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L’urbanisation extensive s’est accélérée sur les coteaux et la plaine, construits jusqu’à Chatte, et la zone commerciale a définitivement supplanté le centre historique, marqué par la vacance commerciale et locative. Le tribunal d’instance a fermé. Toutefois, le dynamisme économique de Grenoble et de Valence continue de doper le développement de la commune, facilement accessible en train ou par l’autoroute. Tan- dis que les familles s’installent sur les pentes ensoleillées, le centre concentre une population vieillissante et plus pauvre. Un réinvestisse- ment du centre porté par la municipalité a permis le réaménagement du Champ de Mars et l’implantation d’une moyenne surface alimen- taire en plein centre : CPAM et OT installés dans l’ancien couvent puis collège. Moyenne surface commerciale installée dans l’ancien théâtre. Communauté de communes. La seconde moitié du XX e siècle est marquée par une accélération de la croissance urbaine portée par le développement de l’automobile. Dans les années 1970, la route nationale est déviée sur le boulevard Gambetta et les dernières tours rondes du rempart sont abattues. Dans les années 1980, trois îlots du centre historique sont démolis pour créer des stationnements (place C. de Gaulle). A partir des années 1990, la mutation s’accélère avec l’échangeur de l’autoroute A49. Une zone industrielle et commerciale se développe vers Chatte tandis que la Grande Rue est piétonnisée. Le centre historique perd son dynamisme économique au profit de la nouvelle zone commerciale. L’urbanisation s’étend dans la plaine. Les nouveaux équipements témoignent de ce déplacement des centralités : Développement du complexe hospitalier sur le boulevard Gambetta. Construction du lycée sur le Champ-de-Mars. Supermarchés, les nouvelles centralités urbaines. Médiathèque intercommunale aménagée dans l’ancien couvent. Collège. Lycée privé. Centre sportif. La croissance se poursuit au sud de la ville. La sous-préfecture quitte la ville en 1928 mais la voie ferrée et la gare restent les moteurs de la croissance économique et urbaine. Dès 1909, une nouvelle ligne de tramway relie Lyon à Saint-Marcellin par le plateau de Chambaran. Il permet des excusions dans le massif du Vercors. Le tourisme se déve- loppe et des équipements spécifiques, hôtels, restaurants, s’implantent en ville, en particulier sur le cours Gambetta. Le tramway traverse les nouveaux quartiers développés à l’ouest autour du champ de foire. Les centralités se redistribuent, le centre reste actif et 2 pôles se confirment : le champ de foire et le boulevard Gambetta : Le cinéma est construit sur le champ de foire. La salle polyvalente est construite sur le champ de foire. Les bains publics sont construits sur le champ de foire. Le gymnase est construit sur le champ de foire. Le second couvent de la Visitation accueille l’école de jeunes filles. La gare de tramway est aménagée à côté de la gare de train. L’arrivée de la voie ferrée bouleverse les modes de vie et l’organisation urbaine de la ville. Un nouveau quartier est créé entre la ville et la gare. Le centre de gravité est déporté vers le sud, le cours Gambetta est confirmé comme rue et place majeure de Saint-Marcellin. Les équipe- ments publics se multiplient. Le chemin de fer sépare la ville du secteur des industries : Le tribunal est construit en 1861. La prison remplace elle aussi l’ancienne maison du bailli. L’école communale complète les équipements du boulevard Gambetta. La caisse d’épargne témoigne du développement du crédit et de l’essor agricole et industriel. La gare constitue un pôle de croissance majeur. La manufacture des tabacs possède une liaison directe au rail. Le chemin de fer est la seule limite de croissance, bientôt franchie. Cette époque est marquée par l’obsolescence du rempart, son perce- ment et la constitution des boulevards extérieurs et des faubourgs. Le faubourg Vinay se développe le long de la route nouvellement tracée. La ville médiévale est restructurée (percements, alignements). Les