131
UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ANNEE : 2016 THESE 2016 /TOU3/ 2028 THESE POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE Présentée et soutenue publiquement par Maxime BACROT Les plans de gestion des risques 03 juin 2016 Directeur de thèse : Pr Taboulet Florence JURY Président : Pr Taboulet Florence 1er assesseur : Pr Fontes Cécile 2ème assesseur : Dr Juillard-Condat Blandine 3ème assesseur : Dr Bourgogne Inès

UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

  • Upload
    lybao

  • View
    236

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER

FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ANNEE : 2016 THESE 2016 /TOU3/ 2028

TTHHEESSEE

POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

Présentée et soutenue publiquement par

Maxime BACROT

Les plans de gestion des risques

03 juin 2016

Directeur de thèse : Pr Taboulet Florence

JURY

Président : Pr Taboulet Florence 1er assesseur : Pr Fontes Cécile

2ème assesseur : Dr Juillard-Condat Blandine 3ème assesseur : Dr Bourgogne Inès

Page 2: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

PERSONNEL ENSEIGNANT de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de l’Université Paul Sabatier

au 1er octobre 2015

Professeurs Émérites

M. BASTIDE R M. BERNADOU J M. CAMPISTRON G M. CHAVANT L Mme FOURASTÉ I M. MOULIS C M. ROUGE P

Pharmacie Clinique Chimie Thérapeutique Physiologie Mycologie Pharmacognosie Pharmacognosie Biologie Cellulaire

Professeurs des Universités

Hospitalo-Universitaires Universitaires

M. CHATELUT E M. FAVRE G M. HOUIN G M. PARINI A M. PASQUIER C (Doyen) Mme ROQUES C Mme ROUSSIN A Mme SALLERIN B M. SIÉ P M. VALENTIN A

Pharmacologie Biochimie Pharmacologie Physiologie Bactériologie - Virologie Bactériologie - Virologie Pharmacologie Pharmacie Clinique Hématologie Parasitologie

Mme BARRE A Mme BAZIARD G Mme BENDERBOUS S M. BENOIST H Mme BERNARDES-GÉNISSON V Mme COUDERC B M. CUSSAC D (Vice-Doyen) Mme DOISNEAU-SIXOU S M. FABRE N M. GAIRIN J-E Mme MULLER-STAUMONT C Mme NEPVEU F M. SALLES B M. SÉGUI B M. SOUCHARD J-P Mme TABOULET F M. VERHAEGHE P

Biologie Chimie pharmaceutique Mathématiques – Biostat. Immunologie Chimie thérapeutique Biochimie Physiologie Biochimie Pharmacognosie Pharmacologie Toxicologie - Sémiologie Chimie analytique Toxicologie Biologie Cellulaire Chimie analytique Droit Pharmaceutique Chimie Thérapeutique

Page 3: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

Maîtres de Conférences des Universités

Hospitalo-Universitaires Universitaires

M. CESTAC P Mme GANDIA-MAILLY P (*) Mme JUILLARD-CONDAT B M. PUISSET F Mme SÉRONIE-VIVIEN S Mme THOMAS F

Pharmacie Clinique Pharmacologie Droit Pharmaceutique Pharmacie Clinique Biochimie Pharmacologie

Mme ARÉLLANO C. (*) Mme AUTHIER H M. BERGÉ M. (*) Mme BON C M. BOUAJILA J (*) Mme BOUTET E M. BROUILLET F Mme CABOU C Mme CAZALBOU S (*) Mme CHAPUY-REGAUD S Mme COSTE A (*) M. DELCOURT N Mme DERAEVE C Mme ÉCHINARD-DOUIN V Mme EL GARAH F Mme EL HAGE S Mme FALLONE F Mme FERNANDEZ-VIDAL A Mme GIROD-FULLANA S (*) Mme HALOVA-LAJOIE B Mme JOUANJUS E Mme LAJOIE-MAZENC I Mme LEFEVRE L Mme LE LAMER A-C M. LEMARIE A M. MARTI G Mme MIREY G (*) Mme MONTFERRAN S M. OLICHON A M. PERE D Mme PORTHE G Mme REYBIER-VUATTOUX K (*) M. SAINTE-MARIE Y M. STIGLIANI J-L M. SUDOR J Mme TERRISSE A-D Mme TOURRETTE A Mme VANSTEELANDT M Mme WHITE-KONING M

Chimie Thérapeutique Parasitologie Bactériologie - Virologie Biophysique Chimie analytique Toxicologie - Sémiologie Pharmacie Galénique Physiologie Pharmacie Galénique Bactériologie - Virologie Parasitologie Biochimie Chimie Thérapeutique Physiologie Chimie Pharmaceutique Chimie Pharmaceutique Toxicologie Toxicologie Pharmacie Galénique Chimie Pharmaceutique Pharmacologie Biochimie Physiologie Pharmacognosie Biochimie Pharmacognosie Toxicologie Biochimie Biochimie Pharmacognosie Immunologie Chimie Analytique Physiologie Chimie Pharmaceutique Chimie Analytique Hématologie Pharmacie Galénique Pharmacognosie Mathématiques

(*) titulaire de l’habilitation à diriger des recherches (HDR)

Enseignants non titulaires

Assistants Hospitalo-Universitaires

Mme COOL C Mme FONTAN C Mme KELLER L Mme PALUDETTO M.N (**) M. PÉRES M. Mme ROUCH L Mme ROUZAUD-LABORDE C

Physiologie Biophysique Biochimie Chimie thérapeutique Immunologie Pharmacie Clinique Pharmacie Clinique

(**) Nomination au 1er novembre 2015

Page 4: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

Remerciements

Cette thèse ne saurait clore convenablement mes années d’études sans remercier tous ceux qui ont contribué à les rendre inoubliables :

Mes parents Cécile et Loïc pour tout ce qu’ils m’ont apporté,

Mes chères sœurs Eugénie et Agathe, mon beau frère Guillaume, sa sœur et future consœur Mathilde,

Mes grands parents Jacqueline et Carlos Bacrot,

Ma grand-mère Jacqueline ainsi que mon grand-père Edmond Cousin, chirurgien dentiste, qui, je l’espère, aurait été fier de moi,

L’ensemble des maitres de stage et des pharmaciens qui m’ont transmis leur vision de la pharmacie ainsi que tout spécialement que les docteurs Annick et Jean-Claude Aubry,

Alexandre Fischer qui fut mon premier ami à la faculté,

Mes binômes Jean Christophe Tilhac et Jacques Beringuier pour avoir fièrement bravé les travaux pratiques et s’être prêté à nombre de débats,

Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club œnologie aura muri nos amicales inclinaisons. Geff, je savoure nos désaccords et encore plus nos accords, surtout les plus abscons ; c’est grâce à toi que je ne regretterai pas mes années d’études.

Mes compagnons : mon vieil ami Baptiste (ainsi que tous les Gendre), Manu, Sylvain et Thomas pour nos inénarrables exploits. Une pensée à toutes ces personnes que j’ai le plaisir de fréquenter en concert et qui se reconnaitront.

Sevan Arabaciyan pour son aide toujours bien venue et Claire Bigot,

Romain Haquet pour notre estime mutuelle, sa bonne humeur et sa capacité à faire la part des choses entre ses multiples engagements,

Mon amie Priscilla Adera pour son immense gentillesse et sa bonne humeur ainsi que les rayonnantes Claire, Jasmine et Margie.

Les études de pharmacie, c’était aussi et surtout de joyeux personnages dont Mayé et son Trianon, Inès, Morgane, Marina, Johanna, Marie, tous les étudiants de pharma et issus d’autres formations que j’ai eu la chance de côtoyer.

Mes études n’eurent pas été les même sans la musique, c’est pourquoi je remercie Raji Elmasri de m’avoir tout appris à la guitare.

Page 5: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

5

Merci aussi aux musiciens membres de mes différents groupes. Alexandre Pierre pour son jeu de batterie sur lequel j’ai eu le bonheur de broder tant de notes.

Les membres de Leydig et Sepsis pour les décibels, les membres des différentes incarnations d’In Nomine pour leur engagement. Etienne Lloret pour sa fidèle amitié et Morgane Casimir pour avoir sublimé mes accords de sa voix. Plus récemment, les jeunes de Pharmusic dont Gregory Lancréot, Ludovic Leguillon et Paul Henry Touzac.

Et tout spécialement Vincent Prat, docteur en astrophysique et compositeur de talent. Je salue aussi chaleureusement toute la fine équipe d’aventuriers aux glorieux hauts faits.

L’ensemble de mes sources d’inspiration, tous ceux avec qui j’ai mené projets et collaborations, J.R.R.T.

Pour les mois à Montpellier et je remercie chaleureusement Claire, Jean-Claude et Gaëtan Assemat de leur accueil, ma réussite n’y est pas étrangère. Mes pensées vont à Abdennour, Adrien, Guillaume, Romuald et à Marie pour sa patience mémorable ; l’oenologue Maxime Crouzet, ami de longue date a su colorer de sa présence cette ultime étape. Merci à Laura de m’avoir introduit aux concerts montpelliérains et à Ralf pour son blues qui m’accompagne encor sur la route. Enfin, mais non des moindres, merci à Laurent Cholet, pour son professionnalisme, sa chaleur et l’ensemble de son œuvre.

Je tiens également à remercier celles et ceux qui ont participé à l’élaboration de cette thèse :

Le Docteur Anne de la Burgade, maître de stage et supérieure hiérarchique pour m’avoir fait découvrir la réalité des affaires règlementaires. Ses conseils lors du stage, de la rédaction du rapport et au quotidien dans l’univers professionnel sont particulièrement précieux. Je salue également l’ensemble de l’équipe des AR PFCHC pour leur cordialité et leur sérieux, c’est un plaisir de travailler avec vous tous.

Le Maître de conférences Jean-Paul Mestres de l’université de Montpellier pour ses cours de veille stratégique et pour m’avoir donné l’opportunité d’axer le rapport de veille stratégique sur les plans de gestion des risques.

Le Docteur Abdennour Bouhroum pour son concours à la distinction de termes de l’anglais britannique dans la bonne humeur qui le caractérise.

Le chanteur Mauro Gonzales pour son aide précieuse et déterminante dans la compréhension de l’anglais américain. The vocalist Mauro Gonzales for his precious

and significant help in the understanding of the american english.

Page 6: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

6

A mes juges,

Madame le Professeur Cécile Fontes, Professeur des Universités à l’université de

Montpellier pour la qualité de son master 2 ainsi que sa constante disponibilité pour

ses étudiants et pour avoir accepté de faire partie de mon jury de thèse

Madame le Docteur Blandine JULLIARD-CONDAT, Maître de Conférences en Droit

pharmaceutique et Economie de la Santé, Praticien hospitalier au CHU de Toulouse

- UMR 1027 Inserm-Université de Toulouse III

Epidémiologie et analyses en santé publique : risques, maladies chroniques et

handicaps - Faculté des Sciences pharmaceutiques, Docteur en Pharmacie, Docteur

ès Sciences pharmaceutiques pour avoir accepté de prendre part au jury de ma

thèse ainsi que pour l’ensemble de ses enseignements que j’ai eu la chance de

suivre au cours de mon cursus.

Madame le Docteur Inès Bourgogne, Docteur en Pharmacie, chef de projet Affaires

Règlementaires chez les laboratoires Pierre Fabre pour son professionnalisme au

quotidien ainsi que pour m’avoir fait l’honneur de bien vouloir prendre part au jury de

thèse.

A mon président de thèse,

Madame le Professeur Florence TABOULET, Professeur de Droit pharmaceutique et

Economie de la Santé - UMR 1027 Inserm-Université de Toulouse III

Epidémiologie et analyses en santé publique : risques, maladies chroniques et

handicaps - Faculté des Sciences pharmaceutiques, Docteur en Pharmacie, Docteur

en Economie de la santé

J’adresse mes plus chaleureux remerciements pour son soutien, ses conseils avisés

et son aide déterminante dans mon orientation, pour avoir fait vivre pendant tant

d’années le café bioéthique ainsi que pour m’avoir fait l’honneur de diriger et présider

cette thèse, aboutissement de mes années d’étude de la pharmacie.

Page 7: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

7

Liste d’abréviations ..................................................................................................... 9

Table des figures ...................................................................................................... 10

Introduction ............................................................................................................... 11

Partie 1: L’évaluation des risques, limites de la pharmacovigilance et cadre juridique

des plans de gestion des risques ............................................................................. 12

1. Chapitre 1. Les vigilances ................................................................................. 12

1.1. Section 1. L’élaboration de la vigilance ....................................................... 12

1.1. Section 2. Organisation de la pharmacovigilance ....................................... 13

1. Chapitre 2. Le plan de gestion des risques ....................................................... 17

1.2. Section 1. Le PGR, un prolongement et un complément de la

pharmacovigilance ............................................................................................. 17

1.2. Section 2. Cadre juridique du PGR en Europe et en France ....................... 20

Partie 2 : Composition et application du PGR au sein de l’Union européenne,

résultats et potentiel en France ................................................................................ 23

2. Section 1. Composition du PGR ........................................................................ 23

2.1 Chapitre 1. : Partie I – Vue d’ensemble du produit ....................................... 25

2.1. Chapitre 2. : Partie II – Spécifications de sécurité ....................................... 26

2.1. Chapitre 3. : Partie III – Plan de pharmacovigilance ................................... 32

2.1. Chapitre 4. : Partie IV – Plan des études d’efficacité post-autorisation ....... 33

2.1. Chapitre 5. : Partie V – Mesures de minimisation des risques .................... 34

2.1. Chapitre 6. : Partie VI - Résumé du plan de gestion de risques ................. 37

2.1. Chapitre 7. : Origine des données scientifiques du PGR ............................ 37

2. Section 2. Application du PGR .......................................................................... 40

2.2.2. Exécution du PGR en Europe .................................................................. 40

2.2.3. L’insertion du PGR au sein des différents statuts de prescription, le cas de

la France ............................................................................................................ 41

Table des matières

Page 8: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

8

2. Section 3. Résultats et potentiel des PGR ........................................................ 46

2.3. Chapitre 1. Résultats des PGR en France .................................................. 46

2.3. Chapitre 2. Potentiel des PGR .................................................................... 80

Partie 3 : Evolution du concept de minimisation des risques aux USA ..................... 88

3. Section 1. Les «Risk Minimization Action Plan» aux USA ................................. 88

3.1. Chapitre 1. Place du «Risk Minimization Action Plan» dans le système de

pharmacovigilance américain ............................................................................. 88

3.1. Chapitre 2. Conception des «Risk Minimization Action Plan» (design issue)

........................................................................................................................... 90

3.1. Chapitre 3. Soumission du «Risk Minimization Action Plan» ...................... 91

3.1. Chapitre 4. Développement d’un «Risk Minimization Action Plan» : ........... 92

3.1. Chapitre 5. Conclusion sur les «Risk Minimization Action Plan» .............. 101

3. Section 2. Le « Risk Evaluation and Mitigation Strategies » ........................... 102

3.2. Chapitre 1. Contexte législatif et règlementaire, principes du « Risk

Evaluation and Mitigation Strategies » ............................................................. 102

3.2. Chapitre 2. Evolution du contexte règlementaire des «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies»....................................................................................... 104

3.2. Chapitre 3. Composition d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

......................................................................................................................... 107

3. Section 3. Liens entre les «Risk Minimization Action Plan» et les « Risk

Evaluation and Mitigation Strategy » ................................................................... 115

3. Section 4. Réflexion sur les différences entre gestion des risques américaine et

européenne ......................................................................................................... 119

Conclusion .............................................................................................................. 121

Bibliographie ........................................................................................................... 123

Page 9: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

9

AFSSAPS Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé

AMM Autorisation de mise sur le marché

ANSM Agence national de sécurité du médicament et des produits de santé

ATC Système de Classification Anatomique, Thérapeutique et Chimique

ATMP Advanced therapeutic medicinal product = médicament de thérapie

innovante

CRPV Centre régional de pharmacovigilance

CHMP Comitee for medicinal product for human Use = Comité des

médicaments à usage humain

CMDh Coordination group for Mutual Recognition and Decentralised

procedures – human = groupe de coordination des procédures de reconnaissance

mutuelles et décentralisées

CNPV Centre National de Pharmacovigilance

DL Dose Létale

EMA European Medicine Agency

FDA Food and Drug Administration

LEEM Les Entreprises du médicament

RCP Résumé des Caractéristiques du Produit

PGR Plan de Gestion des Risques = RMP Risk Minimisation Plan

PRAC Pharmacovigilance Risk Assesment Comitee/ comité pour l’évaluation

des risques en matière de pharmacovigilance

PRM Procédure de reconnaissance mutuelle

PSMF Pharmacovigilance System Master File : dossier permanent de

pharmacovigilance

PV Pharmacovigilance

REMS Risk Evaluation and Mitigation Strategies

RiskMAP Risk Minimization Action Plan

UE Union européenne

USA Etats-Unis d’Amérique

Liste d’abréviations

Page 10: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

10

Figure 1 : Organisation modulaire du PGR ............................................................... 24

Figure 2 : Correspondance entre modules du PGR et CTD telle que proposé dans le

module V des GVP ................................................................................................... 38

Figure 3 : « Risk Minimisation Cycle » tel que proposé dans le module V des GVP 39

Figure 4 : Tableau des PGR actuellement approuvés en France et rendus publics . 47

Figure 5 : Tableau récapitulatif du nombre de substance en fonction de la nature de

leur PGR ................................................................................................................... 77

Figure 6 : Liste des médicaments pour lesquels un « Risk Evaluation and Mitigation

Strategies » a été approuvé en remplacement d’un « Risk Minimization Action Plan »

au 7 octobre 2011 ................................................................................................... 104

Figure 7 : Plan d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» ........................... 108

Table des figures

Page 11: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

11

Le médicament n’est pas un produit de consommation classique. Son but premier est

en effet thérapeutique et sa nature le rend intrinsèquement dangereux. Outil de soin,

outil de mort. La prise de conscience de la particularité du médicament s’est faite

progressivement au fil des siècles. Très tôt l’apothicaire a prêté serment et a été

désigné comme le « gardien des poisons ». L’établissement du monopole

pharmaceutique impliquant le pharmacien et la règlementation sur les substances

vénéneuses témoignent de l’évolution de la conception du médicament. Les

scandales sanitaires issus de l’industrialisation de la production des médicaments

ont mis au jour la nécessité d’un contrôle du médicament et de ses effets nocifs et

ont été à l’origine de la pharmacovigilance.

La pharmacovigilance est en constante évolution et amélioration et sa conception

tend vers une attitude active de prévention des risques en parallèle avec une attitude

plus passive à l’égard des effets indésirables. A cet effet, les plans de gestion des

risques (PGR) ont été mis en place en 2005 au niveau de l’Union européenne (UE).

Cette thèse se propose de s’intéresser dans un premier temps à l’origine des PGR et

à leur cadre juridique européen et national. Dans un deuxième temps seront

abordées les règles d’application des PGR dans l’Union européenne ainsi que la

place et le potentiel des PGR en France. Enfin, l’application du concept de gestion

des risques aux Etats-Unis d’Amérique fera l’objet d’une dernière partie et amènera à

une comparaison des conceptions européennes et américaines.

Introduction

Page 12: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

12

1. Chapitre 1. Les vigilances

1.1. Section 1. L’élaboration de la vigilance Le concept de vigilance s’est construit au fur et à mesure des crises sanitaires qui

ont ébranlé le monde de la santé, les autorités sanitaires puis l’opinion publique

prenant conscience de la dimension dommageable des médicaments sur la santé.

Les autorités ont dû chaque fois rassurer les patients dont la sécurité avait été mise

en cause en réagissant au niveau législatif et en instaurant des systèmes permettant

d’éviter de nouveaux drames.1

L’affaire de la thalidomide dans les années 1950 aura initié un processus de

durcissement du contrôle des médicaments mis sur le marché. L’ordonnance du 23

septembre 1967, transposant la directive européenne du 26 janvier 1965 dans le

droit français, étend ainsi la définition française du médicament. Les substances

curatives, préventives et à des fins de diagnostic se voient adjoindre les substances

capables de restaurer, corriger ou modifier les fonctions de l’organisme (les

nouveaux contraceptifs oraux étant ainsi considérés comme des médicaments) et

les médicaments à usage vétérinaires. Cette ordonnance et cette directive marquent

aussi l’instauration de l’obligation de soumettre les médicaments à une Autorisation

de Mise sur le Marché (AMM) basée sur l’évaluation de la qualité et du rapport

bénéfices/risques. Ceux-ci ne faisaient jusque là l’objet que d’un simple visa accordé

par le ministère chargé de la santé après un rapide examen du dossier.

Cette affaire de la Thalidomide a également entrainé l’émergence du principe de

pharmacovigilance (PV) promu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).2 Les

objectifs des programmes de PV sont définis ainsi :

« - Améliorer la prise en charge et la sécurité des patients pour tout ce qui touche à

l’utilisation des médicaments et aux interventions médicales et paramédicales ;

Partie 1: L’évaluation des risques, limites de la pharmacovigilance et cadre juridique des plans de gestion des risques

Page 13: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

13

- améliorer la santé et la sécurité publiques pour tout ce qui touche à l’utilisation des

médicaments ;

- contribuer à l’évaluation des bienfaits, de la nocivité, de l’efficacité et des risques

présentés par les médicaments et d’encourager une utilisation sûre, rationnelle et

plus efficace de ceux-ci (y compris sur un plan économique) ;

- promouvoir une meilleure connaissance de la pharmacovigilance, une éducation et

une formation clinique dans ce domaine et améliorer l’efficacité de la communication

pertinente avec les professionnels de la santé et le grand public. » 3.

Le système de PV est mis en œuvre en France et au niveau international au début

des années 1970. Les autorités sanitaires françaises en charge des médicaments de

l’époque ont joué un rôle très important dans l’élaboration de la PV aux côtés de

leurs homologues de la Suède, du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de l’Allemagne.

Le terme français « pharmacovigilance » est d’ailleurs transcrit tel quel dans la

littérature scientifique anglo-saxonne et donc internationale ; fait d’autant plus

révélateur à l’époque de la domination de la langue anglaise. Le siège de la PV

internationale est placé à Uppsala en Suède à cette époque 1 2 4.

Peu à peu, d’autres vigilances ont vu le jour, le but étant de permettre une

surveillance de l’ensemble des produits de santé et de leurs risques d’effets

indésirables. L’affaire du sang contaminé par le VIH utilisé dans des transfusions

entre 1984 et 1985 et qui a éclaté en 1991 a ainsi conduit à la mise en place du

réseau national d’hémovigilance à partir de 1992. Parmi les autres vigilances, ont

peut noter également la matériovigilance en charge des dispositifs médicaux 1.

1.1. Section 2. Organisation de la pharmacovigilance La raison d’être de la PV, une surveillance permanente du médicament tout au long

de sa commercialisation, se trouve dans les limites de la connaissance des risques

au moment de la délivrance de l’AMM. En effet, pour des raisons éthiques et de

moyens (financiers et humains), les essais cliniques ne portent que sur une

population particulière dans une tranche d’âge restreinte qui diffère de la population-

cible du médicament ainsi que de la population réelle qui aura accès au médicament.

Page 14: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

14

La population étudiée ne tient par exemple pas compte des populations à risque,

comme les personnes âgées ou les femmes enceintes. Au niveau européen, l’étude

de la population pédiatrique est envisagée dans un projet d’investigation pédiatrique

(PIP) déposé lors d’une nouvelle demande d’AMM ou d’une variation importante de

celle-ci. Cependant, et afin de limiter les essais inutiles sur les enfants, des délais ou

des dérogations à ces essais peuvent être accordés. Ensuite, afin de s’assurer de

l’efficacité thérapeutique du médicament expérimental sur la pathologie visée et

d’imputer les effets observés à lui seul, les comorbidités et les interactions

médicamenteuses autres que les plus probables et évidentes d’un point de vue

pharmacologique ne sont pas étudiés. Enfin, outre cela se pose le problème du

nombre de personnes étudiées -1000 à 1500 en général- dans le cadre des essais

cliniques et de leur durée même. Si le nombre de personnes étudiées offre une

puissance statistique suffisante pour évaluer l’efficacité, il reste bien inférieur à la

population totale. Les effets indésirables rares, dont la fréquence est comprise entre

1/1.000 et 1/10.000, ainsi que les effets indésirables très rares, dont la fréquence est,

elle, inférieure à 1/10.000, ont une probabilité très faible de survenir au cours des

essais cliniques et d’être caractérisés. Les essais ne durant au plus que quelques

années, les effets indésirables à long terme et ceux résultant d’un usage chronique

sur plusieurs années passeront également entre les mailles du filet. Enfin, les usages

différents tels que les prescriptions hors AMM, le mésusage et le détournement de

l’usage idéal étudié ne sont pas envisagés 5 6 7 8.

Pour toutes ces raisons, et quand bien même la méthodologie des essais cliniques

permet d’établir des études au design solide et aux résultats fiables et riches, les

informations permettant d’évaluer le rapport bénéfices/risques du médicament

restent incomplètes. La pharmacovigilance est d’ailleurs considérée comme la phase

IV des essais cliniques : la phase d’études post-autorisation 5 6 7 8.

D’après l’article R. 5121-150 du code de la santé publique, la PV concerne

l’ensemble des médicaments dotés d’une AMM, d’une Autorisation Temporaire

d’Utilisation (ATU) ainsi que les médicaments homéopathiques après leur

enregistrement. La surveillance est donc effectuée a posteriori de l’autorisation et

permet de repérer des effets indésirables non repérés dans les phases d’essais

Page 15: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

15

cliniques pré-AMM. La vigilance se porte sur les effets indésirables connus ou

nouveaux, leur caractérisation et l’estimation de leur fréquence.

L’ « annexe I – Definitions Rev3 » de la « guideline on good pharmacovigilance

practices » s’appuie sur la directive européenne 2001/83/CE et l’ « International

Conference of Harmonization » pour établir une définition de l’effet indésirable :

« Une réaction à un médicament qui est nocive et non voulue (Dir 2001/83/CE Art

1(11)). Dans ce contexte, le terme « réaction » implique que la relation causale entre

le médicament et [l’] effet indésirable soit d’une possibilité raisonnable (« Annex IV,

ICH-E2A guideline »). Les effets indésirables peuvent survenir d’un usage du

médicament dans le cadre ou en dehors des termes de l’autorisation de mise sur le

marché ou d’une exposition professionnelle (Directive 2001/83/CE art 101(1)). Les

conditions d’usage en dehors du cadre l’autorisation de mise sur le marché incluent

l’utilisation en dehors des indications autorisées, le surdosage, l’usage détourné,

l’abus et les erreurs de médication ». Pour compléter citons la définition de l’OMS de

1972 encore largement employée: « Une réaction nocive et non voulue se produisant

aux posologies normalement utilisées chez l’homme pour la prophylaxie, le

diagnostic ou le traitement d’une maladie ou la modification d’une fonction

physiologique. ». En 2000, cette définition a été étoffée en étendant la définition de

l’effet indésirable aux effets résultant d’origines plus variées : le mésusage, l’usage

abusif, le syndrome de sevrage, la pharmaco dépendance, l’erreur médicamenteuse,

l’inefficacité thérapeutique et enfin un produit défectueux ou de mauvaise qualité 1 .

En France, le système de PV est décrit dans le code de la santé publique par les

articles R. 5121-153 à R. 5121-177. Il repose sur la notification et la centralisation

des effets indésirables. L’analyse de l‘imputabilité puis la remontée des effets

indésirables est effectuée par les Centres Régionaux de Pharmacovigilance (CRPV).

C’est l’échelon local qui applique la méthode d’imputabilité pour estimer l’implication

du médicament dans l’effet indésirable constaté. La méthode d’imputabilité est une

méthode propre à la France qui s’impose aux CRPV et se base sur la distinction

entre imputabilité extrinsèque et imputabilité intrinsèque. L’imputabilité extrinsèque

s’appuie sur des critères bibliographiques (Vidal, bases de données de références,

publications scientifiques). Quant à l’imputabilité intrinsèque, elle évalue la causalité

entre le médicament et l’effet constaté par des critères sémiologiques et

Page 16: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

16

chronologiques. Les CRPV transfèrent les déclarations au Centre National de

Pharmacovigilance (CNPV), celui-ci analyse les signaux à l’échelle nationale et

prévient l’ANSM d’une alerte autour d’un effet indésirable et son directeur général

prend, le cas échéant, les mesures appropriées pour assurer la sécurité d’emploi des

produits concernés 1 9.

Le système de PV est basé sur les déclarations spontanées d’effets indésirables.

