Douleurs Évaluation - Diagnostic - Traitement (2010) 11, 153—157

ÉDITORIAL

Un outil d’EPP clé en main pour les structuresdouleur. . .

Professional practice assessment: A turnkey tool for pain management units. . .

La prise en charge du patient qui présente un syndrome douloureux chronique estcomplexe. Elle fait intervenir de nombreux professionnels de santé et peut être vécuecomme un véritable parcours du combattant. C’est la raison pour laquelle la Haute Auto-

rité de santé (HAS) a publié des recommandations professionnelles en décembre 2008,avec un triple objectif [1] :• identifier les patients exprimant une douleur chronique ;• définir le contenu de l’évaluation clinique (initiale et en structure d’évaluation et de

traitement de la douleur chronique) ;• définir le parcours du patient.

Ces recommandations précisent que « la douleur chronique ou syndrome douloureuxchronique est un syndrome multidimensionnel, lorsque la douleur exprimée, quelles quesoient sa topographie et son intensité, persiste ou est récurrente au-delà de ce qui esthabituel pour la cause initiale présumée, répond insuffisamment au traitement ou entraîneune détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relationnellesdu patient ». Le parcours du patient qui présente un tel syndrome peut être marqué parplusieurs étapes, parmi lesquelles une évaluation en structure d’évaluation et de traite-ment de la douleur (Fig. 1). Cette évaluation revêt une importance capitale puisqu’elledoit permettre de proposer un projet thérapeutique complet, personnalisé, prenant encompte l’ensemble des composantes de la douleur. Grâce aux recommandations de laHAS, cette évaluation est maintenant balisée sur le plan organisationnel : les structuresdouleur disposent d’un référentiel de bonne pratique.

Mais, l’histoire ne s’arrête pas là : l’existence de recommandations professionnellesn’est qu’une première étape en termes d’amélioration des pratiques. Pour que le patientpuisse en bénéficier directement, encore faut-il les faire vivre, c’est-à-dire les mettreen pratique. Pour cela, le développement de l’évaluation des pratiques professionnelles(EPP) est une opportunité sur laquelle la SFETD a choisi de miser en s’engageant dans un

partenariat avec la HAS. Le but de ce partenariat ? Développer un outil clé en main d’EPPpour les structures francaises d’évaluation et de traitement de la douleur, sous la formed’une série de critères de qualité [2]. Un groupe de travail pluridisciplinaire (Fig. 2) a ainsipu s’appuyer sur 15 professionnels exercant en structure pour élaborer, tester puis validerune liste de neuf critères, répondant à quatre objectifs :

1624-5687/$ — see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.douler.2010.03.003

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F x chronique [1].

•

••

•

m2Ilc(

Flt

igure 1. Parcours du patient présentant un syndrome douloureu

préparer l’évaluation du patient présentant un syndromedouloureux chronique ;mettre en œuvre une évaluation globale et structurée ;proposer un projet thérapeutique à l’issue del’évaluation ;transmettre les conclusions de l’évaluation.

Un guide d’utilisation a ainsi pu être produit et êtreis en ligne sur le site internet de la HAS en novembre

009 (Fig. 3) [3]. Il est donc téléchargeable gratuitement.

l comporte non seulement la liste des critères de qua-ité définis, mais aussi une précision d’utilisation pourhaque critère et enfin, une grille de recueil de donnéesFig. 4—6). Ce document est un outil très concret qui

igure 2. Participants à l’élaboration des critères de qualité sure thème « évaluation du syndrome douloureux chronique en struc-ure spécialisée » [3]. Figure 3. Couverture du guide d’utilisation.

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Figure 4. Liste des critères de qualité.

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Figure 5. Précisions d’utilisation du critère 1.

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Figure 6. Grille de recueil de données pour cinq dossiers.

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ermet à toute structure d’évaluation et de traitement de laouleur d’évaluer ses pratiques. Il suffit pour cela de menern « audit clinique », en analysant, par exemple, le contenue 30 dossiers de patients ayant bénéficié d’une évaluationans la structure [4]. Cet audit est très simple à réaliserar les professionnels eux-mêmes. Il leur appartient ensuite’analyser leurs propres résultats, de mettre en œuvre desctions d’amélioration et d’en évaluer l’efficacité grâce àn second audit réalisé à distance.

Une telle démarche d’EPP a l’avantage de bénéficieron seulement au patient (amélioration du service rendu)ais aussi au professionnel (validation de l’obligation d’EPP)

t à l’établissement de santé (contribution à la certifica-ion v2010). Dès le mois de décembre 2009, les structures

rancaises d’évaluation et de traitement de la douleur ontté incitées à s’engager dans une telle démarche. Plus elleseront nombreuses, plus les retours d’expériences serontiches et plus les patients bénéficieront d’une évaluatione qualité. . . À vos EPP !

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Un outil d’EPP clé en main pour les structures douleur. . .

Références

[1] Haute Autorité de santé. Douleur chronique : reconnaître le syn-drome douloureux chronique, l’évaluer et orienter le patient.Recommandations professionnelles. Téléchargeable sur le site :http://www.has-sante.fr/.

[2] Haute Autorité de santé. Élaboration de critères de qualitépour l’évaluation et l’amélioration des pratiques profes-

sionnelles. Guide méthodologique. Téléchargeable sur lesite :http://www.has-sante.fr/.

[3] Société francaise d’évaluation et de traitement de la douleuret Haute Autorité de santé. Évaluation du syndrome douloureuxchronique en structure spécialisée. Série de critères de qualité

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pour l’évaluation et l’amélioration des pratiques profession-nelles. Téléchargeable sur le site :http://www.has-sante.fr/.

4] Haute Autorité de santé. Audit clinique. Évaluation des pra-tiques par comparaison à un référentiel. Téléchargeable sur lesite :http://www.has-sante.fr/.

Florentin Clère1

Consultation pluridisciplinaire de la douleur,centre hospitalier de Châteauroux, 216, avenue

de Verdun, 36000 Châteauroux, France

Adresse e-mail : florentin.clere@orange.fr1 Président du groupe de travail SFETD—HAS.

Disponible sur Internet le 15 avril 2010