3
EHESS Vers l'Unité pour quel témoignage? La restauration de l'unité réformée (1933-1938) by Jean Baubérot Review by: Jacques Gutwirth Archives de sciences sociales des religions, 28e Année, No. 56.2 (Oct. - Dec., 1983), pp. 229-230 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30198743 . Accessed: 16/06/2014 21:27 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.28 on Mon, 16 Jun 2014 21:27:30 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Vers l'Unité pour quel témoignage? La restauration de l'unité réformée (1933-1938)by Jean Baubérot

Embed Size (px)

Citation preview

EHESS

Vers l'Unité pour quel témoignage? La restauration de l'unité réformée (1933-1938) by JeanBaubérotReview by: Jacques GutwirthArchives de sciences sociales des religions, 28e Année, No. 56.2 (Oct. - Dec., 1983), pp. 229-230Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30198743 .

Accessed: 16/06/2014 21:27

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences socialesdes religions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 185.44.77.28 on Mon, 16 Jun 2014 21:27:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

BULLETIN DES OUVRAGES

et des publications ou editions critiques (lettre de Pierre Le Venerable, Opera Omnia de saint Bernard en particulier) depuis 1948. La ri- chesse des references bibliographiques et do- cumentaires fait tout le prix de cette pre- sentation de la conception de la solitude, du travail manuel, de la lecture des livres saints, de la meditation et de la priere qui s'est elabo- r6e pendant le premier siecle de la vie de I'or- dre: s'y ~claire, de fagon concrete, le type de signification accordee a l'utilisation exhaus- tive du temps, chez les chartreux et dans l'uto- pie monastique de fagon plus generale. A par- tir de la, peut &tre posee la question des rap- ports de la vie spirituelle au temps et a l'es- pace, question qui concerne -outre les spe- cialistes de l'histoire cartusienne- tous ceux qu'interesse la sociologie de la vie eremitique et/ou cenobitique, ancienne et contemporaine.

Dani&ile Leger.

56.300 BATSON (C. Daniel), VENTIS (W. Larry).

The Religious Experience. A Socio- psychological Perspective. New York-Oxford, Oxford University Press, 1982, VII-356 p.

(Arch., 55/2, p. 175-81).

56.301 BAUBEROT (Jean), ed.

Vers I'Unite pour quel temoignage? La res- tauration de I'unite reformee (1933-1938). Pa- ris, Les Bergers et les Mages, 1982, 379 p.

Ce livre reunit les communications pre- sentees au Colloque d'Histoire et de Sociolo- giedu protestantisme tenu a Montpellier du 4 au 6 novembre 1977. II s'agit d'un ouvrage tout a fait pr6cieux: il associe des travaux d'historiens et de sociologues chevronnes du protestantisme (A. Encreve, D. Robert, J. Bauberot, R. Mehl, J.-P. Willaime, P. Bolle, etc.), des temoignages d'< acteurs ) (y compris ceux d'opposants a l'unite), des relations sur les reactions du <peuple protestant dans di- verses r6gions, enfin des analyses de specialis- tes du catholicisme (E. Fouilloux, E. Poulat), ce qui apporte un precieux regard exterieur et comparatiste.

Comme pour tout ensemble de textes aussi divers, certains peuvent attiret plus ou moins l'attention de tel ou tel lecteur; il faut toute-

fois souligner l'interit epistemologique de la multiplicite des points de vue, ce qui ne peut que contribuer a plus d'objectivite pour l'ana- lyse d'une periode cruciale pour les protes- tants frangais, a un moment d'ailleurs globa- lement critique, a la veille de la IIe guerre mondiale.

D'ailleurs autour de l'unite le probleme du politique se pose crfiment. J. Bauberot montre que les partenaires s'affrontent autour de deux visions de celui-ci. Alors que les animateurs de certaines revues engagees ont I'espoir d'une communaut6 ecclesiale qui mile l'Evangile a la pate des r6alites n, bien des responsables ec- clesiastiques, autant dans les Eglises re- formees (E.R.) que dans les lglises reformees evang6liques (E.R.E.), souhaitent que la future Eglise r6formee de France (E.R.F.), se tienne deliberement a distance du politique. Le Front populaire, la guerre d'Espagne, la menace hit- lerienne ne pouvaient cependant &tre ignores. En definitive, les statuts de I'E.R.F. declare- rent I'interdiction d'activites ou de divisions politiques, mais les debats et les tensions au- tour des problemes de la Cite ne s'en poursui- virent pas moins parmi les fideles.

Jean-Paul Willaime presente une excellente etude sociologique sur la Declaration de foi et le probleme ecclesiologique. I1I analyse la fonction sociale de la Declaration. Une pre- miere constatation s'impose: alors qu'au de- but les partenaires se proposent une commune ConJfession de foi, c'est done un concept bien plus faible qui est adopte. La fidelite au passe a jou6: la Confession de foi des martyrs de La Rochelle reste un texte fondateur.

Malgre tout, la Declaration impose des obligations. Ainsi, pour eviter le subjecti- visme, ii faut bien que les pasteurs, charges de I'acte essentiel du culte, la predication, obeis- sent a un minimum de principes. L'adhesion a ceux-ci sera exigee de chacun d'eux, en tant que pasteur, mais non a titre individuel... Les membres des Eglises ne sont, eux, nullement tenus d'y souscrire; ainsi done le principe d'une Eglise ~multidiniste est assure; I'E.R.F. ne sera pas une ((secte ).

