5
CHAPITRE IX LA GRECE ANTIQUE I QUEST-CE QUUNE CITE GRECQUE ? Cartes au mur, photo page 69, document 1 page 72. La Grèce est située au sud-est de l'Europe, sur la rive Nord de la mer Méditerranée. Son relief est montagneux, avec quelques plaines près des côtes (mer Égée, mer Ionienne). Son climat est assez doux de l'automne au printemps, chaud et sec pendant l'été. Le milieu naturel est donc favorable à une végétation spécifique : pin, vigne, olivier, arbres fruitiers. Enfin, les Grecs sont un mélange de peuples (Doriens, Ioniens, Achéens, …) installés autour de la mer Égée vers 1200 avant J.-C., et qui ont fondé des cités indépendantes, semblables à celle de Mésopotamie. Une cité grecque (polis) : est un territoire composé d’une ville (astu) et de la campagne alentour (chorâ), situé près de la mer (thalassa) et dont les habitants parlent grec. Les principales cités sont Thèbes (en Béotie), Athènes (en Attique), Sparte et Corinthe (dans le Péloponnèse), Éphèse et Phocée (en Asie Mineure ou Ionie). Les barbares (barbaros) : sont ceux qui ne parlent pas grec. Les confins (eschatia) : les limites imprécises de la chorâ, dans les forêts et les montagnes. Dans la chorâ, les Grecs pratiquent l'agriculture (vigne et oliviers principalement, quelques céréales). Dans l’astu, les artisans fabriquent des armes et des poteries de toutes tailles (amphores, …) et les commerçants sont nombreux. Les Grecs sont de bons marins : ils développent le commerce maritime dans la Méditerranée, notamment en allant vendre leur marchandises en Égypte, en échange du blé. Document 2 page 72 – Dans une cité, l'autorité (archos) et le pouvoir (kratos) appartiennent : soit à un seul homme : monarchie ou tyrannie ; soit à un petit groupe de personnes : oligarchie ; soit à tous les hommes (= citoyens) : démocratie. Activité pages 70-71 sur les Grecs en Méditerranée Distribution de la carte et de la correction Une colonie : est une cité fondée par des Grecs, partis d'une autre cité qu'on appelle

U EST CE QU UNE CITE GRECQUE€¦ · La Grèce est située au sud-est de l'Europe, ... C'est pourquoi on parle de la mythologie gréco-romaine. ... Écho et Narcisse ; Perséphone

Embed Size (px)

Citation preview

CHAPITRE IX LA GRECE ANTIQUE

I – QU’EST-CE QU’UNE CITE GRECQUE ? Cartes au mur, photo page 69, document 1 page 72. La Grèce est située au sud-est de l'Europe, sur la rive Nord de la mer Méditerranée. Son

relief est montagneux, avec quelques plaines près des côtes (mer Égée, mer Ionienne). Son climat est assez doux de l'automne au printemps, chaud et sec pendant l'été. Le milieu naturel est donc favorable à une végétation spécifique : pin, vigne, olivier, arbres fruitiers. Enfin, les Grecs sont un mélange de peuples (Doriens, Ioniens, Achéens, …) installés autour de la mer Égée vers 1200 avant J.-C., et qui ont fondé des cités indépendantes, semblables à celle de Mésopotamie.

Une cité grecque (polis) : est un territoire composé d’une ville (astu) et de la campagne alentour (chorâ), situé près de la mer (thalassa) et dont les habitants parlent grec. Les principales cités sont Thèbes (en Béotie), Athènes (en Attique), Sparte et Corinthe (dans le Péloponnèse), Éphèse et Phocée (en Asie Mineure ou Ionie).

Les barbares (barbaros) : sont ceux qui ne parlent pas grec. Les confins (eschatia) : les limites imprécises de la chorâ, dans les forêts et les montagnes. Dans la chorâ, les Grecs pratiquent l'agriculture (vigne et oliviers principalement, quelques

céréales). Dans l’astu, les artisans fabriquent des armes et des poteries de toutes tailles (amphores, …) et les commerçants sont nombreux. Les Grecs sont de bons marins : ils développent le commerce maritime dans la Méditerranée, notamment en allant vendre leur marchandises en Égypte, en échange du blé.

