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14 DÉCEMBRE 2014 • Numéro 10 II LA RESTAURATION POLITIQUE JUIVE II.1 Le nationalisme religieux arabe et la présence juive sous le mandat britannique E n environ un siècle de présence juive en Palestine, entre les pro- groms de Damas de 1840 et l’ins- tauration du Mandat Britannique, le sta- tut discriminant de dhimmi - sous l’égide du Califat ottoman - est remplacé sous l’égide d’une tutelle britannique partagée entre la reconnaissance politique des minorités juives (dans la lignée de la Déclaration Balfour) et les intérêts straté- giques d’une alliance avec les élites arabes (dans la lignée de la correspondance entre McMahon et le Chérif Hussein). L’histoire moderne du Proche-Orient - et de ce fait incluant, Israel - peut être com- prise comme les différentes formes poli- tiques et religieuses que va prendre le rejet de la tutelle occidentale après le désen- chantement consécutif à la libération du monde arabe contre la domination turque. En ce sens, la confrontation entre Juifs et Arabes ne représente qu’un épiso- de d’une reconquista arabe, vieille de plu- sieurs siècles, et visant la retour d’une hégémonie théologico-politique musul- mane sur le modèle de celle qui aurait existé du vécu du prophète et des quatre premiers califes. Il s’agit ainsi du retour de l’islam comme puissance expansionniste ISRAEL DEFENSE Les textes publiés sur IsraelDefenseNews n’engagent pas la responsabilité de la rédaction. La Rédaction n’est pas responsable des documents adressés. News ‘HAG ‘HANOUKA SAMÉA’H À TOUS LES LECTEURS D’ISRAELDEFENSENEWS ! QUE LA LUMIÈRE DE ‘HANOUKA ÉCLAIRE LE MONDE ET AMÈNE LA PAIX ET LA FRATERNITÉ DANS LES CŒURS. LA RÉDACTION C hers lecteurs, avant tout, permettez-moi au nom de toute l’équipe d’IsraelDefenseNews de vous souhaiter de joyeuses fêtes de Hanouka. Qu’elles soient pour vous, vos familles et tous ceux qui vous sont chers, éclairées d’amour, de frater- nité et d’espoirs. Espoirs de paix pour Eretz Israel et tous les Gentils sur Terre. Vous lirez entre autres dans ce numéro 10, deux articles exceptionnels et parfaitement documentés sur l’Histoire d’Israël, extraits du site www.contrecourant1.wordpress.com et plus particulièrement sur la période 1947-1949. Vous lirez également l’éditorial sur « Valeurs Acruelles » de François d’Orcival plein d’enseignements. Et enfin, un zoom sur l’association Beit Halochem et son Président Hubert Habib qui réalise un travail remarquable depuis de nombreuses années auprès des Hayalim blessés et/ou handicapés. Chers lecteurs, atteindre le numéro 10 est pour moi un miracle, mais n’est-ce pas le temps des miracle que Hanouka ? Alors, bonne lecture et surtout bon allumage ! > Paul Silvéra SUR LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ, ISRAËL 1947-1949 avec l’aimable autorisation de l’auteur : Sacha Bergheim 1

Numéro 10 israel defensenews

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14 DÉCEMBRE 2014 • Numéro 10

IILA RESTAURATION POLITIQUE

JUIVE

II.1Le nationalisme religieux arabe

et la présence juive sous le mandat britannique

En environ un siècle de présencejuive en Palestine, entre les pro-groms de Damas de 1840 et l’ins-

tauration du Mandat Britannique, le sta-

tut discriminant de dhimmi - sous l’égidedu Califat ottoman - est remplacé sousl’égide d’une tutelle britannique partagéeentre la reconnaissance politique desminorités juives (dans la lignée de laDéclaration Balfour) et les intérêts straté-giques d’une alliance avec les élites arabes(dans la lignée de la correspondance entreMcMahon et le Chérif Hussein).

L’histoire moderne du Proche-Orient - etde ce fait incluant, Israel - peut être com-prise comme les différentes formes poli-

tiques et religieuses que va prendre le rejetde la tutelle occidentale après le désen-chantement consécutif à la libération dumonde arabe contre la dominationturque. En ce sens, la confrontation entreJuifs et Arabes ne représente qu’un épiso-de d’une reconquista arabe, vieille de plu-sieurs siècles, et visant la retour d’unehégémonie théologico-politique musul-mane sur le modèle de celle qui auraitexisté du vécu du prophète et des quatrepremiers califes. Il s’agit ainsi du retour del’islam comme puissance expansionniste

ISRAELDEFENSELes textes publiés sur IsraelDefenseNews n’engagent pas la responsabilité de la rédaction. La Rédaction n’est pas responsable des documents adressés.

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‘HAG ‘HANOUKA SAMÉA’HÀ TOUS LES LECTEURS

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QUE LA LUMIÈRE DE ‘HANOUKAÉCLAIRE LE MONDEET AMÈNE LA PAIX

ET LA FRATERNITÉ DANS LES CŒURS.

