l’ABC des PMe*
*Les empLois se cachent dans Les petites et moyennes entreprises!
Des développeurs indépendants canadiens de jeux vidéos marquent des points avec Sound Shapes pour PlayStation de Sony p. 12
oCpour les étudiants des cégeps, collèges et universités 14 le marché secret de
l’emploi : comment trouver les pme qui recrutent
28 étudier les pieds dans le sable à l’étranger
31 nouvelle rubrique d’oc : tournant professionnel
oPtions CArrières
MAgAzineoPtionsCArrieres.CoMhiver / printemps 2013 / volume 27 no 1
MAintenAnt disPoniBle sur
votre téléPhone intelligent et sur
votre tABletteTélécharger un
lecTeur graTuiT sur www.issuu.com
oPtions CArrièreshiver / printemps 2013
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Rab
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seCtion sPéCiAle
les jeunes à l’œuvre dAns des PMe12 un tout autre niveau
Le génie au service de développeurs indépendants de jeux vidéo Par Simon Osborne
18 de Mad Men au microciblage La publicité au XXIe siècle Par Daniel McDonald
23 des résultats musclés dans le secteur de la santé et du conditionnement physique Par Grace Kennedy
6les petites et moyennes entreprises L’épine dorsale de l’économie canadienne Par Danielle Klassen
14le petit monde caché des PMe Comment y décrocher un emploiPar Jordan Adams
16Au secours, je cherche un emploi dans une PMe? LinkedIn à la rescousse!Par Lisa Dalla Vecchia
20une bonne chimie Les PME offrent un bon cocktail d’avantages aux étudiants en sciencesPar Laura Jakobschuk
26jobillico La PME au succès assuréPar Mireille Rioux
28étudier sous le soleil des CaraïbesPar Danielle Klassen
31
nouvelle ruBrique
tournAnt ProfessionnelMon travail, mon moiPar Allison Whalen
14 cherchez un peu plus loin… les Pme regorgent d’emplois intéressants!
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 3
[enCore Plus] oPtions CArrièresle dernier numéro d’Options Carrières est toujours disponible en ligne à magazineoptionscarrieres.com. Pendant que vous y êtes, naviguez sur le reste de notre site Web. vous y découvrirez d’autres excellents articles vedettes de numéros antérieurs de la revue.
oPtions CArrièresrédACteur en Chef
Paul D. Smith
direCteur de lA rédACtion | gordongrouP
Simon Osborne
gestion de Projet | gordongrouP
Matei Savulescu
réviseure | gordongrouP
Jordan Adams
direCtion Artistique | gestion de l’iMPression | gordongrouP
Leslie Miles
ConCePtion et MontAge | gordongrouP
Kelly Read-Lyon, Alina Oliveira, Renée Depocas
direCteur des ventes PuBliCitAires | gordongrouP
Kirill Kornilov
ventes PuBliCitAires | gordongrouP
Pauline de Gonzague, Colleen Hayes, Andrew Moore
rePrésentAnte de distriBution | gordongrouP
Denise Damecour
CollABorAteurs
Jordan Adams Lisa Dalla Vecchia Laura Jakobschuk Grace Kennedy Danielle Klassen Daniel McDonald Simon Osborne Mireille Rioux Allison Whalen
La revue Options Carrières est publiée deux fois l’an, en janvier et en septembre, par l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs
(ACSEE), 720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9
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4 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
Mot du rédACteur
les Pme : un monde à découvrir
les petites et moyennes entreprises (connues sous l’acronyme « PME ») sont le segment
le plus important de l’économie canadienne. Elles représentent en effet 40 pour cent du
produit intérieur brut. À elles seules, elles créent davantage d’emplois que les grandes
sociétés et le gouvernement, et ces emplois offrent souvent plus de flexibilité, sont plus
attrayants et plus inspirants qu’ailleurs. Les PME pourraient être la cible des chercheurs d’emploi
dotés d’imagination, quelle que soit leur formation, mais il y a un hic – les PME sont pratiquement
absentes des activités de recrutement organisées sur les campus.
Pendant la saison du recrutement, les campus sont littéralement pris d’assaut par des centaines
d’employeurs cherchant à embaucher de nouveaux diplômés et des stagiaires ou des participants
à des programmes coopératifs. Ces employeurs proviennent des grands secteurs de l’économie et
exploitent des sociétés dans des villes partout au pays. Pourtant, malgré cette diversité, la plupart
de ces sociétés ont une chose en commun : leur taille importante, du moins du point de vue
canadien. Ce phénomène est principalement dû à la manière dont sont menées les activités de
recrutement sur les campus. Les sociétés qui participent aux campagnes de recrutement sur les
campus investissent l’équivalent de plusieurs semaines de travail et des milliers de dollars pour
transmettre leurs messages aux étudiants. Les recruteurs commencent à visiter les campus aux
alentours de la Journée du travail, et signent des offres d’emploi jusqu’au jour du Souvenir. Pour
chaque personne embauchée, il faut compter en moyenne 10 000 $. Autant dire que l’exercice
peut revenir très cher, en temps et en argent – deux choses plutôt rares parmi les PME.
La plupart des gros employeurs cherchent à doter quelques postes par des étudiants inscrits à un
nombre restreint de programmes. En d’autres mots, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Au
terme de leurs études universitaires ou collégiales, la grande majorité des diplômés doivent donc
chercher l’employeur qui va s’intéresser à ce qu’ils ont à offrir. Ces étudiants, dont vous faites
peut-être partie, devraient pourtant être des candidats intéressants pour de nombreuses PME –
mais le défi est de se trouver mutuellement.
Alors, que faire? D’abord, les étudiants doivent s’assurer d’être au courant des possibilités
qu’offrent les petites entreprises, et y être réceptifs. Cela signifie chercher à créer des contacts
ailleurs que sur les campus, lors d’activités de recrutement. Il est fort probable que parmi vos
proches, famille et amis, plusieurs travaillent dans de petites entreprises – parlez-en avec eux. À
quoi ressemble leur carrière? Comment ont-ils fait pour travailler là? Y a-t-il des occasions pour un
jeune comme vous? Ces amis et membres de votre famille connaissent aussi des gens – parlez-
leur également. Pendant ces échanges, soyez à l’écoute de possibilités autres. Les PME tendent
à aller d’un projet à un autre et embauchent souvent du personnel pour un projet particulier.
Votre première expérience dans une PME sera probablement à court terme et axée sur un projet.
Toutefois, si vous déployez bien vos atouts, ce projet pourrait déboucher sur un autre, voir sur
un emploi plus stable et à plus long terme. Il faut un peu de culot et beaucoup de patience pour
commencer votre vie professionnelle de cette façon, mais les récompenses sont nombreuses.
Que faire d’autre? Vous en saurez davantage en parcourant ce numéro d’Options Carrières, mais
vous y êtes déjà, alors vous êtes sur la bonne voie. oC
PAul d. sMith est le directeur exécutif de l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs et rédacteur en chef du magazine Options Carrières. Vous pouvez adresser un courriel à Paul à [email protected].
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : acsee.com, magazineoptionscarrieres.com
nos AnnonCeurs...3 Access MBA24 Association canadienne de la paie16 Carrières gagnantes11 Centre NAD2, 33 Collège Pro32 Collèges de comptabilité de secrétariat du
Québec (CCSQ)27 Commission scolaire Kativik34 Conseil des ressources humaines de
l’industrie minière (RHiM)33, 35 Enterprise location d’autos33 L’Événement Carrières15 Fédération des cégeps5 Fonction publique québécoise33 Forces AVENIR34 Innovation et développement Manicouagan
(CLD)34 Institut québécois de planification financière
(IQPF)17 Jobillico34 Ordre des conseillers et des conseillères
d’orientation du Québec8, 33 Revenu Québec36 Service canadien du renseignement de
sécurité (SCRS)9, 33 Université de Montréal, Faculté de
l’éducation permanente19 Université de Sherbrooke30 Université des Antilles et de la Guyane
(UAG)21 Université Laval
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 5
Par Danielle Klassen
les Petites et Moyennes
L’épine dorsaLe de L’économie canadienne
mise en Page :
renée DePocas,
éTuDianTe en
Design
6 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
u’est-ce que les Canadiens
respectent encore davantage
que leurs écoles publiques,
leurs systèmes juridiques, leurs
institutions bancaires et même
leurs systèmes de soins de santé? Ils tiennent par-
dessus tout à leurs petites entreprises, car elles
font rouler l’économie du pays. Selon un sondage
d’opinion publique réalisé par la Fédération
canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI),
les Canadiens placent les petites entreprises au
deuxième rang de ce qu’il y a de plus important
au pays, immédiatement après l’industrie agricole.
Selon Statistique Canada, les petites et
moyennes entreprises (PME) comptent moins de
500 employés, mais ensemble, elles emploient
64 pour cent de la population active du Canada.
Les PME représentent environ 40 pour cent du
produit intérieur brut du Canada, selon Industrie
Canada – ce qui signifie qu’à elles seules, elles
forment le fondement de la diversité économique
du pays. Martine Spence, professeure à
l’Université d’Ottawa, confirme ce que la plupart
des Canadiens savent déjà : « Sans les PME,
notre économie ne serait ni diverse, ni novatrice,
ni relativement florissante comme elle l’est
actuellement. »
Les PME sont souvent très spécialisées et
desservent des créneaux bien précis du marché
canadien. Les marchés spécialisés, que ce soit
sur le plan régional ou sectoriel, ont peu d’intérêt
pour les firmes plus importantes, car les recettes
qu’ils génèrent ne seraient pas suffisantes pour
couvrir les coûts fixes élevés. En revanche, les
petites compagnies peuvent desservir une plus
petite clientèle tout en restant rentables, car leurs
coûts d’exploitation sont moindres.
« Les produits et les services novateurs
proviennent des PME. Elles n’ont pas les
mêmes budgets que les grosses entreprises,
par conséquent, elles veulent sans cesse se
perfectionner dans divers domaines pour rester
concurrentielles. Cela s’appelle la dynamique
globale de l’innovation », explique Mme Spence.
dAvAntAge de PossiBilités d’eMPloi et des exPérienCes vAriéesLes PME offrent une vaste gamme d’occasions
d’emploi aux nouveaux diplômés – un autre
avantage par rapport aux grandes entreprises,
où le choix de postes au bas de l’échelle est très
limité. « Vous pouvez décrocher un poste que
vous ne pourriez normalement pas décrocher
ailleurs juste après vos études », ajoute
Mme Spence.
