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septembre 2015/n° 234/ 2 € www.sosve.org L’ESSENTIEL 2014 à lire après la page 8 Septembre 2015/n° 234/ 2 € La “triple peine” des orphelins sans prise en charge Vincent Kompany : “Donner leur chance à tous les enfants”

Villages de joie n°234 septembre 2015

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Dossier : La "triple peine" des orphelins sans prise en charge Actu : Emmanuelle Bercot : une comédienne et cinéaste engagée Grâce à vos dons : Au Népal, Lila, 10 ans, retrouve une vie de famille Parcours : Vincent Kompany, donner leur change à tous les enfants En cahier central : L'Essentiel 2014

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La “triple peine” des orphelins sansprise en charge

Vincent Kompany :“Donner leurchance à tous les enfants”

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Frappés par la perte de leurs parents,les enfants orphelins se retrouventdès lors privés de cet attachementindispensable pour grandir. Une fra-gilité qui les rend plus vulnérablesaux autres difficultés de la vie. Sanscompter qu’ils sont souvent ignorésou négligés. Une “triple peine” ensomme, contre laquelle, dans denombreux pays, des organisationsse mobilisent avec l’objectif que cessituations soient mieux prises encharge.

CCombien d'enfants sont-ils dans le monde à avoirperdu un ou deux de leurs parents ? Sur 2,2 milliardsd'enfants, l'Unicef en a dénombré 150 millions(1).Derrière ces chiffres bruts, les situations apparaissentbien réelles et différentes selon les pays, le contextepolitique ou économique, les appartenances sociales.Impossible en effet de dresser la liste de tous lesphénomènes qui conduisent à priver les enfantsde leurs parents tant ils sont nombreux : la pauvreté,les conflits, les épidémies et bien d'autres encore.En Afrique, par exemple, la propagation du virusdu Sida à partir des années 1990 a causé des ravagesà grande échelle. En l'espace d'une dizaine d'années,11 millions d'enfants âgés de moins de quinze ansont perdu un père, une mère, parfois les deux à lafois. Aujourd'hui encore, le virus continue à détruiredes familles à mesure que la maladie se déclarechez des parents qui avaient survécu jusqu'à présent.Plus récemment, la pandémie du virus Ebola afrappé une nouvelle génération : 3 700 enfants ont

LA “TRIPLEDES ORPHE L

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Moi, Jérémy, j’ai 12 ans, 7frères et sœurs dont unejumelle, Mariana. Quatresont encore au village SOS. Et moi, Matthieu, j’ai 10ans et j’ai deux sœurs aussiau village. C’est Jérémyqui est arrivé en premierau village SOS quand ilavait 3 ans.

Jérémy : Matthieu, il est arrivé quand il avait 6 ans. On a d’abordvécu dans le même pavillon. C’est comme ça qu’on est devenusamis. Et puis on est dans la même classe depuis le début. Alorsforcément, on fait partie de la même bande de copains… Matthieu : On est beaucoup. Des garçons et aussi des filles. À larentrée, on passe tous les deux en 6e à Blaise Pascal. On connaîtplein de monde au collège alors ça nous fait pas peur. Jérémy : Même si cette fois, c’est sûr, on ne sera pas dans la mêmeclasse parce que moi, je serai en SECPA tandis que Matthieusera dans une 6e classique. La SECPA, c’est une classe spécialepour apprendre un métier. Matthieu : Jérémy, il voudrait devenir vétérinaire ou mécano sic’est trop dur. Tandis que moi, je ne sais pas ce que je veux faireplus tard… Jérémy : Ça ne veut pas dire qu’on ne jouera plus ensemble,attention ! On jouera toujours au foot ou au tennis ensemble.Ce que l’on préfère c’est le sport. Matthieu : En SECPA, Jérémy pourra même peut-être faire dutumbling. C’est une sorte de gymnastique acrobatique. Jérémy : Et puis on sera toujours là l’un pour l’autre… Commeau village SOS, on est là pour se soutenir.

Chaque trimestre, des jeunes d’un village SOSs’expriment

Publication trimestrielle éditée parSOS Villages d’Enfants6, cité Monthiers - 75 009 ParisTél. : 01 55 07 25 25

PRÉSIDENT : Daniel Barroy

VICE-PRÉSIDENTES : Marie-Claude Hamon,Françoise Rouch.

DIRECTEUR GÉNÉRAL ET DIRECTEURDE LA PUBLICATION : Gilles Paillard

RÉDACTEUR EN CHEF : François-Xavier Deler

IMPRESSION : Fabrègue

PHOTOS : Zishaan Akbar Latif, Digitalvision, Le Jas, Les Films du Kiosque, Photodisc, SébastienPosingis (Couv), Téléparis, SOS VE Mali, SOS Villages d’Enfants.

CONCEPTION, REDACTION ET MAQUETTE :Le Jas - 01 53 10 24 10 - www.lejas.com

ABONNEMENT ANNUEL : 8 eurosPRIX AU NUMÉRO : 2 euros

COMMISSION PARITAIRE : 0117H81095ISSN : 0243.6949Dépôt légal à la parution/ Cette revue est accompagnéed’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre etbulletins d’abonnement/don).

Jérémy et Matthieu

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perdu au moins un parent en Guinée, au Libériaet en Sierra-Leone(2). Avec des conséquences encascade : “Des milliers d'enfants vivent dans desconditions précaires suite au décès de leur père,de leur mère ou d’autres membres de leur famille”,comme l'expliquait, au retour d'une visite dans larégion, Manuel Fontaine, directeur régional del'Unicef pour l'Afrique de l’Ouest et l'Afriquecentrale. Il n'est pas toujours besoin d'aller aussiloin pour mesurer combien les enfants orphelinssont exposés aux soubresauts du monde danslequel ils vivent. En Europe, la crise financière quetraverse la Grèce frappe aussi les orphelins dontle sort dépend des institutions qui doivent lesprendre en charge. L'ONG Eurochild qui regroupedes associations œuvrant en faveur de la protectionde l'enfance dans différents pays européens vientde tirer le signal d'alarme : le blocage des capitauxmet en danger le fonctionnement de ces institutions.

