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LE MAGAZINE DU CLIMAT DE LÉCONOMIE VERTE ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE N° 01 2012 / 1000 FCFA

GreenVox #1

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Première édition du magazine bilingue GreenVox édité par l'Adeid

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le magazine du climat de l’économie verte et du développement durable en afrique

N° 01 2012 / 1000 FCFA

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20 ans après la première conférence internatio-nale des Nations Unies

sur le Développement dura-ble. Entre délégations offi-cielles des pays du Nord et du Sud, du G77 et du G8, il faudra passer à l’action nécessaire-ment, face à la menace du ré-chauffement climatique, dont l’augmentation de 2° à cette poussée de fièvre de la planète verte semble de plus en plus réelle. Entre les pays en dé-veloppement qui ne veulent pas que la camisole de force de l’économie verte ne freine

l e u r e s s o r i n d u s -triel, les

pays africains sans moyens financiers et technologiques pour prendre le chemin d’une économie verte, portée aux nues par les pays développés. Entre le minimalisme des dé-légations officielles africaines et le maximalismes des délé-gations de la société civile du continent noir, c’est du pré-sent de milliards d’individus et les générations futures dont il s’agit, avec le péril des catas-trophes. L’Afrique, malgré sa faible signature carbone sur l’effet de serre, est le conti-nent qui a le plus de potenti-alités pour prendre le chemin des énergies renouvelables et du développement durable à condition d’un accompa-gnement des pays du Nord à

travers une justice climatique. Les 100 milliards de dollars promis par les pays dévelop-pés d’ici à 2020 n’est pas un acquis, dans une Europe en crise. Il y a aussi la capacité pour l’humanité à se nourrir sans accentuer le stress clima-tique : l’enjeu est de nourrir les 9 milliards d’êtres humains en 2025 avec une agriculture écologique, qui fort heureu-sement épouse les traditions culturales du continent noir. A l’ADEID, Action pour un Développement Equitable Intégré et Durable, en plus de nos actions terrain, nous avons mis en place un outil de promotion des enjeux liés au développement durable : le magazine Green Vox.Green Vox, dans ce champ d’enjeux pour les pays du Sud, est une contribution d’alter-natives, de compréhension, d’analyse, et de promotion dans le cadre du climat, de l’économie verte et du déve-loppement durable.Green Vox in this field of issues for the South, is a contribution of alternatives, understanding, analysis, and promotion as part of the climate, the green economy and sustainable de-velopment. The challenges are Herculean, therefore, African civil society is mobilized: we are launching the idea of an African Forum of the green economy by calling all the other players to join us. (see p. 21)

Rio+20 : Feu vert au vert

africa needs climate justice

sommaire

Directeur de publication : Michel Takam

[email protected]

Rédacteur en chef : Edouard Tamba

Rédaction : François Beaimje, Edouard Tamba, Armelle Sitchoma, Maurice Simo Djom, Hervé Djia

Ont contribué : Adelaïde Mingo, Jean Baptiste Ketchateng, Natalie Worwerk

Création graphique : Liveo Inc [email protected] : GNIDistribution : ADEIDCrédit photo une : Joël NlepèTiré à 2 000 exemplaires

Une publication de Action pour un Dévéloppement Equitable Intégré et Durable ADEID

energie verte : une chance pour l'afriquelight

zoom rio+20: enjeux, et l’afrique ?

man yacouba sawadogo : dompteur de désert

youth stop plastics

tech vert & responsable

watch alerte pollution cameroun

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BP 1354 Bafoussam, CamerounTél / Fax : +237 33 44 58 82 / +237 (+237) 99 48 18 42, E-mail : [email protected] [email protected] www.adeid.org

par Michel TaKaM

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La croissance verte : Un atout pour les pays pauvres

«Positionner l’agriculture biologique au centre de l’agenda du développement en Afrique». C’est le thème de la rencontre qui s’est tenue du 2 au 4 mai dernier à Lusaka en Zambie. La conférence a abouti à l’institutionnalisation de « l’African Organic Network». C’est une plate-forme réunis-sant les parties prenantes de l’agriculture biologique en Afrique. Au cours de cette rencontre, l’adoption d’un plan d’actions pour l’agriculture

biologique en Afrique a été retenue. Il s’articule autour des axes tels que la recherche, vulgarisation et formation le développement et la commu-nication, la mise en réseau et partenariat, la mise en place de politiques et programmes de soutien au bio, le développe-ment des capacités institution-nelles… La réalisation de ce programme qui s’étend sur cinq ans nécessite un budget de 44,2 millions d’euros.

Dans certains pays africains, la dégradation de l’environnement a un coût équivalent à 2 % du PIB en Tunisie, 4 % au Maroc, près de 8 % au Nigeria et

en République Centrafricaine et d’environ 10 % au Ghana. La mise en place d’une stratégie ambitieuse de préservation de l’environnement a donc des répercussions immédiates sur le budget des Etats. Mais encore faut-il les convaincre de la nécessité de décarboner leur économie. Tel est l’objectif du rapport « Inclusive Green Growth: The Pathway to Sustainable Development » publié par la Banque mondiale jeudi 10 mai dernier. Il vise à démontrer que la croissante verte est source d’opportunités pour les pays en développement, notamment l’Afrique.

Il est donc urgent de démystifier l’idée largement répandue en Afrique que la croissance verte est un luxe. Lors du projet sommet de Rio, la Banque mondiale fera donc passer les mes-sages suivants : Le verdissement de la croissance est nécessaire, efficace et abordable.

Les obstacles politiques, l’existence de comportements et de normes fortement ancrés ainsi que l’absence d’instruments de financement constituent les principaux freins à la croissance verte. Le progrès passe par des solutions multidisciplinaires prenant en compte les aspects économiques, sociologiques et psychologiques.

La croissance verte n’est pas un concept monolithique ou figé : les stratégies varient selon les pays en fonction de la situa-tion, des préférences et des ressources locales. La croissance verte n’est pas solidaire par essence, mais elle peut être conçue comme telle.

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Le Gabon va se doter bientôt d’une bourse « aux crédits durables ». L’annonce a été faite à Londres par le Président Ali Bongo, lors de son inter-vention devant le think tank Chatham House. Cette bourse aux «crédits dura-bles» permettra le trading «des crédits de développement durable», généré

par des projets innovants favorables aux investissements verts. Le projet rentre dans la stratégie gabonaise d’émergence en 2025, dont le Gabon des Services, le Gabon Industriel et le Gabon vert sont les trois piliers.

Bientôt une bourse « aux crédits durables »

L’information n’a pas fait

grand bruit. Il s’agit pourtant d’une mini révolution sur le continent. C’est

en février que l’Afrique du Sud a annoncé l’entrée en vigueur d’une taxe carbone pour contribuer au mouvement mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et limiter la pollution au niveau national.

Le pays de Nelson Mandela fait ainsi preuve d’un volontarisme politique en matière de lutte contre le changement climatique. Cet engagement peut compenser une autre réalité. L’Afrique du Sud est le principal pollueur d’Afrique car son secteur électrique est à l’origine de 55 % des émissions totales de CO2 du pays. Le charbon est en effet l’énergie la plus utilisée pour cette production d’électricité.

Le pays compte donc réduire 34 % de ses émissions de CO2 à l’horizon 2020 et jusqu’à 42 % en 2025. A cette échéance l’ambition de réduction est de 90 % des émissions de CO2 du secteur électrique.

