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Revue de presse - Génération en Kit 24 heures, 3 décembre 2014. Théâtre Huit comédiens offrent un kaléidoscope de la vie des trentenaires dans Génération en kit, comédie truculente signée Blaise Hofmann, à Morges Trentenaire épanoui, Blaise Hof- mann signe une comédie à la fois tendre et caustique sur cette tran- che d’âge sujette aux change- ments, aux interrogations, aux fê- lures aussi. Génération en kit, à découvrir dès demain au Théâtre des Trois P’tits Tours, à Morges, dépeint la trentaine à travers une dizaine de tableaux de la vie quoti- dienne librement inspirés du vécu de l’écrivain vaudois. «C’est la première fois que j’écris un texte aussi intimiste», confie l’auteur de Marquises. Au centre de cette création grinçante, les célébrissimes étagè- res d’Ikea symbolisent un âge où l’on se construit encore. Sur scène, une trentaine de modules s’imbriquent et se défont comme autant d’éléments de décor mobi- les, formant tour à tour un mur, un lavabo surmonté d’un miroir, des toilettes ou des machines de fitness. «Nous avons construit le spectacle autour de sa scénogra- phie, ce qui implique une con- trainte, observe Marc Desplos, qui signe ici sa deuxième mise en scène. Mais c’est une contrainte libératrice puisqu’elle offre une multitude de possibilités.» L’univers musical de Jean-Sa- muel Racine et de Luc Müller ha- bille habilement les scènes de sons électro teintés de jazz. A Blaise Hofmann décortique la trentaine La scénographie de Génération en kit a été conçue à partir des fameuses étagères Expedit d’Ikea. PHILIPPE NYDEGGER l’image du décor qui se module de scène en scène, le duo crée une ambiance sonore en live par le biais de bruitages ingénieux. Un peu d’eau versée dans un verre, un gargarisme devant le micro et quelques clapotis suffisent à im- merger le spectateur dans une salle de bains. D’un tableau à l’autre, le spec- tacle évolue au gré des parcours sinueux de personnages qui avan- cent à tâtons, doutent, se remet- tent en question, appréhendent le temps qui passe. Comme ce type bedonnant qui rentre le ventre de- vant le miroir de la salle de bains, voyant son corps changer à son insu. Mais, si Génération en kit ex- pose les situations de crise, ce n’est que sous le prisme de l’iro- nie. Blaise Hofmann l’affirme, la pièce invite avant tout à rire des situations cocasses qui touchent chaque trentenaire. Natacha Rossel Trois P’tits Tours, Morges Dès demain jusqu’au me 31 décembre www.troispetitstours.ch

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Revue de presse -

Génération en Kit

24 heures, 3 décembre 2014.

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EN DÉDICACEDERIB

«L’AVENTURE D’UN CRAYON»

chez Payot Lausannesamedi 6 décembrede 10 h 30 à 12 h

chez Payot Veveysamedi 13 décembrede 10 h 30 à 12 h

©D

erib

PAYOT LAUSANNE Place Pépinet 4 1003 Lausanne Tél. 021 341 33 31PAYOT VEVEY Rue des Deux-Marchés 15 1800 Vevey Tél. 021 921 17 32

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Enseignement

L’école ne lâche pas l’écriture à la mainSi la Finlande mise sur le clavier pour apprendre à former des mots, la Suisse, elle, croit aux vertus de la bonne vieille méthode. Elle aide à mieux mémoriser l’orthographe et à mieux lire

Caroline Rieder

Bientôt fini le temps où lesjeunes Finlandais s’appli-quaient à former de jolieslettres à la main. Dès la ren-trée 2016, les petits écoliersn’apprendront plus l’écri-

ture liée mais la dactylo, jugée plus utile.«Avoir de bonnes compétences dactylo-graphiques est devenu d’importance na-tionale», a plaidé le gouvernement. Unemesure qui fait trembler les pays voisins,car la Finlande caracole en tête des étudesPISA. D’autant qu’à l’ère des mails, desSMS et de la tablette en réunion de travail,certains adultes n’utilisent plus leur styloque pour griffonner une liste de courses,composer une lettre de motivation, rem-plir un formulaire administratif ou jeterquelques mots sur une carte postale.

Les Etats-Unis se sont déjà attaquésaux jolies courbes de l’écriture cursive,qui relie entre elles les lettres d’un mot.Depuis la rentrée 2013, une réforme trèscontroversée a abouti à l’adoption du «script» (caractères d’imprimerie) et àl’usage du clavier dans 45 des 50 Etats du

EfficaceLes défenseurs de l’écriture à la main, voire liée, comme dans cette classe de 1950, disent ne pas agir par nostalgie. La bonne vieille méthode apparaît comme plus performante. JOSSE/LEEMAGE

pays. Depuis, de nombreuses voix s’élè-vent pour défendre les heures passées àmaîtriser ce mouvement complexe. Carderrière ces heures en moins consacréesà la graphie se dresse le spectre de ladisparition de la rédaction manuscrite.

Tracer pour mémoriserLe Canton de Vaud n’est pas prêt à fairel’impasse sur cet enseignement: «Cultu-rellement, on est très attaché au travail demotricité fine de l’écriture, qui engage

l’entier du corps, précise Serge Martin, àla tête de la direction pédagogique de laDirection générale de l’enseignementobligatoire. Il n’y a par ailleurs pas devolonté de mettre massivement des ta-blettes à disposition des élèves.»

L’apprentissage de l’écriture démarreen première enfantine, où les bambins sefamiliarisent avec formes, cercles ettraits, pour petit à petit former des motsvers 8 ans, en 4e année du cycle élémen-taire. Même dans le privé, on ne saute pas

le pas. Au Collège de Champittet, à Pully,où chaque élève s’est vu attribuer unetablette dès 8 ans, les plus petits font tou-jours leurs armes avec stylo et papier.

Un apprentissage que Loyse Ballif, for-matrice d’enseignants à la HEP Vaud et àla HEP Fribourg, juge capital: «Lorsqu’onécrit à la main, on construit une mémoirevisuelle, tactile et kinesthésique (ndlr: dumouvement effectué). Le tout forme unemémoire orthographique. L’apprentis-sage au clavier, où chaque frappe est simi-

laire, ne permet pas cela.» Les fautes d’or-thographe faites lorsque l’on tape à l’ordi-nateur s’expliquent en partie ainsi: «Legeste manuel rappelle le mouvement desmots qui s’écrivent avec -en et -an, leclavier non.» Pour les personnes se rele-vant d’un accident vasculaire cérébral,leur faire tracer des lettres à la main per-met de les aider à se souvenir et à serééduquer.

