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52me Année No 8 15 Avril 1933 DE. LA Soejété d -édu(t ·alion L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre relnboursen1ent. Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LiOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction pUblique à Sion. Les annonces sont reçues eXJclusivement pair PUBLICITAS. Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausamne 4 - Téléphon.e 2.36 ,

L'Ecole primaire, 15 avril 1933

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~""""""""~---------------------------------------------------------------'Î

52me Année. No 8. 15 Avl'il 1933.

• L' c ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE u'ÉDUCATJON

SOMMAII.S'E: ,Pâ,ques. - Brevet c1 e ,ca.pacité. - l ·'ouv'eau manuëi d 'arithmétique. - Caisse c1e retrai·te. - Assemblée générale de Sien . - 'Chronique de l 'Union. - Langue ma.ternelle. - La Rérla chon à r écol,e pl'imFlire. - NOS P'AGBS. - La. voix et .l e geste.

rzJ/t -./-aques /

Ce mot de Pâques, ce mot de cantique et de chanson, ce mot resplendissant et doux, ce mot de fête, naïf et religieux, évocateur crindéfinissab les choses, ce n10t cristallin, surnatw'el et pur flotte partout ... Il est au ciel, sw' la tene, aux vitres des croisées ouvertes. Il est sur les grand'places, dans les jardins , le long des avenues fleuries , et dans le tabernacle des âmes, cl la surface des yeux" au bord des lèvres. Le sansonnet des humbles quartiers le dit dans sa cage; le pinson le chante près de son nid d'amour; le merle le siffle SUI' la cime du sapin. Les pCll.lvres voix éraillées des mar­chands et des n1al'chcmdes déambulant pal' les rues tùmultlleuses des villes le crient, elles aussi. Et la l'aie l'ouge du store de coutil, la paille blanche du chapeau, le poisson de SUCl'e et l'œuf de cho­colat, la porte de l'église assaillie de mendiants, tout cela crie, gémit et chante éperdument, à tue-tête:

-- Pâques! Pâques! Faites bien attention! Les souvenirs, dH fond du passé, vont

revenir à tire-d'ailes comme des oiseaux sauvages. Nous n'aurons p lus qu'à baisser les paupières et à prêteZ'

l'oreille dans la direction de notre enfance ensevelie, pour la res­susciter une seconde, au son des cloches d"autrefoi s,

r1 lieluia!

Brevet de capacité pour l'enseignement primaire LE DDPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

DU CANTON DU VALAIS

avise le,s intéressés qlJ.e :les Examens en vue· de l'obtention du Bre'vet de Capacité auront lie'u :

11e 6 juin 1933, à Sion, à 8 !ho 7'î! , pour l es Institu teurs de :langue fran­çaise;

l e 7 juin 1933, à Sion, à .Ia m ême heure, pour les Institutrices du Valais roma.nd;

- 226

le 8 juin 1933, à Brigue, à 9 heures, pour Les Instituteurs et Institu­trices de l.angue aUemande.

Le cours préparatoire tant pour les maîtr·es que pour les ,maέtrelsses est supprim'é.

Sion, le 8 avril 1933. Le Chef du Département de l'Instruction publique :_

J. Escher.

Nouveau manuel d'arithmétique Nous prions à nouveau le IP. E. d'envoyer au Secrétariat du

D~partement de l'Instruction publique les réponses des calculs , afIn de pouvoir éla1borer pour le prochain cours un opus'Cule con­tenant les réponses des problèlues dudit manuel.

Caisse de retraite du Personnel enseignant primaare

Les me,mbTes de La C:aiss,e de r·et1',aite du Pell'slonnel enseiglliélint sont convoqués en Assemblée élinnflJ-,eUe, le 20 avril 1938, à 14 h 'eul'es, à l'gcol,e Normal,e des Ins1tiltuteuT's .

Le's frais de tr.ain seront l'emboursés aux m'embres qui participe­ront à cette Assemblée.

Ston, le 1er ,avril 1933. La Commission.

apport de gestion de la Caisse de retraite pour Pannée 1932

Au 1,e;}' jmlvi,e'l' 1932, ,l.a f'ortull'e .de l,a üaiss,e die r,ertl'laÏ'te du perr,sonnel e-n\SJeignant s·e m.antairt là !Fil'. 1,431,803.90 EUe 18 "es1 aug,mentéte:

1. 'Üotis,ati'Ül1S et élquiv,aJ,ent d 'e l',Etat ·FIl'. 138,049.3r> 2. Irrtér:êts » .69,112.35

Fil'. 207,1161.70 » 20'7,161.70

Dont, là dédmire : 1. Pay1emenrt dels pelfl8li'Ü'l1s :

a) ,par oo,illp-te de-s 'pei!l­silÜ.nnès. iF'r. 13,041.30

'b) ·par Fond's de rés,eTye » 3,0'5'6.15 FT. 16,097.145 2. Paye.men:t des frais géInèl'lll.llx 3. Impôt fédér.al, dl~oit de détachement

·ti:mbér,e SUT <ti<tr.e et fr.ais 4. 'hletraits d,es 'sortants ,(S'6)

»

» »

3o,463.i45

2,1'59.~5

19,745.'65

Fr. 1,63'8,965.60

» 41,.4!65.60 ,

Fil'. 1,597','5'0:0.- -

- 227 -

Cette valeur est rep.résentée par le Bilan suivant:

BILAN 1 ObHg.a'tÎlon 4 % % lB. D. B:(!'ue Cant. 100,000.-1 » 4 % % » 70,000.-1 » 4 % % » 140,000.~ 1 }) 4 % % » 40,000.-1 » 4 % % » 90,000.-1 » 4 % % » 240,0'00.-1 » 4 X % » 180,000.-1 » 4 X % » 40,.000.-1 » 4 X % » 40,000.-1 » 4 % » 170,000.-1 » 4 % % » 120,'000.-1 » 4 X % » 60,000.-1 » 4 % }} 250,000.-

65 }} 5 % % VIa-llaiS 1924 6,5,000.-5 }} 5 % % V'a;lais 1924 ~600.-

1,597,500.-

-Sion, loe 15 fév,rier 1933.

661 A,S!surés 1,1<86,;826.35 3,6 p1en-

s,ionnélS 97,87<4.90 F'onds de

Hés,erve 269,52'7.80 ICompte

,d',Ordl1e 43,'540.95

Pour lIa Commiss,ion: S. ,Mey tain, cai&sde'r.

Assemblée générale de Sierre La presse ayant publié le cOlnpte rendu de cette journée,

nous ne croyons pas nécessaire .de donner ici in extenso copie du protocole. Nous devons cependant relever que certains correspon­demts n'ont pas donné à la proposition' de M. Défago son sens exact.

En voici la teneur,'

1) Emue, des bruits qui circulent au sujet de la répartition des Départements au Conseil d'Etat, la Société Valaisanne d'Edu­cation, se plaçant au point de vue de l'intérêt général, émet le vœu que le statu quo soit ll1aintenu.

.2) Elle invite le Comité à entreprendre toute démarche utile en ce sens.

,3) Est exolue de lil présente toute idée d' hostilité quelconque con­tre la persoJ1lnalité éventuelle du nouveau titulaire.

Personne n'ayant demandé la parole pour discuter cette pro­position, M. le président ThoD1as fait remarquer qu'il n'appartient pas à la S. V. E. de s'immiscer dans les affaires du Conseil d"Etat, ni de discuter ses actes. La proposition adoptée par l'assemblée conserve donc la fOrD1e d'un v'œu que le comité présentera au Conseil d'Etat en témoignage de sympathie et de reconnaissance à l'égard du chef actuel au Département de l'Instruction publique.

p. c. c. ,CURDY, secrétaüe.

