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L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveil économique de l'Indochine)] ; Bulletin hebdomadaire Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveiléconomique de l'Indochine)] ; Bulletin

hebdomadaire

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveil économique de l'Indochine)] ; Bulletin hebdomadaire. 1915.

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7»« Année NUMERO 335 Dimanche 11 Novembre 1923

SommaireNos stations d'altitude, le Tamdao . . .H. CUCHEROUSSETEucore un progrès aux Postes et TélégraphesLe Concours Agricole GATONNotre Service GéographiqueVers je débloquemeut du Laos CLODIONLe climat équatorial est-il réellement meur-

trier pour les blancs ?

Chronique des livres MARTINIELa modeVoyage de Henri Mouhot au Cambodge eu

1859 (suite) . H. MOUHOTChronique des minesChez nos confrèresInformations diverses

Nos stations d'altitude, le TamdaoED. 1913 la rivalité était encore vive

entre les partisans du Tamdao et ceux

de Cbapa. L'une et l'autre station était

d'ailleurs aussi peu accessible, offrait

aussi peu de ressources au villégiateur.C'est alors que le garde principal de

la garde indigène au Tamdao, M. Far-

réras, construisit un bôtel en maçon-nerie, sans prétention mais confortable.

Les Pères de la mission Espagnole, de

leur côté, y installèrent une maison de

repos qui est encore une des pins bel-

les constructions du Tamdao, et cecidonna l'impulsion décisive.«La mission

ne fait pas ces frais, se dit-on, sans

mûre délibération — Donc allons-y. »

Simple application du principe d'auto-

rité, si, commode dans les pays chauds.

S'en remettre à qui l'on reconnaît une

compétence et réserver à d'autres cho-

ses, ou laisser reposer, sa jugeotte, c'est

sagesse.L'exemple donc des pères espagnols

et l'enthousiasme de M. Farréras eurent

raison des dernières hésitations des Tri-

ple patte et l'on entra, bien que sans

méthode, dans l'ère des grands travaux.Sans se donner la peine d'étudier un

tracé permettant une route à 5 ou 6 o/ode pente, on fit désormais chaque annéede grosses dépenses pour élargir, con-solider et empierrer le chemin provi-soire,aux pentes de 15 o/o et plus et auxtournants brusques, on racheta l'hôtelà prix d'or et les Bâtiments Civils se fi-rent une joie de faire quelque chosed'énorme et de laid sans plan et contre

tout bon sens,mais en dépensant le ma-ximum d'argent en ciment et en ferrail-le. On créa un parc un peu dégarnid'arbres, joli quand môme car la natu-re s'y prêtait..., on dota la station d'uneexcellente distribution d'eau potable,de l'éclairage électrique el l'aspect géné-ral de la station est, à première vue,des plus coquets.

Quels reproches qu'on puisse faire auclimat il est un fait c'est que, pendanttrois mois de l'année, l'hôtel avec ses

quarante deux chambres, les quatre ou

cinq villas des amicales et les trentechalets particuliers sont pleins, ce quireprésente une moyenne de 70 à 80 fa-milles et une centaine d'enfants à la foissoit au mois 150 familles et 200 enfants

par an ; et de nouveaux chalets et villassont en construction et d'autres pro-jetés.

Voilà qui tranche la question.Mais ce qui est certain aussi c'est que

comme voies d'accès, comme hôtel, com-me élégance de l'ensemble, comme

moyens de ravitaillement et de trans-

ports, comme distractions tant d'inté-rieur que de plein air, comme buts de

promenades et voies d'accès aux pointspittoresques, la station du Tamdao lais-se fort à désirer.

Nous allons examiner l'un après l'au-tre ces points faibles et voir ce qu'il yaurait lieu de faire .

De Hanoï la distance est de 80 km.

par Gialâm et Phulo et de 70 km. parle bac des 4 colonnes. On passe généra-

lement par Phulo parce qu'on a à Hanoï

un bac à vapeur. Belle avance ! Ce bac

est un bel exemple de la façon dont la

ville de Hanoï est administrée. Il y a un

cahier des charges mais le concession-

naire s'en moque parce qu'il sait qu'ilne sera pas inquiété. Pas d'affaires 1

Alors il en prend à son aise. La dernièrefois que nous avons passé ce bac il s'est

écoulé exactement 65 minutes entre

l'arrivée de notre automobile à l'embar-

cadère de la rive droite et notre débar-

quement sur la rive gauche. On a pres-

que aussi bon temps de passer par les

Quatre Colonnes,Enfin 1il faut espérer que pour la pro-

chaine saison l'élargissement du pontDoumer sera chose faite. Pour ce quiest du travail principal la maison Day-dé aura achevé ses travaux avant six

mois. Là on travaille avec bon sens,

méthode, esprit de suite et moyens mo-

dernes ; mais les voies d'accès sur les

deux rives sont construites par les T-P.

De ce côté là on peut s'attendre à un

léger retard. Non qu'on y mette de la

mauvaise volonté. Ces messieurs font

de leur mieux car il ne s'agit pas ici de

construire au hasard comme pour un

pont route ordinaire, qu'on s'estime

heureux de voir tenir deux fois sur

trois.Ici il faut queçà tienne. Alors on

travaille jour et nuit et on en met ! On est

même allé jusqu'à essayer des moyensmodernes pour enfoncer ies pieux.

Enfin I comme les grands ingénieursvont récupérer l'été leurs forces au

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L'EVEIL ECONOMIQUE

Tamdao et bien entendu y vont en auto.S'il y a du retard au moins ne laissera-t-on pas les travaux en plan comme le

rouleau à vapeur dont parlait Jeanne

Leuba ou comme le moins mythiquechaland du Quai Clemenceau.

L'adjonction de voies charretières auPont Doumer aura été un bien en ce

qu'elle aura été l'occasion de grosses

réparations sans lesquelles on allait à

une catastrophe ; mais au point de vue

de la circulation les automobilistes pes-teront bien des fois contre celte solution

étriquée. Enfin ! on ne mettra tout de

même jamais plus d'un quart d'heure

pour traverser le fleuve et ce sera déjà

quelque chose.

Une fois le pont passé on roule sur

une belle route, surtout la partie com-

mune à la route de Viétri et la route

de Backan : la route-exposition. Là les

T. P. emploient beaucoup de talent, de

main-d'oeuvre et d'argent à pourlécherleur oeuvre. On fait d'énormes travaux

pour remplacer un tournant de50m. de

rayon par un de 80 ou pour passer d'une

courbe à l'autre par un alignement droil

selon des règles de l'art ferroviaire et

de la balistique automobile.

Par contre relever de 0 m. 35 le ni-

veau de la route dans les parties quechaque année les inondations couvrentde 0 m. 30 d'eau, çà c'est une idée de

journaliste ou de résident grincheux.A Vinh-Yên la route du Tamdao se

détache de la grand'route.Il faut vraiment avoir une mentalité

de colon pour ne pas comprendre quele meilleur moment pour réparer et em-

pierrer cette route était la saison de vil-

légiature ; c'était aussi le meilleur mo-ment pour procéder à la reconstructiondu pavillon du service automobile à la

gare de Vinh-Yên. Il y a quelques an-nées nous avions été heureux de nousarrêter à ce pavillon et d'y faire un con-

fortable déjeuner en attendant le départde l'automobile de service. Mais, nous

dira-t-on, qui prend l'automobile publi-que ? Des croquants qui n'ont pas leur

propre automobile ! Ces gens là ne

comptent pas, ils ne sont pas de la Ré-

publique des Camarades, on s'en fiche !Le service automobile public n'est pasfameux, et le pire est que, si lamentable

qu'il soit,il ne fait pas ses frais, malgréune assez forte subvention et ne sau-rait les faire.

Et c'est ici que se pose, un problèmedélicat.

Jusqu'au bas de la montagne, sur 15km. la route de plaine est excellente etc'est un plaisir de voir qu'elle ne sert

pas qu'aux villégiateurs du Tamdaomais a permis la mise en culture de ter-res en friche et le peuplement progres-sif d'une région jusque là presque dé-

serte. Les cinq premiers kilomètres de

la route de montagne peuvent encore

passer; la pente ne dépasse guère 7 o/°

etonpourraitt'adoucir en quelques en-

droits en arrondissant quelques courbes.

On arrive ainsi sans trop latiguer les

automobiles au point dit : cote 400,terminus de 1 ancienne route- Celle-ci

avait été construite à UDe époque où

l'on faisait bien des études qui restaient

dans les dossiers mais où au moins on

ne faisait pas les routes sans la moin-

dre étude préalable Un bon sentier mu-

letier conduisait à la station et l'on

peut se demander s'il n'aurait pas été

sage de s'en tenir là. Comme en de-

hors des villégiateurs, des sacs et colis

postaux tout monte encore aujourd'huià dos d'hommes, on aurait eu meilleur

temps d'entretenir au terminus une

écurie d'une douzaine de chevaux de

bât et deux ou trois forts éléphants.Au lieu de cela, sur la décision de

nous ne savons pas qui, car la Résiden-

ce supérieure a, comme par hasard,

perdu le dossier Tamdao, on a construit

sans études, en contre bas du sentier,un chemin dont les pentes et les tour-

nants font frémir. C'était pardonnable.D'autant plus que nous croyons bien

que c'est la province, ou même M. Far-

réras, qui fit ce travail, à peu de frais

d'ailleurs. Mais si errare humanum,

perseverare diabolicum est. Les 1.

P. sont beaucoup moins pardonna-

bles, après avoir pu bien se rendre

comple des défauts du tracé, de n'en

avoir pas étudié un autre avant de faire

la grosse dépense." le parachèvement,c'est-à-dire : élargissements, murs de

soutènement, dalots et buses, rigoles,

empierrement, cylindrage etc.

De sorte que malgré toutes les som-

mes dépensées cette route ne sert

qu'aux personnes. Elle est la mort des

autos et la ruine du service subvention-

né. Quant aux bagages, marchandises

et matériaux, aux fers, ciments, chaux,

briques, meubles et boiseries tout mon-

te à dos d'hommes ou plutôt de fem-

mes.

Que faire ?'' Les T. P. ont tout de suite vu là une

nouvelle occasion de se distinguer. Unenouvelle route a été mise en construc-

tion, sans étude, et par le haut bien en-tendu. On a saccagé la partie la plusbelle du parc; rendu la cascade inabor-

dable, et après avoir défiguré le paysageon a tout laissé en plan.

Voilà bientôt deux ans que çà dureet que la montagne reste là éventrée,les arbres abattus, les éboulis faisant

une8 horrible tache dans la verdure,mais le travail n'avance plus. Toutefois

pendant la saison de la villégiature oneutretient une équipe de huit ou dix

coolies à seul fin d'empêcher leS^S^o-meneurs de s'apprôetier de la cascade.On en est même arrivé à ne plus-biensavoir qui a ordonne cet extraordinai-

re travail. Des gens des T. P. nous ont

affirmé que c'était le Résident de Vinh-

Yên, ou peut être son secrétaire parti-culier M. Doudou. Que ce soit l'un ou

l'autre de ces messieurs nous ne lui en

faisons pas nos compliments. Il rè-

gne d'ailleurs au Tamdao une telle

anarchie dans le commandement qu'ilest bien difficile de se rendre comptedes responsabilités.

Ce qui nous fait croire que la fameu-

se variante est l'oeuvre des T. P., c est

la méthode qui consiste à commencer

par le haut une route de montagne.A voir le terrain il semble qu après

la côte 400 on aurait pu continuer la

route à ilanc de montagne sans augmen-ter la pente et même en la réduisantsur

deux kilomètres à 4 ou 5 pour cent,grâceà un ou plusieurs lacets auxquels la con-

figuration du sol semble fort bien se

prêter. En tout cas il faut absolumenten arriver à une solution.

Avant la guerre un funiculaire avaitété préconisé et même étudié. La dé-

pense était évalué à 800.000 fies soit

alors environ 350.000 p.Or si le prix des rails, des machines

et du matériel industriel est un peumoins élevé (en francs d'or s'entend)

qu'avant la guerre,les frets sont pluscbers et la maçonnerie au Tonkin a

beaucoup augmenté, ce qui est très im-

portant, le tracé très spécial d'un funi-

culaire exigeant beaucoup de maçon-nerie. Il faudrait donc sans doute comp-ter 400.000 p. au moins actuellement,sans parler des frais d'exploitation ;mais il est facile d'en avoir le coeur net,il n'y a qu'à demander aux chemins defer de la Confédération Malaise, à com-bien revient le funiculaire qu'ils vien-nent d'achever à Pénang et qui permetlui aussi de monter de 800m. environ.

Peut être pourrait-on réduire la dé-

pense en poussant en pente douce jus-qu'à l'altitude de 500 m. la route actuel-

le, au delà du col de la cote 400. Il res-terait alors une distance de 2 km. 500environ et 400 m. de différence de ni-veau.

Nous ne nous attarderonspas aujour-d'hui à résoudre le problème. Nous nouscontenterons de suggérer que,toutes lesautos ayant à s'arrêter à la cote 400

pour faire de l'eau,la construction d'un

petit château d'eau rustique s'impose,pour qu'on n'ait pas à aller chercherl'eau touque par touque à vingt mètresen contre bas, travail que la galanterieannamite laisse à une pauvre vieillefemme malade et à une fillette trop fai-

ble, pauvres esclaves dont nul n'a pitié.

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L'EVEIL ECONOMIQUE 3

A partir de là, pauvres malheureuses cautos I Deux kilomètres avant la s ta- etion elles seraient à bout si pour désa.l- jtérerleur radiateur une source ne se itrouvait là providentiellement, près des fétables de la station et de l'abattoir. Ces t«tables en torchis, récemment mises à 1

neuf, sont à la disposition des villégia- <

teurs.de ceux qui apportent avec eux une fvache et son veau. Enfait.cetleannéeM. Ile Résident de Vinh-Yên eut la bonne idée itie les mettre à la disposition d'un colon, iM- Leautard, un vrai colon celui-là, I

qui y amena un troupeau de 40 vaches <

et fournit à la station chaque jour qua-rante litres de bon lai t.. Et ceci nous a

suggéré une idée que nous allons expo- i

ser pendant que notre auto fait son

plein d'eau.

Cette étable nous a fait penserà la Fameuse ferme laitière de Hong-kong, si toutefois on peut compa-rer un sampan à un paquebot, un arc àun fusil mitrailleur, un char à boeufs àune locomotive électrique, si parva li-cet componere magnis.

