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1 Introduction Depuis toujours, les plantes ont joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité. Non seulement le règne végétal a donné à la médecine certains de ses meilleurs remèdes, mais a aussi occupé une place prépondérante dans la cosmétologie. D’ailleurs le philosophe grec Théophraste (300 avant J.-C), élève de Platon et d’Aristote, spécialiste de botanique, décrivait déjà plus de cinq cents espèces de plantes utilisées pour leurs vertus thérapeutiques. L’étymologie du mot cosmétique vient du grec « kosmetikos » qui signifie mettre de l’ordre, harmonisé et de kosmos qui se traduit l’univers, un système qui englobe tout. En revanche, en Egypte, la cosmétologie n’était pas qu’une simple parure et les couleurs des fards avaient un rôle non seulement esthétique, mais aussi thérapeutique, symbolique, rituel et sacré. D’ailleurs, il semble probable que le mot cosmétique provienne plutôt du grec Kemet qui désignait la terre noire des bords du Nil. Depuis l’Antiquité, la cosmétologie a ainsi occupé une place importante dans la plupart des civilisations. La notion de beauté varie certes avec les époques, les ethnies, les lieux, mais également les pratiques pour embellir le corps ont toujours existé. Les produits de cosmétiques font partie des coutumes, en partant de l’époque des romains et des grecs, en passant par le moyen âge, et jusqu’au XXème siècle. Il est ainsi aisé de faire le rapprochement avec notre siècle. A partir du 3e millénaire avant Jésus Christ, des traces d’objets démontrant l’utilisation de parfums et cosmétiques ont été retrouvées. Des objets ou plutôt des fragments d’objets ont souvent été découverts lors de fouilles archéologiques, servant de contenant à des poudres ou des mixtures. Les composants utilisés à cette période se sont révélés provenir d’huiles végétales parfumées qui servaient à hydrater la peau. Des pigments issus de minéraux mélangés avec des substances grasses avaient la vertu de servir de collyres contre les irritations et autres infections. Pendant longtemps, la fabrication de ces produits a été artisanale, destinée aux personnes de pouvoir et utilisée à des fins religieuses ou sociales. La conservation de ces produits à base de végétaux ou minéraux se faisait grâce à des substances toxiques comme l’arsenic, et leur usage était critiqué. Quand lorsqu’au Moyen Age, qui a duré près de dix siècles, l’usage des produits de beauté semble avoir été révoqué par l’Eglise, ils réapparaissent de plus belle à la Renaissance. Cette époque annonce le retour de la coquetterie, les femmes sont maquillées et attirantes, elles annoncent le siècle des lumières. A la fin du XVIIIe siècle, il y eut une prise de conscience concernant la toxicité de certains composants de cosmétiques tels que le plomb, le mercure et l’arsenic. Une hausse de l’hygiène est à noter et nous voyons apparaître des professionnels du métier de la parfumerie installer leurs boutiques dans tout Paris. Puis l’ère du Romantisme ne fut pas très gaie pour les produits de cosmétique, puisque la mode réservée aux gens les plus fortunés consistait à adopter un look de dandy, à savoir un air triste et un teint blafard. En revanche à l’aube de l’industrialisation du XIXe siècle, les nombreuses découvertes scientifiques et techniques comme la chimie de synthèse font prendre un nouveau tournant à la fabrication des parfums et des produits de cosmétiques. Le visage de la cosmétologie change :

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Introduction Depuis toujours, les plantes ont joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité. Non seulement le règne végétal a donné à la médecine certains de ses meilleurs remèdes, mais a aussi occupé une place prépondérante dans la cosmétologie. D’ailleurs le philosophe grec Théophraste (300 avant J.-C), élève de Platon et d’Aristote, spécialiste de botanique, décrivait déjà plus de cinq cents espèces de plantes utilisées pour leurs vertus thérapeutiques. L’étymologie du mot cosmétique vient du grec « kosmetikos » qui signifie mettre de l’ordre, harmonisé et de kosmos qui se traduit l’univers, un système qui englobe tout. En revanche, en Egypte, la cosmétologie n’était pas qu’une simple parure et les couleurs des fards avaient un rôle non seulement esthétique, mais aussi thérapeutique, symbolique, rituel et sacré. D’ailleurs, il semble probable que le mot cosmétique provienne plutôt du grec Kemet qui désignait la terre noire des bords du Nil. Depuis l’Antiquité, la cosmétologie a ainsi occupé une place importante dans la plupart des civilisations. La notion de beauté varie certes avec les époques, les ethnies, les lieux, mais également les pratiques pour embellir le corps ont toujours existé. Les produits de cosmétiques font partie des coutumes, en partant de l’époque des romains et des grecs, en passant par le moyen âge, et jusqu’au XXème siècle. Il est ainsi aisé de faire le rapprochement avec notre siècle. A partir du 3e millénaire avant Jésus Christ, des traces d’objets démontrant l’utilisation de parfums et cosmétiques ont été retrouvées. Des objets ou plutôt des fragments d’objets ont souvent été découverts lors de fouilles archéologiques, servant de contenant à des poudres ou des mixtures. Les composants utilisés à cette période se sont révélés provenir d’huiles végétales parfumées qui servaient à hydrater la peau. Des pigments issus de minéraux mélangés avec des substances grasses avaient la vertu de servir de collyres contre les irritations et autres infections. Pendant longtemps, la fabrication de ces produits a été artisanale, destinée aux personnes de pouvoir et utilisée à des fins religieuses ou sociales. La conservation de ces produits à base de végétaux ou minéraux se faisait grâce à des substances toxiques comme l’arsenic, et leur usage était critiqué. Quand lorsqu’au Moyen Age, qui a duré près de dix siècles, l’usage des produits de beauté semble avoir été révoqué par l’Eglise, ils réapparaissent de plus belle à la Renaissance. Cette époque annonce le retour de la coquetterie, les femmes sont maquillées et attirantes, elles annoncent le siècle des lumières. A la fin du XVIIIe siècle, il y eut une prise de conscience concernant la toxicité de certains composants de cosmétiques tels que le plomb, le mercure et l’arsenic. Une hausse de l’hygiène est à noter et nous voyons apparaître des professionnels du métier de la parfumerie installer leurs boutiques dans tout Paris. Puis l’ère du Romantisme ne fut pas très gaie pour les produits de cosmétique, puisque la mode réservée aux gens les plus fortunés consistait à adopter un look de dandy, à savoir un air triste et un teint blafard. En revanche à l’aube de l’industrialisation du XIXe siècle, les nombreuses découvertes scientifiques et techniques comme la chimie de synthèse font prendre un nouveau tournant à la fabrication des parfums et des produits de cosmétiques. Le visage de la cosmétologie change :

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Parfums de synthèse, dérivés pétroliers, tensioactifs et stabilisateurs d’émulsion font partie des nouveaux composants entrant dans les formulations complexes qui caractérisent les cosmétiques modernes. Grâce à l’industrialisation, les coûts de production se réduisent et les produits sont plus sûrs. A l’origine de cette industrie française, les grandes maisons de couture sont souvent associées. Les entreprises Chanel ou Dior n’y sont pas inconnues. Le bio, est l'un des sujets en vogue, essentiellement dans l'agriculture, il s'agit d'une nouvelle façon de consommer. En effet les consommateurs de nos jours sont plus responsables vis à vis de leur consommation, de leur santé et de l'environnement. Ce sujet de mémoire m’a été inspiré des publicités que l’on voit à la télévision mais aussi dans la rue, les panneaux publicitaires, dans les magasins, ou encore sur internet. Aujourd’hui nous sommes enfin plus conscients et plus sensibles à notre bien-être, mais pas à n’importe quel prix. Nous sommes des consommateurs avisés et recherchons de plus en plus l’information car celle-ci est devenue plus accessible. Etant moi-même consommatrice, je me suis demandée ce que les industriels des cosmétiques nous proposaient réellement. Que contiennent les produits ? Que sont les cosmétiques bios ? De quoi sont-il composés ? Que signifient les labels bio ? Toutes ces questions m’ont orientées à faire mon mémoire sur un sujet d’actualité, en plein boom et en évolution constante. Au-delà des cosmétiques, le bio est aussi dans nos assiettes. Mais que signifie réellement le bio ? Comment la législation arrive-t-elle à contrôler et réglementer un si vaste secteur ? Les législations sont-elles homogènes ? On parle aussi de commerce équitable, les pays en développement sont très investis, je me demandais comment ces producteurs s’inscrivait dans cette démarche de commerce équitable. Qu’apporte le commerce équitable au commerce local, national et aux producteurs à un niveau économique et social ?

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1. Le Secteur du Bio

1.1. Historique du Bio, ses origines

1.1.1 Au niveau international L’agriculture biologique s’est progressivement implantée en Europe sous l’influence de trois courants : Le philosophe Rudolf STEINER jette les premières bases de l’agriculture biodynamique, fort de son courant anthroposophique qui prône d’une part, la voie à une perception et à une compréhension approfondies des principes régissant l’être humain et la nature et d’autre part, une action inspirée de cette perception. C’est en 1924 que R.STEINER effectue sa première démonstration en termes d’agriculture biodynamique « Le cours aux agriculteurs ». Ce premier événement fut à l’origine d’un mouvement international fortement implanté en Allemagne, Autriche, Suisse, Hollande, Etats-Unis et dans les pays scandinaves. Les principes de l’agriculture biodynamique se fondent sur une approche « vitaliste ». C’est ainsi qu’il exposait les premiers dangers causés par les engrais chimiques qui peuvent tuer la terre et tout organisme vivant. C’est pourquoi il proposa une approche et une méthode de culture différente. En composant un compostage basé sur l’emploi de substances végétales et minérales. Expérimentée par son collaborateur Erhenfried PFEIFFER en Europe, la pratique fut rapidement exportée aux Etats-Unis. Le mouvement prit son essor surtout en Allemagne et en Europe du nord dans les années 30. Le courant anglophone, celui de « l’agriculture organique » s’est développé en Grande-Bretagne après la seconde guerre mondiale. C’est sur les bases d’un certain Sir Albert HOWARD, directeur de l’Institut de l’industrie végétale Indore, conseiller agricole des Etats de l’Inde centrale et auteur d’un ouvrage intitulé Le testament agricole, qu’il conteste l’utilisation d’engrais artificiels. De retour de mission en Inde où il était chargé de résoudre les problèmes de pénurie alimentaire, il s’est inspiré des méthodes traditionnelles de cultures indiennes pour mettre au point une technique simple d’utilisations des déjections. Au lieu de les transformer en combustible comme avant, elles étaient compostées, son « procéder Indore », démontra l’action bénéfique sur les rendements et sur la résistance des plantes au parasitisme. La méthode organo-biologique apparaît en Suisse dans les années 30, sous l’influence d’un homme politique, le Dr MULLER, dont les objectifs socio-économiques sont assez semblables à ceux de ses prédécesseurs puis se développe en 1960 sous l’impulsion du médecin autrichien Hans Peter RUSH qui publia un ouvrage majeur, « La fécondité du sol ». Ses réflexions préfiguraient les propositions écologiques sur la protection de l’environnement, l’utilisation des énergies douces, l’influence de l’alimentation sur la santé et le gaspillage des ressources. Ce mouvement fit de nombreux adeptes en Allemagne et à l’origine de la création de l’association Bioland, l’une des principales organisations bios outre-Rhin, et du réseau des coopératives Muller, en Suisse.

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1.1.2 Au niveau national En France, c’est après la seconde guerre mondiale qu’un groupe de médecins, de consommateurs et d’agronomes lança le débat sur l’agriculture biologique, en constatant l’apparition de maladies nouvelles, et l’augmentation du cancer, qu’il attribuait aux produits chimiques de l’agriculture et à la transformation industrielle des aliments. La première association fut créée en 1950 par le docteur William BAS (L’Association Française Pour une Alimentation Normale). Composée de médecins et de naturopathes, elle défendait les traditions paysannes. Poussé par la création de cette première association, un premier groupement d’agriculteurs biologique se forme en 1959 dans l’ouest. Il faudra attendre 1962 pour voir l’apparition de l’AFAB (Association Française pour l’Agriculture Biologique) avec des personnalités qui ont réellement marqué le grand départ de l’AB en France. Depuis les créations de ces associations, des réseaux de distributions et de coopératives se sont organisés autour des agriculteurs. De nombreux autres domaines se sont mis au bio, notamment celui de la médecine, de l’industrie du textile, des matériaux de construction ou encore récemment celui des cosmétiques.

1.2. Les modes de distribution et de diffusion du bio

1.2.1. La distribution et commercialisation

La distribution et commercialisation des produits de la filière bio se fait à plusieurs niveaux :

Le réseau de proximité : vente directe à la ferme ou sur les marchés locaux. C'est sans aucun doute la forme de commercialisation la plus appropriée pour les produits du terroir extra frais. Ce type de point de vente s’accroît de plus en plus. Sans intermédiaire, c’est souvent que les consommateurs sont en liaison directe avec le producteur.

Les magasins spécialisés et coopératives bio : Biocoop, Nature et Progrès, Canal Bio,

Côté vert, Dame Nature, La Vie Claire, Rayons verts, Nouveaux Robinson, etc... Ils sont souvent installés en centre ville ; on y trouve des produits alimentaires bios mais aussi des produits cosmétiques naturels.

La grande distribution : les grandes surfaces répondent elles aussi à la demande

croissante des consommateurs de produits bio. Alors qu’autrefois les grandes surfaces ne réservaient qu’un misérable espace aux produits bio, maintenant on peut constater l’apparition de rayons entiers consacrés au bio et aux produits naturels. Au top 3 des meilleurs points de vente : Carrefour, Monoprix et Auchan.

La vente par correspondance : Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur Internet pour se rendre

compte de l’essor des produits bio. De très nombreux sites proposant toutes sortes de produits bios sont présents sur le net, en majorité de l’alimentation, des herbes et des soins et cosmétiques pour le corps.

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1.2.2. La diffusion et promotion La diffusion et la promotion des produits bio s’effectuent par le biais de plusieurs

manifestations et évènements étalés tout au long de l’année et sur l’ensemble du territoire français.

Chaque année a lieu depuis maintenant sept ans, le printemps Bio. Pendant 15 jours, les 22 régions françaises vont ainsi vivre au rythme des actions menées par les acteurs de la bio pour faire connaître au plus grand nombre les techniques, les pratiques, les principes et les valeurs de ce mode de production respectueux de l'environnement. Comme chaque année, agriculteurs, artisans, transformateurs et distributeurs vont aller à la rencontre du grand public, ouvriront leurs fermes, leurs entreprises...

L’importance des ces actions est telle que, l’Union européenne finance 50 % du budget

total de cette campagne. Dans cette optique, l'ensemble des actions réalisées, à savoir les supports de communication, l'événement de lancement, les publi-reportages ainsi que les actions menées dans toute la France apportent un éclairage particulier sur le logo européen bio. En l'intégrant notamment sur tous les outils réalisés mais aussi en expliquant au grand public la réglementation européenne. 1.2.3. Les arguments du Bio

Depuis plusieurs années maintenant, on ne cesse de parler et de vanter les mérites du bio. Cette tendance apparaît après les problèmes survenus au sein de la chaîne alimentaire tel que la crise de la vache folle ou encore plus récemment l’épidémie de grippe aviaire. On commence donc de plus en plus à remettre en question ce qu’on retrouve dans son assiette. Mais outre le fait que les aliments et produits issus de l’agriculture ou de l’élevage biologiques sont contrôlés de manière très stricte, le mouvement biologique demeure avant tout un style de vie, qui passe par le respect de la nature et de son environnement. Choisir de consommer des produits biologiques contribue non seulement à encourager les agriculteurs, les producteurs, mais aussi a fournir au consommateur un mode de vie globalement plus sain. Consommer bio c’est préserver une nature qui devient de plus en plus fragile en partie dû à la pollution créée par l’homme, et chacun d’entre nous sait que les ressources de la nature ne sont pas inépuisables. D’où l’importance d’un mode de vie plus sain donc plus bio.

1.2.4. Les différents domaines concernés par le bio L'Environnement

La protection de notre environnement est un sujet de préoccupation avec l’augmentation des perturbations climatiques (exemple : les tsunamis, la fonte des glaces, les canicules, les inondations,.. ) liées à une croissance de l’effet de serre , l’accumulation des déchets sur notre planète, les ressources énergétiques qui s’amenuisent , tout cela perturbe notre monde et fait prendre conscience à notre société que notre système est fragile et qu’il est nécessaire de prendre des mesures pour y remédier.

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Le biologique semble être une solution pour freiner la dégradation de notre environnement et même le protéger. Quelle est la place du bio dans l’environnement ?

Le biologique sert à refuser tout apport chimique dans la production industrielle et alimentaire, et agricole, afin de préserver la nature et garantir une sécurité sanitaire.

L’agriculture biologique ne met jamais en péril l’équilibre vital du sol, et même améliore la qualité des sols puisqu’elle favorise la prolifération de micro-organismes. Puisque des plantes cultivées biologiquement sont des produits qui ont poussé sans l’aide d’aucun produit de synthèse (produit chimique, engrais, herbicide, insecticide, fongicide, hormone,…..) et qui ont gardé leur filtre naturel. Ensuite vient prendre part à la protection de l’environnement toute la production de produits de substitution entièrement biologiques. L’intérêt de ces produits est qu’ils aboutissent au même résultat que les produits qu’ils remplacent tout en protégeant l’écologie. Les produits biodégradables répondent parfaitement à cet objectif. Existe-t-il des labels et réglementations bio en faveur de l'environnement? Il existe quelques labels existant concernant les labels bios en faveur de l'environnement

Le label agriculture biologique : Il est attribué aux produits pour certifier les produits issus de l’agriculture biologique, il concerne les produits agricoles et les denrées alimentaires.

Le label nature et progrès : Il concerne les produits alimentaires et depuis 1998 les cométiques, mais également les produits ménagers. Leur but et de faire des produits qui respectent les lois de la nature et utilisent le moins possible d’éléments de synthèse.

Le label Demeter : Organisme certificateur de l'agriculture biodynamique. Les produits DEMETER satisfont aux exigences du règlement européen sur l'agriculture biologique et répondent, en plus, au cahier des charges spécifiques de la bio-dynamie qui considère le vivant dans son ensemble.

Le label SKAL : Organisme hollandais de contrôle et de certification de la production biologique reconnu sur le plan international. Label "EKO" de Skal : respect de règles très strictes imposées par Skal, de la matière première au produit fini.

De même il existe des organismes afin de réglementer le bio en faveur de l'environnement.

IMO : Organisme d'inspection et de certification des matières premières,reconnu sur le plan international.(Inspection, notamment, pour Demeter et l'IVN).

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NATURTEXTIL / I.V.N : Association Internationale des Textiles Naturels.

Les qualités écologiques des articles portant ce sigle sont vérifiées et certifiées à chaque stade de leur production par des organismes indépendants. Label "Better" de l'IVN : respect de critères écologiques et sociaux très stricts imposés par l'Association.

