12
España ! | Samedi 9 février 2013 SAMEDI 9 FÉVRIER – 20H España ! Jules Massenet (1842-1912) Le Cid (suite de ballet) Maurice Ravel (1875-1937) Alborada del gracioso Édouard Lalo (1823-1892) Symphonie espagnole entracte Emmanuel Chabrier (1841-1894) España Claude Debussy (1862-1918) Iberia Maurice Ravel Boléro Les Siècles François-Xavier Roth, direction Tedi Papavrami, violon* * Tedi Papavrami joue un violon du luthier Christian Bayon (2005) fait à son intention, monté pour ce concert de cordes en boyaux. Fin du concert vers 22H45.

| Samedi 9 février 2013content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_12702.pdf · Navarraise Opéra composé en 1884-1885. Livret de l’opéra signé d’Adolphe d’Ennery,

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Esp

    a !

    |

    Sam

    ed

    i 9 f

    évr

    ier

    20

    13

    SAMEDI 9 FÉVRIER – 20H

    España !

    Jules Massenet (1842-1912)Le Cid (suite de ballet)

    Maurice Ravel (1875-1937)Alborada del gracioso

    Édouard Lalo (1823-1892)Symphonie espagnole

    entracte

    Emmanuel Chabrier (1841-1894)España

    Claude Debussy (1862-1918)Iberia

    Maurice RavelBoléro

    Les SièclesFrançois-Xavier Roth, directionTedi Papavrami, violon** Tedi Papavrami joue un violon du luthier Christian Bayon (2005) fait à son intention, monté pour ce concert de cordes en boyaux.

    Fin du concert vers 22H45.

  • 2

    Espagne vécue, Espagne rêvée 

    Rythmant la vie parisienne durant toute la seconde moitié du XIXe

    siècle, les expositions universelles nourrissent le goût des Français

    pour l’exotisme, des contrées « nègres » jusqu’à l’Extrême-Orient

    dont la musique pour piano d’un Debussy se fait l’écho sublimé.

    Moins lointaine mais tout aussi attirante, l’Espagne gagne elle aussi

    ses lettres de noblesse en terres artistiques, telle cette Carmen qui

    tourne bientôt la tête à Mérimée, avant Bizet. Friande de sonorités

    nouvelles, désireuse de s’encanailler gentiment, la musique n’est en

    effet pas en reste. Ravel et Debussy n’échapperont pas à cet appel du

    Sud, et avant eux Chabrier, Saint-Saëns ou Lalo y sacrifieront volontiers.

  • 3

    samedi 9 février

    Jules Massenet (1842-1912)Le Cid, suite de ballet

    Castillane

    Andalouse

    Aragonaise

    Aubade

    Madrilène

    Navarraise

    Opéra composé en 1884-1885. Livret de l’opéra signé d’Adolphe d’Ennery, Louis Gallet et Édouard Blau, d’après Le Cid

    de Corneille (1637). La suite fut créée (incorporée à l’opéra lui-même) le 30 novembre 1885 à l’Académie de musique.

    Durée : environ 25 minutes.

    Un an seulement après le triomphe de Manon et d’Hérodiade, l’opéra Le Cid, en novembre 1885, confirme la réputation de Jules Massenet. L’action de l’ouvrage, d’après la pièce homonyme de Corneille, se déroule dans l’Espagne du XIe siècle : Chimène cherche à se venger de Rodrigue, qui a tué son père, mais elle ne peut cesser de l’aimer – et finira par l’épouser. L’ouvrage est le dernier de Massenet à répondre à l’esthétique du « grand opéra », marquée par la richesse des moyens, musicaux et scéniques. Un ballet apparaît comme il se doit au milieu du deuxième acte, intégré à l’action : sur la grande place de Burgos, l’Infante fait l’aumône, tandis que des danses populaires se succèdent. Massenet compose ici des pages poétiques et enlevées, de couleur ibérique, qui ont rapidement trouvé leur autonomie au concert, annonçant les partitions hispanisantes plus tardives de la musique française (Rapsodie espagnole et Alborada del gracioso de Ravel ou Iberia de Debussy).

