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Cet essai se veut un constat rassemblant des faits à travers divers textes à caractères culturel, économique, sociologique et politique dont le but est de pousser la réflexion concernant l’incidence du web sur nos vies. Il y a moins de quinze ans, on vivait très bien sans internet. De nos, jours, on ne s’imagine pas faire quelque chose sans y avoir recours. Bien sûr, internet a un très grand impact sur nos vies, en nous aidant à mieux accomplir, ou accomplir plus facilement, certaines besognes. Mais jusqu’à quel point internet a-t-il un impact? Serait-il possible qu’il ait réussi à changer la base fondamentale de notre mode de vie et notre façon de penser? L’histoire en est-elle à un tournant sociologique?
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UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
L’impact d’Internet sur nos modes de vie
Par
VÉRONIQUE BETTEZBETV17628502
Certificat en relations publiquesFaculté de l’éducation permanente
Travail présenté à Patrice LerouxDans le cadre du cours REP2400
Internet et relations publiques
30 octobre 2012
Cet essai se veut un constat rassemblant des faits à travers divers textes à caractères
culturel, économique, sociologique et politique dont le but est de pousser la réflexion
concernant l’incidence du web sur nos vies. Il y a moins de quinze ans, on vivait très bien
sans Internet. De nos, jours, on ne s’imagine pas faire quelque chose sans y avoir
recours. Bien sûr, Internet a un très grand impact sur nos vies, en nous aidant à mieux
accomplir, ou accomplir plus facilement, certaines besognes. Mais jusqu’à quel point
Internet a-t-il un impact? Serait-il possible qu’il ait réussi à changer la base
fondamentale de notre mode de vie et notre façon de penser? L’histoire en est-elle à un
tournant sociologique?
2
Table des matièresAspect marketing........................................................................................................................4
Les tendances de magasinage................................................................................................5
Sondages et études de marché...............................................................................................6
Aspect sociologique....................................................................................................................7
Une société matérialiste?.......................................................................................................7
Cyberdépendance...................................................................................................................8
Quand la dépendance prend des allures de drames.............................................................10
Trouver l’amour grâce au web..............................................................................................11
Aspect politique........................................................................................................................12
La liberté d’expression..........................................................................................................12
Les médias sociaux, acteurs de la démocratie......................................................................14
Conclusion................................................................................................................................16
3
Aspect marketing
Vous savez les cartes de visites qu’on nous donne après avoir acheté les services d’une
entreprise, celles qui servent à connaître notre appréciation du dit service? C’est à se
demander si, dans les prochaines années, elles ne changeront pas du tout au tout pour
s’adapter à la réalité d’aujourd’hui. Ainsi, non seulement seront-elles accessibles via
l’iPod, l’iPhone ou tout autre tablette ou téléphone intelligent, mais à une question
comme « Comment avez-vous entendu parler de nous? », on trouvera comme choix de
réponses :
a) Spécial maires sur Foursquare
b) Un ami a fait un check via Gowalla et l’a partagé sur son statut de Facebook
c) Vous marchiez dans la rue avec votre iPhone pendant que vous investiguiez la réalité
augmentée au monocle de Yelp ou du Scope de Urbanspoon
d) Après lui avoir posé la question, Siri vous a proposé cet endroit
e) Vous avez vu un pin à propos de nous sur Pinterest
f) Vous avez vu des photos de notre entreprise via Instagram
g) Grâce à un #FF sur Twitter
h) Via un moteur de recherche1
1 http://www.referenceur.ma/fr/medias-sociaux-marketing/195-les-medias-sociaux-ont-change-notre-facon-de-penser-en-2009 (Page consultée le 30 septembre 2012)
4
On décrit souvent les médias comme le quatrième pouvoir. Or avec les médias sociaux,
chacun devient un média en soi, permettant ainsi de faire valoir ses idées à un grand
nombre de personnes, d’autant plus si on sait s’y prendre. Les gens doués avec les
médias sociaux et capables de captiver et de garder l’attention des gens deviennent des
leaders d’opinions et peuvent avoir une grande influence sur un entourage élargi.
