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II. Processus et acteurs de la mondialisation

Processus et acteurs de la mondialisation

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II. Processus et acteurs de la mondialisation

A. Un processus ancien et continu

Du GATT à l’OMC (1947-1995)Protection tarifaire aux frontières, en %

L’explosion des échanges de marchandises

Causes de l’essor des échanges

• Des conditions politiques et économiques : généralisation du capitalisme libéral

• Des progrès technologiques : conteneurs, NTIC

Exportations de biens et services

Les I.D.E.

La financiarisation

• Le secteur de la finance impose ses règles aux autres secteurs de l’économie (rentabilité très forte, publication régulière de résultats, primauté de la rémunération de l’actionnaire).

Notions clé• Capitalisme libéral (ou capitalisme marchand)

• Libre échange

• Avantage comparatif

• DIT (ou NDIT)

• Délocalisations

• IDE

• Paradis fiscal

• Conteneurisation

Schéma de synthèse

B. Les acteurs de la mondialisation

1. Le rôle croissant des FTN

Le top 10 des FTN (2013)

Source : Fortune magazine via Wikipedia

Les FTN dans la mondialisation

La puissance des FTN

Les géants américains plus forts que les États ?• ExxonMobil ou General Motors sont, au plan économique, plus importantes que des pays tels que

le Pakistan ou le Perou. Ce constat émane d’un classement effectué par la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), organe rattaché à l’ONU, qui recense les cent entités économiques les plus importantes du monde pour l’année 2000, pays et entreprises confondues. Ces dernières trustant vingt-neuf places sur cent. La première entreprise multinationale, la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil, apparaît au 45e rang juste derrière le Chili et devant le Pakistan. Le Nigeria se positionne en 57e place entre le groupe automobile Daimler Chrysler et Général Electric.

• L’intérêt de ce classement est d’utiliser un instrument de mesure commun. Alors que la taille des entreprises est habituellement représentée par son chiffre d’affaires, la CNUCED s’est basée sur la valeur ajouté créée par les entreprises, à savoir la somme des bénéfices avant impôt, des salaires, des amortissements et moins value pour l’année 2000. Ce qui permet de les rapprocher du critère de Produit Intérieur Brut, en vigueur pour les nations, et qui représente lui aussi la valeur ajoutée produite. Ainsi, les Etats-Unis se placent sans surprise en tête avec un PIB de 9000 milliards de dollars, soit plus du double de celui du Japon qui occupe la 2e place de la liste. La France étant cinquième avec un PIB de 1294 milliards de dollars. La première entreprise, Exxon Mobil, affiche une valeur ajoutée de 63 milliards de dollars contre les 62 milliards de PIB enregistré par le Pakistan.

• D’autre part, selon les conclusions de l’étude la valeur ajoutée des cent plus grosses entreprises a augmenté plus rapidement que le PIB des pays. L’importance de ces entreprises est donc de plus en plus grande.

• L’Expansion.com - publié le 13/08/2002

Les géants américains plus forts que les États ? (2)

En réalité, la puissance économique des multinationales est loin de rivaliser avec celle des nations les plus riches.

Exxon, Coca-Cola, Microsoft et consorts aligneraient une puissance économique supérieure à celle des Etats.Dans la mythologie altermondialiste, cette idée occupe une place de choix.

Une simple comparaison entre les puissances privées et les puissances publiques oblige à revoir légèrement cediscours pourtant bien rodé. La compagnie pétrolière Exxon, n° 1 mondial toutes catégories, devrait annoncer en2009 un résultat d’exploitation de 58 milliards de dollars, selon les prévisions des analystes financiers. Pour lecomparer au produit intérieur brut des pays (leur richesse nationale), il faut ajouter à cette somme la massesalariale distribuée par le groupe. Soit, grosso modo, multiplier ce résultat par deux. Le « PIB » de la compagnieressort donc à quelque 115 milliards. Au classement des nations, l’« Etat Exxon » n’occuperait ainsi que lacinquante-huitième place mondiale, entre la Nouvelle-Zélande (PIB : 132 milliards) et la Libye (113 milliards). Legéant de la communication AT&T arriverait au niveau du Bangladesh. Le distributeur Wal-Mart ne pourrait secomparer qu’à la Slovénie, et Coca-Cola, qu’à la petite Guinée équatoriale.

Pas de naïveté, cependant : que les 302 660 employés d’AT&T produisent autant que les 154 millions deBangladais en dit long sur la force de frappe de l’entreprise américaine - ou sur la faiblesse de cette partiedu monde. Mais pas de théorie du complot non plus : Microsoft - accusé de coloniser les ordinateurs avec seslogiciels - pèse « à peine » le douzième de la Pologne.

Au-delà des chiffres, il faut constater aussi que, à l’heure de la crise mondialisée, la puissance publique fait songrand retour, et que des compagnies multinationales américaines viennent de solliciter l’aide des Etatssouverains. Sitôt élu président de la Bolivie, en 2006, Evo Morales, suivant l’exemple de son voisin vénézuélienHugo Chavez, nationalisait par décret les hydrocarbures du pays, au grand dam d’Exxon et de Total. « Laprédominance des multinationales américaines est au cœur d’une contestation internationale permanente [...]notamment par l’organisation de manifestations et de contre-sommets », relèvent Pascal Boniface et CharlotteLepri, les auteurs de 50 idées reçues sur les Etats-Unis.

