16
CNV info LA LETTRE D’INFORMATION DU CENTRE NATIONAL DE LA CHANSON DES VARIéTéS ET DU JAZZ 31 DOSSIER International Chiffres clés export et collaborations à l’international : état des lieux et perspectives FENÊTRE DD Musiques amplifiées, température modérée… La géothermie au Silex à Auxerre ZOOM L’affichage au cœur de la promotion de vos spectacles PORTRAIT Romain Pellicioli - Daka Tour « Un artiste qui n’a pas de partenaires en France a difficilement accès aux aides ou aux programmes de soutien aux projets à l’étranger» FÉVRIER 2013

CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV infoLa Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz

N°31

Dossier

International Chiffres clés export et collaborations à l’international : état des lieux et perspectives

FeNÊTre DD

Musiques amplifiées, température modérée…la géothermie au silex à Auxerre

ZooM

L’affichage au cœur de la promotion de vos spectaclesPorTrAiT

Romain Pellicioli - Daka Tour« Un artiste qui n’a pas de partenaires en France a difficilement accès aux aides ou aux programmes de soutien aux projets à l’étranger»

fÉvrier 2013

Page 2: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV Info N°31 - février 20132

Le CNV info est une publication du Centre

National de la Chanson des Variétés et du Jazz

Février 2013

directeur de la publication

Jacques ReNaRd

coordination

Corinne BReT

rédaction

L’équipe du CNV

conception et réalisation

www.watsonmoustache.com

impression

sopedI

Photos

Jacques ReNaRd : Véronique GUILLIeN

Guy MaRseGeRRa : C.M

sHUTTeRsToCK

IssN 1761-5143

Établissement public Industriel et Commercial sous tu-

telle du Ministère de la Culture et de la Communication.

document certifié peFC

CNV 9 boulevard des Batignolles - 75008 paRIs

t : 01 56 69 11 30 - f : 01 53 75 42 61

e : [email protected]

www.cnv.fr

Tirage : 3 500 exemplaires

abonnement gratuit : [email protected]

RencontRes avec le cnv

en région BretaGnemercredi 6 mars 2013 à 14h30 à la carène à Brest

Le CNV organise en collaboration avec la dRaC Bretagne et la salle de musiques actuelles La Carène, une réunion d’infor-mation avec les professionnels de la région.

en présence de :jean-Loup LecoQ, dRaC Bretagne adjoint dominique mÜLLer, Conseiller musique à la dRaCjacques renard, directeur du CNVPierrette Betto, Responsable du secteur « entreprises, actions économiques et professionnelles »

À BaBeL medvendredi 22 au samedi 23 mars - dock des suds à marseille Le CNV tiendra une permanence dans le cadre du salon organisé pendant le festival.

en présence de :jacques renard, Pierrette Betto,séverine morin, Responsable du pôle « Ressources et com-munication »mary vercauteren, Responsable du secteur « activités de production »

À jazz sous Les Pommierssamedi 11 mai à 15h à la salle Barbey d’aurevilly à coutances

Le CNV organise en collaboration avec le festival, une réunion d’information avec les professionnels.

Page 3: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV Info N°31 - février 2013 3

si l’année 2012 a été marquée, au plan institutionnel, par le projet de CNM, Centre National de la Musique, à présent abandonné ou à tout le moins reporté, 2013 verra d’autres chantiers majeurs, que nous avions déjà évoqués dans notre précédente Lettre Info, mobiliser les professionnels des musiques actuelles et des variétés et le CNV. Il s’agit du projet de loi d’orientation sur la création et le spectacle vivant, attendu pour la fin du premier semestre, ainsi que des conclusions, prévues fin mars, de la Mission Lescure sur « l’acte II de l’exception culturelle », destinée à adapter la politique culturelle à l’ère numérique. La Mission Musique récemment mise en place au Ministère de la Culture et de la Communication et associant étroitement les deux directions d’administration centrale concernées par les activités musicales, la dGCa (direction Générale de la Création artistique) et la dGMIC (direction Générale des Médias et des Industries Culturelles) a pour objet, de son côté, de décloisonner les approches comme les composantes de la « filière » musicale, tout en prenant appui sur les travaux menés à l’occasion de la préfiguration du CNM.

dans ce contexte nous avons choisi de consacrer le dossier de notre Lettre Info à un sujet d’importance, et même considéré comme une priorité incontournable par nombre d’entrepreneurs de spectacles - et aussi par nombre d’artistes et de groupes - à savoir les questions internationales.

L’objectif d’exportation du spectacle vivant musical apparaît comme une ardente obligation, et il faut s’en réjouir. en effet la vie culturelle et artistique est de plus en plus internationalisée, tandis que la crise du disque conduit les entrepreneurs de spectacles à être souvent en première ligne dans la recherche de débouchés pour les artistes dont ils s’occupent. dès lors « la

conquête de nouveaux territoires » et l’ouverture de nouvelles opportunités de diffusion et de contact sont sans cesse davantage au coeur des préoccupations des porteurs de projets de production et de tournée. Cette dimension internationale ne se réduit pas du reste à l’export, mais induit aussi des perspectives de développement, d’échange, de dialogue interculturel.

C’est pour cette raison que le CNV a créé ces dernières années deux commissions nouvelles, la Commission 9 dédiée à l’export, et la Commission 10, dite «  développement à l’international ».

C’est pourquoi aussi lors du MIdeM de Cannes, le CNV, conjointement avec le Bureau export de la Musique, a présenté les résultats de l’enquête commune sur les chiffres de l’export.

L’approche spécifiquement européenne n’est pas traitée dans ce dossier, mais n’est nullement oubliée pour autant. elle sera évoquée dans l’un des numéros à venir, puisque l’Union européenne met la dernière main au programme « europe Créative  » (2014/2020), dans lequel s’insèrera le programme Culture. Quels objectifs nouveaux ? avec quels moyens budgétaires  ? Quelles aides pour les entreprises, les structures culturelles et les artistes ? autant d’enjeux décisifs, d’autant que la majorité des tournées à l’export se fait sur le continent européen, et que des réseaux existent, des initiatives se font jour, des collaborations se créent.

ÉDITO

Jacques reNArD Guy MArSeGUerrA

Guy marseguerra Président

jacques renarddirecteur

Page 4: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV Info N°31 - février 20134

ZooM

Les aIDes à L’INTerNaTIONaL Du CNVaujourd’hui, le cnv gère 2 commissions dédiées à l’international. en effet, en complémentarité avec la commission « export » (9, cnv - Bureau export), une commission « développement à l’international » (10) a été créée en 2011.

La commission « développement à l’international » (10), loin de se substituer à la commission « export » (9) cofinancée et cogérée par le CNV et le Bureau export, est destinée à accroître le soutien du CNV aux entrepreneurs de spectacles dans leur développement à l’international, selon des critères complémentaires à ceux demandés dans la commission « export ».

Quelles sont les conditions d’accès à ces commissions ? voici une petite revue de détails, qui nous l’espérons, pourra vous guider au mieux. vous devez d’abord respecter les obligations suivantes :

• être titulaire de la licence d’entrepreneur de spectacle• être affilié au CNV depuis plus d’un an et être à jour de cette

affiliation (renouvellement annuel)• être à jour de la déclaration et du paiement de la taxe fiscale.

et ensuite, pour accéder aux programmes : Pour déposer une demande à la commission « export » (9), vous devez être adhérent au Bureau export et votre projet doit disposer d’un enregistrement commercialisé en France ainsi que d’une distribution physique ou digitale sur le(s) territoire(s) visé(s).Votre demande sera appréciée en fonction du nombre de dates (5 au minimum sont recommandées sauf dans le cas où votre demande concerne un show-case) et en fonction du territoire de diffusion, avec une priorité accordée aux territoires dits d’export ou de marché.

si votre projet n’est pas recevable en commission « export » (9), vous déposez un dossier à la commission « développement à l’international » (10). Votre demande sera appréciée en fonction du nombre de dates (5 au minimum sont recommandées sauf dans le cas où votre demande concerne un show case).

vous avez un projet de tournée hors france et ne savez pas quel programme géré par le cnv solliciter ?voici quelques pistes :

Votre tournée concerne une série de dates avec un show case parmi ces dates, ainsi qu’une actualité discographique ? Vous devez contacter la commission « export » (9).

