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No 2 vtmatve or«G11\1)11 Scc;jété valai;;t)t]€ éduG:ation 'ECOLE P RI MAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les se par chèque postal II c 56 SIOn, ou à ce défaut contre remboursement. ce qui concerne la publication doit être adressé dIrectement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonces son.t reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme S\1isse de Publicité, Sion Rue de Lausa . nne 4 - Tèléphone 2.36 ,

L'Ecole primaire, 15 janvier 1933

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 janvier 1933

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No 2

vtmatve or«G11\1)11

Scc;jété valai;;t)t]€ d · éduG:ation

'ECOLE P RI MAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les a~onnelnents se règle~t par chèque postal II c 56 SIOn, ou à ce défaut contre remboursement.

To~t ce qui concerne la publication doit être adressé dIrectement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces son.t reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme S\1isse de Publicité, Sion

Rue de Lausa.nne 4 - Tèléphone 2.36

,

Page 2: L'Ecole primaire, 15 janvier 1933

LIBRAIRIE PAVOT Lausanne. Genève. Neuchâtel. Vevéy • Montreux. Berne· Bâle

VIENT DE PARAITRE:

LA RANDONNÉE AFRICAINE PAR

le Dr Fréd. BLANCHOD

Un volunu' in-Sn illustré . relié Fr. 10.-: broché Fr. 7.50

Sous ce tit re, le Dr Blanchod, dont on n'a pas oublié « Le beau voyage autour du monde )} , r aconte sa traversée de l'Afrique noire.

Son récit est illustré de 1l00nbreuses photographies originales prises dans les tribus de la Basse et de la Haute-Guinée, du Soudan. des territoires du Niger, du Dahonley, du Togo, de la Côte d'Or et de la Côte d'Ivoire. Le Dr Blanchod a voyagé à pied, il c1wval, en pirogue, en Inédecin touché par les fléaux qui ravagent les peu­plades noires, maladie du sOlTIlneil, 111alaria, dysenterie, parasites de toute sorte, en hOlnme de science passionné d'histoire naturellp et en artiste sensible il la beauté des paysages tropicaux.

Au cours de ce récit captivant, on comprend comhien la natun> africaine lnanque de mesure: la barre toujours fracassant les flots, la chaleur suintante des terres côtières. les froides nuits du SaheL le désert torride de vent brûlant, les mari'cages pestilentiels, les pluies en tornades, les fauves guettant rh0I11nH'. les sauterelles recouvrant les cultures, partout et toujours l'excès de splendeur et de lnisère du Inassif continent où les Noirs fétichistes chercllPnt par des rites absurdes il conjurer leur mauvais sort.

,Ce volunle présenté sous une gaie COllVf.:rture coloriée fera les délices des jeunes assoiffés d aventures pt des adultes apaisés qui ainlen t voyager dans leur fauteuil.