«Ecrire et «pointer» sur un claviern’impliquent pas du tout les mêmes zo-

nes neuronales. Le geste de tracer unelettre est extrêmement complexe», relèveEdouard Gentaz, professeur à la Facultéde psychologie et des sciences de l’éduca-tion de l’Université de Genève.

Composer à la main permet ainsi éga-lement de mieux apprendre à lire: «Letoucher aide à faire le lien entre la lettrequ’on voit et le son, précise le spécialiste.Des expériences ont montré que des en-fants entraînés à manipuler des lettres enrelief ont plus de facilité à lire que ceux

qui ont simplement touché des surfacesplates.»

Aussi des inégalités au clavierEdouard Gentaz ne justifie le recours auclavier que lorsque l’enfant souffre d’un trouble comme la dyspraxie (difficulté à sepositionner dans l’espace). «Ecrire devienttellement difficile qu’il ne peut plus se con-centrer sur ce qu’il apprend.» Vincent Pierre, logopédiste à Ecublens, abonde: «Le clavier soulage énormément les en-

fants qui sont à la fois dyslexiques et dys-praxiques. Ils s’y habituent vite, et parfoisleur écriture manuelle s’améliore aussi parla suite.» Pour les autres, le logopédiste reste attaché à l’écriture manuelle et noteque les petits ne sont pas égaux non plus face au clavier: «Il peut y avoir de grossesdifférences de vitesse de frappe.»

Pour Loyse Ballif, se passer de l’ap-prentissage écrit reste hasardeux: «En réa-lité, on ne sait pas ce que c’est que de passer dès le départ de l’oral à l’écrit par le

clavier. Aucune génération d’élèves ne l’aencore fait. En Suisse romande, on ne veutpas prendre ce risque.»

Elle évoque de plus les inégalités entreceux qui peuvent accéder à une machine en dehors de l’école et les autres. «Il faut sedemander ce qui est utile pour construirela langue écrite, et pas risquer de nou-veaux analphabètes.» D’autant que, souli-gne Edouard Gentaz, ces petits «auronttout loisir, plus grands, d’apprendre àrédiger sur un clavier tous seuls.»

FestivalLaurent Gerra, Michel Boujenah, Cuche et Barbezat, Roland Magdane,Frédéric Recrosio et bien d’autres: ils seront tous à Champéry du 2 au 7 juin

Du 2 au 7 juin 2015, pour la 8e édi-tion du Maxi-Rires Festival, la sta-tion de Champéry (VS) s’apprête àaccueillir une belle brochetted’humoristes. Des grands noms,des découvertes, des coups decœur mais aussi des révélationsviendront faire travailler les zygo-matiques des spectateurs chablai-siens.

Grande nouveauté cette an-née: le Maxi-Rires ouvrira avecun gala, le mardi 2 juin. Inti-tulé Le Grand Bazar du Maxi-Rires, il sera présenté par deuxhumoristes suisses qu’il n’y aplus besoin d’introduire, Cu-che et Barbezat. Ce grandspectacle teinté d’absurdeet d’humour sera conçudans la plus grande tradi-

tion du music-hall. Il verra défilerdes artistes d’horizons variés, dont notamment Eric Antoine, lesFrères Taloche, les Starbugs ouencore le parrain du festival, Oli-vier Lejeune. «Tantôt cabaret, tan-tôt carnaval, nous souhaitonsfaire découvrir des personnalitéshors du commun dénichées au filde nos voyages et aventures scéni-ques», explique le duo de comi-

ques neuchâtelois. Dès le lende-main et jusqu’au dimanche 7 juinse succéderont sur la scène du Pal-ladium de Champéry pléthored’humoristes tels que Michel Bou-jenah, qui présentera son toutnouveau spectacle, Ma vie (auto-biographie imaginaire), LaurentGerra ou encore Didier Charlet,alias Jean-Gabriel Cuénod, diacrede la cure de Chastavel, connupour avoir prêché la mauvaise pa-role sur les ondes de Couleur 3. Anoter également la présence deCaroline Vigneaux, véritable révé-lation du festival, qui viendra ap-porter samedi soir un souffle deféminité dans cette programma-tion quasi 100% masculine. «Il yen aura vraiment pour tous lesgoûts», assure le coprésident dufestival, Maxime Délez.Fabien Grenon

Champéry, salle polyvalentedu PalladiumDu ma 2 au di 7 juin 2015Infos et commandes au 024 479 20 20 ou surwww.maxi-rires.ch

Le Maxi-Rires dévoile son affiche Vu pour vous

Un Vallotton vendu 1,8 millionVallotton aimait les peindre, il en aréalisé une quarantaine mais, très appréciés, ses couchers de soleil sefont rares sur le marché. C’est diresi la mise en vente par Sotheby’s deSoleil couchant dans la brume, peinten 1911, était attendue. Singulière, presque abstraite, l’œuvre a cristal-lisé un intérêt très international mardi soir à Zurich. «Il y avait cinqenchérisseurs au départ, le coup demarteau décisif s’est disputé entre

deux amateurs, l’un au téléphone,l’autre dans la salle, relate Stépha-nie Schleining, spécialiste de l’art suisse pour la maison de ventes. Aufinal, le tableau a largement dé-passé son estimation la plus haute (1,2 million) puisqu’il part dans unecollection privée suisse pour1,8 million.» Estimé à 5 millions, lecatalogue de cette vente d’artsuisse a finalement totalisé plus de6,2 millions de francs. F.M.H.