Lorsqu’une personne est mécontente des services d’une entreprise, elle ne se contente
pas d’en parler à son entourage immédiat. On ne parle plus de bouche à oreille. Cette
personne s’en plaindra publiquement via son compte Facebook ou Twitter, ou bien dans
son blogue. Ce statut, ou cet article, peut être partagé par d’autres gens qui partagent
son opinion et ce phénomène peut prendre une telle envergure qu’il pourrait carrément
nuire à la réputation de l’entreprise, comme on l’a vu plusieurs fois, notamment avec le
cas Lassonde, et dernièrement avec le cas du Colossus Laval.
Les tendances de magasinage
Beaucoup de gens ne misent maintenant plus que sur le magasinage en ligne. Cette
façon de faire en accommode plus d’un, puisqu’il est désormais possible d’acheter tout
en ligne, même son épicerie. Les gens qui n’aiment pas sortir sont servis. Plus besoin
d’aller au centre commercial et de se faire bousculer de tout par tous côtés. Pas besoin
d’essayer des tonnes de vêtements pour en trouver un qui nous va bien. Il suffit de voir
sur le site du magasin comment le vêtement tombe sur le mannequin qui le porte.
Certains concessionnaires offrent même la possibilité d’acheter une voiture entièrement
en ligne. On peut visiter l’intérieur de la voiture, apprendre toutes ses fonctionnalités,
5
poser ses questions, faire une demande de crédit et tout cela, en ligne. Une fois les
transactions complétées, la voiture est livrée chez nous.
Sondages et études de marché
Les enquêtes par sondage ont toujours été un outil précieux pour prendre le pouls de la
population concernant une marque ou un produit. Elles permettent de connaître
l’opinion des consommateurs et ainsi faire une corrélation avec leurs opinions et leurs
comportements. Mais ces sondages ne suffisent plus, puisque beaucoup plus
d’information est accessible librement sur le web. Les forums de discussion regorgent
d’information, d’opinions, de plaintes, etc. Comme le dit Shelley Zalis dans son texte sur
la réalité de la recherche :
Il en résulte un monde de surabondance, où les outils, les choix et les applications qui nous
permettent d’accomplir des actions d’un simple toucher du doigt offrent une manne
d’information qui n’est pas toujours captée par les sondages traditionnels. Il est possible d’être
où sont les consommateurs et de savoir ce qu’ils pensent à n’importe quel moment, ou presque.2
Le même phénomène s’observe pour les études de marché. Grâce à toute l’information
dont nous disposons sur chaque personne à travers les différentes plateformes, nous
passons maintenant à une nouvelle réalité où il est possible de recueillir toute cette
information concentrée dans une seule et même source, un seul et même appareil.
Google peut rassembler toute l’information sur une personne et adapter les résultats
d’une recherche qu’elle fait sur un moteur de recherche de sorte que cette personne y
2 http://www.ipsos.ca/fr/knowledge-ideas/ideas/articles/1208/la-nouvelle-realite-de-la-recherche/ (Page consultée le 30 septembre 2012).
6
trouve surtout des résultats basés sur ses intérêts, son historique de recherche, etc,
comme nous l’a démontré Eli Pariser avec sa théorie des Filter Bubble.3 Facebook, tout
comme plusieurs autres sites, vont même jusqu’à mettre de la publicité adaptée en
fonction de qui nous sommes, de nos intérêts. Ainsi, une femme de 22 ans n’aura pas la
même publicité qu’un homme de 57 ans.
Aspect sociologique
Une société matérialiste?
Aujourd’hui, beaucoup de gens redoutent davantage une coupure de réseau qu’une
coupure d’eau ou d’électricité. Bien que beaucoup de gens penseraient à sauver leur
ordinateur en premier lieu lors d’un incendie, la question du matérialiste est toujours
d’actualité. On parle ici d’un tout autre matérialisme, ou dématérialisme, si on veut.