Lomé dispose d’une plateforme de compostage des ordures ménagères

Une plateforme de compostage a été mise en place le 14 février 2012 à Lomé au Togo. Le projet a été réalisé par l’ONG togolaise Ecosystème Naturel Propre (ENPRO) dans le cadre du PPI. Cette étape marque un pas dans l’avancement du projet, dont l’objectif est de contribuer à l’assainissement de l’environnement urbain de la ville de Lomé tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Le projet prévoit la transformation des déchets organiques en compost afin de réduire les émissions de méthane. Cela devrait aussi

permettre d’approvisionner en engrais organiques de qualité les agriculteurs péri-urbains et de constituer une alternative aux engrais chimiques, à la fois coûteux et dommageables à l’environnement.

La conférence des ministres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) sur l’économie verte en Afrique Centrale s’est tenue du 14 au 16 mai 2012 au Congo. Cette rencontre a été organisée par le secrétariat général de

la CEEAC et le Ministère du développement durable, de l’économie forestière et de l’environnement du Congo. L’enjeu de la concertation étant la transformation des paroles sur l’économie verte dan les pays de la CEEAC en proposition de loi.

gabon

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Les ministres de la CEEAC en concertation

Le Sénégal cherche sa voie pour RIO + 20

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) soutient le gouvernement du Sénégal pour la préparation du sommet Rio + 20 sur l’économie verte qui aura lieu en juin au Brésil. Les 17 et 18 avril derniers, les deux partenaires ont organisé un atelier au cours de laquelle le rapport national sur l’économie verte dans le contexte du développement durable et de l’éradication de

la pauvreté a été présenté aux parties prenantes. Le Conseil National du Patronat (CNP) s’est déclaré disponible pour accompagner l’Etat dans sa stratégie d’économie verte et d’emplois verts. A l’occasion du mois africain de la prévention, le CNP a d’ailleurs organisé le 17 avril, une rencontre sur le thème « Investir dans l’économie verte : sante, sécurité et environnement en milieu professionnel ».

Togo

souTh africaUne taxe carbone en préparation

D’après la Banque Mondiale, la dégradation de l’environnement a un coût

afrique

44 millions € pour développer l’agriculture biologique

En 2010, la balance com-merciale des énergies renou-velables reste déficitaire. Elle s’est néanmoins améliorée dans toutes les filières, à l’exception du solaire pho-tovoltaïque. La France est exportatrice excédentaire

dans l’hydraulique, le solaire thermique et les équipe-ments de chauffage au bois domestique. Dans l’éolien, la France a nettement réduit son déficit commercial, en baisse de 36%. Les acteurs français du secteur poursuiv-ent un rythme de croissance fort à l’export, notamment chez les fournisseurs et sous-traitants, avec une progres-sion des ventes de 34% en 2010 par rapport à 2009.

Une dynamique nouvelle à l’export

energies renouvelables

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r e n d e z -v o u s

WWViews on Biodiversity in Cameroon

On Saturday September 15th 2012, thousands of people around the world will take part in a global event: «World Wide Views on Biodiversity». WWViews on biodiversity is a global citizen participation project designed to provide policymakers with information about citizens’ views on biodiversity issues. Cameroon will be part of this exiting initiative. Led by ADEID, 100 citizen coming from Cameroon

ten regions will join the rest of the world to debate and spread their opinions about Biodiversity issues.At the end of the day, it will be possible to compare the result from all the countries and a month later the results will be presented at the UN Biodiversity conference, COP11, in India.You wish to be part of this initiative? Send us a mail at: [email protected]

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Pouvez-vous d’entrée expliquer le concept d’énergie verte/propre à nos lecteurs?

Le concept d’énergies vertes renvoie au concept d’énergies propres. De manière générale, une énergie propre, par opposition à une énergie polluante, est une énergie en termes de source dont la production et la consommation génèrent un faible taux d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES).

Quels sont les principales méthodes de production d’énergies vertes ?

Il s’agit principalement de la petite hydroélectricité ou énergie des petits cours d’eau, de l’énergie solaire, des biocarburants qui sont issus des plantes et dont les principales formes sont le biodiésel et le bioéthanol, de l’énergie éolienne qui est l’énergie des vents convertie en énergie électrique ou en force motrice, de l’énergie géothermique qui est basée sur les sources chaudes naturelles telles que les geysers, de l’énergie des vagues, des courants sous-marins (énergie hydrolienne), de l’énergie thermique des mers engendrée par la différence de température entre les eaux superficielles et les eaux profondes des océans, de l’énergie osmotique engendrée par la diffusion ionique provoquée par l’arrivée d’eau douce dans l’eau salée de la mer, de l’énergie géothermique due à la chaleur interne de la Terre, de l’énergie marémotrice est la résultante du système Terre-Lune qui engendre les marées des océans… la liste n’est pas exhaustive.

Par ailleurs, la grande hydroélectricité ou énergie issue des grands barrages hydroélectriques est également classée comme énergie propre. Par contre, l’énergie nucléaire, bien que n’émettant que très faiblement les GES, n’est pas classée comme énergie propre à cause des risques graves d’accidents qu’elle présente.

Qu’en est-il de la pénétration de ce type d’énergie en Afrique et au Cameroun en particulier?

Du point de vue usage, un grand nombre de pays

africains dont le Cameroun tirent la grande part de leur consommation énergétique des grands barrages hydroélectriques, à côté des sources polluantes que constituent les hydrocarbures. Toutefois, on note une montée en puissance de la consommation des énergies renouvelables en Afrique dont notamment le solaire photovoltaïque et les biocarburants. On observe une évolution timide de la petite hydroélectricité et de l’éolienne. L’usage de l’énergie solaire passive est séculaire et des outils pour améliorer les rendements sont de plus en plus développés. Au Cameroun, la pénétration du solaire photovoltaïque est lente et on y observe ces dernières années la construction de quelques microcentrales hydroélectriques par des Organisations non gouvernementales.

Le Cameroun dispose d’un énorme potentiel hydroélectrique. Pourquoi se retourner vers les énergies dites propres ?

L’axe majeur du développement du secteur électrique est basé sur le développement de l’énorme potentiel hydroélectrique du pays dont à peine 5 % sont

exploités. Cette ressource hydroélectrique est classée comme énergie propre. Par contre, le développement des autres sources énergétiques renouvelables et donc propres représente un atout dans le processus du développement intégral du Pays dans un contexte de décentralisation où les Communes vont devenir de plus en plus autonomes même sur les aspects énergétiques. En effet, les ressources renouvelables sont disponibles sur l’ensemble du Pays. Leur développement engendre des coûts d’investissements/projet relativement faibles. Le temps de mise en œuvre est court. Le taux d’accès moyen à l’électricité reste relativement faible et les énergies renouvelables peuvent se révéler compétitives dans certaines conditions (distance de raccordement au réseau, taille du marché etc.), mais de manière générale, le coût de production des énergies renouvelables reste prohibitif.

Il faut en plus noter que le développement des énergies renouvelables est une contribution

nationale à la lutte contre le changement climatique qui peut engendrer des gains supplémentaires au bénéfice des Opérateurs impliqués grâce au Fonds carbone. A cet effet, le Gouvernement camerounais a mis en place une Autorité Nationale Désignée (AND) au sein du Ministère en charge de l’Environnement pour diligenter les projets accrédités au Fonds Carbone mondial. Ce mécanisme a pour mérite de réduire les coûts de production des énergies vertes.

Ces énergies sont-elles compétitives face aux centrales hydroélectriques et thermiques?

