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Alger - Clermont-Ferrand - Douala - Naples - Le Touquet-Plage - Yaoundé
BLeD ruNNer
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Je deviens photographe indépendant en 2007, après avoir collaboré avec les photographes de l’Oeil public. Mon travail est aujourd’hui distribué par Divergences. C’est le service jeunesse de la Ville d’aubervilliers qui est mon premier commanditaire. J’irai au Brésil, au Sénégal et en algérie. Ma mission : raconter en images ces voyages de solidarités internationales. C’est en 2011, que je commence à parcourir l’algérie, suite à des ateliers photos que j’anime à Bab el Oued. Mes séjours se sont intensifiés depuis. Élections présidentielles, autoroute est / ouest, jeunesse de Bologhine,...J’accumule des séries au fil de mes visas, plus de 15 voyages en tout.
En avril 2014, je suis stagiaire au sein du journal el Watan pour le projet Le Quotidien des Capitales menés avec 3 autres photographes français (philippe guionie, Baptiste de Ville d’avray et Joan Bardeletti) nous nous sommes relayés et immergés deux semaines chacun dans la rédaction d’un journal africain de différentes capitales du continent (abidjan, alger, Brazzaville, Conakry, Tananarive, Casablanca). Une manière de relire l’actualité africaine et ses enjeux, de traiter du quotidien en afrique et de montrer les pratiques et enjeux d’un métier, la presse d’information, dans différentes capitales du continent africain.
Début 2015, accompagné de Leila Beratto, journaliste de RFI, je décide de documenter la question migratoire, vue de ce pays replié sur lui-même. Nous faisons la connaissance de Fabrice, camerounais, qui nous présente la communauté migrante installée à « Derwisha ». Lui, bourlingue dans les pays du Maghreb depuis 20 ans, vit de petits boulots et de petites arnaques. Sa maison de deux étages « sans toit » héberge une trentaine de migrants pour la plupart camerounais mais aussi ivoiriens. Femmes, enfants, hommes, tous sont clandestins, planqués là, le temps de gagner un peu d’argent à envoyer à la famille ou pour financer la traversée de la Méditerranée vers l’europe. Nous enquêtons pendant 4 ans sur ce sujet. Cela fait 8 ans que je travaille sur l’algérie.
iNTroDuCTioN
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Chapitre 1
DerWiSHA
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Derwisha (la sorcière en arabe) est le nom d’un quartier situé en banlieue d’alger. Ici, une maison, toujours en chantier, est un lieu de passage pour des migrants en route vers l’europe. D’habitude, on ne reste jamais longtemps entre ces murs. Ici, c’est l’économie de la débrouille qui prévaut. Une vingtaine de personnes cohabite dans cette carcasse sans toit. Il nous faudra revenir à de nombreuses reprises pour partager des mots et des expériences. à force de confiance, d’écoute, nous rencontrons pascal, anne, Dora, pharell, prince puis Yvette et Rodrigue. Ils semblent avoir vécu tant de vies.
Leïla enregistre nos heures de conversations, je plante mon appareil photo jusqu’à le rendre invisible. Nous réalisons le film Derwisha, une co-production Lumento / Libre Image d’une durée de 40 minutes.
Le FiLm DoCumeNTAire
https://vimeo.com/312503879/1ccba34761
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Pascal, 32 ans, vit désormais à Naples en Italie, après avoir passé 12 ans au Maghreb. Il partage sa vie avec sa femme, Olga, et leurs trois enfants, audrey, Francesca et antonio. Titulaire d’un visa humanitaire de deux ans, pascal travaille de temps en temps sur les chantiers d’un artisan napolitain.
Anne, 35 ans, Dora, 11 ans et Pharell 7 ans, vivent depuis plus d’un an dans un appartement situé dans la quartier de la Croix-de-Neyrat en périphérie de Clermont-Ferrand. Dora vient de rentrer en sixième. pharell, son petit-frère, a intégré une classe de Ce1. Quand ses enfants sont à l’école anne mène ses démarches administratives et cherche un emploi.
Prince, 34 ans, s’est marié, au mois de mai dernier avec Claude, 70 ans. Ils résident aujourd’hui, à Cucq près du Touquet-paris-plage. Il se forme actuellement au métier de carreleur grâce à une formation dispensée par la chambre de commerce. Il vient d’intégrer le club de football amateur de l’a.S. etaples en tant que gardien de but.
Yvette, 46 ans, fait partie des 25 000 migrants ouest-africains arrêtés en algérie en 2018 et expulsés sans préavis vers le Niger voisin. après avoir passé plusieurs semaines compliquées à agadez, elle se reconstruit auprès de sa famille à Douala.
