SACRÉE

GROLLE

Editions Novembre GALIPETTE 2015

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L’EQUIPE DE ¨ PAR – C.H.E.M.I.N ¨ L’histoire a voulu que nous traversions une période de turbulences. Nous avons vécu péniblement les disputes intestines. Nous avons dû renoncer à ce qui faisait l’originalité et la cohérence de notre association datant de l’année 2004. Aujourd’hui la scission est effective. Nous avons décidé néanmoins de continuer nos activités de randonneur. Le groupe baptisé ¨Par- chemin ¨est issu du groupe primitif, avec une quantité plus restreinte de participants. Semblable à une renaissance sur des cendres encore chaudes, il a le mérite d’exister sans que nous ayons eu à nous renier. C’est ainsi que nous continuons à sourire de nos qualités, de nos travers. De les décrire, de les écrire, d’en rire souvent, dans un délire loufoque parfois. Il est temps maintenant de présenter cette équipe qui piétine d’envie d’en découdre avec les dénivelés.

C B Octobre 2015

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THERESE Honneur à Dame Thérèse, l’unique femme du groupe. Mais quelle femme ! Jadis dans la première vie du groupe, elle était notre Sœur Thérèse. Dans cette nouvelle vie, celle des ¨ Par – C.H.E.M.I.N ¨, elle est la randonneuse vaillante et prête à affronter les chemins pour découvrir de nouveaux horizons, en notre compagnie. La statuette en bois que voici la représente brandissant l’étendard de notre formation. S’inscrit ainsi en toute lettres notre fière devise ¨ La tête dans les nuages, les pieds sur terre ¨.

N’évoque-t-elle pas en nous, une figure connue de l’histoire de France ? Une lorraine luttant contre les anglais et ayant terminé sur un bûcher ? Thérèse, c’est notre ¨Jananous ¨. Celle qui a bouté les onglées des froidures de l’hiver et randonne par tous les temps. Ajoutons à cela sa facilité d’adaptation et sa rapidité en un rien de temps à vous régaler d’une restauration quatre fourchettes.

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RENE René, notre vétéran. Alias René Pazyssi, il est tailleur …….de pierre. Ses années passées sur les chantiers l’ont rendu admiratif des grandes cheminées ! Pour des raisons de santé, il a dû lever le pied mais il ne manque pas de participer à nos sorties.

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DANIEL Notre Révérant Père Mécréant est toujours en exercice avec la même foi du début de notre rencontre. Pédo - cycliste il accumule les kilomètres dans toute l’Europe. Son sens de l’organisation, nous porte tout naturellement à lui déléguer la logistique de nos randonnées. Sa statuette le représente en pleine lecture, prêt à mordre le premier curé qui passera de près ou de loin à sa portée.

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MICHEL Le plus grand, le plus fort d’entre nous, notamment en informatique. Voilà pourquoi il tient le rôle de GPO. Il rêve parfois tout éveillé, la tête dans les nuages mais les pieds veulent aussi planer. Il est alors à la merci d’un vilain génie qui le pousse ou lui fait un croche-pied. C’est la chute classique, plus d’un bâton de randonnée a eu sa carrière écourtée d’avoir accompagné au sol son propriétaire.

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CLAUDE Votre serviteur. Se régale toujours autant d’être en si bonne compagnie sur les chemins. Alias le Barde d’Oc et d’Oïl, il s’amuse avec les mots. Adepte du principe ¨Qui aime bien, charrie bien ¨ il taquine volontiers ses compagnons. Est conscient que l’on est un mauvais observateur de soi-même.