52n1e Année. No 2. 15 Janvier 1933 ~

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE o'ÉDUCATION

~~~~============~=================~ SO:VYVh\IRtE : IAppel du Dépa:l1tem ent en faveur de la culture physi­

que. - Avis divers. - ·Manuel de calcul oral. - ,Sou de Géronde. - Remède là un grand m 3l1. - ILa méthode « Coudu'ier». - ,Chro-· nique de l 'Union. - Langu e français e. - Enseignement du vO.ca­bulaire. - NOS P:AIGE:S. - L 'entr'aide nationale ,enseig n ée à la. j euness e. - 'L 'enseign ement ,par le croquis rapide.

Appel du Département de l'Instruction publique en faveur du développement de l'enseignement

de la Culture physique

L'année dernière, par la voie de l'Ecole Pl'irriaire, au vu des ' maigres résultats obtenus par .les jeunes gens de norre ICanton lors des examens d'aptit!lde physique qui ont lieu lors .du recrutement, nous avons cru devoir attirer l'attention du IPersonnel enseignant et plus spécialement celle des maîtres 'qui enseignent dans les cours co~plélnentaires sur la nécessité absolue qu'il y a de réagir contre cet état de choses.

ILes résultats des dernières ·opérations du recrutenlent ne s'étant guère révélés plus brillants, nous engagent à attirer, à nou­veau, votre bienveillante attention, sur .J'obligation iInpéTieuse qui vous incomlbe : préparer les jeunes gens en vue de ·ces épreuves.

A l'analyse des résultats des examens de 1932, nous avons constaté avec une légitinle satisfaction que les jeunes gens des lo­calités où cet enseigneluentest .donné luéthodiquement ne lnan­quent ni de vigueur, ni d'adresse. Il y a au ,contraire de belles

-ressources III exploiter; il y va non seulement de l'honneur du Canton, mais avant tout de la santé de notre jeunesse.

Nous denlandons fonnellement que dans les Ecoles prhnaires d'abord, la gYlnnastique 'soit enseignée conformélnent au guide fédéral qui a été relnis :à tout instituteur et là raison d'une heure par selnaine. IMM. les Inaîtres des cours complémentaires sont in­vités à consacrer au lnoins les trois heures prévues par le Pro­gramnle ià des exerckes physiques. Ils s'en tiendront surtout là la préparation des épreuves exig-ées lors du recrutement: lever d'hal­tère, course, saut en longueur, jet du boulet.

Dans cet ordre d'idées, nous recomlnandons vivement, con1lne œuvre post-scolaire, les ICours d'instruction préparatoire sans ar­mes et avec arInes, organisés par l' « Association Valaisanne pour

1

1

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- 26-

le Développeulent de 'la (Culture Physique et de l'Education .Na-tionale » . " . .'

~es in~tituteurs, spécialell1ent ceux qui revêtent ~n grade dans l'arn1.~e, dOIvent se faIre un devoir d'organiser "ou 'de contribuer là organIser un de ces cours dans leur ·COInÎ11.Une.

. 'Le~ ~1.1.en1.bre~ du personnel en~eignant des ICours coml;léInen­taIres dOIvent faIre tout leur possIble pour faciliter la tâ'che du recr:üen1.~~1.t aux !110nit~1~rs. qui ont ep.trepris lq. fornlation d'une sectIOn d InstructIOI; 111.lhtaIre préparatoire, s'Hs . ne peuvent pas s'en occuper eux-n1.en1.es.

INous ajouterons que la dernière Conférence de' la Comn1.Ïs­si.on ca?-tonale de FE. 'P. e~ du ,Corps inspectoral s'est occupée de 1'1lnP.ortante questIo~1. qu.' est cene de ..}' eri-seigneIn_enr-. de ra · cultul'e 'Phy~lqU~ chez no,s. Jeunçs gens .. : lMI~r .. ~es Insp~çt~urs ûntété .priés de sIgnaler au Departeluent les maltres qui ne se conformeraient pas aux présentes instructiol1s. ". l" '. :- • -

~ .Nous c~nI~ptons. :sur v~us, \ persuadé .que yoU~ ayez. conscience de vo tre . n1.lss~on qUI CO~).slste non seulement là ·élever l'âme et à for.lll,er.Yllüelhgence d~.s êtr:s qui ;'ous sont 'coll.fi~s· , li~ais gue velUS devez . ~galeI~ler1:t contIl,huer au devel9Pp.einent de la force physi­que de notre .pel,.lplç. . .. : .... .' . .. ..

N,:-B. ~ Nous rappelori~' ql~e les ' exel~cic'es sont app~·éciés COll1-lne SUIt:

a) .Srnzi' en lqI~gueii;~ ~:' No~elj)bu( l!I~ ~ sal~t de 4' n~. ~·-5'0:-·et . plus:.' . . '.' . . » 2. _» - 3·. rû:· 8'0 à 4 lU: 49

3 - 3-.nl. . à" 3 '111. 79 4 2 'in ~ . h- 2 in. 99"

» 5 Inoins de 2 lU.'

b) Lever d )haltère (17 kg.). Notc ' f pour 10 .fois "~ 2 - 8 · ou "9 fois' 3 6 ou i- .fois ' -4 3 ~ . -5"fols

»' 5 0 'à2 'fois -' '.

'c) 'Cozirse 80 m. Note 1, pour une durée de moins de' 11 seCOndes . » 2 . . . )} 11.2 où: 12.2 secondés ' "

31 12.4 '2 13.6 s~ondes 4J 13.8 Ù 15.2 ·secondes 5' » . plus de 1.5.2 secondes

-cl) Jet du boulet (5 l~g.). Note 1 pour lÙ1 ' je t de 8 Ill . . 50 et plus. ». f. » . 8 m. ::\ 8 n1.. 49

3 7 in. ' à 7 -m. 99 4 » 5m.50à.'6m.-99 5· .moins de 5 m. 50 ·

- 27 - .

Le lnontant de l'abonnement des membr-es du Personnel en­seignant à l'Ecole Prin1ail'e a été, COInn1.e ces années dernières , retenu sur la mensualité de Novembre.

Les autres abonnés qui ne se sont pas encore acquittés du montant de l'abonnement pour, le cours s'colaire 19'32-33 sont ins­tan1.1nent priés d'en verser la contre~valeur Fr. 6.- sur le lConlpte de 'Chèques II C 56, cl'ici au 5 février. ,Les abonnelnents ' qui ne seront pas payés pour cette date, seront pris en remboursement, sans autre avis; ,ceux-·ci seront majorés des frais ,de recouvren1.ent.

L) AdnlÎnisirntion.

Confé&'cnce des Bnstitutrices du district de Sion

Nous rappelons la ·Conférence régionale qui aura lieu là ,SiGm, jeudi, le 19 janvier 1933, à laquelle Mesda111es les Institutrices ont toutes été convoquées par un avis personnel et détaillé.

Ordre du jour: 9 heures précises: .Séance de · travail tà l'Hôtel -de la Planta:

« Revision du program'nle des travaux manuels ». 11 h. 1/2 : Dîner en commun. 2 heures précises: ,à l'Ecole normale des filles: Conférence

de M. le 'Professeur Devaud sur la pédagogie soviétique. Dr Mangisch) Inspecteur scolaire.

Conférence de M. le Professeur Devaud

A l'occasion de la ,Conférence régionale ,féminine du district de Sion, .~I. l'abbé Dr .Devaud, Profess'eur de pédagogie à l 'Université de Fribourg, -fera une causerie destinée particulièrelnent aux n1.aέtresses et au HlaÎtres de la ville et du district de Sion, lnais à la­quelle tout le personnel enseignant et tous les gens d) école sont chaleureusemeni' invités.

Placée sous les auspices de la Société valaisanne des Institu­trices du Valais rmnand, cette IConférence aura lieu là l'Ecole nor­male des .filles, là -Sion, jeudi le 19 janvier 1933, à 2 heures précises de l'après-Iuidi, et portera sur un sujet de grand intér'êt et de dou-loureuse actualité:

« La Pédagogie scolaire en Russie Soviétique».

Inutile d 'insister sur les éminentes qualités du :Professeur De­vaud, grand an1Ï du Valais, d'ailleurs, et qui s'est déjà révélé là l'admiration de Mes-dan1.es les Institutrices, lors de leur Assenlblée générale du 24 av ri 193'0, où il traita, en l11.aître, le sujet à la 'fois délicat et opportun de l'Education de la pureté.

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Aujourd'hui, l' éloge lTIlênle du ,Souverain Pontife s'est fait en­tendre dans le concert d 'approbations qui ont ,salué les travaux du savant conférencier sur la péda,gogie bolchévique. C'est donc bien, une rare et p r écieuse occasion que celle qui s'offre 'à notre personnel enseignant, le 19 janvier, d'entendre .un exposé où, conl­me on l'a dit « la foi du prêtre et la sagesse .du théologien animent si hautement l'information du spécialis te » .

[Cette conférence sera donc un suc'cès, par Là surtout qu'elle régénérera nos volontés, dans l'âpre lutte à soutenir, pour nos con­ceptions chrétiennes et spiritualistes, contre l'envahissante doc­trine de matérialisme universel, où l'usine tient lieu eTe telnple ; la fabrication, de divine oraison; et la production, de charité ,

Dr , M.

Cours e cadre Le cours de ,cadre que l'Association valaisanne organi~e an­

nuellement aura lieu les 21 et 22 courants, ,à Sion. . Vu l'appel ci-dessus , le Département de l'Instruction Publi­qùe engage vivement les membres du Personnel enseignant que la question intéresse, à assister à ce .cours. Ils sont autorisés à donner congé salnedi le 21, journée qui sera ren1placée par l'aprè~­midi du jeudi 19 courant. Ce changen1ent devra. être portré im­mediatement :à la connaissance de la Comn1ission scolaire.

(ICommuniqué.)

fi ITlesdames les Institutrice.s Vu les dispositions de l'art. 11 al. 2 de la loi du 15 novenl­

bre 1030; Le Départen1ent de l'Instruction publique

du Canton du Valais fixe COlllme suit les conditions auxquelles les institutrices mariées sont soumises:

En principe, les institutrices 111ariées peuvent continuer ù pra­tiquer l'enseignelnent. Toutefois, elles ne doivent pas oublier qu'el­les se doivent en pren1Ïer lieu à la fmnille et à l'école ensuite.

En conséquence, une institutrice sachant qu'elle va devenir n1ère doit suspendre l 'enseignement au 1110ins deux mois avant l'accouchelnent et ne reprendre ses fonctions scolaires au plus tôt qu'un nlois après.

Si l'état de grossesse était par trop ·marquant, il serait con­venable de suspendre l 'a'ctivité s,calaire plus tôt. . La période qui précède et suit la naissance de l'enfant étant assimilée à une Inaladie, les dispositions de l'art. 2,2 ,de la ILoi précitée sont applicables aux institutrices _qui deviennent mères pendant la durée du cours scolaire.

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Manuel de calcul oral

Dans le No du 1,5 Novembre écoulé de l'Ecole Primaire, nous avions 'conseillé au personnel enseignant l'a-chat du livre de calcul Inental (Partie du maître) en usage dans le canton de Vaud.

Depuis, nous avons appris que ce manuel est épuisé et ne sera pas réinlprimé.

Nous avons alors exalniné quelques autres ouvrages de pro­venance diverse, mais aucun ne nous a donné suffisanl1nent de satisfaction pour que nous puissiorls le recon1mander. Nous ne voulons pourtant pas abandonner la question de faciliter la tâche de nos Inaîtres et de 110S 111altresses, en n1ettant en leurs lnains un bon Inanuel de ,calcul Inental.

Nous pensons, qu'là cet effet, le nlieux serait la r1édaction d'lm petit ouvrage contenant des exercices et des problèllles pour les degrés inférieur, 1110yen et supérieur, avec l'adjonction, à la fin, d'exerci,ces spéciaux pour les cours cOll1plélnentaiTes ou les écoles prilnaires supérieures. On pourrait adopter l'ordre du récent livre d'arithn1étique sans toutefois suivre la 'répartition par années pour chaque degré.

Il va sans dire qu'on y énoncerait les différents procédés de calcul nîental, 'spécialen1ent ceux du calcul rapide, et que les ré­ponses figureraient entre parenthèses, à la suite des questions.

La pr;éparation de ce recueil 'ne den1anderait pas un travail très considérable, puisqu'on pourrait utiliser les exercices et les problèllles du nouveau 11lanuel d'arithlllétique, en en Inodifiant les quantités pour les adapter au calcul oral.

Du reste, nous savons que M. Marc Gaudard avait déjà pré­paré bon n0111bre de questions orales qui devaient être annexées au manuel ·de calcul écrit, Inais qu'on ne les y a pas fait paraître pour ne pas augu1enter le 'Olll111e et le prix du livre.

Il est entendu que le nouveau recueil de calcul nîental serait à l'usage exclusif du personnel enseignant; on n'aurait donc pas à craindre le reproche de n1ultiplier encore les Inanuels des élèves.

Nous SOU111ettons cette question à l'étude de ~1'M . les institu­teurs, et nous les prions de bien vouloir, d'une 111anière ou d'une autre, nous donner leur avis motivé; ce faisant, ils se rendront 'service là eux-n1èmes.

our l es Pauvres de ;' nstltut du

Mois de décembre

ouverret

Vollèges-Levron, -f ., fI' . 8.-; Sion, II aIl., ,f., ft. 3.36; Finhaut, f., fl'. 5.-; Val d 'IlIi ez, g. II, fI'. 5.45; Ayer, g., fI'. ,4. - ; ,1VIünster, ,g., fI' . 6.1 0; Vérossaz, g ., fI'. 4.'50; INIünstel', f., fI'. 8.30; ISembra-ncher, f. , fI'. 7.,60; Mar­tigny-Ville, enf., fI'. 12.50'; Orsières-I,ssert, fI'. 11.-; Liddes, ,f., fI'. 4.-;

Page 5: L'Ecole primaire, 15 janvier 1933

- 30 -

