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-- - --------- 328 LA VRAIE CHÂPITRE QUATORZIÈME DE LA CONSOMMATION DU SIÈCLE; DE L'AVÈNEMENT DU SEIGNEUR; ET DU NOUVEAU CIEL ET DE LA NOUVELLE ÉGLISE. La Consommation du Siècle est le dernier temps ou la fin de l'Églzse. 703. Sur cette Terre il y a ell plusieurs Églises, et toutes pal" succession de temps ont été consommées, et apràs leur consom- mation de nouvelles Églises ont existé, et ainsi jusqu'alt temps présent; la consommation d'une Église se fait quand il n'y reste plus aucun vrai Divin, à moins qu'il ne soit falsifié ou rejeté; et dès qu'il n'y a plus aucun vrai réel, il ne peut y avoir auclln bien réel, puisque toute qualité du bien est formée par les vrais, car le bien est l'essence du vrai, et le vrai est la forme du bien, et sans la forme il n'y a pas de qualité; le bien et le vrai ne peuvent pas plus être séparés que la volonté et l'entendement, ou, ce qui est la même chose, ne peuvent pas plus être que l'affection de l'amour et la pensée qui en résulte; c'est pourquoi, lorsque le vrai est consommé dans l'Église, le bien y est aussi consommé, et quand cela arrive, l'Église alors prend fin, c'est-à-dire qu'il y a alors consommation de l'Église. 754. L'Êglise est consommée par diverses choses, principalement par celles qui font que le faux apparaît comme vrai, et quand le faux apparaît comme vrai, le bien qui en soi est le bien, et est appelé bien spirituel, n'existe plus; le bien, qu'on croit alors être le bien, est seulement le bien naturel que la vie morale produit. Ce qui fait que le vrai est consommé et en même temps avec lui le bien, c'est principalement la présence des deux Amours naturels, qui

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scan en simple page... / La Vraie Religion Chrétienne, Tome Second, 2sur2, Numéros 753-851.

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  • 1. 328LA VRAIECHPITRE QUATORZIME DE LA CONSOMMATION DU SICLE;DE LAVNEMENT DU SEIGNEUR;ET DU NOUVEAU CIEL ET DE LA NOUVELLE GLISE.La Consommation du Sicle est le dernier temps ou la fin delglzse. 703. Sur cette Terre il y a ell plusieurs glises, et toutes pal"succession de temps ont t consommes, et aprs leur consommation de nouvelles glises ont exist, et ainsi jusqualt tempsprsent; la consommation dune glise se fait quand il ny resteplus aucun vrai Divin, moins quil ne soit falsifi ou rejet; etds quil ny a plus aucun vrai rel, il ne peut y avoir auclln bienrel, puisque toute qualit du bien est forme par les vrais, car lebien est lessence du vrai, et le vrai est la forme du bien, et sansla forme il ny a pas de qualit; le bien et le vrai ne peuvent pasplus tre spars que la volont et lentendement, ou, ce qui estla mme chose, ne peuvent pas plus tre spar~ que laffectionde lamour et la pense qui en rsulte; cest pourquoi, lorsque levrai est consomm dans lglise, le bien y est aussi consomm, etquand cela arrive, lglise alors prend fin, cest--dire quil y aalors consommation de lglise. 754. Lglise est consomme par diverses choses, principalementpar celles qui font que le faux apparat comme vrai, et quand le fauxapparat comme vrai, le bien qui en soi est le bien, et est appelbien spirituel, nexiste plus; le bien, quon croit alors tre le bien,est seulement le bien naturel que la vie morale produit. Ce quifait que le vrai est consomm et en mme temps avec lui le bien,cest principalement la prsence des deux Amours naturels, qui

2. RELIGION CHRTIENNE.329sont diamtralement opposs aux deux amours spirituels, et qui sont appels lAmour de soi et lAmour du monde; lamour desoi, lorquil est dominant, est oppos lamour envers Dieu, etlamour du monde, quand il est dominant , est oppos lamour lgard du prochain; lamour de soi, cest le bien-vouloir poursoi seul, et non pour autrui si ce nest cause de soi; pareillementlamour du monde; et ces amours, partout o ils trouvent de la-liment, stendent comme la gangrne par le corps, et consumentsuccessivement tout ce qui les touche: quun tel amour se soitempar des glises, on le voit clairement daprs la Babylonie etsa description, - Gen. XI. f il 9. sae, XIII. XIV. XLVII. Jrm.L, et dans Daniel, IL 31 47. Ill. 1 7 et suiv. V. VI. 8 28.VII. 1. 14, et dans lApocalypse, xvn et xvru, depuis le com- mencemcnt jusqu la fin, - Babylonie qui sest enfin leve un tel point, que non-seulement elle a transport en elle la Divine Puissance du Seigneur, mais quelle sefforce encore avec un zle extrme de tr3nsporter en elle tous les trsors du Monde. Que de semblables amours slanceraient dun grand nombre de chefs des glises spares de la Babylonie, si leur pouvoir navait pas tlimit et par consquent rfrn, cest ce quon peut concluredindices et dapparences qui nont rien dillusoire; quarrive-t.ilalors autre chose, sinon que lhomme, domin par cet amour, se regarde lui-mme comme un Dieu, et regarde le Monde commetin Ciel, et quil pervertit tout vrai de lglise? car le vrai lui- mme, qui en soi est Je vrai, ne peut tre ni connu ni reconnu parlhomme purement naturel, et ne peut tre donn par Dieu cethomme, parce que ce vrai tombe dans nn rceptacle retourn, etdevient Je faux. Outre ces deux amours, il y a encore plusieurscauses de la consommation du vrai et du bien, el par consquentde la consommation de lglise, mais ces causes sont secondaires,,t subordonnes ces deux amours.755. Que la Consommation du Sicle soit le dernier temps deI~glise: on le voit dans la Parole par les passages o elle est nom-me, par exemple, par ceux-ci: CONSOMMATION ET DCISION jaientendu de la ]Jmt de Jhovah sur toute la terre. - sae,XXVIII. 22. - La CONSOMMATION est dcide, dborde est lajustice, Ca? CONSOMMATION ET DCISION le Seigneur Jhovah 3. 330LA VRAIESbaoth va (ae dans toute la terre. - sae, X. 22, 23. Il Pm le (e>j du Zle de Jhovah sem dvme toute la terre,parce qut! CONSOMMATION prompte il fera de tous les habitantsde la terre . .. - Sphan. I. 18. - Dans ces passages, par la Terreil est signifi lglise, parce quil est entendu la terra de Canaano tait lglise; que lglise soit signifie par la Terre, on le voitconfirm daprs un trs-grand nombre de passages de la Paroledans lApOCALYPSE REVELEE, N" 285, 902, Il Enfin sur loiseaudes abominatiuns (sera) la DSOLATION, et juSquA LA CONSO~flIfATlON ET J~A DCISION elle se "pandra sur la DVASTATlON.l)- Dan. IX. 2 ; - que ces paroles aient t dites par Daniel SUIIII fin de lglise Chrtienne daujourdhui, on le voit dans 1Iatthieu, - XXIV. 15. - (1 En dvastation sera tuute la terre,CONSOMMATION cependant je ne (eraipoint. )) - Jrm.IV. 2. l( Encore point nat CONSOMME liniquit des mor1ens. - Gen. XV. 16. - J hotah dit: Je descendrai, et je verrai siselon son cri qui est venu jusqu Moi, ils ont (ait LA CONSOMMATION. " - Gen. XVIII. 21 ; - il sagit l de Sodome. Le der nier temps de lglise Chrtienne daujourdhui est aussi entendu par la Consommai ion du Sicle dans ces passages: Les Disciplesdemandreut Jsus: Quel sera le signe de ton A vnement etde J.A CONSOMMATlON nu SICLE? .. - XXIV. 3. - Au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs: Cueillez JJ,emihe ment livraie pour la brler,. mais amassez le froment dans. mon g,enier,. de mme il en sera la CONSOMMATION DU SICLE. - Matth. XIII. 30, 40. - Dans la CONSOMMATION DU SICLE,les Anges smtiront et spareront les mchants du milieu desjustes. - lIa tth. XIII. 49. - Jsus dit aux Disciples: Voici,JIIloi, avec vous je suis jusqu la CONSOMMATION DU SICLE)) - Matllt. XXVIII. 20. - Il faut quon sache que la Vastation,la Dsolation, la Dcision, signifient la mme chose que la Consom mation; mais la Dsolation sigllifie la consommation du vrai; la Vastation, la consommation du bien, et la Dcision, la coOlsom mation complLp. de lun et de lautre; et que la plnitude des temps, dans laquelle le Seigneur est venu dans le Monde et dans laquelle il doit venir, est aussi la Consommation.56. La Consommation du Sicle peut tre illustr par diverses 4. RELIGION CHRTIENNE.33tchoses dans le Monde naturel, car dans ce monde toutes et cha cune des choses qui sont sur la terre vieillissent et se.consomment. mais ijar dalternatives vicissitudes appeles Cercles des choses; les temps parcourent ces cercles tant dans le commun que dans la partie: dans le Commun, lAnne passe du printemps lt, et par lt :1 lautomne, et finit dans lhiver, .et de lIuver revient au printemps, mais ce cercle appartient la chaleur; dans la Partie, le Jour passe du matin midi, et par midi au soir, et finit dans la nuit, et de la nuit revient au matin, mais ce cercle appartient la lumire. Tout homme aussi parcourt le cercle de la nature; il commence la vie par lenfance, de l il savance dans ladolescence et dans la jeunesse, et de celle-ci dans la vieillesse, et il meurt; il en est de mme de tout oiseau du ciel et de toute bte de la terre. Tout arbre aussi commence par un germe, parvient fi sa hauteur complte, et dcrol successivement jusqu ce quil tombe. Il en arrive de mme tout arbuste el tou le plan le, et mme toute feuille et toule fleur, et aussi lhumus mmequi par le temps devient strile; il en est encore de mme dune eau slagnante, qui successivement se corrompt. Toutes ces chosessont dalternatives consommations, qui sont natulelles et relativesau temps, mais toujours priodiques, car lorsquune chose a passde son origine sa lin, une autre semblable commence; ainsi toutnait et prit, et de nouveau nail, afin que la cration soit continue. Sil en arrive de mme lglise, cest parce que l~e~t l~glise, et que. dans le commun HIa constitue; or, mie gnration suit laulre, et il y a une varil parmi tOIlS les mentais(animz) , et liniquil, une fois enracine quant linclination pourelle, passe dans la postrit, et Ile peut tre extirpe que par largnration qui est faiLe par le Seigneur seul. 5. 332LA VRAIEAujo?dhui, cest le dernier temps de lglise Chrtienn!!. quia t prdit et dcrit par le Seigneur dans les vangltstes etdans lApocalypse.757. Que la Consommation du sicle signifie le dernier tempsdune glise, cela vient dtre montr dans lArticle prcdent; del on voit clairement ce qui est entendu par la Consommation dusicle, dont le Seigneur a parl dans les vanglistes, lfatth. XXIV,Marc, XIII. Luc, XXI; car on y lit: Jsus stant assis SU? laMontagne des Olivims, vers Lui savancrent les Disciples enparticulier, en disant: Quel sera le signe de ton Avnement etde la Consommation du sicle? Il -lIallh. XXIV. 3 ; --:- et alorsle Seigneur commena prdire et dcrire la Consommation,telle quelle devait successivement tre jusqu son Avnement,et qualors il viendrait dans les nues du ciel avec puissance etgloire, et rassemblerait ses lus, outre plusieurs choses, Vers. 30.3f, lesquelles ne sont nullement arrives dans la destruction deJrusalem. L, le Seigneur dcrit ces choses dans un discoursprophtique, o chaque mot. a son poids; ce que chacune desexpressions enveloppe a t expliqu dans les ARCA ES CLE!