1 - L’ETERNELLE RANDONNEE Depuis des années, ils se retrouvaient pour s’adonner à une de leur passion favorite : la randonnée pédestre. Ils s’étaient rencontrés sur les chemins d’un long pèlerinage. Ils s’étaient côtoyés dans les gîtes d’étape. Diverses affinités avaient tissées des liens. Ils s’étaient revus et leur histoire commune avait débutée. Des kilomètres ils en avaient parcourus par milliers. Ensemble ou séparément, le temps cumulé passé sur les chemins se chiffrait en saisons. Ce soir, pas de gîte, encore moins la confortable petite chambre d’hôtel. Le coucher sera à la rude, à même le sol. L’abri est un ancien moulin désaffecté utilisé comme étable occasionnelle pour le bétail. Le bâtiment en arrondi laisse apparent la charpente en châtaignier. Beau travail du bois qui fait rêver. Et tous ils rêvent ce soir. Réunis autour du camping gaz, ils se revoient effectuant leur première randonnée. Ils revivent les Chemins de Compostelle, leur première rencontre, leur association C.H.E.M.I.N, les joyeuses randonnées, les Retrouvailles. Puis la dispute, la scission, la nouvelle association Par – Chemin et de nouvelles randonnées. Le temps s’écoule si vite. Les voilà revivant dans leur cœur les chemins d’hier et prenant conscience du temps passé. Depuis leur association, le nombre de randonneurs allait en diminuant. Les défections éclaircissaient les rangs. Et ce n’était pas en raison de désaccord entre les participants. Le temps, l’âge, le vieillissement, la maladie, se liaient pour contraindre des marcheurs à lever le pied. Rassemblés par le même idéal, ils sentaient approcher la fin du plaisir d’être ensemble sur les chemins. Certes la science faisait des merveilles, la médecine prolongeait bien les conditions nécessaires pour arpenter les routes. Néanmoins l’âge moyen de l’équipe avançait. Il était à craindre que les randonnées ne tarderaient plus, pour certains, qu’à effectuer le trajet du lit au fauteuil, aller – retour. Les plus jeunes repoussaient l’idée de devoir abandonner, faute de combattants, cette si chère randonnée. Les plus âgés, conscients de leur perte de moyens, se préparaient à renoncer. IL fallait réagir, tenter de trouver le moyen d’enrayer le déclin, pour permettre de prolonger le plaisir. Il fallait défendre à tous prix ce qui les rassemblait. Le Chemin de Compostelle est une excellente école sur les différents aspects de la randonnée. Aguerris sur ce chemin, ils en avaient vu et entendu de toutes

sortes. Des conversations terre à terre aussi bien que l’évocation de miracles. Des légendes avaient alimentées bien des discussions, le soir aux gîtes d’étape : la procession des cent Demoiselles, Saint Jacques Matamore, le pendu dépendu, le pont du Diable sur l’Hérault. La dispersion de la relique de St. Jacques le Majeur : la tête volée à Jérusalem, la main en terre d’Angleterre, un pied à Namur, une côte en Castille, une autre en Léon. Parmi tout ce qui avait été dit et entendu, n’y avait – il pas une chance, une possibilité de trouver le remède tant recherché ? Aujourd’hui un bruit nouveau se faisait entendre. Une fabuleuse histoire leur était rapportée, avec à la clé la promesse d’une éternelle randonnée. Selon la légende, la possession d’un soulier du Grand Jacques (pas Brel mais le Majeur) permettrait d’assouvir sans limite la passion de la randonnée. Le miracle se manifesterait par la conservation de ses moyens physiques quelque soit l’âge, permettant ainsi de s’adonner selon sa volonté, aux plaisirs des chemins. Le prodige durerait, tant que l’harmonie règnerait dans l’entourage du possesseur de la relique. L’assemblée des Jacquets, enthousiasmée par cette information décide de partir à la recherche de cette sandale, de cette chaussure, de cette grolle de randonneur. Tout faire pour retrouver cette Grolle Sacrée. Car c’est une sacrée Grolle que la Grolle Sacrée !!! Les voici ces randonneurs tels des Chevaliers s’engageant à partir en quête du soulier désiré. Et puisque le lieu où ils sont réunis est un abri pour les animaux, les voici devenus ¨ Les Chevaliers de l’Etable Ronde ¨ Les Gaulois en appelaient à Toutatis, les chevaliers de jadis invoquaient Saint Georges. L’incantation plus modeste de ces nouveaux promus devient ¨ Par - c.h.e.m.i.n, pour les chemins ¨ L’équipe des ¨ PAR – C.H.E.M.I.N ¨ devenue pour l’occasion ¨ Les Chevaliers de l’Etable Ronde ¨ part à la recherche de la sacrée Grolle. Voici racontée la quête de ce Graal du randonneur !