Et nous avons rêvé d'une éventuelleSociété immobilière du Tamdao créantici une petite ferme laitière à l'image dela Hongkong Dairy Farm. Ayant la con-cession de ces étables et de deux outrois cents hectares de ces lianes et dosde montaçne, elle construirait comme à

Hongkong, à quelque distance les unesdes autres, deux ou trois étables et, àcôté de chaque étable,une enceinte ren-fermant un terrain de vingt ou vingtcinq ares.

Là vivraient,à couvert la nuit et parle mauvais temps, en plein air par lebeau temps, des troupeaux de quaranteà cinquante superbes vaches sélection-nées. Et au lieu de s'évertuer toute la

journée comme les vaches de Leautardà parcourir les flancs abrupts de la

montagne pour tondre çà et là une bou-chée d'herbe comestible, en s'exténuant

par ces efforts et en risquant vingt fois

par jour de se casser les pattes, ellesvivraient en rentières, savourant len-tement un fourrage exquis et abon-dant qu'on leur apporterait dans leur

parc ou leur étable, buvant quand illeur conviendrait l'eau fraîche du ruis-

seau, sans souci et sans risque. Et cetteherbe ce serait l'herbe de Para, que l'oncultiverait sur les flancs de la monta-

gne et dont une partie à la bonne sai-son sçrait emmagasinée, comme à Hong-kong, dans des silos, pour former lesréserves de fourrage en vue de l'hiver.

Et des coolies bien dressés tien-

draient les étables propres et, propreseux aussi, apprendraient à traire pro-prement et à fabriquer beurre et fro-

mage. Et la laiterie aurait sa chambrefroide et un cable transporteur seraittendu entre la laiterie et la station, parle moyen duquel arriveraient en quel-ques minutes, lait, crème, beurre et

fromages. Au lieu de trente ou quaran-te litres de lait à 0 ,50 ce seraient 150ou 200 litres d'un lait exquis et très bonmarché qui permettrait aux villégia-teurs une de ces salutaires cures commeon s'en offre en Bretagne. Et la laiterie

expédierait vers la plaine du beurre etdes fromages ; avec son petit lait elle

engraisserait des cochons pour procu-rer à la station jambons, saucisseset lard fumé. El les vaches donneraientaussi des veaux dont quelques uns en-

graissés sur place seraient abattus etleur viande mise en réserve dans le

frigo de la laiterie.Car c'est un problème encore mal

résolu que celui de l'alimentation duTamdao.

Nous voici maintenant arrivés. L'au-to grimpe avec bruit laissant à droiteen contrebas l'usine électrique, à gau-che en haut les bâtiments de la gardeindigène, puis elle s'arrête devant unvrai gratte ciel. C'est The Majestic Tam-Dao Palace-Hôtel, à 912 m. d'altitude.

Vous vous attendez à voir un con-

cierge en bel uniforme s'avancer, en-touré de garçons en livrée qui discrè-tement prendront vos bagages tandis

que vous serez introduit par un vesti-

bule superbe à l'escalier d'honneur.Si telle est votre attente vous êtes;

déçu.

Cinq ou six mendiants pouilleux et

loqueteux se disputent en criaillantvos bagages et s'engouffrent dans une

espèce de chambre de débarras et dansun encombrant mais affreux escalier debois. C'est l'escalier d'honneur. A droi-te du vestibule d'honneur c'est un ga-rage en désordre, à gauche un caphar-naum ou gisent pêle-mêle des caisses,des bouteilles cassées et des cadavresde meubles.

Au premier étage vaste palier où les

lapis de Turquie sont remplacés par dela poussière, des bouts de papier et desbrins de paille et les vases de fleursles statues de marbre et les moelleuxfauteuils par des caisses éventrées, desamas de bouteilles, des touques etc.

Continuant votre ascension par l'es-calier d'honneur vous arrivez au 2me

étage, l'étage des salles à manger. Vousavez l'impression de sortir enfin descales et d'arriver à la batterie.

Le palier sert de salon. C'est-là queles hôtes lisent les journaux. Il y règneun vacarme assourdissant, jappementset hurlements des boys qui composentle soviet de l'établissement et qui desdivers étages, aboient leurs ordres aux

mendiants qu'ils ont recrutés pour faireà leur place le travail manuel, miaule-ments et criailleries de trente ou qua-rante bonnes annamites, cris assourdis-

sants des enfants qu'elles sont censées

garder, injures réciproques de mes-sieurs les boys de l'hôtel à messieurs

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L'EVEIL ECONOMIQUE

les boys des villégiateurs. C'est à perdre vue

là tête. Et dès le premier jour on se ave

dit : je resterai dans ma chambre — Et che

ayant enfin découvert un élégant jeune perhomme qui est censé commander à la coi

hiérarchie des caïs, des boys, des coo- lite

lies et des mendiants, vous êtes conduit po;à votre chambre, une immense pièce hôl

carrée, dont le parquet vient d'être lavé En

en votre honneur au pétrole, quelle de!

odeur! et qui donne sur la vallée.Mer- soi

veilleux panorama. Seulement quand tel

vous avez fini d'admirer le panorama da

vous vous apercevez que votre vaste soi

pièce est fort mal garnie de meubles hé- au

téroclites, incommodes et insuffisants. bi<

Et dès que vous sortez de votre cham- nu

bre c'est la place publique ; les corri- gndors et les paliers de l'escalier sont en- le;

combrés des domestiques mâles et fe- l'b

melles des villégiateurs, pittoresques to

campements qui sont selon les heures qtdortoirs ou ateliers de couture, tripots, re

garderies d'enfants ou réfectoires. qiSans entrer dans les détails nous d\

dirons que l'hôtel est un des plus mal- te

propres que nous connaissions. eiEt ce vacarme ! ce vacarme d'enfants ru

énervés qui hurlent dans tout l'hôtel et g'auxquels on a abandonné l'ancienne d

salle à manger, grande pièce nue d'une n

effroyable sonorité 1

Et nous nous souvenons du petit hô- c

tel si propre et si confortable, si ac- pcueillant d'autrefois 1 Combien c'était smieux ! t

D'où vient que l'hôtel est maintenant qsi mal tenu,si inconfortable, si bruyant? I

Cela vient tout d'abord de ce qu'il a rété agrandi et remanié par un soi-disant carchitecte dès T. P. qui n'avait pas la cmoindre idée de ce que c'est qu'un hô- ctel et dont tout l'idéal élait : employer sle plus possible de fer et de ciment, fai- tre quelque chose d'énorme et qui cou- {

pe par sa masse la moitié du paysage, jContre le gâche-briques qui a fait cela il y iaurait une sanction,ce serait d'inscrire ,

sur une plaque de marbre: ce bâtiment (

a été construit sur les plans deM.Untel. ]

L'hôtel,tel qu'il est,est inexploitable ;aucun hôlelier de métier n'en accepte-ra la concession s'il n'est tout d'abord

entièrement remanié. Pas de surveil-

lance possible avec une douzaine d'en-

trées de tous les côtés et à chacun des

quatre rez-de-chaussée. Pas d'organi-sation possible du service avec un hô-

tel construit sans aucun plan, sans au-

cune réflexion.

En second lieu il n'est pas possible

d'exploiter dans des conditions écono-

miques un hôtel qui ne travaille à pleinrendement que quatre mois par an. -

Même s'il était construit de façon à

être exploitable avec un personnel un

peu plus restreint, qu'une question

presque insoluble se présente. Si vous

engagez un bon personnel pour toute

l'année, il n'aura rien à faire pendanthuit mois et s'encroûtera ; au point de

vue de la dépense cela reviendra à qavoir un personnel payé trois fois plus v

cher qu'à Hanoï. Si vous engagez un n

personnel pour la saison seulement,comment le recruter ? Ce n'est pas l'é- pilite qui est disponible. La seule solution n

possible est l'exploitation par un grand n

hôtel ou une société hôtelière du delta, li

En effet, la saison morte des hôtels du pdelta correspond exactement à la sai- f«

son de villégiature au Tamdao '• un hô- 1'

tel du delta pourrait détacher au Tam- v

dao une partie de son personnel et de pson matériel du bas — On aurait ainsi eau Tamdao un personnel au courant, 1

bien en mains, qui considérerait com- t

me une faveur de travailler à la monta- c

gne et pourrait donc être choisi parmi <

les meilleurs employés, au lieu qu'à ^

l'heure actuelle il faut ou bien gardertoute l'année au Tamdao un personnel

qui n'ayant rien à faire se gâte, ou bien ]recruter pour la saison un personnel i

qui risque d'être le rebut que les hôtels

de la plaine licencient pendant la mor-

te saison ou des boys et cuisiniers sans

emploi souvent parce que chassés ou

mal famés — Aussi M. Farréras a-t-il

quelque mérite d'avoir quand même,dans de telles condilions,su grouper un

noyau de boys à peu près passables.Troisième circonstance défavorable :

cet hôtel.si mal compris qu'il est inex-

ploitable, et qui n'a qu'une courte sai-

son d'activité, est par-dessus le marché

tenu de faire des prix uniformes quelle

que soit la chambre.et des prix très bas.

La première condition est absurde et

n'a rien d'égalilaire. Il y a de grandesdifférences entre les chambres, les prixdoivent correspondre à ces différen-

ces. Que les chambres les moins belles

soient bon marché pour rendre la sta-

tion accessible aux moins fortunés, par-fait ; mais il faudrait que l'hôtel pût se

rattraper en faisant payer le prix aux! riches qui insisteront pour avoir telleî ou telle chambre. Quant aux bas prixt en général, dont le prétexte est de favo-• riser les petits (les petits fonctionnaires

; s'entend, qui gagnent 350 $, soit une

situation de 500 3)>,car quant aux cro-i quants, dont le budget n'atteint souvent- pas 250 p. ceux-là peuvent crever) ces

bas prix sont une illusion. — On paies très bon marché soit, mais l'hôtel étanti- mal organisé chaque famille doit ame-)- ner un ou deux domestiques, un valet

et une bonne d'enfants ; et ce sont des

frais supplémentaires et puis il y a

qnantité de suppléments à payer.Mieuxvaudrait payer plus cher, mais un prix

net.etn'avoirpas à amener de serviteurs.Et puis si l'on en est à favoriser les

petits mieux vaudrait le faire directe-

ment et ne favoriser qu^eux. En fait ce

mot de petits est stupide car le petit cé-

libataire ou le petit ménage stérile n'a

pas a être aidé. Ce sont les enfants qu'ilfaut favoriser. Çà c'est une base. Quel'hôtel fasse payer le j uste prix.sans rece-

voir de subvention et que le Protectorat

paie directement à chaque famille par

exemple 1 p. par jour et par enfant pourle séjour au Tamdao. Pour 80 enfants

en moyenne et une Baison de 100 jourscela ferait 8.000 p. c'est-à-dire moins

cher que la subvention actuellement

versée à l'hôtel.

Enfin une dernière circonstance défa-

vorable est la brièveté du contrat d'ex-

ploitation de l'hôtel. Quel hôtelier de

métier peut consentir à mettre sur piedune organisation et mobiliser un capi-tal de 400.0001res pour deux ans seule-

ment ? C'est parfaitement impossible-Avec un bail à long terme, de dix ans

par exemple.il en serait autrement. Aus-

si le projet de l'Administration est-il

de remettre l'hôtel sans loyer ni sub-

vention à un concessionnaire qui sera

libre de le transformer et aménager à

sa guise et qui deviendra en fin dé bail

propriétaire du matériel actuel. Ce ma-

tériel actuel peut être évalué à cinquante

piastres car il ne valait rien neuf, et se

trouve être maintenant hors d'usage.Seu-lement comme il y aura d'énormes dé-

penses pour transformer l'hôtel et le

rendre exploitable, le doter de tout ce

qui lui manque pour être un hôtel de

familles et le meubler complètement à

neuf, il est douteux que même dans ces

conditions on trouve amateur. Le mieux

serait sans doute de l'abandonner pure-ment et simplement à une compagnieimmobilière qui se formerait pour ex-

ploiter l'hôtel, une série de villas à cons-

truire, la ferme laitière, les jardins po-; tagers etc.

'

! (A suivre)H. CUCIIEROUSSET

Page 13: 1923 11 11 (a7 n335) hebrard plan

L'EVEIL ECONOMIQUE

Encore un progrés aux Postes et TélégraphesA partir du 1er novembre 1923, et dans

le régime intérieur exclusivement, le publicest admis à déposer dans tous les bureauxde poste Indochinois, des télégrammes dontla taxe sera représentée par des timbres-poste.

Les timbres-poste sont apposés par l'ex-péditeur sur la miuute des télégrammes.

Les télégrammes affranchis peuvent êtredéposés, soit aux guichets télégraphiques,soit dans les boîtes des bureaux.

Le dépôt dans ces boîtes aux lettres destélégrammes affranchis en timbres poste (enlangue administrative ; figurines postales)a lieu aux risques et périls des expéditeurs.

Les télégrammes ne sont transmis élec-triquemment qu'autant que les timbres postereprésentent le montant des taxes télégra-phiques dont ils sont passibles.

Toutefois à titre de tolérance, il est don-né cours par la voie électrique aux télé-grammes de plus de 10 mots insuffisammentaffranchis, lorsque l'insuffisance constatéeest au plus égale à la taxe :

1° — de 2 mots pour les télégrammes de11 à 20 mots ;

2o _ (je 4 mots pour les télégrammesau-dessus de 20 mots.

En ce cas il est perçu sur le destinataireuue taxe complémentaire égale au doublede l'insuffisance.

Les télégrammes iusuffisammcut affran-chis en dehors des limites de la tolérauceci-dessus dounent lieu à l'établissementd'une copie qui esi acheminée postalementet par le plus prochain courrier si, toute-fois, les timbres apposés représentent aumoins la taxe applicable à une lettre simple.

Lorsque la valeur des timbres-poste ap-posés sur un télégramme transmis électri-quement est supérieur à la taxe exigible,l'excès d'affranchissement n'est pas rem-boursé.

La valeur des timbres-poste apposés surles télégrammes ayant donné lieu à l'éta-blissement de copies à acheminer par la

voie postale est remboursée à l'expéditeursur sa demande sous déduction d'un droitde 4 cents.

Les télégrammes ne remplissant pas lesconditions fixées pour être transmis électri-quement ou acheminés par poste sont con-servés peudaut six semaines au Bureau dedépôt. Passéce délai,ils sont versés au rebut.' Les remboursements effectués dans lesconditions prévues ci-dessus ont lieu entimbres poste.

