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IE Bercy La lettre d’information de l’Intelligence Economique des Ministères économiques et financiers N° 34 – Octobre – Novembre 2013 EDITORIAL Michel Volle, Co-président de l'institut Xerfi NUMERIQUE ET REVOLUTION INDUSTRIELLE LE POINT DE VUE DU SCIE LE CERCLE SCISDI LINDA BELAIDI Consultante en intelligence stratégique PREMIERS ENSEIGNEMENTS DE LAFFAIRE SNOWDEN Thomas Gomart, Directeur du développement stratégique de l’Ifri LE NUMERIQUE : NOUVELLE DONNE, NOUVELLE ECONOMIE Farid Arab ECLAIRAGE TERRITORIAL : FRANCHE-COMTE NET-IKI, un FABLAB dans un territoire rural LE CHAMPION ECONOMIQUE DU MOIS MyApPhone LES CAHIERS DE LA VEILLE Pour aller plus loin sur … AGENDA IE Nous nommons « iconomie » le modèle d'une économie efficace dans le contexte de la troisième révolution industrielle, celle de l'informatisation que certains qualifient de « numérique ». N'est-il pas préférable, dira-t-on, de se focaliser sur l'économie actuelle, meurtrie par la crise ? Sans doute, mais comment sortir de la crise si l'on ne sait pas où aller ? Le fait est que l’informatisation a changé la nature : sans elle le transport par containers n'aurait pas pu se développer, et l'Internet a effacé nombre des effets de la distance géographique. Dans les entreprises le changement est déjà manifeste. Les tâches répétitives physiques et mentales étant automatisées, la main d’œuvre est remplacée par le cerveau d’œuvre. Les produits, diversifiés, sont des assemblages de biens et de services élaborés par un réseau de partenaires, l’informatisation assurant et la cohésion de l'assemblage, et l'interopérabilité du partenariat. La concurrence est mondiale et violente, les risques sont élevés : chaque entreprise doit conquérir un monopole sur un segment des besoins puis le renouveler par l'innovation. Tout comme l'alliage du cuivre et de l'étain a fait émerger l'âge du bronze, l'alliage du cerveau d’œuvre et de l'« automate programmable ubiquitaire » qu'est devenu l'ordinateur fait ainsi émerger l'iconomie. Ce n'est pas sans risques : la Banque n'aurait pas cédé aux mêmes tentations si l'informatisation ne lui avait pas fourni de puissants moyens. Placer l'iconomie à l'horizon oriente la politique économique. La transition énergétique se prépare dans la nouvelle nature, la lutte contre le chômage considère les emplois offerts au cerveau d’œuvre, la concurrence parfaite n'est plus la règle d'or. En 1812 la priorité de Napoléon, révèle Caulaincourt, était d'industrialiser, c'est-à-dire alors de mécaniser. Industrialiser, aujourd'hui, c'est informatiser. L'émergence de l'iconomie est aussi un phénomène anthropologique dans la psychologie, la sociologie, la pensée etc. Pour libérer en France le potentiel du cerveau d’œuvre, nous devrons en particulier cesser de sacraliser le pouvoir et la hiérarchie : ce renversement de l'échelle des valeurs est sans doute pour nous l'obstacle le plus difficile sur le chemin de l'iconomie. Michel Volle Co-président de l'institut Xerfi

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IE Bercy La lettre d’information de l’Intelligence Economique

des Ministères économiques et financiers

N° 34 – Octobre – Novembre 2013

� EDITORIAL Michel Volle, Co-président de l'institut Xerfi

� NUMERIQUE ET REVOLUTION INDUSTRIELLE LE POINT DE VUE DU SCIE

LE CERCLE SCISDI

LINDA BELAIDI Consultante en intelligence stratégique

� PREMIERS ENSEIGNEMENTS DE L’AFFAIRE SNOWDEN Thomas Gomart, Directeur du développement stratégique de l’Ifri

� LE NUMERIQUE : NOUVELLE

DONNE, NOUVELLE ECONOMIE Farid Arab

� ECLAIRAGE TERRITORIAL : FRANCHE-COMTE NET-IKI, un FABLAB dans un territoire rural

� LE CHAMPION ECONOMIQUE DU MOIS

MyApPhone

� LES CAHIERS DE LA VEILLE Pour aller plus loin sur …

� AGENDA IE

Nous nommons « iconomie » le modèle d'une économie efficace dans le contexte de la troisième révolution industrielle, celle de l'informatisation que certains qualifient de « numérique ». N'est-il pas préférable, dira-t-on, de se focaliser sur l'économie actuelle, meurtrie par la crise ? Sans doute, mais comment sortir de la crise si l'on ne sait pas où aller ?

Le fait est que l’informatisation a changé la nature : sans elle le transport par containers n'aurait pas pu se développer, et l'Internet a effacé nombre des effets de la distance géographique. Dans les entreprises le changement est déjà manifeste. Les tâches répétitives physiques et mentales étant automatisées, la main d’œuvre est remplacée par le cerveau d’œuvre. Les produits, diversifiés, sont des assemblages de biens et de services élaborés par un réseau de partenaires, l’informatisation assurant et la cohésion de l'assemblage, et l'interopérabilité du partenariat. La concurrence est mondiale et violente, les risques sont élevés : chaque entreprise doit conquérir un monopole sur un segment des besoins puis le renouveler par l'innovation. Tout comme l'alliage du cuivre et de l'étain a fait émerger l'âge du bronze, l'alliage du cerveau d’œuvre et de l'« automate programmable ubiquitaire » qu'est devenu l'ordinateur fait ainsi émerger l'iconomie. Ce n'est pas sans risques : la Banque n'aurait pas cédé aux mêmes tentations si l'informatisation ne lui avait pas fourni de puissants moyens. Placer l'iconomie à l'horizon oriente la politique économique. La transition énergétique se prépare dans la nouvelle nature, la lutte contre le chômage considère les emplois offerts au cerveau d’œuvre, la concurrence parfaite n'est plus la règle d'or. En 1812 la priorité de Napoléon, révèle Caulaincourt, était d'industrialiser, c'est-à-dire alors de mécaniser. Industrialiser, aujourd'hui, c'est informatiser. L'émergence de l'iconomie est aussi un phénomène anthropologique dans la psychologie, la sociologie, la pensée etc. Pour libérer en France le potentiel du cerveau d’œuvre, nous devrons en particulier cesser de sacraliser le pouvoir et la hiérarchie : ce renversement de l'échelle des valeurs est sans doute pour nous l'obstacle le plus difficile sur le chemin de l'iconomie. Michel Volle Co-président de l'institut Xerfi

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LE POINT DE VUE DU SCIE L’IMPRESSION 3D, OPPORTUNITE OU REVOLUTION ?

JEAN-LOUIS TERTIAN CHEF DU DÉPARTEMENT DE L’ANALYSE STRATÉGIQUE ET DE LA PROSPECTIVE

Avec « Le point de vue du SCIE », l’objectif consiste, dans le cadre de la thématique traitée, à faire état des principaux éléments de réflexion conçus au SCIE, tout en laissant toute leur place aux experts de haut niveau qui nous font l’honneur d’intervenir dans ces colonnes. Dans un contexte d’ensemble où l’économie des pays avancés est fondée sur l’innovation, le cadre économique est remis en cause par les possibilités offertes tant en matière de dématérialisation que d’accélération des cycles, induisant un retour de l’entrepreneur qui pourrait bien se révéler le catalyseur de cette troisième révolution industrielle à laquelle nous sommes confrontés. Dans le cadre du sujet de ce mois, « numérique et révolution industrielle », c’est le segment de l’impression 3D, thème d’actualité s’il en est qui est approfondi, parmi ceux, nombreux, impactant le processus industriel.

UN TRAVAIL D’ANTICIPATION DIFFICILE Dans l’activité d’anticipation face à un phénomène comme celui de l’impression 3D qui semble offrir des perspectives aussi prometteuse, le plus difficile réside dans la capacité à éviter la prévision, « est-ce une innovation incrémentale significative ou une innovation de rupture majeure ? » en fournissant un certain nombre de clés de lecture qui permettent de mieux comprendre les changements à l’œuvre.

Or l’une des caractéristiques d’une technologie de rupture c’est que sa portée et ses débouchés ne peuvent être anticipés, au contraire d’une innovation incrémentale, rendant de ce fait vain toute démarche en ce sens.

L’impression 3D a déjà une place dans certaines industries depuis des années (Airbus la pratique depuis 1997) tandis que d’autres (comme Nike) découvrent leur potentiel pour dépasser les limites des technologies traditionnelles. Enfin dans des domaines comme celui du médical, les perspectives sont telles que tant les avancées envisageables que les problèmes d’éthique sous-jacents sont d’ores et déjà l’objet de débats et controverses.

Le président Obama a déclaré en février 2013, lors de son discours sur l’état de l’Union, que « l’impression 3D a le potentiel pour révolutionner la manière dont nous fabriquons presque tout » et recréer des emplois dans des zones laissées à l’écart par la mondialisation ». Assiste-t-on en direct à un changement de paradigme en matière de position stratégique pour les acteurs industriels, ouvrant la voie à des relocalisations éventuelles – d’où des positionnements politiques – ou des changements de leadership des acteurs qui auront le mieux tiré parti de cette nouvelle donne, avec à la clef un changement significatif de l’écosystème économique ?

UN VASTE CHAMP DES POSSIBLES Les petites structures y voient avant tout la possibilité de produire des prototypes à moindre frais, ce qui génère des avantages tant en délai de conception que de commercialisation. Mais la clef de voûte de l’impression 3D est la possibilité de personnalisation qui permet d’envisager une production « à la carte ».