LA RÉDACTION

Chers lecteurs, avant tout, permettez-moi au nom de toute l’équipe d’IsraelDefenseNews de vous souhaiter de joyeusesfêtes de Hanouka. Qu’elles soient pour vous, vos familles et tous ceux qui vous sont chers, éclairées d’amour, de frater-nité et d’espoirs. Espoirs de paix pour Eretz Israel et tous les Gentils sur Terre. Vous lirez entre autres dans ce numéro 10,

deux articles exceptionnels et parfaitement documentés sur l’Histoire d’Israël, extraits du site www.contrecourant1.wordpress.comet plus particulièrement sur la période 1947-1949. Vous lirez également l’éditorial sur « Valeurs Acruelles » de François d’Orcivalplein d’enseignements. Et enfin, un zoom sur l’association Beit Halochem et son Président Hubert Habib qui réalise un travailremarquable depuis de nombreuses années auprès des Hayalim blessés et/ou handicapés. Chers lecteurs, atteindre le numéro 10est pour moi un miracle, mais n’est-ce pas le temps des miracle que Hanouka ? Alors, bonne lecture et surtout bon allumage !

> Paul Silvéra

SUR LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ, ISRAËL 1947-1949avec l’aimable autorisation de l’auteur : Sacha Bergheim

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dans lequel la guerre acharnée contreIsraël constitue d’une certaine façon la cléde voûte et l’étape initiale d’une revancheimpérialiste et multiforme enversl’Occident, comme le montrent clairementles appels des dirigeants arabes à une futureconquête de l’Europe par la démographie.Si l’on revient sur la période charnière desannées 1920, l’attribution du Mandat dela SDN sur la « Syrie du Sud » apparaît eneffet dans le contexte d’un dépeçage pro-gressif des vestiges de l’Empire Ottoman,en parallèle à l’émergence de la puissancesaoudienne, sur fond de dépendance crois-sante aux hydrocarbures.

La sécurisation de la route des Indes et lasoumission des musulmans du mondeindien impliquaient par ailleurs pour lesBritanniques l’instauration de contre-pou-voir à la main-mise religieuse et politiqueottomane : la promotion identitaire arabesera ainsi encouragée dès le 19e siècle chezles premiers théoriciens du nationalismearabe (Kawakibi,...), qui avaient le plussouvent été éduqués dans les établissementsoccidentaux du Levant. Si l’on observeainsi une carte de la péninsule arabique, onremarquera comment la Grande-Bretagneva grignoter au fur et à mesure l’ensembledu littoral, établissant depuis le canal deSuez une série de protectorats, passant parl’Egypte - qui dès 1882 perd toute autono-mie politique -, Aden, Oman ou les futursmonarchies pétrolières du Golfe persiquejusqu’à Bassorah.

La présence britannique en péninsule arabique.

Fin XIXe - Début XXe siècle

L’essor de la fibre nationaliste-religieusearabe rejoint donc indirectement les inté-rêts stratégiques britanniques qui vontparvenir à obtenir le soutien du maître duHedjaz et gardien des Lieux saints del’Islam dans la guerre contre l’Empireottoman. Mais, débordés par la nouvellepuissance théologico-tribale des Sa’ud -alliés stratégiques des ulama d’obédiencewahhabite -, les Hachémites s’enfuient de

la Mecque au début des années 1920, etrêvent d’organiser à leur avantage unroyaume étendu sur l’ensemble du crois-sant fertile oriental, incluant Damas,Bagdad, Jerusalem via le bassin du Tigre etde l’Euphrate. En vain.

Durant l’entre-deux-guerres, les révoltesarabes vont se succéder de la Syrie à l’Iraq :là où un « grand royaume arabe » avait étépromis se trouve substitué un découpage duProche-Orient en zones d’influence entre laFrance et l’Angleterre, concentrant l’en-semble des frustrations nationalistes arabes.

Les aspirations nationalistes arabeset la présence alliée : 1917-1923

Le paradoxe réside dans le fait que l’émer-gence de l’affirmation collective juive seraà tort identifiée à un effet de cette misesous tutelle occidentale. Une idée reprise àleur compte par l’idéologie crypto-marxis-te plaquant arbitrairement sur le conflitproche-oriental le paradigme de la luttedes classes. Lorsque Lord Balfour en 1917évoque l’instauration d’un foyer nationaljuif en Palestine, il entend la portion deterritoire de part et d’autre du Jourdain.

La déclaration Balfour

Il faut se souvenir qu’à ce moment, nonseulement le Yichouv, la communautéjuive en erets yisra’el, n’est pas une virtuali-té ni encore moins un projet dans un tiroirdes chancelleries européennes, mais la res-tauration effective et déterminée d’un pro-jet social, culturel et politique juif. Uneréalité que la rhétorique et l’imaginairearabo-musulman ne sauraient concevoirpuisqu’en aucun cas, la revendicationjuive ne s’inscrit dans les catégories onto-théologiques édictées par le Coran.

L’activisme arabe dirigé contre les Juifs etles Britanniques à partir des années 1920provient partiellement du ressentimentarabe contre la privation de souveraineté.Il s’enracine surtout dans la volonté derevanche liée à la perte de la dominationmusulmane sur la société.

Or, pour les minorités chrétiennes et juives,la présence occidentale signifie, à défaut del’abolition, l’érosion progressive de ladhimmitude : en témoigne l’essor de l’al-phabétisme parmi les populations chré-tiennes arabes, tandis que l’analphabétismesubsiste à un niveau élevé parmi les popula-tions arabes musulmanes de Palestinedurant l’entre-deux-guerres. De nombreuxsyndicalistes européens (le pays d’Israël, unmarxiste en Palestine,...) se rendront durantles années 1920 et 1930 en Palestine.

Ils seront dans leur majorité attirés par l’ex-périence sioniste dont la tendance collecti-viste incarnée par le kibboutz semblait cor-respondre aux critères de la doxa marxisted’une dilution de l’identité juive dansl’émancipation sociale.