Parlant des énergies renouvelables, il est clair qu’elles ne sont pas compétitives vis-à-vis de la grande hydroélectricité sauf dans des conditions particulières, l’économie d’échelle étant le premier handicap, ensuite les équipements. Cependant, elles peuvent faire concurrence aux sources d’énergies thermiques pour la production de l’électricité.

Que pensez-vous du cadre réglementaire au Cameroun en ce qui concerne ces énergies?

La nouvelle Loi N° 2011/022 du 14 décembre 2011 régissant le secteur le secteur de l’électricité au Cameroun, est une véritable révolution pour le développement des énergies au Cameroun. Elle fixe les conditions pour garantir une rentabilité acceptable pour les éventuels opérateurs du secteur par le biais d’une tarification avantageuse, notamment dans le cas de la revente de la production au réseau national.

L’Agence d’électrification rurale par ailleurs fait la promotion des opérateurs des Energies renouvelables, notamment à travers le Fonds d’énergie rurale mis en place à cet effet avec le soutien de la Banque Mondiale.

Le FEICOM ou Banque des communes au Cameroun, met à la disposition de ces dernières des fonds spéciaux pour permettre leur approvisionnement en énergie électrique. Les procédures administratives sont également simplifiées. Toutes ces mesures et celles à venir visent en partie à garantir aux opérateurs du secteur électrique en général, une marge de gains suffisante pour garantir leur existence. Ils sont donc protégés par les pouvoirs publics.

propos recueillis par edouard TaMba

« La grande hydroélectricité est classée comme énergie propre »

Le village de « Muyengue Trouble », situé dans la région du Sud-ouest du Cameroun, est désormais éclairé à partir des panneaux solaires. Cette localité de 1000 habitants, a bénéficié du premier centre d’électrification à l’énergie solaire du Cameroun. Ce projet s’est réalisé grâce au soutien financier du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) via l’ONG Centre de Développement Rural pour les Femmes, d’une valeur de 50 000 dollars. Le projet qui a été inauguré le 30 mars dernier, permet à 98 familles de disposer désormais d’une unité fixe composée d’un panneau solaire, de batteries de 20 W et 12 V, d’une lampe mobile et de 3 ampoules fluorescentes de relais. L’arrivée des panneaux solaires a contribué à l’amélioration considérable des conditions de vie de la population.

Nguesseu André

Le Pnud finance le solaire

a peine 5% du potentiel

hydroelectrique exploité

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Expert Energie-Environnement auprès de l’Action pour un développement équitable intégré et durable, il présente le concept d’énergies propres et leur importance pour l’environnement.

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La conférence mondiale des Nations Unies sur le développement durable, qui se tient à Rio de Janeiro en juin 2012 sera l’occasion d’évaluer les engagements pris il y a 20 ans, lors des conférences intermédiaires dans le domaine de l’environnement, du changement climatique et du développement durable. par françois beaiMJe

Vélo en bois lors d’une cérémonie au Cameroun

L’économie verte : peur bleue pour les pays émergents

Rio + 20 intervient en effet quarante ans après la Conférence internationale de Stockholm sur l’environnement en 1972, vingt ans après la Conférence internationale de Rio sur l’environnement et le développement en 1992, et dix ans après le Sommet mondial du développement durable à Johannesburg en 2002. Face à un réchauffement climatique dont le franchissement de la barre de 2 degrés devient réel et qui va entraîner des conséquences irréversibles jamais atteintes dans le rapport de l’homme et son environnement terrestre, ce Sommet de la Terre 2 devrait faire passer les représentants des pays et des peuples du monde de la prise de conscience à l’action, de la pause dans le modèle de développement capitaliste et consumériste à outrance actuels vers l’engagement vers un modèle de développement durable. Comme le dit la Résolution 64/236 des Nations Unies de décembre 2009, il s’agit « de susciter un engagement politique en faveur du développement durable, d’évaluer les progrès réalisés et les lacunes restant à combler au niveau de la mise en œuvre des textes issus des grands sommets relatifs au développement durable et de relever les défis qui se font jour ».

Tous les pays sont d’accord sur la nécessité de faire plus que réduire la l’incidence et la signature en émission de carbone du mode de vie actuel de l’homme moderne sur la seule planète qui lui soit favorable, et qu’il faut dans l’urgence se tourner vers un développement durable à travers une économie verte et une économie bleue (préservation des océans). Il s’agit d’ailleurs là d’objectifs spécifiques de la conférence de Rio de Janeiro de juin au Brésil. Les enjeux sont pourtant sensibles, car il s’agit dans les faits, pour l’économie verte, d’un changement de mode de vie au Nord comme au Sud, ce que le groupe d’experts sur le « Commerce, économie verte et développement durable » réuni à Genève en octobre 2010 formulait en terme de défi pour « améliorer le niveau de vie dans les pays en développement sans augmenter leur empreinte écologique et en même temps ne pas réduire le niveau de vie dans les pays développés tout en réduisant leur empreinte. » Cette définition met en scène des enjeux économiques et de leadership mondial, opposants pays riches, pays émergents et pays du Sud. Ces derniers soupçonnent les premiers d’utiliser

ce concept pour défendre leur modèle économique capitalistique qui montre aujourd’hui des signes d’essoufflement. Pour d’autres, les pays émergents, le coût d’une économie verte, impliquant une pause et un turn-over à leur industrialisation, est une entrave à leur conquête de marchés, à la compétitivité de leur secteur productif basé essentiellement, comme l’a été pendant longtemps et l’est d’ailleurs encore l’économie des pays riches, sur les énergies fossiles dont le pétrole.

Les Objectifs du millénaire pour le développement (ODM), dont l’échéance est pour 2015, devraient aussi, à l’occasion de Rio+20, laisser place à des Objectifs pour le Développement Durable (ODD). Il est aussi attendu au niveau institutionnel, la transformation du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) en un organisme spécialisé de l’ONU.

L’Afrique : Ambitions d’économie verte sans moyens

Rio+20 connaîtra un sommet officiel des pays, des officiels des Nations unies et des ONG. Mais il est prévu, en marge, un contre Sommet des Peuples pour la Justice sociale et environnementale est organisé par la société

civile mondiale du 15 au 23 juin dans le parc de l’Aterro do Flamengo dans la mégalopole brésilienne. Pour chacun des évènements, société civiles, experts, scientifiques, leaders d’opinion et officiels se préparent avec leurs positions à intégrer dans les

négociations officielles.

L’enjeu de changement d’ère, et même de civilisation qui se profile à Rio de Janeiro 20 ans après la première conférence des Nations unies sur la terre préoccupe l’Afrique, du point de vue de l’adoption d’une position unique à verser dans les discussions, mais également de du point de vue de son contenu. Un Document de consensus existe (Africa Consensus Statement to Rio20). D’une part, il est une énonciation, solennelle de constats défavorables à l’Afrique et de vœux pieux comme solutions. L’Afrique y est présentée comme le continent qui sera le plus touché par le changement climatique du fait de l’exacerbation de ses déjà graves problèmes, qu’il faut que les Pays développés aident l’Afrique à entrer dans l’économie verte, à améliorer sa productivité agricole pour mieux lutter contre la famine. L’Afrique se prononce également sur la création d’un organisme spécialisé du système des Nations Unies. Elle souhaite que l’institution

contre-sommet des peuples pour la jus-

tice sociale à rio

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Enjeux mondiaux et Africains pour un feu vert à l’économie verte

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aient les moyens de sa politique, que les pays Africains y aient voie au chapitre, que les décisions y soient consensuelles. C’est sans doute de cette incapacité à pouvoir à assumer ses choix de développement du point de vue financier, technique, technologique et même diplomatique que le Consensus africain sur Rio+20 est reversé dans celui du G77 + la Chine (en fait 132 pays en développement) afin de donner plus de chances que les aspirations, et surtout les interrogations africaines soient entendues dans les débats entre pays riches et pays émergents.