    La « Castillane » présente un innocent motif des flûtes, avec lequel contrastent plusieurs emportements orchestraux. Dans l’« Andalouse », vents puis cordes aiguës déroulent une mélodie mystérieuse sur un motif obstiné des cordes graves. Le thème de l’« Aragonaise » tournoie, scandé par le tambour de basque, jusqu’à une joie trop appuyée pour être tout à fait innocente – souvenons-nous qu’un drame se joue : Chimène vient d’apprendre que Rodrigue était le meurtrier de son père. Il y a aussi dans ces danses une furie qui trahit une soif de vengeance (tout comme l’élément dansé n’est jamais loin de la tragédie dans Carmen de Bizet).

    L’orchestre est tout en légèreté dans l’« Aubade ». La « Madrilène » consiste d’abord en un délicat duo de cor anglais et flûte, bientôt accompagné par la harpe (qui figure une guitare, bien entendu) ; sa seconde section, très rythmée, est constituée d’une mélodie joyeuse soutenue par les castagnettes et traversée de puissants accords. Dans la « Navarraise » aussi, l’orchestre marque avec énergie une mélodie quelque peu obsessionnelle, puis ramène le thème tournoyant de l’« Aragonaise », avant la péroraison explosive.

    Nicolas Southon

  • 4

    Maurice Ravel (1875-1937)Alborada del gracioso

    Composition : 1905 dans sa version pianistique.

    Orchestration : 1919.

    Création de la version orchestrale : 17 mai 1919, Paris, par l’Orchestre Pasdeloup dirige par Rhené-Baton.

    Effectif : piccolo, 2 flutes, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes en si bémol, 2 bassons, contrebasson – 4 cors en fa,

    2 trompettes en ut, 3 trombones, tuba – 3 timbales, crotales, triangle, tambour de basque, castagnettes, tambour

    militaire, cymbales, grosse caisse, xylophone – 2 harpes – cordes.

    Edition : 1920, Demets, Paris.

    Durée : environ 9 minutes.

    Alors que les versions orchestrale et pianistique de la Rapsodie espagnole sont quasi concomitantes, l’orchestration de l’Alborada del gracioso est assez tardive. Quatrième pièce des Miroirs pour piano, cette « sérénade du bouffon » fut en effet composée en 1905, et pas orchestrée avant 1919. Illustrant le goût profond de Ravel pour les échanges entre piano et orchestre (souvent dans le sens de l’orchestration, comme en témoignent Le Tombeau de Couperin, Ma mère l’Oye ou les Valses nobles et sentimentales, écrites à l’origine pour un ou deux pianistes), l’Alborada se tire bien mieux de l’exercice qu’Une barque sur l’océan, également extraite des Miroirs mais orchestrée des 1906, qui fut éreintée par la critique. Ici au contraire, comme dans la plupart des autres orchestrations ravéliennes, « brillent une ingéniosité et une virtuosité qui n’ont jamais été surpassées » (Christian Goubault). Les timbres que la version pianistique portait en germe s’y retrouvent magnifiés, plus colorés encore (glissandi de harpes et flûtes, plainte du basson solo) – tout en demeurant, pour certains, sublimes : ainsi ce son de guitare si prégnant… sans guitare.

    Angèle Leroy

    Édouard Lalo (1823-1892)Symphonie espagnole, opus 21

    Allegro non troppo

    Scherzando : Allegro molto

    Intermezzo : Allegretto non troppo

    Andante

    Rondo : Allegro

    Dédiée au violoniste Pablo de Sarasate.

    Composée en 1874, créée le 7 février 1875 aux Concerts populaires de Jules Pasdeloup, sous la direction de ce

    dernier, avec le dédicataire au violon.

    Durée : environ 29 minutes.

  • 5

    samedi 9 février

    D’abord connu comme violoniste et altiste, Édouard Lalo acquiert sa notoriété de compositeur grâce à la Symphonie espagnole, qui devient rapidement l’une des partitions d’orchestre les plus célèbres du répertoire français. Composée en 1873 pour le virtuose Pablo de Sarasate, l’œuvre est créée en février 1875 aux Concerts populaires de Jules Pasdeloup.