Votre tournée concerne un artiste qui n’a pas d’actualité disco-graphique ; se déroule sur un territoire qui n’est pas considéré par l’industrie comme un territoire prioritaire à l’export ; ou ne comporte que des dates se situant en Belgique, pays-Bas, Luxembourg et suisse ? Vous devez contacter la Commission 10 et le programme « aide à la diffusion à l’international ».

Vous avez quelques dates à l’étranger au sein d’une tournée fran-çaise ? Merci de contacter la commission 45 « production ».

dans tous les cas, les salariés du CNV se tiennent à votre disposition pour vous orienter au mieux.

contact secteur « activités de Production »mary vercauterenresponsablem : [email protected]

méfiça Benamer secrétaire assistantet : 01 56 69 12 70m : [email protected]

aCTuaLITÉs Des COMMIssIONs

commission festivaLs (2)afin de mieux éclairer le travail et les décisions de la commission, une série de critères d’appréciation qualitatifs, utilisés jusqu’ici en jurisprudence ont été inclus dans le règlement intérieur. des critères de recevabilité administrative et d’appréciation quantitatifs ont également fait l’objet d’ajustements. ainsi des notions comme la qualité d’accueil du public et des artistes, le professionnalisme de la manifestation font maintenant partie des critères importants pour justifier d’un soutien du CNV à un festival.

commission Production (4/5)afin de maintenir l’équité de traitement entre les tournées, les séries et les premières parties, les projets présentés à la commission pourront tous avoir 1/3 de leurs dates qui se seront déroulées avant le jour de tenue de la commission.

commission eXPort (9)Les critères de recevabilité et d’appréciation de la commission ont été resserrés (notamment sur la notion d’actualité discographique et sur le nombre de dates, passant de 3 à 5). Il s’agit notamment de mieux orienter les demandeurs vers les commissions 9 ou 10.

commission déveLoPPement À L’internationaL (10)Le critère du nombre de dates a aussi été modifié (de 3 à 5). Le programme soutien aux show-cases a été supprimé (renvoi à la commission 9). Le programme d’aide aux déplacements a été maintenu en l’état.

d’autre part, une modification technique, portant sur la méthodolo-gie du traitement des bilans pour les commissions 2, 3, 4/5, 7, 8, 9 et 10 est intervenue, afin de cadrer et harmoniser les conditions dans lesquelles le Conseil d’administration du CNV pourra être amené à décider de l’annulation du solde ou de la totalité d’une subvention.

afin d’assurer la continuité de sa politique d’adaptation aux réalités du secteur, le conseil d’administration du cnv du 12 décembre 2012 a modifié les critères de plusieurs de ses commissions :

Page 5: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

Dossier

CHIFFres CLÉs eXPOrT eT COLLaBOraTIONs à L’INTerNaTIONaLEtat des lieux et perspectives

Le développement à l’international des artistes de variétés et de musiques actuelles et de leur entourage professionnel, pro-ducteurs phonographiques comme entrepreneurs de spectacles, nécessite que des collaborations se nouent entre partenaires  : professionnels, organismes privés ou publics… et, bien souvent, qu’un soutien soit apporté tant en numéraire qu’en industrie aux premières étapes de ce travail.Le cnv contribue à soutenir les entreprises de spectacle dans leur développement international et celui de leurs projets. il a souhaité apporter, en collaboration avec ses partenaires, quelques éclairages sur ce sujet : un premier bilan annuel du chiffre d’affaires de la filière musicale française à l’exportation réalisé en collaboration avec le Bureau export, une étude des dates soutenues à l’international au cours des années 2010 et 2011 dans le cadre des commissions qu’il gère, une synthèse de la table ronde co-organisée avec la fédurok et le Bureau export sur la question des collaborations à l’international dans le cadre des trans musicales de rennes en décembre 2012. autant d’éléments qui dessinent un premier état des lieux et esquissent quelques pistes pour de futures collaborations…

Un premier bilan annuel du chiffre d’affaires de la filière musicale française à l’exportation120 entreprises pour un chiffre d’affaires export de 78 millions d’euros en 2011

CNV Info N°31 - février 2013 5

La première enquête conjointe menée par le Bureau export et le CNV fin 2012 auprès des entreprises actives dans le champ de la production phonographique et du spectacle vivant musical a permis de réunir 120 réponses exploitables. Les résultats de cette enquête apportent de premiers éclairages sur le chiffre d’affaires à l’export

et sa répartition par type de diffusion, par continent et par genre… elle est encore loin d’être exhaustive mais pose les premières pierres d’un tableau de bord que l’ajustement et l’élargissement progressif de l’enquête annuelle permettront de consolider.

RePÈRes & cHIFFRes clÉs DU BUReaU eXPoRt et DU cnv PoUR 2012

Le cnv soutient les entreprises de spectacle de musiques actuelles et de variétés dans toute leur diversité

Le Bureau export soutient les professionnels français de la filière musicale dans leur développement à l’international

* Ce montant n’est pas additionnable à ceux mentionnés pour le

Bureau export dans la mesure où certaines des aides du CNV sont

des aides indirectes (aides au Bureau export et à Francophonie

diffusion notamment) et où la commission « export » (9) commune

est comptabilisée dans les chiffres du Bureau export. en outre les

dates soutenues à l’exportation dans le cadre de tournées incluant

des dates en France , commission « production » (4/5), ne sont pas

prises en compte dans ce montant.

• 23,2m€ d’euros de taxe fiscale collectée sur les spectacles de variétés (2677 redevables)

• 1 671 entreprises affiliées• 22,7m€ d’aides financières, dont

13,4m€ de droits de tirage à 554 entreprises750K€ d’aides exceptionnelles dans le cadre du plan de soutien conjoncturel 2012 (40 entreprises)765K€ d’aides sélectives remboursables (37 entreprises)7,8m€ de subventions dans le cadre des aides sélectives à 426 entreprises dont 393K€ d’aides à l’international (5% des aides sélectives*)

• 783 entreprises aidées financièrement• 1 475 projets aidés financièrement

• 2,9m€ de budget total • 293 sociétés membres• 1,1m€ d’aides directes, dont

295K€ en aides aux tournées à l’international (86 tour-nées / 803 dates)347K€ en aides aux actions de promotion et projets numériques à l’international 205 K€ en aide à la promotion et au spectacle vivant apportées par les 5 antennes du Bureau export250K€ en aides via les fonds pour la musique contem-poraine (Londres, Berlin)

• 1,4m€ d’aides indirectes (conseil, mise en relation, veille et promotion)

• 116 sociétés aidées financièrement• 192 artistes aidés financièrement• plus de 3000 concerts d’artistes produits ou édités en

France aidées logistiquement et promotionnellement par le réseau Bureau export

Page 6: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

Les données clés de l’enquête

120 entreprises répondantes à l’enquête pour 2011 :

• 55,2m€ de chiffre d’affaires de production phonographique (48 répondants)

• 1,6m€ de revenus liés à la synchronisation (10 répondants)• 21m€ de chiffre d’affaires de production de spectacles (84

répondants)1

L’export c’est aussi :• 80,2m€ de droits d’auteur perçus par la sacem2

• 13m€ de perceptions directes des éditeurs français à l’export3.

L’équipe du Bureau export et l’équipe du CNv tiennent à remer-cier vivement les entreprises qui ont accepté de répondre aux questions de l’enquête qui leur était soumise.