- 228

Chronique de l'Union

Congrès de la S. V. E. le 6 avril 1933 Le Xlne congrès de la ,S. V. E., en l'an de gràce 1933, a vécu. Nous vous faisons grâce, ,chers lectrices - car -c'est à vous

que nous nous adressons spécialement - des bourgeons, de la verdure et des Heurs du printemps, et nous entrons tout de .go dans la Halle de gylnnastique, saTIe de la séance. M. Gard, député, au nonl de la Municipalité sierroise, sa'lue les congres~istes. Après de nOInbreux et aimables 'complinlents, bien Inérité d'ailleurs, là, l'a­dresse du corps enseignant, il établit un joli rapprochenlent: « Il 'semble, dit-il, qu'en choisissant la cité du soleil pour les assises du ,congrès de la S. V. E. le conüté de cette ,association ait voulu par 'là nlênle souligner ce grand enseignement que l'astre du jour qui brille ,à la fois dans le ciel et sur les annoiries de la ville, est et restera toujours le grand docteur de la tubepculose. »'

Nous voi]à introduits de la sor te dans le sujet à l'ordre du jour. Cependant M. le 'Président de la S. V. E. procède au préa­lable à la lecture de son rapport présidentiel. Ce rapport tout pé­tri de substance -captive tous les esprits. Nous ne cachons pas que personnellement, il nous a agréablement impressionné à cause des éloges qu'il rerrfernlait à l'adresse de l'Union. Nous en relnercions viveluent M. Thonlas et nous regrettons simplelllent qu'il ait été dans l'impossibilité de payer cha'cun selon 'ce qui lui est dü ; le Président de la S. V. E . a bien nlérité lui aussi du corps ensei­gnant tout entier.

Nous passons au travail de M. Deslarzes, notre jeune collègue. Les lecteurs et les lectrices de l'E'cole IPrimaire auront tout à loisir parcouru les nombreuses pages et supputé Itoute la sqmme d'ef­forts qu'un tel rapport a exigée de son auteur comnle aussi tou­te sa valem', toute son adnlirable contexturé, toute sa richesse de docl.unentation. La lecture des ,condusions donne ' lieu à quel­ques brèves relnarques. M. Défago s'élève entre autres contre l 'abus de pouvoir de 'certains médecins et la générosité avec la ­quelle ils distribuent des congés sans se souvenir qu'ils n 'ont qu'un seul préavis à donner. M. le professeur Gribling met en lUlnière la gravité du mal dans le ,canton au moyen de quelques statist.iques. Il aimerait aussi que la sagacité des lllaîtres d'école s'exerce en vue du dépi'stage des cas de tuberculose par l'exalnen des apparen­ces physiologiques de l'enfant. Nous préférons à ce procédé celui préconisé par M. le Dr Besse et se rapportant à l'usage de la tu­berculine .. L 'elnploi de cet'te .tuberculine donne des résultats di· gnes d'intérêt et son usage devrait se généraliser sans retard par­tout dans notre canton. M. le Chef du Département intervient dans le débat avec ceMe aisance qui est le propre de l'avocat doublé du politique. Nous l'entendons affi1'1ner que le réginle de sous ali-

- 229 -

mentation est une des causes essentielles de la tuberculose et que l'alcoolisllle ct l'ignorance des parents sont ,8; l'origine de tous c.es mauX. Rien n 'est plus exact et 'ceJtte opinion corrobore 'cene de Mlle Carraux et la nôtre lorsque nous soulignons la nécessité d 'une nl-eilleure fornlation de la mère de famille.

Après la discussion sur la tuberculose: l'Assel11blée procède au renouvellement du cOlnité. Les anciens Inembres sont réélus pour un 'J pérü;de de trois ans sans contestation.

1<. 1 void le banque/t, un banquet conllne tous les banquet" avec ceci de remarquable que le service Inarche avec une promp- ' titucle superbe et que le Inenu force les éloges. M. Gailland l'en1-pJit les fonctions de 111ajor de table. lM . l'instituteur Bétrise,v de St­Léonard porte un toast à l'Eglise ; ~1 .. Jacquemet ;trahit la puis­sanCt de ses selltÏInents patriotiques par la oCélébration de la patrie en lin inlpronlptu d 'une belle envolée. M. BrO'ccard d'Ardon accla­me les autorités du canton ; ~1. Gaudard, celles de la ville de Sieri.'e ; ~t{ . Marclay fait l'éloge du personnel de service, tout cela est charm,ant et poli. Nous entendons aussi le délégué de la Socié .. té pédagogique r0l11ande,M, Rochat; Mlle ·Carraux, la dévouée prrsiclente des institutrices ; :M. Rast, qui n 'est pas un ' inconnu pour HOllS et (Tont nous admirons le talent oratoire; enfin un subs­tantiel discours de :vL Escher qui est tout un progrmnme. Nous avons aussi une fois de plus le plaisir d'entendre la voix de notre al1cien maître, :\11. .Tuli er, professeur à l'Ecole no1'1na1e et lui di­son') nlerci pour ses ]x'11nes paroles.

Ppu à peu la salle se vide. C'est fini , au revoir en 1936. !\lons ne pouvons que HOUS féliciter de cette journ{~e. La bonne

en tente règne au sein du corps enseignant qui nous a paru il cette occasion plein d 'espoir et d'enthousiasme. Puisse-t-il les garder longtemps en-core ces sentiments pour sUrInonter el vaincr'.> les 111 l1aces qui se111blent se faire jour ,à l'horizon en vue du retour à l'~ncien régÏIne si néfaste au cléveloppenlent de notre cher pays.

~1.

:\J'. de la R. - L e 'Conlité de la S. V. E. publiant déms Ci~ :i11f~lnC No une note ayant trait à la proposition Défago, le passage y rela­tif de la chronique ·ci-dessus aurait fait double emploi; il a donc été suppTÎlné.

Souscription en faveur de la famille Bonnard "Ylme Roh-Gennanier, institutrice, Granges Fr. 10.-:v1. Monnier, Sierre 10.-YI. Pistoletti, ColIOlubey 5·-:\1. 'Buttet ,Charles, ·Collombey 5.-M. Teytaz Alfred, Sierre 5.-N'oubliez pas la soU's·cription. !Pensez ,à la pauvre veuve, à s·es

pauvres enfants en bas âge. Donnez! Donnez!

230

La fraternité à l'école

Avec 'bien des défauts, nous avons reçu de la nature -certaines bonnes qualité, entre autres un .fonds de bonté, de douceur et de pitié, qui nous fait trouver du plaisir dans .Je commerce de nos semblables. IC'est 1â un des éléments' et COlnlne le suc nourricier de ce serutinlent de la 'fraternité qui, s'i.J renlplissait toutes les âmes, rendrait les relations sociales justes, charitables et agréables.

Mais, à part quelques natures privilégiées, la plupart des hom­mes n'apportent en naissant .que le germe 'CIe ce senthnent exquis, germe qu'il faut ·cultiver dès l'enfanee.

Or, l'ânle de l'enfant eSlt merveilleuselnent propre là recevoir cette culture; car elle n'a pas encüreété endurcie par les souf­frances, desséchée par le ,calcul, aigrie pal' les déceptions. IC'est une terre vierge, frakhe et tendre, où la sève abonde, où tout prend et pousse rapidelnent. Profitons donc de ce lllonlent, unique dans la vie, pour y enfoncer et ,cultiver le genne précieux.

La frruternité consiste là donner plus qu'on ne doit. Elle oublie ses droits ou feint de les ignorer; elle voit dans l'homme non un égal ou un rival, ln ais un frère; elle ne cOlllmande pas, elle de­mande; eUe n'exige pas, elle offre f elle donne. Ce n'est pas dans la raison supeTbe qu'elle réside, mais dans le c~œur; elle se r·ésume en un nlot : l'amour.

Avec l'égalité et la liberté, on n'a qu'une réunion d'hommes; avec la fraternité on a l'mllour.