Pour les professionnels, les médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et

pharmaciens ont l’obligation de déclarer les effets indésirables portés à leurs

connaissances. Les autres professionnels de santé observant un effet indésirable

pouvant être causé par un médicament peuvent également le déclarer. Depuis 2012,

a été rajouté dans le code de la santé publique la possibilité pour les patients et

associations de patients agréées de déclarer les effets indésirables suspectés les

concernant. Enfin, depuis la directive 2004/27/CE, l’accent a été mis sur une

meilleure prise en compte de la iatrogénie et une amélioration de la transparence du

système 1 10.

La remontée des effets indésirables passe aussi par les laboratoires

pharmaceutiques qui sont eux aussi tenus d’avoir en leur sein des unités de PV

menant des enquêtes de pharmacovigilance afin de surveiller leurs médicaments.

Les notifications d’effets indésirables viennent pour une part des patients eux-

mêmes. Les autres effets indésirables traités pas les laboratoires sont déclarés par

les professionnels de santé ; pour les médecins, cela se fait bien souvent au cours

de la visite médicale et cette activité de pharmacovigilance est d’ailleurs mentionnée

dans la charte de la visite médicale. Les laboratoires pharmaceutiques font part des

effets indésirables graves à l’ANSM par voie électronique. Les effets indésirables

graves déclarés auprès de l’ANSM par les laboratoires pharmaceutiques étaient au

nombre de 23.975 en 2012, 28.180 en 2013 et 26.478 en 2014. Au vu de leur

activité, l’implication des laboratoires dans la surveillance des médicaments est donc

essentielle. Au niveau européen et dans le cas d’AMM européennes, les laboratoires

sont tenus de notifier dans les quinze jours à la base de données Eudravigilance

toute présomption d’effet indésirable grave survenu dans l’UE ou dans un pays tiers.

Pour les effets indésirables non graves suspectés dans l’UE, ils doivent être notifiés

à Eudravigilance dans les 90 jours. De plus, l’EMA et la Commission européenne

Page 17: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

17

doivent être informées quand un laboratoire souhaite diffuser une information de

pharmacovigilance11Erreur ! Signet non défini. 12 13.

La PV nationale est donc à la fois centralisée et décentralisée et son système de

notification d’effets indésirables permet de surveiller l’émergence de risques

sanitaires. Elle repose sur la notification des effets indésirables principalement

réalisée par les professionnels de santé. 95% des cas d’effets indésirables

enregistrés dans la base nationale de pharmacovigilance ont étés déclarés par des

professionnels de santé. Le système est limité par la part sous-notification des effets

indésirables bien que le nombre de déclaration ait tendance à augmenter. Ainsi entre

2012 et 2014, les cas d’effets indésirables en provenance des CRPV sont passés de

38.296 par an à 46.497 par an. La déclaration directe par les patients évolue autour

de 2000 déclarations par an1 11.

La pharmacovigilance venant d’être succinctement présentée, il est temps de définir

le PGR par rapport à celle-ci et de présenter son cadre juridique.

1. Chapitre 2. Le plan de gestion des risques

1.2. Section 1. Le PGR, un prolongement et un complément de la pharmacovigilance

La pharmacovigilance intervient après la commercialisation. Cependant, le

médicament expérimental doit passer par un certain nombre d’étapes avant d’obtenir

l’AMM afin de déterminer un premier profil de sécurité. A l’issue de la phase de

recherche pré-clinique, l’ANSM –pour la partie scientifique- et le Comité de

Protection des Personnes sélectionné –pour la partie éthique- donnent leur accord

pour débuter les protocoles d’essai cliniques sur l’Homme proposés. Les essais

cliniques sont divisés en trois phases distinctes s’attachant à déterminer l’innocuité,

l’efficacité et le dosage du médicament expérimental. C’est sur la base des

observations faites au cours des ces essais qu’est établi un premier profil de sécurité

et qu’un PGR est proposé à l’autorité de santé. La décision d’autoriser le

Page 18: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

18

médicament en estimant la sécurité d’emploi à partir du premier profil de sécurité - à

condition que le dossier de demande d’AMM prouve également sa qualité et son

efficacité-.

1.2.1. A- Principe de gestion des risques Jusqu’alors, le principe de la PV reposait sur la détection de signaux et d’alertes de

PV a posteriori de l’autorisation de mise sur le marché. Ce mode de fonctionnement

peut s’apparenter à une veille passive, or un besoin de prévision et de maîtrise des

risques se fait de plus en plus sentir et la surveillance des risques des médicaments

ne peut plus s’en contenter. Ce besoin s’est fait particulièrement visible suite aux

retraits successifs de la Cerivastatine en août 2001 et du Vioxx® en octobre 2004.

Ainsi, a été élaborée une démarche pro-active et orientée de surveillance des

médicaments avec l’instauration des plans de gestion des risques (PGR). Ces plans

sont conçus comme une protection supplémentaire vis-à-vis des risques du

médicament et doivent permettre une réactivité supérieure face aux risques, évitant

crises sanitaires et drames 11 14 15.

Les PGR constituent un prolongement de la PV et un véritable progrès dans la

surveillance car le rapport bénéfices/risques initialement estimé dans l’AMM est dès

lors évalué constamment dans les conditions réelles d’utilisation. Pour cela, les

enjeux et les méthodes d’évaluation des risques doivent être déterminés dès la

demande d’AMM. Les risques sont donc déterminés à partir de la période pré-AMM

et tout au long de la vie du médicament. Les risques précisément identifiés, la

surveillance sera orientée vers ceux-ci. Ce principe de veille active amène à

reconsidérer régulièrement le rapport bénéfices/risques du médicament. Les risques

peuvent être déterminés à l’aide des études cliniques et précliniques. Ils peuvent

également être décelés par les déclarations spontanées, la littérature et les études

épidémiologiques11 14 16.

De plus, outre les effets indésirables du médicament et leur risque d’émergence, les

PGR prennent en compte l’environnement dans lequel il évolue. Les risques d’usage

détourné et les risques sur les populations réelles de patient sont particulièrement

étudiés11. Les essais cliniques se déroulant dans un cadre très surveillé ainsi que sur

des populations réduites et idéales, ils présentent toujours des biais irréductibles. Un

Page 19: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

19

certain nombre de risques ne sont donc pas décelables au moment du

développement du médicament.

1.2.1. B- Objectifs et définition du PGR Selon le Traité de Santé Publique cité en référence, les objectifs du PGR sont :

« A) renforcer la surveillance des médicaments pour garantir leur sécurité d’emploi et

leur bon usage dans le prolongement de la pharmacovigilance,

B) mieux caractériser, prévenir et minimiser les risques des médicaments,

C) évaluer le rapport bénéfices/risques dans les conditions réelles de prescription. »1

« Le PGR est un ensemble de mesures visant à mieux caractériser et quantifier les

risques d’un médicament, à obtenir des informations manquantes lors de la mise sur

le marché et à surveiller le bon usage dans les conditions réelles d’utilisation. » 1

Le contenu d’un PGR est détaillé dans la deuxième partie.

1.2.1. C- Conséquences de la réévaluation du rapport bénéfices/risques

Le rapport bénéfices/risques est estimé par l’ANSM ou l’EMA au moment de la

délivrance de l’AMM sur la base des informations par définition incomplètes

d’efficacité et de sécurité obtenues au cours des essais cliniques. Or ces études

étant très contrôlées, les populations et l’usage du médicament différent de la

population réelle confrontée au médicament. De plus, la puissance statistique et le

design de ces études ne permet d’estimer que les effets indésirables fréquents et à

court terme. Le rapport bénéfices/risques régulièrement réévalué par l’ANSM après

la mise sur le marché sera donc plus proche de la réalité. Le rapport

bénéfices/risques doit rester positif pour que le médicament reste sur le marché et sa

pertinence, son acceptabilité est estimée en fonction de la gravité de la maladie. Un

rapport bénéfices/risques réévalué à la baisse pourra déclencher la mise en

application de mesures de minimisation des risques prévues dans le PGR du

médicament. De plus, l’ANSM a le pouvoir de retirer du marché un médicament, de

Page 20: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

20

suspendre temporairement son AMM voir de le retirer définitivement quand le PGR

est jugé défavorable 1 a.

Outre les mesures de minimisation des risques envisagées dans l’AMM –et

développées dans la partie II-, un PGR peut donc aussi être à l’origine du retrait

temporaire ou définitif du médicament. Jusqu’alors, aucune réévaluation du B/R

n’était prévue pour les médicaments sans PGR à l’exception du renouvellement

quinquennal de l’AMM. Depuis 2008, les AMM ne doivent plus faire l’objet que d’un

seul renouvellement quinquennal. Avec l’affaire du Mediator®, chaque médicament

n’ayant pas de PGR -car mis sur le marché avant leur introduction- doit faire l’objet

d’une réevaluation de son rapport bénéfices/risques.17.

1.2. Section 2. Cadre juridique du PGR en Europe et en France Le PGR est instauré au niveau européen par la directive 2004/27/CE modifié par la

directive 2010/84/CE ainsi que le règlement 726/2004/CEE modifié par le règlement

1235/2010. Les directives modifient la directive 2001/83/CE instituant un code

communautaire relatif aux médicaments à usage humain. Ces directives ont toutes

été transcrites dans le droit français. Le cadre juridique s’appuie également sur le

« module V - Risk management systems (Rev1) » des bonnes pratiques de

pharmacovigilance ou « Good PharmacoVigilance Practice (GVP) ». Le module V est

entré en vigueur en juillet 2012 et une première révision, toujours d’actualité, a pris

effet le 28 avril 20141 18.

Les GVP sont instaurées dans la directive 2001/84/CE qui donne la capacité aux

Etats membres de définir des lignes directrices en matière de bonnes pratiques de

pharmacovigilance, destinées aux autorités compétentes et aux titulaires

d’autorisation de mise sur le marché. Ce n’est que progressivement qu’elles auront

été rédigées sous leur forme actuelle, certains modules initialement prévus furent

abandonnés et remaniés au sein d’autres 13 19.

a Décrit dans les articles L5121-9 et R5121-47 du Code de la Santé Publique.

Page 21: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

21

Le règlement (CE) n°726/2004 et la directive 2001/83/CE furent précisés par le

règlement d’exécution (UE) n° 520/2012 de la Commission introduisant une

maturation du PGR par un nouveau format du plan de gestion des risques dans son

annexe 1, et entré en application le 10 janvier 2013 20.

Cette maturation se prolonge avec un mouvement d’uniformisation et de

standardisation au niveau européen depuis juillet 2012 via les GVP. Ce mouvement

est continué par l’établissement en 2013 du modèle de rédaction : « Guidance on

format of the risk management plan (RMP) in the EU » 18 21.

Cette nouvelle surveillance s’impose désormais systématiquement au niveau

européen. Chaque nouvelle spécialité pharmaceutique depuis 2005 doit donc être

accompagnée d’un PGR dans la demande d’AMM que le laboratoire dépose. Le

PGR est aussi nécessaire pour un générique dont le princeps fait l’objet d’un PGR ou

présente un problème de sécurité. L’ensemble des biosimilaires, compte tenu de la

nouveauté du concept, doivent présenter un PGR, que le princeps en soit assorti ou

non. Tout changement majeur de l’AMM d’une spécialité pharmaceutique, même

antérieure à 2005, nécessite également l’établissement d’un PGR. Ces changements

majeurs d’AMM incluent entre autres une nouvelle indication, une nouvelle forme

pharmaceutique ou bien un nouveau dosage 1 11.

Le PGR s’applique au niveau européen et national. Une AMM obtenue par procédure

centralisée comportera un PGR européen pour la spécialité pharmaceutique. Ce

PGR peut être assorti d’un PGR national. Certaines mesures seront donc spécifiques

à certains pays11 15. La possibilité d’ajouter un PGR national permet de prendre en

compte les particularités propres à chaque pays tels que l’organisation du circuit

pharmaceutique de leur système de santé, les habitudes de prescription des

médecins ou encore les habitudes de consommation, voire certaines particularités

culturelles des populations locales.

Pour expliquer l’utilité d’un PGR national, prenons l’exemple suivant : Le médicament

A qui fait l’objet d’un PGR est un inhibiteur de la MAO-A ; l’un des risques est

l’inhibition du métabolisme de la tyramine par la MAO-A causant notamment des cas

d’hypertension artérielle. La population du pays B n’a que peu de cas d’hypertension

causé par le médicament A et les mesures européennes de minimisation de ce

Page 22: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

22

risque sont suffisantes. Or la population du pays F a une alimentation beaucoup plus

riche en fromages de toutes sortes dont certains sont riches en tyramine. Le PGR

européen va donc se voir adjoindre un PGR national propre au pays F qui

comprendra des études évaluant la fréquence de survenue des cas d’hypertension

liée à la consommation régulière de fromage. Si les résultats de ces études sont

significatifs, le PGR national inclura des mesures de minimisation des risques tels

que l’ajout d’un paragraphe sur le risque d’hypertension lié à la consommation de

certains fromages ; un logo représentant un fromage barré ajouté sur le

conditionnement extérieur du médicament A ainsi qu’une affiche distribuée aux

pharmaciens rappelant les fromages « sûrs » et les fromages riches en tryptophane

à risques lorsqu’un traitement au médicament A est initié.

Enfin, les autorités de santé ont le pouvoir d’appliquer des sanctions à l’égard des

titulaires d’AMM n’appliquant pas leurs obligations de PV dans les délais prévus

dans les-dites AMM.

Les PGR venant d’être définis et leur cadre juridique ayant été exposé, il est temps

de s’intéresser à la manière dont sont agencés les PGR ainsi qu’à leur mise en

œuvre et à leur place dans le paysage du médicament. C’est l’objet de le deuxième

partie qui présentera la composition du PGR, son application et enfin proposera une

revue de PGR approuvés en France ainsi que de leur potentiel.

Page 23: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

23

2. Section 1. Composition du PGR Un PGR résulte d’une réflexion sur les risques connus et inconnus que le

médicament est susceptible de présenter, et se concrétise par un plan d’action

destiné à les identifier et les maîtriser. On y distingue sept parties. Bien qu’il y soit

intégré, c’est un document indépendant du « Common Technical Document » (CTD).

Les informations qu’il contient ne peuvent donc pas être écrites sous forme de renvoi

à l’une ou l’autre des parties du dossier d’AMM au format CTD 18.

Dans la demande d’AMM, le PGR est présenté dans le module 1.8.1 de la demande

d’AMM en plus de la description du système de pharmacovigilance du laboratoire. Au

niveau européen et national, la description se résume désormais à la mention de

l’EVCode du « Pharmacovigilance Master File » (PSMF) de l’entreprise, de son

résumé et de la présentation du « Qualified Person for PharmacoVilance » (QPPV).

Le PSMF est un document autonome détenu par le laboratoire qui le déclare à

Eudravigilance. La mention du PSMF devient d’ailleurs obligatoire pour toutes les

AMM en juillet 2015 ; la partie 1.8.1 est donc désormais composée uniquement de

documents autonomes 18 22.

La présentation modulaire du PGR a été établie en juillet 2012, remplaçant

l’organisation bipartite prévalant alors. Cette ancienne organisation rappelait d’une

part les pré-requis de sécurité du médicament et le plan de pharmacovigilance et

d’autre part l’évaluation du besoin de minimisation des risques et le plan de

minimisation des risques (PMR) 18.

L’organisation modulaire est décrite dans le module « V - Risk management systems

(Rev1) » des GVP et est présentée dans le modèle « guide sur le format du plan de

gestion des risques dans l’UE – en format intégré ». Cette organisation unifiée au

niveau européen a pour objectif de faciliter le dépôt des PGR auprès des différentes

autorités de santé des pays membres. Elle enrichit également le contenu du PGR,

renforçant sa stature de document autonome en lui donnant plus d’indépendance par

Partie 2 : Composition et application du PGR au sein de l’Union européenne, résultats et potentiel en France

Page 24: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

24

rapport au dossier d’AMM et lui permettant une plus grande adaptabilité au cours du

temps et de la vie du médicament 18 21.

D’un point de vue pratique, la modularité du PGR permet, au cours d’une variation,

de soumettre uniquement la modification du module concerné. Les autres modules

restent eux inchangés et valides. En contrepartie, une seule variation peut être

déposée à la fois puis évaluée avant de pouvoir en déposer une nouvelle, à moins

d’un nouveau signal de pharmacovigilance nécessitant une adaptation urgente des

mesures de minimisation des risques. Il en va de même dans le cas d’une nouvelle

indication impliquant la même nécessité urgente 18. D’un point de vue pratique, cette

manière de fonctionner allège considérablement le volume des variations et le travail

aussi bien des services de pharmacovigilance et d’affaires réglementaires des

laboratoires pharmaceutiques que des autorités de santé qui évaluent.

La figure suivante présente les différents modules du plan de gestion des risques tels

que décrits dans les bonnes pratiques de pharmacovigilance module V.

Figure 1 : Organisation modulaire du PGR

Partie I : Vue d’ensemble du produit

Partie II : Spécifications de sécurité

Partie III : Plan de Pharmacovigilance

Partie IV : Plan d’études d’efficacité post-autorisation

Partie V : Mesure de minimisation des risques (dont les études d’évaluation de

l’efficacité des mesures)

Partie VI : Résumé du plan de gestion des risques

Partie VII : Annexes

Page 25: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

25

2.1 Chapitre 1. : Partie I – Vue d’ensemble du produit

Cette partie introduit le produit concerné. On y retrouve des informations

administratives et comme son nom l’indique, une vue d’ensemble du médicament 18.

D’abord l’objet du PGR est présenté, la ou les substances actives du médicament

sont notées ; de même que la ou les classe pharmaceutiques, via les codes ATC du

médicament. Suit une description du ou des produits concernés : présentation,

dosage, formes pharmaceutiques, procédure d’enregistrement, noms

commerciaux18.

Le titulaire d’AMM est aussi présenté ainsi que des informations sur la première mise

sur le marché du médicament dans le monde. Enfin, cette partie précise les

différentes spécialités couvertes par le présent PGR. En effet, un PGR peut

désormais réunir plusieurs médicaments semblables par leurs substances actives.

Par exemple, un même médicament enregistré sous différents noms dans l’Union

européenne via plusieurs procédures nationales pourra n’avoir qu’un seul PGR

réunissant les différents produits commercialisés. Cela à l’exception de la partie VI

(décrite plus loin) propre à chaque médicament. La modularité du PGR permet donc

pour une entreprise pharmaceutique d’alléger les contraintes liées à la gestion de

multiples PGR en en réduisant le nombre. Notons que cette possibilité pour un PGR

d’accueillir plusieurs médicaments peut être mise en parallèle avec la possibilité que

le PSMF couvre plusieurs médicaments 18.

La partie I présente aussi des informations plus administratives, telles des numéros

de version et les dates de soumission de chacune des parties du PGR ainsi que du

PGR dans sa globalité. Ceci afin de conserver l’unité entre les modules du PGR 18.

Page 26: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

26

2.1. Chapitre 2. : Partie II – Spécifications de sécurité

La deuxième partie contient les prérequis de sécurité rappelant l’état des

connaissances concernant la sécurité du médicament, c'est-à-dire le profil de

sécurité d’emploi du médicament. Les risques sont évalués à l’aune des effets

indésirables constatés lors des essais cliniques effectués. La connaissance de la

pharmacologie de la substance permet d’envisager des risques possibles 1

La partie II se subdivise en sept modules. Ces modules sont pour la plupart issus

des spécifications de sécurité de l’ICH-E2E à l’exception du module SVI regroupant

les requis européens supplémentaires. Il en va de même pour le module SVII

« Identified and potential risks (ATMPs) » qui n’était pas envisagé dans l’ICH-E2E 18.

Ces modules de la partie II restent un guide destiné à organiser la réflexion sur la

sécurité du médicament et les risques qui en découlent ; il est conseillé de les

adapter si nécessaire, notamment quand des informations ne trouvent leur place

dans aucun module prévu 18.

2.1.2. A- Module SI Epidémiologie de(s) indications et population (s) cible(s)

Les spécifications de sécurité débutent, dans cette partie, par une réflexion sur

l’épidémiologie des indications de l’objet du PGR dans la population ciblée. La

définition de la population cible et de l’épidémiologie des indications chez cette

population permet de définir sur quelle population limiter l’estimation des risques

dans le cadre d’une utilisation normale du médicament 18.

La comorbidité chez la population cible est aussi envisagée dans cette discussion

épidémiologique. En effet, chaque population présente des risques différents de

comorbidité et le médicament pourrait avoir une action aggravante sur un risque de

comorbidité pré-existant dans la population 18.

Page 27: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

27

2.1.2. B- Module SII Partie non-clinique des spécifications de sécurité

Cette sous-partie présente des données issues des études non cliniques présentant

un intérêt du point de vue de la sécurité de la molécule. Cet intérêt est pondéré par la

cible du médicament. En effet, dans un premier temps, certaines données de

sécurité ne concernant pas la population cible auront une influence plus faible sur les

risques. S’y retrouvent donc logiquement des études toxicologiques menées sur

l’animal. Parmi elles, la détermination de la dose létale (DL) 50 et de la DL100 sur

des espèces animales sont des informations intéressantes à étudier dans le cadre de

la gestion des risques sur l’homme. Dans le cadre de l’utilisation du médicament

chez la femme enceinte faire figurer des données sur la reproduction et la toxicité

fœtale animale dans cette sous-partie est intéressant.

L’autre domaine d’étude non clinique pouvant apporter des éléments intéressants sur

la sécurité est la pharmacologie. Par exemple l’étude in vitro ou ex vivo de l’activité

d’une molécule sur l’allongement de l’intervalle QT permettra de déceler un risque

cardiaque ou d’étayer l’argumentation en faveur ou en défaveur de l’importance de

ce risque 18.

Un troisième point intéressant susceptible d’apporter des informations précieuses sur

l’évaluation des risques est l’étude des interactions médicamenteuses. Celle-ci est

préliminaire à toute étude clinique et s’intéresse en priorité à deux types de

molécules. Les premières molécules sont celles susceptibles d’être administrées

conjointement ou pendant la même période que le médicament étudié. La suivante

regroupe les molécules avec lesquelles la famille pharmacologique du médicament

en question est connue pour interagir 5 6 18.

2.1.2. C- Module SIII Exposition au cours des essais cliniques

De même que les informations pertinentes en termes de sécurité ont été extraites

des données précliniques dans la sous-partie précédente, le module SIII regroupe

les données de sécurité provenant des essais cliniques. Les GVP attirent l’attention

sur le fait qu’il est préférable de les présenter de manière synthétique sous forme de

graphes ou de tableaux. Il est également important de préciser le design des études

utilisées et les sous-populations concernées pour resituer les données dans leur

Page 28: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

28

contexte et affiner l’évaluation du risque. Encore une fois, les données cliniques

doivent être choisies en adéquation avec la population cible.

Enfin, dans le PGR, il est préférable d’éviter une présentation séparée des données

cliniques mais au contraire de favoriser une synthèse des différentes informations.

Cependant dans le cadre d’une variation du PGR ayant pour objet l’ajout d’une

nouvelle indication, d’une nouvelle forme pharmaceutique ou voie d’administration,

les données cliniques devront être présentées séparément et proposées en début de

module SIII 18.

2.1.2. D- Module SIV Populations non étudiées dans les essais cliniques

Il doit être fait mention des populations non ou peu étudiées, associés à des

informations manquantes. Les raisons de l’absence ou de la faiblesse des études

menées sur ces populations doivent être discutées ici. Cela peut venir du fait que les

populations concernées ne font pas partie de la population cible. Par exemple, dans

le cadre d’un médicament indiqué dans le cancer de l’endomètre, le laboratoire

pharmaceutique expliquera aisément qu’un homme n’est pas censé avoir recours à

cette thérapeutique et qu’il n’est donc pas essentiel d’étudier la tolérance au sein de

la population masculine 5 6 18.

Il est important de citer certaines populations particulières dans la discussion d’un

module SIV, parmi lesquelles : les populations pédiatriques, les personnes âgées,

les femmes enceintes et allaitantes, les insuffisants rénaux et/ou hépatiques. Il est

aussi intéressant de discuter d’autres populations telles que les patients dont

l’affection est celle concernée par le traitement mais dont l’intensité diffère, les

patients présentant des co-morbidités, les sous-populations présentant un

polymorphisme génétique particulier et plus largement certaines populations

ethniques différentes de la ou des ethnies étudiées dans les essais cliniques si les

données actuelles laissent entendre que l’efficacité ou la sécurité pourraient être

différentes 18.

Ce module SIV est l’occasion de discuter de l’importance des informations

manquantes et de la qualité de la base de données présentée dans les deux

Page 29: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

29

modules précédents. Le cas échéant, cela permet de mettre à jour le besoin d’études

complémentaires prenant en compte une population particulière 5 6 18.

La notion d’information manquante est approfondie plus loin.

2.1.2. E- Module SV Etudes post-autorisation Cette sous-partie s’attache à fournir un retour d’expérience après la délivrance de

l’AMM. Cette sous-partie à l’origine vide réunira l’ensemble des actions de sécurité

prises par les autorités de santé ainsi qu’une estimation de l’exposition dans les

études post-autorisation. Sont aussi précisés l’usage hors et dans le cadre de

l’AMM.

Le module SV Post-autorisation expérience est réparti en cinq sections qui sont :

- Actions prises par les autorités règlementaires et/ou les titulaires d’AMM pour des

raisons de sécurité.

- Exposition post autorisation en dehors du cadre d’une étude.

- Usage post-autorisation dans les populations non étudiés dans les essais cliniques.

- Usage hors indication en post-autorisation.

- Exposition dans les études épidémiologiques 18.

2.1.2. F- Module SVI Requis européens additionels pour le specifications de sécurité

Ce module réunissant les sujets non abordés dans l’ICH-E2E mais jugés important

par l’Union européenne est réparti en six sections :

- Potentiel de nuisance suite à un surdosage

- Potentiel de transmission d’un agent infectieux

- Potentiel de mésusage à des fins illégales

- Potentiel d’erreur de médication

- Potentiel d’usage hors indication

- Problèmes spécifiques à la pédiatrie.

Page 30: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

30

Ces sections élargissent le champ de l’évaluation des risques à une dimension plus

sociétale et moins purement pharmacologique. La section « problèmes spécifiques à

la pédiatrie » procède d’une inquiétude particulière de l’UE pour les populations

pédiatriques 18.

2.1.2. G- Module SVII Risques identifiés et potentiels Les risques sont distingués en deux catégories :

Les risques identifiés ou avérés dont l’existence a été décelée lors d’études

antérieures. Ces risques sont associés au produit. Ce sera le cas d’un effet

indésirable observé au cours de la phase de développement ou établis par un

signal de PV bien documenté. Le risque est connu et il risque de survenir. Ces

risques sont à contrôler pour s’assurer qu’ils surviennent dans les mêmes

conditions et aux mêmes fréquences que pendant la phase de développement

du médicament. Les risques identifiés importants sont distingués car ils sont

susceptibles d’avoir un impact sur la balance bénéfice/risque ou sur la santé

publique. L’importance du risque est estimée selon l’impact individuel, la

gravité du risque et l’impact sur la santé publique 18.

Les risques potentiels sont les risques dont l’association avec le produit n’est

pas confirmée, parfois à cause d’une fréquence de survenue trop faible, mais

néanmoins associés à une forte suspicion. Cette suspicion peut être nourrie

par des résultats toxicologiques qui n’ont pas été retrouvés en clinique, un

événement indésirable observé mais dont l’essai clinique contre comparateur

n’a pas pu établir formellement l’association avec le médicament, ou un

simple signal de pharmacovigilance. De plus, il est probable qu’une molécule

provoque des effets indésirables semblables à ceux que l’on retrouve lors de

l’utilisation d’une molécule de même classe thérapeutique ou proche d’un

point de vue structural. Ces risques nécessitent d’être recherchés et contrôlés

dès le début de la commercialisation 18.

Enfin, les informations manquantes sont des informations susceptibles d’être

intéressantes vis-à-vis de la sécurité du médicament mais qui ne sont pas

disponibles au moment de la soumission du dossier d’AMM et de la présentation du

PGR. La définition proposée par le module V des GVP est la suivante : « lacunes

Page 31: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

31

dans les connaissances sur un médicament, liées à la sécurité ou à l'utilisation dans

des populations de patients particulières, pouvant être cliniquement significatives ».

C’est le cas d’informations concernant une population qui n’a pas été étudiée lors

des essais cliniques –les femmes enceintes et les enfants sont souvent écartés pour

des raisons éthiques, les populations âgées ou insuffisantes rénales ou hépatiques

le sont pour faciliter l’interprétation et limiter les biais-. Les informations manquantes

concernent aussi le risque d’usage détourné du médicament ; usage détourné qu’il

est très difficile d’adopter dans un essai clinique qui est, par nature, très contrôlé 18.