Voilà en priucipe une intéressante amé-lioration mais qui demande cependant quel-ques commentaires.

Au lieu d'acheminer par la poste, aprèsen avoir établi uue copie, le télégrammeinsuffisamment affranchi, ne pourrait-onpas plutôt prévenir l'expéditeur, s'il résidedans la même localité que le bureau deposte ?

L'innovation, nous lesavous, visait, dansla pensée de M. le Directeur des postes, lesvoyageurs de passagedans une localité pour-vue du télégraphe en dehors des heuresd'ouverture du bureau (heures très courteset qu'il y aurait peut-être lieu d'allouger).

Mais le public des villes apprécierait beau-coup la facilité qui lui est douuée de n'avoirpas à attendre son tour au guichet et demettre le télégramme, timbré selon le nom-bre de mots, dans une boîte spéciale à laportée du télégraphiste. M. Lavallée n'a,croyous-uous, pas songé à cette utilisatioude la facilité nouvelle qu'il entendait créer.

D.ins ce cas le télégraphiste ramassant cestélégrammes dans le panier, qu'il aurait à

portée de sa vue, ei comptant qu'un télé-gramme est insuffisamment affranchi, auraitbieu meilleur temps de prendre un impriméainsi conçu : « Le télégramme déposé parvous tout à l'heure à la poste est insuffi-samment affranchi. Taxe à compléter :tant — » et, ayant inscrit le montant à com-

pléter plus 0,04, puis l'adresse du destina-taire, lui envoyer cet avertissement par laprochaine distribution.

Autrement qu'arrive-t-il 7

J'ai par exemple un télégramme de tren-te mots à envoyer à Battambaug. J'y metsdix timbres de 0,04 et le jette à la boite auxtélégrammes — Le télégraphiste comptequ'il manque 0,10; il copie alors le télégram-me soigneusement, le met sous enveloppeet l'expédie, avec probablement toute unepaperasserie. Le destinataire le reçoit neufou dix jours plus tard et pendant tout cetemps je suis fort étonné d'être sans répon-se ou bien une affaire est manquée.

Par dessus le marché le destinataire doitpayer 14 sous et me voue à tous les diables.

Avec le système très simple que nouspréconisons pour les télégrammes déposéspar une personne résidant dans la ville dubureau, à Hanoï par exemple, une heure oudeux après le dépôt le télégraphiste aurasans perte de temps envoyé son imprimé,que le destinataire aura le soir même.Le len-demain matin, celui-ci ayant aussitôt ré-paré son erreur, le retard du télégrammen'aura été que d'un jour au lieu de 8 ou deplusieurs semaines dans le cas de certainspostes éloignés.

La copie du télégramme pourra quandmême être envoyée postalement mais au casoù le destinataire aura été touché par le té-légramme il n'aura rieu à payer.

C'est uue suggestion.En tout cas nous sommes heureux de

voir que notre nouveau directeur, eu atten-dant de pouvoir nous offrir quelque grosprogrès s'inquiète de nous procurer de nom.breuses petiles améliorations pour nousfaire prendre patience.

Gomme nous savons qu'il aime les sugges-tions en voici uue dont la réalisation uedépend pas que de lui,hélas,mais aussi d'unedes catégories de ronds-de-enir les nlus in-décrotables. Il s'agit au surplus d'inuoverdans une malière où la superstition joue unrôle. C est que les timbres poste ordinairessoient utilisés comme timbres de quittanceet comme timbres de dimension.

LE CONCOURS AGRICOLE

Nous croyons savoir que la Chambre

d'Agriculture a décidé de ne pas s'oc-

cuper du Concours dit « Concours Agri-cole », qui aura lieu au moment delàFoire. La raison, qui est très bonne, est

que l'Administration a réduit à un seulmembre la représentation de la Cham-bre d'Agriculture dans le comité.

Le concours va donc devenir de plusen plus un concours hippique bien quel'élevage du cheval n'ait dans ce paysqu'une importance tout à fait secondai-re.Mais les plaisirs des riches passentavant les besoins des pauvres.

La Chambre d'Agriculture aurait tortde se laisser faire et son abstention nedoit pas êtr e co nsidérée comme indiquantde l'indifférence vis-à-vis du développe-ment de l'agriculture. Cette indifféren-ce est de l'autre côté,du côté de l'admi-nistration, qui ne s'intéresse qu'à ce qui

est amusant: le cheval, mais pas à ce quiest utile ; le boeuf, le buffle, le porc, le

poulet, les légumes.11n'y a qu'à laisser les fonctionnaiies

et quelques amateurs s'occuper de leurs

chevaux; la Chambre d'Agriculture de-

vrait songer de son côté à organiser di-

vers concours au cours de 1 année.

Prendre part au concours agricoleserait de la part des agriculteurs la mê-me faute contre la liberté, la même con-cession à l'autoritarisme, que le fait deshuit candidats qui se sont présentés auxélections municipales de Hanoï—Nous

espérons que les colons sauront, eux,faire preuve d'un peu plus de fermeté.

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L'EVEIL ECONOMIQUE

Notre service géographiqueCompte-rendu des travaux exécutés en 1921

Un compte-rendu annuel destiné au Gou-verneur général et au Géuéral Commandantsupérieur forme la documentation relativeaux travaux du Service Géographique. Cecompte-rendu ne comprenait au débutqu'un exposé des travaux exécutés, auquelont été annexés par la suite des études géo-graphiques sur les régions levées. Le comp-te rendu de 1921 diffère des autres en ceciqu'il contient un historique de l'oeuvre ac-complie par le Service géographique.

C'est en 1886 qu'a été créé le « Bureautopographique de l'Etat-major des troupesde llndochine ». Les documents fournis parles missions et les levés des officiers ducorps d'occupation permirent de dresser lacarte de l'Indochine au 1/200.000. Le pro-gramme des travaux prévoyait l'établisse-ment d'une carte au 1/100.00 dont la pre-mière édition est de 1893 et de caries au1/200.000 et 1/500.000 qui parurent entre1889 et 1894. — Euliu, le bureau topogra-phique présenta à l'Exposition uuiversellede 1900 une carte de toute l'Indochine au1/500.000 en 19 feuilles.— Les opérateursdu service furent surtout dirigés vers l'An-nam et le Tonkin, et dans certaines partiesdu Laos et de l'Annam les caries provisoi-res qu'ils ont établi sont les seules dont onpuisse encore disposer.

Entre 1886 et 1895 la mission Pavie éta-blit la cartographie du Laos, du Cambodge

et du Haut-Tonkin ; la carte Pavie au1/200.000 sert encore pour les régions oùdes levés réguliers n'ont pu être faits.

Le Service géographique fut créé par ar-rêté du Gouverneur général le 5 juillet 1899,avec pour mission principale d'établir unecarte régulière sur un canevas géodésiquedéterminé avec précision, il devait en outrecontinuer et améliorer les cartes provisoireset se charger de leur publication.

La triangulation géodésique de flndochi-ue fut commencée en 1899 dans le Delta.—En 1905, le programme des travaux approu-vé par lé Conseil de défense de la coloniecomportait la carte au 1/25.OO0des deltasd'Annam, de Tourane à Phan-Rang et lacarte au 1/100.000 de la région montagneu-se du Tonkin et de la côte d'Annam, deThanli Hoa à Phau-raiig. Le programme de1910 ajouta quelques travaux complémen-taires ; la continuation de la carte du Cam-bodge, le levé de la côte d'Annam et de Co-chinchine.elc... Le programme de 1919 pré-voit ia continuation de la carte de Cochin-chine au 1/25.000, des travaux du Laos etdes levés de la côte d'Annam.Ce dernier pro-gramme est d'ailleurs destiné à être revu aupoint de vue des nécessités que comporte ledéveloppement économique de la colonie.Le ralentissement forcé des travaux duService géographique, pendant les annéesde la grande guerre, a fait place à une

activité rajeunie sous l'influence de son émi-nent directeur le Lieutenant-Colonel Du-buisson.

En effet, l'année 1921 a été employée àla réorganisation du service : Tout d'abord,le remaniement du programme des travauxde 1918 comportant la continuation de lacarte au 1/100.000 de la côte d'Annam etde la carte au 1/250.000 dé la Cochinchi-ne.

La collaboration avec l'aviation, a donnéles meilleurs résultats ; une carte touristi-que au 1/500.000 est en voie de réalisa-tion.

Un tel programme de travaux, l'activitétonte nouvelle déployée par le Service géo-g:aphique permettent d'espérer que dans unavenir très proche, la cartographie précai-re de l'Indochine ne sera plus qu'un souve-nir. Certes il demeura longtemps de vastesrégions, telles que la Laos, le haut-Tonkin,les plateaux du centre f ranning, Darlac,J augbiang, difficilement accessibles aux le-vés réguliers et les cartes provisoires — de laMission Pavie, ne deviendront pas de si tôtde simples curiosités historiques, mais iln'en reste pasmoius que l'oeuvre déjà réa-lisée par le Service géographique de laplus haute importance - permet d'espérerles plus intéressants résultats.

Revue Indochinoise — Mai-juin 1923.

Vers le débloquement du LaosM. Jean Brunhes dans l'article que

nous avons reproduit, a peut être chan-té victoireun peu trop tôt. Dans ce paysd'Indochine les progrès sont lents et le

débloquement du Laos n'esl pas encore

chose faite : néanmoins nous avançons

peu à peu vers la solution du problème.La dernière saison sèche a vu plu-

sieurs douzaines d'automobiles passersans trop de difficultés,et en un ou deux

jours, de Vinh, sur la côte d'Annam, àThakhek sur le Mékong. On est mêmeallé en automobile de Vinh à Savanna-

ketpar cette voie.qui fait gagner près de300 km. T- Certains de ces voyageursétaient, comme M. Jean Brunhes et M.

Getten, des personnalités dont le passa-ge dans ces pays, jadis si peu accessi-

bles, avait une très grande importance.Cet hiver verra un nouveau progrès.Un appel d'offres sera clos le 10 dé-

cembre pour un service automobile ré-

gulier allant du 1er novembre au 1eravril. Nous ne voyons pas très biencomment l'entrepreneur fera, si l'on lui

signifie le 25 décembre qu'il est agréédéfinitivement, pour organiser son ser-vice le 1er novembre. — Et commelecahier des charges prévoit un délai detrois mois, on ne voit pas, si cet entre-

preneur est en retard de trois mois etun jour.après des formalités qui peuventdurer jusqu'au 10 janvier, comment on

pourra le pénaliser,puisqu'alors ce sera

la saison des pluies et la fin de la saisondes transports.

En fait nous pensons assez que de

part et d'autre on mettra de la bonne

volonté, que bien avant décembre desoffres auront été faites et déjà examinéeset qu'au 10 décembre il n'y aura qu'àtout régulariser de façon à ce qu'il y aitcette année au moins trois mois de trans-

ports soit 12 ou 13 voyages.Le tarif prévu est. de 0,10 par km. soit

30 p. 80 en première classe et 0,07 soit19 p. 60 en seconde.

Nous pensons bien que l'administra-tion saura organiser tous ses mouve-ments de fonctionnaires pour cette épo-que de façon à réaliser une très forteéconomie sur ce qu'elle paierait parailleurs.

Ces tarifs sont en effet extrêmementbas. Ils ne tiennent aucun compte desdifficultés que rencontrera l'entrepre-neur ni de ses frais énormes pour unnombre de voyages si réduil. Sans doutea-t-on voulu par là encourager les voya-geurs voyageant à leurs propres frais,les commerçants, entrepreneurs, pros-pecteurs, touristes etc. Mais il faut quel'on s'attende à ce que le concessionnairedemande une assez forte subvention.

Ce serait une très grande faute de lé-siner à ce sujet. Quand on a dépensédes centaines de milliers de piastrespour construire une route il n'y a pas à

hésiterdevantquelques milliers de pias-tres pour la doter de moyens de trans-

port et pour la faire connaître.Nous estimons que le Laos gagnerait

beaucoup à faire un certain sacrifice

pour lancer cette route, amener le plus

grand nombre possible de voyageurs à

laparcourir et leur procurer les moyensde se loger et se nourrir. Des salas,commeM.Drouot, résident de Thakhek,sait si bien en construire, devraientêtre construites ou agrandies à Napé,Nakai et Mahassay, quelque peu meu-blées et confiées à un gardien débroùil-

lard.doublé au besoin pendant la saison

d'un bon garçon-cuisinier.Le service automobile hebdomadaire

nous semble insuffisant ; un service bi-

hebdomadaire ne coûterait pas deux fois

plus cher et permettrait un mouvement

plus intense. Il s'agit d'autre part devfaire une publicité bien comprise pourrendre cette route populaire, d'y facile

ter des voyages de journalistes, des

chargés de mission des Chambres de'commerce et d'agriculture, des membresde la société de géographie etc.

Il s'agit aussi de profiter de ce servi-ce pour commencer à préparer le ravi-?

taillemenl en matériel comme en nom>riture pour la construction du cheminde fer de Tân-Ap à Thakhek. Et Comme

Mahassay sera un point très importantà cet effet, et plus tard une des princir

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1/JEVB1L ECONOMIQUE

pales gares, nous voudrions que dès cethiver on s'attachât à développer ce cen-tre. Il faudrait pour cela y mettre un

garde principal avec un détachement dela garde indigène, un bureau completde Postes, télégraphe et éventuellement

téléphone, une infirmerie-dispensaireavec un infirmier indigène, une grandemaison de passagers avec, si possibleun gérant européen subventionné, unedouzaine de chevaux de bât et de

selle et des éléphants.Nous voudrions même voir créer dès

cette année un bureau de poste à Ban-Na-Phao, relié par un courrier à che-val hebdomadaire avec Mahassay.

Tout cela fonctionnerait peut être sou-vent à vide, mais n'est-ce pas à blanc

que l'on tire pendant les grandes ma-noeuvres ? Du moins aurait-on, le jouroù l'on commencera les travaux, une

organisation toute prête et bien au point.

Et d'ores et déjà cette organisation pré-liminaire rendrait bien service aux bri-gades d'études et commencerait à pré-parer les Indigènes de cette région,plus peuplée qu'on ne croyait, à un étatde choses nouveau,

Mais à la base de tout est un mouve-ment aussi intense que possible sur laroute de Vinh à Thakhek et des moyensde transport qui encouragent et facili-tent ce mouvement. CLODION

CHRONIQUE DES LIVRESLivres de science

Les. Souterrains-refuges de la France •

contribution à l'histoire de l'habitationhumaine (A. Picard, éditeur), par AdrienBlanchet.