“La limite de 60 euros pour les retraits bancairesa touché le plus durement les enfants en situationde vulnérabilité. Comme les autres, les institutionsde protection de l'enfance ont besoin que leurargent transite par les banques pour des raisonsde transparence financière. Pouvez-vous imaginerprendre soin de dizaines de jeunes enfants, parfoishandicapés dans ces circonstances ?”, alerte MaryTheodoropoulou, coordinatrice de l'associationOpening doors for Europe's Children en Grèce.

Des enfants “invisibles”En dehors de ces moments de crise, les orphelinspâtissent d'un déficit de reconnaissance.Contrairement à d'autre catégories d'enfants endétresse comme les enfants affectés d'un handicapou malades du Sida par exemple. Même en Franceleur nombre exact reste un mystère. Selon uneétude de l’Institut national des études démogra-

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phiques datant de 2003, la France comptait àl'époque 480 000 orphelins âgés de moins de 21ans dont 20 000 âgés de moins de 20 ans ayantperdu à la fois leur père et leur mère. Peu d'indicesrenseignent sur l'évolution de ce groupe. En 2013,l'Observatoire national de l'enfance en danger(Oned) a estimé à 221 le nombre d'orphelins admiscomme pupilles de la nation en une seule année.À la même époque, la Fondation d’entrepriseOcirp(3) évaluait la population des moins de 25ans ayant perdu au moins un de leurs parents à800 000. Un chiffre qui a vraisemblablement changé,c'est pourquoi la Fondation réalise actuellementun nouveau comptage. Cependant, l'invisibilitédes orphelins n'est pas qu'une affaire de chiffres.À l'époque la Fondation Ocirp organise un colloquepour alerter sur les difficultés auxquelles se heurtentces enfants. Le principal problème réside dans lespréjugés et les silences au sein de la société. “Lesorphelins n'existent plus car il n'y a plus d'orphelinats”,résumait simplement Jérôme Clerc, maître deconférence en psychologie cognitive de l’éducationà l'Université Lille 3. Pour ces enfants parfois stig-matisés, la difficulté consiste à trouver commentse construire privés de cette reconnaissance, maissurtout d'un attachement affectif. Beaucoup doiventégalement combattre un sentiment de culpabilitéà l'égard de la disparition de leurs parents.

Moins bien préparés à affronter les difficultésCette insécurité psychologique s'accompagnesouvent de difficultés matérielles dans les paysoù la prise en charge est insuffisante. Ainsi, enAlbanie par exemple, les orphelins sont placésen institution mais le système a été conçu pourles protéger jusqu'à l'âge de 15 ans seulement.Passé leur quinzième anniversaire, les enfantssont abandonnés une seconde fois et livrés àeux-mêmes sans aucun suivi ni assistance. Dansces conditions, obtenir un logement, faire desétudes ou décrocher un travail est quasi-impossibleet les enfants se retrouvent confrontés à toutesles formes d'abus et d'exploitation. Dès 2009,SOS Villages d'Enfants s'est mobilisée jusqu'àobtenir finalement du ministère des Affairessociales albanais que l'âge de prise en charge

soit étendu à 18 ans et que les jeunes adultespuissent bénéficier d'un soutien par la suite.Dans de nombreux pays de l'est de l'Europe, lecombat des ONG consiste aujourd'hui à obtenirque les orphelins ne soient plus systématiquementplacés dans des institutions mais auprès defamilles d'accueil susceptibles de leur redonnerdes repères, comme c'est déjà le cas en Franceet en Italie. Il reste d'autres régions, comme enAfrique, où la situation est encore moins favorable.Auparavant, les orphelins étaient pris en chargedans un réseau de solidarités familiales : parentsproches, grands-parents voire autres familles.Devant l'afflux d'orphelins, ces réseaux de proxi-mité n'ont pas fait long feu, au risque de mettreen péril les familles d'accueil incapables écono-miquement de subvenir aux besoins de tous. Le“chacun pour soi” a finalement prévalu sur lessolidarités traditionnelles. Conséquence de cesconditions de vie devenues précaires pour les

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KELIG PUYETHead of Global AdvocacySOS Villages d'Enfants International

INTERVIEW

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orphelins, l'accumulation de nombreuses dif-ficultés : malnutrition due à une alimentationcarencée, retards de croissance, moindres capacitésphysiques ou intellectuelles… Dès lors, cesmillions d'orphelins ont trop à faire pour s'occuperd'eux-mêmes ou de leurs frères et sœurs, parfoismême d'un parent survivant, pour aller à l'école.Une triple peine pour la plupart de ces enfantscondamnés à rester prisonniers de cette situationvoire à la perpétuer auprès de leurs propresenfants, à moins qu’ils ne soient aidés.C’est ce à quoi s’emploie SOS Villages d’Enfantssur le terrain aux quatre coins du monde, maisaussi dans les grandes instances internationales.L’association veille tout particulièrement à ce queles “Objectifs de développement durable” del’après 2015 qui seront discutés durant ce moisde septembre aux Nations unies prennent davantageen compte ces enfants en situation de grandevulnérabilité (voir encadré ci-contre). ■

(1) Source : "Chaque enfantcompte", rapport de l’Unicef,2014.(2) Source : communiqué del’Unicef de 30 septembre 2014.(3) Ocirp : Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance.

Quelles sont les principales données chiffréesconcernant les enfants orphelins ?Parmi les enfants privés de protection, très peu sontorphelins mais il est très difficile d'avoir des donnéessur ce groupe cible, sauf dans les pays où nous avonsréalisé des campagnes. L'ONG Everychild avance lenombre de 24 millions d'enfants privés de protectionparentale dans le monde alors que l'Unicef évalue àplus de 150 millions les enfants ayant perdu au moinsun parent et à 13 millions ceux qui ont perdu leursdeux parents. Ce sont des enfants “invisibles” puisquenous n'avons pas de chiffres les concernant.

Quelle que soit leur importance numérique, cesenfants sont-ils reconnus et protégés par les ins-titutions ?La Convention internationale des droits de l'enfant(Cide) a été adoptée en 1989 mais il y a eu une prisede conscience en 2005. SOS Villages d'Enfants a tra-vaillé avec l'Unicef sur un texte qui explicite commentmettre en œuvre la Cide. Publié en 2009, il reposesur deux principes essentiels : d'une part, aucunenfant ne doit être retiré de sa famille sauf si nécessaire,et nous avons dressé une liste de ces situations ;d'autre part, la protection doit être appropriée auxbesoins de l'enfant. Il s'agit également de s'assurerque les enfants pris en charge aient autant de chancesde réussite que les autres.

