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Voyage à Madère (21 au 27 mai 2019) Par Jean-Marie Plisnier C’est aux mains de la compagnie portugaise TAP que nous sommes 28 plus notre accompagnateur Wim à rejoindre ce mardi 21 mai les 1.200.000 touristes visitant Madère chaque année. Une escale à Lisbonne est prévue, ce qui en temps normal allonge déjà considérablement le voyage. Mais il devait être écrit que tant à l’aller qu’au retour, rien ne serait simple. A Lisbonne, nous attendons plus d’une demi-heure debout, les uns dans un bus près d’un avion prêt à partir, moteurs vrombissants, les autres dans un escalier en plein soleil. La cause : l’équipage embarque enfin, 5 minutes avant l’heure prévue pour le décollage ! C’est donc avec retard que nous atterrissons à Funchal dans la soirée. Au complet ? Pas tout à fait, une valise manque à l’appel, tout comme le soleil dissimulé derrière d’épais nuages ; avons-nous vraiment quitté la Belgique ? Heureusement, la valise arrivera peu avant minuit mais il sera vain de l’interroger sur les détails de son odyssée. Le deuxième jour est réservé à l’ascension (en bus...) du Pico do Arieiro (1818 m.) pour descendre ensuite vers la côte nord et la longer jusqu’à la pointe est. Ce sera le trajet le plus long (plus de 2h30 au total), permettant à notre guide Maria de nous détailler les contrastes de son île volcanique : climat subtropical jusqu’à 300 m. d’altitude, puis méditerranéen, enfin tempéré, aux décors alpins. Pas étonnant dès lors de retrouver de nombreuses plantes à fleurs de nos régions, mais oh combien luxuriantes ici. Le qualificatif d’île aux fleurs n’est pas usurpé. Au pic, affublé d’un gros champignon (un radar militaire), le ciel est bleu : nous sommes au- dessus des nuages et admirons à loisir les escarpements voisins. A la descente, nous visitons un élevage de truites puis découvrons, au fil d’une randonnée d’une heure, un élément du fantastique réseau d’irrigation de plus de 1000 km creusé dans la roche dès la colonisation au XVIe siècle : une levada; il s’agit d’un canal de 30 cm de large et autant de profondeur flanqué d’un chemin permettant son entretien; nous sommes à 800 m. d’altitude, l’environnement est boisé, rappelant celui de nos Ardennes. Ces levadas, qui sont autant de sentiers de randonnée, sont un des attraits de l’île. La récompense de la marche est une magnifique vue depuis un belvédère, où des pinsons viennent manger dans la main des touristes. Nous continuons vers le nord et visitons le village de Santana et ses maisonnettes triangulaires au toit de chaume, la plupart entretenues pour les touristes.

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Voyage à Madère (21 au 27 mai 2019)

Par Jean-Marie Plisnier

C’est aux mains de la compagnie portugaise TAP que nous sommes 28 plus notre accompagnateur Wim à rejoindre ce mardi 21 mai les 1.200.000 touristes visitant Madère chaque année.

Une escale à Lisbonne est prévue, ce qui en temps normal allonge déjà considérablement le voyage. Mais il devait être écrit que tant à l’aller qu’au retour, rien ne serait simple. A Lisbonne, nous attendons plus d’une demi-heure debout, les uns dans un bus près d’un avion prêt à partir, moteurs vrombissants, les autres dans un escalier en plein soleil. La cause : l’équipage embarque enfin, 5 minutes avant l’heure prévue pour le décollage ! C’est donc avec retard que nous atterrissons à Funchal dans la soirée. Au complet ? Pas tout à fait, une valise manque à l’appel, tout comme le soleil dissimulé derrière d’épais nuages ; avons-nous vraiment quitté la Belgique ? Heureusement, la valise arrivera peu avant minuit mais il sera vain de l’interroger sur les détails de son odyssée.

Le deuxième jour est réservé à l’ascension (en bus...) du Pico do Arieiro (1818 m.) pour descendre ensuite vers la côte nord et la longer jusqu’à la pointe est. Ce sera le trajet le plus long (plus de 2h30 au total), permettant à notre guide Maria de nous détailler les contrastes de son île volcanique : climat subtropical jusqu’à 300 m. d’altitude, puis méditerranéen, enfin tempéré, aux décors alpins. Pas étonnant dès lors de retrouver de nombreuses plantes à fleurs de nos régions, mais oh combien luxuriantes ici. Le qualificatif d’île aux fleurs n’est pas usurpé.

Au pic, affublé d’un gros champignon (un radar militaire), le ciel est bleu : nous sommes au-dessus des nuages et admirons à loisir les escarpements voisins. A la descente, nous visitons

un élevage de truites puis découvrons, au fil d’une randonnée d’une heure, un élément du fantastique réseau d’irrigation de plus de 1000 km creusé dans la roche dès la colonisation au XVIe siècle : une levada; il s’agit d’un canal de 30 cm de large et autant de profondeur flanqué d’un chemin permettant son entretien; nous sommes à 800 m. d’altitude, l’environnement est boisé, rappelant celui de nos Ardennes. Ces levadas, qui sont autant de sentiers de randonnée, sont un des attraits de l’île. La récompense de la marche est une

magnifique vue depuis un belvédère, où des pinsons viennent manger dans la main des touristes.

Nous continuons vers le nord et visitons le village de Santana et ses maisonnettes triangulaires au toit de chaume, la plupart entretenues pour les touristes.

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Cap ensuite vers la pointe est de l’île et son relief découpé et désertique. Au retour, nous nous arrêtons pour un point de vue sur Machico, la première capitale de Madère.

Le troisième jour est consacré à Funchal : sa cathédrale en pierre de lave et le musée d’art sacré, où trônent plusieurs tableaux de l’école flamande, obtenus en échange dans le commerce du sucre de canne. Et la pièce maîtresse est un bas-relief en bois d’origine flamande ; nous sommes presque chez nous... A l’évocation de l’importance du port d’Anvers déjà à cette époque, notre accompagnateur anversois Wim se rengorge. Nous montons ensuite en bus vers le jardin botanique à flanc de coteau, puis redescendons sur le port de plaisance pour le déjeuner.

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L’après-midi commence par la visite d’une élégante demeure coloniale (quinta) du XVIIIe siècle suivie de celle de l’église du couvent de Santa Clara aux murs couverts d’azulejos.

Dans le fond de celle-ci des fenêtres grillagées permettaient aux nonnes cachées dans des loges de suivre la messe. Nous terminons cette nouvelle journée bien remplie par un arrêt revigorant (dégustations...) chez un producteur de vin de Madère

Le lendemain débute par la visite d’un marché couvert ; ici les vendeurs de souvenirs pour touristes sont relégués dans les coins, au profit d’étals chargés de fruits merveilleux et en partie inconnus pour nous et d’une minque où sont débités sous nos yeux thons et espadas, pêchés au large.

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Ce marché nous rappelle qu’avant l’ouverture de l’île au tourisme après la chute de Salazar, la population vivait principalement de l’agriculture (la vigne et les bananeraies ayant remplacé en majeure partie la canne à sucre sous la concurrence d’une autre possession du Portugal, le Brésil) et de la pêche.

Ensuite, place à quelques émotions fortes pour les personnes sujettes au vertige ou qui évitent les attractions foraines. C’est en effet en téléphérique que nous accédons à Monte, quartier au nord de Madère, pour y visiter un jardin tropical, propriété d’un madérien ayant

fait fortune en Afrique du Sud et au Mozambique.

Comme presque partout à Madère, le jardin est fort escarpé et c’est en voiturette que nous remontons vers la sortie, pour visiter non loin de là l’église Notre-Dame. A ses pieds nous attendent les conducteurs de carros de cesto : c’est dans ces paniers d’osier sur patins que nous redescendons à toute allure.

Nous déjeunons cette fois dans le cadre superbe d’un ancien fort (São Tiago) au bord de l’eau. L’après-midi libre, quoique fort entamée, permet à 10 courageux de rentrer à l’hôtel à pied (5 km), tandis que 5 d’entre nous tâtent de la piscine et que les plus téméraires... s’exposent, au bord, aux ardeurs du soleil, qui (la guide dit que c’est spécialement pour nous) ne nous quitte plus.

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Le cinquième jour, notre autocar nous dépose d’abord au sommet du cap Girão, la deuxième plus haute falaise du monde. C’est ce que la guide, toujours elle, nous dit, car nous ne voyons rien ; à 589 m. d’altitude, nous sommes dans les nuages !