    « Symphonie » ? Pas au sens traditionnel, puisqu’elle comporte cinq mouvements, et fait briller un soliste. « Espagnole » ? Oui et non : des rythmes ibériques y sont employés, et l’orchestre est coloré, mais c’est d’une Espagne recréée qu’il s’agit, pas toujours mise en exergue d’ailleurs. Certains ont parlé d’un concerto déguisé, d’autres d’une symphonie concertante ou d’une suite d’orchestre avec soliste. La Symphonie espagnole est tout cela simultanément, mais elle est déterminée surtout par la personnalité de son destinataire et dédicataire, Sarasate, à qui Lalo offrit une partition taillée sur mesure, capable de le faire rayonner tout en rappelant sa nationalité.

    L’Allegro non troppo n’est pas éloigné d’un premier mouvement de symphonie, le ton hispanique demeurant pour l’instant peu prononcé. En revanche, l’auditeur est bel et bien transporté dans une Espagne rêvée avec le Scherzando, proche d’une séguedille. Plus encore dans l’Intermezzo, page colorée qui repose sur un rythme de habanera. D’une atmosphère plus tzigane qu’espagnole, l’Andante s’enchaîne au brillant Rondo, dont le rythme évoque à la fois une malagueña et une habanera.

    Nicolas Southon

    Emmanuel Chabrier (1841-1894)España

    Composition : 1883.

    Création : 4 novembre 1883, à Paris, aux Concerts Lamoureux (Théâtre du Château d’Eau).

    Effectif : piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 4 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 2 cornets à piston, 3 trombones,

    tuba – timbales, triangle, tambour de basque, grosse caisse, cymbales – 2 harpes – cordes.

    Publication : 1884, Paris, Enoch Frères et Costallat.

    Durée : environ 8 minutes.

    Lors de la création d’España, en 1883, Chabrier se vit brusquement propulsé sur le devant de la scène. Immédiatement bissée, puis fréquemment redemandée dans les années suivantes, la pièce valut à son auteur, jusqu’ici compositeur d’opérettes obscures, une véritable gloire – au point d’ailleurs qu’elle a éclipsé aux yeux du public le reste de sa musique. Surfant sur la vague hispanisante qui continuera de faire la joie d’un Rimski-Korsakov, d’un Debussy ou d’un Ravel, España chante « les refrains vigoureux de la jota, combinés avec les phrases libres et rêveuses des malagueñas. Ces deux essences musicales des Espagne du Sud et du Nord y sont mêlées et superposées selon toutes les fantaisies de la polyrythmie, cette caractéristique des musiques orientales » (comme l’explique le programme distribué lors de la première). Inspirée par un voyage en Espagne de juillet

  • 6

    à septembre 1882, elle fut d’abord écrite pour piano. Son énergie rythmique se vit par la suite parée de couleurs orchestrales séduisantes : pizzicati guitaristiques des cordes, tintements de triangle, harpes tantôt sèches, tantôt cristallines, basson staccatissimo, trombones conquérants… De cette partition qu’il voulait d’une volupté débridée, Chabrier dira ensuite d’un ton faussement détaché : « c’est en fa majeur et rien de plus ».

    Angèle Leroy

    Claude Debussy (1862-1918)Iberia, seconde Image pour orchestre

    Composition : 1905-1908.

    Création : le 20 février 1910 aux Concerts Colonne, à Paris, sous la direction de Gabriel Pierné.

    Effectif : 4 flûtes, 3 hautbois, 3 clarinettes, 4 bassons – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba – timbales, grande

    batterie – 3 cloches – célesta, 2 harpes – cordes.

    Éditeur : Durand.

    Durée : environ 20 minutes.