Document 2 page 72 – Dans une cité, l'autorité (archos) et le pouvoir (kratos) appartiennent :

• soit à un seul homme : monarchie ou tyrannie ; • soit à un petit groupe de personnes : oligarchie ; • soit à tous les hommes (= citoyens) : démocratie.

Activité pages 70-71 sur les Grecs en Méditerranée Distribution de la carte et de la correction Une colonie : est une cité fondée par des Grecs, partis d'une autre cité qu'on appelle

métropole. Les Grecs ont colonisé une grande partie du littoral de la Méditerranée. Le littoral de l’Afrique du Nord a été plutôt colonisé par les Phéniciens.

Lire le livre pages 72-73 II – L’UNITE DU MONDE GREC : MYTHOLOGIE ET SANCTUAIRES Les Grecs sont polythéistes : ils croient en l’existence de plusieurs dieux (Zeus, Athéna,

Poséidon, Atlas, Apollon, …). Ils croient aussi en l’existence de héros (Achille, Hercule, …). Les mythes grecs racontent les aventures des dieux et répondent aux questions que les Grecs se posent sur le monde, la nature et la culture. Les hommes qui connaissent les mythes sont les aèdes : ils racontent en jouant du cithare et sont à la fois poètes, chanteurs et musiciens. Longtemps, la transmission des mythes est uniquement orale.

A partir du IXème siècle avant J.-C., quelques aèdes choisissent d’écrire les mythes qu'ils connaissent : Hésiode a écrit La Théogonie, et Les travaux et les jours, puis Homère a écrit l’Iliade, et l’Odyssée. Plus tard, les Romains ont repris la plupart des mythes grecs, en attribuant aux dieux et aux héros des noms différents : c'est grâce aux poètes romains comme Virgile (l’Énéide) et surtout Ovide (Les Métamorphoses), que l'on connaît aujourd'hui certains mythes que les Grecs n'avaient pas conservé par écrit. C'est pourquoi on parle de la mythologie gréco-romaine.

Parmi les innombrables mythes grecs, on peut citer : Cronos et Zeus ; Prométhée et Pandore ; la guerre de Troie ; les 12 travaux d'Hercule ; le mythe d'Orphée ; le voyage d’Ulysse ; Écho et Narcisse ; Perséphone et Déméter … Les Grecs croient que les dieux interviennent souvent dans la vie des hommes. C’est pourquoi ils cherchent à obtenir leur protection : ils organisent des prières, des cérémonies, des sacrifices, des concours et construisent des temples : c’est le culte des dieux.

Activités pages 74-75 sur l’Iliade et l'Odyssée, et pages 76-77 sur quelques héros grecs. Activité pages 80-81 sur les jeux olympiques et lire les pages sur Delphes pages 82-83 Les Grecs de l'Antiquité vivaient dans des cités rivales, qui se faisaient souvent la guerre,

ou bien qui se connaissaient à peine (car très éloignées les unes des autres). Mais ils avaient tous le sentiment et la fierté d’une culture commune, bien différente de celle des étrangers, les barbares. Ce sentiment se fondait sur un mélange de croyances, de réalités et de coutumes :

• la langue et l'écriture (alphabet grec) pour se comprendre d'un bout à l'autre de la Méditerranée ;

• l’importance de la mer, du commerce, de l’artisanat (céramique), de la vigne et de l’olivier ;

• les pratiques religieuses et les mythes : l'Odyssée, les temples ; • les sanctuaires et les jeux panhelléniques : Olympie, Delphes, Corinthe ; Un sanctuaire panhellénique : c’est un sanctuaire (temple + théâtre + stade) où tous les

Grecs peuvent aller rendre un culte. Le sanctuaire de Delphes, dédié à Apollon est le plus important de toute la Grèce.