Le champ des possibles semble particulièrement étendu pour les entrepreneurs qui sauront innover et trouver de nouveaux débouchés, non seulement en faisant évoluer les processus et produits dans le cycle industriel mais également en imaginant de nouveaux produits et services, à l’instar de l’évolution qui a conduit les imprimantes – 2D – à révolutionner le tirage photo et – au travers d’une diminution de qualité et d’une augmentation des possibilités de personnalisation – profondément modifier le business modèles des laboratoires photos traditionnels.

Si les possibilités sont immenses et à défricher, elles demeurent dans des limites qui sont celles de la production industrielle de masse – qu’elle ne sera pas en mesure de concurrencer – et de la « troisième loi de pouvoir de l’impression 3D » qui stipule qu’un objet deux fois plus grand prendra 8 fois plus de temps et de matière à fabriquer1.

Entre ces limites, la qualité et la vitesse d’impression ou le type de matériel utilisables ne font que s’élargir. Reste à développer le modèle d’affaires permettant le meilleur décollage, modèle qui pourrait bien s’inspirer de celui des cartouches d’encre dans le segment des imprimantes à jet d’encre où le consommable, et non l’imprimante, est le segment qui offre les perspectives de marge pour les fabricants.

1 An Insider’s View of the myths and truths of the 3D Printing Phenomenon, Carl Bass, Wired, Mai 2013

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AVEC DES PERSPECTIVES FUTURISTES S’il est difficile d’identifier un segment ou une orientation de marché plus qu’une autre, un certain nombre de perspectives retiennent cependant l’attention. Au premier rang desquelles figure le « bioprinting », le Dr Anthony Atala de l’Université de Wake Forest ayant réussi à imprimer et implanter un urètre chez un être humain. Des tissus humains fonctionnels sont également imprimés, à ce stade pour la recherche médicale et les applications thérapeutiques. Dans ce domaine, on peut citer également l’impression d’ADN par Craig Venter ou Cambrian Genomics.

Des innovations comme celle permettant de concevoir une structure de base lunaire imprimée en 3D (Monolite D-Shape) au travers de matériaux disponibles sur la Lune ouvre également des perspectives en matière de retraitement des déchets2.

QUE PEUT-ON ESPERER DE L’IMPRESSION 3D ? Comme le souligne Carl Bass, l’impression 3D ne rapatriera probablement pas d’emplois de la production de masse, que ce soit en France ou ailleurs. Mais l’innovation qu’elle génèrera et suscitera sera, elle, créatrice d’emplois, hautement qualifiés et conduira à modifier un grand nombre de modèles d’affaires et d’avantages concurrentiels, une prime aux plus adaptables.

Mais dans un monde économique où l’innovation technologique est clé, peut-être faut-il déjà commencer à regarder au-delà de l’impression 3D ? Skylar Tibbits du MIT a présenté, début 2013, le concept d’impression 4D, avec des matériaux capables de s’auto-assembler3 sous différentes formes suivant les stimuli auxquels ils sont soumis, ouvrant des perspectives dans la fabrication, l’emballage et le biomédical4.

Signal faible, le « Research Office » de l’armée américaine a accordé, fin 2013 ; 3 prêts d’un montant d’un million de dollars US à des universités pour financer des recherches sur le sujet.

2 Wired, mai 2013 3 Avec des fibres de polymère à mémoire de forme déposées dans un matériau composite 4 Communiqué de presse de l’université de Boulder, Colorado, 22 octobre 2013

ET DES CONSEQUENCES SUR L’AVENEMENT DE L’ENTREPRISE POST-MODERNE Comme le souligne Thierry Drilhon dans le dernier numéro5 de Prospective stratégique, « le grand groupe d’antan était hautement structurant » que ce soit en termes de « progrès technique et économique, vecteur de promotion sociale ». Ce modèle a également contribué à définir des processus industriels qui ont conduit à des formes d’organisation du travail.

Cette capacité structurante de l’entreprise est aujourd’hui fortement contestée ce qui impose à l’entreprise moderne de « repenser ses missions et ses responsabilités6 ». Mais le caractère structurant du travail demeure mais impose toutefois de réinventer la « mission que doit s’assigner l’entreprise moderne7 ».

Il semble indispensable que soient donc couplées des réflexions qui dépassent le seul cadre des avantages concurrentiels que l’entreprise doit s’efforcer de tirer des révolutions de l’économie numérique – dont l’impression 3D fait partie - pour également permettre à l’entreprise de jouer son « rôle de repère au sein de sociétés déboussolées ».

5 L’avènement de l’entreprise post-moderne, Prospective stratégique novembre – décembre 2013 6 Ibid 7 Ibid

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LE CERCLE SCISDI DU 17 OCTOBRE 2013 (SOUTIEN À LA COMPETITIVITÉ PAR L’INTELLIGENCE STRATÉGIQUE ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’INFLUENCE) PARTICIPANTS : LINDA BELAIDI (CONSULTANTE EN INTELLIGENCE STRATEGIQUE), DANIEL KAPLAN (FING), RONAN

STEPHAN (ALSTOM)

De gauche à droite, Daniel Kaplan, Ronan Stephan, Linda Belaidi

LE NUMERIQUE PERMET D’AMELIORER L’AGILITE DES PROCESS L’humain demeurant au cœur de l’évolution des processus, notamment dans l’entreprise, la première question qui se présente est celle de l’arrivée des « digital natives » dans le monde du travail et de la façon d’en tirer parti. Bien qu’aucune recherche académique ne confirme l’existence d’une « génération Y », il n’en reste pas moins que la capacité d’adaptation de ces jeunes aux évolutions de l’économie numérique les positionne à l’avant-garde pour tirer parti de mutations dont on ne fait qu’entrevoir le début.

Pour l’entreprise, la nécessité d’offrir une attractivité aux jeunes générations doit se concilier avec la recherche d’efficience de l’intégration du numérique dans l’entreprise, notamment en améliorant l’agilité des process et en accélérant le développement de nouveaux produits, alors même que les clients se révèlent plutôt conservateurs en termes d’usages. Malgré cela, tant l’ergonomie que la nature des échanges sont en train d’évoluer.

Pour franchir cette étape, cela suppose l’adaptation des systèmes d’innovation et – en la matière – tant les Etats-Unis que la Chine ne sont pas forcément plus adaptés que notre pays. Cela impose « d’agiliser » les processus d’innovation, notamment au travers de plateformes d’innovation plus ouvertes.

La maîtrise du processus de création/amélioration pour permettre à la fois de créer la demande et de préempter les marchés ainsi ouverts est une capacité essentielle, pas forcément aussi maîtrisée dans notre pays que dans d’autres. L’agilité et la réactivité priment.

LES LABORATOIRES VIVANTS ONT ENCORE A MONTRER LEUR CAPACITE A

CONSTITUER DES ECOSYSTEMES

CREATEURS DE VALEUR Les laboratoires vivants permettent de réunir le produit et le client, offrant ainsi un terreau favorable à l’innovation. Mais ceux labellisés en Europe n’ont, jusqu’à présent, pas montré de capacité à constituer des écosystèmes générateurs d’avantages concurrentiels pour notre économie ou créateurs de valeur.

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L’OPEN SOURCE ET L’OPEN DATA

CHANGENT LA DONNE Avec la révolution numérique, on arrive à une transparence de facto qui conduit à repenser la sécurité dans son ensemble, en intégrant la dimension de maillon faible, i.e. « une chaîne n’est forte que par son maillon le plus faible ».

La compétitivité repose sur la créativité avec la nécessité d’inventer le produit tout autant que le processus de collaboration, avec de plus en plus de possibilités de modélisation. L’avance générée par l’innovation est de par les mutations de l’économie numérique, beaucoup plus réduite qu’avant, ce qui impose d’aller plus vite plutôt que de se battre pour protéger. Il faut prendre en compte qu’un produit peut de plus en plus être produit par envoi d’instructions à des machines.

En la matière, la combinaison de l’open source et de l’open data changent radicalement la donne. On passe à un flux d’échange, non plus centralisé, mais décentralisé sans remonter aux niveaux supérieurs. Dès lors, la capacité à traiter les données sera essentielle pour les industriels sous peine de devenir sous-traitants de ceux qui les maîtriseraient.

L’IMPRESSION 3D EST-ELLE UN « GAME

CHANGER » ? L’impression 3D est déjà intégrée par certains acteurs industriels (e.g. GE fabrique des turbines) et crée un changement radical du côté du cycle d’innovation ; pratiquement tous les secteurs de l’industrie ou de la sphère économique seront impactés, notamment avec de fortes perspectives en matière de reverse engineering. La révolution du numérique ne signifie donc pas uniquement la dématérialisation mais également la re-création.

Des entreprises commencent à penser aux fab labs en créant des écosystèmes au stade de la production de manière à ajouter un degré de flexibilité dans leur stratégie. De la même manière, un acteur comme Seed Studio (Shenzen, Chine) aide les TPE à passer au stade de l’industrialisation. Des entreprises possèdent également leur fab lab (Renault, Seb, Airbus) ainsi que certaines villes (Détroit, Paris par exemple).

L’impression 3D est cependant perçue comme – à ce stade – trop peu mature pour permettre la production de masse ; elle devrait avoir de l’importance un jour mais à moyen terme. Cela est illustré par le peu de produits (ou couples produits services) complètement différents fabriqués (y compris en forme et design), élément phare des mutations engendrées par les précédentes révolutions industrielles.

PISTES D’ACTIONS A INITIER

• Mettre en place des écosystèmes articulés autour de partenariats public privé ;

• Développer des lieux d’interaction incluant une dimension de solidarité ;

• Penser les écosystèmes avec un certain degré d’ouverture ;

• Soutenir de petits projets hétérodoxes, notamment dans les services.