2 – LA RECHERCHE D’INDICES 1 – LA PISTE DE BELLE ILE EN MER A Belle Ile en mer, lors d’un séjour d’aventures tourmentées, les futurs Chevaliers de l’Etable Ronde avaient découvert dans un bar du port Le Palais une œuvre d’art. La composition du tableau mettait en valeur des semelles de chaussures. Ce jour là, quoiqu’intrigués par un tel objet en ces lieux, ils n’avaient pas donné suite à cette étrange présentation. Ils avaient été trop vite accaparés par biens d’autres soucis de la vie. Aujourd’hui, leurs neurones en alerte, ils se remémoraient cette étrange rencontre. N’était-ce pas là, un signe, un message envoyé à ces anciens de la Campagne de Compostelle ? Cette chaussure ou du moins cette semelle si soudainement exposée à leurs yeux, n’avait-elle pas une histoire se rapportant à leur nouvelle recherche ? Après d’acres discussions, l’affaire est confiée au Chevalier Michel, grand spécialiste en ¨arzélettres¨.

Statuette du Chevalier Michel Sur place, une enquête est ouverte et les pièces de l’exposition mises en cause sont saisies. Des échantillons font alors l’objet de délicates et longues études. Transmis à deux laboratoires (Oxford et en Californie), ils sont datés au radiocarbone Après de longs mois d’attente, les résultats des analyses poussées sont délivrées. Après concertation des experts, la commission déclare les résultats négatifs et la piste de Belle Ile est abandonnée. Cette ile restera néanmoins le lieu de départ d’une longue quête.

Œuvre d’un auteur inconnu, au bar du port Le Palais. La déception n’était pas bien grande chez les Chevaliers de l’Etable Ronde. C’eût été une trop facile victoire que d’avoir ainsi dès la première tentative, retrouvé l’objet tant désiré : la Grolle Sacrée du Jacquot. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, se disaient-ils !

2 – LA PISTE DE L’ILE D’YEU L’ile d’Yeu fascinait les Chevaliers de l’Etable Ronde, peut être en raison de la consonance de son nom. Pourquoi pas des signes d’Yeu. Comme un clin d’œil fait en réponse à leur recherche. Quoiqu’ils fussent disposés à parcourir la terre entière pour retrouver la Grolle Sacrée, l’ile si proche n’était pas à dédaigner. Une expédition fût organisée sur ce territoire susceptible de répondre aux attentes de la compagnie. Avec application, tous les coins et recoins de l’ile furent inspectés.

En alerte permanente, les Chevaliers voulaient se servir du moindre indice. Rechercher dans toutes les directions. Interroger les habitants de l’ile. Déchiffrer les messages cachés dans la nature. Communiquer avec les objets inanimés. Là, en bord de mer, ce doigt de géant fossilisé, ne pouvait pas être exposé pour rien. Il devait de toute évidence indiquer la direction à suivre pour s’approcher du but. Ce caméléon gigantesque, pourrait très bien avoir avalé le trésor recherché, avant de devenir granit par la volonté d’une force inconnue. Faisons parler la pierre, convinrent les Chevaliers. Le Chevalier René fût sollicité. Son art de sculpteur, tailleur de pierre saurait extraire de ces blocs l’indice qui permettrait de libérer la Grolle Sacrée de sa prison cachée. Le voici à l’œuvre, testant la pierre pour en tirer les informations attendues. Le maillet, la pointerolle et le burin vont et viennent. Chaque bosse, chaque fente du granit est auscultée. Le Chevalier René est dans son élément.