L’alimentation LE BIO, TOUT LE MONDE EN PARLE MAIS QU’EST-CE QUE C’EST ? Qu'est-ce qu’un produit bio ?

C’est un produit végétal ou animal, brut ou transformé, élaboré et commercialisé selon des règles rigoureuses contenues dans un cahier des charges homologué, répondant aux exigences du règlement européen en vigueur, contrôlé et certifié par un organisme agréé, dont les références figurent sur l’étiquette. C’est un produit qui contient au moins 95% d’ingrédients provenant de l’agriculture biologique (les 5% restant est la marge nécessaire pour des additifs comme le sel qui ne sont pas agricoles).

Ce produit doit répondre aux attentes des consommateurs pour le respect de l’environnement :

il est obtenu par le recyclage des matières organiques naturelles par compostage pour ne pas perturber l’équilibre des organismes vivants qui peuplent le sol. Il est également dépourvu d’engrais chimiques et de pesticides de synthèse, de traitements antibiotiques et antiparasitaires après récolte et de conservateurs, de colorants et d’additifs divers. C’est pour les consommateurs de produits biologiques un produit « sain ».

Concernant l’utilisation d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) ou de dérivés dans la

composition de produits biologiques, elle est totalement prohibée depuis le 24 août 1999 dans l’agriculture biologique.

Comment reconnaître et choisir un produit biologique ?

Un consommateur d’alimentation biologique est très méfiant vis-à-vis de produits biologiques vendus en grande surface. Néanmoins certains critères permettent de reconnaître un produit biologique de l’agriculture française sans se tromper :

La mention « Agriculture biologique » ou « Produit de l’agriculture biologique » ou

« Produit issu de l’agriculture biologique »

Le logo AB (« Agriculture Biologique ») est le premier signe de reconnaissance. Il doit être apposé sur l’étiquette et être bien visible par le consommateur. Il certifie que le produit est issu au moins à

95% de l’agriculture biologique. Se sont les organismes de contrôle agrées par le ministère de l’agriculture qui délivre ce logo aux préparateurs des produits biologiques une fois que le produit a été vérifié et jugé

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conforme à la réglementation européenne et au cahier des charges français. Cependant l’utilisation de ce logo étant facultative, on trouve beaucoup de produits biologiques où ce logo ne figure pas.

la mention « agriculture biologique – système de contrôle CEE » suivie du nom ou de la raison sociale du producteur, du préparateur ou du vendeur. Les mentions « produits naturels, produits fermiers », « agriculture raisonnée » ne sont pas fiables car ils ne correspondent pas aux normes de l’agriculture biologique.

Le nom de l’organisme certificateur Éventuellement un organisme gestionnaire de marques (logo

particulier) Le logo communautaire de l’agriculture biologique

Aujourd’hui le produit issu de l’agriculture biologique est de plus en plus jumelé avec l’étique du commerce équitable notamment dans les grandes surfaces. Les produits biologiques participant au commerce équitable sont reconnaissables par le logo AB et le sigle « Max Havelaar ». Ils ont donc un double enjeu : ce sont des produits naturels issus d’une agriculture sans engrais chimiques et ils assurent une juste rémunération du travail des producteurs et artisans les plus défavorisés leur permettant de satisfaire leurs besoins élémentaires. On remarques ces dernières années une étendue plus importantes dans les hypermarchés des produits bio. Ceci nous amène à nous demander où pouvons nous acheter des produits bio. 1.2.5. Où acheter et consommer du bio? Depuis 1990, différents types de distributeurs nous proposent des produits biologiques.

Les magasins indépendants spécialisés et/ou franchisés : proposent d’abord des produits diététiques et naturels .Ces magasins spécialisés se sont reconvertis par la suite en supérettes biologiques. Proposant un large choix de produits, ils sont aujourd’hui plus de 2000 commerçants ou franchisés (Satoriz, La vie Claire, Dame nature, Profil’Bio,…) à proposer des produits biologiques. Le réseau coopératif Biocoop réunit ses magasins et supermarchés offrant

exclusivement du produit conforme à l’éthique bio.

Les commerçants indépendants : il s'agit des boucheries, des boulangeries ou encore des biscuiteries qui proposent des produits entièrement issus de l’agriculture biologique. Ces commerçants sont de plus en plus nombreux.

Les grandes surfaces : il est possible de s’approvisionner dans les grandes surfaces

dans un rayon spécialement réservé « bio ». D’après « Le guide Hachette du bio » la grande distribution approcherait aujourd’hui la moitié du marché des produits

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biologiques. Il est vrai que la gamme s’accroît considérablement depuis que ces enseignes ont apposé leur marque sur les produits. En se rendant sur le terrain, on peut effectivement constaté une augmentation de la gamme de produits proposés : - Casino, Intermarché et Cora qui ne présentait qu’une 30aine de produits en 2000,

en comptabilisent environ une centaine en 2006. - Carrefour, Champion qui présentait une centaine de produits en 2000,

comptabilisent, aujourd’hui plus de 3700 produits bio dans leurs hypermarchés. Il faut savoir qu'aujourd'hui Carrefour est leader en terme de fabricant de produits bio, et propose dans ses hypermarchés près de 50% de produits bio en marque propre.

Les marchés biologiques : on y trouve tous les produits frais biologiques : légumes, viande, poisson, pain, pâtisseries, … dans une atmosphère joviale et agréable, ou les arômes naturels vous enivrent les narines ! faire son marché devient un vrai moment de bonheur.

Le commerce biologique en ligne : le bio se met à l’Internet ! de nombreux sites en ligne de commerce biologique proposent un large choix de produits biologiques :

- des produits frais : fruits, légumes charcuterie, viande, poisson, traiteur, produits laitiers, boulangerie/pâtisserie

- des produits non périssables : chocolats, café, épices, vin,… - des produits non alimentaires : maquillage, soins du corps, soins du visage, soins

capillaires, soins pour bébés et enfants,… Tous ces produits sont à retrouver sur Natoora.fr (alimentaire) ou Mondebio.com (non alimentaire), Parmashop.it (site non spécialisé mais proposant du parmesan biologique).

La restauration collective introduit le bio par le biais d’une Association Nationale : « Un Plus Bio » qui accompagne les personnes et les structures souhaitant introduire

progressivement une alimentation de qualité en restauration collective, en s’appuyant sur le concept “manger bio” (produits certifiés Agriculture Biologique*, saisonnalité, proximité, actions éducatives).

Tous les secteurs de la restauration collective sont concernés :

• Scolaire : maternelles, primaires, lycées, collèges • Entreprise : secteurs public et privé • Médico-social : santé, maisons de retraite • Centres de loisirs, de vacances

La finalité de cette association est de contribuer à changer les comportements alimentaires par des actions éducatives ancrées sur des valeurs de respect, de partage et de plaisir. Au-delà des aliments bios, les produits bios peuvent se retrouver dans divers domaines tel que les cosmétiques.

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2.3. Le bio dans les Cosmétiques. 2.3.1. Définitions Définition du terme « cosmétique »

L’article L.5131-I du code de la santé publique définit un cosmétique par les termes suivants :

« On entend par produit cosmétique toute substance ou préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain, notamment l’épiderme, les systèmes pileux et capillaires, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes, ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles ».

Pour simplifier cette définition, on peut dire qu’un cosmétique permet de modifier l’apparence et de protéger la peau en surface. Il ne doit ni pénétrer le corps humain, ni agir comme un médicament, sans quoi il devra faire l’objet d’une autorisation spéciale de mise sur le marché. Ainsi, la famille des cosmétiques regroupe les produits de beauté (maquillages et soins pour le visage), mais aussi les produits d’hygiène, les produits capillaires et la parfumerie au sens strict. Définition du terme «cosmétique bio» Les cosmétiques bios représentent une famille de produits de beauté contenant un maximum d’ingrédients naturels, issus du règne végétal. Il peut s’agir d’huiles d’olive, d’amande ou d’argan, de karité ou d’extraits de fruits, d’huiles essentielles ou d’eaux florales. De plus, ces cosmétiques ne contiennent aucune substance dite indésirable comme les silicones synthétiques, les parfums de synthèse, les colorants et pigments de synthèse, les conservateurs trop puissants. Les fabricants s’interdisent ces substances car elles sont non biodégradables, détruisent la flore cutanée naturellement protectrice, sont réputées allergisantes, et sont parfois issues de résidus de la pétrochimie comme c’est le cas pour les huiles minérales (paraffinun liquidum). Sont également interdits les ingrédients obtenus par des procédés de fabrication qui ne respectent pas l’environnement et les matières supposant la mort d’un animal. Enfin, les cosmétiques bios sont testés sur des personnes volontaires et non sur des animaux vivants. 2.3.2. Principales différences entre un cosmétique « classique » et un cosmétique « «bio » Fabriquer un produit cosmétique relève d’un procédé complexe qui consiste à doser et mélanger harmonieusement des ingrédients. Un cosmétique peut se présenter sous différentes formes (crèmes, émulsions, gels ...) mais la composition reste à peu près identique pour chaque cas. Ainsi, quel que soit son aspect, un produit cosmétique contient principalement quatre types de composants :

Un excipient (eau + huile) dont le rôle est de moduler la pénétration du principe actif dans

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l’épiderme. Par exemple, une crème est généralement composée d’environ 80% d’excipients. C’est donc cette substance qui révèle la qualité et l’efficacité d’une crème. Son rôle est en effet double : il doit soigner la peau et prévenir des allergies.

Des principes actifs, substances apportant à un cosmétique toute son efficacité. Dans la

cosmétique, les principes actifs les plus couramment utilisés sont par exemple l’argile, l’élastine, les vitamines extraites de fruits et légumes, le zinc etc.

Des additifs qui sont très variés. Il peut s’agir par exemple d’adjuvants permettant de

colorer, faire mousser, ou parfumer le produit, de conservateurs ou encore de colorants.

D’autres ingrédients indispensables à la formulation tels que des émulsionnants, des tensio-actifs etc.

Exemples d'ingrédients utilisés en cosmétique classique et bio Type de composant Cosmétique classique Cosmétique bio

Excipients Huiles et graisses minérales (1), sous-produits pétroliers (paraffine, vaseline) et de synthèse (2) (silicone) et/ou des graisses végétales, matières premières d’origine animale

Huiles et graisses végétales (d’abricot, d’argan, d’olive…)

Principes actifs Molécules isolées par extraction ou synthèse

Actifs naturels : extraits d’huiles essentielles, de plantes, etc.

Additifs Colorants et parfums synthétiques

Colorants naturels et parfums extraits d’huiles essentielles biologiques

Adjuvants Conservateurs de synthèse, stabilisants etc.

Conservateurs naturels, stabilisants naturels (dérivés de sucres et de céréales) etc.

Emulsionnants et tensioactifs Dérivés pétroliers, synthèses chimiques

Dérivés de sucres, de matières premières végétales, transformés par réactions chimiques douces, avec une partie naturelle très importante

- (1) Les huiles minérales (dérivées directes du pétrole) sont très avantageuses pour l’industrie cosmétique car elles sont à la fois faciles à travailler et très bon marché. Cependant, ces huiles artificielles ont des conséquences néfastes pour la peau (elles empêchent la peau de respirer) et l’organisme du consommateur (stockées dans l’organisme, elles peuvent endommager le foie ou encore le corps).

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- (2) Les huiles de silicone de bonne qualité sont douces et s’étalent facilement sur la peau. Elles sont préférables aux huiles minérales, mais elles présentent un large inconvénient, elles sont en effet très peu biodégradables et nocives pour l’environnement. Et donc indirectement pour la santé du consommateur. 2.3.3. Exception dans les cosmétiques bio En France, certaines substances synthétiques sont autorisées dans les cosmétiques bios. En effet, un cosmétique bio, même s’il est quasi exclusivement composé d’ingrédients naturels, peut contenir une très faible quantité de substances obtenues par synthèse. Par exemple, l’organisme certificateur Ecocert autorise dans son cahier des charges la présence de 5% maximum de matières synthétiques dans les cosmétiques. Il s’agit principalement de conservateurs, quand ceux-ci sont trop difficiles à extraire de la nature, comme c’est le cas pour les acides benzoïques qui permettent d’assurer la conservation du produit, ou encore les oxydes de zinc qui jouent un rôle de protection solaire. Il est alors envisageable de les remplacer par des molécules synthétiques. Cependant, les recherches sur les matières premières naturelles ne cessent d’évoluer, ce qui donne espoir aux scientifiques de pouvoir un jour remplacer toutes les substances synthétiques par un équivalent naturel. Il existe cependant une certitude, c’est qu’un cosmétique bio contient au minimum 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle. Cela dépend en général du label par lequel il est certifié, puisqu’il en existe plusieurs en France et que leur degré d’exigence varie. Quoi qu’il en soit, un cosmétique bio répond à des critères spécifiques. Ces critères permettent d’offrir des bénéfices au consommateur, et ils ont l’avantage d’être certifiés par tous les labels. 2.3.4. Bénéfices des Cosmétiques Bio

Un cosmétique bio contient des ingrédients principalement issus de l’agriculture biologique qui est un mode de production valorisant la biodiversité et les équilibres naturels. Ainsi, il respecte les critères suivants :

Le respect de l’homme : Outre l’absence de substances chimiques et polluantes (engrais

chimiques de synthèse, OGM, pesticides…) qui, à long terme, ont des conséquences néfastes à la fois pour le consommateur et pour l’environnement, le cosmétique bio est d’une grande richesse. Il contient en effet, une grande quantité d’ingrédients actifs et de matières premières vivantes brutes, dont l’efficacité réelle et à long terme est prouvée.

La traçabilité et la sécurité : Il n’est pas toujours facile d’analyser la composition exacte

d’un produit cosmétique dit traditionnel et d’identifier la provenance des matières premières présentes dans le produit fini. Au sein de la cosmétique bio, il existe des organismes tels qu’Ecocert ou Qualité France, qui assurent un rôle de contrôle. Ces contrôles permettent d’assurer une traçabilité des ingrédients et des processus de fabrication des produits et de garantir ainsi l’authenticité des cosmétiques bio pour le consommateur.

La sauvegarde de l’environnement : Les ingrédients contenus dans un cosmétique bio sont principalement issus de l’agriculture biologique. En achetant des produits bio, le

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consommateur agit donc en faveur de l’environnement : reconquête de l’air, de l’eau et des sols.

La richesse des produits bio : Les cosmétiques bios sont riches en ingrédients d’origine végétale ou minérale, dont les propriétés sont multiples et spécifiques. Ainsi ces cosmétiques sont à la fois efficaces et respectueux de l’environnement.

La protection des animaux : En cosmétique bio, les extraits supposant la mort d’un animal

ou tests sur animaux vivants sont strictement interdits. Seuls les ingrédients issus de la production animale tels que le lait, le miel, etc., sont autorisés.

Catégories de cosmétiques bios Parmi les cosmétiques bios, le consommateur peut trouver :

• Des crèmes • Des shampoings et gels douches • Des parfums • Des déodorants • Du maquillage • Des colorations végétales • Des produits solaires • Des produits pour bébés : en 2007, les principaux lancements de produits bio pour bébés

étaient des crèmes et des produits de douche. Concernant les produits de douche, leur présence dans les circuits de distribution a pratiquement doublé de 2007 à aujourd’hui. Les lancements de nouveaux produits ont augmenté de 33%1. Parmi ces nouveaux produits figurent notamment les produits solaires pour bébés. De nouvelles gammes sont également apparues avec l’engouement des consommateurs pour les cosmétiques bio telles que :

• Des produits pour femmes enceintes • Des produits pour hommes • Des produits bio de luxe : De janvier 2007 à 2008, près de 5%2 des cosmétiques bio lancés

coûtaient plus de 40 euros. Durant cette période, le taux de croissance pour ces produits de luxe a été stable. Le cosmétique bio certifié le plus cher est vendu au prix de 170 euros.

2.3.5. Taille et comportement du marché Un marché de niche mais en très forte croissance Le marché français des produits de beauté bio reste encore un marché marginal comparé à celui de la cosmétique traditionnelle. En 2007, la cosmétique bio ne représentait que 1 à 2%3 dans les ventes de cosmétiques en général. Ce qui est peu quand on sait qu’en Allemagne le marché de la

1 Source Mintel 2008 2 Source Mintel 2008 3 Source Stratégies Novembre 2008

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cosmétique bio représente 4%4 du marché global et aux Etats-Unis il atteint les 7%5. En revanche, ce secteur est en pleine explosion en France : 30 à 40% par an, selon l’institut Organic Monitor, alors que le marché des cosmétiques conventionnels affiche une croissance de l’ordre de 4% (Voir annexe 1 : répartition cosmétique bio par catégorie). Cette croissance est portée par la crainte de voir certains ingrédients chimiques présents dans les cosmétiques classiques et l’engouement des consommateurs pour les produits naturels. En 2007, pas moins de 350 références6 de cosmétiques bios ont été lancées en France. Certains analystes prévoient donc que dans cinq ans, les cosmétiques bio pourraient représenter 30%7 du marché global des cosmétiques, et ceci notamment grâce : à la multiplication de l’offre

au recrutement de nouveaux consommateurs - à la montée en puissance des GMS (grandes

et moyennes surfaces) et des réseaux sélectifs dans la distribution

à l’élargissement de la consommation à d’autres segments que les produits de soins qui représentent encore 70% des ventes en valeur

aux investissements marketing désormais consentis par les marques qui croient en ce marché. Les produits de soin, vecteurs de croissance Selon une étude Mintel 2008, ce sont les produits de soin qui détiennent le plus de parts de marché en France. Parmi ces produits de soins, les produits « visage » sont vecteurs de croissance. En effet, en 2007, ces produits touchaient 350.000 femmes, avec des marques telles que Bioexigence, Phyt’s, Cattier, Sanoflore, Weleda. Depuis 2006, les femmes sont de plus en plus séduites par ce type de produit et en achètent 1,9 unité par an avec un budget moyen de 26 euros. 2.3.6. Les différents types d’offreurs Au sein du marché de la cosmétique bio, c’est avant tout la demande qui structure l’offre. Parmi les offreurs, on distingue :

Les traditionalistes : Natessance, Florame, Melvita, Phyt’s… Ce sont des marques traditionnalistes, « roots », sans effet d’annonce et ayant une faible valeur ajoutée « plaisir ». Ces marques appartiennent à un monde où les puristes se repèrent dans une distribution dédiée.

Les néo-traditionalistes : Sanoflore, Huiles & Baumes…

Les pionniers : Weleda, Logona, Lavera, Dr Hauschka… Ce sont des marques pionnières à

4 Source Stratégies, Novembre 2008 5 Source Stratégies, Novembre 2008 6 Source Achetons de la cosmétique bio 7 Source Achetons de la cosmétique bio

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forte antériorité, venues d’Allemagne ou de Suisse. Certaines ont depuis évolué dans un code moins artisanal et plus technique.