Cette reconnaissance vous paraît-elle suffisante ?La publication de ce texte a été saluée maisl'Assemblée générale de l'ONU ne l'a pas adopté,faute de consensus. Cependant, cela n'est pas unobstacle à la mise en œuvre de ses principes. Pardes efforts de suivi, des rapports et de la commu-nication nous arrivons à obtenir presque autant derésultats que si le texte avait été adopté à l'époque.Entretemps, le contexte a changé et les seuls argu-ments qui peuvent être entendus, que la conventionait été adoptée ou pas, sont économiques. En d'autrestermes, il faut prouver aux gouvernements que s'ilsn'investissent pas dans la protection de ces enfants,ils en paieront le prix plus tard.

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Qui n’a pas entendu parlerd’Emmanuelle Bercot ces dernièressemaines ? Ce fut l’une des starsles plus sollicitées du dernier festivalde Cannes. Récompensée de lapalme de la meilleure actrice pour

son rôle dans un film de Maïwen en compétition,elle était aussi sous les feux des projecteurs entant que réalisatrice, avec la présentation en ouver-ture officielle du festival de son propre film : “Latête haute”. L’histoire de Malony qui, dès l’âge desix ans, découvre le bureau du juge des enfants,avec un zoom particulier sur le temps de la dernièrechance entre ses seize ans et sa majorité. Unesorte de road trip au pays de la protection del’enfance, qui raconte les progrès et les rechutesd’un jeune en souffrance, parfois violent, les coupsde blues des professionnels qui l’accompagnentet refusent de baisser les bras. Au casting : unebelle distribution avec Catherine Deneuve, BenoîtMagimel, Sara Forestier et le surprenant comédienen herbe Rod Paradot. Bref, l’heureuse surprisecinématographique du printemps plébiscitée par

les critiques et le public avec, à ce jour, près de700 000 entrées au box-office.

Humble, proche et déterminéeBien qu’en proie à un tourbillon médiatique horsdu commun pour un film de cette nature,Emmanuelle Bercot a de nouveau créé la surpriseen acceptant - avec enthousiasme de surcroît -l’invitation des organisateurs des Assises de laprotection de l’enfance (dont SOS Villages d’Enfants)à participer à une table ronde lors de cet événementqui se déroulait à Rennes le 16 juin dernier.Certes, le public présent était conséquent avecplus de 2000 personnes mais l’exercice pouvaitsembler impressionnant de venir présenter unefiction cinématographique face aux plus grandsspécialistes de l’enfance en danger et un parterrede professionnels soucieux du regard porté surleur travail, dans un contexte où ils sont souventmis en accusation par les médias. Ce fut encoreun tabac pour la réalisatrice, venue raconter sonfilm avec humilité, sensibilité et engagement.“J’ai eu envie de faire un film autour de la justice

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UNE COMÉDIENNE

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des mineurs parce que j’ai été marquée dans monenfance par une journée passée avec mon oncle,alors éducateur, lors d’une sortie avec une dizainede délinquants dont il s’occupait. J’ai d’abordréalisé qu’il y avait des enfants qui n’avaient paseu ma chance, et j’ai eu envie de comprendreleurs fêlures et leurs manques”. “Mais, a-t-elleégalement expliqué, des films sur les délinquants,il y en a eu pléthore. C’est pourquoi j’ai vouluavant tout montrer le travail des professionnelsautour d’eux. Oui, avec ce film je voulais rendrehommage à ces professionnels et à ces institutionsqui travaillent dans l’ombre, et qu’il est à la modede dénigrer. Pourtant, lorsque l’on se rend dansles structures qui s’occupent des mineurs endanger, on est frappé par l’humanité, la qualité

et l’implication des professionnels. C’est importantde le faire savoir au public le plus large possible”.“Moi je ne serais pas capable de faire ce qu’ilsfont. Ils ont une foi, un engagement hors ducommun”. “Et d’ailleurs, a-t-elle ajouté, j’entendsfaire d’autres films sur la protection de l’enfanceen explorant les différents univers professionnelsqui entourent les enfants protégés”. Un intérêtet une détermination qui provoqueront unegrande émotion dans le public. Puis ce sera uneovation pour cette star de Cannes pas commeles autres. Celle qui devant, ces professionnelsbien loin des tapis rouges, avait commencé sontémoignage en disant combien c’était un honneurpour elle d’être là. Emmanuelle Bercot ? La têteplus que haute. ■

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PROTECTION DE L’ENFANCE : UNE RÉFORME TRES ATTENDUEe nombreux pays envient notre système deprotection de l’enfance doté de moyens financiersimportants : 7 milliards d’euros par an pour la

“seule” Aide sociale à l’enfance assurée par les départements.Pourtant, il comporte encore de nombreuses faiblesses,régulièrement soulignées par les personnes bénéficiairesde cette protection mais aussi par les professionnels etinstitutions œuvrant dans ce secteur. D’importants progrèsrestent à faire à la fois sur le plan du repérage des enfantsen danger ou maltraités et, une fois qu’ils sont repérés etpris en charge, sur le plan de la qualité des réponses quileur sont proposées par les services chargés de leurprotection. C’est pourquoi depuis plusieurs mois, Parlement etGouvernement planchent sur une réforme qui se traduirapar l’adoption prochaine d’une loi améliorant le cadre légalde la protection de l’enfance (déjà votée en première lectureà l’Assemblée nationale le 12 mai), complétée de mesuresréglementaires destinées à encourager l’amélioration despratiques des professionnels s’occupant des enfants protégés. La secrétaire d’État chargée de la famille, de l’enfance,des personnes âgées et de l’autonomie, Laurence Rossignol,a présenté le 16 juin dernier sa feuille de route comprenant101 mesures dans trois directions : une meilleure priseen compte des besoins de l’enfant et de ses droits ;l’amélioration du repérage et du suivi des situations dedanger ; le développement de la prévention. Pour bâtir cette réforme, la ministre et les parlementairesse sont appuyés sur de nombreuses auditions de jeunes