Le document sera cependant enrichi jusqu’aux derniers moments avec les propositions faites par les sociétés civiles africaines afin d’impliquer d’autres voies à la définition du modèle économique de développement vert de l’Afrique à travers « une économie qui engendre une amélioration du bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant sensiblement les risques environnementaux et les pénuries écologiques ». Une opportunité pour l’Afrique qui en grande partie n’a pas encore atteint le seuil critique de l’industrialisation ou ne l’a même pas encore commencé pour certains pays, modèle industriel et capitaliste, consumériste qui met les pays développés dans l’impasse du réchauffement climatique et des catastrophes naturelles redoutables. L’agriculture, telle que pratiquée par les petits producteurs, semble devenir le modèle pour la nourrir l’humanité et préserver la planète. Une opportunité pour le continent qui s’apprêtait insensiblement à prendre le chemin du modèle productiviste, dépensier en énergie fossile et en gaspillage des ressources naturelles des pays industrialisés. Il y a aussi la natalité, très forte en Afrique.

Le réalisme écologique devrait au moins temporairement l’infléchir. Ainsi que le disaient les Prix Nobels à Stockholm lors du 3ème Symposium des Lauréats de Prix Nobel en 2011, le temps de la procrastination est terminé. «Notre appel est destiné à une transformation fondamentale et de l’innovation dans tous les domaines et à toutes les échelles, afin de stopper et d’inverser les changements environnementaux mondiaux et de progresser vers la prospérité équitable et durable pour les générations présentes et futures. »

L’étude « Availability of Low-GWP Alternatives to HFCs: Feasibil-ity of an Early Phase-Out of HFCs by 2020 » de l’université des sciences appliquées de Karlsruhe soutient que les hydrofluo-

carbures (HFC, le type de gaz à effet de serre fluoré le plus commun) pourraient être remplacés par d’autres éléments non polluants et efficaces sur le plan énergétique dans 20 secteurs industriels dif-férents en huit ans. Le secteur et les défenseurs de l’environnement exercent de plus en plus de pressions sur l’UE, dans la mesure où elle devrait bientôt proposer de nouvelles règles pour les HFC. La méthodologie de cette étude a donc rapidement été remise en cause par Andrea Voigt, directrice générale de l’EPEE (European Partnership for Energy and the Environment).

Les HFC ne représentent aujourd’hui que 1 à 2 % des émissions de gaz à effet de serre, mais ce pourcentage augmente de 8 à 9 % par an. Certaines études scientifiques affirment que si rien n’est fait, ils pourraient représenter entre 9 et 19 % de toutes les émissions d’ici 2050.

Le HFC le plus utilisé, le HFC 134a, est plus de mille fois plus nuisible que le CO2 en termes de réchauffement climatique. En 2006, l’UE a adopté un règlement relatif aux systèmes de climatisation fixes et la directive MAC sur les systèmes de climatisation mobiles, dans le but d’éliminer certains des HFC utilisés dans ces systèmes. Une étude indépendante réalisée dans le cadre de la révision de la législation révèle cependant de graves lacunes dans la loi en vigueur. Les agents frigorigènes naturels sans fluor comme l’ammoniac, le CO2 et le propane sont d’autres réfrigérateurs possibles. Mais il existe aussi d’autres méthodes et d’autres processus, comme les matériaux isolants à base de fibre, les inhalateurs de poudre sèche destinés au traitement de l’asthme et les conceptions de bâtiments innovantes. Les alternatives à faible PRP sont déjà utilisées dans plus de 90 % des nouveaux réfrigérateurs et dans près de 25 % des nouveaux climatiseurs industriels, selon ce rapport.

Il est envisagé d’interdire dans l’UE la plupart des gaz à effet de serre fluorés d’ici 2020, selon une récente étude.

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Pénurie et sécheresse

Le Zimbabwe devrait être confronté une nouvelle fois à une certaine pénurie de céréales. La sécheresse a détruit près de 45% des superficies ensemencées en maïs. La production de maïs devrait chuter de 26% à 1 million de tonne (Mt), contre 1,35 Mt en 2011, selon un rapport du ministère de l’Agriculture. Avec une consommation annuelle de 1,8 Mt, et des réserves de 400 000 tonnes, le Zimbabwe devra importer 400 000 tonnes de maïs pour répondre aux besoins de sa population.

Avec une production de blé, bien qu’en hausse, qui devrait atteindre 75 000 ton-nes cette année, le pays sera contrait de recourir aux importations pour com-bler le gap. La consom-mation an-nuelle de blé est d’environ 400 000 ton-nes. Dans le budget 2012, aucune allo-cation n’est prévue pour les importations de céréales, elles relève-ront vraisemblablement du secteur privé. Au cours des 10 dernières années, une aide alimentaire d’urgence a été octroyée au pays, surtout en faveur des groupes vulné-rables dans les zones rurales.

En décembre 2011, les Nations unies ont indiqué qu’elles mobiliseraient $ 268 mil-lions pour le Zimbabwe, dont la moitié de la somme serait utilisée pour acheter de la nourriture à plus de 1,4 million de person-nes confrontées à des pénuries.

En préparation au sommet de Rio +20 au Brésil du mois de juin, une quarantaine de

participants venus de 15 pays africains ont pris part du 16 au 19 avril à Douala, à un séminaire international sur le thème « Com-ment le changement climatique peut-il servir pour transformer les économies africaines pour un développement durable et juste ».

Les participants étaient des jour-nalistes, de parlementaires, d’uni-versitaires, d’acteurs de la société civile, de spécialistes dans les do-maines liés à l’environnement, à l’agriculture et aux alternatives aux changements climatiques. La conférence était structurée autour de communications thé-matiques sur les opportunités du changement climatique pour l’Afrique, les bonnes pratiques en matière d’adaptation aux chan-gements climatiques, l’économie verte et les niches de transforma-tion ainsi que les politiques de

transition économique.Les participants ont formulé leurs recommandations dans une déclaration de Douala dans le sens de faire du rendez-vous de Rio+20 un « cadre permettant de sortir des promesses inconsistan-tes et sans lendemains pour s’en-gager dans la voie des solutions appropriées, inclusives, durables et équitables ». Ils recommandent aussi l’opérationnalisation, de manière plus précise et concrète, la notion de développement du-rable, d’économie verte, comme outil avec une feuille de route et des indicateurs précis de suivi des transformations économiques, sociales, environnementales et institutionnelles. La déclaration de Douala a été envoyée aux présidents nigérien et congo-lais, porte-paroles de l’Afrique à Rio+20.La rencontre était organisée par la Fondation Friedrich Ebert Afri-que centrale et Enda Tiers Monde Sénégal. f. beaiMJe

RIO +20 : L’Afrique veut mieuxque des promesses

Mobilisation de la société civile pour RIO+20

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L’Europe pourrait se débarrasser des gaz fluorés d’ici 2020

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Des participants à la conférence de Douala

source: euracTiv.coM

ROS4CLe saviez-vous ? Il existe au Cameroun un réseau des organisations de la société civi-le sur les changements climatiques. Deux «déclarations ont été faites par le ROS4C en octobre 2011. La première pour COP17 et la seconde à propos de Rio+20.

Rejoingnez le ROS4C à [email protected]

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Sur les 1000 établissements que le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable doit surveiller, une centaine vient d’être sanctionnée. Et selon les autorités, les périls que divers acteurs font peser sur la nature commandent que le Cameroun prenne des mesures. par Jean bapTisTe KeTchaTeng

C’est un communiqué publié mardi 17 avril 2012 qui a révélé que 139 établissements publics et privés ont écopé de pénalités en raison de la violation de la loi de 1996

sur la gestion de l’environnement. Pierre Hélé, le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable a en effet sanctionné début avril ces contrevenants. Selon M. Hélé, « la situation de la préservation de notre environnement est préoccupante. »

Si la liste des sanctions concerne des secteurs d’activité variés, il est remarquable que les pollueurs sont surtout des personnes privées exerçant une activité commerciale ou industrielle. Bien que des particuliers et des administrations municipales soient également concernés.

Le chapelet des comportements répréhensibles recensés par les contrôleurs du ministère de l’Environnement permet également de dessiner un éventail large des « péchés mignons » des pollueurs. Il s’agit, entre autres, de : déversement des eaux usées dans la nature sans traitement préalable, décharges sauvages de filtres à huile, constructions sans étude d’impact environnemental, dégradations de l’environnement, déversement dans la nature de déchets issus de fosses septiques domestiques, pollution du sol, de l’eau, de l’air ou même l’exploitation frauduleuse d’une forêt communautaire…

La répartition géographique des pollutions concernées épouse les zones d’activité économique prépondérantes. Yaoundé et Douala regroupent plus de la moitié des contrevenants qui se concentrent dans les grandes villes régionales (Bafoussam, Bamenda, Maroua). Mais on peut aussi retrouver des cités plus modestes comme Tiko, Yokadouma, Bafia ou Mbalmayo.

Les sanctions pécuniaires, jusqu’à 25.000.000 FCFA, quant à elles varient autant que les lieux de commission de l’infraction. Entre tel Gic de Nanga-Eboko qui doit payer 500.000 F et une station-service de Yaoundé qui est frappée d’une amende de 10.000.000 FCFA, on retrouve une compagnie agro-industrielle qui produit du thé dans le Sud-Ouest, la Communauté urbaine de Bamenda, des opérateurs de téléphonie mobile, l’immeuble d’un huissier de justice de Maroua et un navire battant

pavillon étranger. Cependant, les distributeurs de produits pétroliers sont très largement représentés parmi les pollueurs ainsi dénoncés avant que la procédure judiciaire se poursuive publiquement.

Au ministère de l’Environnement, l’on indique officiellement la volonté de renforcer les contrôles et de sanctionner davantage. Ce d’autant plus que l’action répressive des brigades de contrôle et d’inspection environnementales permet de constater une croissance des comportements interdits. En 2011, quelque 150 millions de FCFA de pénalités ont ainsi été payés. Cette année, le cap des 200 millions de FCFA devrait être franchi, bien que les fautifs ne se conforment pas. « Normalement, les personnes mises en cause doivent s’acquitter naturellement des sanctions. Mais, il se trouve que, cette année notamment, beaucoup traînent des pieds ou essayent de tromper la vigilance du ministère. Ces derniers payent en partie ce qu’ils doivent et ne se signalent plus pour le reste », explique une source au ministère de l’Environnement.

Le gouvernement sanctionne les pollueurs Des pollueurs de

grande taille

Total (cité des dizaines de fois), Mtn, Bolloré, Orange, Mrs. Plusieurs compagnies multinationales ont été mises en cause

par le ministère de l’Environnement pour avoir enfreint les lois environnementales. La menace de traîner les récalcitrants au tribunal – la liste publiée concerne des pénalités impayées ou partiellement réglées - n’a pas visiblement atteint tous ces effets.

Les mis en cause, même quand ils sont sollicités comme Total Cameroun qui préfère « ne pas se prononcer », ne se précipitent pas pour s’expliquer. L’affaire paraît gênante mais chez certains tel Mtn Cameroon, l’on relativise le reproche tout en mettant en avant son engagement pour la protection de l’environnement : plus de quinze mille arbres plantés dans le sahel camerounais depuis 2005 et un brûloir fourni à l’abattoir de Bonabéri (Douala) où les déchets des bêtes abattues polluaient l’alentour jusqu’à l’intervention de la compagnie.

Une grande entreprise indexée a cependant choisi de répondre publiquement aux accusations portées contre elle. Bolloré Africa Logistics qui devait payer 25 millions de FCFA pour une pollution des eaux du fleuve Wouri à Douala rejette toute responsabilité dans l’affaire. Cette pénalité devait être acquittée solidairement avec un navire battant pavillon panaméen, le Mv Swift-Split. Pour Bolloré, c’est ce bateau et son armateur hongrois qui sont responsables de la pollution, lui étant « simple » consignataire. « Nous apportons un concours logistique. Nous ne répondons pas du navire en lui-même », estime un représentant de Bolloré Africa Logistics, en expliquant le communiqué publié par l’entreprise le 23 avril. J.b.K.

Un cours d’eau pollué (Yaoundé)

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« Les contrôles sont faibles »

inTerview

Comment avez-vous apprécié les récentes sanctions prononcées par le ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable contre des pollueurs ?

C’est une mesure très appréciable car beaucoup d’entreprises ne respectent pas les prescriptions réglementaires de protection de l’environnement. Cela est dû au laxisme des systèmes de contrôle que le gouvernement est censé mettre en place. Les entreprises qui, avant cette sanction ministérielle, pensaient que ces mesures n’étaient pas une obligation, doivent se remettre en question et chercher à se mettre à la page.

Pourquoi parlez-vous de laxisme des contrôles?

En fait les inspections environnementales aux niveaux central et régional existent. Lorsque ces inspections sont effectuées, il n’y a pas de suivi pour vérifier que les entreprises visitées ont appliqué les résolutions des précédentes inspections. Très généralement, il n’y a pas un retour sur les lieux pour une nouvelle inspection de vérification des mesures prônées.

Dans l’ensemble, la situation vous semble-t-elle préoccupante ?

La situation est en effet préoccupante en raison de la faiblesse des contrôles. Dans les forêts par exemple, il y a de plus en plus de pillages dus à l’exploitation illégale.

Il existe également de grands projets dans les zones forestières. Ces projets sont dépourvus d’études d’impact cumulatif des différents projets prévus. Cela nécessite de réviser le cadre juridique actuel. Il existe certes des études individuelles d’impact mais pour l’ensemble, il n’existe pas une connaissance prévisionnelle des effets cumulatifs de projets voisins et qui se limitent à une région.

Comment jugez-vous l’éducation à la lutte contre les pollutions?

A ce sujet il y a un réel problème d’accès à l’information. Pour que les communautés participent à la gestion environnementale, il faut que les populations soient informées. C’est capital. Quand bien même les institutions font un effort pour mettre l’information en ligne par exemple, il est difficile pour les gens d’accéder à Internet. Il faut également que l’on définisse les mécanismes d’accès à ces informations.

Et plus généralement, que proposez-vous pour améliorer la protection environnementale ?

Je suggère que le contrôle soit pris à bras le corps par les inspecteurs, notamment après les premiers passages. Il faut que l’on passe et repasse sur les lieux à visiter. Il faut également que des plans de gestion environnementale et sociale suivent les études d’impact. Il importe enfin que des cadres soient dédiés à leur mise en œuvre au sein des entreprises. propos recueillis par J.b.K.

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Le secteur de la collecte et du traitement des déchets (97.500 emplois) et celui du traitement des eaux usées (95.500 emplois) restent les deux principaux employeurs, devant les énergies renouvelables (62.500 emplois). Ce

dernier secteur connaît la plus forte progression avec une croissance de +19% par rapport à 2009. A noter également le dynamisme de l’agriculture biologique avec 22.500 emplois en 2010 (+22% par rapport en 2009).

Les déchets font des emplois

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48 millions d’emplois dans 12 pays

La Confédération Syndicale In-ternationale (CSI) vient de réali-ser une étude sur le green job. D’après elle, il est possible de créer 48 millions de nouveaux emplois dans l’économie verte dans 12 pays d’Afrique, des Ameriques, d’Asie et d’Europe. Il s’agit notamment du Brésil, de l’Indonésie, de l’Afrique du Sud, de la Bulgarie, de l’Australie, de l’Allemagne, de l’Espagne, des États-Unis, du Népal, de l’Indo-nésie, de la Tunisie et du Ghana. Pour atteindre cet objectif am-bitieux, les Etats doivent investir au moins 2 % de leur PIB dans l’économie verte. Le potentiel est important pour les pays afri-cains étudiés. En Afrique du Sud par exemple, l’investissement de chaque million de dollar per-mettrait la création d’environ 82,6 emplois verts. Pour un coût identique, on pourrait créer res-pectivement 207,3 et 105 green job au Ghana et en Tunisie.

Sustainable energy supply is the prerequisite in sustai-nable development. Deve-

loping countries are still lagging behind in development of sustai-nable energy systems. Developing countries need to import the sus-tainable technologies from the developed countries to be able to supply and meet the demand of energy in all sectors.Developing countries like in the Africa Continent have much re-serves of renewable energy. They lack modern technologies to har-ness those energy resources. One of the options is cooperating with the countries with developed energy technologies. The deve-loped countries have to share their technologies with the fellow countries in the south. The technology can be transfer-red through marketing and deve-lopment support. The energy modern technologies are very developed in Europe, North America and East Asia. The costs of technologies in European and American markets are very high compared to the Asian mar-kets. The chances of transferring

technologies from Europe and North America to the developing countries like in Africa are dimi-nishing due to the high labour costs. This trend is witness by most of European and North American Companies failing to win tenders in Africa against Chinese. Africa has a partnership with Eu-rope, Africa-Europe Energy Par-tnership, aiming at the impro-ving the state of energy in Africa. In addition to the development supports, the partnership builds the environment of Europeans and Africans cooperation in the energy investment. This coope-ration will be only successful if the Europeans with change their labour costing. Most of European experts, when come to Africa live in expensive hotels opposite to their counterparts Chinese.In order to make the energy trans-fer technologies from Europe to Africa possible, European and North American counterparts should reconsider the issue of la-bour costs. If this will remain as it is Africa will not be able to accom-modate them, instead will open all doors to Asian counterparts.

by Eng. MaTThew JosephaT MaTiMbwi, Tanzania Renewable Energy Association

How far is possibleenergy Technologies norTh-souTh

green Jobs

Construction of biogas tanks in west Cameroon

Mise en terre plan de raphia, Cameroun (ADEID)

Spécialiste des questions environnementales, il commente les dernières décisions du Gouvernement contre les entreprises pollueuses et relève l’insuffisance du suivi du respect de ces décisions

Jacques Waouo

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Au Burkina Faso, on l’appelle le magicien du Yatenga, du nom de la province natale située au nord, aux frontières du Niger et du Mali. Mais dans le monde entier, il est « l’homme

qui a arrêté le désert ». L’expression est due à Mark Dodd, réalisateur du documentaire éponyme qui fait actuellement le tour du monde, consacrant la célébrité d’un paysan et d’une technique.

Le paysan, c’est Yacouba Sawa-dogo, le Burkinabé qui a refusé de quitter les terres ancestrales dans les années 80 au moment où celles-ci étaient envahies par le désert. Refusant de suivre ses voisins dans leur exode et décidé de trouver une solution à la désertifica-tion galopante, il médite jour et nuit. Là-dessus, lui revient une technique que son père et son grand-père avaient pra-tiquée à une échelle familiale : le « zaï ».

Il s’agit de creuser des trous mètre après mètre, de les agrandir tant en largeur qu’en profondeur afin de leur per-mettre de retenir l’eau de pluie pendant une plus longue péri-ode. Cela étant, l’ingénieux paysan y met du compost et des termites, pour assurer l’aération. Le dispositif est complété par un système de mini-digues afin d’éviter l’écoulement trop rapide des eaux de pluie. Il ne reste plus alors qu’à attendre la saison des pluies pour semer. Au fil des années, la technique a fourni des résultats probants : le désert a reculé et la forêt s’est installée. L’agriculture est de nouveau possible.

Yacouba Sawadogo ne revendique en tout et pour tout que quelques années passées dans une école coranique au Mali. Aujourd’hui, son ingéniosité, dou-blée d’une bonne dose de persévérance, a fait de lui la référence mondiale en termes de reboisement. Les voisins, qui avaient déserté leurs terres il y a plus de vingt ans en huant le fou de Yatenga, reviennent sur

leurs pas pour hériter de vastes terres redevenues arables depuis que Yacouba Sawadogo y a planté des arbres. Année après année, ces arbres ont permis au sol de se régénérer et d’être plus rentables.

Si les habitants du Yatenga font amende honorable auprès de celui qu’ils ont surnommé « le fou », la com-munauté internationale est, elle, ébahie : les Ong ac-courent pour jalouser un succès qu’elles n’ont jamais

connu, malgré les fonds dont elles disposent. Les jour-nalistes multiplient des reportages. Le paysan, qui est envahi par de nombreuses sollicitations, ne passe plus inaperçu. Devenu la star des forums internationaux, il est reçu par les chefs d’Etat qui l’écoutent et opinent de la tête. Humble et patient, il transmet sa science et profite de sa notoriété pour plaider pour l’association des paysans, en particulier, les petits exploitants, au processus de développement.

Ce qui passe par l’octroi de la propriété foncière : tant que les paysans ne possèderont pas leur terre, tant qu’ils ne seront pas soutenus par leurs Etats qui pourtant crient au développement par l’agriculture, les efforts entrepris resteront vains.

Comment j’ai stoppé le désertyacouba sawadogo

A l’aide d’une technique ancestrale atypique, le Burkinabé a reboisé plus de vingt ans durant des terres jadis envahies par le désert, suscitant l’envie des spécialistes de la lutte contre la désertification. Msd

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Yacouba Sawadogo

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The climate is changing worldwide since several years. This has several causes and many effects all over the world. The main causes are found in the high amount of industry, traffic, agriculture, fossil energy production and deforestation. Those manmade techniques release many greenhouse gases that lead to a thicker atmosphere. The thicker atmosphere captures the heat so that the temperatures of our planet rise. naTalie vorwerK

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Beware of plastics

In Cameroon, this problem is huge, because al-most everybody uses too much plastic and gets rid of it in the environment.

Plastic is a danger for the environment because of several reasons:

1) The production of plastic needs a lot of oil, which is a high threat for the environment and the climate. During the oil production a high amount of green-house gases is being emitted. These gases are very dangerous for the climate, because more and more gases let the temperatures of the atmosphere rise what leads to catastrophic scenes all over the world. If an oil platform or an oil boat on the sea has an ac-cident, a fact that happens unfortunately regularly,

this is accompanied by dramatic scenes, because huge areas of the sea and the coasts get contami-nated by oil and thousands of animals die because of the toxic and dangerous oil.

