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Le Courrier de Cannesîiits limitrophes 1 Journal <3ti.otica.jle i 5 Centimes

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VINGT-UNIÈME ANNÉE — N« ?

JEUDI 1-g Février^SOI — S"-Scola3tiqge.

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INSERTIONS R é c i ^ e s ef Chronique

il . Anoono i Légales et Judiciaire

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ce jour le Courrier tickiuir» < / - ('l'P"is vingt-ct-wi anstrait hebdomadairement, devient

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unt matérielle, nous n'avons hfor-wWr aucun programme.je Courrier (H- Cannes suivra la

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euwlle en a f>n* possessionSeulement, en devenant quoti-

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LA miUÏCTION.

CANNESCe qu'elle est, ce Qu'elle devrait être.

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Chacun sait que notre villejouit d'une renommée universelle,et que, grâce aux «orabreujc étran-gers venant y hiverner tous lesans, son nom est répondu dans lemonda entier.

L'habitant de Cannes voyageantà l'Etranger a pu observer l'im-pression que produit, de prime àbord, le nom de la cité des fleurs.— « Cannes, semblent dire, i.ousceux à qui l'on s'adresse, est uneville coquette, élégante, gracieuse,aristocratique. La noblesse s'ydonne rendez-vous, et les fêtescouronnées sans couronnes y éli-sent domicile. »

Cette impression est exacte, ence sens qu'elle résume bien le ca-ractère de notre ville en tant questation hivernale.

Oui, notre ville possède uneriche clientèle d'hivernants, quiportent les plus grands noms duGotha et de l'Armoriai de la no-blesse; oui, Cannes est habîtéopendant l'hiver par un grand nom-bre de millionnaires des Deux-Mondes, qui dépensent sans tropcompter, et qui font beaucoup debien, autour d'eux ; oui, notre citéest gracieuse, coquette, élégante,aristocratique, et nous constatons,avec plaisir d'ailleurs, qu'elle estInen faite pour séduire et charmerles heureux mortels, trop rares,bêlas! vivant clans l'opulence etne connaissant point les soucis dela vie matérielle.

Mais ce côté si séduisant de notre| ville présente quelques inconvé-

nients. C'est le sort des plus belleschoses de ce momie.

Un a tout fait ici — et on a euraison, hâlons-nous de le dire —pour favoriser le développementde cette clientèle, dont nous reti-rons incontestablement un trèsgrand profit.

Mais noire villes'estdéveloppéede tous côtés : des boulevards, deschemins, des rues ont été créés unpeu partout; de nombreuses mat-sons de rapport ont été bâties; degrands et du petits hôtels ont éléédifies, et à cette heure, à, côté Jela cité aristocratique, semble vou-loir s'élever une ville plus modeste,plus humble, destin»? à une clien-tèle nouvelle ; celle des petits ren-tiers, des bourgeois, dirons-nous,pour rendre hommage à M. Pru-d'homme.

Eh bien, si l'on a tout fait jus-qu'il es jour pour favoriser l'éta-blissement parmi nous des richeshivernants dont nous venons doparler, on n'a encore rien fait, oufort peu de chose, pour faciliterl'installation de cette nouvelleclientèle, qui, seule, puut contri-buer maintenant à, donner à notreville lo développementqu'elle 00111-porte et que réclament ses boule-vards nus et vides.

Après avoir travailla pour lesgrands, il faut faire quelque chosepour les petits.

C'est fort bien sans doute d'a-voir éclairé des boulevards et dechemins ne desservant que quel-ques villas luxueuses, mais il se-rait bon de songer aussi à. ceuxqui, moins fortunés,'désireraientbien avoir également leur place ausoleil.

Noua n'entendons nullement parlà qu'il faille démocratiser lesquartiers aristocratiques de laroute de Frêjusetde la Californie,qui sont les deux joyaux de Can-nes, mais nous possédons les élé-ments de deux villes distinctes quenous auiions grand tort do nepoint utiliser.

Les coteaux de l'est et de l'ouestseront foujours recherchés évidem-

ment par Is public sélect qui en a ,déjà pris possession, mais il nousreste la partie centrale de la ville,la vallée du Cannet, dans laquelleune cité nouvelle peut être établie.

Tout indique que, fôt ou tard,c'est là que Cannes se développera.

Que faudrait-il pour que ce dé-veloppement ce produisît dès main-tenant?

Peu de chose. Simplement ceci ;Que Cannes au lieu d'être exclusi-vement une ville aristocratiquefût tout bonnement une ville quel-conque comme Toulouse ou Per-pignan Dès lors,nous aurions unevie propre, personnelle pour ainsidire, et DOUS *ie dépendrions plusdu caprice et de la fantaisie dequelques-uns.

