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L’Islam en/dans tous ses états
COLLOQUE INTERNATIONAL ET INTERDISCIPLINAIRE
Les 14 et 15
mars 2018
À l’Université
Laval – Québec
CELAT, Pavillon Charles-de-Koninck,
Salle 5172
Comité scientifique et
d’organisation
Khadiyatoulah FALL
Samir AMGHAR
Habib SAIDI
Mouhamed Abdallah LY
Célia FORGET
Abdelkarim MAHRAOUI
◊ Marché de l’islam
◊ Violence politique ◊ Extrême droite ◊ Champ religieux
◊Champ économique ◊ Djihadisme ◊ Islamophobie
◊ Radicalisation ◊ mots et conflits de sens ◊ islamo-business
◊ Complexité du monde contemporain
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1ère journée - Mercredi 14 mars 2018
07h00 à 08h15 - Petit Déjeuner à l’hôtel
08h30 à 09h00 - Accueil et mots de bienvenue
Khadiyatoulah FALL, directeur du CELAT à l’UQAC
Samir AMGHAR, Université Libre de Bruxelles : Senior Fellow à l’European Foundation for Democracy
1er panel : Les discours sur l’islam miroir pour différents visages de l’islam
09h00 à 09h30
Khadiyatoulah Fall : CERII/CELAT (Université du Québec à Chicoutimi); Mouhamed Abdallah Ly : Institut Fondamental
d'Afrique Noire (IFAN), Université Cheikh. A. Diop ; Abdelkarim Mahraoui : Université Boumerdès (Algérie) et
CERII/CELAT (Université du Québec à Chicoutimi)
Président de séance : Abdelwahed MEKKI-BERRADA
« Islamophobie ». Mot de la peur et peur du mot dans le contexte et les textes de la commémoration de la tuerie du 29 janvier.
Dans une société québécoise angoissée parce que « confrontée à l’étrangeté du monde » (Turgeon, Létourneau et Fall : 1997)
et parfois « secouée par la montée des tensions ethniques » (Ibid.) où la communauté musulmane, indexée depuis une
trentaine d’années par rapport à un supposé déficit d’intégration (Helly : 2015), en vient à polariser l’attention parce que victime
d’un acte terroriste perpétré par un Québécois « pur laine », la construction du sens social relatif à l’évènement commémoratif,
devient un fort enjeu de pouvoir. Singulièrement, c’est la désignation de la commémoration de cet acte qui a du reste pas mal
troublé l’ordre social, qui devient ce par quoi et pour quoi les acteurs sociaux luttent (Foucault : 1971). L’espace politico-
médiatique en devient ainsi une arène interprétative, discursive et désignative où s’affrontent des éditorialistes, des hommes
politiques, des universitaires, des leaders communautaires, pour à qui mieux mieux oblitérer une catégorie, un programme de
sens ou en annihiler d’autres. La bataille se joue particulièrement autour du terme « islamophobie » que nous considérons
linguistiquement comme un « référent social ». Il nous a paru important de chercher à situer comment, pourquoi, par qui, a été
employé l’expression « islamophobie » dans le débat sur la commémoration de la tuerie de Sainte-Foy. Notre hypothèse
indique que la circulation de « islamophobie » dans ce débat renseigne sur le fait que le mot s’actualise dans une arène
conceptuelle de la polémique parce que lié au refus de la majorité québécoise d’oblitérer un désignant perçu comme inhibant
et stigmatisant pour elle. Ainsi, ce mot censé dire la « peur du musulman » rencontre une autre peur et en devient un mot-
arène, lieu de conflits sémantiques et sociaux.
09h30 à 10h00
Djamel ZENATI : Professeur en sciences du langage, Université Alger 2 (LAMES, U00200120120035)
Dire l'islam en France : variation lexicale et catégorisation
La civilisation expose sa brillance à travers ses symboles. Elle interpelle l’individu qui, pour accéder au statut de sujet, doit
subir cette fascination organisée. Cette interpellation symbolique s’exerce à travers un discours destiné à la défense des
valeurs de cette civilisation ; ce sont les lieux communs de l’aliénation entendue comme la répétition d’un même schéma de
relations de dépendance qui donnent l’illusion de réalité et de liberté alors que les normes sont établies par la civilisation,
ordonnant au sujet sa propre capture dans ce « discours de l’autre ». Cette interpellation acceptée régit notre mode de vie,
notre relation aux autres, nos sentiments et même notre rapport au langage, qui cesse d’être une libre production pour n’être
plus qu’une production instrumentale au service des valeurs prônées par cette civilisation.
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C’est ainsi que l’on constate une prolifération des caractérisations qui accompagnent en discours, dans le débat public français,
le substantif islam. Les récits qui les sous-tendent témoignent du flottement des idéologies qui gouvernent à leur genèse.