Comparaison FTN/États

Multinationales Pays comparables en PIB Rang étatique mondial (1)

Exxon Libye 58e

(ou 1/10 du Canada)

AT&T Bangladesh 65e

(ou la moitié du

Kazakhstan)

Wal-Mart Slovénie 70e

(ou 1/33 de la Russie)

Microsoft Sri Lanka 79e

(ou 1/100 du Japon)

Coca-Cola Guinée équatoriale 103e

(ou la moitié de la Tunisie)

2. Les États demeurent des acteurs essentiels

Les fonctions des États :

3. Le rôle croissant des organisations régionales

4. Les organisations internationales• Ne pas oublier :

ONU et ses

structures

spécialisées (OIT,

OMS, HCR,

UNICEF) mais

aussi le FMI, le

G8…

Les BRICS

Pays membres de l’OMC en 2012

5. Les ONG

Le rôle des ONG

6. Des acteurs illégaux

Les mafia dans le monde

Les principaux acteurs de la mondialisation

Mondialisation

Entreprises

(des FTN aux PME)

États

Organisations internationales

(OMC, OIT, BRICS, G8…)

Organisations régionales (UE,

ALENA, ASEAN,

MERCOSUR…)

Collectivités territoriales, organismes

publics

ONG

III. Mobilités, flux et réseaux de la mondialisationComment la mondialisation

A. La NDIT organise les flux de marchandises

Le père Noël arrive en bateau…

Rotterdam, porte de l’Europe

Les transports maritimes, clé de voûte de la mondialisation

Rang Port Pays

1 Shanghai Chine

2 Singapour Singapour

3 Hong Kong Chine

4 Shenzen Chine

5 Busan Corée du S.

6 Ningbo Chine

7 Guangzhou Chine

8 Qingdao Chine

9 Dubaï É. A. U.

10 Tianjin Chine

11 Rotterdam Pays Bas

12 Port Klang Malaisie

13 Kaohsiung Taïwan

14 Hambourg Allemagne

15 Anvers Belgique

16 Los Angeles U. S. A.

17 Dalian Chine

18 Tanjung Pelepas Malaisie

19 Xiamen Chine

20 Tanjung Priok Indonésie

Carte de la densité des routes maritimes ↑

Les 20 premiers ports mondiaux en 2013 pour le trafic de

conteneurs →

La logistique, au cœur de la mondialisation

L’élargissement du canal de Panama

Les flux de marchandises

UE

AMERIQUE

DU NORD ASIE

CEI

MOYEN-

ORIENTAMERIQUE DU SUD

ET CENTRALE

New York

Washington

Genève

Flux et réseaux de l’espace mondialisé

À retenir• Polarisation des échanges mondiaux sur les ensembles de la Triade

(80% des flux) : des flux prioritairement entre les pays du Nord

• Notion d’oligopole mondial en matière d’échange : expression désignant la domination des grands centres mondiaux de puissance sur l'ensemble de la planète.

• Principal pôle : l’UE (plus de 40% des échanges grâce au commerce interne)

• Pôle le plus dynamique : Asie orientale (8 des principaux ports mondiaux)

B. Des mobilités humaines accrues

Principaux aéroports mondiauxRang Aéroport Millions de passagers

1 Atlanta 46,9

2 Beijing 41,2

3 Heathrow (Londres) 35

4 Dubaï 34,6

5 Los Angeles 34,3

6 Tokyo Haneda 33,7

7 O’Hare (Chicago) 33,2

8 Dallas-Fort Worth 31,1

9 Paris Charles de Gaulle 30,7

10 Hong Kong 30,6

11 Soekarno-Hatta (Jakarta) 27,8

12 Francfort 27,7

Le tourisme international

La mondialisation de la santéLa mondialisation de la santé se constate [par exemple à travers] la mondialisation des flux depersonnes [qui] résulte de deux phénomènes : la mobilité des soignants, qu’elle soit engendréepar des pénuries dans certains pays ou par des différences de rémunération, et le tourismemédical qui amène les patients à se faire soigner là où les soins offrent le meilleur rapport qualité-prix. Un mouvement symétrique se crée : un flux de patients « aisés » se déplace du Nord versles établissements hospitaliers du Sud tandis qu’à l’inverse un flux de soignants s’écoule du Sudvers le Nord. […]

C’est aux États-Unis que l’on totalise le plus grand nombre de médecins nés à l’étranger (près de200 000). […] La France compte 23 308 infirmières nées à l’étranger, soit 5,5% des effectifs. LesPhilippines, l’Afrique et plus généralement les pays en développement servent de réservoir danslequel puisent les pays développés. […] Ces mouvements s’inscrivent dans les flux migratoires depersonnes hautement qualifiées du Sud vers le Nord. […]

S’il n’est pas étonnant de voir des habitants parmi les plus fortunés des pays en développementvenir se faire soigner dans les pays riches, il est plus inhabituel que des pays pauvres offrent desprestations de qualité qui attirent des patients originaires des pays développés. […] Aux États-Unis, on est passé de 150 000 patients partis se faire soigner en Asie ou en Amérique latine en2006 à 750 000 en 2007 et le chiffre sera proche de 6 millions en 2010. […] La Thaïlande était en2007 la première destination du tourisme médical avec 1,5 million de patients; l’Inde occupant ladeuxième place.