L’affiche se complèteMusique La mode étant aux festivals dans la neige, Leysin s’est lancé il y a trois ans avec le Worldwide Festival. L’affiche 2015 (du lu 23 au di 29 mars) compte déjà une quinzaine de noms, dont Julio Bashmore, David Rodigan, Josey Rebelle, Clap! Clap! ou encore Diggs Duke. FMH

Francomanias reportéesMusique Le festival de chanson francophone des Francomanias, à Bulle, n’aura pas lieu comme prévu en 2015. Selon l’association, ses soutiens financiers n’ont pas pu lui garantir un niveau de subvention suffisant pour mettre sur pied l’édition 2015. Mais l’existence du festival n’est pas remise en question, assure-t-elle. FB

L’abri en DVDFilm En compétition internationale au Festival de Locarno 2014, distingué au Festival de cinéma européen de Séville, L’abri, tourné chez les sans-abri à Lausanne par Fernand Melgar, sort en format DVD demain. Parmi les bonus: un entretien avec le réalisateur et des scènes inédites. FMH

En diagonale

Caroline Vigneauxviendrale samedi. MAXPPP

ThéâtreHuit comédiens offrentun kaléidoscope de la vie des trentenaires dans Génération en kit, comédie truculente signée Blaise Hofmann, à Morges

Trentenaire épanoui, Blaise Hof-mann signe une comédie à la foistendre et caustique sur cette tran-che d’âge sujette aux change-ments, aux interrogations, aux fê-lures aussi. Génération en kit, àdécouvrir dès demain au Théâtredes Trois P’tits Tours, à Morges,dépeint la trentaine à travers unedizaine de tableaux de la vie quoti-dienne librement inspirés du vécude l’écrivain vaudois. «C’est lapremière fois que j’écris un texteaussi intimiste», confie l’auteur deMarquises.

Au centre de cette créationgrinçante, les célébrissimes étagè-res d’Ikea symbolisent un âge oùl’on se construit encore. Sur scène, une trentaine de moduless’imbriquent et se défont comme

autant d’éléments de décor mobi-les, formant tour à tour un mur,un lavabo surmonté d’un miroir,des toilettes ou des machines defitness. «Nous avons construit lespectacle autour de sa scénogra-phie, ce qui implique une con-trainte, observe Marc Desplos, qui

signe ici sa deuxième mise enscène. Mais c’est une contraintelibératrice puisqu’elle offre unemultitude de possibilités.»

L’univers musical de Jean-Sa-muel Racine et de Luc Müller ha-bille habilement les scènes de sons électro teintés de jazz. A

Blaise Hofmann décortique la trentaine

La scénographie de Génération en kit a été conçue à partirdes fameuses étagères Expedit d’Ikea. PHILIPPE NYDEGGER

l’image du décor qui se module descène en scène, le duo crée uneambiance sonore en live par lebiais de bruitages ingénieux. Unpeu d’eau versée dans un verre,un gargarisme devant le micro etquelques clapotis suffisent à im-merger le spectateur dans unesalle de bains.

D’un tableau à l’autre, le spec-tacle évolue au gré des parcourssinueux de personnages qui avan-cent à tâtons, doutent, se remet-tent en question, appréhendent letemps qui passe. Comme ce typebedonnant qui rentre le ventre de-vant le miroir de la salle de bains,voyant son corps changer à soninsu. Mais, si Génération en kit ex-pose les situations de crise, cen’est que sous le prisme de l’iro-nie. Blaise Hofmann l’affirme, lapièce invite avant tout à rire dessituations cocasses qui touchentchaque trentenaire. Natacha Rossel

Trois P’tits Tours, MorgesDès demain jusqu’au me 31 décembrewww.troispetitstours.ch

ThéâtreL’immense tragédie écossaise de Shakespeare se joue sur la scène du Pulloff Théâtres de Lausanne jusqu’au 21 décembre. Critique

C’est un Macbeth très particulier quedonne à voir et à entendre le metteur enscène Geoffrey Dyson au Pulloff Théâtresde Lausanne. Servie par une distributionsolide quasi exclusivement masculine, laversion lausannoise de la tragédie la plusjouée de Shakespeare a le mérite de bienfaire entendre le verbe haut du drama-turge élisabéthain dans une traductionmaison, faite par Geoffrey Dyson lui-même et Antoinette Monod.

Amoureux des mots et bon élève, lemetteur en scène privilégie une scénogra-phie épurée, caverneuse, faite de boutsde bois éparpillés et de draps suspendus,afin de donner encore plus de résonanceà la folie des conjoints souverains, à leursoif de pouvoir et de vengeance, dont ladimension cauchemardesque ne se dé-ment pas. La pièce démarre par la pro-phétie maléfique des trois sorcières: «Tuseras roi!» On connaît bien la suite: Mac-beth et son effrayante Lady tuent le roiDuncan, et démarre le marathon criminelsur fond de paranoïa – affreuses hallucina-tions pour lui, folie schizophrène pourelle, jusqu’à la descente aux enfers.

Traversée de bruits sinistres, portesqui claquent et cris d’oiseaux, la pièce,qui marque les 25 ans du Théâtre Claque,se construit autour des pulsions tribaleset claniques. Si l’idée est captivante etl’interprétation du couple formé parRaoul Teuscher et Virginie Meisterhansbluffante, la pièce manque néanmoins dechair et de fantaisie. Le public frissonnepeu, ne semble pas ressentir ce théâtrejusque dans les tripes. Tout est (trop) bienorchestré, le décor est vécu avec intensitéet les comédiens sont excellents. Mais,plus que de justesse, on se retrouve àrêver d’écarts et de failles. Si l’exercice deretour aux origines n’est pas entièrementabouti, reste le plaisir de retrouver lapuissance dévastatrice et sanglante desmots hanter la salle. Sophie Grecuccio

Lausanne, Pulloff ThéâtresMa, je, sa (19 h), me et ve (20 h) et di (18 h)Rens.: 021 311 44 22 www.pulloff.ch

Macbeth réveilleles pulsions primitives

Loyse BallifFormatriced’enseignantsà la HEP Vaud

«Ecrire à la main forme une mémoire orthographique, apprendre au clavierne permet pas cela»

Les règles s’assouplissentUn large consensus se dégage pour maintenir l’écriture à la main. Quant à savoir s’il faut encore apprendre la méthode cursive, qui lie les lettres entre elles, ou passer à la version «script» imitant les caractères d’imprimerie, les points de vue divergent. Côté romand, le plan d’études (PER) demande, pour le premier cycle, «d’apprendre à écrire lisiblement de manière cursive».

Plus fastidieuse, cette méthode ases avantages: «La version liée permet de mieux distinguer les mots entre eux, avance Loyse Ballif. Il est très difficile d’apprendre aux jeunes enfants à différencier les espaces courts entre les lettres et les espaces plus longs entre les mots.» Une écriture liée romande a d’ailleurs été définie dans les années 70. Référence commune entrée dans les mœurs enseignantes, elle ne constitue cependant pas une norme absolue. Le PER présente ainsi le recours au script comme un entraînement à la version cursive.