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LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE VUE DES ETATS-UNIS LINDA BELAIDI, CONSULTANTE EN INTELLIGENCE STRATEGIQUE

Nul ne peut ignorer la déferlante numérique qui touche tous les pans de notre société. Imprimante 3D, tablettes, smartphones, Big Data… ces outils technologiques sont entrés dans nos vies personnelles ou professionnelles au quotidien. La vague Web 2.0 est en réalité un tsunami numérique qui bouleverse non seulement les usagers mais qui oblige toutes les industries à penser, produire et distribuer différemment.

Quelques chiffres de l’activité numérique en 2012 :

• 2,3 milliards d’individus sont connectés à Internet, soit un tiers de la population mondiale ;

• 77 % des français sont membre d’un réseau social ;

• 80 % des entreprises utilisent les réseaux sociaux pour leur recrutement ;

• 64 % des internautes partagent leur opinion sur Internet ;

• 90 % des internautes font confiance aux recommandations trouvées sur Internet.

Succès phénoménal et mondial de services tels que AirnB (plateforme de location de chambre chez des particuliers) ou des sites de covoiturage.

Michel Foucault disait du pouvoir « il est partout et nulle part ». Aujourd’hui le pouvoir vient de la foule, ce concept porte un nom, le crowdsourcing.

On collecte des idées, des avis de citoyens, des informations provenant de diverses sources, des réseaux sociaux (twitter, linkedin, facebook..), blogs, forums, médias des masses... On centralise ces données, pour les analyser, en faire une représentation visuelle avec l’objectif de répondre à un problème spécifique ou lancer une application novatrice. Tels sont, aujourd’hui, les modèles d’écosystèmes qui se généralisent.

Nous sommes bel et bien passés à l’ère de l’économie collaborative, interactive et relationnelle, qui oblige les pouvoirs publics et à

fortiori l’industrie à anticiper les attentes du consommateur devenu internaute aguerri sur la toile par ses commentaires, avis ou suggestions. Tout ceci dans des environnements physiques dotés d’objets interactifs (NFC, biométrie, M2M, puce RFID...).

Notre monde est un village planétaire, nous sommes tous interdépendants, avec ce que cela peut comporter en termes d’opportunités mais également de fragilités et de risques. Un épiphénomène local au cœur d’une ville isolée peut provoquer un buzz planétaire. Jamais le numérique n’a été aussi proche de l’intimité des gens. Payer pour dormir chez l’habitant ou faire la route avec un inconnu illustre le passage à cette économie de recommandation. Cette économie est basée sur des valeurs solides telles que la confiance, le partage, la solidarité ou encore la responsabilité. Ce retour optimiste de la place valeur humaine, démontre finalement la complémentarité qui existe entre la virtualité des outils numériques et le besoin du lien social et physique.

Les industries, quels que soient leur taille et secteurs d’activité, doivent dorénavant intégrer cette nouvelle donne dans leur business model pour survivre.

Lors d’un déplacement professionnel aux Etats-Unis en septembre 2013, j’ai eu l’opportunité de visiter cinq villes américaines à la rencontre de StartUp, ONG et acteurs publics pour découvrir leurs dispositifs en matière de création d’entreprises et mesurer leurs pratiques du numérique.

Ma première visite a été celle de l’incubateur qui va révolutionner la vie des citoyens : « 1776 DC » à Washington DC.

C’est en tout cas l’objectif qui m’a clairement été affiché par son cofondateur Evan Burfield, lors de

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notre rencontre. Dédiée aux startups prometteuses, cette plateforme (au nom symbolique http://1776dc.com/) s’est installée au cœur du quartier stratégique du district (à quelques pas de la Maison blanche et de banques et groupes prestigieux) pour répondre aux besoins de porteurs de projets innovants. La sélection drastique de ses membres repose exclusivement sur la capacité du porteur de projets de répondre par une solution technologique, à une problématique préalablement identifiée. L’usage doit être au cœur du projet et pas seulement la technologie.

Focus est fait sur quatre secteurs industriels et de services stratégiques, à réinventer :

• l’éducation ; • la ville ; • l’énergie ; • la santé.

Le concept de 1776 DC repose sur un écosystème qui propose à la fois les services d’un coworking space 2.0 (partage des bureaux, domiciliation, salles de réunion, organisation de rencontres..) ainsi que les services complets d’un incubateur (financement des besoins, liens avec les élus locaux, mise en relation avec des experts reconnus, brainstorming de ses membres autour de projets communs, formation continue, mentorat..). Inauguré en Juin dernier, l’incubateur a d’ores et déjà des ambitions internationales. «Challenge cup » en est la meilleure illustration. Cette compétition a pour objectif d’identifier les startups nationales ou internationales les plus prometteuses, capables de répondre aux plus grands défis des quatre secteurs cités. Cet événement concernera 16 villes dans le monde, 64 startup finalistes, pour un rendez-vous majeur qui se tiendra en mai 2014. La finale devrait impliquer les ambassades des pays concernés, les institutionnels, investisseurs, entrepreneurs, médias, et bien entendu les industriels en quête d’innovation et de solutions technologiques à intégrer dans leur business model.

QUID DES POUVOIRS PUBLICS AMERICAINS ? Alors que l’administration Obama est embourbée dans une crise budgétaire sans précédent, jamais les villes n’ont été aussi novatrices et forces de propositions en matière d’innovation.

A New York City, un Think Tank indépendant et apolitique est devenu incontournable pour les responsables politiques et les industriels. Christian Gonzales-Rivera (Research Associate) et Cordelia Persen (Deputy Director) m’expliquent que le rôle de leur « Center for an Urban Future » est de fournir des rapports étayés, des analyses de données pertinentes pour permettre à tout responsable politique ou industriel d’avoir une vision sur les enjeux futurs en matière d’économie

locale, d’innovation, de changements sociétaux ou industriels. Les 25 meilleures pratiques de villes américaines et internationales sont ainsi regroupées dans un rapport considéré par de nombreux acteurs politiques, comme une véritable boite à idées du changement pour décideurs (à télécharger sur ce lien : http://nycfuture.org/research/publications/innovation-and-the-city-part-ii ).

En 2012, le charismatique maire de San Francisco Ed Lee a marqué son intérêt pour le numérique et l’innovation par la création d’un poste de Chef de l’innovation au sein de son équipe. Ne pas louper le train numérique et mesurer les enjeux qui impactent leurs territoires devient une préoccupation majeure. Ces enjeux sont à la fois sociétaux mais également économiques et industriels.

COMMENT PEUT-ON PORTER DES ACTIONS

DEDIEES A L’INNOVATION AVEC UN

BUDGET INSIGNIFIANT ? Cette question, je l’ai posée à la brillante Shannon Spanhake (deputy innovation officer de San Francisco).

« Effectivement notre budget est faible, confie cette experte en innovation, mais il s’agit avant toute chose de partager de l’information et les données de la ville. Ces données stratégiques en ligne sont mises à disposition des acteurs associatifs ou économiques pour alimenter leurs projets en matière d’innovation. Tel est le premier service apporté par notre équipe. De plus nous travaillons en synergie avec de nombreux acteurs associatifs tel que Code of America (http://codeforamerica.org/) ou du secteur, avec des réunions hebdomadaires ».

Le site public (https://data.sfgov.org/) regroupe toutes les données disponibles pour un libre accès à la société civile. Le texte de loi est disponible sur ce lien : https://github.com/SFgov/San-Francisco-Open-Data-Legislation-2012.

Par ailleurs, la ville de San Francisco (tout comme Austin/Texas, NYC...) offre par son maillage de proximité, des conditions idoines pour stimuler son industrie. L’Open Data est considéré comme un accélérateur d’innovation et permet d’atteindre plusieurs objectifs :

• assurer une transparence de l’information ; • solliciter et interconnecter les acteurs extérieurs pour des avis, des suggestions et cerner au mieux les besoins des citoyens en vue d’améliorer leur vie sur le territoire ; • alimenter un écosystème basé sur l’interaction des citoyens, du secteur privé et du bureau du maire (MOCI : Mayor’s Office Civic Innovation) ; • améliorer les canaux de communication entre responsables gouvernementaux et particuliers ;

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offrir aux porteurs de projets des éléments chiffrés pour développer des applications destinées à répondre à une problématique sociétale ou industrielle préalablement identifiée.

Une récente illustration de cette interaction entre le MOCI et une startup, est celle de la mise en place par Yelp et la ville d’une norme de sécurité alimentaire qui après inspection, attribue une notation des restaurants du territoire... L’objectif est de couvrir tous les points de restauration.

A l’Open Data, s’ajoutent de nombreuses plateformes de dématérialisation, qui permettent aux petites entreprises américaines et startups une veille continue en matière d’appels d’offre des marchés publics, avec une part du gâteau qui leur est réservée.

En plus des outils numériques, les villes telles que SF ou Austin organisent régulièrement des

« Hackathons », événements qui rassemblent citoyens-développeurs, élus locaux pour réfléchir ensemble sur les enjeux numériques. Les industriels ne sont pas en reste. Nombreuses sont les industries du secteur de la santé, du transport ou de l’énergie, qui participent à ces événements pour un travail de proximité avec les consommateurs, adapter leurs offres ou encore mesurer les tendances en matière d’usages technologiques.

Dans une économie de prescription, les constructeurs automobiles doivent nécessairement prendre en compte l’opinion des consommateurs sur la toile et d’identifier les influenceurs.