Mollens, f., fI' . 3.-; Chippis, g., fI' . 12. -; Vionnaz, f., 11'. 1-5.-; R.'eve­l'eulaz, g., fI'. 4.- ; Zermatt, f., fI'. 24:85 ; Fully, f., fI'. 28.60,; St...,J ean, h. -3.-; lVlayoux-iSt-J ean, fI'. 11.215; IMünster, m., fI'. K l0; H èr émence- . Enseigne, g., fI'. 4.-; 'Ried-.Brigue, ,g., fI'. 3.-; Mm:tigny-Bourg, f., fI'. 21.-; Conthey-8.ensine, f., fI' . 5.-; Trient .Les J eurs, fI'. 10.-; .Miège, fI'. 4 .. 25; lS.ion , éc. aU. g. l, fI'. 4.65; Sion, éc. a Il. g. M, fI'. 9.15; Bourg.-iSt­Pierre, g. et f., fI'. 4.3-5; Champéry, g., fI'. 10.70 ; Martigny -JCo'mber-les Happes, m., fI'. 7.-; Riddel f. et enf., ·fr. 10 .. 65; Nenclaz-:Bieuclron, fI' . 5.- ; ·Martigny-Ville., filles lill, fI'. 6.-; Magnes-iMédières, m., fI'. 5.-; Mas-6ongex', g., fI'. 5.70; l\!Ia.s6ong.ex" f., fI'. 13.5'0; ,Sinn-La Muraz, fI'. 3'.60; Leytron Produit, f., fI'. 4.60; Fully, g., cours moyen, fI'. 16.~; .Conthey­Daillol1, f., fI'. 4. - ; Nendaz-Aproz, fI'. 11 .. 4-0; Zermatt, g ., fI'. 7.-; tF'in ­h aut, g., fI'. 1:0.-; Ayer, f. , fI'. 3.50; Mex, m., fI'. 6.- ; Martigny-Ville. g ., II, h. 2.10; Month ey, g ., fI'. 35.- ; Sierre, f., fI' . 25.'56 ; Bagnes-lCotterg, fI'. 5.-; Or.sières-Son-la....,Proz, fI'. 6.-; Dorénaz-Alesse, fI'. 3.- Steg, g. , fi. 4.-.

::: * * Dons parvenus directement à l'Institut des sourds-Inuets au

Bouveret, dans les nlois de novembre et décemhre 1932. Ecole garçons, ILes Evouettes. fr. 5.- - Ecole inférieure des

filles, 'Bouveret, fr. 3.15 - Ecole de Pradefort Arl. fI'. 7.80 -Ecole des fill es, V érossaz, fr. 8.- Ecole élémentaire Les ~vouettes, fI'. 1.55 - Ecole supérieure des garçons St ~ROl~lain , fr. 4.40 - Ecole , des filles , Evolène, fr. ().- - Ecole ména­gèr e, St-Séverin , fI' . G.-.

Remorque. - La tDirection de l'Institut r eçoit égalein~~1t avec rec~nnais~a.nce les envois de tinlbres oblitérés (les papiers d'étain et -cl almnII1l?nl ne trouvant actuellelnent plus d 'écoulenlent), et r e­commande Instamlnent aux enfants d 'en r ecueillier dans les fa-111Î Il es , de l~s apporter 'à l'instituteur ou à l'institutrice, qui se chargera volontIers de les transm ettre à l'établissement une ou deux fois par an.

Remède à un grand mal Les événements de IGenève, en noveInbre dernier et les trou­

bles qui se sont produits r écenlInent sur l'un ou l'autre point d e notre pays, en manière de 'cours de répétition ou de manœuvres de troupes r évolutionnaires , ont dû dessiller -davantage encore les ye.ux à ceux qui ne voyaient que d'une I11anière confuse et loin­taIne le grand danger qui nlena,ce non seulenlent notre patrie, nlais l'Europe et la civilasation tout entière.

Depuis un ,certain nombre -d'années, surtout depuis l'établis­sement du bolchévisme en ,Russie, il se 'fait un travail formidable de démolition et de destruction ; on ne se propose ni plus ni moins que le renversement brutal et systéI11atique du vieil é'difice ,social,

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en en sapant les bàses : la religion, la patrie, la faInille ,' la pro­priété !privée. 'Cette \œuv're' satanique s'exerce tantôt en plein jout par la pr.esse, la confér-ence, le ,cinéIna, la fonnation de cellules ou d 'organisations n ettelnent révolutionnaires; tantôt, en raison de_s cir.constances, d 'une façon très 'dis'crète, mais adive quand nlênle, -par des travaux d 'approche, des galeries souterraines conduisant ,au fort là enlever. 'Et on se sert 'à ·cet effet de clubs oücultes, de voca­bulaires conventionnels, de tennes alléchants, tels que ceux de li­-b erté, -d'égalité, de üaternité, de pl'ogrès, d "énlancipation, etc.-

Il en était déjà ainsi dans la lutte sans iùerc-Î que la philoso­phie impie et lllaçonnique du XVIIIe siècle avait éntrepri-se contre ce qu'elle appelait « le fanatisl11e, la superstition et 'la tyrannie ». Elle n 'avait qu'un bul ' : le r enverselnent du trône et de l'autel, et le retour aux principes de hl nature ' et de la pure raison. "

Devant le flot toujolIrs grQssissant des idées subversives et le dang,er im'li,linent auqu~l eX1pose leur application, les pou,voii"s pu­blics de ~ilaint's pays, du nôtre en particulier, s'éIneuvent'à juste titre et cherchent à y opposer des barrières ou des obstacles. '

On songe là prendre des Inesures de répression ,c-ontre les I11e­h'éesdes pel;turhâteurs de l'ordre puhlic; d'aucuns delnandent l'~li­niinatlon des lfonétions de l'Etat et de la cité de tous les élémeills n?tolreÙlent anarchiques. .

Nous avouons que, pour notre COl11pt~-, nous n;avons, --q~l 'un.e très l11édiocre confiance dans l'efficacité de ces nloyens. Ils n 'eln­pêlcheront pas -les id:ées p'erver ses ' de ' faire leur ' chemin , . de s'insi­nuer , plus lentelnent peut-'être, clans tous les ·Cas plüs 'habilemerit dans les nIasses populaires, surtout ouv'l"ières. Il faudrait déjà liIil""i­ter , la liberté de la presse, exercer, une censure un peu sévère sur

..les discours publics, le -ciiléma. Et si 'l1lêIl1e ces nlesure,s étaient ap­pliguées, le Inal serait encore assez jngénieux pour tourner les p iffi.cultés. , '

-Au XVIIIe siècle, dès ' Parlements de France avaient beau in­terdire la diffusion de tels ouvi:agés per'ni.cieux, condamner C~l;­tains é'crits à être br Cllés de la nlain du 'bourreau, décréter -la prise dé 'corps contre les écrivains inalfaisailts. Hien n~y faisait. Ceux qui étaient sous le ICOUP d'unnlandat d 'arpêt s'esquIvaient là tenips, gr âGe là la cOl11plicité -cl'alnis SÛrS et dévoués; .on installait dans les maisons p rivées des pr'esses clandestines ,et ,portatives, donc faciles -il. déplacer et là cacher dès la 11loind-re alerte; -on faisait imprimer à l' étranger l es œuvres suspectes qui rentraient ensuite en Franc~ ,dans des voitures à double plancher; on substituait assez. fréquenl­nlent aux livres destinés au feu , p;;tr ordre de la justice, des ouvra­ges tout à fait i~loff.el1sHs.

N on, le moyen qui nous pa-raît as'surément le meilleur , Inais que dans la plupart des pays on n 'enlploiera pas de si -tôt, si tou­tefois on y recourt un jour, c'est de donner là la jeunesse une édu­cation foncièrel11ent religieuse. Nous n 'ajouterons pas les termes

Page 6: L'Ecole primaire, 15 janvier 1933

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morale et patriotique, ·car la morale ·et le patriotisnlc 'sont en con­nexion ·étroite avec la formation religieuse.

Il faut aller à la sour,ce du mal et la faire tarir; les ' autres nloyens ne sont que des palliatifs. . .

Si on en est venu à la crise morale et sociale actuelle, c'est parce que depuis cinquante, soiXante ans surtout, on a fait 'preuve dans un grand nombre de pays d'une hostilité sourde ou ouverte, d'une ·méfiance incompréhensible 'contre l'enseignement religieux dans les écoles des différents degrés; ,c'est ,qu'ici on a radicalement supprimé l'étude de la religion; que là on ne lui a laissé qu'une tï1ace pard·monieusem·ent mesurée; c'est encore parce que dans bien des régions on prépare des instituteurs et des profes'seurs imbus d'idées d'incrédulité, de sceptidsme matérialiste, et alors, conséquence logique, sortent des écoles tenues par de Jels maîtres des phalanges toutes prêtes là participer à la désorganisation so­Ciale, a\fin de trouver l'occasion d'assouvir leurs appétits férocé­ment matérialistes, car le proverbe : tels maîtres, tels élèves, reste toujours vrai. .'

Ah! il est vain de remplacer l'austère morale de la religion par une morale purement humaine; morale bénigne, '~onciliante, souple. pour se prêter à toutes sorles d'accommodement's, ·basée simplement sur l'honneur, le respect mutuel, l'am'énité des rela­tions s'ociales.

Cette base n'est que du sa!ble ou du terrain mouvant que le torrent des pa'ssions déchaînées emporte avec une fadlité éton­nante.

Et 'comment voudrait-on qu'il en fût autrement? Quand un homme n'a plus de convictions religieuses; que pour lui il n'existe ni ciel ni enfer; que son existence entière se réduit à quelques années passées sur cette terre, il est tout naturel qu'il s'efforce par tous les moyens de rendre ·ce court séjour aussi heureux que possible; qu'il réclame l'égalité des droits et des faveurs, et que si on ne lui concède point hénévolement ce qu'il convoite, il le réclamera « le chassepot au poing», suivant l'énergique et pitto­resque expression de .Mgr IMermillod.

Avec l'enseignement religieux, au contraire, l'hom·me se re.­connaît dépendant de son 'Créateur, dont il admire l'infinie bonté, l'infinie sagesse et l'infinie providen~e. Il voit ·en lui un IPère, qui châtie bien quelquefois parce qu'il aime, mais qui récompense laTgeInent soit en ce monde, soit 'surtout dans l'autre ·ceux 'qui l'ont fidèlement servi.

fCette perspective des s~nctions éternelles allège le poids des misères temporelles re'frène les mauvais désirs, facilite l'obéis­sance aux 'lois divines et hUInaines, inspire le respect de l'ordre établi par Dieu pour le gouvernement des hommes.

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V oi~à pourquoi il ne viendra jamais ià un homme vraiment chrétien l'idée de se révolter contre l'autorité légitime, de refuser son service là la patrie, de retenir injustement le salaire de l'ouvrier, de frauder dans le .commerce, de violer les saintes lois du mariage, de saboter le travail de son patron, etc.

Voilà pourquoi nous pouvons affirmer hardimep.t que les meil­leurs ,chrétiens sont aussi les meilleurs serviteurs de la cité et les meilleurs pères de famille.

On nous objectera peut-'êt're que certains hommes qqi on~ la réputation d'être de bons chrétiens violent souvent d'une :manIère assez grave leurs devoirs de charité et de justice. Nous répondrons. que, s'il en est ainsi, ces hommes ne sont pas chrétiens dans toute la ,force du terme, qu'ils n'en portent que l~étiquette; du reste, nous ajouteiJ.'ons que de tels hommes ne .forment qu'une exception et n'infirlnent en ~ien la règle.

Est-ce que, lors de la grève générale de 1918, et 'récemment à propos des troubles de üenève, il n'a pa's été constaté qu'on peut résolument compter sur les troupes recrutées dans les régions de notre pays où l'enseignement religieux ·tient encore dans les écoles une place d'honneur? où le respect de l'autorité, grâce là la doc­trine et à l'exemple de l'Eglise, est encore quelque chose de sacré?

Certains homIne non catholiques, nourris même de toutes sor_­tes de pr,éventions .contre notre religion, ne sonl-ils pas ' forcés, là la lumière des événenlents, d'avouer_ que J'.Eglise catholique · est une haute école de respect ·et d'autorité "'?

Arrivons Inaintenant à une conclusion pratique. ·Messieurs les Instituteurs et chers collègues, nous avons un

grand devoir à remplir depuis que nous avons a·ccepté la belle lnission de travailler !à l"éducation de la jeunes'se. N'ouplions ja­'lnais que notre patrie seTa ce que sera la jeunesse qui nous est confiée. lEt notre jeunesse ne vaudra que par l'éducation ·morale que nous aurons donnée. Tout le reste est accessoire.

. !Mais pour réussir dans cette œuvre -capitale de la formation 1110rale, il faut le secours de la religion. Efforçons-nous donc de faire appr·endr·e régulièrement et très bien le catechisnle là nos élèves; expliquons-le leur; il n'est pas nécessair~ d'être un théo­logien pour ~nseigner ce que nous croyons ·nous-m:êmes ; n'aban­donnons pas -entièrement ·ce travail aux past~uTs des paroisses. -Racontons ou lisons ,chaque semaine urie page d'éVangile, un fait de la vie d'e Notre Seigneur, ce grand sociologue, auteur de la nlorale sociale la plus sublime. Saisissons toutes les occasions de porter nos enfants au bien par la parole et surtout par notre exem­ple.

'En agissant ainsi, nous travaillerons de la manière la plus ef­fi.cace à ·la fOT1nation de bons ,chrétiens et, par voie de conséquen-ce, è celle de bons citoyens. .

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Un instituteur . qui se Iuontrerait. indifférent, néglige.nt d,ans ce_ domaine, serait l'auxiliaire, inconscIent, nous voulons blen 1 ad­Iuettre, des libres-penseurs . et des ennenüs de la patrie. Quelle responsabilité! Nous prions Dien de l'en préserv.er. Le vœu donc , qu'au déhut de ,cette nouvelle année, nou,s. présento~s . en not'r:~ nom personnel là tous nos collègues et specialement a nos chei s ancIens,' 'c'es~ que cha.ctiri s'efforc~. ~:'êtr~ avant tout et par dessus tout 'rlIi'\-'éduc'ateur vrainient clll'étzen.

La méthode .,., Coudrier" C'est le rèalement de compte ,ave,c pièces sonnantes et trébuchantes.