L’heure n’est cependant plus à labelle calligraphie d’antan: «Le but est une écriture fluide, rapide et bien orthographiée, poursuit la formatrice de la HEP Vaud. Dans de nombreuses classes du canton, on commence par tracer des lettres en script, pour ensuite les lier de manière simple.»

L’abandon de la «Schnürlischrift»(écriture ficelle) a posé plus de problèmes en Suisse alémanique. Le tout nouveau plan d’études lui dit adieu au profit d’une version liée simplifiée mise au point par un graphiste glaronais. Mais cette nouvelle écriture est loin de faire l’unanimité.

Calligraphie

Culture&Société Culture SociétéGastro Ciné Conso

Sortir Les gens

24 heures | Jeudi 4 décembre 201432 24 heures | Jeudi 4 décembre 2014 33

Page 2: à la main Génération en Kit «Ecrire à la main forme l

24 Heures, 29 août 2014.

Journal de Morges, 12 décembre 2014.

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U Gros plan Pour la première fois, le Festival de la Bâtie et le Théâtre de Vidy présentent une affiche commune sur quelques jours, avec sept spectacles – cinq à Lausanne et deux à Genève. Des navettes gratuites seront mises à disposition entre les deux villes. Pour cette opération spéciale, le Théâtre de Vidy invite aussi les Genevois à venir découvrir les propositions de son week-end d’ouverture, imaginé par le nouveau directeur, Vincent Baudriller, comme un minifestival.

La collaboration s’est faite naturelle-ment: elle poursuit de fréquents échanges entre La Bâtie et le Festival d’Avignon, à l’époque où Vincent Baudriller en était le codirecteur. «A mon arrivée à Lausanne, les discussions ont continué, explique l’homme de théâtre. L’idée est née de mettre en commun le week-end d’ouverture de Vidy et celui de clôture de la Bâtie.» Le dialogue sur les programmations respectives a notamment permis d’offrir un parcours autour du travail des Allemands She She Pop. Tandis que Genève propose Testament, qui convoque les pères des membres de la troupe sur scène dans une adaptation déjantée du Roi Lear, Lausanne enchaîne avec Le sacre du printemps, dernière création du collectif qui revisite Stravinski, et invite cette fois les mères sur les planches.

Autre proposition à voir à Genève,le chorégraphe belge Alain Platel: «Je l’adore, je l’avais programmé à Avignon», détaille Vincent Baudriller. Au menu à Lausanne notamment, le Rimini Protokol proposera une réflexion sur les armes à feu dans un spectacle installation qui prendra place à l’ECAL à Renens. L’Ecole cantonale d’art est l’un des lieux avec lesquels Vincent Baudriller a souhaité tisser des liens. Il a aussi opéré un rapproche-ment avec l’Arsenic, le Musée de l’Elysée ou la Collection de l’art brut: «Nous partageons un certain regard sur l’art et j’ai trouvé ici un très grand enthousiasme.» Caroline Rieder

Genève et Lausanne, divers lieux Programme commun du me 10 au sa 13 sept.Navettes gratuites entre Lausanne et Genève pour les détenteurs de billetswww.vidy.ch

Culture&Société Culture SociétéGastro Ciné Conso

Sortir Les gens

Festival

Katia Berger

lls sont une bonne dizaine, sur les cin-quante rassemblés par AlyaStürenburg Rossi autour de cette édi-tion activiste de La Bâtie, à se pressersous la bannière du réalisme. Plusexactement, ils sont une dizaine d’ar-

tistes, de compagnies, de spectacles, pré-sents dès ce soir sur les plateaux genevois,mais aussi à Onex, à Annemasse, à Di-vonne ou à Vidy-Lausanne, à redéfinir uneesthétique. Celle du «théâtre documen-taire», inventé dans les années 1960 par l’Allemand Peter Weiss, quand il transpo-sait à la scène L’instruction: le procès des responsables du camp d’Auschwitz auquelil venait d’assister à Francfort.

Le genre est vaste, et regroupe des te-nants hétéroclites. Hormis un intérêt par-tagé pour la réalité historique (documentsfilmés, écrits ou enregistrés à l’appui) qui

éclipse le recours à la littérature dramati-que, qu’ont en effet en commun le choré-graphe belge Alain Platel (dont le Tauer-bach s’inspire d’une schizophrène des fa-velas) et le metteur en scène Dorian Rossel(dont la Femme sans histoire a pour pointde départ l’affaire des bébés congelés)? Que partagent les Allemandes du collectifShe She Pop, qui invitent tour à tour sur scène leurs pères et mères en chair et en os, et l’Argentin Mariano Pensotti, qui con-fronte au sein d’un même décor des ci-néastes vivants et leur œuvre filmé?

Pour débroussailler ce courant en pleinessor, personne n’est mieux placé que l’in-vité phare de cette 38e Bâtie. On interrogedonc Milo Rau, auteur et metteur en scènebernois de 37 ans, fondateur de la maisonde production International Institute of Political Murder, acclamé partout en Eu-rope et ignoré chez nous. Cette incon-gruité, nul doute que la découverte de

trois de ses pièces et quatre de ses films dans les quinze jours à venir la rectifiera.

Comment expliquer qu’on ne vous connaisse pas en Suisse romande, alors que votre réputation dépasse largement les frontières nationales?Je crains qu’il existe bel et bien une formede Röstigraben. Mes tournées m’amènenten France, à Avignon, en Belgique, maispas ici… Mais le fossé se révèle dans lesdeux sens. Quand j’ai reçu un Prix suissedu théâtre 2014, je n’avais jamais entenduparler d’Omar Porras, lauréat de l’An-neau Reinhart!

Quelle est votre définition du théâtre documentaire?Il est une contradiction dans les termes. Lethéâtre ne peut pas se prétendre pure-ment informatif, contrairement au film documentaire tourné sur le terrain. Au

théâtre, il y a forcément une transposition.Je ne me sens donc pas attaché au «théâtredocumentaire», mon théâtre reste trop fictif pour cela. Je parlerais plutôt de réa-lisme, voire d’hyperréalisme. Depuis cin-quante ans, on a un théâtre postmodernequi s’interroge sur son degré de réalité. Orpar définition, le théâtre combine vie et représentation, la question est réglée. J’es-saie de créer sur scène l’atmosphère d’unévénement réel, qui à son tour agit sur la réalité extérieure.