pôles administratifs et commerciaux se développent tandis que les pôles reli- gieux disparaissent. Les limites de la croissance tendent à disparaître : La mairie est installée sur la Place d’Armes à la fin du XVIII e siècle, l’édifice actuel date de 1910. La sous-préfecture est implantée à côté de la mairie. Le tribunal remplace la maison du baillis. Le collège de garçons est installé dans l’ancien couvent des ursu- lines et renforce la centralité de la Place d’Armes L’hôpital est reconstruit à l’extérieur de la ville, ce qui témoigne du rôle croissant de l’actuel boulevard Gambetta comme axe majeur. Le pré-foire est aménagé en 1825 afin de recevoir des foires plus importantes et les fêtes communales. Les guerres de religion et les épidémies de peste du XVI e s. marquent une période de net déclin où la ville se vide de ses habitants. On parle d’une disparition de 3/4 des occupants. Cela favorise l’implantation de grandes emprises urbaines au XVII e siècle avec l’installation des ordres des récollets, des ursulines et de la Visitation. La fréquence des foires et marchés est augmentée pour stimuler l’activité et le développement. Ce contexte permet l’affirmation de nouveaux pôles de croissance : Le couvent des ursulines abrite des religieuses non cloîtrées vouées aux soins des malades et à l’éducation des jeunes filles. Le couvent des visitandines est moins ouvert sur la ville mais est aussi voué aux soins des malades des épidémies. Le château est reconstruit et son enceinte associée au système de fortifications de la ville, notamment avec la création d’un bastion au sommet de la colline de Joud. Le couvent des récollets est construit à l’extérieur de l’enceinte urbaine. Les frères mendiants cultivent les coteaux ensoleillés du Joud. La charte du Dauphin Humbert II en 1343 est le première archive qui nous renseigne sur la planification urbaine de Saint-Marcellin. La ville abrite brièvement le premier Conseil Delphinal et devient un centre administratif et commercial. Sa défense devient nécessaire. Plusieurs droits concédés ou obligations ont une action déterminante : La place de marché et sa halle vont permettre la tenue d’un des principaux marchés agricoles de la vallée basse de l’Isère. Le siège du premier Conseil Delphinal, puis la maison du baillis permettent d’assurer l’administration d’un des 8 bailliages du Dauphiné. L’hôpital des Antonins créé en 1347 affirme le rôle de la ville comme centre religieux où l’on vient aussi se faire soigner. Le couvent des Carmes est installé au XV e siècle et dispose d’auto- risations pour déroger aux règles d’implantation en retrait du rempart. Le rempart est construit sur ordre du Dauphin et limite le développement urbain. Son redoublement par un fossé extérieur, la position de ses quatre portes et la création d’une ruelle intérieure en pied de muraille déterminent le réseau viaire. DÉVELOPPEMENT DE LA VILLE « Peu de documents écrits, de rares traces archéologiques, constituent des conditions de départ médiocres pour tenter de saisir les origines historiques de Saint-Marcellin. Une pièce de monnaie en or et quelques tombes, d’époque gallo-romaine, ne sauraient suffire pour envisager l’existence sur son site, en ces temps lointains, d’une agglomération. La présence, dès le XI e siècle, d’une église dédiée à Saint-Marcellin, une morphologie du site qui laisse supposer l’éventuelle existence, à l’em- placement qui plus tard a porté le château, d’une primitive motte cas- trale, sont les seuls indices d’une possible origine seigneuriale lointaine d’un bourg qui n’a connu son plein développement, et même l’apogée de celui-ci, que sous le gouvernement du dernier dauphin, Humbert II [1312-1355]. » Jean Sorrel, Histoire de Saint-Marcellin, 1979 Haut Moyen-Âge 1350 1750 1830 1930 1975 2020 La première structure urbaine se développe au carrefour de deux axes majeurs. Le premier, la route de Valence à Grenoble, positionne Saint- Marcellin à équidistance des deux centres urbains. Le second, la route de Chevrières à Beauvoir, permet de rejoindre le château de Beauvoir