IL' école est assurélnent le lieu le plus propre au développement de -la ,fraternité; le lien fraternel est plus f'Ûrt eutTe les ,enfants; les diff~r·ences sont nloins nonlbreuses et nloins accentuées qu'en­tre des honunes nlûrs, et ces ditférences la vie COlnnlune tend encore rà les amoindrir; l'école est presque une falnille, et si le Inaître se ,conduit ·en pèTe à l'égard des enfants, ceux-ci arriveront ft. se conduire en frères les uns envers les autres.

Que font les frères entre eux? l'aîné protège le plus jeune; il veille sur lui, le relève s'il tOlnbe, le ,console s'il pleure, le porte s'il a peine à nlar,cheT, prend sur sa part pour aug.menter la sienne. Sont-ils du Inènl·e âge, ils se soutiennent, s'entr'aident, se conseil­lent. Eh bien, qu'à l'école tous les enfants soient habitués là sentir et à agir en frères.

Entrons dans quelques détails prartiques sur la Inanière d'exer­cer la fraternité.

Dans une ·école où règne l'espTit fraternel, on voit les enfants se réjouir du suecès de leurs calnarades, renoncer à leurs goüts où à leurs préférences pour assurer la réussite d'un jeu; ne jamais se moquer des difformités ou des infinnités; ne pas relever les défauts , les travers de ·caractère; rendre volontiers quelque service;

- 231 -

s '·enquérir de l'état de ceux qui sont absents pour motif de ma­ladie; défendre l'honneur ou la bonne réputation de l'école et du .maître, etc. .

La 'eulture -du sentiment de la fraternité n'exclura pas la culture du respect des personnes qui exercent quelque autorité ou qui jouissent d'une centaine supériorité intelledueUe ou morale.

Par 'fraternité, nous n'entendons pas le nivellelllent, l'ahalsse­Juent systématique de tout ce qui dépasse le niveau commun.

' Un des grands vices -de la société moderne, c'est l'égoïsme. C'est Ilégoïsllle qui estcertainelnent la cause de l!oa plupart des lllaux dont nous souffrons au point de. vue politique et économique.

Et pourquoi ·ce vice a-t-il pris une 'Si fornlidable exten~ion ? C'est parce 'qu'on a négligé et qu'on néglige encore systématique­ll1ent d'imprégner la conduite des individus et la législation des principes de l'Evangi1e; c'est parce qu''Ûn oublie l'enseignenlent du Christ: « Aimez-vous COlnlne je vous ai aimés . - Tout ce que vous aurez fait au moindre des nliens, c',est à moi-nlênle que vous l'aurez 'failt. »

Donc, le 111eilleur nloyen de cultiver la fraternité parmi les ·enfants d'une école, ,c'est l'étude sérieuse du catéchisme et .de l'Evangile.

Par là on ,fera de -l'aetion sociale dans le sens le plus ·exact du mot.

L'origine des poissons d'avril La coutunle des « ·Poissolls d 'avril » qui fait COnl'lnettre panni

nos ·écoliers tant de Inensonges joyeux, est née sous ICharles IX, roi de France, en 1,5164.

,Ce roi, alors en son ,château du 'Roussillon, fit paraître une ordonnance fixant le prelnier jour de l'année au début de janvier « en lieu et pla-ce du 1er avril ».

Au 1er avril suivant, de nombreux sujets 'fir·ent semblant de se tromper et envoyèrent là leurs amis, v'œux et cadeaux sans valeur, en fonne -de plaisanterie. ·Le poisson était le sig'ne z-odiacal ,du IllOis d'avril; 110lnbreux de ces animaux en sucre 'et en chocolat furent- échangés.... Anluselnent, douce coutume d 'antan qui se perpétue.

'Continuons en ce temps de crise: c'est une occasion de sou­rire. Seulement, la des Inensonges plats, cousus de gros fil blanc, nous préfér·erions quelque autre suprise plus innocente.

- 232

Langue maternelle

Cours élémentaire Deux oiseaux migrateurs: la cigogne et l'hirondelle

EXERCICE DE LANGAGE

Où les oi~~aux frileux vont-ils passer l hiver? (dans les pays. chauds , en Afnque, on les appelle des oiseaux 111igrateurs)·.

Co~naissez-v~us un autre oiseau n1Îgrateur '(l'hirondelle).' A quelle epoque arnve-t-elle dans notre pays ? t U~'énéralen1ent dans les prelniers jours d 'avril). ILes hirondelles sont-elles revenues maintenant ? Où avez-v'Üus vu des hirondelles? Où étaient-elles en hiver? Pourquoi étaient-elles parties? Décrivez une hirondelle. De quoi se nourrit-elle? (elle se nourrit exclusiveU1ent d insectes <!u 'elle attrape en volant). E s,t-ce un oiseau utile? Pourquoi ? Que terons-nous pour pr-otéger les hirondelles ? Où font-elles leur nid ? En quoi est-il? L 'histoire d'un nid -d 'hirondelle: la -construction les œufs, la 111ère couve, les peHts éclosent, le père el la 111ère leur apportent la becquée; les voiVà forts , ils s 'envolent. En route dans les chemins du deI!

VOCABULAIRE

~) Les noms., - ,L~ cigogne, les ailes , le plull1.age, les patles , des e-c.hasses, un echassIer, un claquenlent de bec. 'L 'hirondelle, le gazoUIllement, la becquée.

b) Les adjectifs. - Le plUlnage blanc de la cio'og"n e ' ses ailes b j' d . b ,

0]'( ees e n?l~ ; son l?ng cou, son bec l'ouge et conique, ses jam-bes l,o~1.gu es, fl'eles! nWlgl'eS ; sa I~lardle lente, son air songeur, son VQl elegclIl.t , son nId très élevé. C est un oiseau friand de poissons, de grenoUIlles; la cigogne est douce, confiante, sa chair 11'est pas cOll1estible.

L 'hi.roildelle a une forme élancée, des ailes fines et longues, un bec large, une queue fourchue; elle nous est familièr e; elle pousse des cris aigus; c'est un oiseau ll1Îgrateur comnle la cigogne.

, . 'c) Les verbes. - La cigogne émigre, vole, plane claquète. L hIro~delle paraêt au printem.ps , niche, 1naçonne, pond, couve, ~azomlle; elle rase le sol à l'apprüche ,de. l'orage; elle happe les ]J;se,~t~s ,en. volc~n~ ; en automne, elle se rallie là ses cOll1.pagnes et s entmt a tIre d aIle vers les pays chauds.

ORTHOGRAPHE Dictée 1 - L'arrivée des cigognes

. La grande joie des enfants de n10n village, c 'est l'arrivée des CIgognes. Tout d'abord, à la fin de l'hiver, <:'est une vieille crrand'

" • b n~ere clgog~e qUI arrive la première ; elle plane longtemps au-dessus du vIllage; elle se pose quelques instants sur le nid de la

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maison d' école, puis elle disparaît. Elle est partie rendre compte aux autres tcigognes que son joli village est toujours à la m:ême place, que le ni!i est bien entretenu, et 'que les peüts enfants d'Al­sace attendent avec impatience les n1essagères du printemps.

Questions. - 1. Expliquer l'expression: les messagèTes du printemps. - 2. Donner le -contraire de l'arrivée (le départ), la tin de l'hiver (le ,cOlnmenceIllent) , elle disparaît (elle apparaît). -3. A quelle personne sont elilployés tous les verbes de la dictée? Pourquoi ?

Dictée II - Les hirondelles Une hirondelle n e fait pas le printell1.ps. Mais quand elles re­

viennent en troupes des pays du soleil, quand on entend un matin d 'avril leur gazouillement autour des n1aisons, on peut dire sans crainte de se trOlllper : cette fois, les Illauvais jours sont finis les hirondelles sont Tevenues, c 'est le printen1ps. Lyonnet.