Ces souterrains, les uns naturels ou ap-propriés aux convenances de l'homme, lesautres dus à son industrie, se rencontrentdans diverses provinces de France ; l'au-teur limite son élude à ceux de notre pays,mais il s'en rencontre sur tous les conti-nents et ils correspondent à un stade iden-tique de l'évolution des sociétés humaines.Leur description, celle des objets qu'on ytrouve évoquent curieusement la vieille his-toire de uos pères très anciens.

La Physique depuis vingt ans. parPaul Langevin, professeur au Collège deFrance. (Collection de YEncyclopédie scien-

tifique, (Doin édit.)La haute situation de M. Paul Langevin

dans la science, particulièrement eu matiè-re de physique, suffit à attester l'intérêt dece livre. On sait que pour M. Paul Langevin:« la fécondité singulière manisfestée par lanotion nouvelle, par le fait expérimental dela structure discontinue, corpusculaire, des

charges électriques semble être le caractèrele plus saillant des travaux modernes enélectricité » et que « nous devons aujour-d'hui fonder notre conception du monde etnotre précision des phénomènes sur l'exis-tence des molécules, des arômes et desélectrons. »

Pasteur, sa vie, son oeuvre, ses conti-nuateurs, par A.Lomont (Gédalge éditeur),Le récent centenaire de Pasteur affirma dansle monde entier le rayonnement de sa gloireet de son oeuvre, plus bienfaisante chaquejour.

C'est que chez Pasteur l'homme n'est pasinférieur au savant. 11 est admirable quePasteur, à l'heure de choisir sa voie, eut àchoisir entre la science et l'art ; il n'est pasmoins admirable que le souci moral ait eutantd'importance chez lui.De là sou prestigeauprès des savants,et la reconnaissance tou-chante que lui garde le peuple.

Dans un ouvrage court mais substantiel,M. A. Lomont a retracé la figure de Pas-teur et résumé son oeuvre. L'auteur, résu-mant à bon escient, dit tout l'essentiel entermes précis qui sont ici la meilleure litté-rature. Un pareil ouvrage ne peut qu'aiderheureusement la diffusion de la méthode

pasteurienne— et l'éclairer, par sa facilité

de lecture, jusqu'aux débutants scientifi-

ques.

Le Ciel, nouvelle astronomie pour tous,par A. Berget, docteur ès-sciences, illustrésous la direction de L. Rudaux, astronome

(Librairie Larousse).

Il y a longtemps que l'Astrouomie, grâceà Foutelle et à sa « Pluralité des mondes »est entrée dans le «monde», si je puis dire.

L'ouvrage de MM. Berget et Rudaux con-tinue la tradition et l'enrichit des der-nières découvertes de la science et de ma-

gnifiques illustrations. L'histoire de l'astro-nomie, ses méthodes, ses grands et trou-blants problèmes, l'avenir de la terre, ettant d'autres questions sont exposés avecclarté et l'astronomie s'y révèle comme la

poésie des mathématiques et de l'infini. Dansla même collection out déjà paru : La Mer,par Clerc Rampai ; La Terre, par AugusteRobin ; Lés Plantes, par Costauliu et Far-deau : Les Animaux, par Joubiu et Robiu.

Radio, télégraphie, téléphonie-concert,par lleynaud-lionin, professeur à l'ificolesupérieure d électricité (Gaulliier-Villars é-diteur).

C'est un livre d'actualilé et qui se proposede faciliter aux amateurs de T.S.F. l'installa-tion de leurs postes. Le meilleur moyen, etc'est celui qu'il emploie, c'est d'abord de leurexpliquer la composition des appareils, puisleur fonctionnement. L'auteur expose aussi,eu termes accessibles à tous, la théorie dela propagation des ondes électriques.

Signalons encore les parties relatives àla situation actuelle de la radiotélégraphie età sa réglementation.

RlQUET.

Les livres

Mesure de la France, par Drieu la Ro-chelle (Librairie Grasset édit.)

Le temps des vacances est propice auxrelectures, loin du brouhaha des villes etdes opinions de groupes, toujours faussées.« Mesure dtkla France » m étant retombésous la main, je m'attardai à le relire. Bienque ce livre ne se range pas dans les nou-veautés son intérêt demeure.

Certes, il n'y manque pas de lieux communsrepris avec solennité ; le ton sentencieux etvolontiers vaticinateur qu'il adopte trop sou-vent ne laisse pas d'indisposer et si l'auteur,en plusieurs endroits, marque un juste mé-

pris du pédantisme, il n'évite pas un cer-tain prophétisme professoral et juvénile quine vaut guère plus.

Nous savons de reste que la diminutionde la natalité est une cause d'infériorité pourla;Frauce, et que notre pays n'est plus laseule puissance continentale de premierrang ; qu'il exerce toujours une souverainetéintellectuelle et artistique reconnue, mais

que d'autres formes d'hégémonie ont surgimoins pures et d'une implacable expansion.Nous savons tout cela, quelques autres pe-tites choses aussi, et que la France n'a pasvaincu seule, tandis qu'autrefois elle maî-trisait les coalitions.

Même avec plus d'enfants, le sort eût-ilchangé ?

L'iutérêt et le mérite du livre de M. Drieula Rochelle, c'est qu'il porte témoignagepour la génération de la guerre. Son accentd'âpre sincérité rappelle celui de son cama-rade Henri de Montherlant. Leurs écrits in-diquent chez ceux de leur âge le souci, par-fois guindé, d'uue attitude d'énergie physi-que, énergie qu'ils reprochent aigrement àleurs aînés (les symbolistes) d'avoir mépri-sée, mais dout eux-mêmes n'usent pas avecune persuasive sérénité. Peut être leur éner-gie manque-t-elle d'assurauce, sinon d'ob-jet ?

La réaction, d'ailleurs utile, contre lesexcès de Piutellectualisme et les dérègle-ments de la sensibilité commencée dès avantla guerre et à laquelle l'enquête d'Agathoudonna tout retentissement, se continue avecces je.unesécrivains; mais, alors que les atuéslutlaieut sur le plau intellectuel et oppo-saient uue discipline, les cadets donnent uueforme concrète à leur protestation : le sport.Le sport devient à leurs yeux une véritablemorale ; son exercice ne fortifie pas seule-ment le muscle, l'âme y puise aussi des qua-lités d'énergie, de justice et d'honneur.

On retrouve dans cette théorie, encore plussimple que vigoureuse, un excès de dévelop-pement logique amusant, malgré les gravesproblèmes qu'elle prétend résoudre. Eu fait,et cela ruine toute la thèse par son appli-cation même, les « sportifs » de doctrine etd'action ne se montrent nullement plus pro-créateurs que leurs aînés aux femmes sté-riles.

Des événements récents, des « combines»sans honneur ont singulièrement discréditéle sport comme « morale régénératrice » etécole de loyauté. Sans généraliser, il reste

que le moyen est inopérant et mesquin. Au-tant vaudrait essayer de soulever la tourEiffel avec un fétu de paille comme levier.

M. Drieu la Rochelle s'exprime par for-mules bien frappées et qui s'inscrivent dansla mémoire ; sa phrase est volontaire, nonsans affectation de virilité. On l'imagine sou-cieux de rigidité et de faire l'homme ; sadémonstration a des allures de prêche cor-nélien. A-t-il des enfants ? Si oui, il serasans doute, le premier de ses adeptes, mais

je n'en suis pas sûr.Peut-être n'a-t-il fait qu'un livre ,ce prê-

cheur de procréation, mais ce livre reste

sympathique par sa sincérité, émeut par sanoble anxiété des destius de la France.

Le vrai visage de La Rochefoucauld,documents inédits, par Emile Magae.

François, duc de la Rochefoucauld, pairde France,. Prince de Marsillac Baron de

Vertueil, Gouverneur de Poitou, fait cheva-lier des ordres du Roy le 31 décembre 1661

par sa vie aventureuse de guerrier et de po-

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L'EVEIL ECONOMIQUE

litique, d'amant aux amours légendaires,par ses qualités d'écrivain, s'affirme commel'une des grandes et curieuses figures duXVlle siècle.

Sa vie, véritable roman de cape et d'épée,est bien connue. Pourtant M. Emile Magne,qui s'adonne aux archives du grand siècleclassique, établit avec de nouveaux docu-ments ce qui, daus cette existence toute de

perturbation, appartient à l'histoire et ce quirevient à la légende, histoire et légende éga-lement intéressantes.

11semble avéré, aujourd'hui que, notam-ment le chapitre des maximes sur l'amourpropre, empruute beaucoup à l'ouvrage d'unministre anglais, Daniel Dyke, dont le livreLa Sonde de la conscience, fut connu de LaRochefoucauld par une traduction. Celan'a pas l'importance que lui attribue M.Emile Magne, et ce procédé, on le sait,estcommun à tous les auteurs classiques. Cequi importe ici, c'est le tour personnel, l'ac-ceut de sincérité et la justification par l'ë-

pipuve personnelle.Tout cela ne peut être contesté à noire

amer moraliste,et François VI de La Roche-foucauld, qui à la fin de sa vie élevait dessouris blanches, demeure l'un de nos grandsécrivains.

Curiosités historiques, par AI. le duc deja Gorce (Emile Paul frères édit).

L'histoire, pour le duc de la Gorce, n'est

pas qu'une résurrection dn passé (encorequ'il soit indispensable qu'elle soit cela), elleest encore pour lui la grande institutrice del'homme, la grande leçon d'expérience. 11ne lui déplaît pas de tirer parti de cette le-çon. Il lui plairait surtout que les vivants eufissent profit pour leur avantage et leur bien,mais qu'on ne croie pas au prêche ni à unedéformation tendancieuse. L'auteur n'écritpas à l'intention des lauréats des prix Mon-tyou, et s'il mérite le nom d'historien, c'est

par son respect de l'histoire.On lira avec intérêt et profit les quatre

études qui composent ce livre et qui traitentde l'ambassade extraordinaire du duc deMayenne en 1012 pour les fiançailles d'An-ne d'Autriche ; — des prisons du « bossude la Fronde », Armano de Bourbon, prin-ce de Conti ; — La fin tragique de la do-mination napoléonienne en Hollande ; — Lacorrespondance de la reine Marie-Amélie,avec la richesse d'information, les qualitésde culture et de style qui ont classé le duc-de la Gorce parmi nos meilleurs historiens.

Au service de la déesse, essais de critiquepar André Beauvier (Flammarion édit.)

11 y a déjà longtemps que M. André Beau,vier s'attache à faire comprendre et aimerle mouvement littéraire français. Son livresur le symbolisme demeure l'un des plusintelligents et des mieux aptes à faire en-tendre cette période ardente et beaucoupmoins compliquée, à distance, qu'elle paruten son temps.

Il est vrai que les écrivains de ce tempss'efforçaient avec ardeur à la complicationet ambitionnaient « d'épater le bourgeois »dont, il faut le reconnaître, ils rejetaient lesuffrage.

Depuis, bien d'autres mouvements se sontmanifestés, que M. Beauvier étudia avec uneégale sollicitude. Son désir de comprendreni sa sensibilité ne se sont émoussés. Sansdoute un grand sens de la relativité le pré-serva du scepticisme. Sa sympathie pour

les vivants ne le détournait pas des grandsmorts et ses éludes devinrent plus éclecti-ques.

On en jugera par le présent volume quiréunit des études importantes déjà publiéesdans la « Revue des Deux-Mondes » etcomprend des considérations ingénieuses etfortes sur les dangers de la littérature, lestribulations d'Homère, l'affaire Shakes-peare, les drôles d'idées des Goncourt, lesidées de M- Pierre Hamp, le singulier ta-lent de M. Jean Giraudoux, etc.

Ce mélange d'immortels de tout repos etd'éphémères incertains au malin brillant,est régi et ordonné par un amour désinté-ressé de la littérature, M. Beauvier a ledroit déjuger : sa culture, sou intelligenceet sa sensibilité l'y autorisent ; j'ajouteraimême qu'elles lui créent un devoir de sé-vérité, car on ne l'a jamais vu au service descauses médiocres ou des compromis, etc'est à bon droit qu'il intitula son livre« au Service de la déesse. »

Celle que j'appelle la déesse, dit-il danssa préface, est la Littérature, au service dequi l'on ne saurait accorder trop de zèle.Divers peuseurs ont, de nos jours, la lèvredédaigneuse et l'air éminent pour déclarer :« C'est de la littérature », à peu près com-me ils diraient : « Ce n'est rien ». Eh ! quevous faut-il. bonnes gens ? L'on feiut ausside supposer que le critique fasse le bas ou-vrage de la littérature.

Et il ajoute : « Le critique nettoie et ba-laye devant le Temple. Utile besogne ! 11éconduit les profanes. 11 accueille les bonsdévots de l'art, il les recommande à lafoule incertaine. Il organise la cérémonie dela beauté. »

M. Beauvier est un des rares critiquesqui assurent la propreté du temple. Ou peutse fier à lui comme au meilleur yuide.

II. MARTINIE

Le Bulletin Economique

Nous sommes heureux de signaler de la

part des Services Economiques un effortpour raltr-iiper le retard de six mois que leBulletin Economique semblait bien ne ja-mais vouloir rattraper. Le numéro de mai-juin a paru il y a quinze jours et l'on nousdonne à espérer que celui de juillet-août netardera pas à suivre et que septembre-octo-bre paraîtra avant la fin de l'année. C'est làun effort très méritoire d'autant. pl«s qu'ilconcorde avec une sérieuse amélioration dela revue. Le numéro de mars-avril compre-nait il est vrai un article un peu faiblardsur les Postes et que nous nous étonnonsque M. Lochard ait accepté.

Le numéro de mai-juin est extrêmementintéressant. Nous y trouvons tout d'abordun rapport de Mission aux Indes Britan-niques sur l'organisation de la statistiquepar M, F. Leurence, chef du Service de lastatistique à la Direction des Services Eco-nomiques. La statistique futlongtemps con-sidérée en Indochine comme une chose se-condaire à la portée du premier venu ; onn'attachait aucune importauce à l'exactitudedes chiffres, pas même à leur vraisemblan-ce ; on faisait de la statistique parce quetous les pays font de la statistique.