Si J ean tourn~ -la tête pendant une explication, une claque ramène le visa.ge e11' avant -Paul arrive en classe sans devoir; voici des tapes ' en nombre pair. ILouis vient d'abuser de_ ses ' biceps contre un cam~­r,ade plus faible: œil pour œil, dent ·pOUl' dent Point n 'est besoll1 de la ,branche flexi,ble du 'coudriel'~ ,La règle, la main ou quelque autre argumeJlt frappant en fait aisément l'office_

La méthocle est vénérable par rantiquité, se reco·mmande .par sa simplicité et r,alliait .autre·fois presque l'unanimité des suffrages.

lVIais le monde a 'progressé. L 'humanitarisme olar.moyant s-est a-pi­toyé SUl' le,s générations battues et a proclamé :que tout enfant e'3.t un « intoucha·ble». Vous ne trouverez aucun pédagogue valaisan qUl, dans une conférence régionale ou .généra.le, ait le courage de faire l'apologie des punitions corporelle.s . Lorsque, au dernier cours préP~­ratoire du brevet de capacité, la métJhode « Coudrj~r» fut proposee comme objet d'un éohange d'idées ,instituteurs et institutrices, unani­mes, traînèrent la maudite aux gémonies.

Est~ce que M. ,M., dans ,1' « Ecole primaire» du 15 décembre, n.·a pas exécuté un mort?

Je ne pense pas ,que les phil.aùthropes anciens et modernes ·ont résolu définitivement la Iquestion 'par l 'abolition des punitions corpo­re'lles. Il faudrait avoir changé la nature sensitive de l'enfant, tout impression, tout instinct; allez raisonner avec un bambin de ,quatre . ans. lEt ,ce n 'est pas toujours la connaissance du devoir Iqui' fait défaut chez le délinquant. Il y ·a des têtus très clairvoyants.

,Les conflits entre l 'autorité paternelle et la volonté récalcitrante de l'enfant sont l 'objet d'une recommandation divine: « Celui qui épargne la verge hait son fils» (oF'rov. XHI, 24.) A cette&ages·se inspi­rée, fait écho le di·cton populaire: « Qui aime bien, châtie bien».

Ici il faut insister sur « bien» qui n'est ni un adverbe de 'quantité ni un synonyme de « l;:>rutalement ».

La correction manuelle et lé fouet,appliqués .iudicieusement aux jeunes enfants, ne s'Ont nullement déplacés dans la famille. Nicolai~7 estime 'que, si le fouet est nécessaire en principe vers deux ou trois ans , il est mauvais à dix ans et scandaleux plus tarel.

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Et là l 'école primaire? B Y aurait peut-être 'quelque peu d'hypo­crisie dans l 'indi.gnation contre un maître .dévoué qui, agacé par un gamin effronté, appUquerait sur la grimace impertinente un souffle~ sans suites graves. L'emploi -ou l'exclusion des punitions corporelles n 'est ni l'uni,que ni ,le principa] critère de la valeur d 'un éducateur. Qui des deux vaut mieux, de l'instituteur consciencieux' :que l'ardeur peut ,à l 'occasion entraîner à une sévérité palpab'le ou du merce­naire dont l 'indifférence et l 'apathie laissent les élèves s'enliser d~ns le dévergondage? Mais.le zèle aussi 'peut devenir dangereux, la 'passion encore davantage.

Au lieu d 'apporter dans le débat une Opll11On personnelle, je pré­fère donne·i' ,la parole tà 'Laurent Kellner, ,l'un des 'maîtres chrétiens les plus méritants du 1ge siècle, un éducateur de toute son âme.

En 18,33, encore Ijeune instituteur de 22 ans, Kellner suivait la cou­tume générale et employait avec tact et modération les corrections a vec la baguE)tte f.lexible.

Ver.s 1,8'50, déjlà bien expérimenté, il écrivit dans s·es aphorismes pédagogiques ": « Au lieu .de longues dis'cussions, je voudrais demander à chaque instituteur s'il ne tient pas l 'école pour la meilleure dans laquelle les punitions corporelles sont rares ou même exclue·s, et s 'il désire ,être observé ou ,surpris 'par l 'ins'pecteur au ,moment où il châtie ses enfants ... i.~~ lui demanderais aussi 'quels jou.rs il quitte .sa classe avec s.atisfarirlon, si c'e·st ceux où il a large'ment usé de la baguette ou s 'il n,e.st l~i!l intérieurement plus là son aise s'il peut se dire: Aujour­d'hui, je n'ai . .<:;hâtié aucun enfant.

y a-t-il u~logi,que plus dangereuse 'que celle qui consiste à dire : Parce que les ~ëlifants sont battus à la maison, il faut Iqtùls ressentent aussi à l'école la violence du bâton?

Dans 'ce domaine ,aussi, la f.oi 011ère des miracles. ,si l'instituteur 6 ::;(, convaincu ,qu'il peut instruire et éduquer sans la baguette, la réa­lité r.,mfirmera cette r.onviction. 'Mais si, au contraire, il se laisse do­miner par la ~passion, son école retentira sans cesse des cris d'enfants maltraité·s . .

,Polmquoi un instituteur e.mploie-t-il la baguette plus ,qu 'un autre? Est-ce parce qu'il instruit d'autres enfants? Si ses enfants sont diffé­rents, qu'il se "demande ,si ce n'est pas lui qui les a rendus tels. L'à où plusieurs maîtres tr,availlent à la même école et dans la même loca­lité, il arrive souvent ,que l 'un recourt continueollement là la baguette, tandis ,que l '·autr,e, sans sac-:,'ifier la dis·cipline, s 'en passe presque com­plètement. S'il en est ainsi, .que s 'ensuit-il?

Il faudrait faire appel à l'honneur professionnel et se demander: Ce qui est possible là tel, pourquoi n'y réussirais-tu pas? En t'.amen­dant toi-même, tu corriges les enfants.

La p.lupart d'entre nous ont réuss.i là ·bannir le,s punitions COl'pO­l'elles des leçons de relig ion. Je souhaite que toute ,leçon" à l'instar de l'enseignement religieux, nous unisse là Dieu, »

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Pendant ses 38 ans d'inspectorat, 1(e11ner a pu observer de près la vie du maître d'école. En 1889, vers la fin cl une car r ièr e pédagogiqu e très féconde, il écrivit ces mots: «Ma :longue expéri ence m'enseigne que des instit uteurs au tempérament vif, jeunes ou m,ème âgés, com­pl'omettent souven t leur position pal' des punitions corporelles irréflé­chies et pa.'sionnée·, perdent l'es time et la confiance et se trouvent im-pliqués clans de funest es poursuites ju diciaires.}) G

ion ique de ----------~ ---------------

1 te état" n e la 0 su les co d 8 tions 'engag~ment

La loi sur les ,conditions d 'engagenlent a don c fait l'objet de la part de ,:\1. le Chef du üépartement de l'Instruction 'Publi­que d 'u ne causerie particulièremen t intéressante lors de notre assemblée générale. Nous publions ici, là l 'usage de n os lecteurs , quelques considérations s'y rapportant. Elles sont extraites pour la plupart du procès verbal de l'Assemblée.

Nous r elevons tout d'abord que le Grand Conseil ne ser a point appelé ~t élaborer un règlement relatif là cette loi. iL art. 24 est ainsi stipulé « Sous r"éserve de l' art. 14, les diffi!cultés qui' peu­ven t surgir dans l' exécution ou l'interpr étation ' .de' 'la . présen te loi sont tranchées par le Départenlent de l Instruction Publiqu e ».

I~ette interprétation n e p eut intervenir que pour des cas par ticu ­lIers, elle reste personnelle et provisoire. Dans le cas 'contr aire elle r evêtirait le caractèTe d un règlen1.ent dont l'élaboration est du ressort du IGrand Conseil seul.

Art. 2. La 110lnination du personnel enseignan t se fait par le conseil cOlnmunal. Ce texte est .clair. ,Le Département ne peut donc que prendr e note des offres de service qui lui parviennent pour les transmeUre aux comnUll1 es dans l'ordre des ar rivées et selon le classement su ivant : B. IC., ,C. T ., A. E .

Ar t. 3. Les instituteurs et in stitutrices en possession du br e­vet de capa'cité ou du certificat tempor aire sont nomnlés pour 4 ans.

Sauf convention contraire par écrit , le personnel enseig nant, porteur du H. ,Co ne p ourra >êtr e déplaeé sans n1.otifs plausibles .

La convention écrite peut être faité une fois, au m om ent de la nOlnination. Pour les ins tituteurs ,en possession du B. IC., cette nOlnination intervient dans une localité, lors de 'l'en gagem ent seu­lelnent ; à l'expiration des quatre ans , c 'est une confirmation et non plus une nomination.

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Les motifs p lausibles dont il est fait 111.ention à ce n1.ême aT­,ticle doivent concerner la personne mênle de l'instituteur: con­duite, Il1aladie, etc. Un avantage nlatériel pour la COn1.nlUne n 'est pas un nlotif plausible.

Art. 13. n 'n 'y a pas de r ésiliafon d 'engagel11ent sans de Illotifs très 0Taves. Le recours au Conseil cl Etat denleure réservé . C'es t le code fédéral des obliga tions qui a suggéré au législateur cette expression « justes nlotifs ». Le IDéparten1.ent juge si les 11lotifs sont jus tes ou. non.

Les Conll11UneS et 1 instituteur peuvent résilier le contrat sans de justes III 0 tifs. Dans ce cas, les tribunaux ordinaires tran-chent.

Art. 11, al. 2. IL es institu"trices Inariées peuven t être sOlU11ises il des conditions spéciales ù fixer par le Départeulent.

Selon toute probabilité, ces dispositions sp 6ciales feront obl~­ga tion là l 'institutrice enceinte de quitter l ' en seign~nlent ,deu~ mOlS avant l'accouchen1.ent, pour le reprendre un mOlS apres l accou­chement. Durant ces trois nloi s d'inac tivité l'institutrice l11.èrt-> touchera son 'traitement par le plein selon les dispositions de l 'art. 22, l 'accouchement étant aussi considéré comlne une Il1ala-die.

Art. 15 b). L 'enseignement du ,chant et de la gyll1uastiquc pourra êtr e confié là des spécialistes dans les conlnlunes C0i11 p­

tant p lus .de 400 élèves par localité. ILe traitell1ent de ces Il1aîtres ne faisant l"objet d 'aucune dis­

position spéciale, le Con seil d 'Etat a donc pris la _ décision de .p'ar­ticiper là la dépense jusqu 'à con curr ence du .25 %, ù l:?- condItIOn que le Il1aître soit p orteur d 'un brevet sp éCIal de HlaItr e c~e, cul~ ture physique et qu 'il soit appelé à exer,cer dans une locaht qUI conlpte à elle seule plus de 400 élèves.

Art. 16. Les dispositions' de cet article sont égalell1ent applica­bles aux nlaîtres .des cours complé111entaires.

Le domicile légal de l 'in stituteur est celui que d éternline le code civil. C'est le lieu où l'on réside dans l intention de s'y établir.

Art. 17 . Les oComnlunes doivent fournir le logenlent conve­nable 'à l'institu teur. Par 10geIl1en t ,convenable on doit conlpr endr e celui qu i est n écessaire là la per sonne nlêlue. d~ l ins~itute~l~' nlais n on là sa fan1.ille. Cepen dant si les locaux nl 1S la la dIsposItIOn du Il1aîtr e sont su ff isants, ,celui-ci peut s) établir avec tou s les siens et dans ,ce cas encor e il conser ve son droit là l 'indeulnité .de dé­p lacem ent.

Art. 20. Jusqu"à ,ce jour les enfants n és après le. 15 sep-' ten1.bre n 'ont plus touché pour l 'ann ée en cours l'allocatIOn Il1en­,suelle .de 10 fI'. ,L e Départem ent pOl"tera ce délai à l'ouverture du .cours scolaire ou au l eT novembre.

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Par enfants mineurs l 'on doit 'cOll1prendre ses propres en­fants et les enfants adoptés. ILes protégés ou les enfants, quoique là charge là l'instituteur, ne peuvent avoir aucune prétention à cette allocation.

Le dernier alinéa de 'cet article a fait l'objet d'une décision du Conseil d'Etat tendant à ne faire bénéficier de l'alloeation de 40 fI'. que les instituteurs ayant là lel,u' ,charge des enfants nlineurs. Toutefois, !M. Escher ,consent à prendre en considération la re­quête de l'Union à ce sujet et il proposera au Conseil d'Etat de revenir sur une décision confornle ni au texte ni là l'esprit de la loi.

Art. 21. La :Confédération ne paye que les :-\ /4 d 'un maximum de 13 fI'. par jour, et cela pour quelques services seulement. Elle ne verse rien pour les cours obligatoires el les services Rctifs,

Art. 22. Par a,ceidents d'ordre professionnel, il faut entendre les lésions corporelles seules. •

JArl. 23. Dès le prochain cours scolRire le traitement et les allocations seront versés au personnel enseignant directement.

Malgré les explications qui précèdent, quelques articles peu­vent laisser subsister quelques doutes encore. Qu'on lious les si­gnale et nous nous ferons un plaisir de prendre des dispositions pour Inettre toutes choses au point.

. Langue française

Cours élémentaire Camarades et amis.

Soyons de bons camarades. J'ai pour voisin un écolier de mon âge. lIse nomme !Malfait,

Inais chacun l'appelle ,Bienfait là caus'e de son bon caradèr·e. Il est long, 'maigre, osseux, d'allures gauches et timides. Illnar­