Les marques « plaisir » : Doux me, Les douces angevines, Suzanne aux bains… Ce sont

des marques qui assimilent approche bio et plaisir.

Les marques à revendication : B comme bio, Kibio…

Les marques Bio-Like : Natura, Korrès, L’Occitane en Provence… Ces marques ont conceptualisé leur démarche grâce à une approche globale basée sur la naturalité des ingrédients végétaux.

Le Bio de luxe issu de la mode : Stella Mc Cartney, Anne Fontaine… Ces marques de luxe

en viennent au bio parce que c’est pour elles un ultime signe de raffinement. Un tel essor des cosmétiques bio a poussé les entreprises de cosmétiques conventionnels à repenser leur stratégie. C’est ainsi que de nouveaux acteurs apparaissent : - Les marques associées à de grands groupes de cosmétiques conventionnels : - Les groupes spécialisés dans l’univers du naturel - Les marques de niches indépendantes - Les marques de distributeurs 2.3.7. La Distribution La distribution des cosmétiques bio s’est d’abord concentrée autour de 4 circuits principaux que sont les magasins spécialisés, les pharmacies et parapharmacies, la VPC et les instituts de beauté. Les magasins et les chaînes de magasins spécialisés Ils ont été les premiers circuits privilégiés pour la distribution des cosmétiques bio. Leur taille varie, de la simple boutique de quartier au petit supermarché. Au départ, ces points de vente étaient spécialisés en produits épiciers et traiteurs. Puis leur assortiment s’est diversifié avec l’arrivée de produits alimentaires frais, surgelés, produits d’entretien écologiques, cosmétiques naturels et /ou bio, compléments alimentaires, etc. Aujourd’hui, le gros avantage qu’ils présentent est que l’on peut y trouver tous les produits bio, naturels et écologiques et ceci dans un même lieu. Les magasins bios spécialisés représentent 40%8 du marché de la distribution des produits bio, dont 15%9 sont indépendants. Les chaînes de magasins spécialisés occupent quant à elles, 23%10. Leurs atouts sont :

L’offre globale regroupée dans un même point de vente. Le consommateur

8 Source www.chacunsonbio.fr 9 Source www.chacunsonbio.fr 10 Source www.chacunsonbio.fr

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pourra effectuer toutes ses courses bios en même temps puisque toutes les catégories de produits y sont regroupées.

Les conseils et informations. Le personnel est en effet formé et même passionné, ce qui va permettre au consommateur de bénéficier des connaissances produits d’un professionnel et ainsi d’être correctement renseigné.

L’atmosphère du point de vente. Celle-ci va permettre au consommateur une réelle expérience lors de ses achats. On identifie en effet, une ambiance particulièrement travaillée grâce à la décoration nature, le calme, le personnel aimable et disponible ...

Ces lieux de vente sont fréquentés par des consommateurs engagés, fidèles, réguliers et qui effectuent tous leurs achats ou partie de leurs achats en magasins bio. Voici quelques exemples de chaînes de magasins, regroupés sous une même enseigne, et qui sont approvisionnés par une centrale d’achat commune :

Biocoop : réseau de magasins créé en 1986 et fonctionnant sur le mode coopératif.Actuellement il compte 305 magasins répartis sur toute la France avec 8.000 produits référencés.

La Vie Claire : réseau de franchisés créé en 1946, comptant 170 magasins implantés partout en France.

Naturalia : enseigne de distribution existant depuis 1973 et qui possède 34 magasins sur Paris et région parisienne proposant 5.000 références.

Remarque : Les magasins indépendants ont une offre identique à celle des chaînes de magasins, mais leurs prix sont moins attractifs pour le consommateur. Les centrales d’achats des magasins en réseaux permettent en effet d’effectuer des achats en masse et donc de négocier de meilleurs tarifs avec les fournisseurs, à l’arrivée les prix sont ainsi plus compétitifs. Les pharmacies et parapharmacies Les marques de cosmétiques bios ont souvent privilégié ces circuits pour commercialiser leurs produits car ils apportent une certaine « caution médicale ». Les ventes de dermocosmétiques en pharmacies et parapharmacies n’ont cessé de progresser depuis plusieurs années, atteignant une croissance de +8,5% entre 2005 et 2006 et +3,4% entre 2006 et 2007. Ces chiffres11 ont convaincu de nombreuses marques de cosmétiques bios de recourir à ces points de ventes pour pénétrer le marché des cosmétiques. Voici les principales forces des pharmacies et parapharmacies qui leur ont permis de devenir une porte d’entrée au marché des cosmétiques bio. Les pharmacies :

Réseau originel

11 Source Xerfi, Juin 2008

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Maillage important du territoire Caution médicale forte Référencement de marques à forte notoriété et médicalisées Appui des groupements pour les adhérents concernant les achats Elargissement de l’offre cosmétique

Les parapharmacies :

Largeur de l’offre Elargissement de la gamme sur les produits de beauté Conseils d’un professionnel Positionnement prix plus avantageux qu’en pharmacie Implantation dans les centres commerciaux (zones à forte fréquentation)

Cependant, il existe des limites à distribuer des cosmétiques bio dans ces points de vente. Leurs principales faiblesses sont : Les pharmacies :

Prix élevés Offre restreinte Ralentissement de la fréquentation en raison d’un contexte restrictif en matière de

santé, institué par l’Assurance Maladie. Généralement la consommation de produits pharmaceutiques est dépendante des besoins en médicaments des ménages

Les parapharmacies : Faible maillage du territoire, en légère progression Turn-over important du personnel, qui pose des problèmes de confiance à la

clientèle Baisse du nombre d’enseignes ces dernières années Offre en pleine restructuration (rachats) et évolution des concepts

La vente directe Dans le domaine des cosmétiques conventionnels, la vente directe a toujours été présente. Celle-ci comprend :

la vente à domicile (exemple Avon) la vente par correspondance (exemple Yves Rocher) la vente en ligne

En 2006, malgré une certaine fidélité de la clientèle sur Internet, la croissance du chiffre d’affaires de la vente directe était en repli de 1,5%12, devancée par la grande distribution et la distribution sélective. Aujourd’hui, avec l’apparition des cométiques bio et face à la demande, les sites de vente par Internet se sont multipliés. Il en existe 2 types :

Site marchand d’un fabricant Boutique en ligne vendant plusieurs marques

Ces sites constituent pour les marques de cosmétiques bio, un mode de distribution alternatif voire

12 Source FEVAD

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complémentaire, ce qui leur permet d’accroître leur notoriété et leur visibilité. Les instituts de beauté Le secteur des instituts de beauté est encore majoritairement représenté par des structures indépendantes (familiales et unipersonnelles). Les instituts spécialisés dans les soins de beauté (soins du visage et de peau, manucure et pédicure) dominent largement le marché, réalisant environ les trois quart du chiffre d’affaires du secteur (2007). Ces enseignes proposent des prestations de soins, mais aussi la vente de produits de soins et de maquillage sous marque propre ou en partenariat avec des grands noms de la cosmétique bio. Cette activité n’est pas négligeable face à l’arrivée d’une nouvelle concurrence. Les instituts de beauté indépendants ne sont en effet plus les seuls à proposer des prestations de bien être. Désormais, on compte parmi les acteurs : les franchises, les parfumeries et parapharmacies, les salons de coiffures, les centres de thalasso, les hôtels. Ces derniers proposent également une structure pouvant accueillir le consommateur pour des prestations de soins. Pour un institut, la vente de produits de soins et cosmétiques permet donc une diversification des activités et des revenus. En effet, pour un institut de beauté indépendant, cette activité représente en moyenne 20 à 35%13 du chiffre d’affaires global. Selon Valérie Lemaire, Directrice Eco-produit et certification cosmétique chez Ecocert, le marché du bio commence à être bouché dans certains de ces circuits. C’est notamment le cas pour les pharmacies et surtout les boutiques naturelles. Ce constat offre à d’autres circuits de distribution des opportunités pour se développer. C’est notamment les secteurs du luxe, de la grande distribution et du maquillage qui peuvent encore se développer. Ainsi, les GMS et les réseaux sélectifs constituent des circuits émergents sur le marché des cosmétiques bio. Les grandes et moyennes surfaces (GMS) Il y a quelques années, les cosmétiques bios échappaient aux circuits de la grande distribution, car ils reflétaient une certaine image de « snobisme anti-mass market » et semblaient être réservés à une clientèle informée. Aujourd’hui, grâce à une médiatisation qui s’est amplifiée, le grand public a pris connaissance de l’offre des cosmétiques bio et peut désormais les trouver dans les GMS. L’année 2008 a ainsi marqué l’arrivée de lignes vertes qui cassent les prix en étant référencées dans les rayons des supermarchés. On peut citer par exemple les gels douches bio de la marque Ushuaïa. Face à l’engouement du consommateur pour le bio, certains distributeurs se sont lancés sur le marché en proposant leurs propres marques de distributeur (MDD) de produits bio. Prenons l’exemple de l’enseigne Monoprix. Récemment (mars 2009), l’enseigne a lancé une gamme de soins pour le visage appelée « Monoprix Bio ». Ce nouveau lancement marque la poursuite de Monoprix sur le marché du développement durable, car rappelons-le, l’enseigne a déjà investi l’alimentaire bio et proposé des lignes de vêtements en coton bio. Egalement soucieux de démocratiser le bio, Carrefour a lancé en avril 2008 sa propre gamme de cosmétiques écologiques et bio. La gamme « Agir Bio » comprend 16 références d’hygiène et de soins dans les univers de la femme, de la famille et du bébé. Elle est certifiée Cosmebio et Ecocert

13 Source Xerfi, Septembre 2008

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et est commercialisée dans 228 hypermarchés et 70 Carrefour Market. Selon Anne-Marie Ferrari, directrice de la marque Hypermarchés Carrefour, « la cosmétique était la suite logique de notre offre bio dans l’alimentation et le textile ». « Quatre mois après le lancement de la gamme bio, nous avions atteint nos objectifs de l’année, et notamment la crème hydratante a rencontré un fort succès, atteignant les mêmes ventes moyennes hebdomadaires que d’autres produits de cosmétique traditionnelle distribués chez Carrefour ». Les réseaux sélectifs Une étude menée par NPD Group en juin 2008 a démontré que les réseaux sélectifs du type : Marionnaud, Sephora, etc., sont fréquentés par des consommateurs fidèles dont 90% sont des femmes. Les 2/3 d’entre elles n’achètent leurs parfums, soins et maquillages, que dans les enseignes de parfumerie. Ce constat a amené les marques de cosmétiques bio à s’interroger sur la pertinence des réseaux sélectifs comme circuits de distribution et notamment les parfumeries. Face à une demande soutenue, certaines enseignes de parfumerie issues des réseaux sélectifs ont même décidé de lancer leur propre marque comme au sein de la grande distribution. C’est notamment le cas de Marionnaud qui, en novembre 2008, a lancé sa première marque de distributeur avec une gamme bio « Bio par Marionnaud ». Il s’agit d’une gamme de soins du visage formulée et conditionnée par les laboratoires Phyt’s, spécialisées dans les cosmétiques bio, 100% naturels. Lysa Costa, Directrice marketing et produits de l’enseigne, explique comment l’idée de lancer une gamme bio est née : « Un distributeur doit être à l’écoute de ses clients. Les informations recueillies auprès des détenteurs de la carte Marionnaud montraient leurs attentes grandissantes en matières de cosmétiques bio ». En lançant « Bio par Marionnaud », l’enseigne espère ainsi séduire des jeunes femmes déjà clientes de cosmétiques bio et qui apprécieraient le fait de trouver une telle offre dans un circuit où elles achètent déjà du maquillage et du parfum.

2.3.8. Profil du consommateur Typologie Aujourd’hui, plus d’un Français sur quatre (soit 27% selon le cabinet d’études TMO), achète régulièrement des produits issus de l’agriculture biologique, et près d’un sur deux en consomme de temps à autre. L’amateur de bio est souvent occasionnel, il achète aussi des produits non bios. Une étude réalisée par l’institut CSA auprès d’un échantillon de 1.023 consommateurs, représentatif de la population française, pour la cinquième édition du baromètre de l’Agence Bio14, permet de délimiter le profil des consommateurs. 89% des Français estiment que le bio est une voie d’avenir face aux problèmes environnementaux, et 84% souhaitent que l’agriculture biologique se développe en France. Quatre Français sur dix déclarent avoir acheté, par eux-mêmes ou par une personne de leur foyer, un produit bio au cours du dernier mois. 14 Groupement d'intérêt public qui a en charge le développement et la promotion de l'agriculture biologique.

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D’après le baromètre de l’Agence Bio, les consommateurs de produits bios sont davantage des femmes, cadres, habitant l’Ile-de-France, ce qui correspond aux résultats obtenus par l'étude menée par TNS SOFRES pour l’entreprise Yves Rocher. Les produits soins visage bio concernaient en 2007, 350.000 femmes, soit 1,4% de la population féminine (+ 16% vs 2006). A travers le graphique suivant, nous voyons que les hommes ne représentaient qu’une part minime dans l’utilisation des soins visage bio en 2007. Comme on peut le remarquer le baromètre de l'Agence Bio nous montre qu'en 2009, 84% souhaitent que l'agriculture bio se développe sur un panel dont 92% sont des cadres, 90%

Profils Soins Visage Répartition volume selon l’usage – soins visage - WorldPanel BEAUTY–2007

Toujours selon la même étude, la consommatrice de cosmétiques bio se définit comme suit :

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Répartition volume selon l’âge de l’acheteuse – Worldpanel Beauty – 2007

− Les 25-49 ans représentent 61% des volumes, avec des 40-49 ans qui pèsent plus lourd en 2007 : 28% des volumes versus 15% en 2006.

− Répartition volume selon la classe de l’acheteuse – soins visage - Worldpanel Beauty – 2007

Les classes moyennes supérieures et aisées représentent une grosse partie de la consommation des produits bio : 66% en 2007. Les classes moyennes inférieures sont en net recul : 27% en 2007 versus 43% en 2006. Les consommateurs du bio regroupent : - les adeptes, - les sujets allergiques (démangeaisons, rougeurs, irritations…).

Les nouveaux consommateurs qui y viennent par effet de mode, par crainte (en souhaitant écarter les risques sanitaires liés aux composants jugés néfastes, tels que les parabènes) ou sans réelle conviction.

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Ils recherchent un mode de vie plus sain, un besoin de vrai et d’authenticité. Ils ne veulent plus être « trompés » par les marques dans leurs discours sur la composition des formules (actifs, additifs, parfums, conservateurs). Ils recherchent un mode de consommation plus éthique. Mais certains freins subsistent tels que les textures, odeurs, couleurs, présentation, modes d’application et d’action… Certaines femmes vont entièrement adopter l’univers du bio (textures, odeurs, huiles…). Ceux et celles qui viennent au bio par mode, par crainte ou sans conviction vont plutôt s’attacher à des produits neutres en termes d’odeur et de texture, qui rappellent la cosmétique classique. 2.3.9. Evaluation de la Demande En moyenne, une consommatrice achète 1,9 unité de produit bio par an en 2007 contre 1,7 en 2006. Son budget moyen est de 26€, alors qu’il était de 19€ en 2006. Enfin, les achats de soins visage bio, représentent 16,2% de ses achats de soins visage. Une utilisatrice soins bio typée 25-49 ans

Répartition volume selon l’âge de l’utilisatrice – WP BEAUTY – 2007 On voit que les acheteuses ne sont pas les mêmes qu’il s’agisse de soins visage conventionnels ou de marques bio. Les 25-49 sont les principales consommatrices de cosmétiques bio. Elles achètent en grande partie sur Internet ou via des magasins spécialisés. Mais elles déplorent aussi bien les difficultés à se procurer des cosmétiques bios sans recourir à Internet que leur prix, bien souvent plus élevé que les cosmétiques conventionnels. En termes de cosmétiques bios, les principaux achats effectués sont :

• Maquillage, • Soins du visage, • Soins du corps, • Hygiène, • Huiles essentielles, végétales.

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Lorsqu’une consommatrice est adepte de cosmétiques bio, elle en achète pour l’ensemble de son foyer (enfants, conjoints) et n’hésite pas à faire partager ses choix avec sa famille, ses amies et dans son environnement au travail. Avant d’acheter des cosmétiques bios, les consommatrices étaient, pour la plupart, adeptes de produits bio : alimentation, produits d’entretien pour la maison, etc. Les principales raisons d’achats restent le respect de l’environnement, les labels de certification biologique et naturelle qui rassurent la consommatrice, et la qualité des produits. 2.3.10. Les Labels Les organismes certificateurs et leurs labels Un produit cosmétique bio doit être garanti et reconnu par un LABEL officiel pour être sérieux et permettre aux consommateurs de le repérer aisément. Il doit répondre à des règles strictes de formulation et de production, visant à donner la priorité aux ingrédients végétaux bio ou naturels et à protéger l’environnement. Dans les années 1990, les fabricants européens de cosmétiques naturels mettent en place la certification afin de répondre aux inquiétudes des consommateurs. L’association Nature et Progrès est à l’origine de ce mouvement avec l’élaboration d’un premier cahier des charges en 1998. Une dizaine de laboratoires ont participé à la rédaction de ce cahier des charges : Sanoflore, Phyt’s, Coslys, Sicobel, Europ labo, Jacques Paltz … En Allemagne, c’est le BDIH, l’association fédérale allemande des entreprises produisant des médicaments, produits diététiques, compléments alimentaires et soins corporels, qui a porté et initié les mises en place des certifications officialisées en 2001. Pour bénéficier d’une certification, un cosmétique bio doit répondre à un cahier des charges qui encadre de manière stricte sa composition. La certification s’effectue par produit et non par marque. Le BDIH et Cosmébio imposent qu’au moins 60% des produits d’une marque soient conformes au cahier des charges avant que le premier produit puisse porter le logo (pour éviter les certifications alibis sur quelques produits pilotes où le logo profiterait à l’ensemble de la marque). Il existe plusieurs labels, nés sous l’initiative de groupements ou d’associations privées. Ces labels valorisent la présence de matières premières bio dans les différents produits de la beauté bio. On trouve :

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FRANCE

ECOCERT ALLEMAGNE

BDIH

Organisme de certification Référentiel déposé au Ministère Priorité donnée à la promotion de

l’origine biologique des des produits.

Association de fabricants allemands de cosmétiques naturels

Décerne le label « kontrollierte de l’Industrie Naturkosmetik »

Priorité donnée à la naturalité

AUTRES LABELS

ITALIE ANGLETERRE AIAB SOIL Association

Ces principaux organismes collaborent actuellement à la mise en place d’un label européen. Chaque label a sa spécificité, mais dans la plupart des cas ils garantissent tous :

l’exclusion de paraffines et de silicones, des produits issus de la pétrochimie, l’exclusion de parfum ou de colorant de synthèse, l’exclusion de matières premières d’origine animale, l’exclusion de conservateurs de synthèse du type des parabènes, d’émulsifiants ou

solvants type PEG, de phénoxyétanol…, l’exclusion d’OGM, le refus des tests sur les animaux.