Rodrigue, 35 ans, a décidé de rentrer par la route à Yaoundé, après 3 années passées en algérie. Il souhaite y développer un projet avicole grâce à ses économies gagnées en tant que manœuvre sur des chantiers en B.T.p. .
iTiNérAire(S)
Début 2019, cinq résidents de Derwisha sont installés en europe. Ils ont traversé d’une façon ou d’une autre la méditerranée en passant par la Libye. J’ai commencé à documenter leurs installations. J’aimerais prolonger ce travail accompagné par Leïla Beratto.
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Chapitre 2
5 ANCieNS HABiTANTS De DerWiSHA eN euroPe
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GrAND Prix miGrATioN meDiA AWArD 2019
Le projet
pour arriver en europe, Nicole, pascal, anne, Mimi, Farel et paulin ont traversé la mer vers l’Italie en été 2016. auparavant, ils ont transité par l’algérie. pendant plusieurs mois, ils ont vécu ensemble dans une même maison, située en banlieue d’alger, surnommée « Derwisha ». La bourse délivrée par le programme Migration Media award me donnerait l’opportunité de prolonger ce travail multimédia mené dans une démarche documentaire, débuté en algérie au mois de janvier 2015, à travers six anciens résidents de «Derwisha» aujourd’hui installés en europe :
paulin, 34 ans, s’est marié, au mois de mai dernier avec Claude, 70 ans. Ils résident aujourd’hui, à Cucq (62). Il apprend actuellement le métier de carreleur. Il vient d’intégrer un club de football local.Nicole, 33 ans, habite à Tharandt, un petit village de Saxe. elle est arrivée en allemagne il y a un an. enceinte, elle souhaite apprendre rapidement l’allemand pour accéder à une formation qualifiante et trouver un emploi.
anne, 35 ans, Mimi, 11 ans et Farel 7 ans, vivent depuis plus d’un an dans le quartier de la Croix-de-Neyrat en périphérie de Clermont-Ferrand. Quand ses enfants sont à l’école, anne mène ses démarches administratives et cherche un emploi.
pascal, 32 ans, vit avec sa femme Régine et son fils antonio depuis un an dans le quartier de gianturco à Naples. grâce à son titre de séjour, pascal, travaille dans le B.T.p. pendant ce temps, Régine exerce la coiffure et suit une formation de maquilleuse.
Les enjeux
Des Hauts-de-France France à la périphérie de Naples. De Tharandt en allemagne à Clermont-Ferrand. Que sont devenus Nicole, pascal, anne, Mimi, Farel et paulin ? Dans quels contextes socio-économiques vivent-ils aujourd’hui ? Ont-ils atteint leurs rêves depuis leur départ d’algérie ?
au-delà de leurs itinéraires chaotiques et l’aventure extraordinaire que représente la migration, toutes ces personnes ont des problèmes similaires à chacun d’entre nous : Des histoires d’amours, des rêves, des conflits…Raconter un flux migratoire, non pas en documentant l’avant mais plutôt l’après, sur le territoire européen. et raconter ces quatre lieux d’installation, à travers six anciens habitants de «Derwisha».
a l’occasion de ce nouveau chapitre, une page Instagram dédiée au projet Bled Runner donnera à voir des photos et des séquences vidéo.
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PorTFoLio
LéGeNDeS
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Jour de match. Une occasion pour les résidents de Derwisha de s’aérer l’esprit et se dépenser physiquement. a ce stade de leur errance, beaucoup éprouvent le sentiment d’être des «migrants ratés». Février 2017.
Située en banlieue d’alger, cette maison de deux étages, sans toit, est surnommée «guantanamo» par ses habitants, parce qu’ils disent qu’ils s’y sentent parfois comme en prison. Juillet 2016.
Mimi et sa fille s’ennuient. Les femmes migrantes en algérie sont particulièrement fragilisées, car trouver du travail est encore plus compliqué que pour les hommes. Février 2017
Célébration de la fête de l’aïd chez la famille aktouf. Septembre 2016
Bain de minuit sur la plage abandonnée de Saint-eugène. Septembre 2016
Maghnia est une étape incontournable pour les migrants qui veulent rejoindre l’europe via le Maroc. Mai 2014.
a Climat de France, un quartier précaire situé au dessus de Bab el Oued. Ici, l’état a complètement disparu. Les gens se sentent oubliés par les politiques et ont la rage contre le pouvoir. alger. Chacun se débrouille comme il peut. Janvier 2015
Zone de loisir située au bord de l’autoroute entre Constantine et annaba. Mai 2014.
pylône électrique réaménagé en boucherie sur la route entre alger et Médéa. Mai 2014.
