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9 Le Soir Mardi 12 novembre 2013 9 LE BULLETIN CLIMATIQUE J’y vois clair Découvrez comment votre journal s’engage dans une grande opération de reforestation à Madagascar. Rejoignez-nous dans ce geste citoyen! Dans ces 4 pages consacrées aux enjeux climatiques, Le Soir fait son bilan carbone, interviewe le président de l’association ‘Graines de vie’, examine la situation du déboisement à Madagascar... Ce mercredi 13 novembre, rendez-vous chez votre libraire. MERCREDI 13 NOVEMBRE, POUR CHAQUE JOURNAL DISTRIBUÉ, LE SOIR PLANTERA UN ARBRE à réaliser de nouvelles écono- mies. Par ailleurs, les plus petites entreprises ne sont pas incluses dans l’obligation européenne. Certes, leur part dans les émis- sions totales de CO2 est faible. Mais l’enjeu énergétique n’en est pas moins crucial. « Les PME n’ont pas les moyens, humains surtout, de comprendre et de traiter la problématique de l’énergie et de l’efficacité énergé- tique », dit-on dans le secteur. « Tout le monde sait que l’isola- tion et l’efficacité énergétique sont rentables, indique Tanguy du Monceau, expert chez CO2lo- gic, une société d’audits. Et pourtant on voit encore des aber- rations dans le tertiaire comme dans l’industriel. » Combien d’ordinateurs ou de luminaires laissés allumés pendant la nuit ? Combien de systèmes de climati- sation mal réglés ? « Il y aurait de 10 à 15 % d’économie à aller chercher là-dedans », selon An- dré Lebrun, directeur du dépar- tement environnement à l’Union wallonne des entreprises. « On surestime toujours le coût des ré- ductions d’émissions », relève un expert. Rendre l’audit CO2 obligatoire pour toute société de plus de cent employés ? « Le fait de me- surer oblige les entreprises à prendre conscience de leur im- pact et de se pencher sur la ques- tion de la réduction », souligne du Monceau. On progresse et on va encore progresser. Mais tout n’est pas rose, analyse un connaisseur du dossier : « Certains fonctionnent toujours sur un mode de dévelop- pement hégémonique, hérité de la révolution industrielle, basé sur un accès quasi illimité et bon marché aux ressources fossiles, dans un modèle capitaliste. La transition d’un système à l’autre n’est donc forcément pas facile puisque l’on se heurte à une série de réflexes hérités du modèle do- minant. Ces réflexes ne sont pas propres à un groupe particulier, on les rencontre tant au niveau du business que des syndicats ou des politiques. Et dans chacun de ces groupes, on voit aussi (heu- reusement) des précurseurs, des gens qui regardent plus loin que le bout de la lorgnette et qui déve- loppent des comportements de transition. » Reste à savoir qui des conservateurs ou des vision- naires l’emportera au bout du compte. MICHEL DE MUELENAERE confirmer leurs progrès « VERT » PVC Révolution à la Floridienne Pour Floridienne Chimie, tout commence par une menace. La société basée à Ath est no- tamment spécialisée dans les stabilisants pour PVC entrant dans la fabrication de châssis, tubes, câbles… L’un des composants essentiels de cette activité, le plomb (issu à 80 % du recyclage des batteries de voitures), va devoir sortir de la chaîne de production ; ainsi en ont décidé les producteurs de PVC, engagés dans un programme de « verdisse- ment », et anticipant sans doute une mesure contraignante des autorités. Les responsables de l’entreprise mettent 40 millions sur la table. Objectif : trouver un substitut au plomb et, dans la foulée, en chercher un pour remplacer les retardateurs de flammes contenant des halogènes, eux aussi en voie d’interdiction, tant aux Etats- Unis qu’en Europe. Le résultat : GreenStab, « basé sur l’utilisation du calcium de zinc, un stabilisant organique », détaille Simon Vlajcic, directeur général. Usine inaugurée en oc- tobre 2011. « Le principal facteur de la dé- marche est économique, poursuit Vlajcic. Sans plomb et sans retardateurs de flammes clas- siques, 75 % de notre chiffre d’affaires pou- vaient partir en fumée. » Mais les respon- sables de la société ne s’arrêtent pas là. La métamorphose de l’entreprise passe aussi par la création d’un centre de recherche où l’on prépare la mise au point des nouveaux retardateurs de flammes sans halogènes. Ensuite un travail de fond sur l’utilisation de l’énergie et sur la facture climatique : 2.000 m 2 de panneaux photovoltaïques au tellure de cadmium assurent 5 % de la consommation d’énergie. Le reste vient de fournisseurs d’électricité renouvelable. « La nouvelle usine n’émet ni effluents solides ni liquides. Comparée aux anciennes installations, elle utilise 30 % d’énergie en moins à la tonne produite. L’énergie n’est pas le facteur le plus important de notre activité, mais il l’est en termes de compétitivi- té. » Et ce n’est pas fini : la Floridienne qui a reçu le Belgian Business Awards for the Envi- ronnement est engagée dans la négociation d’un accord de branche au niveau wallon qui débouchera sur de nouvelles réductions d’émissions. « Il y a encore de la marge. » M.D.M. © CORALIE CARDON. ) )G

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Le piètre bulletin climatique de la Belgique. Les entreprises 2/2

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Le Soir Mardi 12 novembre 2013

9LE BULLETIN CLIMATIQUE

J’y vois clair

Découvrez comment votre journal s’engage dans une grande opération de reforestation à Madagascar. Rejoignez-nous dans ce geste citoyen!