>TES,NS 3353 3356, 3486 3489, 3650 3655, 3751 3757,3998 390f, 4057 4060, 4229 423f, 43a2 4335, 4422 4424.758. Que toutes ces choses que le Seigneur a dites aux disciplesaient t dites du dernier temps de lglise Chrtienne, on le voitclairement daprs lApocalypse, o de semblables choses sontprdites sur la Consommation du &icleet sur lAvnement duSeigneur; elles ont toute! t expliques en particulier dans ) APOCALYPSE RVLE, imprimeen f 766: puis donc que les chosesque le Seigneur a dites devant les Disciples sur la Cunsommationdu sicle el Sllr son Avnement, concident avez celles qnil a rvles ensuite sur le mme sujet par Jean dans lApocalypse, onvoit clairement quil na pas entendu dautre Consommation quecelle de lglise Chrtienne daujourdhui. De plus, il a aussi tprophtis dans Daniel sur la fin de cette glise: ce!t pourquoi leSeigneur dit: Quand vous verrez labomination de la dsola-t( 6. RELIGION CHRTIENNE.333lion, pldite par Danielle Prophte, tahlie dans le lieu saint,que celui qui lit fasse bien attention. - ltfaUh. XXIV. HL Dan.IX. 27; - pareillement aussi dans les autres Prophtes. Quil yait aujourdhui dans lglise Chrtienne une telle abomination dela dsolation, cela sera clairement montr dans lAppendice, olon verra quil ne reste plus dans Jglise un seul vrai rel, et quemme, si une Nouvelle glise ntait pas tablie la place de celledaujourdhui, " aucune chair ne powrait tre sauve, selonles paroles du Seigneur dans lIatthieu, - XXIV. 22. - Que lglise Chrtienne, telle quelle est aujourdhui, ait t consommeet dvaste ce point, cest ce que ne peuvent pas voir sur laterre ceux qui se sont confirms dans les faux de cette glise; etcela, parce que la confirmation du faux est la ngation du vrai,aussi met-elle une sorte de voile sous lentendement, et par l elleveille ce quil nentre en dessous aucune aulle chose gui arrache les cordages et les pieux, par lesquels elle a conslruit etpos so syslme thologique comme une tenle solide. Quonajoute cela, que le Rationnel-naturel peut confirmer tout ce quilui plat, ainsi le faux aussi bien que le vrai, et quaprs la confirmation, lun et lautre se montre dans une selI,blable lumire,et lon ne connat pas si cest lIne lumire phantastique telle quelleexiste dans un songe, ou si cest une lumire vraie telle quelleexiste dans le jour: mais il en est tout autrement du Rationnelspirituel, dans lequel sont ceux qui portent leurs regards vers leSeigneur, et son t par Lui dans lAmour du vrai.759. De l vient que toute Eglise forme de ceux qui voient par des confirmations se prsente comme si elle tait seule dans la lu mire, et comme si toutes les autres, qui en diffrent, taient dans les tnbres; car ceux qui voient par des confirmations diffrent peu des hihoux qui voient la lumire dans lombre de la nuit, etqui pendant le jour voient le soleil et ~es rayons comme obscufit; telle a t et telle est anssi aujourdhui toute Eglise qui estdans les faux, quand une fois elle a t fonde par des chets quise sont considrs eux-mmes comme des lynx, et qui se sont faitde la propre intelligence une lumire du matin, et de la Parole une lumire du soir. Est-ce que lEglise Juive, quand elle eut t entirement dvaste, ce qui arriva lorsque notre Seigneur vint 7. 334 LA VRAIEdan~le Monde, ne criait pas hautement par la bouche de ses scribeset de ses docteurs de la loi, quayant la Parele, elle tait seuledans la lumire cleste? Et cependant ils ont crucifi le Messie oule Chtist, qui tait la Parole elle-mme et le tout dans tout cequelle renferme. Est-ce autre chose que crie lEglise, qui est entendue dans les Prophtes et dans lApocalypse par la Babylonie?Ne crie-telle pas quelle est la Reine et la Mre de toutes lesEglises, et que toutes les autres, qui se relirent, sont des fillesbtardes, qui doivent tre excommunies? Et elle sexprime ainsiquoiquelle ait chass du Trne et de lAutel le Seigneur Sauveur,et quelle se soit mise sa place. Est-ce que toute Eglise, jusqucelle qui est hrtique au suprme degr, quand Ulle fois elle a treue, ne remplit pas les contres et les villes de ce cri, que seuleelle est orthodoxe et cumnique, et que cest elle qui possdelEvangile que lAnge qui volait dans le milieu du ciel a annonc? - Apoc. XIV. 6. - Et qui est-ce qui nendend le vulgaire se fai sant lcho de la voix des chefs? Est-ce qne tous ceux du synode de Dordrecht ont vu la Prdestination autrement que comme. une Etoile tombantdu Ciel sur leurs Ttes? Et nont-ils pas serr dans leurs bras ce dogme, comme les Philistins lidole de Dagon dans le temple dEbenEzer Asdod, et comme les Grecs le Palladium dans le tetilple de llnelVe? En effet, ils lont appel le Palladium de la religion, ne sachant pas que ltoile tombante est un mtore dune lumire phantastique qui, lorsquelle tombe dans le cer veau, peut confirmer un faux quelconque, ce qui se fait par des illusions, au point quon la croit une )Imire vraie, et que lon dcrte que cest une toile fixe, et quenfin lon jure que cestrlastre des astres. Qui est-ce qui parle avec plus de persuasion, sur.l la certitude de sa phantaisie, que le _Naturaliste~Ath~e? Ne se mo l que-t-il pas de tout cur des Divins de Dieu, des Clestes du Ciel, et des Spirituels de lEglise? Quel est le Lunatique qui ne croit pas q,le sa folie est sagesse, et que la sagesse est folie? Qui est-ce qui par la vue de lil distingue la lumire trompeuse du bois pourri de la lumire de la lune? Celui qui dteste les odeurs bal samiques, comme le font les femmes affectes dune maladie ut rine, ne les repousse~t-i1 pas de ses narines, et ne leur prfre t-i1 pas les odeurs, ftides? et ainsi du reste. Tout cela est rapport 8. RELIGION CHRTIENNE.335 pOli senir dillustration, afin quon sache que pal la lueur natu rel~.!1Je oT!-.!!~-..QQ.!!lliliLpas, avant que la vrit b-rille du-cielIf1/ dans sa lumire,q~~-RLt~e est Q.rrive sa_ consommation, cest -dire, quelle est absolnment dans les faux; car le faux Ile voit pas l~ai, mais le vrai voit le faux; et tout llOmme est tel, quil ( peut voir et comprendre le vrai. quand il lentend ; mais une fois ) confirm dans les faux, il ne peut introduire le vrai dans fente~d~ment-de~~anire quil y reste, parce"qe levrilnet;;;~v;auIcune place, et si par aventure il entre, la foule de faussets qui y sont rassembles le chasse cemme htrogne. Ce dernier temps de lglise Ch1tienne est la Nuit mme dans laquelle ont fini les glises prcdentes.i60. Que sur celle Terre, aprs sa Cration, il y ait eu quatre glises dans le Commun, qui ont succd lune il lautre, on peut le voir dans la Parole tant Historique que Prophtique, surtout dans Daniel, dans lequel ces quatre J~glises sont dcrites par la Sta tue que Nbuchadnzar VIt en songe, Chap. II; el ensuite par les quatre Btes monta nt de la mer, Chap. VII. La Premire glise, qui doit tre appele la Trs-Ant- Ps. XIX. 2. - LA GLOIRE DE DIEU illustrera la Sainte Jrusalem, et sa Lampe lAgneau sem; et les Nations, quisont sauves, dans sa LUMIRE marcheront. - Apoc. XXI. 23, 24.,S 25; - el en outre, dans beaucoup dautres passages. Si. ~ g~1. ~nifie le Divin Vrai d@2 ~plnitude, cest parce que (()Qt ce qui est magnifique dans le Ciel vient de la .Lumire ~ui procderdu Seig!!Q!!..r ; et la Lumire, procdant du Seigneur cQmme. Soleit 1du Ciel, dans son essence est le Divi!1yrai. . .Cela est entendu par le Nouveau Cielet la Nouvelle Terre, etpar la Nouvelle Jrusalem descendant du Ciel, dans tApocalypse. 781.. On lit dans lApocalypse: cs, dans lesquels il y a aussi un interne et un externe; ainsi dans laraigne, linterne daprs lequel son externe est port,~st la facult et par suite linclination construire artistement une toile, du milieu de laquelle elle pie les mouches qui volent pour les dvorer; il en est de mme dans tout autre insecte nuisible, et dans chaque serpent, et aussi dans chaque bte froce des fo rts: pareillement dans chaque homme impie, astucieux et fourbe. 34. RELIGION CHRTIENNE. 361Cette Nouvelle glise est la Couronne de toutes les Eglises qui jusquici ont t sur le Globe terrestre.786. Il a t montr ci-dessus que sur celle .terre, depuis lecommencement, il y a eu dans le commun quatre Eglises: Uneavant le Dluge, une autre aprs le Dluge, une troisime lIsra- .lite, et une quatrime nomme Chrtienne; et comme toutes lesEglises dpendent de la connaissance et de la reconnaissance dunseul Dieu, avec lequel lhomme de lEglise peut tre conjoint, el.quaucune de ces quatre Eglises na t danlS cette vrit, il senSUIt qu ces quatre Eglises il doit succder une Eglise, gui connatra et reconnatra un seul Dieu; le Divin Amour de Dieu, quandil a cr le Monde, na pas eu pour fin autre chose que dc eOlljoindre lhomme ~ Soi, et de Se conjoindre lhomme, et ainsi dhabiter avec lhomme. Si les Eglises prcdentes nont point.t danslavrit, cest parce que la Trs-Ancienne Eglise, qui a exist avantle Dluge, a ador un Dieu invisible, avec lequel aucune conjonction nest possible; il en a t de mme de lAncienne Eglise quia exist aprs le Dluge; lEglise Isralite a ador Jhovah, quien soi est Dieu invisible, - Exod. XXXIII. 18 23, - mais sousune forme humaine que Jhovah Dieu revtait au. moyen dunAnge, et dans laquelle il apparut Mose, Abraham, il Sarah, Hagar, Guidon, Josu, et parfois aux Prophtes, laquelleforme Humaine tait rprsentative du Seigneur qui devait venir;et comme c.etle forme tait reprsentative. cest aussi pour celaque toutes et chacune des choses de leur Eglise ont t faites reprsentatives; que les Sacrifices et toutes les autres choses deleur culte aient reprsent le Seigneur qui devait venir, et quilsaient t abrogs quand il fut venu, cela est notoire. La quatrimeEglise, qui a t appele Chrtienne, a reconnu de bouche, il estvrai, un seul Dieu, ~ais en trois Personnes dont chacune en particulier ou par elle-mme tait Dien, ainsi une Trinit divise etnon pas unie en une seule personne; de l sest attache dans lemental lide de trois Dieux, quoiquil yait sur les lvres le motdun seul Dieu; et de plus les Docteurs de .lEglise, daprs leur 35. 362 LA VRAIEDoctrine mme, quils ont fabrique aprs le Concile de Nice,enseignent quil faut croire en Dieu le Pre, Dieu le Fils et DieulEsprit Saint, tous trois invisibles, comme"existant avant le Mond~dans une semblable Essence Divine; - et cependant, ainsi quil at dit ci-dessus, avec Dieu invisible la conjonction nest pas possible; - ne sachant pas encore quun seul Dieu, qui est invisible,est venu dans le Monde et a pris lHumain, non-seulement pourracheter les hommes, mais encore pour devenir visible, et ainsiconjongible, car on lit: li La Parole tait chez Dieu, et EhEUELLE TAIT, LA PAROLE! et LA PAROLE CHAIn.A T FAITE. Il Jean, I. i, 14 ; - et dans Esae : Un Enfant nous est n, un Filsnous a t donn, son Nom est DIEU, Hros, PERE DETERNIT. )~ IX. 1> ; - et dans les Prophtes, il est dit plusieurs fois que J hovah Lui-Mme viendra dans le Monde, et sera Rdempteur, ce qui aussi a t fait dans lHumain quil a pris.787. Que celle Nouvelle Egli~e soit la Couronne de toutes lesEglises qui jusquici ont t sur le Globe terrestre, cest parcequelle adorera un seul Dieu Visible, dans lequel est Dieu invisible,comme lme est dans le corps; que la conjonction de Dieu aveclhomme soit possible de cette manire, et non autrement, cestparce que lhomme tst naturel, et"par suite pense :naturellement,et que la conjonction doit tre dans Ja pense, et ainsi dans laffection de son ~mour, et cela a lieu quand lhomme pense Dieucomme homme. La conjonction avec Dieu invisible est comme laconjonction de la vue de lil avec ltendue de lunivers, donton ne voit pas la fin; et au~si eomme la vue qui, au milieu delocan, tombe sur Jair et sur la mer, et se perd dans leur immensit; mais la conjonction avec Dieu visible est comme si lon voyaitun homme qui, dans lair ou sur la mer, tend les. mains et invite venir dans ses bras; car toute conjonction de Dieu avec lhommedoit aussi tre une conjonction rciproque de lhomme avec Bieu,et cette conjonction rciproque nest possible quavec Dieu visible.Que Dieu avant davoir pris lHumain naiL point t visible,le Seigneur lenseigne Lui-Mme dans Jean: cc Ni la voix duPre vous navez entendu jamais, ni son aspect vous navezvu. )1 - V. 37 ; - et dans Mose: Personne ne peut voir Dieulitvivre. )) - Exod. XXXIII. 