Questions. - 1. Donner le sens de ,cette phrase: une hiron­dell e ne fait pas le printemps. - 2. Donner les adjectifs dérivés des n0111S suivants: le pl'inten1ps (printanier) , le soleil (~olaire) , le Inatin (Inatinal, n1atineux) , la crainte (craintif). - 3. IConjuguer Je verbe [(lire ses devoil's là la 2e personne du singulier et du plu­r iel du présent et de l'imparfait de l'indicatif.

EXERCICE Dfi FRANÇAIS 1. Ecrire les verbes suivants en les mettant cl la 1re personne

du singulier et ajouter un compléJnent. Aimer ; baisser ; répandre; veiller ; causer; cesser; étendre ;

r emplir ; revoir ; saisir; suspendre; lier; dire ; laisser ;' dépendre; lire.

Exen1ple : J 'ainle mes parents; je cause avec m'On voisin. 2. Mettez les verbes de la 2me peJ'Sonne du singulier et du plu­

riel du présent, du passé composé et du futur simple de l'indicatif. Pardonner; aider; lire; boire; courir; attraper . 3. Mettez au singulier les 1nots en italique clans les phrases

suivantes .' Les oiseaux sautillent de branc.he en branche, ils pourc1ws­

sent les insectes. - Nous arrichions les carottes et nous les lavions à grande eau. - Placez l'échelle <:ontre le mur et montez. - Les vignerons tailleront la vigne et l'amasseront les sannents. - VOllS . ClLlrez tenniné 'ce devoir dans une heure, si vous travaillez avec courage.

Cours moyen et supérieur

Les oiseaux VOCABULAIRE

a) Les noms. - Un oiseau , un oisillon, le bec. les plumes, le plumage, les ailes , les pattes , la serre, le jabot, le gésier.

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Les passereaux: l'hirondelle, la l11ésange, l'alouette, le char­donneret, le. rouge-gorge, le rossignol, le pinson, la .fauvette, le merle, la gnve, le 111oineau.

Les palmipèdes (leurs pattes sont palmées) : le canard, l'oie, le ,cygne, la Inouette.

Les échassiers (ils ont de longues pattes,conu11e des échasses un long ,cou) : la cigogne, le héron, la poule d'eau, la !bécasse, l 'au­truehe.

Les gallinacés: la poule, le -coq, le dindon, le fai'san, la per­drix, la caille , le paon .

Les rapaces (ils ont des serres aux pattes et un bec ,crochu) :. la buse, l'épervi r , l'aigle, le hibou, la chouette.

b) Les adjectifs. - Le chardonneret ingénieux; le chant Iné­l~dieux du rossignol; le moineau familier , effronté, pillard: la pIe bavarde; le gai pinson; la fauvette timide; le merle moqueur; le canari apprivoisé) l'oiseau sauvage, effarouché. Un vol lourd, lent, léger, rapide, gracieux. .

c) Les verbes. - Les oiseaux volent, nichent, pondent, cou­~ ent, dévorent les insectes; les petits éclosent; le n1.erle siffle, la fauvette gazouille, le pigeon roucoule, le ramier gémit; le -I11oineau pépie, sautille) le chardonneret fredonne (,chante à mi-voix), la pie' jacasse; l'hirondelle happe les insectes en volant.

ORTHOGRAPHE Dictée - Le chant des oiseaux

. 'Le loriot siffle, l'hirondelle gazouille, le ramier gémit. Le pre­mIer, p erché sur la plus haute branche d'un on11eau, défie le n1.er ­le ; la seconde, sous un toit hospitalier, fait entendre son ral11agc ses roucoulements semblables aux sons onduleux d'un cor dans les bois. Chateaubriand.

Questions. 1. Ecrire la pren1.ière phrase de la dictée au pluriel. - 2. E xpliquer: défie le l11erle, un ralnage confus, un toit hospitalier. - 3. Donner les hon1.onymes de chant chêne cor et les faire entrer dans de petites phrases. - 4. IConjug~ler r h[l'on­rondell~ fait entendre son ramage confus au passé ,composé, au passé SImple, au présent, là l'imparfait, au futur , en cOl11mençant la phrase par le I110t qui convient.

Dictée - Le roitelet Le roitelet est le plus petit des oiseaux d 'Europe. Il ne brille

point par son ,chant, mais, en revanche, il porte sur sa tête les in­signes de la royauté. Son simple vêtement 'brun olivâtre est relevé p~r une belle huppe couleur d'aurore. Cettecr,êite, aux plumes mo­bIles, se dresse ou s'abaisse à volonté par le jeu des muscles de la Mte. Elle est bordée de noir. Elle donne au n1.onarque en minia-

·ture une mine résolue et courageuse. André Theuriet.

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Questions. - 1. Expliquer les expressions : les insignes de sa royauté, le monarque en miniature. - 2. IDonner les synonymes de monarque et le contrair e des mo~s mobile, s'abaisser, coura­geux. - 3. Dans la dernière phrase d 1.erdler le veI~be , le sujet et les 'con1.pléments.

Dictée - Les oiseaux a u p rintemps

Le signal est donné. Partout, des buissons, des chemins, des pruniers en fleur s du verger , des berges d e la rivière, des gorges profondes d è la ,forêt , un tutti m.erveilleux emplit la sonorité de · l'air: trilles des ,chardonnerets , gazoullis des linots et des ,mésan­ges , vocalises d e la grive, trémolo de la huppe, petite flûte du trog­lodyte. \Puis , par intervalles , sur un fond incessan1.ment varié, deux notes redoublées , graves , profondes, rêveuses, traversent l'é­paisseur des bois . C'est la voix du ,coucou, ce chanteur invisible et fantastique, ,qui se fait entendre presque en mtême temps à tous les eoins de la forêt, et qui sen1.ble rythmer 1a fuite des heures. ,on le croit tout près ; on le cherche, et son appel sonore retentit déJà au loin. Dans le concert de la joie u n iverselle, c '·est lui 'qui je.tte la note mélancolique. Ce double son si plein , si mystérieux, qui sem­ble tou jours fu ir et qui r evient sans cesse, est com me un écho des pintemps ,év anouis et des amitiés envo1ées.

Mais en dépit des pl'onostics de ce n1.élancolique et eapri­cieux avertisseln ent, la commune allégresse du peuple insoucieux ' des oiseaux eontinue de se manifester par u ne ,exubéran ce de chansons. André Tbeuriet.

Questions. - 1. Donnez le sens des m ots 'Ou expressions : tutti, vocalises, tl'élnolo, rythn1el' la fuite des heures, les pronostics. - 2. Nature et fonction des propositions de l'avant-dernière phra­se. - 3. Pourquoi le ,coucou est-il appelé un « chanteur fantasti­que » ? 'Pourquoi s on ch ant est-il « comme un écho des printeITlpS évanouis et des amitiés envolées) ?

COMP OSITI ON FRANÇAISE

A. Sujet proposé. - La chouette.

Plan. - 1. Description. - 2. lV~œurs. - 3. Chasse. 4. SeI'yices. - 5 . P r éjugés.

B. Sujet traité . - L'hirondelle.

Plan. - 1. 'Introduction .. - 2. Description. - 3. Son attitude. - 4. Son vol. - 5. Son n id . - 6. Son utilité. ----;' 7. 'Ses mœurs. -Messagère des b eau x jours .

Développemen

1. L 'hirondelle est l'hôte de nos demeures , la Teine de l'air, la messagère du print,emps.

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2. On la reconnaît à son plunlage noir ù reflets, à sa queue fourchue, :ù: ses grandes ailes en forme de faux, à son ventre blanc, sa petite tête, son bec large, toujours ouvert pour happer l'inseote au vol.

3. Lorsqu'elle est ù terre, elle paraît embarrass-ée, car ses pieds sont si petits qu'ils ont peine là la porter; aus'si la voit-on toujours en l'air, ou aücrochée là un mur, ou pos·ée sur des fils télégraphiques.