Ils imposent :

le recours aux composants végétaux issus de l’agriculture biologique dans la plupart des cas,

le recours à une très forte teneur en ingrédients naturels, le recours strict à une liste de composants autorisés, le respect de l’environnement (effort sur les matières premières, les procédés de

fabrication, les emballages).

Dans le processus de labellisation, ce n’est pas la marque qui est labellisée mais chaque produit. Par exemple, pour Nature et Progrès : + des 2/3 des produits d’une marque doivent être certifiés et

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l’entreprise doit s’engager à évoluer vers le 100% bio dans les cinq ans à venir. Les organismes certificateurs et labels Ecocert est issu d’une association européenne de conseillers en culture biologique. Il s’agit d’un organisme de contrôle et de certification reconnu par les pouvoirs publics qui propose la certification « Cosmétique écologique et biologique ». Son niveau d’exigence permet une garantie du respect de l’environnement tout au long de la chaîne de production. Cet organisme dépose deux sortes de certifications s’appuyant sur des degrés différents d’exigence en matière de composition des cosmétiques :

Le label Bio : minimum 95% d'ingrédients naturels ou d'origine naturelle sur le total des ingrédients (y compris l'eau), minimum 95 % d'ingrédients certifiés bio sur le total des ingrédients végétaux et minimum 10 % d'ingrédients certifiés bio sur le total des ingrédients.

Le label Eco : de 50 à 94 % du total des ingrédients issus de l'agriculture biologique et 95 % d'ingrédients végétaux.

Qualité France est un organisme certificateur de produits alimentaires et de services, délivrant entre autre le label Rouge et le label Qualité-Syndic. Ces 2 organismes de certification doivent répondre aux normes françaises et européennes, leurs fonctions étant de contrôler en garantissant l’indépendance, la transparence et l’impartialité. (Voir tableau annexe 1 : Comparaison entre les labels) Cosmébio est né en 2002, ce label a collaboré avec Ecocert à la création du 1er cahier des charges de « Cosmétique écologique et biologique certifiée ». Il prend en charge depuis 2003 la certification des cosmétiques. Un référentiel définissant deux labels écologiques spécifiques à la cosmétique a été établi pour le marché français. Les deux labels Cosmébio garantissent l'origine des ressources par certification indépendante. Les produits sont prioritairement issus de l'agriculture biologique contrôlée.

Le pourcentage d’ingrédients naturels et le pourcentage d’ingrédients bio sont indiqués sur tous les packagings des produits certifiés portant les logos « Bio » et « Eco ». Le fabricant est contrôlé deux fois par an par un auditeur Ecocert ou Qualité France. (Voir annexe 2: "L'explosion du Bio est loin d'être finie"). Le label BDIH « cosmétiques naturels contrôlés ». Ce label est né en 1951 en Allemagne, pays précurseur du bio. En 2001, Weleda, Wala (Dr Hauschka), Logona et Lavera ont développé des directives complètes et très strictes concernant la production de cosmétiques naturels pouvant porter la mention de « cosmétiques naturels contrôlés ». Un organisme indépendant, Imo, veille à

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examiner la composition des produits et à certifier les méthodes de production. Aujourd’hui le Kontrollierte Naturkosmetik compte 50 membres. Le cahier des charges BDIH est une « liste positive » d’ingrédients autorisés qui contient 690 composants sur les 20.000 répertoriés. Un seul ingrédient non autorisé exclut la certification du produit entier. Le logo « cosmétique naturel contrôlé » est attribué pour une durée de quinze mois. 60% des produits d’une même marque doivent répondre au cahier des charges avant que le premier obtienne la labellisation. Les exigences du BDIH sont nombreuses :

Culture biologique contrôlée ou cueillette sauvage respectueuse de l’environnement, Pas d’essai sur les animaux, Pas de colorants ni de parfums chimiques de synthèse, ni dérivés du pétrole. Conservation à l’aide de substances naturelles ou définies identiques à la nature. Pas d’emploi de parabènes ni de phénoxyéthanol, Pas de matières premières végétales ou animales obtenues par manipulation

génétique, Pas de rayons radioactifs pour la stérilisation des matières premières et des produits.

De plus le fabricant doit respecter une liste positive d’ingrédients autorisés (environ 690 substances sur les dizaines de milliers répertoriées dans les cosmétiques). Parmi eux, certains sont obligatoirement issus de l’agriculture bio (olive, camomille, jojoba…) One Voice est le représentant français de l’ECEAE (Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale) milite pour les droits des animaux de laboratoire, de cirque, d’élevage, de compagnie et à fourrure. Ce label indique qu’aucun test sur les animaux n’a été pratiqué avec le produit fini, ou les ingrédients qui le composent, durant la totalité du processus de fabrication. Testé sous contrôle dermatologique : le fabricant étant responsable de la sécurité de son produit, il doit réaliser des tests de toxicité et de tolérance. La loi l’oblige à laisser un dossier technique en cas de contrôle à l’AFSSAPS (l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). Nature et Progrès est le label le plus exigeant et le plus transparent sur le marché du bio : il est le seul à exiger dans son cahier des charges 100% de végétaux bio. L’association travaille en faveur d’une agriculture bio diversifiée, respectueuse des hommes, des animaux, des plantes et de la planète. NaTrue a été lancé par les industriels suisses et allemands, il vise à unifier la réglementation des cosmétiques dits naturels à l’échelle européenne. Ce label vise 3 catégories : les cosmétiques naturels, les cosmétiques naturels en partie bio qui intègrent au moins 70% d’ingrédients provenant de cultures bio contrôlées et les cosmétiques bio en contenant au moins 95%. COSMOS (Cosmétique organic and natural standard), ce label est en cours. Il a été lancé par un groupe de professionnels européens. Il vise à unifier la réglementation des cosmétiques dits naturels. Ce label garantira que 95% du produit fini vient de l’agriculture naturelle (dont 20% bio). 95% des

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ingrédients naturels transformés mécaniquement doivent venir d’une agriculture bio et 30% des ingrédients transformés chimiquement doivent être bio. 5% de produits de synthèse sont autorisés. Cosmétique écologique : créé en 2003, cet organisme certificateur français spécialisé dans l’agriculture biologique contrôle les producteurs deux fois par an. Pour une marque, il suffit de présenter un seul produit conforme pour obtenir la labellisation. Pour cela au moins 95% du produit doit être d’origine naturelle et au moins 10% sont issus de l’agriculture bio. Un maximum de 5% d’ingrédients de synthèse est autorisé, selon une liste restrictive. Sont interdits : les parfums, de synthèse, les colorants, les silicones et glycols. En dehors de ces labels utilisés pour les cosmétiques bios et naturels, nous avons :

AB : « Agriculture Biologique » pour les huiles essentielles, Demeter pour les produits cultivés en agriculture biodynamique, Simples : réunit des producteurs de montagne au cahier des charges très strict, Neuform (allemand) : association de détaillants, regroupant 2 600 points de vente en

Allemagne.

Il existe d’autres labels : AIAB en Italie et OASIS aux Etats-Unis.

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2. LE SOURCING DU BIO

2.1. Quelles matières premières sont utilisées dans les Cosmétiques bio ?

Les cosmétiques bio permettent de revenir à des usages plus traditionnels des ingrédients naturels, ceci grâce au pouvoir de la science et permet ainsi de garder les savoirs faire ancestraux. Le domaine de a cosmétologie bio est très innovante et permet de découvrir des matières premières traitées dans le respect du patrimoine et des écosystèmes environnants. Il s'agit de différentes matières premières allant de l'huile d'argan du Maroc, du beurre de karité d'Afrique de l'Ouest de l'aloès du Cap, de l'huile de noix de coco des Philippines... L'agriculture de ces matières permet de préserver un environnement naturel riche, d'équilibrer les échanges commerciaux et de promouvoir les échanges solidaires à travers le monde. Les cosmétiques bios utilisent la nature pour en faire ressortir les bienfaits après traitement. Sont utilisées différentes huiles telles que les huiles végétales, les huiles essentielles, les hydrolats, les beurres végétaux, les macéras, les poudres ou extraits de plantes, les résines, les fruits, miels ou autres argiles... Autant d'ingrédients que nous exposerons en expliquant leurs bienfaits

2.1.1. Les Huiles

Les huiles essentielles Utilisées depuis les premières civilisations, les huiles essentielles ont montré leur efficacité et ont suscitées beaucoup d'intérêt et ce dans chaque région du monde. Leur parfum a été l'objet d'une utilisation cosmétique mais aussi thérapeutique. On peut se rappeler que le parfum avait été utilisé durant la civilisation égyptienne pour l'embaumant des momies. Les essences aromatiques sont difficiles à extraire et nécessitent un véritable savoir-faire. Elles se situent suivant la plante au niveau de la feuille, de la fleur, de la racine, de l'écorce ou encore du fruit. Ces essences sont la base même du parfum. L'essence d'un végétal est récupérée après un procédé appelé « distillation », contrairement à l'essence d'un fruit qui lui sera récupérée à partir du zeste après avoir « briser mécaniquement les poches à essences »15. Il est important de ne pas confondre essence et huile essentielle qui se récupère après un procédé de distillation utilisant solvants chimiques ou vapeur d'eau. Les faibles rendements des huiles essentielles expliquent leurs coûts élevés sur le marché. De même pour une seule et même plante on peut avoir différentes huiles selon sa maturité ou alors la partie dont sera puisée l'huile.

15 Source, « Biocosmétiques : la puissance de la nature au coeur de la beauté »

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Le prix et la rareté du produit ont incités certains industriels à falsifier leur rendement en ajoutant des substances synthétiques au produit naturel pour augmenter leur volume et ainsi réduire leur coût de production. Il faut savoir que toutes les huiles ne sont pas de qualité équivalente, il faut donc que le producteur garantisse de son sérieux. La qualité de l'huile dépendra des moyens utilisés durant les différents procédés que sont la cueillette, le séchage, le stockage, l'expérience et le savoir-faire des producteurs et distillateurs… Ces derniers pour garantir un produit d'exception doivent garantir la provenance et s'assurer de certains critères :

l'identité botanique : la dénomination botanique qui permet de caractériser chaque plante et donc d'éviter toutes erreurs.

L'organe producteur : pouvant être la feuille, la fleur, le fruit ou encore l'écorce. Le chémotype ou chimiotype : on parle d'huile essentielle « chémyotypée » car elle

présente des propriétés spécifiques selon le pays, la terre, le climat ou encore l'altitude de l'endroit de pousse de la plante.

L'origine géographique : ici on parle d'un mode de culture ainsi cela permet de savoir si la plante a été cultivée, si elle provient d'une culture biologique ou si elle est sauvage.

Le mode d'extraction et le soin apporté par le distillateur : il est important de savoir dans quelles conditions le distillateur traite les plantes pour en retirer le meilleur.

Le caractère bio de la plante : ce critère souligne le fait d'avoir connaissance des produits de traitements utilisés lors de la culture de ses plantes, des dosages, et des éventuelles contaminations de la plante.

Les hydrolats16 Les hydrolats appelés aussi hydrosol ou encore « eaux florales aromatiques » proviennent de la distillation des huiles essentielles. Il s'agit de la vapeur d'eau qui a servi à la distillation dans le procédé les huiles essentielles. Pour avoir un hydrolat de qualité, la durée de distillation de la plante doit être raisonnable selon la plante. Comme pour les huiles essentielles, les hydrolats font l'objet de falsification par certains producteurs qui ajoutent eau ou conservateurs pour les couper. Les hydrolats sont utilisés en cosmétiques mais pas seulement, ils sont aussi utilisés en médecine douce, thérapeutique, ou encore en cuisine. Les huiles végétales L'huile végétale est récupérée après une première pression à froid. Ce procédé permet de garantir les vertus des grains ou autres fruits de différentes plantes. Les plus connus sont les huiles de noisettes ou d'amandes. Les huiles sont connues pour leurs bienfaits, d'autres produits sont utilisés en cosmétique et provenant de l'agriculture bio

16 Source, « Biocosmétiques : la puissance de la nature au coeur de la beauté »

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2.1.2. Les Produits Nobles17 Pour la plupart ils sont très connus de tous, voici une présentation et définition de quelques uns : L'abricot (Prunus Armeniaca) L'abricot est cultivé depuis des milliers d'années en Chine. La consommation d'abricot apporte d’éléments minéraux et des vitamines dont la béta carotène. L'abricot est essentiellement utilisé pour la protection et la beauté de la peau. L'huile est extraite à partir des amandes contenues dans le noyau du fruit. Elle permet grâce à sa richesse en vitamine et en acide linoléique une véritable hydratation de la peau. Les algues Les algues sont sources de minéraux (calcium, fer, magnésium, iode...) et de vitamines (A, B, C, E), et d'actifs anti-oxydants. Elles sont très utilisées dans les cosmétiques plus précisément dans les préparations de crèmes. L’aloès Les aloès sont des plantes d'origine d'Afrique du Sud, elles comprennent plusieurs espèces différentes. Certaines espèces sont utilisées car ont des propriétés médicinales ou cosmétiques. Parmi ces espèces, les plus connues sont l'aloe vera et l'aloe ferox. Les vertus de l'aloès était connu d'Hippocrate, qui évoquait que l'aloès était un stimulant à la pousse des cheveux ainsi qu'un remède aux tumeurs et affections cutanées. Des études scientifiques ont confirmé les bienfaits de l'aloès, en terme de propriétés thérapeutiques. Les jus d'aloe vera et d'aloe ferox contiennent :

des vitamines : A, B1, B2, B6, B12, C, E, choline, bioticine, acide folique et inositol des substances minérales : fer, calcium, magnésium, manganèse, zinc, citrate de

potassium, cuivre... des enzymes, acides gras essentiels, acides aminés des polysaccharides qui auraient un rôle dans les effets thérapeutiques de la plante.

L'aloe vera ou ferox est utilisé en gel pour une application cutanée car il régularise le PH, hydrate, nourrit, cicatrise, raffermit, régénère, atténue les tâches de vieillesse, débarrasse des cellules mortes. Il contient aussi des agents anti-inflammatoire, antibactérienne et antivirale. L'aloe vera ou ferox est donc ainsi régulièrement utilisé pour stimuler la pousse des cheveux, pour lutter contre les pellicules, apaiser les brûlures, soigner l'acné, réparer les peaux abîmées, atones, ridées, déshydratées. 17 Source, « Biocosmétiques : la puissance de la nature au coeur de la beauté »

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L'andiroba (carapa guianensis) L'andiroba ou encore « acajou brésilien » est un arbre très présent dans la forêt amazonienne. Le fruit contient plusieurs noix dont on extrait l'huile connue pour ses bienfaits apaisants, anti-inflammatoires et cicatrisants. L'andiroba est utilisé fréquemment pour :

les peaux grasses et acnéiques, les éruptions cutanées, les ulcérations, les dermatoses, les cheveux ternes et les pellicules.

L'argan L'arganier est un arbre sauvage qui pousse au Maroc dans la vallée du Souss, plus précisément dans les provinces d'Essaouira et d'Agadir. Pour les Berbères cet arbre dit on est « béni des Dieux », en effet il a différentes vertus aussi bien alimentaires, cosmétiques, ou encore pharmaceutiques. L'huile d'argan est extraite des petits amendons contenu dans le noyau du fruit. Elle est riche en acides gras essentiels, en tocophérols et en stérols connus pour les effets régénérants. La première pression à froid non torréfiée redynamise la peau, relance les fonctions vitales des cellules, restaure la barrière cutanée et neutralise les radicaux libres. L'huile d'argan est utilisée contre les traces et cicatrices laissées par l'acné, la varicelle, ou par des brûlures. Aussi utilisée pour le traitement du cheveu et en crème pour les peaux matures, sèches et déshydratées. Les argiles (verte, rouge, boue marine, rhassoul...) Il s'agit d'une roche sédimentaire composée de roche spécifiques. L'argile est utilisé dans l'Antiquité pour le traitement des maladies, des blessures, il a aussi un effet anti-inflammatoire et cicatrisant. Comme il existe différentes argiles, leurs vertus sont tout aussi différentes

L'argile verte : elle est adaptée aux peaux normales et grasses car régule l'excès de sébum. Elle reminéralise et régénère. Utilisée comme masque pour les peaux mixtes et grasses, elle a un effet purifiant et équilibrant.

L'argile blanche : très douce et hydratante elle est adaptée aux peaux sèches, fragiles ou

irritées.

L'argile rouge : sa couleur rouge s'explique par la présence d'oxydes de fer. Elle convient aux peaux normales et sèches car les rééquilibre. Elle révèle et donne de l'éclat aux peaux ternes.

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L'argile jaune : elle est riche en minéraux et a des propriétés oxygénantes et tonifiantes. Elle convient aux peaux sensibles mixtes et à tendance grasse.

L'argile rose : douce, elle convient aux peaux délicates et sensibles.

Rhassoul : Il est utilisé depuis de nombreux siècles pour l'entretien des cheveux et de la peau. Originaire de l'atlas marocain, il signifie « matière qui lave ». En effet en y ajoutant de l'eau de rose ou de fleur d'oranger, le rhassoul forme une pâte onctueuse, qui, appliquée en cataplasme absorbe les impuretés.

Le rhassoul a un effet nettoyant et purifiant, il permet d'éliminer les cellules mortes, et resserre les pores.

La boue de Manicouagan : il s'agit d'une argile marine, très riche en minéraux. De plus elle contient une quantité importante de fer, de calcium, de sodium, de potassium, de chrome et de zinc. Le domaine de la dermacosmétique est très demandeur de cette boue, en effet elle contient des algues contenant de précieux pigments. Elle est communément utilisée en soins de peau ou de cheveux, en masque de beauté, enveloppements corporels ou dans des bains de relaxants.

L'argousier (Hippophäe Rhamnoïdes) Originaire des hauts plateaux du Tibet et des steppes de Mongolie, on l'appelle aussi l'« olive du Nord ». Deux sortes d'huiles peuvent être extraites à partir des baies d'argousier :

L'huile provenant des baies est connue pour sa richesse en nutriments essentiels : vitamine A et E, acides gras oméga-3 et oméga-6, minéraux, acide palmitoléique, stéarine...

L'huile de graine, elle, contient des acides gras polyinsaturés.