    Des trois Images pour orchestre, Iberia est la plus développée et aujourd’hui la plus célèbre. Sa création en 1910 suscita pourtant l’incompréhension du public et l’hostilité d’une bonne partie de la critique. À l’exception d’un groupe d’admirateurs, parmi lesquels Ravel (« étreint jusqu’aux larmes par cette ruisselante Iberia »), on reproche tantôt à Debussy le caractère factice de ses emprunts folkloriques ou le caractère anecdotique des éléments descriptifs, tantôt l’aspect scolastique de la forme. Peu comprennent combien ces références sont purement imaginaires – images trouvées et distillées dans une composition qui ne doit rien à un quelconque folklore : la plasticité des idées, leur déploiement s’accompagnent d’une invention formelle éblouissante, où l’art de la transition, de l’ellipse et de l’amalgame triomphent. Sous la netteté de la ligne et l’éclat diurne de cette Espagne rêvée se dissimule toujours quelque surprise ou ambiguïté. « J’ai essayé de faire autre chose – en quelque sorte des réalités – ce que les imbéciles appellent impressionnisme, terme aussi mal employé que possible, surtout par les critiques qui n’hésitent pas à en affubler Turner, le plus beau créateur de mystère qui soit en art ! ».

    Le premier mouvement, « Par les rues et par les chemins », s’apparente à un rondeau au rythme de sevillana dont le retour du thème est séparé par des thèmes nouveaux qui ressurgiront dans les autres mouvements. Le second, « Les Parfums de la nuit », répond à une forme tripartite complexe avec coda sur un rythme de habanera souvent soustrait à l’oreille. L’écriture innove tant sur le plan de l’orchestration que sur celui du traitement des motifs, préfigurant, d’après le compositeur Jean Barraqué, la technique orchestrale de Jeux, sa dernière œuvre symphonique : « Debussy y fait un emploi systématique de l’extrême division des pupitres et amorce déjà, par le morcellement orchestral des motifs, la pratique de la discontinuité sonore. »

  • 7

    samedi 9 février

    Le dernier mouvement, « Le Matin d’un jour de fête », s’enchaîne au précédent par une transition – « Ça n’a pas l’air d’être écrit », disait Debussy avec satisfaction. Un thème de marche se dessine progressivement, hésite, suspend sa progression avant de s’ébranler pour évoquer le passage d’une « banda de guitarras y bandurrias ». Un nouveau thème au violon solo, « libre et fantasque », traverse la scène, amplifié au hautbois, avant le retour du défilé, la coda et le rappel du premier mouvement. Ce cortège fantasque chemine dans une grande fluidité de tempi et d’atmosphères qui en accentuent le caractère presque onirique.

    Cyril Béros

    Maurice RavelBoléro

    Composition : juillet-octobre 1928.

    Création : 22 novembre 1928, Opera Garnier a Paris, par l’Orchestre de l’Opéra sous la direction de Walther Straram.

    Effectif : piccolo, 2 flutes, 2 hautbois (et hautbois d’amour), cor anglais, petite clarinette en mi bémol, 2 clarinettes

    en si bémol, clarinette basse en si bémol, 2 bassons, contrebasson – 4 cors en fa, petite trompette en ré, 3 trompettes

    en ut, 3 trombones, tuba, 3 saxophones – 3 timbales, 2 tambours, cymbales, tam-tam, celesta – harpe – cordes.

    Édition : 1929, Éditions Durand, Paris.

    Durée : environ 13 minutes.

    Que dire de ce Boléro que tout le monde connaît, à tel point qu’il fait partie des œuvres classiques les plus interprétées au monde ? Que Ravel, approché par Ida Rubinstein qui voulait qu’il écrive une musique de ballet pour elle, pensa d’abord à orchestrer l’Iberia d’Albéniz, avant d’y renoncer faute d’avoir obtenu les droits, pour finalement écrire cet ovni ? Que pour son créateur, cette pièce était « vide de musique » : « pas de contrastes et pratiquement pas d’invention à l’exception du plan et du mode d’exécution », des « thèmes […] dans l’ensemble impersonnels – des mélodies populaires de type arabo-espagnol habituel » ? Qu’en effet toute l’œuvre tient – comme tout le monde le sait – sur l’immense crescendo orchestral qu’elle propose, répétant à l’envi ses deux thèmes de 16 mesures chacun sur l’ostinato du tambour (souvent remplacé par une caisse claire) ? Que si l’orchestre est particulièrement étendu et riche de timbres (le cor anglais, le saxophone soprano, le célesta…), l’orchestration elle-même est plutôt « simple et directe tout du long, sans la moindre tentative de virtuosité » (Ravel toujours) ? Que l’on reste pendant près de quinze minutes sur le même balancement de do majeur, avant un détour in extremis vers un mi éclatant, bien vite corrigé par un dernier do ? Que si l’écriture est inouïe, le cataclysme, ce « triomphe généralisé des forces du mal » (Marcel Marnat), est lui hérité d’un morceau comme La Valse, pessimiste, violent ? On pourrait en dire bien d’autres choses encore ; mais c’est à chacun de décider de dépasser le cliché pour tenter de comprendre la force de cette musique.