4. L'air est son dOlnaine : tantôt ell - disparaît ·conU11-e une fl~­che dans les hauteurs du .ciel; tantôt elle effleure, rapide comIne léclair, l'herbe des prairies et la surface des ·eaux ; tantôt elle dé­crit des courbes capricieuses et semble emportée comme dans un tourbillon.

, 5. Elle fait son nid sous 'nos toits, dans nos chen1Ïnées, dans l'enlbrasure des fenêtres , et jusque dans nos lnaisons. Arch1tecte incomparable, elle le Inaçonne avec de la terre qu'elle apporte par becquées. IPuis elle le tapisse d 'un In1œlleux duvet; elle y dépose ses œufs. Quant les petits sont éclos , on la voit s 'agiter dans rail' en faisant entendre de p e tits cris, tournoyant de ,toutes façons , le bec ouvert, ù la poursuite des insectes qu 'elle happe dans leur vol et qu elle dépose clans le bec de ses petits .

G. ·C'est un insectivore précieux, qui ne s'attaque pas aux in­sectes des arbres, mais fait une chasse incessante aux insectes founnillant dans l'air.

7. A l 'approche de la mall-vaise saison, les hirondelles se ré­unissent. Elles choisissent de préfér ence le toit d'un édifice; -elles semblent délibérer et tenir de bruyants conciliabules; puis un beau jour, la masse s'ébranle et s'élance vers le Isud.

8. E lles reviendront au printemps , elles reprendront posses­sion du toit qu 'elles ont quitté. E t l'hircm d01le s\:mhle dire ù ceux qu'elle vient retrouver : « Vieux amis , laissez-lnoi prendre place sous le toit de votre maison, faites-n1.oi bon accueil, je vous ramène le soleil, les heaux jours , la ga;'ité. » J. COl.ll'l'iel'.

La édaction à l'école primaire A. Les Drinclpes

« Rédiger, dit M. L. Poriniot, c'est exprinler avec ordr-e, elt

termes clairs, précis , dans une rforIne grammaticalement correcte, ses observations , ·ses idées, ses senti1nel~ts. i>

Rien de plus exact. Mais pùnons garde.

« L'aptitude à rédiger suppose : la -capa-cité d 'observer, de cb~ser, d'ordonner ses per-ceptions, d'analyser ses sentiments ... ~\

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Ce qui veut dire que celui qui n 'a rien vu , rien entendu, ou don les inlages et les sentiments restent confus, celui-là doit se taire. Peu inlpOl:,te d 'ailleurs que les idées abondent chez lui: on n' en parle plus elles ne son t plus nécessaires!

« .. , la ,connaissance des Ill0ts , de leur valeur in trinsèque et relative. »

Nous sonlnles toujours dans le bleu.

« . '. l 'art de construire la phrase dans une forme correcte , ('ll'gante, hannonieuse. »

Le channe est rompu. L'auteur vient d'introduire subreptice­ment l'élégance de la phrase -comnle élénlent essentiel à l~ rédac­lion . Il n'en :était pas question plus haut. IOn nous pa,rlaIt s·eule-11lent de la « fOrIne gralnnlaticalen1.eIlt -correcte ». Sans doute, pour un littérateur de profession, l'élégance de la phrase joue un grand r ôle, mais faut-il parler de la sorte lor-~qu'on envisage le rtravail qui sera demandé ù nos enfants des écoles prim.aires rurales?

IUn enfant de 14 ans qui s'exprinle dans une langue correcte et claire avec le seul souci d'être -compris, c '·et enfant-là, M. 'Po­riniot jugera donc qu'il a manqué le but. Sa phrase nlanq~e d 'élégance, il ne sait pas décrire, son style ne connaît pas le pIt­toresque -des grands rescriptifs, il appelle un chat un chalt et, voyant neiger, il dit simplen1.ent : il neige. 'Cet enfant a Inanqué le but.

Deluandez plutôt aux écrivains de race, demandez aux profes­seurs de ljttérature, aux journalistes , aux parlen1.entaires (sic), demandez aux gens de bon sens ce qu'ils en pensent.

P our nous, arrêtons-nous un instant. ,Poson ' ici le premier jalon:

I. - S'interdire toute recherche d'élégance [lans la description. tom ber dans le factice , un style élégant, coloré, pittorseque. Nous lie pouvons pas lui proposer l'imitation des grands descriptifs. L "enfant est s-ensible 'à la beauté littéraire, mais il n'est pas capabl-e de Ci:t:er une œuvre d 'art. Les génies sont rares. Un enfant qui ré­pète de helles phrases (déclarées telles par le nlaître ou « senties i>

pal' 1 enfant, peu importe) cet enrfant n'est pas poui' autanit un gl~nie .

Il faut s'alT-êter :1 temps c t n e pas poursuivre des exer-cices de phraséologie des-criptive - qui n 'aboutiront pas - au risque de rn trI' l'essentiel qui reste malgré tout la correction.

Par conséquent, ne pas Jaire ·chercher des épithètes, ne pas exiger l'utilisati011 de telle expression ou de telle inlage rencontrée sous la plume des gTands -écrivains, ne jamais substituer tà un mot .qui dit tOUlt une périphrase qui ne dit rien:

De grâ'ce !

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la rose: la reine des fleurs; le soleil: l'astr·e du jour.

Que le style de nos écoliers soit sim.ple, simple, simple. L 'en­fan t peu enclin 'à la liêverie poétique ou dont l'imag~n~tion ~e refuse aux fantaisies, l'enfant qui ne « 'sent » pas dOIt pouvOIr rédiger COInme les autres dans une langue 'correcte. Il faut qu'il sa'che se faire comprendre. Ceux qui voiel1Jt dans nos écoliers des « créatures de beauté » sont souvent m.al disposés ;à l'-égard des enfants plus froids qui ne leur donnent que des rédactions ternes. Ne les rebutons pas, ils peuvent quelquefois plus que les autres.

II. - Principe.

Ne jamais demander à l'enfant d 'exprÎl11er oe qu'il ne sait pas once qu'il n e sent pas. 'L 'enfant a appris pas mal de choses parc.e qu'il a entendu parler ses parents et ses calnarades, par,ce qu'Il sait lire enfin et que les contes l'intéressent. Il fait part de ses impressions à sa 111ère, à ses frères et sœurs, 'à ses amis; il l'eur raconte dans sa langue à lui '(qui n 'est pas ,celle de Bossuet) les petits événements de la journée. Tout ,cela, qui esit vraÎlnent dans sa vie, devrait faire l'objet d'un exercice d' « expression» . Traduire en langage corresct 'ce qu'il sait dire dans son patois. Les jeux de l'enfant, ses allées et venues, son travail à l'école, les métiers, la liturgie de l'Eglise, les faits merveilleux de l'Histoir·e sainte, le cinél11a, le tthéâtre, la croisade eucharistique, tout ce qu'il sait, tout ce qu'il Cl bien compris peut servir de thème à de l11ultiples exer­ci,ces, L 'enfant qui rentre d 'excursion un soir d'été raconte là ses parents - avec quel plaisir - les l11enus incidents de la prome­nade. Il éprouve Ïe besoin de dire 'ce qu'il ressent. 'C'est une occa­sion à saisir. Il ·éprouve le besoin de raconter ce qu'il a compris d'une séanüe dramatique ou d'un film. « documentaire ». Occa­sions à saisir.

~Vrais laissons de côté les rédactions auxquelles il ne ,comprend rien et les plans 'à développer. Ecoutons encore Poriniot:

« Nous avons observé des écoliers appelés à écrire une leUre à u nal11i inlaginaire pour lui raconter un fait qui ne s'est ~as passé - un incendie, une noyade, un a'cte. hér,.oïque, ~ne a~tlOn O'énéreuse - ou pour lui donner des conseIls de conduite, IUl re­~rocher une habitude prise ou l'inviter là une · réunion qui ne se tiendra pas ... Avez-vous déjà renlarqué des poules quand elles avalent une gorgée d 'eau? Elles lèvent la tête, la secouent, ont un geste de déglutition ... IC'est l'attitude de ces écoliers qui ne pensent . pas, ne sentent pas, font uniquement appel 'à la m:émoire ,verbale, denlandenJt là leur ouïe, à leurs cordes vocales, le souvenIr vague de phrases entendues et répétées dans une leçon: ils ne composent pas, ils ne s'extériorisent pas, ils répètent des 'mots!