Dans ces 4 pages consacrées aux enjeux climatiques, Le Soir fait son bilan carbone, interviewe le président de l’association ‘Graines de vie’, examine la situation du déboisement à Madagascar... Ce mercredi 13 novembre, rendez-vous chez votre libraire.

MERCREDI 13 NOVEMBRE, POUR CHAQUE JOURNAL DISTRIBUÉ, LE SOIR PLANTERA UN ARBRE

à réaliser de nouvelles écono-mies. Par ailleurs, les plus petitesentreprises ne sont pas inclusesdans l’obligation européenne.Certes, leur part dans les émis-sions totales de CO2 est faible.Mais l’enjeu énergétique n’en estpas moins crucial. « Les PMEn’ont pas les moyens, humainssurtout, de comprendre et detraiter la problématique del’énergie et de l’efficacité énergé-tique », dit-on dans le secteur.

« Tout le monde sait que l’isola-tion et l’efficacité énergétiquesont rentables, indique Tanguydu Monceau, expert chez CO2lo-gic, une société d’audits. Etpourtant on voit encore des aber-rations dans le tertiaire commedans l’industriel. » Combiend’ordinateurs ou de luminaireslaissés allumés pendant la nuit ?Combien de systèmes de climati-sation mal réglés ? « Il y auraitde 10 à 15 % d’économie à aller

chercher là-dedans », selon An-dré Lebrun, directeur du dépar-tement environnement à l’Unionwallonne des entreprises. « Onsurestime toujours le coût des ré-ductions d’émissions », relève unexpert.

Rendre l’audit CO2 obligatoirepour toute société de plus decent employés ? « Le fait de me-surer oblige les entreprises àprendre conscience de leur im-pact et de se pencher sur la ques-tion de la réduction », soulignedu Monceau.

On progresse et on va encoreprogresser. Mais tout n’est pasrose, analyse un connaisseur dudossier : « Certains fonctionnenttoujours sur un mode de dévelop-pement hégémonique, hérité dela révolution industrielle, basésur un accès quasi illimité et bonmarché aux ressources fossiles,dans un modèle capitaliste. Latransition d’un système à l’autren’est donc forcément pas facilepuisque l’on se heurte à une sériede réflexes hérités du modèle do-minant. Ces réflexes ne sont paspropres à un groupe particulier,on les rencontre tant au niveaudu business que des syndicats oudes politiques. Et dans chacun deces groupes, on voit aussi (heu-reusement) des précurseurs, desgens qui regardent plus loin quele bout de la lorgnette et qui déve-loppent des comportements detransition. » Reste à savoir quides conservateurs ou des vision-naires l’emportera au bout ducompte. ■

MICHEL DE MUELENAERE

confirmer leurs progrès

« VERT » PVCRévolution à la FloridiennePour Floridienne Chimie, tout commence parune menace. La société basée à Ath est no-tamment spécialisée dans les stabilisantspour PVC entrant dans la fabrication dechâssis, tubes, câbles… L’un des composantsessentiels de cette activité, le plomb (issu à80 % du recyclage des batteries de voitures),va devoir sortir de la chaîne de production ;ainsi en ont décidé les producteurs de PVC,engagés dans un programme de « verdisse-ment », et anticipant sans doute une mesurecontraignante des autorités.Les responsables de l’entreprise mettent40 millions sur la table. Objectif : trouver unsubstitut au plomb et, dans la foulée, enchercher un pour remplacer les retardateursde flammes contenant des halogènes, euxaussi en voie d’interdiction, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Le résultat : GreenStab,« basé sur l’utilisation du calcium de zinc, unstabilisant organique », détaille Simon Vlajcic,directeur général. Usine inaugurée en oc-tobre 2011. « Le principal facteur de la dé-

marche est économique, poursuit Vlajcic. Sansplomb et sans retardateurs de flammes clas-siques, 75 % de notre chiffre d’affaires pou-vaient partir en fumée. » Mais les respon-sables de la société ne s’arrêtent pas là. Lamétamorphose de l’entreprise passe aussipar la création d’un centre de recherche oùl’on prépare la mise au point des nouveauxretardateurs de flammes sans halogènes.Ensuite un travail de fond sur l’utilisation del’énergie et sur la facture climatique : 2.000m2 de panneaux photovoltaïques au tellure decadmium assurent 5 % de la consommationd’énergie. Le reste vient de fournisseursd’électricité renouvelable. « La nouvelle usinen’émet ni effluents solides ni liquides. Comparéeaux anciennes installations, elle utilise 30 %d’énergie en moins à la tonne produite. L’énergien’est pas le facteur le plus important de notreactivité, mais il l’est en termes de compétitivi-té. » Et ce n’est pas fini : la Floridienne qui areçu le Belgian Business Awards for the Envi-ronnement est engagée dans la négociationd’un accord de branche au niveau wallon quidébouchera sur de nouvelles réductionsd’émissions. « Il y a encore de la marge. »

M.D.M.

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