Chevalier René

Doigt révélateur ? Caméléon fossilisé ? Si la roche renferme un secret, les caresses du burin sauront les lui faire avouer. Mais la roche n’avait rien à dire !

Cette coquille Saint Jacques sous la protection d’un lapin doit apporter sa part de lumière pensèrent-ils.

L’inspection des lieux, l’enquête sur le mode de vie du lapin, l’établissement de son arbre généalogique, ne menèrent à rien.

La Chevaleresse Thérèse, notre ¨ Jananous ¨, tenta mais en vain, de faire parler les cartes. Revêtue de la cape et du bonnet de cérémonie, elle respecta le rituel approprié. Les phrases ésotériques, les formules secrètes, furent égrenées selon la tradition, accompagnées des incantations du Chevalier Mécréant.

Chevaleresse Thérèse Chevalier Mécréant Mais les cartes restèrent sourdes et muettes, elles n’indiquèrent aucun site à privilégier. C’est donc, avec la certitude que la Grolle Sacrée n’était pas sur l’ile d’Yeu que les Chevaliers de l’Etable Ronde reprirent le bateau pour rejoindre le continent.

4 –LA PISTE DES SAINTES MARIES DE LA MER Jusqu’à présent les résultats des recherches se révélaient infructueuses. Les Chevaliers de l’Etable Ronde prirent la décision de modifier leur approche et de se servir des repères connus à ce jour. Notamment de certains lieux qui sont vénérés en raison d’un point commun de l’histoire avec Saint Jacques. C’est ainsi qu’ils se rendirent en la cité des Saintes Maries de la mer, s’approchant par là - même des femmes qui l’avaient côtoyé. Marie Salomé, mère de Jacques le Majeur, et Marie Jacobée ne firent pas parler leurs ossements. La servante Sarah ne se découvrit pas de la multitude d’habits qu’elle portait en toutes saisons. Aucun indice ne se révéla dans la cité à l’église forteresse. Les chevaliers en repartirent également marris !

Les Stes Maries Sarah Dans sa bonne ville d’Aigues-Mortes, Saint Louis quant à lui, en eut la tête pensive et les yeux compatissants.

3 - L’ILE DE GROIX L’ile de Groix défiait les Chevaliers de l’Etable Ronde. Ce qu’ils avaient entendu sur la renommée de ce territoire ne pouvait les laisser indifférent. Intrigués, ils choisirent ce lieu comme terrain de recherche de la Grolle Sacrée. Dès le premier soir, ils comprirent que l’ile était sous la domination du malin. Satan se sentait chez lui et étalait les représentations de ses créatures sur les murs de l’ancienne batterie côtière.

Les ombres même des Chevaliers en étaient tourmentées. Elles doutaient d’elles mêmes et hésitaient à reconnaitre leur propriétaire. L’ombre d’un doute s’ajoutait au tourment des Chevaliers !

Une question les assaillait sans répit. Cette ile pouvait- elle abriter la si recherchée Grolle Sacrée, dans un environnement si peu orthodoxe ? Une autre surprise attendait les Chevaliers lors de l’exploration de l’ile.

C’est avec effroi qu’ils virent une manifestation hors de l’entendement. A l’approche d’un village, levant les yeux vers le ciel azuré, ils virent un poisson de la mer s’empaler sur un clocher.

Si les poissons, quittant leur lieu de vie ordinaire, voletaient dans les nues, ce ne pouvait être que sous l’emprise de quelque maléfice. C’est en raison d’une telle conclusion que les Chevaliers de l’Etable Ronde renoncèrent à chercher plus longuement la Grolle Sacrée sur l’ile de Groix.