En œuvrant à dessiner les contours de cet islam importé et/ou hérité de « l’empire », l’essentiel demeure la production d’une
identité à travers une figure d’un islam virtuel à laquelle participent aussi bien « les ouvriers anonymes du poncif » que les
modèles savants, qui substituent au français musulman d’Algérie, un musulman de France fondu dans un « islam républicain »
assumé, ou un islam assumé par la république.
Confronté à la multiplicité de celui que l’on veut réduire, l’on prend conscience de son caractère irrédentiste. La pensée
commune le saisit alors dans sa diversité et met en branle les oppositions supposées « inhérentes » à son propre paradigme.
Ainsi, une multitude de syntagmes linguistiques, structurés en dichotomies, est mise sur le marché linguistique : à un islam
« modéré », ou « tempéré » s’oppose un « islam radical », ou « intégriste » : au musulman s’oppose l’islamiste, etc.
N’étant ni sociologue pour passer en revue les ressorts de l’« islamisme » politique ni théologien pour établir une exégèse du
texte coranique, linguiste, notre contribution se focalisera sur ce matériau linguistique et analysera, dans la complexité
énonciative de sa mise en scène, les stratégies à l’œuvre dans sa mise en circulation dans les discours dans l'espace politique
et médiatique français.
10h00 à 10h30
Mounia AIT KABBOURA : Doctorante au département de philosophie à l’UQAM. Responsable des projets de
recherche à la Chaire UNESCO d'étude des fondements philosophiques de la justice et de la société démocratique
(UQAM)
L’usage du Coran dans les discours de l’islamisme radical
L’islam québécois ne peut renaitre sans la libération de la raison islamique, et cette dernière ne peut se réaliser sans libérer
le Coran (en tant que Texte) de la tradition interprétative médiévale. L’intellect islamique ne pourra construire une tradition
épistémologique capable d’historiciser et de contextualiser l’islam pour qu’il s’accommode à la société québécoise, sa société
d’accueil, sans la critique et le dépassement de l’herméneutique traditionnelle du Texte, issus de l’épistémè prémoderne, par
l’épistémè moderne et le progrès des sciences humaines.
La forte présence, dans l’islam québécois, de l’herméneutique traditionnelle est le résultat d’une transposition dépourvue de
distance critique. Ce que les croyants ont importé au Québec est une religion teintée d’idéologie et de culture. La première a
servi et sert toujours à légitimer l’ordre établi dans les pays musulmans postcoloniaux. La deuxième, enfermée dans une
tradition hybride, est écartelée entre modernisme et traditionalisme prémoderne. Or, cet aspect idéologique et culturel de
l’islam engendre des problèmes d’accommodations dans l’espace québécois laïc.
Nos recherches auprès des jeunes radicalisés, en voie de radicalisation ou convertis à l’islamisme radical, à Montréal ont
montré que ces jeunes-là ne connaissent de l’islam que cette facette idéologique et culturelle qui les placent dans une
dynamique antagonique avec de leur réalité. Ils vivent un déchirement identitaire qui cherche en permanence à être concilié,
entre deux visions tout à fait opposées du monde, de l’homme et de l’au-delà : une vision de l’islam issue d’une herméneutique
traditionnelle et prisonnière du cognitif médiéval, et la vision moderne et laïque du Québec actuel.
Les jeunes oscillent entre une identité réelle, celle qui se manifeste au sein de la société, et une identité imaginaire construite
par le récit séduisant et consolateur de l’islam conservateur. Dans le labyrinthe du réel et de l’imaginaire souhaitable, le jeune
se perd et cherche la sortie qui conciliera ses antagonismes internes. Souvent, cette sortie bascule vers l’Islam radical qui
mène à violence.
Le but de cette communication est de déconstruire les lignes méthodologiques de l’herméneutique traditionnaliste qui domine
l’islam au Québec et qui s’impose comme une vérité transcendantale par le bais de l’idéologie. On tentera d’exposer une
herméneutique coranique alternative, qui profite de l’archéologie-généalogie, de la déconstruction textuelle, des théories
linguistiques, de l’épistémologie de l’histoire et de la phénoménologie de la mémoire pour une culture islamique singulière au
Québec.
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Pause et discussion
10h45 à 11h15
Habib SAIDI : IPAC/CELAT, Université Laval
Président de séance : Samir AMGHAR
Post-halal ou post-islamisme : Pluralisation et traditions recomposées dans les cités musulmanes d’aujourd’hui
La notion de halal dans la religion musulmane se rapporte à tout ce qui est licite dans la vie des musulmans, en opposition
avec le haram qui signifie l’illicite. Cependant, dans la pratique et selon la tradition, c’est surtout la viande comme aliment qui
était essentiellement, pour ne pas dire uniquement, soumise à cette règle de halal. Or, depuis quelques décennies, et dans la
foulée des changements qu’a connus le monde musulman (montée de l’islamisme, ouverture au tourisme international,
urbanisation accélérée, migration), cette règle a été élargie à d’autres pratiques et aspects de la vie dans les pays musulmans
et ailleurs. Au-delà de la viande, la « tradition » du halal s’applique désormais à d’autres aliments comme les confitures, les
gâteaux, les légumes, et même la bière (non alcoolisée bien sûr). En dehors de la nourriture, elle s’applique également à
l’architecture, l’urbanisme, la finance, les banques, le tourisme, la chirurgie esthétique, les produits cosmétiques, les vêtements,
la mode, etc. Ce sont tous ces aspects et leurs implications politiques, sociales et économiques, que je tenterai d’examiner
dans ma communication sous l’angle de ce que j’appellerais le « Post-halal ». Je propose l’idée d’un islam, pour ne pas dire
un « post-islam » pluralisé, de plus en plus marqué par des traditions recomposées, voire réinventées à même les expériences
des individus et des communautés qui s’y identifient. Cet islam expérientiel est néanmoins paradoxal : il ressemble peu à
l’islam globalisé de par les médias et l’intensité de l’actualité en « terre d’islam », mais il demeure néanmoins un pur produit
de la globalisation.
2ème panel : Idéologies, doctrines et violence islamique
11h15 à 11h45
Rachad ANTONIUS : UQAM, Département de sociologie
Président de séance : Samir AMGHAR
La violence comme révolte politique – quelle place pour l’idéologie
Cette communication vise à proposer un modèle d’interprétation de la violence politique au Moyen-Orient qui fait intervenir
divers facteurs explicatifs ayant des rôles différents dans l’explication. Nous ferons une critique des interprétations orientalistes
qui mettent l’emphase sur l’islam comme facteur explicatif principal, mais aussi des interprétations qui nient tout à fait le rôle
du facteur religieux/idéologique, pour recentrer le débat autour de la marginalisation économique et politique comme facteur
principal de révolte. Puis nous examinerons le rôle des autres facteurs (géostratégiques, idéologiques, identitaires) dans ce
modèle explicatif, et mettrons en dialogue certains auteurs qui ont analysé ce type de violences.
11h45 à 12h00
Discussion et échange
12h00 à 13h30
Repas
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3ème panel : Penser et conceptualiser la radicalisation
13h30 à 14h00
Haoues SENIGUER, maître de conférences de science politique à l’Institut d’études politiques de Lyon
Président de séance : Rachad ANTONIUS
Penser la violence au nom de l’islam : pour une approche multifactorielle
Depuis 2015, la France est confrontée, à intervalles rapprochés, à des attentats, assassinats ou tentatives de méfaits commis
au nom de l'islam. Ces événements, plus ou moins sanglants suivant les cas, amènent nombre d'observateurs ou acteurs
politiques français à s'interroger sur les liens réels ou supposés entre islam et violence. Toutefois, une approche culturaliste
et essentialiste semble parfois dominer les débats. En effet, privilégiant très souvent des explications religieuses mal
établies, l’islam est ainsi généralement appréhendé comme une essence, et les musulmans, eux, pris comme un bloc
monolithique.
Aussi, nous proposons à contrario une analyse circonstanciée de la violence au nom de l'islam, et ce sur plusieurs plans.
D'abord, cette analyse tient rigoureusement compte, d'une part, à la fois de la variable contextuelle et du contexte politique, et
d'autre part, des raisons subjectives avancées par les théoriciens et activistes agissant à la solde d'organisations radicales en
tout genre.
Enfin, plutôt que d'en rester à l'examen de la seule violence spectaculaire perpétrée sur la base d'écritures théologiques, nous
porterons notre regard sur d'autres formes de violence justifiées ou acceptées par des acteurs musulmans contemporains sur
la base d'extraits d'entretien et des ressources textuelles de la Tradition mobilisées par ces derniers.