situé à dix kilomètres, résidence privilégiée du Dauphin et de sa cour, qui peut abriter jusqu’à 2000 personnes. Le développement urbain s’organise selon plusieurs pôles : L’église paroissiale est fondée à la fin du XI e siècle. La ville va profiter de l’afflux de pèlerins qui se rendent à Saint-Antoine. Une résidence seigneuriale aurait été implantée dès l’époque médiévale sur la colline de Joud (vestiges non analysés). Les moulins activés grâce aux eaux de la Cumane permettent très tôt d’implanter des activités artisanale et pré-industrielles dans le vallon. Le vallon de la Cumane est une limite naturelle dont le franchisse- ment est maîtrisé grâce à l’installation d’un pont unique. La colline de Joud est un promontoire difficile à contourner qui permet la surveillance du franchissement de la Cumane. 1 4 10 21 6 2 5 11 16 22 25 29 3 6 12 17 23 26 30 36 14 19 8 7 13 18 24 28 27 31 32 33 34 35 37 15 20 9 1 3 4 5 2 Le Savouret la Cumane Colline de Joud 1 2 1 Valence Vallée du Rhône Grenoble Saint-Vérand Saint-Antoine l’Abbaye Plateau de Chambarand Isère port fluvial Chateau Delphinal de Beauvoir 3 2 3 pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement 1 2 la Cumane 4 3 4 2 1 3 Saint-Vérand Plateau de Chambarand Vienne Isère Chateau Delphinal de Beauvoir Vercors Valence Vallée du Rhône Grenoble 4 Le Savouret la Cumane Colline de Joud 2 3 1 4 3 Valence Vallée du Rhône Grenoble Saint-Vérand Saint-Antoine l’Abbaye Plateau de Chambarand Isère port fluvial Chateau Delphinal de Beauvoir 2 porte de Beauvoir porte de Chevrières porte de Romans porte de Vinay porte de Beauvoir porte de Chevrières porte de Vinay pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement 3 3 4 5 1 7 6 3 4 1 2 3 MILIEU DU XIV E - XVI E S. F IN DU XVIII E - DÉBUT DU XIX E S . Le Savouret la Cumane Colline de Joud 3 3 4 5 1 9 9 7 8 6 3 4 Valence Vallée du Rhône Grenoble Saint-Vérand Saint-Antoine l’Abbaye Plateau de Chambarand Isère port fluvial Chateau Delphinal de Beauvoir porte de Beauvoir porte de Chevrières porte de Romans porte de Vinay Mollard Halle Hôpital pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement extension 1 2 5 3 XVII E SIÈCLE Le Savouret la Cumane Colline de Joud 4 12 1 2 Saint-Vérand Plateau de Chambarand Isère port fluvial Valence Vallée du Rhône Grenoble faubourg de Beauvoir porte de Chevrières faubourg de Romans faubourg de Vinay Mollard Halle Hôpital pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement extension Champ de foire promenade de Joud 15 14 13 10 11 Le Savouret la Cumane Colline de Joud 2 1 6 21 4 Saint-Vérand Plateau de Chambarand Isère port fluvial Valence Vallée du Rhône Grenoble Valence Vallée du Rhône pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement extension Mollard Champ de foire promenade de Joud 15 17 14 19 16 13 18 20 10 11 FIN DU XIX E SIÈCLE Le Savouret la Cumane Colline de Joud 1 15 17 14 19 27 23 24 25 Saint-Vérand Plateau de Chambarand Isère Valence Vallée du Rhône Grenoble Valence Vallée du Rhône pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement extension Mollard Champ de foire promenade de Joud 2 16 13 18 20 22 26 10 11 DÉBUT DU XX E SIÈCLE DÉBUT DU XXI E SIÈCLE Le Savouret la Cumane Colline de Joud Saint-Vérand Plateau de Chambarand Isère Valence Vallée du Rhône Grenoble Valence Vallée du Rhône pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement extension Mollard Champ de foire promenade de Joud 16 2 1 13 18 28 20 29 23 30 22 31 10 32 34 33 FIN DU XX E SIÈCLE Le Savouret la Cumane Colline de Joud 2 1 35 32 33 18 28 20 37 Mollard Mollard Saint-Vérand Plateau de Chambarand Isère Valence Vallée du Rhône Grenoble Valence Vallée du Rhône pôle de croissance ligne de croissance borne de croissance limite naturelle limite artificielle urbanisation équipement extension Champ de foire promenade de Joud 10 36 29 34 23 30 22 31 DÉBUT DU XIV E SIÈCLE Guillaume Landier - Jérémy Dupanloup Architectes du patrimoine LES MAISONS DE SAINT-MARCELLIN Rencontres du patrimoine - Septembre 2019 Extrait des recherches menées en 2018-2019 2/6

