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2 3 Introduction Un bourg du piémont vosgien p. 5 Le temps du duché de Lorraine p. 7 De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale p. 10 Guerre et Reconstruction p. 12 Entre tradition et modernité p. 16 Un patrimoine en images Le bourg et son territoire p. 22 Les équipements publics p. 42 L’architecture résidentielle et commerciale p. 66 Annexes Orientation bibliographique p. 79 Sources p. 79 Cet ouvrage a été réalisé par la Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine service régional de l’Inventaire général du patrimoine culturel de Lorraine sous la direction de Mireille-Bénédicte Bouvet, conservateur en chef du patrimoine, conservateur régional Il a été édité par la commune de Corcieux avec la participation financière de la Région Alsace Champagne- Ardenne Lorraine. Relecture Service de l’Inventaire général Alsace : Jérôme Raimbault. Service de l’Inventaire général Lorraine : Mireille-Bénédicte Bouvet et Martine Tronquart. L’enquête d’inventaire topographique qui a fourni les matériaux de cette publication a été conduite de 2015 à 2016 par l’Inventaire général du patrimoine culturel Lorraine. L’enquête initialement axée sur l’architecture de la reconstruction a comporté un recensement et une étude qui ont porté de façon systématique sur l’ensemble des édifices bâtis présents sur le territoire, jusqu’aux années 1960 incluses, ainsi que sur les objets mobiliers des édifices publics et parfois privés. L’étude a concerné les édifices et les objets les plus représentatifs ainsi que ceux qui sont exceptionnels au regard de l’histoirede la montagne vosgienne, de l’histoire de l’art et de l’architecture. L’enquête a été conduite par Jean-Yves Henry sous la direction de Mireille-Bénédicte Bouvet. Elle a conduit à l’attribution du label Patrimoine XX e siècle à la commune de Corcieux. Nous remercions particulièrement le maire de la commune Christian Caël, sa première adjointe Annie Savier et les employés municipaux, le prêtre du regroupement paroissial, les services des Archives départementales des Vosges et de Meurthe-et-Moselle ainsi que le musées Pierre Noël à Saint-Die-des-Vosges, le Musée départemental d’art ancien et contemporain à Épinal, le Musée lorrain à Nancy, le Museum-aquarium de Nancy et la bibliothèque municipale de Saint-Dié-des-Vosges pour avoir facilité l’accès à leurs collections et autoriser leur reproduction. Les habitants de la commune qui ont mis à notre disposition leurs collections de cartes postales anciennes et leurs documents personnels afin de les numériser et nous ont confié leurs souvenirs : l’équipe paroissiale, Bernadette Baradel, Monique Brabant, Jacques Clavier, Georges Collé, Bernard Ferry, Luc et Guy Gérard, Monique Girot, Jean- Pierre-Henri Lacaze, Claude Lemasson, René Roth, Georges Thiébaut et Antoine Vanney ainsi qu’Elisabeth de Gramont. Les habitants de la commune qui nous ont accueillis et permis de photographier leur intérieur et tout particulièrement Monique Bertrand, Michèle Cunin, Thierry Blaise et Gilles Larosée. Ainsi que tous ceux qui nous ont apporté leur aide d’une manière ou d’une autre : le Service Régional d’Archéologie de la Drac Acal, l’Atelier Gabriel Loire à Chartres, Willy Tegel du laboratoire d’analyse dendrochronologique Dendronet Allemagne) et Pierre Sesmat, professeur des universités ; Sans oublier toute l’équipe de l’Inventaire général du patrimoine culturel. L’ensemble de la documentation établie est consultable à, 29 rue du Haut-Bourgeois, 54000 Nancy. La plupart des données seront aussi accessibles sur l’Internet, par les bases Mérimée et Palissy : http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ http://gertrude.lorraine.eu/gertrude-diffusion/ © Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine -Inventaire général / Commune de Corcieux 2016. Édité par les éditions Lieux-Dits, Lyon Dépôt légal : septembre 2016 Corcieux, un bourg reconstruit Inventaire général du patrimoine culturel, Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine. Réd. Jean-Yves Henry, photogr. Simon Durand ; dess. Jean-Yves Henry. Lyon : Lieux Dits, 2016 80 pages ; ill. coul et noir & blanc ; 243x297 mm. Images du patrimoine, ISSN 0299-1020 ; n°299) ISBN 978-2-36219-140-4 Sommaire École primaire Paul-Emile Victor, détail du mobilier du préau.