    Angèle Leroy

  • 8

    Tedi Papavrami

    Arrivé tout jeune en France, Tedi

    Papavrami découvrait un pays et une

    culture qui lui étaient totalement

    étrangers. Sa curiosité naturelle et son

    besoin d’apprivoiser la langue française

    pour pouvoir faire de ce pays le sien,

    une grande solitude aussi, le poussèrent

    à dévorer les livres, toujours en français :

    Stendhal, Proust, Flaubert, Dostoïevski,

    Tchekhov, Kafka… Car c’est entre autres

    ce qui singularise cet interprète rare

    dans le monde musical : une curiosité

    qui en dépasse les frontières, alliée à des

    exigences intellectuelles et artistiques

    qui lui permettent de franchir la distance

    entre son domaine d’origine et d’autres

    horizons. C’est donc tout naturellement

    qu’en 2000, après la disparition du

    traducteur albanais Jusuf Vrioni, qui

    assumait jusqu’alors cette tâche, il

    reprendra le flambeau de la traduction

    de l’œuvre d’Ismail Kadaré, qu’il avait

    connu enfant, en Albanie. Cette

    échappée dans le monde littéraire

    devient aussi pour lui un moyen

    « d’exister professionnellement pour

    la première fois en dehors du violon ».

    Ce violon qui depuis toujours a fait partie

    de sa vie lui est transmis dès l’âge de

    cinq ans par son père, brillant professeur,

    ayant développé au fil d’une longue

    expérience pédagogique, l’art

    d’enseigner cet instrument à de jeunes

    enfants. Les progrès de Tedi Papavrami

    sont rapides puisque trois ans plus tard

    il est capable de jouer les Airs bohémiens

    de Sarasate en public, en compagnie de

    l’Orchestre Philharmonique de Tirana.

    À onze ans, il exécutera sur scène le

    Premier Concerto de Paganini avec la

    redoutable cadence d’Émile Sauret. Nous

    sommes en 1982. L’Albanie est un pays

    volontairement coupé du monde, dans

    lequel, par un extraordinaire hasard, le

    flûtiste Alain Marion, de passage pour un

    concert, remarque le jeune virtuose et le

    fait inviter à Paris en qualité de boursier

    du gouvernement français. Il y devient

    l’élève de Pierre Amoyal au

    Conservatoire de Paris (CNSMDP). Des

    apparitions dans des émissions de

    télévision populaires de cette époque,

    telle Le Grand Échiquier, ponctueront

    cette période ainsi que des apparitions

    en concert. À l’âge de quinze ans, à la fin

    de son parcours d’étudiant, c’est seul

    que Tedi Papavrami poursuit son

    développement musical et instrumental.

    Peu avant, avec ses parents, il fuit le

    régime communiste en vigueur en

    Albanie pour s’installer avec eux en

    France : des sanctions très lourdes

    s’exerceront en représailles sur le reste

    de la famille demeurée en Albanie, et ce

    jusqu’à la chute du régime communiste

    en 1991. Tedi Papavrami et ses parents

    quittent Paris, afin de ne pas se trouver

    à portée des fonctionnaires de

    l’ambassade d’Albanie à leur recherche

    et s’installent à proximité de Bordeaux,

    où l’aide d’amis proches leur permettra

    de s’établir. À la faveur de plusieurs prix,

    Tedi Papavrami entame alors une

    carrière de soliste et de musicien de

    chambre. En 2003, remarqué sur un

    plateau de télévision par l’actrice Jeanne

    Moreau, il campe un Danceny violoniste,

    aux côtés de Catherine Deneuve,

    Ruppert Everett et Nastassja Kinski, dans

    une adaptation des Liaisons dangereuses

    de la réalisatrice Josée Dayan. Il vit

    désormais à Genève en Suisse, où il

    occupe un poste de professeur de violon

    au conservatoire de la ville depuis

    septembre 2008. Le quotidien de Tedi

    Papavrami se partage entre le violon,

    la musique de chambre (il est membre

    du Quatuor Schumann, formation avec

    piano) la traduction, le sport, la

    transmission de son savoir musical,

    et la transcription pour le violon seul

    d’œuvres originellement conçues pour le

    clavecin ou l’orgue (publiées aux éditions

    Ries & Erler, Berlin).