ayant été pris en charge par les services de protection del’enfance mais aussi d’ associations qui sont chargées auquotidien de les accompagner, notamment lorsqu’ils ontété placés. Ce fut le cas de SOS Villages d’Enfants auditionnéeà trois reprises : au Sénat, à l’Assemblée nationale et dansle cadre de la concertation organisée par la ministre.L’association est satisfaite de constater qu’un certain nombredes préoccupations qu’elle a exprimées ont été prises encompte. Et notamment l’intégration dans la loi d’une missionnouvelle pour les services de l’Aide sociale à l’enfanceconsistant à “veiller à ce que les liens d’attachement nouéspar l’enfant avec ses frères et sœurs soient maintenus, dansl’intérêt de l’enfant”. Ce qui impliquera que le “Projet pourl’enfant” – normalement élaboré par les professionnels aumoment de la prise en charge d’un enfant en danger - prenne“en compte les relations personnelles entre les frères etsœurs, lorsqu’elles existent, afin d’éviter les séparations saufsi cela n’est pas possible ou si l’intérêt de l’enfant commandeune autre solution”. D’autres dispositions encourageantespour SOS Villages d’Enfants visent à un accompagnementrenforcé des jeunes majeurs sortant de la protection del’enfance, trop souvent “propulsés” dans la vie d’adulte dèsleurs 18 ans - lorsque l’aide sociale s’arrête - sans que cetteaccession brutale à l’autonomie n’ait été suffisammentpréparée. Reste à espérer que cette nouvelle réforme tant attendueporte réellement ses fruits.

En savoir plus : www.social-sante.gouv.fr

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EN BREF...JOURNÉE DES LEGSLE 13 SEPTEMBREAvec la baisse dessubventionspubliques, la généro-sité privée est plusque jamais essentiellepour que les associa-tions et fondationspuissent réaliserleurs actions d’utilitésociale. Les dernierschiffres disponiblesmontrent que sur les79 organisationsmembres de Francegénérosités, 47dépendent à plus de80% de la générositéprivée. Celle-ci peut

prendre différentesformes : dons, achatsde produits soli-daires, partenariatsd’entreprise, maisaussi legs, qui repré-sentent à eux seuls25% de la collecteprivée des organisa-tions et 500 millionsd’euros. Une formede générosité encoremal connue et sem-blant, à tort, requérirune procédure com-plexe. La journéemondiale des legs du13 septembre a pourvocation d’expliquerles avantages et la

simplicité de cettedémarche. www.francegenerosites.org

ÉCOUTEZ ANNYDUPEREY SURFRANCE BLEUDu 7 septembre au 4décembre, AnnyDuperey présente surFrance Bleu une sériede programmescourts intitulés“Bonheurs d’enfance”.Jean, Pierre-Yves,Marion et bien d’au-tres partagent avecelle et les auditeursdes souvenirs d’en-

fance heureux ratta-chés à des objets quileur ont été transmis.À écouter les lundi,mercredi et vendredià partir de 9h30 surFrance Bleu.www.francebleu.fr

QUAND LES MÉDE-CINS SOIGNENT ENMUSIQUESi vous êtes médecin,musicien et philan-thrope, rejoignezsans attendrel’Orchestre Sym -phonique desMédecins de Franceen recherche de nou-

veaux membres. Sivous n’êtes pasmédecin mais justemélomane, prenezdes places pour lecon cert de cetorchestre (à Dijon le17 octobre) dont lesbénéfices serontreversés à SOSVillages d’Enfants. Au programme : laSymphonie concer-tante pour violon etalto de Mozart avecla participation ducélèbre violonistePierre Amoyal, par-rain de l’Orchestre. www.osmf.fr

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SOS Villages d’Enfants est membre du Comité de la Charte du don enconfiance depuis 1992.Notre association, soumise à des contrôles internes et externes, accordeune grande importance à la gestion des ressources qui lui sont confiées

et s’emploie à optimiser la rationalisation des coûts. Le contrôleur du Comitéde la Charte a participé au conseil d’administration consacré à l’arrêté des comptes età l’Assemblée générale. Les comptes de SOS Villages d’Enfants sont certifiés sans réservepar le cabinet PricewaterhouseCoopers Entreprises.

ESSENTIEL 2014/ WWW.SOSVE.ORG

L’ESSENTIEL 2014

SOS Villages d’Enfants France a été créée en France en 1956. Reconnue d’utilité publique en 1969.

13 villages SOS203 fratries

FRANCE MÉTROPOLITAINE

Plus de 50000 enfants bénéficiaires22 pays

Soutien financierà l’INTERNATIONAL

De droite à gauche : Gilles Paillard, directeurgénéral, et Pierre Pascal, président.

www.sosve.org

“QUI M’AIME M’ECOUTE!“’

S’il y a deux choses qui sont essentiellesdans une vie d’enfant et qui l’aident àdevenir un adulte et aussi une belle per-

sonne, ce sont bien l’affection et l’écoute. C’estcette recette faite de deux simples ingrédientsqui lui permet de poursuivre son chemin etde construire son avenir dans la sérénité.Ces ingrédients fondamentaux, dont chaqueenfant a besoin pour grandir, et qui sont aucœur de l’action quotidienne de SOS Villagesd’Enfants, « Qui m’aime m’écoute! » les a réunis.Chaque enfant doit pouvoir aimer et être aiméen retour; il doit également pouvoir exprimerses droits, être écouté et surtout compris.Cependant, que ce soit en France ou dans lemonde, les droits fondamentaux des enfantsne sont pas toujours respectés. Dans le cadredu 25e anniversaire de la Convention des droitsde l’enfant, SOS Villages d’Enfants s’est fortementmobilisée autour de cette cause pour la fairemieux connaître, et également assurer la visibilitéde notre association en tant qu’acteur référentde la protection de l’enfance.Elle a bénéficié d’une reconnaissance institu-tionnelle et plusieurs supports ont choisi demettre à l’honneur son action, preuve de lalégitimité de l’association sur la question desdroits de l’enfant.Nous saisissons cette opportunité pour inviterchacun d’entre vous à faire écho à cette paroledes enfants, parfois ignorée et trop souventbafouée.« Qui m’aime m’écoute… et me protège ! »

Les rapports annuel et financier de SOSVillages d’Enfants sont consultables sur lesite Internet de l’association: www.sosve.orget disponibles sur demande.