François VERSE.

NOTJYELLES LOCâLES

sociation des commerçants, — «A partird 1 h à 3 h I 2 è i d i f1 heure à 3 h.vos magasins et pre

Rappelions à ceblement au

après-midi, fermezz part à la fête. >

ujet, que le rassem-lieu sur la place des Iles, à

laquelle les voitures ne pourront accéderque par la chaussée bordant le Cours ducoté de la nier parallèlement à la rueCentrale.

A l'entrée de ia place îles lies, en laceduSplenJid-Hùtel, sera établi un bureaude contrôle où les cartes d'entrée serontdélivrées.

Le règlement de l;i bataille de fleurscontient quelques recommandations quenous croyons bon de rappeler ;

Extrait du réglementas fleura èlantlo principal élément de la décoration, ne

t admises que les voitures ayant aumoins deux bouquets aux lanternes.

t travestissement de mauvais goûtsera rigoureusement exclu.

Les commissaires placés i\ l'entrée sontcharges de l'exécution de ces clauses et

Parmî les arrivées do ces derniers jours,signa lotis :

Me Adaras (dôputù} générnUi-r°ntinei.tal,Comta et Comtesse d'Audiiïret, hôtel Gonnet

et do la- Re'no.M. et Mme ^lexander, villa Marie-Mélanio.Vicomte e t Vicomtesse Bizemont, hôtel de

Vieom it Vicomtesse Binnar, liotel Be;

Comtesse de Cedonvillo, liotel Mon'fleury,M. et Mme Cornwallîs (M Pi, hôte! Relie-Vue.Comte d'Erard, hôtel Beau-Rivage.Baron et Baronne d'Est relia, hôtel Belh-Vue.Comte Fermex de Mongex. liotol Gonnot et de

la Heine-M. et Mmo Oijden-Goelet. château dis Tours.Comte et Comtesse Donaei'smark, h, Gray et

d'Albion.Comte et Comtesse de Pouriales, villa Mar-

gueriteLndy Hawkins, hôtel Beau-Séjour.Vicomte etVicomtjsse d,> Lîibrosse, hôtel des

Anglais.Général Lyons Montgomerj-, liotol Pavillon.Mnrquiso de Mauleon hôtel Victoria.S. E s . la Gcn'rala do Eonaleef, peus on de

Genève.Communia») par 1 IKoitlUUn DH EUMES.

ics klosqn-s pour marchandes liers seront mBtallês le long an par-

cours.U piste est sévèrement interdite aux

piétons, marchands, etc.Les bouquets devront être confec-

tionnés sans 111s de fer ou autres lienspouvant occasionnerde? blessures.

La commission invite les personnesayant obtenu des bannières aux précé-dentes batailles de Heurs, u en décorerleurs voitures.

lignes, lou tcombat.,, la

Bataille de F leurs

A. l'heure où paraîtront ces ligle monde se préparbataille de fleurs devant avoir lieu au-jourd'hui à 1 heure 1[2.

A ce jiropos.i! nous paraît utile de rap-peler les recommandations faites ttuxcommerçants parla commission de t'Aa-

RemepcimentsA l'occasion de notre transformation

en journal quotidien, plusieurs de nosconfrères de Cannes et de la Région nousont oiïert dea souhaîU et des vœux aux-quels nous avons été très sensibles.

Nous remercions siueereraent nos con-frères.et nous sommes heureux de profiterde celti circonstance pour les assurerQue nous nous efforcerons toujours demériter leur bien veillât, te sympathie.

L'Esoadre

Hier, apr£s-midi, à I heure, 10 navi-res de l'Escadre de la Méditerranée mouil-lée i Vîllefranche à l'orcasion des fèt<jsdu Carnaval de Nice, sont venus évoluerau large des îles de Lcrins.

Apres s'être rangés en ligne tic batail-le, les cuirassés ont fait route, u 4 heures,sur le Golfe-Juan où ils resteront mouil-lés quelque temps encore

Au Collàga S tan is las

Pendant que les mascarades défilaient

FEUILLETON DU COURRIER DE CANNES

Misé BRUN

Layeille de la Fête-Dieu, en l'année'8"0, toutes les maisons d'Aix étaient,selon l'ancien usage, splendidement illu-minées et décorées. Des* pots A feu, ba-riolés de fleurs de lis et d'èrtissons auxarmas de l'rovenc?, étaient alignés surtaies les fenêtres, et projetaient une lu-mière mngeàtre &t fumeuse qui, se com-binant avec les douces dartësde la lune,efTac.ait toutes les ombres et répandaitjusqu'au fond des plus étroites ruellesUoescrtetlecrépuscule. Les bourgeois et'«gens de boutique se tenaient au bal-con °u sur la porte de leur logis, tandisqn'ene multitude curieuse se promenaitpar les beaux quartiers où l'on allait re-prôsenter !a première scène du drameoriginal et pieux inventé par le roi René.