Ils notèrent également dans leurs carnetsde voyage que l’éclatement traditionnel dela société arabophone en factions diversesfondées sur l’allégeance clanique, la gran-de propriété foncière et l’origine ethnique(syrienne, caucasienne, maghrébine, bal-kanique), se combinait avec une lutte féro-ce pour le pouvoir entre bourgeoisie etélite religieuse.

Ils remarquèrent que seule une portion rela-tive de la population arabe rejetait la pré-sence juive : il s’agissait d’une part, de lapetite bourgeoisie, qui voyait d’un mauvaisœil la concurrence des commerçants juifs, etsurtout les revendications sociales des Juifss’étendre aux ouvriers arabes, et, d’autrepart, des élites religieuses presque toujoursappartenant à la caste des propriétaires ter-riens égyptiens ou syriens possédant terres etvillégiature en « Syrie du sud ».

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Bédouins près du lac Houla - Photo 1946

Paysans juifs et Bédouins aux bords du lac HoulaPhoto 1946

Bédouins près du lac Houla Photo 1946

Enfants juif et arabe dans la plaine du Sharon.Photo 1934

Rencontre entre les habitants juifs de Zihron Yaakov et arabes de Subrin - Photo 1940

Zihron Yaakov et Subrin réunis : Jabri Amin alHaj, Deb Ail Ali,Yaakov Epstein, Zeev Neiderman, Dov Leitman - Photo 1940

Arabes visitant le kibbouts Amir, vallée de HoulaPhoto 1940

Paysan juif de Dorot donnant de l’eau pour le bétail des bédouinsde passage par-dessus la clôture - Photo 1943

Arabes de Dabburia fêtant l’établisement du kibbouts Dovrat au pieddu Mont Tabor - Photo 1946

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En revanche, les ouvriers, les petits pay-sans obéissant au mukhtar, les bédouinstrouvaient un bénéfice à l’amélioration desconditions de vie, à l’assainissement desterritoires, aux défrichements ou à l’essoréconomique, et parvenaient à un modusvivendi avec les populations juives. Lesrecensements et rapports britanniquesindiquent ainsi clairement que les mouve-ments migratoires arabes au sein de laPalestine mandataire se caractérisent entre1920 et 1939 par une concentration pré-cisément dans les zones de peuplementjuives (la plaine côtière, la Galilée, la valléedu Yézréel).

Toutefois, tant que la puissance mandatai-re exerce le pouvoir - contre lequel tant leyichouv que les arabes lutteront en vue del’indépendance - la question de la souve-raineté exercée sur l’autre ne se pose pas.Du côté arabe, il est inconcevable qu’uneportion de territoire ne retourne pas dansson giron. C’est pourquoi dès 1923Vladimir Jabotinsky perçoit l’inéluctabili-té du conflit et souhaite favoriser la consti-tution de groupes d’auto-défense juifs.Pour lui, le sionisme est synonyme derégénération par le labeur, le travail de laterre, mais aussi de souveraineté.

Or, la libération sociale et culturelle prô-née par la pensée sioniste ne saurait existersous la forme d’une nouvelle tutellemusulmane dont le vécu des Sépharadessoulignait la dureté et l’iniquité. Les pion-niers juifs venant du Yémen témoignaientde cette vie humiliante sous la dominationet l’arbitraire. Dès lors, les projets unifica-teurs comme celui d’Abdallah de Jordaniene pouvaient trouver aucun écho, car

inclure la population juive au sein d’unemajorité musulmane ne pouvait concrète-ment que signifier la réinstauration d’unenouvelle soumission, que le souvenir despogroms de Turquie, de Syrie, d’Egypte, etbien sûr des années 1920-1930 rendaittout autant inconcevable.

Le statut juridique prôné en islam pour lesJuifs et les Chrétiens inclut la loyauté aupouvoir musulman, ce qui se concrétisedans l’interdiction de porter une arme.Toutefois une telle exigence impliquaitaussi l’interdiction de se défendre en casd’injustice, les règles juridiques islamiquesn’offrant qu’une inégalité institutionaliséelors d’un litige avec un musulman. Dans lacontinuité de ce principe théologico-poli-tique, les chartes et textes législatifs del’OLP ne font, aujourd’hui encore, aucunemention à un statut juridique égalitaireavec les populations non musulmanes.

De 1920 à 1940, les affirmations respec-tives des nationalismes juifs et arabes sedirige quasi inexorablement vers un pointde non-retour, un état de fait inconciliablerésultant essentiellement d’une non-recon-naissance de l’autonomie juive.

Le sionisme ne saurait être compris sanscette réalité vivace et douloureuse d’unvécu sous l’arbitraire politique, l’injusticesociale et le déni culturel le plus complet.

Or, en tant que tel, l’idéal libérateur sio-nisme contenait les ferments d’une contes-tation frontale du mode de relationssociales et interconfessionnelles des socié-tés musulmanes. Pour résumer, une lignede fracture se dessine ainsi graduellementet définitivement entre l’idéologie natio-

nale-religieuse arabeet le projet sioniste,avec pour résultatconcret une situationparadoxale où unprojet autonomistejuif se heurte à soninterprétation arabo-musulmane commeavatar de la domina-tion occidentale.

Les indépendancesarabes après-guerre(Liban 1943, Syrie1946, Transjordanie1946,) verront ainsidans la Palestinemandataire le chaî-non manquant d’unereprésentation de l’es-pace où devrait êtreréinstaurée la suzerai-neté arabo-musulma-ne, alors que les élitesaux tendances régio-nalistes faisaientachopper le projetd’unification.