20. - Mais que Dieu soit vu par son 36. RELIGION CHRTIENNE. Humain, le Signcur l~enseigne dans Jean: Dieu, personne ne le vit jamais, lUnique-Engendr Fils qui est dClns le sein ditPre. Lui, La expos. - I. t8 ; - et dans le Mme: Il Jsus dit: Moi je sis le chemin, la vrit et la vie, personne ne vient au Pre que par Moi; celui qui Me connat, connat le Pre, et qui Me voit, voit le Pre. XtV. 6, i, 9. - Quil y ait c.on jonction avec Dieu invisible parDieu visible, ainsi par leSeigneuf, Lui-Mme lenseigne dans ces passages: Jsus dit; Demeurez en Moi, et Moi en vous; celui qui demeure en lVoi et Moi en lui, ce lui-l porte du fruitbeaucoup. Il -Jean, XV. 4,5. - En ce jour. l vous connatrez que Moi (je suis) dans le Pre, et vous en Moi, et Moi en vous. - Jean, XIV, 20. - Moi, la gloire que Tu -Mas donne, je la leur ai donne, afin quils soient un, CQmme nous; nous sommes un, Moi en eux et Toi en Moi, afin que la mour dont Tu Mas aim soit en eux, et Moi en eux. " - Jan, XVII. 2f, 22, 23, 26; et aussi VI. 56. - Puis aussi, que le Pre el Lui sont un; et quil faut croire en Lui pour avoir la vie ternelle.~ue le salut dpende de la conjonction av,ec Dieu, cela a t am -plement montr ci-dessus.788. Que ceUe Eglise doive succder aux Eglises qui ont exist depuis le commencement du Monde, et durer aux sicles des sicles, et quainsi elle doive tre la Colironne de toutes les Eglises qui ont t avant elle, cest ce que Daniel a prophtis; dabord, lorsquil a racont el expliqu Nabuchadnzar son songe sur les qua-Ire Royaumes, par lesquels sont entendues les qualre Eglises-reprsentes par la Stalue quil avait vue, disant: Bans leursjours, le Dieu des Cieux fera surgi1 un Royaume, qui dans les,sicles ne prira point, et dtruira tous ces Royaumes; lui, "tZu contraire, subsistera dans les sicles. )) - Il. 44, - et cela se fera par la Pierre qui devip,(un R9.2..her _g!and!-emEJE!!ntrtoute la Terre. - Vers. 35; - par le Rocher, dans la Parole.)-ikst en-tend~ 1~.Eljgn~!!F ~a..n_~.~~ Divin Vr.ai. El le mme Pro phte dit ailleurs: Il Voyant je jus en visions de nuit, et voici, avec les Nues des Cieux comme le Fils de lhomme: et il Luz fut donn Domination, et Gloire et Royaume,. et tous les peu ples, nations et langues Le serviront; sa Domination (sera) une -domination du sicle, laquelle nepassera point, et Sfm Royaume 37. 364 LA VRAIE(un royaume) qui ne prira point. - YH. 13, 14 ; - et il a ditcela aprs quil eut vu les quatre grandes Btes qui montaient dela mer, yers; 3, par lesquelles ont aussi t reprsentes les quatreEglises prcdentes; que cela ait t prophtis par Daniel sur cetemps-ci, on le voit par les paroles de ce prophte, Chap. XII. 4 ;puis par les paroles du Seigneur, - Matth. XXIV. US, 30. - I l estdit pareillement dans lApocalypse: (1 Le septime Ange sonna dela trompette, et il se fit des voix grandes dans le Ciel, disant.Les Royaumes du Monde sont devenus (ceux) de notre Seigneuret de son Christ, et il rgnera aux sicles des siclps. - XI. -15. 709. En outre, les autres Prophtes, en beaucoup dendroits,ont fait des prdictions sur cette Eglise, et annonc quelle elle doit tre; quelques-uns de ces passa~es vont tre rapports; dans Za charie: cc Il y awa un jour, lequel est connu de Jhovah; ce ne sera ni un jour ni une nuit, parce que vers le temps du soir, ilY aura de la lumire; en ce jour-l sortont des eaux vives de Jrusalem, et Jhovah sera en Roi sur toute la teNe; en ce jour-l Jhovah sera w.~, et son Nom un. - XIV. 7, 8,9. Daus Jol: Il arrivera en ce jour-l que les montagnes dis tilleront du mottt, et que les collines couleront en lait; et J rusalem sera assise durant gnration et gnration. )l - IV. 17 21. - Dans Jrmie: En ce temps-l on appellera Jru (1 salem le Trne de Jhovah, et seront rassembles toutes les Nations cause du Nom de Jhovah Jrusalem, et elles ni70nt plus aprs la confirmation de leur cur mauvais. - Ill. i 7. Apoc. XXI. 24, 26, - Dans sae: Que tes yeux voient J rusalem, lHabitacle anquille, le Tabernacle qui ne sera pointdplac; ts ne seront point ses pieux perptuit, et ses cor dages ne seront point rompus. ) - XXXIII. 20; - dans ces pas sages, par Jrusalem est enteudue la Sainte Jrusalem nouvelle, dcrite dans lApocalypse, Chap. XXI, par laquell~ il est enlendula Nouvelle glise; de nouveau dans sae: Il Il sortira un Ra meau du tronc Is~a; et sera la Justice la ceinture de ses reins, et la V1it la ceinture de ses cuisses; cest pourquoi le loup demeurera avcc lagneau, et le lopard avec le chevreau, le veau et le lionceau et le btail gras ensemble, et unpetit garon les conduira. La gnisse et r ours patront, ensemhle 38. RELIGION CHRTIENNE. 365coucheront leurs petits; lentant la mamelle jouera sur le. trou de la vipre, et sur lei caverne du basilic renfant sevr samain mettra; ils tle feront point de mal, et ils ne se corrom-prontpoint dans toute la montagne de ma Saintet, parce queremplie sera la terre de la science de J liovah. Il arrivera ence jour-l que la Racine dIssa, dresse pour enseigne des peuples, les Nations la cherche1ont, et sera son repos gloire. )1...;....XI. 1, 5 10; - que ces choses naient pas encore eu lieudans les glises, et moins encore dans la dernir-e, cela est no-toire. Dans Jrmie: Voici, les jours viennent, o je trai-terai une alliance nouvelle; et ce sera cette alliance: Je don- nerai ma loi au milieu deux, et sur leur cur je lcrirai,et je leU" serai pour Dieu, et ils Me seront pour peuple; tousMe connatront depuis le plus petit jusquau plus grand. )) -XXXI. 31 34. Apoc. XXI. 3 ; - il est notoire aussi que ceschoses nont point t donnes aux Eglises jusqu prsent; etcela, parce quelles ne se sont point adresses Dieu visible, quetous connatront, et parce que Lui-Mme est la Parole, ou la Loi,quil mettra au milieu deux, et quil crira sur leur cur. DansEsae; 11 A cause de Jrusalem je ne me reposerai point, jus- qu- ee que sorte comme la splende-u? sa justice, et que sonsalut comme mi flambeau soit allum; et lon tappellera d:unnom nouveau que la bouche de Jhovah nonctra, et tu serasl1NE COURONNE DHONNEUR et UN TURBAN DE ROYAUT dans lamain de ton Dieu. Jhovah se complaira en toi, et ta terre SERA MARIE. Voici, ton Salut vient; voici, sa Rcompense (est) avecLui; et on les appellera le peuple de saintet, les rachets deJhovah; et toi, tu seras appele Ville recherche, et non d-serte. - LXII. t 4, 11, 12.790. Ce que sera celte Eglise est dcrit amplement dans lApo-ealypse, o il sagit de la fin de lEglise prcdente ei du lever de)a Nouvelle: cette Nouvelle Eglise est dcrite par la Nouvelle Jru.salem, et par ses magnificences, et il est dit quelle sera la FiaD-ce et lEpouse de lAgneau, - XIX. 7. XXI. 2, 9. - De plUll, jetranscrirai de lApocalypse seulement ces paroles; quand la Nou- velle Jrusalem fut vue descendant du Ciel, il est dit: Il Voici le Tabernacle de Dieu avec les hommes, et il habitera avec eux, 39. 366 LA. VRUEet ils seront son peuple, Lui-M~me seru, avec eux leur Dieu; etles nations, qui sont sauves, dans sa lumire marcheront, etde nuit il ny au?a point l. Moi, Jsus, jai envoy mon Ange_pour vous attester ces choses dans les Eglises; Moi, je suis laRacine et la Race de David, lEtoile brillante et du matin; lEs- _. prit etia Fiance disent: Viens; et que celui qui coute dise: Viens; et que celui qui a soif vienne; et que celui qui veut,prenne de leau de la vie gratuitement. Oui~ viens, Seig1J-eU1~Jsus, Amen. - XXI, 3.24,25. XXII. 1.6, 1.7, 20.MEMORANDUM._ i9t. Aprs que cet Ouvrage fut termin, le Seigneur convoqua ses douze Disciples, ceux qui Lont suivi dans le Monde, et le jourdaprs il Jes envoya tous dans LE MONDE SPIRITUEL, pour prcher lEVANGILE (LA BONNE NOUVLLE) que le SEIGNEUR DIEU ~JSUS-CHRIST rgne, Lui dont le Royaume sera dans les siclesd,es sicles, selon ce qui a t prdit dans Daniel, VII. 14, et dans Apocalypse, XI. 1.5 ; et que bienheureux sont ceux qui au souper des noces de lAgneau ont t appels. -Apoc. XIX. 9; ceci a t fait le 19 Jour du Mois de Juin de lAnne 1.iiO. Cestl ce qui a t ent~-par ces pirors- dSeig~~ it enVe1rases Anges, et ils ?assembleront ses lus depuis les extrmitsd"sCieuxjusq.u leurs extrmits. Il - Mauh. lXIV. 31. -SUPPLMENT. 792. Il a t trait du lIonde spirituel dans un Ouvrage spcialsur LE CIEL ET LENFER, dans lequel il t donn un grandnombre de dtails sur ce lfonde; et comme tout homme va dansce Monde aprs la mort, lEtat o sy trouvent les hommes a aussit dcrit. QU~ ne sait ou ne peut savoir que lhomme vit .aprs lamort, parce quil est n homme, et a t cr image de Dieu, etparce que le Seign-eur enseigne cela dans sa Parole? Mais quelleVie il aura, cest ce quon a ignor jusqu prsent; on a cru qua 40. RELIGION O1IRT1ENNE.367 lors il serait une Ame, de laquell~ on ne sest form dautre ide que comme dl! lther ou.de lair, quainsi cest un Souffle tel q~ lhomme le rend par la bouche quand il meurt, dans lequel ~ pendant son vilal rside, mais sans une vue telle que celle de lil, sn~ une oue telle qu.e celle de loreille, et sans un langage tel que celui de la bouche.; lorsque cependant lhomme aprs la mort. est galement homme, et tellement homme, quil ne saitautre chose sinon quil est encore dans Je Monde prcdent; il voit, il entend, il parle COl1me dam, Je Monde prcdent; il marche. il court, il sassied comme dans le Monde prcdent; il sec.ouche, il dort et sveille comm!l dalis le Monde prcdent ; il mange et il boit comme dans le Monde prcdent; il jouit du d)Jee conjugal comme. dans le Monde prcdent; en un mot, il est homme quant toutes choses- et quant chaque chose. Daprscela, il est vident que la mi>rt. est non pas lextinction, mais lac.Dntinuation de la vie, et que cest seulement un passage.793. Que lhomme soit galement homme aprs la mort, quoiqualors lIle se montre pas devant les yeux du corps matriel.ceb. devient constant dapr~s les Anges vus par Abraham, par Hagar, par Gdon, par Qaniel, et par quelques-uns des Prophtes;daprs les Anges vus dans Je sp.ul({re du Seigneur, et ensuite trssouvent par Jean; ainsi quil est dit dans lApocalypse; surtoutd;lprs le Selgn-eur Lui-Mme qui, par le toucher et par la man~ucation1 montra aux Disciples quil tait Homme, et cependantd~vint invisible devant leurs yeux; qui est-ce qui peut tre dansI~ dlire au point de ne pas reconnatre que, quoique devenu invisible, il tait galeD)ent homme? Si les Disciples Lont vu, cestparce qualors les yeux de lenr Esprit ont t ouverts, et -que.quand ces yeux sont ouverts, les choses qui sont dans le MondeSpirituel sont vues aussi clairement que celles qui sont dans lelfonde Naturel. Entre lhomme dans le Monde naturel et lhomme.dans le Monde spirituel, il y a cette diffrence, que celui-ci est.revtu dun corps substantiel, et celui-l dun corps matriel dansle dedans duquel est son~corps substantiel; r, lhomme substantiel voit lhomme subtanliel aussi clairement que lhomme matriel voit lhomme m:rlriel; mais thomme subslantiel ne peutpas voir lhomme matrjel; et lhomme matriel 1!8 peut pas voir 41. 