Un patrimoine en images - Fnacmultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782362191404.pdf · Musée lorrain à Nancy, le Museum-aquarium de Nancy et la bibliothèque municipale

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Introduction

Un bourg du piémont vosgien – p. 5

Le temps du duché de Lorraine – p. 7

De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale – p. 10

Guerre et Reconstruction – p. 12

Entre tradition et modernité – p. 16

Un patrimoine en images

Le bourg et son territoire – p. 22

Les équipements publics – p. 42

L’architecture résidentielle et commerciale – p. 66

Annexes

Orientation bibliographique – p. 79

Sources – p. 79

Cet ouvrage a été réalisépar la Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraineservice régional de l’Inventaire général du patrimoine culturel de Lorrainesous la direction de Mireille-Bénédicte Bouvet, conservateur en chef du patrimoine, conservateur régionalIl a été édité par la commune de Corcieux avec la participation financière de la Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine.

RelectureService de l’Inventaire général Alsace : Jérôme Raimbault. Service de l’Inventaire général Lorraine : Mireille-Bénédicte Bouvet et Martine Tronquart.

L’enquête d’inventaire topographiquequi a fourni les matériaux de cette publication a été conduite de 2015 à 2016 par l’Inventaire général du patrimoine culturel Lorraine.L’enquête initialement axée sur l’architecture de la reconstruction a comporté un recensement et une étude qui ont porté de façon systématique sur l’ensemble des édifices bâtis présents sur le territoire, jusqu’aux années 1960 incluses, ainsi que sur les objets mobiliers des édifices publics et parfois privés. L’étude a concerné les édifices et les objets les plus représentatifs ainsi que ceux qui sont exceptionnels au regard de l’histoirede la montagne vosgienne, de l’histoire de l’art et de l’architecture.L’enquête a été conduite par Jean-Yves Henry sous la direction de Mireille-Bénédicte Bouvet.Elle a conduit à l’attribution du label Patrimoine XXe siècle à la commune de Corcieux.

Nous remercions particulièrementle maire de la commune Christian Caël, sa première adjointe Annie Savier et les employés municipaux, le prêtre du regroupement paroissial, les services des Archives départementales des Vosges et de Meurthe-et-Moselle ainsi que le musées Pierre Noël à Saint-Die-des-Vosges, le Musée départemental d’art ancien et contemporain à Épinal, le Musée lorrain à Nancy, le Museum-aquarium de Nancy et la bibliothèque municipale de Saint-Dié-des-Vosges pour avoir facilité l’accès à leurs collections et autoriser leur reproduction.

Les habitants de la commune qui ont mis à notre disposition leurs collections de cartes postales anciennes et leurs documents personnels afin de les numériser et nous ont confié leurs souvenirs : l’équipe paroissiale, Bernadette Baradel, Monique Brabant, Jacques Clavier, Georges Collé, Bernard Ferry, Luc et Guy Gérard, Monique Girot, Jean-Pierre-Henri Lacaze, Claude Lemasson, René Roth, Georges Thiébaut et Antoine Vanney ainsi qu’Elisabeth de Gramont.Les habitants de la commune qui nous ont accueillis et permis de photographier leur intérieur et tout particulièrement Monique Bertrand, Michèle Cunin, Thierry Blaise et Gilles Larosée.Ainsi que tous ceux qui nous ont apporté leur aide d’une manière ou d’une autre : le Service Régional d’Archéologie de la Drac Acal, l’Atelier Gabriel Loire à Chartres, Willy Tegel du laboratoire d’analyse dendrochronologique Dendronet Allemagne) et Pierre Sesmat, professeur des universités ; Sans oublier toute l’équipe de l’Inventaire général du patrimoine culturel.

L’ensemble de la documentation établie est consultable à, 29 rue du Haut-Bourgeois, 54000 Nancy. La plupart des données seront aussi accessibles sur l’Internet, par les bases Mérimée et Palissy : http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/http://gertrude.lorraine.eu/gertrude-diffusion/

© Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine -Inventaire général / Commune de Corcieux 2016.Édité par les éditions Lieux-Dits, LyonDépôt légal : septembre 2016

Corcieux, un bourg reconstruitInventaire général du patrimoine culturel, Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine.Réd. Jean-Yves Henry, photogr. Simon Durand ; dess. Jean-Yves Henry.Lyon : Lieux Dits, 201680 pages ; ill. coul et noir & blanc ; 243x297 mm.Images du patrimoine, ISSN 0299-1020 ; n°299)ISBN 978-2-36219-140-4

Sommaire

École primaire Paul-Emile Victor, détail du mobilier du préau.