L’affrontement acharné contre l’indépen-dance juive maintient jusqu’à aujourd’huiencore une unité compensatoire dans l’ima-ginaire arabe où la défense exagérée de l’um-ma ou encore le sauvetage fantasmé de seslieux saints attisent l’hostilité antijuive etréactive l’illusion revancharde d’une fierté àrestaurer. Les pogroms de 1929 commen-ceront par l’appel du mufti al Husseini à la« défense d’al Aqsa » censée être menacéepar la seule présence des pèlerins juifs auMur occidental... Aujourd’hui encore, lamême thématique sert à justifier autantdes violences antijuives que la destructiondu patrimoine culturel mondial nonmusulman sur les territoires régis par lesfactions mafieuses de l’OLP.

On comprendra aussi le caractère artifi-ciel de la question « palestinienne » enrappelant que la Jordanie, pays de popu-lation arabe « palestinienne », dominéepar un roi hedjazien entouré de sa gardebédouine et tcherkesse, et le produit d’unmarchandage, n’a survécu qu’à travers lesoutien britannique qui dès 1922 met enplace la Légion arabe.

Arabe accompagnant les pèlerins juifs lors de Lag baOmer (1939) à Méron, tombeau

de Rabbi Shimon Bar Yo’haï

Maisons juives détruites à Jaffa à la suite d’attaques arabes - Photo décembre 1936

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L’implication ambiguë des troupes britan-niques lors de l’invasion arabe de 1948 -par exemple lors du bombardement de TelAviv par les avions égyptiens alors queLondres tenait le canal de Suez -, jus-qu’aux manipulations historiographiquescontemporaines, laissent entendre que lacompréhension du conflit échappe globa-lement à toutes les réductions complai-samment servies dans la plupart desmédias.

> Sacha BergheimArticle publié sur

www.contrecourant1.wordpress.com

ISRAEL 1947 - 1949par Sacha Bergheim

IILA RESTAURATION POLITIQUE

II.2La refondation d’une société juive

indépendante et le sens de l’autodéfense

L’histoire de l’Etat d’Israël ne com-mence pas le 15 mai 1948. Dèsavril, les institutions démocratiques

juives sont en place, en conformité avec lesrègles internationales, et leur existence sesitue dans la continuité des effortsconstants entrepris avant même les années1920 par les autorités juives.

La revendication juiveincarnée par le sionismene manifeste pas unevolonté de rupture avecl’espace oriental. BenGourion envisageaitlui-même d’étudier ledroit ottoman. Cemême souci de respectde la légalité se retrouvedès lors que lesBritanniques prirent le

relais politique sur la région. Si la guerred’indépendance ne revêt pas la mêmesignification selon que l’on se place dupoint de vue juif, britannique ou arabe,elle n’en constitue pas moins, dans l’his-toire moderne, un exemple original d’au-to-défense et d’auto-détermination. Il fautpercevoir l’organisation de l’auto-défensejuive dans toutes ses dimensions nova-trices et quasi révolutionnaires : après dessiècles de mise à la merci et de persécu-tions dans le monde chrétien ou isla-mique, des communautés juives organisaittant bien que mal leur propre protectionet leur propre défense.

Les images des victimes des progromsd’Europe de l’Est ou de Palestine, tout aulong des années 1920, les attentats, lespillages, les destructions, mais aussi lescomplicités et participations des polices

censées les protéger, ontpermis la prise deconscience collective que lesort et la survie du peuplejuif ne pouvait dorénavantplus dépendre du bon vou-loir des puissants, et qu’ilsn’étaient pas destinés à êtreune variable d’ajustementde politiques arbitraires oùles dirigeants orientaient lavindicte populaire sur lesminorités sans moyen de sedéfendre.

Dans le cadre d’une insécurité collectivecroissante, les groupes d’auto-défense vontainsi se structurer et petit à petit s’unifier,entre les années 1920 et 1930, en s’effor-çant de répondre à des impératifs pragma-tique - assurer la protection contre lesémeutes et progroms, assurer la pérennitédes villages, des récoltes, des vergers, tousconstruits par les pionniers au prix desacrifices et d’une détermination exem-plaire - avant de porter sur la finalité poli-tique de la défense juive - construire àterme un Etat capable de résister auxentreprises d’annihilation -.

Qui plus est, le yichouv ne pouvait dispo-sait d’aucun Etat dont il sera l’émanationet qui pourrait organiser sa défense, à ladifférence des populations arabes dont lespays voisins se considéraient solidaires dèsles années 1920, tant par parenté idéolo-gique panarabe que par la présence enPalestine de populations entières venuesde ces pays voisins et plus lointains.

Il s’agissait tout d’abord d’assurer la pro-tection des habitations isolées, des villageset des voies de communication, puis deprendre le relais de la puissance mandatai-re qui, à partir des années 1936, ne parve-nait plus à contrôler le pays dans sa totali-té, avant de progressivement jeter les fon-dements d’une défense militaire, dès lorsque la confrontation devenait inéluctable.

Mais à la veille de la guerre d’indépendan-ce, seule une partie de la Haganah (lePalma’h, soit moins de 2 000 hommes)formait une troupe entraînée, prête à desopérations d’envergure, tandis que le resten’avait jusque là participé qu’à des opéra-tions de surveillance et protection.