Cette démarche semble prendre de l’ampleur à voir le programme…Ce sont des mouvements de balancier.Pendant près de quarante ans, pour con-trer le naturalisme, on a fait taire le réa-lisme au théâtre. Aujourd’hui, l’avant-garde s’attache à réhabiliter le réel, autre-ment. Dans dix ans, on voudra autrechose. Déjà, je cherche d’autres chemins.

Est-ce votre rapport au réel qui vous dicte de produire à la fois des films et des pièces dramatiques?C’est peut-être une recherche formelle,aussi. J’ai toujours essayé de produire dessortes de rêves. Des actions impossiblessur scène, qui confinent à la fois au plusauthentique et au plus artificiel. Le fosséentre les deux ne m’intéresse pas, je faisla synthèse des deux aspects. Hegel neparlait-il pas de l’Histoire comme d’ungrand rêve que toute l’humanité accom-plissait en même temps?

Le théâtre devient-il alors une arme politique, voire une arme de propagande?Le théâtre ouvre au contraire un espace politique qui est normalement fermé par lapropagande officielle. Il réveille l’individu politique qui se cache en nous, à travers une catharsis, un antagonisme qu’il révèle.

Collaboration inédite avec Vidy

ThéâtreA Morges, les Trois P’tits Tours épicent la 55e saison de cinq créations

Trente ans. Les premières cassu-res, les rêves à réaliser, les doutes,les mariages, les enfants, le bou-lot. Sous la plume de l’écrivainBlaise Hofmann, six comédiensraconteront cet âge charnière auThéâtre des Trois P’tits Tours, àMorges, du 5 au 31 décembre. Gé-nération en kit, mise en scène parMarc Desplos, sera l’une des cinqcréations concoctées sur les plan-ches de la salle de spectacle aucours de sa 55e saison. «Marc etmoi avons réfléchi à la thématique

de la trentaine, et nous avonsconstaté que nous sommes unegénération Ikea», raconte BlaiseHofmann. La scénographie, sim-ple et sans artifices, se construit,petit à petit, autour des incontour-nables étagères Expedit. Le texteaussi. «La pièce n’est pas encore

achevée, sourit l’écrivain. Au dé-part, je l’avais baptisée Si jeunessepouvait. Puis, de fil en aiguille, j’aiété sensible aux ruptures, aux constructions encore possibles. Jel’ai donc rebaptisée en cours deroute.»

Cette saison, le Théâtre desTrois P’tits Tours mise sur la créa-tion originale, les textes inédits,les trouvailles scéniques. «C’estl’une de nos forces, glisse YvanSchwab, directeur. On privilégieles spectacles conçus sur place,répétés sur nos planches.»

L’épopée italienne de SandroSantoro sur les traces de ses ancê-tres, en quête de ses racines,ouvrira ainsi la saison (Andata etRitorno, 5-18 septembre). Habitué

Blaise Hofmann décrypte la génération IkeaThéâtreEn front commun, l’Arsenic, le 2.21, la Grange et le CPO présentaient hier leurs saisons respectives

Depuis l’an dernier, quatre théâ-tres lausannois font front com-mun pour proposer à leurs abon-nés respectifs le «grand huit», soitla possibilité de payer leur place8 fr. dans les trois autres lieux.Hier, l’Arsenic, le 2.21, la Grangede Dorigny et le CPO (Centre Pluri-culturel et social d’Ouchy) présen-taient ainsi leurs nouvelles saisonsde concert, se félicitant au passagequ’un tiers de leurs 350 abonnésait profité de cette offre qui

pousse à la curiosité chez le voi-sin. Multipliée par quatre, l’offres’avère profuse…

A l’Arsenic (ouverture le19 sept.), on retiendra, dans lespremières semaines, l’adaptationdu King Kong Théorie de VirginieDespentes par Emilie Charriot (dès le 28 oct.), réflexion coup depoing et casse-gueule sur un nou-veau féminisme. Les amateurs dedanse, outre Foofwa d’Imobilité(Uterus dès le 7 oct.), ne raterontpour rien au monde le retour deGilles Jobin, qui présente sa der-nière création, Quantum, et sa première, un A + B = X, intense souvenir de 1997.

A la Grange de Dorigny (ouver-ture le 14 oct.), Arthur Cravan fait

Solidaires, les scènes lausannoises font cercle à quatredes Trois P’tits Tours, le comédienFabrice Revaz signera sa premièremise en scène avec Fleurs d’acier,de Robert Harling (12-27 mars2015). Une première en languefrançaise. Au printemps, place à lajeunesse. La troupe Les Toastésracontera la vie d’un banc public,«qui a vu défiler bien plus de fes-ses que vous l’imaginez», dansBanc vert du décor (1er-16 mai). Enguise de conclusion, le TeatroMarcellino, atelier-théâtre du Gymnase de Morges, présenterason nouveau spectacle, encore sous la baguette de Sandro San-toro (22-31 mai). Natacha Rossel

Rens.: 021 801 53 53www.troispetitstours.ch

Je dirais que je réalise une sculpture socialedes terreurs de notre temps qui se reflètentdans l’histoire de notre âme. Il s’agit d’unechronique plutôt que d’une arme.

La réalité historique porte-t-elleen soi ses ressorts dramatiques?Il s’agit d’en faire la psychanalyse politi-que, comme Freud face à la mythologiede l’Antiquité. On cherche à déceler com-ment la vie de tous les jours, imprégnéed’extrémisme, d’engagement, de parfumde fin du monde, se reflète dans nos bio-graphies, dans nos façons de nous racon-ter. Nous sommes à la fois des hommesmoyens et des acteurs des plus grandsdrames de l’humanité.