Ce module est également organisé en différentes sections selon le type de risque

impliqué :

- Problème de sécurité nouvellement identifié

- Récents rapports d’étude impliquant des problèmes de sécurité

- Détails des risques importants et potentiels issus du développement clinique et des

études post autorisation.

- Interactions potentielles et identifiées incluant les interactions entre médicaments et

nourriture-médicaments

- Effets de classe pharmacologique.

Ce module est remplacé par un module spécifique appelé « Module SVII Risques

identifiés et potentiels (ATMPs) » dans le cas d’un PGR concerné par un

médicament de thérapie innovante (ATMP) 18.

2.1.2. H- Module SVIII Résumé des problèmes de sécurité Enfin, cette sous-partie rappelle les problèmes de sécurité les plus importants : les

risques importants identifiés ou potentiels et les informations manquantes. Dans le

cas de PGR contenant plusieurs médicaments, ces problèmes sont répartis en

différentes catégories 18.

Page 32: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

32

2.1. Chapitre 3. : Partie III – Plan de pharmacovigilance

Cette troisième partie concerne le plan de pharmacovigilance renforcée décrivant les

actions de pharmacovigilance à entreprendre pour identifier ou caractériser les

risques envisagés à la deuxième partie « Spécifications de sécurité ». Le plan de

pharmacovigilance s’attachera à identifier de nouveaux problèmes de sécurité et

mieux caractériser les problèmes de sécurité. Des enquêtes peuvent être décidées

pour examiner la réalité des risques et les moyens de réunir les informations

manquantes. Ce plan de pharmacovigilance n’inclut pas les mesures de prévention

ou de minimisation des risques ; c’est une phase d’observation.

Au sein du plan de pharmacovigilance se distinguent les activités de

pharmacovigilance de routine et les activités de pharmacovigilance additionnelles. Le

plan doit proposer des activités de pharmacovigilance proportionnées au risque et

les lister pour chaque problème de sécurité 18.

2.1.3. A- Activités de pharmacovigilance de routine

Ces activités sont décrites dans le PSMF du laboratoire et il suffit donc de

mentionner le PSMF dans cette section. Le « Pharmacovigilance Risk Assesment

Commitee » (PRAC) ou le « Coordination group for Mutual Recognition and

Decentralised Procedures – Human » (CMDh) peuvent émettre des

recommandations de pharmacovigilance à propos des médicaments concernés par

le PGR. Dans ce cas, le titulaire d’AMM pourra décrire dans cette section les

adaptations des activités de routine pour y répondre 18.

2.1.3. B- Activités de pharmacovigilance additionnelles Chaque substance munie d’un PGR fait donc l’objet d’une pharmacovigilance

renforcée et adaptée s’appuyant notamment sur des études pharmaco-

épidémiologiques. Chaque risque, qu’il soit avéré ou potentiel, est surveillé « selon

un calendrier et des modalités définies avec les autorités de santé »1. En

complément de la pharmacovigilance classique qui diligente ces études de cohortes,

de cas témoins et des études d’utilisation suite à l’identification d’alertes perçues via

les signalements d’effets indésirables, les études pharmaco-épidémiologiques du

Page 33: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

33

PGR sont prévues en amont de la mise sur le marché en fonction des risques

considérés. Ces études sont conçues de manières à remplir trois types de mission :

- Quantifier les risques envisagés au moment du dépôt d’AMM.

- Compléter les données manquantes de sécurité du médicament

- S’assurer du bon usage du médicament dans les conditions réelles

d’utilisation.

L’exemple le plus frappant sur le bon usage du médicament en condition réelle

concerne certaines substances utilisées pour leurs effets psychotropes. Une

addictovigilance est alors nécessaire. Cependant, l’utilisation hors AMM, le non

respect des posologies ou même la mauvaise administration du médicament entrent

en compte dans l’estimation du bon usage. Des études ad hoc sont alors reprises.

L’objectif de ces études anticipées est de mettre à jour la réalisation du risque avant

qu’il ne mène à une crise sanitaire 1.

2.1. Chapitre 4. : Partie IV – Plan des études d’efficacité post-autorisation

Le but d’un PGR est de permettre la réévaluation du rapport bénéfices/risques des

médicaments visés. Une grande importance est dédiée à l’évaluation des risques et

à leur maîtrise, mais cela ne doit pas occulter que l’efficacité est elle aussi estimée à

partir de données incomplètes. Afin de réévaluer correctement le rapport

bénéfices/risques, il est important d’évaluer également l’efficacité du médicament

dans les conditions réelles d’utilisation.

De plus certaines études d’efficacité post-autorisation sont obligatoires comme par

exemple les études d’efficacité sur les populations pédiatriques. La réglementation

sur les produits pédiatriques (Règlement CE 1901/2006) engage à envisager la

possibilité d’un plan d’investigation pédiatrique. Cependant, le titulaire peut bénéficier

d’un délai dans la mise en œuvre de ce plan voire d’une dérogation s’il n’y a pas de

sens à étudier le médicament sur la population pédiatrique (un médicament indiqué

pour la dégénérescence maculaire liée à l’âge ciblera une population exclusivement

âgée) 23 18.

Page 34: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

34

La partie IV présente donc un résumé des données d’efficacité existantes puis un

tableau réunissant les études prévues 18.

2.1. Chapitre 5. : Partie V – Mesures de minimisation des risques

2.1.5. A- Minimisation des risques Quand des actions sont nécessaires, elles sont conçues et réunies dans un plan de

minimisation des risques. La nécessité d’un plan de minimisation des risques ainsi

que les actions qu’il contient, proposées par le laboratoire, sont validées par l’autorité

de santé compétente. Les actions contenues dans le plan de minimisation des

risques sont séparées en deux catégories : les mesures de minimisation des risques

de routine et les mesures de minimisation des risques additionnelles 24 18.

2.1.5. A 1- Mesures de minimisation des risques de

routine

Les mesures de minimisation de routine comprennent les moyens d’information

classiques sur le médicament. C’est ainsi qu’en font partie le résumé des

caractéristiques du produit (RCP), la notice d’utilisation du médicament destiné au

patient ainsi que son statut de prescription et de dispensation 24.

2.1.5. A 2- Mesures de minimisation des risques

additionnelles

Les mesures additionnelles de minimisation sont quant à elles beaucoup plus

variées ; elles peuvent être complexes et sont dépendantes du contexte. Ce sont les

solutions ciblées proposées pour gérer les risques connus importants et les risques

potentiels identifiés 24.

a- Information

Ces mesures additionnelles de minimisation des risques peuvent prendre la forme

d’actions d’information qui seront menées auprès des patients et/ou des

professionnels de santé.

Pour les professionnels de santé, cela peut prendre la forme d’un rappel des

indications des médicaments, d’un rappel du bon usage du médicament ainsi qu’un

rappel des effets indésirables connus et potentiels afin d’inciter lesdits professionnels

Page 35: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

35

à maintenir leur vigilance sur ces points sensibles - au moment de la prescription par

exemple - et à s’assurer du bon usage par les patients. Les professionnels

concernés sont les prescripteurs –surtout les médecins qu’ils soient généraliste ou

spécialistes-, les pharmaciens ainsi que les personnels infirmiers 1 24.

Pour les patients, il s’agira d’un programme d’éducation ; l’information devra être

adaptée à la population cible de manière à ce que l’information soit compréhensible

tout en restant juste. Elle concerne d’ailleurs aussi bien les patients que les

personnes de leur entourage prenant part aux soins, parents ou aidants familiaux 1

24.

La transmission de l’information peut se faire par différents moyens de

communication. L’avantage du matériel éducatif étant qu’il permet de mettre l’accent

sur des messages clefs. L’attention du lecteur, professionnel ou non, est attirée sur

quelques points essentiels à surveiller pour limiter les risques, un peu à l’image d’une

check list. Ces informations se trouvent bien sûr dans la notice et le RCP mais ceux-

ci ne sont parfois pas lus attentivement et les informations importantes quant aux

risques sont noyées parmi toutes les autres informations 24. Chaque médicament

étant accompagné d’une notice, la remise d’un document supplémentaire aura pour

effet d’éveiller l’attention sur l’utilisation du médicament.

Le mode d’administration du médicament est souvent rappelé de cette manière 24.

L’information doit cependant être mesurée pour éviter la prolifération d’une trop

grande documentation contre-productive, d’autant plus que les documents peuvent

rapidement devenir très volumineux, au détriment de l’attention du lecteur. A

contrario, le fait d’attirer l’attention sur certains points risque aussi de passer sous

silence d’autres informations importantes si les documents d’information sont trop

réduits. Enfin la frontière entre l’information et la publicité déguisée est parfois mince.

L’objet de ces documents doit rester la minimisation des risques liés au médicament.

A l’image des notices, les documents d’information sont susceptibles de faire l’objet

de tests de lisibilité prenant en compte la longueur et le langage utilisé. Les

informations transmises pour le princeps et pour ses génériques doivent enfin être

les mêmes afin que tous les patients aient accès à la même information 24.

Page 36: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

36

b- Mesures plus restrictives

Des mesures additionnelles plus restrictives peuvent être prises afin de contrer

certains risques.

-Certains plans de minimisation des risques contiennent des mesures de restriction

d’accès au produit. La restriction d’accès peut concerner la prescription. Elle sera

restreinte à certains professionnels, des spécialistes des pathologies concernées en

général. Dans d’autres cas, ce sont certaines populations particulières – comme les

femmes enceintes- qui sont exclues du champ de la prescription. Les conditions de

prescription peuvent également être touchées, que ce soit une limitation de

prescription, de quantités ou la nécessité d’utiliser une ordonnance particulière –

comme les ordonnances sécurisées-. La délivrance en pharmacie du médicament

faisant l’objet du PGR peut aussi être soumise à un contrôle particulier 24.

-Les mesures peuvent s’appliquer également à la présentation du produit. Le

conditionnement et la forme galénique peuvent en effet être modifiés afin de contrer

un risque particulier. C’est le cas de la méthadone en gélules produite par

l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le PGR de cette substance

contient l’exigence de l’utilisation d’un gélifiant particulier afin d’empêcher que les

gélules soient ouvertes et la poudre utilisée pour une injection intraveineuse. Cela

vise donc le risque d’usage détourné par la voie intraveineuse ; le risque

d’intoxication par un enfant –avéré par plusieurs cas de décès-, a aussi été envisagé.

Pour le maitriser, c’est un blister sécurisé « child-proof » qui a dû être conçu et utilisé

par l’AP-HP. Le dosage maximum d’une gélule a également été limité à 40 mg. 25

Cet exemple montre que chaque risque est associé à des actions de minimisation

des risques spécifiques et que plusieurs actions peuvent être menées pour minimiser

un seul risque.

2.1.5. B- Evaluation de l’efficacité des mesures Dans l’optique de la pro-activité voulue pour les PGR, il est nécessaire d’évaluer

l’efficacité des mesures. En effet, quelle serait l’utilité d’identifier et de quantifier un

risque si les mesures mises en place pour le contrer rapidement ne présentent pas

une efficacité significative ? Comme la première partie de « Risk Minimisation

Measures » constitue une réflexion sur le profil de sécurité du médicament amenant

des corrections préventives et curatives, l’évaluation de l’efficacité des mesures est

Page 37: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

37

une réflexion sur l’efficacité du PGR pouvant mener à une adaptation d’une partie de

celui-ci. L’évaluation de l’efficacité des mesures peut prendre la forme d’enquêtes de

pharmacovigilance et de toxicovigilance. Ce fut d’ailleurs le cas pour le

BUFLOMEDIL qui a fait l’objet de mesure de minimisation des risques après la

publication de résultats d’études de pharmacovigilance en 1997 et en 2005.

L’efficacité des mesures de minimisation prises au niveau national a été évaluée par

un suivi national de pharmacovigilance et de toxicovigilance. Les résultats des

études ont amené l’ANSM à considérer que le rapport bénéfices/risques restait

défavorable après l’application de mesures de minimisation des risques. L’ANSM a

suspendu les AMM des produits contenant du BUFLOMEDIL en février 2011 et a

demandé une réévaluation au niveau européen par la procédure selon l’article 107

de la directive 2001/83/CE. En février 2012, le ChMP a émis la recommandation de

suspendre toutes les AMM du BUFLOMEDIL 18 26 27.

2.1. Chapitre 6. : Partie VI - Résumé du plan de gestion de risques

Un PGR est nécessaire pour tous les nouveaux médicaments mis sur le marché. Le

PGR peut dans ce cas être commun aux différents produits semblables. La partie VI

reste cependant spécifique à chaque produit 18.

2.1. Chapitre 7. : Origine des données scientifiques du PGR

Le PGR est un outil scientifique ; il doit donc contenir uniquement des informations

scientifiques et en aucun cas des informations d’ordre promotionnel. De ce fait, le

module V des GVP propose quelques correspondances sous forme de tableau pour

relier les informations contenues dans le dossier d’AMM et certains modules du PGR

dans le but d’aider à la rédaction de celui-ci. Cette correspondance n’a pas pour but

de réduire l’expression du PGR à un extrait du dossier d’AMM mais plutôt d’indiquer

où trouver des informations pertinentes pour étayer la réflexion pro-active menée

dans le PGR. La demande d’AMM au format CTD et le PGR concernant le même

médicament, il est logique que certaines informations de l’un soient valables pour

l’autre. Ce tableau est reproduit en figure 218.

Page 38: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

38

Figure 2 : Correspondance entre modules du PGR et CTD telle que proposé dans le module V des GVP

«Risk Management Plan» CTD

Part I Active substance information Module 2.3 Quality overall

summary

Module 3 Quality

Module SI Epidemiology of the target population Module 2.5 Clinical overview

Module SII Non-clinical part of safety

specification

Module 2.4 Non-clinical overview

Module 2.6 Non-clinical written

and tabulated

summaries

Module 4 Non-clinical study

Reports

Module SIII Clinical trial exposure Module 2.7 Clinical summary -

briefly

Module 5 Clinical Study reports

Module SIV Populations not studied in clinical

trials

Module 2.5 Clinical overview

Module SV Post authorisation experience Module 2.5 Clinical overview -

briefly

Module SVII Identified and potential risks Module 2.5 Clinical overview

(including benefit

risk conclusion)

Module 2.7 Clinical summary

(SPC)

Module SVIII Summary of the safety concerns Module 2.5 Clinical overview

Module 2.7 Clinical summary

Part III Pharmacovigilance activities Module 2.5 Clinical overview

Module 2.7 Clinical summary

Part IV Plans for post authorisation efficacy

studies (including

presentation of efficacy data)

Module 2.5 Clinical overview

Module 2.7 Clinical summary

Part V Risk minimisation measures Module 2.5 Clinical overview

Module 2.7 Clinical summary

Page 39: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

39

De plus, en tant que document autonome, un PGR a vocation à évoluer après la

délivrance de l’AMM. Son contenu ainsi que son organisation appellent d’ailleurs de

nombreux ajouts en raison de l’avancée de la connaissance des risques et l’évolution

de leur maîtrise. Par conséquent, pour une nouvelle substance active, le PGR

contient principalement des données issues du dossier CTD qui est la seule source

d’information mais il s’enrichira par la suite avec les données des études menées

post-autorisation ou de la littérature scientifique publiée ultérieurement. Le principe

de l’enrichissement du plan par la collecte de nouvelles données est présenté dans

le schéma du « Risk Minimisation Cycle » (figure 3) présent dans le module V des

GVP. Ainsi, la mise en œuvre du contenu du PGR va entrainer la collecte de

nouvelles données qui seront analysées et amèneront la réévaluation du rapport

bénéfices/risques. Cela entraine enfin l’évolution du contenu du PGR 18.

Figure 3 : « Risk Minimisation Cycle » tel que proposé dans le module V des GVP

Page 40: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

40

2. Section 2. Application du PGR

2.2.2. Exécution du PGR en Europe Une fois que le PGR présenté dans le module 1.8.1 de la demande d’AMM a été

validé par l’autorité compétente – nationale ou européenne selon la procédure

utilisée - et que l’AMM est délivrée, le laboratoire doit commencer son exécution.

Le laboratoire est tenu par la directive 2004/27/CE de mettre en œuvre un système

de gestion des risques pour chaque médicament, de surveiller les résultats des

mesures de réduction des risques et de tenir à jour le système de gestion des

risques. Le laboratoire se charge donc de mener les études pharmaco-

épidémiologiques en parallèle de son activité de PV classique. Le protocole de ces

études doit être soumis au comité pour l’évaluation des risques en matière de

pharmacovigilance et à l’autorité compétente de l’Etat membre concerné –l’ANSM

pour la France-. Le résultat des études prévues est ensuite transmis au CRPV qui a

la charge du PGR. Au niveau européen, le résultat peut être transmis au comité pour

l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance. L’attribution des PGR aux

CRPV se fait sur le principe de l’appel d’offres. Le titulaire de l’AMM propose le PGR

et les CRPV intéressés par leur suivi se proposent. La mission du CRPV par rapport

au PGR est d’analyser les informations transmises. L’activité d’analyse des PGR fait

partie intégrante des missions des CRPV 13.

En France, l’analyse du CRPV est ensuite transmise à l’ANSM qui réévalue alors le

rapport bénéfices/risques. L’application de nouvelles mesures du plan de

minimisation des risques est décidée par l’ANSM qui les transmet au laboratoire. Le

laboratoire surveille ensuite l’application des mesures de minimisation des risques.

Au travers de la visite médicale, par exemple, il se chargera de rappeler aux

médecins une restriction de prescription dont l’application a été décidée par l’ANSM.

Les lettres d’information délivrées aux professionnels de santé sont validées par

l’ANSM. Quant au niveau européen, le comité pour l’évaluation des risques en

matière de pharmacovigilance (PRAC) reçoit le rapport final de l’étude, il peut

formuler des recommandations sur lesquelles les Etats membres s’appuieront pour

prendre une décision. L’avis du PRAC est rendue public sur le site de l’EMA 13.

Page 41: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

41

2.2.3. L’insertion du PGR au sein des différents statuts de prescription, le cas de la France

Un PGR est désormais inclus systématiquement à toute nouvelle autorisation de

mise sur le marché. Mais le lot d’études et de mesures de minimisation des risques,

parfois contraignantes, du PGR s’ajoute aux particularités des différents statuts

particuliers de prescription dont le médicament peut faire l’objet en parallèle. La

conception du PGR doit, dès lors, prendre en compte l’environnement statutaire du

produit.

2.2.3. A- Les médicaments à prescription obligatoire (liste I et II)

Les médicaments à prescription obligatoire doivent faire l’objet d’une prescription

licite, adaptée au patient et réalisée par un professionnel de santé dûment habilité.

Cette prescription est contrôlée par un pharmacien qui procède ensuite à la

délivrance. Ces professionnels de santé sont autant d’interface entre le patient, le

médicament, le laboratoire et les autorités régulatrices. Dans ce cadre, les

professionnels de santé inclus dans le circuit du médicament sont des cibles

privilégiées du PGR, tout d’abord pour les programmes d’information. Ces

professionnels peuvent aussi être associés à des mesures visant à mieux contrôler

l’accès au médicament en addition de la prescription obligatoire. Enfin, ces

professionnels de santé sont régulièrement intégrés aux études observationnelles

d’utilisation28.

2.2.3. B- Les médicaments classés stupéfiants Un certain nombre de médicaments classés stupéfiants sont soumis à une

surveillance de pharmacovigilance supplémentaire compte tenu des risques de

pharmacodépendance et de mésusage. Un plan de gestion des risques peut y être

adjoint afin d’ajouter des mesures de minimisation des risques. Or chaque

médicament classé stupéfiant fait déjà l’objet de contraintes spécifiques de

prescription et de délivrance. La durée de prescription est limitée et les ordonnances

ne peuvent être renouvelées. Les prescriptions doivent d’ailleurs être rédigées à la

main, en toute lettre et sur une ordonnance sécurisée. A l’officine, un ordonnancier

spécifique doit être tenu et les médicaments tenus sous clef dans un coffre.

L’ensemble de ces règles ont été édictées afin de limiter les risques de toxicomanie

Page 42: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

42

liés aux médicaments stupéfiants. Cependant ces règles contraignantes ne sont pas

suffisantes. De plus, ce sont des mesures générales et non spécifiques. Un PGR

peut se révéler être un ajout utile aux contraintes précitées car le plan s’intéresse

aux risques du médicament en question, il peut donc ajouter une spécificité qui

pourra augmenter l’efficacité des contraintes de prescription et de délivrance des

médicaments stupéfiants28.

2.2.3. C- Durée de prescription limitée/ Renouvellement limité

Les médicaments dont la durée de prescription et/ou le nombre de renouvellement

sont limités présentent généralement des risques de dépendance ou de mésusage.

Cette limitation de durée doit limiter l’émergence de ces risques. Ce type de

limitation peut désormais être intégrée dans un PGR et intégré dans un ensemble de

mesures et d’études permettant d’améliorer son efficacité.

2.2.3. D- Les médicaments à prescription restreinte Du fait de leurs caractéristiques, du profil de sécurité ou du risque de mésusage, la

prescription de certains médicaments est restreinte. La restriction de la prescription

est donc décidée pour des raisons de santé publique. D’après l’article R. 5121-77 du

CSP, il existe cinq catégories différentes de restriction. Un médicament peut faire

partie de plusieurs de ces catégories. Les catégories sont les suivantes :

2.2.3. D 1- Les médicaments de la réserve hospitalière

D’après l’article R5121-82 du CSP, cette catégorie regroupe des médicaments ayant

des contraintes techniques d’utilisation ou bien des raisons de sécurité d’utilisation

impliquant la nécessité que le traitement s’effectue au cours d’une hospitalisation.

Ces médicaments doivent être prescrits par des professionnels de santé exerçant

dans un hôpital puis être délivrés systématiquement au sein d’une pharmacie à

usage hospitalier. Le PGR d’un médicament de la réserve hospitalière sera adapté

au milieu hospitalier. Les mesures viseront précisément le personnel hospitalier

amené à manipuler le médicament et non les professionnels de santé du milieu

ambulatoire. L’accent pourra être mis sur la traçabilité et le maintien de l’assurance

qualité en milieu hospitalier.

Page 43: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

43

2.2.3. D 2- Les médicaments à prescription hospitalière

D’après l’article R5121-54 du CSP, cette catégorie concerne des médicaments pour

lesquels il est nécessaire d’effectuer des diagnostics ou le suivi de la maladie dans

un établissement disposant de moyen adaptés, présentant des caractéristiques

pharmacologiques particulières, un certain degré d’innovation ou encore un autre

motif de santé publique. Les médicaments à prescription hospitalière doivent être

prescrits au sein d’un hôpital mais la délivrance peut être effectuée par une officine

de ville. Dans certains cas la première délivrance est effectuée à l’hôpital puis les

renouvellements éventuels sont délivrés par une officine. Les études et mesures du

PGR pourront s’intéresser aux systèmes hospitaliers et ambulatoires et à leurs

interactions.

2.2.3. D 2- Les médicaments à prescription initiale

hospitalière

D’après l’article R. 5121-87 du CSP, c’est la nécessité d’effectuer un diagnostic dans

un établissement disposant de moyens adaptés afin de procéder à la prescription du

médicament qui entraine son entrée dans cette catégorie. Ils peuvent être

renouvelés par des professionnels de santé autorisés en dehors de l’hôpital mais,

comme le nom de la catégorie l’indique, la première prescription doit être réalisée en

milieu hospitalier. Dans le cadre d’un PGR, des études d’utilisation pourront être

menées auprès des officines afin de s’assurer que la prescription initiale est

respectée.

2.2.3 D 3- Les médicaments à prescription réservée à des

spécialistes

L’article R. 5121-90 du CSP prévoit cette catégorie lorsqu’il existe un contrainte de

mise en œuvre du traitement lié à la spécificité de la pathologie, aux caractéristiques

pharmacologiques du médicament, à son degré d’innovation ou a un autre motif de

santé publique. Les médicaments à prescription réservée à des spécialistes ne

peuvent être prescrits que par des praticiens bénéficiant d’une grande expérience

dans les pathologies indiquées. Les mesures d’un PGR pourront viser

particulièrement ces spécialistes, notamment au sein des programmes d’information.

Page 44: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

44

2.2.3. D 4- Les médicaments nécessitant un suivi

particulier

Enfin, la catégorie des médicaments nécessitant un suivi particulier regroupe les

médicaments dont l’emploi, en raison de la gravité des effets indésirables potentiels

est conditionné à un suivi particulier afin d’assurer sa sécurité d’emploi, son efficacité

et son utilité. C’est l’article R5121-93 du CSP qui codifie cette catégorie. Lorsqu’un

suivi particulier est nécessaire, c’est que le médicament présente un risque non

négligeable. Le PGR pourra être centrée, dans ses études et ses mesures, sur

l’évaluation et l’amélioration de ce suivi. Cette catégorie regroupe des médicaments

pour lesquels un fort risque a été identifié, il y a donc tout lieu d’établir des PGR afin

d’entretenir une dynamique pro-active de gestion des risques autour de ces

médicaments. Les études du PGR pourront s’intéresser à l’efficacité du classement

dans cette catégorie sur la prévention des risques identifiés. Notons que cette

catégorie répond à des risques connus, identifiés et grave. Le PGR peut donc

compléter cette mesure en étendant la surveillance aux risques potentiels et aux

données manquantes. Néanmoins, il est important que le PGR ne se pose pas en

doublon du suivi particulier.

2.2.3. E- Les médicaments d’exception Cette catégorie de médicaments répond à une logique économique. Ces

médicaments sont onéreux et répondent à des indications très précises qui figurent

sur la fiche d’information thérapeutique annexée à l’autorisation de mise sur le

marché. Cette fiche d’information thérapeutique est établie par la commission de

transparence et ses indications thérapeutiques, qui peuvent être plus réduites que

celles de l’AMM sont les seules remboursables. Pour être remboursable, la

prescription de ces médicaments doit aussi être réalisée sur une ordonnance

spécifique intitulée « ordonnance pour médicaments et produits d’exception ». A la

dispensation, le pharmacien doit s’assurer du respect du formulaire, de l’agrément du

médecin, de l’utilité de la prescription et que les indications sont bien respectée.

Intégrer ce statut à un PGR pourrait éventuellement permettre de mettre en place, de

manière systématique, des études d’utilisation. Des mesures d’information à

destination des professionnels de santé pourraient éventuellement permettre

d’améliorer la prescription et la délivrance en rappelant les spécificités du

médicament en question. Cependant, cela pourrait aussi faire doublon avec la fiche

Page 45: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

45

d’information thérapeutique du médicament d’exception qui est publiée au journal

officiel.

2.2.3. E- La prescription médicale facultative Les médicaments non soumis à prescription sont plus facilement accessibles au

patient que les médicaments à prescription. Bien que normalement d’une sécurité

d’emploi supérieure nécessaire pour être vendu sans ordonnance, ils entrent dans

un cadre d’automédication. Les risques et surtout les moyens d’action diffèrent donc

des médicaments à prescription obligatoire. Le pharmacien d’officine constitue

l’interface privilégiée entre le patient1 et son traitement, c’est donc au niveau du

conseil et de la délivrance du médicament que devrait se concentrer les actions du

PGR.

2.2.3. F- Conclusion sur les PGR et les différents statuts de prescription

Les PGR doivent s’intégrer dans l’ensemble des statuts spécifiques aux

médicaments. Ainsi les mesures prises dans le cadre d’un PGR ne sont pas

seulement adaptées aux risques du médicament, mais aussi au statut particulier dont

celui-ci pourrait faire l’objet. Bien conçu, un PGR peut être un complément

intéressant aux statuts particuliers. Cependant il peut aussi finir par faire doublon

avec les mesures déjà en place, surtout lorsque les statuts particuliers

s’additionnent. Prenons le cas d’un médicament sur liste I, soumis à prescription

hospitalière et ayant le statut d’exception. Sa situation statutaire riche fait de lui un

médicament au circuit particulièrement complexe. Or quand un certain de niveau de

complexité est atteint, il est important de veiller à ce que le PGR qui se surajoute

prenne en compte les risques spécifiques du médicament liés à son circuit tout en

évitant de surcharger les différents acteurs du circuit dont la vigilance est déjà très

sollicitée. De plus, l’augmentation des contraintes de prescription et de délivrance

peut entrainer une véritable lourdeur administrative néfaste pour la prise en charge

du patient. Un autre risque lié à la multiplication des statuts particuliers est la

confusion tant chez les professionnels de santé que chez les patients. Alors que le

PGR a pour objectif de rendre le médicament plus sûr et qu’il peut être envisagé

comme un outil de communication par les laboratoires, la confusion générée pourrait,

au contraire, entrainer une perte de confiance du public. Le PGR devrait devenir

Page 46: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

46

majoritaire à long terme, ainsi il ne devrait plus être une source de confusion

supplémentaire. Pour conclure, il existe de nombreuses méthodes de contrôle du

cycle de vie du médicament et le PGR d’un médicament doit être conçu de manière

à agir en synergie avec les autres mesures qui lui sont adjointes.