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Un patrimoine en images

À gauche : Corcieux vu depuis Noiregoutte.À droite : Détail de la verrière du tympan du porche de l’église.

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c – Le hameau de Rambaville et son habitat groupé constitué principalement d’anciennes fermes.

d – Le hameau de Ruxurieux est paradoxalement organisé le long d’une rue rectiligne dont l’habitat plus ou moins mitoyen n’occupe qu’un seul côté de la voie. Carte postale du début du XXe siècle (Arch. dép. Vosges, 4Fi 115/7).

Paysage rural – Les fermesLe bourg et son territoire Le paysage et les hameaux

La commune de Corcieux englobe depuis 1792 dix écarts répartis à la périphérie du bourg : Rennegoutte, la Nolle, Vichibure, la Charmelle, le Chénel, Rambaville, Bellegoutte, Ruxurieux, les Cours et les Collieures. Attestés depuis le XVIe siècle pour la majorité, le plan cadastral de 1832 leur donne le statut de hameaux. Ils sont constitués d’un groupement d’une dizaine de fermes, rarement mitoyennes, dont la façade principale est souvent parallèle à la voie. D’autres écarts constitués de quelques fermes, voire d’une seule, parsèment le territoire.

a – Rennegoutte est un des hameaux attestés depuis le XIVe siècle. Son habitat est disséminé le long des voies tortueuses.

b – Le hameau de Vichibure. En arrière-plan la forêt couvre l’ancien lieu-dit de la Folie, à droite le camping des bans témoigne de l’attractivité touristique du secteur. Photographie aérienne (© leuropevueduciel.com).

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des analyses dendrochronologiques effectuées sur la charpente. La porte d’entrée de l’habitation à l’intérieur du « charri », couverte par un linteau partiellement encastré dans le mur, atteste les remaniements du bâtiment.

a – Porte de l’habitation à l’intérieur du « charri » couverte par un linteau au décor trilobé.

b – Élévation antérieure du bâtiment.

c – Fenêtres de l’étage.

d – Portes intérieures et placard de chauffe surmonté d’une corniche moulurée dans la pièce « de devant ».

Le bourg et son territoire Paysage rural – Les fermes

Cette ferme atypique, bien que remaniée à plusieurs reprises – pignon repercé, ajout d’un garage couvert d’une terrasse – conserve une structure ancienne. La présence, exceptionnelle, d’un balcon en façade pourrait être liée aux origines piémontaises de la famille. Propriété de la famille Marcot depuis 1590, elle porte sur le cintre de sa porte charretière la date de 1623. Mais à

en juger par les fenêtres jumelées de l’étage aux linteaux sculptés pour l’un, d’un motif trilobé et pour le second, d’une accolade, sa construction pourrait dater de la fin du Moyen Âge. Partiellement détruite à la fin du XVIIe siècle, elle a été reconstruite à partir de 1701 lors de reprise économique qui suit le traité de Riswick et l’arrivée au pouvoir du duc Léopold. La datation résulte

Cette ferme qui porte la date de 1718 présente la particularité d’avoir une écurie entre les travées d’habitation et d’engrangement. La tradition orale voudrait qu’elle fût le domicile du seigneur de Rambaville ou plutôt d’une

étoiles à huit branches et une fleur. Elle est une des dernières fermes traditionnelles à avoir conservé dans ses murs une activité d’élevage.

e – Linteau de la porte piétonne.

f – Four à pain en excroissance sur le mur pignon.

g – Élévation antérieure du bâtiment.

famille bourgeoise. Le linteau de la porte piétonne, percé d’un oculus, porte un décor gravé rarissime : les initiales DA vraisemblablement liées à la famille Aubert, le monogramme du Christ, une croix de Lorraine, deux

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Cette ferme, bien que revêtue d’un bardage de tôles nervurées posé dans les années 1940 pour protéger les murs de la pluie, présente des caractéristiques traditionnelles. Sa date de construction (1789) encadrée des initiales de ses propriétaires est portée

par la poutre du « charri ». Le bâtiment a subi un agrandissement du logis, daté par sa pierre de fondation de 1851 (c), période où la croissance démographique atteint son summum. Cette adjonction s’est faite selon un mode traditionnel, par une extension

latérale attenante à la chambre « de devant » et de même profondeur que celle-ci. Elle ne comporte qu’une pièce par niveau afin de ne pas obstruer la fenêtre de la cuisine. Elle était généralement destinée à accueillir les parents des exploitants.

