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http://lamyline.lamy.fr Numéro 108 I Octobre 2013 RLDC I 65 RÉFLEXIONS CROISÉES Perspectives RLDC 5250 La fin de vie : approche philosophique L’euthanasie demeure un concept éthique qui ne fait pas partie de notre arsenal juridique. Mais au sein de la société française, des voix s’élèvent pour autoriser l’administration d’un produit létal à un patient atteint d’un mal incurable. En 2012, le président de la République a confié au Professeur Sicard, ancien président du Conseil consultatif national d'éthique (CCNE), une mission sur la fin de vie qui laissait entrouverte la porte au suicide assisté. En 2013, François Hollande a saisi le CCNE qui a préconisé l’organisation d’un débat public. À la veille de cet exercice de démocratie participative, nous vous proposons de mettre en relief les lignes de force des deux principaux courants de pensée qui dominent actuellement sur la scène du débat éthique : le déontologisme et l’utilitarisme. L a fin de vie est source de dilemmes moraux plus aigus que par les temps passés, du fait de la médicalisation de la mort et du vieillissement de la population. Les opinions divergent sur la manière de les résoudre. Pour les uns, l’accompagnement des mourants passe par une appropriation des outils législatifs ac- tuels (L. n° 2005-370, 22 avr. 2005, relative aux droits des malades et à la fin de vie, JO 23 avr. 2005) et, plus généralement, par une meil- leure formation des nouvelles générations de médecins aux soins Par Pierre LE COZ Professeur des Universités en philosophie Directeur du Département sciences humaines Faculté de médecine/Aix-Marseille Université Espace éthique méditerranéen/UMR 7268 108 Octobre La fin de vie : approche philosophique 65 Par Pierre LE COZ Trois contes juridiques sur la fin de vie 70 Par Jean-René BINET La prise en compte de la fin de vie à l’étranger 75 Par Olivier SIGMAN Fin de vie : la démarche palliative privilégiée 79 Entretien avec Régis AUBRY « La clause de conscience du médecin doit demeurer un principe intangible » 81 Entretien avec Jean-Marie FAROUDJA « J’ai plutôt l’impression que les gens réclament l’autonomie, mais préfèrent une médicalisation de la mort qu’un suicide autonome assisté » 83 Entretien avec Jean LEONETTI SOMMAIRE Des soins palliatifs à la sédation profonde : un nouvel équilibre à trouver ? L e droit des personnes et de la famille aura subi de profonds changements entre 2013 et 2014. Après la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, celle autorisant les recherches sur l’embryon, et parallèlement aux travaux précédants la rédaction du projet de loi famille, prévu pour début 2014, le gouvernement réfléchit à une réécriture de la loi de 2005 sur la fin de vie. Le Conseil consultatif national d'éthique, nouvellement renouvelé, devrait organiser bientôt une consultation publique sur ce thème. Le point, avec ce dossier, sur ce sujet délicat, aux frontières, notamment, de la philosophie, du droit et de l’éthique.

Dossier : Des soins palliatifs à la sédation profonde : un nouvel équilibre à trouver

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Numéro 108 I Octobre 2013 RLDC I 65

RÉFLEXIONS CROISÉES

Perspectives

RLDC 5250

La fi n de vie : approche philosophiqueL’euthanasie demeure un concept éthique qui ne fait pas partie de notre arsenal juridique. Mais au sein de la société française, des voix s’élèvent pour autoriser l’administration d’un produit létal à un patient atteint d’un mal incurable. En 2012, le président de la République a confi é au Professeur Sicard, ancien président du Conseil consultatif national d'éthique (CCNE), une mission sur la fi n de vie qui laissait entrouverte la porte au suicide assisté. En 2013, François Hollande a saisi le CCNE qui a préconisé l’organisation d’un débat public. À la veille de cet exercice de démocratie participative, nous vous proposons de mettre en relief les lignes de force des deux principaux courants de pensée qui dominent actuellement sur la scène du débat éthique : le déontologisme et l’utilitarisme.

L a fi n de vie est source de dilemmes moraux plus aigus que par les temps passés, du fait de la médicalisation de la mort et du vieillissement de la population. Les opinions divergent

sur la manière de les résoudre. Pour les uns, l’accompagnement

des mourants passe par une appropriation des outils législatifs ac-tuels (L. n° 2005-370, 22 avr. 2005, relative aux droits des malades et à la fi n de vie, JO 23 avr. 2005) et, plus généralement, par une meil-leure formation des nouvelles générations de médecins aux soins

Par Pierre LE COZ

Professeur des Universités en philosophie Directeur du Département sciences humaines Faculté de médecine/Aix-Marseille Université Espace éthique méditerranéen/UMR 7268

108 Octobre

La fi n de vie : approche philosophique 65

Par Pierre LE COZ

Trois contes juridiques sur la fi n de vie 70

Par Jean-René BINET

La prise en compte de la fi n de vie à l’étranger 75

Par Olivier SIGMAN

Fin de vie : la démarche palliative privilégiée 79

Entretien avec Régis AUBRY

« La clause de conscience du médecin doit demeurer un principe intangible » 81

Entretien avec Jean-Marie FAROUDJA

« J’ai plutôt l’impression que les gens réclament l’autonomie, mais préfèrent une médicalisation de la mort qu’un suicide autonome assisté » 83

Entretien avec Jean LEONETTI

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Des soins palliatifs à la sédation profonde : un nouvel équilibre à trouver ?

Le droit des personnes et de la famille aura subi de profonds changements entre 2013 et 2014. Après la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, celle autorisant les recherches sur l’embryon, et parallèlement aux travaux précédants la rédaction du

projet de loi famille, prévu pour début 2014, le gouvernement réfl échit à une réécriture de la loi de 2005 sur la fi n de vie. Le Conseil consultatif national d'éthique, nouvellement renouvelé, devrait organiser bientôt une consultation publique sur ce thème. Le point, avec ce dossier, sur ce sujet délicat, aux frontières, notamment, de la philosophie, du droit et de l’éthique.