Les donateurs peuvent laisser librel’affectation de leur soutien ouchoisir entre France et monde. Àl’international, les parrains peuventopter pour le pays et le village SOSde leur choix.

Sur 100 € reçus,

88,40 % sont destinés

aux enfants.Voir page 4

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L’année 2014 a été marquée par le lancementet le déploiement du programme « Pygmalion »,mutualisation du travail associatif autour de laréussite scolaire (définition de grandes orientations,expérimentations de nouvelles pratiques d’ac-compagnement…). Il a fait l’objet de la publicationd’un guide.

FAVORISER LA RÉUSSITE SCOLAIRE

Tous les établissements de SOS Villages d’Enfantsont connu une évaluation externe indépendante,qui s’est avérée très satisfaisante. En plus de garantirle respect des obligations réglementaires, celle-ci avait pour objectif de valoriser les atouts duprojet associatif et sa déclinaison par les établis-sements. Elle a suggéré un certain nombre derecommandations, révélant ainsi de nouveauxaxes de progrès à travailler.

DÉMARCHE QUALITÉ

Le village d’enfants SOS de Sainte-Luce sur Loire(44) a célébré son 10e anniversaire le 18 octobre.Deux villages d’enfants SOS ont bénéficié d’im-portants travaux de rénovation afin d’améliorerl’environnement et le confort de vie des enfants :Busigny et Neuville Saint-Rémy (59).

LA VIE DES VILLAGES D’ENFANTS SOS

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FRANCE

SOS Villages d’Enfants était partenaire des 7es Assisesnationales de la protection de l’enfance qui ont rassembléprès de 2 000 professionnels. L’association a pu partagerson savoir-faire à travers plusieurs contributions et la par-ticipation d’enfants et de jeunes, en particulier autour desdroits de l’enfant.SOS Villages d’Enfants a pris position au cours d’auditionspubliques : par la commission sénatoriale des affairessociales dans le cadre d’une mission d’information sur laprotection de l’enfance, par Mme Laurence Rossignol, secré-taire d’Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées etde l’Autonomie, dans le cadre des travaux législatifs encours dans le champ de la protection de l’enfance.

RAYONNEMENT ASSOCIATIF

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COMMENT NOUS AGISSONSNotre action est menée en partenariat avec lesconseils départementaux qui ont compétenceen matière de protection de l’enfance. Les servicesde l’Aide sociale à l’enfance soumettent à SOSVillages d’Enfants la situation de fratries dontle placement est envisagé sur la durée. Le conseildépartemental prend en charge les frais de fonc-tionnement liés à l’accueil des enfants confiésà SOS Villages d’Enfants. Ainsi, le financementdes actions de SOS Villages d’Enfants en Franceest couvert à 88 % par les fonds publics.Les appels à don pour l’action en France serventà la construction, aux travaux d’extension ou derénovation des villages SOS, aux complémentsde charges salariales, au soutien scolaire, à l’aideaux jeunes majeurs et à des projets éducatifs àforte valeur ajoutée (séjours à l’étranger,vacances…).

644 enfants et jeunes

accueillis en villages SOS

34 nouvelles fratries

accueillies en 2014

Âge moyen : 11 ans

Réussite scolaire : 81 %

SOS Villages d’Enfants parrainait le programme court « Qui m’aime m’écoute ! » diffusésur France 2 en novembre et décembre. Un épisode d’une minute présentait un droitfondamental de la Convention internationale des droits de l’enfant, en l’explorant demanière originale, au travers d’une discussion émouvante entre Anny Duperey, marrainede l’association et un enfant. 11 droits de l’enfant ont ainsi été illustrés.Chaque programme a réuni 3,2 millions de téléspectateurs de plus de 50 ans, pour unecouverture de près de 70 % de notre cœur de cible et près de 102 millions de contacts.

UNE FORTE VISIBILITÉFAITS MARQUANTS

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L’ouverture officielle du 4e village d’enfants SOSde Madagascar, à Fort Dauphin, au sud-est dupays, a eu lieu le 18 novembre. Les premiers enfantsétaient accueillis dans des maisons familiales tem-poraires. L’événement coïncidait avec la célébrationdu 25e anniversaire de SOS Villages d’EnfantsMadagascar.Présidée par Mme Sangaré Oumou Bâ, ministre de la promotion de la Femme, de laFamille et de l’Enfant, l’inauguration du 4e village d’enfants SOS du Mali à Khoulouma eu lieu le 2 février. SOS Villages d’Enfants France était représentée par Daniel Barroy,vice-président, et Gilles Paillard, directeur général. Richard Pichler, secrétaire généralde SOS Villages d’Enfants International, , était également présent. Le village SOScomprend 15 maisons familiales, pour une capacité d’accueil à terme de 150 enfants.

ACCUEILLIR D’AUTRES ENFANTSFAITS MARQUANTS

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L’ESSENTIEL 2014

INTERNATIONAL

INVESTISSEMENTS EN MILLIERS D’EUROS ET NOMBRE DE PROGRAMMES

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SOS VILLAGES D’ENFANTS FRANCE EST MEMBREDE SOS VILLAGES D’ENFANTS INTERNATIONAL,PRÉSENTE DANS 134 PAYS.

COMMENT NOUS AGISSONSL’activité repose sur le financement privé. Lesappels à don servent à la construction de nou-velles structures, à la prise en charge des fraisde fonctionnement et aux situations d’urgence.Les enfants sont confiés aux villages d’enfantsSOS par les services sociaux après enquête. Ilssont accueillis et élevés dans leur culture et leurcroyance.Les collaborateurs, dans leur très grande majorité,sont des nationaux du pays. Cette implantationlocale est un gage d’efficacité dans la durée etdans l’urgence.

7 888 enfants accueillis

en villages d’enfants SOS

Plus de 25 370 élèves dans les

établissements scolaires et de

formation

Plus de 20 200 bénéficiaires

des programmes sociaux et de

renforcement de la famille

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ESSENTIEL 2014/ WWW.SOSVE.ORG

L’ESSENTIEL 2014RIGUEUR ET TRANSPARENCEwww.sosve.org

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Engagée sur la durée dans ses actions, SOSVillages d’Enfants a constitué une réserve pru-dentielle d’une année de fonctionnement surfonds privés (14,49 M€).