Au lieu de travailler dans un domaine en
particulier comme c’est généralement le cas dans
une grande entreprise, les employés d’une PME
sont souvent invités à assumer une vaste gamme
de fonctions. François Brouard, professeur en
commerce à l’Université Carleton, estime que
dans une petite entreprise, « un diplômé sera
davantage appelé à miser sur ce qu’il a appris
pendant ses études ». Les nouveaux diplômés
sont plus susceptibles de mettre immédiatement à
profit les fruits de leur éducation, précise-t-il.
Madame Spence convient que les plus petites
compagnies offrent un milieu plus dynamique
aux étudiants. « Je parle à d’anciens étudiants
qui me disent que c’est vraiment fantastique pour
eux de se voir offrir tant d’occasions à un si jeune
âge, dit-elle. Ils s’attaquent à des tâches qu’ils
n’imaginaient même pas faire un jour au sein de
grandes sociétés. » Les deux professeurs pensent
que dans une PME, les nouveaux employés
auront plus de chances de prendre des décisions
ayant des répercussions sur le déroulement des
affaires que ceux qui commencent dans une
grande entreprise.
Les employés sont attirés par les PME pour
d’innombrables raisons – aussi diverses que
la compagnie elle-même – mais certaines
tendances se dégagent. Selon un rapport de la
FCEI, près de la moitié des employés de PME
disent avoir choisi de travailler dans une petite
entreprise, car ils appuient sa mission d’affaires.
La possibilité d’avoir un horaire souple et
l’occasion de contribuer au fonctionnement de
l’entreprise faisaient partie des autres attraits. Bon
nombre préféraient les petites entreprises, car
la bureaucratie y est moins lourde que dans les
grandes organisations.
Selon la Banque de développement du Canada,
en 2011, 63,7 pour cent des employés du secteur
privé travaillaient dans des PME. Les PME existent
dans presque toutes les grandes industries,
les chercheurs d’emploi sont donc certains de
trouver des entreprises qui correspondent à leurs
intérêts respectifs.
On trouve des PME partout au Canada, mais
elles sont surtout situées dans des villes et dans
des zones métropolitaines. Comme on pouvait
s’y attendre, la plupart des PME canadiennes
sont en Ontario, la province la plus peuplée,
suivie par le Québec et la Colombie-Britannique.
Il est généralement plus facile pour une PME
de s’installer dans une région densément
peuplée, car elle peut compter sur une plus
nombreuse clientèle.
Une entreprise de moins de 500 employés se classe dans la catégorie d’une petite ou moyenne entreprise.
ventiLation
Quelle esT la DéFiniTion D’une
Source : Industrie Canada.
5
100
100-499
MICRO- ENTREPRISE
PETITE ENTREPRISE
MOYENNE ENTREPRISE
employés
employés
employés
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 7
8 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
CoMMent les PMe survivent et deviennent florissAntesLes PME profitent de la proximité physique des
entreprises avec lesquelles elles s’associent,
explique M. Brouard. Elles sont particulièrement
tributaires des partenariats. « Les entreprises
créent des partenariats les unes avec les autres
pour échanger des services et pour miser sur les
compétences qu’elles ne peuvent trouver qu’à
l’extérieur de leur propre compagnie », précise
Mme Spence.
Selon Mme Spence, les PME sont plus fragiles que
les grandes sociétés, car elles ont des ressources
limitées et leur marge d’erreur est plus grande.
Seulement 51 pour cent des firmes qui ont
pénétré le marché en 2005 ont survécu cinq
ans, selon Industrie Canada. Ce taux de survie
reflète la productivité, l’innovation et l’ingéniosité
d’une compagnie, mais également sa capacité
de s’adapter aux conditions changeantes
du marché.
Pour celles qui s’adaptent, les gains sont élevés.
Les firmes les plus rentables, du point de vue
du rendement sur les actifs, sont plutôt celles
qui emploient cinq à 19 personnes, selon
Statistique Canada. En moyenne, ces sociétés
ont un rendement de sept à huit pour cent. Par
opposition, les firmes comptant 500 employés ou
plus ont tendance à enregistrer le rendement le
plus bas sur les actifs, et ces chiffres diminuent
et chutent sous la moyenne avec un rendement
inférieur à 6 pour cent.
Les professionnels et les universitaires sont
unanimes pour dire que les entreprises les plus
prospères ont une vision claire, une grande
capacité d’adaptation et elles savent négocier
avec le changement, souligne Mme Spence.
Dans ces entreprises, la direction a généralement
confiance en l’identité de la société et en son
orientation, et elle planifie la croissance bien
avant d’en tirer des bénéfices.
Selon le FCEI, la plupart des Canadiens savent
qu’il n’est pas facile de se lancer en affaires. Pour
M. Brouard et Mme Spence, concilier le sens des
affaires avec le sens de l’innovation susceptible de
captiver un marché est le plus grand défi qui se
pose à un chef d’entreprise. oC
« sAns les PMe, notre éConoMie ne serAit ni diverse, ni novAtriCe, ni relAtiveMent florissAnte CoMMe elle l’est ACtuelleMent. »
renée dePoCAs est inscrite en troisième
année du programme de design, au Collège
Algonquin.
dAnielle KlAssen est en quatrième
année de journalisme à l’Université Carleton.
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : bdc.ca, ic.gc.ca,
cfib-fcei.ca, magazineoptionscarrieres.com
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 9
Les petites entreprises en chiffres
ventiLation par secteur : où sont Les empLois?
Source : Industrie Canada.
1,000,000+
le pourcentage d’entreprises canadiennes
ayant moins de 100 employés.
le pourcentage de petites entreprises contribuant au PIB
du Canada.
le nombre moyen de petites entreprises créées chaque année
nombre d’emplois créés par de petites entreprises en 2011
le nombre de petites entreprises au Canada
nombre de Canadiens travaillant dans de petites entreprises
consTrucTion
Petites72,9 %
Moyennes14,5 %
grandes12,6 %
serVices ProFessionnels
Petites58,3 %
Moyennes15,2 %
grandes26,5 %
soins De sanTé
Petites88,2 %
Moyennes1,8 %grandes
10 %
D’après les données de 2011. Source : Industrie Canada.
10 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
12345
grandes36,3 %
grandes entreprises34,4 %
Entreprises de taille moyenne 9,3 %
Les meiLLeures entreprises de taiLLe moyenne canadiennes pour Les queLLes travaiLLer en 2012
160employees
220employees
87employees
51employees
97employees
sAsKCentrAl
Coopérative de crédit
située en Saskatchewan
ProtegrA
Concepteurs de logiciels
et conseillers en affaires
hABAñero Consulting
grouPSpécialistes en
technologie créant
des sites Web internes
et externes pour des
entreprises
l.v. loMAs liMited
Distributeurs de produits
chimiques fournissant
des matières premières
à des entreprises au
Canada
intelex teChnologies
inC.Spécialistes en gestion
de logiciels
nombre d’empLoyés du secteur privé par taiLLe des entreprises
PrinciPaux secteurs
des Petites entrePrises
contribution au pib
D’après les données de 2011. Source : Industrie Canada.
Commerce au détail
Hébergement et alimentation
Fabrication
Construction
Services professionnels51employés
87employés
97employés
Petites47,8 %
Petites entreprises
31,4 %
Secteur public25 %
Moyennes 15,9 %
220employés
160employés
D’après les données de 2011. Source : Industrie Canada. D’après les données de 2011. Source : Industrie Canada. Source : Great Place to Work Institute.
« faites d’abord ce que vous
aimez, et l’argent viendra tout
seul. » C’est là une maxime
encourageante pour tous ceux
qui aiment créer, mais l’expérience de
Shaw-han Liem montre aussi que la
maxime dit vrai. Évidemment, dans son
cas, le travail de création portait sur un
produit très « cool » lancé sur un marché
valant des milliards de dollars.
Monsieur Liem et son associé, Jonathan
Mak, sont les deux créateurs du jeu
vidéo Sound Shapes, conçu pour les
consoles de jeux Sony et Sony Vita.
L’originalité du produit? La musique.
En effet, le but du jeu est bien sûr de
franchir différents niveaux et différents
mondes, comme dans n’importe quel
autre jeu du genre, mais Sound Shapes
a cela de particulier : plus on évolue
dans le jeu, plus la bande sonore
rythmique prend forme. Les joueurs
peuvent même concevoir leurs propres
niveaux et les mettre en ligne. Dur à
expliquer – le démo du jeu, que vous
trouverez sur soundshapesgame.com,
vous y aidera.
Sound Shapes a été très bien coté lors
de manifestations d’envergure organisées
par l’industrie, par exemple E3, une foire
commerciale mondiale qui a lieu chaque
année à Los Angeles. Sound Shapes a
également reçu de très bonnes critiques
depuis sa sortie estivale, en 2012. Mais
la plus grande satisfaction, raconte
M. Liem, est de voir l’engouement que
le jeu suscite : « Dès les premiers mois
du lancement, nos utilisateurs avaient
déjà créé plus de 10 000 niveaux et
chansons, et les ont partagés avec le
reste de la communauté virtuelle des
utilisateurs sur notre site. Pour nous, ça,
c’est un immense succès! »
Mais avant de récolter ces récompenses,
M. Liem, un créateur de musique
électronique ayant plusieurs albums à
son actif, dont I Am Robot and Proud,
et M. Mak, un concepteur de jeux vidéo
qui s’était déjà associé à Sony pour sortir
son premier titre, Everyday Shooter, ont
parcouru un long chemin dont le point de
départ remonte à 2007, à Toronto.
« On travaillait les nuits et les fins de
semaine, pour donner vie à des idées et
tester des prototypes, explique M. Liem.