Une étude récente montre que 90 % des internautes américaines interrogés feraient plus confiance à Google dans l’achat d’une voiture sans conducteur, qu’à des constructeurs automobiles. La place du software, des développeurs et plus globalement du numérique dans le processus de création et de production est incontestable.

La personnalisation de produits (vêtement, lunettes…) sur Internet rencontre un vif succès auprès des internautes. Le modèle de l’industrie monosérie se développe de manière sensible et

contribue à la compétitivité de certaines entreprises. L’arrivée de la technologie des imprimantes 3D devrait accentuer ce phénomène, avec le volet open-source qui devra être gérée.

La révolution numérique impacte toutes les industries et ce, dans tous les domaines grâce à l’arrivée de la génération Internet qui utilise les outils tels que smartphones, tablettes de manière constante et intuitive. L’échange d’informations se fait de manière interconnectée et transversale. Nous sommes dans un écosystème numérique où des experts isolés peuvent se rassembler autour de projets pour voir émerger des projets créatifs et innovants susceptibles de bouleverser l’économie traditionnelle. Le financement collaboratif par les internautes ou Crowfunding renforce les phénomènes d’écosystèmes indépendants, depuis la conception d’une idée à son financement et sa commercialisation.

La force des foules représente un contre pouvoir grandissant qui change la donne et qui tend à bousculer toutes les organisations pyramidales, y compris celles des pouvoirs politiques. Elle est d’autant plus à prendre au sérieux que sa vision systémique du changement, sa conceptualisation des flux d’informations, la pertinence de ses actions démontreront aisément les limites ou les failles de nos organisations politiques et sociétales traditionnelles.

Dans ce contexte mondial de guerre économique, la compétitivité passera nécessairement par un travail en interaction entre services publiques et acteurs économiques privés, une généralisation du Haut débit sur l’ensemble du territoire pour créer des zones numériques vivantes et garder nos startups, chercheurs et industries en France, la création d’une école pour former nos patrons au Web 2.0 comme le suggère regulièrement Jean-Michel Billaut. Agir localement pour exploiter les leviers de croissance reste la seule voie urgente à prendre.

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PREMIERS ENSEIGNEMENTS DE L’AFFAIRE SNOWDEN THOMAS GOMART, DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT STRATÉGIQUE DE L’IFRI1

En mars 2013, la commission des affaires européennes du Sénat rendait public un rapport au titre évocateur : « L’Union européenne colonie du monde numérique ? ». L’objectif de ce rapport était de « sonner le tocsin avant qu’il ne soit trop tard » en appelant à une prise de conscience collective : « L’Europe est en passe de devenir une colonie du monde numérique, à la fois parce qu’elle devient dépendante de puissances étrangères et parce qu’il n’est peut-être pas exagéré de dire que le sous-développement la guette »2. En réalité, depuis plusieurs années, les milieux d’expertise se préparent aux conséquences stratégiques, politiques, économiques et culturelles de la « souveraineté numérique »3.

Le principe de gouvernance d’Internet et sur Internet a longtemps été celui du multiacteurs, c’est-à-dire du droit pour toute personne ou entité de participer aux mécanismes de gouvernance en fonction de ses compétences. Etats, secteur privé et société civile ont ainsi inventé des systèmes de règles pour organiser la croissance exponentielle et ultra rapide d’Internet, qui relie aujourd’hui plus de deux milliards d’individus. Ce principe multiacteurs, pourtant au cœur de cette rupture historique et technologique, est aujourd’hui ouvertement remis en cause par certains Etats, qui voient lnternet avant tout comme un enjeu de puissance4. En octobre 2013, l’ICANN5 publiait la Déclaration de Montevideo sur l’avenir de la coopération pour l’Internet, qui s’inquiétait des risques de « fragmentation de l’Internet au niveau national » et de « l’érosion de la confiance des internautes au niveau mondiale suite aux récentes révélations de contrôle et de surveillance omniprésente ». En juin 2013, Edward Snowden, ancien analyste contractuel de la NSA (National Security Agency) révélait aux opinions publiques l’ampleur des programmes de surveillance mis en œuvre par les Etats-Unis.

L’affaire Snowden est loin d’être finie. Douze ans après le 11 septembre, elle marque une nouvelle bifurcation du système international. Ben Laden a façonné l’appareil de sécurité des Etats-Unis, et par conséquent de leurs alliés, au cours de la dernière décennie. Snowden sert désormais pour Washington à désigner une nouvelle menace : la dénonciation de la NSA et de son étroite collusion avec les entreprises américaines du secteur numérique. Reste à savoir si les alliés traditionnels de Washington, au premier rang desquels Londres, Berlin et Paris, partagent cette définition, alors même que leurs opinions prennent conscience, quelques années après les milieux d’expertise, du caractère intrusif, systématique et, pour tout dire, incontrôlé de cette surveillance qui s’exerce aussi à leurs dépens.

L’affaire Snowden peut se lire comme le dernier épisode de l’histoire mondiale de l’espionnage,

vieux métier plein d’avenir. Dans ce domaine, les Etats-Unis bénéficient d’un avantage technologique que seule la Chine semble, à terme et dans un cadre interétatique, en mesure de leur contester. Le problème réside dans les inconnues qui existent aujourd’hui sur les intentions et les capacités de la Chine dans ce domaine. Cette affaire peut aussi se lire comme la confirmation récurrente de phénomènes perturbateurs de l’ordre international. Depuis plusieurs années, une nébuleuse d’acteurs individuels et de petits groupes, capables de s’organiser à l’échelle globale, dénonce les atteintes aux libertés ou, plus prosaïquement, se joue des dispositifs informatiques. Internet et le web leur ont donné la possibilité d’acquérir un pouvoir relatif et de devenir ainsi des acteurs à part entière de la politique internationale. En combinant ces deux lectures, trois enseignements peuvent être tirés.

Le premier concerne notre système d’alliance avec Washington. En juin dernier, la timidité des réactions aux premières révélations de Snowden a révélé les difficultés rencontrées pour analyser la démarche de ce dernier. Au nom de notre connivence stratégique, furent pudiquement évoquées les pratiques françaises en la matière. On préférait en rester là. Cette ligne de défense a récemment évolué sous l’effet croisé de la Syrie, du débat en Allemagne et des révélations récentes. Disons simplement deux choses : la Syrie a montré les limites de la considération américaine pour la diplomatie française ; Angela Merkel a trouvé une nouvelle occasion d’exercer son leadership à l’occasion du dernier Conseil européen. En réalité, il s’agit pour Paris de dissimuler une situation peu avouable vis-à-vis de son opinion comme de ses partenaires : la France n’est pas en mesure de conduire certaines opérations extérieures sans avoir bénéficié de renseignements transmis par Washington. En d’autres termes, des pans de notre sécurité dépendent directement de la qualité de notre relation à Washington, mais nous préférons entretenir le mythe gaullien de notre indépendance stratégique. A l’inverse, les échanges de renseignement en matière de contre-terrorisme avec Washington ne sont pas affichés

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politiquement, alors même qu’ils se sont intensifiés au cours des dernières années.

Deuxième enseignement : la persistance de la raison d’Etat. Ouvertement dénoncée par WikiLeaks, elle ne serait qu’un prétexte pour maintenir des positions dominantes. Or, depuis Machiavel, l’intrication du pouvoir et du secret repose sur l’idée d’une insuffisance du droit pour garantir l’efficacité de l’action publique. Que Julian Assange le veuille ou non, ce sont encore les Etats qui exercent le monopole de la violence légitime et se préparent en secret à y recourir. Rien n’indique que la fin de leur monopole irait de pair avec un système international plus démocratisé et plus pacifié. Fondamentalement inégalitaire et hétérogène, ce dernier est façonné par des cultures stratégiques capables de s’imposer aux autres. L’affaire Snowden rappelle le réalisme de la politique américaine, tout en détournant momentanément l’attention du comportement de régimes autoritaires comme la Chine ou la Russie. Ces deux pays investissent massivement, mais différemment, dans des capacités numériques et se livrent activement à l’espionnage extérieur et au contrôle de leurs populations. Il n’est pas inutile de le rappeler dans le contexte actuel. La focalisation sur les Etats-Unis détourne l’attention d’autres manœuvres intrusives orchestrées par des Etats ou des acteurs privés dans le cadre de la compétition économique ou de l’influence culturelle.

Dernier enseignement : le différend fondamental entre sociétés civiles et Etats sur l’équilibre entre libertés individuelles et sécurité nationale. Ce vieux débat se pose désormais à l’échelle globale et traverse désormais le champ numérique. Une génération d’activistes et de citoyens irrigue l’espace public par une multiplication infinie des

espaces de discussion. Le cyberespace offre des possibilités illimitées d’agir de concert ; il permet à des individus et à des groupes structurés, désireux de modifier leurs conditions politico-économiques, d’inventer des formes inédites d’action collective. Tous les champs sociaux, y compris le domaine réservé de la politique étrangère et de sécurité, sont concernés par cette lame de fond.

Il existe aujourd’hui un risque bien réel d’en faire la principale menace. L’affaire Snowden pourrait entraîner une redéfinition des priorités d’action des services de renseignement, en marge de tout débat démocratique. A l’inverse, les émules de Snowden pourraient être tentés d’accélérer, sans discernement, leur travail de sape des fondements des états démocratiques, alors même que leur liberté individuelle résulte de longs processus historiques inscrits dans des cadres souverains. Une culture démocratique ne peut se concevoir sans culture historique. C’est en inventant une interaction entre ces deux univers que nos démocraties pourront créer un consensus social sur les menaces réelles et perçues ; et c’est ainsi qu’elles pourront continuer à se distinguer des régimes autoritaires.