Cette ferme a été construite, comme le bâtiment mitoyen, en 1831. Elle est caractérisée par une mise en œuvre du grès rose relativement travaillée : soubassement en pierre de taille, chaîne d’angle harpée avec pierre de fondation, linteaux de fenêtres délardés en arc segmentaire, cintre de porte charretière en anse de panier

avec clé et linteau de porte piétonne ornemental surmonté d’une corniche. Le décor sculpté en méplat que présente le bâtiment est rarissime dans le canton de Corcieux. Il reprend des motifs ornementaux des fermes du secteur est de Saint-Dié, caractérisé entre autres par de hauts linteaux de portes piétonnes qui prennent le nom

de « tables » et offrent la place à un texte et un décor sculpté. Ici, il se compose de deux rosaces encadrées, disposées de part et d’autre de la représentation du serpent d’airain issue de la Bible (Nombres, 21-9) où Moïse fabrique un serpent de bronze qu’il place sur une perche afin que toute victime de la morsure de ce

reptile ait la vie sauve. Les extrémités de la table portent des inscriptions jusqu’alors indéchiffrées, celle de droite se termine par une clé. On retrouve ce motif sur deux linteaux de la commune de Plainfaing, sans pouvoir les lier par les initiales des propriétaires.

d – Élévation antérieure du bâtiment.

e – Pierre de fondation datée de 1831.

f – Linteau de porte piétonne d’une ferme située à Xéfosse, commune de Plainfaing (88).

g – Linteau de la porte piétonne.

Le bourg et son territoire Paysage rural – Les fermes

a – Élévation antérieure du bâtiment.

b – Pierre de fondation de l’extension du logis datée de 1851.

c – Poutre du « charri » aux aisseliers chantournés portant l’inscription « D 1789 A ».

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d – Coffre de mariage du XVIIIe siècle provenant de la vallée de Straiture à décor de soleils, d’ostensoirs, de rosaces, de cœurs, d’oiseaux et de rameaux fleuris polychromes.(c) Musée Lorrain, Nancy / Photo P. Buren.

Le bourg et son territoire Paysage rural – Mobilier

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le mobilier rural est essentiellement constitué de coffres ou « huches ». Leur fonction est variée : coffres à vêtements ou à grains sont courants, seul le décor les distingue. De conception rustique, ils sont réalisés en sapin avec un piétement en chêne et pourvus d’un abattant avec serrure. Relativement vastes – leur longueur varie entre 1,50 et 2 m – ils ne possèdent pour tout aménagement intérieur qu’un petit compartiment à couvercle destiné à contenir les objets précieux ou les semences. Leur fonction est révélée par leur ornementation, seuls les coffres à vêtements, encore appelés coffres de mariage, font l’objet d’un décor. Ils proviennent, pour la grande majorité, d’un secteur qui s’étend du Valtin à Champdray et dont Corcieux pourrait être le centre. Ils se caractérisent par un décor rudimentaire, le sapin, bois fibreux, se prêtant peu à la sculpture. Le décor est généralement composé de motifs géométriques réalisés par gravure au moyen d’un compas, enrichis parfois par des pigments ou de la peinture. Les rameaux fleuris, les oiseaux et plus rarement des symboles religieux comme l’ostensoir enrichissent le corpus décoratif où le cœur fait figure de sujet central lorsque le meuble fait partie de la dot de la mariée.

a – Coffre de mariage de la seconde moitié du XVIIIe siècle provenant de la région de Corcieux-Fraize à décor de rosaces et de rameaux fleuris. Il porte l’inscription « Catherine Hanry ».Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges.

b – Coffre de mariage du milieu du XVIIIe siècle provenant de la vallée de Straiture (commune de Ban-sur-Meurthe-Clefcy) à décor de rosaces, de cœurs et de fleurs polychromes. Il porte la date de 1747 de part et d’autre du cœur central.Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges.

c – Coffre de mariage de la fin du XVIIIe siècle, provenant de la région de Saint-Dié-des-Vosges à décor de fleurs en vase et de balustres, organisé en registres superposés avec un cœur central.Musée d’Art ancien et contemporain d’Épinal.