Nous avons déposé une demande de
subvention pour la production auprès
de la Société de développement de
l’industrie des médias de l’Ontario, et
nous l’avons obtenue. J’ai ainsi pu quitter
mon emploi et travailler avec Jonathan à
temps plein sur le projet. À ce moment-
là, Sound Shapes n’existait pas encore –
l’idée nous est venue un an plus tard. »
Cette situation précaire – M. Liem
explique que la subvention couvrait à
peine les frais de subsistance de base,
et qu’ils ont mangé beaucoup de Poulet
frit Kentucky et de mets chinois – est
ce qui distingue les concepteurs
indépendants (« indie ») de jeux vidéo
de grandes sociétés comme celles qui
ont créé Call of Duty et Madden NFL, et
qui emploient des milliers de personnes.
Leurs produits rapportent davantage que
les plus gros succès d’Hollywood. Les
concepteurs « indie », eux, travaillent
généralement seuls à concrétiser leur
vision, ou au sein de petites équipes,
puis ils concluent des ententes avec de
grosses compagnies pour distribuer leur
jeu à grande échelle.
Lorsque M. Liem et M. Mak ont réussi
à vendre Sound Shapes à Sony, lors du
congrès des concepteurs de jeux vidéo
tenu en 2009, à San Francisco, le projet
est passé de la planche à dessin à l’étape
du développement – et les deux associés
sont devenus des hommes d’affaires.
« Techniquement, j’étais le premier
employé de Queasy Games [la société
que M. Mak avait déjà créée] dans le
cadre de ce projet, explique M. Liem.
Toutefois, Jon et moi avons procédé
ensemble au recrutement d’autres
employés, et nous administrons le studio
ensemble. »
Une fois le marché conclu avec
Sony, il fallait assumer de nouvelles
responsabilités. « Ce sont mes
compétences en musique qui m’ont
d’abord amené à faire ce projet, poursuit
M. Liem. Mais au fil du temps, Jon et
moi avons appris les ficelles du métier et
maintenant, nous faisons rouler la boîte
ensemble. Je m’occupe donc aussi de
prendre des rendez-vous, de gérer des
projets, de rencontrer des éditeurs, des
agents d’artistes et des programmeurs. »
un tout Autre niveAu :Le génie au service de déveLoppeurs indépendants de jeux vidéo
Par Simon Osborne
LES JEuNES à L’œuVRE DANS DES PME
12 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 13
Plus Sound Shapes remportait
de succès, plus il était crucial
d’embaucher des gens. « Au cours
de la dernière année, tout s’est
accéléré. Nous avions une équipe
de cinq personnes à E3, en 2011.
Par la suite, les gens ont réagi
avec un tel engouement que nous
avons fonctionné à plein régime et
nous avons ajouté du contenu et
de nouvelles fonctions au jeu. Au
point culminant de nos activités,
15 personnes travaillaient sur le
projet », précise M. Liem.
Outre le soutien de Sony, pour ce
qui est de l’aide technique et des
encouragements, M. Liem et Queasy
comptent sur la communauté des
concepteurs de jeux indépendants
de Toronto, qui est « tricotée
serré ». « Nous sommes une petite
entreprise qui travaille au sein d’une
communauté de compagnies ayant
les mêmes intérêts... Par exemple,
Capy Games est dans le même
édifice que nous, et nous sommes
bons amis. »
En 2012, Capy a remporté beaucoup
de succès avec la sortie de son jeu
Sword and Sworcery, également axé
sur la musique, ce qui donne lieu à
une concurrence amicale entre les
deux compagnies, comme l’admet
M. Liem. « Dans d’autres industries,
on espère que nos concurrents
vont échouer, mais dans le monde
des concepteurs de jeux « indie »,
du moins à Toronto, c’est plutôt le
contraire, précise-t-il. Nous sommes
tous amis et sortons ensemble après
le travail, et nous échangeons avis
et expertise. »
Pour l’instant, M. Liem et Queasy
travaillent au soutien de Sound
Shapes, tout en préparant l’avenir :
« On s’occupe de régler les
problèmes qui peuvent surgir, mais
aussi de trouver de nouvelles idées
pour mettre au point un jeu qu’il
suffira de télécharger pour y jouer. »
« Le meilleur conseil que je puisse
donner est assez simple : créez
des jeux, lance M. Liem à ceux
qui aimeraient se lancer dans
l’industrie des jeux vidéo. Passez tout
votre temps à inventer des jeux, à
apprendre le plus de choses possible,
et à mettre à exécution vos idées les
plus folles. Si vous désirez grossir
les rangs d’une entreprise, cela vous
rendra plus attrayant aux yeux des
éventuels employeurs; si vous désirez
travailler à votre compte, c’est ainsi
que vous pourrez créer quelque chose
de vraiment novateur et intéressant.
Quelle que soit la formule que vous
choisirez, vous vous amuserez
beaucoup en chemin. » oC
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : soundshapesgame.com,
theesa.ca,
magazineoptionscarrieres.com
Faits saillants sur l’industrie canadienne des jeux vidéo
nombre de personnes travaillant dans ce secteur . . . . . . . . 16 000nombre de compagnies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .348nombre moyen d’employés par compagnie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45Salaire moyen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40 000 $ à 73 000 $Contribution à l’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1,7 milliard $ en 2011
Une industrie en pleine croissance
Pourcentage d’entreprises embauchant de nouveaux diplômés
nombre moyen de nouveaux diplômés embauchés par entreprise
nombre moyen de nouveaux diplômés embauchés dans des entreprises de taille moyenne ou grande
Source : The Entertainment Software Association of Canada, 2011
60 %77 %
38
2011
2013
2011
2013
2011
201310–16
24–26 (À gauche) Shaw-han Liem (De haut en bas) Images et niveaux de Sound Shapes.
siMon osBorne est le
directeur de la rédaction
d’Options Carrières.
si la concurrence et les procédures longues
et fastidieuses de demandes d’emploi
dans de grosses compagnies vous
fatiguent, pourquoi ne pas vous brancher
sur le petit monde caché des PME? Les offres
d’emploi n’apparaissent pas toujours sur le radar,
mais de grandes récompenses vous attendent.
Beaucoup d’étudiants ne savent pas combien de
PME les attendent – et réciproquement, les PME
ont de la difficulté à se faire connaître auprès
des étudiants qu’elles désirent recruter. Leur
identité commerciale est moins connue, et elles
ont moins de ressources pour l’embauche, les
PME tentent donc de joindre les étudiants par
des moyens autres que ceux employés par les
grandes organisations.
La plupart des PME recrutent des étudiants
sur les campus, par l’entremise de babillards,
explique Karen Fast, gestionnaire au centre de
carrière du Collège Humber.
Lors des activités de recrutement organisées
sur les campus, les petites compagnies ont
plus de mal à attirer du monde que les grandes
entreprises. « Il leur est parfois difficile d’attirer
des participants à une seule séance d’information.
Les étudiants ne savent tout simplement pas
qu’elles ont beaucoup à offrir, et le marché de
l’emploi est concurrentiel pour les employeurs »,
précise Ian Ingles, gestionnaire, services aux
employeurs du centre de développement de
carrière et d’emploi de l’Université Ryerson. Par
conséquent, il est plus simple et plus rentable
pour les PME d’afficher leurs offres d’emploi sur
des babillards que de se déplacer.
Les étudiants auraient donc tout intérêt à
communiquer directement avec les PME pour
savoir si elles recrutent – car parfois les postes
ne sont tout simplement pas annoncés. « Vous
devrez peut-être faire une recherche un peu
plus approfondie pour trouver une PME »,
ajoute M. Ingles. Il suffit pour cela de consulter
l’annuaire des entreprises, disponible dans les
centres de carrière des différents campus. « Vous
pouvez obtenir une liste des organisations à partir
des codes de l’industrie, mais vous pouvez aussi
faire une recherche par lieu géographique, ajoute-
t-il. C’est une bonne façon de découvrir plusieurs
petites et moyennes organisations dont la marque
de commerce n’est pas très connue. »
des ProCédures à éChelle huMAineQuand vous aurez trouvé l’entreprise qui vous
intéresse, déposez votre candidature. Vous allez
vous rendre compte que les procédures de
demande d’emploi sont plus humaines que dans
les grandes compagnies. Vous n’aurez pas à
remplir un long questionnaire en ligne ni à vous
rendre à plusieurs entrevues avec les différents
gestionnaires de la compagnie, le processus est
plus court et plus direct.
« On vous donne l’adresse électronique d’une
personne plutôt qu’une adresse générique comme
Info@ ou Recrutement@. Généralement, on vous
fournit aussi un numéro de téléphone, alors
téléphonez à la personne-ressource et bavardez
un peu avec elle », explique Mme Fast.
« De plus, il est beaucoup plus probable – de
l’ordre de 80 à 90 pour cent – que l’employeur
regarde votre curriculum vitae. Vous devez donc
vous assurer que votre curriculum vitae est
impeccable », souligne Mme Fast. Il est toujours
important d’adapter votre curriculum vitae à
l’entreprise que vous ciblez quand vous faites une
demande d’emploi, mais c’est encore plus vrai
lorsqu’il s’agit d’une PME. « Ces employeurs m’ont
souvent dit qu’un curriculum vitae générique ne
les intéresse pas. Il faut le personnaliser et adapter
le Petit Monde CAChé des PMe comment y décrocher un empLoi
Par Jordan Adams
14 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
OptiOns Carrières hiver / printemps 2013 15
le curriculum vitae au profil de la compagnie et
de l’industrie, insiste Mme Fast. Ils ne veulent pas
seulement connaître vos compétences techniques,
mais aussi votre personnalité. »
Une aUtre façon de recrUterMadame Fast estime que les PME sont moins
enclines à passer par les médias sociaux pour
recruter. Elles ont tendance à s’en tenir aux
courriels et aux télécopies. Toutefois, si une
petite entreprise se sert des médias sociaux, c’est
probablement un réseau comme LinkedIn (voir
l’article « Au secours, je cherche un emploi dans
une PME? LinkedIn à la rescousse! », p. 16).
Les activités de recrutement organisées sur les
campus sont normalement un moyen très couru
de se renseigner sur le marché de l’emploi,
mais ce n’est pas efficace lorsqu’il s’agit des
PME, s’accordent à dire Mme Fast et M. Ingles.