    François-Xavier Roth

    François-Xavier Roth est l’un des chefs

    les plus charismatiques et entreprenants

    de sa génération. Depuis septembre 2011,

    François-Xavier Roth est chef principal

    de l’Orchestre Symphonique de la SWR

    de Fribourg et Baden-Baden. Il est

    également chef invité de l’Orchestre

    National de la BBC au Pays de Galles

    et entretient par ailleurs des relations

    privilégiées avec le London Symphony

    Orchestra et l’Ensemble intercontemporain

    qu’il dirige régulièrement. Le répertoire

    de François-Xavier Roth s’étend de la

    musique du XVIIe siècle aux créations

    contemporaines, du répertoire

    symphonique ou lyrique à la musique

    d’ensemble. En accord avec cette

    démarche, il crée en 2003 Les Siècles,

    orchestre d’un genre nouveau, jouant

    chaque répertoire sur les instruments

    historiques appropriés. Les Siècles ont

    également créé leur propre émission,

    Presto !, qui a été diffusée chaque

    semaine, durant ces trois dernières

    années, sur la télévision nationale

    française (France 2) devant plus de

    quatre millions de téléspectateurs.

    Ses récentes et futures activités incluent

    des concerts avec le London Symphony

    Orchestra, l’Orchestre Philharmonique

    de Rotterdam, une tournée au Japon

    avec l’Orchestre Symphonique de la SWR

    de Fribourg et Baden-Baden, l’Orchestre

    Philharmonique de Bergen, l’Ensemble

    intercontemporain, mais aussi

  • 9

    biographies

    l’Orchestre Symphonique de la Radio

    Finlandaise (Helsinki), l’Orchestre

    Gulbenkian (Lisbonne), l’Orchestre

    de Chambre de Munich et Les Siècles

    avec des concerts à la Philharmonie de

    Cologne, au Klara Festival de Bruxelles,

    au Festival de la Rheingau et à l’Académie

    Nationale Sainte Cécile de Rome.

    François-Xavier Roth est également

    Impliqué dans la direction d’opéras,

    les productions de Mignon d’Ambroise

    Thomas et des Brigands d’Offenbach

    à l’Opéra-Comique sous sa direction de

    Paris ont été acclamées par la critique.

    Dans les saisons à venir, François-Xavier

    Roth dirigera Lakmé de Léo Delibes et le

    Vaisseau Fantôme de Richard Wagner.