Genève, La Bâtie FestivalJusqu’au sa 13 septembreRens.: 022 738 19 19 www.batie.ch

Michel Voïta dira Proust au Centre Paroissial d’Ouchy. DR

Repéré pour vous

Un manuel pour les stresséesTravailler, s’occuper desenfants, choyer son con-joint sans oublier deprendre du temps poursoi… et, évidemment, exceller en tout. Tellessont les injonctions quipèsent sur les mères acti-ves. Pour celles qui cul-pabilisent de ne pas atteindre cetidéal imposé par la société, AliaCardyn propose un manuel desurvie. Cette ancienne avocate,aujourd’hui formatrice, coach etmaman, ne livre pas de recettestoutes faites mais des pistes con-crètes et personnalisables pourfaire «suffisamment bien» plutôt

que «parfai tementbien». Chasser les activi-tés chronophages, neplus faire l’impasse surcelles qui ressourcent,planifier sa journée enfonction de son énergie,autant de petites actionspour gérer sa fatigue,

travailler plus efficacement etconserver des moments pour cequi est important. Inspirant à l’heure de la rentrée. C.R.

Petit manuel de survie dans la jungle du quotidienAlia CardynEd. Jouvence, 192 p.

Cherche bénévolesBD-FIL Pour les dix ans du festival, le plasticien espagnol Muna et le dessinateur vaudois Cosey réaliseront une performance de bougies sur les escaliers de Rumine, le 13 septembre (19 h - 21 h 30) à Lausanne. On recherche une cinquantaine de bénévoles pour épauler les artistes. JE

Rens.: 021 312 78 10/www.bdfil.ch

Delerme expérimenteOctogone Deux soirs sinon rien. Le vendredi 26 et le samedi 27 septembre, Vincent Delerme présente son concept album Les Amants parallèles, à Pully. Une expérience pour deux pianos à vivre et à voir. JE

www.theatre-octogone.ch

En 2 mots

sa star (dès le 13 nov.) dans La VeryMusic Boxe, spectacle qui s’em-pare de ce personnage de dandyboxeur né à Lausanne (en 1887)pour agiter les mots, les sons et lecorps avec un combattant surscène (Jérémie Canabate). On seréjouit aussi de la reprise D’un re-tournement l’autre de Vincent Bo-nillo – pour cause de tournée ro-mande – pièce de Frédéric Lordonqui refait la crise… en alexandrins.

Au 2.21 (ouverture le 12 sept.),le menu d’inspiration très musi-cale, incite à tenter l’expérimentalSi on savait/Trio No 1, Durch einFenster de Jérôme Giller et PierricThentorey (dès le 14 avril 2015). Lapianiste Sylvie Courvoisier s’atta-que au trio pendant quatre soirs

(dès le 17 déc.). Plus proche, Leparc (dès le 21 oct.) de la Cie Surles planches permettra de se sou-venir de Michel Viala.

Le CPO commence par bougertrès fort avec son Cerise Festival(dès le 2 oct.), réunion d’une di-zaine de troupes de danse con-temporaine. Le rythme proustiens’exprimera, sans peur ni repro-che, dans la diction du comédienMichel Voïta (le 23 nov.). Le grandMarcel est aussi visité au 2.21. avecA côté (dès le 2 juin). Boris Senff

www.theatre221.chwww.arsenic.chwww.cpo-ouchy.chwww.grangededorigny.ch

Blaise Hofmann signe le texte de Génération en kit. P. MARTIN

Dessin d’humourL’artiste retourne au livre. Mais pas seulement, car il expose aussi son univers coloré et drolatique à l’Espace Arlaud, dans le cadre de BD-FIL

L’homme est naturellement drôle. Le des-sinateur tout en couleurs acidulées. Gé-rald, dans la vie, ne peut s’empêcher desavonner les mots à l’humour. Poussincrée des univers merveilleux dans les-quels la poésie se tord de rire. GéraldPoussin dresse Le catalogue des animauxdisparus dans les marais d’Amnésie. Lerire y prédomine. Mais le gamin carou-geois de 68 ans place aussi quelques bom-binettes. Il tord le nez au Nasdaq et déglu-tit subtilement sur le pétrole et contre leplastique. Car tout ça menace ses amis lesinsectes.

Poussin avertit: «Ces animaux sont nésavant qu’il y ait de la vie sur terre.» Quisont-ils enfin? Les Cakos qui ont horreurde la laideur. Le Nocturnofobic terrorisépar la nuit qui tombe toujours sur sonpied gauche. Le Burubu qui hait les versde terre car on dirait des saucisses. LesPalabreu, les Lafraize, l’infâme Jars-Daimou les Bodezak qui cherchent des sardinespour aller en boîte. Impossible de les dé-crire. Ils zigzaguent entre mammifères,poissons, coléoptères et autres cousins àailes. De l’homme, ils épousent certainstraits. Mais seul l’artiste sait s’ils portent laraie au milieu et de combien de pattes ilsbénéficient pour avancer.

Pour introduire cette galerie de ré-création, pour encadrer cette processionhautement coloriée, trois préfaciers. Ledessinateur Siné proclame: «Les person-nages de Breughel le Vieux, de Léonardde Vinci ou de Bernard Buffet paraissentcomplètement surannés à côté des génia-les bestioles de Gérald le Grand.» Grandreporter et écrivain, Sorj Chalandon pré-cise: «Au-delà des encres colorées, destraces de porte-mine, des éclats de pein-ture, des bavures de feutre, des coups derapido, ces dessins racontent notre his-toire.» Quant à Zep, il met en garde: «Sivous le laissez faire, il dessinera aussi surles murs, les palissades, les tours, les aé-roports, les bus et les vaches. Pour peuque vous n’y preniez pas garde, il dessi-nera même un sourire sur votre tronche.»

Prise de bec, le dernier livre de Pous-sin, remonte à 2006. Depuis toujours, lecréateur s’échappe du papier. Ses colon-nes de la gare du Flon à Lausanne remon-tent à 1991. Elles n’ont jamais été taguées,car elles dansent à tous les temps. On necompte plus ses murs peints. BD-FIL atenu à faire la fête à Poussin. Le Festivallui a offert une salle de l’Espace Arlaud.Le peintre a demandé du papier bullepour recouvrir les murs. «Cela donne unpeu de soleil sur le marais quand on selève le matin, propose-t-il. Je n’ai paspeint un seul animal du bouquin. C’estune suite du livre d’une autre façon.Avant de venir ici, je suis allé marcher

Gérald Poussin s’en revient des marais d’Amnésie colportant de drôles de bêtes

dans la Grande Cariçaie. Puis j’ai fait descroquis à l’hôtel.» Et voici, dans un décorde joncs, de fleurs et d’eau, une pieuvre àpipe – raté c’est un «très rare Kalamare» –,un Totem des pollens et une grenouillequi mord lorsqu’on lorgne trop ses cuis-ses.