La foule se pressait aux carrefours st s'a-lignait le long des rues, pourvoir passerla fantastique cavalcade où figuraienttout ensemble les divinités de l'Olympe,les saints personnages de l'Ancien Testa-ment, et la caricature des ennemis poli-

-tiques de René d'Anjou. Le cortège quiallait sortir aux flambeaux «lo l'hôtel devilleavait fout a fait le caractère d'unereprésentation du moyen-àge •, les costu-mes étaient de ceux de la cour de René ;les chevaux, harnachés comme daus lesanciens tournois, étaient montés par deschevaliers armés de pied en eap, et lesmusiciens Jouaient encore sur les galou-bets les airs notés par le roi troubadour.

Les rues qui aboutissent .1 l'hôtel devillpétaient envahies par le petit peuple,qui témoignait son impatience par cesacclamations aiguës, particulières a larace provençale. Celte partie de la villeétait alors, comme aujourd'hui, habitéepar les marchands et les gens de métier.Aussi, dans la foule un peu bruyante quigarnissait les fenêtres et faisait la haiele long des maisons, n'entendait-on guè-

re parler français. La toilette des femmesétait aussi fort modeste; on n'apercevaitdans leurs coiffures DÎ plumes, ni ilours,ni clinquant; les plus élégantes se per-mettaient seulement de mettre un ceil depoudre sur leurs chevcjx rattachés euchignon. La distinctîou des rangs étaitalors M rigoureusement marquée par lecostume, qu'il suffisait de jeter un regardsur celte multitude pour s'assurer qu'iln'y avait ta que dos bourgeois et des ar-tisans endimanchés.

Cependant, lorsque les fanfares annon-cèrent que la cavalcade allait défiler surla place de l'Uotel-de-Ville, un groupede quatre ou cinq jeunes gentilshommesHt bruyamment irruption parmi cettefoulo plébéienne, et s'arrêta au coin de larue des Orfèvres, où quelques curieuxavaient «ièji pris place. Les derniers ve-nus se luttèrent de prendre, comme ondit, le haut pavé, et on les laissa fairesans opposition ; car la plupart étaientbien connus dans la nonne ville d'Aix,où ils avaient déjà causé plus d'un scanda-le. Les petits bourgeois, les gens de la

classe moyenne, étaient en général d'unepureté de mœurs qu'alarmaient les habi-tudes de ces mauvais sujets de haute con-dition, dont le type, entièrement perdude nos jours, remontait aux roués dela Régence; mais nul ne se fût avisé deleur témoigner le mécontentement qu'ex-citait leur présence. Une sorte de crain-te se mêlait à l'éloignement qu'ils inspi-raient; bien que chacun fût choqué deleurs façons insolentes, on les laissait fai-re, et le plus hardi parmi les gros bounelsdu quartier marchand n'eût pas osé s'at-taquer à eux de paroles, encore moinsde faits.

On se rangea silencieusement p6urleur faire place, et il restèrent à p^u prèsréparés des groupesqui les environnaient.Un seul indîvi,1u, qui depuis la tombéede la nuit s'était établi à l'endroit qu'ilsvenaient d'envahir, n'abandonna iiointson poste et resta près dï-ux, à demi ca-ché dans l'embrasure d'une porte murée.Ces messieurs, Se jarret tendu, la parolehaute, se placèrent en avant le plusposs1-ble, et firent étalage de leurs personnes

avec toutes sorlc3 de grâces arrogantes.Quand même la lumière des pots à feun'eût pasèclairé en plein le visage légè-rement fardèdecesfashionnabtes d'autre-fois, on les eût reconDUs rien qu'au par-fum de poadre a la maréchale qu'exhalaitleur perruque et à leur manière de cou-doyer les gens

L'un d'eux, qu'a son allure il était aisé.le reconnaître pour un étranger, un Pa-risien, dit à un autre freluquet qui luidorinaitlebras =

«Ah ràl mou cher Nieuselle, je ne voispas ce que nous faisons ici. Retournonsau Cours, je vous prie.

— Non pas, rôplitjua l'autre, je vousdemande encore UD quart d'heure.

— Alors je vais, pour passer le temps,conter fleurette u cette petite biune quinous regarde du coin de l'mil. Une fortjolie femme ma foi I

—IL ne vous sera pas aisé de lier con-versation, je vous avertis, dit un troi-

— Bah ' il y a toujours moyen, Jt> lui

débiterai quelque fadeur qui lui paraîtra

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