Elles n’ont souvent qu’une poignée de postes à
offrir, et n’ont pas les ressources pour envoyer
des représentants à ces activités. Mais elles
participent parfois à des salons de l’emploi,
explique Daniel Levesque, président de National
Job Fair. Il précise que lorsque des PME assistent
à ces salons de l’emploi, l’expérience est plus
humaine pour les étudiants.
« Souvent...le président est là et s’occupe du
recrutement. Donc, si vous parlez au président lui-
même, impossible d’aller plus loin pour décrocher
un emploi », déclare M. Levesque. Il ajoute aussi
qu’un candidat peut être recruté et commencer
à travailler beaucoup plus vite dans une PME
que dans une grande organisation. « Il n’y a pas
beaucoup d’étapes à suivre jusqu’à l’embauche
une fois que la première étape du processus
d’embauche a été franchie », précise-t-il.
Moins de concUrrence« Je dirais que 90 pour cent des étudiants
préfèrent les grandes compagnies, celles qui
sont connues, explique Mme Fast. Étant donné
que 98 pour cent des entreprises sont des PME,
pourquoi continuer à ne penser qu’aux grandes
compagnies alors que vous auriez beaucoup plus
de chances de décrocher un emploi dans une
plus petite entreprise? »
Monsieur Ingles est d’accord pour dire que la
concurrence est moins féroce dans les PME et
qu’il suffit de creuser un peu pour trouver des
offres d’emplois qui n’attirent pas des tonnes de
candidats. Le jeu en vaut la chandelle, car il y a
beaucoup d’avantages à travailler dans une PME.
« Il y a des avantages uniques. Dans beaucoup
de cas, les fonctions sont plus variées, car vous
avez un plus grand éventail de tâches et de
responsabilités », explique-t-il.
Madame Fast est d’accord : « Les employés ont
l’occasion de développer des compétences et de
devenir plus « commercialisables ». C’est l’une
des meilleures décisions que pourrait prendre un
nouveau diplômé. » oc
Jordan adaMs est titulaire d’un diplôme
en journalisme de l’Université Carleton.
PoUr PlUs de renseigneMents, veUillez consUlter : careers.humber.ca, ryerson.ca/career,
thenationaljobfair.com,
magazineoptionscarrieres.com
16 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
Par Lisa Dalla Vecchia, gestionnaire,
communications avec les anciens et orientation
professionnelle, école de commerce Beedie
de l’Université Simon Fraser
Au seCours, je CherChe un eMPloi dAns une PMe? Linkedin à La rescousse!
félicitations! Vous avez décidé que vous voulez laisser votre marque dans une PME. Mais comment savoir quelles sont les PME qui embauchent? Avec LinkedIn, rien de plus simple. Il suffit de suivre quelques étapes :
1 / Sur la barre de menu horizontale en haut de l’écran, choisissez la rubrique « Compagnies » [Companies] > « Cherchez des compagnies » [« Search Companies »]
2 / Raffinez votre recherche par :
» lieu : Décidez si vous voulez travailler dans votre région, au Canada ou à l’étranger.
» industrie : Faites une sélection à partir des choix qui vous sont donnés ou saisissez le nom d’un secteur, p. ex. « comptabilité ».
» tAille de lA CoMPAgnie : C’est capital. Par définition, les petites entreprises ont moins de 50 employés; les entreprises de taille moyenne, moins de 500 employés. Choisissez l’option correspondant à la définition d’une PME.
» offres d’eMPloi : Choisissez les compagnies affichant des offres d’emploi sur LinkedIn.
Facile n’est-ce pas? Toutefois, avant d’utiliser LinkedIn pour chercher un emploi, rendez votre profil attrayant – pour les bonnes raisons. Il devrait être facile à trouver et vous distinguer. Voici quelques-uns des trucs que vous pourriez mettre en application :
» Appliquez les conseils et les suggestions de LinkedIn et reMPlissez toutes les ruBriques de votre Profil.
» Créez un titre annonçant vos qualifications et ce que vous cherchez (p. ex., « finissant spécialisé en comptabilité, nom de votre université, cherche stage dans une entreprise de taille moyenne »).
» Choisissez une Photo de vous tout seul, avec un bon éclairage et de finition professionnelle. Un sourire chaleureux ne fait pas de mal.
» En style télégraphique, fAites un résuMé de vos objectifs professionnels, de l’expérience pertinente que vous avez accumulée, et de la manière dont vous pouvez aider un employeur à résoudre ses problèmes (professionnels). Si ce que vous faites vous passionne, montrez-le!
» reCourez Aux Mots Clés compétences, spécialisations et expertise que les recruteurs pourraient saisir dans un moteur de recherche. Ne vous contentez pas d’inscrire une chaîne de mots clés, parsemez-les plutôt dans les différentes sections de votre profil. Consultez les offres d’emploi qui vous intéressent,
elles sauront vous aider à trouver les mots clés qui conviennent à votre profil.
C’est le moment de vanter vos études, votre expérience et votre dur labeur. Bonne chance! oC
le monde de la publicité a
complètement changé au
cours des dernières années.
Fini l’époque des années 1960
de Mad Men, quand les agences de
publicité n’avaient qu’à compter combien
il y avait d’impressions d’une même
publicité, et combien de personnes y
seraient probablement exposées. Avec
l’intégration généralisée des médias
sociaux aux stratégies de vente et de
marketing, les entreprises d’aujourd’hui
peuvent – et doivent – évaluer beaucoup
plus de paramètres. Facebook et d’autres
plateformes de médias sociaux permettent
d’avoir une rétroaction mesurable montrant
avec précision le taux de réussite d’une
campagne publicitaire selon la réaction du
public visé.
Par exemple, si une vidéo ne devient pas
virale, un analyste doit en expliquer les
raisons. Les publicitaires d’aujourd’hui
sont tenus absolument responsables
des résultats obtenus. C’est pourquoi
les spécialistes en publicité ayant une
expertise en technologie numérique et
comprenant bien le fonctionnement
des médias sociaux sont de plus en
plus recherchés.
Ross Simmonds est l’un de ces
professionnels. Il travaille à titre de
stratège numérique chez Colour, une
agence de marketing et de publicité située
à Halifax et Toronto. Ross est l’un des
32 employés de cette agence.
Après avoir fait une double spécialisation
en marketing et en ressources humaines/
relations industrielles à l’Université
St. Mary, à Halifax, M. Simmonds a
fait un stage de six mois à la CBC. Son
travail consistait à mettre en œuvre des
stratégies de médias sociaux dans les
Maritimes. Conscient de l’importance
croissante que prenaient les médias
sociaux, M. Simmonds a sauté sur
l’occasion et a eu le coup de fouet dont il
avait besoin pour se faire un nom.
Après son passage à la CBC, Ross a fondé
sa propre agence de médias sociaux,
Altego, et s’est vu confier des mandats
par plusieurs clients de la région. Il bâtit
la réputation de son
agence au moyen de
Facebook, de Twitter
et de LinkedIn, et en
rédigeant un blogue
sur sa passion pour
la technologie et les
médias sociaux.
« Je me suis installé
à mon compte dans
l’optique d’avoir de
plus importants clients,
alors je me suis mis à
suivre stratégiquement
des personnes sur
Twitter et à établir des contacts en ligne »,
raconte M. Simmonds. Il a vite récolté un
travail permanent.
Le travail de M. Simmonds en ligne
a piqué la curiosité de Colour. Après
un café avec le vice-président de la
compagnie, on lui a proposé un emploi
d’expert-conseil dans son domaine.
Colour semble lui offrir ce qui correspond
le mieux à ses compétences et à sa vision
du réseautage au moyen des médias
sociaux, qui est directement fondée
sur les tendances observées et à partir
desquelles il a agi. Colour a compris
combien il est important d’intégrer les
médias sociaux aux campagnes de
marketing traditionnelles.
Monsieur Simmonds a commencé
sa carrière chez Colour à titre de
coordonnateur du numérique, puis a
ensuite été promu au rang de stratège
en numérique. Il s’occupe de tout, de la
gestion des comptes, des clients et de
leurs attentes, du respect des budgets
pour chaque projet. Il veille également à
ce que les clients de Colour obtiennent
des résultats satisfaisants dans le cadre
de leurs activités de réseautage sur les
médias sociaux. Par exemple, si un
client veut mettre en marché un produit
ou un service au moyen de Facebook,
Simmonds analyse les données recueillies
d’après les commentaires publiés sur
Facebook pour s’assurer que le public
cible remarque le produit ou le service.
Il travaille aussi avec une équipe créative
d’experts en marketing, qui élaborent des
concepts pour produire une expérience
particulière chez les utilisateurs, puis qui
les concrétisent.
Par Daniel McDonald
LES JEuNES à L’œuVRE DANS DES PME
de Mad Men Au MiCroCiBlAge : La pubLicité au xxie siècLe
18 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 19
Les journées de M. Simmonds commencent par
une bonne dose de caféine, et par une vérification
de ses courriels pour voir si l’un des nombreux
clients de Colour veut traiter d’une question
en toute urgence. Ensuite, il passe en mode
planification, et réfléchit de manière stratégique aux
moyens que peut prendre Colour pour réaliser ce
dont chaque client a besoin et combien de temps
il faudra pour y parvenir. Il élabore des documents
de stratégie et des fiches de définitions mettant en
évidence la manière dont certaines applications
pourraient servir les besoins des clients. Il explique
aux clients ce que Colour a mis au point jusque-
là, les progrès enregistrés grâce aux applications
actuelles et aux campagnes de marketing, et les
améliorations stratégiques qui pourraient être faites.
Monsieur Simmonds anime également des ateliers
de formation, Média sociaux 101, destinés à
de petits groupes, par exemple trois personnes,
mais également à des auditoires plus importants
allant jusqu’à 150 personnes. Les participants
veulent apprendre quelles sont les pratiques
exemplaires en matière de médias sociaux –
comment obtenir des résultats efficaces sur
Facebook, Twitter et LinkedIn. Monsieur Simmonds
leur montre comment rester au courant des
tendances numériques tout en réalisant leurs
objectifs d’affaires.