Ici, les logements collectifs algériens de demain prennent racine. Les maîtres d’oeuvres sont souvent turcs ou chinois. La plupart du temps leurs ouvriers sont maliens, camerounais ou ivoiriens. Un ancien résident de « Derwisha » y travaille actuellement. Septembre 2017
Nuit du Ramadan. Racha, 21 ans, est une des trois femmes, engagée dans le championnat national de karting algérien. Juillet 2016.
Wassim, abdelak, Walid et Midou dans la rue principale de Bologhine. Tout le monde ici a un emploi, voire deux. L’inquiétude se porte sur l’avenir. «Mon rêve ? avoir un travail stable, un logement et une voiture», raconte Wassim. alger. Janvier 2015.
Mouss’, DJ algérien, est régulièrement sollicité par la communauté camerounaise pour assurer l’ambiance musicale comme ici lors d’un tournoi de football. Janvier 2015.
Mireille et Stella, copines d’aventure, naviguent sur les réseaux sociaux pour occuper leur ennui. parfois, elles coiffent ou cuisinent pour les autres. Septembre 2016.
à « Derwisha », certains résidents prient en attendant des jours meilleurs. Septembre 2017.
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cameroun
algérie
Douala Yaoundé
Alger
clermont Ferrand
Touquet
naples
rePèreS GéoGrAPHiqueS
de l’algérie vers l’europe anne, Dora, pharell sont installés à Clermont-Ferrand. pascal et sa famille vivent à Naples. prince s’est marié au Touquet-plage.
de l’algérie vers le CamerounYvette est revenue à Douala alors que Rodrigue a retrouvé sa famille à Yaoundé.
Début 2019, cinq résidents de Derwisha sont installés en europe. Ils ont traversé d’une façon ou d’une autre la méditerranée en passant par la Libye. J’ai commencé à documenter leurs installations. Deux d’entre eux, ont décidé de faire le chemin retour vers le Cameroun.
Derwisha Maison située à 30 km en pérphérie d’alger. Ici, ont vécu une trentaine de migrants, sans-papiers dont anne, Dora, pascal, pharell, prince, Rodrigue Yvette.
Camille millerand www.camillemillerand.com
Né le 17 juin 1983, il devient photographe indépendant en 2007. Il collabore régulièrement avec la presse française (Le Monde, Marianne, Jeune afrique, Télérama...) et développe ses projets personnels qui s’inscrivent dans une démarche documentaire au long cours entre l’Algérie, la France et la Côte d’Ivoire. Rendre compte des émotions de ceux qui partent, de ceux qui restent. L’esthétique de l’infra ordinaire s’entrecroise avec ses commandes de presse. Parallèlement à son activité photographique, il répond à des commandes en tant que cadreur vidéo.
PUBLICATIONS & RéALISATIONS EXPOSITIONS BOURSES
Derwishafilm documentaire de 40’. Co-écrit et co-réalisé avec Leïla Beratto. Septembre 2018.
Aïssata Diakité, entrepreneuse franco-malienne pur jusPortrait vidéo d’une entrepreneuse franco-malienne de 29 ans réalisée pour Le Monde afrique. Février 2018.
La conquête de l’Afrique de l’Ouest par Vincent BolloréEnquête réalisée avec Jean-Philippe Remy au Niger et au Burkina-Faso. Le Monde daté du 6 et 7 août 2015.
Trans-Mahgreb Express - Autoroute Est-Ouest en AlgérieEnquête réalisée avec Florence Aubenas. Le Monde daté du 7 et 8 août 2014.
«Le Monde en 3 rues» Le Mois de la Photo du Grand Paris à Aubervilliers - Avril 2017.
«Chroniques algériennes» Festival Les Photaumnales à Beauvais - Septembre 2013.«Jeunesse(s)» - Centre Culturel de Gênes - Mars 2013.
«Bucarest-Mihai Bravu: une jeunesse partagée» Galerie du Bar Floréal. Septembre 2008
«Bamako-Paris» Eté Photographique de Lectoure. Juin 2007.
Bourse «Mouny Berrah» du Bejaia Film Laboratoire pour le film «Derwisha», co-réalisé avec Leïla Beratto. Septembre 2017.
Bourse SCAM. Brouillon d’un rêve Jounalistique pour le projet «Terminus algérie», co-réalisé avec Leïla Beratto. Juin 2016.
Aide à l’Ecriture pour les nouveaux médias du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée pour le webdocumentaire «Les pieds Dans La France». Juin 2010.
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+33 (0)6 81 94 47 23
Le dimanche, Pascal et sa famille se rendent à l’église du quartier
pour la messe. Pour eux, c’est un lieu de socialisation. olga fait
partie de la chorale, Audrey est enfant de chœur. Pascal a décroché
certains de ses jobs via le bouche-à-oreille des fidèles. Février 2019.