1 Moins de 50% du Ca total estimé à l’export pour les affiliés du CNV2 source : sacem3 sources : CeMF / CsdeM

Hors europeeurope

Contrats de cessionProductions

20 %

80 %

4%

96 %

Production de spectacles : ca ↘ 7% / 2010 (environ 3 000 dates)

Dossier

CNV Info N°31 - février 20136

Production phonographique : ca ↗ 0,5% / 2010

Hors europeeurope

PhysiqueDigital

30 %

70 %

35 %

65 %

digital en hausse de 16,5% / 2010

Les 48 répondants actifs dans l’édition phonographique atteignent un chiffre d’affaires de 55,2M€ réalisé à l’exportation en 2011. La part des ventes physiques représente 65% tandis que le marché numérique croît de plus de 16% pour atteindre 35% (30% en 2010). C’est un montant relativement stable par rapport à 2010 (+0,7% à échantillon commun de répondants). a cela s’ajoute une première estimation du chiffre d’affaires généré par les synchronisations à l’exportation : 1,6M€ pour 10 entreprises répondantes en 2011, montant qui semble être en nette augmentation par rapport à 2010. Le chiffre d’affaires à l’exportation est réalisé pour plus des 2/3 au sein de l’europe (70%), les ventes hors europe étant principalement réalisées en amérique du Nord.

Les 84 répondants de l’enquête actifs dans le champ du spectacle musical représentent pour leur part un chiffre d’affaires de l’ordre de 21M€ à l’export correspondant à environ 3 000 dates. selon nos estimations, cela représente moins de 50% du chiffre d’affaires total à l’exportation du secteur du spectacle de variétés et de musiques actuelles qui dépasse vraisemblablement les 50M€.

Ces quelques répondants, réunissant des producteurs de grande comme de petite envergure, apportent un éclairage sur le poids des modes de diffusion : 96% du chiffre d’affaires en contrats de cession et 4% seulement en production ; sur les territoires à l’exportation : 80% au sein de l’europe, 20% seulement du chiffre d’affaires exportation réalisé sur d’autres continents ; mais aussi quelques informations concernant les esthétiques exportées : Chanson et pop-Rock et assimilés représentent 60% du total du chiffre d’affaires en 2011 — soit un peu plus que leur poids dans la diffusion en France — et les Musiques du monde et les Musiques électroniques ont un poids nettement plus fort à l’exportation qu’au sein du total de la diffusion en France (chacun entre 5 et 10%).

a échantillon commun, le chiffre d’affaires du spectacle à l’export est en baisse de 7% par rapport à 2010.

Page 7: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

les dates soutenues à l’international par les commissions d’aides gérées par le cnv (2010-2011)

CNV Info N°31 - février 2013 7

Quelques précisions par genre

• Les genres les plus représentés : Chanson et pop-Rock, avec les jauges les plus importantes• Jauges assez élevées pour le Jazz et musiques improvisées par rapport à la diffusion en France• Très peu de Musiques du monde en europe, avec l’amérique du Nord comme territoire privilégié• La Chanson génère le plus de recettes avec, notamment sur l’europe, des montants moyens de

recettes producteur par date de 4 500€.

mondeallemagne suisse etats-Unis Belgique Québec

europeallemagnesuisse Belgique Royaume-Uni espagne Luxembourg

carte d’identité

• 1 477 dates à l’export (723 en 2010 et 754 en 2011)• 221 artistes (123 en 2010 et 124 en 2011)• 99 producteurs (69 en 2010 et 68 en 2011)• 277 tournées concernées (138 en 2010 et 139 en 2011)

Quelques tendances 2010-2011

• Relative stabilité des caractéristiques principales• ↘ de 4% des recettes / 2010 mais ↗ de 4% du nombre

de dates• ↗ du nombre de dates promo (show case, 1ère partie)

territoires : tops 2011 en nombre de dates

Quelques caractéristiques saillantes en 2011

• 754 dates et 2,2m€ de recettes producteur• + de 90% de dates en contrats de cession • Jauge moyenne par date des tournées de 600 (médiane 436)• 70% de la diffusion en tournée hors festivals• Moyenne des recettes par date 3 000€, médiane de 1 500€ • fortes disparités par genres, territoires et modes de diffusion

Les bilans des projets soutenus en 2010 et 2011 dans le cadre des commissions d’aides ont été traités afin d’apporter un éclairage plus précis sur les caractéristiques de la diffusion des concerts à l’international : commission « export » (9) – Bureau export - CNV  ; commission « développement à l’international » (10) – CNV ; et les dates à l’export incluses dans les aides à la production (4/5) – CNV.

il est important de préciser que ces dates issues de projets aidés en commission concernent des projets non rentables et qu’une part importante de l’échantillon est constituée par des artistes dont la carrière est en développement sur les diffé-rents territoires. Ceci étant dit, les artistes qui ont effectué ces représentations sont pour certains à un niveau de développement important, voire plus que confirmé sur le territoire français. on peut citer Vanessa paradis ou Christophe Willem, mais aussi Cocoon, Wax Tailor, arthur H, Charlie Winston, Cœur de pirate, Gotan project, Tété, Tryo…

Page 8: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

Ce sont presqu’exclusivement via des contrats de cession ou de coréalisation que les dates à l’international ont été organisées (en 2010 comme en 2011). La moyenne des recettes pour ce mode de contractualisation se situe aux alentours de 3 000€, en baisse de 11% entre 2010 et 2011 (en lien avec l’évolution constatée des modes de diffusion).

on observe, sur l’année 2010 pour ce qui est des coréalisations et sur l’année 2011 pour les productions, des moyennes de recettes beaucoup plus élevées qui sont liées à des concerts généralement organisés sur des territoires francophones. on peut notamment citer des dates au Québec et en Belgique pour Vanessa paradis, Christophe Willem, ou encore un nombre assez important de dates coréalisées sur des artistes de moyenne notoriété comme Nouvelle Vague, Wax Tailor.

on retrouve ici à plus grande échelle les problématiques liées à la prise de risque sur le territoire français. Les frais d’approche sont tels que le producteur ne peut se permettre des productions que sur les territoires où l’artiste dispose d’un potentiel de remplissage certain.

types de contrats

CNV Info N°31 - février 20138

modes de diffusionen effet, la part plus importante donnée à des modes de diffusion par nature moins générateurs de recettes (première partie, show case), mais fondamentaux dans le cadre d’une stratégie de déve-loppement à l’international, fait baisser le total et la moyenne des recettes producteurs pour l’année 2011.

Le mode de diffusion est principalement la tournée, c’est-à-dire une série de dates en tête d’affiche pour 70% des dates de l’échantillon, que ce soit pour les années 2010 et 2011. sur les seules dates en tournées on observe une légère augmentation de la moyenne des recettes par date (de 3 100€ en 2010 à 3 220€ en 2011) au détri-ment des moyennes de recettes générées par la programmation en festival, qui sont, elles, en assez forte baisse (de 3 950€ à 3 500€). Le nombre de dates en festival a également baissé de 20% entre 2010 et 2011. en 2011 elles ne représentent plus que 18% du nombre total de dates (23% en 2010). en revanche, le nombre de dates « promotionnelles » augmente, qu’il s’agisse de show cases ou de premières parties. Cette tendance est sûrement liée à la création au sein du CNV d’un programme spécifique d’aide aux show cases début 2011. Notons tout de même l’augmentation du nombre de dates se déroulant en premières parties (près du double entre 2010 et 2011), qui elles n’ont fait l’objet d’aucune création de programme spécifique

Principales caractéristiques et évolutionsau total ce sont 1 477 dates à l’export, issues de séries de représen-tations à l’international, sur un ou plusieurs territoires, ou extraites de tournées européennes ou francophones — composées d’une majorité de dates en France avec des « incursions » à l’étranger — qui ont été traitées (723 en 2010 et 754 en 2011). elles concernent 221 artistes (123 en 2010 et 124 en 2011), 99 producteurs différents (69 en 2010 et 68 en 2011) et 276 tournées (138 en 2010 et 139 en 2011). Chaque année, le total de ces dates a représenté environ 2 millions d’euros de recettes producteurs, avec une légère baisse du chiffre d’affaires en 2011 par rapport à 2010 (-4%) malgré un nombre de dates en hausse (+4%). La recette moyenne, de l’ordre de 3 000€, comme la recette médiane (1 500 € en 2011, 1 800€ en 2010) se sont inscrites à la baisse, du fait de l’évolution des modes de diffusion.

répartition des dates et des recettes par mode de diffusion (2011)

TournéeShow-case

festival1ère partie

Nombre de dates recettes producteur

6 %

18 % 22 %

5 %

71 % 78 %

CessionCoproduction

CoréalisationProduction

répartition des dates et des recettes par type de contrat (2011)

Nombre de dates recettes producteur

1 %11 %8 %

8 %1 %

0,2%

91 % 81 %

Dossier

Page 9: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV Info N°31 - février 2013 9

répartition par territoirerépartition des dates et des recettes par continent (2011)

Nombre de dates

0

Moins de 100

de 100 à 200

Plus de 500

Recettes totales

1 500 000

100 000

50 000

25 000

Source cartographique : Articque

au total, 63 pays différents ont été visités en 2010 et 2011 (47 en 2010 et 52 en 2011, dont 36 pays communs aux deux années).

pour ce qui est de la visibilité du nombre de dates effectuées sur les différents continents, les résultats 2011 ont été privilégiés dans la mesure où les données sont à peu près similaires d’une année sur l’autre. Le plus grand nombre de dates et la nette majorité des recettes sont effectués sur le continent européen, suivi par le continent américain tandis que la place acquise par les continents asiatique, africain et océanien demeure très faible.