Du point de vue de M. Simmonds, il y a sans
aucun doute des avantages à travailler pour une
PME plutôt que pour une grande société. Dans une
petite agence, il est possible d’assumer plusieurs
fonctions en même temps au lieu de rester
cantonner à un seul rôle. Cela signifie qu’un jeune
professionnel peut participer à tous les aspects des
affaires, et peut gagner très rapidement différents
types d’expériences. Chaque employé peut avoir
recours à toute la palette de ses compétences, en
plus d’en acquérir de nouvelles. Il peut également
se perfectionner à rythme beaucoup plus rapide
que dans une grande organisation.
La question des gens compte également pour
beaucoup. Quand on travaille pour une PME,
on peut aussi faire un saut dans le bureau du
PDG ou du VP et avoir des échanges spontanés.
La structure horizontale d’une PME permet
d’établir plus facilement de nouveaux contacts,
d’avoir de nouvelles occasions d’affaires et d’en
apprendre davantage auprès de professionnels
chevronnés. Les employés d’une PME travaillent
tous dans un même esprit passionné en vue de
mener l’organisation vers de nouveaux sommets.
L’énergie et l’enthousiasme semblent toujours être
au rendez-vous. « Vos collègues sont toujours
enthousiastes, raconte M. Simmonds. Je suis
toujours heureux de venir au travail. » oC
dAniel McdonAld est rédacteur à la pige
et blogueur pour Options Carrières.
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : colour.ca, magazineoptionscarrieres.com
Ross Simmonds
la variété, c’est le piquant de la vie, et
les étudiants en sciences qui cherchent
une avenue professionnelle intéressante
pourraient trouver plus stimulant de
travailler dans une petite entreprise.
Dans beaucoup de domaines, les petites et
moyennes entreprises (PME) offrent aux diplômés
entrant sur le marché du travail davantage de
possibilités que les grandes compagnies. Le travail
y est généralement plus varié et moins répétitif, les
horizons de formation et d’expérience professionnelle
sont donc plus vastes. Les jeunes travailleurs
trouvent aussi qu’ils ont plus de prise sur les activités
courantes d’une petite entreprise.
Bruce McLeod est vice-président des ressources
humaines de Bioniche Life Sciences, une société
biopharmaceutique canadienne comptant 240
employés dans trois différents pays. Ses employés,
dit-il, trouvent très avantageux de travailler pour une
petite société. « Nos employés nous répètent souvent
que grâce à notre taille, il y a beaucoup d’occasions
de participer à plusieurs aspects des opérations »,
ajoute M. McLeod.
une Bonne ChiMie Les pme offrent un bon cocktaiL d’avantages aux étudiants en sciences Par Laura Jakobschuk
20 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 21
Bioniche fait de la recherche, du développement
et fabrique des produits destinés aux marchés
de la santé humaine ou animale, ses employés
doivent donc déployer une vaste gamme de
compétences. Monsieur McLeod ajoute que
les grandes entreprises exploitant ces marchés
ont généralement des rôles bien définis, voire
spécialisés. « Dans les plus petites compagnies,
vous avez la chance de pouvoir endosser plusieurs
rôles, et de recevoir une formation dans une variété
de domaines liés à votre secteur d’activité », dit-il.
Bioniche embauche souvent de jeunes bacheliers
issus d’une vaste gamme de programmes d’études.
Les candidats peuvent être embauchés pour un
poste technique ou de gestion, mais ils peuvent
appliquer leurs compétences à plusieurs choses,
de l’assurance de la qualité à la fabrication d’un
produit. « Nous croyons fermement à l’importance
de promouvoir les gens travaillant déjà au sein
de l’entreprise, par conséquent, lorsque nous
embauchons quelqu’un, nous ne pensons pas
seulement aux besoins immédiats d’un poste, mais
également à l’avenir », précise M. McLeod.
Beaucoup de diplômés en sciences pourront
acquérir une variété de compétences au sein
d’une PME, car on leur confiera probablement
plus d’une tâche, explique Mandi Crespo,
étudiante en sciences et agente d’aide à la
réussite à l’Université Carleton. « C’est fantastique
pour un nouveau diplômé d’avoir une expérience
variée, car cela peut un jour déboucher sur une
profession en particulier », ajoute-t-elle.
Beaucoup d’étudiants en sciences choisissent de
faire des études supérieures, mais Mme Crespo
estime que les étudiants dont les résultats sont
élevés trouveront tout de même beaucoup
d’occasions intéressantes sur le marché du travail,
surtout dans de petites entreprises. Dans les PME,
les employés débutants ont généralement plus
d’occasions de rencontrer les cadres supérieurs.
« Bien des gens ont vraiment l’impression qu’ils
sont davantage en contact avec ce qui se passe
dans l’entreprise et qu’ils ont leur mot à dire »,
ajoute Mme Crespo. Ce type d’interaction, conjuguée
au fait que les effectifs sont plus petits, peut aussi
donner aux employés une chance de gravir plus
rapidement les échelons de l’organisation.
Toutefois, il peut également y avoir des
inconvénients à travailler dans une PME. Madame
Crespo souligne que, dans certains cas, il peut être
plus risqué d’intégrer une PME, car la rémunération
ou les avantages sociaux y sont moindres que
dans une grande organisation. Les plus petites
compagnies n’ont pas toujours les ressources
nécessaires pour offrir aux employés des avantages
sociaux ou des plans de retraite intéressants.
Les diplômés en sciences choisissent
généralement de faire carrière au sein du
gouvernement, dans le système d’éducation
ou dans le secteur privé, explique Fred Michel,
professeur en sciences environnementales à
l’Université Carleton. Ceux qui désirent intégrer le
secteur privé et travailler dans une PME doivent
choisir parmi des centaines de petites entreprises
de consultation partout au pays, dit-il.
« Contrairement au milieu qu’offrent les grandes
entreprises bien établies, les petites entreprises
ont tendance à être plus souples quant au type
et aux heures de travail », affirme-t-il. Elles
permettent aussi d’être plus autonome; dans une
grande entreprise, vous êtes une personne parmi
tant d’autres au sein d’équipes importantes.
Les étudiants en sciences environnementales
ont un avantage de plus dans ces milieux de
22 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
travail, car c’est un programme d’études plus
interdisciplinaire qu’un programme traditionnel de
sciences, explique M. Michel. Ainsi, les étudiants
peuvent assimiler des connaissances sur
différentes matières, ou exceller dans une variété
de postes une fois sur le marché du travail.
Toutefois, M. Michel exhorte les petites entreprises
à être plus dynamiques lorsque vient le moment de
gagner des contrats et de prospérer. Si elles ne le
font pas, elles risquent de passer par des périodes
creuses quand le travail arrive au compte-gouttes,
et les employeurs peuvent alors décider de réduire
les heures de travail. « Tant qu’il y a du travail, ça
va. Mais quand les activités ralentissent, les petites
entreprises ont la vie dure », ajoute-t-il.
Quel que soit l’endroit où les diplômés en sciences
atterrissent, Mme Crespo les encourage à d’abord
prendre de l’expérience en recherche, par exemple
en faisant du bénévolat dans un laboratoire sur le
campus, car beaucoup d’employeurs sont à l’affût
de ces compétences-là. Elle suggère également
aux étudiants de travailler leurs compétences en
rédaction s’ils veulent être concurrentiels dans
le milieu de travail; pour ce faire, ils peuvent par
exemple suivre un cours intensif en rédaction. « La
rédaction pourrait vraiment les aider à décrocher un
emploi. Il y a beaucoup de possibilités en rédaction
technique et scientifique », signale Mme Crespo.
Dans l’ensemble, les employeurs veulent des
étudiants fiables, se livrant à des activités
parascolaires et qui récoltant de bonnes notes.
Madame Crespo conclut ainsi : « Les employeurs
veulent des gens qui savent trouver un équilibre
entre la vie professionnelle et la vie privée, et qui
peuvent obtenir de bonnes notes tout en se livrant
à d’autres activités. » oC
lAurA jAKoBsChuK est étudiante en journalisme à l’Université Carleton.
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : bioniche.com,
magazineoptionscarrieres.com
Cinq CArrières intéressAntes Pour Ceux qui ont les diPlôMes suivAnts…
Source : Programme coopératif et services en orientation de carrière de l’Université Carleton
sPéCiAlisAtion en Biologie :• Diététicien/Nutritionniste• Biologistedelafaune• Analystedurisquebiologique• Chercheurengéniegénétique• Illustrateurmédical
sPéCiAlisAtion en ChiMie :• Maître-brasseur• Rédacteurtechnique• Analyste–Laboratoiremédico-légal• Contrôleurdelapollution• Agentdesécuritéchimique
sPéCiAlisAtion en sCienCes de l’environneMent :• Urbaniste• Chercheurenenvironnement• Gestionnairedesdéchetsdangereux• Conservateurdesressourcesnaturelles• Technologueenagriculture
LES JEuNES à L’œuVRE DANS DES PME
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 23
des résultAts MusClés dans Le secteur de La santé et du conditionnement physique
l indsay Goetz a toujours été
active. Danse, soccer, hockey
sur gazon, volleyball, natation
ou Crossfit, elle est toujours en
mouvement et elle mène sa carrière dans
l’industrie de la santé et du conditionne-
ment physique avec le même enthou-
siasme contagieux.
En plus d’être diplômée du programme de
loisirs et de sports du Collège Conestoga
(en 2010), et du programme de santé et de
forme physique (en 2012), elle a une cer-
tification d’entraîneur personnel et d’ensei-
gnante en conditionnement physique.
« J’ai la chance de puiser quotidiennement
dans les connaissances que j’ai acquises
lors de mes études, et je puis sincère-
ment affirmer que j’adore ce que je fais »,
déclare Mme Goetz au sujet de son emploi
chez Tri Fit, une petite entreprise située
en Ontario. « À la fin de chaque journée
de travail, on devrait partir le sourire aux
lèvres – c’est mon cas. »
l’industrie vue de l’intérieurTri Fit emploie des consultants en promo-
tion de la santé, des entraîneurs person-
nels, des diététiciens et des nutritionnistes
ayant une approche holistique. Ces
spécialistes travaillent avec des entreprises
ayant recours à Tri Fit pour offrir un service
particulier dans le domaine de la santé
et du bien-être. Ces services favorisent
l’engagement des employés et permettent
de créer un milieu de travail plus sain,
explique l’une de ces entreprises.