Puisse l’affaire Snowden ne pas être uniquement analysée dans un cadre transatlantique. Elle devrait au contraire permettre de comprendre qu’elle annonce un nouveau type de comportement, qui va modifier en profondeur le système international6. En ce sens, l’affaire Snowden peut être une prise de conscience pour les élites et les opinions des pays européens, même si, en la matière, elles ne sont pas forcément alignées.

1 Cette contribution développe la tribune suivante : « Aux démocraties de montrer l’exemple », Le Monde, 31 octobre 2013. 2 Sénat, Rapport d’information fait au nom de la commission des affaires européennes sur l’Union européenne, colonie du monde numérique ?, par Catherine Morin-Desailly, n° 443, 20 mars 2013. 3 Pour une mise en perspective : Pierre Bellanger, « De la souveraineté numérique », Le débat, n° 3, 2012. 4 Sur ce thème, voir le dossier coordonné par Julien Nocetti, « Internet, outil de puissance », Politique étrangère, n° 2, 2012. 5 Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, organisation internationale d’intérêt général ayant la responsabilité, depuis 1998, de coordonner le système de nommage et d’adressage d’Internet. 6 Thomas Gomart, « De quoi Snowden est-il le nom ? », Revue des deux mondes, novembre-décembre 2013.

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LE NUMÉRIQUE : NOUVELLE DONNE, NOUVELLE ÉCONOMIE FARID ARAB, PURE PLAYER FRANCAIS ET AFRICAIN

Farid Arab, vous avez une activité Web Entrepreneur en tant que Pure Player, éditeur de site Internet en France, mais aussi associative en tant que Président de Founder Family, une association tournée vers l’entrepreneuriat social et l’éducation en Afrique ; de quelle façon, vos activités sont-elle entièrement tournées vers Internet ?

Le Drop Shipping, en tant qu’intermédiaire entre le grossiste apporteur d’affaires (produits, quantité, adresse de livraison) et l’acheteur, me permet de proposer une gamme de 12 000 produits en ligne. Cette activité de Web Entrepreneur ne nécessite pas de magasin et génère donc peu de frais de distribution et de stockage. Elle se déroule à 100 % sur Internet avec une équipe de très bons référenceurs et surtout un service clientèle accéléré.

Dans un domaine différent, une autre expérience avait été la mise en œuvre d’une plate-forme «Algérie-France entreprenons ensemble», un service Web destiné au ciblage et à la mise en relation de chefs d’entreprise français et algériens souhaitant travailler ensemble.

Dans un modèle classique, il est nécessaire de disposer de nombreux collaborateurs et de locaux : dans le modèle Pure Player œuvrant uniquement sur Internet, ces besoins sont réduits. L’organisation de travail est plus flexible (horaires, lieux ...) et facilitée par des outils8 de co-élaboration. Chacun choisit ou crée, ses propres tâches. Les outils permettent ainsi une gestion du travail en temps réel et à distance par les « co-élaborateurs ».

Les réseaux sociaux sont mis à contribution avec Twitter pour le service après vente et Facebook pour la promotion. Le modèle Pure Player est à comparer avec le modèle Brick and Mortar, entreprise de vente traditionnelle ayant pignon sur rue et avec un modèle Click and Mortar comme la Fnac ou la SNCF. Cela facilite notamment la création d’entreprise : à la différence du modèle industriel, il suffit d’un accès Internet et d’un nombre restreint de co-élaborateurs. Les Pure Player peuvent néanmoins générer beaucoup d’emplois comme Google, Netvibes9 ou l'entreprise française OVH10.

8 Tels que Trello, une application permettant de gérer des projets et tâches en équipe (planification, organisation) Le principe est de créer une Board, décomposé en “Todo”, “Doing” et “Done” incluant des « Cards ». 9 Netvibes est désormais positionné, après la disparition de Pageflakes, de Google Reader et tout récemment de iGoogle, au centre du Social Media Monitoring. Il a développé un modèle B2B pour les entreprises en Europe et

LE NUMERIQUE EST UNE OPPORTUNITE POUR LE CONTINENT AFRICAIN

L’Afrique constitue un espace où la connaissance est le nerf de la guerre. Le continent est déjà prêt pour la prochaine révolution industrielle : l'économie de la connaissance. L’Afrique, sur un marché mondialisé, sera plus compétitive dans l’industrie créative grâce à un coût de la vie et des salaires bas ainsi que la disposition d’un grand nombre de jeunes ingénieurs.

Alors que l’Europe a perdu son champion Nokia, une entreprise algérienne «CONDOR» lance son premier smartphone. L’Afrique sera le prochain continent du mobile, un marché d’avenir.

C’est sur ce continent et compte tenu de son intérêt pour le numérique, que mon réseau sur le thème innovation et entreprise sociale, « les WebDays », a été créé, après l’organisation, il y a trois ans de la semaine du Web.com, le plus gros événement consacré à Internet en Afrique avec 120 conférences qui ont rassemblé 6 000 participants. Tous les mois, des événements sont ainsi organisés, en Algérie, Tunisie, Côte d’Ivoire, Sénégal ... Il s’agit de créer une dynamique territoriale entre tous les acteurs, une révolution numérique et culturelle à la fois. Ces événements génèrent des projets communs avec les collectivités territoriales dans toute l’Afrique, qui ont abouti à la création de NOLLOA.org ( www.nolloa.org/ ), un réseau de Living Lab et prochainement de FabLabs.

aux Etats-Unis et a été racheté, en février 2012, 20 millions d’euros par Dassault Systemes. 10 OVH : premier hébergeur européen qui s'est hissée en moins de quinze ans dans le trio de tête mondial de son secteur avec des effectifs de 700 personnes et 200 millions d'euros de chiffre d'affaires en France.

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ECLAIRAGE TERRITORIAL : NET-IKI, UN FABLAB DANS UN TERRITOIRE RURAL DANS LE JURA, PASCAL MINGUET, CO-FONDATEUR DU 1ER FABLAB RURAL DE FRANCE, À BIARNE, JURA

Ouvrir un FabLab dans un village de 350 habitants du Jura en 2010, représentait un défi, voire une utopie. Le FabLab Net-IKi, a ouvert ses portes en juin 2012, peu après Toulouse, Nantes, Lille et Cergy-Pontoise. Le modèle adopté est de type bottom-up, puisque porté par une association intervillages de bénévoles : Net-IKi « l'Internet de chez nous » qui a pour mission de réduire les fractures numériques, réseauter les talents et les passionnés et montrer la capacité des zones rurales à innover et avancer.

RETOUR SUR EXPERIENCE D'INNOVATION

PRAGMATIQUE, COLLABORATIVE ET

REPRODUCTIBLE.

Le dynamisme d'une association intervillages a permis d'ouvrir le premier FabLab (laboratoire de fabrication) rural de France à Biarne. C'est dans ce village de 350 habitants que des personnes se réunissent, collaborent, échangent, créent, innovent et réparent dans une ancienne salle de classe. Au delà de la technologie et des machines 3D, l'association Net-IKi a recréé du lien intergénérationnel et … humain.

NE LAISSER PERSONNE SUR LE BORD DES CHEMINS NUMERIQUES

L'association Net-IKi est née en 2008 sur la fracture numérique, manque d'Internet haut débit dans les villages de Biarne et Jouhe. Le collectif initial, qui a réuni 120 foyers, s'est transformé dès 2009 en association loi de 1901, coïncidant avec l'inauguration la première liaison WiMax du Jura à Jouhe. L'association intervillages Net-IKi organise toutes les semaines des ateliers pour découvrir, utiliser et maîtriser les usages d'Internet et du numérique. Ces ateliers, animés par des bénévoles, couvrent, selon les sujets, les niveaux débutants, utilisateurs et experts d'Internet. Depuis 2011, Net-IKi est installée dans une ancienne salle de classe de Biarne.

UN FABLAB DANS UN VILLAGE ?

C'est fin 2010 que nous nous sommes intéressés au mouvement FabLab, c'est-à-dire des lieux d'échanges, d’innovation, de conception, de fabrication, de réparation ouverts. A l’origine, une idée de Neil Gershenfeld du MIT (Institut de technologie du Massachusetts) à Boston : plutôt que de tout fabriquer en un point unique (la Chine bien souvent) et ensuite arroser le monde et faire consommer des produits inadaptés, inutiles et à l’obsolescence programmée, pourquoi ne pas fabriquer à la demande, au plus près des utilisateurs et pourquoi ne pas détourner et réparer ces objets ou produits. Il y avait alors une cinquantaine de FabLabs dans le monde et aucun en France. Nous avons démarré le projet avec les équipes de Toulouse, Nantes, Cergy, qui comme nous voulaient tenter l’expérience.

EXPLIQUER, MONTRER, FAIRE ADHERER

Le travail en réseau avec les autres porteurs de projets et la détermination de l'équipe a permis de faire adhérer les habitants, les élus du village et … le Président du Conseil Général, qui a vite saisi l’intérêt du projet pour le Jura. Grâce à une subvention du Conseil général du Jura, le soutien du Crédit Mutuel local et de l'opérateur WiBox, le premier FabLab rural de France a été inauguré en juin 2012. Outre les 75 membres actifs de l'association, plus de 250 personnes ont découvert le FabLab, s'initient à la 3D, à l'électronique, à la robotique... et créent, échangent, partagent sans aucune contrainte de milieu, de diplôme ou de moyens. Les profils s'étalent de 7 à 87 ans et chacun est curieux d'apprendre, de partager et participer à son échelle à un ou plusieurs projets. En 15 mois les réalisations sont nombreuses.