J.-F. Nys, « Les nouveaux flux de migrations médicales »,

Revue internationale et stratégique, 2010

Les médecins qui manquent à l’Afrique

Les migrations internationales

Les réfugiés dans le monde : pays d’origine

Les réfugiés dans le monde : pays d’accueil

Les migrations internationales

Les flux migratoires

C. L’explosion des flux immatériels

Les flux d’IDE

Les câbles sous-marins

La carte des appareils connectés

Le trafic internet en 2012

Les réseaux sociaux en juin 2014

Printemps arabe: une révolution Twitter?«On est en train de nous gazer! Des centaines de militaires se ruent sur nous!», a écrit sur Twittersuzeeinthecity il y a un an presque jour pour jour. «Si nous avons pu construire les pyramides, alors nouspouvons abattre ce mur!», a lancé, en cri du coeur, Egyptocracy.Comme l'a admirablement illustré le livre Tweets from Tahrir, une compilation de milliers de courts messagesen 140 caractères, Twitter a été au coeur du soulèvement égyptien. Aux tweets se sont ajoutés des messagestéléphoniques, des textos accessibles au monde entier dénonçant chaque seconde la répression.En Tunisie, c'est plutôt Facebook qui a mené la charge. Les internautes y ont relayé sans relâche des vidéosde manifestants battus, ont appelé à des manifestations spontanées, répété sans filet informations et rumeursfolles.Dans ces deux cas, la grande nouveauté, selon une étude récente de l'International Journal of Communication,c'est que l'écrasante majorité des messages (69%) provenait de simples individus, et non d'organisations. Lesmédias ne représentaient que 14% de ce volume d'information sur l'internet. «Pour la première fois de l'histoire,les grands médias ont été complètement en dehors de la course», notent les auteurs.Est-ce suffisant pour qualifier ces soulèvements de «révolution» Facebook ou Twitter? […]En Égypte, rappelle le journaliste Mohammed Jamjoom, de CNN, les pages Facebook ont concrètementpermis aux révolutionnaires de signaler les barrages policiers, de donner des indications pour se rendre auxlieux des manifestations - comment et à quel moment traverser certains ponts, par exemple.De façon générale, écrit David Kravets, de Wired, la technologie a toujours été mise à profit dans lesrévolutions modernes. «Les textos ont aidé à allumer la contestation aux Philippines il y a une décennie (...)Tiananmen a été appelée la «révolution fax» parce que cette machine a permis d'informer le monde entier.»La réplique la plus célèbre est celle du chroniqueur du New Yorker Malcolm Gladwell, qui rappelle que lesinternautes ne sont pas des manifestants ou des militants, «parce que la nature de leur média fait en sortequ'ils courent des risques minimes... avec des effets négligeables».Les blogueurs eux-mêmes sont réticents à cueillir les lauriers de ces révolutions. Incluant le cyberblogueurtunisien Yassine Ayari, interrogé par La Presse. «Je suis allé dans des maisons où des gens avaient été tués,a-t-il expliqué. Ils n'avaient même pas de PC.»

Source : Karim Benessaieh, http://www.lapresse.ca, 11/02/2012

D. Un monde en réseau

Conteneurisation

gigantisme dans

les transports

maritimes

NTIC

(informatique,

satellites,

numérique…)

Démocratisation

des transports

(aérien,

automobile…)

Accélération et

x100 des

échanges

mondiaux en

valeur et en vol.)

Développement

des échanges

commerciaux

Développement de

la circulation des

capitaux

(libre éch…)

Développement

des Mobilités

humaines

Flux de biens et

services Flux financiers Flux migratoires

67

UE

AMERIQUE

DU NORD ASIE

CEI

MOYEN-

ORIENTAMERIQUE DU SUD

ET CENTRALE

New YorkWashington

Genève

Sao Paulo

Francfort

Tokyo

Mumbai

Sydney

1) Acteurs de la mondialisation

2) Flux de la mondialisation

3) Pôles de la mondialisation

OCEAN

PACIFIQUE

OCEAN

PACIFIQUE

OCEAN

ATLANTIQUE

OCEAN

INDIEN

a) Des acteurs privés

b) Des acteurs publics

Concentration majeure des FTN

FMI

Banque mondiale

OMS

Flux majeurs de marchandises

Flux d’hydrocarbures

Principaux flux migratoires

Pôles du commerce mondial

Principales places boursières

Londres

Paris

Principaux pôles touristiques

Un monde

inégalement

mis en

réseau

Part de la population

internaute (%)+ 55% 15%