M. Lochard, avec raison, a estimé qu'ilétait impossible de rien baser de sérieuxsur des statistiques aussi fantaisistes, et queà la base de toute documentation sur le paysil fallait un ensemble de données établies

honuètement, méthodiquement et intelligem-ment. C'est dans ce but que fut engagé M.F. Leurence, un des huit ou dix statisticiensde France ayant fait de la science statistiqueleur spécialité. Au cours de son voyage deFrauce eu Indochine M. Leurence passa unmois daus les Indes Britanniques pour yétudier les méthodes suivies par les Angiaispour leurs statistiques. C'est de cette étude

que M. Leurence rend compte dans un ar-ticle extrêmement intéressant. Bien quefonctionnaire et, écrivant un rapport admi-

nistratif, M. Leurence emploie la languefrançaise, ce dont il convient de le féliciter.

Du secoud article, de M. l'ingéuieur Ra-

by, sur les progrès réalisés dans la chauffedes chaudières à l'aulhracite pulvérisé, nousavons déjà rendu compte. Cet article auracertainement un heureux effet au Tonkin.

C'est ensuite la continuation par M. 11.

Guibier, Chef du service forestier, de soncompte rendu d'une tournée forestière enCochinchine. A la différence de son illustre

collègue Jean de La Fontaine,M. Guibier nedélaisse pas ses fonctions pour taquiner lamuse et tient autant à passer à la postéritécomme forestier que comme poète—L'étu-de de M. Guibier, très documentée, est abon-damment illustrée;seulement nous ne ferons

pas de compliments aux imprimeurs, quisont outillés pour faire beaucoup mieux.

La seconde partie du Bulletin est consa-crée comme autrefois aux renseignements ;mais elle est désormais bien distinctes de la

première partie avec pagination séparée, ce

qui permettra en fin d'année une reliure à

part. Mais le principal avantage est que les« Renseignements » désormais sensiblementaccrus (notamment dans leur partie statisti-

que) ferout l'objet de fascicules spéciaux, al-ternant avec les numéros du Bulletin, de ma-nière à douuer au lecteur une documenta-tion mensuelle régulière.

La rubrique statistique comprend réguliè-rement, depuis le numéro de janvier-février1923 : 1° — des statistiques mensuelles duCommerce extérieur de l'Indochine d'après,la Direction des Douanes et Régies ;

2° — des renseignements financiers :cours des changes à Saïgon et de -l'argentsur divers marchés mondiaux ;

3° — un tableau comparé des prix des

principaux produits intéressant l'Indochine,sur les marchés locaux et sur les marchés

exportateurs étrangers ; . ... .40 _ divers renseignements statistiques,

d'importance variable, concernant l'Indo-chine et les pays voisins.

Nos plans de DalafcDans notre numéro du 21 Octobre nous

avons donné le plan général de Dalat, qui vientd'être adopté et qui servira de base à là cons-truction de notre future capitale d'été. Ce n'estpas une base ne variètur, car une ville estquelque chose de vivant el dont le développe-ment ne saurailêtre prévu que dans ses.gran-des lignes. Diverses causes peuvent dans lasuite imposer des modifications qu'il serait ab-surde de s'interdire d'avance. Mais au moinson a un plan qu'on suit si rien ne vient justi-fier un changement; on n'avance donc pas,comme c'est le cas de beaucoup de villes, auhasard et selon le caprice des hommes.

Nous donnons dans ce numéro et dans leprochain le détail des parties principales dece plan : dans le petit plan : la gare .et legouvernement général; dans le grand plan: lecentre de la station, centre marqué par l'hôtelactuel.

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L'EVEIL ECONOMIQUE 13

Voyage de Henri Mouhot au Cambodge en 1859(Suite voir n" 329, 330, 332, 334)

Le 29, je quittai mon aimable compalrio- déjte et ami M. Arnoux à notre commun regret, pei

j'ose le dire, et me mis en route accompa- tre

gné du P. Guilloux, qui avait quelques allai- la

res à terminer à Pinhalù. Tous deux auraient les

bien voulu que je restasse en leur compagnie loi

jusqu'à ce que la Cochinchine fût ouverte et jaique je pusse la traverser. Je l'aurais désiré eff

si j'avais prévu une fin prochaine à la guet- tei

re • mais dans l'état où étaient les choses ; ét(

c'était de toute impossibilité. m<

Jusqu'à Pump-ka-Dàye, qui est, ainsi que da

je l'ai déjà dit, le premier village que l'on

rencontre en venant de Brelum, j'eus la so- chciété et l'aide des missionnaires et du vieux tochef des Stiêiigs, qui me fournirent trois ch:i- l'u

riots pour mou bagage, tandis que Phraï et so

les Annamites de la suite du P. Guilloux se vi

chargèrent de mes boites d'iusecles qui n'au- d(

raient pu supporter, sans se briser, les ca- m

hots de la route. cl

Les pluies avaient cessé depuis trois se- ai

maines, et je fus agréablement surpris en luretrouvant la nature, dans les endroits que c<

uous traversions, plus rianle qu'au mois dd'août ; les sentiers étaient secs, et je n'avais ti

plus à redouter les mares fai geuses et les rinuits de pluie. c

Arrivés à une des stations où nons.devions ppasser la nuit, nos domestiques allumaient gdu feu pour cuire le riz et éloigner les danimaux sauvages, quand nous vîmes nos

boeufs, notre chien et notre singe témoigner l

également une sorte d'anxiété et donner les s

signes du plus grand effroi ; presque aussi- d

tôt nos oreilles furent frappées d'un rugisse- a

ment semblable à celui du lion. Notre pre- cmier mouvement fut de sauter sur nos ai- i

mes toujours chargées et d'attendre. Plu- çsieurs rugissements semblables se faisant tentendre à une dislance très rapprochée aug- jmentèrent l'effroi de nos animaux, et ne lais- (sèrent pas que de nous faire éprouver ànous- <

mêmes une certaine émotion. Je propose i

d'aller au devant de l'ennemi, propositionaussitôt acceptée, et nous nous engageonsdans l'intérieur de la forêt du côté d'où nous

venait le bruit, tous armés de fusils et de

piques. Nous tombons sur les traces que les

animaux perturbateurs de notre repos ve-

naient de laisser sur leur passage, et. daus

une petite éclaircie de la forêt, au bord d'un

marécage, reste des pluies, neuf éléphants,conduits par un vieux mâle d'une taille

monstrueuse, s'offrent à nos regards, la tète

tournée de notre côté. WA notre vue, le chef de la troupe poussa g

un rugissement plus formidable encore que gles antres, et tous s'avancèrent gravement gau devant de nous. Nous nous tenions bais-

gses et en partie cachés par des troncs d'ar-

gbres et des herbes, mais ces arbres à huile

gétaient tous trop gros pour qu'il fût possi- gble d'y grimper. J'armai mou fusil et me

gprépara? à viser la tempe du mâle conduc^ gteur de la bande, seul endroit vulnérable,

quand l'Annamite qui était à côté de moi,

et qui est un ancien chasseur, releva mon

arme, me suppliant de ne poiut tirer, « car

dit-il', si vous blessez ou tuez un de ces ani-

maux, nous sommes perdus ; et si même

nous réussissons personnellement à nous

échapper, nos boeufs, nos voitures et leur

contenu, tout sera réduit en pièces par les

autres éléphants devenus furieux. S'ils n'é-

taient que deux ou trois, ajouta-t-il, j'aurais

déjà moi-même descendu le premier, et c

peut-être parviendrions-nous à tuer les au- t

très, mais en présence de neuf, dont cinq de '

la plus grande espèce, il est plus prudent de 1les éloigner. » Au même moment, le P. Guil- |lôux, qui ne se fiait pas à la vitesse de ses 1

jambes déchargeait son aime en l'air poureffrayer l'ennemi. Le moyen réussit parfai-tement ' les neufs colosses s'arrêtèrentétonnés sur la même ligne, firent brusque-ment demi-tour à droite et s'enfoncèrentdans la foi et.

Arrivés à Pemptiélan, nous descendîmeschez le mandarin dont l'autorité s'étend surtoute cette partie du Cambodge, et contre

l'usage du pays il nous offrit l'hospitalitésous son propre toit. <A peine installés, ilvint nous visiter et me demanda le meilleurde mes fusils. Voyant- que je ne pouvaism'en séparer, il me demanda quelque autre

chose, nous donnant à comprendre que nousaurions dû débuter par des cadeaux. Jelui fis présent d'un habillement européencomplet, d'une poudrière, d'un couteaude rhasse, de poudre et de quelques au-tres petits objets; alors, pour se montrerreconnaissant, il me donna une trompe decornac en ivoire, nous offrit deux éléphantspour continuer notre route et expédia nos

gens avec une excellente lettre pour les chefsde son district.

Nous reprîmes notre route le lendemain,l'abbé sur un éléphant,lisant tranquillementson bréviaire, et moi sur un autre, jouissantde la beauté des paysages parcourus. C'estainsi que nous traversâmes les belles plainesoccupées par les pauvres Thiàmes lors demon premier passage : mais au lieu de ri-ches moissons, je fus étonnée de n'y plustrouver que de grandes herbes ; leurs villa-

ges étaient abandonnés, les maisons et lesclôtures tombaient en ruine. Voici ce quiétait arrivé : le mandarin de Pemptiélan,exécutant ou dépassant les ordres de sonmaître le roi du Cambodge, tenait ces mal»heureux dans un esclavage et sous une op-pression tels qu'ils tentèrent de souleverleur joug. Privés de leurs instruments de

pèche et de culture, sans argent, sans vivres,ils étaient abandonnés à une misère si af-freuse que beaucoup d'entre eux moururentde faim.

Ces malheureux, au nombre de plusieurs' milliers et sous la conduite d'nn de leurs

chefs dont l'a tète était mise à prix, et quiéiait revenu secrètement de l'Annam, se le-vèrent en masse. Ceux des environs dePnom-Peuh remontèrent jusqu'à Udong pourprotéger la fuite dé leurs compatriotes éta-blis sur ce point, puis une fois réunis, ilsdescendirent le fleuve et passèrent en Co-chinchine. Le r-ei donna des ordres pourarrêter la marche des Thiâmes, mais toutela population cambodgienne, mandarins entète, s'était enfuie dans les bois à la seuienouvelle du soulèvement.

Outre l'intérêt que les malheurs de ce pau-vre peuple inspirent, leur conduite, quandtout fuyait devant eux, et que Udong, Pinha-lù et Pnom-Peuh étaient sans un seul dé-fenseur, fat des plus nobles.

«Nous n'eu voulons pas an peuple, di-saient-ils sur leur passage ; qu'on nous lais-se partir et nous respecterons les propriétés;mais uous massacrerons quiconque cherche-ra à s'opposer à notre fuite. » Et, de fait,ils ne touchèrent pas même à une seule deslarges embarcations qui étaient amarréessans gardiens près des marchés, et ils s'a-bandonnèrent au fleuve dans leurs étroiteset misérables pirogues.

En passant devant l'île de Ko-Sulin. nousnous arrêtâmes pour voir le P. Confier. Cepauvre missionnaire était dans le plus tristeétat ; sa maladie s'était aggravée, et ce n'é-tait qu'avec peine qu'il pouvait se traiuer deson lit à sa chaise. Cependant il était là,sans secours, n'ayant que du riz et du pois-son sec pour toute nourriture. Deux enfantsd'une dizaine d'années étaient seuls pour lesoigner et le servir. Nous le priâmes de ve-nir a Piubalù avec nous, mais il refusa àcause de son état de faiblesse.

« Tout ce-que. je regrette, disait-il, cesont mes pauvres parents que je ue rever-rai plus ; je vois venir la mort avec calme,presque avecjoie. Toutes nos instances pourl'emmener furent inutiles, et il nous fallutpoursuivre notre roule, profondément at-tristés de le laisser dans cette pénible po-sition sans pouvoir, rien faire pour le soula-

i ger.i . ;

Le 2:1 décembre, nous étions enfin ren-dus à Pinhalù.

t C'est par le 103» 03' 50" de longitude duméridieu de Paris, vers le 11e 37' 30" de

s latitude nord et.à deux ou trois lieues seule-s ment de la frontière de la Cochinchine, que

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Î4 L'EVEIL ECONOMIQUE

se trouve Pnom-Peuh, ce grand marché du

Cambodge. C'est le point où le Mékong sedivise, le grand fleuve remonte au nord-est d'abord, puis au nord-ouest jusqu'en Chi-ne et aux Montagues de Thibet où il prendsa source. L'autre bras, qui ne porte au-cun nom et qu'il serait bon, pour le dis-

tinguer, d'appeler Mé-Sap, du nom du lac

Touli-Sap, remonte au nord-ouest. Vers le12° 25'de latitude, commence le grand lac,qui s'étend jusqu'au 13° 53' ; sa forme estcelle d'un violon. Tout l'espace comprisentre ce dernier et le Mékong est une plai-ne peu accidentée, tandis que le côté oppo-sé est traversé par les hautes chaînes de .Poursat et leurs ramifications.

L'entrée du grand lac du Cambodge estbelle et grandiose. Elle ressemble à un vastedétroit ; la rive est en basse, couverte d'une

épaisse forêt à demi submergée, mais cou-ronnée par uue vaste chaîne de montagnesdont les dernières cimes bleuâtres se con-fondent avec l'azur du ciel ou se perdentdans les nuages ; puis, quand peu à peul'on se trouve entouré, de même qu'en plei-ne mer, d'un vaste cercle liquide dont lasurface, au milieu du jour, brille d'un éclat

que l'oeil peut à peine supporter, on reste

frappé d étonnement et d'admiration com-me en présence de tous les grands specta-cles de la nature.

Au centre de cette mer intérieure est

planté un grand mât qui iudique les limitescommunes des royaumes de Siam et de

Cambodge ; mais avant de quitter ce der-nier pays, disons tout ce qui nous reste àen dire.

L'état présent du Cambodge est déplora-ble et son avenir chargé d'orages.

Jadis cependant c'était un royaume puis-saut et très peuplé, comme l'attestent lesruines splendides qui se trouvent dans lesprovinces de Batlambang et d'Ongkor, etque nous uous proposons de visiter ; mais

aujourd'hui celte population est excessive-ment réduite par les guerres incessantes

que le pays a dû soutenir contre ses voisins,et je ne pense pas qu'elle dépasse un milliond'âmes, d'après mon appréciation person-nelle comme aussi d'après les recensementsde la populatiou. On y compte trente millehommes corvéables, libres et en état de por-ter les armes, car l'esclave, au Cambodgecomme à Siam, n'est sujet ni à l'impôt ni àla corvée.