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UN FABLAB QUI ESSAIME ET S'INSTALLE

DANS LE TERRITOIRE

Dès l’ouverture, les choses sont allées beaucoup plus vite que tous les plans les plus optimistes échafaudés. Le FabLab Net-IKi travaille désormais avec trois lycées, l'Université de Franche-Comté, des entreprises locales et des artisans. Il est depuis septembre partenaire de deux pôles de compétitivités régionaux : Microtechniques et Plastipolis. Il passe en version 2 et le modèle économique s'affine au fur et à mesure. En outre, les demandes sont nombreuses de la part des territoires ruraux ou communautés qui veulent créer un FabLab. Net-IKi accompagne 8 projets en Bourgogne et Franche-Comté dont 3 ont répondu à l'appel à projet FabLabs.

LA CLE DE LA REUSSITE : LE RESEAU ET

LA COMMUNICATION

Sans Internet, les réseaux sociaux et réels, l'envie et le « savoir-communiquer », ce FabLab rural n'aurait pas réussi à se hisser au rang des autres FabLabs francophones et mondiaux. Ce travail en réseau, inscrit dans la charte des FabLabs, est important en termes de ressources, de savoir-faire et d'innovation. C'est aussi pour cela que les 8 FabLabs initiaux ont créé l'association Interfabs, qui réunit les espaces de fabrication numérique (personnelle ?), afin de faciliter les échanges dans le monde francophone et maximiser la représentation des FabLabs dans le processus d'innovation actuel. Association Net-IKi – 3 rue de l'église, 39290 Biarne – [email protected] FabLab-Net-IKi - www.fablab-net-iki.org - [email protected] - @fablabiki Facebook Association Interfabs www.interfabs.fr @interfabs

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Le SCIE développe un vivier de “Champions économiques de demain” et présente l’un d’entre eux à l’occasion de chaque numéro de la présente lettre mensuelle.

LE CHAMPION ÉCONOMIQUE DU MOIS : MYAPPHONE LE TALENT C’EST L’AUDACE QUE LES AUTRES N’ONT PAS ANTHONY GINTER, PRÉSIDENT

Les trois fondateurs de MYAPPHONE, experts du mobile, s’associent en 2010pour créer MYAPPHONE dont le principal produit est MY APP (www.myapp.net).placent l’éthique et l’humain au centre de leurs actions.MY APP se présente comme un fournisseur d’accès au marketing mobile. La société MYAPPHONE ne développe pas ses activités sur le même terrain que ses concurrents. Elle prend le marché à contre pied. Alors que de très nombreuses entreprises développent des applications sur mesure pour les marques ou les grands groupes, MYAPPHONE met au point une solution simple et puissante : un générateur d’applications mobiles, ouvert à tous, permettant aux TPE et aux PME de créer leur propre application mobile et de bénéficier ainsi du meilleur de la technologie mobile à un coût très concurrentiel.

MY APP ouvre, aux entreprises de toutes tailles, les technologies réservées jusqu’ici aux grands groupes. Ainsi chacun peut les utiliser en toute simplicité sans aucune compétence technique. Tout a été imaginé pour que le professionnel ne perde pas de temps et profite du potentiel qu’offrent les smartphones en matière de marketing local ou de proximité. Les professionnels ont ainsi accès à un outil aussi puissant leur permettant de « ne plus quitter la poche de leur client.

Mais pour ce faire, il fallait innover et être en mesure de proposer une solution prenant en compte les contraintes des entreprises de petite taille qui présentent souvent les caractéristiques suivantes : le manque de temps, la perception de l’utilité du produit, des budgets souvent serrés et des problématiques de retour sur investissement très fortes.

On passe de facto de la question « Est-ce qu’une entreprise a besoin d’une application mobile ? » à « A quoi cette application mobile va-t-elle m’être utile ? » C’est pour répondre à ce changement que MyApPhone s’est concentrée sur une solution permettant à l’entreprise de développer sa marque, conquérir de nouveaux clients et fidéliser sa clientèle tout en générant des revenus.

La volonté est de faire entrer les entreprises de toutes tailles dans l’ère du marketing mobile. Consommateurs et professionnels ont tous deux un intérêt évident à utiliser les applications mobiles.

La solution www.myapp.net est accessible en ligne depuis 2012 et permet déjà à de nombreuses TPE, commerçants, petites communes, organisateurs d’événements, boutiques… d’être présents sur les smartphones de leurs clients. Comme le proposent certaines solutions pour créer un site web en quelques clics, MYAPPHONE permet aux professionnels d’aller plus loin et de créer une application mobile sur le même modèle.

Ainsi, grâce à un investissement global d’un million d’euros (mise de fonds de 350.000 euros, soutien de la BPI pour un montant de 500.000€ et de divers soutiens en Ile de France et en Moselle – MYAPPHONE possédant sa succursale de R&D à Metz), l’entreprise a mis au point son générateur et l’a rendu accessible sur sa propre plateforme : www.myapp.net.

En septembre 2013, MYAPPHONE a lancé un programme de distribution appelé MY APP PARTNER. Ce programme permet à toute agence de communication, marketing, promotion, média… d’utiliser de façon illimitée la plateforme de MYAPPHONE afin de proposer à leur portefeuille de clients des applications mobiles professionnelles.

MYAPPHONE, accompagnée par le SCIE et identifiée comme potentielle championne économique de demain, participe à la lutte contre la désertification des centres villes et contribue à montrer que nos startups nationales sont de taille à rivaliser face aux géants internationaux du web et du mobile.

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� Les Cahiers de la Veille

POUR ALLER PLUS LOIN …

TIC ET INNOVATION The Global Innovation 1000: Navigating the Digital Future Cette étude sur la place du numérique dans le processus d’innovation présente notamment une cartographie par typologie d’outils. Elle propose également un classement des 1000 plus grandes firmes innovantes mondiales. Booz & Company, octobre 2013 http://www.strategy-business.com/embargoedarticle/00221?gko=e8640&preview=1&psid=0&ph=0dff Hype Cycle for Emerging Technologies, 2013 Le cabinet Gartner a choisi de traiter ici de la relation homme/machine, une étude basée sur plus de 2000 technologies regroupées en 98 catégories. Août 2013 http://www.gartner.com/newsroom/id/2575515 Comparing Innovation Performance in the EU and the USA: Lessons from Three ICT Sub-Sectors Le rapport relève, à travers une comparaison avec les États-Unis et les pays asiatiques, les lacunes de l'UE en matière d'innovation dans trois secteurs des TICs : les services web, la robotique, les technologies d’affichage. Elle explore le rôle des politiques publiques en matière d'innovation dans les TIC. JRC, Commission européenne, mai 2013 http://ipts.jrc.ec.europa.eu/publications/pub.cfm?id=6223 Indice de l’innovation par les TIC Le Cigref s’est associé avec le Centre francophone d’informatisation des organisations (Cefrio)11 au Canada pour mener une étude visant à mesurer l’innovation induite par l’utilisation des TIC dans les entreprises … Avril 2013 http://www.cigref.fr/indice-de-l-innovation-par-les-tic-etude-menee-aupres-des-grandes-entreprises-francaises-2013 Creative Industry Strategies L’agence de l’innovation au Royaume-Uni a lancé la stratégie « Creative Industries innovation : 2013-2016« afin de favoriser la croissance des entreprises dans le secteur des industries créatives par l’utilisation des technologies numériques et du design. Technology Strategy Board, Royaume-Uni, octobre 2013 https://www.innovateuk.org/documents/1524978/2139688/Creative%20Industries%20Strategy%202013-16 Intermediate input markets, ICT and innovation in Germany: A firm level analysis Cet article étudie l'impact de l'adoption des TIC sur les performances économiques des entreprises en Allemagne. Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung, 2013 http://ftp.zew.de/pub/zew-docs/dp/dp13013.pdf

TENDANCES EMERGENTES … Top 10 Strategic Technology Trends for 2013 Le cabinet Gartner a identifié dix tendances technologiques stratégiques : les terminaux mobiles, les applications mobiles, le Cloud privé, les App Store d’entreprises, les objets connectés, le Cloud computing hybride, le Big Data, les applications analytiques, les architectures in-memory et l’impression 3D. Octobre 2013 http://www.gartner.com/newsroom/id/2603623 L’Internet Industriel nouveau paradigme de croissance économique ? Le rapport « The Industrial Internet@Work « publié par General Electric décrit les gains de productivité atteints grâce à un meilleur traitement des données produites par les industries lourdes … L’Atelier, octobre 2013 http://www.atelier/trends/articles/Internet-industriel-nouveau-paradigme-de-croissance-economique_424545 The Industrial Internet@Work http://files.gereports.com/wp-content/uploads/2013/10/GE_IndustrialInternetatWork.pdf L’usine digitale tiendra-t-elle ses promesses ? Faire interagir les machines et les produits et même les machines entre elles pour une optimisation de ressources énergétiques et humaines, tel est le défi de la prochaine révolution industrielle en cours… L’Atelier, octobre 2013 http://www.atelier/trends/articles/usine-digitale-tiendra-t-promesses_424457 La France du numérique Cette enquête a permis de sélectionner 125 pépites dans 21 régions étudiées. Ce sont de nouvelles usines qui s’appuient sur les données pour fournir des services innovants. L’Usine digitale, octobre 2013 http://www.usine-digitale.fr/article/la-france-du-numerique.N211260 Eight great technologies Le gouvernement du Royaume-Uni a annonçé un investissement important en faveur de la R&D dans huit domaines qu’il considère stratégiques. Ces domaines incluent notamment le Big Data et la robotique. Department for Business, Innovation and Skills, Royaume-Uni, octobre 2013 https://www.gov.uk/government/publications/eight-great-technologies-infographics Industrie 4.0 : l'usine connectée Une révolution majeure est en cours, porteuse de nombreuses innovations et créatrice d’une nouvelle dynamique de marché : c’est l’usine connectée au sein de laquelle les machines, les sites et les processus de production communiquent en continu … Gimelec12, septembre 2013 http://www.gimelec.fr/Publications-Outils/Industrie-4.0-l-usine-connectee-Publication

11 Réseau de 150 membres universitaires, industriels et gouvernementaux et 80 chercheurs associés facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations, à l’aide des technologies de l’information et de la communication (TIC). 12 Le Gimélec fédère 200 entreprises qui fournissent des solutions électriques et d’automatismes sur les marchés de l’énergie, du bâtiment, de l’industrie et des infrastructures.