    Les Siècles

    Formation unique au monde, réunissant

    des musiciens d’une nouvelle génération,

    jouant chaque répertoire sur les

    instruments historiques appropriés,

    Les Siècles mettent en perspective, de

    façon pertinente et inattendue, plusieurs

    siècles de création musicale. Les Siècles

    se produisent régulièrement à Paris

    (Cité de la musique, Salle Pleyel, Opéra-

    Comique), Aix-en-Provence, La Côte-

    Saint-André, Laon, Caen, Metz, Grenoble,

    Nîmes, Royaumont, Soissons et sur

    les scènes internationales à Brême,

    Bruxelles, Wiesbaden, Luxembourg,

    Cologne, Amsterdam, Tokyo, Essen,

    Londres… Leur dernier enregistrement

    consacré à Stravinski vient d’être élu

    « Disc of the Year » par le Times,

    « Editor’s choice » dans le BBC music

    Magazine & Gramophone et a remporté

    le prestigieux prix Edison Klassiek 2012

    aux Pays-Bas ainsi que le Preis der

    Deutschen Schallplatten Kritik en

    Allemagne. Leur disque Bizet-Chabrier

    a été récompensé d’un Diapason d’or

    et a reçu 5 étoiles dans le magazine

    allemand Fono Forum. Six opus ont déjà

    été édités dans leur label Les Siècles

    Live en coédition avec Musicales Actes

    Sud : la Symphonie fantastique de

    Berlioz, la Symphonie n° 3 avec orgue

    et le Concerto pour piano n° 4 de Saint-

    Saëns, les Trames n° 2, 4 et 8 de Martin

    Matalon, L’Oiseau de feu d’Igor

    Stravinski, le Concerto pour piano n° 2

    de Théodore Dubois et la Dante-

    Symphonie de Franz Liszt. Soucieux

    de transmettre au plus grand nombre

    la passion de la musique classique, les

    musiciens de l’ensemble proposent très

    régulièrement des actions pédagogiques

    dans les écoles, les hôpitaux ou encore

    les prisons. Les Siècles sont également

    l’acteur principal de l’émission de

    télévision Presto ! proposée à plusieurs

    millions de téléspectateurs sur France 2

    et éditée en DVD avec le concours du

    Centre National de Documentation

    Pédagogique. Depuis 2012, la formation

    s’est enrichie d’un ensemble vocal à

    géométrie variable lui permettant

    d’aborder les grandes pages du

    répertoire lyrique, d’oratorios et de

    musique sacrée. Mécénat Musical

    Société Générale est le mécène principal

    des Siècles. L’orchestre est conventionné

    par le ministère de la Culture et de la

    Communication et la DRAC Picardie pour

    une résidence en Picardie. Il est soutenu

    depuis 2011 par le Conseil Général de

    l’Aisne pour renforcer sa présence

    artistique et pédagogique sur ce

    territoire. L’orchestre est également

    artiste en résidence au Forum du Blanc-

    Mesnil avec le soutien du Conseil Général

    de Seine-Saint-Denis et intervient

    régulièrement dans les Hauts-de-Seine

    grâce au soutien du Conseil Général et

    de la Ville de Nanterre. L’orchestre est

    soutenu par l’Art Mentor Foundation

    pour l’achat d’instruments historiques, le

    Palazzetto Bru Zane - Centre de musique

    romantique française, la Fondation

    Échanges et Bibliothèques, Katy &

    Matthieu Debost et ponctuellement par

    la SPEDIDAM, l’ADAMI et le FCM.

    L’ensemble est artiste associé au Grand

    Théâtre de Provence, au Festival Berlioz

    de La Côte Saint-André, au Festival de

    Saint-Riquier et au Festival de l’Épau.

  • 10

    Violons IFrançois-Marie Drieux

    Amaryllis Billet

    Blandine Chemin

    Pierre-Yves Denis

    Varoujan Doneyan

    Simon Milone

    Sébastien Richaud

    Laetitia Ringeval

    Noémie Roubieu

    Matthias Tranchant

    Vanessa Ugarte

    Violons IIMartial Gauthier

    Laure Boissinot

    Caroline Florenville

    Mathieu Kasolter

    Arnaud Lehmann

    Emmanuel Ory

    Matilde Pais

    Claire Parruitte

    Rachel Rowntree

    Byron Wallis

    Altos

    Sébastien Lévy

    Hélène Barre

    Carole Dauphin

    Vincent Debruyne

    Catherine Demonchy

    Marie Kuchinsky

    Gwenola Morin

    Lucie Uzzeni

    Violoncelles

    Julien Barre

    Nicolas Cerveau

    Guillaume François

    Jennifer Hardy

    Marion Martineau

    Lucile Perrin

    Émilie Wallyn

    Contrebasses

    Sophie Luecke

    Carina Cosgrave

    Cécile Grondard

    Marion Mallevaes

    Michel Robache

    Flûtes

    Jean Bregnac

    Julie Huguet

    Isabelle Pierre

    Marion Ralincourt

    Hautbois

    Vincent Arnoult

    Anne Chamussy

    Stéphane Morvan (cor anglais)