510 dates ont ainsi eu lieu en 2011 en europe (hors France) soit 64% du nombre total des dates et 68% des recettes producteurs du total de notre échantillon. suivent l’amérique du Nord avec 27% des dates et 21% des recettes, l’amérique du sud ne réunissant que 3% des dates et des recettes, puis, loin derrière, l’asie (3% des dates et 5% des recettes, l’océanie (2% des dates et 3% des recettes) et l’afrique (2% des dates et 1% des recettes).

Il est intéressant de souligner la forte augmentation du nombre de dates entre 2010 et 2011 en amérique du Nord, s’expliquant par une augmentation des dates québécoises mais surtout par un fort accroissement du nombre de tournées aux etats-Unis (39 dates en 2010, 82 en 2011). 78 dates ont été exportées au Canada en 2010 et 75 en 2011, la majorité de ces dates s’est déroulée au Québec : 43 en 2010 et 52 en 2011.

sur les deux années de l’échantillon et sur l’ensemble des continents, un tiers des dates a eu lieu dans les capitales des territoires visités (pour un tiers également des recettes producteurs déclarées). des territoires présentent de réelles spécificités, comme le Québec avec, sur les deux années, seulement 19 dates dans la capitale contre 55 à Montréal. La proportion de dates londoniennes recouvre plus d’un tiers des dates se déroulant au Royaume-Uni sans toutefois être majoritaire. aux etats-Unis, la capitale Washington est très en retrait : ce sont dans l’ordre New York, Los angeles et san Fran-cisco qui sont les villes par lesquelles passent le plus de tournées françaises de notre échantillon.

en 2010 et 2011, la moyenne des jauges avoisine pour les diffusions hors festivals et premières parties les 600 personnes, exception faite pour le continent américain où la jauge des dates est en moyenne sensiblement supérieure : 920 places en 2011. en considérant les programmations en festivals, certains territoires peuvent présenter des moyennes de jauges dépassant les 1 500 spectateurs potentiels. Bien évidemment, des manifestations comme le south by southwest (austin), les Francofolies (Montréal) ou le Fuji Rock (Japon), ne sont pas étrangères à ces chiffres. Cette tendance se retrouve dans une moindre mesure mais de manière significative pour l’europe.

L’europe est sans surprise le territoire principal d’export de notre échantillon. Il est important de noter que plus du tiers des dates européennes (33% en 2011 et 40% en 2010) se déroule sur les territoires voisins francophones (Belgique, suisse, Luxembourg).

0Moins de 100de 100 à 200Plus de 500

nomBre de dates

recettes totaLes

1 500 000

100 00050 00025 000

AMÉriQUe DU NOrD27 % des dates21 % des recettes

eUrOPe64 % des dates68 % des recettes

ASie3 % des dates5 % des recettes

AMÉriQUe DU SUD3 % des dates3 % des recettes

AfriQUe2 % des dates1 % des recettes

OCÉANie2 % des dates3 % des recettes

source cartographique : articque

Page 10: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV Info N°31 - février 201310

répartition des dates et des recettes en europe (2011)

répartition par genre

Un quartet se dégage avec en 2011 l’alle-magne (28% des dates européennes hors France), la suisse (17%), la Belgique (14%) et le Royaume-Uni (12%). Le classement est le même en 2010, avec une part légère-ment moins importante de l’allemagne qui demeure néanmoins le territoire européen privilégié pour les producteurs français.

Même si l’allemagne est le premier territoire d’export en nombre de dates, c’est la Bel-gique, suivie par la suisse, qui permet aux producteurs français de dégager la part la plus importante de recettes. en 2011, les recettes producteurs moyennes (hors pre-mières parties et show cases) s’établissent à 4 680€ pour la suisse, 5 640€ pour la Belgique mais 2 061€ pour le Royaume-Uni et 1 612€ pour l’allemagne.

Ceci illustre que pour exister scénique-ment sur certains territoires, les artistes et leur producteur sont prêts à accepter des montants de contrats de cession bien inférieurs aux coûts mis en œuvre pour que ces représentations existent.

en ce qui concerne les genres, on constate que deux catégories se distinguent et représentent à elles-seules 60% des représen-tations en 2010 comme en 2011 : la Chanson et le pop-rock et genres assimilés. Les Musiques électroniques, le Jazz et musiques improvisées et le Rap, Hip Hop, Reggae constituent chacun 1/10ème des concerts, avec une petite avance pour ce dernier. Cette répartition est cohérente avec les données issues du traitement de la taxe sur les spectacles de variétés perçue sur le territoire français4.

on peut remarquer pour la Chanson que la jauge totale double quasiment entre 2010 et 2011 pour un nombre de dates quasiment similaire (attention, il est certain que l’effet Vanessa paradis n’est pas étranger à cette tendance). pour le pop-rock, la tendance s’inverse : en un an, la jauge moyenne a diminué de près de 200 pour un nombre de dates un peu supérieur. Ce sont les jauges proposées aux représentations de Jazz et musiques improvisées qui restent les plus faibles, même si la moyenne se situe tout de même aux alentours de 400 spectateurs potentiels et qu’elle n’est pas si éloignée de la taille des lieux de diffusion fréquentés par les Musiques électroniques et les Musiques du monde.

en 2011, 25% des concerts se déroulant en europe étaient des représentations de Chanson alors que ces concerts généraient 50% des recettes, avec une moyenne de plus de 4 500€ de recettes producteurs (hors concerts d’artistes à forte notoriété sur les territoires francophones). seules les Musiques du monde sont très peu représentées en europe alors qu’elles s’exportent particulièrement bien en amérique du Nord, puis en asie et océanie.

répartition des dates et des recettes

par genre (2011)

Autres genres musicaux

rap hip-hop reggae et assimilés

Musique électroniqueMusiques du mondePop rock et genres assimilés

Jazz et musiques improviséesChanson

Nombre de dates recettes producteur

2 % 1 %6 % 4 %

12 % 8 %

30 % 6 %

21%

10 %

7 %

10 %

30 % 54 %

Dossier

de 1 à 9de 10 à 29de 30 à 59de 60 à 149

nomBre de dates

recettes totaLes250 000100 00025 00010 000

4 « Les chiffres de la diffusion 2011», CNV, septembre 2012

source cartographique : articque

Page 11: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

des projets qui vont au-delà du simple échange artistique

Le projet ic music repose sur une collaboration entre des struc-tures de différents pays, soutenu par un programme européen. Le projet réunit 9 partenaires dans 3 pays : la France, l’angleterre, la Belgique, et se fixe 3 axes de développement :

• la circulation des artistes dans les salles partenaires, un ac-compagnement et une labellisation IC Music,

• la construction d’un réseau pérenne au-delà des 3 ans prévus par le projet, à travers l’échange entre les équipes dans tous les domaines (formation, diffusion, etc.),

• la mise en œuvre d’actions culturelles sur les différents ter-ritoires.

La coopération entre ces structures dépasse le simple échange artistique et s’applique à tisser un vrai réseau entre les pays, que ce soit en direction du public ou des professionnels.