Rescapés des pogroms de Fez (Maroc) devant les ruinesde leur maison - Photo 1912

D. Ben Gourion et Y. Ben Tsvi étudiant en TurquiePhoto octobre 1912

L’organisation de l’autodéfense à Tibériade en 1921,un an après les progroms de Palestine de 1920

Policier juif blessé après une attaque arabe contre le kibbouts Ramat David - Photo 13 décembre 1938

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Globalement, ces unités d’auto-défenseincluent les gafirim (policiers), les notrim(les gardes), une police de protection (lesnight squads), une petite troupe entraînée(fosh, remplacée en 1939 par le hish) etun bureau de centralisation des informa-tions permettant d’anticiper les attaques(le shai).

L’avancée de Rommel et de l’Afrikakorpsnazi, qui bénéficiait de sympathies avéréeset nombreuses dans le camp arabe, incite-ra les Britanniques à privilégier le soutienlogistique de la Haganah qui suggéraitl’organisation d’une guérilla en cas d’inva-sion nazie.

Ce n’est que le 3 juillet 1944 que le gou-vernement anglais autorise l’établissementd’une brigade juive, créée officiellementquelques mois plus tard, le 20 septembre1944, et regroupant 5 000 volontaires juifsrépartis en trois bataillons d’infanterie.

Mais à peine la guerre finie, les armesfurent confisquées.

Ainsi, il est intéressant de remarquerqu’entre 1936 et 1945, les troupes britan-niques vont saisir plus de 25 fois plusd’armes du côté arabe que du côté juif(521 contre 13 210), ce qui atteste claire-ment de la vulnérabilité du yichouv. Et lesprincipales positions militaires, ainsi queles stocks d’armes en Palestine mandataireseront systématiquement remis entre 1947et 1948 à la Légion arabe transjordanien-ne ou aux forces arabes.

Dans la mesure où seule était autorisée ladéfense dans le cadre des groupes restreintsde police organisés par la puissance manda-taire, les pionniers juifs vont subir la poli-

tique répressive desBritanniques avecautant de sévéritéque les miliciensarabes, ce qui rappe-lait la précarité deleur situation.

Ci-dessous, les 5 légendes des 5 photos sur la page suivante :

1> Le KibboutsRuhama au Nord

Negev, 30 septembre1946

2> L’atelier de coor-donnerie du kib-

bouts Ruhama après le passage d’une unitébritannique, 30 septembre 1946

3> La grange après les fouilles opérées envain par les Britanniques au kibbouts

Ruhama, 30 septembre 1946

4> Après le passage des britanniques,le kibbouts Dorot - Photo Zoltan Kluger,

3 avril 1946

5> Les habitants du kibbouts Dorot cher-chant leurs affaires après le passage des

Britanniques - 03 avril 1946

L’insurrection xénophobe lancée parIzzeddin el Qassam en 1935 s’inscrit dansla lignée des mouvements insurrectionnelsarabo-musulmans comme l’ont connuplus tôt l’Iraq (1920-1921) ou la Syrie(1920-1925) - et non le Liban, libéré de lasuzeraineté religieuse islamique. Si la luttepour la réunification arabe sera dirigéecontre les occupants Britanniques - qui lesavaient privés de l’unification politique ausortir de la Première Guerre mondiale -, leressentiment immédiat s’exprimera contreles Juifs : villageois vulnérables représentéspar aucune puissance coloniale, vivant

dans une situation précaire, et anciensdominés dont l’indépendance et la liberténe s’intégraient aucunement dans la repré-sentation nationaliste arabe du monde etdes relations interconfessionnelles. Lenationalisme arabe des élites bourgeoiseset religieuses de Palestine se fonde en par-tie dans le rejet et le déni complets de l’al-térité juive, qui s’illustrent notammentencore aujourd’hui dans les politiques dedestructions systématiques du patrimoinehistorique juif en Terre Sainte (synagogues

Tour de garde des notrim au kibbouts Alonim en plein insurrection arabe Photo 9 octobre 1938

Membres de la Haganah montant la garde au kibbotz Ein Harod Photo 12 février 1948

Militants arabes portant le drapeaude la Palestine nazie

Destruction du quartier juif de Jérusalem par laLégion arabe - 1948

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de Jéricho, le Mur occidental ou le Caveaudes Patriarches interdits aux Juifs, réécritu-re de l’histoire, déjudaïsation de la TerreSainte).

La différence fondamentale entre la reven-dication autonomiste juive et l’appel uni-taire arabe réside précisément dans le réfé-rent collectif : la terre d’Israël comme réfé-rent identitaire juif, l’umma, collectivitédes musulmans pour les Arabes. La Chartedu Hamas énonce toujours explicitementcette identification à la communauté isla-mique dans son ensemble et rejette fonda-mentalement ainsi l’idée d’un « nationalis-me » palestinien indépendant de son réfé-rent panislamique.

Il apparaît d’autant plus clairement quela « Palestine mandataire » ne formait pasdans les années précédant la guerre de1947-1949 ni une société arabe unitaire àconscience collective spécifique, ni enco-re moins une entité arabe pré-étatiquedisposant d’une assise territoriale définieet structurée. Les factions politiquesarabes émergent à partir des années 1930avec comme revendications la fin de latutelle britannique et la fin de toute pré-tention indépendantiste juive. Les lignesde fracture politiques sont celles qui sépa-rent les clans de l’élite arabe de l’époque.