évELoppEmEnt dE La viLLE - Ville de Saint-Marcellin...Le premier, la route de Valence à Grenoble, positionne Saint-Marcellin à équidistance des deux centres urbains. Le second,

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Page 1: évELoppEmEnt dE La viLLE - Ville de Saint-Marcellin...Le premier, la route de Valence à Grenoble, positionne Saint-Marcellin à équidistance des deux centres urbains. Le second,

L’urbanisation extensive s’est accélérée sur les coteaux et la plaine, construits jusqu’à Chatte, et la zone commerciale a définitivement supplanté le centre historique, marqué par la vacance commerciale et locative.Le tribunal d’instance a fermé. Toutefois, le dynamisme économique de Grenoble et de Valence continue de doper le développement de la commune, facilement accessible en train ou par l’autoroute. Tan-dis que les familles s’installent sur les pentes ensoleillées, le centre concentre une population vieillissante et plus pauvre. Un réinvestisse-ment du centre porté par la municipalité a permis le réaménagement du Champ de Mars et l’implantation d’une moyenne surface alimen-taire en plein centre :

CPAM et OT installés dans l’ancien couvent puis collège.

Moyenne surface commerciale installée dans l’ancien théâtre.

Communauté de communes.

La seconde moitié du XXe siècle est marquée par une accélération de la croissance urbaine portée par le développement de l’automobile. Dans les années 1970, la route nationale est déviée sur le boulevard Gambetta et les dernières tours rondes du rempart sont abattues. Dans les années 1980, trois îlots du centre historique sont démolis pour créer des stationnements (place C. de Gaulle). A partir des années 1990, la mutation s’accélère avec l’échangeur de l’autoroute A49. Une zone industrielle et commerciale se développe vers Chatte tandis que la Grande Rue est piétonnisée. Le centre historique perd son dynamisme économique au profit de la nouvelle zone commerciale. L’urbanisation s’étend dans la plaine. Les nouveaux équipements témoignent de ce déplacement des centralités :

Développement du complexe hospitalier sur le boulevard Gambetta.

Construction du lycée sur le Champ-de-Mars.

Supermarchés, les nouvelles centralités urbaines.

Médiathèque intercommunale aménagée dans l’ancien couvent.

Collège. Lycée privé. Centre sportif.

La croissance se poursuit au sud de la ville. La sous-préfecture quitte la ville en 1928 mais la voie ferrée et la gare restent les moteurs de la croissance économique et urbaine. Dès 1909, une nouvelle ligne de tramway relie Lyon à Saint-Marcellin par le plateau de Chambaran. Il permet des excusions dans le massif du Vercors. Le tourisme se déve-loppe et des équipements spécifiques, hôtels, restaurants, s’implantent en ville, en particulier sur le cours Gambetta. Le tramway traverse les nouveaux quartiers développés à l’ouest autour du champ de foire. Les centralités se redistribuent, le centre reste actif et 2 pôles se confirment : le champ de foire et le boulevard Gambetta :

Le cinéma est construit sur le champ de foire.

La salle polyvalente est construite sur le champ de foire.

Les bains publics sont construits sur le champ de foire.

Le gymnase est construit sur le champ de foire.

Le second couvent de la Visitation accueille l’école de jeunes filles.

La gare de tramway est aménagée à côté de la gare de train.

L’arrivée de la voie ferrée bouleverse les modes de vie et l’organisation urbaine de la ville. Un nouveau quartier est créé entre la ville et la gare. Le centre de gravité est déporté vers le sud, le cours Gambetta est confirmé comme rue et place majeure de Saint-Marcellin. Les équipe-ments publics se multiplient. Le chemin de fer sépare la ville du secteur des industries :

Le tribunal est construit en 1861.

La prison remplace elle aussi l’ancienne maison du bailli.

L’école communale complète les équipements du boulevard Gambetta.

La caisse d’épargne témoigne du développement du crédit et de l’essor agricole et industriel.

La gare constitue un pôle de croissance majeur.

La manufacture des tabacs possède une liaison directe au rail.

Le chemin de fer est la seule limite de croissance, bientôt franchie.

Cette époque est marquée par l’obsolescence du rempart, son perce-ment et la constitution des boulevards extérieurs et des faubourgs. Le faubourg Vinay se développe le long de la route nouvellement tracée. La ville médiévale est restructurée (percements, alignements). Les pôles administratifs et commerciaux se développent tandis que les pôles reli-gieux disparaissent. Les limites de la croissance tendent à disparaître :

La mairie est installée sur la Place d’Armes à la fin du XVIIIe siècle, l’édifice actuel date de 1910.

La sous-préfecture est implantée à côté de la mairie.

Le tribunal remplace la maison du baillis. Le collège de garçons est installé dans l’ancien couvent des ursu-lines et renforce la centralité de la Place d’Armes L’hôpital est reconstruit à l’extérieur de la ville, ce qui témoigne du rôle croissant de l’actuel boulevard Gambetta comme axe majeur.

Le pré-foire est aménagé en 1825 afin de recevoir des foires plus importantes et les fêtes communales.