Ensemble de deux coffres du XVIIIe siècle à décor de festons et de rosaces organisés en frises. Un autre exemplaire est conservé au Musée d’Art ancien et contemporain d’Epinal. La similitude de leur décor et la proximité de leur lieu de découverte confirme l’hypothèse d’un atelier proche de Corcieux.

e – Coffres de mariagedaté de 1777. Musée lorrain de Nancy.(c) Musée Lorrain, Nancy / Photo P. Caron. f – Coffres de mariage au décor quasiment identique avec coeurcentral (collection privée).

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d – Croix de la Bouxemaud. Érigée en 1812, cette croix est particulièrement intéressante pour l’inscription qui ceint son socle : « 1812 CET CROIX ET FAITE PAR N GEORGE A L’HONNEUR DE LA MORT ET //PASSION DE NSJC (Notre Seigneur Jésus Christ) ET MORT LE 1. JEANVIER//REQUIESCANT IN PACE (Qu’ils reposent en paix) ».

e et f – Ancienne croix de cimetière de l’église et détail du bas-relief. Elle provient vraisemblablement de l’ancien cimetière, situé initialement autour de l’église, et aurait été placée contre la tour de l’église lors de la création du nouveau cimetière, vers 1833. Constituée d’un assemblage composite, elle intègre un bas-relief représentant un portement de croix. La représentation s’apparente à une station d’un chemin de croix : « Jésus tombe sous le poids de la croix ». Au revers : « VULNERATUS EST / PROPTER INIQVITATES / NOSTRAS / ET / LIVORE EJUS / SANATI SVMVS OMNES. 53V5 », texte aujourd’hui

illisible dont la traduction est : « Il a été meurtri pour nos iniquités et par ses blessures nous sommes guéris. », Bible (Is.53-5).

g – Croisillon et bas-relief de la croix de cimetière de Gerbépal. De composition différente, cette croix intègre, elle aussi, un bas-relief de même facture et d’iconographie similaire. Ces deux éléments, datés stylistiquement du XVIIIe siècle, pourraient provenir d’un même chemin de croix. Il serait alors l’un des plus anciens de Lorraine, l’érection des chemins de croix dans les églises autres que franciscaines n’ayant été autorisée qu’en 1731 par le pape Clément XII.

Le territoire de la commune est jalonné par 19 croix monumentales, situées le long des chemins principaux et souvent à leurs intersections. Leur présence marque une christianisation d’un territoire où églises paroissiales et chapelles sont rares. Elles ont été érigées entre le XVIe siècle et le milieu du XIXe siècle. La carte des Naudin (1728-1739) en signale dix, mais seules trois ont survécu aux destructions révolutionnaires consécutives aux instructions contre les insignes religieux données par le directoire du département, qui se sont révélées particulièrement dures dans le secteur de Bruyères. Les seize autres croix ont été érigées dans la première moitié du XIXe siècle.

a – Croix de chemin de la rue du 31e BCP. C’est la plus ancienne de Corcieux. Datant de la fin du XVIe siècle, elle est caractérisée par un fût circulaire et un socle octogonal à collerette en grès rose. Son croisillon endommagé en 1944 a été remplacé à la fin du XXe siècle.

b – Croix de chemin du Haut-de-Bémont. Datée de 1717, c’est la seule croix du XVIIIe siècle intégralement conservée de la commune. Elle en présente les caractéristiques typiques : un fût aux extrémités galbées soulignées de moulures porté par un socle en tronc de pyramide. Le croisillon aux branches évasées porte quatre clous et un soleil sur une face et un cœur sur l’autre.

c – Croix de chemin de Bellegoutte. Cette croix présente un fût en grès blanc de facture très soignée et inhabituelle. Sa partie inférieure se termine par des enroulements reposant sur quatre boules de pierre. Ce motif évoque un modèle savant dont le sculpteur se serait inspiré, c’est un cas rare en Lorraine. Ce fût a été exhaussé d’un chapiteau composite de récupération qui supporte un croisillon à cabochons portant sur une face un Christ en croix surmonté de la colombe du Saint-Esprit et sur l’autre une Vierge à l’Enfant.

Le bourg et son territoire Le paysage christianisé – Les croix de chemin

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