Outre un nombre de Chinois, relativementconsidérable, il s'y trouve plusieurs Malaisétablis depuis des siècles dans le pays com-me l'étaient les Thiâines, et une populationflottante d'Annamites que l'on peut estimerà deux ou trois mille. Comme les dénombre-ments de la population ne .se rapportentqu'aux hommes corvéables, ni le roi ni lesmandarins ne peuvent donner de chiffres

plus exacts.La domination européenne, l'abolition de

l'esclavage, des lois protectrices et sages, etdes administrateurs fidèles, expérimentés etd'une honnêteté scrupuleuse, seraient seuls

capables de régénérer cet Etat, si voisin dela Cochinchine, où la France cherche à s'é-tablir et où elle s'établira sans aucun doute ;alors il deviendrait certainement un grenierd'abondance, aussi fertile que la basse Co-hinchine.

Le tabac, le poivre, le gingembre, la canne

à sucre, le café, le colon et la soie y réussis-sent admirablement ; je note particulière-ment le coton, cette matière première quiconstitue les trois quarts de celle employéedans la confection des étoffes, non seule-ment en France, ou même en Europe, maisje pourrais dire sur toute la surface du glo-be ! Aujourd'hui que, par suite d'un juge-ment de Dieu, l'Amérique se trouve plongéedans une guerre Civile dont nul ne sauraitprévoir les conséquences et le terme, il estévident que de longtemps on ne pourracompter sur ce pays pour la production decette matière première ? Donc le coton peutnous faire défaut, sinon entièrement, dumoins en partie, et le pain manquer à desmillions d'ouvriers qui ne vivent que de cetteindustrie. Quel beau et vaste champ s'ou-vrirait ici à l'activité, au travail, au capital !

L'Angleterre, cette nation colonisatricepar excellence, aurait bien vite fait de labasse Cochinchine et de ce pays une vasteplantation de coton ; il n'est pas douteux,si elle s'en occupe, qu'avant peu d'anuéeselle aura le monopole de cette précieusesubstance, comme l'Amérique l'a mainte-nant, avec ses colonies d'Australie, des In-des, de la Jamaïque, de la Nouvelle - Zé-lande, etc. ; et nous serons peut-être obli-gés d'acheter d'elle, de même qu'elle et nous

aujourd'hui achetons à l'étranger. Pourquoine deviendrions-nous pas nous-mème nospropres fournisseurs ? Les terres de la seule

île de Ko-Sutin, comme toutes celles des ri-ves du Mékong, sont, à titre de propriétésroyales, louées aux planteurs de coton àraison d'une livre d'argent en poids et parlot d'un hectare à peu près, donnant un re-venu de plus de douze cents francs. Les fo-rêts situées sur les terrains élevés donnent debeaux bois de constructions célèbres à justetitre ; on y trouve également des arbres à

gomme et à résine très recherchés dans lecommerce, tels que le bois d'aigle et plu-sieurs espèces de bois de teinture.

Les montagnes renferment des mines d'or,de plomb argentifère, de ziuc, de cuivre etde fer ; ces dernières surtout sont très com-munes.

On s'étonne de voir une production insi-

gnifiante, une industrie nulle dans ces con-trées si fertiles et si riches, mais on ignoregénéralement que les rois et les mandarinss'enrichissent par la spoliation et la concus-sion, par tous les abus qui ruinent le travailet arrêtent le progrès. Que ce pays soitadministré avec sagesse et prudence, avec

loyauté et protection pour le peuple, et tout

y changera d'aspect avec une merveilleuse

rapidité,Toutes les taxes pèsent sur le producteur,

le cultivateur ; plus il produit plus il paye ;donc, porté à la paresse par l'influence du

climat, il a une autre raison pour caresserce vice : moins il produira, moins il payera,et par conséquent moins il aura à travail-

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L'EVEIL ECONOMIQUE 15

-# FUMEZ LE "GLOBE" Wf1er. Non seulement on retient la plus gran- Ide et la meilleure partie de la population en cesclavage, mais toute espèce d'extorsions, sde concussions sont employées par les hauts imandarins, les gouverneurs et les ministres; tles princes et les rois eux-mêmes donnent (l'exemple. j

Il me fallut trois grandes journées de na- lvigationpour traverser,dans son grand dia- Imètre, la petite Méditerranée du Cambodge, ivaste réservoir d'eau douce, et on pourraitdire de vie animale, tant les poissons abon-dent en son sein, tant les palmipèdes detoutes couleurs pullulent à sa surface.

A l'extrémité nord du lac, des milliersde pélicans cinglent en troupes serrées danstoutes les directions, tantôt rentrant, tantôtallongeant leur cou pour saisir quelque proie;des nuées de cormorans fendent l'air à quel-ques pieds au-dessus de l'eau : la teintede leur sombre manteau tranche avec lacouleur claire des pélicans, parmi lesquelsils se confondent, et surtout avec l'éclatanteblancheur des aigrettes qui, groupées sur lesbranches des arbres de la rive, ressemblentà d'énormes boules de neige.

E'i entrant dans la rivière de Kun-Borèye,formée de plusieurs cours d'eau dont l'unporte le nom de Battambang, le même spec-tacle se continue sur une scène resserrée;partout c'est une animation extraordinairede celte gent volatile et pêcheuse.

Et nous, à son exemple, nous cherchonsà mettre à profit les heures de notre navi-gation.

Le soleil est sur son déclin, vile il fautécorcher oiseaux et animaux, que la chaleurpeut gâter en très-peu de temps ; nous ser-rons nos rames ; les domestiques allumentle feu pour cuire le riz, et, tout en nouslaissant bercer par la vague et fumant quel-ques bons bouris, nous écoutons mon petitChinois Phraï nous racontaut quelque his-toire dans son langage mêlé de français, desiamois et de chinois.

A la pointe du jour, tandis que les pre-miers rayons de lumière et le léger souffled'une fraîche brise emportent nos ennemisacharnés les moustiques, de nouveau lesavirons se mettent eu mouvement. Arrivés àun endroit eu la rivière se divise, nous en-trons dans un étroit ruisseau qui vient dusud-est et qui, tortueux comme un serpent,coule avec la rapidité d'un torrent. Ce coursd'eau.sur lequel s'élève Battambang, n'a par-fois que douze à quinze mètres de largeur ;les branches des arbres plongent dans notrebateau, et d'énormes singes accrochés auxrameaux discontinuent leurs jeux pour nousregarder passer. De temps à autre, quelquealligator, éveillé en sursaut par le bruit desrames ou les chants de nos rameurs, s'élan-ce de la rive, où il dormait sur le sol hu-mide, et disparaît sous l'eau.

Enfin l nous apercevons devant nous unebourgade dominée par les murailles en ter-re de ce qu'on appelle ici pompeusement-une citadelle ; nous sommes à Battambang,et, comme partout, c'est un prêtre'françaisqui vient uous offrir l'hospitalité. Que M.Sylvestre reçoive ici l'expression de ma gra-titude pour son bienveillant accueil et pourl'aide qu'il a prêtée à mes recherches denaturaliste et d'archéologue,

il y a près d'un siècle que la province de

Battambaog est soumise au Siam ; depuisce temps, plusieurs fois elle a cherché à sesoulever et même à se donner aux Auna-mites qui s'étaient emparés, il y a une ving-taine d'années, de tout le Cambodge ; maisceux-ci furent repoussés par les Siamoisjusqu'au delà de Pnom-Penh. Depuis cetemps, le Cambodge n'a pas éprouvé d'au-tre attaque des Cochiuchiuois ; mais il estresté tributaire de Siam.

Sans la guerre que depuis deux ans laFrance fait à l'empire d'Annam, il est pro-bable qu'aujourd'hui la dernière heure au-rait sonné pour le petil royaume de Cam-

bodge, dont la destinée peu douteuse est des'éteindre et d'être assimilé aux peuplesvoisins.

Toutes les habitations construites sur lesbords de celte petite rivière sont entouréesde belles plantations de bananiers et per-dues au milieu de leur feuillage rubauné etde la verdure intense de superbes man-

guiers.La majorité de la population de Battam-

bang est cambodgienne ; les cultivateursont leurs rizières derrière leurs demeures ;et, quoique soumis à l'étranger depuis prèsd'un siècle, ils ont conservé les moeurs etles usages de leur pays, et le gouvernementactuel, par une politique habile, leur laissetoute la liberté qui règne au Cambodge etles exempte des impôts et des taxes quiruinent les autres provinces. Cetle faveurcrée une prospérité relative à Battambang,dont les habitants jouissent d'un certainbien-être qui apparaît au premier abord. Lavie y est d'un bon marché extraordinaire.La ville actuelle ne date que de l'époque dela prise de la province par les Siamois ; l'an-cienne ville était située à trois lieues plus àl'est, sur le bord de la rivière que l'on a bar-rée et détournée de son cours.

Tous les anciens habitants ont été alorsconduits au Siam et au Laos, de sorte quela nouvelle population s'est formée de gensvenus de Pnom-Penh, d'Udong et d'autrespoints du Cambodge.

Quelle que soit leur origine, les Battam-banais sont de vrais Siamois par leur amourpour le jeu et les amusements les plus pué-rils. Ils sont passionnés surtout pour lescourses de chevaux qui ont lieu chaque an-

née, et dans lesquelles on engage des parisqui montent parfois jusqu'à onze naines(près de 1.100 frs), somme assez considéra-ble pour ce pays. Ou trouve ici des poneysd'une vélocité extraordinaire et que l'on re-cherche pour la chasse aux daims et aux buf-fles. Lancés dans la plaine, ils devancent lesanimaux sauvages les plu- rapides à la cour-se, ce qui permet aux chasseurs de les tuerà coups de pique. Pour les combats de coqset de tortues, il se fait aussi des paris con-sidérables. Ces derniers sont très curieux :deux tortues sont placées entre deux plan-ches resserrées daus un étroit, espace ; uneautre plauche, percée d'une ouverture, lessépare, de manière à ce qu'en s'avançant enmême temps vers la seule sortie qu'on leurménage, ce ne soit que par le recul de luned'elles que l'autre puisse sortir de la cage.On fait alors sur leur carapace un petit foyerd'argile, on prend du charbon que l'on di-vise eu deux parties très égales, on le placeallumé sur le dos des animaux en l'attisantavec un éventail. Dès que la chaleur com-mence à gagner les chairs, les pauvres bêtesfont tous leurs efforts pour s'évader et sepressent vers l'ouverture jusqu'à ce que laplus faible, épuisée par sesefforts, finisse parcéder.

La proviuce de Battambang est semée deruines d'une époque inconnue. Elles formenttout autour de l'extrémité septentrionale dugraud lac un demi-cercle immense. Com-mençant aux sources de la petite rivière deBattambang, il se prolonge et se perd dausles forêts désertes qui se déroulent à l'est,entre le Touli-Sap et le Mékong. Sur toutce parcours, le voyageur rencontre à cha-que pas les vestiges irrécusables d'un empi-re écroulé et d'une civilisation disparue.

Dans le voisinage môme de Battambangse trouvent les monuments de Bassette, deF,anone et de Wat-Eh.

Nous avons visité Bassetle à denx repri-ses, avant d'aller à Ongkor et à notre retour:mais tout ce que nous avons pu en rappor-ter est le dessin d'un bas-relief parfaite-ment conservé et sculpté sur un bloc de grèsde un mètre cinquante centimètres de long,qui forme le dessus de la porte d'une touren briques.

Tout le monument a tellement été mal-

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16 L'EVEIL EC0M1QDE

traité par le temps, que sa vue fait naîtrela pensée d'un ennemi jaloux qui se seraitacharné à le dégrader et à le démolir. Une

végétation excessivement touffue, repaired'animaux redoutables, a tout euvahi, etl'on peut à peine se figurer que la main del'homme seule ait pu causer un bouleverse-ment pareil à celui que l'on y remarque, et

qu'uu tremblement de terre n'y ait pas aus-si contribué.

Des galeries ont disparu sous le sol : onen voit des soubassements fragmentés etdes dessus de portes à plus de deux mètresau-dessus du niveau du terrain actuel et decelui des parties du monument qui sont res-tées debout.

Le seul édifice dont la base soit encore

plus ou moins intacte est un bâtiment de

vingt cinq mètres de long sur six de large,

séparé en deux par un mur intérieur et dontles extrémités sont en forme de tour.

Il est tout en grès taillé; l'extérieur offredes traces de belles sculptures sur des fron-tons de portes et des corniches d'un travail

qui devait égaler ceux des plus antiquesmonuments d'Ongkor ; à l'intérieur, les murssont nus ; mais il n'est guère de pierre quine porte la marque des coups d'un pic oud'un marteau.

Les fenêtres étaieut ornées de barreauxtourués dont il ne reste plus qu'uu tronçonou deux.

Les sujets représentés sur le dessus des

portes des autres tours et des bâtiments écrou-lés sont d'abord un personnage à longuebarbe, assis, portant une haute coiffure co-

nique et les mains reposant sur la poignéed'un poignard et placées l'une sur l'autre

un éléphant à quatre têtes et quelques autres

figures de fantaisie.Un peu au-delà, on remarque de magni-

fiques colonnes, les unes encore déboutéesautres penchées ou renversées,des portes dontle sommet seul dépasse le sol, ça et là desmonceaux de pierres taillées, des tours près*que entièrement éboulées, des pans de mursde galeries, enfin un beau bassin à sec, dedix-huit mètres carrés, profond encore dedeux mètres, et dont chaque côté forme unescalier en concrétions ferrugineuses, quioccupe toute la largeur du réservoir.

La tradition fait de Bassette un palais de

plaisance où les souverains du pays séjour-naient de temps en temps.

(à suivre)

CHRONIQUE DES MINESGisements de fer du Nord-Annam

Les provinces de l'Annam septentrional ren-ferment quelques gisements de minerais de fergénéralement bien situés au point de vue destransports et dont certains pourraient sans dou-te être exploités avec profit si l'on envisageaitl'exportation du minerai sur le Japon.