Le contenu d’un PGR ainsi que les principes de se mise en œuvre ayant été

abordés, il est temps de s’intéresser à des exemples concrets de PGR puis de

discuter le potentiel que révèle leur mise en œuvre.

2. Section 3. Résultats et potentiel des PGR

2.3. Chapitre 1. Résultats des PGR en France

2.3.1. A- Analyse des PGR approuvés en France

3.1.1. A 1- Matériel et méthodes

Afin de procéder à l’analyse des PGR actuellement approuvés en France, un tableau

a été conçu. Les données de ce tableau se basent sur la liste des « Médicaments

faisant l’objet d’un Plan de Gestion des Risques (PGR) » disponible sur le site

internet de l’ANSM et mise à jour le 25 novembre 2014. Cette liste est présentée

sous forme de tableau à quatre entrées : Médicaments, Substance active, Classe de

médicaments, Motif de surveillance. Chaque ligne renvoie vers une fiche sur le ou

les médicaments et le PGR associé.

A cette liste s’ajoutent les produits de la liste des «Médicaments à risque d’usage

détourné ou de dépendance» faisant l’objet d’un PGR. Cette liste a été mise à jour le

29 janvier 2014 pour la dernière fois.

Des informations complémentaires ont été récupérées à partir de la base de

données publique des médicaments29 30.

Notons qu’il n’existe à ce jour pas de liste publique exhaustive des PGR, que ce soit

en France ou au sein de l’Union européenne. Cela constitue un facteur limitant et un

biais à cette analyse. La publication des PGR en France et en Europe sera abordée

dans le « 2.3.2. B- Le PGR comme un outil de communication ».

Page 47: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

47

Les études et les actions regroupées dans le tableau suivant portent la mention

« (UE) » quand elles entrent dans le cadre du PGR européen, la mention « (N) »

quand elles entrent dans le cadre du PGR national. Les mentions telles que «

(USA) » ou « (Canada) » indiquent que les études sont menées dans le pays

mentionné extérieur à l’Union Européenne.

Figure 4 : Tableau des PGR actuellement approuvés en France et rendus publics

Page 48: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

Médicaments

(noms

commercial)

Substance active Domaine ou classe de

médicaments

Motif de surveillance Type d’AMM Liste Nature du

PGR

Etudes mises en

place

Mesures mises en

place

ABSTRAL,

EFFENTORA,

INSTANYL,

PECFENT

Fentanyl Douleurs cancéreuses

(accès paroxystique)

- Abus et dépendance

- Surdosage

- Utilisation hors-AMM

- Intoxication

accidentelle, en

particulier chez l’enfant

- Usage détournée

Européenne

centralisée

ABSTRAL,

EFFENTORA,

INSTANYL,

PECFENT :

Délivrance

fractionnée de 7

jours

Prescription

limitée à 4

semaines

Stupéfiants

Européen et

national

- Etudes de

surveillance post-

AMM (UE)

- Etudes

d’utilisation (UE)

- Guide destiné aux

professionnels de

santé (UE)

- Guide destiné aux

patients, incitation à

ramener les

produits à la

pharmacie, mise en

garde sur les

enfants (UE)

- Emballage

sécurisé (UE)

- Prescription sur

ordonnance

sécurisée (N)

- Prescription

limitée à 4

semaines (N)

- Délivrance

fractionnées à 7

jours (N)

Aclasta Acide zolédronique Biphosphonates

- Altération de la

fonction rénale

- Hypocalcémie

- Ostéonécrose de la

mâchoire

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

Européen - Extensions

d’étude (UE)

- Etudes sur

population

spécifiques (UE)

- Etude

- Guide

d’information

(prescripteurs)

- Livret

d’information

(patient)

Page 49: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

49

Potentiel :

- Ostéonécrose d’autre

localisation

- Cérébro-vasculaire

- Troubles du rythme

(fibrillation auriculaire)

- Fractures fémorales

atypiques

d’utilisation

(UE)

- Bloc de

correspondance

(UE)

ALLI 60 mg,

gélule ALLI 27

mg, comprimé à

croquer

Orlistat Aide à la perte de

poids

- Hépatique

- Mésusage

(IMC<28kg/m², < 18

ans…)

Européenne

centralisée

Non soumis à

prescription

Européen et

national

- Etudes

d’utilisation (UE &

N)

- Modification de

l’information produit

(UE)

- Carte d’aide à la

délivrance (UE)

-Programme

d’information aux

pharmacies (N)

ARAVA 10 mg,

comprimés

pelliculés - Arava

20 mg,

comprimés

pelliculés - Arava

100 mg,

comprimés

pelliculés

Léflunomide Rhumatologie - Réactions hépatiques

- Cytopénies

- Réactions cutanées

graves

- Infections

- Atteintes pulmonaires

interstitielles

- Tératogénicité

- Hypertension

artérielle

- Association avec un

autre traitement de

fond hépatotoxique ou

hématotoxique

- Toxicité fœtale via le

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

pendant le

traitement

Prescription

réservée :

médecine interne

et rhumatologie

Européen - Etudes

d’utilisation (UE)

- Restriction de la

prescription

- Programme

d’information

médecin et patients

- Service

d’information sur

certains risques

(UE)

Page 50: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

50

père (potentiel)

- Syndromes

lymphoprolifératifs

(potentiel)

-

Leucoencéphalopathie

multifocale progressive

(potentiel)

- Insuffisance rénale

(potentiel)

- Neuropathie

périphérique (potentiel)

ARCOXIA 30 mg,

comprimé

pelliculé -

ARCOXIA 60mg,

comprimé

pelliculé

Etoricoxib Anti-inflammatoires et

antirhumatismaux

- Complications

cardiovasculaires

thrombotiques

- Complications

digestives

- Cardio-rénal

- réactions cutanées

graves et

d'hypersensibilité

Nationale

Reconnaissance

mutuelle

Décentralisée

Liste I Européen et

national

- Etudes

épidémiologiques

sur bases de

données (UE)

- Etude

épidémiologique

de sécurité

d’emploi (UE)

- Etude

d’utilisation (N)

Programme

d’information à

destination des

patients (N)

AZZALURE 10

unités

Speywood/0,05

ml poudre pour

solution

injectable -

BOCOUTURE 4

unités/0,1 ml

poudre pour

Toxine botulinique de

type A ou B (Neurobloc)

Toxine botulinique - Faiblesse musculaire

excessive

- Dysphagie

- Pneumopathie

d’inhalation

Nationale

Reconnaissance

mutuelle

Décentralisée

Liste I

Azzalure-

Bocoutoure :

Prescription

réservée :

chirurgie de la

face et du cou ;

chirurgie maxillo-

Européen et

national

- Etudes

d’utilisation chez

les patients et

prescripteurs (UE)

- Programme

d’information des

professionnels et

des patients (UE)

- Brochure patient

(N)

- Guide

d’information du

médecin (N)

Page 51: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

51

solution

injectable -

BOTOX 50, 100,

200 unités

Allergan, poudre

pour solution

injectable -

DYSPORT 300,

500 unités

Speywood,

poudre pour

solution

injectable -

NEUROBLOC

5000 U/ml,

solution

injectable

Vistabel 4 unités

Allergan/0,1 ml,

poudre pour

solution

injectable -

XEOMIN 50, 100

unités, poudre

pour solution

injectable

faciale ; chirurgie

plastique,

reconstructrice et

esthétique ;

dermatologie ;

Ophtalmologie

Usage

professionnel

Botox- Dysport-

Neurobloc-

Xeomin: réservé

usage hospitalier

- Programme de

formation des

médecins pour

l’administration (N)

BYETTA 5

microgrammes,

solution

injectable, stylo

pré rempli -

BYETTA 10

Exénatide Antidiabétiques - Pancréatite

- Insuffisance rénale

aiguë

- Perte de poids rapide

- Réaction

anaphylactique

Européenne

centralisée

Liste I Européen - Etudes sur le

risque de

pancréatite

- Etudes sur le

risque de réaction

anaphylactique

- Programme

d’éducation à

destination des

patients : carnet de

suivi (UE°

Page 52: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

52

microgrammes,

solution

injectable, stylo

pré rempli

(potentiel)

- Evénements

cardiaques (potentiel)

- Néoplasies

pancréatique et

thyroïdienne (potentiel)

- Néoplasies suite à

l’association à de

l’insuline (potentiel)

- Etude pharmaco-

épidémiologique

sur une base de

remboursement

américaine

- Etude

d’utilisation

(UE)

CERVARIX Vaccin papillomavirus Vaccin viral - Maladies auto-

immunes (potentiel)

- Femme enceinte

(données manquantes)

- Femme VIH positive

(données manquantes)

Européennes

centralisée

Liste I Européen et

national

-Etudes

observationnelles

de cohortes (UE)

- Registre des

grossesses (USA

& UE)

- Etudes phase III

& IV (UE)

- Etude pharmaco-

épidémiologique

(N)

- Groupe national

référent ‘Vaccins

HPV ‘ (N)

CIMZIA 200 mg

solution

injectable

Certolizumab pegol (CZP) Rhumatologie - Infections graves

(tuberculoses) et

infections

opportunistes

invasives.

- Pathologies malignes

dont lymphomes

(potentiel)

- Anémie aplasique,

neutropénie,

thrombocytopénie,

pancytopénie et

Européenne

centralisée

Liste I

Prescription

initiale

hospitalière

annuelle

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

médecine interne

Européen - Extension

d’études de phase

III (UE)

- 2 études post-

AMM (phase I et

phase IV) (UE)

-Participation à 5

registres de

patients atteints

de maladies

rhumatismales

(UE)

- Documents

d’informations mis

à disposition des

professionnels de

santé (UE)

- Carte à

destination des

patients initiant leur

traitement et guide

sur la technique

d’auto-injection

(UE)

Page 53: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

53

leucopénie (potentiel)

- Insuffisance

cardiaque congestive

et évènements

cardiaques

ischémiques (potentiel)

- Affections

démyélinisantes

(potentiel)

- Affections auto-

immunes incluant

lupus et syndrome

lupique (potentiel)

- Immunogénicité,

incluant sarcoïdose et

réactions

d’hypersensibilité

graves (potentiel)

- Réactivation du virus

de l’hépatite B

(potentiel)

- Evénements

hémorragiques graves

(potentiel)

et rhumatologie

COLOKIT Phosphate monosodique

monohydraté - Phosphate

disodique anhydre

Gastro-entérologie - Troubles hydro-

électrolytiques.

- Atteintes rénales

(insuffisance rénale

aiguë et

néphrocalcinose).

- Lésions superficielles

de la muqueuse

Nationale Liste I National - Etude

d’utilisation (N)

- Lettre

d’information à

l’intention des

gastro-

entérologues (N)

- fiche de suivi

remise au patient

par le gastro-

Page 54: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

54

gastrique.

- Réactions

d’hypersensibilité.

- Troubles cardiaques

- Utilisation hors-AMM

(potentiel)

entérologue (N)

CONCERTA,

QUASYM,

RITALINE

Méthylphénidate Psychoanaleptiques - Abus et d’usage

détourné

- Risques

neuropsychiatriques,

cérébro et

cardiovasculaires et

effet possible sur la

croissance et la

maturation sexuelle

- Usage hors AMM

Nationale,

Reconnaissance

mutuelle

Stupéfiants

Prescription

initiale

hospitalière

annuelle

Prescription

limitée à 4

semaines

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

neurologie, de

pédiatrie et de

psychiatrie

Prescription

réservée aux

médecins

exerçant dans les

centres du

sommeil

(RITALINE 10

Européen - Etude

d’utilisation (UE)

- Etude de

pharmaco-

épidémiologie sur

les risques cardio-

vasculaires (USA)

- Suivi à long

terme des retards

de croissance et

de la maturation

sexuelle (UE)

- Meta-analyse

sur le

comportement

suicidaire (UE)

- Modification du

RCP (UE)

- Site internet dédié

aux professionnels

de santé (UE)

Page 55: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

55

mg, comprimés

sécables

seulement)

CYMBALTA Duloxétine Antidépresseurs - Hépatique

- Comportement/idées

suicidaire(s) (effet de

classe)

- Evénements

cardiovasculaires

(potentiel)

- Saignements gastro-

intestinaux lors de

l’administration

concomitante avec les

AINS (potentiel)

- Insuffisance rénale

(potentiel)

- Chez la femme

enceinte (données

insuffisantes)

- Chez le sujet âgé

(données insuffisantes)

- Chez le patient

souffrant de douleur

chronique (données à

long terme

insuffisantes)

- Utilisation hors-AMM

(potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I Européen et

national

- 3 études de

cohortes sur

différents risques

(hépatiques,

cardiovasculaires,

suicidaires) (UE)

- Analyses

semestrielles de

bases de données

de

remboursement

de soins

américaines (UE)

- Etude de

prescription

‘prescription event

monitoring’ (UE)

- Etude

d’utilisation (UE)

- Etude

observationnelle

(synergie avec

AINS) (UE)

- Registre de suivi

de grossesses

(USA)

-Etude d’utilisation

(N)

Page 56: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

56

EFIENT 10mg,

comprimés

Prasugrel (Hydrochloride) Antithrombotique - Hémorragie

- Réaction

d’hypersensibilité

(angioedème)

- Mésusage (potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I Européen - 2 études de

sécurité d’emploi

(UE)

- 5 études

observationnelles

(UE)

- documents

d’information à

l’intention des

prescripteurs (UE)

FIRMAGON 120

mg, poudre et

solvant pour

solution

injectable -

FIRMAGON 80

mg, poudre et

solvant pour

solution

injectable

Dégarélix Cancérologie - Réactions au point

d’injection

- Allongement de

l’intervalle QT

- Formation d’anticorps

anti-dégarélix

- Diminution de la

densité minérale

osseuse et pathologies

cardio-vasculaires

(potentiel)

- Augmentation des

enzymes hépatiques

(ALAT/ASAT)

(potentiel)

- Hypersensibilité

(potentiel)

- Evénements

cardiovasculaires

(potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I Européen - Etudes de suivi

par prolongement

d’études

d’enregistrement(

UE)

- Etudes phase 3b

(UE)

- Etude

observationnelle

(UE)

- Essai de phase I

(UE)

- Guide destiné aux

professionnels de

santé (UE)

- Fiche de suivi des

injections remplie

par l’administrant et

conservé par le

patient (UE)

GARDASIL Vaccin Papillomavirus

Humain [Types 6, 11, 16,

18] (Recombinant,

adsorbé)

Vaccin - Survenue de

maladies auto-

immunes (données à

consolider)

- Sécurité d’emploi à

long-terme (données à

Européenne

centralisée

Liste I Européen et

national

- Programme de

suivi de la

patientes sur base

de données (USA)

- Etude de cas

témoins (UE)

Page 57: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

57

consolider) - Registre de suivi

des grossesses

(USA, Canada,

UE)

- Etudes

d’extension

d’essais cliniques

(UE)

- Etudes de

sécurité (UE)

- Etude d’efficacité

(UE)

- Etude de

surveillance

d’incidence de

maladies auto-

immunes avec la

CNAMT (N)

INCRELEX 10

mg/ml, solution

injectable

Mécasermine Somatropine et

agonistes

- Hypoglycémie

- Lipohypertrophie au

site d’injection

- Hypertrophie des

tissus lymphoïdes

- Hypertension

intracrânienne

- Allergie

- Pathologies malignes

(potentiel)

- Réactions

d’immunogénicité

(potentiel)

- Anomalies

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

Prescription

hospitalière

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services

d’endocrinologie,

de maladies

Européen - Etude de cohorte

observationnelle

sur la population

réelle de patient

(UE)

- Etude de

sécurité d’emploi

sur des patients

issu de l’étude de

cohorte (UE)

- Documents à

l’intention du

patient et de

l’entourage sur le

risque

d’hypoglycémie

(UE)

- Brochure

d’information et

calculateur de dose

pour prescripteur

(UE)

- Fiche

d’information sur le

Page 58: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

58

échocardiographiques

dont cardiomégalie

(potentiel)

- Scoliose (potentiel)

- Epiphysiolyse

fémorale supérieure

(potentiel)

métaboliques, de

pédiatrie.

calcul des doses

pour pharmacien

(UE)

MEOPA :

ANTASOL,

ENTONOX,

KALINOX,

OXYNOX

Mélange équimolaire

d’oxygène e de protoxyde

d’azote

Douleur (sédation

consciente)

- Surdosage

- Abus et dépendance

- Usage détourné

Nationales

Reconnaissance

mutuelle

Liste I

Réservé à l’usage

professionnel

Européen et

national

- Surveillance de

pharmacovigilance

et de

pharmacodépenda

nce renforcée (N)

- Sécurisation et

traçabilité de la

distribution et de la

récupération (N)

- Sécurisation des

bouteilles et

limitation du volume

à 5L (N)

- Plan de formation

des médecins,

pharmaciens et

infirmiers (N)

- Document

d’information à

destination des

patients (N)

METHADONE

AP-HP, sirop et

gélules

Chlorhydrate de

méthadone

Traitement de

substitution de la

dépendance aux

opiacés

- Abus

- Mésusage

- Surdosage accidentel

notamment chez

l'enfant

Nationale Stupéfiants

Délivrance

fractionnée de 7

jours

Surveillance

particulière

National - Suivi de

toxicovigilance (N)

- Etude de cohorte

observationnelle

sur le passage à

la gélule (N)

- Sécurisation

« child-proof » du

blister (N)

- Modification de la

formulation : ajout

d’un agent gélifiant

dans la forme

gélule (N)

- Limitation du

Page 59: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

59

Prescription

initiale

hospitalière

(gélules)

Prescription

initiale réservée à

certains

spécialistes

(sirop)

Prescription

limitée à 4

semaines

(gélules)/ 2

semaines (sirop)

Prescription

réservée aux

médecins

exerçant dans les

Centres de Soins

d'Accompagneme

nt et de

Prévention en

Addictologie, et

(gélule

uniquement) dans

les services

hospitaliers

spécialisés dans

les soins aux

dosage maximum

(N)

- Ordonnances

sécurisées (N)

- Règles de

prescription initiale

et de délivrance

fractionnée (N)

- Protocole de soin

entre médecin

traitant, médecin

conseil de la caisse

primaire

d’assurance

maladie et le

patient (N)

- Documents

d’information à

destination du

patient (N)

Page 60: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

60

toxicomanes

NPLATE Romiplostim Antihémorragiques - Thrombocytose

- réapparition de la

thrombopénie à l’arrêt

du traitement

- Augmentation de la

réticuline dans la

moelle osseuse

- Progression d’une

hémopathie maligne

sous-jacente ou d’un

syndrome

myélodysplasique

- Complications

thrombotiques,

thromboemboliques

- Erreur

médicamenteuse

- Immunogénicité

(potentiel)

- Fibrose de la moelle

osseuse (potentiel)

- Hyperleucocytose et

d’anémie (potentiel)

- Insuffisance rénale

(potentiel)

- Chez la femme

enceinte et allaitante

(données insuffisantes)

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

Prescription

hospitalière

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

médecine interne

et d’hématologie

Européen et

national

- Etude de suivi de

la sécurité

d’emploi (UE)

- Etude sur les

modifications de la

moelle osseuse

(USA)

- Registre sur

l’immunogénicité

(UE)

- Registre des

grossesses (UE)

- Etude

observationnelle

rétrospective sur

les conditions de

prescription (N)

- Guide

d’information à

l’intention des

prescripteurs et des

pharmaciens

hospitaliers (UE)

- Outil d’aide au

calcul de la

posologie, à la

reconstitution et à

l’administration

(UE)

ORENCIA 250

mg, poudre pour

solution à diluer

Abatacept Rhumatologie - Réactions

d'hypersensibilité

- Infections (dont

Européenne

centralisée

Liste I

Prescription

Européen - Extension en

ouvert de 6 essais

cliniques (UE)

Carte d’information

à destination des

patients (UE)

Page 61: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

61

pour perfusion

(forme 125 mg,

solution en

seringue pré

remplie

approuvée en

2012 non

mentionnée dans

la fiche de

l’ANSM –dosage

à 250 mg

approuvé en

2007)

tuberculose), en

particulier chez les

patients présentant

une pneumopathie

chronique obstructive

- Pathologies malignes

(potentiel)

- Troubles et maladie

auto-immune

(potentiel)

- Immunogénicité

(potentiel)

-

Leucoencéphalopathie

multifocale progressive

(potentiel)

- Affections du système

immunitaire du fœtus

en cas de traitement

en cours de grossesse

(potentiel)

réservée aux

spécialistes et

services de

médecine interne,

de pédiatrie et de

rhumatologie

réservé à l'usage

hospitalier

- 7 études

épidémiologiques

non

interventionnelles

sur les effets à

long terme (UE)

- registre des

grossesses (UE &

USA)

- registre

international sur

l’arthrite juvénile

idiopathique

polyarthiculaire

(UE)

OZURDEX 700

microgrammes,

implant

intravitréen avec

applicateur

Dexaméthasone Ophtalmologie - Augmentation de la

pression intraoculaire,

glaucome, hypertonie

intraoculaire

- Cataractes

- Décollement du vitré

ou hémorragie

vitréenne

- Endophtalmie

(infectieuse ou non

infectieuse)

Européenne

centralisée

Liste I

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services

d’ophtalmologie

Européen - Etude

observationnelle

(UE)

- 2 études de

phase III post-

AMM sur une une

des deux

indications (UE)

- Brochure

d’information à

destination des

ophtalmologistes

(UE)

- Poster et vidéos à

destination des

ophtalmologistes

(UE)

- Guide

Page 62: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

62

- Décollement ou

déchirure de la rétine

- Issue de vitré ou

hypotonie oculaire

- Migration de l’implant

- Mauvais

positionnement de

l’implant

- Rétinite secondaire à

une réactivation virale

latente ou autre

infection ophtalmique

(potentiel)

- Effets indésirables

systémiques (potentiel)

- Défaillance

mécanique du

dispositif (potentiel)

- Effets long terme et

en cas d’administration

répétée (données de

sécurité manquantes)

d’information à

destination des

patients (UE)

- CD Audio à

destination des

patients (UE)

- « Notice » à

l’attention des

patients (UE)

PERFALGAN 10

mg/mL, solution

pour perfusion

PARACETAMOL

B. BRAUN 10

mg/mL, solution

pour perfusion

PARACETAMOL

HOSPIRA

10mg/mL,

Paracétamol Antalgiques,

antipyrétiques

- Erreurs

médicamenteuses

(surdosage non

intentionnel lié à une

confusion entre ml et

mg chez le nouveau-né

et l’adulte de faible

poids)

Européenne

centralisée

Reconnaissance

mutuelle

Nationale

Disponible sans

ordonnance

Européen et

national

-Revue mensuelle

des cas de

surdosage dus à

une erreur

médicamenteuse

chez l’enfant (< 10

kg) et l’adulte (<

50 kg) (UE)

- Mise à jour du

RCP et de la notice

(UE)

- Modification de

l’étiquetage

(lisibilité) (N)

- Poster éducatif

pour les

professionnels de

santé (UE)

Page 63: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

63

solution pour

perfusion

PARACETAMOL

KABI 10 mg/mL,

solution pour

perfusion

PARACETAMOL

MACOPHARMA

10 mg/mL,

solution pour

perfusion

PARACETAMOL

PANPHARMA 10

mg/mL, solution

pour perfusion

PARACETAMOL

RENAUDIN 10

mg/mL, solution

pour perfusion

- Réglette de

correspondance

entre poids, dose et

volume

d’administration

(UE)

- Présentation

pédiatrique pour

l’enfant de moins

de 10 kg (UE)

PRADAXA 75mg,

gélule -

PRADAXA

110mg, gélule -

PRADAXA

150mg, gélule

Dabigatran Antithrombotiques Hémorragique Européenne

centralisée

Liste I Européen - Recueil des cas

de saignement et

d’hepatotoxicité

(UE)

- Etudes

observationnelles

d’efficacité et de

sécurité chez

différents types de

patients (UE)

- Etude

d’utilisation (UE)

- Enquêtes

- Guides de

prescription (UE)

- Carte de

surveillance à

remettre aux

patients (UE)

Page 64: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

64

d’évaluations

d’efficacité des

mesures de

minimisation des

risques (UE)

PYLERA Sous-citrate de bismuth

potassique,

métronidazole,

chlorhydrate de

tétracycline

Associations pour

l'éradication de

Helicobacter pylori

- Encéphalopathie

(potentiel)

- Utilisation dans des

populations à risque de

développer des

neuropathies

périphériques et

encéphalopathies

(potentiel)

- Manque d'efficacité

(UE)

- Insuffisance de

données sur la

pharmacocinétique du

bismuth contenu dans

Pylera® en vie réelle

Européenne

décentralisée

Liste I Européen - Programme de

surveillance

renforcée

(formulaire de

déclaration

spécifique et

dosage quand

suspicion

d’encéphalopathie

) (UE)

- Etude

d’utilisation (UE)

- Etude

pharmacocinétiqu

e (UE)

- Etude de

surveillance (UE)

- Lettre

d’information aux

généralistes et

gastroentérologues

(UE)

REVLIMID 5 mg,

gélule -

REVLIMID 10

mg, gélule -

REVLIMID 15

mg, gélule -

REVLIMID 25

mg, gélule

Lénalidomide Cancérologie Risque tératogène

Thrombopénie et

saignement

Neutropénie et risque

infectieux

Evénements

thromboemboliques

Réactions cutanées

Réactions allergiques

Syndrome de lyse

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

pendant le

traitement

Prescription

hospitalière

Européen et

national

- Etudes à post-

AMM

observationnelle

(UE)

- Suivi à long

terme des patients

des essais

cliniques (UE)

- Etude

pharmacocinétiqu

- Système de

livraison contrôlé

(UE)

- Programme de

prévention des

grossesses (UE)

- Guide

d’information des

prescripteurs et

pharmaciens (UE)

Page 65: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

65

tumorale

Risque de leucémie

aiguë myéloïde (LAM)

et de tumeurs à

cellules B

Risque de cancers

cutanés non mélanome

Risque potentiel de

neuropathies

périphériques

Risque potentiel de

cancers secondaires

hors LAM, tumeurs à

cellules B et cancers

cutanés non mélanome

Prescription

réservée aux

médecins

compétents en

maladie du sang

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

cancérologie,

d’hématologie,

d’oncologie

médicale

e (UE) ->

modification de

l’information

produit (utilisation

de préservatif par

le patient masculin

pendant la durée

du traitement)

- Enquête de

prescription en

condition réelle

(N)

- Accord de soin à

signer avant le

patient (UE)

- Carnet patient

(UE)

REVOLADE Eltrombopag Antihémorragiques - Hépatotoxicité

- Complications

thromboemboliques

- Réapparition de la

thrombopénie à l’arrêt

du traitement

- Myélofibrose

(potentiel)

- Modifications

hématologiques

(potentiel)

- Hémopathies

malignes (potentiel)

- Cataractes (potentiel)

- Interactions

alimentaires avec les

aliments et boissons

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

pendant le

traitement

Prescription

hospitalière

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services

d’hématologie,

d’hépato/gastro-

entérologie,

Européen - Etude clinique

prospective

longitudinale sur

les effets sur la

moelle osseuse

(UE)

- Etude de

sécurité d’emploi

oculaire (UE)

- Etude

pharmacogénétiqu

e (UE)

- Etudes ex vivo et

in vivo (UE)

- Registre de suivi

des grossesses

(UE)

- Guide à

destination des

prescripteurs (UE)

Page 66: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

66

riches en calcium

- Interactions

médicamenteuse avec

les « antiacides », les

produits contenant des

minéraux et certaines

statines

- Chez la femme

enceinte ou allaitante

(insuffisance de

données)

d’infectiologie et

de médecine

interne

RIVOTRIL

(comprimés

quadrisécables et

solution buvable

– forme

injectable non

concernée)

Clonazépam Benzodiazépines - Abus, dépendance et

usage détourné

- Usage hors-AMM

- Soumission chimique

Nationale Liste I

Prescription sur

ordonnance

sécurisée

Prescription

initiale annuelle

réservée à

certains

spécialistes

Prescription

limitée à 12

semaines

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

neurologie et de

National

(mis en

place en

2008 à la

demande de

l’agence)

- Etude d’impact

de la lettre à

l’intention des

prescripteurs (N)

- Réduction de la

taille du

conditionnement

des comprimés (N)

- Modèle unitaire

hospitalier (N)

- Lettre à l’intention

des prescripteurs

(N)

- Modification

galéniques de la

forme solution

buvables contre les

risques de

soumission

chimique (N)