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NOUVEAUX USAGES : FABLABS … Diffuser la culture makers au monde extérieur Quel point commun entre un projet de quartiers numériques à Lomé et le MadLab de Manchester ? … InternetActu, la Fing, octobre 2013 http://www.Internetactu.net/2013/10/31/diffuser-la-culture-makers-au-monde-exterieur Des laboratoires vivants pour des territoires innovants Le Cefrio au Canada a mené un projet visant à mesurer l’intérêt du Living Lab comme soutien à l’innovation. Juin 2013 http://www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Laboratoires_vivants_rapport_synthese.pdf Questions Numériques 2013/ 2014 : les promesses du numérique Le numérique promet beaucoup, depuis toujours. Et pourquoi pas ? Une promesse nourrit les imaginaires, mobilise, oriente l’action. Certaines promesses passées du numériques font aujourd’hui sourire, d’autres restent d’actualité… Alors, quelles promesses pourrions-nous formuler pour demain… La Fing, février 2013 http://fr.slideshare.net/slidesharefing/cahier-denjeux-questions-numriques-2013-2014 Makers : La nouvelle révolution industrielle La démocratisation des outils de production va-t-elle déclencher une nouvelle révolution industrielle, portée par les Makers ? C'est le point de vue défendu dans ce livre par Chris Anderson, rédacteur en chef de Wired. La Fing, novembre 2012 http://www.Internetactu.net/2012/11/23/makers-la-nouvelle-revolution-industrielle/ Méthodes agiles : la conception logicielle appliquée au monde physique Internet Actu, la Fing, octobre 2012 http://www.Internetactu/2012/10/31/methodes-agiles-la-conception-logicielle-appliquee-au-monde-physique/ Tour d’horizon des FabLabs Ce rapport présente une analyse basée sur l’étude en 2011de différents FabLabs mondiaux. Le document constitue une introduction au phénomène et permet de comprendre les modèles économiques émergents. Présentation par la Fing, mai 2012 http://www.slideshare/slidesharefing/fab-labs-overview FabLab. L’avant-garde de la nouvelle révolution industrielle Cet ouvrage pratique dresse un panorama des FabLabs, en décrit les fonctionnements, les enjeux, les usages, l’organisation, la mise en œuvre, les modèles économiques émergents, et les potentiels … FYP Éditions, collection "La fabrique des possibles", 2009 http://www.fypeditions.com/fab-lab-lavant-garde-de-la-nouvelle-revolution-industrielle/

IMPRESSION 3 D L'impression 3D, une révolution et un champ de bataille juridique Comme toute nouvelle technologie, l'impression 3D pose la problématique de l'extension de son usage tout en limitant ses effets néfastes. Comment mieux encadrer cette innovation et lutter contre la contrefaçon ? … Les Echos, article Guillaume Seligmann, octobre 2013 http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/innovation-recherche/0203073335761-l-impression-3d-une-revolution-et-un-champ-de-bataille-juridique-55923.php 3D Printing and the Future of Manufacturing Ce rapport explore les possibilités des services d'impression 3D et suggère 10 questions que les entreprises devraient se poser pour rejoindre ce mouvement. Office of Innovation Technology Program, 2013 http://www.csc.com/innovation/insights/92142-the_future_of_3d_printing_services_and_manufacturing Yahoo Hands On Search pour imprimantes 3D Une simple requête vocale sur ce moteur de recherche permettrait de rechercher des objets à fabriquer dans une base de données en ligne. Generation-nt, septembre 2013 http://www.generation-nt.com/hands-on-search-yahoo-japan-imprimante-3d-moteur-recherche-actualite-1789252.html Tout savoir sur l’impression 3D, ouvrage, juillet 2013 http://alternatives.blog.lemonde.fr/2013/07/22/limpression-3d-livre-mathilde-berchon/

INTERNET DES OBJETS Les Objets Connectés L'Internet des Objets est une thématique clé de l'écosystème de la Silicon Valley, régulièrement présentée comme le concept phare des prochains cycles technologiques et d'investissements locaux … Bulletin électronique Adit, Etats-Unis, septembre 2013 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73919.htm L'Internet des objets est en marche Le Cercle munichois, organisation internationale de recherche sur la communication, a réuni quelques 170 experts de l'industrie, du milieu universitaire et de la politique autour de l'implication sociale de l'Internet des objets dans des modèles d'affaires futurs … Bulletin électronique Adit, Allemagne, mai 2013 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73068.htm Vers des nets avec des objets Le Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET) a conduit une mission de conseil sur le recours aux technologies de l’Internet des objets dans les domaines intéressant la logistique transfrontière … Mars 2013 http://www.cgeiet.economie.gouv.fr/Rapports/2013_07_01_2012_25_Rapport.pdf

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Examining Europe's Policy Options to Foster Development of the 'Internet of Things' La Commission européenne a demandé à RAND Europe de l'aider à élaborer une approche européenne de l'Internet des Objets (IdO). L'équipe de chercheurs a évalué l'état actuel, ainsi que l'évolution probable à moyen terme, sur le plan technologique, économique et politique, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Union européenne, en particulier en Chine, au Japon et aux Etats-Unis. L'étude fournit une évaluation des défis politiques à relever par les décideurs. Elle évalue les options stratégiques pour stimuler le développement de l'IdO. Rand Corporation, août 2013 http://www.rand.org/randeurope/research/projects/internet-of-things.html

Le Royaume-Uni mise sur l'Internet des objets Bulletins électroniques Adit, Royaume-Uni, août 2012 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70782.htm

ROBOTIQUE Quand les robots facilitent la collaboration avec les humains Une nouvelle génération de robots sophistiqués permet d’accompagner le vieillissement de la main d’œuvre industrielle... L’Atelier, octobre 2013 http://www.atelier/trends/articles/une-nouvelle-generation-de-robots-permet-envisager-plus-de-collaboration-humains_424471 RoboEarth Un groupe de chercheurs a mis en place la première plate-forme open source dans le nuage spécifiquement dédiée aux robots. ETH Zurich, mars 2013 http://www.idsc.ethz.ch/Research_DAndrea/RoboEarth

ANALYSE DE DONNEES Le Data Analytics La démocratisation d'Internet ainsi que la multiplication des appareils connectés conduisent à un accroissement exponentiel du volume de données générées. Ainsi, 90% des données mondiales tous secteurs confondus ont été générées lors des deux dernières années … Bulletins électroniques Etats-Unis, octobre 2013 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/74100.htm Business Intelligence Usage in Europe and North America Le secteur des high tech occupe une place importante dans la création d’entreprises aux Etats-Unis, 23 % d’entreprises de plus que la moyenne et 48 % en intégrant les entreprises des TIC. Engine et Fondation Kauffman, août 2013 http://www.informationbuilders.fr/sites/www.informationbuilders.com/files/pdf/about_us/whitepapers/idg_survey_0913_final_3.pdf

BIG DATA Que faire avec le Big Data ? Les « Big Data » sont considérées comme la nouvelle matière première de l’économie numérique. Ces immenses masses de données produites en temps réel restent pourtant encore bien souvent des gisements peu exploités : à quoi peuvent-elles servir ? … Regards sur le numérique Microsoft, septembre 2013 http://www.rslnmag.fr/post/2013/09/13/DEBAT-Que-faire-avec-les-big-data-.aspx

OUVERTURE DES DONNEES Open Data Index Ce classement mesure l’état d’ouverture des données au public dans le monde. Il en évalue le contenu et identifie les participants aux projets. Les cinq pays affichant la plus grande diffusion de leurs données sont le Royaume-Uni, les États-Unis, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas. La France arrive à la 16ème position. https://index.okfn.org/

SUPERCALCULATEURS Tianhe-2 en première position du classement mondial des supercalculateurs En juin, la Chine a pris la première place devant les Etats-Unis et le Japon dans la liste du Top 500 des supercalculateurs les plus puissants du monde… Bulletin électronique Adit, septembre 2013 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73971.htm Le nouveau supercalculateur national des Pays-Bas est de fabrication française Bulletin électronique Adit, décembre 2012 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/71819.htm Vers la démocratisation du calcul intensif avec le supercalculateur Curie ? Le supercalculateur CURIE a été conçu par l'entreprise française Bull pour le compte de GENCI (Grand Equipement National de Calcul Intensif), la société civile qui porte la politique nationale pour la recherche académique dans le domaine du calcul intensif. Bulletin électronique Adit, septembre 2012 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70914.htm

AUTRE NUMA Le 14 novembre, l’association Silicon Sentier a inauguré, en plein cœur de Paris, NUMA : le Grand lieu de l'Innovation et du Numérique sur 1500 m2 pouvant accueillir 200 start-up. http://www.numaparis.com/