Un oracle : c’est une parole d’un dieu qui annonce l’avenir. A Delphes, la Pythie prononce les oracles inspirés par Apollon.

Une épiphanie : c'est l'apparition d'un dieu, en un lieu et à un moment précis. Lire le livre pages 84-85 III – ATHENES, UNE CITE EXEMPLAIRE

L'Attique : est une péninsule de l'Est de la Grèce, bordée par la mer Égée, qui forme le

territoire de la cité d'Athènes. Les principales cités proches de l'Attique sont Thèbes, Corinthe, Chalcis (île d'Eubée) et Égine. Le Pirée est le port d'Athènes, à 5 km de la ville.

La cité d'Athènes est une des cités principales de la Grèce antique. Son prestige vient à la fois de ses victoires militaires, de son système politique et de sa richesse économique.

Fiches de travail sur les guerres médiques et la ligue de Délos. Le prestige d'Athènes découle du rôle décisif des citoyens athéniens dans les guerres

médiques, entre 490 et 478 avant J.-C. On connaît l'histoire de ces guerres entre les Perses et les Grecs grâce à « l'Enquête », écrite par Hérodote d'Halicarnasse, que l'on considère comme le premier véritable historien. Les deux grandes batailles des guerres médiques sont Marathon (terrestre, 490 av. J.-C.) et Salamine (navale, 480 av. J.-C.).

Un hoplite : combattant athénien, équipé d’un hoplon (bouclier), d’un casque et d’une épée. Les hoplites combattent à pied, en rangs serrés, et forment ainsi une phalange.

Une trière : c'est un bateau grec, mis en mouvement par des rameurs, disposés sur 3 rangées superposées.

Après les guerres médiques, beaucoup de cités demandent la protection d’Athènes : ceux-ci acceptent, à condition que les cités donnent chaque année un tribut c’est-à-dire une somme d’argent ou quelques bateaux. Cette alliance est appelée la ligue de Délos. Athènes devient une cité riche : les Athéniens décident alors la construction du Parthénon.

Activité pages 78-79 sur le Parthénon Activité pages 86-87 sur citoyens et non-citoyens à Athènes Lecture du livre page 88-89, et étude des documents Les habitants de la cité d'Athènes dans l'Antiquité n'ont pas tous les mêmes droits, devoirs

ou privilèges : selon leur naissance, ils sont citoyens, métèques ou esclaves. Les citoyens : ils doivent être fils de parents athéniens et avoir accompli l'éphébie. Ils

peuvent participer à la vie politique de la cité, mais doivent la défendre en cas de guerre et participer aux fêtes religieuses. On distingue 4 classes de citoyens, selon les revenus : thètes, zeugites, hippéis, pentacosiomédimnes.

Les métèques : ils sont libres mais ne sont pas Athéniens. Ils ne peuvent pas participer à la vie politique et militaire ; en revanche, ils peuvent pratiquer le commerce et paient des impôts.

Les esclaves : ils sont considérés comme une marchandise, que l'on peut acheter ou vendre, et dépendent entièrement de leur maître. Ils ont été réduits en esclavage à la suite d'une guerre ; parfois, ils sont enfants d'esclaves. Cependant, ils peuvent être affranchis par

leur maître, à condition de payer leur « rachat ». Les femmes : elles ont plus ou moins de dignité selon le statut social de leur « maison »

(oikos) mais n'ont aucun droit, quelle que soit la condition de leur père ou de leur mari. Elles doivent généralement rester à la maison pour s'occuper des travaux domestiques.

Malgré ces différences juridiques et sociales, les habitants d'Athènes veulent maintenir l'unité de la cite. Les occasions de fortifier ou d'exalter cette unité sont les guerres, la vie politique, mais aussi les fêtes religieuses, comme la fête annuelle des Panathénées.

Démocratie : c'est un système politique par lequel le pouvoir politique appartient au peuple, comme le suggère l'étymologie, démos = le peuple, kratos = l'autorité.