Il y a d’une part les factions favorables auclan Husseini : le Parti arabe en Palestine,établi en 1935 par Amin al Husseini pourcontrer l’influence de la familleNashashibi à la tête de la mairie deJérusalem, le Parti du congrès de la jeu-nesse, fondé en 1932 par al Ghusayn,grand propriétaire terrien de Ramla, leParti de la réforme, à l’initiative d’alKhalidi, Le parti Istiqlal est fondé parAwni abd al Hadi, éduqué à Beirut et co-organisateur du congrès nationaliste arabede Paris en 1913, secretaire de Faisal Ier, etreprésente la tentation hachémite.

Awni Abd al-Hadi (4e assis depuis la gauche)à Dummar près de Damas, avec les membres du parti

al-Fatat. On reconnaîtra aussi Shukri al-Quwatli(3e milieu depuis la gauche, futur président syrien),

Husni al-Barazi ou encore Saadallah al-Jabiri(futurs premiers ministres syriens).

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Il déclare en 1937 à la Commission Peelque « La palestine n’existe pas, c’est unterme créé par les sionistes. Notre paysappartient depuis des siècles à la Syrie ».

En 1948, il se placera finalement sousl’égide du Gouvernement de Toute laPalestine dirigé par les Husseini.

Le Bloc national est créé à Naplouse àl’instigation d’Abdel Latif Salah pourreprésenter les propriétaires anti-husseini.

Quant au parti communiste palestinien, ilsuivra les consignes de Moscou, passant del’acceptation du Plan de partage à l’idéed’un Etat unique dès lors que l’URSS sai-sit qu’elle ne pourrait se saisir des élitesjuives de l’Etat d’Israël comme leviercontre les occidentaux.

Le Parti de la défense nationale, lui estouvertement panarabe et se prononcepour la suprématie arabe sans partage surle Proche-Orient. Les élites arabes viventen grande partie coupées de la réalitésociale du pays : féodalisme persistantdans les campagnes, culture urbaine pan-arabe, écart de richesses.

L’éclatement politique des factions arabesse caractérise donc par une certaine volati-lité, qui s’explique par les jeux d’alliance,contre-alliances etreconfigurations entreélites et grands-propriétaires.

Anwar Nusseibeh déclare ainsi en 1948que : « de toute évidence, ils [les diri-geants arabes] voient l’aventure palesti-nienne [de 1948] comme une victoiremilitaire facile pour les Arabes, et le seulpoint qui les préoccupe est de s’attribuer lavictoire escomptée. Ils sont déterminés à enexclure les Arabes de Palestine quelqu’ensoit le prix. »

Ainsi, la constitution d’une vie civile arabeen Palestine se heurte aux rivalités de fac-tions et au manque de représentativité dela population qui, quant à elle, vit trèssouvent en interaction avec le yichouv.D’où l’émergence possible d’un nationa-lisme exogène, autoritaire et violent sousl’égide d’Arafat le Cairote et de Shuqeirile Syrien, visant à l’unification collectivepar le biais d’un projet d’anéantissementde l’indépendance juive, et ce avant laGuerre des Six-Jours. Historiquement, lesattaques arabes ont contribué au dévelop-pement de groupes de défense juifs telsque la Haganah et favorisé l’organisationlogistique de la défense juive, indépen-damment de la puissance mandataire.

Abdul Latif Salah

Mariage dans le clan de Ragheb Nashashibi, chefd'une des factions arabes - Photo 1929

Féodalisme persistant et refus de la modernisation agricole : le constat sans concession de la revue Life du 4 novembre 1946 à propos de

la Palestine des grands propriétaires terriens arabes

Des techniques rudimentaires pour une paysanneriepauvre - Extrait Life 4 novembre 1946

Leçon de mécanique pour les membres de l’aéroclubde Palestine - Photo 1er juillet 1941

Cours de topographie- Tel AvivPhoto Dmitri Kessel 1948

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Ces attaques ont créé un fossé entre lescommunautés là où une cohabitation étaitnon seulement envisageable mais réelle surle terrain.

Indirectement, l’insurrection arabe a éga-lement conduit les Britanniques à déciderdu Livre Blanc de 1939, qui empêchaittout sauvetage des Juifs européens, alors

même que les persécutions prenaient untournant funeste. Cela eut pour effet quel’énergie des communautés juives futcanalisée par le seul objectif de l’indépen-dance.

> Sacha BergheimArticle publié sur

www.contrecourant1.wordpress.com

Merci à Madame Lévy et M. Bergheim(www.israel-flash.com) pour nous avoir

autorisé à publier cet article surIsraelDefenseNews.

Ouvriers juifs et arabes côté à côté sur le chantier de construction du YMCA de Jérusalem - Photo 5 avril 1928

Dockers juifs et arabes travaillant ensemble au port de Tel AvivPhoto mars 1949

EN MARGE DES DEUX ARTICLES DE SACHA BERGHEIM...

Regardez bien sur ces timbres, billet de banque et pièce de monnaie, l’inscription entre parenthèses après le mot « Palestine »... Oui, c’est Aleph et Youd qui veut dire Israël !

Remarquez également les dates : 1927, 1930...

Alors, Palestine, un état arabe ? Vraiment ?... Une falsifica-tion de l’Histoire ne la rendra pas plus crédible. La colonisa-tion arabe, oui, ça suffit !

> Avi Attal

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B.P. 6453, 75064 Paris Cedex 02Email : [email protected]

BEIT HALOCHEM EN ISRAËL : TEL-AVIV, HAÏFA, JÉRUSALEM, BEER-SHEVACentres de rééducation physique et de réinsertion sportive et sociale des soldats invalides et handicapés de Tsahal

Téléphone : 06 14 20 80 72Site Internet : www.zdvo.org

Chaque jour, des Soldats de Tsahal tombent à GAZA…

Chaque jour, des hélicoptères et des ambulancesvont chercher des blessés. Certains d’entre euxresteront, hélas, handicapés... à vie !