L'expérience du peuple de ces huiles et les recherches démontrent que ces huiles protège et régénère la peau et les muqueuses. D'autre part l'huile d'argousier a des effets protecteurs, émollients, antibactériens, anti-inflammatoires, et cicatrisants. Elle est utilisée pour différents traitements, comme des affections chroniques de la peau (peaux sensibles, fragilisées, allergies solaires, acné, eczéma psoriasis...) Grâce à sa parfaite tolérance, elle peut être utilisée sur tous types de peaux et peut être destinée aux bébés et jeunes enfants. L'avocat Originaire d'Amérique tropicale, les Aztèques et Amérindiens utilisaient l'avocat pour le soin des cheveux et de la peau. L'avocat contient différentes vitamines (A, B2, B3, B6, C, D, E) et minéraux (sodium, potassium,

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magnésium, phosphore, calcium, fer) et des oligoéléments (cuivre, zinc). L'huile d'avocat contient des insaponifiables, qui permettent de régénérer, tonifier, assouplir, restructurer l'épiderme. Elle est aussi utilisée dans le traitement de l'eczéma et le psoriasis car apaise et soulage les irritations de la peau. La camomille Originaire d'Europe, cette plante était déjà utilisée en Grèce antique. Elle se reconnaît par son odeur et sa saveur amère. Son huile essentielle est obtenue à partir des fleurs de camomille. Elle a des bienfaits anti-inflammatoires, antiprurigineux, et antibactériens. La camomille est aussi bien utilisée en infusion que dans la préparation de masques, de lotions et bains oculaires. L'huile de camomille est utilisée dans les cosmétiques destinés aux peaux sensibles essentiellement. Le chanvre Originaire d'Asie depuis des milliers d'années, il est aussi cultivé en Amérique centrale, en Afrique ainsi qu'en Chine. L'huile de chanvre a le pouvoir de pénétrer profondément, ainsi elle relance la microcirculation. Elle est aussi utilisée pour certains problèmes de peau (acné, eczéma, dermatites) et apaise les rougeurs Les eaux thermales Elles sont utilisées depuis l'Antiquité pour leurs bienfaits thérapeutiques, le plus souvent pour des maladies de peau. L'eau thermale accélère la cicatrisation et assouplit la peau. Certaines contiennent des minéraux et oligoéléments utilisés dans les crèmes pour peaux sensibles et réactives. Il existe des cosmétiques biologiques utilisant les eaux thermales comme base, ayant pour bienfaits de purifier et d'assainir la peau (Avène, La Roche Posay...) Le karité Originaire d'Afrique de l'ouest, de l'amande du noyau du fruit on extrait un beurre végétal, qui contient des vitamines (A, E), et des acides gras. Ses bienfaits dans la prévention et du traitement du photo vieillissement sont prouvés. Le beurre de Karité a des effets réparateurs, protecteurs, cicatrisants, adoucissants, raffermissants, anti-inflammatoires et régénérants. Son utilisation est diverse, on peut tout aussi bien l'utiliser en masque sur cheveux secs, abîmés et

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desséchés, ou comme soin pour les gerçures et irritations. Ainsi il est utilisé dans plusieurs produits cosmétiques tels que les shampooings, les après-shampooings, le baume, les masques, les savons, les laits... Le miel L'origine du miel peut être végétale ou animale, il s'agit d'un produit sain utilisé depuis l'Antiquité. Le miel a de nombreux bienfaits sur notre fonctionnement, en effet il renferme des vitamines, sels minéraux et oligoéléments. Provenant d'une diversité de fleurs, sa couleur et son goût différent. Il a des effets anti-inflammatoires, analgésiques et cicatrisants. Essentiellement utilisé pour les lésions de peaux, de brûlures, de crevasses, peau sèche... Le miel est utilisé en cosmétique dans de nombreux produits tels que les crèmes, shampooings, après-shampooing, masques, baumes... Le miel devient un ingrédient incontournable pour la célèbre marque Nuxe, qui a lancé une gamme de produits ayant pour ingrédient principal le miel. La rose Nul ne peut ignorer son odeur, aussi connu pour ses vertus médicinales, la rose a été une muse d'inspiration pour de nombreux poètes et peintres. Son rendement en huile essentielle est tellement faible qu'elle en est d'autant plus précieuse. La rose a des effets régénérateurs, hémostatiques, cicatrisants et anti-inflammatoires. Elle convient ainsi à tous types de peaux et particulièrement aux peaux sèches et sensibles. Il existe bien évidement d'autres ingrédients utilisés dans les cosmétiques bio, en voici une liste exhaustive :

• Bourrache • Calophylle • Carotte

• Carotte • Cire d'abeille • Copaïba

• Elémi • Famonty • Genévrier

• Géranium • Grenade • Huile de germe de blé

• Huile de noix de coco • Huile de son de riz • Hydrocotyle asiatique

• Iary • Immortelle • Jojoba

• Lait d'ânesse • Lavande • manuka

• Marula • Nard de l'Himalaya • Neem

• Néroli • Nigelle • Noix de Macadamia

• Oliban • Onagre • Oranger amer

• Palmarosa • Patchouli • Périlla

• Propolis • Romarin à verbenone • Rose musquée du Chili

• Souci • Tepezcohuite • Thé

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• Thym vulgaire • Vétiver • Vinaigre de cidre

• Ylang-Ylang •

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2.2. Qui sont ces producteurs de Bio ?

2.2.1 Production de bio au niveau mondial

À l’échelle mondiale, et particulièrement dans les pays développés, la consommation des produits biologiques est en hausse constante depuis les dix dernières années, avec une croissance des ventes avoisinant 20% annuellement et avec un taux de croissance annuel de la production de 15 à 30%. Selon une étude de la fondation Ecologie et agriculture SOEL et l’institut de recherche d’agriculture biologique FIBL, plus de 31 millions d’hectares sont exploités de façon biologique au niveau mondial. Le marché de l’agriculture biologique a représenté environ 30 milliards de dollars en 2005, ce qui correspond à moins de 1% du marché alimentaire mondial, estimé à environ 3 500 milliards de dollars US. Ce marché est très inégalement réparti dans le monde. En effet, l’Amérique du Nord notamment les Etats-Unis, et l’Europe représentent les deux plus importants marchés au monde pour les produits biologiques avec des parts respectives d’environ 50% et 45% du marché mondial en termes de vente. L’Amérique du Nord représente les plus grosses ventes de produits biologiques avec 13,7 milliards de dollars en 2005, soit 50% du total. Elle est suivie par l’Europe avec 13 milliards de dollars cette même année, soit 45% du total. Les principaux produits biologiques recherchés par le marché mondial sont les produits provenant de climats tropicaux (café, cacao, thé, fruits et légumes tropicaux, épices et herbes, fruits séchés et noix), les produits en vrac destinés à la transformation (céréales, oléagineux, etc.). Dans les pays plus nordiques, les produits frais (fruits et légumes) sont fortement demandés, surtout en dehors des saisons de culture. À cela s’ajoutent les produits de boulangerie, les produits laitiers et les viandes. Les surfaces occupées par l’agriculture biologique dans le monde (millions d’ha) : répartition par continent, en 2006

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En 2006, ces surfaces représentaient 31 millions d'ha, avec un développement particulièrement notable en Australie (12,2 millions d’ha), mais au contraire faible en Amérique du Nord (1,4 million d’ha) et en Afrique (1,2 million d’ha).

Pays où la population des surfaces en culture biologique est la plus élevée (en % des terres en biologique dans chaque pays) Si l'on recherche les pays cultivant la plus forte part de leurs terres en biologique, on obtient un classement différent en raison des disparités dans les surfaces des exploitations entre les pays. Ainsi le Liechtenstein, l'Autriche et la Suisse sont les pays où la proportion de terres en culture biologique est la plus forte. Pays ayant le nombre d’exploitations biologiques le plus important (en milliers d’exploitations)

Cependant, en termes de nombre d'exploitations qui la pratiquent viennent en tête le Mexique, l'Indonésie, l'Italie, les Philippines et l'Ouganda. L'agriculture biologique est donc un phénomène mondial, mais inégalement réparti entre pays. Pays ayant les plus grandes surfaces totales en agriculture biologique (en milliers d’ha)

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2.2.2. La production de Bio au niveau Européen En 1991, le terme produit biologique a été défini pour les besoins du marché. Cette définition ci-dessous fait consensus au sein des pays membres de l'Union Européenne (UE). « Produit agricole ou denrée alimentaire dont le mode de production vise à respecter l'environnement et à produire des aliments de qualité, en utilisant des cahiers de charge de production. Les cultures sont conduites sans engrais chimique ni pesticides de synthèse. » La précision de ce concept a servi à mieux cibler le marché des produits biologiques en Europe. Il s’agit aujourd’hui d’un marché défini, contrôlé et chiffrable. L’agriculture biologique En 2005, la superficie consacrée à l'agriculture biologique représentait 3,9% du total de la superficie agricole utilisée (SAU). Pour l'Europe au complet, ce sont 5,6 millions d’hectares bios qui sont cultivés par 175 000 entreprises agricoles.

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En 2005, les plus fortes proportions de superficies consacrées à l'agriculture biologique se situaient en Autriche (11,0%), en Italie (8,4%), en République tchèque et en Grèce (7,2% chacun). Quant aux plus faibles proportions, elles se situaient à Malte (0,1%), en Pologne (0,6%) et en Irlande (0,8%).

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Part (%) de la SAU totale occupée par l'agriculture biologique en 2003 et 2005

Abréviations : Belgique (BE), Danemark (DK), Allemagne (DE), Grèce (EL), Espagne (ES), France (FR), Irlande (IE), Italie (IT), Luxembourg (LU), Pays-Bas (NL), Autriche (AT), Portugal (PT), Finlande (FI), Suède (SE), Royaume-Uni (UK), République tchèque (CZ), Estonie (EE), Chypre (CY), Lettonie (LV), Lituanie (LT), Hongrie (HU), Malte (MT), Pologne (PL), Slovénie (SI), Slovaquie (SK) et Norvège (NO).

Le pourcentage de la SAU totale de l'UE 25 consacrée à l'agriculture biologique a légèrement augmenté entre 2003 et 2005, passant de 3,7% à 3,9%. Le graphique illustre les chiffres cités précédemment. En Autriche, 11% de la superficie agricole totale est couverte de cultures biologiques. L'Italie apparaît également très dynamique. Toutefois, les États membres du nord de l'Europe semblent avoir stabilisé les superficies consacrées aux cultures biologiques y étant en recul, de 5,8% à 5,2% au Danemark, de 7,2% à 6,5% en Finlande et, plus légèrement, de 7,1% à 7% en Suède. Part (%) de chaque pays dans la superficie totale consacrée à l'agriculture biologique dans l'union européenne des 25, 2005

Source : Eurostat Statistiques de l'agriculture biologique La comparaison de la part de la superficie biologique totale de chaque état membre dans la

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superficie totale consacrée à l'agriculture biologique dans l'Union Européenne montre que l'Italie totalise quasiment 18% de l'ensemble des cultures biologiques dans l'Union Européenne des 25. L'Espagne et l'Allemagne suivent avec des parts d'environ 14%. Parmi les États membres qui ont rejoint l'Union Européenne en 2004, c'est la République tchèque qui enregistre le pourcentage le plus élevé (4%). Par ailleurs, les superficies consacrées à l'agriculture biologique comprennent les superficies totalement converties et celles en cours de conversion. Avant d'être considérée comme totalement convertie à l'agriculture biologique, une superficie connaît d'abord une période pendant laquelle elle fait l'objet d'un processus de conversion. La part de la superficie en cours de conversion dans la superficie totale consacrée à l'agriculture biologique variait d'un État membre à l'autre, de moins de 10% au Danemark (1%), aux Pays-Bas (4%), en Finlande (8%) et en Suède (9%) à plus de 80% à Malte (100%), à Chypre (87%) et en Lettonie (83%). Part (%) de la superficie en conversion dans la superficie totale consacrée à l'agriculture biologique (entièrement convertie et en cours de conversion) en 2005

Source : Eurostat Statistiques de l’agriculture biologique Ce graphique illustre conformément la variation d'un État membre à l'autre en termes de superficie en cours de conversion. En effet, comme dit précédemment, certains pays présentent un fort potentiel, avec des superficies en cours de conversion entre 70% et 100%. Il s'agit de Chypre, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte et de la Slovaquie. D'autres pays comme l'Irlande, la Grèce, l'Italie, la Hongrie et la Slovénie ont encore un certain potentiel de croissance avec des superficies en cours de conversion supérieures à 30%. Dans plus qu'un tiers des Etats Membres, la part de la superficie en cours de conversion dans la superficie totale consacrée à l'agriculture biologique est inférieure à 15% et le potentiel de croissance de leur production biologique est dès lors très limité.

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Le Danemark est le cas extrême puisque la part de la superficie en cours de conversion est seulement 1,4%. Proportion (%) des producteurs biologiques dans le total des exploitations agricoles, 2003 et 2005

Source : Eurostat Statistiques de l’agriculture biologique Dans la plupart des pays de l'UE, la part des producteurs biologiques dans le total des exploitations agricoles présente une tendance à la hausse, similaire à celle observée pour les superficies consacrées aux cultures biologiques. Si l'Autriche avec quasiment 12% enregistre le pourcentage le plus élevé en 2005, un recul est observé au Danemark, en Finlande et en Espagne. La Lettonie et la Slovénie se situent aux alentours de 2%, tandis qu'en Pologne, en Hongrie et en Slovaquie, la proportion est inférieure à 0,3%. Montant des ventes de produits biologiques par habitant dans plusieurs pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, Canada et Australie en 2005 (en € par habitant en consommant ou non)

En Europe, les ventes des produits biologiques sont fort hétérogènes entre pays. Ce phénomène est lié en partie à la consommation annuelle de produits biologiques par habitant du pays. En effet, le graphique présente des niveaux de dépenses très hétérogènes : 105€ en Suisse, 51€ au

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Danemark, 47€ en Suède, 42€ en Italie et en Allemagne, 25€ aux Pays Bas contre moins de 6€ en Espagne, 4€ en Norvège, 2€ en Grèce et de 1€ en Pologne et en Hongrie. Ainsi la consommation de produits biologiques parait être en premier lieu un phénomène culturel, plus répandu chez les populations germaniques et nordiques ainsi que dans le reste de l'Europe. L’Union européenne cherche à développer l’agriculture biologique, car l'exploitation des terres selon ces principes assure des services publics, en apportant des avantages non seulement et surtout au bénéfice de l'environnement mais aussi du développement rural, ainsi qu'une amélioration du bienêtre des animaux. Cependant, le développement des produits biologiques doit être régi par le marché. Les échanges internes de produits biologiques sont entravés par la grande diversité des normes, tant nationales que privées. Pour encourager ce développement, l’Europe compte mettre en œuvre la définition d'objectifs communs, la mise au point d'un concept multilatéral d'équivalence, une harmonisation accrue des exigences en matière d'inspection et une plus grande place faite au logo communautaire. 2.2.3. La situation dans certains pays hors de l’Union Européenne L’Australie L'Australie, avec plus de 10 millions d'hectares certifiés biologiques, est le pays comportant la plus grande surface en production bio au monde. En pourcentage de la superficie agricole en production bio, l'Australie n'atteint cependant que 1,6%. Le Canada

En 2005, le volume des ventes des produits biologiques au Canada a dépassé les 3 milliards de dollars, soit plus de deux milliards d’euros. Les ventes au détail des produits biologiques constituent un marché de créneau dans la plupart des régions du Canada, avec une part des ventes qui ne dépasse pas 2% du total de la consommation alimentaire. Au Canada, comme la demande pour les produits biologiques excède l'offre intérieure, le déficit est comblé par des importations (en provenance surtout des États-Unis) dans une proportion de 80 à 85% des ventes au détail. L’Amérique Latine En Amérique latine, un marché se développe, notamment en Argentine et au Brésil, à cause de leur grande population, relativement aisée. L'Argentine, avec 2 960 000 hectares biologiques est le premier pays d'Amérique latine pour sa superficie en culture biologique, suivi du Brésil (842 000 ha), de l'Uruguay (760 000 ha), premier en part de superficie agricole bio (4%) et de la Bolivie (364 000 ha).

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L’Egypte La surface cultivée biologique est de 15 000 ha, soit 0,4% de la SAU totale en Egypte, c'est-à-dire 3,4 millions d'hectares. En Egypte, les principales cultures sont :

• Les fruits frais, majoritairement des agrumes, mais aussi des bananes, des dattes, des fraises et du raisin de table, représentant au total environ 9% de la surface cultivée en biologique.

• Les légumes frais (près de 35% de la surface cultivée en biologique), dont les tomates, les concombres et les poivrons. Les haricots verts connaissent une demande très forte de la part des Européens ces dernières années.

• Les herbes médicinales, aromates et épices, comme le sésame, la menthe, la camomille, l'anis, le fenouil ou le cumin (environ 24% de la surface cultivée en biologique).

• Les légumes déshydratés : oignons, ail, poireaux, etc. • Les céréales : maïs, riz, blé, coton (environ 32% de la surface cultivée en biologique). Ce

dernier est entièrement exporté vers l'Allemagne. Environ 80% en valeur de la production agricole biologique égyptienne sont exportés. La principale aire de consommation des produits biologiques égyptiens est l'Union européenne, avec en tête l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas. La Suisse est également un gros client.

Le Maroc Récemment, le Maroc s’est positionné sur le marché du bio en adaptant son potentiel à la demande internationale. Aujourd’hui, le marché international du bio augmente chaque année de 10 à 20%, et le Maroc compte bien s’y tailler une place. Ce pays exporte en Europe des fruits tropicaux et subtropicaux comme les bananes, les avocats ou les agrumes. Enfin, le Maroc se place en premier producteur mondial de certaines espèces endémiques comme le safran, les câpres et l’arganier.

L’Asie L’Asie est un marché émergent pour les aliments biologiques, surtout la Chine où la demande devient plus forte que l’offre, même si le Japon est encore le plus gros marché. En effet, les produits biologiques font une apparition discrète en Chine. En 2005, le marché chinois des produits biologiques était estimé à seulement 300 millions d'euros. La consommation de produits biologique atteindrait 0,02% de la consommation alimentaire totale. Mais le marché pourrait progresser de près de 30% chaque année. D’autres pays comme la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines, ont une demande intérieure en grande croissance, ce qui favorise la production.