che toujours à grandes enjalnbées; et quand nous allons ensemble à l'école, j'ai peine à le suivre.

« Bienfait, ne va pa's si vite! »

n s'an',ête docilement ou ralentit l~ pas, mais pour une mI­nute.

« Je t 'en prie , Bienfait, porte nlon sac; je n 'en puis plus! »

- Donne! » dit-il avec un bon sourire. C'est un brave garçon, doux, patient, serviable, ayant, comnle

on dit, le cœur sur la ·main. Je ne l'ai jamais vu en colère qu'une fois, et c'était contre ·ce grand nigaud de Meunier qui trouvait spi­rituel, - l'imbécile! --:- de plumer un chardonneret vivant. Ah! ce jour-là, il avaIt rail' terrible. Il se précipita, le poing levé: «\Mi-. sérable ! lâche-le, ou je t'arra'che les cheveux! » .

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Meunier eut peur, et lâcha le pauvre ois.eau, qui s'enfuit là tire­d'ailes.

Il n'aime pas les jeux, l'ami Bienfait, parce qu'il y est lnala­droit, mais ·s'il faut un 'second pour une partie de billes, un qua­trièlne pour une partie de barres, on .le trouve dans un coin, 'lisant un li v r.e , on le prend par .le bras, ·on l'entraîne doucement.

« Allons ! viens 1 »

Il cède toujours de bonne grâce: « Si cela ' v~us fait plaisir, j'y vais! » .

Bienfait n'est ni ta'quin, ni railleur. ,Ce n'est pas lui qui allume les querelles. Au contraire, 'dans la cour de récréation, on .Je voit calmer les disputes, conl1ne un grand juge' de paix: Non, je n 'ai jamais 'connu de meilleur camarade que Bienfait.

EXERCICE 'DE LANGAGE

A. Sur le texte. - IColnlnent s 'appelle ce caniarade' ? Quel est son surnom? Faites son portrait. Quelles qualités a-t-il? POUl~­quoi s'est-il mis un jour èn colère? Aime-t-il jouer avec ses canÜl.-rades? Que fait-il quand ceux-ci se battent? .

lB. - ICitez les noms.' de quelques-uns de vos camarades de cla'sse? Les aimez-vous tous .également? Quels sont ceux que vous préférez? Pour'quoi ? Quels petits services peut-on se ren~re entre calnarades ?

VOCABULAIRE , 1. Les nOIns: Un compagnon, une compagne, un calnarade,

la camaraderie, un anli, l'àlnitié, le taquin, la taquinerÏe. La brouille, la querelle, la réconciliation, l'accord.

2. Les adjectifs: Amical, serviaQle, complaisant; un ami in-time, un faux ami. '~'I \ .

3. Les verbes: Fréquenter, se lier d 'amitié, soutenir, prendre parti pour ...

IEcrire ces nl0ts au tableau et faire compos,er de petites phrases dans lesquelles el1treront ces noms, 'ces adjectifs et· ces verbes.

ORTHOGRAPHE Dictée. - Le bon camarade.

Un bon écolier ne se fâche pas avec ses 'canlarades; il ne rap­porte pas contre eux, et bien loin de Ifaire punir 'les autres, il 'cher­che à ex'cuser leurs fautes. Il n 'est pas égoïste, il prête à ses amis un livre, du papier, des plullles, ses jouets; il défend les plus jeunes contre les grands qui veulent les tourmenter. Soyez bons canla­rades.

Questions. - ·~1ettez une 'croix sous les verbes, un trait sous les sujets et deux traits sous les compléments directs. 2. Un bon écolier est-il égoïste? quelle est sa conduite à l'égard de ses cama­rades plus jeunes que lui? 3. IConjuguer là toutes les personnes: .J e ne nle fâche pas avec nles ·camarades .

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Dictée. - Un petit tyran. J'avais pour~ compagnon inséparable un petit paysan, nommé

Gus.tin, plus âgé q.uemoi de trois ou quatre ans, et beaucoup plus fort. Malgré cett_e différen~e d'~ge et de force, Gustin se sounlettait à toutes mes volontés. ,Cette habitude de commander sans raison me dén.aturait. 'J'ordonnais po:ur le seul plaisir d'être obéi. .Ma mère résolut de Illettre fin à ce despotisme en herbe. Elle nOllS fit comparaître tous les deux pour donner à üustin une leçon de fierté 'et" à moi d'équité. Edgar Quin.et · (1803~1875).

Questions. - 1. Mettez une croix sous les verbes et un trait 'sous les sujets. 2. Expliquer: un petit tyran, un compagnon insé parable. 3. ,Gus tin .faisait-il bien de se soumettre à toutes les volon-tés de cet enfant ? . .

Dictée. - Le dévoÛJDlent d'un camarade. Six petits bergers gardaient leur troupeau dans un pré. Tout

à coup, ils virent sur la route un chien de forte taille qui passait, la gueule pleine de bave. « Un chien fou! » s'écrièrent-ils, le mot fou étant pour eux synonyme d'enragé. A leur vue, l'animal quitte la route pour se précipiter sur eux. La bande des enfants se sauve ·en poussant des cris. ILe -plus âgé, qui ,était dans sa quinzième an­née, J.-B. Jupille, voulut protéger la fuite de ses ·camarades. Armé de son fouet, il marche droit sur l'aninlal. D'un bond, le chien 'se jette sur Jupille et lui ·mord la main gauche. Une lutte s'engage. Jupille terrasse le -chien. René Vallery-Radot. Vie de Pasteur.

Questions. - 1. Mettez deux traits sous les compléments di- ' rects des verbes du texte. 2. Expliquer: Un ,chien fou, terrasse le chien. 3. Qui a trouvé le reInède contre la rage? 4. Que pensez­vous de Jupille? 'Etait-ce un bon camarade?

RED.A!CTION Avez-vous un camarade que vous préférez aux autres? Com­

ment s'appelle-t-il ? Quel âge a-t-il? Pourquoi l'aimez-vous?

(4 ou 5 lignes de développement suffisent.)

Votre camarade préféré. Plan. - 1. Pierre est mon meilleur camarade. 2. Son portrait.

3. Pourquoi je l'aime: ses qualités. 4. 'Conclusion.

Développement. 1. Pierre est Inon bon, Illon ·meilleur camarade. Il est assis à

côté de Inoi à l'école, et comme il demeure non loin de notre mai­son, nous sommes presque toujours ensemhle.

2. Pierre a neuf ans conlme moi; il n'est ni grand ni petit P?ur son âge ; son visag~ rond, aux joues fraîches et roses, res­pl~e la san~é ; ses cheveux châtains sont un peu bouclés ; s·es yeux .grIS sont vlf.S, rieurs, et regardent bien en face.

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3. J'aime mon ami Pierre parce qu'il a beaucoup de quali­tés. Il a ~ bon caractère. Ce n'est pas lui qui boud·e à propos de tout et de rien. JI est gai. Dans les jeux, il 'est le bout-·en-train. Lui demande-t-on un service? Vite il vous s~tisfait, toujours souriant. il a bon oœur, il partage volontiers son goûter avec ses calnarades. Pierre est franc. ,s'il lui arrive de commettre une mauvaise action, - Dame! ce n'est pas un saint -, il ne ,che:rcl~e pas à en faire tomber la faute sur les autres, il va se dénoncer et a'ccepte la punition sans maugréer. Il est bon 'élève; en composition, il se classe presqu~ toujours parmi les prem.iers de la classe. .

4. ,Pierre n'est pas pour moi un simple camarade, il est l'ami que je préfère entre tous. C'·est un brave oœur ; aussi je tâche de lui ressembler. J. C.

Cours moyen' et supérieur VOCABULAIRE _.

a) Noms: -Dln compagnon, une compagne, un camarade, un ami - La camaraderie, l'amitié; l'intimité; la sympathie, l'anti­pathie ; la franchise, la dissinlulation ; la ·confianc·e, la méfiance; la concorde, la discorde; l'union, la désunion; le différend, l'ac­cord ; . .la brouille, la querelle, la réconciliation.

b) Adjectifs,' Alnical: <sympathique, antipathique; 'confiant, luéfiant ; une confiance réciproque; loyal, déloyal; serviable, com­plaisant.

Un an1Î sincèr.e, un ami intime, un faux ami, une amitié fraternelle.

c) Verbes: Fréquenter ou hanter; se lier d'amitié; mettre tout en commun, les joies et les peines; avoir un différend avec quel­qu'un, se quereller; se réconcilier.

d) Contraires: ,L'ami, l'ennemi; l'amitié, l'inimitié; l'union, la désunion; la discorde, la concÇ>rde ; l'antipathie, la sympathie; la franchise, la dissimulation; le différend, l'accord; la querelle, la réconciliation; 'confiant, méfiant; loyal, déloyal; la Icons'CÏence, la méfiance; sympathique, antipathique.

d) Proverbes,' Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es. Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami.

(La Fontaine).

ORTHOGRAPHE Dictée. - Choix d'un camarade.

Avant de choisir un camarade, il faut s'assurer s'il a des dé­fauts. On doit voir si, à son contact, on ne ' deviendra pas 'mauvais; dans 'ce cas, il vaut mieux l'éviter.

Mais ,si, au contraire, il est gentil et bon camarade, on ne peut que gagner ·en sa compagnie car, heureusement, les bonnes qualités

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- 4·2 -

se communiquent aussi. Une bonne pomme ne peut pas alnéliorer la pOlnme gâtée, mais un bon 'caInarade nous rend me.ilIeurs, sur­tout quand nous faisons tous nos efforts pour cela.

Questions. --'- 1. IMettez un trait vertical ,sous les adjectifs qua­lificatifs. 2. Expliquer: là son contact, améliorer; 2. Conjuguer choisir un bon camarade au · subjonctif présent: (Il faut que je choisisse ... ) .

Dictée. - La mauvaise compagnie. ' Un enfant 'avait, par mégarde, versé de l'huile sur une tapis­

serie. Honteux de sa maladresse et voulant la réparer, il appliqua sur l'endroit taché une feuille de papier. Hélas! le soir lnènle, la ta'che d'huile s'était communiquée au papier blanc.

« ,Cette ta-che est bien obstinée, pensa l'enfant; lnais je vais foire en sorte qu'elle ne reparaîtra plus! »

Et il' appliqua une nouvelle feuille de p'apier, plus épaisse que la première.

Le lendemain, cette feuille était ·encore tachée. L'enfant fut s·urpris. « IMon ami, lui dit son père, cette tache d'huile est la frap­pante image du vice, qui se comnlunique là tout ce qui l'approche. Si tu veux conserver la pureté de ton oœur, évite toujours la com-pagnie des homlnes C01'1'ompus. » 1\1. Guyau.

Questions. - 1. .Mettez au pluriel les adjectifs quaJificatif's du texte. - 2. Epliquez : par mégarde, tache obstinée, hommes cor­rompus. - 3. Quelle leçon morale peut-on tirer de ,ce texte?

- COMPOSITION Mon a,mi Paul.

Plan. - 1. ICe qu'il est pour moi. - 2. 'Pourquoi j'en ai fait choix. ~ 3·. Confiance que je lui t-éInoigne. - 4. ,Dévouement et fidélité. - 5. Nous nous éclairons mutuellement sur nos défauts.·

6. -Réflexion. Développemen t.

1. ,Mon ami Paul est un autre moi-même. Notre amitié cons­titue COlnme une sorte de vie à deux où tout ·est ·confondu : joies . tristesses, pensées, projets d'avenir.

2. J'ai fait choix de Paul parce qu'il y a entre lui et moi cer ­taines affinités de caractère; je lui connais beaucoup de qualités et de mérites; il me semble que nous sommes faits pour nous conlprendre, et que notre amitié sera durable, 'car elle est fondée sur l'estime réciproque. -

3. Nous nous fréquentons journellement. Nous éprouvons le plaisir de nous voir, d'échanger nos vues , de laisser parler nos coœurs.

Nous nous témoignons la plus entière confiance. Hien de ,ca­ché entre nous. Georges lit dans mon cœur comm-e je lis dans le sien.

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4. S'il est malade, je le soigne et reste là son chevet; s 'il èst tourmenté ou affligé, je lui prodigue mes consolations, mes -encou­ragements.

Il peut cOlnpter sur ma f~délité. nieu -l11e garde jamais de le trahir et de porter ù d'autres nos secrets, de divulguer ses défauts ou de rabaisser ses nlérites. Dans la bonne comme dans la lnau­vaise fortune, mon -dévouelnent lui est acquis.

5. Nous nous éclairons Hlutuellement sur nos défauts, notre amitié est si clairvoyante que nous nous jugeons avec sévérité. Loin -de nous sentir offensés par ces reproches, nous trouvons dans ces avertisselnents réciproques une marque certaine de l'intér'êt que nous avons l'un. pour l'autre. .

6. C'est bien heureux d'avoir un aIni avec lequel on puisse causer conlnle avec soi-nlênle ! La vie n'est rien sans l'amitié.

Enseignement du vocabulaire II

Nous 'avons montré dans rartic-le précéder).t (Voir Ecole Primaire du 15 novembre 193·2), que les exercices s ur la dériva tion et la com­position des mots enrichissent considér ablem ent le vocabulaire cl·e l' enfant, en utilisant cet instinct ·analogi;que qui le porte à trouv er des -séries entières de termes d 'après un exemple donné, mais ,qu 'il y a lieu de rri ettreen garde contre les ·erreurs aux,quelles il s erait fa­cilem ent entraîné. Nous group erons en trois c·atégories principales les exercices r ela tifs à ce point du progra mme.

A. Exercices systématiq.ues de dérivation.