La portee pratique de la Declaration etait, de fait, minime. Mais I'E.R.F. cherchait plut6t une certaine efficacite symbolique: il fallait montrer que les ministres du groupe religieux protestant n'etaient pas de simples a evangelis-

229

This content downloaded from 185.44.77.28 on Mon, 16 Jun 2014 21:27:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

tes) discourant librement. ( D'un point de iue sociologique, la formnule d'adhesion est done une question de regulation institutionnelle, c'est un rite d'allgeance a I'institution (p. 299).

Pour conclure, je souhaiterais vivement que des debats de cette diversite et qualite soient aussi tenus sur d'autres secteurs religieux en France: je pense en particulier au judaisme...

Jacques Gutwirth.

56.302 BAUM (Rainer C.).

The Holocaust and the German Elite. Geno- cide and National Suicide in Germany (1871- 1945). Totowa (N.J.), Rowman and Little- field, 1981, IX-314 p.

L'holocauste - c'est-a-dire l'extermination systematique d'une partie du peuple juif par les Nazis, qui est mieux design6e par le terme hebreu Shoah- reste fondamentalement un phenomene inexplique. De nombreux travaux ont pu en etablir -n'en deplaise a certains (revisionnistes)- a la fois la realite et le de- roulement. Des <theories explicatives ) exis- tent, elles aussi, diverses, mais on ne dispose pas, quarante ans apres les evenements, d'une. theorie d'ensemble pleinement satisfaisante.

L'auteur, professeur de sociologie a l'Uni- versit6 de Pittsburg, nous en propose ici une, partielle, qui eclaire d'un jour nouveau notre comprehension de ce qui s'est passe dans I'Al- lemagne hitlerienne. Si un meurtre collectif de ce type -c'est-a-dire ayant des caracteristi- ques particulieres qui en font un phenomene unique dans l'histoire- a pu avoir lieu, c'est parce que parmi les conditions necessaires a sa realisation, une au moins presentait quel- ques traits propres. L'holocauste, qui a ete un programme administre bureaucratiquement pour eliminer une population distinguee pour des raisons ideologiques, n'a ete possible, se- lon l'A., que parce que les elites dirigeantes allemandes se sont trouvees dans ce qu'il ap- pelle une profonde et vaste a indifference mo- rale

,, c'est-a-dire non seulement une non- attention a la situation de l'autre mais aussi une non-reaction face a l'image degradie de I'autre vehiculie par la propagande. 11 remar- que que cette indifference morale a joue un r6le centrale dans la conduite suicidaire des Allemands au cours de la periode; et, depuis que les affaires collectives sont devenues I'af-

faire des elites dirigeantes au sens large, la ca- pacite de ces dernieres a presenter une telle in- di]Jerence morale a eu des consequences im- portantes sur la societe dans son ensemble. A cela, I'A. suggere trois causes specifiques: une certaine ambiguite dans l'attitude des Alle- mands en general envers leur systeme de va- leurs sociales; le d~veloppement d'une societe caracteris~e par l'instabilite des statuts, conse- quence de la rapidit~ de l'industrialisation; et I'incapacite de resoudre les conflits internes a la socit&.

Tout I'ouvrage a pour objet la verification de ces hypotheses. Apres un chapitre consacre a l'laboration du concept d'indifference mo- rale (p. 24-65), I'A. analyse d'abord les sour- ces culturelles et sociales de cette attitude (p. 66-112) et le systeme de valeurs de la so- ciete allemande, en reference a quatre type- ideaux de la ((bonne sociUte , ainsi que les <(images societales des differentes strates sociales (p. 113-56). Pour ce faire, il utilise les resultats d'une analyse de contenu d'un echan- tillon de romans a succes -dont la liste et la grille de lecture sont donnees dans l'annexe m6thodologique. On soulignera ici particulie- rement cet effort de rigueur qui, sans viser a des procedures d'analyse de donnees tres so- phistiquees, cherche cependant a s'appuyer sur un minimum de connaissance systemati- que. Le chapitre V (p. 157-86) propose, a par- tir de la litterature sociologique, une descrip- tion des caracteristiques de l'elite nationale al- lemande moderne, que l'A. definit comme es- sentiellement uni-dimentionnelle, ce qui lui parait une specificite de la soci~te allemande. Les trois chapitres suivants sont alors consa- cres a l'application de cette lecture concep- tuelle aux trois etapes de l'histoire de 1'Alle- magne: l'epoque wilhelmienne, et la naissance des ( politiques de masses,) (p. 187-219); la periode de la Republique de Weimar et les ,(politiques de militances ideologiques (p. 220-62); le Nouvel Ordre nazi et le <de- sordre institutionnalise> (p. 263-88).

En conclusion, I'A. propose un essai de c theorie sociologique de l'indifference mo- rale), (chapitre IX, p. 289-322). Par-dela l'his- toire particuliere de la <(nation)) allemande, qui va de 1871 a 1945, il lui semble possible de reflechir sur la dialectique tradition/moder- nite et d'en inferer la possibilite de I'emer- gence de cette a ilmd/i.rence orale moae, liee a la complexite organisationnelle et a la differen-

230

This content downloaded from 185.44.77.28 on Mon, 16 Jun 2014 21:27:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions