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Scène locale Mars. 2016 Juin. 2016 L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com ABYSSE DELTAS SHERAF Crédit photo: Franck Potvin

Yety n°107 [mars-juin 2016]

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L'actualité des musiques amplifiées du 49

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Page 1: Yety n°107 [mars-juin 2016]

Scène locale

Mars. 2016Juin. 2016

L’actualité des musiques amplifiées du 4.9 www.lechabada.com

abysse

DeLTassheraf

Crédit photo: Franck Potvin

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L’Équipe Espoir est née d’un constat paradoxal : il y a rarement eu autant de bons groupes à fort potentiel en ce moment à Angers, et il n’a jamais été aussi difficile pour ces groupes d’avoir de la visibilité auprès du public et des professionnels.

Depuis quelques années, Le Chabada a donc tissé un réseau local de personnes-ressources issues du milieu des Musiques Actuelles pour mieux accompagner sur le chemin de la professionnalisation les nouveaux artistes et groupes angevins dont le projet nous semble à la fois pertinent et susceptible d’avoir une audience au niveau national, voire international. Cet accompagnement peut prendre plu-sieurs formes tout au long de l’année : formation, conseil, mise en réseau, communication, soutien financier... Ces groupes de l’Équipe Espoir sont les groupes auxquels nous croyons le plus en ce mo-ment et nous sommes convaincus qu’ils marqueront l’avenir des musiques à Angers d’une manière ou d’une autre. Surveillez-les de près !

L’ÉQUIPE ESPOIR : QU’EST-CE QUE C’EST ?

L’ÉQUIPE ESPOIR ChAbAdA AngERS 2016

Cherry Plum (pop-folk)

The Blind SunS (dream-pop) BaBel (chanson électro) Pierre leBaS (chanson pop) GriSe CornaC (chanson) VedeTT (spleen-wave) rezinSky (rap)

eaGleS GifT (rock psychédélique)

San Carol (pop-rock) 2024 (pop) Sheraf (rock)

dATES À RETEnIR> JEUdI 2 JUIn : Soirée Jeu collectif

Équipe Espoir 2016 avec 2024 et Vedett> MARdI 7 JUIn : bizness Academy 2016 (Rencontres professionnelles annuelles de l’EE)

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Stages / AteliersMasterclasses

Les studios Tostaky Situés à l’arrière du Chabada, les Studios Tostaky sont un équipement entièrement dédié aux répétitions scéniques (filages) et à l’accompagnement des prati-ques musicales (stages, ateliers, interventions d’ac-compagnement artistique...).• Tarifs (pour groupes Locaux)> 30€ la journée pour une répétition en condition scè-ne sans le système façade > 50€ la journée pour une répétition en «configuration complète»

Pour tout renseignement : [email protected]

Locaux de répétition La cerclère

à 800 mètres du Chabada, la Cerclère regroupe 7 lo-caux de répétition ouverts tous les jours de 14h à 22h (sauf le lundi de 16h à 22h) et de 14h à 20h les WE et jours fériés.• Tarifs> Local équipé (=sono, amplis, batterie) : 6€ / h >> forfait 25h : 140€ > Local semi-équipé (sono, avec ou sans batterie) : 4€ / h >> forfait 25h : 90€> Local au mois (formule sans sono) : 80€ > Local pro accès 24/24 (situé au Chabada) : 160€ / mois

Pour tout renseignement : [email protected]

Sauf indication contraire, tous les stages et ateliers ont lieu aux studios Tostaky (situés à l’arrière du bâtiment du Chabada).

• Bizness AcAdemy 2Rencontres professionnelles Équipe espoir chabada Angers 2016

• Ateliers, conférences et rencontres avec des profes-sionnels autour du management et du développement de groupes et d’artistes.

Mardi 7 juin 2016, LE Chabada• horaires et programme en cours d’élaboration. Les détails seront disponibles mi-avril sur www.lechabada.com, rubrique : accompagnement > agenda des stages et ateliers > bizness academy.

Public visé • destiné prioritairement aux groupes soutenus dans le cadre de l’Équipe Espoir Chabada angers 2016, cet évé-nement sera également ouvert, dans la limite des places restantes, à l’ensemble des groupes et développeurs d’artistes angevins.

n’hésitez pas à prendre contact avec nous pour réserver vos places : [email protected]

LE YETY Scène localeL’actualité des musiques amplifiées du 4.9

Une publication du Chabada / Contact : 02 41 34 93 [email protected] / Rédaction de ce numéro : Kalcha /

Mise en page : Jeff / lostpaper.org

FormationsTarifs, infos et inscrip www.trempo.com 02 40 46 66 33

• Le mécénat: monter son dossier>>> le 19 Mars 2016 - 1j / 3h 40€

• Rédiger sa bio, le media-training>>> le 24 Mars 2016 - 1j / 7h 90€

• Production et pré-mastering en musiques électroniques - Home Studio>>> du 18 Avril au 6 Juin 2016 - 7 séances / 21h 250€

• D.A.W Ableton Live 9>>> du 19 Avril au 31 Mai 2016 - 7 séances / 21h 250€

•Stage international de musiques électroniques à Berlin>>> du 23 Mai au 1er Juin 2016 - 10 j / 70h 1710€ (dont prise en charge possible par l’AFDAS de 1390€)

L’ÉQUIPE ESPOIR : QU’EST-CE QUE C’EST ?