368LA VRAIE lhomme substantiel, cause de la diffrence entre le matriel et le substantiel, diffrence qui peut tre dcri te telle quelle est, mais Don en peu de mots.794. Daprs les choses que jai vues pendant tant dannes, jepeux faire les dclarations suivantes: Dans le Monde spirituel il y a des Terres comme dans le Monde naturel, et il y a des Plaines et des Valles, des Montagncs et des Collines, et aussi des Fon taines et des fleuves; il Y a des Paradis, des Jardins, des Bois et des Forts; il Y a des Villes, et dans ces villes des Palais et des Maisons; il Y a des critur~s eL des Livres; il Ya des Fonctions etdes Commerces; l Y a de lOr, de lArgent et des Pierres prcieuses; en un mot, il y a, Lant en gnral quen particulier, toutes les choses qui sont dans le lIonde naturel, mais ces chosesdans les Cieux sont immen&ment plus parfaites. lfais il y a cettediffrence que toutes les choses quon voit dans le lfonde spirituelsont cres en un moment par le Seigneur, comme Maisons, Paradis, Alimenls, etc., et quelles sonf..cres selon la correspondance avec les intrieurs des Anges et des Esprits, intrieurs quisont leurs affections et les penses rsultant de leurs affections,tandis que toules celles quon voit dans le Monde naturel existentet croissent daprs une semence.795. Puisque cela est ainsi, et que chaque jour jai parl lavec des Nations et des Peuples de ce Monde, ainsi non-seulementavec des Europens, mais aussi avec des habitants de lAsie etde JAfrique, par consquent avec des personnes de Religions dif~frentes, jajouterai co.mme supplment cet ouvrage une courtedescription de ltat de quelques-uns deux. Il faut tenir pourcertain que ltat, tant de chaque Nation et de chaque Peuple engnral que des individus .n particulier, dans le Monde spirituel,est selon la reconnaissance de Dieu et le culte de Dieu, et que tous. ceux qui de cur reconnaissent un Dieu, et qui, aprs ce temps,reconnaissent le Seigneur Jsus-Christ pour Dieu Rdempteur etSauveur, sont dans le Ciel, et que ceux qui ne Le reconnaissent passont sous le Ciel, et y sont instruits j et que ceux qui retiennent lins.struction sont levs dans le Ciel, mais que ceux qui ne la retiennent point sont jets dans lEnfer; parmi ces derniers viennentaussi ceux qui, comme les Sociniens, se SOllt adresss seulement 42. RELIGION CHRTIENNE.369 Dieu le Pre, et celJX qui, comme les Ariens, onl ni la Divinitde lHuma.in du Seigneur; car le Seigneur a dit: MOI JE surs LECHEMIN. LA VERITE ET LA. VIE. PERSONNE NE VIENT AU PnE QUEPAR MOI; et Philippe. qui voulait voir le Pre. il a dit: QUI ME1)vOIr ET ME CaNNAIT, VOIT ET CaNNAIT LE PEllE. - Jean, XIV. 6, elsuiv.De Luther, de Mlancltton et de Calvin dans le Monde spirituel.796. Je me suis trs-souvent entretenu avec ces Trois Chefs,qui ont t des Rformateurs de lglise Chrtienne, et par l jaisu quel a t ltat de leur vie depuis le commencement jusquce jour. Quand LUTHER. ds le premier instant, quand il arrivadans le Monde spirituel, il fut un trs-ardent propagateur et dfenseur de ses dogmes, et son zle pour eux saccrut mesure quesaccroissait la multitude des adhrents et partisans venus de laTerre; il lui fut donn une Maison, telle qlle celle quil aait Eisleben pendant sa vie dans le COJpS; et au milieu de celte maison ildressa un sige un peu lev sur lequel il sasseyait. et par une portetenue ouverte il admettait ses auditeurs, et les disposait en rangs;il plaait le plus prs de lui ceux qui lui taient le plus favorables. etaprs eux ceux qui taient moins favorables, et alors il parlait sanssinterrompre. et parfois il permettait quon lui fit des questions,afin de pouvoir daprs quelque principe reprendre de nouveau lefil dun discours termin. Daprs cette faveur gnrale il finit parsimbiber de la PERSUASION; dans le Monde spirituel la persuasionest dUne telle efficacit, que nul ne peut rsister, ni pader contrece qui est dit; mais comme ct.il une sorte dellchantement misen usage par les anciens, il lui fut srieusement interdit de parlerdornavant daprs celte Persuasion; ct ensuite il enseigna commeauparavant daprs la l1moire, et en mme temps daprs lEn- tendement; une pareille Persuasion, qui est une espce denchan tement, a sa source dans lamour de soi, daprs lequel elle devient enfin telle, que quand quelquun contredit, elle attaque nonseule lement le fond de la question, mais aussi la Personne l3l1e-mllle. Ce fut l lEtat de sa vie jusquau Jugement Dernier, qui at faitn. ~. 43. 370 LA VRAIEdans le Monde Spirituel en i 757 ; mais llll an aprs celte poque,il fut transfr de sa premire Maison dans une autre, et en mmetemps dans un autre tat: et comme il apprit que moi, qui suisdans le Monde naturel, je conversais avec ceux qui sont dans Je Monde spirituel, il vint avec plusieurs autres vers moi; et, aprs quelques demandes et quelques rponses, il perut que ctait au jourdhui la fin de la prcdente Eglise, et le commencment de la Nouvelle glise, sur laquelle a prophtis Daniel, et qui a t pldite par Je Seigneur Lui-lfme dans les vanglistes, et que cette Nouvelle glise est entendue par la Nouvelle Jrusalem dans lApocalypse, et par lvangile ternel quun Ange qui ,olait dans le milieu du Ciel annona aux habitants de la TelTe, XIV, 6; il fut fort indign, et son indignation sexhala en reproches; mais comme il peruL que le Nouveau Ciel, qui a t fait et qui se fait, saugmentait de ceux qui reconnaissent le Seigneur seul pourDieu du Ciel et de la Terre, selon les paroles du Seigneur Lui Mmi, - Matlh. XXVIII. 18, - et quil remarqua que les Assembles de ceux qui se runissaient chaqle jour prs de lui diminuaient, ilcessa de faire des reproches, et alors il sapprocha pius}lrs de moi, et commena converser avec moi plus familirement; et aprs quil fuL convaincu quil avait tir, non pas de laParole mais de la propre intelligence, le principal Dogme sur iaJustification par la foi seule, il se laissa instruire sur le Seigneur,sur la Charit, sur la vraie Foi, sur le Libre Arbitre et enfin surla Rdemption, et cela. uniquement daprs la Parole; enfin aprsconviction il commena douner son appui aux Vrits sur lesquelles la Nouvelle glise est tab! ie, et ensuite se confirmer deplus en plus lui-mme dans ces Vrits; pendant ce temps il taitchez moi chaque jour, et alors toutes les fois q.lil rassemblait cesVrits, il 5e meltait rire de ses prcdents Dogmes comme dechoses qui taient diamtralement opposes la Parole; et je laientendu dire: Quon ne soit pas surpris de ce que je me suisempar de la Foi seule justifiante, et ai priv la Charit de sonessence spirituelle, et de ce que jai aussi enlev aux hommes toutLibre Arbitre dans les choses spirituelles, et admis plusieurs autres choses qui dpendent de la foi seule, quand une fois elle a treue, comme les anneaux dpendent dune chane, puisque mon 44. RELIGION CHRTIENNE.371but tait dtre entirement &par des Catholiques-Romains,but que je nai pas pu atteindre ni obtenir autrement; je ne soisdonc pas tonn de mtre gar, mais je mtonne quun seulhomme en radotant ait pu produire tant de radoteurs. ) Et il re-gardait de ct quelques crivains dogmatiques de son temps,dune grande renomme, fidles sectateurs de sa doctrine, leurreprochant ainsi de navoir pas vu dans loriture Sainte les op-positions qui cependant sont saillantes. Il ma t dit par desAnges examinateurs que ce Chef est dans un tat de conversion,plus que beaucoup d:lUtres qui se sont confirms dans la Justifi-cation par la foi seule, parce que dans sa jeunesse, avant dentre-prendre la Rforme, il stait imbu du Dogme de la prminence de la Charit; cest aussi pour cela quil a donn de si bons ensei- gnements sur la Charit tant dans ses crits que dans ses Ser- mons; de l il est rsult que la foi de la justification chez lui a t implante dans son homme Externe naturel, mais na pas tenracine dans son homme Interne spirituel. Il en est tout autre- ment de ceux qui, dans leur jeunesse, se confirment contre la spi-ritualit de la Charit; ce qui arrive aussi de soi-mme, quand lajustification par la foi seule est affermie par les confirmations. Jaiconv~s avec Je- Prince de Saxe, avec lequel Luther avait. vcudaus le Monde; ce Prince ma racont quil avait souvent blmLuther, surtout davoir spar la Charit davec la Foi, et davoirdclar celle-ci salvifique et non lautre, tandis que non-seule-ment lcriture Sainte conjoint ces deux Moyens universaux dusalut, mais que mme Paul prfre la Charit la Foi, en disant,quil y a trois choses, la Foi,lEspbance et la Charit, et quedes trois la plus grande est la Chmit, - 1 Cor. XIII, i3 ; -mais que Luther avait chaque fois rpondu quil ne pouvait pasfaire autrement cause des Catholiques-Romains. Ce Prince est par mi les heureux.i97. Quant ~ILANcHToN, il ma t donn de savoir sur sonSort, tel quilfut dabord quand il vint dans le Monde Spirituel,et tel quil a t dans la suite, plusieurs dtails que jai obtenus non-seulement par des Anges, mais aussi par lui-mme, car jai convers quelquefois avec lui, mais non pas aussi souvent ni daussi prs quavec Luther; si ce ne fut pas aussi souvent ni 45. 372 LA VRAIE daussi prs, cest quil ne pouvait pas approcher de mme, parce quil avait appliqu son tude seulement la Justification par la Foi seule, et non la Charit, et que jtais entour dEsprits an gliques qui taient dans la Charit, et ceux-ci empchaient laccs prs de moi. Jai appris que ds quil fut entr dans le Mondespirituel, il lui fut prpar une Maison semblable la maison dans laquelle il demeurait dans le Monde; cela se fait aussi pour la plu part des nouveaux venus, de sorte quils ne savent autre chose sinon quils sont encore dans le Monde naturel, et que le tempseoul depuis la 110rt a seuiement t comme un sommeil. Danssa Chambre aussi tout tait semblable, une Table semblable, un Bureau semblable avec ses compartiments, et une Bihliothque semblable; cest pourquoi ds quil y vnt, se croyant reill dun sommeil, il se plaa aussitt la Table, et il continua crire, el alors sur la Justification par la foi seule, et de mme pendant quelques jours, et rien absolument sur la Charit; cela ayant t, peru par les Anges, il lui fut demand par des envoys, pourquoi il ncrivait pas sur la Chant; il rpondit que dans la Charit it ny avait rien de lglise, car si la Charit ~tait reue comme un attribut essentiel de lglise, lhomme sattribuerait aussi le mrite de la justification et par consquent du salut, et par l aussi il priverait la Foi de son essence spirituelle; quand les Anges qui ~taient au-dessus de sa tte eurent peru cette rponse, et que les Anges, qui lui avaient t associs lorsquil tait hors de sa maison, leurent entendue, ils lie retirrent, car des Anges sont associs chaque Nouveau venu dans le commencement; quelques semaines aprs celte sparation, les choses qui taient son usage dans,la Chambre commencrent sobscurcir, et enfin disparatre, aupoint quil ny restait plus rien que la Table, du Papier et un En .crier; et de plus sa Chambre quant aux murailles apparaissaitenduite de chaux, le plancher recouvert dune m:l.lire de brique jaune, et lui-mme dans un vtement plus grossier; comme il sen tonnait, et demandait autour de lui: " Pourquoi cela? " il ret;ut pOUl rponse que ctait parce quil avait repouss de lglisela Charit, qui en est cependant le Cur; mais comme il Ilt tantde fois des objections, et quil continua crira sur la Foi commelunique essentiel de lglise et lunique moyen de salut, et re 46. RELIGION CHRETIENNE.373pousser de plus en plus la Charit, il se vit tout--coup sous terredans un Bagne o taient ses semblables; et lorsquil voulut ensortir, il fut retenu, et il lui fut annonc quil ny avait point dautre sort pour cellx qui jettent la Charit et les bonnes OEuvr5hors des portes de Jglise; cependant, comme il tait lin des Rformateurs de lEglise, il en fut r~tir par ordre du Seigneur, etremis dans sa prcdente Chambre, o il y avait seulement une Table, du Papier et un Encrier; mais nanmoins daprs ses ides confirmes il remplissait son papier de l mme erreur, aussi ne putil tre prserv de se voir tantt replong vers ses compagnonscaptifs, et tantt