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2.2.4. La situation dans certains pays de l’Union Européenne

L'Irlande Le segment de marché des produits biologiques en Irlande présente de réelles opportunités. Il a connu une progression fulgurante en quelques années : de 38M€ en 2003 à 75M€ en 2006. Cependant, l’Irlande est le pays de l'Union européenne le moins avancé en matière de production agricole biologique. En 2006, on recense 1 260 opérateurs biologiques dont 1 104 agriculteurs. La surface semée en biologique atteint 39 665 ha, soit 0,9% de la SAU. La Belgique Les ventes belges de produits biologiques ont été estimées à 201 millions d’euros en 2005. La part de marché du bio correspond à 1,4% du total des ventes alimentaires. Le marché a suivi une baisse de consommation de l’ordre de 15% entre 2003 et 2004, due principalement aux écarts de prix entre les produits biologiques et conventionnels. Aujourd’hui le marché semble repartir très lentement. Le nombre d’exploitations agricoles et la superficie biologique sont en constante augmentation en Belgique. Entre 2005 et 2006 le nombre d’exploitations biologiques a augmenté de 9,5% et la superficie a atteint 29 308 ha en 2006. La grande majorité des terres exploitées en agriculture biologique se trouve en Wallonie qui compte 3,4% d’exploitations biologiques contre 1,6% en Flandre. Cette disproportion s’accentue en 2006 puisque les surfaces ont augmenté de 30% en Wallonie contre 3,5% en Flandre. La majeure partie de la superficie certifiée biologique est consacrée aux pâturages pour l’agriculture laitière (environ 65%). Le second secteur est depuis 2005, la production d’engrais verts (19% de la superficie biologique totale), suivie par les céréales (13%). La production biologique de fruits et légumes reste modeste et se trouve principalement dans la région flamande. La Pologne L'engouement polonais pour l'agriculture biologique a commencé au début des années 1980, par une prise de conscience croissante de la nécessité d'encourager les pratiques agricoles respectueuses de l'environnement. Il y a un véritable engouement des agriculteurs polonais pour l'agriculture biologique au cours de 2005. 7 182 agriculteurs étaient alors soumis aux contrôles de certification Bio, pour une superficie totale de 159 709 ha. Des chercheurs estiment que 12 000 exploitations agricoles pourraient être certifiées fin 2007, et 15 000 d'ici 2010. Les régions qui enregistrent le plus fort développement sont situées dans le quart sud-est du pays : Basses-Carpates, Petite Pologne, Mazovie et région de Lublin.

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L’Italie En termes de surface, la production biologique italienne domine encore la scène européenne avec plus d’un million d’hectares certifiés, soit +11% sur 2004/2005. En 2005, on recense à peu près 45 000 exploitations (+22% par rapport à 2004) dont la superficie moyenne est d’environ 22 hectares. Le marché italien de consommation des produits issus de l’agriculture biologique a atteint cette même année 1,5 milliard d’euros, soit 2% du marché alimentaire. La République Tchèque L’agriculture biologique représente désormais, en République tchèque, près de 255 000 hectares, soit 6% de la SAU du pays. Le marché tchèque des produits biologiques a atteint en 2005 une progression de 30%, soit une valeur de 11,75 millions €. Les dépenses en 2010 devraient être de l’ordre de 45 millions €.

L'Allemagne L’Allemagne constitue le 1er marché européen pour les produits biologiques (30% du marché européen total en 2005, 2e mondial derrière les Etats-Unis). Il est évalué pour 2005 à 4 milliards d’euros, soit 14% de mieux qu’en 2004. Les produits biologiques représentent près de 3% de la consommation alimentaire en 2005 et 90% de la population est concernée. Presque tous les produits biologiques sont concernés. Ce sont les produits frais qui gagnent le plus (fruits, légumes, pommes de terre, œufs et produits laitiers). Viennent ensuite les produits pour petits déjeuners (miel, confiture, céréales et muesli).

L'Autriche Les produits biologiques comptent pour 350 millions d’euros en 2005 et 4% du marché agro-alimentaire autrichien. Au sein de l'UE, l’Autriche est le pays qui possède le plus grand pourcentage de terres agricoles exploitées en bio :

- 345 000 ha, soit 13,5% de la SAU, dont 130 000 ha de terres cultivables. - Près de 20 000 exploitations certifiées, soit 10,5% du nombre total.

L'agriculture bio autrichienne est tournée essentiellement vers l'élevage (64% des exploitations biologiques). Aujourd'hui, près de 50% des surfaces biologiques fertiles sont occupées par les céréales, 30% par des cultures fourragères et 10% par les protéagineux.

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La France Avec quelques retards sur les pays d’Europe du Nord, les produits biologiques recueillent de plus en plus l’adhésion des Français. Ainsi, dans le respect de cahiers des charges stricts, c’est toute une filière qui se structure afin de répondre à une demande aujourd’hui encore supérieure à l’offre. En 2007, la SAU consacrée à l'Agriculture Biologique est de 2%. Comme nous l’avons vu précédemment, le nombre d’agriculteurs biologiques a légèrement augmenté, passant de 10 000 producteurs en 1982 à 11 640 aujourd'hui. La consommation d'aliments issus de l'agriculture biologique a progressé de près de 10% en moyenne par an depuis 1999, pour représenter 1,56 milliard d'euros en 2005, tandis que la demande annuelle d'aliments conventionnels augmentait de seulement 3,6%, selon les derniers chiffres de l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique.

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3. IMPACTS DU SOURCING BIO

3.1. Le Bio et le Commerce Equitable. 3.1.1. Comment le Bio s’inscrit dans une démarche de commerce équitable

Les produits issus du commerce équitable A l’origine, les produits issus du commerce équitable étaient surtout basés sur l’artisanat, mais aujourd’hui, on constate une diversification des références tout particulièrement dans l’alimentaire : cafés, thés, chocolats, riz, pâtes, quinoa, jus de fruits, fruits frais et secs, sucre, produits alcoolisés, épices, confitures, pâte à tartiner, graines et noix, etc. Les objets artisanaux ont toujours le vent en poupe, leur « gamme » s’est d’ailleurs étendue au fur et à mesure du temps selon les enseignes : vêtements, vaisselle, objets d’art, jouets, meubles, bijoux, etc. Depuis deux ou trois ans, ce sont surtout les cosmétiques qui ont fait leur grande entrée dans le réseau équitable à travers des produits tels que les huiles essentielles, les soins traditionnels (corps, cheveux, visage, etc.). Les différentes organisations et leur label Face à la multiplication des labels, associations et organisations, le consommateur, tout comme le chef d’entreprise peut avoir la sensation de se perdre. C'est ainsi que la plupart du temps, le label Max Havelaar est brandi à tort comme étant le seul label en lequel on puisse faire confiance. En réalité le commerce équitable s’appuie sur différents organismes. IFAT (International Fair Trade Association ou International Federation of Alternative Trade) :

créé en 1989, ce groupe international s'occupe de faire reconnaître les structures liées au commerce équitable. Ainsi depuis 2004, il a lancé la marque Fair Trade Organization qui a pour rôle de labelliser des organisations (et non des produits) selon ses propres critères. La PCFE, Alter éco, Artisans du Monde et Solidar' Monde sont à compter parmi les organisations labellisées par l’IFAT.

EFTA (European Fair Trade Organization) : depuis 1990, son but est de rassembler les centrales d'importations européennes, autrement dit les entreprises en contact direct avec les producteurs qui achètent leur produit. Solidar'Monde est l'un de ses membres.

NEWS (Network of European Worldshops) : il rallie les réseaux nationaux de magasins spécialisés depuis 1994, dont Artisans du Monde fait partie.

FLO (Fairtrade Labelling Organization) : cette association réunit depuis 1997 les organismes de labellisation du commerce équitable. Cette labellisation porte sur les produits uniquement, comme le label Max Havelaar.

PFCE (Plateforme Française Pour Le Commerce Equitable) : née en 1997, elle rassemble différents organisations de commerce équitable dont les activités se complémentent entre elles : importateurs, détaillants, magasins spécialisés, associations de labellisation, structures de solidarité, etc. Elle permet à ses adhérents d’utiliser son logo après un passage en revu d’un certain nombre de critères sur leur qualité de commerce équitable.

STEP : réseau international qui offre des modèles de certification afin d’homogénéiser les pratiques liées à ce commerce.

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L’avenir du Bio et son développement L’agriculture biologique fédère de plus de plus, et est présent dans des secteurs d’activité tels que la cosmétique ou le textile. Même si la tendance « nature » n’est pas récente dans la cosmétique (par exemple, l’enseigne Body Shop qui existe depuis une quinzaine d’années maintenant), il semble avoir pris un essor considérable depuis trois ans étant donné le nombre de marques et de laboratoires qui se sont orientés vers ce marché. Mais, comme pour l’agriculture biologique en général, il s’agit de ne pas s’égarer. Il existe tout comme le produit agricole bio, une certification « Cosmebio » délivrée par l’organisme indépendant Ecocert. Ce label apposé assure que le produit est à 70% composé d’éléments biologiques, et qu’il répond à un cahier des charges très rigoureux : le produit doit entre autres être sans glycérine, ni paraffine, ni vaseline, ni alcool. Ils doivent être affranchis de tout parfum, de colorant et de conservateurs artificiels. Bien sûr l’utilisation des produits dérivés du pétrole et les tests sur les animaux sont proscrits. Il existe également depuis 1997 le label « Cosmétique bio écologique », créé par l’association Nature et Progrès. Son cahier des charges encore plus stricte que celui établi par Ecocert car les produits doivent être composés à 100% d’ingrédients biologiques. Le marché du bio reste encore marginal même si l’on constate un fort potentiel de croissance. La question n’est toujours pas réglée est de savoir, pour les marketeurs, s’il s’agit d’un simple phénomène de mode qui subsistera encore quelques années, ou d’un réel avènement d’un nouveau mode de consommation. Quoi qu’il en soit, ce marché est source d’opportunités et d’innovations pour les entreprises de nombreux secteurs. 3.1.2. Le marketing bio et l’éthique, une association surprenante

Alors que le marketing semble centré sur la réalisation des profits de l’entreprise, il peut paraître absurde de croire que ce secteur puisse avoir conscience de son environnement et en plus le respecter. Ainsi, par exemple, il est souvent reproché à la publicité de promouvoir des produits ou des comportements non ou peu compatibles avec le développement durable. D’autres critiques se concentrent sur la mise en scène du bien ou de la manière de présenter le service. Certains scenarios peuvent en effet être jugés contraires au développement durable ou au civisme : voiture roulant dans une rivière, scènes violentes ou dégradantes, destruction etc. La publicité est souvent ressentie comme un frein au changement des modes de consommation, parce qu’elle véhicule des messages contradictoires. Pour le consommateur, qui se trouve au milieu de ce brouillard médiatique, il n’est pas facile de gérer les contradictions de ces messages. Pourtant, aujourd’hui, le marketing se tourne de plus en plus vers les notions d’éthique notamment en matière de communication. En effet, ses deux notions qui pourraient sembler antagonistes ont en fait de grandes opportunités d’évolution si l’on veut bien se donner la peine de les faire « travailler » ensemble. En combinant les définitions de l’éthique et du marketing, on en vient à donner une définition du marketing éthique : « c’est le développement d’activités marketing caractérisées par leur contribution à une cause non marchande qui, en retour, a un effet positif sur les échanges entre les consommateurs et la marque ou le produit, et donc sur le profit de l’entreprise. »

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Ainsi, l’entreprise a tout intérêt à développer la notion d’éthique au sein de son activité et de communiquer à ce sujet. En effet, les consommateurs sont de plus en plus avisés à ce propos et cherchent à modifier leurs habitudes de consommation. Ils attendent des entreprises qu’elles les aident en cela. Il y a donc là plus qu’une « niche » pour les entreprises, mais un véritable marché qui se crée et tend à se développer de manière considérable. Un marché qui peut être pour les entreprises, source de profits. Ainsi, on voit se multiplier les enseignes qui communiquent sur l’éthique. Comment être certains cependant qu’il s’agit là d’une véritable prise de conscience et non d’une mascarade visant à vendre et réaliser des profits sans véritable engagement derrière ? Nous allons voir qu’en effet, les questions valent la peine d’être posées.

3.2. Les retombées directes. Les retombées se font à différents niveaux que nous allons exposer Au niveau microéconomique Dans un premier temps concernant le revenu des producteurs, une étude réalisée auprès de dix-huit groupes de producteurs dans sept pays différents montre que la différence de revenu entre le commerce équitable et les activités alternatives est de 9% en moyenne. Il est évident que ces chiffres sont difficiles à évaluer et évolue selon les études. Les activités consacrées au commerce équitable sont parfois trop insignifiantes et ne représentent pas forcément des journées complètes de travail pour les artisans. D’autre part les artisans sont souvent payés à la tâche et non à la journée, leurs revenus sont donc difficile à chiffrer du à leur irrégularité. On remarque l’apparition de nouveaux emplois en accord avec les contraintes familiales ou sociales, ces emplois sont le plus souvent destinés aux femmes. Concernant le niveau de vie, l’impact varie selon la catégorie de l’artisan. S’il s’agit d’un artisan professionnel, le marché étant suffisamment important, il va pouvoir capitaliser et investir le revenu issu du commerce équitable. Les investissements se feront alors dans le logement ou encore dans des moyens de production afin de développer son affaire. Ainsi les producteurs gagnent en compétence. Les producteurs, eux restent dans une situation vulnérable. En effet pour eux le commerce équitable leur permet d’avoir un revenu minimum pour accéder au minimum vital. Pour ces producteurs il ne s’agit pas d’un véritable changement économique mais d’une amélioration du niveau de vie ou de son maintien Au niveau macroéconomique Au niveau macroéconomique on se pose la question de l’efficacité du prix équitable. Pour cela une étude a été réalisée en 2002 en France par Solagral. Elle conclut avec pertinence à quelques réserves au sujet du prix équitable. En effet le prix équitable est en totale déconnexion avec les

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variations des prix sur les marchés internationaux. Les producteurs ne sont alors pas informés des fluctuations, en cas de pénurie ou de surplus de production. Le prix n’est alors pas si équitable que cela étant donné que le prix est fixé pars des acteurs conventionnels. Il faudrait pour palier à cet effet que le prix équitable varie en même temps que les cours mondiaux. Au niveau social Au niveau social les retombées sont complètement hétérogènes d’un partenaire à l’autre selon le statut de producteur. Concernant les conditions de travail, on ne peut malheureusement pas noter d’amélioration notable pour les artisans travaillant à leur propre domicile. Pour les institutionnels on remarque que de meilleures conditions de travail sont apportées et l’accès aux prestations sociales sont constatés. Le commerce équitable permet d’autre part aux femmes et aux handicapés d’être un acteur économique. Pour eux cela signifie un réel changement social. On note alors une amélioration du statut de la femme. Cependant des études ne sont parfois pas très claires concernant les conditions des femmes au travail. Malheureusement certaines organisations faisant travailler une grande majorité de femmes (de 90% à 100% des salariés) ne rémunèrent que très peu ces femmes, sous prétexte qu’elles gagnent de toute façon plus que si elles restaient chez elles. D’autre part les inégalités hommes/femmes persistent dans le sens où les femmes sont très peu présentes dans les groupes de décisions. Cette tendance est bien difficile à faire évoluer. Le surplus de revenu est généralement destiner à la scolarisation des enfants. On note l’apparition de l’aspect « capacity building », il s’agit d’une amélioration des capacités dans la production mais aussi d’une croissance de la confiance en soi des peptits producteurs et d’une meilleure estime de soi. Les producteurs révèlent de plus en plus de compétences techniques, grâce essentiellement aux formations dispensées par les ONG. En effets les cahiers des charges du commerce équitable engagent une véritable qualité qui motive les producteurs à s’améliorer en termes de qualité de production. Bien évidement dans certains cas les normes tendent à exclure les moins performants en termes de précision de travail ou de manque de moyens. Au niveau environnemental Le commerce équitable encourage le développement d’une production bio. D’ailleurs la part importante des produits bio et équitable témoigne des engagements pris en faveur de pratiques ayant un impact positif sur l’environnement. Seul hic c’est qu’un produit, même s’il respecte le cahier des charges de l’agriculture biologique, n’est pas systématiquement certifié bio. Pour cela les institutions aident les petits producteurs pour

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les encourager et les accompagner à passer d’un « bio passif » au bio certifié. Ainsi des coopératives investissent de leurs revenus pour aider les producteurs, cette aide peut être sous forme d’assistance technique, de formation pour l’amélioration des sols et autres techniques de long terme afin de réduire la dépendance vis-à-vis des produits chimiques. Globalement, les effets sur l’environnement sont différents d’un cas à un autre. Les actions dépendent souvent de l’accompagnement et la sensibilisation des organisations du commerce équitable. En effet les populations souvent pauvres ne sont pas très sensibles aux questions environnementales Niveaux de développement local et national Au niveau local on remarque un faible effet d’entrainement sur l’économie local. En effet le commerce équitable concerne un nombre faible mais non négligeable d’artisans. Les coopératives aident les artisans à valoriser leurs ressources (main d’œuvre, matières premières…), et leur identité locale. D’autre part les ONG permettent de leur apporter du savoir-faire. Cependant les impacts sur les dynamiques locales sont faibles, en effet le commerce équitable n’apporte pas de sommes nécessaires pour des changements notables et d’autre part parce qu’il y a que très peu de projets collectifs. En effet l’essentiel des projets ont pour objectif commun de produire plus. Si des actions sociales existent, les projets sociaux restent limités. De plus une dynamique de développement est possible que s’il existe une coordination entre une organisation du commerce équitable et une organisation d’appui (ONG, églises…) et une collectivité locale. Au niveau national le commerce équitable est bien souvent peu connu. Lorsque celui-ci est connu, il n’est que peu attractif car demande de lourds investissement financiers par rapport aux volumes d’exportation. Les études ressortent que l’on ne peut évaluer le commerce équitable de manière univoque. Si l’on ne prend en compte qu’un aspect économique, alors il est vrai que le commerce équitable n’engendre pas toujours un meilleur revenu aux producteurs. En revanche si l’on considère le commerce équitable comme un projet de solidarité, alors les études ressortent avec des résultats positifs en termes d’amélioration des compétences des producteurs et de leurs conditions de vie.

3.3. Limites et répercussion des signes de qualité des produits

3.3.1. Une labellisation parfois mensongère

Contrôle et règlementation des labels

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Tout d’abord, il est essentiel de dissocier le label de la marque. En aucun cas le label ne peut être considéré ou enregistré comme marque à part entière. Pour être utilisé, un label doit être homologué par le gouvernement (par arrêt interministériel). Il faut pour cela qu’un organisme certificateur en fasse la demande. Un projet de règlement détaillé doit alors être déposé. L’avis de la commission nationale des labels est nécessaire pour le déposer. Le rôle de cet organisme est relativement important puisque c’est lui qui se charge de contrôler les produits labélisés. En effet, son but est de vérifier que le produit en question réponde bien au cahier des charges du label. Nous pouvons donc affirmer que cette commission joue un rôle très important à plusieurs niveaux. Prenons l’exemple d’un produit qui aurait le label « Label Rouge », admettons que ses caractéristiques ne répondent pas ou ne répondent plus aux normes fixées par le cahier des charges, le consommateur pourrait se voir tromper sur la qualité du produit. Si le contrôle n’est pas bien fait, le label peut donc perdre de sa crédibilité aux yeux des consommateurs. De ce fait, les autres marques le possédant seraient elles aussi pénalisées. Nous pouvons affirmer que la mission de la commission est multiple. Le premier est, comme nous l’évoquions, de garantir la qualité du produit. Le second est de veiller à l’image du label. Le troisième est de faire en sorte qu’une marque ne porte pas préjudice à une autre (lorsque les caractéristiques de son produit ne correspondent pas aux normes du cahier des charges). Il faut également savoir que la copie de label est formellement interdite par la loi. Dans la même lignée, utiliser un label sans le posséder est sanctionné. Enfin, pour la reproduction, il en est de même. A qui profitent la labellisation et la certification ? De nos jours, la labellisation et la certification se caractérisent par une diversité stratégique indéniable à mettre en œuvre. Si l’on en croit les stratégies purement éthiques des producteurs, ils s’engageraient sur un plan de labellisation et de certification audacieux au profit des consommateurs. Certes, l’engagement est honorable, mais est en vérité moins profitable pour le consommateur final. En effet, si le marché alimentaire venait à s’essouffler du fait de la provenance d’une maladie imputable à l’homme d’un pays tiers, comment réagir face aux enjeux économiques des producteurs régionaux, qui verraient leur marché régresser ? La seule solution généralisée à ce jour est bien la labellisation et la certification. Il est tout à fait du droit des producteurs de mettre en avant les aspects qualitatifs de leur méthode de production. Néanmoins, la démarche n’est-elle pas abusive dans le sens où elle amène vers une démarche de promotion et de vente, au profit du producteur ? La démarche de qualité se résout à rassurer le consommateur sur la qualité mais aussi sur la provenance. Il est dans ce cas, une démarche purement stratégique dans la mesure où elle vise à contrer la concurrence internationale, et la provenance de pays tiers, et où la production et les moyens ne sont peut être pas contrôlés ou reconnus par le consommateur. Aussi, il est nécessaire de mettre en évidence les organismes de certifications, notamment privés, dont le but premier est de gagner de l’argent, où les détails et tous les aspects de la production ne seraient qu’aléatoirement contrôlés.