IJoaiih-Xa — Le gisement Doanli-Xa est situéà 10 kilomètres au N. N-0 de Thanh-Hoa. Leminerai affleure dans le petit mamelon, cote 49qui est immédiatement au sud du village. Ce-lui-ci se trouve sur la rive droite du Sông^Majuste en face du confluent de ce fleuve avecson principal affluent le Song-Cliu.

i/affleurement se présente sous la forme d'unecouche de minerai de fer magnétique de 1m.50de puissance de direction 0. N-O, inclinée de20° vers le N-lï. La couche de minerai est in-terslratifiée dans des schistes anciens. Le mi-nerai compact et dense, est d'une teinte rouge-violel;sateneur moyenne en fer est de 60o/o.Parsuite de la faible élévation de la colline il y a peude minerai à prendre en amont-pendage; te grosdu gisement doit se trouver en aval sous les ri-zières. L'extension en direction paraît pré-senter un certain développement car on retrou-ve dans les rues du village de gros blocs de mi-nerai qui appartiennent certainement à l'affleu-rement sous-jacent.

11a été extrait de ce gisement en 1919 et 19201.900 tonnes de minerai qui ont été expédiéesà Haïphong au moment de la marche du petithaut fourneau.

Nous citerons pour mémoire dans la mêmeprovince de Thanh-Hoa les gisements de ferchromé non étudiés du Nui-Nua et de Van-Am (15 kilomètres N 0 de Bai-Thuong) et ce-lui d'oxydes de fer et manganèse de Van-Trinh(14 km. au Sud de Thanh-Hoa) qui est exploitésur une petite échelle pour la fabrication despeintures métalliques Standard par M.M. Ju-lien et Fortin.

Do-Cam. — Ce gisement est situé dans lamontagne qui se trouve à l'Ouest de la stationde Do-Cam du chemin de fer de Hanoï à Vinh;

il est environ à 2 km. de la station et à la mê-me distance au sud de la Pagode-Né ; d'autre

part il u'y a guère que 3 km. de la mine àl'embouchure navigable du Sông-Cua-Lo.

ijQ gisement repose sur des schistes satinés,il est composé d'un manteau argileux dans le-

quel sont enrobés de gros blocs de minerai etdes morceaux de quartz. La proportion duminerai que l'on peut retirer de l'ensemblen'est pas déterminée. Des fouilles nombreusesont été faites sur les deux flancs du ravin dé-bauchant à la Pagode Né, eutre la cote 25 J etun rocher calcaire au sud-ouest.

Lu surfine minéralisée représente uu rec-

tangle de 800 m. de lougueur sur 700 m. de

large-ir et l'épaisseur du manteau ferrugineuxe;l parfois supérieure à 4 mètres. Il est vrai-semblable que le giseunnt renferme un tonna-

ge assez important de minerai, lequel ne

pourra être évalué qu'après l'exécution de

travaux permettant de déterminer le cubagede la masse et la proportion du fer dans cel-le-ci. Le minorai est composé de Itmonite etd'nèmalile ; sa teueur varie do 55 à 60 o/o de1er et de 1.50 à 2.50 o/o de manganèse.

Avant l'occupation française les habitantsdu village de Nho-Lùm (.15 km. uu nord de la

mine) exploitaient le gisement de Do-Cam. Ils

transportaient le minerai dans leur village oùils le traitaient par la méthode catalane.

Vé-Chinh. — Le gisement de Vé-Chinh estsitué à 10 kilomètres au Sud de Vinh, sur leversant Sud de la colline de Thanh-Son sur lesommet de laquelle se voient les rempartsd'une ancienne citadelle. 11 n'y a qu'une cen-taine de mètres de distance entre la base deIl colline et le fleuve Song-Ca ; la situation du

gisement au point de vue transport est donc

exceptionnellement favorable.

Page 24: 1923 11 11 (a7 n335) hebrard plan

L'EVEIL ECONOMIQUE 17

La minéralisation se présente sous forme Coud'un réseau de veinules de minerai entrecroi- a pisèes sur une surface de plusieurs hectares ; en 1les terrains encaissants sont des grès quart- éch:zeux durs. La proportion du minerai dans la Imasse paraît faible et de plus celui-ci renfer- soume en mélange intime une assez f>>rtepropor- d'b<lion de gangue quartzeuse. C'est à la base de la rla colline que, sejrouve la partie la plus riche Quidu gisement.

E" somme comme gisement de fer Vé-Chinh

paraît peu intéressant ; mais comme le mine-rai renferme souvent une très forte proportionde manganèse il pourrait, peut-être être ex-

ploité pour ce dernier métal.Un échantillon analysé a donné 52 o/o de 1er

pajet 7 o/o de manganèse. §u

La mine de charbon de Dông-Giao dcTous les voyageurs qui vont du Tonkin en de

Annam par voie ferrée connaissent cette gare 2.<

qui occupe le col par où la ligne passe duTonkin en Annam, dans un site sauvage au et;

milieu de grands rochers calcaires. Elle frap- in<

pe le voyageur par sa construction à étages : fe<

une gare bien importante pour ce désert ! ei

Juste quelques huttes de fabricants de chaux fo

et les bâtiments d'une plantation européenne ar

toute récente. 11y a quelques années on ra- cr

contait que cette gare tirait son importance m

des parties de chasse en vue desquelles les m

ingénieurs du chemin de fer avaient rehaussé n:

le bâtiment d'un étag^. d

Us ne sont pas si pachas que çà, ces pau- él

vres ingénieurs ; le fait est qu'autrefois une nmine de charbon était exploitée dans le voi- Psinage, mine alors reliée par un embranche- n

ment à la voie ferrée. Les Chinois qui l'ex- pploitaient avaient selon leur coutume écrémé d

la mine, allant au plus facile et abandonnant li

la mine dès les premières difficultés. Us n'a- pvaient vendu que le beau charbon laissant dans c

les déblais plus de 25.000 tonnes de charbon i

aujourd'hui très vendable après un certain

triage. <Cette mine vient de passer aux mains d'une i

société qui tout en retirant tout d'abord ce

qu'il y a de bon dans ces déblais est en train :

d'installer un outillage assez important : pom- '

pes, pelles, à vapeur etc.Déjà l'embranchement est en réfection et

bientôt les voyageurs, a l'arrêt de Dftng-Giao,seront trop occupés à compter les wagons destrains de charbon sur les voies de garage,pour avoir le temps de critiquer les instal-lations de luxe du soi-disant rendez-vous dechasse des ingénieurs.

Le combustible et un lignite à 35 pour centde matières volatiles.il contient 1/2 pourcent de souffre et laisse 5 o/o de cendres.

L'exploitation est confiée à la direction d'un

ingénieur bien connu au Tonkin M. de Lau-zun ; aussi pouvons-nous nous attendre à voircette mine prendre un rang important parmiles petites mines du Tonkin.

L'ardoise et le naphte au Tonkin

Les schistes ardoisiers à grand hilobites sontvisibles à Vu Mon h, près Iluong-Khé. Le cou-rant rapide d'un affluent du Ngan-Sau a mis à

. découvert un banc d'une grande portée. Lamême particularité se retrouve dans le Dông-Trièu. entre Bao-Lac et Anchau, près de tamdans le Yên-Thê et sur la côlé en face de Kebao.L'ardoise est d'une extrême abondance dansnotre colonie. Elle est fort intéressante dansun pays de pluie et d'humidité. D'autant plusque, cuite à la façon des briques, l'ardoise, quiprend une couleur rougeâtre, acquiert bientôtune solidité telle, que l'on ne peut plus la fa-çonner à la cuisson et qu'elle résiste à la coro-sion des eaux. On voit quels avantages on peuten tirer pour les travaux publics et l'architec-ture.

Comme à la Lucetle on trouve l'or et l'anti-moine près de l'ardoise ; on rencontre ces deuxmétaux près de Lang-Hui, au fond du Port

Courbet. Une exploitation mal entendue n'ena pu tirer parti : les puits à turbine, quoiqueen mauvais état, m'ont permis de prélever deséchantillons intéressants.

Il me semble qu'une étude pratique des res-sources minérales de l'Indochine conduirait àd'heureuses surprises—dont l'une pourrait êtrela révélation du naphte précisément auprès deQuang-Yèn et de Hongay.

L. G. NUSIILE

{Le Temps d'Asie)

La mine de Kébao

Nous vous avons déjà rendu compte de laparticipation prise en 1921 dans la « Sociétédu Domaine de Kébao >.

Au 31 décembre 1922. sur les 2.500 actionsde 500 francs l'une, constituant le capital actuelde celte entreprise, noire Société en possédait2.024.

L'exercice 1922 a été consacré à la remise enétat di'.s immeubles indispensables pour le loge-ment du personnel et l'exploitation, à la ré-fection de la voie ferrée principale de 13 km.environ reliant Port-Wallut, port en eau pro-fonde du Domaine ; aux gisements de charbonanciennement exploités à Kébao, enfin à lacréation d'une voie ferrée secondaire à écarte-ment de 0 m. 60 centimètres d'environ 7 kilo-mètres 500 partant de Kébao pour pénétrer dansnne région de l'intérieur de l'île de Kébao, oùde nombreux affleurements de charbon avaientété constatés. Cette nouvelle voie de commu-nication a permis d'entreprendre une sérieuseprospection de la région desservie, de recon-naître d'importantes couches de charbon ex-ploitables et de commencer immédiatement leurdéveloppement. Ces premiers travaux ont con-firmé la possibilité d'obtenir rapidement uneproduction annuelle d'environ 100.000 tonnesde charbon et de la porter ultérieurement àun tonnage sensiblement plus élevé.

Toutes mesures sont prises par la Sociétédu Domaine de Kébao pour réaliser ce premierprogramme dans le plus bref délai.

Les résultats déjà obtenus nous autorisentà vous confirmer la confiance que nous avonsdans un rendement rémunérateur de la par-ticipation de notre Société dans cette entre*prise.

. . . En résumé, l'examen du bilan fait res-sortir l'excellente situation financière de notreSociété, et nous avons tout lieu de compterque l'organisation générale dont elle dispose,

! constamment perfectionné ou modifiée selonles circonstances, lui permettra de continuer

t à réaliser d'importants bénéfices sur les opé-r rations commerciales d'Exportation et d'im-

portation en Indochine. Nous vous avons ex-i posé en détail la situation de nos participa-

tions dans diverses entreprises et nous fon-r dons les plus légitimes espoirs sur les résultats

prochains à en tirer. En considérant le déve-loppement économique de l'Indochine qui se

poursuit chaque année dans tous les domaines,nous estimons cette nouvelle source de béné-fices comme pouvant être très importante etnotre intention est de continuer à nous inté-resser dans toutes les entreprises nouvelles quinous paraîtront d'un avenir assuré et rémuné-rateur.

Compagnie de commerce et de navigationd'Extrême- Orient.

Rapport au Conseil d'Administration à l'as-semblée générale ordinaire des actionnaires du

S5/oetni923.'

Page 25: 1923 11 11 (a7 n335) hebrard plan

18 L'EVEIL ECONOMIQUE

CHEZ NOS CONFRÈRESLa vie chère

Comment se fait-il que la vie reste chère?C'est que l'augmentation de la production

ue peut avoir une action modératrice sur lahausse des prix que dans la mesure oùcelte augmentation s'accompa«ue d'unebaisse dans le prix de revient des produits.

On croit géuéralemeut que les prix bais-sent lorsque le volume de l'offre devient égalà celui de la demande. 11est vrai que l'offreet la demande tendent toujours à l'égalité,mais leur équilibre se réalise sur le plan du

prix de revient. Le prix de vente est forcé-ment toujours proportionné au coût de la

production.Il n'est donc pas suffisant de produire

davantage pour faire baisser la cherté dela vie. Encore — et c'est essentiel — faut-il produire à meilleur marché.

C'est la couditiou nécessaire et primor-diale, qu'on oublie d'ordinaire, doublement

importante car la production nepeutpros«pérer que si elle trouve de nouveaux dé-bouches, de nouveaux consommateurs. Celan'est encore possible qu'en réduisant le

prix de vente, doue au préalable, le prixde revient.

Mais comment y parveuir.Le problème est d'autant plus diffi-

cile à résoudre que des considérations poli-tiques et des nécessités économiques foutactuellement obstacle à la réduction des

prix de revient.J. G. HÉRISSON

(L'Opinion)

N.D.L.R.— Nous sommes heureux

devojrqueM. J. G. Hérisson, qui a

donné à l'Opinion une si heureuse im-

pulsion, est une disciple de Georges Va-

lois en matière d'économie politique.La réduction du prix de revient à

notre avis ne s'obtiendra que par une

série de "mesures dont aucune n'est à

dédaigner. Il est certain par exempleque l'administration des chemins de fera contribué à la vie chère par l'aug-mentation subite et injustifiée de ses

tarifs et qu'en revenant aux tarifs an-

ciens elle contribuera à arrêter le mou-vement ascensionnel et à provoquer un

commencement de baisse.De même l'administration provoque

la vie chère par les soldes excessives

qu'elle accorde à certains fonctionnai-res tant Annamites qu'Européens.

Notre confrère l'Opinion travaille uti-

lement pour la vie à meilleur marché

par la si opportune campagne de son

collaborateur Vabois pour l'élevage du

porc et du poulet.En tout cas on peut dire d'une façon

générale qu'il y a deux armes contre lavie chère : travail joyeux et vie simpleet saine.

Honorons davantage ceux qui tra-vaillent et produisent, admirons un peumoins les noceurs et les parvenus avecleur luxe grossier.

L'Eveil Economique n'est pas hérétique

« Le service d'aviation siamois est dirigé« par un chef jeune et hardi, le colonel Cha-

« lemakas. Il vient de publier un court et« substantiel rapport sur 1 oeuvre qu'il a ac-« complie, rapport que nous trouvons dans« VEveil Economique, hebdomadaire ton-« kinois très attache à nous faire connaître« nos voisins et à exciter, en Indochine, une« émulation capable de coordonner notre« action à la leur. »

Dépêche Coloniale - 15 Sept. 1923

N. D. L. R.—Nous sommes heureuxde voir notre confrère parisien jugerque l'on peut, sans se rendre suspect de

trahison; parler de se qui se fait dansun pays voisin et,sans se rendre coupa-ble du crime de lèse-pairie, chercher àstimuler l'émulation d'un service pu-blic en lui disant : attention, voici oùen est le voisin, ne vous laissez pas dé-passer.

Il est vrai qu'au Tonkin le même jour-nal chauvio.qui n'admetpas qu'un con-frère ose comparer un étranger à un

Français,vous assure lui-même froide-ment que. les ingénieurs français nesavent pas faire les routes et qu'il fautprendre exemple sur les Américains

L'Indochine et Tahiti

Sous ce titre notre confrère Albert dePouvourville estime, dans la Dépêche Colo-niale que le raz de marée qui a détruit Yo-kohama a englouti du même COUDle projetde Haut Commissariat du Pacifique. A quel-que chose malheur est bon. Toutefois ilajoute: «Mais,en dehors de cet organisme, ily a des relations forcées à créer entre l'In-dochine et nos établissements de f'Océanie.Ces relations faisaient partie du « hautcommissariat ». Mais, avec ou sans hautcommissariat ce sont des réalités dont nousdevons nous occuper. Et la première de cesréalités c'est, sous deux espèces, le concoursque l'Indochine doil fournir à Tahiti ...