Les Athéniens ont inventé la démocratie. Ils ont créé des institutions nouvelles pour faire fonctionner un système démocratique à partir du Vème siècle avant J.-C. Les deux principes essentiels de la démocratie athénienne sont le débat (liberté dans l'usage de la parole, règlement des conflits par la parole plutôt que par la violence) et le choix régulier des « magistrats » (personnes chargées de faire fonctionner les institutions, choisies par tirage au sort ou par vote).

Les principales institutions de la démocratie athénienne sont : l'ecclesia : l'assemblée de tous les citoyens, une réunion par semaine sur la colline de la Pnyx ; la Boulé : sorte de parlement composé de 500 citoyens tirés au sort pour un an ; l'Héliée : tribunal composé de 6000 citoyens tirés au sort ; les stratèges : 10 personnages élus pour un an selon leurs compétences, dirigent la phalange des hoplites pour les batailles terrestres, ou la flotte des trières pour les batailles navales.

Fiches de travail sur les citoyens et la démocratie à Athènes. CONCLUSION : LES CONQUETES D'ALEXANDRE LE GRAND ET L’HERITAGE DES GRECS Entre 360 et 338 avant J.-C., le roi Philippe de Macédoine fait la conquête des cités de

Grèce continentale (sauf Sparte), malgré l'opposition farouche des Athéniens (Philippiques de Démosthène). Lorsque Philippe meurt en 336, son fils Alexandre, éduqué par l’athénien Aristote, a 20 ans. Il se compare aux personnages d'Homère et rêve de conquêtes.

En 10 ans, accompagné par des soldats macédoniens et grecs, Alexandre fait la conquête d'un immense empire : il fonde partout des villes (qu'il nomme Alexandrie), impose la langue et la religion des Grecs, et adopte aussi quelques coutumes. A sa mort en 323 avant J.-C. à l'âge de 33 ans, les principaux chefs de l'armée se partagent l'empire mais poursuivent la politique d'Alexandre le Grand, pour le partage des influences culturelles.

La culture grecque s’enrichit et se diffuse partout autour de la mer Méditerranée. La bibliothèque d’Alexandrie, en Egypte, devient le symbole du prestige de cette culture. L’un de ses premiers directeurs, Eratosthène, attire les savants de tous les domaines, rassemble les grandes œuvres des précurseurs et trace la première carte du monde. On dit qu’il se laissa mourir de faim parce que, devenu aveugle, il ne pouvait plus admirer les étoiles …

Parmi les savants les plus célèbres de cette période « héllénistique », on peut retenir : – en médecine, Hippocrate (serment d'Hippocrate) ; – en géométrie, Thalès, Pythagore et Euclide (théorèmes) ; – en géographie, mécanique, astronomie, Eratosthène et Archimède de Syracuse ;

– en philosophie, Socrate, Platon, Aristote, Diogène et Epicure ; – en histoire, Hérodote et Thucydide ;

Leurs œuvres nous sont parvenus, entières ou par fragments, grâce aux copies faites en grec puis aux traductions en latin, faites par les Romains. Ils ont cherché à comprendre et expliquer les phénomènes physiques par des causes logiques et naturelles, et non par les interventions des dieux. La plupart des savants étaient curieux à la fois dans « les sciences » (raisonnement, logique, observation de la nature et des phénomènes physiques) et dans « les lettres » (la parole, les discours, les idées « méta-physiques »).

Quelles sont les autres traces ou vestiges de la Grèce antique ?

• Des lieux, monuments et œuvres d’art : sanctuaire de Delphes, Acropole d'Athènes, temples en Sicile (Agrigente); statues (victoire de Samothrace), amphores décorées, … • des récits et textes : l'Odyssée, les aventures des dieux (Ovide), les guerres d'Athènes

(Hérodote, Thucydide) puis d'Alexandre ; le théâtre de Sophocle ou Aristophane … • des personnages exemplaires : Ulysse, Thésée, Démosthène, Aristote, Eratosthène, …