Comme pour chaque révolution de l’histoire, une nouvelle réalité s’impose, ainsi qu’un
nouveau vocabulaire. Il y a cinquante ans, des expressions comme surfer sur la toile,
avoir un antivirus, héberger un site, etc, prenaient une tout autre signification.
Aujourd’hui, de nouveaux verbes font même leur apparition en fonction du web ou
d’application mobile, comme le verbe shazamer, qui fait partie courant du vocabulaire
des adolescents et provient de la célèbre application mobile Shazam. Tous ces termes
renvoient à des concepts sans réalité tangible, pour atteindre néanmoins des buts réels,
comme trouver une information via un moteur de recherche, envoyer un fichier,
partager un document, communiquer, etc.
3 http://www.thefilterbubble.com/ (Page consultée le 30 septembre 2012).
7
On parle de dématérialisation car concrètement, ce sont des fichiers virtuels, c’est de la
musique virtuelle, des recherches virtuelles, des visites virtuelles, etc. Mais alors, on est
en droit de se demander quelle est la limite entre le réel et le virtuel. Alors qu’avant
l’avènement d’Internet, on faisait développer nos photos pour les mettre dans un
album, on peut aujourd’hui garder toutes nos photos sur un ordinateur. Ces photos
constituent une possession tout aussi réelle que si on les avait en mains propres. Et
lorsque l’on dispose d’un lien Internet à partir duquel les photos sont téléchargeables à
tout moment, comme un album en ligne, la dématérialisation est presque totale, car les
fichiers ne sont même plus sur le disque dur. Ainsi, l’objet de possession s’est
dématérialisé jusqu’à n’être qu’une simple adresse accessible à tout moment.4 Nous
arrivons donc à vivre très bien et se voir en pleine possession de tous nos biens alors
que ceux-ci ne sont que virtuellement accessibles.
Cyberdépendance
Comme mentionné dans le précédent point, la plupart des gens préfèreraient être
coupés de courant ou d’eau que de devoir subir une coupure de réseau. Selon le site
Comscore, 94 % de la population canadienne aurait au moins un compte sur un réseau
social.5 En moyenne, les utilisateurs de Facebook, de Google + et de Twitter passent
entre 5 h et 6 h par semaine sur chacun de ces sites.6 Selon une étude menée à Limoges
4 http://www.scienceshumaines.com/comment-internet-change-notre-facon-de-penser_fr_21255.html (page consultée le 8 octobre 2012).5http://www.comscore.com/fre/Press_Events/Presentations_Whitepapers/2012/ The_State_of_Social_Media6 http://www.cefrio.qc.ca/fileadmin/documents/Rapports/NETendances_1-reseaux_sociaux_LR_.pdf
8
par le psychiatre Étienne Couderc, 4 % des membres Facebook en seraient accros et se
connecteraient plus de 11 fois par jour pour un total de 3 h par jour passées sur le site.7
Des chercheurs en toxicomanie ont effectué une étude sur l’impact de Facebook et la
dépendance qu’il crée. La dépendance à Facebook provoque des symptômes similaires à
la toxicomanie ou à l'alcool, selon l'étude.8 À sa façon, Facebook apporte une alternative
au contact humain avec sa proximité virtuelle. Les gens qui y recourent plusieurs fois par
jour ont l’impression d’être moins seuls et se connecter peut alors procurer un certain
apaisement. Telle une drogue, cet apaisement représente un signe évident de la
dépendance. La dépendance aux réseaux sociaux peut causer de sérieux troubles,
comme le manque de motivation au travail, de l’insomnie et de l’irritabilité en cas
d’absence ou de prolongement de la période de déconnection. 9 La dépendance peut
vite devenir problématique dans le cas où elle affecte notre humeur et notre mode de
vie.