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Les divers labels ont pour but d’offrir une garantie aux consommateurs, mais face à la multiplication des propositions, ces consommateurs ne sont-ils pas désarmés ? 3.3.2. Une volonté de garanties. Aux côtés de l’agriculture biologique, il existe une multitude de labels. Parmi ceux-ci nous retiendrons les plus connus, à titre d’exemple. - En 1960, la loi d’orientation agricole crée le label rouge qui est une certification attestant qu’un

produit agricole ou une denrée alimentaire présente un ensemble de caractéristiques fixées préalablement et garantissant un niveau de qualité supérieur. Ce produit se différencie des produits similaires habituellement commercialisés par ses procédés de production ou de fabrication. Ainsi, le consommateur doit y déceler facilement une qualité supérieure par rapport aux autres produits courants similaires, notamment au niveau gustatif et de l’image qu’il véhicule.

- La certification de conformité est créée par la loi du 30 décembre 1988, et appliquée par décret

du 25 septembre 1990. Elle certifie qu’une denrée alimentaire ou un produit agricole non alimentaire et non transformé respecte certaines règles préalablement fixées concernant son mode de production, de conditionnement, ou son origine. Les spécificités du produit sont basés sur des critères objectifs, mesurables et contrôlables car ces derniers figurent dans un cahier des charges élaboré par une structure collective ou un opérateur individuel. De plus, les caractéristiques certifiées peuvent être variables selon la composition du produit, ses caractéristiques organoleptiques ou physico-chimiques, ou à certaines règles de fabrication.

Les mesures agro-environnementales soutenues par l'Union européenne depuis quelques années, et aujourd'hui, les nouveaux dispositifs d’aide à la conversion (dans le cadre des Contrats d’agriculture durable mis en place fin octobre 2003) proposés par le Ministère de l'Agriculture dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation agricole sont autant de mesures qui permettent aux agriculteurs qui se proposent de contractualiser avec l'État, sur une base volontaire, de voir reconnus, par un soutien financier, leurs efforts pour la préservation de l'environnement ou plus globalement pour la gestion durable du territoire. Or, il s'avère que les cahiers des charges acceptés par ces agriculteurs qui désirent mettre en œuvre une agriculture plus durable, vont sur plusieurs points au-delà de ce qui est imposé par le cahier des charges de l'agriculture biologique. La procédure de labellisation est donc un succès. Cependant il est légitime de se demander si la profusion actuelle de labels n’est pas également source de confusions et éventuellement néfaste à l’agriculture biologique.

3.3.3. Le problème émergent de la concurrence entre les différentes garanties proposées. L’agriculture biologique est certes une agriculture centrée sur le respect de l’environnement, mais elle n’est aujourd’hui plus la seule à poursuivre cet objectif. Nous prendrons ainsi l’exemple du décret du 25 Avril 2002, pris par application de l’article L640-3 du Code Rural, qui définit les principes de l’agriculture raisonnée. Il est complété par un référentiel

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(arrêté du 30 Avril 2002) comportant 98 exigences. Celles-ci portent essentiellement sur la maîtrise des intrants, des effluents et des déchets et insèrent des mesures liées à la production animale. L’agriculture raisonnée ne cesse d’interpeller à la fois le consommateur, le producteur et les professionnels de l’agro-alimentaire, qu’ils soient de la transformation ou de la distribution, car elle intéresse de plus en plus la grande distribution. Dès lors, beaucoup d’opérateurs s’interrogent sur le fait de savoir si les productions de l’agriculture biologique ne risquent pas d’être délaissées, d’autant plus que travailler en « raisonné » est plus aisé. Ainsi les prix sont plus proches voire égaux aux conventionnels, les contraintes réglementaires moins pesantes et l ‘approvisionnement plus facile. En effet, par exemple, la charte régissant l’agriculture raisonnée n’interdit aucunement l’utilisation de produits chimiques de synthèse mais demande simplement de les utiliser avec discernement. 3.3.4. Les limites des organismes certificateurs et labels Les labels et organismes certificateurs sont mis en place pour essayer d’unifier et de réglementer au mieux les pratiques. Cependant on peut remarquer pour chacun d’eux des limites. Cosmebio : ce label exigeant un minimum d’ingrédients naturels et bio, ne différencie pas les huiles végétales et les huiles de synthèse d’origine végétale. Ainsi si un fabricant utilise en grande proportion des huiles de synthèses il pourra bénéficier de ce label. Nature et Progrès est le label le plus exigeant, mais les produits portant ce label sont les moins nombreux. NaTrue très stricte car ne permet pas d’inscrire l’eau comme un ingrédient bio, mais le fait que 3 catégories composent ce label, il parait très confus aux yeux des consommateurs. Cosmos, ce label a des normes très complètes. Cependant son but étant d’unifier les règles vis à vis des consommateurs a échoué, avec le lancement de deux labels européens au même moment. Ecocert, est l’organisme qui veille à ce que l’information de l’étiquetage soit le plus transparent possible pour les consommateurs. Cependant Ecocert permet d’intégrer dans le pourcentage de bio des produits certifiés de « l’eau florale bio » dont la part aqueuse n’est pas bio. BDIH ne permet pas que l’eau soit intégré dans le produit comme produit bio, ce qui en fait un label strict. En contrepartie il n’indique aucun pourcentage minimum d’ingrédients strictement bio dans le produit fini, et la liste positive des ingrédients autorisés n’est pas consultable. One Voice est un label très pointilleux dans le sens où il contrôle le produit jusqu’au bout de la chaîne. En revanche pour les cosmétiques les tests sur les animaux sont interdits sur tous les produits finis depuis 2004. D’ici à 2013, cette interdiction sera étendue aux ingrédients les composant. Testé sous contrôle dermatologique : la mention « test in vitro » n’est que le pendant de cet argument marketing censé rassurer le consommateur : elle signifie simplement que les mesures

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ont été effectuées à l’aide d’une éprouvette, en milieu de culture, sans plus d’information. Comparativement, le « bio » est réputé coûter cher au consommateur, qui de plus n’est pas assuré de consommer pour autant plus « sain ». Dès lors, l’agriculture biologique ne va-t-elle pas être fortement concurrencée ? N’entretient-on pas volontairement la confusion avec l’agriculture raisonnée dans l’esprit du consommateur ? Autant de questions auxquelles il est difficile d’apporter des réponses précises mais qu’il est nécessaire de soulever. Autre problème soulevant les difficultés du système, la question des aides.

3.4. Les aides a la production et a la conversion : un véritable encouragement ?

Au niveau européen, l’article 19 du règlement du 15 juin 1987 est le seul à définir les aides concernant le secteur agricole, ces aides ne doivent être accordées que dans le cas où les pratiques agricoles respectent l’environnement et les ressources naturelles. Dans ce cadre, les Etats sont autorisés au nom du principe de subsidiarité à déroger au principe de libre concurrence et donc plus généralement au principe de libre circulation et à mettre en place un régime d’aides spécifiques notamment pour les zones sensibles. Cet article n’avait pas pour objectif majeur de favoriser l’AB, cependant l’Allemagne grâce à cet article a fait ce choix. L’article 21 du règlement CEE 2328/91, introduit un régime d’aide ayant pratiquement le même objet que le règlement de 1987, il accompagne la mise en place du règlement sur l’AB. L’UE a développé aussi de nombreuses aides spécifiques comme par exemple les aides visant à encourager la baisse de l’utilisation des engrais et produits phytosanitaires. Au niveau national, on constate une volonté politique d’afficher un appui au développement de l’AB. Il y a eu la mise en place d’un programme d’aide au soutien de l’AB comprenant : - des aides directes pour l’agriculture subissant le problème du faux « bio », - des aides à l’organisation des filières régionales. Il existe également des aides à la reconversion. Le décret du 1er avril 1992 a mis en place un tel système d’aide pour les agriculteurs « bio ». La reconversion est une période pendant laquelle un agriculteur décide de mettre en application le mode de production biologique. La reconversion suppose la manifestation et la preuve de la bonne foi de l’agriculteur. La durée de la reconversion selon le règlement communautaire doit être de 2 ans minimum, la délivrance du label AB ne pourra intervenir qu’au bout de la 3e récolte. Les rendements doivent subir une baisse supérieure ou égale à 20%. Cette aide prend la forme d’une prime sur 5 ans dont 25% proviennent de l’UE et 75% de l’Etat, mais, comme nous le verrons ultérieurement, celle-ci n’est pas vraiment incitative. Si la reconversion est frauduleuse la sanction est le remboursement de aides versées. On sait que le système « bio » consomme nettement moins d'aides publiques que le productivisme traditionnel. Il semblerait qu’il y ait selon certains agriculteurs, un manque de pertinence de certaines d'entre elles.

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Deux exemples pour illustrer le propos :

- Le semis d'un hectare de maïs permet l'attribution de 381, 12 euros chaque année (quoiqu'il arrive au maïs), alors que pour un hectare de prairie ne sont attribués que 106,71 euros, durant deux ans au plus. C'est la longévité normale d'une pâture en système traditionnel. En système bio, le maïs est remplacé généralement par des prairies dont la durée de vie est de six ou sept ans. Le calcul sur six ans est vite fait : 2286,74 euros/ha de maïs, contre 213,43 euros/ha de prairie, soit dix fois moins. Il est vrai que les frais de fertilisation azotée et de produits phytosanitaires ne sont pas les mêmes et vrai aussi que de fortes quantités d'azote étant libérées lors du retournement des prairies, la qualité de l'eau des ruisseaux s'en trouve mieux si c’est fait tous les six ans plutôt que tous les deux ans.

- Les cultures légumières bio sont aidées à raison de 213,43 euros/ha/an pendant deux ans. C'est loin d'être suffisamment incitatif compte tenu des charges opérationnelles de ce type de culture.

En fait, les agriculteurs ne veulent pas plus de subventions, mais une meilleure répartition, plus juste. La démarche des agriculteurs passant au système bio est le fruit d'une conviction, certes, mais elle doit pouvoir se faire en assumant des risques raisonnables. Et elle mérite d'être mieux encouragée. Un autre handicap sérieux est la carence de soutien technique à ce système. Le suivi économique, environnemental, cultural et zootechnique d'exploitations « bio » est indispensable pour pouvoir acquérir des références objectives, qui permettent l'amélioration des pratiques et les comparaisons avec le système traditionnel. Mais les chambres d'agriculture et les organismes de recherche portent encore une attention trop modeste aux besoins. Les programmes de l'INRA concernant cette problématique résultent plutôt des convictions individuelles de certains chercheurs que d'une orientation de programmation de l'organisme bien établie. Du côté des chambres d'agriculture, celle du Finistère, par exemple, a affecté deux techniciens-conseillers à la bio sur un total d'une soixantaine. Et ils ont dû se former sur le tas en quelques années, auprès des agriculteurs bio eux-mêmes. Dès lors, comment le « bio », dans ces conditions, arrive-t-il à s’adapter aux différentes législations ?

3.5. Comment le Bio s’inscrit dans la législation ? Comment l’agriculture biologique, par définition extensive et soumise à un contrôle strict, peut-elle s’accommoder des grands principes du droit communautaire ? 3.5.1. Le principe communautaire de liberté de circulation des marchandises. La libre circulation s'applique aux produits originaires des États membres et aux produits originaires des pays tiers qui se trouvent en libre pratique dans les États membres [art. 23 (9) al. 2 CE]. Initialement, la liberté de circulation des marchandises a été conçue dans le cadre d'une

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union douanière entre les États membres avec suppression des droits de douane, des restrictions quantitatives aux échanges et des mesures équivalentes, et établissement autour de la Communauté d'un tarif extérieur commun. Ensuite, l'accent a été mis sur l'élimination de tous les obstacles entravant encore la libre circulation, de façon à réaliser le marché intérieur défini comme un espace sans frontières internes où les marchandises circulent aussi librement que sur un marché national. Le marché intérieur implique la suppression de toutes les entraves à la liberté de circulation encore existantes. Le Livre blanc de la Commission de juin 1985 a recensé les obstacles physiques et techniques et les mesures à prendre par la Communauté pour les éliminer. La plupart de ces mesures sont maintenant réalisées. Le marché des produits biologiques donne matière à des échanges commerciaux entre les différents pays européens, et notamment communautaires. Ainsi doit-il nécessairement s’inscrire dans ces principes. Ainsi, tous les produits, biologiques compris, respectant les dispositions de la réglementation communautaire peuvent, conformément au principe du Marché Unique affirmé par la Traité de Rome et au principe incontournable de liberté de circulation des marchandises, circuler sur l’ensemble du territoire de l’Union, qu’ils aient été produits au sein de celle-ci ou importés. Un Etat membre ne peut interdire ou restreindre leur commercialisation, si le produit en cause respecte les prescriptions édictées. On peut dès lors légitimement se demander si un principe qui tend à faciliter les échanges est réellement compatible avec l’exigence de traçabilité requise en agriculture biologique. 3.5.2. La PAC, promotrice d’une agriculture intensive, face à l’émergence du « bio », agriculture extensive. Le modèle agricole imposé par la PAC est à l’origine fondé sur un système de soutien des prix très élevés proportionnels à la quantité produite. Il est destiné à permettre le respect du principe de préférence communautaire. Mais la PAC va elle aussi subir la vague déferlante des critiques liées aux dommages causés par l’agriculture intensive. Dès lors, en 1992, une modification de la PAC paraît inéluctable. La réforme s’efforce de rompre en partie avec la logique productiviste, prévoit une forte baisse des prix garantis compensée par l’instauration d’un système d’aides directes au revenu. La prise en compte de la dimension environnementale accompagne cette réforme. Ainsi le règlement du conseil n°2078/92 prévoit des mesures agri-environnementales, c’est à dire des aides attribuées aux exploitants qui s’engagent à respecter pendant une certaine période les exigences définies au préalable dans un programme en matière de réduction des engrais et autres produits phyto-pharmaceutiques, d’extensification des productions végétales, entre autres. Mais ces mesures n’ont pas permis de diminuer sensiblement les pollutions. La réforme de la PAC dans le cadre de l’Agenda 2000 a été adoptée par le Conseil de Berlin en 1999. On y souligne la nécessité d’assurer le plus haut degré possible de sûreté et de qualité des denrées alimentaires, d’intégrer effectivement dans la PAC la protection de l’environnement. Elle instaure l’éco conditionnalité qui consiste à subordonner les aides compensatrices directes au respect d’exigences environnementales. L’Agenda 2000 vise donc à concilier une agriculture

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moderne, productive et compétitive avec le développement durable des territoires ruraux. Or le règlement n°1257/99 du Conseil reconnaît que l’agriculture biologique améliore la durabilité des activités agricoles et contribue ainsi aux objectifs généraux de ce règlement. Il est donc reconnu que l’agriculture biologique produit une combinaison d’effets écologiques, sociaux et économiques positifs. Les agriculteurs qui pratiquent l’agriculture biologique peuvent éventuellement bénéficier d’aides du premier pilier dans les mêmes conditions que les agriculteurs traditionnels. De plus la politique de développement rural telle qu’elle est définie par le règlement n°1257/99 permet l’octroi de subventions au titre du deuxième pilier comme partie des mesures agro-environnementales. L’agriculture biologique est considérée comme une pratique agricole qui couvre la majorité des objectifs des mesures agro-environnementales comme l’extensification, la diversité génétique, la protection de l’environnement… La Commission européenne a proposé, à l’initiative du commissaire européen à l’agriculture Franz Fischer, une réforme de la PAC permettant une meilleure répartition du budget agricole et une réconciliation « citoyen-consommateur-contribuable européen ». La Commission a jugé que la politique actuelle ne permettait pas de se diriger effectivement vers une agriculture plus extensive et qu’elle n’était pas apte à assumer les négociations avec l’OMC dans le sens d’une protection accrue des agriculteurs européens et de faire face à l’élargissement de l’UE. La nouvelle PAC doit avoir le souci d’offrir des produits de haute qualité et de permettre aux consommateurs d’exercer leur pouvoir de choix. La France, l’Espagne, l’Autriche, le Luxembourg, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et la Belgique s’opposent à la réforme, laquelle, selon eux, procéderait à un « découpage » des activités et des terres en tous points néfaste. Le rapport de la Cour des Comptes n°14/2000 sur la PAC et l’environnement entre alors en scène. Il est intéressant au sens où il relève que la PAC a conduit, malgré les réformes, à des aberrations du point de vue écologique. Les ministres de l’agriculture de l’UE ont finalement adopté le 26 Juin 2003 la réforme de la PAC, qui devrait permettre, de manière certainement plus audacieuse, si l’on s’avère optimiste, de se diriger vers une agriculture durable, dont l’agriculture biologique est une composante essentielle. En effet, un cadre environnemental minimum est approuvé, des mesures agri-environnementales sont lancées, soutenues par le FEOGA. Mais des critiques se font déjà entendre : en effet les nouveaux Etats membres ne sont obligés de respecter ces mesures qu’à partir de l’année 2009. En attendant on peut déjà s’interroger sur l’emploi que feront ces pays des fonds qui leur seront attribués. Les nouvelles réformes qui devraient intervenir en 2006 devraient nous éclairer un peu sur la question. Espérons que les nouveaux venus ne suivront pas aveuglément le « bon vieux » modèle de l’agriculture intensive… Si certaines craintes peuvent s’avérer justifiées, notons cependant que l’Union travaille activement à la construction d’une harmonisation, qui, d’un autre côté, sera un facteur certain de développement commun et donc peut-être mieux maîtrisé. 3.5.3. La normalisation, outil communautaire conciliateur d’intérêts.