- Renforcement des

conditions de

prescription et de

délivrance (N)

Page 67: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

67

pédiatrie

RoActemra 20

mg/ml solution à

diluer pour

perfusion

approuvé en

16/01/2009

(ROACTEMRA

162 mg, solution

injectable en

seringue

préremplie

approuvé le

23/04/2014 non

mentionné sur la

fiche de l’ANSM)

Tocilizumab Rhumatologie - Infections graves

- Réactions

d’hypersensibilité

sévères

- Complications de

diverticulites

- Augmentation des

transaminases

hépatiques et

hépatoxicité (potentiel)

- Augmentation des

paramètres lipidiques

(potentiel)

- Anomalies

hématologiques

(potentiel)

- Affections

démyélinisantes aiguës

centrales (potentiel)

- Pathologies malignes

(potentiel)

- Restauration de

l’activité du CYP 450

(potentiel)

- Imunogénicité

(potentiel)

- Développement

squelettique chez

l’enfant (potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

Prescription

initiale

hospitalière

annuelle

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

médecine interne

et rhumatologie

Européen - Questionnaires

spécifiques pour

les effets

indésirables

d’intérêt (UE)

- Etude

mécanistique (UE)

- Etudes

pédiatriques (UE)

- Etudes

d’efficacité et de

tolérance en cas

de vaccination

concomitante (UE)

- Registres de

suivi à long terme

et. /ou de grosses

(UE & USA)

- Documents

d’information à

disposition des

prescripteurs,

pharmaciens et

infirmières (UE)

- Carte de

surveillance à

destination des

patients (UE)

- Notices

d’information

spécifiques à

chaque indication à

l’intention des

patients (UE)

SIKLOS 1000

mg, comprimé

Hydroxycarbamide « L01XX05 » ( ?) - Altération de la

fertilité chez l'homme

Européenne

centralisée

Liste I

Européen - Etude sur la

fertilité masculine

- Guide du

traitement et RCP à

Page 68: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

68

pelliculé sécable

- SIKLOS 100

mg, comprimé

pelliculé

- Myélosuppression

- Ulcérations cutanées

et de vascularites

(potentiel)

- Tératogénicité

(potentiel)

- Embryogénèse,

allaitement et

croissance de l'enfant

(potentiel)

- Cancers secondaires

(potentiel)

- Aménorrhée

(potentiel)

- Erreurs

médicamenteuses

(potentiel)

- Mauvaise

manipulation des

comprimés (potentiel)

- Chez les patients

avec une altération de

la fonction rénale ou

hépatique liée à la

drépanocytose

(potentiel)

- Utilisation

concomitante

d’inhibiteurs

nucléosidiques de la

transcriptase inverse,

d'autres médicaments

Surveillance

particulière

Prescription

initiale

hospitalière

annuelle

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services

d’hématologie, de

médecine interne

et de pédiatrie

(UE)

- Etude de cohorte

sur la sécurité en

pratique médicale

courante (UE)

destination des

professionnels de

santé (UE)

- Pack d’information

des patients (UE)

Page 69: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

69

myélosuppresseurs,

des vaccins vivants ou

d’une radiothérapie

(informations

manquantes)

STELARA 45 mg

et 90 mg,

solution

injectable en

seringue pré

remplie

Ustekinumab Dermatologie - Réactions

d’hypersensibilité

systémique graves

- Paralysie faciale

- Psoriasis pustuleux

-Infections graves

(potentiel)

- Tumeurs malignes

(potentiel)

- Evénements

cardiovasculaires

(potentiel)

- Dépression grave

(potentiel)

- Leuco-

encéphalopathie

postérieure réversible

(potentiel)

- Exposition intra-

utérine (potentiel)

- Psoriasis

érythrodermique

(potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I

Prescription

initiale

hospitalière

annuelle

Prescription

initiale réservée à

certains

spécialistes

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

rhumatologie, de

dermatologie et

de médecine

interne

Européen et

national

- Extensions

d’études cliniques

(UE)

- Etudes de

sécurité d’emploi

(UE)

- Intégration à des

registres de

patients

psoriasiques

existants (UE &

USA)

- Participation à

l’étude

observationnelle

sur la sécurité

d’emploi et

l’efficacité à long

terme des

biothérapies dans

le psoriasis (N)

- Document

d’information à

destination des

professionnels de

santé (UE)

- Kit d’information

patient : carte de

surveillance, guide

d’apprentissage

(UE)

SUBUTEX et

génériques

Buprénorphine Traitement de

substitution

- Abus, dépendance et

mésusage

- Usage détourné et

trafic

Nationale Liste I

Prescription sur

ordonnance

National - Etude

observationnelle

d’impact de

l’arrivée des

- Sécurisation du

circuit du

médicament

jusqu’à la

Page 70: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

70

- Atteintes hépatiques,

endocardites,

- Expositions pendant

la grossesse, troubles

fœtaux et néonataux

sécurisée

Délivrance

fractionnée de 7

jours

Prescription

limitée à 4

semaines

génériques (N)

- Etudes

prospective (N)

- Etude commune

aux laboratoires

(N)

distribution (N)

- Documentation

spécifique de

certains cas de

pharmacovigilance

(N)

SYMBICORT

TURBUHALER

Budésonide / fumarate de

formotérol dihydraté

Syndromes obstructifs

des voies aériennes

Mésusage relatif à la

modalité

d’administration

incluant l’utilisation en

traitement pour

soulager les

symptômes dans

l’asthme (potentiel)

National

Reconnaissance

mutuelle

Liste I Européen et

national

- Etudes de

sécurité d’emploi

et d’efficacité en

conditions réelles

d’utilisation (UE)

- Etude de cohorte

sur base de

données de

généralistes

évaluation du bon

usage (UE)

- Etude de cohorte

d’utilisation (N)

- Programme

d’éducation et

d’information

(pneumologues,

généralistes,

pharmaciens) (UE)

- Carnet de suivi de

l’asthme remis au

patient par le

prescripteur (UE)

THALIDOMIDE

Celgene 50 mg

gélule

Thalidomide Cancérologie - Tératogènicité

- Neuropathie

périphérique

- Evénements

thromboemboliques

veineux et artériels

- Bradycardie/ syncope

- Cancers secondaires

(potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

Prescription

hospitalière

Prescription

Européen

- Etude de

sécurité (UE)

- Etudes

institutionnelles

pour établir des

recommandations

sur la prévention

du risque

thromboembolique

- Système de

distribution contrôlé

(UE)

- Programme de

prévention des

grossesses (UE)

- Guide

d’information à

destination des

Page 71: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

71

- Utilisation hors AMM

(potentiel)

réservée aux

médecins

compétents en

maladie du sang

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

cancérologie,

d’hématologie et

d’oncologie

médicale

(UE)

- Suivi à long

terme des patients

inclus en essais

cliniques (UE)

- Surveillance de

l’utilisation hors-

AMM par les

autorités

nationales (UE)

prescripteurs et des

pharmaciens(UE)

- Formulaires

d’accord de soins

et de contraception

(UE)

- Carnet patient

(UE)

TOCTINO 10mg,

capsule molle -

TOCTINO®

30mg, capsule

molle

Alitrétinoïne Rétinoïdes - Tératogénicité Européenne

décentralisée

Liste I

Surveillance

particulière

Prescription

limitée à 4

semaines

Européen - Programme de

prévention des

grossesses (UE)

TRACLEER

125mg,

comprimé

pelliculé -

TRACLEER

62,5mg,

comprimé

pelliculé -

TRACLEER 32

mg, comprimé

dispersible

Bosentan monohydrate Pneumologie - Tératogènicité

- Toxicité hépatique

- Diminution du taux de

l’hémoglobine

(potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

Prescription

hospitalière

Prescription

réservée aux

spécialistes et

Européen - Registres de

patient (UE)

- Restriction de

prescription (UE)

- Programme de

formation des futurs

prescripteurs et des

pharmaciens (UE)

- Documents

d’information à

destination des

professionnels (UE)

- Système de

Page 72: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

72

services de

cardiologie, de

dermatologie, de

médecine interne,

de pneumologie

et de

rhumatologie

distribution

contrôlée (UE)

TYSABRI Natalizumab Immunosuppresseurs -Survenue d’infections

- Atteinte hépatique

- Immunogénicité

- Hypersensibilité

immédiate

- Cancer (potentiel)

- Chez la femme

enceinte (insuffisance

de données)

Européenne

centralisée

Liste I

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

neurologie

Réservé à l'usage

hospitalier

Européen et

national

- Extension en

ouvert d’essais

cliniques (UE)

- Etudes

prospective

observationnelle

(UE)

- Etudes

précliniques (UE)

- Registre de suivi

des grossesses

(UE)

-Etude

épidémiologique

(N)

- Encadrement de

la distribution (UE)

- Carte des patients

(UE)

- Formulaire

d’instauration/

renouvellement de

traitement (UE)

- Guide de

prescription aux

neurologues (UE)

- Groupe référent

Tysabri pour

répondre aux

questions des

prescripteurs (N)

TYVERB 250

mg, comprimé

pelliculé

Lapatinib Cancérologie - Diarrhées

- Rash

- Hépatotoxicité

- Diminutions de la

fraction d'éjection

ventriculaire gauche

- Toxicité pulmonaire

- Modifications du QT

(potentiel)

Européen Liste I

Surveillance

particulière

Prescription

hospitalière

Prescription

Européen - Etudes

pharmacogénétiqu

es (UE)

- Essai comparatif

multicentrique

comparatif (UE)

- Etude

épidémiologique

(UE)

- Questionnaires

spécifiques pour la

déclaration d’effets

indésirables (UE)

- Brochure

d’information

prescripteurs (UE)

- Carnet de suivi

destiné aux

Page 73: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

73

réservée aux

spécialistes et

services de

cancérologie,

d’hématologie et

d’oncologie

médicale

- Etude de cohorte

(UE)

patients (UE)

UVESTEROL D -

UVESTEROL

VITAMINE

A.D.E.C

Ergocalciférol/Concentrat

de vitamine A

synthétique, forme

huileuse - Ergocalciférol -

Acétate d'alpha-

tocophérol - Acide

ascorbique

Supplémentation en

vitamines du

nouveau-né et du

nourrisson

Malaise, cyanose et/ou

apnée lors de

l’administration

Nationale Médicament non

soumis à

prescription

National - Enquête

observationnelle

d’utilisation (N)

- Développement

de nouvelles

formes galéniques

(N)

- Fiche conseil sur

l’administration du

médicament (N)

- Courrier et bloc de

fiches conseil pour

les prescripteurs

(N)

- Courrier à

l’intention des

pharmaciens et

message d’alerte

sur les logiciels de

dispensation (N)

VALDOXAN Agomélatine Antidépresseurs - Élévation des

enzymes hépatiques

- Interactions

médicamenteuses

avec les inhibiteurs

puissants du CYP1A2

- Réactions cutanées

(potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I Européen

(non décrit

par l’ANSM)

et national

- Etude de cohorte

de sécurité

d’emploi (N)

- Etude sur

population âgée

(N)

- Guide

d’information

destiné aux

professionnels de

santé (N)

Page 74: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

74

- Comportement/ idées

suicidaire(s) (potentiel)

- Chez le sujet âgé

(données insuffisantes)

- Chez l’insuffisant

rénal (données

insuffisantes)

VOLIBRIS 5mg,

comprimé

pelliculé -

VOLIBRIS 10mg,

comprimé

pelliculé

Ambrisentan Pneumologie - Tératogénicité

- Diminution du taux

d’hémoglobine

- Toxicité hépatique

Européenne

centralisée

Liste I

Surveillance

particulière

pendant le

traitement

Prescription

hospitalière

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

cardiologie, de

médecine interne

et de

pneumologie

Européen -Etude

observationnelle

sur la sécurité

d’emploi et

l’utilisation réelle

(UE)

- Etude clinique de

la sécurité

d’emploi (UE)

- Etude clinique

d’une combinaison

en première ligne

(UE)

- Restriction de la

prescription (UE)

- Programme de

formation des futurs

prescripteurs et des

pharmaciens (UE)

- Système de

distribution

contrôlée (UE)

- Guide destiné aux

professionnels de

santé (UE°

- Guide et carte

aide-mémoire

destinée aux

patients (UE)

XARELTO 10 mg

comprimé

pelliculé -

XARELTO 15 mg

comprimé

pelliculé -

XARELTO 20 mg

Rivaroxaban Antithrombotiques - Hémorragies

- Toxicité hépatique

Européenne

centralisée

Liste I Européen - Etudes de

cohorte

internationales

non-

interventionnelles

sur la sécurité

d’emploi (UE)

- Guide de

prescription (UE)

- Carte de

surveillance à

remettre au patient

(UE)

Page 75: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

75

comprimé

pelliculé

- Etude de

surveillance des

prescriptions (UE)

- Etudes

d’utilisation (UE)

- Enquêtes

d’évaluation des

mesures de

minimisation des

risques auprès

des patients et

prescripteurs (UE)

XYREM Oxybate de sodium Narcolepsie - Surdosage

- Syndrome de sevrage

- Usage détourné

Européenne

centralisée

Stupéfiants

Prescription

initiale annuelle

réservée à

certains

spécialistes

Prescription

limitée à 4

semaines

Prescription

réservée aux

médecins

exerçant dans les

centres du

sommeil

et aux

spécialistes et

Européen et

national

- Etude

observationnelle

de sécurité

d’emploi (UE)

- Etude clinique en

ouvert de sécurité

d’emploi (UE)

- Encadrement des

conditions de

prescription et

délivrance (N)

- Mise en place

d’un coordinateur

du circuit de

prescription,

délivrance et suivi

(N)

- Brochure sur la

pathologie et le

traitement à

destination des

patients (N)

- Carnet de suivi

patient (N)

- Brochure patient

sur la pathologie

(N)

Page 76: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

76

services de

neurologie

- Document patient

de question/

réponse sur le

médicament (N)

- Carte

d’identification du

patient (N)

ZYPADHERA Olanzapine (pamoate

monohydraté)

Antipsychotiques - Syndrome post-

injection

- Troubles

métaboliques

- Erreur

médicamenteuse

(potentiel)

Européenne

centralisée

Liste I

Réservé à l'usage

hospitalier

Prescription

réservée aux

spécialistes et

services de

psychiatrie

Européen - Etude

observationnelle

prospective

(survenue et

description du

syndrome post-

injection,

identification de

facteurs de

risques potentiels)

(UE)

-Diaporama

d’information des

professionnels de

santé (UE)

- Carnet patient

pour le suivi des

injections (UE)

Page 77: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

2.3.1. A 2- Analyse des résultats Figure 5 : Tableau récapitulatif du nombre de substance en fonction de la nature de leur PGR

PGR purement

européen

PGR européen et

national

PGR purement

national

Total des PGR

22 16 5 43

L’analyse porte sur quarante-trois PGR rendus publics sur le site de l’ANSM entre

janvier et novembre 2014. La grande majorité des PGR présentés, trente-huit PGR

soit 88%, sont des PGR dits européens. Cependant, seize PGR, soit près de 37%

des PGR présentés sont des plans européens auxquels a été ajouté un plan national

à la demande de l’ANSM lorsque celle-ci a estimé que certaines particularités

françaises nécessitent d’être prises en compte de manière indépendante dans la

gestion des risques ou bien que l’exigence de gestion des risques européenne est

insuffisante pour le produit en question. L’ANSM a donc adjoint un PGR national a

environ 42% des PGR européens approuvés. A noter que les documents

d’informations prévus dans le cadre d’un PGR purement européen et destinés à être

utilisés en France sont préalablement validés par l’ANSM.

Enfin, seuls cinq produits, soit environ 12% des PGR présentés, ne présentent qu’un

PGR national, en raison de leur AMM nationale 30.

Sur les quarante-trois PGR présentées, trente-trois plans (77%) concernent des

substances sur la Liste I, sept (16%) concernent des substances classées parmi les

stupéfiants et trois (7%) portent sur des substances disponibles sans ordonnance.

Notons que d’après les données disponibles sur le site de l’ANSM, aucun

médicament n’est inscrit sur la liste II.

Il est toutefois important de souligner que ces données chiffrées se basent sur les

PGR rendus publics par l’ANSM. Or, un PGR s’appliquant en France (qu’il soit

européen ou national) n’est pas systématiquement publié sur la liste des

« Médicaments faisant l’objet d’un PGR » de l’ANSM. De plus les données sur les

PGR ne semble par pour le moment régulièrement mis à jour : la dernière mise à jour

de la liste citée précédemment date du 25 novembre 2014 ; la liste des

« Médicaments à risque d’usage détourné ou de dépendance » a, quant a elle, été

Page 78: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

78

mise à jour le 29 janvier 2014. Ainsi, les données disponibles sur le site de l’ANSM

n’offrent qu’une vision partielle et non mise à jour de l’état des PGR en France. Cela

laisse envisager que les données fournies puissent ne pas être représentatives en

terme de proportions. Il peut donc exister un biais dans la répartition par type de

PGR (européens/ nationaux) et des listes de médicaments (Prescription Médicale

Facultative, Liste I, Stupéfiants) des PGR rendus publiques par l’ANSM par rapport

au nombre de PGR ayant réellement court en France.

De plus, la classification du produit dans une des catégories de médicaments soumis

à prescription restreinte selon l’article R5121-77 du CSP, soit :

- médicament réservé à l’usage hospitalier,

- médicament à prescription hospitalière,

- médicament à prescription initiale hospitalière,

- médicament à prescription réservée à certains médecins spécialistes,

- médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement,

prévue dans l’AMM du médicament est quelquefois présentée comme s’intégrant

dans les mesures du PGR. ;

L’étude des PGR rendus publics par l’ANSM montre la diversité des plans de gestion

des risques adoptés, tant au niveau des études menées que des mesures mises en

place. L’outil PGR s’adapte ainsi aux situations particulières de chaque substance

active.

a- Diversité des études du PGR

Sur le plan des études à mener, celles-ci sont non interventionnelles (on en retrouve

dans trente-deux PGR soit 74%) ou interventionnelles (dans quinze PGR soit 35%).

Les études non interventionnelles peuvent prendre des formes variées : études

pharmacologiques, études pharmacocinétiques, études explorant le lien entre le

médicament et un effet indésirables. Des extensions d’essais cliniques (dans neuf

PGR soit 21%) peuvent être mises en place pour compléter les connaissances d’un

médicament sur une population particulière ou pour affiner les résultats déjà obtenus.

Des registres de patients sont également fréquemment utilisés (dans vingt PGR soit

47%) afin de surveiller une donnée liée au produit (registre de patients, registre de

grossesse…).

Page 79: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

79

Compte tenu de la nature internationale des autorisations de mise sur le marché des

médicaments concernés par les PGR listés par l’ANSM, les études menées

présentent elles aussi un caractère international. Les PGR européens comprennent

ainsi des études sur plusieurs pays de l’UE. Il est possible d’interpréter ces situations

comme étant le reflet de la vocation intrinsèquement internationale du médicament.

Enfin, dans certains cas, la dimension internationale amène le PGR européen à

intégrer en son sein des études menées sur des bases de données de

remboursement américaines ou encore sur des registres de patients aux USA, cette

internationalisation se retrouve dans sept PGR soit 16% des PGR présentés.

Outre les études évoquées précédemment, le type d’étude représentative des buts

du PGR reste l’étude d’utilisation qui est présente dans trente PGR soit 70%. En

effet, selon le design qui leur est donné, ces études s’attachent à explorer différentes

caractéristiques liées au médicament dans son environnement et de préciser

l’importance des risques. Ces études permettent ainsi d’explorer le mésusage, les

habitudes de prescription, la population réelle utilisant le médicament ou encore la

survenue d’effets indésirables, voire la survenue d’un risque.

b- Diversité des outils

La grande majorité (trente-sept PGR soit 86%) des PGR impliquant des mesures de

minimisation des risques comprennent un plan d’information, ou d’éducation, des

professionnels de santé et/ou des patients. Ce plan prend couramment la forme de

fiche ou de guide à destination de l’un ou l’autre public. Des cartes ou carnets de

suivi à l’intention des patients sont également couramment employées (dans dix-sept

PGR soit 40%). D’autres supports d’information sont aussi employés tels des posters

informatifs présentés lors de congrès ou même des vidéos éducatives.

Quelquefois, les mesures intègrent un système de contrôle du circuit du

médicament ; c’est le cas pour huit PGR soit 19%). Ainsi, un système de livraison

contrôlé a été mis en œuvre pour le Revlimid® : le traitement ne peut être livré à la

pharmacie hospitalière que si cette pharmacie et le médecin prescripteur ont bien

reçu un kit d’information au préalable. A noter que le développement d’une nouvelle

forme galénique du produit peut être demandé par une l’agence afin de limiter un

risque d’absorption par la population pédiatrique ; cela concerne trois des PGR

Page 80: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

80

présentés soit 7%. Enfin, les programmes de prévention des grossesses sont aussi

mis en place dans trois PGR soit 7%.

2.3.1. B- Le PGR, un outil encore perfectible L’efficacité des mesures de minimisation des risques d’un PGR est censée être

mesurée afin, le cas échéant, de les corriger ou de les compléter. Cependant aucun

système de mesure de l’efficacité des mesures n’est encore officiellement établi. La

question des indicateurs de mesure pose d’ailleurs problème. En effet, comment

estimer l’efficacité d’une mesure visant à empêcher la survenue d’un risque qui reste

potentiel 24 ?

La diversité de la mise en œuvre des PGR laisse entrevoir un certain potentiel pour

le PGR qui est un outil encore récent. Le chapitre suivant se propose de discuter ce

potentiel.

2.3. Chapitre 2. Potentiel des PGR

2.3.2. A- Le PGR, une condition pour un retour sur le marché : le cas de Diane® 35

Le médicament Diane® 35 (acétate de cyprotérone 2 mg et éthinylestradiol 35 µg),

ainsi que ses génériques furent suspendus du marché français en janvier 2013 puis

retirés en mai 2013, car ils étaient majoritairement utilisés pour un usage détourné

de l’indication reconnue dans l’AMM. En effet, l’indication de Diane® 35, autorisé en

1987, est à l’origine le traitement de l’acné pouvant être associé à de l’hirsutisme ; or,

le produit était largement utilisé comme contraceptif. Outre l’usage hors AMM,

l’utilisation de Diane® 35 s’est avérée dangereuse : 125 cas de thromboses

veineuses dont quatre mortelles ont été estimés imputables à Diane® 35 sur les 25

années de sa commercialisation.

Sur ordre de la Commission européenne, le médicament a été remis sur le marché

en janvier 2014 mais cette fois ci, Diane® 35 et ses génériques doivent être munis

d’un PGR prenant en compte le risque de thrombo-embolie. En vue de minimiser les

risques, une lettre d’information à l’intention des médecins (dont les dermatologues

et les gynécologues) et des pharmaciens, rappelant les contre-indications du

médicament, a été diffusée. Une restriction de la prescription est également ajoutée,

plaçant le médicament en deuxième ligne thérapeutique31 32.

Page 81: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

81

Le PGR qui peut être, de prime abord, considéré par l’industriel comme un risque

supplémentaire de perte d’autorisation pour ses produits, s’avère ainsi constituer un

argument de remise sur le marché pour des médicaments anciens sur lesquels des

problèmes de sécurité ont été décelés.

2.3.2. B- Le PGR comme un outil de communication. En France, la communication d’un laboratoire pharmaceutique auprès du grand

public est essentiellement indirecte étant donné que la publicité sur les médicaments

est strictement réglementée et interdite pour les produits soumis à prescription et les

produits remboursables (sauf exception –vaccins et substituts nicotiniques). Cette

communication indirecte est principalement le fait de grandes campagnes de

sensibilisation. Le PGR quant à lui, est un nouvel outil de communication avec le

public. Une communication adroitement menée sur les PGR en place peut être

l’occasion pour le laboratoire d’améliorer son image sur le thème de la sécurité de

ses produits, de sa transparence et de son intégrité.

Cependant, force est de constater que les laboratoires pharmaceutiques exploitent

encore peu leurs PGR à des fins de communication. Bien que le LEEM évoque

l’ensemble des PGR et leur place dans le système de PV des laboratoires

pharmaceutiques, rare est la communication –voire inexistante- venant d’un titulaire

d’AMM sur les résultats d’un Plan de Gestion des risques. A tel point que la

publication dans les médias nationaux le 19 janvier 2011 d’une liste de 59

médicaments faisant l’objet d’une surveillance renforcée à été interprétée comme

une liste de médicaments dangereux. Le LEEM a réagi en publiant une page sur son

site dans le but d’expliquer le principe des PGR suite à cet emballement médiatique

et de corriger la confusion. Il est compréhensible que certaines données contenues

dans les PGR soient sensibles pour les laboratoires pharmaceutiques et que la

préservation du secret industriel ne permette pas la publication complète d’un PGR.

Cependant la mise à disposition des grandes lignes des PGR suffirait à des

opérations de communication11.

De la même façon, les PGR sont assez peu mis en avant par les institutions. Ainsi,

lors de l’affaire du Médiator® qui a conduit, entre autres, à une forte critique et une

refonte du système de PV, les rapports et analyses diverses n’évoquaient pour la

plupart que succinctement les PGR, voire les passaient sous silence. Il est vrai que

Page 82: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

82

le Mediator®, spécialité ancienne, ne possédait pas de PGR. Cependant les

différentes analyses réclamant une PV moins passive omettaient de prendre en

compte la pro-activité des PGR4.

A ce jour, la plupart des PGR ne sont pas rendus publiques, que cela soit en France

ou dans l’Union européenne. Ainsi la liste des PGR des « Médicaments faisant l’objet

d’un Plan de Gestion des Risques (PGR) » n’a pas été mise à jour depuis 25

novembre 2014. Les «Médicaments à risque d’usage détourné ou de dépendance»

faisant l’objet d’un PGR ne sont pas mentionnés dans cette liste. De surcroît, la liste

des « 77 médicaments + 12 classes thérapeutiques faisant l’objet d’un suivi renforcé

de pharmacovigilance en France » publié par l’Afssaps (ancienne ANSM) en janvier

2011 fait état de certains médicaments faisant l’objet d’un PGR (européen et/ ou

national) encore sur le marché actuellement mais n’apparaissant pas dans la liste

des « Médicaments faisant l’objet d’un Plan de Gestion des Risques ».33 Compte

tenu de la nature des PGR actuellement présentés sur son site (pas de médicaments

sur liste II), il est envisageable que la publication des PGR par l’ANSM soit

influencée par la sensibilité de l’opinion publique sur certains produits ou classes de

médicaments. Le nombre total de PGR actuellement en vigueur en France n’est pas

communiqué par l’ANSM.

Dans une démarche de transparence, l’EMA a commencé depuis mars 2014 à

publier sur son site internet des résumés de PGR. A l’heure actuelle, cette démarche

ne concerne que les médicaments ayant obtenu une AMM par procédure

centralisée34.

Enfin, depuis la loi Bertrand du 29 décembre 2011, l’heure est à la transparence.

Communiquer sur les PGR, par exemple sur les résultats d’une enquête de

pharmaco-épidémiologie et les actions menées à leur suite, pourrait permettre à un

laboratoire de se donner auprès du public une image d’une entreprise transparente,

active et soucieuse de la sécurité de ses produits.

Page 83: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

83

2.3.2. D- Le PGR et l’accès au statut de prescription médicale facultative

L’évolution du profil de sécurité de sécurité d’un médicament peut être à l’origine de

l’évolution de son statut. Dans le cas du passage du statut de prescription médicale

obligatoire à celui de prescription médicale facultative, l’accès au médicament

devient beaucoup moins contrôlé puisque le filtre de la prescription ne s’applique

plus systématiquement. En l’espèce, les risques liés au médicament sont

susceptibles d’être augmentés. La mise en place d’un PGR peut donc permettre de

contrôler l’évolution des risques. On pourra alors envisager des mesures telles

qu’une information accrue à l’attention des pharmaciens qui délivreront le

médicament 35.

Ainsi lors de la séance du 9 juillet 2015, le groupe de travail «Groupe de travail

médicaments de prescription médicale facultative » de l’ANSM a récemment refusé

la demande du laboratoire Merck de passage au statut de prescription médicale

facultative du PAMEZOL® 20 mg, gélules gastro-résistantes (Esoméprasole). Le

PAMEZOL® est actuellement indiqué dans le traitement des reflux gastro-

œsophagien, le traitement des ulcères en cas d’’infection par Helicobacter Pilori en

association avec un traitement antibiotique, pour permettre la poursuite d’un

traitement AINS et dans le traitement du syndrome de Zollinger-Ellison. Afin d’obtenir

le statut de prescription médicale facultative, le laboratoire proposait de s’aligner sur

les textes approuvés pour NEXIUM control® (à prescription médicale facultative) qui

réduirait les indications thérapeutiques au « traitement des symptômes du reflux

gastro-œsophagien ». Pour obtenir le changement de statut, le laboratoire Merck

devrait fournir un rapport d’expert complet justifiant la demande et de proposer un

plan de minimisation des risques 35.