Sur les remparts de la ville, les Chevaliers eurent tôt fait d’imaginer le départ de la neuvième croisade. Les navires chargés de victuailles où embarquaient les soldats croisés. Les Chevaliers en recherche de la Sacrée Grolle devinrent ainsi, pour quelques instants les Chevaliers du Saint-Sépulcre.

Malgré leur déconvenue, les Chevaliers philosophèrent sur les appels qu’ils ressentaient. Ce besoin d’approcher des objets sacrés ou non : grolle, coquille, bâton de pèlerin… Les objets auraient-ils une âme ? Lamartine pose de façon admirable la question dans un de ses poèmes : ¨ Objets inanimés, avez-vous donc une âme Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? ¨ Et Raymond Devos s’inspira de l’éternelle question pour écrire un sketch à succès. Il faut admettre l’emprise de certains objets sur les Chevaliers de la Sacrée Grolle. A la vue d’une coquille St. Jacques, les voici instantanément repartis par l’esprit sur les chemins de Compostelle. Mille images de moments vécus reviennent en leur mémoire et les emportent vers le but fixé dès le départ du Puy en Velay. Des visages se réveillent en eux, se manifestent en un sourire. Des situations agréables ou difficiles sont revécues comme la première fois. Grand pouvoir des objets sur l’homme les ayant approchés de près.

5 – LA PISTE DU CHEMIN DE SAINT GUILHEM Voici les Chevaliers de l’Etable Ronde poursuivant leur recherche sur un chemin du sud de France. Ils en appellent à Saint Guilhem. Ce cousin de Charlemagne qui a combattu les Maures venus d’Espagne, pourrait bien avoir laissé des indices intéressants. Lui et Jacques le Majeur devenu Matamore, ont failli avoir une période d’histoire commune. Le Matamore luttant lui aussi contre les Maures a pu laisser des traces de sa légende, de son passage, de sa mort passée, de ses reliques, de ses grolles. A une trentaine d’années près, le Comte de Toulouse, Duc d’Aquitaine et Marquis de Septimanie, bientôt surnommé Guillaume d’Orange avant de devenir Saint Guilhem en son abbaye de Gellone, aurait pu voir le Matamore chevauchant son cheval dans le ciel du Languedoc. Ces réflexions, ces possibilités exceptionnelles, ces légendes à la vie dure, leurs font parcourir ce chemin croisant le Chemin de Compostelle venant du Puy. Ils parcourent la Grande Draille. Ils se méfient du voisinage de la bête du Gévaudan, mais vont se désaltérer chez la bien connue Régine. Celle-là même qui donna à un pèlerin, la recette d’une potion surnommée Raffarinade. Grace à ce breuvage, son esprit devenu clair lui a permis de constater ¨ que la route est droite et la pente forte ¨ et ¨ que les jeunes sont destinés à devenir des adultes ¨.

La bête de Gévaudan Chez Régine avec le pèlerin Raffarin

Le soir à la veillée, les Chevaliers écoutent attentivement raconter les aventures de Guillaume d’Orange. C’est le Chevalier Michel, spécialiste en ¨ arzélettres ¨ qui fait la lecture de la chanson de Geste ¨ Le Charroi de Nîmes ¨

Un indice laissé par le Malin, montre ce qu’il advient, après son passage, d’un affichage ¨Danger Carrière ¨.

L’Ermitage A l’Ermitage, la dernière chance de trouver un indice avant l’arrivée à Saint Guilhem s’avère stérile. L’ermite qui pourtant voit en permanence la vierge sur la paroi d’une grotte est dans l’incapacité de nous fournir un renseignement sur la Grolle Sacrée. Mais les Chevaliers de l’Etable Ronde sont persévérants. Ils repartiront encore et encore à la recherche du Graal du Randonneur !