r. - NOj"IS dériv és: a ) de verbes. - ,Eur, teu r : joueur, vend eur, cuHiv ateur, lecteur; tion , aison: r épa r a tion , au gm entation, lia ison, comparaison; m ent: consentem ent, vêtem ent, écoulement, logem ent; age : m esurage, binage, l-a vage, pesage. ure : bl essure, blùlure, usure - a de : ruade, fusilla de. cil', a oire : a rrosoir, sarcloir, écritoire, écumoire ;

b) de qualificatifs. - Anc e, en cr e : obéissanc e, pétulance, violence; ess·e : politesse, jus tesse, rudesse, sagesse, h a rdiesse ; eUl': bla ncheul', profondeur, longu eur. fraîcheur; té, ité : bonté, pauvret é, probité, fru g,alité ; tude : certitude, ingr a ti tude, s·olitud e ; iè, erie, ise : mo destie, ivrogn erie, étourderie, s ottise, vantardise ;

c) d'autres noms. - Eau, ell e, et, ette: lionceau, tourelle, jardi­n et, m a isonn ett e. on, illon: cha ton, aiglon, n égrillon, 'bouvillon; nIe : globule, crépus,cule, r a dicul e ; illé : l'a mille, brindille, Bottill e ;

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ier, ière : br1quetier, olivier, encrier, cafetière, sapinière; erie: tannerie, brasserie, boulangerie, papeterie; iste, is me : dentiste, journaliste, chrisianisme, paganisme ; ien, a ira: historien, mécanicien, propriétaire, locataire; ée: soirée, oh al'l'etée, .i our11 ée, as iettée.

II . -:- QUALIFU,CATIFS dériv és : a) de verbes. 11': craintif, plaintif, hâtif, instructif'

abl e, ible : aimable, lou able, lisibl e, sensij)le ; ile: textile, fragile, mobile;

b) de rLcms, - Al, el : n atal, filia l, paternel, annuel; iquo: métallique, cJ.assiqu e, angélique; eux: courageux, p eureux', orageux, vaniteux; é, u : sa16, ailé, barbu, pointu, touffu; aire: solaire, salutaire, scolaire, volontaire; a in, in: mondain, humain, enfantin, marin; es te, estre : céleste, terrestre, équestre; âtre, et, ·aud : noirâtre, suret, lourda ud, .noiraud. Suffixe cide: homicide, s uicide; cul ure: arboriculture, a viculture;

ole : agricole, horticole; . fuge: vermifuge.

III. - "\ EIRi]3ES dériv és. - Er: ferrer, ,border, tapisser; il' : blanchir, rougir, ,mùrir ;

isel': f er t ili ser, aigu isel', généraliser ; oyer : coudoyer, flamboyer, càtoyer ; fiel' : purifier, s iml)lifier, clarifier, pa cifier.

IV. - ADVBRlBES : l entem en t, vaillamment, vio lemment.

V. - MOTS ,CO :;'v[lPOSÉIS à l 'a ide de préfixes: ab : abuser, abjurer, abstenir; ael, ac, ap: ad joindre, accompagner, appor ter , affaiblir; com, col.: composer, colporter, correspondre; cl é, clés, di s : déballer, décharger, désobéir, dis paraître' ex, é : 'exporter, exhumer, ébrancher, écorner; ,

en, em: encadrer, engranger, embarqu er, embaHer' in , im: emporter, inonder, inscrire - in.iuste, impoli illéo'al' ma: médire, mécontenter, mésestimer' '0 ,

ob, op : obljecter, opposer, oppresser; , pré: prédire, pressentir, préfixe ; r e, ré: redire, refaire, reprendre, réchauffer; sub, s up : submenger,' s upporter, supplanter ; trans : transporter, transformer, transpercer.

Remarques. --:- 1. tL'ü~st,it.u teur répartira les exercices qui prece­dent, entre les dIverses dIvlslOns de son école en -les -appropriant au d~g~·e. d 'avancement des élèves et aux contingences locales. Les plus clIffl.clles seront réservées au cour·s Supérieur et au 4me degré. IEx : sufhxles tude, ule, isme, fuge, ude, este. Préfixes: a,.b, ad, com, ob,. pré, sup.

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2, Il les as 'ociel'a là l' étude de la gramm aire et à la phra séologie : féminin ou pluriel des qualificatifs conjuga ison de verbe', complé­ments div ers; les mots nouveaux seront employés clans des expre,':)­osions u su elles ou dans de p etites phrases qui en prÙisent le ,'ens et l es acceptions .

;1 Tout en atti r ant l'aHention des élèves sur la valeur des affixes, i l J a lieu de leur faire r emarqùer que cette. valeur n 'a rien d absolu

t qu'e lle comporte souvent plusieurs s ignification '. Le préfixe re ,marque la répétition dans r ebâtir, refaire, refermer; il désign e l' ac­Licn faite en sens inv erse d,ans r evenir, retomber; il a plutàt un sen, ' le renforcement dan' remplir, réveiller. Le préfixe dé marque la ,'é­paration, l' enlèvemen t d·ans débar,qu er, déboucher, dén icher; il ac­e ntu e l'i dée dans démontrer, des 'écher, déterminer, Dans s'entr'aider, s,'entre-dévol'e l' , ..j ·entr e-déchirer, l e préfixe entre éveille une notion de réciprocité; jl signifie légèTement dan.- entre-bâiller, entrevoir.

R L1xercices occasionnels. ,Comme appli cation ,a ux clictées et là ·1' e:\:plication des morcea u x

cl e lecture, l'institut eur pourra de temps en temps prescrire des exer­cice" de vocab ul air e.

Ex,: l , Donner les ncms dérivés des verbes peser, élever, créer : pesée, l)e age, peseUI', peson - élève, éleveur, élevage, élévat ion, élé­va teul' - création, créateur, créature.

2. Donner un verb e 61t un qu alifica t if de la . famille des mot s main, hiv er, homme: manier, ,manuel - hiv ern er , hivernal, hiv er­nant - humaniser, humain.

Phrases. - Ce m enuisier -habile mani e adroitem ent le rabot et 1e ciseau. Les tra, au:\:' manuels sont en 'eigné dans beaucoul d'écoles. Bea uc oup d'oiseau vont hiverner d,ans les pays plus chau d. Le froid ûivernal nuit parfois à la végétation. Les chauves-souris et les loirs son t des ·animaux hib ernants. L e efforts des missionnaires et des explorateurs ont hum::misé les sa.uvages. Le corps humain est merveil­leu sem ent constitué.

C, Le groupement des mois en famines con titue le 3,m e group e cl' exerci.ces ; il forme en cfuel lue s orte le cou­ronnement des précédents. Au lieu d'éparpill er trop ouv en t l'effort de l' enfant d 'après le hasard des rencontres, il est préféra.ble de classe,}' les mots en famill es Pl'ov enant d'une racin e· uni'qu e cl'.abord, qui donn e les termes populaires, u suels, puis d 'un e racine tra.ns­formée ou emprun tée au la tin, fourni ss'ant plutô l es « mots .savants», qu 'on ne peut pas tou.iours écarter du programme primaire. IEcolier, écolage s·ont les premiers dérivés de école; plus tard, on ensei­gnera les term es scola ire, scolarité. - Dérivés de cheval: chevalier, chevale.rie, chevaleresque, chevalet; dans la 'S uite : équestre, équitation (de equus), que Ion rencontre dans la statu e équestre, école d 'équita­tion. - La racine est une cIef et une lumière; elle éclaire n ette­ment et d'un seul coup tous les mots du même groupement. Ell.e p e~' -

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-;met de trouver l'idée de voir dans visuel, invisible, circons'pect -l'idée d'enfant clans infantile, infanticide, puéril. - Il faut choisir les ·racines les plus riches de la langue française, c'est-là-dire celles qui .comptent le plus grand nombre de dérivés, surtout ceux que l'on l'encontre . dans l'étude de la géographie, de l'histoire, des sciences naturelles. Toutefois, il ,convient d'éviter le,s abus qui présumeraient une connaissance suffisante des langues anciennes. 'On veillera à ne }Jas réunir dans une mème famille des termes qui n 'ont aucune pa­renté véritable. Tel s,erait le cas de celui qui rangerait d·ans les dé­rivés 'de pas les mots passif et passion, provenant de pati (souffrir) ou 'qui placerait dans la famille de fort les terme,s fortuit, fortune. Au début, le maître guidera les élèves dans cette recherche, puis il leur laissera une liberté de plus en plus grande, tout en contrôlant .leur travail, lors,qu'ils sauront utiliser le dictionnaire. C'est llà un des ,livres les plus précieux qu'on puisse mettre entre leurs mains; s'ils ont appris à s 'en servir en classe, ils conserveront toujours cette 'excellente habitude et ils aCfluerront ainsi des connaiss.ances utiles et variées.

Famille du mot juste. - Justice, justesse, justement, justicier, justiciable - Justifier, justifiable, justification, justificatif - Injuste, Îl1ljustice, injustement - Ajuster, ajusteur, ajustage, ajustement, ra­juster, ra;justement.

,Pln,ases. - La: justice veut ,que je re.specte le bien d'autrui. Pour éviter toute erreur, il convient d'employer une balance d'une grande juste.sse. Cet élève indolent a été justement puni de sa nég1igence. Charlemagne fut aussi grand justicier qu'illustre empereur. ILes cri­minels sont justiciables de la ICour d'Assises. L'enfant coupable ne doit pas chercher -à se justifier par des moyens malhonnêtes. Le· vol ·est un acte difficilement justifiable. Diverses pièce.s justificatives ont permi.s .à l 'accusé de prouver son innocence. L 'avocat s'efforce d 'éta ­,hlir la justification du prévenu. Frauder les ouvrie~'s dans leur salaire est une injustice criante. Pour ne pas prononcer de sentence. inljuste, ,le· tribunal s'entoure de tous les renseignements utiles. Le bien injus­tement acquis ne profite jamais. ,Le forgeron a ajusté ,la batteuse qui n e fonctionnait p.lus. L'a,justage de la machine a exigé beaucoup de soins. Bien des femmes sont recherchées dans leur ajustement. ,Le b~n ajusteur est apprécié de ses 'chefs. Il faut rajuster -l'horloge qui ne marche plus régulièrement. iLe l'ajustement de la faucheuse­moissonneuse a été exécuté rapidement.

FamiHe de :mot baitre. - Battage, batteur, .batte.ment, batteuse, batte,. batterie, JJattant, battoir, hataille, batailler, bataillon - abattre, abatage, abatis, abattement, abatteur, abattoir - comhattre, combat, combattant - débattre, débat - s'ébattre, ébats, ·ébattement - ra­battre, ra,bat, l'abattage, l'abattement, rabatteuJ', reba ttre - 'éI!bat-faim abat-jour, abat-son, ab·at-voix, abat-vent, ra·bat-joie. '

Famille du mot tâte. - Têtu, têtard, têtière, tête-là-tète, _ éMter, étêtage, enMter, entêtement - caput: capital, cR.pitale, capitaliser, i,s -

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me, isation, capiteux, capitation - décapiter, ation, chapitre, capi­tulaire - chef, chefferie, che!-lieu,. chevet. _

Famille du mot terre.· ~' .1-\ côté des mots ' formés direetement de terre, nous ,aurons les dérivés de humus : humifère, hum.eux;, inhu­mel', ation, exhum:er,ation, transhumer, ance.

:i; * * Il convient de ChOISIr quel.quefois pOUl' fond d'une leçon de vo­

cabulaire une page expliquée et b:~en lue. Une telle leçon a pour objet soit d'approfondir la signification d'un mot nouvea,u en utilis·ant le secours que donnent le sens .général du morceau ainsi .que les autres termes de la phras·e, soit: de trouver les riuànces' de certains synonymes, soit de découvrir des mots de même famille les expressions imaginées. Au lieu de se présenter isolément ,à- l'esprit et de se fixer au has·ard dans la mémoire, les mots y pénètrent comme éléments d'une phrase et d 'un texte où 'chacun possède, dans une idée d'ens·emble, une signi-fication pr,écise et vivante. .

Ex. : IPremiel' sourire du prültemps (Th. Gautier).

Les premières manifestations du printemps se font d'une manière. discrète, presque à la dérobée. Les expressions choisies pour traduire cette idée sont: en secret, sournoisement, furtif, à mi-voix, l'oreille au guet, de sa main .cachée; elles sont en rapport avec le titre, pre­mier sourire (rire sans éclat qui se .. manifeste par un léger mouvement de la bouche et des yeux). Le ,mois de mars personnifié exécute suc­cessivement des opérations d'artiste: ciseleur, perruquier, musicien. Il rit: il montre un aspect gai, agréable. Les hommes sont haletants: ils respirent précipitamment et avec oppression, car. ils éprouvent une certaine crainte en se livrant à des œuvres perverses. Le bouton d'Ol' et la collerette constituent la fleur de la pâquerette; le premier est travaillé au ciselet comme une pierre précieuse et la ,seconde est repassée comme un collet en linge fin. La femme coquette se poudre à l'aid,e d 'une houppe faite de duvet de cygne; l'amandier se couvre de fleurs offrant l 'aspect du givre (frimas) qui recouvre les branches et rappelant l'œuvre du perruquier.

Synonymes. - Pervers, mauvais signifient méchant, cUsposé à mal faire; le premier emporte de plus une idée de corruption, de dé­pravation.

Furtif, -sournois: ,qui sc f.ait à la dérobée; le second re·nfel'me une idée cle tromperie voulue.

IDérivés de pervers: perversité, pervertir, perversion, pervertis­sement.

Dérivés de guet: guetter, -guetteur, aguets (être aux') .. .

Il est bien entendu ,que ce travail est entièrement distinct de la lectur.e proprement dite, qu 'il l'evient tout au plus une fo is par moi et quï~ s'·app11que à des textes ·bien choisis et dont plusieurs donneront lieu là des exercices de style (imitation). <1 •. B.

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0===========================10 NOS PAGES

COURRIER DES INSTITUTRICES

0===========================0 :S,oM'MIJ\iIRE: Humble lot. - IL'enfant déprimé. Pour . nos petits.

Notre Courrier. - Ouv~rages manuels.

~ Humble lot ~ (Méditation SUl' 'l'âne de la Crèche)

L'âne, illustré pal' d'immortels pinceaux, Hante aujourd'hui les vitraux et les toiles; Et dans l'air froid où rayonn.e l'étoile, L'haleine sort, blanche, de ses naseaux.

De sa chaleur emplir la pauvre étable, .C'est beaucoup pour un tel miséreux; Non, l'âne gris n'est pas si méprisable,' A Bethléenl on fut lnoip.s généreux.

Ne Nons pas de son œuvre imparfaite. L'âme attentive Cl 'ses soins Idiligents ; Cal' dans la vie, ainsi que Dieu l'a faite, Nous somnles tous de très petites gens. '

Accolnplissons la tâche coutUlnièl'e, Humble quinquet dans l'ombre entl"apel'çu, Qui veut offrir sa petite lumière, Et se consum'e aux pieds blancs de Jésus.

Et redisons, plus pauvre que personne, Cette oraison que 11 el'laine exhala,' « Vous savez bien que je n'ai que cela, Mais ce que j'ai mon Dieu, je vous le donne! »

Il enfant d.éprimé ,Le nipprochemel~t de ces deux ternles peut au premier abord

'étonner, et faire figure de paradox-e. ILa croyance en « L'âge heu: "l'eux », ·en « l'enfance insouciante » 'est solide, préservée toujours par notre besoin d'illusion, que satisfont agréablement les faux

·clichés de la littérature.

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S'il y a beaucoup d'hem'eux enfants, nombreux sont ceux qui conunencent de vivre sans cet élal1 joyeux, ,cette . apdeur, ce· caln1e întérieur -de le't.}rs cOlnpagnons privilégiés. Nous ne parle­rons que de é·eux~]à ;' aux premiers il suffit d"être heureux, ils n'ont pas besoin -de notre aide.

L'·enfant déprinlé est un type d'enfant qui se rencontre fré­quemlnent -dans les dasses. Il s'agit g'énéralelnent d'élèves moyens. ou bien doués intellectuellenlent, dotés en tout ·cas de finess-e psy-' chologique, -de sensibilité, de cœur, mais bien peu résistants, s'a­daptant nlal aux situations nouvelles, se repliant en eux-n1Iêlnes, pour échapper aux difficultés 'qui les dépassent. Au point de vue· scolaire, ces enfants ont un r,endelnent nlédiocre, toujours inférieur' à celui que leurs capacités intellectuelles leur permettraient de' .foul~nir, ,à tel. pointmêlne qu'il peut faire croire là. une -arriération mentale. L'enfant déprinlé ne ,manque géiléralen1erit pas -de sens' social. S'il s'isole, ,ce· qui est souvent le 'cas, ,c'est plutôt par thni­dité et par sentim·ent de son insuffisance que par goût de la so­litude. Il ·est presque toujours aimé de ses camarades, considéré par eux COll1me un -être inoffensif, dont on n'a pas là craindre la ri­valité, qu'on peut traiter avec une ,certaine condes,cendance et qui .est bon souvent là rendre des services. ICar le petit déprimé, qui n'a pas l'assurance et la f-or·ce de caractèr·e suffisantes pour s'hn­poser parmi ·ceux qui l'entoure.nt, ·chel~che d'instinct là attirer la sympathie par un autre Inoyen. Il est serviable, cOlnplaisant, at­tentif là venir en aide, trop heureux s'il obtient en échange une­marque d'approbation ou un signe affectueux.

Tel est dans ses grandes lignes le portrait qu'on peut tracer' - de l'enfant dépi·ÏIné. .

Quant aux causes de cette dépression, elles sont lllultiples .. Quelques exemples en -donneront une idée:

Madeleine, 12 ans, donne là l'école l'impression d'une enfant « bonasse » et de très petite intelligence. Elle est toujours classée' parnli les dernières et sa réputation de piètre élève la suit -de dasse' en classe. Par contre dans le traitelnent psychologique auquel .elle' est soumise, 'M. fait preuve d'un Ibon sens et d'un jugenlent éton-­nants. Il n'y a pas là douter de son intelligence qui est, sinon re-· marquable, du ln oins dans la très bonne moyenne. lM. est un' type caractéristique d'enfant déprÏIné. ILa Inort.de sa n1ère, qu'elle' a perdue là l'âge de 7 ans, 'ne cesse de la préoc·cuper ; elle se re­proche amèrenl·ent d'avoir été alors en colonie de vacances .et de' n'avoir pas pu lui témoigner son affection jusqu'là la fin. A ces regrets s'ajoute un sentinl.ent de jalousie très 'fort là l'égard de sa· Siœur aînée qui, elle, a pu soigner sa nlère. ,M. s'isole, .elle 's'ar­range à rentrer seule de l'école pour pouvoir ressass-er ses pensées: troublantes. Elle revit des scènes de sa petite enfance où son père, ivre, Inenaçait et brutalisait sa nlère. En dehors de ses souve-­nirs rien ne l'intéresse. Elle est distraite, aussi bien en classe que'

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'chez ia tante qui Ta recueillie. Le travail de récole ne lu~ dit r!en~ ,elle a perdu toute foi en la valeur de son effort, persuadee que l~s autres, toutes les autres, sont « plus savantes » qu'elle et que Jalnals elle ne parviendra ù les égaler.

Sentiment de honte de la nlauvaise ,conduite paternelle, sen­timent de ,culpabilité personnelle dû en"partie au fait 51ue l'enfaI1t , qui aimait pourtant son père, s'est identifiée avec lUI, regrets du ten1.ps où sa nlère vivait, tous. ce? facteurs .et cl'~utres enc,o,re ont agi pour fa ire de M. une crall1hve: un; . ',t~mo~'ee, ~nt~:~:'e~. ,~a:~s tous ses , élans par le regret cht passe et l-ldee cl une ll1feIloIlte o 'v,-

n érale -en face de la vie.

, , Marie, '7' ans. Enfant illégHtme, ' ~olJfire ,des, .(Üfférenc~s d 'at­titude de sa mère et d e son belOru-père là l'égard de SèS deml~sœurs 'e t d'elle-111'ênl'~. A pour son âge de grosses,responsabilités d~ tra­vail" .-peu de plaisir , peu d 'aJfection. E st très attaché~ à son b eau­père ,et. se 1110l)tre particulièren,1,ent d ~p'rimée de 'ce qu~ s~s efforts pour le , satisfaire ,ne pal:Çiiss,ent pas è tre aperçus . Celu.l~cl est bOl;" mais maladroit avec l'enfant, ù, qui il nlontre trop d 'exIgence. Ren­du cO.nscient deceÙe erreJlr" il, change d 'attitt:.lde, ellcour~ge la p~­tite" lui , téU1.oigne SO,n affeçtion. Dès lors, lM. s',~p~nowt" s~, l~let .au trayail à ,l"écQle où elle pe faisajt 'plus, rien,e~ ~on.ne sat~sfa~,­tion à Ja n).,ai~on. Seule ridée qu e « ,n en ne ~,~rva~t t,\ l'len » l~~aIt a,I1H'née A,une attitude, de , la i,sser-aller "çomplet, à des cachottenes, 111iême à des vols.

jeicqu:es; 13 alis. Ma'ltr a ité à la Inaison pal"une bëlle-mhe dUl~e et autoritaire, n 'a plus qu'un souci: éviter les s'cènes -et amener son , père,IÙ' ,s'en, aller avec , lui. ,Est ex traordinaireluent abattu; a J'attitude d 'un homme -char gé de soucis plutôt. que celle ,d 'un enfant. Bien que r emarquablenlent intepigent, n e foup}Ït ~lUcun 'ti' a." T[ÜI sè6ïairë." ,' " .' , " , " , " . ;, ' '

' Il serait fàu'x: de c6nchn~e des 3 ' cas cités ci-dessüs que 'la dé­pi'ession' Chëz l'ënfant est ".du e ' tiniquetn érit ràdes éÏr cmlstances extérieùre's : pérte' d."un parent, ù1il~vais lraiterl1ènts) manql.le ',d 'af­fection, 'etc: Si 'les fâcteùrs de cet ordre jouent 'un: rôlë incon~és­table', on" n e p'eut cepeüdant pas les ' i' ehdr~ ' entièrement l.'espon:, sables des troub1es présentés . ,Ces ,chocs extédeurs déclanch ent ,souvent les troubles de l'affectivité et en particulier la , dépression, lùais il faut tenii' compte aussi dans ' leui· formation des prédispo~ sitions constitutioünelles de l'enfant. ' OIi a souvent parlé de la «' volupté de la souffrance ')} . Il 'est certain qu~ chez nombre d'iI~,~

-dividus e t nlême 'parmi les enfants, ' il peut exister un véritable 'b esoin d e ressasser des -choses pénibles, de se 'perdre , en vairis :,regrets , de s'accuser cIe fautes imagina~rës . ' Dans le cas de ,Ma~ 'de'1eine, en particuliër , il saute ,aux yeux qu 'il y a dlez cette e,l~­fant un e tendarice ' pathologique la se faire souffrir. 'Rien n 'est

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Dloins fondé , par exemple, que ses r enlords de ne pas s· être trou- ' vée, elle, petite fille de 7 ans) envoyée en colonie de vacances , au, chevet de sa m ère 11101uante.

Dans le traitelnent psychologique de l'enfant déprimé il est n écessaire de tenir compte aussi bien des facteurs fondalnentaux de la dépression, que de ses causes oc'casionnelles. 'En pratique ce­pendant, il suffit souvent de rem édier à ces dernières, d'aider l'en­fant à accepter sa situation telle qu'eUe est) tout en faisant r e­naître sa -confiance en lui-mêl11.e, en lui r évélant ses capa-cités et ses intél'êts spontanés, momentanélnent éclipsés par ses tendances dépressives . G. G.

POUR NOS PETITS

qj~ La mère ~~

Après Dieu, SUI' la terre, Qui Dle chérit le plus ? Qui m'aime ? - C'est ma mèrc, Ma m ère, ClU X yeux émus .

Qui v eille sur la couch e Où je vais ln' enclo1'lnir ? Ma mère dont ICl bouche S'entr'ouvre pour bénir.

Qui, dans son rêve m êm e, Me parle avec amour? Ma mère encor qui 1n'cti1ne La nuit CODune le jour.

Mon plus grand bicn SUl' terr c,­Mon repos, mon trésor C'est le CŒur de ma Inète A la fois tendre et fort.

notre Courrier R éponses aux questions parues dans le No 1.

C. à H. De ]'énlulationdans une classe, il en faut. A l'école" normale, le sentÏInent du devoir et la vue des examens suffisent à donner ,à l'élève la fièvre du travail. Mais ià récole primaire, les places sont, à nlon idée, né-cessaires pour ex,citer le courage des enfants souven t paresseux et indifférents ù d 'autres moyens ' d 'émulation.

Donnons-les avec justice; modérons lès louanges afin de' n 'exciter ni orgueil) ni jalousie.

X. à H. Les « plaües )} sont un ex'cellent stünulant dans une école primaire. ,Ce serait nlal fait de les supprimer.

Miss T er là H. ,Chez les élèves avancés ou de force là peu près ' équivalente, ,les pla-ces sont un excellent nloyen d'élllulation ; par ' contre, le résultat est souvent en rapport inverse pour les enfants peu doués et qui fournissent cependant une plus grande somnle'

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de travai l que les p r emier s. Au ssi , il m e semble que, dans l' at­lribution des notes, il faudrait surtout tenir compte de l' effort nlOI'al de l'enfant.

Qnesthm§,

G. 1. S . - Que pensent n os Icollègues des conf.érences régio­nales ? - C0l1ll11ent ont-elles a'ecu illi lcette innovation?

S . T. - Qui pourrait Ille p rocurer 3 ou 4 exe111plaires d.o l'ancienne bibl o illustrée.

P. S. - Il n'esL pas tenu -cOlllpte des -correspondances ano­nylnes.

Passe-couloir ou cape pOUl' bébé Ce douillet vêtelnent se fait en deux doubles de tissus exécuté

en laine Ste Elisabeth 2 fils: l'un en laine r os·e tricoté au point de riz pOlIr le dessus; l'autre en laine blanche au point de jarre­tière pour le dessous. Un en~adrement au crochet en denlÏ-bride fait en laine \ngora blanche tennine aveG une agréable neUet·é CP

capuchon.

COlnptf'r pour le faire 100 gr. laine Ste Elisabeth r ose, 100 gr. de lnême laine blanr'he ; un peu de laine Angora. Travailler avec des aiguilles' assez gros;"es pour ob tenir un tricot flou .

Dessus de la !H'Zerine ou cape. - Travailler dans le sens de la largeur de la pèlerine, nl011ter 53 centÏlnètres de m . (cnl .) en­viron 95 Inailles et travailler au point de riz soit 1 nl. endroit, 1 Ill. en, ers ,contrariée ù chaque aiguille. Tricoter 3 aiguilles entiè­res. A la ::: 41ne aig. n e travailler que les 44 prelnier s oenl . (80 ln environ), qui repr~senteront les 111ailles de la jupe; laisser les au­tres mailles sur l'aiguille ; ù la bIne aiguille, redescendre sur ces 80 Dlailles ; 'Ù la 6nle aiguille, tricüter ces 80 lnailles e t travailler ù la suite des mailles abandonnées sur l aiguille et qui r epré­senteront l'empiècenlenl; 7me aig., sur tou tes les 11lailles ~~ . Re­prendre toujours de >!< là :!:. ' Quand on aura obtenu du côté du bas en viron 1 ln. 05, fai re encore 3 r angs entier s sur toutes l es Inail­les et. rabattre.

Dessous cle la pèlerine . - ,Se travaille ':::üll1me le dessus, lnais on l 'exécute au point de jarretièr e, 'C 'est-à -dire toujours à l'endr oi t et en la ine blanche.

Dessus du capu chon. - Monter 2·2 'cnl. , 40 11lailles, trico ter au point de r iz 43 cm . .de h aut raba ttu. T ravailler de mênle le des­sous.