La majorité des 62 employés de Tri Fit
offrent leurs services à plus d’une entre-
prise, et leurs fonctions varient de l’une à
l’autre. En plus de travailler chez Tri Fit,
Mme Goetz est consultante en condition-
nement physique et bien-être chez Toyota
Motor Manufacturing Canada (TMMC),
à Woodstock, consultante en bien-être
chez Corporate Benefits Analysts (CBA), à
Kitchener, et entraîneur personnel et ensei-
gnante en conditionnement physique chez
Studio Energi, à Waterloo. Son travail chez
Studio Energi lui permet de se concentrer
davantage sur la formation et l’enseigne-
ment personnalisés. Elle offre notamment
trois camps d’entraînement par semaine,
dont l’un à une équipe de soccer féminine.
Chez TMMC, sa journée est divisée entre
plusieurs activités : séances d’entraîne-
ment, évaluations de la forme physique,
consultations en nutrition auprès des
employés, mais aussi planification et pro-
grammes de conditionnement physique,
par exemple préparation de conseils et
de recettes santé affichés sur le babillard
de l’entreprise, mais aussi animation de
concours de mise en forme.
Chez CBA, ses tâches consistent davan-
tage à diffuser son savoir sur le
bien-être. Par exemple, elle organise des
pauses d’étirement, des consultations
individuelles, et des capsules éclair
d’information auprès de petits groupes ou
au poste de travail des employés. « Mon
travail consiste essentiellement à rensei-
gner les employés sur des choses qu’ils ne
savent peut-être pas au sujet de la santé
et du conditionnement physique, explique
Mme Goetz. Par exemple, j’ai récemment
animé une clinique sur les maux de dos
et leur origine – j’ai parlé du manque de
musculation, des postures incorrectes et
du déséquilibre musculaire. Ensuite, j’ai
proposé aux participants des solutions, des
exercices de musculation des abdominaux
et du dos et des exercices d’étirement
qui peuvent être faits assis, au poste de
travail, ou sur un ballon stabilisateur. J’ai
aussi fait une capsule éclair axée sur des
exercices avec des pommes. J’ai apporté
différentes sortes de pommes pour leur
donner des exemples. Les capsules éclair
portent généralement sur des sujets plus
stimulants, enseignés de façon interactive.
Les clients ont alors l’occasion de relaxer,
de faire tomber le stress et de s’amuser
tout en apprenant comment améliorer leur
forme physique générale. »
Toutefois, cela ce n’est pas la partie la plus
importante de son travail. « Peu importe
ma liste de chose à faire – si un employé
vient me voir et me dit qu’il aimerait faire
des exercices avec moi, ou qu’il a des
questions ou a besoin d’aide, je mets tout
de côté pour lui consacrer du temps »,
précise-t-elle.
AvAntAges d’une Petite entrePriseNaturellement, dans une petite entreprise
comme Tri Fit, il règne au sein de l’équipe
une atmosphère de chaleureuse camara-
derie qui favorise l’entraide. Les présidents
de la compagnie vont aux réunions des
employés, leur racontent des anecdotes
ou leur font part de leurs connaissances,
raconte Mme Goetz.
« Je n’étais ni inquiète ni intimidée, même
si j’étais nouvelle, raconte-elle au sujet
Par Grace Kennedy
de sa première conversation avec les présidents.
Ils voulaient vraiment mieux me connaître, et ils
appréciaient mon travail. »
Tri Fit s’est également doté d’un programme d’ac-
compagnement, dans le cadre duquel les nouveaux
employés sont jumelés à des membres de l’équipe,
qui leur prodiguent du soutien et s’assurent qu’ils
vont bien.
« La possibilité d’avoir ce genre de contact avec un
autre employé de Tri Fit m’a donné une bonne dose
de confiance dans le cadre de mon travail... J’ai
l’impression que dans les grandes compagnies, on
a plutôt tendance à vous traiter comme un numéro
parmi tant d’autres, alors que chez Tri Fit, qui est
une petite société, je sais qu’on m’apprécie. Pour
eux, il est important que je réussisse », ajoute-t-elle.
PAsser PAr lA Petite PorteIl est essentiel de créer un réseau quand on veut
travailler dans le secteur de la santé et du condition-
nement physique – et d’avoir des petites entreprises
dans son réseau. Madame Goetz a décroché son
emploi chez Tri Fit grâce au service de placement
de son collège, et elle s’est présentée à la compa-
gnie, c’est une étape importante, explique-t-elle.
Elle recommande également de décrocher le plus
de diplômes et de certifications possibles dans le
domaine. Si vos connaissances sont variées, vous
serez qualifié pour un plus grand nombre de postes
et vous vous distinguerez des autres candidats.
Votre personnalité compte également pour beau-
coup dans une entreprise comme Tri Fit. « Il faut
avoir de l’entregent et être plein d’entrain – c’est à
votre avantage. Il faut aussi être passionné, et aimé
aider les autres. Tous les employés de Tri Fit ont
ces qualités. C’est extrêmement important dans ce
domaine », insiste-t-elle.
Une fois que vous êtes embauché, le travail est
vraiment intéressant. « On m’a remis mon diplôme
il y a seulement cinq mois. Je ne pensais pas être
déjà rendue là si peu de temps après la fin de mes
études. Je travaille vraiment pour une compagnie
formidable, et j’ai travaillé d’arrache-pied pour
être là où je suis… et travailler dans le secteur de
la santé et du conditionnement physique est très
valorisant. Vous avez des échanges privilégiés avec
les gens, et vous améliorez vraiment leur qualité de
vie. C’est très satisfaisant. » oC
grACe Kennedy est étudiante en
journalisme à la University of King’s College,
à Halifax.
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : conestogac.on.ca,
trifit.com, magazineoptionscarrieres.comLindsay Goetz aide à un développé verticale chez TMMC.
24 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
riChArd ButeAu,directeur du service de placement de l'université Laval et également membre de l’acsee depuis 6 ans
téMoignAge « Être membre de l’ACSEE me permet de tisser des liens
avec des professionnels qui exercent le même métier que
moi et de rencontrer des employeurs qui aiment partager
de bonnes pratiques. Je vous invite à devenir membre de l’Association pour profiter de ce
fantastique réseau d’employeurs et d’employés de collèges
et d’universités. Les activités et les échanges sont pertinents
et enrichissants; tout le monde en sort gagnant! »
CollABorAtion ul et oC « En tant que directeur du Service de placement de
l’université Laval, je suis heureux de collaborer avec
Options Carrières par le biais de ses deux supports, le
magazine et le site Web (blogue), en y faisant publier
des articles en lien avec l’employabilité, rédigés par des
employés du Service. C’est une belle visibilité et une bonne
façon de joindre les étudiants des cégeps, des collèges et
des universités canadiennes! »
pour plus d’informations sur l’acsee, veuillez consulter www.acsee.com ou contacter m. paul smith par courriel au [email protected].
« entre 2009 et 2013, il est prévu que
640 000 postes seront à pourvoir au
Québec, dont 490 000 attribuables
au remplacement lié au départ à
la retraite » : c’est ce qu’affirme un article du
Centre d’étude sur l’emploi et la technologie.
Ainsi, le recrutement prend de plus en plus de
place dans les grandes entreprises, mais les PME
possèdent rarement les ressources nécessaires
pour embaucher efficacement. Jobillico peut les
y aider. C’est une entreprise qui tient à acquérir
de nouveaux talents et qui se démarque par son
professionnalisme et ses idées novatrices.
Fondée en 2007 par Nicolas Chabot et Serge
Lavallée, Jobillico se spécialise dans les relations
employeurs/employés. L’entreprise se positionne
sur l’ensemble du Québec et, à moyen terme,
compte conquérir l’ensemble du marché
canadien. À ce jour, la plateforme de Jobillico
regroupe plus de 4 000 employeurs, offre plus
de 40 000 occasions de carrières et enregistre
plus de 7 500 000 visites par année. Selon Jacky
Simard, directeur du service aux entreprises
chez Jobillico, le succès de l’entreprise se
résume « à la fois à son concept novateur et
à son service à la clientèle hors pair. Le service
client est une valeur profondément ancrée dans
notre entreprise et je pense que cela contribue
largement à notre croissance constante ».
Visionnaire, Jobillico se distingue par ses
techniques de travail et son accessibilité.
L’entreprise s’adresse tant à la micro, qu’à
la grande entreprise. Ceux qui auront recours
à l’expertise de Jobillico sont assurés de se
démarquer de la concurrence et d’augmenter
l’efficacité de leur recrutement. Collaborer avec
joBilliCoLa pme au succès assuré
Par Mireille Rioux
26 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
Jobillico est un avantage pour les entreprises qui recrutent parce que «
dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est essentiel aujourd’hui
de se distinguer et de véhiculer sa marque d’employeur. Jobillico permet
de le faire tout en offrant un service à la clientèle de qualité, ce qui est
extrêmement important pour nous », affirme M. Simard. Toujours en
évolution, l’entreprise dégage un dynamisme et une passion indéniables.
Accessible pour les chercheurs d’emplois, Jobillico offre un service clé en
main aux candidats qui veulent se trouver un emploi dans leur domaine.
Nous avons demandé à la direction de Jobillico pourquoi les candidats à
la recherche d’un emploi devraient aller vers eux? « Parce que c’est LA
plateforme qui leur permettra de trouver l’emploi de leur rêve et parce
que plus de 4 000 entreprises font appel à nos services. Nous offrons
donc une belle diversité dans les offres d’emploi que nous diffusons. »
En quelques clics, les chercheurs d’emplois ont accès à une foule de
services, notamment un service d’encadrement pour créer leur profil
professionnel. Le portail présente une liste d’employeurs de choix dans
différents domaines, allant de la restauration à l’ingénierie. Jobillico a
réussi à « combiner simplicité et efficacité, dans un cadre professionnel
et humain », dit M. Simard. Ce que fait l’entreprise pour les chercheurs
d’emplois est remarquable et l’équipe de Jobillico souligne d’ailleurs que
« les candidats reçoivent des alertes à leur adresse courriel, ce qui leur
permet de rester à l’affût des nouvelles offres dans leur domaine respectif.