Des ressources sont réservées pour la réalisa-tion des projets prévus en France et dans lemonde (environ 11,7 M€).

EMPLOIS 2014en milliers d'euros

Emplois 2014= Compte derésultat

Affectation par emplois desressources collectées auprèsdu public en 2014

1- Missions sociales- réalisées en France- réalisées à l'étranger viala fédération internationale

37 381

13 983

4 537

13 972

2 - Frais de recherche de fonds 4 590 4 590

3 - Frais de fonctionnement 1 165 1 055

sous-total 24154

I - Total des emplois de l'exerciceinscrits au compte de résultat

57118

II - Dotations aux provisions 965

III - Engagements à réaliser surressources affectées

403

IV - Excédent de ressources de l'exercice 2943

V - TOTAL GENERAL 61430

Part des acquisitions d'immobilisationsbrutes de l'exercice financées par lesressources collectées auprès du public

2 458

Neutralisation des dotations aux Amortissementsdes immobilisations financées à compterde la 1re application du règlement parles ressources collectées auprès du public

240

Total des emplois financés par lesressources collectées auprès du public

26372

Evaluation des contributionsvolontaires en nature

3 153

RESSOURCES 2014en milliers d'euros

Ressourcescollectées2014 = Comptede résultat

Suivi des ressourcescollectées auprès du publicet utilisées en 2014

Report des ressources collectées auprès du publicnon affectées et non utilisées en début d'exercice

25 352

1- Ressources collectées auprès du public 26 398 26 398

2 - Autres fonds privés 0

3- Subventions et autres concours publics 31 112

4- Autres produits 2 374

I - Total des ressources de l'exerciceinscrites au compte de résultat

59884

II - Reprises de provisions 344

III - Report des ressources affectées nonutilisées des exercices antérieurs

1202

IV - Variation des fonds dédiéscollectés auprès du public

798

V - Insuffisance de ressources de l'exercice 0

VI - TOTAL GENERAL 61430 27196

Total des emplois financés par lesressources collectées auprès du public

26372

Solde des ressources collectées auprès du publicnon affectées et non utilisées en fin d'exercice

26 176

Evaluation des contributionsvolontaires en nature

3 153

AFFECTATION DES RESSOURCES

Sur 100 € reçus de la générosité du public etdes subventions des conseils départementaux :

ORIGINE DES RESSOURCES PRIVÉESFINANCEMENT DE NOS MISSIONSSOCIALES (en millions d’euros = M€)

ACTIF (en K€) 2014 2013

ACTIF IMMOBILISE :Immobilisation corporelles,incorporelles et financières

29 106 27 881

ACTIF CIRCULANT :Valeurs réalisables (créances) etdisponibles (trésorerie)

61 663 60 574

COMPTES DE REGULARISATION :Charges constatées d'avance

511 448

TRAVAUX EN COURS(village au Burkina Faso)

1469 1469

TOTAL : 92750 90372

PASSIF (en K€) 2014 2013

FONDS ASSOCIATIFS :Apports, provisions réglementées,réserves

69363 66 894

PROVISIONS :Provisions pour risques et charges

8 686 8 497

DETTES 12 984 13 254

COMPTES DE REGULARISATION :Produits constatés d'avance

248 195

TRAVAUX EN COURS(Ouagadougou)

1 469 1 469

TOTAL : 92750 90372

En France37,4 M€

Dans le monde14 M€

Fonds publicsFonds privés

12,10 %

87,9 % 100 %

POLITIQUE DE RÉSERVE ET AFFECTATIONPRÉVISIONNELLE DES RESSOURCES

BILAN SIMPLIFIÉ AU 31 DÉCEMBRE 2014

ORIGINE DES RESSOURCES

Fonds privés

Fonds publics

Autres

43 %

51 %

6 %

Partenariatsentreprises(1,7 M€)

Soutiensréguliers(4,3 M€)

COMPTE D’EMPLOI DES RESSOURCES 2014 (version simplifiée)

Missions sociales en France et dans le monde en 2014Frais de fonctionnement et provisionsFrais d’appel et de traitement des fonds, gestion desreçus fiscaux, charges et frais de personnel sur gestiondes legs et du service donateurs

Source : Compte d’emploi des ressources 2014

Pour une parfaite transparence : sur 100 €,la seule générosité du public finance 78,60 %des missions sociales.

Dons(10,3 M€)

Souscriptionsparrainages(2,9 M€)

Legs etdonations(7,2 M€)

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9WWW.SOSVE.ORG/SEPTEMBRE 2014/N° 234/VILLAGES DE JOIE

Sacrifier des enfants c’est se refuser un avenir

Daniel BarroyPrésident de SOS Villages d’Enfants

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AU NÉPAL : LILA, 10 ANS, RETROUVE UNE VIE DE FAMILLE

C’est l’histoire de Lila, 10 ans, qui jouait dehors avec ses cousins quand le séismea détruit sa maison, ensevelissant ses parents et six autres membres de sa famille.Deux d’entre eux ont pu être secourus mais pas son père ni sa mère. Grâce à desvoisins, SOS Villages d’Enfants Népal a été prévenue. L’association, en collaborationavec les autorités locales, a immédiatement tout mis en œuvre pour essayer detrouver des membres de sa famille susceptibles de prendre soin d’elle. Mais fautede solution durable dans l’entourage, elle a été admise au village d’enfants SOSde Sanothimi deux semaines après le drame. Les premiers temps furent difficilespour Lila. Elle avait du mal à s’adapter à sa nouvelle situation et exprimait sanscesse sa colère. Encore sous le choc de la perte brutale de ses parents, elle avaitbeaucoup de difficulté à accepter que la mère SOS soit celle qui veillerait désormaissur elle. Tout comme il lui était difficile d’accepter les neuf autres frères et sœursSOS présents dans la maison comme ses propres frères et sœurs. Mais peu à peu,l’affection de tous les membres de cette nouvelle famille a eu raison de sa colèreet son adaptation a commencé. Aujourd’hui, Lila a repris l’école et prend plaisir à s’y rendre tout comme elleapprécie sa vie au sein de sa famille SOS. La plus jeune de ses sœurs SOS estaussi une orpheline du séisme. Cette triste histoire partagée a peut-être aussicontribué à atténuer le sentiment de solitude de Lila.