La construction du projet tamil nadu music coop / indie earth est quant à elle basée sur l’apport d’expertises permettant la création de compétences sur le territoire visé, ici l’Inde dans la province du Tamil Nadu. Le projet s’est orienté après quelques échanges ar-tistiques entre les deux territoires vers un appui à la structuration professionnelle en Inde et l’identification d’interlocuteurs et de partenaires dans la perspective de développer de nouvelles ac-tions. Les rencontres avec des professionnels étrangers sont donc au cœur du dispositif. L’astrolabe joue un rôle de défricheur et de facilitateur, permettant ensuite aux acteurs français de gagner du temps dans la mise en place de leur projet. L’astrolabe, en présentant le modèle économique français, a permis de dégager des pistes pour adapter celui-ci aux contraintes du territoire et a apporté toute son expertise dans les différentes réflexions menées par les acteurs indiens. a ce stade, il est sollicité sur la construction et la gestion d’un lieu de petite jauge, dédié à la diffusion de concerts mais également à la projection de films, la réalisation d’actions de formation, les répétitions et l’enregistrement.

Le projet d’échange entre les professionnels angevins et le festival south by southwest à austin permet de sélectionner et d’accompagner des groupes en fonction de leur potentiel et de la possibilité d’un développement sur le territoire américain. Le travail du Chabada, coordinateur du projet, débute largement en amont et mobilise à la fois des professionnels dans l’entourage des artistes, les acteurs locaux et les services économiques de la région. L’interaction entre l’économique et la dimension artistique est essentielle au projet.

Le montage des projets : une image de leur diversité

La mise en œuvre de projets tels que ceux cités en exemple est conditionnée en premier lieu aux ressources financières qui pourront être mobilisées. L’europe est un partenaire vers lequel les porteurs de projets se tournent rapidement, mais leur ancrage territorial les fait s’adresser également aux collectivités (Villes, Région, etc.). pour les projets dont l’ancrage territorial est moins prégnant, comme les tournées, le premier soutien semble se trouver du côté des organismes nationaux professionnels, tels que le Bureau export ou le CNV, ou institutionnels comme l’Institut français. Quel que soit le chantier, les acteurs cherchent aussi à dégager leurs propres recettes, même si celles-ci sont la plupart du temps insuffisantes pour permettre un autofinancement du projet, du moins dans sa phase de développement.

Le potentiel de développement à l’export du ou des artistes est pris en compte dans la plupart des projets tant les aspects éco-nomiques deviennent incontournables pour la pertinence d’une action à l’international. sur cette question, le témoignage de l’as-trolabe est assez parlant : même si le retour sur investissement n’est pas l’objectif principal du projet, exporter le modèle économique français en l’adaptant aux pays rencontrés permet de pénétrer de nouveaux marchés et, à terme, d’accroître l’activité économique en direction de ces marchés.

a l’heure actuelle, la pérennité des projets reste fragile. Même s’ils se fixent pour objectif d’être autonomes à plus ou moins court terme, les aides accordées par les différents organismes apparaissent indispensables à la poursuite des travaux engagés. IC Music est financé à 50% par le programme européen INTeRReG, la deuxième partie des financements provenant des fonds propres des struc-tures. Indie earth a été soutenu en premier lieu par une collectivité territoriale, la Région Centre, puis par l’Institut Français avec lequel cette même Région était en convention. d’autres Régions, pays de la Loire et poitou-Charentes, ont rejoint le projet avec leur propre financement. Un second volet du projet est en cours de rédaction dans le cadre d’un appel d’offre restreint de la Commission euro-péenne sur l’axe de la « Culture comme vecteur de la démocratie ». Ce nouveau volet aurait pour vocation d’intégrer également le territoire de la Réunion qui ouvrirait le projet sur l’hémisphère sud et le marché des musiques de l’océan indien.

les logiques européennes et internationales dans les projets de musiques actuelles : quelles collaborations entre les acteurs des musiques actuelles, les institutions, le Bureau export, l’etat et les collectivités territoriales pour s’emparer de ces logiques et mener à bien des projets ?

Dans le cadre des Trans Musicales de rennes 2012, la fédurok, en collaboration avec le CNv et le Bureau export, a proposé une table ronde réunissant porteurs de projets à l’international et représentants de partenaires professionnels et institutionnels pour échanger sur les collaborations actuelles et à envisager pour favoriser le développement des projets de musiques actuelles à l’international. Synthèse des échanges…

CNV Info N°31 - février 2013 11

(c)

visu

el b

y ja

mes

mar

sh

Page 12: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

Le soutien d’un programme européen à ces chantiers est indé-niablement un levier permettant d’obtenir l’accompagnement d’autres organismes, notamment parce qu’il renforce la crédibilité des acteurs. La gestion administrative d’un projet européen est cependant un travail difficile qui nécessite des ressources hu-maines conséquentes. Les participants s’accordent à dire que la coordination et la préparation de tels projets sont chronophages, et ceci à mesure que le nombre de partenaires et de territoires visés augmente.

Il paraît plus difficile pour un tourneur ou un producteur d’articuler la gestion et le développement de carrière d’artistes à l’international avec des projets portés par les salles ou les festivals, comme ceux évoqués ci-dessus. par exemple un partenariat entre un producteur diffuseur sans lieu fixe et une salle en France, en direction d’autres pays, est difficilement envisageable dans la mesure où les salles effectuent souvent un travail de repérage afin de soutenir les nou-veaux talents issus de leurs propres territoires. a noter cependant que le projet austin/angers Music s’efforce d’associer producteurs et diffuseurs du territoire angevin. Les organismes tels l’Institut français, le Relais Culture europe, le Bureau export ou le CNV conseillent et soutiennent financièrement les producteurs qui ont la volonté de développer leurs artistes à l’export. Cependant, ces derniers restent quelque peu isolés et doivent souvent effectuer seuls un gros travail de défrichage en amont. Il est impératif pour eux de multiplier les prises de contacts afin d’optimiser les retom-bées une fois sur place et ainsi favoriser la diffusion de l’artiste par la suite. Il est important de souligner aussi que dans ce cas de figure, le projet est très souvent organisé autour d’une actualité forte de l’artiste telle qu’une sortie d’album

L’implication des territoires : soutenir mais aussi initier

Les collectivités territoriales peuvent aussi être à l’initiative de projets, comme dans le cas du jumelage de la ville d’austin avec angers qui a donné lieu aux échanges entre le Chabada, les professionnels angevins et le festival south By southwest, ou la convention signée entre la Région Bretagne et l’Institut Français. Cette dernière convention porte sur l’axe création et résidences d’artistes dans le champ des musiques traditionnelles. Il s’agit de favoriser les rencontres entre les musiciens et les croisements de répertoires, mais aussi de proposer des formations auprès de maîtres d’instruments de musique. pour cela il a fallu convaincre l’Institut français du potentiel de création et de renouvellement artistique des musiques traditionnelles bretonnes. Cet exemple est intéressant parce qu’il met en lumière la possibilité pour un territoire de construire des projets et de signer des conventions avec des organismes nationaux, tout en prenant en compte la spécificité et en adaptant les actions menées à la stratégie de développement culturel définie par le territoire. si la convention entre la Région et l’Institut français porte sur la création et les résidences d’artistes, un établissement public régional, spectacle Vivant en Bretagne, assume les missions complémentaires pour favoriser la diffusion des artistes bretons à l’international.

Quelles perspectives et quelles suites envisager ?

L’europe comme dans tous les domaines où elle a compétence met en œuvre et fait évoluer des programmes qui soutiennent la coopération entre ses acteurs. de nouvelles orientations seront très probablement définies à l’horizon 2014 puisque certains etats considèrent le soutien au secteur culturel comme non prioritaire,

et ont déjà réduit, via leur politique intérieure, de 25 à 30% les cré-dits accordés. dans ce contexte, le budget de l’Union européenne pour la culture (aujourd’hui moins de 1% du total de son budget) risque d’être remis en question et la redéfinition des objectifs et des moyens des programmes pourrait compromettre la pérennité du soutien de l’europe à certains projets.

sur les nouvelles orientations, en dehors d’une baisse des crédits, un premier axe de développement se dessine autour de la pro-blématique de l’internationalisation des acteurs européens, un deuxième s’attacherait à encourager l’innovation en particulier sur les actions en faveur de la transformation sociale. Le programme culture, qui va changer de nom pour s’appeler « europe Créative », indique bien une volonté de mieux articuler les acteurs entre eux afin d’exporter les projets au-delà de l’europe. Ce programme fixe une règle financière selon laquelle 20% des dépenses du projet doivent être alloués à un ou des partenaires non européens. La France à cet égard doit faire évoluer ses pratiques. en effet, il semblerait que sa coopération se limite principalement au territoire européen et n’intègre pas suffisamment la dimension extracontinentale.