Avec l’émergence des PGR, les laboratoires pourraient, non plus prouver que le

médicament reste sûr pour les patients lorsqu’il n’est plus soumis à la prescription

médicale, mais au contraire proposer une démarche pour conserver ou améliorer le

profil de sécurité du médicament. De conditions imposées par l’ANSM pour l’accès à

la prescription médicale facultative, le PGR pourrait devenir un argument

supplémentaire à disposition des laboratoires.

Page 84: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

84

Nous allons maintenant passer en revue l’exemple des trois médicaments non

soumis à prescription faisant l’objet d’un PGR et apparaissant dans la liste des

« Médicaments faisant l’objet d’un plan de gestion des risques ».

1) Tout d’abord les UVESTEROL D® et UVESTEROL VITAMINE A.D.E.C.®

qui proposent une supplémentation vitaminique du nouveau-né et du

nourrisson. Les motifs de surveillance sont des risques de malaises,

cyanoses et apnée survenant à l’administration. Ces médicaments

disposent d’une AMM obtenue par procédure nationale. L’information

relative au produit a été modifiée dans le cadre du PGR. Le plan de

minimisation du risque comporte une communication à destination, non

seulement des professionnels de santé (prescripteurs éventuels et

pharmacien), mais aussi des parents amenés à administrer le médicament

à leur enfant. Une nouvelle formulation galénique a aussi été développée

dans le cadre du PGR, permettant de réduire le volume à administrer. Pour

ce qui est des études, une enquête observationnelle a été mise en place

pour évaluer l’utilisation réelle des médicaments et l’efficacité des

mesures citées précédemment. La deuxième vague de cette étude portant

sur la nouvelle formulation a été reconduite en 2015.

2) Le PERFALGAN et ses génériques, composé d’une solution de

Paracétamol pour perfusion sont eux aussi disponibles sans ordonnance

et font l’objet d’un PGR européen et d’une PGR national. Le risque

principal est le risque de surdosage non intentionnel chez le nouveau-né et

l’adulte de faible poids, suite à une confusion entre les unités « ml » et

« mg ». Les mesures européennes consistent en une revue mensuelle des

cas de surdosage dans les populations à risque et en un programme

d’information à destination des professionnels de santé. Dans ce cadre,

l’ANSM a validé un poster décrivant le risque d’erreur médicamenteuse et

une table de correspondance ainsi qu’une réglette permettant d’obtenir les

correspondances dose prescrite/poids du patient/volume à administrer. Au

niveau national, le PGR a entrainé une modification de l’étiquetage pour

plus de lisibilité. Enfin, dans le cadre de son PGR, une présentation

pédiatrique a été développée pour l’enfant de moins de 10 kg.

Page 85: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

85

3) Le médicament ALLI® dont la substance active est l’Orlistat dispose d’une

AMM obtenue par procédure centralisée européenne. Il est indiqué dans la

perte de poids chez l’adulte en surpoids (indice de masse corporelle, IMC

≥ 28 kg/m²) en association à un régime modérément hypocalorique et

pauvre en graisses. Les principaux risques étant le mésusage et le risque

hépatique, le médicament fait l’objet d’un PGR européen et national. Au

niveau européen, deux études d’utilisation sont lancées et une carte d’aide

à la délivrance pour les pharmaciens est mise en place. Au niveau

national, c’est un programme d’information des pharmaciens avec une

fiche d’aide à la dispensation) qui est mis en œuvre, ainsi qu’une lettre

d’information du laboratoire, validé par l’ANSM, aux pharmaciens et

généralistes. Le rapport bénéfices/risques a été jugé favorable par l’EMA

après réévaluation en 2012, sous réserve de modification de l’information

relative au produit (étui et notice). Cependant, le médicament a été retiré

du marché en France, en 2012, suite à l’affaire de MEDIATOR®.

Pour conclure, l’accent est mis sur les mesures qui concernent le pharmacien qui

effectue souvent le seul contrôle avant l’accès au médicament par le patient. Dans

deux cas, des modifications de galénique ont été effectuées. De plus, l’information

destinée au patient a été modifiée et affinée dans les trois cas. La mise en avant du

pharmacien d’officine conduit à s’interroger sur sa place au sein des PGR ainsi que

sur les opportunités qu’ils peuvent constituer pour lui.

Page 86: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

86

2.3.2. E- Le pharmacien d’officine, un acteur vigilant des PGR

Le pharmacien d’officine est par définition au contact du patient. Son acte de

délivrance du médicament n’est pas seulement la vente d’un médicament mais

consiste principalement à vérifier que la prescription est conforme (licéité de

l’ordonnance) et adaptée au patient par rapport à :

- la ou les substances prescrites,

- la posologie prescrite,

- l’âge, le sexe ou encore le poids du patient,

- les facteurs de risques chez le patient,

- le mode de vie du patient et sa compréhension du traitement,

- les interactions médicamenteuses,

- l’existence de prescriptions concomitantes,

- la comorbidité.

La délivrance doit être accompagnée du conseil pharmaceutique adressé au patient.

Ce conseil permet d’assurer le bon usage du médicament par le patient. La

discussion établie par le conseil officinal permet aussi de repérer quand le

médicament délivré constitue un risque pour le patient ou son entourage. Le

pharmacien d’officine est à l’interface entre le patient et son traitement, son rôle est

donc essentiel pour assurer la sécurité et l’efficacité du médicament.

De plus, les patients sont sensibilisés aux questions de sécurité et d’efficacité des

produits de santé. Dans un contexte où un médicament récent ne possède pas le

même historique de pharmacovigilance qu’un médicament plus ancien, la présence

du PGR peut permettre au pharmacien d’officine d’améliorer son conseil auprès du

patient et l’aider à répondre à ses questions. Cependant la majorité des plans de

gestion des risques ne sont actuellement pas rendus publics.

Le pharmacien d’officine est aussi un élément clef dans le circuit du médicament. Il

est donc intéressant de l’intégrer dans les mesures du PGR. Il est fréquemment le

destinataire des lettres d’information rappelant le profil de sécurité du médicament et

les mesures dont il fait l’objet. De manière beaucoup plus active, il peut aussi devenir

acteur d’une mesure de minimisation des risques : restreindre la délivrance du

Page 87: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

87

médicament si le patient ne répond pas à un ensemble de critères de sécurité,

effectuer un suivi du patient. Lorsque le médicament est disponible sans prescription

médicale, le pharmacien devient un élément incontournable du PGR car il est

l’unique contrôle de la dispensation avant que le patient n’accède au médicament.

Enfin, le patient, les membres de sa famille ou de son entourage viennent

régulièrement à l’officine pour renouveler un traitement, se procurer un médicament

à prescription médicale facultative ou encore pour un autre achat, si bien que le

patient peut être au contact du pharmacien alors qu’il ne se sent pas malade. Cette

proximité fait du pharmacien une source de déclaration d’effets indésirables

particulièrement efficace dans le cadre de la pharmacovigilance renforcée. Un risque

se réalisant peut être détecté de la même manière. Il est donc essentiel de faire du

pharmacien d’officine un acteur vigilant des PGR, en l’informant efficacement, afin

d’améliorer l’efficacité des plans.

La conception des PGR et leur place en Europe venant d’être étudiées, il est temps

de s’intéresser à la manière dont la gestion des risques liée aux médicaments est

abordée aux Etats-Unis d’Amérique pour ensuite procéder à une comparaison des

deux systèmes.

Page 88: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

88

Aux Etats-Unis d’Amérique, le concept de gestion des risques a évolué depuis 2002

avec plusieurs lois. Là où en Europe le concept de «Risk Management Plan» était

affiné, en passant notamment par la modularisation, l’agence américaine Food And

Drug Administration (FDA) a proposé deux systèmes de gestion des risques :

d’abord les «Risk Minimisation Action Plan» puis les «Risk Evaluation and Mitigation

Strategy». Cette partie développera l’évolution du concept de gestion des risques à

travers ces deux systèmes.

3. Section 1. Les «Risk Minimization Action Plan» aux USA Aux USA, le concept de gestion des risques s’est développé avec plusieurs

systèmes. Le premier système est celui des «Risk Minimization Action Plan», plus

récemment remplacé par les «Risk Evaluation and Mitigation Strategy», encore en

évolution. L’évolution du concept de minimisation des risques sera analysé en détail,

tout d’abord le «Risk Minimization Action Plan», puis en présentant les aspects

propres au «Risk Evaluation and Mitigation Strategy», système basé sur l’expérience

du «Risk Evaluation and Mitigation Strategy».

3.1. Chapitre 1. Place du «Risk Minimization Action Plan» dans le système de pharmacovigilance américain

D’après la FDA, l’évaluation des risques pré-marketing, la minimisation des risques

et la pharmacovigilance forment les trois éléments de la gestion du « Risk

Management »36 37.

Partie 3 : Evolution du concept de minimisation des risques aux USA

Page 89: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

89

Le « Risk Management » suit un procédé itératif dont l’objectif est la minimisation des

risques et la maximisation des bénéfices. Il contient :

L’évaluation du rapport bénéfices/risques

Le développement et l’implantation d’outils pour minimiser les risques

tout en conservant les bénéfices

L’évaluation de l’efficacité des outils et la réévaluation du rapport

bénéfices/risques

Les ajustements aux outils de minimisation des risques 36 37.

Dans le cadre de l’adoption du « Prescription Drug User Fee Act » le 12 juin 2002,

trois guidelines ont été publiés, reprenant les trois fondements du « Risk

Management ». C’est ainsi qu’a été mise au point la « Guidance for Industry

Development and Use of Risk Minimization Action Plans », mise à la disposition des

industriels par la FDA en 200536 37.

La FDA considère que pour la majorité des produits, l’évaluation des risques et leur

minimisation sont effectués en routine par l’industrie. La «Guidance for Industry

Development and Use of Risk Minimization Action Plans» rappelle que les «Risk

Minimization Action Plan» sont destinés à des risques inhabituels ou particulièrement

élevés pour lesquels les actions routinières de minimisation des risques n’est pas

suffisante 36 37.

Le besoin d’un «Risk Minimization Action Plan» peut être formulé en différentes

occasions. Un risque inhabituel peut être identifié au cours des études cliniques et

non cliniques précédant l’approbation. Le besoin d’un «Risk Minimization Action

Plan» doit être discuté dans le cas où un générique est mis sur le marché alors que

le princeps auquel il se réfère fait l’objet d’un «Risk Minimization Action Plan». De

même, un risque inhabituel identifié chez un produit de même classe

pharmacologique peut révéler la nécessité d’un «Risk Minimization Action Plan»

Enfin, les activités de pharmacovigilance qui font suite à la mise sur le marché du

médicament peuvent mettre un nouveau risque en évidence36 37.

La FDA laisse entendre que le «Risk Minimization Action Plan» pourrait être

considéré comme une version plus ciblée d’un «Safety Action Plan» tel que défini

dans l’ICH E2E36.

Page 90: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

90

3.1. Chapitre 2. Conception des «Risk Minimization Action Plan» (design issue)

Alors qu’un «Risk Minimization Action Plan» est envisagé par un laboratoire

pharmaceutique pour un médicament, l’expérience de la FDA en la matière peut être

sollicitée. Cet échange a pour but d’améliorer le «Risk Minimization Action Plan» en

cours de conception, d’évaluer celui-ci et de faciliter par la suite son approbation. La

discussion peut donc être entamée avec la FDA sur l’analyse des bénéfices et des

risques du produit, sur les buts, objectifs et outils qui constitueront le «Risk

Minimization Action Plan» et enfin sur la conception du plan d’évaluation.

La question d’un «Risk Minimization Action Plan» peut être présentée à l’agence lors

des rencontres programmées en fin de phase 2. Par ailleurs des réunions

spécifiques peuvent être demandées. Le laboratoire peut s’adresser à la division

d’examen des produits (« product’s review division). Cette division sert d’interface

avec la FDA dans la discussion avec le laboratoire. La division de la revue des

produits de la FDA peut solliciter l’expertise d’autres éléments de l’agence quand les

questions concernent leurs domaines de prédilection. Peuvent ainsi être sollicités : le

CDER’s Office of Drug Safety (ODS) (bureau de la sécurité du médicament), le

CBER’s Office of Biostatics and Epidemiology (OBE) (bureau de biostatistique et

d’épidémiologie) et le CDER’s Office of Generic Drugs (OGD) (bureau des

génériques). Les relations et responsabilités des différents organes de la FDA dans

le cadre de ces discussions sont développées dans des procédures opératoires

standardisées appelées Manuels des politiques et procédures (MaPPs) développés

par le Center for Drug Evaluation and Research (CDER). La guideline «Development

and Use of Risk Minimization Action Plans » prévoit aussi un MaPPs équivalent

développé par le Center for Biologics Evaluation and Research (CBER) 36.

Page 91: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

91

3.1. Chapitre 3. Soumission du «Risk Minimization Action Plan» Selon l’étape de la vie du médicament où le «Risk Minimization Action Plan» est

conçu, celui-ci peut être soumis de différentes manières :

- Au cours des études de phase 1 à 3, le «Risk Minimization Action Plan» peut

être soumis dans le cadre la demande de nouveau médicament

expérimental, « Investigational New Drug Application » (IND). Ce moyen de

soumettre est proposé pour permettre au laboratoire d’entériner sa démarche

de gestion des risques dans les premières phases du développement.

- Si le «Risk Minimization Action Plan» est déposé avant l’autorisation de mise

sur le marché, celui-ci devra être inclus dans la demande de nouveau

médicament, « New Drug Application » (NDA), ou la demande de licence d’un

médicament biologique, « Biologics License Application » (BLA)-.

- Enfin quand le «Risk Minimization Action Plan» est attaché à un risque

décelé après commercialisation du médicament, le «Risk Minimization Action

Plan» peut être déposé comme un supplément à la «New Drug Application»

ou « Biologic License Application» du produit36.

Pour être mis en application, le «Risk Minimization Action Plan» doit être approuvé

par la FDA. Le «Risk Minimization Action Plan» soumis doit s’articuler autour de

quatre sections :

- Le contexte du «Risk Minimization Action Plan» : cette section explique les

raisons pour lesquelles le «Risk Minimization Action Plan» est établi. Cette

explication passe par la présentation des risques à minimiser et des bénéfices

à préserver. Les risques et les bénéfices sont ainsi comparés afin d’établir la

nécessité du «Risk Minimization Action Plan» en plus des actions de

minimisation des risques de routine. Cette section contient également une

éventuelle discussion des actions antérieures menées pour minimiser le

risque lié au médicament. Ces actions peuvent aussi bien avoir été menées

aux USA qu’à l’étranger, par des laboratoires ou des autorités de santé36.

Page 92: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

92

- Les buts et objectifs : cette section présente les buts du «Risk Minimization

Action Plan» ainsi que les objectifs associés. Ils sont présentés de façon à

montrer comment le ou les risques seront minimisés par leurs effets

individuels ou conjoints36.

- La stratégie et les outils : cette section décrit la stratégie d’ensemble

appliquée ainsi que les différents outils de minimisation des risques introduits.

Chaque outil est accompagné d’un argumentaire expliquant son choix. Cet

argumentaire regroupe ainsi les preuves disponibles de son efficacité et les

résultats pré-tests menés le cas échéant. Les éventuelles sollicitations de

patients ou de professionnels de santé pour la conception de l’outil ainsi que

leurs retours sont aussi réunis dans cette section. La manière dont l’outil

s’intègre dans la stratégie de minimisation des risques est ensuite décrite.

Enfin la description de la stratégie passe par le rythme d’application des

outils ; certains outils étant appliqués en premier, d’autres doivent être

exécutés à certaines étapes prédéfinies (premiers effets d’un outil,

franchissement d’un seuil de survenue du risque…) 36.

- Le plan d’évaluation qui présente à la fois la fréquence auquel seront

évalués le plan et les outils d’évaluation utilisés.

3.1. Chapitre 4. Développement d’un «Risk Minimization Action Plan» : Les risques inhabituels justifiant la mise en place d’un «Risk Minimization Action

Plan» vont être mis en évidence pendant les processus d’évaluation des risques pré

et post-marketing. D’après la guideline « Development and Use of Risk Minimization

Action Plans », les informations à prendre en compte dans l’identification d’un risque

nécessitant un «Risk Minimization Action Plan» doivent provenir des données

cliniques, des études post marketing et prendre en compte la population et l’usage

prévu pour le médicament. L’analyse des risques est menée par le titulaire d’AMM et

c’est à lui que revient de proposer un «Risk Minimization Action Plan» lorsqu’il le

juge nécessaire. Cependant, la FDA peut proposer un «Risk Minimization Action

Plan» au titulaire d’AMM en se basant sur sa propre analyse des données36 37.

Page 93: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

93

L’analyse des risques peut s’appuyer sur la prise en compte :

- Du type et de la fréquence de survenue des risques et des bénéfices

- Des populations les plus à risques et a contrario de celles qui pourront tirer

un plus grand bénéfice du médicament.

- De l’existence d’alternative et de leur propre rapport bénéfices/risques

- De la réversibilité des effets indésirables observés

- De la possibilité d’empêcher la survenue des effets indésirables grâce à

certaines actions

Et enfin de l’existence de facteurs pouvant favoriser l’expression du bénéfice

du médicament 36.

La discussion sur la nécessité d’un «Risk Minimization Action Plan» peut être rendue

publique via le « FDA comitte advisory process ». Cela est conseillé afin d’enrichir la

discussion sur la nécessité d’un «Risk Minimization Action Plan», les buts et objectifs

potentiels, les modalités de révision et de fin d’un «Risk Minimization Action Plan».

Ainsi, des mesures optimisées par les acteurs du plan pourront être proposée à la

suite de leur intervention au cours de la discussion publique36.

3.1.4. A- But et objectifs Un «Risk Minimization Action Plan» est une stratégie de sécurité organisée de

manière à minimiser un ou des risques inhabituels. La stratégie du «Risk

Minimization Action Plan» est hiérarchisée en plusieurs niveaux : le but, l’objectif et

l’outil. Le ou les buts d’un «Risk Minimization Action Plan» sont des idées directrices

vers lesquelles doivent tendre les efforts afin de limiter le ou les quelques risques

identifiés sur le médicament et ainsi améliorer le profil de sécurité. Les buts peuvent

prendre des formulations telles que « telle population ne doit pas consommer le

médicament » ou « tel médicament ne devrait pas être associé à tel autre ». Ces

buts n’ont pas vocation à être complètement atteints. Il serait quasiment impossible

de contrôler la manière dont un médicament est consommé par les patients.

Néanmoins, les buts permettent de définir une direction aux actions entreprises au

sein du «Risk Minimization Action Plan»36 37.

Page 94: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

94

Chaque but est un « idéal » qui est transcrit en des objectifs précis et chiffrés

atteignables. Plusieurs objectifs peuvent découler d’un même but. Selon les cas, il

est possible de concevoir les objectifs comme des étapes dans la réalisation du but.

Par exemple l’objectif « informer les patientes enceintes ou susceptibles de l’être de

ne pas prendre le médicament A » est une étape vers le but « les femmes enceintes

ne doivent pas être exposées au médicament A ». Ce but étant déterminé à partir du

risque « utilisé pendant la grossesse, le médicament A présente un très fort risque

de fausses couches »36 37.

Les outils sont des actions concrètes appliquées afin d’atteindre les objectifs puis les

buts fixés dans le «Risk Minimization Action Plan» afin d’éviter l’émergence du ou

des risques inhabituels. Pour reprendre l’exemple précédent, une information

destinée aux patientes leur rappelant les risques liés à la prise du médicament A au

cours de la grossesse pourrait être un outil adapté pour atteindre l’objectif « informer

les patientes enceintes ou susceptibles de l’être de ne pas prendre médicament A »

et le but « les femmes enceintes ne doivent pas être exposées au médicament A ».

Selon l’importance du risque un outil supplémentaire pourrait être adjoint pour

atteindre l’objectif, par exemple : un test de grossesse proposé systématiquement

aux femmes en âge de procréer avant de prendre le médicament A 36 37.

3.1.4. B- Outils et stratégie La FDA incite à s’inspirer des précédents «Risk Minimization Action Plan» pour

établir ses outils afin de conserver une certaine cohérence avec des mesures ayant

fait leurs preuves. Une base de données sur internet recensant les outils de

minimisation des risques devrait être conçue à l’avenir. Elle propose également de

concevoir des outils à partir d’exemples issus des initiatives pour la qualité des soins,

l’information publique ou encore le marketing. Lorsque cela est possible (mesures

compatibles, risque identifié sans notion d’urgence), un outil peut être sélectionné en

estimant son efficacité par des modélisations par ordinateur ou bien en faisant

passer une période de test sur une population plus réduite ; cela est particulièrement

indiqué lorsque le rapport bénéfices/risques est faible, quand un outil a été utilisé

maladroitement ou mal conçu avec des conséquences désastreuses en terme de

santé publique. Les échanges précoces avec la FDA à la conception d’un «Risk

Minimization Action Plan» sont d’ailleurs encouragés afin de permettre ces périodes

Page 95: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

95

de test. Enfin, les outils de la catégorie « Education and Outreach » (développée plus

loin) bénéficient de « bonnes pratiques » aidant à leur conception36 37.

Afin de sélectionner les outils du «Risk Minimization Action Plan», la FDA conseille

de conserver à l’esprit certains principes.

- Les outils doivent être le moins contraignants possible pour l’accès du médicament

au marché et si un outil moins contraignant est suffisant pour atteindre l’objectif, alors

il n’est pas nécessaire d’en établir un plus lourd.

- Il est important d’identifier au préalable les acteurs qui pourront avoir un impact sur

le risque. Les outils devront être développés de manière à être le moins contraignant

pour les acteurs et à peser le moins possible sur les relations acteurs de santé-

patients et entre acteurs de santé, ceci afin que les outils soient aisément acceptés

et soient correctement appliqués pour un résultat optimal.

- Le «Risk Minimization Action Plan» doit être conçu pour être compatible avec

l’environnement des patients : que ceux-ci soient urbains ou ruraux, hospitalisés ou

non, ayant plus ou moins accès à certaines technologies36.

3.1.4. C- Les outils de minimisation des risques des laboratoires pharmaceutiques

Certains outils sont proposés dans la guideline « Development and Use of Risk

Minimization Action Plans ». Néanmoins, la FDA encourage dans cette même

guideline, les titulaires d’AMM à développer des outils additionnels à ceux proposés 36.

Les outils utilisés sont répartis en trois catégories :

3.1.4. C 1- les outils d’éducation et de diffusion ciblées/

« targeted education and outreach »

Ces outils sont utilisés quand la minimisation des risques de routine est insuffisante

ou dans des plans en association avec les deux autres catégories d’outils. Les outils

d’éducation et de diffusion ciblés sont destinés à augmenter le niveau d’information

de populations particulières à même de réduire le risque. Cela peut aussi bien

concerner certaines catégories de patients que l’ensemble des patients utilisant le

médicament, voire des acteurs de santé impliqués dans le circuit du médicament

Page 96: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

96

(médecins généralistes ou spécialistes prescripteurs, pharmaciens, infirmier

administrant le traitement) 36 37.

La guideline « Development and Use of Risk Minimization Action Plans » met

l’accent sur le rôle clef des professionnels de santé dans le contrôle des risques. La

publicité et l’information à l’intention des professionnels de santé peuvent constituer

un outil efficace de minimisation des risques36.

Au-delà de la lettre d’information aux professionnels de santé et des fascicules

d’information destinés au patient également connus en Europe, la FDA propose

notamment d’établir des programmes d’entrainement à l’intention des professionnels

et des patients. Le contact direct entre laboratoire et patients est favorisé36 37.

Certaines communications directes à l’intention des patients sont possibles grâce à

la règlementation nord-américaine sur la publicité des médicaments. Par exemple, il

est envisageable de produire un spot publicitaire pour un médicament soumis à

prescription attirant l’attention sur son bon usage36 37. En France, une telle pratique,

bien que promouvant le bon usage du médicament, ne serait pas envisageable

puisque cela reviendrait à faire la promotion d’un médicament à prescription

obligatoire.

Ces outils s’attachent à décrire le ou les risques, la manière dont ils surviennent et, a

fortiori, la manière de les éviter. Les «Risk Minimization Action Plan» s’attachant

aussi bien à la prévention des risques qu’à la réalisation des bénéfices liés au

médicament, ces outils peuvent faire mention des conditions d’usage propres à

favoriser ou à augmenter le bénéfice lié au médicament. Cette possibilité laissée aux

titulaires d’AMM résulte de la réflexion selon laquelle un médicament utilisé dans des

conditions procurant un bénéfice non optimal peut voir son risque augmenter au

point de surpasser le bénéfice obtenu. Favoriser le bon usage permet donc de limiter

les pratiques à même d’augmenter les risques. A titre d’exemple, on pourra rappeler

qu’ingurgiter simultanément plusieurs boîtes de paracétamol 1000 mg (alors que le

bon usage recommande de ne pas dépasser 4000 mg par jour) aura des effets

désastreux sur le foie, avec des fortes douleurs abdominales, malgré les propriétés

antalgiques du paracétamol36 37.

Page 97: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

97

Notons que ces outils d’information sont aussi utilisés en dehors d’un «Risk

Minimization Action Plan». Les titulaires d’AMM sont d’ailleurs incités par la FDA à

utiliser ces moyens d’information et de diffusion ciblés en simple complément de la

minimisation des risques routinière, sans qu’un plan complet soit conçu pour

autant36.

3.1.4. C 2- Les systèmes de rappel/ « reminder systems »

Les outils classés dans les systèmes de rappel sont envisagés pour soutenir les

outils d’éducation et de diffusion ciblés quand ceux-ci sont estimés, ou reconnus,

insuffisants à minimiser le risque considéré. Ces outils sont donc conçus pour

rappeler les informations diffusées, contrôler l’application de l’information diffusée ou

encore établir une double validation de la prescription du médicament36 37.

En guise d’illustration, on pourra lister les actions suivantes : limiter la prescription

(en terme de doses ou de renouvellement d’ordonnance), proposer au patient un

engagement écrit à lire les informations qui lui sont transmises, ajouter une partie

dédiée à l’évaluation des professionnels de santé dans les programmes

d’entrainement ou des systèmes de certification des capacités des professionnels de

santé à manier le médicament, ou encore des éléments de conditionnement du

médicament favorisant son bon usage36.

3.1.4. C 3- Les « performance-linked access systems »

Les « performance-linked access systems », systèmes d’accès liés à la performance

en français, sont des outils de contrôle de l’accès au médicament par le patient. Ces

systèmes étant particulièrement lourds, la FDA conseille de les développer

uniquement quand la situation l’exige. C’est le cas des médicaments difficiles à

manier : le bénéfice doit être particulièrement important (ex : seul médicament

disponible pour une maladie grave) et les risques encourus doivent également être

particulièrement forts (risque de décès ou d’effets indésirables mettant en jeu une

incapacité). De plus les mesures des catégories précédentes doivent être

considérées comme insuffisantes36 37.

Les « performance-linked access systems » peuvent contrôler l’accès au

médicament à différents niveaux : en réservant la prescription à des spécialistes, en

réservant la dispensation du médicament à certaines pharmacies certifiées ou bien

Page 98: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

98

encore en n’autorisant la dispensation du médicament aux patients pouvant fournir

des preuves ou une documentation attestant le bon usage du médicament. Cette

liste de systèmes n’est pas exhaustive36.

3.1.4. D- Les outils de minimisation des risques de la FDA La FDA dispose quant à elle de certaines ressources à même de réduire les risques

identifiés :

- Les réglementations issues de la Food and Drug Administration et du Food,

Drug and Cosmetic Act (FDCA)

- Le rappel de lot, les alertes sur l’importation et les lettres « sans-titres »

(untitled letter) et « d’avertissement » (warning letter). Ces lettres sont utilisées

lorsque les dispositions du FDCA ne sont pas respectées par une personne ou une

entreprise. Ces lettres laissent l’opportunité au contrevenant de prendre les actions

correctives nécessaires à la mise en conformité avec la règlementation. Les

« untitled letters » sont utilisées pour des infractions moins graves. Les « warning

letters » peuvent, quant à elles, mener à des mesures concrètes si la transgression à

la règlementation n’est pas rapidement corrigée.

- Les alertes de sécurité et les documents d’orientation et les recours légaux comme

les saisies ou les injonctions36 38.