relch; quand il tait relch, il apparaissaitrevtu dune peau au poil hriss, parce que la Foi sans la Charitest froide. Il me raconta lui-mme que derrire sa Chambre il enavait t ajout une autle o il y avait trois Tables, prs des-quelles taient assis des dogmatistes semblables lui, qui avaientaussi rlgu la Charit en exil; et que l quelquefois il apparaissait aussi une qU3lrime Table,sur laquelle ils voyaient sous diversesformes des objets monstrueux, dont cependant ils ntaient paseffrays; il ajoura quil avait convers avec eux, et que de jour enjour il avait t confirm par eux. Cependant, aprs quelque temps,frapp de crainte, il se mit crire quelque chose sur 1a Charit,mais ce quil avait mis un jour sur le papier, il ne ly voyait pas lelendemain; car cest ce qui arrive l chacun; lorsquon metquelque chose sur le papier dapls lhomme Externe seul et nonen mme temps daprs lhomme Interne, ainsi daprs la contrainte el non (laprs la libert, cela sefface de soi-mme. Maisaprs que le Nouveau Ciel eut commenc tre instaur par leSeigneur, il se mit penser, daprs la lumire provenant de ceCiel, quil tait peut-tre dans lerreur; cest pourquoi, par anxitpour son pr{)pre sort, il sentil en lui limpression de quelquesides intlieures sur la Charit; dans cet tat il consulla la Parole, et alors ses yeux furent ouverts, etil vit quelle tait entirement remplie de LAMOUIl E:mJ!l_e qui ait le Libre Arbitredans les choses spirituelles? toutes les choses du salut ne sontelles pas gratuites? cest pour uoi, je ncoute et ne erois lesarguments CO"llr6 ces dgmes; et ainsi contre la Prdestination,que comllle desrtations de lestomac et comme pes borborygm~; et puisquil en est ainsi, rai pens en moi-mme que leTemple o lon est instruit sur un autre sujet, et daprs la Parole, est, avec ceux qui y sont alors rassembls, comme une Mnagerie o sont ensemble des brebis et des loups, mais ceux-ciemmusels par les Lois civiles de la justice, afin quils ne slancent pas contre les brebis; - par les brebis jentends les prdestins; - et que les Prdications oratoires, qui sy font alors, nesont que des sanglots pousss par la poitrine; Mais je vais donnerma confession de foi, qui est celle:ci : Il y a un Dieu, et ce Dieu estTout-Puissant, et il ny a de salut que pour ceux qui ont t luset prdestins par Dieu le Pre; tout autre a t marqu pour sonsort, cest--dire, pour son destin. A ces mols, je rpliquai avecfeu: " Tu prononces des choses abominables; retire-toi, mauvaisesprit; ne sais-tu pas, puisque tu es dans le Monde spirituel,quil y a un Ciel et quil y a un Enfer, et que la Prdestinationenveloppe ceci, que les uns ont t inscrits pour le Ciel et les autres pour lEnfer? nas-tu pas pu te former de Dieu une autre ideque comme dun Tyran qni admet ses Clients dans une Ville, etlivre tous les autres des supplices?; Rougis-en de honle. Il En- .sui le, je lus devant lui ce qui, dans le Livre dogmatique des vangliques, appel FORMULE DE. CONCORDE, a t crit au sujet de laDoctrine errone des CALVINISTES, sur le Culte du Seigneur, etsur la Prdestination; sur le CULTE DU SEIGNEUR, ces paroles: Que cest, ne damnable ldoldtrie, si la confiance et la loi ducur sont places non pas seulement sur sa Nature Divine,mais aussi sur sa Nature Humaine, et si lhonneur de ladoration est dirig vers rune et lautre Nature. )) Et sur la PRDESTINATION, celles-ci: ( Que le Christ est mort non pour tousles hommes, mais pour les Elus seuls. Que Dieu a cr la plusgrande partie des hommes pour la damnation ternelle, et neveut pas que la plus grande partie se convertisse et vive~ Que lesElus et les Rens ne peuvent perdre ni la Foi ni lEsprit saint, 51. 378LA VRAIE quoiquils commettent des pchs normes et des crimes de toutgenre. llJais que ceux qui ne sont point Elus sont nessairement damns, et ne peuvent parvenir au salut, lors mmequils seraient mille fois baptiss, et approcheraient chaquejour de lEucharistie, et lors mme quils mneraient la vie laplus sainte et la plus irrprochable quil soit possible de mener. Il - Pag. 837, 838 de lEdition de Leipsik, Anne 1756.Aprs cette lecture, je lui demandai, si ce qui avait t crit dansce Livrll tait de sa Doctrine, ou non; et il rpondit que ctait de.sa doctrine, mais quil ne se rappelait pas si ces paroles mmes,bi~n quelles fussent sorties de sa bouche, avaient t traces parsa plume. Alors, tous les serviteurs du Seigneur se retirrentdavec lui; et lui se hta de prendre un chemill qui conduisait une caverne, o sont ceux qui ont confirm chez eux le Dogmeexcrable de la Prdestination. Dans la suite, je me suis entretenuavec quelques-uns de ceux qui ont t renferms dans cette Ca~verne, et je me suis inform de leur sort; et ils mont ~it quilssont contraints de travailler pour leur nourritUle, que tous entreeux sont ennemis, que chacun cherche le moyen de faire du mal lautre, et lui en fait lorsquil trouve quelque lger motif;et que cest.l le plaisir de leur vie. On peut voir, en outre, ce qui a t crit cidessus, N" 485 il 488,sur la Prdestination et sudes Prdeslinatiens. 799. Jai eu des cOllversations avec plusieurs autres, tant avec. des Sectateurs de ces trois Chefs, quavec des Hrtiques, et ilma t donn de conclure de toutes ces conversations, que tousceux dentre eux qui ont men Javie de la Charit et de plus.ceux .qui ont aim le Vrai parce que cest le Vrai, se laissent instruire dans le Monde spirituel, et acceptent les Doctrinaux de laNouvelle Eglise; mais que ceux qui se sont conlirnles dans des.faux de religion, et aussi ceux qui ont men une vie mauvaise,ne se laissent pas instruire, et quils sloignent peu peu dt}Nouveau Ciel, et se consocient peu peu avec leurs semblablesqui sont dans lEnfer, o de plus en plus ils se confirment elsobslinent contre le Culte du Seigneur, jusquau point de ne passupporter dentendre prononcer le Nom de Jsus; tandis que dansle Ciel tous au contraire reconnaissent unanimement le Seigneurpour le Dieu du Ciel. 52. RELIGION CHRTIENNE.379 Des Hollandais dans le Monde Spirituel.800. Dans le Trait DU CIEL ET DE LENFER, il a t rapportque les Chrtiens, chet qui la Parole est lue, et chez qui il y aconnaissance et reconnaissance du Seigneur Rd@lIlpteur et Sauveur, occupent le Milieu parmi les Nations et les Peuples de toutle Monde spirituel, et cela, parce que chei eux il y. a la plus grandeLumire spirituelle, et que de l comme dun Centre la Lumireest propage dans toutes les priphries jusquaux dernires, selon ce qui a t montr dans le Chapitre sur lECRITURE SmiTE,ci-dessus, Nus 267 272. Dans ce Milieu, les Chrtiens Rformsont obtenu des places selon l,a rception de la Lumire Spirituelleprocdant du Seigneur; et comme les Hollandais possdent celleLumire plus profondment et plus pleinement jointe leur lueurnaturelle, et sont par suite plus aptes que les autres il recevoir leschoses qui apparti~nnent il la raison, ils ont pour cela mme obtenu dans ce llilieu Chrtien des places lOdent et au Midi, illOrient daprs la facult de recevoir la Chaleur spirituelle, et auMidi daprs la facult de recevoir la Lumire spirilllelle. Que les.Plages dans le Monde spirituel ne soient pas comme les Plagesdans le Monde naturel, et que les habitations selon les Plagessoient des habitations selon la rception de la Foi et de lAmour,et qu lOrient soient ceux qui excellent en Amour, et au ~Jidiceux qui excellent en Intelligence, on le voit dans le Trait DUCIEL ET DE LENFER, NS 141 i 53. 8L Si les Hollandais sont dans ces Plages du Milieu Chrtien,cest parce que le Commerce est leur Amour final, et l Argent(Pecunia) , lA moul moyen qui serl, et parce que cet Amour finalest spirituel; mais lorsque lArgent est lArnoul final, el le Commerce lAmour moyen qui sert, comme chez les Juifs, lAmourfinal est naturel, et il tient de lavarice. Si lamour de commercer, lorsquil est final, est spirituel, cest daprs son usage, ence quil sert au bien commun, avec lequel le bien propre, il estvrai, est cohrent et semble prfr au bien commun, parce quelhomme pense daprs son homme naturel; mais nanmoins 015 53. 380LA VRAIEque le Commerce est la fin, cet amour est aussi la fin, et chacun est considr dans le Ciel daprs lAmour final; en effet,lAmour final est comme seigneur du Royaume, ou comme maUrede la Maison, et tous les autres amours sont comme ses sujets etses domestiques; et, en outre, lAmour final rside dans les suprmes et les intimes du mental, et les amours moyens sont audessous et hors de lui, et ils le servent au moindre signe; danscet amour spirituel sont les Hollandais plus que tous les autres;mais les Juifs sont dans lamour inverse, cest pourquoi leuramour de comme"rcel est un amour entirement naturel, dans le{luel il IlY a de cach intrieurementrien du bien commun, maisseulement des choses tires du propre.802. Les Hollandais tiennent plus fermement que les autres aux.principes de leur H.eligion, et ils ne sen cartent point; et silssont convaincus que telle ou telle chose nest pas daccord, ils naffirment jamais, mais ils se tournent en arrire et restent immobiles; par consquent ils se dtournent aussi de lilltuition intrieure du vrai, cal ils renferment leur Ratinnel sous lobissance. Puisquils sont tels, cest pour cela quaprs la mort, quandils viennent dans le Monde Spirituel, ils sont prpars dune manire particulire pour reeevoir les spirituels Externes sont comme ceux qui .habitent dans un rez-de-chauSSe, dont les -fentres sont en papier coll, ~~_e voirt pas mmeJ~ rue hors de la maison,mais ne voient que ceqrest aa~aison, eencore seulement laide dune chandelle ou dl1 foyer: les hommes Inlernes sontA aussi comme des Aigles qu i du haut des airs voient d~ns IIne large tendue tout ce qui est au.-desso1ls deux; et les hommes Externes2.. sont au contraire c~ des coqs chantant trs-haut sur un per-choir devant les poules qui grallent la lerre: et, en outre, les hom-mes Internes peroirent que les choses quils savent, relativtlment celles quils ne savent pas, ne sont que comme l-eau dune crucherelativement leau dun lac ; et~ hommes Externes el oiventquils sa~~t. Celle conversalion fut trs-~grable pOl1r les Mricains, parce que, d~p-ti!~~ ~e intrieure, don-t ils jouissentplus q!-!-e~s_aulres, ils reconnurent que cela es~ ainsi._840. Comme les Africains sont tels, ils se-fait cause de oela-chez-eux aujourdhui. une Rvlation qui.,. commence-dans un Lieu, vade ce li eu- lentour, mais non jusquaux Mers; ilsd~aig~es . Etra ers ven~tl de tEUiope, qiLcroient lue lhomme ~~v par laAoi .se.!!!th-et ainsi eulement ,ar p"~eret ~Ier, e~n en. m~e ..temps.. p.ar. vouloir- et faire;:: il disent qli1il Trya aucun-------- -- 77. LA VRAIEhomme, ayant un culte quelconque, qui n~ viv~selon sa Ileli~n.et que, sil ne le fait pas, il ne eut que de!-enir ~t!.pide et mchjlnt, _pare.lIll~Jo!:.Jl ne reoit rien du Ciel; ils nomment mme- stupidit~ la malice ingni~se,~~c~ quef! elle ly_a non p~_lavie mais la mort. Jai convers quelquefois avec Augustin, quida;; le troisime sicle avait t Evque Hiponne en Afriqu~ ; ilma dit quil est aujourdhui avec eux, et leur inspire le culte duSeigneur, et_~que ] il Y a..!!..n esppir de propao"er ce Nouvel Evangile dans les Rgions circonvoisines. Jai entendu la joie des Angessur celte Rviation, de ce que par elle il leur est ouv6!:LI!-~~mmuliication avec ]e Rationnel humain, qui jusquici avait t fermpar ce Dogme universel, que lEntenement doit tre sous lobissance la foi des Eccltsiastiques.Des Juits dans le Monde spirituel. 