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InterviewRencontre

Votre premier album date d’il y a quatre ans. La démo précédente de sept ans. Vous prenez votre temps volontairement ou bien vous subis-sez ce timing élastique?

Un peu les deux. Nos emplois du temps respec-tifs nous obligent à répéter et à faire des concerts moins souvent, sachant qu’on s’est éparpillés entre le Maine et Loire et Paris, donc on se voit qu’une fois par mois. Si tu rajoutes le fait que nous aimons aussi prendre notre temps pour composer, travailler chaque détail pour être 100% satisfaits, et bien le processus de composition est très long.

Dans une époque où tout va très vite, est-ce difficile de continuer d’exister auprès du public et des pros avec ces sorties très espa-cées?

Avec cette époque où des milliers d’excellents groupes sortent des albums quotidiennement, soit tu fais en sorte d’avoir une activité continue pour exister auprès du public, soit tu prends ton temps, mais quand tu reviens, tu ne fais pas semblant et tu es à 200% dans la sortie de ton album. C’est notre cas et notre façon de faire. Mais c’est vrai que c’est très compliqué de ne pas se faire oublier.

abysseTel un monstre marin qui se fait oublier, tapi dans les tréfonds de l ‘océan, Abysse resurgit

soudainement quand vous vous y attendez le moins. Quatre ans après un premier album qui

nous avait déjà mis sur le cul, les quatre Choletais reviennent donc enfin avec un ‘‘I Am The

Wolf ‘‘ encore plus massif, encore plus puissant. Le Yéty a posé quelques questions à Jérémy

(basse) et Geoffroy (guitare) avant que leur déferlante post-metal ne balaie tout sur son

passage. Retrouvez l ’intégralité de cet entretien sur www.lechabada.com

Loups de meR

Crédit photo: Franck Potvin

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J’ai l’impression que ce nouveau disque est plus brutal que le précédent, moins pro-gressif et plus post-hardcore? Il n’y a d’ailleurs qu’un seul long titre. Nous n’imposons aucune restriction au groupe pour les sonorités et les longueurs des mor-ceaux. Tout se fait très naturellement. C’est toujours surprenant de voir comment les gens le perçoivent. De notre côté, on trouve cet album plus massif, plus sombre. Il y a eu un changement d’accordage entre le premier et le deuxième album, c’est plus grave, donc plus gras! Vos riffs de guitares sont ultra-efficaces, vraiment catchy. Comment composez-vous les morceaux généralement? Merci! L’absence du chant nous oblige à tra-vailler minutieusement chaque mélodie pour capter l’auditeur sur parfois presque dix minutes sans temps morts. Très souvent, les premières idées naissent d’une improvisa-tion quand on se retrouve. Après cela, on travaille autour jusqu’à ce que l’ensemble du morceau nous satisfasse complètement. Peu importe qu’il fasse 2mn ou 20mn. On laisse venir les idées naturellement et on fait le tri. Disons que 80% de nos titres sont composés en répétition, le reste se fait en studio qui est aussi un excellent espace de création, car nous avons accès à beaucoup d’effets, de sonorités différentes... D’ailleurs, vos disques précédents étaient enregistrés au Dome Studio des frères Potvin (Lyzanxia, One-Way Mirror). Qu’en est-il pour celui-ci? Dès votre première démo, vous êtes arrivés avec un son ultra-puissant. Vous avez une idée assez précise de ce que vous voulez ou bien vous vous en remettez à la personne derrière les manettes?

On aime travailler en famille, se retrou-ver avec des gens de confiance, donc depuis 2008 (date à laquelle on a enregistré notre premier EP «Le Vide Est Forme») on va au Dome Studio à Avrillé. David Potvin est mainte-nant comme notre grand frère et il s’investit à 200% dans le projet, il a de bonnes idées pour la production du disque. Le plus impor-tant, c’est qu’il sait ce que l’on veut, il sait comment on veut que ça sonne. On peut le considérer comme un membre du groupe car il nous apporte énormément. Est-ce qu’il vous arrive encore d’entendre des trucs du genre «Ouais, c’est pas mal, mais vous devriez avoir un chanteur...»? Je trouve justement que le chant est souvent le point faible des groupes de metal.

On a eu ce genre de commentaires dès nos dé-buts. Mais on en avait beaucoup moins que les commentaires qui disaient «l’absence de chant

ne se fait pas sentir». Cela nous a donc en-couragés pour continuer dans cette direction. Plus le temps passe, et de moins en moins de personnes nous parlent de cet éventuel manque de chant. L’absence de chant est même mainte-nant une sorte de signature. C’est aussi grâce à ce «point faible» comme tu dis que les gens qui n’apprécient pas le métal parviennent tout de même à apprécier notre musique. L’instru-mental est devenu un atout. Et des groupes comme Russian Circles ou Karma To Burn ont largement contribué à rendre ce style plutôt populaire et plus courant.

Oui, j’ai l’impression que votre musique peut séduire des gens habituellement assez réfrac-taires au metal. Quelle a été la réaction qui vous a le plus surpris venant de personnes du public?

«C’est mon mari qui m’a emmenée, mais je n’écoute que de la musique d’opéra… J’ai pour-tant bien accroché à votre concert». C’était en 2008, je crois, alors on s’est dit qu’on avait choisi le bon chemin. (rires)

D’où vient ce titre d’album, «I Am The Wolf»?

C’est un personnage dans le jeu vidéo «Max Payne 1» qui fait un monologue assez étrange, très rythmé. Il crie «I AM THE WOLF» plusieurs fois, et ça a tout déclenché dans le processus de «conceptualisation» de l’album. Comme c’est de l’instrumental, on fait ce qu’on veut, on illustre les choses comme bon nous semble, et dans ce cas, il n’y a aucun sens caché, pas de messages, rien! Comme on le dit dans notre biographie, «il est laissé au soin de l’audi-teur de découvrir tout le concept de l’album et d’en faire sa propre interprétation». On aurait pu écrire «Démerde-toi pour créer un contexte visuel et narratif, on a eu la flemme de faire un truc hyper précis»... (rires) Si vous deviez citer trois disques qui ont été importants dans l’élaboration de l’identité musicale d’Abysse, quels seraient-ils?

Entombed («Uprising») pour le côté rentre dedans et sans concession. Opeth («Ghost Reve-ries») pour l’alchimie parfaite de plusieurs genres, plusieurs ambiances. Et Porcupine Tree («Fear of a blank planet») pour le travail des arrangements où rien n’est laissé au ha-sard. Mais on pourrait aussi citer Mastodon, Gojira...

Et trois disques que vos fans seraient surpris de trouver chez vous?

On écoute un peu de tout, donc beaucoup de hip hop, des BO de film, du grindcore... Dans tous les styles il y a du bon à prendre. Donc pour répondre à ta question plus précisément : du super hip hop avec Dope D.O.D. «Branded », la BO de «Django Unchained» de Tarantino et du grindcore avec Pig Destroyer «Book Burner».

abysse.bandcamp.com

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InterviewRencontre

En relisant l’interview que nous avions faite il y a trois ans pour le premier album de Deltas, Vincent nous disait que le groupe sonnerait sans doute davantage «musique de film» à l’avenir, et moins «africain». Or, ce nouveau disque sonne plus «africain» que jamais! (rires) Que s’est-il passé?

Sur le disque précédent, Andra Kouyaté n’était encore qu’un invité. Deltas, c’était Vince et moi. On avait rencontré Andra à Bamako et on avait travaillé ensemble pen-dant des ateliers. Comme il était déjà très

occupé à tourner avec Tiken Jah Fakoly, on ne s’est ensuite revus que ponctuellement sur certaines résidences. Mais Andra est venu s’installer en France depuis et il a émis le souhait de s’investir davantage dans Deltas parce qu’il aime beaucoup notre fa-çon d’aborder cette musique, assez éloignée de la façon plus traditionnelle qu’ont les Africains de la jouer. C’est un musicien qui a une forte personnalité, il apporte beaucoup d’idées. Et du coup, sans doute inconsciemment, ça a redonné une certaine africanité à notre musique.

DeLTas

débutée en duo (Richard de Lo ’Jo et Vince de Zenzile), l ‘odyssée de deltas les aura conduits sur les bords du

Niger où le groupe s ’est alors transformé en trio (avec Andra Kouyaté). depuis plus rien ne se passe vraiment

comme prévu. mais c ’est aussi ce qui fait le sel d ’une telle aventure. Alors qu ’ils s ’apprêtent à sortir un

deuxième album sur le très bon label Buda musique (cf. la cultissime collection de compilations ‘‘Les Éthiopi-

ques’’), Richard Bourreau (kora, violon) remonte le courant et nous explique comment ils en sont arrivés là.Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

Le BLues N ’esT pAs

un long fleuve TrAnquIlle

Crédit photo: Ulrike Monso

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Il y a également le fait qu’il chante, alors que le précédent disque n’était qu’instru-mental.

Oui, on l’a beaucoup poussé à franchir le pas. Andra n’avait jamais chanté auparavant, mais on voyait bien que ça le titillait et qu’il avait une belle voix. Il nous alors expliqué ce qu’il chantait en bambara, la langue nationale du Mali. Et on s’est dit que ça serait bien qu’il y ait aussi des passages en français. Vince et moi, on s’est donc pris au jeu de l’aider sur ses tex-tes en français. C’est quelque chose qu’on n’avait jamais fait dans nos groupes respec-tifs. C’est assez excitant d’essayer quelque chose d’inédit pour nous.

Fatalement, ça rend aussi le disque moins «contemplatif» que le précédent.

Oui, mais c’était quelque chose qu’on vou-lait avec Vince. On avait envie de quelque chose de plus organique, de plus énergi-que. Tous les morceaux ont été enregistrés en conditions live. Ça nécessite de bien s’écouter pour pouvoir réagir au jeu de l’autre. C’est de ce point de vue-là qu’on s’approche vraiment des racines du blues, je pense. Je n’imagine pas un bon disque de blues enregistré en pistes séparées, sans alchimie directe entre les musiciens.

Il y a toujours plein de morceaux où il est difficile de pointer des influences géographi-ques. Vous piochez un peu partout.

Oui, je pense que c’était l’idée de départ avec Vince, et qu’on doit faire attention à ce que ça le reste. Gilles Fruchaux, le boss du label Buda Musique, nous a d’ailleurs signés sur la foi d’un titre instrumental, «Estuario». Il a justement été séduit par le fait que notre musique synthétise et/ou dé-passe plusieurs «folklores». Il nous pousse à creuser cette piste.

Comment s’est faite la rencontre avec ce la-bel? C’est une super opportunité.

C’est sûr que pour notre musique, on ne pou-vait pas beaucoup rêver mieux. Ça nous donne une crédibilité énorme vis-à-vis du milieu professionnel. Ça va aussi nous donner plus de responsabilités car il va falloir défen-dre ce disque sur scène un peu plus que ce qu’on aurait peut-être été amenés à le faire en autoproduction. Mais tant mieux, on ne va pas s’en plaindre! C’est surtout pour notre manageuse/tourneuse que ça va être difficile de gérer notre planning entre les impératifs respectifs de Tiken Jah Fakoly, Zenzile et Lo’Jo! Mais ça ne lui fait pas peur! (rires) La connexion avec Buda s’est justement faite via Vali, notre manageuse/tourneuse de Mar-seille, qui avait un ami commun avec Gilles qui a servi d’intermédiaire. Gilles a écouté et a aimé. Ça s’est donc fait très naturel-lement.

Pour l’instant, vous avez surtout été pro-grammés sur des plateaux ou festivals «mu-siques du monde». On peut pourtant imaginer que votre musique trouverait une audience parmi les fans d’un certains blues.

C’est sûr que le blues est une des musi-ques qui lient les gens assez naturellement, parce que c’est souvent la base de plein d’autres musiques. Par exemple, quand des musiciens qui ne se connaissent pas impro-visent ensemble pour la première fois, on se rejoint vite sur des canevas blues. Le blues, ce n’est pas forcément un genre mu-sical très codifié comme peuvent aujourd’hui le jouer Clapton ou Poppa Chubby. Dès que la mélancolie prend le dessus, on tend rapide-ment vers le blues. Quel que soit le genre musical.

Quelle serait ta définition du «Ligerian Blues» qui donne son titre à l’album?

En fait, la Loire et le Niger sont deux fleu-ves qui se ressemblent beaucoup. A bien des égards, on peut facilement les confondre sur des photos. Moi, je crois beaucoup au fait que les lieux dans lesquels on vit influent sur nos personnalités, sur qui on est. C’est donc pour ça que j’ai toujours trouvé facile de m’accorder avec des gens qui vivent au bord du Niger. Et le blues, c’est la rencon-tre, c’est l’échange. Ce n’est pas un hasard si les grandes villes du blues sont souvent près de grands cours d’eau avec des ports comme pour le Mississipi. C’est un point de départ et d’arrivée, et donc d’échanges. C’est ce qu’on essaie de faire avec Deltas. Je suis d’ailleurs assez persuadé que si on se téléportait en Louisiane, on trouve-rait facilement comment s’accorder avec des joueurs de blues locaux.

Vous aimeriez collaborer avec des musiciens en particulier?

Je ne suis malheureusement pas sûr que le groupe existe toujours mais j’aurais adoré travailler avec Carolina Chocolate Drops, un groupe américain qui jouait un blues cajun au banjo et violon super intéressant. Je pense qu’on trouverait un vrai terrain d’entente à explorer. Sinon, il y a peu on a joué des titres avec Piers Faccini et c’était vraiment magique. C’est l’avantage de jouer en trio, ça laisse plein de place pour un invité. C’est quelque chose qu’on va forcément essayer de développer.

Deltas jouera à la guinguette Le Héron Carré (Parc Balzac) le jeudi 16 Juin 2016.

facebook.com/deltasband

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InterviewRencontre

Pourriez-vous nous resituer les débuts de Sheraf? Comment ça a démarré?

Chris: Notre première répétition remonte à Décembre 2013. Ca fait donc un peu plus de deux ans maintenant.

Stw: Tu vas te foutre de ma gueule, mais au départ, j’ai fait un rêve (rires). Je déconne pas. On avait dû se remater pour la énième fois «Le Grand Détournement» de Michel Hazanavicius, où il y a la réplique cultis-sime «Sheraf? Tu connais pas Sheraf, c’est un groupe, ils étaient number one.» Dans mon

rêve, je jouais donc avec Chris un truc super bourrin, et j’avais un pédalier fuzz géant devant moi, genre 5m de diamètre, sur lequel je me vois sauter à pieds joints. Et juste quand j’atterris sur le pédalier, ça fait ap-paraître un immense SHERAF en fond de scène. (rires) Du coup, le lendemain, j’en ai parlé à Chris, et on s’est fait une ou deux répètes pour délirer à côté des répètes pour Eagles Gift. Tucker et Nerlov, avec qui on avait bien sympathisé depuis la première édition du festival Levitation (on avait tous adoré le concert de Dead Skeletons!), ont entendu parler du truc et le groupe était formé.

sherafSheraf, c ’est un gang. une mafia. quatre jeunes branleurs qui se baladent en ville en

arborant fièrement leur nom sur leur blouson. Mais ce sont aussi quatre musiciens doués,

inventifs et hyper-productifs (ils jouent également dans san Carol, eagles Gift, VedeTT...).

Leur deuxième ep sort sous la forme originale d ’un court-métrage de 20mn où des bikers

ultra-violents organisent des combats clandestins sur fond de heavy rock psychédélique. Ren-

contre avec Chris (basse), stw (guitare) et Nerlov (batterie). Retrouvez cet entretien sur www.lechabada.com

fIghT Club

Crédit photo: Boby Allin

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Et l’idée de départ du groupe? Y avait une couleur musicale précise?

Chris: Pas vraiment. Il fallait juste qu’il y ait beaucoup de fuzz!

Nerlov: On a pas mal évolué depuis le début. Au départ, on avait des morceaux un peu plus rock’n’roll façon années 50s ou à la The Cramps un peu. On faisait par exemple une sorte de reprise un peu caverneuse de «J’aime regarder les filles» de Patrick Cou-tin que Thibaut, le chanteur de 2024, nous avait fait écouter. Puis petit à petit on a trouvé un son plus personnel, plus cohérent peut-être.

Y avait une certaine idée du blues dans votre musique au départ, qu’on entend peut-être moins aujourd’hui, mais qu’on retrouve presque à chaque fois que vous avez fait des reprises pour les soirées «Sors Tes Covers» au Chabada.

Stw: Pendant un an, Chris et moi, on a fait tous les boeufs blues du mardi soir au T’es Rock Coco. Ça nous a pas mal appris à jouer, donc il y a forcément des restes... Et le rock, c’est de toute façon du blues.

Nerlov: Ce qui nous reste du blues, c’est peut-être aussi le côté un peu improvisé de notre musique. Sur scène, on explose souvent les formats des morceaux. C’est quelque chose qu’on ne peut jamais faire dans nos autres projets, notamment à cause des sé-quences des machines qui donnent un cadre aux concerts. Avec Sheraf, c’est la liberté!

D’où vient cette idée de sortir cet EP inté-gré dans un court-métrage?

Chris: Il nous fallait un clip. Et au fil des discussions, on s’est dit que ça serait super classe de clipper les 4 morceaux en même temps, et qu’ils soient liés dans une même histoire. On avait déjà l’idée pour un clip. Il a donc fallu diviser la chose en quatre parties, pour avoir une histoire qui se tienne. Du coup, on a fait appel aux co-pains. Tout s’est tourné en trois jours, les «acteurs» apprenant le scénario juste avant de filmer. On a eu la chance d’avoir l’équipe du collectif La Raffinerie derrière nous, qui nous a sacrément bien aidés. Ce sont des mecs du coin qui sont désormais dans des écoles de cinéma à Paris. On a mis un mois et demi pour le montage, la post-prod, etc.

Vous aviez des influences cinématographiques en tête?

Chris: Moi, j’adore les vieux road-movies: «Vanishing Point», «Duel»...

Nerlov: Il y a quand même aussi un côté Ta-rantino. La violence, le côté druggy...

De ce point de vue-là, les images rejoignent bien la musique. C’est heavy et psychédéli-que.

Stw: On cherche le côté transe de la musi-que. C’est répétitif, binaire, violent.

Nerlov: Je pense aussi que la voix de Tucker fait partie intégrante de l’identité sonore de Sheraf. Il a cette voix très grave, aty-pique, noyée dans les delays. C’est un peu le truc qui fait qu’on reconnait instantané-ment un morceau de Sheraf.

Cet EP existera sous quel format?

Stw: Il va d’abord exister grâce à ce court-métrage et en version digitale. On va fabri-quer quelques exemplaires en CDs customisés pour vendre aux concerts. Et on espère bien trouver un label qui le sortira en vinyle comme on a fait pour le premier EP.

Et les concerts?

Nerlov: Oui, on a quelques dates qui tom-bent. On joue notamment le 25 Mars à Paris avec notamment le groupe Lonely Walk. Ça va être cool!

Stw: Mais c’est sûr que c’est encore le point faible du groupe. Il nous faudrait quelqu’un qui fasse tourner le projet parce qu’on s’épuise vite en le faisant nous-mêmes. On jongle déjà pas mal entre nos emplois du temps pro, perso et ceux des qua-tre groupes dans lesquels on joue, donc il reste peu de temps pour booker des concerts ailleurs. On va démarcher avec le court-mé-trage pour voir si ça décante des choses.

D’ailleurs, est-ce que ce court-métrage vi-vra sa vie dans les festivals de cinéma?

Chris: Il a été montré en avant-première lors d’une soirée Premiers Plans. Et j’ai été contacté par un festival de Bordeaux pour postuler, donc on va leur envoyer le film. Mais pourquoi pas?

Et il sera diffusé sur scène pendant que vous jouez?

Stw: Non, parce qu’on n’est pas trop dans le délire de jouer au clic. Quand tu fais un ciné-concert, tu dois respecter les séquen-ces du film, etc. Nous, comme on te le disait tout à l’heure, les concerts de Sheraf sont des moments où les choses peuvent devenir très improvisées. Ça ne rendrait pas justice au film, ni à nos prestations.

Chris: Sans compter que Stw devrait changer quatre fois de guitare par morceau, techni-quement, ça serait impossible! (rires)

sheraf.bandcamp.com

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Sorties de disques

Finalement, les Choletais d’Abysse font bien de prendre leur temps entre chaque disque (le précédent était sorti en 2012). Comme ça, on finit par les oublier peu à peu, la vie reprend son cours, puis quand on doit les réécouter: BAAAAAAM! Claque dans la gueule. Ça marche à chaque fois (3 disques = 3 manda-les). Même si le metal n’est pas votre tasse de thé. Peut-être même surtout si le metal n’est pas votre tasse de thé. Parce que le quatuor cultive de-puis toujours sa singularité dans ce milieu (ils n’ont pas de chanteur par exemple), trouvant son équilibre en-tre power-trash metal à l’ancienne et post-un-peu-tout-ce-que-vous-vou-lez (hardcore, doom, prog, expé...). Les morceaux sont donc super effi-caces (ces riffs de guitares, putain!) et très ambitieux (compos bien écrites, arrangements au cordeau...). Pour ce deuxième LP, le groupe a un peu abandonné les longs morceaux progressifs qui faisaient sa marque de fabrique, mais a tout de même réussi la prouesse de conserver des ambiances extrêmement fouillées dans des formats plus ramassés. On pourrait citer les sept titres de cet album comme étant nos préférés, mais on vous conseillera simplement d’écouter les 46 premières secondes de «Persuasion», le titre d’ouvertu-re, jusqu’à sa première déflagration sonore. Si vous n’avez pas ressenti comme un petit orgasme mental quand ça vous explose au nez, nous ne pouvons plus rien pour vous.

abysseI am The Wolf(Blue Wave Production)

abysse.bandcamp.com

Il était une fois dans l’Ouest (de la France) un duo fasciné par les grands espaces américains et les mu-siques qui s’en inspirent. C’est donc assez logiquement que Cherry Plum s’en est allé clipper son nouveau sin-gle «How Strange Is The Man» à Los Angeles, au terme d’un road-trip à l’ancienne à travers les USA (allez lire leur très bon journal de bord sur leur site). Le résultat est magnifique et fidèle à l’image de ce nouvel EP qui fleure bon le vent poussiéreux, la chaleur écrasante et la téquila frela-tée. Revisitant l’americana à la sauce indé (cf. ce sublime «Poison» au crescendo post-rock), Cherry Plum s’inscrit donc dans la lignée des Ca-lexico, Wilco, Mark Lanegan ou Neil Young. Mais le duo angevin n’a ab-solument pas à rougir de sa position, il sait lui aussi installer une ambiance en quelques secondes. La voix traî-nante de crooner (parfois pas si éloignée de Chris Isaak) sur «Good Days» ou «Waiting For My Soul» vous téléporte ainsi instantanément dans un vieux juke joint, où quelques cowboys accoudés au bar prennent la poussière, tandis qu’une serveuse sans âge pose sa cafetière sur votre table sans même vous adresser un regard. L’Amérique profonde. Celle qui ne rêve plus depuis un bail. Mais qui a su conserver sa beauté hors du temps. Ces six titres de Cherry Plum font le même effet: mélancoliques et entraînants, simples et grandilo-quents, ils vous donnent des envies d’Ailleurs.

Cherry pLums/T(Autoproduit)

cherryplum.org

Le blues n’a pas de patrie. Certains disent qu’il est né sur les rives boueu-ses du Mississipi, d’autres croient l’entendre depuis des siècles dans les musiques de l’Afrique de l’Ouest. Mais le blues est insaisissable, com-me un filet d’eau. Il s’échappe indé-finiment. Infiltre et irrigue ses terres d’adoption. Les dubs d’Augustus Pablo étaient des blues jamaïcains, la voix sépulcrale de Beth Gibbons dans Portishead en était une autre forme encore. Deltas nous expose un blues de chez nous, de partout. Le trio composé de Richard Bour-reau (Lo’Jo) à la kora et au violon, de Vincent Erdeven (Zenzile) à la guitare et d’Andra Kouyaté (Tiken Jah Fakoly) au chant et n’gonis joue en effet une musique vouée aux qua-tre vents, portée aussi bien par les re-mous de la Loire que par la majesté du fleuve Niger. Moins contemplatif que le précédent album, ce «Ligerian Blues» n’en a pas délaissé l’émotion. Écoutez par exemple les très beaux «Solou Yaya», «Dogotou», «Ba-mako Angers», «Unité» ou encore «Estuario» et regardez-les traverser paisiblement les contrées musicales sans jamais s’arrêter aux frontières, imperturbablement portés par ce flot de cordes sensibles, auxquelles se sont un jour aussi accrochés Ali Farka Touré, Ben Harper ou Piers Faccini. N’oubliez pas ce disque lors de votre prochaine rêverie au bord de l’eau.

DeLTas Ligerian blues(Buda Musique)

facebook.com/deltasband

Page 11: Yety n°107 [mars-juin 2016]

Planquez-vous, ils rappliquent!! Qui ça?! Mais la bande de branleurs de Sheraf, voyons! Vous entendez pas le raffut que ça fait au loin? Ces petites frappes reviennent avec un second EP, encore plus balèze que le précédent. Quatre titres psyché-sludge sous champis qui vous bas-tonnent la tête jusqu’à ce que vous crachiez vos tripes dans le caniveau. Et comme ils aiment se la raconter «on fait rien comme tout le mon-de», ils ont enrobé tout ça dans un court-métrage de 20mn -qui doit autant à Quentin Tarantino qu’à Paul Thomas Anderson («Inherent Vice»)- où des bikers ultra-violents passent le temps en organisant des combats de gens kidnappés. Je vous avais prévenus, ces types sont pas bien. «Back In Town» est la bande-son que Marlon Brando aurait exi-gée à donf sur le tournage s’il avait dû jouer aujourd’hui son «Équipée Sauvage». Un truc ultra-jouissif et rectiligne façon Moon Duo, où vous avez l’impression de vous faire rou-ler dessus par une horde de barbus. «Punir Punir» ralentit la cadence, mais vous tord les boyaux dans tous les sens comme si vous aviez pris de la mauvaise dope. «James Bond Sucks» ne fait pas de quartier. Hea-vy boogie rouge sang. Unsane meets Canned Heat. Vous restez sur le car-reau. Pour terminer, «Bankstore» vous tourne autour comme un vau-tour qui attend de vous bouffer les entrailles. Et qui finit par le faire. On a jamais autant aimé avoir mal.

sherafbloody Town(Autoproduit)

sheraf.bandcamp.com

Pierre Morel aka Spectateur a le beatmaking dans la peau. Compren-dre qu’il se lève, mange, boit, baise, se couche en entendant des beats marteler son crâne et qu’il doit en-suite les recréer sur sa MPC. Ce qui fait qu’il sort des albums plus vite qu’on a de temps pour les chroni-quer (et encore on imagine qu’il en garde des dizaines d’autres au chaud juste pour lui sur son disque dur). Parfois, il en entend un qui nécessite un flow de rappeur, et il n’a alors qu’à se pencher sur le www. pour trouver un MC ravi de poser sur une instru qui tabasse (ici, Jeremiah Bonds, rappeur de San Diego, sur le très bon «GMOs», ou bien ses potes de Nouvel R et Lowschool sur «Tradi-tion»). Mais le plus souvent, Spec-tateur n’a besoin de personne. Seul au milieu d’une cascade de cordes samplées, sautant d’une caisse claire à un charley, le producteur angevin continue d’explorer le sillon qui fait la frontière entre hip hop et electro-nica. Pour ce «Yateveo», Spectateur s’est cette fois véritablement recen-tré sur les samples d’instruments à cordes (souvent d’origine asiati-que), donnant ainsi l’impression qu’Amon Tobin est venu foutre le bordel dans la BO de «In The Mood For Love». Quoiqu’il en soit, des morceaux comme «Bipolar Every Days», «Smiling Bullet», «Cas-cade» ou «Early Birds» devraient résonner nuit et jour dans vos esprits embrumés. La boucle est bouclée.

speCTaTeuryateveo(The French Touch Connection)

spectateur.bandcamp.com

Il y a deux sortes de groupes : ceux qui essaient d’évoluer à chaque nou-vel album, et ceux qui refont peu ou prou toujours le même disque. At-tention, cette seconde catégorie n’en est pas moins bonne. On y trouve entre (beaucoup) d’autres AC/DC, Motörhead, The Ramones ou Les Vilains Clowns… Nos Clowns locaux partagent en effet avec leurs illustres aînés le goût du rock’n’roll primal, basique, éternel adolescent: comprendre des morceaux de 3mn, avec un refrain à gueuler en choeur, toutes guitares dehors... Mais com-me pour AC/DC, Motörhead ou The Ramones, votre album préféré reste quand même bien souvent ce-lui par lequel vous aurez commencé votre relation avec le groupe. Trois cas de figure s’offrent donc à vous: 1) Vous êtes fans absolus des Vi-lains Clowns depuis toujours et vous allez donc adorer à nouveau ce sep-tième album. 2) Vous aimiez bien leurs vieux disques (le groupe existe quand même depuis 2000!), et vous ne serez pas véritablement surpris par celui-ci. 3) Vous ne connaissiez pas encore Les Vilains Clowns, et vous allez vous demander ce qui se passe soudainement dans vos en-ceintes. Pour aider un peu cette der-nière catégorie, imaginez le Renaud de la grande époque (qui n’aurait ici pas renié «A La Gloire Des Prolos») s’incruster chez The Supersuckers et vous aurez une petite idée du joyeux bordel qui vous attend.

Les vILaIns CLoWnsL’putain d’album(Les Derniers Sauvages)

lesvilainsclowns.fr

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« C’était au début du mois de juillet dernier. La salle était blindée, environ 700 personnes. On jouait mon spectacle de conte «Chroniques du bout du Mon-de», où je raconte pas mal de souvenirs de voyage, mélangés à de la musique. j’y parle notamment beaucoup du Mali, et de tous les imprévus parfois cocasses que j’ai pu vivre là-bas. On devait en être à peu près aux deux tiers du spectacle quand sou-dainement tout s’est éteint sur scène. Plus de son, plus de lumières. Panne de jus généralisée à cause de la canicule qui régnait dehors. Tout avait sauté, il ne restait plus que les lumières des sorties de se-cours pour éclairer la salle. C’est dingue parce que c’est quasiment arrivé au moment où je racontais ce genre de mésaventures à bamako. En une demi-se-conde, j’ai donc dû décider soit d’arrêter le spectacle ou bien de continuer a cappela. j’ai continué. Mais en une demi-seconde, tu n’as pas vraiment le temps de te projeter et d’envisager toutes les conséquen-ces que ça occasionnera sur la suite du spectacle. Du coup, pendant que j’essayais à la simple force de ma voix de garder ces 700 personnes concentrées sur mes histoires, je cogitais à mort sur tout ce que j’allais devoir improviser plus tard pour pallier tel ou tel effet de lumière, telle intervention des musiciens. Pour eux, c’était d’ailleurs hyper bizarre. ils sont res-tés sur scène, aussi dignes que possible, devenus presque spectateurs malgré eux. Finalement, ça reste pourtant un super souvenir. Paradoxalement, j’ai eu l’impression d’un sentiment de liberté totale, d’une connexion avec le public que je n’avais en-core jamais connue. Le lendemain, y a pas eu de coupure de courant, mais on a été beaucoup moins bons... Comme quoi! (rires) »

(Kwal)

« je suis actuellement en pleine tournée dans les stations de sport d’hiver. notre première date, c’était aux arcs 1800. Quinze kilomètres avant d’arriver, on s’est fait surprendre par la neige. On s’est donc arrêtés pour mettre des chaussettes aux pneus, mais une des chaussettes a craqué et on s’est vite retrouvés bloqués. On a dû appeler le patron du lieu où on jouait pour qu’il vienne nous chercher. il a alors fallu qu’on transvase notre sono, le merch, etc. sous la tempête de neige. La bonne galère. Le concert se passe bien, tout est nickel. Le lendemain, on nous ramène à notre voiture. Et là on retrouve la voiture complètement ensevelie. C’était la nuit où il a le plus neigé de la saison, et les arcs 1800 sont l’endroit où ça a le plus tombé de la région. il a dû tomber 50cm dans la nuit. bref, on était au mau-vais moment, au mauvais endroit. Mais le pire, c’est qu’on a réalisé que dans la précipitation de la veille, au moment de tout décharger dans l’autre voiture, j’avais laissé ma fenêtre grand ouverte. il y avait donc aussi plein de neige à l’intérieur de l’habitacle!! bien entendu, il y avait nos papiers d’identité, une carte bleue... Le boss de la salle nous a conduits jusqu’à la ville voisine, à 40 bornes de là, pour qu’on achète des chaines pour les pneus et surtout une pelle. On a mis presque deux heures pour dégager la voiture et vider l’intérieur. On avait super peur que la voiture ne veuille plus repartir. il restait plein de dates à assurer pour la tournée. heureusement, ça a redémarré et on a pu prendre la route vers al-bertville pour la deuxième date. Ça nous a quand même mis super à la bourre. Mais au moins on est bien équipés maintenant! »

(Tomawok)

> Qui ? kwaL> où ? Beaupreau (49)> QuaND ? JuiLLeT 2016

> Qui ? Tomawok> où ? Les arcs 1800 (73)> QuaND ? 11 février 2016

Crédit photo: Roch Armando

Crédit photo: JSL