L’Organisation des Invalides de Tsahal “BEIT-HALOCHEM” EST LÀ POUR EUX.

• Il faudra d’abord RÉPARER en urgence leurs traumatismes, leurs handicaps, grâce à un personnel médical spécialisé.

• Il faudra ensuite les RÉHABILITER physiquement, psychiquement et moralement grâce à des psychothérapeutes et à des équipements adaptés (fauteuils roulants, piscines, prothèses, hydrothérapie…)

• Enfin, il faudra penser à leur RÉINSERTION dans la société Israélienne grâce à des équipes d’assistance sociale d’une grande efficacité.

Merci d'adresser vos dons (reçu Cerfa) à Beit-Halochem France, à l’aide d'une enveloppe non affranchie à l'adresse suivante :

Beit Halochem : Autorisation 50124 - 75085 Paris Cedex 02

Hubert HABIB Président du Beit-Halochem en France

Tél. 06 14 20 80 72 / Mail : [email protected]

Chers Amis Solidaires d'ISRAËL en FRANCE,

ASSOCIATION LES AMIS DE BEIT HALOCHEM EN FRANCELoi du 1er Juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901 (Journal officiel du 2 Mars 1972)

ENCORE UNE FOIS, LEUR DÉVOUEMENT EST INÉGALABLE !

DANS L'URGENCE, NOUS AVONS BESOIN DE VOUS,

AIDEZ-NOUS À LES AIDER.

Chaque jour, des soldats de Tsahalrisquent leur vie pour défendre Israël.

Pensez-y...

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L es soldats de Tsahal grièvement blesséspendant l’opération terrestre à Gaza sesont réunis pour un match de basket-ball

et commencent leur nouvelle vie, mais n’ou-blient pas leurs amis tombés dans l’enclavepalestinienne.

Ran Abutbul, soldat de la brigade Golani asubi des blessures graves après avoir été frap-pé à la tête par une balle palestinienne pen-dant l’opération Bordure protectrice ; GalGonen, un soldat de la brigade Nahal, a étégrièvement blessé à la tête par des éclats demissile antichar. Mardi soir, les deux jeunesvétérans de Tsahal se sont réunis avecd’autres soldats blessés pour commencer leurlong et difficile chemin vers la réhabilitation.

Certains quittaient pour la première fois l’hôpi-tal, si ce n’était pas carrément leur lit de conva-lescence. La plupart de ces jeunes ont encoredu mal à se déplacer librement sur leur fauteuilroulant ou avec leurs béquilles. Mais malgré lesdifficultés, plus de 80 soldats gravement bles-sés au cours des 50 jours de combats dans labande de Gaza sont arrivés à Beit Halochem àTel Aviv pour apprendre à se connaître les unsles autres et découvrir le lieu qui les acceuilleradurant leur processus de réadaptation quand ilsseront libérés de l’hôpital.

« Il y a un mois et demi, personne ne pouvaitimaginer que je serais ici aujourd’hui, deboutsur mes deux jambes », dit Abutbul, qui a étéblessé au cours des premiers jours de l’opéra-tion. À l’époque, sa blessure avait été jugée cri-tique après qu’une balle ait pénétré dans sonvisage et soit ressortie par son crâne. Plus de 17médecins se sont battus pour sauver sa vie,grâce à 10 interventions chirurgicales différentes.Pendant les combats, Abutbul a perdu son amile sergent-chef Daniel Pomerantz, 20 ans,qui a été tué lorsque le véhicule blindé danslequel ils se trouvaient a été touché.

« Nous avons passé notre première demanded’autorisation ensemble, nous étions trèsbons amis. Même aujourd’hui, il est difficilepour moi de croire qu’il est parti » confie-t-il.

Gal Gonen, du 931e bataillon de Nahal, a étéblessé par les éclats d’un missile anti-char, àBeit Hanoun. « Nous avons entouré une desmaisons et commencé à y entrer pour nous yinstaller. Tout le monde était en haut et je suisallé au premier étage pour manger et tout àcoup il y a eu une grosse explosion. Je ne pou-vais pas bouger. J’ai entendu des voix en arabeet étais sûr que le Hamas m’avait enlevé » sesouvient-il. Gonen a été transporté à l’hôpitaldans un état très grave, avec des éclats surtout le corps. Neuf heures après avoir été bles-sé, son ami le sergent Avraham Grintzvaig,21 ans, était tué.

« Avi était un de ceux qui m’a transporté dansla civière et sauvé la vie », explique Gonen,qui, malgré la gravité de ses blessures, a refu-sé de manquer les funérailles de Grintzvaig.Les soldats blessés ont entendu parler desservices offerts par la structure du BeitHalochem à Tel Aviv, comme l’équipement envue de la réhabilitation. Certains d’entre eux sesont déjà essayés à la salle de gym, spéciale-ment aménagée pour les personnes en fauteuilroulant. Cet événement important était organi-sé par l’Organisation des anciens combattantshandicapés de Tsahal, dirigée par le GénéralYoav Galant.

> Beit Halochem,

jeudi 4 septembre 2014

POUR ENVOYER VOS DONS, VOIRTOUTES INFORMATIONS SUR PAGE 10

Tsahal : les soldats blessés sur la routeardue de la réhabilitation

COMMUNIQUÉ

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UncoupdepoignardLa reconnaissance unilatérale par la Franced’un État palestinien donnerait raison aux terroristesqui appellent à une troisième “intifada au couteau”.