841. Avant le Jugement Dernier qui a t fait en lAnne 1757,les Juifs apparaissaient sur le ct gauche du Milieu Chrtien, dansune Valle qui sy trouve; aprs ce Jugement ils flirenL transfrsau Septentrion, et tout commerce leur fut interdit avec les Chr~s, si ce nest avec ceux qui erraient hors des Villes. Il y a danscette Plage deux grandes Villes, dans lesquelles les Juifs aprs lamort avaient t transports; avant le Jugement ils les appelaientJrusalem, mais aprs, ils leur ont donn~ un autre nom, p~e~uis le Jugement par Jrusalem il est entendu lEglise quant la Dlr.!!Je, dilSQeJle lsigrurseul esud_or. A-leur ttesont tablis dans leurs villes des Juifs convertis, qui les avertissent de ne point parler du Christ dune manire insullante, et punissent ceux qui malgr cela le font. Les Rues de ces Villes sontremplies de. boue o lon enfonce jusquaux talons, et les Maisons,pleines dordures qui rpandent une odeur infecte, ce qui failquon ne peut en approcher. Ensuite je remarquai que plusieursde cette Nation avaient aussi obtenu un lien de rsidence dans la - ---P~e Mridionale; et, quand je demandai qui taient ceux-I, ilme fut rpondu que ctaient ceux qui avaient peu estim le Cultedes autres Juifs. et dout que le Messie vint jamais, el ui sur ~i. 78. RELIGION CHRTIENNE. 405verses choses dans le Monde avaient ens daprs la raison etvcu se 2n" ceueJals.on; !! p!.!!p;;t de ceu~-ci se compoS des Juifsqui sont nomms Portugais. 842. Quelquefois il apparait aux Juifs, au-dessus deux, unemoyenne hauleur, un Ange avec un Blon la main; et il leurdonne croire quil esl Mose, el les exhorle renoncer leurfolie sur lallente du Messie, mme li o ils sont, parce que leMessie est le Christ, qui les gouverne eux et tous; que lui mmele sail, et que lorsquil tait dans le Monde il avait su aussi quelque chose du Christ; aprs avoi~du ces aroles, ils se retirent eU!Lp-lus ,!rand _nombre les oublient, eLlle - denlre euxles retiennent. Ceux qui les retiennent sont envoys dans des Sy""nagogues composes de Juifs convertis, et ils y sont instruits, etlorsquils ont l instruits, des vtements neufs leur sont donnsen remplacement de vtements dchir~s, et on leur donne la Parole neltement crite, puis une habitation dans une ville assezbelle: ceux, au contraire, qui ne reoivent. pas ces exhorlationssont rejels, el la plupart dans des Forls el des Dserts, O ils~l!ettent entr..e eux ~es bri~.n~~g~s. - --~- 843. Les Juifs trafiquent dans le Monde spirituel, comme dansI~ Monde naturel, avec divers objets, surtout avec des Pierresprcieuses, que par des voies inconnues ils sacquirent du Ciel,o les Pierres prcieuses son t en abondance. Sil trafiquent avecdes Pierres prcieuses, cest parce quils lisent la Parole dans saLangue originale, el regardent comme Saint le Sens de la lettre,et que les Pierres prcieuses corresJlondent au Sens de la lettre;que lorigine spiriluelle de ces Pierres soit le sens de la lettre dela Parole, et que leur correspondance vienne de l, Olt le voit cidessus dans 18 Chapitre sur LEcRURE SAINTE, NS 2t 7, 2t 8. Ilspeuvent aussi par artifice en prparer de semblables, et introduirela phanlaisie quelles sont relles; mais ceux qui agissent ainsisont svrement punis par leurs Chefs. 844. Les Juifs savent moins que tous les aulres quils sontdans le Monde spirituel, mais ils se croient encore dans le Mondenaturel; et cela, parce quils sonl e!!.t0..rement .hommes E~es,et quils ne pensenl nullement sur la Religion daprs lintrieur:cest pourquoi ils parlent aussi du Messie de la mme m~re ._._---- 79. LA, VRAIquauparavant, et quelques-uns disent quil viendra avec David; etqu:~splendissant de diadms, il marchera devant eux. etles introduira dans la Terre de Canaan, et desschera en chemintn levant son bton, les. fleuves quils auront traverser; ~elS Chrtrens, quentre eux ils a ellent aussi Gentils, saisirontalors le pan de le-U-rS-;-tements, en les supplian t de leur permettrede les accompagner, et queux recevront les Riches selon leurs Jichesses, et que ceux-ci aussi seront leuv service: ils se confirment en cela par les paroles quils lisent dans Zacharie; VIII.23, et dans Esae, LXVI. 20; et sur David, quil viendra et seraleur Roi et leur Pasteur, daprs Jrmie, XXX. 9; et daprs Ez c1liel, XXXIV. 23 25; XXXVII. 23 26; nevoulant nullement comprendre que dans ces passages pas David est entendu notre Seigneur Jsus-Christ; et que par les Juifs sont entendus ceux qui seront de son Eglise. 840. Quand on leur demande sils croient fermement quils viendront tous dllns la Terre de Canaan, ils disent qualors tous y. viendront, et qualors les Juifs morts ressusciteront, et que de leurs tombeaux ils entreront dans cette Terre; quand on lem rplique quils ne peuvent nullement sortil des tombeaux, puis queux-mmes vivent aprs la mort, ils rpondent qualors ilsdescendront et entreront dans leurs corps, et quils vivront ainsi.Quand on leur dit que celle Terre nest pas assez grande pour lescontenir 10US, ils rpondent quelle sera alors agrandie. Quand on leur dit que le Royaume du Messie, puisquil eflt le Fils de Dieu,doit tre non sur la Terre milis dans le Ciel, ils rpondent que la Terre de Canaan sera alors le Ciel. Quand on leur dit quils ne ~avent pas o est Bethlem dEphratah, o doit natre le ~Iessie. selon la prdiction dans Miche, V, i, et dans Davi~, Ps. CXXXU.6, ils rpondent que la Mre du Messie enfantera nanmoins l;et quelques-uns, que l o ene enfantera sera Bethlem. Quandon leur dit: Comment le Messie peut-il habiter avec des hommessi mchants 1,. et gue lon confirlile cela par un grand nombre de passages tirs de Jrmie, et surtout par le cantique de Mose, -- Deutr. XXXII. -:- o il est dit qu1s sont trs-mchants, ils r pondent que parmi les Juifs il y a et des bons et des mchants, el .que ce sont les mchants qui ont t entendus dans ces passages. 80. RELIGION CHRTIENNE. 401 Quand on leur dit quils tirent leur origine dune canaa,nite et de la scortation de Juda avec sa hru, - Gen. XXXVIII, - ils rpon dent que ce ntait pas une scortation; mais quand on rplique que cependant Juda a command quon la ft sortir cause de sa scortation et quon la brlt, ils sen vont pour se consulter, et aprs la cousultaLi-on ils disent que ce fut seulement le Lvirat, quOnan son second fils, et Schlah son troisime fils, navaient pas rempli; et ils ajoutent quun trs-grand nombre dentre eux ~ont de la Tribu de Lvi, qui fut dOIin le sacerdoce; il suffit~ disent-ils que nous soyons tous sortis dAbraham. Quand on leur dit que dans la P~role il y a intrieurement un sens spirituel dans lequel il est beaucoup question du Christ ou Messie, ils rpondent quil nen est pas ainsi; mais quelques-uns deux disent quint rieurement dans la Parole, ou au fond de la Parole, il ny a que de lor: sans parler de plusieurs autres choses semblables. *846. (1 Un jour, je fus lev quant mon Esprit dans le Ciel-. Anglique, et l introduit dans une Socit; et alors quelques " uns des Sages d cette socit sapprochrent de moi, et me di)1 rent: cc Quy A-T-IL DE NOUVEAU DELA TERRE? )) Je leur dis: (1 Il .. Y a cela de Nouveau, que le Seigneur a rvl des Arcanes qui", en excellence surpassent les Arcanes rvls depuis le commenIl cement de lglise jusqu prsent. Il Ils demandrent quels taient ces Arcanes; je dis:C(Les voici :(jJDans la Parole ilIl Y a dans toules et dans chacune de ces choses UN SENS SPI RI ~ TUEL correspondant au Sens naturel, et la Parole par ce Sens Il est la conjonction des hommes de lglise avec le Seigneur, et "aussi la consociation avec les Anges; et la saintet de la Parole rside dans ce Sens.C!1. Les CORRESPONDANCES, dont est com. II pos le Sells spirituel, ont t dcouvertes. Il Les Anges. demanIl drent si les habitants du globe savaient auparavant quelquel).-chose des Correspondances. Je dis quils nen savaient absoluIl ment rien, et quelles taient restes caches depuis des milliers.Il dannes, savoir, depuis le temps de Job; et que chez ceux qui onL vcu dans ce temps, et auparavant l la Science des Cor JO respondances taiL la Science des sciences, do leur venait laiD, sagesse, parce que clait la Connaissance des choses Spiri 81. 408 LA. VILlIE .. tuelles qui appartiennent au Ciel et lEglise; mais que cetle ".Science, ayant t change en Idolalrie, fut oblitre et perl) due, daprs la Divine Providence du Seigneur, au point que personne nen voyait aucune trace: mais que cependant elleIl vient dtre dvoile par le Seigneur, afin quil se fasse une conjonction des hommes de lEglise avec Lli-~Ime, et une COll .. sociation avec les Anges; et elles se font par la Parole, dans "laquelle toutes et chacnne des choses sont des Correspon dances. Les Anges furent ravis de joje de ce qnil avait plu au .. Seigneur de rvler ce grand Arcane si profondment cach pendant des milliers dannes; et ils dirent que cela avait t Il fait, afin que lEglise Chrtienne qui est fonde sur la Parole, et qui e~t maintenant sa fin, revive de nouveau, et tire son"Esprit du Seigneur par le Ciel. Ils sinformrenl si par cetten Science il a t dvoil aujourdhui ce que signifie le BAP T~IE, et ce que signifie la SAINTE CNE, sur lesquels jusqlili prsent ona pens des choses si diverses; et je rpondis que cela a t dvoil.Q!.1. Ensuite je dis quaujourdhui il a tfait des rvlations par le Seigneur sur LA VIE DE LHomIE"J.PRS LA MORT. Les Anies dirent: Quelles rvlations sur laft li" Vie aprs la mort? Qui ne sait que lhomme vit aprs la mort? ".... Je rpondis: On le sait, et on ne le sait pas; on dit que cest. non pas lhomme, mais lAme de lhomme, et que celle-ci vit)l esprit; et de lesprit on sest form une ide comme du vent ouD de lther, et lon croit quelle ne vit homme quaprs le jour" du Jugement Dernier, et qualors les choses orporelles, quon a laisses dans le Monde, quoique ronges par les vers, les rats et les poissons, seront rassembles et de nouveau rtablies en forine de corps, et que les hommes ressusciteront ainsi, Les Ange )i dirent.: Comment donc? Qui est-ce quine sait pas que lhommeft.. vit homme aprs la mort, avec celte seule di/f~rence, qualor il vit homme substantiel, et non homme matriel comme aupa )1 ravant, et que lhomme substantiel voit lhomme substantiel, absolument comme lhomme matriel voit lhomme matriel, et," quon ny connait pas une seule diffrence, except quon estIl dans un tat plus parfait. (lYJ Les Anges firent cette question: Que sait-on sur notre Monde, et sur le CIEL et lENFER? J6 82. RELIGION CHRTIENNE. 4.09 rpondis quon ne savait rien; mais qUaujourdhui il a L d .. voil par le Seigneur quel est le Monde dans lequel les Anges et les Esprit vivent, :tinsi quel est le Ciel et quel est lEnfer;Il puis aussi que les Anges et les Esprits sont en conjonction avec " les hommes, ouLre plusieurs Merveilles sur ces sujets. Les AngesIl se rjouirent de ce quil a plu au Seigneur de faire ces rvlations,Il afin que lhomme ne soit plus par ignorance dans lincertitude surIl son immortalit(V. De plus, je leur dis: Il a t rvl aujourII dhui par le Seigneur, que dans votre !Ionde il ya un autre So" LEIL que dans le ntre; que le Soleil de votre ~Ionde est pur" Amour, et le Soleil de notre Monde pur Fen; que cest pour .. cela que tout ce qui prQcde de votre Soleil, puisquil est pur .. Amour, tient de la Vie, et que tout ce qui procde du ntre,Il puisquil est pur Feu, ne tient rien de la vie; et que de l vientIl la distinctionentre le SPIRITUEL et le NATUREL, distinction.. qui, jusqu prsent inconnue, a t aussi dvoile. Ces rvla-" .. tions ont fait connatre do vient la Lumire qui claire de sa gesse lEntendement humain, et do vient la Chaleur qui em-II brase damour la Volont humaine.