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Pas d effort personnel, pas de formation, pas d'aptitude ac­quise , l11ais seulement production d 'un travail bien défini. »

C 'est bien vr~i. L'effor,t que nécessite la rédaction doit ré­pondre ,chez l'enfant à un besoin réel. Quand le 'bambin r~ntre tout trel11pé à Ia maison, il sait expliquer qu'il a été surpris par une forte pluie. Il n"éprouve aucunenlent le besoin d'en dire davantage et de décrire la p luie. Il ne cherche pas des épithètes ni même des images pour exprimer ,cela qui est très simple 'et que tout le monde saisit. Lui demander pareille des,cription ce n 'est plus résoudre un problèl11e, .c'est vouloir faire de la poésie.

V oHà pourquoi c·e deuxièm eprincipe a été formulé sous une forn1e négative: ne pasdem.ander là l'·enfant d'exprimer ce qu'il ne sait pas ou ce qu'il ne sent pas. D'aucuns voudraient peut-ètre l'exprimer ainsi: delllander à l'enfant de dire 'ce qu'il voit, ce qu'il entend, ce qu'il a observé ...

Non . ICette formule serait équivoque. 'L "enfant a bien observé la pluie qui tombe, et la neige qui tourbillonne et la forêt qui reverdit. Mais tout -cela qui l'intéresse, ne pose pas un prohlènle. Il a vite ,fait de dir e ce qu'il a vu· Aller pIus loin , c'est chercher l'éléo'ance, c 'est l'anlener à r eproduire des cli'chés, c'est faire faux. Nou~ avons pr01111S de n e pas tomber dans ,ce piège-là.

HI. - E'xiger une grande clal'té et une gramle précision.

Tous les adultes savent au prix de .quelles diffkultés on ob­tient d'u nenfant une indication précise.

Cne 1110deste villa est appelée ,château, un simple bouquet cl 'arbres devient un bois ,et tous les sentiers sont indifféremment des chem.ins . Souvent les adultes ne nous parlent pas plus claire­ment. Il y a llà toute une éducation à faire .

Et tout d'abord, veiller au choix .des verbes. 'Les Inanuels nous fourn issent quantité d'exerdces pmitant sur la recher·che du ve~be propre. Exerdces très féconds, là 'condition de les rendre bl'en « réels ». Il ne suffit pas , en effet, de définir avec précision le sens de ces verbes; il n'y a là qu'un exercice de mélnoire d'autant moins efficace que la liste des verbes s'allonge davantage. Il est nécessair'e de poser encore une fois des problènles d'expression. L 'enfant est invité ,à poser tel geste, à opérer Itelle luan!œuvre; il s'agit ensuite d'exprÏluer aussi correctenlent que possible ce qui a été fait. De 111 êl11e, lors d'une excursion scolaire, les enfants nom-111er ont les actions qu'ils voient exécuter. Croit-on que ce travail poursuivi ·pendant h~lit années ne donnera rien?

Veillons , pour la ln'ênle raison, au choix des substantifs. Ne pel'luettons pas à l'écolier 'de nous raconter 'qu'il est allé voir des « bateaux »; luais exigeons des préeisions.

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Veillons.enfin à la clarté de la phrase. Trop souv-ent les adul­;tes eUX-11l.ê111eS enchevêtrent les propositions au détrinlent de la clarté. Apprenons aux ·enfantscOlnlnent il faut construire une phrase courte· Si nous . laissons de ·côté toute r·echerche d'élégance, nous · pourrons gag.ner en clarté, en concision aussi.

IV. - Ecourter les rédactions.

Hédiger une phrase avant de rédiger un paragraphe. Rédiger un paragraphe avant -de rédiger un chapitre.

C"est l'évidence luême. Celui qui ne parvient pas -à rédiger correctemerlJt une phrase ne doit pas se ,faire illusion: il court à un échec. Atta'chons-nous donc, -dès le degré inférieur, à fair-e ré­diger une phrase, puis deux phrases. Et que l'attention de l'enfant s'Oit attirée sur le rôle capital de la ponctuation, qui laisse beaucoup à désirer.

Au degré moyen, le travail cOlnportera trois ou qua~tre phrases seulenlent. Mais le Inaître se lnontrera fort exigeant: orthographe, clarté, ponctuation,em.ploi du tenne propre, construction ·correcte qui ne laiss-e place à aucune équivoque. Cela ne signifie pas que les e.xercices -de phraséologie soient re-comlnandables. Non, il s'agilt d'un sujet -à traiter en quelques nlots. ILa réponse là une question ne nécessite pas toujours de longs -développements.

Au degré supérieur enfin, les ·exercices se ,distingueront nloÏns .par leur aInpleur de développelnent que par la difficulté inhérente au sujet. ILe vocabulaire plus étendu, le pro'blènle de vie plus conl­plexe réclament un effort plus considérable. Il ünporte d'ailleurs fort peu que l'enfant ait appris sur les bancs de l'école les 'règles de la des·cription, de la narration ou de la lettre. Il ·est indispen­sable qu'il sache enfenner dans quelques phrases concises et sim­ples la pensée qu'il veut exprüner. Le devoir de rédaction ·est un moyen, ne i'oublions pas. Ce n'est pas un but et l'enfant qui exhibe de beaux cahiers n',en est. pas plus fonn s'il ne sait pas s'exprinler avec correction.

Les rédactions d'une ·den1Ï-page seront généralen"lent de plus de profit que les autr·es, 1111ênle au degré supérieur.

Elles pourront être aussi plus nombreuses, et ce ne sera pas ~du telnps perdu.

v. - L'appréciation des devoir doit respecter la F.ersonnalité de l'enfant.

.c'est son travail que l'écolier relnet :à l'instituteur et il en,tend 'bien qu'on n'y substitue pas un autre texte. Son pauvre travail l'intéresse bien davantage. Il pourra suivre les progrès réali~és . au cours des années d'école. ·Ce serait ne rien cOlnprendre que d'éla­borer en comnlUll un teX/te neutre, une page qui n"est ni celle -du maître ni ·celle d'aucun des élèves. Il ne faudrait surtout pas faire ligurer cette rédaction-là dans le cahier.

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D'ailleurs, si le sujet a été choisi .de telle façon qu'il ne se ' prête ni à la poésie ni aux développeln-ents fantaisistes, si l'enfant possède le vo-cabrtlaire nécessaire pour l'·ésoudre le problème posé, les seules fautes ,à relever serop~t des -fautes de construction. On les signalera en faisant remarquer qu'une construction vicieuse a introduit des équivoques . L'enfant n'a pas exprin~é ce qu'il pen­sait, ce qu'il sentait; il a dit quelque chose qu'il ne voulait pas dire, ,La correction suit d 'el1e-nl·ême.

Par contre, s'il arrive - et il arrivera fatalenlenlt - que le ternle ~mployé reste vague, n'intervenons pas. ·Le texte de l'enfant · est clair et correct cela -suffit. Au ·cours -d'autres ex-erdces il ap­prendra le ternl:e propre. -Respectons son tex~e.

En résUlné, delnandons des rédactions très courtes, nlais clai­res ' et corre,ctes. Rédactions qui ·expriment simplen~ent, sans re­cherches, ce que l'enfant désire cOlnlnunÎ'quer, ce que l'enfant connaît très bien ou ce qu'il sent irüensémemt. Soignons la ponc­tuation dès le début. N'oublions pas qu'on ne doit écr1re que lorsqu'on a quelque chose à dire. Rappelons-nous enfin qu'il faut toujours s'arrêter il ten1ps. iL. ·F.