Il est encore relativement difficile de répertorier de manière ex-haustive les partenaires possibles et les dispositifs de soutiens existants dans le domaine de la coopération culturelle européenne et internationale. Les « bonnes pratiques » de gestion et de coor-dination sont encore obscures. Cependant, les porteurs de projets prennent souvent d’eux-mêmes l’initiative de se contacter de manière informelle, pour échanger sur leurs projets respectifs. Ce besoin de partage d’expériences semble être très prégnant chez les différents acteurs et pourrait être envisagé de manière plus formelle, comme le suggère l’idée de créer un comité d’échange, sinon de pilotage, commun à l’ensemble de ces projets.

du côté des organismes de soutien, une autre piste envisagée par le Bureau export, qui travaille déjà avec l’Institut français sur l’accompagnement des professionnels, serait de proposer aux producteurs, entrepreneurs de tournées et aux artistes des forma-tions aux premiers pas à l’export ou à des évènements spécifiques comme par exemple le south By southwest.

Une réflexion autour des conventions avec les Régions afin d’ima-giner une meilleure coordination des actions pourrait s’avérer également bénéfique pour tous notamment dans un contexte économique contraint. a l’instar de l’Institut français qui a signé avec des Villes ou des Régions près d’une trentaine de conven-tions, on pourrait imaginer des conventions multipartites entre les Régions, l’Institut, le CNV, et d’autres organismes. Le CNV, déjà en convention avec certaines Régions, est particulièrement intéressé par cette proposition tout comme celle d’exporter les modèles des smacs au-delà des frontières françaises et propose d’initier un nouveau temps d’échanges pour voir comment avancer sur ces perspectives de coopération.

Retrouvez l’intégralité du compte rendu de cette table ronde sur le site internet du CNV, rubrique « les ressources » / publications-rencontres et tables rondes. www.cnv.fr

Dossier

CNV Info N°31 - février 201312

Page 13: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

les InteRvenants

La féduroK, stéphanie thomas (responsable des projets européens) – modératriceLa Fédurok est la fédération des lieux de musiques actuelles /amplifiées. depuis le 1er janvier 2013, à l’issue d’une fusion avec la Fédération des scènes de Jazz et de musiques improvisées (FsJ) pour la création d’une fédération : La FedeLIMa, elle continue à représenter des acteurs culturels qui participent à la construction et la promotion des musiques actuelles. La Fédurok et la FsJ regroupent plus de 120 structures sur l’ensemble du territoire. La Fédurok est membre du réseau européen Live dMa (Linking Initiatives & Venues in europe – developping Musical actions). www.la-fedurok.org www.live-dma.eu

les expériences professionnelles citées

La Lune des Pirates, frédéric carré (directeur) / Projet ic music (international cooperation through music)porté par 9 structures de musiques actuelles en France, en Belgique et en angleterre – le Grand Mix (Fr), les 4 ecluses (Fr), La Cave aux poètes (Fr), La Lune des pirates (Fr), de Kreun (Be), 4ad (Be), superact ! (ang), phoenix (ang), epic (ang) – le projet IC Music a pour but principal de construire une coopération transfrontalière durable et pérenne entre les acteurs professionnels de la musique « live » provenant de l’angleterre, de la Belgique et de la France. http://icmusic.eu/pages/fr

L’astroLaBe, frédéric roBBe (directeur) / Projet tamil nadu music coop / indie earthLe projet consiste à développer une coopération culturelle dans le domaine des musiques actuelles entre des acteurs des musiques actuelles indiens et français, dans le cadre des coopérations déve-loppées par les Régions Centre, pays de la Loire et poitou-Charentes avec l’etat indien du Tamil Nadu, avec le soutien de l’Institut français. http://pole-musiques.com/Inde

Le chaBada, françois deLaunay (directeur) / Projet austin/angers musicdans le cadre du jumelage entre angers et austin (Texas), les pro-fessionnels angevins de la filière musicale, au rang desquels la scène de musiques actuelles angevine, Le Chabada, développent le projet «austin/angers Music». Ce projet d’échange intègre pleinement un objectif de développement culturel autant qu’économique du territoire angevin.www.lechabada.com/austin-angers-Music-fr

daKa tour, romain PeLLicioLi (Gérant)société de production de spectacles et d’organisation de tournées pour des groupes français et étrangers, basée à Caen, daka Tour est reconnue pour ses qualités de développeur de talents au travers de groupes tels que Juveniles, Concrete Knives, Granville, Botibol, sarah W papsun, archipel… mais aussi de défricheur à l’étranger avec des groupes tels que The amplifetes, dengue Fever ou Bang Bang eche. daka Tour travaille avec des labels comme avec des agents étrangers (Bella Union, The agency, Caa, primary Talent) sur différents territoires et développe également des collaborations via son festival Winter Camp avec d’autres acteurs comme les fes-tivals primavera ou end of the Road, le collectif Blessing Force, etc.www.dakatour.com - www.facebook.com/WinterCampFestival

les partenaires institutionnels

conseiL réGionaL de BretaGne, maïwenn furic (chef de service arts et développement territorial)pour développer la créativité des artistes et leur permettre de dé-velopper leurs projets au sein de réseaux artistiques et culturels à l’étranger, la Région Bretagne accompagne les initiatives permettant les rencontres entre artistes bretons et étrangers et les échanges sur des pratiques ou des expressions artistiques.www.bretagne.fr/internet/jcms/l_22036/mobilite-des-artistes-a-linternational-convention-region-bretagne-institut-francais

institut français, olivier deLPouX (chargé de mission musiques actuelles)Le soutien de l’Institut français peut se concrétiser de 4 manières : le conseil et d’expertise, le soutien aux actions, dans le cadre des orientations du département des échanges et de coopérations artistiques, avec la mise en place de programmes thématiques et régionaux (tels que l’asie, l’amérique du sud et l’europe…), le développement des conventions avec les collectivités territoriales, le dispositif des résidences.www.institutfrancais.com/fr/musiques-actuelles

cnv, jacques renard (directeur)Le CNV soutient les entreprises de spectacles vivants de variétés et de musiques actuelles. en matière de soutien à l’international, outre celui apporté aux actions d’intérêt général pour le secteur (au Bureau export et à Francophonie diffusion par exemple), le CNV intervient sur différents programmes d’aides : aide à l’export avec actualité discographique (commission export conjointe CNV / Bureau export), et, dans le cadre d’une autre commission (10), les spectacles vivants promotionnels, l’aide à la diffusion à l’étranger sans condition d’actualité discographique et le soutien au dépla-cement des entrepreneurs de spectacles sur des salons étrangers. www.cnv.fr

Bureau eXPort, aude tiLLette (chargée de mission)depuis 1993, le Bureau export accompagne la filière musicale française dans le développement de ses artistes à l’international autour de deux axes fondamentaux, établis en concertation avec les professionnels de la filière à l’export : veille & conseil et sou-tien financier. Il favorise la mise en relation des professionnels de différents pays en organisant notamment des speed meetings. pour développer son action, le Bureau export s’appuie sur un réseau dynamique de 5 bureaux implantés sur des territoires stratégiques à travers le monde et un bureau central basé à paris. www.french-music.org

reLais cuLture euroPe, Pascal Brunet (directeur)Le Relais Culture europe sensibilise, informe et accompagne les acteurs culturels et artistiques français sur les problématiques et enjeux liant europe et culture, les objectifs politiques et pro-grammes communautaires et leur traduction en termes de straté-gies, pratiques et projets. son pôle prospective / développement accompagne les acteurs culturels dans leurs stratégies et politiques européennes (notamment les collectivités territoriales) et favorise le développement d’un espace de réflexion sur l’europe et la culture, au travers notamment de mise en réseau d’acteurs. www.relais-culture-europe.org