Une théorie concernant l’impact de Facebook veut que la façon de réfléchir de certaines
personnes dépendantes du site aurait fondamentalement été changée, de sorte que
l’origine de chacune de leurs réflexions serait basée sur le fait d’actualiser leur statut
Facebook. Ainsi donc, chacune de leurs réflexions serait un potentiel statut Facebook,
de sorte que l’ensemble de leurs réflexions raconterait une histoire sur leur vie. Cette
7 http://www.memoclic.com/1215-facebook/17091-etude-addiction-facebook.html (Page consultée le 20 octobre 2012).8 http://fr.canoe.ca/techno/mediassociaux/archives/2012/05/20120507-171004.html (Page consultée le 20 octobre 2012).
9 http://www.lanouvelle.net/Chroniques/Sante---dependances/2011-06-22/article-2604306/La-dependance-aux-reseaux-sociaux/1 (Page consultée le 20 octobre 2012).
9
théorie n’a été l’objet d’aucune étude à ma connaissance, et cette situation ne
s’appliquerait probablement qu’à une partie des membres de Facebook, mais il serait
tout de même intéressant de vérifier l’hypothèse.
Quand la dépendance prend des allures de drames
L’accoutumance est le terme privilégié pour reconnaître une addiction à quelque chose.
Dans ce cas-ci, le mot accoutumance n’est pas assez fort pour exprimer la gravité de la
situation. Des cas de cyberdépendance sévère ont été rapportés, principalement en
Corée, où la connexion Internet est la plus rapide de la planète. En Corée du Sud, la
connexion Internet avec un téléphone intelligent est très répandue, abordable et facile
d'accès. Que l’on soit dans le métro, dans l'autobus ou en montagne, on peut être
connecté en tout temps. La technologie se développe si rapidement que les gens
commencent à vivre dans un monde virtuel. Récemment, un bébé est mort de faim car
les parents jouaient à nourrir un enfant virtuel plutôt que le leur.10 Il y a aussi plusieurs
cas où des jeunes sont morts en jouant trop longtemps à des jeux en réseaux sans
s'alimenter. En 2005, un Sud-Coréen de 28 ans est mort d’épuisement après avoir joué
pendant 49 heures au jeu en ligne Starcraft.11 Un autre a poignardé à mort son
partenaire de jeu car celui-ci avait vendu son épée virtuelle.12 Bien que les événements
du genre soient des cas isolés et très rares, ils n’en demeurent pas moins troublants.
Selon Kim Hyun Oh, intervenant en dépendance informatique à Séoul, « les prochaines
10 http://www.20minutes.fr/monde/389016-Monde-Accros-a-Internet-des-parents-laissent-mourir-de-faim-leur-bebe.php (Page consultée le 27 octobre 2012).11 http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20050810.OBS6030/un-joueur-accromeurt-d-epuisement.html (Page consultée le 27 octobre 2012).12 http://xbox-mag.net/l-histoire-invraisemblable-d-un-meurtre-pour-une-epee-virtuelle__7988.html#axzz214cR1i4b (Page consultée le 27 octobre 2012).
10
générations ne pourront plus faire la différence entre le monde virtuel et le monde
réel. » Éxagéré? Probablement. Mais lorsque l’on pense au cas des parents qui
nourrissent un enfant virtuel au lieu du leur, on est en droit de se demander.
Trouver l’amour grâce au web
Internet nous amène son lot de désagréments, mais les internautes peuvent bénéficier
aussi de certains avantages à la proximité qu’il procure. Il suffit de naviguer sur les
nombreux sites de rencontre pour constater que beaucoup de personnes profitent du
caractère de proximité que prolifère le web afin d’y trouver l’amour. Selon Comscore
Media Metrix, chaque mois, sept millions de Canadiens surfent sur Internet pour
trouver l’âme sœur. Les rencontres en ligne représentent le 3e marché le plus lucratif
(957 M$) sur Internet après les jeux en ligne (1 866 M$) et la musique digitale (1 732
M$) (Forrester Research Inc, 2008).13 S’il est si facile de savoir tout sur une personne en
un clic, il est aussi facile de trouver une personne célibataire et de voir cette personne
sous tous les angles possibles grâce aux photos d’elle sur le web. Il est donc possible, et
facile, de magasiner l’homme ou la femme de ses rêves, sur le web.