Nous avisons nos correspondal1lts et le P. E, que le présent num·éro est le ·dernier du cours 1932-33 ,

n===========================o S P GE

COURRIER DES INSTITUTRICES

0:===========================0 SOMlVIA.IIHE : Si tu savais, - Retraite d,e·s, J-nstitutrice,s. - Démons.tra­

tion S Ul' il'·empl,oi du matériel fl'œbe1ien, - L'Ecole ,et -la famille _

~ Si tu savais! ~

Si tu savais vouloir, tu pourrais davantage; Qui se dit impuissant est fort sans le savoir. Un bon « Je veux! » suffit pOLIr créer elu courage: Tu saurais lnieux agir si tu savais vouloir!

Si tu savais aÎlner, tout te serait facile; Le fardeau le plus lourel te semblerait léger; Ton cœur entraînerait ta volonté docile' : Tu smlrais Inieux vouloir si tu savais aimer!

- 242-

Si tu savais souffdr, chaque épreuve nouvelle Accroîtrait ton amour au lieu de l'affaiblir; Plus pur, il brûlerait d'une flamme iInmortelle: Tu saurais mieux aÎlner si tu savais souffrir!

Si tu savais prier, il n'est pas de souffrance Qu'aux pieds de Dieu tu ne sentirais s'apaiser; A l'ombre de la croix refleurit l'espéTance : Tu saurais mieux souffrir si tu savais prier!

Retraite des Institutrices

Les Institutrkes sont infonnées que la Retraite se tiendra désonnais -chaque année au nlois de septen1bre. Celle-ci a été fixée avant l'ouverlur,e du cours scolaire, afin d 'en fadlilter à cha­cune la participation.

Les invitations individuelles seront adressées en temps voulu.

Démonstration sur l'emploi du matériel frœbélien

Jeudi, le 30 ,lnars ,eut lieu à 'Monthey une dè11onstration sur l'emploi du matériel fI~œbelien et de l'écàle active.

Une 'cinqua'nrf:aine d'institutrices du Valais romand avaient ré­pondu à l'appel des organisatrices, prouvant 'encore une fois tout leur zèle pour les questions d 'Ol'dr,e pédagogique.

Les spacieuses salles de l'Ecole frœbelienne nous abritent pendant la matinée où, divisées en deux groupes, toutes suivent avec intérêt les travaux des n1Ïgnons élèves comme les indications données par la 111aîtress-e présente.

Puis , à midi, la plupart des participantes prennent la direction de l'Hôtel des Postes où un excellent l11enu leur est s-ervÏ.

Enfin, là deux heures , la seconde séance dén10nstrative a lieu, et chacune manifeste le luênle irutérêt que pendant la matinée. Bientôt, il est quatre heures, voilà déjà le moment de la séparation. Les groupes se dispersent, mais le 'contentement est peint sur tous les visages, c'est donc que la journée a satisfait à toutes les exi­gences.

Aussi, je suis certaine d 'être l 'interprète de toutes les partici­-pantes en relllerciant MJles Carraux et IRey pour leur heur.euse initiative. Elles ont été l'âule de cette journée 'qui a rel11porté plein suücès.

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Pour nous, cette démonstration nous a permis d 'augmenter nos connaissances pédagogiques, tout en resserrant les liens d'ami­tié qui unissent toutes les institutrkes du \Valais romand; nous avons donc joint « l'utile à l'agréable ». IDx.

Groupe d'études ps~cho ... pédagogiques L'école et la famille

·Le foyer est la première école; C'est ,là que l"enfant reçoit ses premières Îlnpressions, ses prelnières leçons, et 'comme ,celles-ci sont variées! IParn1i les bonnes (elles sont fréquentes fort heureu­sement) : leçons de boruté, de franchise, de politess·e, de 'fenneté, d'ordre, d'économie, etc. IParmi les mauvaises (elles s'y rencon­trent parfois) : leçons de vulgarité, d 'égoïsme, de fourberie, de gas­pillage, de mollesse -morale, ·etc.

L'enfant, extrên1em'ent imitatif, copie faits et gestes de ceux qui l'entourent, subit l'influence du foyer où il vit, et peu à peu se maDque en lui l'enIpreinte de l'école de la fan1ille. Pour nous institutrices, enseignant dans notre propre localité, voyant pous­ser et grandir les enfants qui deviendront nos élèves, il est facil-e de la découvrir cette en1preirute. ,Et nrên1e celles que le devoir appelle dans un 11lilieu inconnu, auront tôt fait de la voir et de la sentir. La tenue des enfants et de leurs objets classiques, l'expres­sion de leur physiononüe, leur allure, leurs amitiés , leurs tra­vaux. 12, don1icüe, surtout les exercices de rédaction, leurs réflexions enfantines révèlent bientôt le caractère distinchf de Lelle ou telle famille ou celui du père ou -de la nlèr,e en Dsrfculic7. Un exemple entre lnille : Suzanne, sept ans, est nouvelle dans ma classe. Elle a ses effets bien en ordre et très soignée. Je l'observe au mOlli-ent où elle ouvre son cher livre de lecture. Quelle jolie manière de tourner les feuillets! Qui l'a lui ·enseignée? Je l'apprends aus ­sitôt. Elle Ille regarde, je lui souris et fais cette réflexion: « C'rst bien: Suzanne, de prendre soin de votre livre. » Sur quoi, elle me répond: « Je fais COl11me 'Lina, ma grande sœur, elle dit qu'on ne doit pas n10uiller ses doigts pour feuilleter les livres, les ca­hiers , ça tache les pages. » Voyez! ILes petits frères , les petites sœurs reçoivent des leçons de leurs aînés aussi bien que de leurs parents. Tout le monde est professeur à la luaison.

L 'enfant apporte à l'école des habitudes bonnes ou mauvai­ses, des qualités ou des défauts nés dans l atmosphère du foyer et sous l'influence voulue et directe des siens. Nier cette influence -est une erreur, en faire 'fi , une nlaladresse, s'y opposer ÏInpérieu­sement, une fausse n1anœuvre. ·Cha'que élève est un rten1péra­nIent, une personnalité, et voillà pourquoi il importe de bien réltu­,dier et de bi-en 'connaître sa vie de famille et ses parents.

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Pour arriver à ce but, ouvrons l'école là oeux-ci. ,Le jour de la rentrée, aux 11l.an1.ans anxieuses de savoir ce que va faire le cher petit ou la chère petite qu'elles viennent de nous am·ener, -disons gentin1.eDJt: « Entrez, entrez, venez donc v oh' l'installation des nouveaux . .Je vais Inettre les an1.is enselnble et s'ils bavardent un peu, .le ferais semblant pour aujourd'hui de ne pas voir. })

Es·sayez mes alnis! Vous verrez le joli sourire reconnais­sant de la lnaman. Ce sera la prenüère joie que vous récolterez en cctte pren1.ière journée de classe. ,Ce sourire sera de bonne au­gure, il vous donnera l'espérance d'avoir gagné le dœur de la 1nère.

Pour ·faire du bon travail , nous clevüns nous efforcer d'ob­,lenir la col'laboration des parents dans l'œuvre de l' r ducatioll, œuvre délicUJteet diffiocile, entr·e toutes. Je sais bien que beaucoup d"entre eux n'ont dé.jà que trop de prétentions dans leur péda­gogie et s'immi·S'cent maladroitement dans notre propre gouver­nemcnt. De grâce, ne nous fâchons pas! Laissons les causer, fai­sons les causer. Nous pouvons nou·s-n1.'êlneS créer des occasions de rencontre: Un journal intéressant à den1.ander ou là passer, l'annonce d 'une conférence ou d 'une représenta~ion 'à répandre . . Et pour pouvoir causer plus ù l'aise choisissons pour leur faire une visite l'après-n1idi des jeudis ou des dimanches , car 'écolier ou écolière sont bien souvent absents alors. A Noël, si nos occu­pations nous le pennettent, organisons une petille soirée où cha­que enfant pourra se produire. IDans les villages de nlontagne, où les distractions sont si rares , ces réunions , charmantes dans leur siInpliocité, font la joie de tout le nlonde.