Souvent, les candidats nous remercient de les avoir aidés à trouver le
travail idéal pour eux et d’avoir créé Jobillico », ajoute-t-il.
La maturité et les performances d’une si jeune entreprise sont
impressionnantes. De plus, Jobillico étant également une PME, elle connaît
les difficultés auxquelles les PME peuvent se heurter, elle n’hésite donc
pas à s’engager considérablement pour leur venir en aide. Contrairement
à une PME, une grande entreprise a les moyens d’avoir une division des
ressources humaines qui gère et assure le recrutement. Avoir recours aux
services de Jobillico permet donc aux petites entreprises d’avoir à leur
disposition différents outils de recrutement et un nombre impressionnant
de candidats réunis sous un seul et même « toit ».
Selon le directeur du service aux entreprises de Jobillico, ce qui est
important pour bien asseoir sa PME c’est d’abord de « ne jamais
abandonner ». Il est aussi primordial pour tout entrepreneur de
constamment garder son objectif en tête et de ne « jamais tenir une
réalisation pour acquise ».
La plus belle réalisation de l’équipe de Jobillico? Ils ont réussi à regrouper
près de 4 000 entreprises partenaires, et ce, en seulement deux ans. Avec
tous les projets à venir, il est certain que Jobillico n’a pas fini de nous
impressionner! oC
Mireille rioux est finissant en relations publiques à l’Université
Laval.
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : jobillico.com, magazineoptionscarrieres.com
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 27
imaginez que votre salle de classe donne
sur l’océan et que vous marchez sur du
sable pour vous rendre au campus, pas
sur du béton. Imaginez faire vos travaux
en vous faisant dorer au soleil. Les Caraïbes
offrent de nombreuses possibilités aux étudiants
canadiens désirant rester plus qu’une semaine
dans une station balnéaire avec formule « tout
compris » – voilà un aperçu de ce qui pourrait
vous attendre.
« L’expérience typique des Canadiens dans les
Caraïbes est assez courte et plutôt touristique,
explique Bronwen Tucker. Il n’y a rien de mal à
ça, mais si vous étudiez ici pendant quatre mois,
il est certain que vous aurez l’occasion de mieux
connaître le pays. » Madame Tucker a passé le
trimestre d’automne à Holetown, à la Barbade.
Elle a passé des après-midi à observer des singes,
à se baigner dans la mer avec des poissons
tropicaux et à suivre des cours de surf sur la
côte sud. Et malgré tout, elle a trouvé le temps
d’accumuler des crédits.
Madame Tucker est d’abord venue à la Barbade
dans le cadre de son programme d’études au
Bellairs Research Institute – un établissement de
sciences faisant partie de l’Université McGill. Mais
elle est rapidement tombée amoureuse des plages,
de la faune et de la plongée sous-marine. « Étudier
à l’étranger, que ce soit n’importe où dans le
monde, est toujours une aventure intéressante,
mais les Caraïbes sont à bien des égards aux
antipodes du Canada, alors il y a toujours un
nouveau truc à essayer », raconte-t-elle.
Dans le cadre de son diplôme en arts et en
sciences, elle a choisi de faire une concentration
en environnement sous un angle, dit-elle, qu’il
aurait été impossible d’adopter au Canada. Avec
leurs écosystèmes plus fragiles, les pays des
Caraïbes subissent immédiatement les effets
des changements climatiques, explique-t-elle.
« Les problèmes environnementaux n’ont pas
de frontières, alors je crois qu’il est crucial de les
observer sous divers angles. »
Quand elle n’était pas sur un banc d’école,
Mme Tucker se promenait sur l’île dans des
autobus bondés, chauds et saturés de reggae.
Elle affirme que se déplacer ne coûte pas cher,
et qu’elle a ainsi pu explorer chaque coin de
l’île. « La côte est de la Barbade n’est pas aussi
développée que le reste de l’île, et les stations
balnéaires et les hôtels y sont rares, mais c’est
également là que j’ai vu les endroits les plus
beaux », souligne-t-elle.
Par Danielle Klassen
étudier sous le soleil des CArAïBes
28 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
La camarade de classe de Mme Tucker à
l’Institut Bellairs, Jodi McNeill, avoue qu’étudier à
la Barbade est une expérience vraiment unique.
« Étant donné que la Barbade est une petite île,
nous avons vraiment eu l’occasion de nous mêler
à la culture… Étudier et découvrir la culture
d’un pays, c’est vraiment un bon équilibre. »
Les jours de congé, on pouvait voir le groupe de
22 étudiants profitant de la culture Bajan dans
la rue, à l’occasion de la fête du « poisson frit »,
ou encore déambuler dans les « échoppes de
rhum », que Mme Tucker qualifie de commerce
hybride entre le dépanneur du coin et le bar
du coin.
Avec toutes ces tentations, il est extraordinaire
que les étudiants soient tout de même arrivés à
abattre tant de travail, explique Mme Tucker, mais
c’est parce que chacun encourageait les autres.
« Tout le monde avait envie d’aller découvrir
ces merveilles. Nous nous motivions les uns les
autres et planifions les moments de travail et les
moments de plaisir », raconte-t-elle. Pour les deux
étudiantes, découvrir c’est également apprendre.
Dans le cadre de son programme, Mme Tucker
a également trouvé un stage qui lui a permis de
travailler avec le centre durable de recyclage de
la Barbade. À la Barbade, dit-elle, il n’y a pas de
camions consacrés à la cueillette des matières
recyclables. Le gouvernement a donc conclu un
marché avec le centre pour filtrer les matières
réutilisables avant qu’elles ne se retrouvent dans
un dépotoir. « C’est vraiment important sur un si
petit territoire, car il n’y a pas beaucoup de place
pour les déchets », ajoute-t-elle.
En complément à ses études en développement
international, Mme McNeill a pu trouver un
stage dans l’industrie de la sécurité alimentaire.
Cette expérience est un atout professionnel
incroyable, car l’organisme pour lequel elle
travaille est étroitement lié à l’employeur idéal
pour elle : l’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture. « J’aime l’approche
pratique de ce programme d’études, explique-
t-elle. Ça fait vraiment du bien d’avoir une
expérience pratique dans ma discipline. »
Pour Mme McNeill, l’adaptation la plus difficile a
été d’apprendre à travailler au « rythme Bajan ».
Dans cette culture où rien ne presse, la rapidité
est rarement une priorité, ce qui va à l’encontre
du facteur temps de son projet. « Amener les
gens à remplir nos évaluations n’a pas été chose
facile, raconte-t-elle. Mais on apprend à vivre avec
ces différences et à s’adapter. »
Madame Tucker et Mme McNeill affirment toutes
deux que le fait d’étudier dans les Caraïbes leur a
permis de goûter à la culture côtière de manière
tout à fait unique. « C’est vraiment un endroit
merveilleux, et c’est fantastique d’être dans la
région même dont vous parlez en classe. Ça
permet de comprendre pleinement la dynamique
du pays et son style de vie », confie Mme McNeill.
Avec ses 30 territoires, les Caraïbes offrent aux
étudiants des occasions illimitées d’explorer et
d’apprendre. « Chaque pays des Caraïbes a sa
propre personnalité. Je connais bien la Barbade,
mais je dirais qu’il y a probablement des îles pour
tous les goûts, c’est une région marquée par la
diversité », conclut Mme Tucker. Il y a sûrement
une île correspondant à vos goûts, alors pourquoi
ne pas la trouver? oC
dAnielle KlAssen est en quatrième
année de journalisme à l’Université Carleton.
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : mcgill.ca/bellairs, webometrics.info, aucc.ca,
magazineoptionscarrieres.com
M e r d e s C a r a ï b e s
G o l f e d uM e x i q u e
O c é a n A t l a n t i q u e
1 / cuba 2 / république dominicaine
5 / Trinidad et Tobago
3 / haïti
4 / Jamaïque
PrinCiPAux PAys des CArAïBes (d’APrès le noMBre d’hABitAnts)
Selon le site ranking Web of Universities, il y a 152 collèges et universités dans les Caraïbes. visitez webometrics.info pour en savoir plus.
Le Programme de coopération en recherche entre le Canada, l’amérique latine et les antilles a été créé pour renforcer les liens entre le Canada et les pays d’amérique du Sud et d’amérique centrale. Il offre du financement aux chercheurs s’intéressant au développement international. veuillez consulter le site de l’aUCC (aucc.ca) pour en savoir plus.
Jodi McNeill
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OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 29
Pourquoi les étudiants canadiens décident-ils d’aller étudier aux Antilles ?Les étudiants canadiens viennent à l’UAG pour plusieurs raisons. Premièrement, il ne faut pas s’en cacher, ils viennent en raison du climat. L’environnement tropical leur offre un dépaysement important. Le deuxième élément, c’est que l’UAG possède tous les avantages du système français sans avoir les inconvénients d’aller jusqu’en France. Nous sommes des départements et des territoires français et notre système d’éducation est un calque exact de ce qu’on retrouve en France, mais beaucoup plus proche du Canada.
Quels programmes d’étude sont les plus populaires dans votre université ?Dans notre université, nous avons plusieurs programmes d’études qui sont populaires. Il faut d’abord savoir que notre université s’étend sur trois territoires différents : la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane. Chacun de ces territoires a des programmes qui attirent un peu plus les étudiants. Par exemple, en Martinique ce sont les études littéraires et particulièrement tout ce qui tourne autour de la culture créole… Toujours en Martinique, nous avons des programmes en science politique qui attirent beaucoup puisque nous sommes dans une région qui a des particularités à ce niveau. Nous avons à la fois des États indépendants, des États associés et des départements d’outre-mer… En Guadeloupe, ce sont les études scientifiques qui sont populaires, particulièrement la biologie marine… En Guyane, ce qui attire, c’est notre institut universitaire et technologique qui forme aux sciences de l’ingénierie, puisqu’il est basé juste à côté du centre spatial de Kourou où la fusée Ariane décolle. Ainsi, plusieurs ingénieurs du centre spatial interviennent chez nous pour dispenser des cours.