Depuis petit, Gérald enfile les gagscomme les Irlandais leur manteau de pluie. «Mon père, glisse-t-il, avait pas mal

d’humour. Pour moi c’était une combinepour ne pas bosser en classe. J’inventeplantes et animaux et comme le répètentmes personnages Buddy et Flappo, noussommes des mammifères. Ne dit-on pas:j’ai une fièvre de cheval?» Une quaran-taine d’originaux du livre occupent lecentre de la pièce. Comme la photogra-phe lui demande d’inverser le sens d’uncarton peint, il s’exécute en lâchant: «Si-lence, on tourne!» Michel Rime

«L’idée est née demettre en communle week-endd’ouverture de Vidyet celui de clôture dela Bâtie», expliqueVincent Baudriller

Le catalogue desanimaux disparus dansles marais d’AmnésiePoussinLes Cahiers dessinés,109 p. (en librairie dès le 4 septembre)

Expo Poussin dans le cadre de BD-FILLausanne, Espace Arlaud du ve 5 au di 28 septembreRens.: 021 312 78 10www.bdfil.ch

Un des rares dessins de Poussin où le jaune n’entre pas en scène. DR

Dès ce soir, entre Genève, Onex, Annemasse, Divonne et Lausanne, la 38e Bâtie troue le mur entre réel et fiction. L’auteur et metteur en scène bernois Milo Rau tient la perceuse

«J’ai toujours essayé de produire des sortes de rêves» Incongruité

Fondateur de la maison de production International Institute of Political Murder, Milo Rau, 37 ans, est acclamé partout en Europe et ignoré chez nous. DR

Gérald Poussin, artiste pluriel

«Mon père avait pas mal d’humour. Pour moi, c’était une combine pour ne pas bosser en classe. Ici, j’invente plantes et animaux»«Nous sommes

à la fois des hommes moyens et des acteurs des plus grands drames de l’humanité»

24 heures | Vendredi 29 août 201428 24 heures | Vendredi 29 août 2014 29

Page 3: à la main Génération en Kit «Ecrire à la main forme l

Journal de Morges, 15 janvier 2016.

Page 4: à la main Génération en Kit «Ecrire à la main forme l

24 Heures, 14 janvier 2016.

22 La Côte 24 heures | Jeudi 14 janvier 2016

Contrôle qualitéVC4

MorgesElèves primées pour leur plumeL’Association Défense du français, qui promeut la langue de Molière en Suisse romande,a désigné les lauréates de son concours destiné aux élèves de 9e à 11e année. Hier au Casino de Morges, le jury a récompensé Joëlle Masson, de Colombier-sur-Morges (commune d’Echi-chens), auteure de L’alliance, et Clara Chaberlot, d’Echichens, qui a écrit un texte intitulé L’appel des sirènes. Leurs œuvres ont séduit le jury par leur «originalité et leur beauté».Une mention a également été attribuée à Sarah Boog, de Lausanne. N.R.

NyonPour une gestion futée de l’énergieDans le cadre de sa politique en faveur de l’énergie et du climat, la Municipalité de Nyon soutient des projets privés. Elle finance notamment les cours «futés» d’une demi-journée qui permettent à des exploitants, propriétaires et locataires avertis d’acquérir des connais-sances théoriques et pratiques sur les économies d’énergie. La Ville paie ainsi les 50% de l’inscription. Avec son Fonds pour l’efficacité énergétiqueet la promotion des énergies renouvelables, elle subven-tionne d’autres actions, comme le solaire par exemple. M.S.

Concert au templeAubonne Le compositeur genevois Quentin Kozuchowski donnera un concert au temple d’Aubonne, dimanche matin à 10 h 45, dans le cadre des matinées musicales. Il interpré-tera quatre œuvres de son cru. Avec projections sur grand écran. Entrée libre, collecte à la sortie. N.R.

Histoire du théâtreNyon L’Université populaire de La Côte et du pied du Jura propose une série de six cours consacrés à l’histoire du théâtre, les lundis à 19 h 30 au gymnase de Nyon. Le premier cours aura lieu lundi 25 janvier. Prix: 120 fr. (AVS/étudiants: 110 fr.) Renseignements et inscriptions sur www.upcj.ch. N.R.

Il a dit«Notre bilande législature est excellent, malgréla prise d’otagedu PLR, dontla focalisationsur les questions de mobilité a occulté les vrais dossiers»

Alexandre Démétriadès Présidentdu PS Nyon

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2 ET 3FÉVRIER

2016—

BEAUSOBRE.CH

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Forte de son succèsen 2014, «Générationen kit», comédie touchantesur la vie des trentenaires, est reprogrammée

Faut-il se marier? Changer de tra-vail? Avoir des enfants? Divorcer?De ces multiples préoccupationsde trentenaires, Blaise Hofmann afait une pièce de théâtre, Généra-tion en kit, qui dépeint avec hu-mour la vie quotidienne de sixtrentenaires. Présentée en 2014aux Trois P’tits Tours, à Morges, lasavoureuse comédie a eu un suc-cès fou. «Avant même de com-mencer, quasi toutes les placesétaient réservées», confie MarcDesplos, metteur en scène. Si bienque la pièce a été reprogrammée.Elle est à (re)découvrir dès le15 janvier, sur la scène de ses dé-buts.

Quelques petites modificationsont été apportées. «Plusieurs ré-pliques ont été retouchées ici et làpour des questions de rythme. Etune scène a été modifiée de ma-nière plus significative pour ap-porter davantage de tension dra-matique. Mais ce ne sont que deschangements mineurs.»

L’élément central de la piècereste bien évidemment le fameuxmeuble Expedit d’Ikea. «Car il estemblématique de cette tranched’âge. Tout trentenaire en a unchez lui. Et puis, c’est un meubleà l’image de nos existences. Nousdevons le construire nous-mê-mes, tout comme nous devonsconstruire nos vies.» Dernieravantage: rectangulaire et uni-forme, l’étagère Expedit est facile-ment maniable. Tout au long de lapièce, vingt-cinq modules sontagencés et réagencés pour créerun bar, une église ou encore l’in-térieur d’un club de fitness.