.le répèlte encore: Etablissons le contact. entre parents et ins­titutrices, puis pensons, réfléchissons. Et si en toute sincérité, nous voyons dans leur exposé une expérience là tenter, un con­seil à suivre, pourquoi de parti pris se cabrer? ,C'est pour le bien de l'enfant que nous travaillons, ne l'oublions pas. 'C'est pour le bien de l'enfant que travaillent aussi ses parents. 'Ce point de vue est important. D'ailleurs sans subordonner notre volonté à celle du père ou de la 111ère, nous pouvons arriver avec beaucoup de cœur et de conlpréhension ,à allier la leur à la nôtre.

Appliquons-nous là inspirer à nos élèves un grand am.our pour les auteurs de leurs jours, parlons leur souvent de leur dé­vouement, de leurs soins , des privations qu'ils s'in1.posent par­fois pour eux. Insistons sur le devoir du respect, de l'obéissance, de la grartitude surtout. ,L'enfant jouit des bienfaits sans pens'er au bienfaiteur; il ne sait pas Inêlne renlarquer la peine que ses parents se -donnent pour lui . A nous de la lui lnontrer .

Il y a hélas bien des pères et Iuèr·es qui sont loin de mériter ces éloges. 'Cependant c'est une habile industrie que de leur en donner, et du reSIte il y a toujours en eux un bon côté là faire res-

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sortir. Par ce. procédé infaillible pour les disposer en notre fa­v~ur, ~ous an?verons peut-être à les pousser vers le bien, là les in­CIter 'a devenIr meilleurs afin d'être de bons, de sincères exem­ples pour leurs enfants.

. . Que nos manières éducatives soient en rapport avec la con­dItIOn des, ~arents. A la. ca~pagr;te, où l'argent est dur 'à gagner, ~.r,enons gal de d~ leur InspIrer l anlour du lux'e coüteux, la pas­.::sIO~l .'~olle des depenses par une toilette trop élégante qui' déton­~eI ~It. Par notre exelnple tout puissant, enseignons-leur le Goût de l or:dre, de la sage éco~omie, de la gentille simplicité ; sachons les gUl;Ier d~ns leur ~h?IX en~re le pratique et l'agréable, l'util€ ~~ le necessalre, le vraI et le 'clInquant. Familiarisons nos grandes fIllette.s avec les grandes et les petites aiguilles. Que les raccom­modages, les ravaudages, les reprises soient là l'honneur.

Et puis soyons ~imples dans nos manières, dans notre lan­~age. O~, ces .m.ots s,avants, ces ,phrases pédantes, ces gestes que Ion. crOIt .... dIstIngues, comme Ils nüus rendent ridicules 1 Edu­catnces ·du peuple, soyons siInples .

. En formant ainsi nos ·élèves, les parents nous feront con-fIance. Et notre autorité, unie étroitement à la leur sera douce au cœ~lr ?e nos ,élèves et en raison directe sera aus~i plus forle, plus aImee, plus respectée. ·M. R.

La voix et le geste

Daizs l'enseigne111ent 01.1 r éducation, la voix et le geste tien­nent une place prépondérante et il n'est pas inutile d'avoir lu les pénétrantes rell1Cll'ques qu' H enl'i Delacroix a consacl'ées à cette question.

* :1": * . , « Les .i eux ex'pressifs de l,a voixi s,ont d,es ·moy·ens 'puissant6. Inten­

sIte du s~n, ,allongement ?u ,a,.brévi,ation, var~atio'l1 de hauteur, dépla­.cel~1el1t cl accents, suspenSlOn de voix et silence,s : ·1es ü1flexi0l1s de la VOlX et le r~ythme du débit.

~e tül: ~nime, préd6·e et donne ,le ,se.n8'. nonne.r le ton ,juste avec ses ll1tensltes, ses assour·di68'eJments·, l 'a.Jllong.ement, l'.élév,élJ1iion des syl­labes e:t des mots, mettr,e l 'accent, s',an~ê1ier, ralentiT, ,accél.érer, f,aire res·sOl'.ilr o.u escamoter, telle est ·l'œuvre du s,entiment, de l'intonation affectlv.e, mterfépa;nt av,e·c l'intonation logi1que, ,ave'c loes élèv·ations et 1e6 abéllSSemelü,s qui résultent du 6ens et de. lia liais'on du clÏ<slcours.

:j: * * ~( Ce qui s'accomp1it dans l,a voix d 'une façon particuilièr.e'~ent p.er­

ceptIble - parce que les mU6cles vocaux sont partÎ'oulièrem.ent .aisés à

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'mouvoir et que l 'émotion ,agit d 'une f,açon particulièrement nota;ble .sur lia fréquence et l'amplitude d'e ,la res·pirr,ation ,sur Ilia tension .des , ,cordels voüaloo et des musül,es Iqui articulent - s'fli0complitaussi dans' tout le 'corps.

L',attitude tout entière ,e's't moyen d ',ex'pr,e·ssion. L a g.estic,ulation confus'e e,t violen'te ex'prime l 'inten.sité de l',émotion.

>Des 'mouvements ,plus ,préc·is et S1ig'l1ifi.c,atJifls eSlquis's'ent l,es actions que :le · parl,eur ~'e re'prèse,nte ou .son ,attitud-e à régard ,el,e ses ~',epTé­

:senta-iions. ILe gesite exprim,e, indique, imite, 'es'quiss'e.

Il traduit d',abord les sentim ents du .parleur; puis S.Ql1 attitude logrque, c'est-là-el,ire ,en somm'e le mouv,em'8'l1t de sa pensée, ses éllans et Is,es ,arrèts, ses h èsiltatJions ,et ses re'pri,ses, la ,divis'ion, lia ,S1oansiondu dis,cours ; H mime par des mouvements dtal1s respa,e.e Joe ,chan.g6Jm,e,nt de direction de ,l,a pensée; il symbolise les ,appo.rts l,ogiques des id.ées par de.s figures s'patiales.

« La main la un fl'ôl,e priv,ilégié, lia main héVbituée' là tout flaire et 'par ,conséquent là tout eXlprimelr , ,la m,ain chez be:aucoup habituée ,à écrire, c·,e,st-'Èl:-dir.e à ,dessine'T, à souligner, là ponctJuer l,a ph'l'as'e.

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De llà v1ent l e très inégal ratffinement du geste, .selon l es civilisations' et le,s profe-ssions. ,De ,llà, vient ,aussi le rôle important de· l,a ,main droite. Chez le chef d'orchestre, .la main droite me,Sture .l0 ,te~mps ,et divis,e l 'espa,ce-; l'a ma,ü1 gauch e dessine clans rail' l"araihes:que de la mélodie, elle mar'que les hésitations, les él,ans, le ca1me.

Il n e faut pas oubheT non plus Iqu·e le g,este, s il accompagne l,e hi.n.gag e, ne lui eBt ,pM nècesls'a,ir'e:ment postérieur, et qu'il ne se borne, pas ,à llui battre lta mlesure. Il ,plong.e' au · c1e,~à du dils,cOUl'\S, dans la pensée en tr.ain de .se J.ai'l'e·; de l'à vient 'qu'i:l 'e.X!pri,me souven1, ,com·me· le regm'c1, l'inexpr,imé '0t l e s'ous-entendu; de ,]à vi,eut 'son impo.rtanc,e · ohez le pri,mitJif ,e,t ,} enfa:nt, ,aussi bien ,que ,chez le subtil penseur.»

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