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En Europe les espaces réservées à l’agriculture bio ont progressé de manière phénoménale lors de la dernière décennie. Cela dit le taux de croissance et les superficies concernées varient fortement d’un pays à l’autre. Il en va également ainsi des réglementations. D’où la recherche d’une harmonisation des règles, limitant ainsi le jeu du principe de subsidiarité pour les Etats, à travers notamment l’adoption d’un logo unique pour les produits alimentaires, des dispositions sur l’étiquetage, les reconversions, les substances autorisées, les inspections et certifications, par les règlements 2092/91 et 1804/99 (intégrant les produits d’élevage). Cela dans un objectif de transparence et de concurrence loyale. Dans cette logique d’harmonisation (et non d’uniformisation), les règlements communautaires ne définissent que des exigences minimales. La normalisation est pensée comme un outil stratégique pour la libre circulation des marchandises. Ces normes prennent évidemment en compte l’évolution des données scientifiques et techniques, toujours dans le respect de l’objectif de développement durable. Un consensus se forme, à partir notamment d’une information réciproque des Etats. Dès lors, on ne peut que constater la puissance d’action de l’Union européenne, acteur essentiel sur le marché de l’agriculture biologique. Malgré son efficacité globale, il paraît difficile, au regard de la pratique, de garantir un système sans failles. Incompréhensions, fraudes, difficultés des procédures sont autant de problèmes qu’il faut nécessairement relever.

3.6. Le « bio » et le marché, entre fraudes et malentendus. Le produit biologique doit garantir une conformité entre les caractéristiques annoncées et son contenu réel. Les normes internes et communautaires en la matière sont strictes, comme nous avons pu le constater dans nos développements.

Malgré tout, on relève un nombre non négligeable de publicités mensongères visant à faire passer des produits conventionnels pour du « bio », dans une logique évidemment commerciale. On pense notamment aux problèmes connus par une célèbre marque de yaourt. Citons également le cas de la publicité d’une grande surface pour des produits « parfaitement bio », non certifiés…Ou celui des yaourts B 10 +, qu’on lit BIO + à moins d’avoir le nez collé au pot…

La confusion des consommateurs liée à la multiplication des signes de qualité et autres labels se trouvent aussi être souvent exploitée.

Au niveau communautaire, le règlement 2092/91 du Conseil concernant le mode de production biologique apparaît à la fois comme l’aboutissement des démarches de reconnaissance et comme l’affirmation d’une volonté de clarifier aux yeux des consommateurs la notion d’agriculture biologique en luttant contre les nombreuses fraudes constatées. Ainsi, les Etats ont-ils l’obligation d’adopter toutes les mesures nécessaires pour éviter les utilisations frauduleuses. Ce qui implique

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des activités de contrôle et une action des autorités publiques. Lorsqu’un Etat constate une irrégularité concernant le produit d’un autre Etat partie, il doit informer ce dernier, ainsi que la Commission. En outre, un descriptif des mesures prises pour la mise en œuvre du règlement doit être communiqué chaque année. Quant aux Etats ayant choisi un régime d’inspection par des organismes privés, ils ont obligation de soumettre chaque année la liste de ces organismes approuvés et un rapport sur leur supervision. Malheureusement, il est difficile de juger du respect de ces mesures car les contrôles et sanctions relèvent du pouvoir discrétionnaire de chaque Etat membre. De plus les organismes certificateurs sont très variés et on déplore des différences de méthode. En conséquence, il serait judicieux que l’UE ose aller sur le terrain des contrôles et des sanctions. Il en va de la crédibilité de l’agriculture biologique. Mais étant donné la promotion d’une politique de développement durable, est-ce envisageable ? Toutefois, il faut signaler qu’il est possible d’obtenir des résultats plus satisfaisants et plus aisément mesurables à travers l’adoption de cahiers des charges privés, de lignes directives officielles ou de politiques d’harmonisation. En France le « faux bio » est sanctionné avec sévérité. La Direction Générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes exerce un contrôle de droit commun à tous les stades de la filière, de la production à la consommation. Les « faux raisonnés » font l’objet d’une attention particulière actuellement. Toute contrefaçon assimilée à une fraude ou à une falsification peut faire l’objet d’une sanction sur la base du Code de la Consommation et d’une condamnation pénale (souvent faible cependant au regard de la Jurisprudence). Les contrôles touchent privé et public. Des enquêtes approfondies s’intéressent à l’homologation des cahiers des charges. En cas de violation d’un instrument privé, le producteur s’expose à une exclusion de l’organisme. La CNAB est informée. La Répression des fraudes peut alors entrer en scène. La sévérité des contrôles peut parfois porter préjudice à des exploitants agricoles de bonne foi, victimes d’éléments naturels ou d’évènements ayant par exemple envoyé des engrais dans leurs champs. L’organisme peut alors se porter garant de cette bonne foi auprès des agents de la Répression des Fraudes. A l’inverse, certains parviennent à échapper aux sanctions et à profiter de l’utilisation du label « bio » en profitant de carences de réglementation ou de surveillance dans certains secteurs. Un encadrement strict est donc nécessaire encore une fois, pour le maintien de la crédibilité de l’agriculture bio. A côté des comportements frauduleux se pose un autre problème, également préoccupant : celui des croyances erronées (dont certains savent tout à fait habilement profiter…) concernant le « bio ». L’agriculture biologique soulève un certain nombre de questions, notamment concernant ses objectifs. Ainsi les partisans du « bio » font valoir la supériorité de cette forme d’agriculture par rapport aux autres méthodes du point de vue de la santé. Une certaine confusion règne, aux yeux des consommateurs, sur la signification du concept même et les restrictions qu’il implique. On relève une consommation « éthique », mais pour laquelle on peut constater que les objectifs de qualité semblent souvent primer, dans l’esprit de la plupart (consommateurs ou distributeurs), sur les objectifs de protection de l’environnement. Or à la différence des autres signes de qualité,

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l’agriculture biologique ne se définit pas par des qualités déterminées de ses produits qui en sont issus mais comme un mode de production respectueux de l’environnement, à long terme, grâce à l’adoption d’une approche proactive permettant entre autres une réduction des problèmes de fertilité des sols. La primauté des objectifs environnementaux de l’agriculture biologique n’est pas véritablement reconnue, pour d’évidentes raisons de marketing, car force est de constater que sur le marché, l’argument qualité lié à la santé est beaucoup plus porteur. D’ailleurs, en France, 65% des acheteurs de « bio » achètent ces produits pour préserver leur santé et 47% pour préserver l’environnement…Les craintes des consommateurs se sont traduites par de plus fortes exigences en termes de sécurité alimentaire du fait de la prise de conscience liée à diverses catastrophes. Pour eux le « bio » est devenu une solution aux problèmes liés à leur santé et en découle leur consentement à payer souvent cher. La confiance du consommateur est une arme, notamment lorsque cette confiance se fonde en partie sur des confusions plus ou moins heureuses avec d’autres certifications… C’est pourquoi on ne constate pas d’efforts particuliers pou détromper le consommateur sur certaines idées reçues concernant l’agriculture biologique, dont l’objectif premier n’est pas la qualité. Cela dit le danger vient de la concurrence avec d’autres labels, lesquels reprennent les mêmes arguments, sans pour autant satisfaire aux normes très exigeantes de l’agriculture biologique. Le consommateur pensera alors avoir agi « éthiquement » alors que la protection de l’environnement ne sera pas même visée. D’ailleurs la loi de 1995 sur la modernisation de l’agriculture étend encore les risques de confusion en stipulant que la politique agricole tend à devenir une politique de qualité et d’indication d’origine des produits agricoles.

Or si le « bio » ne s’inscrit pas dans une logique de production de masse, sa qualité supérieure est-elle pour autant établie ? Certaines études scientifiques montrent que des micronutriments très nutritionnels sont présents en plus grande quantité dans les produits « bio ». Par exemple les antioxydants. De plus, la valeur santé du produit « bio » serait supérieure du fait de l’utilisation de techniques particulières et de l’absence de pesticides. Cela dit davantage d’études seraient nécessaires pour objectiver la qualité des produits biologiques en démontrant scientifiquement leur meilleure qualité nutritionnelle. Nonobstant le constat que l’agriculture biologique est assurément caractérisée comme étant à visée éthique, elle ne saurait cependant être l’archétype de l’agriculture idéale, offrant toutes les garanties dont rêvent les divers protagonistes qui soutiennent les objectifs qu’elle s’est fixés, lesquels restent bien entendus des buts vers lesquels on peut tendre mais qu’il est souvent difficile d’atteindre. Face aux nécessités pratiques, la réglementation même ne saurait garantir du 100% « bio ».

3.7. Le délicat problème des produits et substances utilisés. Le produit biologique que nous achetons ne contient pas nécessairement uniquement des composantes biologiques, comme nous allons pouvoir le constater.

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Il est important de souligner que, au sein même de l’agriculture biologique, certains produits issus de la chimie de synthèse sont autorisés, temporairement et par dérogation il est vrai, lorsqu’il n’existe pas de « produits naturels » de substitution.

Le règlement européen précité établit également dans son annexe II une liste de produits autorisés destinés à la fumure et à l’amélioration du sol et des produits de lutte contre les parasites et les maladies. Les règlements 207/93 et 1488/97 admettent aussi dans certaines conditions l’utilisation de produits phytosanitaires. Signalons également que le règlement 1804/1999 exclut toute utilisation préventive de médicaments allopathiques à synthèse chimique pour la gestion sanitaire concernant les animaux. Cela dit, comment contrôler parfaitement le soin et l’alimentation des animaux ? Quant aux agriculteurs conventionnels, voici leur raisonnement : une agriculture qui bannit les antibiotiques est-elle plus sûre qu’une agriculture qui les utilise à bon escient ? Il est difficile de trancher… Le logo et l’indication de contrôle ne peuvent être apposés que sur certains produits couverts par le Règlement (CEE) n° 2092/91. L’une des conditions est qu’ils contiennent au moins 95% d’ingrédients produits selon le mode biologique. Ce qui signifie qu’il existe une tolérance, certes peu importante, qui permet de faire entrer dans le produit biologique des éléments non biologiques. Il faut dire qu’il est souvent difficile pour les producteurs de trouver tous les ingrédients dont ils ont besoin au sein de la production biologique. Ainsi un problème, particulièrement sensible se pose actuellement: En effet, le règlement 2092/91 préconise l’emploi de semences issues de l’agriculture biologique mais l’usage de semences conventionnelles est toléré en raison de la limitation de l’offre en semences « bio » Les conditions cependant sont strictes : - aucune variété de l’espèce n’est présente dans la base de données nationale,

Ou

- la variété recherchée n’est pas enregistrée dans la base de données et le producteur peut démontrer qu’aucune des variétés enregistrées de la même espèce n’est appropriée et que l’autorisation est donc très importante pour sa production,

Ou

- aucun fournisseur ne peut fournir les semences avant le semis alors que l’utilisateur les a commandées en temps utile,

Ou

- si elle est justifiée à des fins de recherche, dans le cadre d’essais à petite échelle sur le terrain ou à des fins de conservation d’une variété.

Il faut demander une autorisation de dérogation avant le semis. Une annexe européenne doit recenser les espèces pour lesquelles un nombre suffisant de variétés et semences existe. Mais elle est pour l’instant vide…Or le problème de la pénurie des semences bio reste posé. Quoiqu’il en soit, l’agriculture bio n’est pas la solution parfaite à tous nos problèmes mais une des composantes des solutions agricoles participant à l’objectif de développement durable. Par la sévérité de sa réglementation et l’harmonisation de celle-ci au niveau européen, elle s’efforce d’y

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répondre au mieux. Si le «bio » veut s’inscrire dans le cadre plus large d’une production de qualité et de protection des consommateurs, cela passera nécessairement par des normes de production encore beaucoup plus strictes. Mais est-ce souhaitable ?

3.8. La Bio, utopie ou agriculture d’avenir ? L’agriculture biologique vise certains objectifs, que nous avons longuement détaillés antérieurement. Il s’avère impossible de garantir un résultat mais les efforts réalisés sont déjà le gage d’un certain succès. 3.8.1 L’engagement des producteurs: une obligation de moyens et non de résultat. Le règlement européen 2092/91 précise que l’agriculture biologique garantit seulement au consommateur une méthodologie qui ne peut être sans incidence sur la qualité du produit mais qui n’est pas en mesure de faire état de résultats vérifiables concrètement. Ainsi c’est une obligation de moyens et non de résultat qui pèse sur l’agriculteur. Il dispose également que le logo UE ne peut pas être associé à de quelconques allégations suggérant qu’un produit « bio » constitue une garantie nutritionnelle supérieure. En effet, en la matière, les denrées alimentaires « bio » doivent satisfaire aux mêmes exigences que celles prescrites pour les produits conventionnels correspondants. Cela dit, du fait de ses positions sur l’ESB, de l’adoption d’embargos et de son moratoire sur les OGM, l’Union Européenne a contribué à conforter chez les consommateurs le mythe d’une agriculture biologique capable de garantir des normes plus élevées en matière de protection de leur santé. Cependant le moratoire sur les OGM a été levé le 19 Mai 2004, du fait de l’entrée en vigueur le 18 Avril de la même année d’une nouvelle législation sur l’étiquetage et la réglementation concernant les OGM. Le sujet est sensible et l’Union Européenne a dû s’incliner en partie devant les attaques et pressions répétées de l’OMC. Le Parlement européen souligne que « toutes les mesures doivent être prises » pour assurer une bonne gestion du problème. En attendant, à titre d’exemple, le maïs Bt11 est autorisé à l’exportation… Prétendre résoudre le problème des OGM par voie d’étiquetage est périlleux, d’autant plus que les recherches doivent encore être intensifiées. Point positif pour la production biologique : la mise sur le marché des OGM, risque - et comme le dit l’adage, « le malheur des uns fait le bonheur des autres » - d’orienter de nouveaux consommateurs vers l’agriculture biologique, seule manière pour eux à long terme d’affirmer leur liberté de choix. Mais outre les OGM, l’agriculture biologique subit diverses pollutions malheureusement malaisément contrôlables. Dès lors peut-on et doit-on l’encadrer encore plus sévèrement ? 3.8.2. Le « bio », victime de pollutions internes ou externes. Si, pour Héraclite, « La santé de l’Homme est le reflet de la santé de la terre », la nature n’est pas

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toujours bonne par essence et l’agriculture biologique n’est pas forcément radicalement différente de l’agriculture conventionnelle.. Ainsi les végétaux « bio » seraient-ils, d’après plusieurs rapports scientifiques, plus vulnérables aux maladies. On constate ainsi la présence de mycotoxine, un poison organique sécrété par les moisissures. Notons également que les produits biologiques ne sont pas à l’abri de phénomènes tels que pluies acides, pollution atmosphérique ou ruissellement des eaux. Ainsi peut-on retrouver des résidus de produits phytosanitaires dus à la pollution de nappes environnantes. Il convient également de souligner que si l’agriculture biologique se veut respectueuse de l’environnement, certaines pratiques utilisées par les agriculteurs n’y sont pas forcément favorables, et les agriculteurs conventionnels s’appuient sur celles-ci pour justifier leurs suspicions. Ainsi, le désherbage des champs par de fréquents arrachages de mauvaises herbes porte-t-il atteinte aux oiseaux nichant à terre, aux vers de terre et aux invertébrés. Le désherbage mécanique peut aussi favoriser l’érosion des sols. Dès lors nous pouvons estimer que dans l’hypothèse d’un développement quantitatif de l’agriculture biologique, lequel va rapidement s’avérer indispensable, l’utilisation importante de certaines matières animales ou végétales comme le Guano ou les déchets d’abattoir sera très certainement nuisible. Reste à savoir comment y remédier. Cette question mérite d’être, à l’avenir, suivie de près.

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Conclusion Durant la rédaction de ce mémoire, une interrogation est souvent revenue. S’agit-il d’un phénomène de mode, d’une passade ? Les cosmétiques bios ont-elles un avenir ? Au regard de l’essor des cosmétiques bio durant ces dernières années, nous pouvons nous attendre à un essoufflement de ce secteur d’ici à quelques années. Mais quand? 10 ans? 20 ans? Selon nous, il ne s’agit pas d’un effet de mode. L’enjeu principal réside dans la capacité des entreprises à mettre en place des stratégies afin d’innover, d’attirer les consommateurs. Il est primordial pour une entreprise commercialisant des cosmétiques bio d’être en adéquation avec ses convictions. Par-là, nous entendons que ces entreprises doivent communiquer sur le fait qu’elles agissent au service de l’environnement et qu’elles consomment durablement. De plus, il faut œuvrer pour l’agriculture bio. Il ne s’agit pas d’un type d’agriculture simple à mettre en place du fait des nombreux contrôles. Les pouvoirs publics doivent encourager les jeunes sortants des lycées agricoles à cultiver bio, mettre en place des subventions matérielles et financières pour développer ce type d’agriculture. Pour permettre aux consommateurs de se repérer dans l’univers bio, une charte commune élaborée au niveau de l’Union Européenne doit voir le jour. Enfin, comme nous avons pu l’évoquer dans la seconde partie de ce mémoire, chaque marque doit travailler sur des stratégies pertinentes à mettre en place, à adapter, afin de pérenniser ce nouveau marché des cosmétiques bio. Le bio s’inscrivant dans une démarche de commerce équitable, il permet aux pays en développement de valoriser leurs produits. Différents labels existent pour différencier des produits issus du commerce équitable des autres produits. Ceux-ci assurent une qualité et un savoir-faire traditionnel de produits sains issus de l’agriculture biologique. D’autre part ce système permet aux familles de voir le niveau de vie s’améliorer et de pouvoir scolariser leurs enfants. Cependant des failles sont constatées dans ce système, au niveau des prix équitables, qui sont bien souvent loin de la réalité du marché. De plus les législations ne sont pas si homogènes que l’on pourrait le croire même si les organes publics tendent à y parvenir. En ce qui concerne les labels, qui sont pour la plupart très stricts, mais ont chacun leur faille. Je n’ai malheureusement, pour compléter mes recherches, pas trouvé de chiffres plus précis concernant les revenus des producteurs dans un pays donné. Il aurait été intéressant pour ce mémoire d’aller sur le terrain et constater les réelles conditions de travail et de vie des artisans. Aujourd’hui nous savons comment ces pays inscrivent le bio et le commerce équitable dans leur économie, demain le commerce équitable aura-t-il évolué ? Comment les pays en développement intègreront le commerce équitable et l’agriculture biologique dans leur économie ? Cette démarche aura-t-elle un tout autre poids ? Et qu’en sera-t-il des artisans ? Tant de questions qui pourraient faire l’objet de recherches futures afin d’évaluer les réelles retombées.