dans une population d’étudiants réussira ou échouera différemment que s’il était introduitdans une population de non-étudiants.

Les voies futures de recherche sont de type descriptif et exploratoire. Il serait intéressant dechercher à comprendre pourquoi l’innovativité n’aboutit pas toujours à un comportementinnovateur. Grâce à une approche qualitative, il est possible d’apporter quelques élémentsde réponse à ce sujet. Des variables peuvent être identifiées comme ayant un rôlemodérateur de l’acte d’achat innovateur, telles que les variables perceptuelles etsituationnelles.

Il serait intéressant de considérer le modèle de Midgley et Dowling de façon plus

approfondie en effectuant une analyse qui intègrerait plus de variables pour juger de lafaible valeur de la validité prédictive de l’échelle associée à ce modèle. Par ailleurs, le

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regroupement presque systématique des items allant dans le même sens dans un mêmefacteur pose la question de l’intérêt de l’introduction d’items négatifs dans les échellespsychométriques. Enfin, les résultats contradictoires liés aux propriétés psychométriquesde DSI doivent faire l’objet de nouvelles recherches, notamment pour comprendre lesraisons pour lesquelles cette échelle est tantôt unidimensionnelle, tantôt bidimensionnelle

et pour mettre en valeur l’éventuelle intervention de variables médiatrices telles quel’implication ou l’intérêt pour la catégorie de produits.

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 ANNEXE 1 : Echelles utilisées

Echelle d’innovativité de ROEHRICH (1994) :

  Je suis habituellement parmi les premiers à essayer les nouveaux produits  Quand un nouveau magasin ouvre ses portes, j’y vais dès que je peux  Acheter des produits nouveaux m’intéresse plus qu’acheter des produits connus  J’essaye les produits nouveaux avant mes amis et mes voisins  Il m’arrive souvent quand je vois un produit nouveau sur un présentoir de

l’acheter juste pour voir ce qu’il vaut  Je suis toujours en train d’inventer de nouvelles façons de faire les choses  J’entends parler des nouveautés plus rapidement que la plupart des gens que je

connais  Je suis très curieux(se)  J’aime acheter des produits nouveaux et différents  La plupart du temps je suis habillé(e) à la mode  J’aime me renseigner sur les changements que le progrès technologique va

apporter à notre vie de tous les jours  J’ai toujours été le(a) premier(e) sur les choses nouvelles  Je pense qu’il faut acheter les produits nouveaux qui viennent de sortir  J’aime tester et essayer les dernières nouveautés  J’ai plus d’habits à la mode que la plupart de mes amis  J’aime acheter des choses nouvelles et différentes

Echelle de BEARDEN, Manning et Madden (1995) :

CIJM :  Avant d’acheter une nouvelle marque, je préfère consulter un ami qui a déjà

l’expérience avec cette nouvelle marque  Quand il s’agit de décider d’obtenir un nouveau service, je ne me fie pas aux

conseils d’amis ou de membres de famille expérimentés dans le domaine  Je demande rarement à un ami de me faire part de son expérience vis-à-vis d’un

produit nouveau avant que je ne l’achète  Je décide d’acheter de nouveaux produits et services indépendamment desopinions d’amis qui les ont déjà essayés  Quand je m’intéresse à obtenir un nouveau service, je ne compte pas sur mes

amis ou mes proches connaissances qui l’ont déjà adopté pour qu’ilsm’informent si je dois l’essayer

  Je ne me réfère pas à des amis expérimentés pour m’informer sur des produitsnouveaux avant de me décider si je vais les acheter ou pas

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CNS :

  Je cherche souvent des informations sur de nouveaux produits et de nouvellesmarques

  Je suis fréquemment en quête de nouveaux produits et services  Je cherche les situations où je serai exposé à de nouvelles et différentes sources

d’informations sur des produits  Je suis continuellement à la recherche de nouvelles expériences avec des produits  Quand je vais faire du shopping, je me retrouve passer peu de temps à tester de

nouveaux produits et de nouvelles marques  Je profite de la première occasion pour m’informer sur les différents nouveaux

produits

Echelle DSI de Goldsmith et Hofacker (1991) :

  En général, dans mon groupe d’amis, je suis le premier à acheter _______ lorsque

ça apparaît  Si j’apprends que de nouveaux _______ sont disponibles sur le marché, je serai

assez intéressé(e) d’aller les acheter  Par rapport à mes amis, je possède moins de _______  En général, je suis le dernier dans mon entourage à connaître les marques des

nouveautés en matière de _______  Je n’achèterais pas de nouveaux _______ si je n’en avais pas encore entendu

parler  J’aime acheter _______ avant les autres

ANNEXE 2 : liste des produits utilisés pour la méthode transversale

Informatique

•  Ordinateurs à processeurs à 2 Ghz•  Ecrans plats•  Modems sans fil•  Windows XP•  Internet Explorer 6.0•  Norton Antivirus 2002•  ICQ 2002 a•  Graveurs DVD

Jus et boissons

•  HAWAÏ•  HI-C•  OH•  Les NECTARS de Délice•  NOVITA de Mamie-Nova

•  Les jus SAFARI

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