CNV Info N°31 - février 2013 13

Page 14: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV À lA loUPe

en 2013, le cnv proposera aux entrepreneurs de spectacles des campagnes de promotion des artistes qu’ils présentent dans leur salle, leur festival ou en concert à Paris et dans toute la france. a noter désormais que tous les efforts sont portés sur l’affichage.

au total ce sont 37 campagnes qui sont proposées en 2013. en détail, le choix comprend :

Le réseau couronneCampagne de 7 jours, 10 périodes dispo-nibles dans l’annéeGaRes sNCF : 275 panneaux 118 X 174 11 950 euros ht*

Le réseau franciLien15 campagnes de 14 jours et 2 campagnes de 21 jours en période estivaleGaRes sNCF : 280 panneaux 80 X 1209 680 euros ht*

Chaque campagne est composée de pan-neaux 118 X 174 implantés en gares sNCF dont le nombre varie de 35 à 90. Les affiches sont posées pour 7 jours. Ces campagnes sont proposées 10 fois dans l’année dans 16 pôles régionaux : Bordeaux, Caen / Rouen, Clermont / Limoges, dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy / Metz, Nantes, Nice, orléans, Rennes, strasbourg / Mulhouse, Toulouse.

Les tarifs sont compris entre2 178 et 4 070 euros ht*

L’aFFICHaGe au CŒur De La PrOMOTION De VOs sPeCTaCLes

Chaque offre est composée d’une campagne de promotion de 7 jours et est proposée 16 fois dans l’année selon un calendrier fixe.

Paris Réservé aux spectacles présentés dans une salle de moins de 500 places ou aux artistes présentés en première partieMÉTRo : 1 emplacement 100 X 150 sur 120 quais 4 X 32 640 euros ht*

Paris PLusRéservé aux spectacles présentés dans une salle de moins de 1 500 placesMÉTRo : 1 emplacement 100 X 300 sur 120 quais 4 X 35 995 euros ht*

Paris meGaMÉTRo : 1 emplacement 100 X 300 sur 120 quais 4 X 3GaRes sNCF : 140 panneaux 80 X 120

9 735 euros ht*pour un spectacle présenté dans une salle de moins de 1 500 places

13 310 euros ht*pour un spectacle présenté dans une salle de plus de 1 500 places

en 2013, les campagnes de promotion proposées par le CNV connaissent une évolution importante. en effet, l’affichage est privilégié et constitue le seul support de promotion de ces campagnes. affichage mutualisé sur les quais de métro, affichage en gares sNCF à paris, en banlieue et en régions. de 2 640 à 13 310 euros HT à paris, les tarifs varient selon la jauge de la salle et le nombre de supports d’affichage. en régions et en Ile-de-France, ils varient selon le nombre de panneaux composant chaque réseau.

Les réseaux d’affichage sont réservés en priorité aux affiliés du CNV, pour des spectacles entrant dans le champ de perception de la taxe fiscale sur les spectacles de variétés.

À PaRIs, 3 offres disponibles en Ile-De-FRance, 2 réseaux

en RÉGIon

*Les prix comprennent la fabrication et la pose.

Lundi 25 mars 2013 de 9h00 à 17h30 théâtre du vieux-colombier21, rue du vieux-colombier 75006 Paris m° saint-sulpice ou sèvres-Babylone

pour leur 15ème journée d’information juridique, les centres de ressources du spectacle vivant : le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz, le Centre national de la danse, le Centre national du théâtre, HorsLesMurs et l’Irma, en parte-nariat avec le Bureau d’accueil des artistes et professionnels étrangers souhaitent traiter les nombreuses questions juri-diques, administratives et fiscales soule-vées par l’accueil en France de spectacles et de professionnels étrangers.

a travers quatre ateliers thématiques, cette journée a pour objectif d’apporter des réponses à toute structure désireuse d’accueillir des équipes artistiques étran-gères, qu’elles soient européennes ou non.La participation à cette journée est gra-tuite mais nous vous rappelons que le nombre de places est limité.

L’inscription sera ouverte sur les sites internet des organisateurs à partir de mi-février 2013.

déroulé de la journée d’informationateLier 1 - Visas, titres de séjour et au-torisations de travailateLier 2 - droit du travail et protection socialeateLier 3 - Fiscalité : territorialité de la TVa et retenue à la source ateLier 4 - Coproduction et cession : les contrats en pratique

journée d’information juridiQue

artistes d’aiLLeurs, scènes d’iciL’accueiL d’éQuiPes et d’artistes étranGers

contact renseignements :www.cnv.fr, rubrique « les services commer-ciaux », consultez le détail des dispositifs, téléchargez le formulaire de réservation, la fiche technique, le cahier des charges, les calendriers ainsi que la liste des empla-cements.

contact :aGeNCe KeRMoN01 43 38 95 02

en partenariat avec

CNV Info N°31 - février 201314

Page 15: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV Info N°31 - février 2013 15

lA FeNÊTre DD

Le sILeX à auXerre : MusIques aMPLIFIÉes, TeMPÉraTure MODÉrÉe…

Les bienfaits de la terre : des bains antiques aux salles de concertsLe terme de géothermie est issu du grec : « geo » la terre et « thermos » la chaleur. Tout d’abord science, c’est devenu par évo-lution le nom d’une énergie : celle puisée dans la terre et transformée en chaleur. Le système tire profit de la température constante présente dans la terre pour apporter chaleur en hiver et rafraîchisse-ment en été.Le principe est utilisé dès l’antiquité dans des bains de sources chaudes. La géother-mie connait une évolution sensible de son utilisation notamment grâce à des évolu-tions techniques permettant une meilleure maîtrise des projets. elle occupe actuelle-ment en France la 3ème place des énergies renouvelables en termes de production derrière la biomasse et l’hydraulique. La température en dessous de 4,50m est constante tout au long de l’année en moyenne à 12°C grâce au soleil et au ruissellement de l’eau de pluie, le sous-sol jouant le rôle de source chaude du fait de son inertie et de sa mauvaise conductivité thermique. Cette chaleur dite de surface peut être captée, moyennant un réseau de tuyaux enterrés afin d’être utilisée pour des besoins en chauffage, le système peut également être inversé pour les besoins d’une climatisation.plus en profondeur, chaque fois que l’on descend de 100 m, on gagne 2 à 3°C en moyenne car la radioactivité naturelle des roches produit des quantités énormes d’énergie. Cette chaleur se dirige vers la surface et réchauffe les nappes phréatiques souterraines. si elle trouve une faille, cette eau chaude remonte par des puits artésiens et produit des sources chaudes.

au silex, les artistes chauffent l’ambiance et la terre la tempèreLa géothermie a récemment fait son entrée dans le domaine du spectacle vivant et s’est imposée en modèle. a auxerre, la scène de musiques actuelles, Le silex a été inauguré en janvier 2010. de par ses activités, ce lieu paraît semblable aux sMaC existantes : un studio d’enregistrement, une salle de concert de 500 personnes, un club pouvant accueillir 200 personnes. Le public vient y découvrir la scène émergente, écouter des têtes d’affiches nationales voire internatio-nales, les artistes y viennent enregistrer, travailler en résidence, la scène locale y trouve des professionnels pour accompa-gner la réalisation de projets artistiques… Mais elle recèle dans ses sous-sols un trésor d’innovation écologique inspiré de l‘anti-quité. Il aura fallu 10 ans et une volonté politique forte pour que le projet initié par la ville d’auxerre, aboutisse. Les préoccupations de développement durable ont rapidement été intégrées au projet. La géothermie est apparue comme une évidence de par le contexte hydrogéo-logique favorable du site. Le fleuve situé à proximité alimente une nappe de rivière sur laquelle le projet prend place, qu’il a alors été décidé d’exploiter pour le chauffage et le rafraichissement du bâtiment. Le silex a donc été construit avec des fondations sur colonnes enterrées. Les besoins en chauffage et rafraichissement sont assurés par une pompe à chaleur alimentée par un système de circulation d’eau. 24 pieux de fondations descendant à 10 mètres de profondeur sont munis de capteurs géo-thermiques permettant des échanges caloriques. Ce dispositif est complété par un pompage d’eau de la nappe de rivière à une température constante de 12 degrés. ainsi l’atmosphère à l’intérieur du bâtiment est réglée selon les saisons et également selon l’occupation du lieu dans la journée.