Assen1blel'. - Réunir le ·capuchün là la pèlerine par un jour qui sert de trou-trou au croch et où passera le ruban.

l ' entr 'abde nationa le

enseignée à ~ a jeunesse suisse

, Le .corps ens~ign ant de notre pays sait, à de ,rares exceptions pres, onen ter la Jeunesse scolaire vers u n idéal .de solidarité hel­vétique, dont les effets p euvent être inlnlédiats et dont l'esprit est leI, qu 'Il p répare la génération mon tante là savoir un jour étendre ce sentiment ù l'humanité entière. 'Cette tâ'Clle intellIgente et n-é­néreuse apparaît tou t par ticulièrenlent lors du 'concours scolaire de e~lnposi_tü~n proposé chaque année ù toute::; les é:::oles du pays par 11\SsOCIatlOn de propagande « Selllail1e suisse »; 'zelui ·de 1932, dont le délai .de clôture est fLré à la fin de ce mois, a pour thème: « l'Electricité dans la nlaison » . L'Asso-ciation sus-nommée a dft ré~diter ~)lusiellrs fois déj ~l la brochure qu'elle a publiée poür la preparatIOn de ce concours; aussi songe-t-elle, si la demande lui en est adressée, ù prolonger le délai de participation afin que les Ina.Ures e t l11aîtresses de classe ]ui le désirent puissent encore faire tra,~t~r l?ai' ~eurs élève~. le sujet proposé. Les .travaux envoyés jus­qu l'Cl tell1,?lgnent de Il!1 térèt. très vif que rencontre -cette comp-éti­.IWH. Son Importance 'educahve ressort nettement de:-j lign~s sui­v.a~1tes q,u'un instituteur a jointes à l'envoi des 11leilleures COlllpO­sltIOns ae sa classe: « Je por terai toujour;:; un intél'êt croissant à J'œuvre d 'entr 'aide et de solidarité que vous poursuivez inlassable­men ~ da~ls notre ch,~r~ Suis 'e: ,Plus de saine, compréhension, plus de hl ~n-~tl: ~, plus cl Ideal: votlia votre mot cl ordre que vous cher­chez a l'ealIser ~a:1s notre peuple. Ces notions, qui répondent l2t un grand but patnotIque et humain, vous pouvez compter sur l'ell­:emble d~l Corps ensei~nant suisse pour vous aider à les inculquer n notre Jeunesse S'cola re, laquelle sait s'enthousiasmer pour les bonnes causes. ,)

Une telle appréciation trouvera sans dou te un écho dans le c?rps enseignant et ceux de ses 111elllbres qui n'ont pas encore fait chsp~üer le concours pal leurs élèves voudront q u 'ils y particip'2llt aussI. N?us. leu~' rappel?ns que le délai pour cela expire actuelle­nle~lt le .3'1 JanvIer et qu Ils pourront se procurer la b r ochure expli­catIve auprès d u Secrétaria t général ,de la « Sem aine suisse » , Ù .olten.

L'enseignem ent par h~ croquüs rapsde Les 111éthodes d '·enseign em ent se sont p rofondém ent am élio­

r ées depuis quelqu es ann ées . 'L 'après -gu erre .surtout a ét é marquée par une extension prodigieuse des r echerch es p sycho-péda O'oO'i-

D l ' . b Cl ques . ' ~s 10nl 111eS enllnents ont r endü p ar llà des services signalés Ù l' enselgnen'1 ent. Les maîtres se sont affran chis de la rou tine et

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, -'es en les ,basant. sur une cOlnpré~ ont perfectionné leurs metl;~~ts .Que tout fùt ulauvais dans l~o,S hension plus exacte des en c . l ')uisqu'elles noUS laissent les )e­n'léthodes anciennes, non ~_~s 'c~ n'lais ne les prônons pas ,con'll11.e néfices et les fruits de l'~xp ·~nr1. , hercheurs d'ailleurs abondent et , tangibles et Ül1.per fecl1ble,s , , es c ln t t l urs fruIts leurs efforts pOl' en e , " t livresque cèdent 'peu à, peu

l ' t l'enl:;elOnelnen " uques Le verba ISlne e , ' ~ lb , ·t utes les fonctIOns orgal , t ' lité reel e ou 0 , le Te de la I)la·ce a une ac n, ,t" t au traVaIl comp x , Il de l' enfant pal I,cIpen c

et Intellectue es . l'éducation, " " , l i qui dirige, stilnule et pro-

Le Inaître r~ste ~ Inü~a~euI , ~e ~cteur principal. Qui a vu de voque, mais l'enfant ,lntelv l,enl~Se enfants travaillent, recherch~nt véritables classes actIves, ou " ent et où le nlaître deVIent

, o'ent se passIOnn , 1 nhose dessinent, s encourao .' r d 't reconnaître qu'il y a que que 0

silnple modérateur, celul- ~ Oll'une classe, Il est nlalheureuse~n~l:t de changé dans la co~ce"ptlOn c, des débats pareils, Tous les Instl­diffi,cile de rester ol?]ect~f dal~~nté du n1.onde, n 'arrivent pas tou-

t '-lteurs avec la nleilleul e vo Il ' pal 'ce qu'il leur n1.anque la L , , 1 'd' s nouve es, ' " 1

J'ours 'à applIquer ,es 1- ee " ~'e'ISen1.ent l'application et qu 1 s , 'd' 't dler .consclenvl L .

VO~'~~1.te en ~ u " liser dans la routine, preferent enCOle sen " " l't'et le croquis au ta-

'CC" geneI a 1 es .. ' :Vlais qu'ont de cOlnl~1.Un ;:) t " ové exig'e davantage de Ina­• '''1 C " l'enselgnen1.en 1 en f'l rOJ'ec-bleau nOIr, ' ,ecI,' "f" aO'es tableaux n1.uraux , -1 ms, 'P

tériel didactique Intllltl ' 111'1 0 '

tions hunineuses, , ou~te'lx et de valeur )ral1clue peu CL ' t Or il existe un n1.oyen l ' d' donI1er un enseignen1.en

Pris par tous e universelle parce que .~on~ , , t" intuitif , actif , rècréatIf, Intere~san '

Le ,croquis au tableau nOlr , 1 fants nous le savons tt', nt et channent es en, , t 't

Que les images a ne d' '; en subissait lat raI ,

Par expérience, IL 'hon1.lue des cavernes, eJa sa gTotte de croquis

, tanén1.en t les parOls e . ' l n puisqu'il ornaIt sp?n L ' - 'es oTaphiques Iconstituent une a -linéaires et expressl'fs , es Imag b

gue vraiu1.ent universelle, , , l'adulte lui-, " désintéressera des croquIs, , '

J an1.ais 1 enfant ne se tOU]' ours expérUl1.ente que , l 'e pas NouS avons, ' d noS

mên1.e ne s en a:s " ' uéraient les plus sceptIques e les croquis n1.ultIphe~ conq

l looi ue en indique 1a réelle valeur, -élèves, ICette consta-tatlOn PS) cho ,0, q d' ] croquis au tableau

Quelles doivent être les qual~tesu . ~~:Oq)~~ spontané surgit au , 1ft d'abord SjDontCl11e, 11. , , t t' là noir? 11 e au : ' il est a) elé là soutenu 1 at en, IOn,

luOluent psycholog~que ou 'l" \fossibilité de la luén1.Olre des SUl)pléer ù l'insuffIsance, ou a nu '] r graphlquen1.ent, forn1.es; 1. exp Ique . l 'est lui enlever

Donc préparer son -tablea~ a~ant T l~e"l~~o~ùe~tifs, intéressés , la plus grande partie de sa va eUI aux) adlniratifs des enfants,

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Un 'dessin spontané, jeté au tableau pendant que l'on expose, sera nécessairen1.ent siInple, et restera inachevé, Dès que reniant a conlpris, arrêtons notre élan graphiqùe : un geste inachevé en dit parfois plus l,Ol~g 'que la I,ne~lleure -des, p~ras,es, La forn~e sug­,o'estive, dépouIllee de ses detalls, de ses Ui.dl'CatlOns acceSSOIres, ne '~'arde que la synthèse, le s'chéma, Ici non plus, ·celu.i qui ne sut se o " . , borner , ne sut ,laInaIS .. , croquer,

La valeur synthétique est uue troisièlne,qualité amenant, 'C0111-

111e corollaire, la rClpidité· ·d' exécution , (Mieux vaut un . c'roquis de ])roportion~ douteuses Inais lesten1.ellt enlev.,é, qu 'un dessin appliqué :qui exigerait un effort. prolongé, Trop ·retouché, le .croquis perd d~ sa fraÎcheur-, 'Mlêlne limité >à un nlouvem.:en,t .inachevé, il n :Gn sera 'que plus suggestif et 11. en aidera que n1Îeux. la Inémoire,

Il n 'es t nuUen1.ent indispèi1s'able d 'Hre 'artiste -'pour construire un excellent croquis au tableau noir, tD'ailleurs la technique en -est au . fond , fort -sünple e t il suffit de. ·poursuivre -régulièt~!nent ses ,essais : C'est ,en dessinant que l'on arrive où bien dessiner.

P uisque tous' arrivent ~l - écrhe, pourquoi tous rie t)Ourraient-ils éci-ir e ii'aphiquéJnent, c'es t-'à-dire- construire des c roqùis ? L'insti~ tuteur ne rougit point d écrire de façon défectueuse ail tableaü noir; vourquoi uIi croquis inal ,construit lui errlèverait~il de son p"restige ? PuÏsq-u'aussi bien lé-but n'est pas' le' -des~iIi 'en 'soi, Inais sünplelneIit ul1é Ineilleu(e ' cOlnpr éhension des ' idées- 'exposées;, Les 'èÏ'oquis fixent. - excitent, stÎlnulent" les r éactions psychiques; les 'nlots' aù contrai re -n e constituent souvent · des :sons... -

Les n1.eille{~res- leë;ons'- ne sont-~Ües pa~ ' 'c-elles o~ _ l'iùsti tlIteur n'a presquei'ièn dit, où l e trav'àil de l' élé\~é estj)rédOlÙiriaüt; el o_ù 110US lirî.lÎ t o~ls ùotr~ ' interven:tiOl~ .- a~~ : sinipF~ - co~~trôle' ? " . . .

Le cl'oquis rapide en tant que procédé cVenseignenlent est d 'ap­plica tion -constante, Toutes leçons peuvent être reI1dues .plus at­trayantes et plus compréhensibles par quelques ,e-rqquis 'bien ch oi­sis ;-· et d'autre pâTt, le -programnle primaire.:, offre . tant d~ ' passi-hUi tés ! < " • -

L'ènfant d'ailleurs préfèré l e croqùfs aùx l;lus b~lles plÉmches didactiques ;; ·ses yeux s"essayeIit' là deviner ce que- le ' niaître crayonne, sa figure s'illun1În"e en voyant naître-ces form es'- conven­tionnclles auxquelles son imagination infuse .la vie, IL 'enseigne­ment de la "langue InaterneUe offre mille occasions où la ,craie d?un ntaître actif est le nloyeli principal .de cûn1i)réheùsi-bl1.! DeSsiùez dans vos . leçons d 'élocution , étendez 'le vocabulair·e par des asso.: ciations ' graphiques, faites des- dktées gl'aphiques , des ré-dactions basées sur des élénlents' s'adressaüt diree1ement aüx yeux, !Rendei les problèmes. plus clairs en les rédig'eant graphiqueinent. L'étude des nombres pour les petits devient une récréation, si vous 'êtes hahile au tableau noir,

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Remplaçons les nlots qui sont si souvent des abstractions, par des graphiques rappelan t les idées. Les mots -conduisent au ver­balislue et la fOrIue est considérée chose ,essentielle, llà où les idées devraient primer. ILe fond d 'abord, la forme ensuite, Que de ré­da'ctions, qui constituent de purs assemblages de lUOtS, et où les idées sont nulles parce que le nlaître sans intuition n'a pas fait ,réfléchir. :Mais enseigner graphiqueluent exige de laborieuses pré­,parations, de minutieuses ,études préparatoires. Ne soyons nulle­,ment surpris que l'instituteur ,choisisse 1a luéthode qui exige un nlÎnÏIuum d'effort. Que de leçons étudiées de n1émoire et pour­tant non comprises! Est-ce là un enseigneluent vivant? -Rendons nos leçons d 'histoire intéressantes, nos leçons de géographie' conl­préhensibles, nos leçons de s-ciences a,ctives, par un usage bien étu­dié d'éléluents graphiques.

Mêlue l'enseigneluent nloyen doit Tevendiquer pour le cro­quis au tableau noir un emploi très fréquent.

l~à aussi, l'intuition et. l'intervention de l'élève sont indispen­~~ables.

Que penser de professeurs de langues, esclaves du texte de leur livre, suivant docileluent les leçons, évitant toute initiative et tout appel au travail de l'-élève? Et pourtant une langue s'en­seigne directenlent par la langue, luaisencore faut-il disposer d'une quantité de fonnes graphiques à jeter au luoment opportun au tableau, en donnant immédiatement leur nonl à ces formes ,de suite reconnues par l'élève, et cela dans la langue enseignée.

L'ensei.gneluent des sciences a :souvent Ibesoin de formes graphiques, il faut donc les utiliser fréquenlluent. En répétant une .expérience de Ichimie, ne .serait-il pas bon de schénlatiser J'expé­rience au tableau en y ajoutant les formules adéquates? Que d'in­dications ,fausses, ;que de méluorisations arides, quand le pro­,fesseur de physiologie, d'anatOluie, de physique ne sait pas re­présenter au tablea~ certaines abstra'ctions sous formes d'images. ILa géométrie ,égalelnent, grâce là des -croquis exécutés, sera luoins difficile. Combien de croquis en perspective 'rapide, en rapport avec la représentation de volumes, de solides, peuvent soutenir cer­:tains ,élèves lents à voü' ,dans l'espace.

La conclusion est facile. Utilisons dans toutes nos leçons des croquis spontanés, sünples, suggestifs, nous faciliterons beaucoup la _ cOlnpréhension de nos leçons, nous les rendrons plus intéressantes, -plus anlusantes. Ne croyons point que seules une Ininorité pos--sède les aptitudes suffisantes pour luanier avec dextérité la craie ,au tableau noir. L'exercice et l'entraînement ,progressif et régulier, ,soutenus par une volonté inébranlable, - nous feTons acquérir ce ,langage conventionnellnais si bien cOlnpris des élèves.

U11 bon Icroquis vaut nlÎeux que dix phrases qui nous fati-guent inutilelnent. A. D.

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