Il y a un concours financier : six mil-lions. Son principe n'est pas en discussion,mais seulement ses modalités.Ce n'est pasle capital indochiuois qui doit s'en aller enPolynésie ou en Micronésie ; c'est l'argentsouscrit par les Indochinois, sous la garan-tie de l'Indochine, et sous condition d'uncontrôle indochiuois assez serré de l'emploides fonds,

H y a surtout le concours de la main-d'oeuvre. C'est une question de vie ou demort pour POcéauie française : ses terres

extrêmement riches etjertiles ne sont pascultivées parce qu'il n'y a plus assez de po-pulatiou dans les îles, ifepl habitants au ki-lomètre carré moyen. La vie y est douce etfacile : la nature est belle : le climat estsain. Les ouvriers japonais et chinois solli-citent d'y aller — d y essaimer — et d'yrester. Nous préférons donc y envoyer destravailleurs français ou protégés français :dans l'espèce, des Annamites.

L'urgence est extrême, tant pour la viedes îles que pour le maintien de la propriétéfrançaise. Il n'y a aucun danger physique.Et, pour rendre la richesse à celle terre,deuxmille cinq cents travailleurs suffiront. Cinqcents hommes par au pendaut cinq ans; voi-là toute l'émigration ouvrière que l'Oceaniedemande à l'Indochine....

Je suis surpris de voir nos confrères anna-mites de langue française — généralementmieux iuspirés, et surtout mieux informés —se scandaliser de ce qu'ils appellent : ladéportation des Annamites aux Nouvelles-Hébrides. Il n'y a rien qui ressemble à cegros et vilain mot. Il y a, tout bounemeut,des engagements volontaires ; et il y a plusde demandes qu'il n'y a de places à prendre.Donc nos indigènes, qui ne sont pas des naïfs,savent très bien à quoi s'en tenir, H saventqu'ils ont des coulrats individuels, librementdiscutés et signés, qui leur assurent une vieconvenable, une solde avantageuse et unrapatriement certain et gratuit au bout d'unlaps de temps désigné.

J'ajoute que dans cetle « déportation » iln'y a pas que des ouvriers de la terre ; il ya des places d'employés, de secrétaires, dedactylographes, de télégraphistes et mêmede médecins. Et elles sont fort demandées.

Il est certain qu'il y a en Indochine dessurfaces non cultivées et qui pourraient don-ner d'excellentes rizières : mais, qu'il y ait2.000 travailleurs en Océanie ou non, cessurfaces-là resteront en jachère, tant qu'onn'y conduira pas les Annamites par le lobede l'oreille. Et les journaux indigènes sa-vent, bien pourquoi : il y a l'eau ; il y a lafièvre ; il y a surtout le maqui. Les Hébri-des n'y sont pour rien.

D'ailleurs le raisonnement des journauxindigèues de Saigon est faux parce qu'il pê-che par la base (et je suis assez leur amipour pouvoir le leur dire en franchise).C'est- au Tonkin qu'on offre les places detravailleurs en Océanie; ce sont des Tonki-nois qui s'engagent. Or nos confrères jau-nes ne parlent que de la Cochinchine et desCochinchinois. Quoi qu'on ait prétendu surl'unité de la race, ce n'est pas du tout lamême chose. Tout le monde le sait et je n'yinsisterai que si les journalistes annamites

Page 26: 1923 11 11 (a7 n335) hebrard plan

L'EVEIL ECONOMIQUE 19

le demandent. Seulement je les préviensque l'explication n'est pas à l'éloge des Indi-gènes de Cochinchine.

Albert de POTJVOUKVILLE

De la Dépêche Coloniale.

N.D.L.R.— Nous sommesheui*eux de

voir que notre confrère a fait siennes les

idées de l'Eveil F.conomique sur cette

question.

InformationsdiversesComtois rends-toi

.... ne réponds pas, c'te fois : nenni, mafoi. Rends-loi, comtois, à la réunion plénièrede la société Les Gaudes d'Extrême-Orient, so-ciété amicale des Franc Comtois sur le Pacifi-que, en formation.

Cette réunion aura lieu le mardi 13 Novem-bre à six heures du soir à Hanoi-Hôtel.

Que personne ne manque .' Il s'agit de mon-trer que nous, Comtois, nous sommes des réa^lisateurs. Tandis que d'autres palabrent surla création du Haut Commissariat du Paci-fique, nous, les mangeurs de gaudes, nousagissons et nous en faisons un, nous, de com-missariat du Pacifique.

Notre balcon, notre fenêtre ouverte, notrerelai de la Franche Comté, ce sera pour cettefois Hanoï-Hôtel, à six heures du soir.

L'invraisemblable peut quelquefoisêtre vrai

Tout le monde s'est fort diverti de ce contesi amusant où Jeanne Leuba dans les PanesIndochinoiscs nous a raconté l'odyssée d'unrouleau compresseur oublié par les T. P. pen-dant plusieurs années sur un bout de route deprovince, et dont l'équipe, religieusementpayée chaque mois, s était confortablementétablie dans le village qui avait peu à peuconstruit ses maisons sur le tronçon de routeperdu de vue par l'administration.

Plusieurs personnes ont trouvé que MadameLeuba poussait la plaisanterie un peu loin etque le conte, si spirituel qu'il fût, était peuvraisemblable.

C'est que ces personnes connaissent bienpeu les T. P.

La chose est tellement vraisemblable quenous pouvons signaler un fait tout aussi fortet qui se passe à Hanoï même, à moins de 200mètres de la Direction des T,P. et sous lesyeux de toute la population.

Tous les hanoïens qui se promènent de tempsen temps sur le Quai du Commerce,ont pu re-

marquer sur le bord du quai, du côté du neu-ve, un chaland en fer qui, après avoir attendupendant treize mois d'être réparé, fut au coursdes cinq ou six mois suivants remis en état etreste maintenant là, depuis six autres mois,inutilisé, sauf par les Indigènes qui.'l'été, s'enservent comme de dortoir. H paraît qu'on nesait plus aux T. P. ni d'où il vient, ni ce qu'ilfait là, ni où il faut l'envoyer ; et sans doutea-t-il lui aussi un équipage religieusementpayé tous les mois depuis deux aDs.

Un de ces jours nous verrons un restaurantannamite s'y installer et quand il se trouveraun inspecteur général des T. P. qui inspectequelque chose, sans doute se verra-t-il opposerla prescription trentenaire par le tenancierde l'époque.

La « Belle-France »

Nos lecteurs ont encore présente à la mé-moire la visite des croiseurs de l'Amiral Gillyet l'exposition flottante installée sur le JulesMichclet.

Cette mission a été très critiquée. Des espritschagrins ont même affirmé que son ulilite pra-tique resta voisine de zéro.

En attendant, d'autres nations viennentd'utiliser celte forme nouvelle du commis vo-yageur et du colporteur. L'Italie, l'Angleterre,l'Allemagne, l'Espagne et même la Chine ontou vont avoir leur navire-exposition perma-nent. Quand au train canadien, il obtient actu-ellement en France un très vif succès.

Sur l'initiative de toutes les grandes associa-

Mémenio des EntrepreneursOffres et adjudications

DATE LIEU OBJET VALEUR. —

3 janvier T.P.Tonkin Installation de l'éclairage électrique à LaokayHanoi et Coelêu Concours

15 janvier Chemins de fer Fourniture de voitures à voyageurs, fourgonNord-Annam compartiment-poste et pièces de rechange. . . Concours

Fourniture de wagons à deux essieux charge 10tonnes et pièces de rechange Concours

ajourné ScesEconomiques Exploit du serv.oost. Saigon-Singapour . . . Offres15 Janvier Douane à Hanoï Fourniture de 20.000.000 de capsules métalliques

Offres5 déc. Chemin de fer de Fourniture de matériel électrique pour l'équi-

l'Annam central peinent de 3 voitures A B C, 3 voitures D, 3|Tourane voitures D F i

15 janv. D.R.Hanoï Fourniture de 150.000 sacs neufs et 4000kg. fil. 10.000H fév. T. P. Tonkin Construction d'un pont sur le Sông-Chay. . . Concours

2 déc. T. P. Hué Fourniturede4 voitures automobiles même type Offres12 uov. Mairie Marseille Fourniture en 5 lots de 1350 tonnes de graines

de ricin Adj.loNov. Intendance Hanoï Fourniture de 120.000 kg. de farine de froment. Offres2 déc. 1.P. Annam Huê Fourniture de 4 voitures automobiles . . . Offres

27 nov. D. et R.Hanoi Fourniture de 90.000 kg. de laiton eu feuilles idodéc. T. P. Tonkin | Fourniture de tuyauterie et robinetterie pour

Hanoï illadong 180.000 fres15 fév. ' Rés. sup. Huê | Fourniture en 5 lots des machines et de l'outil-

ilage Ecole pratique Huè • . . Offres1 mars Chemin de fer '• Fourniture et pose du matériel hydraulique pour

Nord-Annam Huê Hoa-duyêt. Phuc-Trach, Thuân-hy, My-duc etSalung, fourniture et pose du matériel hydraulir.1'que pour Kim«hu, Ngoc-Lam et Minh-Le. . . Concours

14 nov. T. P. Tonkin Construction de 5 bureaux et d'un garage . • 6.700Hanoï

20 Nov. Rés. sup. Hanoi Exploitation de l'Hôtel de Tamdao et serviaesannexes Offres

12 nov. T. P. Tonkin Terrassements ponr remise en état de la chans-Hanoï sée province de Ninhbinh I 4.300

1 juillet Mairie de Cholon Construction d'un marché à l'emplacement dutbassin de Lanessan I Concours

5 déc. T. P. Tonkin Construction d'une Usine des Eaux à Hadông.j| Hanoï I 32.000

CHANGE DE LA PIASTRE

1903 3 Novembre 5 Novembre 6 Novembre 7 Novembre 8 Novembre I 9 Novembre

Change officiel du Trésor ... 8 fr. 40 8 fr. 60 8 tr. 60 S fr. 60 8 tr. 60 8 fr. 65 I

Kannur T Cours argent fin à Londres 3i S/4 32 32 1/16 32 1/6 32 32 1/8Banque Taux defa Livre en fres 77 05 77 80 77 22 77 51 1/2 78 16 1/2 77 27

l'Indochine ITraites à vue sur Paris 8 5° 8 6° 8 6° 8 60 8 65 8 65

/ Araent fin 31 3/4 32 32 1/16 32 1/16 32 32 1/8

Société )Taux de la uvre en £rancs 77 05 77 80 77 22 77 51 ,/ 2 78 16 11 27

dp \ '„. 1 Taux New-York-Londres. |Gérance I Traites à vue suri Vente. 8 50 8 60 8 60 8 65 8 70 8 65

* France {Achat. \

iSur

France 8 45 8 60 8 60 8 60 I 8 65 8 60Taux de la Livre en fres. 77 05 77 22 77 51 1/2 78 16 1/2 77 27

Argent fin à Londres .. . 313/4 32 32 1/16 32 1/16 32 32 1/8

j/ Coursdel'Arg.finàLond. 31 3/A 32 32 1/16 32 1/16 32 32 1/8

ftlïaTa9- \ Taux de la livre en fres. 77 05 77 80 77 22 77 51 1/2 78 16 1/2 77 27

fta£ 2fc / Sur Paris à vue * 50 8 60 8 60 8 65 8 70 8 6a1

[ » Londres 1l <• lit 1 •"- I 1 1

Page 27: 1923 11 11 (a7 n335) hebrard plan

20 L'EVEIL ECONOMIQUE

tions économiques et de 57 Chambres de com-merce,on procède en ce moment, à Rouen, auxaménagements délinitifs d'un second navire-exposition. La Belle France, un nom qui sonneclair, est un ex-cargo mixte interallié de 136mètres de long, et 16 mètres de large, et jau-geant 12.000 tonnes.

La « Belle-France», avec ses stands, sescom-merçants, ses spécialistes et ses magnifiquescollections, effectuera d'abord une croisière de7 mois dans l'Amérique du Sud.On sait que le commerce français a là-bas de

fort bons clients. Nul doute que cette croisièrene produise de brillants résultats.

L'OpinionN.D.L.R.— Nous estimons que l'utilité

pratique de la croisière Gilly fut au-des-sous de zéro, car nous avons été ridiculisés

par cette comédie.

Le crémaillère »>du Langbian

Les travaux de la ligne du chemin de ferà crémaillère de Krong Pha à Dalat, sectionde Krong Plia à Bellevue se poursuivent main-tenant assez rapidement. Les ponts en ci-ment armé sont très avancés. Les terras-sements en remblai ou en déblai sont presqueterminés. Il ne reste que les deux tunnels au

parcement desquels on travaille activement de

jour et de nuit. Aussi espère-t on que, pourles prochaines fêtes du Tôt, l'inauguration dela ligne pourrait aVoir lieu mais pour cela, ilserait nécessaire que la saison des pluies ne se

prolonge pas trop, faute de quoi on enregistre-rait un retard considérable dans la mise enservice de ce premier lot. Toutefois, on peutassurer que les travaux seront achevés au plustard au mois de juillet prochain.

Le tunnel le plus près de Bellevue avance

rapidement. La calotte en maçonnerie sera

vraisemblablement terminée avant la fin no-vembre. Le plus en retard est le tunnel du km.3.Celui-ci n'avance guère par suite de l'état ro-cailleux du sol. Les équipes trouvent à tous le*

pas des roches énormes à perforer. Et si retardil y a dans l'inauguration, il proviendra sansdoute des obstacles que rencontrent les travauxde la ligne dont on attend avec impatiencel'ouverture à la circulation.—J.B.

(l'Opinion)

Ne quittez pas la Colonie...

Sans en emporter avec vous un souvenirvivant, sous la forme de belles aquarelles re-

présentant des paysages typiques et des scè-nes de la vie annamite.

Un choix considérable et curieux est expo-sé aux magasins la Perle, 11-13 rue BorgnisDesbordes à Hanoï, dont l'atelier groupe lesmeilleurs artistes indigènes.

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