2) Unfortunately too many people throw plastic waste into the environment. This is not only ugly, but also a long-time problem, because plastic doesn’t rot during about 500 years and will stay at this place forever. Many animals, for example dogs, cats, birds, turtles, dolphins and fish eat this plastic and die under a lot of torture because the plastic waste is not digestible and stays in the stomach so that the animal can’t

eat anymore and starves to death or the plastic par-ticles hurt the intestines of the animal.

3) Most plastics include plasticizers, chemical additions that make the plastic more flexible and softer. These products can raise the risk of cancer when people are too often in contact with it.

4) It is already a high problem for people to get rid of all the plastic waste in the world. A huge “new plastic country” with the size of Western Europe is swimming in the oceans and nobody knows until now, what to do with all this waste. In many countries, people burn plastic – what is very dangerous because it pollutes the air a lot- or the waste is buried in the soil, where it is a thread to the soil and the ground water.

But what can we do?! Each single person can help the world by reducing the utilization of plastic and help the environment and the climate.

If everybody takes care of some little hints, we can all help together to reduce the emissions of green-house gases and so to minimize the effects of Climate Change.

- Remember: Every time you go shopping, you get plastic sacs for every little thing you buy. But you could change this: When you go shopping, you should take a backpack or a cotton bag that can be used many times to store your purchases so that you can refuse to take several plastic sacs for every tomato, banana and so on. Just tell the seller that you came with a bag and that you don’t want further plastic sacs because they are not good for the environment!

- Don’t throw plastic waste into the environment! Keep it in your hands, your pockets or bags until you come home or pass by a garbage bin, where HYSACAM can take it with.

- Write a letter to HYSACAM and other garbage com-panies, to ask them for the recycling of waste. When more and more people ask for this service, companies get the idea that it would be a good plan to start with recycling in Cameroon and that it will help the envi-ronment and the people.

- Talk and discuss about this subject with your friends, your family, neighbours and other people so that they

also learn about it. The more people participate to protect the environment, the better!

Don’t let other people discourage yourself. Every sin-gle person can help our environment, even if he / she goes only small steps. We should not give up or let only other people decide and interact, because we can also help ourselves and the environment. This is our future, we and our children and grandchildren need an intact environment and a stable climate. Rising temperatures are a too high risk for everybody and we have to act now, before it is too late! Get active now !!!

Planet 21, l’hôtellerie durable

En s’appuyant sur la notoriété de Tristan Lecomte, fondateur d’Alter Eco et de Pur projet, Accor s’engage à «réinventer» l’hôtellerie durablement en renforçant la mobilisation de ses collaborateurs, clients et partenaires grâce à son projet Planet 21.Pour le premier opérateur hôtelier mondial, il s’agit de conjuguer son développement avec une croissance respectueuse de l’environnement et des

populations locales. Concrètement, Planet 21, ce sont 21 engagements et autant d’objectifs chiffrés pris par Accor à l’horizon 2015 parmi lesquels : la formation à la prévention des maladies dans 95 % des hôtels, la présence de plats équilibrés dans

80 % des établissements, l’utilisation de produits écolabellisés dans 85 % des hôtels ou encore la diminution des consommations d’eau et d’énergie de respectivement 15% et 10 % dans les hôtels filiales.

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Playground littered with plastic bags in southwest of Cameroon

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REDD+ energies renouvelables

adaptation

agriculTure organique eT apiculTure

JusTice cliMaTiquew w w . a d e i d . o r g

T he advent of REDD+ has es-tablished a l ink between forest

and climate change which is the focus of Inter-national discussions. It is estimated that 17% of global Green House Gases (GHG) emissions come from defores-tation and forest degradation in tropical and subtropical countries. Even though it was not considered in the Kyoto protocol, but in subsequent Conference of Parties (COPs) the concept of Reduction of Emission from Deforestation and forest Degradation (REDD+) was introduced as a mitigation strategy initiated by developed countries to financially sup-port developing countries to fight against deforestation and forest degradation, promote sustainable management of the carbon stock to curb GHG emission in the fight against climate change. REDD+ is a highly technical and rapidly evolving subject with significant promise to produce multiple mitiga-tion and sustainable development benefits. However, there are lots of uncertainty on how REDD+ will be implemented and how the carbon benefit will be shared without interfering on the rights of the ingenuous and forest depend people. In order to apply REDD+ countries that are interested in the process have certain requirements to fulfil such as, elaborating the Readiness Plan Idea Notes (RPIN) and there after the Readiness Preparation Proposal (RPP) which can be submitted to UN-REDD, World Bank FCPF.

REDD+ Cameroon

After the Forest Carbon People Facility (FCPF) has approved of the Cameroon R-PIN for REDD+ submitted in 2008, the country is in the process of elaborating the RPP to submit in June 2012. The RPP document for Cameroon defines the ways and means in which REDD+ will be implemented in Cameroon, while stating the different strategy options and safeguards that Cameroon will apply in the process to fight against the drivers of deforestation and forest degradation to promote sustaina-ble management of carbon stock and sequester CO2 while ensuring an equitable sharing of the carbon benefits with the indigenous and local population in order to promote pro-poor

development.The putting in place of an ef-fective safeguard information system will be very determi-nant for the Success of REDD+ in Cameroon and even in the international climate regime. It will be dangerous to work for the conservation and sustainable management of forest resources and the pro-tection of the environment while enduring continuous hardship and suffering. More so, it is absolutely worthless to fight against drivers of

deforestation and forest degradation if the private sector is not engaged in the REDD+ chain.

REDD+ and Civil Society in Cameroon

The advent of REDD+ has resulted to the creation of a Civil Society Organisation Platform for REDD+ and Climate Change in Cameroon, with the aim to fully play its role in order to demonstrate the importance of the civil society in the sur-veillance, proposition of options and influence for improved public policies, ensure contextualization and mainstreaming of the Social and Environmental Safeguard and to guarantee that the rights and interests of Forest Depended People are respec-ted in the process of designing and implementing REDD+ in Cameroon.

Despite the creation of the Civil Society Platform for REDD+, their participation is still minimised. They lacked the financial autonomy to influence the process and their considerations are limited. The main preoccupation of the Civil Society is if the process of REDD+ will not prevent the local people from enjoying their land rights? Will the local population be given enough time to understand what REDD+ is all about and what it takes to apply REDD+? Will REDD+ be conscious of the fact that the forest is home for the forest depended people? And will REDD+ be focus on the local community and their small activities or fight the industrial drivers of deforestation? All these are the unanswered questions of REDD+. Thus, the civil society and the Government have to work hand in gloves to ensure that REDD+ should not be an obstacle to our proper development.

REDD+ signifies the Reduction of Emission from Deforestation and forest Degradation through the conservation of the carbon stock, sustainable management of forest and enhancement of the carbon stock

by TanKie adelaide MingoADEID REDD+ Expert

Essence protégée à la reserve forestière de Mbalmayo

redd+

ConstruCtion of MiCro Hydropower plants as Here in soutH-west region in CaMeroon Could Help energizing tHe loCal green eConoMy

Biogas teCHnology transfer for loCal teCHniCians Helps to Create green joBs and to iMprove sanitation for CliMate HealtH resilienCe

iMprove CapaCities and CoMpetenCes of national teCHniCians to Carry out renewaBle energy projeCt feasiBility study: Here adeid teCHniCians

proMotion of Bee-keeping for CliMate adaptation in organiC agriCulture and for green Business By CaMeroon governMent and ngo

CapaCity Building of Beekeepers in littoral region of CaMeroon, to iMprove population adaptation and resilienCe tHrougH green joBs

ADEID sera à RIO+20 pour présenter ses expériences dans l’économie verte

au Cameroun, les sauvegardes par rapport au REDD, sa vision par rapport

à l’économie verte, son expérience sur l’adaptation aux changements

climatiques selon l’approche des écosystèmes et la nécessité d’un

partenariat de la société civile africaine. L’Afrique doit en effet donner la

teneur qui lui sied pour porter sa vision de l’économie verte face aux visées

mercantiles et s’inscrire en faux par rapport aux multinationales rapaces

de ressources naturelles africaines à l’instar des terres.