6 – LA PISTE DE L’ILE DE GUERNESEY Au point où ils en étaient, pourquoi s’interdire de prendre le bateau et de rendre visite aux voisins Britanniques de l’ile de Guernesey ? La curiosité bien sur les mène, mais aussi l’intérêt pour quelques sites qui possèdent une aura particulière. A Saint Martin, les voilà entourant la pierre mégalithe de la Grand’mère du Chimquière. Avec l’excuse de la Grolle à Saint Jacques, l’essaim de Chevaliers entoure les seins de la Dame de Fertilité ! Mais la Grand-mère fertile ne dit mot et reste de granit.

Pour expertiser le dolmen de Déhus dans le Clos du Valle, nous déléguons notre spécialiste de la pierre. C’est le Chevalier René Andertal qui cherchera sur le granit Breton des indices éventuels de la Galice exportatrice. Les failles, les creux, les bosses sont examinés avec attention sous un éclairage défaillant. Le Gardien du Tombeau restera caché. La réponse est encore négative, aucun renseignement à exploiter. Pourtant pour la circonstance, afin de mettre le maximum de chances de son côté, notre cher Chevalier avait revêtu une tenue d’époque faisant couleur locale. Le Chevalier Andertal porte le costume avec aisance !

Le Chevalier René Antertal en homme des cavernes Puisqu’ils étaient sur cette ile renommée, autant visiter Hauteville House, le refuge de Victor Hugo lors de son exil à Guernesey. En plus de ses démêlés avec Napoléon le Petit, le grand poète s’interrogeait sur de vastes sujets notamment sur l’existence d’un monde invisible. Tourmenté par la mort de sa fille Léopoldine, Hugo cherchait à communiquer avec l’au-delà. Il a alors participé à des séances de magnétisme pour dialoguer avec les disparus. Dommage que ces faits se soient passés bien avant l’époque des Chevaliers de l’Etable Ronde. Ceux-ci auraient pu lui demander d’intervenir auprès des Esprits afin de se renseigner sur le lieu où se trouvait la Sacrée Grolle. Trop tard, Victor n’est plus, la communication est interrompue !

7 - LA PISTE DU CHEMIN DE REGORDANE Nouvelle tentative dans la recherche de renseignements concernant la Sacrée Grolle. Les Chevaliers de l’Etable Ronde prennent le chemin de Regordane. Sur ce chemin dit de Saint Gilles, il est de nouveau sujet de Guillaume d’Orange, de sa légende et de la Chanson de Geste ¨ Le Grand Charroi ¨. Les Chevaliers vont suivre la route empruntée par celui qui délivra la ville de Nîmes des occupants Maures. Le Chevalier Claude Barde d’Oc et d’Oïl sait qu’il va retrouver des paysages du Sud déjà connus de lui. Dans l’euphorie, en attente de muse, il s’amuse. On le voit, plume à la main, prenant note des merveilleux moments qu’il partage avec ses partenaires de randonnée.

C’est un véritable jeu de piste qui s’annonce que de suivre les traces des charriots sur le sol rocheux. Que disait-on dans ces véhicules remplis de guerriers cachés ? Parlait-on du Grand Jacques ? De ses apparitions dans le ciel d’Espagne, lui qui massacrait les occupants d’Afrique. Cette légende prend une dimension particulière, en ce mois de novembre de l’année en cours.

Les autorités élues, des villes traversées, sont questionnées. Quelque soit leur âge, leur avis est recherché. ¨ Que savez-vous de la Grolle Sacrée ? ¨ Les réponses sont prudentes, vagues, trop vagues. Rien à en tirer.

A Génolhac, nous avons une pensée pour le Chevalier René, admirateur de grandes cheminées.

Ici commencent les terres de Camargue. La symbolique croix en est la marque. La coquille de Saint Jacques réapparait. Elle éveille aussitôt chez les Chevaliers de l’Etable Ronde l’espoir d’en apprendre un peu plus sur la Grolle Sacrée.

A l’arrivée à Saint Gilles, seul un bâton de pèlerin rappellera aux Chevaliers le pourquoi de ces longues expéditions. Cette fois encore, les renseignements sur la Sacrée Grolle sont nuls Que d’efforts non récompensés, hormis le plaisir d’être ensemble.