~-:) En outre, il a t dli voil quil y a Trois Degrs de la vie, et que par suite il y a)" trois Cieux; que le Mental de lhomme a t distingu en cesl "trgis Degrs, et que par suite lHomme comspond aux tr~sl.Cieux. Les Anges dirent: (< Est-ce quon ne savait pas cela":IU-." paravant? .. Je rpondis quon avait connaissance des Degrs entre le plus et le moins, mais quon ie savait rien des Degre. entre lantrieur et le postrieur.(y! Les Anges demandrentIl si,outre ces choses, il en avait t rvl plusieurs autres. Je .. rpondis quil en avait t rvl beaucoup, savoir: Sur LEl) JUGEMENTDERNIER;" sur LE SEIGNEUR, quil est le Dieu du Ciel1) et de la Terre, quil ny a quun seul Dieu et en Personne et en.. Essence, en qui est la Divine Trinit, et que ce Dieu est le Sei" gneur; puis, sur LA NOUVELLE GLISE qui doit tre instaurs par Lui, et sur LA DOCTRINE de celle glise; sur LA SAINTET"DE I:CRITURE SAINTE; que lApocalypse aussi" a t rvle;" et de plus sur LES HABITANTS DES PLA~TES, et sur LES TERRES dans lUnivers; ouLre plusieurs rvlations Mmorables et Mer veilleuses du Monde spirituel, par lesquelles beaucoup de 83. noLA. VRAIE.. choses qui appartiennent la sagesse ont t dvoiles du.. Ciel. . 84i. " Ensuite je dis aux Anges quil avait encore t rvl"Ilquelque chose dans le Monde par le Seigneur; ils demandr~nt ce que cLait; je rpondis que ctait sur LAMOUR VRAIMENT~Il CONJUGAL, et sur ses Dlices spirituels; et les Anges dirent: Qui)lno sait que les dlices de lAmour conjugal surpassent les d lices de tous les amours? et qui ne peut concevoir que toutes les batitudes, touLes les flicits et toutes les plaisirs qui puissentIl jamais tre donns pu le Seigneur, ont t rassembls dans un~Il certain amour, parce que cet amour corre..sp~nd lAmour du Seil) gneur et de lglise, et que le Rceptacle de ces choses est lAmour. v);iment Conjugal, qui peut les recevoir et les percevoir en un, Sens plein? Je rpondis: Les hommes ne savent pas cela, parce:)lquils ne se sont pas adresss au Seigneur, et quen consquenceIl-ils nont pas fui les Convoitises de la chair, et ainsi nont pasIl pu lre rgnrs; or lAmour vraiment conjugal vient unique.., ment du Seigneur, et est donn ceux qui sont rgnrs paIl< Lui; et ce sont aUiisi ceux-l qui sont reus dans la Nouvelle )1 glise du Seigneur, entendue dans lApocalypse par. la Nouvelle l) Jrusalem. A cela. jajoutai: Je doute que dans le Monde au jourdhui on veuille croire que ceL Amour en lui-mme soit spil) rituel el vienne de la Religion; et cela, parce quon ne conserve " de lui quune ide corporelle: cest pourquoi. comme cet AmoH(t. " est selon la Religion, il est spirituel chez les spirilUels. naturel chez les naturels, et ent.irement charnel chez les adultres. 848. Il Les Anges taient trs-rjouis de tout ce quils venaient)ldentendre, mais ils perceaient de la tristesse en moi; et ils me.Il demandrent do me venait celle tristesse; je leur dis: " De ce II que ces Arcanes aujourdhui rvl~s par le Seigneur, quoiquen.-excellence et en dignit ils surpassent les Connaissances divulIl gues jusqu ce jour, sont nanmoins regards sur la Terre. comme nayant aucune importance.)1Les Anges en furent ton...:Il ns, et ils demandrent an Seigneur quil leur ft permis debrillait camme une Etoile; mais lorsquil tomba dans le Monde.... naturel, la lumire disparaissa-it:; et, me~lire quil tombait, elle sobscurcissait: et, quand il eut t ~nvoy par les Anges dans,,.- des Assembles o taient des savants et des rudits dentre les Ecclsiastiques et les Laques, il fut entendu de la part de plu- sieurs un murmure au milieu duquel on distinguait ces mots: Quest-ce que cela? est-ce quelque chose? Que nous importe queIl nous sachions ces choses ou que nous ne les sachions pas? Ne sont-ce pas des productions du Cerveau? Et il semblait que) quelques-uns prenaient le Papier et le p1iaient, le roulaient et JO le droulaient entre leurs doigts; et aussi, que dautres le d-Il chiraient et voulaient le fouler aux pieds; mais ils taient em- pchs par le Seigneur de commettre cette action coupable, et il fut ordonn aux Anges de retirer ce papier et de le garder; et Il comme les Anges taient evenus tristes et pensaient: Cl Jusques l> quand cela durera-t-il? il leur fut dit: " JUSQUA UN TE~IPS, ET DES TE~IPS, ET LA MOI1JE DUN TEMPS. Il - Apoc. XII. 14.849. II Aprs cela, jentendis sortir des lieux infrieurs un mur- l>mure hostile, et en mme temps ces paroles: FAIS DES MI- l>RACLES ET NOUS CnOIRONs. Il Et je rpliquai: Ne sont-ce pas lt des Miracles? Il Et il fut rpondu: Non, ce ne sont pas des Mi- racles. II Et je leur dis: Quels Miracles voulez-vous donc?- Et ils dirent: Manifeste et rvle les choses venir, et nous au- i> font la foi. Il M:lis je rpond is:lCDe telles rvlations ne vien-. Il nent pas duSeigneur, parce quautant lhomme connat lave- nir, autant sa raison et son entendement, avec la prudence etII la. sagesse, tomhent dans linaction, sengourdissent et ~e d- truisent. Et jadressai celle autre question: lCQuels autres Miracles ferai-je? Il Et alors on cria: .. Fais-en de semblables ceux de Mose en Egypte... Et je rpondis: l Btes Illontant de la mer, - VIII. 1, et suiv. ; - il a vu le Fils~ " deJhomme venant dans les nues du ciel, Dont la Domination ne passera point, et Dont le Royaume ne prira point, -VII.Il 13,1.4; il" a vu les comba!s dun Blier et dun Bouc,- VIII. 1 et suiv. ; -il a vu lAnge Gabriel, et il a parl avec lui, ~ IX. -Le serviteur dlise a vu des Chariots el des Chevaux de feu autour dlise, et il les a vus lorsque ses yeux eurent t ouverts, - II Rois, VI. 17. - Daprs ces exemples, et plusieurs autres qui sonl dans la Parole, il est constanl que les choses quiIl existent dans le Monde spirituel ont apparu plusieursavant)1 et aprs lavnement du Seigneur; quy a-t-il donc dtonnant)) quelles apparaissent encore prsent que lglise commence, " ou que la Nouvelle Jrusalem descend du Ciel? 88. t:.(rT,,""-l,. Ir RELIGiON OHR~TIENNE. ,rV "1-t!. ,-. AMil"; i~ S. INDEX GNRkL DES CONTENUS. __... 1~ .-,-....~.Ir 1"112-:r ~I:?----...ta Foi du Nouveau Ciel et de la. Nouv~lle gNse dans la forme"lniverselleel d3ns la flme parti()ulire,N?S, t S.A.fCHAPITRE r.". -_1r_, .- _- J" V1~11 Il l,t;,I (IIIl .1. Toute lcriture Sainte, et par suite toutes les doctrines des glises dans le Monde Chrtien, enseignent quil y a un Dieu, etql!e Dieu est Un, ,N" 5 , 7.2. Linflux universel, procdant de Dieu dans les mes des(. hommesJ.-est ,quil Yrla un Dieu et quil est Un, N 8.3. De.l vientJ,que dans le Monde entier il ny a, pas u1~ ~a ti,oon, ay,atlt lUne Reli.gion el unellRaisQo saine,l qui ne reco,!uaisseDieu, et que Diell estUn, NS 9, to.4d.. el,NJti(}Ds et .les Peupl~s ont eu et ont, da:pr~ plusieurs causes, des opinions difffen~~s, sur la qlalit de ce Dieu Un N i~L j, @,. f,a11R:ai~on~,,11Uql:aige:,1 d;~prs un" gr;lnQ. 1Dombre de ,choses ,~ ~..lc... If;" S ::>--t.L St::-o$ ~ ,.-.-e.. _--rD -, 90. RELIGION CHRTiENNE.417 l6n-.L:.:E De lEssence de Dieu, Essence qui est le Divin Amour et la Divine Sagesse. ~ 5g0t. Dieu est lAmour mme et la Sagesse mme, et ces deux font ~onEssence, N 37.2. Dieu est le Bien mme et le Vrai mme, parce que le bien appartient lAmour, et que le Vrai appartient il la Sages~e, N 31S.3. D~eu, tant lAmour mme et la Sagesse mme, est la Vie mme, qui est la Vie en Soi, N 39, 40.4. LAmour et la Sagesse en Dieu font un, N 4t, 42.5. Lessence de lamour est daimer les autres hors de soi, de vouloir tre un avec eux, et de les rendre heureux par soi, N 43, .44, 45.6. Ces Essentiels oe lAmour Divin ont l la cause oe la Cra lion de lUnivers, et sont la cause de sa Conservation, NS 46, 47.lA--- 11.L-;"" 0 ~ ~ 4.. /lU 4-9 - - - ~, -:fI ... 80 - De la. Toute-Puissance, de la Toute"Science et de la louteP1sence de Dieu. ~. 8 t. La Toute-Puissance, la Toute-Science et la Toute-Prsence appartiennent la Divine Sagesse daprs le Divin Am~ur, NS 50, St.2. La Toute-Puissance, la Toute-Science et la ToutePrsence de Dieu ne peuvent tre connues, si lon ignore ce que cest que lOrdre, et si lon ne sait pas relativement lordre, que Dieu est lOrdre, et quil linstant de la Cration il a introduit lOrdre, tant dans lUnivers que dans toutes et dans chacune des choses de lU nivers NS 52 il 55.a. La TOtlle-Puissance de Dieu, tant dans lUnivers que dans toules et dans chacune des choses de lUnivers, procde et ople selon les Lois de son ldre, Ns 56 58.4. Dieu est Tout~Sachant, ceit--dire quil peroit, voit et sait toules choses, tant en ~nral quen particulier, jusquaux plus minutieuses qui sont faites selon lOrdre; et aussi daprs cells ~~ 91. 418 UL-rinen fait pas pnitence; outre plusieurs autres ehoses, N 568. J..~ e. /iJ2..ILVm! Chaque Amour exhale un plaisir; tomefois les PLAISIRSOtiSAMOURS sont peu sentis dans le "Monde naturel, mais ils le sontmanifestement dans le Monde spirituel; et l, ils sont quelquefois 147. LA VRAIEchangs en odeurs, et alors on proit quels sont les plaisirs, et quel amour ils appartiennent; les plaisirs de lamonr du bien, telsquils sont dans les Cieux, sont perus comme les odeurs suavesdans des jardins et des bosquets, et au contraire les plaisirs d~lamour du mal, tels quils sont dans les Enfers, sont perus commedes odeurs ftides et puantes dtangs et de lalrines ; et commeles enfers et les cieux sont opposs, les diables sont tourmenlsquand ils senleut quelque odeur suave du ciel, et vice vers les~nges le sont quand ils sentent quelque odeur ftide de lenffr: ila l confirm par deux exemples que cela est ainsi. Cest daprscette raison que lHuile donction tait prpare avec des aroma-,tes, et quil est dil de Jhovah quil odorait lodeur agrable desholocaustes; et que, vice ve1s, il :lVai t t command aux fils dIsral de porter hors du camp ce qui tait immonde, et de faire un 7;,,,,trou en terre pour leurs excrments; car leur camp reprsentait le -rrCiel, elle dsert hors du camp reprsenlait lEnfer, N 069. 11- --1LlX! Un Esprit novice qui, dans le Monde, avait beaucoup m .dit sur, le Ciel et sur lEnfer, dsirait savoir quel est lun et quelest lautre; et il lui fut dit du Ciel: CHERCHE CE QUE C~ST QUE LE lLA.1S1R ET TU CONNAITRAS; il partit douc pour chercher; mai-schez les esprits purement naturels il chercha en vain. Il fut alors conduit successivement vers trois Assembles; vers la premire, ~ les Esprits examinaient les Fins, et par suite taient appels les Sagesses; vers la seconde, o ils recherchaient les Causes, etpar suite laient appels les Intelligences; et vers la troisime, oil ils scrutaient les effets, et par suite taient appels les Sciences; ~t il fut iristruit par les uns et par les aulres, que chaque ange, chaque esprit et chaque homme, a la vie daprs le plaisir de son amour, et que la volont et la pense ne peuvent mouvoir un pas, si ce nest daprs le plaisil de quelque amour, et que cest l pour chacun ce qui est appel le Bien; et quen outre le plalsil du Ciel est le plaisir de faire le bien, et le plaisir de lEnfer le plaisir de faire le mal. Pour qiJil ft encore inslruil, il monla, daprs une Prvision Divine, lin diable qui dcrivit devant lui les plaisirs de lEnfer, disant que ctaient .Ies plaisirs de se venger, de COIl1 meUre scorlalion, de voler et de blasphmer; et que ces plaisirs. lorsquils y sont sentis comme odeurs, sont sentis comme des~-~_._-- 148. RELIGION CHRTIENNE..q: lO:?!: 1J G475 ;-. +parfums, aussi les appelait-il les dlices Qe ses narines, N 570. .