Pour rejoindre le Réseau Africain de l’Economie Verte : Écrire à

[email protected]

ADEID will attend RIO+20 conference to present his experience in the green economy in Cameroon, backups against REDD, vision compared to renewable energy, his experience on adaptation to Climate change according to the ecosystems research on the adaptation and the need for a partnership of African civil society. Africa must indeed be read as that suits him to bring his subject to development and mercantile register odds with rapacious multinational African natural resources.

To be part of the African Network for the Green Economy: [email protected]

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Cette technologie nous vient du fabricant d’ordinateur Fujitsu. FastOn permet de réduire de 2/3 le temps de demarrage des PC de bureau actuels. Selon le fabricant, FastOn permettrait à une entreprise équipée d’un parc de 100 PC de gagner jusqu’à 10 jours de travail. Evidemment, ces jours gagnés représentent pour l’entreprise une

réduction de sa facture électrique et de ses émissions de déchets radioactifs et CO2 associées. FastOn est dore et déjà intégrée aux ordinateurs de bureau Esprimo P900 et Esprimo E900.

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La mise en veille des appareils représente environ 1% des émissions mondiale de CO2, et 5 à 10% de la consommation des foyers. La solution? Éteindre physiquement les appareils. C’est pour apporter une réponse à ce problème que la société Ecoprise a conçu une multiprise intelligente, capable d’éteindre automatiquement les équipements connectés grâce à un programmateur incorporé. Ce dernier est matérialisé par deux boutons, l’un pour la programmation de l’allumage des appareils électroniques connectés, et l’autre pour programmer l’extinction automatique. La simplicité d’utilisation est un vrai plus sur cette Ecoprise. Elle est disponible sur la boutique en ligne de l’entreprise (boutique.ecoprise.fr) au prix de 23550FCFA pour le modèle «particuliers» et 27490FCFA pour la version «Pro».

Un des reproches que l’on pourrait faire aux imprimantes est la propension qu’ils ont à consommer une trop grande quantité de papier. Et s’il était possible d’y remédier ? C’est le pari que le chercheur David Ricardo Leal-Ayala et son équipe est en passe de réussir. Ils

ont mis au point une technique permettant d’éffacer l’encre posée sur le papier par une imprimante laser, sans trop abimer les fibres de cellulose. Il serait ainsi possible de réutiliser un papier 5 fois, soit une rallonge de 500% de la durée de vie de votre rame

de papier. D’ailleurs, Toshiba, fabricant d’imprimantes, s’intéresserait de près à cette technologie. Mais avant d’être commercialisé, cette technique devra passer des tests en termes d’innocuité pour la santé humaine. En effet, une étude de 2006 démontre que trois imprimantes sur dix émettent une grande quantité de micro-particules de carbone lors de l’impression. Ce qui serait potentiellement cancérigène pour l’homme.

Imprimante à recycler du papier

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De nos jours, il est quasiment impossible de se passer d’un ordinateur. Toutes nos activités, à longueur de journée font ap-pel aux technologies de l’information et

de la communication. Il suffit, de passer un appel téléphonique, de répondre à un mail, ou de payer une facture pour faire appel à des systèmes d’in-formations hébergés dans des ordinateurs ou des serveurs distants. Ces derniers étant des consom-mateurs d’énergie plutôt gourmands, ces taches, aussi futiles que régulières ont au final un impact négatif sur notre environnement et notre écono-mie. D’où la naissance du concept appelé Green IT ou plus précisément Green Information Techno-logy.Ce terme anglophone qu’on pourrait traduire en «Informatique écoresponsables» ou «Informati-que verte» désigne l’ensemble des stratégies mi-ses en œuvre pour réduire l’empreinte écologi-que, économique et social des technologies sur la planète. Il s’agit d’une manière globale et cohé-rente de réduire les nuisances rencontrées dans le domaine des équipements informatiques et ce, de la fabrication, jusqu’à la fin de vie de chaque équi-pement. Ce cycle implique le choix des matériaux à la fabrication, la gestion de la consommation d’énergie des appareils lors de leur utilisation, et la gestion des déchets en fin de processus.De plus en plus d’entreprises à travers le monde font cet effort de façon spontanée parce qu’elles voient très vite comment tirer avantage de ce concept (réduction de coût). En Afrique, ce n’est malheureusement pas encore fréquent. Bon nom-bre de bureaux sont encore équipés d’ordinateurs avec moniteur à tube cathodique, énergivores, à la place d’écrans LCD dont la consommation en énergie est faible. On peut en conclure que la rou-te est encore longue.

GaspillageIci, on pointe du doigt tout le surplus de ressour-ces qui n’est en générale pas utilisé. Cela va de la puissance des processeurs aux capacités de stoc-kage toujours plus importante. Sachez par exem-ple qu’un disque dur de 1To (1000 Go) consom-mera plus d’énergie d’un disque de 500Go parce que les têtes de lecture auront besoin de plus de temps pour parcourir l’ensemble de la surface ins-criptible. Qui dit plus de temps de traitement, dit plus d’énergie dépensée. Vous conviendrez donc qu’utiliser un espace disque de 1To quand vous avez en fait besoin de 10Go n’est pas un compor-tement écoresponsable. D’ailleurs de nombreux centres d’exploitation ou Data Center sont de mauvais élèves en la matière. Seulement 56% de leur capacité réelle est vraiment utilisée, ce qui constitue un véritable gâchis énergétique. hervé dJia

Des bons tics pour les TIC

L’informatique écoresponsable

La mise en œuvre d’une véritable politique verte dans le secteur des technologies reste un proces-sus rigoureux. On peut citer un indicateur comme le PUE (Power Usage Effectiveness). C’est le rapport entre l’énergie totale consommée par le centre d’ex-ploitation et l’énergie effectivement consommée par les équipements informatiques. Le PUE permet d’identifier les Data Center les plus proches de la va-leur 1, soit une marque d’efficacité dans la gestion énergétique. A ce petit jeu, le centre HP EcoPOD, avec un PUE de 1,05 était le plus performant dans ce domaine en 2011.

Power Usage Effectiveness

FastOn, pour un démarrage

plus rapide

Tout équipement informatique ou électronique produit des déchets toxiques, de sa fabrication et à sa fin de vie. Chaque année, la planète voit augmenter ce type de déchet, de 50 Millions de tonnes en 2010 à probable-ment 75 Millions en 2014 alors qu’une infime partie seulement est recyclée. Ajoutons à cela le dioxyde de carbone émis lors de leur fabrication et vous obtenez un des secteurs les plus polluants de la planète.

75 Millions de tonnes de déchets

Factures d’électricité salées

Celle des équipements informatique connaît une aug-mentation de l’ordre de 5% par an pour les ordinateurs de bureau. Désormais, environ 10% du budget des ser-vices informatiques au sein des entreprises est consacré au paiement des factures d’électricité. Ce qui constitue des dépenses plus lourdes, mais surtout un impact plus conséquent sur l’environnement.

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