L’histoire de Lila, c’est l’histoire de nombreux enfants au Népal. SOS Villagesd’Enfants s’est donc immédiatement mobilisée sur le terrain, en s’appuyantnotamment sur ses généreux donateurs, afin que les enfants ayant tout perdupuissent très vite être mis à l’abri et entourés.

L’INTERVENTION DE SOS VILLAGES D’ENFANTS AU NÉPAL C’EST :n 14 “Espaces Amis des enfants” mis en place dans 10 districts (accompagnementalimentaire, sanitaire et éducatif) ;n28 731 enfants accueillis et soutenus par 305 professionnels et bénévoles népalais ;n un budget de 12 millions d’euros ;n un soutien de 500 000 euros de la part des donateurs français.

Je mesure pleinement l’honneur qui m'estfait de succéder à Pierre Pascal et de m’ins-crire ainsi dans la chaîne que constitue

l’histoire de SOS Villages d’Enfants France etcelle de SOS Villages d’Enfants International.Mais je sais les défis auxquels nous aurons àfaire face dans un environnement complexeet instable, défis qui nous rendent cet héritageencore plus précieux. Déjà en France, comme au niveau internationalnotre mouvement est bien reconnu commeune grande ONG agissant pour la défense etla protection de l'enfance mais nous sommesaussi une véritable “entreprise sociale” parceque créatrice et porteuse de solidarité au croi-sement des responsabilités que nous devonsassumer vis-à-vis de nos donateurs, des pouvoirspublics, de nos collaborateurs, en premier lieudes mères SOS, et surtout et avant tout, desenfants et des jeunes dont nous avons la res-ponsabilité.Partout dans le monde les enfants sont les pre-mières victimes de la misère, des guerres, descatastrophes, des crises… Mais en Francemême, la situation est alarmante qui doit mobi-liser tous les acteurs de la Protection de l'Enfance.Plus que jamais nous agirons pour offrir auxenfants et aux jeunes, à qui cela est refusé, lesrelations d'attachement, la protection et lasécurité permettant à chacun d'investir sa viepour participer au monde de demain. Traduireen actes “les droits de l’enfant”, tel est notreimpératif.C’est votre confiance qui nous permet de tra-vailler et c’est dans la durée que nous devonsl’inscrire et la développer car c’est dans la duréeque nous devons agir. Soyez-en chaleureusement remerciés.

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10 VILLAGES DE JOIE/SEPTEMBRE 2015/N° 234/WWW.SOSVE.ORG

PVINCENT KOMPANY

DONNER LEUR CHANCE À TOUS LES ENFANTS

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“Pour ma part je soutiendrai toute ma vie SOSVillages d'Enfants et BX Brussels”. L'homme quis'exprime ainsi est le footballeur belge VincentKompany, et le moins que l'on puisse dire estqu'il ne craint pas d'aller droit au but quand ils'agit des enfants les plus déshérités. Ce sont euxqu'il a choisi d'aider au travers de ces deux asso-ciations. Devant des centaines d'invités réunispour le gala “Go crazy for charity”, à Bruxelles,le 18 juin dernier, le Capitaine du club deManchester City et de l'équipe nationale deBelgique est venu mettre sa notoriété internationaleau service de cette cause. Un combat auquel ilcroit intimement depuis longtemps et qu'il mèneen faveur de tous les enfants qui n'ont pas eu lamême chance que lui. Comme l'avoue Vincent :“J’ai énormément de reconnaissance pour l’édu-cation que j’ai reçue. Certes, nous ne vivions pasdans l’abondance mais nous n’avions jamais ànous plaindre ”. À vingt ans à peine, quand SOSVillages d'Enfants en Belgique lui propose devenirson ambassadeur, il n'hésite pas une seconde :“Ma famille m'a transmis l'envie de faire tout ce

qui est possible pour ceux qui en ont besoin. C'estfacile à dire mais jamais facile à faire. Depuis quej'ai du succès dans le football, ça c'est vraimentconcrétisé”.

Un champion engagéEn 2006, en pleine ascension sportive, il devientambassadeur SOS Villages d'Enfants et il ne faillirapas à son engagement. Bien au contraire. Huitans plus tard, il accepte une plus vaste responsabilité,celle d'ambassadeur de l'association à l'échelleinternationale. Chez Vincent, l'ambition sportiveprogresse à grands pas au même rythme que l'en-gagement caritatif. “C'est une priorité dans mavie tout autant que le football. Je ne les hiérarchisepas et ça m'apporte une grande satisfaction”,confie-t-il. Il est désormais le porte-parole deprojets qui se montent partout dans le monde,particulièrement en République démocratiquedu Congo où SOS Villages d'Enfants intervientà Bukavu et à Kinshasa.Derrière cet engagement, Vincent opère égalementun retour vers des racines familiales : il renoueavec celles de son père originaire de Républiquedémocratique du Congo. Quand il y revient, en

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INFO PARTENAIRES

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2007, il est frappé par la beauté du lac Kivu, celledes grands lacs africains majestueux. Mais larégion le frappe tout autant par la détresse de seshabitants. “Les enfants sont d'une grande vulné-rabilité dans les quartiers les plus pauvres, constate-t-il. C'est SOS Villages d'Enfants qui les sort dela misère”.

Priorité aux enfantsPour épauler les équipes qui sont à l’œuvre,Vincent comprend qu'il peut jouer sa proprepartie sur un autre terrain, celui des médias dontil sait capter l'attention. À chaque interview, ilprofite des micros et des caméras pour sensibiliserle grand public. Il utilise également les réseauxsociaux pour parler de SOS Villages d'Enfants.Sur sa page Facebook, qui compte près de 2,9millions de “like”, ou sur Twitter avec plus de 2,2millions de “followers”, il évoque autant son enga-gement en faveur de l'association que ses per-formances sportives. Comme à son poste dedéfenseur central sur un terrain, Vincent sait dis-tribuer le jeu et il le fait pour gagner. “Donner àces enfants les mêmes chances que partout dansle monde est une chose pour laquelle je me battrai”,martèle-t-il. D'autant que les résultats sont là : àKinshasa, plus de 150 orphelins ont trouvé unfoyer où grandir et apprendre. Sans compter lesoutien aux familles des environs qui profite à350 autres enfants. Régulièrement, Vincent revientdans les villages SOS voir les progrès accomplis.Ce n'est sans doute pas un hasard si celui deKinshasa possède un terrain de sport. Depuis2010, les enfants peuvent y pratiquer toutes sortesde disciplines et se défouler en jouant au football.Une autre manière pour Vincent de leur transmettreun peu de la chance qu'il a eue grâce au ballonrond. ■