Deux musiciens, un saxopho-niste et un percussionniste, ac-compagnent toujours les person-nages dans leur parcours quasi ini-tiatique. Avec leur musique pres-que electro, ils égayent les froidsmeubles Ikea. Tout comme les dis-crets éclairages bleus et jaunes.

Une dizaine de tableaux défi-lent ainsi sur scène, comme autant de crises existentielles detrentenaires dont Blaise Hofmanninvite à sourire. D.GA.

Morges, Trois P’tits Tours Du 15 au 29 janvier 2016www.troispetitstours.ch

Les trentenaires de Blaise Hofmann sont de retour

Brigitte Dufour et Pascal Rossy sont partants pour une nouvelle législature dans ce village placésous régie l’an dernier

Après une année 2015 particulière-ment difficile, 2016 sera-t-elle cellede l’apaisement à La Chaux? C’esten tout cas le vœu de Brigitte Du-four, syndique. Elue en juin der-nier à la suite de la mise sous régiede ce village de quelque 420 habi-tants, elle souhaite rempiler pourla nouvelle législature, de mêmeque son collègue Pascal Rossy.

Aux côtés des deux élus sor-tants, trois candidats briguent unposte à la Municipalité: CatherineGuex-Sottas, Jean-François Guexet Cédric Dépraz. «Nous avonsdéjà eu plusieurs discussions en-semble et avons tous la même vi-sion, à savoir qu’il est temps detourner la page et de retrouverl’unité au sein de notre village»,affirme la cheffe de l’Exécutif.

Pour mémoire, la Communede La Chaux avait été placée sousrégie en mai 2015 à la suite d’unegrave crise politique qui avaitmené à la démission de quatremunicipaux, dont le syndic. N.R.

Seuls deux municipaux rempilent à La Chaux

fois un apprentissage au Vier Jahres-zeiten, le meilleur hôtel de Munich,et se lance dans le domaine.

En 1954, Christophe Ziegert re-joint sa sœur, épouse du sculpteurlausannois André Lasserre, dans lacapitale vaudoise. Pendant plu-sieurs années, il travaille dans di-vers établissements romands, avant d’acheter, en 1971, l’Aubergede Bugnaux, à Essertines-sur-Rolle,où il peut développer ses idées et sacuisine. Dès 1975, il y supprime la carte. «Comme il en avait marre que les clients lui demandent des plats hors carte, il a décidé que tousseraient hors carte», explique Jac-

ques Poget. Dès lors, les menus sont improvisés en fonction du client. Une fois les convives instal-lés, Christophe Ziegert leur posait une question: «Qu’est-ce que vousn’aimez pas?» Après quoi, il les ob-servait et partait cuisiner.

Produits de luxe bannisCurieux, le chef s’inspirait de tou-tes les cuisines. Italienne, françaiseet même mésopotamienne! Mais ilrefusait tout produit de luxe. Exit foie gras et caviar. A la place, des produits du terroir que ChristopheZiegert allait choisir lui-même.Deux recettes originales: les pi-geons cuits dans l’argile et l’écladede moules. «Vers la fin de sa car-rière, il s’intéressait aussi beau-coup à la cuisine vitale, qui se basesur des aliments biologiques cuits àbasse température afin de conser-ver au maximum leurs vitamines»,ajoute Jacques Perrin, directeur duClub des amateurs de vins exquis etami proche du chef.

De nombreuses personnalitéssont passées dans son auberge. A l’image de la styliste Christa de Ca-rouge et de Ruth Dreifuss. L’an-cienne conseillère fédérale avait d’ailleurs demandé au maître de Bugnaux de réaliser le repas deNoël du Conseil fédéral. Une preuve, s’il en fallait, de sa très belle carrière.

Maître de l’Auberge de Bugnauxpendant 33 ans, Christophe Ziegert est décédé mardià l’âge de 82 ans

Delphine Gasche

Avec son crâne rasé et ses lunettesrondes, il ressemblait plus à unmoine bouddhiste qu’à un cuisi-nier. Et pourtant, ChristopheZiegert était l’un des grands noms de la cuisine vaudoise. Le célèbre chef, maître de l’Auberge de Bu-gnaux pendant trente-trois ans, estdécédé mardi vers 3 h du matin dans son lit d’hôpital, des suites d’un cancer. «Quand je l’ai vu quel-ques heures plus tard, il avait un beau sourire sur les lèvres», confie,encore ému, son fils Nicolas.

Né à Berlin en 1933, rien ne pré-disait à Christophe Ziegert un tel succès. «Enfant, c’était un cancre. Ilpassait ses journées à regarder parla fenêtre, car il estimait que la vraie vie se passait dehors», ra-conte Jacques Poget, ancien rédac-teur en chef de 24 heures et ami intime du célèbre cuisinier, avec qui il a écrit un livre de recettes. L’élève rêveur entreprend toute-

Dans le jardin de son auberge, Christophe Ziegert cultivait herbes et légumes pour son restaurant. CYBERPHOTO/ALAIN ROUÈCHE

Carnet noir

Le cuisinier de l’imprévua tiré sa révérence

Les comédiens évoluent dans un décor composé à l’aidedes fameuses étagères Expedit d’Ikea. PHILIPPE NYDEGGER

U Jusqu’en 2004, année du départ de Christophe Ziegert, l’Auberge de Bugnaux était une adresse reconnue, où l’on dégustait des mets succulents dans un cadre enchanteur. Depuis, la bâtisse est laissée à l’abandon. «Mon père aurait voulu transmettre l’auberge à un repreneur, mais cela n’avait pas pu se faire», rapporte Nicolas Ziegert, fils de Christophe.

Finalement, le bâtiment a étéracheté par de nouveaux

propriétaires, qui comptent le démolir et construire un immeuble. Mais le premier projeta suscité plusieurs oppositions dans ce hameau d’Essertines-sur-Rolle. Une seconde puis une troisième moutures ont donc été esquissées. «Ce nouveau projet respecte le plan directeur localisé, et les plans de l’immeu-ble s’inscrivent dans les mêmes gabarits que ceux de l’auberge», indique Samuel Dufour, syndic. N.R.

Une bâtisse à l’abandon

«Enfant, c’étaitun cancre. Il passait ses journéesà regarder parla fenêtre, car il estimait que la vraie vie se passait dehors»Jacques PogetAncien rédacteur en chefde 24 heures et ami proche