Ces chiffres ne sont pas étonnants; selon l’Institut de statistique du Québec, 41,1 % des
hommes et 44,9 % des femmes sont célibataires.14 «Auparavant, constate l'animateur et
auteur Robert Blondin, les célibataires constituaient une petite minorité de la
13 http://amourmarketing.blog-idrac.com/2010/12/29/lamour-online-statistiques/ (page consulté le 14 octobre 2012).14 http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/struc_poplt/202.htm (page consultée le 14 octobre 2012).
11
population. Aujourd'hui, il y a de plus en plus de gens seuls. Et au rythme où les
relations se font et se défont, on assiste à la multiplication des solitudes, ce qui crée un
urgent besoin de renouveler les rencontres.»15
Est-ce que le fait d’avoir accès à un répertoire important de personnes célibataires grâce
aux sites de rencontre pourrait avoir une incidence sur l’accroissement du nombre de
célibataires? Probablement. Il est difficile d’établir un lien de corrélation évident entre
l’accroissement du nombre de séparations et de divorces et la facilité de trouver
quelqu’un de célibataire sur la toile, mais il est fort probable que les deux phénomènes
soient reliés. On peut même pousser la réflexion et se demander si les gens célibataires
ont moins tendance à approcher de nouvelles personnes dans la vie de tous les jours,
étant donné qu’il est si simple – et plus pratique, car on peut en savoir beaucoup sur
une personne sans même l’aborder – d’approcher quelqu’un sur Internet.
Aspect politique
La liberté d’expression
Dans certains pays, notamment les pays communistes, la liberté d’expression est encore
vu comme un crime et les gens qui s’y adonnent sont susceptibles d’une peine
d’emprisonnement. Avec l’avènement d’Internet et des médias sociaux, il devient de
plus en plus difficile pour un gouvernement qui ne tolère pas la liberté d’expression
15 http://www.ellequebec.com/amour/les-7-regles-a-suivre-pour-les-sites-web-de-rencontre/a/25510 (page consultée le 14 octobre 2012).
12
d’exercer un contrôle sur son peuple. Se pourrait-il qu’Internet oblige certains dirigeants
à revoir leur façon de gouverner et à relâcher l’emprise sur leur peuple?
Le 17 août 2012 avait lieu le procès du groupe russe Pussy Riot, qui était accusé
d’hooliganisme et d’incitation à la haine religieuse à cause que les trois jeunes femmes
du groupe punk avaient effectué une prière anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-
Sauveur, à Moscou. Cet événement a provoqué un grand vacarme médiatique, si bien
que le monde entier était au courant et s’est mobilisé en faveur de la libération du
groupe. Des personnalités très connues, telles que Madonna et Björk,16 ont profité de
leur popularité sur les médias sociaux pour inciter la population à se mobiliser et à faire
pression pour renverser la décision du gouvernement. La nouvelle a fait le tour du
monde, et le sujet envahissait le fil d’actualité des médias sociaux. Impossible, à ce
moment, de ne pas être au courant de ce qu’il se passait en Russie si on avait un compte
sur un média social. Amnestie International s’est même mobilisé à son tour, ayant créé
un site spécialement conçu pour permettre à la population de leur offrir leur soutien
afin de faire pression pour libérer les jeunes femmes.17 Jusqu’à ce jour, une d’entre elles
a été libérée, mais les deux autres sont condamnées à vivre deux ans dans un camp de
redressement dans des conditions inhumaines. Même si la conclusion est quelque peu
décevante, il n’en demeure pas moins que la question de la liberté d’expression a été
soulevée et que le monde entier s’est mobilisé.
16 http://www.rfi.fr/europe/20120813-pussy-riot-russie-russia-punk-peaches-madonna-yoko-ono-kremlin-poutine (Page consultée le 21 octobre 2012).17http://takeaction.amnestyusa.org/c.6oJCLQPAJiJUG/b.8302257/k.9A29/Free_Pussy_Riot/siteapps/ advocacy/ActionItem.aspx (Page consultée le 21 octobre 2012).