I ln’yapasdedegrédans la barbarie. Ni diffé-rence entre égorger des hommes aux frontièresde l’Irak et de la Syrie et tuer au couteauà la gare deTel-Aviv ou à la hachedansune synagoguede Jérusalem.C’est lamême

et répugnante sauvagerie. Pourquoi l’émotionmon-diale serait-elle différente ? Pourquoi les condamna-tions et l’indignationqui frappent les djihadistesdu califat nepleuvraient-elles pas aussi sur lesdjihadistes duHamas, qui revendiquent fièrementlesmêmes atrocités aunomdesmêmesbuts (lirenotrerubriqueMonde,page36) ?

La vie des otages est sans prix, dans les campsde l’État islamique (“Dae’ch” en langue arabe) ;sans prix celle des chrétiens que l’onmassacrelà-bas,mais aussi celle du soldat israélien de 20 ans,de la jeune femmede 25 ans en Judée-Samarieou des six fidèles de la synagogue. Comment lapseudo-communauté internationale n’accorde-t-ellepas lemême traitement à tous les terroristes quel quesoit leur théâtre d’opérations ? À quoi peuvent servirles bombardements des positions de l’État islamiqueet l’envoi de forces spéciales en Irak par les Occiden-taux, l’engagement de nos soldats au Sahel,si c’est pour excuser leHezbollah, au nord d’Israël,et le Hamas, au sud ? C’est lemême front.Les Israéliens ont droit à lamême solidaritéet à lamême sollicitude devant lesmêmes assassins.

Lasemaineprochaine, le28novembre,nosdéputésvontêtreappelésà seprononcer surunprojet

derésolution invitant« legouvernementfrançaisàreconnaître l’ÉtatdePalestineenvued’obtenirunrèglementdéfinitifduconflit».Ce texteestprésentépar lamajorité socialistede lacommissiondesaffairesétrangères,par leprésidentdugroupeparlementairePS, soutenupar lesporte-parolede l’ailegaucheduparti, ainsiquepar lesélusduFrontdegaucheetduParti communiste.Cen’estqu’unhabillageparle-mentairepourque laFrancereconnaisseunÉtatpalesti-nienqui, lui,n’apas reconnu l’existencede l’Étatd’Israël.LaFranceserait ainsi l’unedes toutespremièrespuissancesoccidentales (neparlonspasde laSuède !)àaccomplir cetacted’hostilitéà l’égardd’Israël.Uncoupdepoignarddiplomatiquedans ledos.Et, ce faisant, elle trahirait l’undesprincipesdesadiplo-matiequi consisteàvouloir garantir la sécuritéd’Israël.

20 novembre 2014 Valeurs actuelles - 3

NotreOpinion Par François d’Orcival,de l’Institut

Car tout ce qui vient renforcer la légitimité d’uneAutorité palestinienne incapable d’assurer la paixdans ses propres territoires affaiblit la capacité d’Israëlà négocier. La reconnaissanceunilatérale d’unÉtatpalestiniendonnerait raison aux tireurs de roquetteset aux terroristes à l’armeblanche, qui appellentà une troisième“intifada au couteau”. Elle justifieraitl’actiondenos émeutiers dumois de juillet, ceuxqui brandissaient des drapeauxpalestiniens en lançantdes cocktails incendiaires et des slogans antisémites.Il est vrai que leministre de l’Intérieur, BernardCazeneuve, qui faisait alors sonmétier, s’empressaitd’expliquer, le 15 août, àMediapart : «Sur le fond,il est évidentque la causepour laquelle lesmanifestantsse sontmobilisés était juste. »Comment combattreun adversaire quandonpensequ’il a raison ?

Quand les rédacteurs duprojet de résolutionde reconnaissancede l’État palestinien affirment

que « cette reconnaissancedoit s’accompagnerd’unretour salutaire et immédiatà lanégociation»,ils s’aveuglent eux-mêmes en trompant l’opinion.Cene sont ni la France, ni l’Europe, ni les États-Unisqui peuvent négocier avec les Palestiniens. Seul Israëlpeut le faire. Il négociera, certes, il le sait, s’y prépare,fait basculer ses grandes basesmilitaires dunordvers le sudde son territoire, il échangerades terres,déplacera des colonies, bougera les lignesdepartage, comme il a su établir la paix avec l’Égypted’abord et la Jordanie ensuite.Mais il ne le ferapas sous le chantagedes roquettes et des poignards,sans démilitarisationde ceuxqui lemenacent.

«Nousgardons toujours lamain tenduevers lapaix »,dit l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienneetministre de laDéfense (2002-2006) ShaulMofaz,celui qui a affronté et brisé la deuxième intifadaet sa vaguede violences.Mais « enmême temps,nousdevonsgarantir lapérennitédupeuple juif et l’Étatd’Israël est enpremière lignepour ladéfensede sa sécu-rité ». Aujourd’hui, ajoute-t-il, « la confrontationa lieu enSyrie et en Irak ; ensuite, notre tourviendra».En confiant ses réflexions àunedélégation françaiseduKKL (Fondsnational juif, la première organisationverte en terre israéliennedepuis cent ans) venueenvisite, on sentait que tout en lui, le combattantde cinq guerres conduites par sonpays, signifiait :le front quenous tenons est aussi le vôtre. ●

PATR

ICKIAFR

ATE

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