    Clarinettes

    Laurent Bienvenu

    François Miquel

    Rhéa Vallois

    Bassons

    Céciel Jolin

    Antoine Pecqueur

    Thomas Quinquenel

    Michaël Rolland

    Saxophones

    Christine Rall

    Elliott Riley

    Cors

    Yun-Chin Gastebois

    Cyrille Grenot

    Yannick Maillet

    Pierre Rougerie

    Trompettes

    Emmanuel Alemany

    Krisztian Kovatz

    Sylvain Maillard

    Fabien Norbert

    Trombones

    Cyril Lelimousin

    Jonathan Leroi

    Damien Prado

    Tuba

    Sylvain Mino

    Percussions

    Camille Basle

    Sylvain Bertrand

    Matthieu Chardon

    Benoît Gaudelette

    Nicolas Gerbier

    Eriko Minami

    Harpes

    Valeria Kafelnikov

    Julien Marcou

  • L’Association est soucieuse de soutenir les actions favorisant l’accès à la musique à de nouveaux publics

    et, notamment, à des activités pédagogiques consacrées au développement de la vie musicale.

    Les Amis de la Cité de la Musique/Salle Pleyel bénéficient d’avantages exclusifs pour assister

    dans les meilleures conditions aux concerts dans deux cadres culturels prestigieux.

    Les Amis de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel

    DEVENEZ MÉCÈNES DE LA VIE MUSICALE !

    © H

    ervé

    Mar

    tin

    CONTACTS

    Patricia Barbizet, Présidente

    Marie-Amélie Dupont, Responsable 

    252, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 [email protected]

    Tél. : 01 53 38 38 31 Fax : 01 53 38 38 01

    NPP PUB AMIS 2012.indd 1 29/02/12 14:15

  • imp

    rim

    eur

    BA

    F• L

    icen

    ces

    : 1-1

    05

    68

    49

    , 2-1

    05

    68

    50

    , 3-1

    05

    85

    1

    Les partenaires média de la Salle Pleyel

    LUNDI 4 MARS, 20H

    Giuseppe VerdiRequiem

    Orchestre National de LilleJean-Claude Casadesus, directionChœur Philharmonique Tchèque de BrnoVeronika Dzhioeva, sopranoLilli Paasikivi, mezzo-sopranoStuart Neill, ténorRoberto Scandiuzzi, basse

    Coproduction Orchestre National de Lille, Salle Pleyel

    SAMEDI 6 AVRIL, 20H

    Nikolaï Rimski-KorsakovLa Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia (extraits)Sergueï RachmaninovRhapsodie sur un thème de PaganiniJohannes BrahmsSymphonie n° 4

    Orchestre National du Capitole de ToulouseTugan Sokhiev, directionNicholas Angelich, piano

    Coproduction Orchestre National du Capitole de

    Toulouse, Salle Pleyel.

    SAMEDI 13 AVRIL, 20H

    Ludwig van BeethovenQuatuor à cordes n° 15Quatuor à cordes n° 8

    Quatuor HagenLukas Hagen, violonRainer Schmidt, violonVeronika Hagen, altoClemens Hagen, violoncelle

    DIMANCHE 14 AVRIL, 11H

    Ludwig van BeethovenQuatuor à cordes n° 11 « Serioso »Quatuor à cordes n° 10Quatuor à cordes n° 6

    Quatuor HagenLukas Hagen, violonRainer Schmidt, violonVeronika Hagen, altoClemens Hagen, violoncelle

    DIMANCHE 14 AVRIL, 16H

    Ludwig van BeethovenQuatuor à cordes n° 9Quatuor à cordes n° 13Grande Fugue op. 133

    Quatuor HagenLukas Hagen, violonRainer Schmidt, violonVeronika Hagen, altoClemens Hagen, violoncelle

    VENDREDI 19 AVRIL, 20H

    Robert SchumannScènes d’enfantsÉtudes symphoniques op. 13Modeste MoussorgskiTableaux d’une exposition

    Denis Matsuev, piano

    MERCREDI 15 MAI, 20H

    Joseph HaydnSonate pour piano n° 60 en ut majeurJohannes BrahmsSonate pour piano n° 3 op. 5Sergueï ProkofievSonate pour piano n° 8 op. 84

    Yefim Bronfman, pianoCoproduction Productions Internationales Albert

    Sarfati, Salle Pleyel.

    Salle Pleyel | et aussi…