Après être redescendus le long de la mer à Ribeira Brava, nous regrimpons, toujours en bus heureusement, pour traverser l’île. Ici changement de décor : nous sommes sur un plateau balayé par les vents, aux genets rabougris, qui rappelle, si l’on fait abstraction des rangées d’éoliennes, nos Hautes Fagnes.

Enfin, la côte nord plus sauvage se dessine dans la brume des nuages accrochés aux flancs des falaises.

Et nous atteignons Porto Moniz, près de la pointe nord ouest de Madère.

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Au grand bonheur de nos photographes émérites...Aucun de nous ne se risque cependant dans une des piscines naturelles qui nous entourent, creusées dans la roche volcanique.

Au retour, nous visitons une grotte de lave; ici ni stalactite ni stalagmite calcaires car la grotte n’a pas été creusée par l’eau ruisselant dans le calcaire, mais formée par des coulées de lave dont les parois se sont solidifiées.

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La journée se termine par un arrêt à Câmera de Lobos, village de pêcheurs qu’affectionnait et a immortalisé dans plusieurs tableaux Winston Churchill. Les collines qui l’entourent sont couvertes de cultures en gradins, comme partout dans le sud de l’île.

Le sixième et dernier jour de visite nous mène au port où nous devons embarquer sur une réplique d’une caravelle pour un cabotage de 2h jusqu’au pied du cap Girão. Après avoir attendu et assisté patiemment trois quarts d’heure en plein soleil à la décoration d’une poignée de militaires des forces spéciales (discours...),

C’est sur le deux mâts Bonita da Madeira, bien plus marin que la caravelle, que nous embarquons avec un groupe d’allemands. Et nous partons vers le large pour un tour de 3 heures dans une mer un peu formée (creux de 2 m.) à la recherche de dauphins; nous en rencontrons enfin toute une famille, dont les membres nous accompagnent et bondissent de part et d’autre du bateau. Ceux qui n’ont pas eu le mal de mer ont beaucoup apprécié ce spectacle patiemment mérité. Au retour, au large de Câmera de Lobos, nous saluons avec nos appareils photo et smartphones un (vieux?) loup de mer (de la famille des phocidés) qui attend, flottant entre deux eaux, son obole des bateaux chargés de touristes.

L’après-midi, nous repartons vers le nord dans la vallée des sœurs, après une halte sur les hauteurs de Madère.

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La route est étroite et encore plus sinueuse que les jours précédents. Le village qui y est blotti a été longtemps presque coupé du monde et a servi de refuge aux nonnes de Santa Clara. Lorsque nous remontons dans le car, comme à l’accoutumée, notre guide et notre accompagnateur nous comptent et recomptent chacun, afin de vérifier sans doute qu’un des participants n’a pas abandonné sa moitié à l’étape. Cette précaution n’est pas inutile cette fois car un passager clandestin s’est glissé parmi nous : le membre d’un autre groupe est monté dans notre car, peut-être pour s’y réfugier, lui aussi?

La journée se termine en apothéose par un dîner «espetada», serveurs en costumes traditionnels.

Le septième jour est dévolu au voyage de retour mais ne sera, hélas, pas de tout repos. Arrivés bien à l’heure, nous apprenons seulement au moment de l’embarquement que notre vol est annulé; le vent s’est levé (4 à 5 beaufort) et la compagnie portugaise remplace deux vols aller-retour sur A320 par un vol sur A330-200. C’est avec plus de trois heures de retard que nous nous envolons pour Lisbonne. Et le vol de correspondance vers Bruxelles se voit lui-même

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retardé «suite à un délai lors de la maintenance». C’est donc peu avant minuit, avec plus de 4 heures de retard sur un voyage de 4h20 en vol, que nous atterrissons néanmoins à Bruxelles, les yeux (et nos appareils photos) pleins d’images sans pareil et l’âme gonflée d’échanges de souvenirs avec nos anciens collègues.

Un grand merci à notre accompagnateur Wim, qui peinait souvent à obtenir le micro des mains de notre guide Maria pour traduire ses commentaires, et à nos organisateurs Francis et Guido.

Et nous n’oublierons pas de sitôt les commentaires élogieux de notre guide sur l’action du gouvernement régional autonome de Madère, particulièrement en matière d’investissements (subventionnés par les programmes d’aide européens)

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