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� Agenda IE 1er forum « Intelligence Economique » La veille stratégique, la propriété intellectuelle et l’influence constituent un triptyque qui semble parfois inenvisageable pour les PME. Les professionnels qui témoigneront lors ce forum exposeront des stratégies adaptées et réalisables et comment elles contribuent à l’augmentation de la compétitivité pour leur société. Dans ce cadre, Madame Claude Revel, déléguée interministérielle à l’intelligence économique interviendra sur le thème de l’influence normative : qui fait les normes, domine le marché. Lieu : Maison Régionale de l’Innovation Le 21 novembre, à Dijon http://www.u-bourgogne-formation.fr/-Forum-Intelligence-economique-.html 3ème conférence de l'agenda franco-allemand sur l'immatériel et l'innovation Dans le cadre des travaux de la chaire européenne de l’immatériel, l'Université Paris-Sud, en partenariat avec l’Université de Heidelberg, cette troisième édition de conférences réunit des chercheurs et des dirigeants de premier plan, couvrant les différentes facettes de l’immatériel et les pratiques associées dans les deux pays. Lieu : Centre Pierre Mendès-France, Ministères économiques et financiers, 139 rue de Bercy, 75012 Le 22 novembre, à Paris https://rech.jm.u-psud.fr/colloque/colloque.php?evt=52 Innov'embre Cette sixième édition permettra aux chefs d'entreprise, directeurs techniques, porteurs de projets, chercheurs, de rencontrer des partenaires en rendez-vous d'affaires. Dans l’espace Innov’itrine, des innovations issues des partenariats entre des Pme des régions Nord-Pas de Calais et Flamande et la recherche seront mises à l’honneur. Le Chargé de mission régional sera présent sur le stand du GIESE (Groupe Interministériel Elargi de Sécurité Economique). Lieu : EuraTechnologies, 165 Avenue de Bretagne Le 25 novembre, à Lille http://www.innovembre.com/index.php?file=page&p=innovitrine Les enjeux de l’intelligence économique pour les entreprises de La Réunion Ce Premier Forum de l’intelligence économique, organisé par la DIECCTE de la Réunion, en partenariat notamment avec le Conseil de l’Ordre des Experts-Comptables, présentera les trois volets de l’IE, la veille : Quelles sont les informations externes à l’entreprise dont j’ai besoin ? Comment dois-je m’organiser pour les capter ? ; l’influence : Qui peut modifier les règles pour mon entreprise ? Quelles informations dois-je lui proposer ? ; la protection : Quelles sont les informations internes sensibles ? Comment dois-je m’organiser pour les protéger ? Lieu : Crédit Agricole, parc Jean de Cambiaire, St Denis Le 26 novembre 2013, contact : [email protected] L’intelligence économique au service de la recherche et de l’innovation : un défi pour l’Etat et les entreprises Le Préfet de la région Ile de France, Préfet de Paris, Jean Daubigny, en partenariat avec la Déléguée interministérielle à l’intelligence économique, Claude Revel, organise ce séminaire autour de deux tables rondes : « de la recherche académique à la R&D industrielle : quelle place pour l’intelligence économique » et « la protection de l’information stratégique dans le monde de la recherche et de l’innovation et du témoignage de Michel Volle, Co-président de l'institut Xerfi. Lieu : Auditorium Claude de Rambuteau, 5 rue Leblanc Le 26 novembre, à Paris http://www.ile-de-france.gouv.fr/L-action-de-l-Etat/Economie/L-intelligence-economique-en-Ile-de-France Cogito Expo’13 : Découvrez aujourd’hui les pratiques de demain

Pour la 4ème édition de Cogito Expo, la CCI Alsace mobilise un ensemble d’acteurs régionaux et nationaux autour de trois thématiques complémentaires : l’intelligence économique, l’économie numérique et la conception innovante. Evénement 2013 : un FabLab éphémère, animé par 3 FabLab alsaciens qui produiront divers objets grâce à des équipements installés juste pour l’occasion.

Invitée exceptionnelle : Madame Claude Revel, déléguée interministérielle à l’intelligence économique présentera la politique publique de l’Etat lors d’une interview. Manifestation phare de Cogito, le programme intelligence économique en Alsace, Cogito Expo s’attache à mettre en exergue l’actualité de ce domaine dans « tous ses états » avec de nouveaux exposants aux cotés des anciens, des interventions qui « collent » à l’actualité ainsi qu’une large place laissée aux acteurs régionaux au coté des institutionnels (Direccte, INPI, CCI…) et l’œil de quelques experts ! Lieu : Palais de la Musique et des Congrès Le 28 novembre 2013 à Strasbourg. http://www.coex13.com/

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� Agenda IE Le numérique, quels nouveaux usages pour les entreprises ? Les outils numériques bouleversent le monde de l’entreprise : échanges d’informations, nouveaux débouchés commerciaux, gains d’efficacité, nouvelles méthodes de travail…Les opportunités sont nombreuses pour toutes les entreprises, à commencer par les TPE et PME. Au cœur de cette révolution, des entreprises et des startups présenteront les nouveaux usages numériques qu’elles mettent en œuvre ou qu’elles proposent aux entreprises. Les FabLabs, catalyseurs de l’innovation en entreprise ? Quels nouveaux outils de communication dans l’entreprise ? Entre partenaires ? Une traçabilité renforcée grâce aux solutions RFID ?... La DGCIS organise un colloque sur ce thème : Centre Pierre Mendès-France, Ministères économiques et financiers, 139 rue de Bercy. Le 29 novembre, à Paris http://www.dgcis.gouv.fr/secteurs-professionnels/inscription-au-colloque-numerique-quels-nouveaux-usages-pour-entreprises 6ème édition des Assises du Numérique La 6ème édition des Assises du Numérique, placée sous le Haut-Patronage du Président de la République, aura pour fil conducteur : "Libérer la croissance". Sept plénières stratégiques sont organisées autour des thèmes suivants : de Nouveaux Usages pour de Nouveaux Consommateurs Numériques ; Cloud Computing, levier de compétitivité ; Open Data, quand la donnée ouverte devient donnée utile ! ; Big Data is Beautiful ! ; Fiscalité Numérique, comment favoriser l’innovation ? ; La France à Très Haut Débit, Enfin ! ; Culture NuMérique, Ouvrir et Protéger… Lieu : Théâtre des Variétés, 7 Boulevard Montmartre, 75002 Le 3 décembre 2013, à Paris http://www.assisesdunumerique.fr/ L'Intelligence Economique d'entreprise face au défi du numérique La Journée nationale de l'Inteligence Economique d'Entreprise JIEE'13 organisée par l'Académie de l'IE en partenariat avec l'Ecole Polytechnique, réunit pour débattre sur cette thématique : pouvoirs publics, dirigeants d’entreprise, responsables politiques, media, universitaires et experts. Lieu : Ecole Polytechnique Le 4 décembre, à Palaiseau http://www.academie-intelligence-economique.org/index.php?option=com_content&view=article&id=120&catid=9&Itemid=467 Fabrique de l’Intelligence Economique Grenoble Ecole de Management (GEM) et l’EM Normandie lancent la « Fabrique de l’Intelligence Economique », une série de petits déjeuners-débats thématiques, ouverts à tous (dans la limite des places disponibles) : • Le mercredi 11 décembre 2013 : Claude Revel, Déléguée Interministérielle à l’Intelligence Economique, échangera avec la salle sur sa vision d’une politique publique en matière d’IE ; • le jeudi 30 janvier 2014 : Eric Delbecque, chef du département sécurité économique à l’Institut National des Hautes Etudes de Sécurité et de la Justice (INHESJ) proposera son regard géostratégique sur les affrontements économiques mondiaux ; • le jeudi 20 février 2014 : Alain Juillet, Président du Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises (CDSE) interviendra sur les nouvelles menaces qui frappent les entreprises ; • en mars 2014 : rendez-vous avec Philippe Clerc, Responsable de l’Intelligence Economique de CCI France présentera l’école française d’Intelligence économique. Lieu : 64 rue Ranelagh, Paris 16ème http://www.grenoble-em.com/5504-actualite-lancement-de-la-fabrique-de-l-intelligence-economique-avec-l-em-normandie-1.aspx Assises Nationales 2013 de la Recherche Stratégique Les Assises seront ouvertes par M. le Ministre de l’intérieur qui remettra à cette occasion le premier Prix de la Réflexion Stratégique, puis par Erik Orsenna, écrivain et académicien français. Identifier les risques et les menaces liés aux incessantes mutations d’un monde difficilement lisible dans sa complexité, telle est l’ambition de ces assises. La première table ronde portera sur les vulnérabilités liées à l’hyper-connexion du monde. En début d’après-midi, trois tables rondes en parallèle développeront des thématiques transversales. La première analysera l’évolution des menaces criminelles liée aux nombreux désordres du monde, la seconde s’attachera à cerner les enjeux des sauts technologiques actuels, la troisième table ronde portera sur les modèles de gestion des crises, appelés à évoluer considérablement dans les années qui viennent, qu’il s’agisse des crises sanitaires, industrielles, climatiques… Lieu : Ecole militaire Le 13 décembre, à Paris http://www.csfrs.fr/fr/les-assises.html

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NOUVEAUX ARRIVANTS AU SCIE

Général (2S) Jean-Paul FOURNAGE Chef du Département de l’intelligence culturelle et de la recherche de l’information économique

Didier ETIENNE Adjoint du chef du Département de l’analyse stratégique et de la prospective

Conception et réalisation SCIE - Département outils de veille et e-communication Abonnement par courriel [email protected]

Publication mensuelle du Service de Coordination à l’Intelligence Economique des ministères économiques et financiers. IE Bercy est une lettre interne aux ministères de Bercy et à ses réseaux partenaires. Directeur de la publication Jean-Michel JARRY, Coordonnateur ministériel à l’intelligence économique par intérim Comité de rédaction François ALTER, Dominique SABATTE, Jean-Louis TERTIAN http://www.economie.gouv.fr/intelligence-economique/