13
Les médias sociaux, acteurs de la démocratie
Les réseaux sociaux ont joué quelques rôles dans la démocratie mondiale jusqu’à ce
jour. De petits rôles, certes, mais qui peuvent tout de même avoir une incidence sur la
gouvernance d’une ville, d’un état ou voire même d’un pays. Dans la mesure où les
réseaux sociaux permettent de rapprocher des gens, d’échanger et de faire circuler de
l’information en temps réel, les citoyens peuvent être non seulement mis au courant de
certaines informations qu’ils n’auraient jamais su, mais peuvent même recevoir
plusieurs points de vue sur ces informations afin d’en tirer des conclusions plus
éclairées.
Les réseaux sociaux ont permis jusqu’à ce jour de protester contre des décisions
(comme le démontre le cas des Pussy Riot), d’organiser des manifestions et de dénoncer
des actes inacceptables (comme on le vit dans l’actualité à Montréal). Plus
concrètement, ils permettent aux citoyens de devenir non seulement des journalistes,
relatant les faits qu’ils ont eux-mêmes vécus, mais permettent également de dénoncer
des actes d’abus de pouvoir et de brutalité policière, comme on l’a vu avec le cas de
Matricule 728, dont les actes ont été filmés, la vidéo partagée sur les médias sociaux et
la policière, réprimandée.18
À plus grande échelle, pour la Tunisie, les médias sociaux auront joué plus qu’un petit
rôle dans la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2011. Facebook et Twitter auront
permis de contourner la censure de l’information et auront fait naître l’espoir d’une
18 http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/faitsdivers/archives/2012/10/20121013-205304.html (page consultée le 28 octobre 2012).
14
gouvernance plus démocratique. Pendant la répression sanglante que vivait la
population tunisienne en 2010, toutes les couches de la population suivaient ainsi en
direct les crimes des forces de répression de Ben Ali qui tiraient à balles réelles sur les
manifestants. Bien vite, l’information s’est propagée, devenant incontrôlable pour le
gouvernement tunisien, qui a été placé devant les faits et n’a eu d’autre choix que de
céder sa place. Le 14 janvier 2011 a donc été une journée marquante dans l’histoire de
la démocratie, puisque le peuple tunisien obtenait la chute de leur président après 23
ans de gouvernance et ce grâce à la circulation de l’information via les médias sociaux.
15
Conclusion
Depuis son apparition dans nos foyers, l’ascension d’Internet est fulgurante. Le trois
quart des adultes québécois (75 %) utilise Internet régulièrement,19 et cette proportion
ne cesse d’augmenter. Bientôt, les écoles seront munies de classes entièrement
numérisées, où chaque élève aura son propre ordinateur pour effectuer ses travaux,
réduisant ainsi l’utilisation de papier. Certains envisagent même l'avenir de notre
société en prenant exemple sur l'Estonie, petit pays indépendant et premier pays de
l'Europe à réaliser un gouvernement entièrement numérique, où le Wi-Fi est gratuit et
disponible partout. De ce fait, 94 % des revenus d'impôt se font en ligne, les
délibérations parlementaires s'effectuent sans papier, les ordonnances médicales sont
complètement numérisées20. À l'ère où on se demande comment faire pour préserver
l'environnement et stopper la dégradation de nos écosystèmes, il est tout à fait normal
d'envisager la numérisation de notre société comme solution. Mais en voyant
l'incidence d'Internet sur notre mode de vie, en voyant à quel point cet impact peut
devenir néfaste et incontrôlable, il serait judicieux de se préparer adéquatement en
informant bien la population et en lui offrant l'aide et le soutien nécessaires pour ne pas
sombrer dans les effets néfastes de ce mode de vie. C’est une question à laquelle la
société devra faire face bien rapidement.
19 http://www.cefrio.qc.ca/fileadmin/documents/Publication/NETendances-Vol1_6_informatisation_.pdf (Page consultée le 29 octobre 2012).20 http://www.michelleblanc.com/2012/09/11/numerique-etre-projet-societe-exemple-estonien/ (Page consultée le 29 octobre 2012).
16
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