Les guerres de religion et les épidémies de peste du XVIe s. marquent une période de net déclin où la ville se vide de ses habitants. On parle d’une disparition de 3/4 des occupants. Cela favorise l’implantation de grandes emprises urbaines au XVIIe siècle avec l’installation des ordres des récollets, des ursulines et de la Visitation. La fréquence des foires et marchés est augmentée pour stimuler l’activité et le développement. Ce contexte permet l’affirmation de nouveaux pôles de croissance :

Le couvent des ursulines abrite des religieuses non cloîtrées vouées aux soins des malades et à l’éducation des jeunes filles.

Le couvent des visitandines est moins ouvert sur la ville mais est aussi voué aux soins des malades des épidémies. Le château est reconstruit et son enceinte associée au système de fortifications de la ville, notamment avec la création d’un bastion au sommet de la colline de Joud.

Le couvent des récollets est construit à l’extérieur de l’enceinte urbaine. Les frères mendiants cultivent les coteaux ensoleillés du Joud.

La charte du Dauphin Humbert II en 1343 est le première archive qui nous renseigne sur la planification urbaine de Saint-Marcellin. La ville abrite brièvement le premier Conseil Delphinal et devient un centre administratif et commercial. Sa défense devient nécessaire. Plusieurs droits concédés ou obligations ont une action déterminante :

La place de marché et sa halle vont permettre la tenue d’un des principaux marchés agricoles de la vallée basse de l’Isère.

Le siège du premier Conseil Delphinal, puis la maison du baillis permettent d’assurer l’administration d’un des 8 bailliages du Dauphiné.

L’hôpital des Antonins créé en 1347 affirme le rôle de la ville comme centre religieux où l’on vient aussi se faire soigner.

Le couvent des Carmes est installé au XVe siècle et dispose d’auto-risations pour déroger aux règles d’implantation en retrait du rempart.

Le rempart est construit sur ordre du Dauphin et limite le développement urbain. Son redoublement par un fossé extérieur, la position de ses quatre portes et la création d’une ruelle intérieure en pied de muraille déterminent le réseau viaire.

dévELoppEmEnt dE La viLLE

« Peu de documents écrits, de rares traces archéologiques, constituent des conditions de départ médiocres pour tenter de saisir les origines historiques de Saint-Marcellin. Une pièce de monnaie en or et quelques tombes, d’époque gallo-romaine, ne sauraient suffire pour envisager l’existence sur son site, en ces temps lointains, d’une agglomération.La présence, dès le XIe siècle, d’une église dédiée à Saint-Marcellin, une morphologie du site qui laisse supposer l’éventuelle existence, à l’em-placement qui plus tard a porté le château, d’une primitive motte cas-trale, sont les seuls indices d’une possible origine seigneuriale lointaine d’un bourg qui n’a connu son plein développement, et même l’apogée de celui-ci, que sous le gouvernement du dernier dauphin, Humbert II [1312-1355]. »

Jean Sorrel, Histoire de Saint-Marcellin, 1979

Haut Moyen-Âge 1350 1750 1830 1930 1975 2020

La première structure urbaine se développe au carrefour de deux axes majeurs. Le premier, la route de Valence à Grenoble, positionne Saint-Marcellin à équidistance des deux centres urbains. Le second, la route de Chevrières à Beauvoir, permet de rejoindre le château de Beauvoir situé à dix kilomètres, résidence privilégiée du Dauphin et de sa cour, qui peut abriter jusqu’à 2000 personnes. Le développement urbain s’organise selon plusieurs pôles :

L’église paroissiale est fondée à la fin du XIe siècle. La ville va profiter de l’afflux de pèlerins qui se rendent à Saint-Antoine.

Une résidence seigneuriale aurait été implantée dès l’époque médiévale sur la colline de Joud (vestiges non analysés). Les moulins activés grâce aux eaux de la Cumane permettent très tôt d’implanter des activités artisanale et pré-industrielles dans le vallon.

Le vallon de la Cumane est une limite naturelle dont le franchisse-ment est maîtrisé grâce à l’installation d’un pont unique.

La colline de Joud est un promontoire difficile à contourner qui permet la surveillance du franchissement de la Cumane.

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début du xivE siècLE

Guillaume Landier - Jérémy DupanloupArchitectes du patrimoineLEs maisons dE saint-marcELLin Rencontres du patrimoine - Septembre 2019Extrait des recherches menées en 2018-2019 2/6