3.1.4. E- Le plan d’évaluation du «Risk Minimization Action Plan»

L’évaluation des mesures de minimisation des risques fait partie intégrante du

processus itératif de gestion des risques (« risk management »). Cette étape

d’évaluation permet de contrôler que les ressources utilisées permettent d’atteindre

les objectifs et les buts fixés dans la minimisation des risques. Ces périodes

d’évaluation programmées de manière régulière sont planifiées dans un plan

d’évaluation du «Risk Minimization Action Plan »36 37.

Le «Risk Minimization Action Plan» propose une évaluation sur deux niveaux

distincts :

La logique des «Risk Minimization Action Plan» reposant sur des objectifs et

des buts reliés à des risques identifiés, l’efficacité des outils de minimisation

Page 99: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

99

des risques peut être mesurée en vérifiant si lesdits objectifs sont remplis et

les buts atteints. Cela permet d’identifier le plus rapidement possible les outils

efficaces et ceux inefficaces. Une fois l’efficacité des outils déterminée, il est

possible de les améliorer afin qu’ils puissent mieux remplir leurs objectifs. Si

les outils sont considérés comme inutiles, les ressources dédiées pourront

être redéployées en étant utilisées pour un autre outil mieux conçu.

Le «Risk Minimization Action Plan» dans sa totalité est aussi susceptible de

faire l’objet d’une évaluation d’ensemble quant à sa capacité à minimiser le ou

les risques identifiés pour lesquels il est conçu. Cette évaluation d’ensemble

permet aussi de prendre en compte la synergie des outils entre eux. Certains

outils qui pourraient sembler inutiles et inefficaces lorsqu’ils sont considérés

individuellement peuvent compléter l’action d’autres outils et permettre

finalement d’atteindre les objectifs fixés36.

L’évaluation permet également aux industriels de santé et à la FDA de progresser

dans le domaine de la minimisation des risques. Les connaissances acquises

pourront être réinvesties dans des «Risk Minimization Action Plan» futurs aux

risques semblables36 37.

3.1.4. E 1- Analyse des données en vue de l’évaluation

L’évaluation de l’efficacité du « Risk Minimization Action Plan » doit prendre en

compte :

- l’efficacité des outils, pris de manière individuelle,

- le degré d’acceptation des outils par les patients et les professionnels de

santé

- l’adhésion globale aux procédés essentiels du «Risk Minimization Action

Plan».

Cette évaluation repose sur des données collectées et des analyses statistiques

selon les besoins36.

Les données collectées doivent être sélectionnées de manière à évaluer

objectivement à quel point les objectif sont atteints. Selon la nature de l’objectif, le

type de données collectées variera donc. Par exemple, l’évolution de l’objectif de

réduction de survenue d’un effet indésirable pourra être évaluée au moyen de

Page 100: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

100

l’évolution du taux de survenue de l’effet indésirable sur la période d’évaluation.

Soulignons que des objectifs concrets seront plus aisément évaluables par des

données chiffrées. Pour les outils aux conséquences moins directement mesurables,

les données analysées pourront être de nature plus qualitative que quantitative. Par

exemple, la compréhension de l’information délivrée aux patients et aux

professionnels de santé pourra être mesurée en collectant des attestations de

compréhension. Pour conclure, quelle que soit la nature des données collectées,

qualitatives ou quantitatives, elles devront être déterminées à l’avance au sein du

plan d’évaluation du «Risk Minimization Action Plan». La qualité des outils de

mesure sera évaluée à l’aune de la représentativité des objectifs de santé publique

recherchés. Les biais des données doivent aussi être pris en compte dans la

conception du plan d’évaluation du «Risk Minimization Action Plan» et dans

l’évaluation des outils et du «Risk Minimization Action Plan»36.

Enfin, il est conseillé que le plan d’évaluation comporte un volet de réflexion sur les

conséquences bénéfiques et néfastes du «Risk Minimization Action Plan» qui

n’avaient pas été prévues lors de sa conception. Ces conséquences non prévues

sont l’occasion de remettre le produit et son «Risk Minimization Action Plan» dans le

contexte de l’offre de soin environnante. Une importante contrainte imprévue chez

une certaine population pourra par exemple être un argument pour favoriser une

alternative thérapeutique36.

3.1.4. E 2- Envoi des données à la FDA pour analyse

A sa soumission, un «Risk Minimization Action Plan» contient un programme d’envoi

des résultats de l’évaluation périodique (periodic evaluation results) à la FDA. Ces

résultats sont accompagnés de l’analyse des données et des conclusions du titulaire

d’AMM ainsi que des éventuelles modifications du «Risk Minimization Action Plan»

proposées. La FDA menant sa propre analyse, les avis de l’agence et du titulaire

d’AMM sont ensuite discutés lors d’une réunion. Afin d’enrichir la discussion, des

contributions extérieures peuvent y être apportées, par le processus du comité

consultatif de la FDA, en cas de désaccord sur l’analyse, ou bien si les données et

les risques survenus à l’origine de l’analyse le nécessitent 36.

L’envoi des résultats du «Risk Minimization Action Plan» pour l’évaluation périodique

se fait au moyen d’un rapport d’étape. Ceux-ci sont organisés comme suit :

Page 101: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

101

- Un résumé du «Risk Minimization Action Plan» et de ses méthodes

d’évaluation

- La méthodologie appliquée dans les méthodes d’évaluation, dans la collecte

de données et leurs biais

- Les données collectées présentées de manière à être exploitables

- Les résultats issus du traitement des données précédentes

- La discussion des résultats et les conclusions apportées par le titulaire

d’AMM. Les conclusions sont l’occasion de proposer des ajustements aux

outils afin d’améliorer la performance du «Risk Minimization Action Plan»36.

3.1. Chapitre 5. Conclusion sur les «Risk Minimization Action Plan»

Les «Risk Minimization Action Plan» présentent certaines caractéristiques notables.

Tout d’abord, ils peuvent aussi bien être établis en réponse à un risque inhabituel

qu’à un bénéfice inhabituel. Les «Risk Minimization Action Plan» intègrent l’élément

« inhabituel » pour définir leur périmètre d’utilisation, là où leurs équivalents

européens ne l’intègrent pas36 37.

Ensuite, les «Risk Minimization Action Plan» s’attachant à minimiser des risques

inhabituels définis, leur construction s’articule en ce sens. Des objectifs clairs sont

définis dans le plan et les mesures sont décidées en conséquence, permettant

d’assurer une cohérence entre les actions menées au sein d’un «Risk Minimization

Action Plan». La mesure de l’efficacité des actions de minimisation des risques en

est d’autant plus facilitée. En effet, elle peut se faire en posant la question :

« l’objectif est-il atteint ? »36 37.

Enfin, la mise en place d’un «Risk Minimization Action Plan» est basée sur le

volontariat du titulaire d’AMM bien que la FDA puisse proposer à celui-ci d’en

développer un (il n’est toutefois pas forcément pertinent de passer outre l’avis d’une

agence telle que la FDA). Cette particularité découle probablement de la culture de

dialogue entre FDA et industriels. Toujours dans le cadre de la culture du dialogue, le

développement d’un «Risk Minimization Action Plan» peut se faire de manière

Page 102: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

102

publique afin de permettre à chaque acteur d’apporter des informations et de

proposer des solutions adaptées. Cette phase de discussion n’existe pas en Europe

alors qu’elle pourrait permettre de s’assurer de l’efficacité réelle des mesures de

minimisation des risques. Il est également intéressant de noter que dans la

conception américaine, les actions de minimisation des risques sont aussi bien

prises par les laboratoires pharmaceutiques que par la FDA, selon leurs moyens

d’action propres36 37.

En définitive, entre 2005 et 2009, seulement seize produits ont fait l’objet d’un «Risk

Minimization Action Plan» dont l’isotretinoïne et la thalidomide. Le dispositif semble

donc n’avoir pas eu le succès escompté et c’est pourquoi un nouvel outil a été mis

en place. La FDA s’est alors basée sur l’expérience acquise dans la conception, la

mise en place, l’application et l’évaluation des «Risk Minimization Action Plan» pour

promouvoir un nouveau système de gestion des risques39. La section suivante se

propose de le montrer.

3. Section 2. Le « Risk Evaluation and Mitigation Strategies »

3.2. Chapitre 1. Contexte législatif et règlementaire, principes du « Risk Evaluation and Mitigation Strategies » Le 27 septembre 2007 fut signé le « Food and Drug Administration Amendment Act »

(FDAAA) par le président de la FDA. Cette loi a eu pour effet d’augmenter

significativement les pouvoirs de la FDA. Parmi les mesures prises, le « Prescription

Drug User Fee Act » de 2002, à l’origine des trois guidelines sur le management du

risque, qui devait expirer a été réautorisé et augmenté40.

Le FDAAA avait notamment pour but d’améliorer l’information du patient sur la

sécurité des médicaments et de fournir de nouveaux outils pour réduire les risques et

le mésusage des médicaments. Se basant sur l’expérience des «Risk Minimization

Action Plan» et de la « Guidance for Industry : Development and Use on Risk

Minimization Action Plans », la FDA a proposé un nouveau système de gestion des

risques : les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» (REMS) dont le but est

d’assurer que les bénéfices d’un médicament surpassent ses risques. La sémantique

évolue de la minimisation des risques à l’atténuation des risques. Bien que le REMS

Page 103: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

103

ait pour vocation de remplacer le «Risk Minimization Action Plan», le «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» ne remplace pas le «Risk Minimization Action

Plan». Un produit peut donc avoir à la fois un ancien «Risk Minimization Action Plan»

et un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» dédié. C’est le cas de l’ensemble

des médicaments opioïdes à libération prolongée ; les titulaires d’AMM ayant reçu

début 2009 une lettre de la FDA leur enjoignant d’adjoindre un «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» à leurs «Risk Minimization Action Plan» déjà en place. Les

risques ciblés par le «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» sont l’usage

d’opioïdes par une personne intolérante, l’usage abusif d’opioïdes et les surdosages

volontaires et involontaires. Notons que c’est la première fois qu’un système de

gestion des risques, est imposé à l’ensemble d’une classe pharmaceutique. Il semble

que cette lettre a d’ailleurs été à l’origine d’une confusion : il a été conclu que les

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies» étaient réservés aux opioïdes les «Risk

Minimization Action Plan» aux autres médicaments. Enfin, les produits possédant un

«Risk Minimization Action Plan» datant d’avant le 25 mars 2008, date d’entrée en

application de la réforme, et dont le plan prévoyait des « éléments permettant

d’assurer le bon usage » du médicament, le «Risk Minimization Action Plan» a dû

être remplacé par un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» à soumettre avant

le 21 septembre 2008. Une liste des produits concernés par la soumission d’un

nouveau «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» en remplacement du «Risk

Minimization Action Plan» antérieur fut rendue publique dans le

document “Identification of Drugs and Biological Products Deemed to Have Risk

Evaluation and Mitigation Strategies (REMS) for Purposes of the Food and Drug

Administration Amendments Act of 2007”.

Page 104: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

104

Au 7 octobre 2011, 10 de ces «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» avaient

été approuvés. Ceux-ci s’appliquent aux produits suivants 40 41 :

Figure 6 : Liste des médicaments pour lesquels un « Risk Evaluation and Mitigation Strategies » a été approuvé en remplacement d’un « Risk Minimization Action Plan » au 7 octobre 2011

Nom commercial D.C.I.

Tracleer Bosentan

Letairis Ambrisentan

Thalidomid Thalidomide

Revlimid Lenalidomide

Lotronex Alosetron

Accutane Isotretinoine

Mifeprex Mifepristone

Actiq Fentanyl

Tikosyn Dofetilide

Tysabri Natalizumab

3.2. Chapitre 2. Evolution du contexte règlementaire des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

Suite à la signature du FDAAA en 2007, un projet de guideline « Guidance for

Industry Format and Content of Proposed Risk Evaluation and Mitigation Strategies

(REMS), REMS Assessments, and Proposed REMS Modifications » a été fourni aux

laboratoires pharmaceutiques en septembre 2009. Deux modèles ont été fournis

simultanément : « Template for Proposed REMS and REMS Supporting Document

for a REMS that includes elements Other Than only a Medication Guide and

Timetable for Submission of Assessments » et « Template for Proposed REMS and

REMS Supporting Document for a REMS that includes Only a Medication Guide and

Timetable for Submission of Assessments ». En 2010, une rencontre publique de

deux jours avec la FDA s’est tenue au cours de laquelle plus de 60 retours

d’industriels ont été recueillis sur le sujet des «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies». Cela a permis d’identifier les sujets des prochaines guidelines dédiées

Page 105: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

105

aux «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» ainsi que les points d’amélioration

du système sur lesquels la FDA travaille encore. La guideline « Medication Guides —

Distribution Requirements and Inclusion in Risk Evaluation and Mitigation Strategies

(REMS) » a été publiée en 2011 pour clarifier la règlementation des Medication

Guides inclus dans les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies». Cette année

marque aussi la mise en place de la « REMS Integration Initiative » au sein de la

FDA, destinée à mettre en place les futures guidelines pour les «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies». Ensuite, le « Food and Drug Administration Safety and

Innovation Act »(FDASIA) du 9 juillet 2012 a reconduit le PFDUA pour la cinquième

fois. Le FDASIA a augmenté les pouvoirs de la FDA concernant les «Risk Evaluation

and Mitigation Strategies». La FDA s’est aussi engagée à évaluer l’efficacité des

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies», et à développer des outils pour les

standardiser. Les résultats de la consultation des laboratoires pharmaceutiques ont

mené à la publication du rapport « Standardizing and Evaluating Risk Evaluation

and Mitigation Strategies » en septembre 2014. En avril 2015 fut publié pour

commentaire le document «Risk Evaluation and Mitigation Strategies: Modifications

and Revisions Guidance for Industry ». La FDA ayant pour but d’améliorer encore le

concept des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies», elle incite par de nombreux

moyens les titulaires d’AMM à lui faire part de leurs commentaires42 43 44.

La FDA a désormais le pouvoir d’exiger des laboratoires pharmaceutiques des

études post-commercialisation, des changements dans l’information relative aux

médicaments pour lesquels de nouveaux risques viendraient à être associés de la

sorte. De la même manière, elle peut désormais également exiger la mise en place

d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» lorsqu’elle estime que le profil de

sécurité du médicament le nécessite. Le spectre d’application s’étend des

médicaments venant de recevoir leur autorisation de mise sur le marché et pour

lesquels la FDA estime qu’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» est

nécessaire pour que les bénéfices surpassent les risques, à tous les médicaments

déjà autorisés pour lesquels le besoin d’un «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» est établi. Il est considéré que les «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» est nécessaire quand de nouvelles informations de sécurité mettent en

évidence un risque suffisamment important pour être mentionné dans l’information

produit. Une autre évolution notable par rapport aux «Risk Minimization Action Plan»

Page 106: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

106

est que les médicaments approuvés par « abbreviated new drug application

(ANDA) » et dont le médicament de référence bénéficie d’un «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies», doivent systématiquement présenter un «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» comparable comportant les même éléments que le «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» de référence. Il reste cependant possible pour

le génériqueur de soumettre un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» allégé

avec seulement les mesures adaptées à son produit. Si le médicament de référence

détient encore un «Risk Minimization Action Plan», le générique devra dans ce cas

soumettre un «Risk Minimization Action Plan» équivalent et non un «Risk Evaluation

and Mitigation Strategies». Il était un temps envisagé que les «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» soient systématiques pour tout nouveau médicament mais la

FDA a finalement décidé d’évaluer l’utilité au cas par cas. La décision de la FDA

quant au besoin d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» est exécutoire ; un

commanditaire ne pourra mettre son produit sur le marché tant que le «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» exigé n’aura été soumis et approuvé par la

FDA. Ces nouvelles prérogatives de la FDA sont renforcées par des pénalités civiles

pour les laboratoires pharmaceutiques n’appliquant pas la demande de modification

de l’information patient ou ne respectant pas le «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» établi40 41 39.

Toutefois, la décision de la FDA n’est pas l’unique moyen de mettre en place un

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies». En effet, si le demandeur estime qu’un

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies» est nécessaire pour son produit, il lui est

possible de soumettre un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» de sa propre

initiative. Cette soumission peut se faire avec la soumission initiale de la demande

d’AMM, avec une demande complémentaire qui correspond à une demande de

variation et enfin en tant qu’amendement à une demande initiale ou une demande de

variation. Néanmoins, cette soumission volontaire d’un «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» ne sera pas officiellement approuvée par la FDA tant que

celle-ci ne considérera pas que le «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» est

nécessaire pour s’assurer que les bénéfices surpassent les risques et tant que les

conditions nécessaires décrites dans le texte ne seront pas remplies36.

Page 107: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

107

La nécessité d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» est établie par la FDA

en prenant en compte :

- La taille de la population censée utiliser le médicament,

- La gravité de l’affection,

- Le bénéfice attendu du médicament,

- La durée attendue du traitement,

- La gravité des effets indésirables connus ou potentiels,

- La nouveauté : si le médicament est une nouvelle entité moléculaire 39.

3.2. Chapitre 3. Composition d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

A côté de la mise en place des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies», l’outil

phare du management des risques reste encore l’information relative au produit à

l’intention des prescripteurs. Cependant quand un «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» est mis en oeuvre, celui-ci peut comporter des outils à même d’atténuer

les risques pour lesquels l’information relative au produit ne pourrait suffire. Un «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» pour une «New Drug Application» ou un

«Biologic License Application» peut être composé d’un guide de médication ou d’un

«Patients Package Insert» (PPI) (un avis au patient inclus dans le packaging) ; des

éléments visant assurer le bon usage du médicament appelés «Elements To Assure

Safe Use» (ETASU) ; d’un plan de communication afin de fournir aux prestataires de

santé des informations propres à assurer la stratégie d’atténuation de risque et enfin

d’un système d’implémentation. Un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» pour

un médicament générique, approuvé par la procédure ADNA, peut être composé des

mêmes éléments ; dans la pratique les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

de génériques sont réduits au guide de médication et aux «Elements To Assure Safe

Use» du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» d’origine qui lui sont

applicables. Les éléments d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» sont

déterminés au cas par cas en fonction du contexte du médicament, de la nature de

ses risques et de ses bénéfices. Pour les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

des médicaments par « New Drug Application» ou «Biologic License Application», il

Page 108: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

108

est obligatoire d’établir un calendrier de soumission de l’évaluation du «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» par l’agence40 41.

Le « Template for Proposed REMS and REMS Supporting Document for a REMS

that includes elements Other Than only a Medication Guide and Timetable for

Submission of Assessments » propose d’organiser les «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» de la manière suivante :

Figure 7 : Plan d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

I Les buts

II Les éléments du REMS

A. Guide de médication ou PPI

B. Plan de Communication

C. Eléments pour assurer un usage sûr

D. «Implementation System»

E. Calendrier de soumission pour évaluation

Depuis l’entrée en vigueur du FDAAA le 25 mars 2008 au 8 octobre 2011, environ

185 produits ont bénéficié d’un REMS approuvé. Dans cet ensemble, 124 ne

contenaient qu’un guide de médication. Sur les 61 autres, 21 présentent des

éléments pour assurer un usage sûr et pour 40 d’entre eux, le plan de

communication était l’élément principal (associé à un guide de médication pour la

plupart) 42.

3.2.3. A- Les buts A l’instar d’un «Risk Minimization Action Plan», un «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» se déploie autour de buts définis afin d’atténuer le risque sérieux à

l’origine de celui-ci. L’ébauche de ligne directrice «Guidance for Industry Format and

Content of Proposed Risk Evaluation and Mitigation Strategies (REMS), REMS

Assessments, and Proposed REMS Modifications» propose une articulation Buts –

Objectifs – Eléments, semblable à celle utilisée dans les « Risk Minimization Action

Plan ». Les éléments du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» sont donc

Page 109: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

109

conçus de manière à pouvoir atteindre ces buts, le S de stratégies du «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» est ainsi justifié42 45.

3.2.3. B- Les éléments du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

3.2.3. B 1- Guide de médication

Les guides de médication et les Patients Package Insert (PPI) qui sont des

informations destinées aux patients et remises lors de la délivrance du médicament,

existaient déjà indépendamment des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» et

font partie de l’information relative au produit. Ces éléments sont intégrés lorsque la

FDA détermine que certaines informations doivent être transmises pour prévenir les

risques, pour que la décision du patient de prendre le traitement éclairée quant à

certains risques ou lorsqu’il est important de renforcer l’adhésion du patient pour

maximiser les bénéfices aux dépens des risques. Tous les guides de médication,

dans le cadre d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» ou non, doivent

répondre aux conditions requises aux articles 208 et 208.1 du « Code of Federal

Regulation title 2 1 » 39 42.

D’après la règlementation, le guide de médication est destiné principalement à des

médicaments dont l’utilisation n’est pas supervisée par un médecin. De plus le «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» n’est pas l’unique moyen pour la FDA de

requérir un guide de médication. En effet d’une manière générale, elle peut l’exiger si

l’information relative au produit pourrait limiter la survenue d’effets indésirables chez

le patient, si le médicament comporte un risque particulier dont le patient devrait être

tenu informé et enfin si le médicament présente un intérêt majeur et que l’adhésion

du patient au traitement est nécessaire à sa pleine efficacité. Quand un guide de

médication est soumis, la FDA a le pouvoir de décider si celui-ci est suffisant ou s’il

doit être intégré dans un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» ; entre la

signature du FDAAA et la publication de la ligne directrice « Medication Guides —

Distribution Requirements and Inclusion in Risk Evaluation and Mitigation Strategies

(REMS) », l’ensemble des Medication Guide ont été inclus dans un REMS42.

Ce guide de médication est censé être proposé quand le «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» comporte également un ou des éléments pour assurer un

Page 110: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

110

usage sûr. Il doit être délivré au patient avec le médicament en plus des feuilles

d’informations générales telles «Consumer Medication Information» (CMI) ; il doit

être écrit dans un langage non technique afin d’être aisément compréhensible. Le

format des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» est standardisé afin de les

distinguer d’autres informations proposées aux patients. La « Guidance for Industry:

Medication Guides – Distribution Requirements and Inclusion in Risk Evaluation and

Mitigation Strategies » publiée le 17 novembre 2011 rappelle que les guides de

médication n’ont pas vocation à être un élément courant dans un «Risk Evaluation

and Mitigation Strategies». Cependant, force est de constater sur cette période

l’engouement des industriels pour cette solution permettant de s’acquitter

simplement de l’obligation de proposer un «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» puisque, d’après cette même guidance, la FDA a approuvé plus de 150

guides de médication associés à des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

entre le 8 mars 2008 et le premier janvier 2011 ; 108 de ces «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» ne contenant qu’un guide de médication et un calendrier

d’évaluation. Soulignons que les guides de médication ne sont pas exclusifs aux

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies» et qu’il est possible de trouver des

guides de médication dans d’autres situations39 42.

3.2.3. B 2- Plan de communication

Un plan de communication peut être estimé nécessaire par la FDA pour promouvoir

l’application du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies». Le plan de

communication a donc pour vocation de permettre au titulaire d’AMM de présenter

les risques d’un médicament aux interlocuteurs essentiels (professionnels de santé

intégrés dans le circuit du médicament) afin d’assurer l’application du «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» associé. Ce plan de communication se doit

d’éduquer, d’informer et de faire connaitre les risques concernés par les «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies». Pour cela, il peut prendre la forme :

- de lettres aux professionnels de santé,

- de la diffusion d’informations sur le «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies», sur certains de ses éléments pour assurer un usage sûr et

certains protocoles de sécurité à la destination du public, d’informations sur

les risques du produit concernés par le «Risk Evaluation and Mitigation

Page 111: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

111

Strategies» et le bon usage du médicament diffusées dans les milieux

scientifiques39 42.

3.2.3. B 3- “Elements To Assure Safe Use” (ETASU) :

Les éléments pour assurer un usage sûr ou «Elements To Assure Sage Use»

(ETASU) constituent la partie la plus importante du «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies». Elles prennent la forme d’actions ou d’interventions médicales que les

professionnels de santé doivent réaliser avant la prescription ou la délivrance du

médicament. Chaque action est déterminée dans le but de limiter un des risques

sérieux présentés dans l’information produit et pour lesquels le «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» est conçu. Les ETASU peuvent empêcher l’accès au

médicament à un patient chez qui il est contre-indiqué ou, au contraire, assurer que

le traitement sera correctement suivi jusqu’à son terme39.

Voici le type d’éléments pour assurer un usage sûr que peut contenir un «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies». Chaque «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» étant particulier, un type d’élément ne sera appliqué que s’il est utile à

l’atténuation du risque :

- L’entrainement spécifique ou des certifications dédiées pour les

prescripteurs du médicament. Ce type d’action peut avoir pour but de

s’assurer que les prescripteurs sont familiarisés avec les risques du

médicament, son bon usage et le matériel éducatif proposé par le «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies». La capacité à diagnostiquer les effets

indésirables, le traitement de ces éventuels effets et la capacité à mener la

surveillance du patient sont d’autres axes que ces actions peuvent améliorer.

- La certification des pharmacies, des praticiens ou des organismes de santé

à même de délivrer le médicament. Ce type de certification permet ici aussi de

s’assurer de la familiarité du professionnel de santé avec les risques du

médicament, son bon usage et le matériel éducatif proposé par le «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies». La certification peut aussi imposer que

le professionnel ne délivre le médicament qu’après une première autorisation.

Page 112: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

112

La limitation de la dispensation à seulement certains organismes de santé. Le

médicament n’est par exemple disponible que dans un hôpital ou un centre

d’administration de traitement anticancéreux par voie I.V.

- La délivrance du médicament conditionnée à la présentation de l’assurance

ou de la preuve du bon usage par le patient. Des résultats d’analyses

biologiques peuvent ainsi être nécessaires pour se voir délivrer le

médicament. Une preuve du consentement du patient à utiliser le médicament

ou de son information sur les risques du produit peut aussi être exigée. Enfin

la délivrance peut se faire après une autorisation conditionnée ; par exemple,

la patiente devra présenter un test de grossesse négatif si le médicament a

des effets tératogènes ou foetotoxiques.

- L’inscription de chaque patient dans un registre dédié afin de suivre les

patients, la survenue des effets indésirables dans la population utilisant le

médicament et la mise en évidence des tendances associées à la survenue

de ces effets indésirables.

- La nécessité pour chaque patient de faire l’objet d’une surveillance

particulière. Cette surveillance peut se traduire par des analyses biologiques

régulières tout au long du traitement afin de s’assurer de son efficacité ou de

la non-survenue des effets indésirables. Le patient devra par exemple se

soumettre à des analyses sanguines à des rythmes déterminés. Il peut aussi

être demandé au patient de remplir un questionnaire pendant, voire après, le

traitement39 42.

D’après l’avis de la FDA, un ETASU ne devrait pas être un fardeau inutile pour le

patient. On retrouve là le souci d’optimisation des outils de minimisation des risques

développée dans les «Risk Minimization Action Plan». Afin d’éviter toute charge

inutile, les précautions suivantes sont proposées :

- Les exigences de chaque ETASU doivent être proportionnelles à la gravité

spécifique des risques présentés dans l’information relative au produit.

Page 113: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

113

L’accès au médicament, particulièrement quand celui-ci est indiqué dans une

affection mortelle, ne doit pas être inutilement restreint.

- Les ETASU doivent dans la mesure du possible se rapprocher des éléments

appliqués à d’autres médicaments présentant des risques sérieux similaires.

L’expérience des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» précédents

étant ainsi mise en avant.

- Les ETASU doivent aussi être compatibles avec les systèmes actuels de

distribution, d’accès et de dispensation des médicaments.

Ces caractéristiques des éléments pour assurer un usage sûr montrent l’expérience

acquise par la FDA avec l’application des «Risk Minimization Action Plan». Des

préoccupations similaires dans la conception des outils de minimisation des risques

étant déjà présentes dans la « Guidance for Industry Development and Use of Risk

Minimization Action Plans »36 39.

3.2.3. B 4- Implementation System

L’ «implementation system», ou système de mise en œuvre, du «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» définit les acteurs responsables de la mise en place de chaque

ETASU. La mise en œuvre par les professionnels de santé concernés est ensuite

surveillée et évaluée par un processus défini à l’avance dans l’ « Implementation

System ». Cette surveillance et cette évaluation est aussi l’occasion de trouver des

moyens pour améliorer l’application des éléments pour assurer un usage sûr par les

professionnels. Pour conclure, les «implementation system» sont particulièrement

utiles dans le cadre de «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» prévoyant des

actions lourdes telles que la délivrance réservée à certains établissements de ou à

des pharmacies ayant reçus une certification. Cette certification peut porter sur la

capacité à délivrer le médicament en tenant compte des spécificités du médicament

afin d’en limiter les risques et/ou bien sur la mise en place d’un système de traçabilité

du médicament 39 42.