UN ENGAGEMENT DURABLE POUR LE BIEN-ÊTRE DES ENFANTS

La Fondation Bel s’engagede nouveau aux côtésde SOS Villages d’Enfantsautour du programmede survie du nourrissonau Mali. L'objectif général

du projet consiste à prévenir et à diminuer lamalnutrition infantile et la mortalité infantile ausein des familles démunies. Depuis 2008, LaFondation Bel s'est engagée à plusieurs reprisesaux côtés de SOS Villages d’Enfants, pour soutenirdes programmes en faveur de l'alimentation desenfants.

http://www.fondation-bel.org

MISSION : OFFRIR DES VRAISMOMENTS DE BONHEUR

La Vache qui rit® soutientl’association depuis 2011en offrant aux fratries desmoments d'évasion inou-bliables, à travers des fêtesd’anniversaires et dessorties de loisirs en famille,

organisées pour tous les enfants des villages SOS.La marque participe également au vaste programmede rénovation du village d'enfants SOS de Busignydans le Nord.

www.lavachequirit.fr

STUDIOCANAL S’ENGAGE AUXCÔTÉS DE SOS VILLAGES D’ENFANTSPOUR AMÉLIORER LE QUOTIDIEN DESENFANTS.

En 2015, Stu-diocanal a

financé l’aménagement de 4 maisons familialesdu village d’enfants SOS de Plaisir. La maisonétant un des piliers de la reconstruction desenfants accueillis par SOS Villages d’Enfants, ilest essentiel qu’elle soit un lieu de vie agréablepour améliorer sans luxe mais dignement lequotidien des enfants.

http://www.studiocanal.com/fr

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Conformément à la Loi Informatique et Libertés, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux données personnelles vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amené à recevoir des propositions d’autres sociétés ou organisations. Si vous ne le souhaitezpas, vous pouvez cocher la case ci-contre ❑

DEMANDE D’INFORMATION Coupon à retourner dûment rempli, sous enveloppe affranchie à : SOS Villages d’EnfantsService Legs, assurances-vie et donations - 6, cité Monthiers - 75009 Paris

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✂MES COORDONNÉES (À INDIQUER EN MAJUSCULES) :❏ M. ❏ MME

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❏ OUI, je souhaite recevoir la brochure legs, assu-rances-vie et donations.

❏ OUI, je souhaite que le responsable des legs, assurances-vie et donations me contacte par téléphone.

Ces informations resteront confidentielles et ne vous engagent en aucuncas de façon définitive.

Du don ...En fait il y a deux raisons : la fidélité à ma marraine qui m’aélevée puisque j’avais perdu mes parents. Et le fait que je n’aipas eu de frères et sœurs, ce que j’aurais souhaité. J’ai d’abord vécu en pension, donc je me suis trouvé des frèreset des sœurs pendant cette période qui a duré une dizained’années. Et en souvenir de tous ces frères et sœurs “virtuels” sion peut dire, je me suis rapprochée de SOS Villages d’Enfantsen pensant à ce que dit Anny Duperey : “C’est tellement tristepour les frères et sœurs de ne pas pouvoir vivre ensemble”.Des fratries rassemblées, qui vivent la même histoire, la mêmetendresse, la même affection avec leur mère SOS : je penseque c’est très important. Il ne faut pas séparer les frères etsœurs. Lorsqu’ils ont eu une histoire différente, une viedifférente, ils deviennent un peu comme des étrangers et c’estune perte énorme.À l’orphelinat, je n’ai pas manqué d’affection. Les religieusesqui s’occupaient de nous étaient extraordinaires. Elles avaientune façon de nous intéresser à la vie de tous les jours. Ellesn’avaient pas fait d’études psychologiques comme on fait main-tenant. C’était leur cœur qui parlait. Je me souviens d’unechose entre autres : lorsqu’il y avait de l’orage, on se rassemblaitautour d’une religieuse. Nous étions agglutinées sur ses genoux,derrière ses épaules… elle était un peu comme une pouleavec ses poussins. Elle nous expliquait ce qu’était l’orage etqu’il ne fallait pas avoir peur, comme une maman le fait natu-rellement avec ses enfants.Ensuite j’ai été élevée par ma marraine, la sœur de papa. Jeme souviens avoir préparé des chèques à sa signature pour

SOS Villages d’Enfants. Quand elle est décédée, j’ai voulupoursuivre cette démarche, en souvenir d’elle et en souvenirde mon enfance d’orpheline. Et avec le fait de donner, j’avaispeut-être l’impression d’appartenir à une grande famille.

... au legs ...Ça faisait longtemps que j’y pensais, en réfléchissant à quidonner, que donner, comment donner…Je me suis renseignée sur les possibilités testamentaires. Unefois que tout a été organisé dans ma tête, la décision étaitfacile à prendre. Puisque je n’ai pas de famille : célibataire sans enfant et n’ayantplus d’ascendant, j’avais juste à choisir l’association à laquellej’allais donner et il n’y en avait qu’une qui prévalait, c’était SOSVillages d’Enfants.J’ai pris contact avec l’association, puis avec un notaire auquelj’ai remis un testament olographe : un texte écrit de ma main,signé, daté. C’est important de savoir que le notaire déposece testament au Fichier central des dispositions des dernièresvolontés. C’est une garantie. J’ai ensuite adressé une copie de mon testament à l’association,avec le nom du notaire.

... en toute sérénitéOn n’aime pas savoir que son bien va être distribué, envoyé àdroite et à gauche. Il y a des choses auxquelles on tient et qu’onaimerait savoir dans certaines mains et pas dans d’autres.Aujourd’hui je sais ce que deviendra ce à quoi je tiens. C’est un grand confort moral.

L'assurance d'une vied'amour en héritageMadame Claude Lelièvre, 74 ans, nous raconte sonparcours de vie : comment elle est devenue dona-trice, puis testatrice et sereine.

««Nous sommes despasseurs d’amour»

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