-/(LX) Je vis nue Assemble dEsprits, priant Dieu de leur- envoyer des Anges pour les instruire snI diffrentes choses, qui appartiennent la foi, et sur laplupart desquelles ils taient dansle doute, parce que les glises ne saccordent pas entreells surces points, et que lous les ministres de ces glises disent: ROYEZNOUS, NOUSSOMMES LES MINISTRES DE DIEIJ, ET NOUS POSSDONSLA SCIENCE: et. il apparut des Anges Quils interrogrent sur laCharit et la Foi, sur la Pnitence, snI la Rgnration, sur Dieu,sur lImmortalit de lme, et sur le Baptme et la Sainte-Cne; chacune de ces questions les Anges firent des rponses qui pouvaient tomber dans leur entendement, disant en outre que toutce qui ne tombe pas dans lentendement, est comme ce qui a tsem dans le sable, et qui, quoiquarros par la pluie, se fltrittoujours; et que lEntendement ferm pal la religion ne voit plusrien dans la Parole daprs la lumire qni est li! par le, Seigneur,et que mme, si on lit la Parole, il devient de plus en plus aveugledans les choses de la foi et du salut, N 621. -r;,~ -:E ~ 1:)4 [tiI! Il est montr comment, aprs avoir t plpar pour le Ciel,lhomme y entre, li savoir, quaprs la prparation, il voit un cheminqui conduit dans l~ Ciel vers la socit dans l;lquelle il doit vivreternellement, _et prs de la socit il y a une port.e qui souvre;aprs quil est en"tr, on examine sil y a en lui la mme lumire etla mme chaleur, cest-ildire, le mme vrai et le mme bien quechez les Anges de celte socit; lorsque lexamen est satisfaisant,il va de ct et dautre dans la socit et cherche o est sa maison,car pour chaque Ange novice il y li une nouvelle maison; et, aprslavoir Irouve, il est reu et compl comme un parmi eux. Quant ceux chei qUI il. ny.a ni lumire ni chaleul, cest--dire, ni levrai ni le bien ou Ciel, leur sort est trisle ; ds qnils entrent,ilssont misrablement tGurments, et leur tourment les force seprcipiter eri bas; ela leur arrive. parce que la sphre YL JI: ~. 1 C4 of LXIVI Pendant que jtais dans une profonde pense sur le Second Avnement du Seigneur, je vis le Ciel lumineux de lOrient lOccident, et jentendis llne Gloritication el une Clbration duSeigneur par les Anges, mais daprs la Parole, tant daprs laParole Prophtique de lAncien Testamen t que daprs la ParoleApostolique du Nouveau; quant aux passages mmes de la Parole,par lesquels se faisaient les Glorifications, vo le lIEMORAlll.E,N 625. --r?JP"W.-E f- l{;bLXV: Dans la Plage septentrionale-orientale il y a des LIEUDINSTRUCTION, et ceux qi l reoivent intrieurement les instructions sont nomms disciples du Seignenr. Un jour, pendantq!Je jtais en esprit, je demandai aux llaitres sils connaissaient.les Universaux du Ciel et les Universaux de lEnfer; et ils rpondirent que les Universaux du Ciel sont ces trois Amours, lAmourdes usages, lAmour de possder les biens du Monde daprs lamour de faire des usages, et lAmour vraiment conjugal; et que les Universaux de lEnfer sont les trois Amours opposs ceux-l, savoir, lAmour de commanqer daprs lamour de soi, lAmour de possder les biens des autres daprs lamour du Monde, et lAmour scortatoire. Il est ensuite dcrit quel est le pre miel amour infernal, savoir, LAMOUR DE DOMINER nAPRS LAMOljR DE SOI: Cet amour est tel chez les Laques, que quand les freins lui sont lchs ils veulent dominer sur toutes les choses du Monde, et le l chez les Ecclsiastiques, que ceux-ci veulent dominer sur toutes les choses du Ciel. Quil y ait une telle fantaisie chez ceux qui sontdans cet amour, cela fut confirm par leurs semblables dans lEnfer, o dans une certaine "alle sont ensemble ceux qui metlentleur plaisir dans les fantaisies quils son t les empereurs des em 151. 478 LA VRAIE pereurs ou les rois des rois; et, dans un autre eD~roit, ceux qui se dlectent dans la fanlaisie quils sonl des Dieux; el mme laspect de ceux-ci, on villes premiers, qui taient dun caraclre si orgueilleux, tomber fi genoux et les adorer. Ensuite je conver sai avec denx Anges, dont lun tait le Prince dune socit dans le Ciel, et dont lautre en tait le grand Prtre; ils me dirent que chez eux, dans celte socit, touLesl magnifique et resplendis saDI, parce que leur amour procde non de lamour de soi mais de lamour des usages; quils sont enlours dhonneurs, el quilsles acceptent non- pour eux-mmes mais pour le bien de toMissarice. Alors je leur fis celle qu~sljon: Comment quelquun peut (1il sa"OI sil fait les usages daprs lamour de soi ou du monde, ou sHIes fait daprs l;amour des usages, pu,isque ces amours font lous les trois des lisages? quon suppose quil y ail une Socitentirement compose de Sat3ns, et IIne Socit entirement com pose dAnges, et je peux conjecturer que les Salans dans leurSocit feront daprs lamour de soi et du monde autant dusagesque les Anges dans la leur; qui donc peut savoir de quel amourproviennent les usages? Il A cela le Prince et le Prlre rpondirent: Les salans fonl les usages pour la rputation afin dtre Klevs aux honneu!s et dacqurir des richesses, mais les Angesfont les usages pour les usages; or les uns sont distingus des autres principalement par cela, que quiconque croit au Seigneur, etfuit l~s maux comme peh(s, fait les usages daprs le Seigneul,et ainsi daprs lamour des usages; mais que quiconque ne croitpas, et Ile fuit pas les maux comme pchs, failles usages daprssoi-mme el pour soi-mme, ainsi daprs lamour de soi ou dumonde, II N 661 . --ro nvL.-:!E. ,... 1tjfj (LXVI! Jentra dans un Bois, et je vis deux Anges qui causaientenSmbe; je mapprochai, et ils parlaient de LA CONVOITISE DEPOSSDER TOUTES LES CHOSES DU MONDE. Ils disaient que plusieursqui apparaissent moraux dans leurs actions, et rationnels dansleur lngage, sont dans la folie de cette convoili~e, et que cetteconvoitise se change en des fantaisies chez ceux qui sabandonnent leurs ides sur elle; el que, comme il est permis fi chacundans le Monde spirituel de se plaire dans sa fantaisie, pOlJrvuquon ne fasse pas de mal autrui, il y a aussi des runions de ces 152. RELIGION CHRTIF.NNE.479Esprits dans la Terre infrieure; et comme il nou~ fut donn deconnatre o ils taient, nous descendmes et entrmes vers eux,et nous les vmes assis des tables sur lesquelles il y avait unegrande quantit de pices dor; ils disaient que ctaient l les richesses de tous ceux dl) Royaume; mais ce ntait quune visionimaginaire, quon appelle fantaisie, par laquelle ils produisaientcette apparence; quand nous leurllmes quils taient extravagants, ils lavourent aprs stre dtourns de leurs tables; maisils dirent qll, comme celle vision les rjouissait au suprme degr, ils ne pouvaient sempcher de venir l de temps en temps,et de sabandonner la sduction de leurs sens. Ils ajoutrent quesi Cluelquun dentre eux drobe ce qui appartient uri autre, oului fait quelque mal, iltombr. dans une prison au-dessous deux, etquil y est oblig de travailler pour la nourriture, le vtement etquelques petites pices de monnaie; et que l aussi, sils font du f",......-:JJ: mal, ils sont privs de ces pices de monnaie et sont punj~-f ls,t;;1!i!f.1 Jentendis une discussion entre un Diplomate et deuxPrtres sur ce sujet: LfNTELLIGENCE ET LA SAGESSE, ET PAR CONSQUENT AUSSI LA PRUDENC~, VIENNENT-ELLES DE DIEU, ou VIEN NENT-ELLES DE LHO;(l; le Diplomate soulenait quelles viennentde lhomme, et les Prtres, quelles viennent de Dieu; mais desAnges perurent que.les Prtres en dedans deux-mmes croyaientde la mme ma,nire que le Diplomate, sa~oir, que lIntelligence et la Sagesse et par suite la Prudence venaient de lhomme;(jest pourquoi, Jlfin que cela ft manifest, le Diplomate fut pride quiller les vtements de sa Charge, et de prendre des vte-. merits du Ministre Sacf.rdotal, ce qui ayant t fail, le Diplomate se mit confirmer de plusieuls manires que toute Intelligence, et aLlssi tonte Prudence, vient de Dieu: ensuite lesPrtres furent aussi pris de quiller leurs vlements, et de prendre des vtements de Ministres politiques, et cela ayant t fait.les Prtres parlrent dapr:o: leur intrieur, en disant que touteIntelligence et aussi toute Prudence vient de lhomme. Sils parlrent ainsi, cesl parce quun Esprit se croit tel quest le vtementquil a sur lui. Aprs cela, ces trois Esprits devinrent amis decur, et ils prirent ensemble, en causant, le chemin qui condui .sait en Enfer; mais ensuite je les en vis revenir, N 663. f. eJ-1-... 1""t?~;I 153. 480LA VRAIE r LxvnD Il sagit de ceux qui, dans la Parole, sont appels LUS; cc sont ceux qui, aprs la mort, sont reconnus avoir vcu de la vie de la Charit et de la Foi, et sont spar6s de ceux qui nont pas vcu de cette vie, et ainsi ceux qui alors sont LUS et prpars pour le Ciel; cest pourquoi, croire que quelques -uns seulement, avant.!lu aprs la naissance, sont lus et prdestins pOllr le Ciel, et non tous puisque tous ont t appels, ce selait accuser Dieu dimpuis snce dp. sauver, et aussi dinjustice, N 664. ---ro~:!:ll-II! LXIX? Il fut dit dans le Ctel pal un nouveau venu que, dans le Monde Chrtien, il ny avait personne qui-st ce que cest que la COSSCIENCE; omme les Anges ne le croyaient pas, ils dirent un Esprit de convoquer avec ulle trompeLLe les Intelligents, pour :,en qurir deux sils savent ce que cest que la Conscience; et cela fut fait, et ils arrivrent, et parmi eux il y avait des Politiques, des rudits, des Mdecins et des Prtres; et alors on demanda, da bord aux POLITIQUES, ce que cest que la Conscience; ils rpondi. rent que cest la douleur provenant dune crainte, soit prconue. soit prise plus tard, des prils de lhonneur et des richesses, on provenant dune humeur mlancolique produite par des matires indigestes dans lestomac; outre plusieurs autres choses. Ensuite on demanda aux ERUDITS ce quils savaient de la Conscience; il& rpondirent que cest un chagrin et une anxit qui infestent le corps et par :,uite la tte, ou la tte et par suite le corps, daprs diverses causes, et priucipalement daprs celle-ci, quon ne sattache qu une seule chose, ce qui arrive surtout quand lamoul" rgnant souffre; de l, parfois des fantaisies et des dlires, el .chez quelques-uns dans les choses religieuses des affections crbrales, quils appellent remords de conscience. Aprs eux, lesMEDECINS furent interrogs sur ce que cest que la Conscience; et ils dirent que cest ~eulement une douleur qui a son origine dans diverses maladies quils numrrent en foule; et queux-mmes en avaient guri plusieurs par des mdicamcnls ; voir dans le 1fEMOIAllLE lnumration des maladies d o ils drivaient lesdouleurs, quon appelle douleurs de conscience. Enfin on demanda aux PRETRES ce que cest que la Conscience; ils dirent que cestla mme chose que la Contlition qui prcde la Foi, et quils la vaient guris par lEvangile; et ils ajoutrent quil y a dans toute 154. RELIGION CHRTIENNE.481Religion, vraie ou fanatique, des hommes dune conscience timorequi se font des scrupules dans les choses de salut, mme dans deschoses indiffrentes. Aprs avoil entendu ces rponses, les Angesperurent cetLe vrit, que personne ne sait ce que cest que laConscience; cest pourquoi ils envoyrent dentre eux un Angepour le leur apprendre; celui-ci, se plaant au milieu deux, leurdit: La Conscience nest pas une douleur, comme vous tous la-vez cru, mais cest la vie selon la Religion, et celle vie est princi-palemen t chez ceux qui son t dans la foi de la Charit; et ceux quiont de la conscience-disent de cur ce quils disent, eL font decur ce quils font. Cest mme ce quil illustra par des exem-pies; ainsi. lorsquon dit de quelquun quil a de la conscIence,on entend aussi quii est juste, et rciproquemellt. Aprs celleinstruction, les convoqus se partagrent en quatre phalanges;dans la premire passrent ceux qui avaient compris les parolesde lAnge, et les avaien t