L’adoption de la géothermie a généré un surcoût de 1 million d’euros qu’il faudra rentabiliser sur 15 ans. Mais le projet a été soutenu par l’ensemble des financeurs et par edF qui en a fait un projet pilote, permettant de couvrir les investissements. dans le monde, seuls trois bâtiments de ce volume fonctionnent ainsi. et l’un d’eux est à auxerre !

Premiers effets positifsaujourd’hui, le bilan est positif même si les économies d’échelle sont encore difficile-ment chiffrables compte tenu de la période de réglage indispensable à l’optimisation du système. Mise en service le 15 janvier 2009, l’installation est encore aujourd’hui en test, même si, sur le papier, le ratio énergie dépensée / énergie produite est des plus favorables. L’enjeu en terme environne-mental se situe également au niveau de l’émission de gaz carbonique. Comparé à un système classique de production de chaleur et de froid, la pompe à chaleur géother-mique permet une réduction des rejets de Co2 de 37 tonnes, soit une diminution de 82 %. Les relevés faits de novembre 2009 à octobre 2010, permettent d’estimer l’éco-nomie réalisée grâce à la paC (pompe à Chaleur) à 3,4 € /m² (source : edF-R&d).

Cette installation géothermique offre au silex un grand confort. La température constante à 21 degrés est indéniablement un agrément pour les usagers du lieu (employés, publics, artistes…) mais aussi pour le matériel. Le taux d’humidité est très limité. Ici il n’est plus question de plafonds ruisselants sous l’effet de la condensation, un avantage considérable pour l’utilisation optimale du matériel et sa durée de vie.La mise en œuvre de ce projet a provoqué une vraie prise de conscience des questions de développement durable par les respon-sables du projet, leurs équipes et la volonté de la transmettre au public.

Les trois piliers du développement durable sont bien réunis au cœur de ce projet devenu réalité : l’économique, le social et l’environnemental. Gageons que les enre-gistreurs installés sur l’équipement afin d’effectuer un suivi énergétique précis permettront de constituer un référentiel pour cette géothermie sur pieux et que ces résultats seront mis au service de l’intérêt général et serviront à la promotion de ce type d’installations innovantes.

www.lesilex.fr

Page 16: CNV info · 2013-03-04 · CNV info La Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz N°31 Dossier International Chiffres clés export et collaborations

CNV Info N°31 - février 201316

PorTrAiT

rOMaIN PeLLICIOLI DaKa TOur :

La première Lettre Info de 2013 a décidé de consacrer son portrait à un professionnel qui porte un intérêt particulier à l’interna-tional. Romain pellicioli, de daka Tour, est le « symbole type » des jeunes entrepreneurs de spectacles qui représentent la diversité des territoires et des projets. Issu comme souvent du milieu associatif, il fait « ses classes » auprès de structures de production, d’éditeurs ou de maisons de disques avec l’envie chevillée au corps de créer sa propre activité. Ce fut chose faite en 2007 avec la création de sa structure de publishing et de mana-gement, puis en février 2009 avec la création de daka Tour. Très vite son pro-jet devient limpide : « Nous avons démarré par plusieurs projets français » raconte-t-il, « en nous orientant vers la scène française, qui n’a pas forcément comme seul curseur une carrière fran-çaise et francophone, mais aussi un fort potentiel à l’international ».

ainsi retrouve-t-on dans le catalogue des artistes comme Concrete Knives, sarah W papsun ou encore Caandides. « Nous travaillons sur des artistes au tout début de leur carrière ce qui demande une forte implication et la mise en place de stratégies de développement » complète-t-il. « de ce fait, daka Tour a souvent recherché un agent, un pR (public Relation) agent, à l’étranger. Ce travail est important avant de commencer à faire tourner et à pro-mouvoir les groupes sur des festivals de

« showcasing », ciblés pour favoriser des deals y compris pour la sortie d’albums ». Cette stratégie volontariste et tout azimut, il la résume ainsi : « Nous sommes convaincus que certains de nos artistes, certes français, ont besoin d’un écrin à l’image de leurs projets, comme certains artistes américains ou européens ; la visibilité à l’inter-national peut ainsi devenir l’axe principal de cette stratégie. Nous nous devons donc de répondre à ces besoins, ce qui implique de sortir de notre territoire, de se retrousser les manches pour créer les bonnes rencontres, tout en ayant eu une réflexion en amont sur les partenaires à viser en priorité ». simple à dire…

simple à faire ? Romain pellicioli n’occulte pas pour autant les difficultés : « elles sont multiples, même si les choses commencent à changer. Le problème majeur est notre structuration en France qui est vraiment différente de celle à l’étranger ; globalement le modèle anglo-saxon est le plus commun à l’international. de ce fait les pays étrangers

trouvent que nous sommes un territoire difficile à tra-vailler pour développer leurs propres projets… et quand de notre côté nous voulons travailler à l’export, il faut avoir une sorte d’énergie dédoublée pour nous imposer, étant souvent vécus comme compliqués et hors du marché dominant... Notre système d’assurance chômage du spectacle, système inexistant dans le modèle anglo-saxon, est un

exemple : cela crée des décalages entre ce que propose un organisateur à l’étranger et notre réalité française ».

Mais très vite, comme tous les passionnés, il tempère son discours : « si votre projet possède, à la base, une image et un propos internationaux, ainsi qu’une très bonne pré-sence scénique, on peut toujours réussir à développer un artiste ou un groupe ». Il ren-chérit cette forme de « cahier des charges » par une anecdote : « je me souviendrai toujours de la phrase d’un fondateur d’un label anglais de renom à propos d’un de

nos groupes : Le groupe est français ? C’est pas possible, c’est une erreur ». « Il faut

toujours être vigilant, il n’est absolument pas systématique que les projets français ayant un succès en France soient ceux qui aient le meilleur succès à l’in-ternational. Je pense même que c’est pro-bablement le contraire, comme en témoigne la nature des propos tenus précédemment ».

Interrogé sur l’évolution des aides pour les pro-jets à l’export il avance : « Il faudrait organiser une concertation entre

l’ensemble des sociétés civiles, les orga-nismes investis sur l’export, pour identifier et mettre en place un process qui se concen-trerait sur un accompagnement de carrière à l’export pour des artistes qui peuvent vrai-ment rentrer dans «le cahier des charges». Cela sur un « mi-temps » de carrière bien évidemment, mais pour au moins 2 à 3 ans. Ce soutien au long cours imposerait de faire des bilans d’étape, de réétudier le tout. peut-être pourrait-on imaginer un comité qui piloterait les choix artistiques, composé par des acteurs sensibles et compétents en la matière ». Il poursuit son idée, certes très « planificatrice » mais non dénuée d’intérêt « Cela permettrait de prendre en compte des projets, sans forcément regarder ce qui se passe en France ! en effet, il arrive aujourd’hui qu’un artiste n’ayant pas de partenaires en France n’ait pas accès à des aides ou programmes à l’étranger justement par ce manque de partenaires (souvent discographiques). Ceci peut être un frein au développement international des artistes. du moins c’est ce type de frein que l’on peut avoir sur certains de nos artistes ».

www.dakatour.com

« Un artiste qui n’a pas de partenaires en France a difficilement accès aux aides ou aux programmes de soutien aux projets à l’étranger »

« Nous travaillons sur des artistes au tout début de leur carrière ce qui de-mande une forte implication et la mise en place de stratégies de déve-loppement »

« il n’est absolu-ment pas systé-matique que les projets français ayant un succès en France soient ceux qui aient le meilleur succès à l’interna-tional. Je pense même que c’est probablement le contraire ».

(c)

anas

tass

iako

rs