Pour calmer la tristesse de ses compagnons de chemin, pour éviter le découragement, la Chevaleresse Thérèse organise un banquet. Et ce sera évidemment un repas de roi !

Dans l’euphorie générale qui suivit, le Chevalier Mécréant, danseur ¨Aimery…te ¨ nous exécute quelques pas d’un ¨ Bougie – bougie ¨ endiablé comme une sorte de jazzy- bretonnant.

8 – LA PISTE DE BRETAGNE Le site mégalithique de Saint Just, avec ses pierres levées, est réputé pour son histoire mêlée de légendes. Le dragon figé dans la pierre en est une preuve et sera inspecté avec minutie par les Chevaliers de l’Etable Rond en recherche du moindre élément répondant à leur recherche d’indices.

Un phénomène para – normal interviendra d’ailleurs pendant la visite. Conformément à la légende une brève apparition de deux Demoiselles sera constatée. Les preuves irréfutables résident dans les documents ci – dessous.

T 0 T + 1 T + 2 Apparition fugitive de deux Demoiselles Arpenter la Forêt de Brocéliande est pour les Chevaliers de l’Etable Ronde une marche et une démarche marquées par le respect. Prononcer le nom de Brocéliande c’est évoquer Merlin l’Enchanteur, la Fée Morgane et bien sur le roi Arthur avec tous les personnages liés aux Chevaliers de la Table Ronde.

Dans le Val sans Retour, près de l’étang du Miroir aux Fées, au pied de l’Arbre d’Or, les pensées s’élèvent. Le symbole de la fragilité de la nature, son pouvoir de renaissance est plus que jamais dans l’esprit des Chevaliers. L’obsession de retrouver la Grolle Sacrée est en harmonie avec la majesté de cette étrange forêt. L’information nouvelle portait sur l’existence d’un pied de géant dans la Vallée des Saints. Voilà qui était étrange et les Chevaliers eurent tôt fait de passer, en esprit, du pied à la Grolle. Sur place les Chevaliers découvrent, outre le pied gigantesque, un plateau couvert de statues en pierre. Il y en a des dizaines et des dizaines. Elles apportent aux Chevaliers non pas des renseignements exploitables mais la sérénité due à l’approche de ces saintes personnes.

Certaines rumeurs laissent à penser que le choix des présentations de statues sur le site serait étendu. La sélection des personnages ne serait plus limitée aux saints Bretons. Des noms nouveaux sont avancés, notamment ceux des Chevaliers de l’Etable Ronde. Le projet prendrait corps si l’on en croit la présentation de la maquette ci – dessous. Imaginez les statues de la Chevaleresse Thérèse, du Chevalier René, du Chevalier Michel, du Chevalier Daniel et du Chevalier Claude, dressées dans cette vallée. Il faut oser le dire : cela aurait du panache.

Au terme de leur séjour, les Chevaliers n’avaient pas progressé dans leur recherche d’éléments sur l’existence de la Sacrée Grolle. Cette fois encore, ces mendiants d’informations reprenaient le chemin du retour sans le moindre renseignement à se mettre sous la dent. Pourtant ils sentaient en eux, une certaine richesse. Cette soif d’approche de la nature, cette faim d’être ensemble pour vivre avec intensité les instants qu’ils avaient l’art de se créer. Demain, après demain, ils repartiront en recherche de la Sacrée Grolle. Cet espoir d’obtenir un jour l’éternelle Randonnée. En attendant, avant de quitter cette Bretagne si accueillante, le Chevalier Mécréant réunis ses compagnons dans une danse quasiment sacrée. Pioché dans le répertoire de l’an dro, le Laridé Vannetais est exécuté dans une ambiance festive.

De gauche à droite : Chevalier René – Chevaleresse Thérèse – Chevalier Daniel – Chevalier Claude – Chevalier Michel

FIN (Momentanée ??? )

CB ( Nov. 2015)