Dans quelle mesure les programmes d’étude de votre université sont-ils basés sur les spécificités locales des Antilles ?À côté des enseignements académiques, qui nous sont imposés par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Mathématique, Français, Espagnol, etc.), nous avons des enseignements qui sont vraiment spécifiques et axés sur la culture créole. Nous avons par exemple une filière Langue et culture régionale à travers laquelle nous étudions la culture créole sous ses dimensions langagières, historiques, politiques, etc. Les cours dispensés sont axés sur nos réalités spécifiques. Par exemple, au département de Géographie nous avons des cours d’environnement propres aux contextes caribéens dont les sujets variés touchent les problématiques de sismicité, la volcanologie et la météorologie. Bien évidemment, les étudiants en Biologie marine ont la possibilité de faire de la plongée sur différentes barrières de corail. Nous essayons, à côté de l’enseignement académique, d’octroyer un enseignement spécifique aux problématiques territoriales et régionales qui englobent toutes les régions des Caraïbes.
Pourquoi recommanderiez-vous aux étudiants d’aller étudier dans les Antilles ?Pour faire simple, je dirai simplement que c’est une expérience inoubliable, dans un climat particulier où le dépaysement est certain. De plus, il est possible d’obtenir la rigueur du système universitaire français dans les Antilles et la Guyane. Enfin, c’est la possibilité, pour les étudiants, de découvrir un monde qui est complètement différent de la réalité nord-américaine, mais qui présente quand même de nombreux avantages par sa situation de carrefour qu’il représente.
Pour plus de renseignements, veuillez consulter : www.univ-ag.fr.
Pour plus d’informations sur les études aux Antilles Françaises, veuillez retrouver l’entrevue complète sur www.magazineoptionscarrieres.com.
PublirePortage
entretien avec Monsieur Pascal Saffache Président de
l’université des antilles et de la guyane
uand j’étais à l’université, j’enviais souvent ceux qui,
parmi mes amis, faisaient des études débouchant sur
une profession, par exemple avocat ou physiothérapeute
– ils avaient un objectif concret, un but précis. Leur
avenir était tout tracé, une fois leur diplôme obtenu, ils entreraient sur
le marché du travail pour pratiquer leur métier, alors que moi, j’avais
l’impression de flotter d’une classe à l’autre, désireuse de bien faire
dans mes cours de littérature anglaise, mais dépourvue de motivation.
Tandis que ma date de remise des diplômes approchait, je cherchais
toujours une réponse à la question qui me hantait depuis longtemps :
« Et maintenant, je fais quoi? »
J’ai terminé ma maîtrise, mais trouver du travail ici, à Ottawa, sans
une bonne expérience dans un bureau n’était pas évident. J’étais
déterminée à gagner cette expérience et à me joindre au rang de ces
nombreux amis qui avaient franchi le seuil de l’âge adulte en ayant
une adresse se terminant par « gc.ca ». Combien j’enviais leur carrière,
dans un cubicule ou un bureau à eux tous seuls, avec des collègues
qu’ils rencontraient autour d’un café chez Starbucks (vous pouvez vous
permettre Starbucks quand vous avez une carrière!). J’y suis finalement
parvenue, mais, adulte sur le tard, je me suis vite rendu compte que la
carrière dont je rêvais s’était transformée en fumée. Jour après jour, je
m’asseyais dans mon cubicule, sous un néon bourdonnant, et souriais
poliment à ma collègue qui ne se lassait pas de faire les éloges de son
chien saucisse, et pour toute tâche, je réservais des salles de réunion.
Quel cauchemar, me disais-je. Et maintenant, je fais quoi?
Petite digression : vous souvenez-vous de l’école primaire, quand
l’enseignante faisait une petite séance de remue-méninges, craie en
main? Par exemple, on demande à des élèves de cinquième année à
quoi ils associent le mot « politique » écrit au tableau. La petite lèche-
botte de la classe lève la main et lance « premier ministre ». L’enseignante
écrit le mot au tableau tandis qu’une autre main se lève : « Obama ».
Quelques minutes après, toute la classe s’y met : « Voter! » « Colline
parlementaire! » Chacun a son idée, stimulé par les trouvailles des autres.
Quelqu’un lance : « Ennuyeux! » et tout le monde éclate de rire, mais
l’enseignante écrit quand même le mot au tableau – le gamin n’a pas
tort. Là où je veux en venir? Les enfants apprennent que leurs idées sont
raisonnables et acceptables. Mieux encore : que réfléchir est amusant!
Retour à la réalité : nous ne sommes pas des enfants. Nous devons
tous payer des factures, et la phase d’apprentissage semble beaucoup
plus ardue lorsque votre supérieur compte sur vous. On n’a pas
nécessairement le temps de se poser des questions ou d’avoir des idées
originales quand on essaye juste de garder la cadence. Même lorsque
j’avais une idée ou envie de faire une suggestion au travail, mon principal
souci était de n’irriter personne – je faisais mes huit heures par jour en
échange d’un chèque aux deux semaines et d’avantages sociaux, et je
ne voulais pas sacrifier cela. Mais après environ douze mois à ce rythme
dans un bureau, ma petite voix intérieure s’est encore manifestée, cette
fois plus aiguë et plus frustrée : Et maintenant, je fais quoi?
Et c’est là que le bât blesse. Il m’a fallu un an de plus pour trouver
un équilibre entre ma frustration et mon désir de donner mon plein
rendement et avant de passer à autre chose.
J’ai atteint un tournant quand mes idées ont pris le dessus sur ma
frustration. J’ai commencé à demander l’avis d’entrepreneurs prospères
et de présidents-directeurs généraux pour comprendre comment ils
s’y étaient pris pour réussir. J’ai aussi commencé à me rendre compte
que certaines de mes idées étaient assez bonnes pour que je les
partage, même si elles n’avaient rien à voir avec mon milieu de travail.
J’ai commencé à rédiger un blogue, à rédiger des articles qui étaient
publiés dans des journaux locaux. Cela m’a permis de satisfaire mon
désir de création et de gagner quelques dollars de plus. Quand je
n’étais pas au bureau, je peignais, j’écrivais, j’ai même appris à faire
ma propre musique numérique, et je m’entourais des gens que je
préférais. Cette grande qualité de vie à la maison m’a permis de prendre
conscience d’une chose très importante : au fin fond de moi, je suis
une artiste. Mais étant donné que les artistes ne gagnent généralement
pas beaucoup d’argent (surtout dans une ville de fonctionnaires comme
Ottawa), j’avais depuis longtemps fait une croix là-dessus. Je ne m’étais
pas rendu compte qu’en éliminant la possibilité de faire carrière dans le
milieu des arts, j’avais renoncé à ma propre identité.
J’ai quitté mon emploi quand j’ai décidé de ne plus m’autocensurer. À
ce tournant de ma carrière, j’ai lancé ma petite entreprise de rédaction
et révision; j’ai créé mon site Web et dessiné mon logo; j’ai appris le
design graphique; créé un nouveau logo original pour un groupe de
Par Allison Whalen
tournantProfessionnel
mon travaiL, Mon Moi
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 31
32 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM
recherche en santé du milieu universitaire; lancé ma propre boutique de
cadeaux sur Etsy.com; obtenu un contrat d’écriture me permettant d’être
plus visible auprès d’une nouvelle clientèle; mis au point une ressource
Web pour les femmes et sorti mes premiers morceaux de musique sur
Soundcloud.com. La liste est longue. Je m’éveille le matin excitée à l’idée
de créer, de combiner mes compétences de femme d’affaires à une bonne
dose de créativité. Le chèque de paye n’arrive plus aux deux semaines,
et des fois c’est très insécurisant, mais la peur et la négativité ne sont pas
productives, alors j’ai choisi de me faire confiance. J’adore ce que je fais, et
même si j’évolue dans le monde des travailleurs autonomes, la passion et la
joie m’habitent. Je fais du bon travail. Vous en avez aussi la possibilité.
Avec du recul, « mon diplôme en arts sans issue » était une bonne
chose. Certaines choses doivent mijoter longtemps avant d’être à point,
c’était le cas de ma confiance en moi. Le fait d’avoir travaillé dans
des milieux dépourvus de toute stimulation a eu l’effet de piquer ma
créativité. Par exemple, je passais mon heure de lunch à créer des
affiches avec un programme de design graphique, ou je montais un
dossier contenant un échantillonnage de mes écrits. De quelle manière
pourriez-vous occuper votre heure de lunch pour vous propulser vers
de nouveaux horizons professionnels?
Vous aussi, vous pouvez devenir entrepreneur, c’est-à-dire une personne
ayant la confiance et l’intelligence nécessaires pour avoir une idée
originale, l’évaluer et la concrétiser. Pas la peine d’avoir un diplôme
prestigieux ou un groupe d’investisseurs derrière vous. Il faut juste du
courage. Oui, le jeu comporte un certain risque, mais ce risque est atténué
par une bonne dose d’initiative et de passion, un entêtement à n’être autre
chose qu’un inlassable ouvrier s’adonnant au projet le plus grandiose.
Si vous êtes dans une impasse et que vous occupez un emploi que vous
ne pourriez vraiment qualifier de « carrière », je vous mets au défi de jouer
à l’adulte pendant une seconde et de vous poser les questions suivantes :
Le tournant de votre carrière se cache là, dans ces réponses. Un grand
« ah! » de soulagement vous attend au bout du tunnel, comme une fête
surprise. Et vous serez peut-être réellement surpris par cette illumination
soudaine. oC
Tournant professionnel est une nouvelle rubrique qui apparaîtra
régulièrement dans OC pour les gens traversant une période de transition
professionnelle. Elle vise les personnes qui viennent de perdre leur
emploi, qui viennent d’arriver au Canada ou celles qui veulent se recycler.
On y présente des conseils et différentes avenues possibles pour prendre
un nouveau départ professionnel.
Allison WhAlen est rédactrice à la pige et blogueuse pour Options Carrières.
Pour Plus de renseigneMents, veuillez Consulter : magazineoptionscarrieres.com
qu’est-ce que j’aime
faire?qu’est-ce que je fais
bien?
qu’est-ce qui est important
pour moi?
OPtIOnS CarrIèrES hIvEr / PrIntEMPS 2013 33
34 hIvEr / PrIntEMPS 2013 MagazInEOPtIOnSCarrIErES.COM