3.2.3. B 5- Calendrier de soumission pour évaluation

Un calendrier d’évaluation de l’efficacité des mesures est nécessaire à tous les «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» pour les médicaments autorisés par «New

Page 114: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

114

Drug Application» ou «Biologic License Application». Ce calendrier est soumis par le

demandeur avec le reste du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies», d’autres

étapes d’évaluation pourront être demandées par la FDA. L’évaluation du «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» est censée être menée au moins 18 mois

après la mise en œuvre du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies», 3 ans après

et 7 ans après. Des évaluations plus fréquentes peuvent être proposées pour les

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies» comprenant des éléments pour assurer

un usage sûr. La lettre d’approbation du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

délivrée par la FDA contient le calendrier d’évaluation du «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» tel qu’il aura été négocié avec le titulaire d’AMM. Ce calendrier

négocié reflète la culture de dialogue avec les acteurs de santé qu’entretient la FDA.

Enfin, si l’évaluation du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» à 3 ans est

satisfaisante, les échéances suivantes peuvent être annulées36 42.

Le résultat de ces évaluations peut montrer qu’il est nécessaire de procéder à des

modifications du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» ; le «Risk Evaluation

and Mitigation Strategies» peut même être annulé si les buts pour lesquels il avait

été conçu sont atteints et qu’il apparait qu’il n’y a plus besoin de le maintenir. Ici

aussi, l’expérience des «Risk Minimization Action Plan» est manifeste puisque le

principe d’évaluation périodique y était développé. Cependant les «Risk Evaluation

and Mitigation Strategies» vont plus loin en imposant des dates minimales de

réévaluation du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies», là où la proposition du

calendrier de réévaluation du «Risk Minimization Action Plan» était à la discrétion du

laboratoire36 39.

La conception des outils d’évaluation sont à la discrétion du titulaire d’AMM, ce mode

de fonctionnement ayant déjà été testé dans les «Risk Minimization Action Plan».

Ainsi, pour mener l’évaluation du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» prévue

dans le calendrier, la FDA propose de se baser sur :

- des données issues d’enquêtes auprès des professionnels sur la

connaissance du bon usage du médicament,

- la signalisation d’effets indésirables liés au médicament sur la période

considérée,

Page 115: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

115

- l’évaluation de la conformité des prescripteurs par rapport aux certifications

et autres requis du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» les

concernant,

- des données sur l’accès des patients au médicament et sur leur usage

-des données statistiques sur les patients suivis pour un potentiel effet

indésirable grave survenu pendant le traitement.

Ici aussi, il est possible de constater que les données proposées pour l’analyse des

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies» s’appuient sur celles déjà développées

dans les «Risk Minimization Action Plans»36 39 42.

3. Section 3. Liens entre les «Risk Minimization Action Plan» et les « Risk Evaluation and Mitigation Strategy »

Les plans de gestion des risques américains ont évolué à chaque fois que le

Prescription Drug User Fee Act était prolongé. Il est manifeste que le faible succès

des «Risk Minimization Action Plan» auprès des industriels a incité la FDA à changer

de système. Cependant, au-delà de l’évolution sémantique, les seize «Risk

Minimization Action Plan»s ont servi de base pour concevoir les «Risk Evaluation

and Mitigation Strategies», système de gestion des risques bien plus répandu. Bien

que s’inscrivant dans une continuité d’expérience, certaines différences entre les

deux systèmes sont notables ; ils conservent également certaines particularités que

les plans de gestion des risques européens n’ont pas.

Les deux systèmes ont pour particularité de s’articuler autour de buts et d’objectifs

intermédiaires posés afin de gérer les risques. Chaque action, chaque élément

s’inscrit donc de manière cohérente dans une stratégie réfléchie dont les buts sont

fixés. Notons que pour permettre cette articulation, les deux systèmes sont introduits

pour gérer des risques, « inhabituels » pour l’un et « sérieux » pour l’autre, déjà

connus. Ces systèmes sont pro-actifs puisqu’ils vont à l’encontre des risques avant

qu’ils ne surviennent. Cependant ils manquent de la dimension exploratoire des

risques peu connus ou inconnus présents dans les plans de gestion des risques

européens. Ils sont entièrement tournés vers des actions de minimisation des risques

Page 116: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

116

et la dimension de pharmacovigilance renforcée et ciblée n’est pas incluse dans ces

systèmes.

La conception des actions de gestion des risques constituent l’une des différences

les plus marquantes entre les deux systèmes. Tous deux envisagent l’information

des professionnels et des patients dans un premier temps, puis dans un deuxième

temps des actions plus contraignantes. Le «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» développe l’arsenal des actions en ajoutant des plans de communication

pour promouvoir le «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» et des systèmes de

mise en œuvre pour assurer l’application effective du système prévu.

Le principe d’évaluation régulière du système et de ses constituants est repris de

«Risk Minimization Action Plan» dans les «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies». Une plus grande attention est apportée aux périodes de réévaluation,

une standardisation en étant même proposée dans le projet de ligne directrice de

2009. L’articulation autour des buts et des objectifs rend le système d’évaluation

particulièrement puissant et fiable au regard des plans de gestion des risques

européens pour lesquels la qualité des méthodes d’évaluation à mettre en place est

encore discutée.

Enfin, il est intéressant de noter que la FDA et les titulaires d’AMM s’accordent à

considérer que les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» sont un moyen de

maintenir les AMM puisque leur but est de s’assurer que les bénéfices des

médicaments surpassent les risques. Mais cet instrument est encore susceptible

d’être amélioré comme le démontre les très nombreux retours des industriels de la

santé à la FDA sur les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies». Ainsi, la grande

variabilité entre les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» quant au format et la

composition constitue un poids pour le système de santé. Les multiples éléments

pour assurer un usage sûr ainsi que les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

seulement constitués d’un guide de médication sont particulièrement ciblés dans

cette critique. Il y a en conséquence une forte demande d’harmonisation et de

standardisation entre les «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» qui permettrait

de faciliter la mise en œuvre de chaque «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

dans le système de santé déjà en place. C’est en ce sens que travaille la FDA à

travers le site internet dédié aux «Risk Evaluation and Mitigation Strategies»

Page 117: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

117

introduits en 2015 et à travers le document « Risk Evaluation and Mitigation

Strategies: Modifications and Revisions Guidance for Industry » à propos duquel

l’industrie a eu deux mois pour émettre ses commentaires46.

Les «Risk Minimization Action Plans», les «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» et leurs homologues européens sont semblables sur de nombreux

points. Cependant, à l’image de la dimension exploratoire et des questions

d’évaluation des systèmes, d’autres différences entre le concept américain et

européen doivent être soulignés18 36 42.

Ainsi le caractère obligatoire des systèmes de gestion des risques américains a

évolué. De facultatif et sur la base du volontariat pour les «Risk Minimization Action

Plan»s, il est devenu obligatoire et imposé par la FDA pour les «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies». En cela et compte tenu de la proposition initiale de rendre les

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies» obligatoires pour toute nouvelle

spécialité, l’évolution entre les deux systèmes dénote une inspiration du caractère

obligatoire adopté pour les PGR européens. Cependant une distinction reste à faire,

les PGR européens ont un caractère systématique plus fort que les «Risk Evaluation

and Mitigation Strategies» : le besoin d’un REMS reste toujours évalué au cas par

cas 18 36 42.

Ensuite, «Risk Minimization Action Plan» et «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» ne présentent pas l’aspect modulaire propre aux plans européens. En

cela, l’évolutivité et la maniabilité des «Risk Minimization Action Plan» et «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» semble plus faible. Le faible nombre des «Risk

Minimization Action Plan» permettait de compenser ce manque de modularité et

maniabilité. Mais la capacité de la FDA à exiger un «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» pour un produit a fait exploser leur nombre en comparaison avec les 16

«Risk Minimization Action Plan». A tel point que les industriels ont réclamé des

évolutions dans la conception des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies». Les

plans de gestion des risques européens paraissaient avoir un avantage clair en

terme de potentiel évolutif par rapport aux «Risk Minimization Action Plan» compte

tenu de la systématisation de principe des premiers. La quasi- systématisation de fait

des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» tend à gommer cet avantage mais

leur hétérogénéité et leur non modularité représentent un obstacle de taille que devra

Page 118: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

118

résoudre la FDA pour inscrire la démarche des «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» dans la durée 18 36 42.

Les «Risk Minimization Action Plan» et les «Risk Evaluation and Mitigation

Strategies» s’adressent uniquement aux médicaments soumis à prescription pour les

USA alors que les plans de gestion de risques européens s’appliquent à tous les

médicaments, qu’ils soient à prescription médicale obligatoire ou facultative. En

terme de santé publique, compte tenu des informations croisées, le système

européen se révèle plus puissant en terme de source d’information. Cela met

également en lumière une faiblesse de la FDA par rapport à l’EMA quant à sa

capacité à imposer une gestion des risques à un médicament. Néanmoins les «Risk

Evaluation and Mitigation Strategies» sont plus conçus pour l’action et moins pour

l’étude des données manquantes18 36 42.

Enfin, les plans de gestion des risques européens s’attachent à une molécule ou

association fixe de molécules. Princeps et génériques sont réunis dans le même

plan. Cela permet une puissance accrue et une pharmacovigilance renforcée ; les

mesure de minimisation des risques sont quant à elles harmonisées quel que soit le

laboratoire. Pour les «Risk Minimization Action Plan» et les «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies», le générique doit aussi être doté d’un «Risk Minimization

Action Plan» ou d’un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» équivalent à celui

du produit de référence. Cependant, aucune unification des «Risk Minimization

Action Plan» ou des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» entre laboratoire

princeps et génériqueurs n’est évoquée. Une réunion des plans, à l’image de la

pratique européenne pourrait être opérée une fois que le besoin s’en fera sentir 18 36 42.

Page 119: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

119

3. Section 4. Réflexion sur les différences entre gestion des risques américaine et européenne La non-modularité des «Risk Minimization Action Plan» et REMS ainsi que leur

conception centrée sur des objectifs définis pose tout d’abord la question de la

transposabilité entre «Risk Minimization Action Plan», «Risk Evaluation and

Mitigation Strategies» et PGR d’un produit : est-il possible de transposer en l’état

l’organisation modulaire vers un «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» ? Un

premier élément de réponse repose sur les multiples moyens de dialoguer avec la

FDA au sujet du «Risk Evaluation and Mitigation Strategies». Des adaptations des

«Risk Evaluation and Mitigation Strategies» peuvent être proposées.

Il pourrait être opportun de s’inspirer de l’aspect concret des «Risk Minimization

Action Plan» et des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies», tant pour

l’élaboration des mesures de minimisation des risques que pour l’évaluation de ces

mesures. Néanmoins, les possibles emprunts ne devraient pas se faire aux dépens

de la capacité des PGR européens à explorer les données inconnues ni au détriment

de leur puissance intrinsèque à leur systématisation progressive.

En terme de transparence, la FDA a un temps d’avance puisque la liste de

l’ensemble des «Risk Evaluation and Mitigation Strategies» est disponible sur le site

de la FDA alors que les données européennes accessibles au public restent encore

parcellaires.

Enfin, les PGR européens sont plus à même d’évaluer l’ensemble des rapports

bénéfices/risques réels dans les populations réelles puisqu’ils sont plus

systématiques que les «Risk Minimization Action Plan» et plus exploratoires.

Cependant une telle quantité de données de pharmacovigilance renforcée nécessite

d’avoir des outils d’analyse et des mécanismes de prise de décision adaptés.

A terme, ces différences d’organisation pourraient donc constituer un obstacle à la

mondialisation d’un produit. La transposition d’un type de plan –et du fonctionnement

de la pharmacovigilance au sein de l’entreprise- à l’autre pourrait en effet s’avérer

couteux en temps et en ressource. Eventuellement cela pourrait être un facteur

rédhibitoire pour l’entrée sur le marché américain de produits d’un laboratoire

pharmaceutique en phase d’internationalisation. Quoiqu’il en soit, une hypothétique

Page 120: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

120

homogénéisation pourrait, certes, faciliter l’internationalisation des produits sur deux

marchés majeurs mais la prise en compte des particularités des populations

demeure essentielle. Une simple copie d’un plan pour l’autre n’est donc pas

envisageable.

Page 121: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

121

Il est important de rappeler qu’un médicament n’est pas un produit anodin ; il

comporte des risques inhérents à sa nature et, mal employé, il peut être à l’origine

d’effets indésirables pouvant surpasser les bénéfices qu’il est censé apporter au

patient.

Issue de l’évolution de la maîtrise des risques liés aux effets et à l’usage des

médicaments, les plans de gestion des risques sont un prolongement de la

pharmacovigilance introduisant une dimension pro-active dans la surveillance du

médicament observé dans son environnement réel. La pharmacovigilance adaptée

aux risques et les mesures de minimisation des risques mises en œuvre par les

laboratoires permettent une réévaluation du rapport bénéfices/risques du

médicament par les autorités de santé, tant européenne que nationale.

Le concept de gestion des risques appliqué aux médicaments connait plusieurs

applications selon les pays ou les organisations supranationales. C’est le cas pour

l’Union européenne qui s’est dotée de règles d’application harmonisées entre les

pays tout en conservant une certaine capacité d’adaptation en permettant aux Etats

membres d’adjoindre un PGR national aux PGR européens mis en œuvre. Les plans

de gestion des risques ayant cours en France représentent la diversité des études et

mesures mises en place et ainsi la capacité du système à s’adapter au contexte de

risque propre à chaque médicament.

Quant aux USA, ils ont mis en œuvre et fait murir à leur manière le concept de

gestion des risques avec successivement le «Risk Minimization Action Plan» et le

« Risk Evaluation and Mitigiation Strategies ». Les différences dans l’application du

concept constituent d’ailleurs une opportunité de s’inspirer des réussites de chaque

modèle. De plus, les rapprochements entre les plans de gestion des risques des

régions économiques et règlementaires majeures que sont les USA et l’Union

européenne seraient bénéfiques en vue de l’internationalisation du marché

pharmaceutique. En effet, ces différences peuvent être considérées comme un

obstacle à cette internationalisation. Cependant, quel que soit le degré

d’homogénéisation des systèmes, la prise en compte des particularités de chaque

Conclusion

Page 122: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

122

population nécessitera toujours d’adapter l’analyse du risque et les mesures de

minimisation. En cela, la gestion des risques telle qu’elle est conçue pourrait même

limiter le risque de voir émerger un « médicament standardisé » géré uniformément

pour toutes les populations et à l’opposé de la personnalisation des traitements.

Enfin, le principe est encore récent mais il est source d’opportunité et doit être

considéré par les industriels comme un moyen de prolonger la présence sur le

marché d’un médicament ; atout indéniable dans la vie du médicament et d’un

laboratoire pharmaceutique. Un médicament plus finement employé a avec quelques

contraintes afin de limiter ses risques sera une source de revenus plus pérenne

qu’un médicament employé sans restriction et de manière non optimale sur une

population élargie. La relative jeunesse des plans de gestion des risques nécessite

encore un certain recul. Cependant, leur forme a déjà subi des adaptations pour le

rendre plus efficace et maniable. Au fur et à mesure que les autorités de santé et les

laboratoires pharmaceutiques s’approprient cet outil, celui-ci a d’ailleurs tendance à

s’étoffer ; cela laissant envisager à l’avenir un rôle majeur dans la pratique de la

pharmacovigilance.

En ouverture des réflexions développées, le PGR ne trouve pas encore d’équivalent

à proprement parler dans les vigilances s’attachant aux autres statuts des produits

de santé mais l’outil ainsi que le concept de pro-activité est appelé à faire des

émules.

Page 123: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

123

1 François Bourdillon, Gilles Brücker, Didier Tabuteau, « Traité de santé publique

deuxième édition », ed. Médecine Science Flammarion, Paris, 2007

2 Mathieu Potier, « Influence des scandales sanitaires (1945-2012) sur

l’environnement juridique des produits de santé d’origine industrielle », thèse

d’exercice en pharmacie, Université Claude Bernard – Lyon 1, 2014

3 OMS, « Les objectifs de la pharmacovigilance »,

http://apps.who.int/medicinedocs/fr/d/Js6165f/2.html, page consultée le 26 novembre

2014, mise à jour le 5 novembre 2014

4 Anne-Carole Bensadon, Etienne Marie et Aquilino Morelle, « Synthèse du Rapport

sur la pharmacovigilance et gouvernance de la chaine du médicament », 2011

5 Gilles Bouvenot, Muriel Vray, « Essais Cliniques : théorie, pratique et critique »,

Médecine-Sciences Flammarion, collection statistiques en biologie et en médecine

4ème édition, France, 2006

6 Pierre-Marie Roy, Laurent Clavel, Alain-Eric Dubart, Patricia Jabre, Agnès Ricard-

Hibon, Frédéric Thys, « Guide pratique de Recherche Clinique »,. S-Editions,

France, 2008

7 Pharmaceutiques, « Comment sécuriser davantage le médicament ? »,

http://www.pharmaceutiques.com/archive/une/art_1556.html, dernière consultation le

25 février 2015.

Bibliographie

Page 124: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

124

8 ANSM, « Plan d’Investigation Pédiatrique »

http://ansm.sante.fr/Activites/Medicaments-en-pediatrie/Medicaments-en-

pediatrie/%28offset%29/0, dernière consultation le 1er février 2015, mise à jour du

site en 2015

9 CRPV Nord-Pas-de-Calais, « Méthode française d’imputabilité, dite de Bégaud »,

http://pharmacovigilance-npdc.fr/enseignement-formation-

pharmacologie/imputabilite-medicamenteuse-begaud/, dernière consultation le 26

novembre 2014,

10 medicament.gouv.fr, « La déclaration des effets indésirables »,

http://www.sante.gouv.fr/la-declaration-des-effets-indesirables.html, dernière

consultation le 26 novembre2014, mise à jour le 7 novembre 2014

11 ANSM, Arnaud Batz, « De vos déclarations de pharmacovigilance à une décision

européenne », formation continue, faculté de sciences pharmaceutiques de

Toulouse, 07 janvier 2015

12 LEEM, « Plan de Gestion des risques : une garantie supplémentaire de sécurité

pour un suivi « sur mesure » des médicaments », http://www.leem.org/actualite/11-

01/plan-de-gestion-des-risques-une-garantie-supplementaire-de-securite-pour-un-

suivi-su, dernière consultation le 26 novembre 2014

13 Journal officiel des Communautés européennes, « Directive 2001/84/CE du

parlement européen et du conseil du 27 septembre 2001 relative au droit de suite au

profit de l'auteur d'une œuvre d'art originale », 2001

14 LEEM et CEPS, « Charte de l’information par démarchage ou prospection visant à

la promotion des médicaments », 2015

Page 125: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

125

15 ANSM, « Plan de Gestion des Risques – Minimiser les risques tout au long de la

vie du produit », http://ansm.sante.fr/S-informer/Presse-Communiques-Points-

presse/Plan-de-gestion-des-risques-Minimiser-les-risques-tout-au-long-de-la-vie-du-

produit , dernière consultation le 26 novembre 2014, mise à jour le 12/10/2006

16 Afssaps et Académie nationale de pharmacie, Anne Castot, « AMM et Plan de

Minimisation des risques », séance de l’Académie nationale de pharmacie dédiée à

la sécurité du médicament, 6 octobre 2010

17 Jérôme Peigné, « Du médiator aux prothèses PIP en passant par la loi du 29

décembre relative à la sécurité sanitaire des produits de santé », RDSS n°2, p. 315,

2012

18 HMA, Guideline on good pharmacovigilance practices (GVP), Module V – Risk

Management Systems, EMA/838713/2011, 2014

19 EMA, « Good Pharmacovigilance Practices »,

http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/regulation/document_listing/do

cument_listing_000345.jsp dernière consultation le 07/03/2015

20 Journal officiel de l’Union européenne, « règlement d’exécution (UE) No 520/2012

de la commission du 19 juin 2012 sur l’exécution des activités de pharmacovigilance

prévues par le règlement (CE) no 726/2004 du Parlement européen et du Conseil et

par la directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil »

21 EMA, « Guidance on format of the risk management plan (RMP) in the EU – in

integrated format, EMA/465932/2013 Rev. 1, Patient Health Protection», 2013

22 HMA, «Guideline on good pharmacovigilance practices (GVP) Module II –

Pharmacovigilance system master file (Rev 1) », EMA/816573/2011 Rev 1, 2013.

Page 126: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

126

23 Journal officiel de l’Union Européenne, « règlement (CE) No 1901/2006 du

parlement européen et du conseil du 12 décembre 2006 relatif aux médicaments à

usage pédiatrique, modifiant le règlement (CEE) no 1768/92, les directives

2001/20/CE et 2001/83/CE ainsi que le règlement (CE) no 726/2004 »

24 EMA, Maarten Lagendjik, « Risk Minimisation »,

http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Presentation/2011/06/WC5

00107882.pdf , dernière consultation le 20 décembre 2015

25 ANSM, « Méthadone AP-HP, sirop et gélule »,

http://ansm.sante.fr/Activites/Surveillance-des-stupefiants-et-des-

psychotropes/Medicaments-a-risque-d-usage-detourne-ou-de-

dependance/Medicaments-a-risque-d-usage-detourne-ou-de-

dependance/METHADONE-AP-HP-sirop-et-gelules, dernière consultation 29

novembre 2014

26 Comité de coordination de toxicovigilance, « BUFLOMEDIL – Plan de gestion des

risques Bilan à 1 an des mesures de réduction des risques, comité de coordination

de toxicovigilance », rapport à la demande de l’Afssaps, 2008

27 EMA, “Assessment report for buflomedil-containing medicinal products”,

EMA/CHMP/83070/2012, 2012

28 Marine Auulois-Griot, Florence Taboulet, « Médecins et pharmaciens face aux

médicaments à prescription restreinte entre logiques sanitaires et logiques

économiques », Science Direct, Médecine&Droit 83-89, 2007 29 Base de données publique des médicaments, http://base-donnees-

publique.medicaments.gouv.fr/index.php , dernière consultation le 18 janvier 2016

Page 127: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

127

30 ANSM, « Médicaments faisant l’objet d’un plan de gestion des risques (PGR) »,

site de l’ANSM, http://ansm.sante.fr/Activites/Surveillance-des-

medicaments/Medicaments-faisant-l-objet-d-un-plan-de-gestion-des-

risques/%28offset%29/2 , dernière consultation le 30 novembre 2014

31 Euronews, « Le médicament Diane 35 est de retour sur le marché » ,

http://fr.euronews.com/2014/01/15/le-medicament-diane-35-de-retour-sur-le-marche-

francais/, dernière consultation le 30 novembre 2014, dernière mise à jour le 15

janvier 2014

32 Afssaps, Lettre aux professionnels de santé, « Diane 35 et ses génériques

(acétate de cyprotérone 2 mg et éthinylestradiol 35 micro g) :Remise sur le marché

français avec restriction de l’indication, modification des contre-indications et

renforcement des mises en garde », 2014

33 Afssaps, « point sur les différents types de suivi du médicament en France au 31

janvier 2011 »,

http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Liste_des_medicaments_faisant_l_objet_d_un_suiv

i_renforce_ou_d_une_enquete_en_pharmacovigilance.pdf , dernière consultation le

04 janvier 2016 34 EMA, « Questions and answers on the risk management plan (RMP) summary »,

EMA/156738/2014, 2014

35 ANSM, GT 28 Médicaments de Prescription Médicale Facultative, « Compte

rendu de séance », GT282015023, 2015 36 U.S. Department of Health and Human Services Food and Drug Administration,

Center for Drug Evaluation and Research (CDER), Center for Biologics Evaluation

and Research (CBER), « Guidance for Industry Development and Use of Risk

Minimization Action Plans », 2005

Page 128: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

128

37 FDA, Risk Minimization Action Plan (RiskMAP) for Approved Products,

http://www.fda.gov/AnimalVeterinary/SafetyHealth/ProductSafetyInformation/ucm379

072.htm dernière consultation le 14 octobre 2015 38 FDA, « Warning and untitled letters »,

http://www.fda.gov/AboutFDA/Transparency/TransparencyInitiative/ucm284105.htm ,

dernière consultation le 12 octobre 2015 39 FDA, « A brief overview of Risk Evaluation & Mitigation Strategies (REMS) », non

daté,

http://www.fda.gov/downloads/AboutFDA/Transparency/Basics/UCM328784.pdf ,

dernière consultation le 8 novembre 2015

40 PainEDU, Kevin L. Zacharoff, « from RiskMAPs to REMS »,

https://www.painedu.org/articles_timely.asp?ArticleNumber=28, dernière consultation

le 25 octobre 2015 41 the (b)(2) blog , « REMS or RiskMAP or WHAT ? »,

http://blog.camargopharma.com/index.php/2009/10/29/rems-or-riskmap-or-

what/comment-page-1/ , dernière consultation le 25 octobre 2015 42 FDA, « Postmarket Drug Safety Informations for Patient and Providers » – Liste

des document mis à disposition par la FDA concernant les Risk Evaluation and

Mitigation Strategy,

http://www.fda.gov/Drugs/DrugSafety/PostmarketDrugSafetyInformationforPatientsan

dProviders/default.htm dernière consultation le 16 décembre 2015 43 FDA, « Approved Risk Evaluation and Mitigation Strategies (REMS) »,

http://www.accessdata.fda.gov/scripts/cder/rems/index.cfm , dernière consultation le

22 décembre 2015

44 FDA, « Standardizing and Evaluating Risk Evaluation and Mitigation Strategies

(REMS) », 2014

Page 129: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

129

http://www.fda.gov/downloads/ForIndustry/UserFees/PrescriptionDrugUserFee/UCM

415751.pdf 45 « Guidance for Industry Format and Content of Proposed Risk Evaluation and

Mitigation Strategies (REMS), REMS Assessments, and Proposed REMS

Modifications »,

http://www.fda.gov/downloads/Drugs/GuidanceComplianceRegulatoryInformation/Gui

dances/UCM184128.pdf 46 FDA, Adam Kroesch et Amy Radamanadham, « Introduction to REMS@FDA »,

2015,

http://www.fda.gov/downloads/AboutFDA/WorkingatFDA/FellowshipInternshipGradua

teFacultyPrograms/PharmacyStudentExperientialProgramCDER/UCM452237.pdf

Page 130: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

Abstract Title : The risk management plans Summary : The aim of pharmacovigilance is to monitor, evaluate and prevent adverse drug reactions. The acquired knowledge in pharmacovigilance is essentially gathered from the different reporting actors. In order to overcome the limitations of this passive tool, a pro-active system has been set and implemented: the risk management plan (RMP). A safety profile is set to anticipate the associated risks, re-evaluate efficacy and safety and set up different risk minimisation measures. In France, national and/or european RMP was integrated to different medicinal product status and turned out to be successful. In the United States of America, risk management has taken the form of the Risk Minimization Action Plan and then of the Risk Evaluation and Mitigation Plan. Both of these tools are focused on known risk minimisation goals. However, they do not take into account the non-defined risks aim The comparison between these two systems highlights signs of improvement and shows that a harmonization may simplify market globalization.

Page 131: UNIVERSITE TOULOUSE III PAUL SABATIER …thesesante.ups-tlse.fr/1271/1/2016TOU32028.pdf · Mes comparses d’étude et complices Geoffroy Delozzo et Arnaud Mallinger. Le club

Les plans de gestion des risques RESUME : La pharmacovigilance vise à surveiller, évaluer et prévenir les effets indésirables des médicaments. Les connaissances acquises proviennent essentiellement des signalements des acteurs. Pour pallier les limites de cet outil passif, un outil pro-actif a été mis en place : le plan de gestion des risques (PGR). Un profil de sécurité du médicament est établi pour anticiper les risques associés, ré-évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi et développer des actions de minimisation des risques. En France, le PGR, européen ou national, s’est ajouté aux différents statuts de médicaments et s’avère performant. Aux Etats-Unis d’Amérique, la gestion des risques a pris la forme du Risk Minimization Action Plan, puis du Risk Evaluation and Mitigation

Plan, axés sur des objectifs de minimisation des risques connus, mais occultant les risques non définis. La comparaison entre les systèmes met en évidence des pistes d’amélioration et montre qu’une harmonisation pourrait simplifier la mondialisation du marché. ____________________________________________________________________________________________________

Titre et résumé en Anglais : voir au recto de la dernière page de la thèse __________________________________________________________________________________________________________________ DISCIPLINE administrative : Pharmacie ____________________________________________________________________________________________________ MOTS-CLES : plan de gestion des risques – pharmacovigilance – AMM – mesures de minimisation des risques – Comparaison France/UE/USA ____________________________________________________________________________________________________ INTITULE ET ADRESSE DE L’UFR : Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Toulouse III 35, chemin des Maraichers 31062 Toulouse Cedex Directeur de thèse : Pr TABOULET Florence