14h00 à 14h30
Mohamed Chérif FERJANI : Professeur émérite en science politique de l’Institut d’études politiques de Lyon et
Directeur du pôle recherche-action « Religions, Démocratie et Paix » au Timbuktu Institute (Sénégal)
La violence de l’islam politique radical entre « clash des civilisations, « tribalismes » et réaction désespérée à un « monde privé de sens »
Beaucoup d’observateurs voient dans la violence des mouvements les plus radicaux de l’islam politique une confirmation de
la prophétie du « clash des civilisations » annoncée par S. Huntington au lendemain de l’implosion de l’Empire soviétique au
début des années 1990, (reprenant à son compte, et dans un contexte différent, une thèse développée par l’islamologue
Bernard Lewis au lendemain de la Guerre de Suez en 1956). D’autres interprètent cette violence comme une réaction à la
mondialisation libérale se situant sur le même terrain de remise en cause de démocratie (dans perspective proche de l’analyse
de Benjamin Barber dans son Djihad vs Macworld, mondialisation et intégrisme contre la démocratie). Dans ce sens, Sophie
Bessis voit dans les évolutions de ce début du XXIe siècle une remise en cause des « universaux » de « la modernité » par
une « postmodernité » structurée par les fondamentalismes religieux et marchands (La double impasse, l’universel à l’épreuve
des fondamentalismes religieux et marchand). Le propos de cette contribution est d’analyser la violence revendiquée par
l’islam politique radical en la situant dans le cadre des évolutions consécutives à l’écroulement du monde échafaudé à la sortie
de la Deuxième Guerre mondiale, d’une part, et, d’autre part, à l’incapacité des modèles, mis en place et mondialisé dans le
cadre de ce qu’on appelle la « modernité », à s’adapter à ces évolutions. La radicalisation de l’islam politique, approchée sous
cet angle, pourrait être analysée non pas comme une « exception islamique », mais une des formes de détresse universelle
face à un « monde privé de sens » et incapable d’envisager une sortie par le haut d’une crise des systèmes de solidarités à
l’Etat-nation conçu comme « la fin de l’histoire ».
14h30 à 15h00
Discussion et échange
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2ème journée : le 15 mars 2018
4ème panel : Trajectoires de radicalisation
09h00 à 09h30
Sami ZEGNANI : Maître de conférences de sociologie à l’Université de Rennes (conférence Skype)
Président de séance : Mohamed Chérif FERJANI
Les trajectoires des jeunes salafis des quartiers populaires : entre radicalités et conformisme
L’objectif de cette communication est d’étudier les parcours d’engagement dans le salafisme quiétiste de jeunes des quartiers
populaires belges et français. A partir d’une approche triangulaire mettant en relation l’idéologie religieuse, la pratique et la
trajectoire sociale, nous entendons saisir les motivations à l’œuvre dans la conversion et le maintien de jeunes dans cette
forme sociale rigoriste de la religion musulmane. Pour comprendre les carrières des jeunes salafis, les dimensions cognitive,
synchronique et diachronique sont envisagées de façon simultanée. L’analyse de ce courant de l’islam nécessite certes une
étude idéologique pour rendre compte du caractère protestataire du salafisme (critique de la société occidentale, permissivité
sexuelle de celle-ci, de l’hypocrisie supposée des politiques etc.). Mais, le risque d’une telle posture analytique est de basculer
dans un raisonnement abstrait et désincarné de ce courant de l’islam. En effet, l’analyse des textes et discours officiels se
revendiquant du salafisme ne suffisent pas pour rendre compte du vécu salafiste. Il existe bien souvent des écarts entre les
idées et les pratiques, l’objectif de la sociologie étant justement de combler ces écarts. De la même manière, étudier la pratique
religieuse sans la replacer dans le champ théologique équivaut à ne pas la prendre au sérieux et compromet toute démarche
empathique, voire toute investigation empirique en termes d’accès au terrain. Ainsi rendre compte des opinions, croyances,
manières de voir le monde suppose dans un triple mouvement d’étudier les arguments théologiques qui les motivent, de
comprendre dans quelles pratiques d’engagement ces discours s’inscrivent et de resituer ces pratiques dans les trajectoires
individuelles des jeunes.
Cette présentation tentera donc de saisir la façon dont, au cours de leurs trajectoires religieuses, les jeunes salafis se sont
réappropriés la lecture des sources religieuses du minhaj salafî (Coran, tradition prophétique, interprétations et jurisprudences
des savants) et les ont mises en pratique dans la vie quotidienne (port de la barbe par exemple), mais aussi dans leur projet
de vie (par exemple la hijra : changement professionnel, départ vers un pays musulman. Bien que les salafis français se
revendiquent d’un islam orthodoxe et historiquement figé, les contours du dogme sont moins rigides et clairement définis qu’il
n’y paraît. La multiplicité des points de vue et des interprétations des savants sur les obligations religieuses offre une certaine
marge de liberté pour les jeunes français qui adaptent nécessairement leur pratique au contexte national et à leur situation
personnelle. Dans cette perspective, le salafisme est envisagé comme le produit d’un bricolage religieux, et comme une forme
d’engagement en perpétuelle construction.
Le propos développé permettra de montrer que le salafisme renvoie de manière contradictoire à une volonté de remettre en
cause l’ordre établi tout en s’inscrivant dans une logique de mise en conformité vis-à-vis des normes dominantes d’entrée
dans l’âge adulte. La communication proposée ici portera uniquement sur le salafisme quiétiste, approche majoritaire de ce
courant religieux en France qui insiste sur la nécessité pour les musulmans de revenir à un islam originel, purifié, pratiqué
selon eux par les premières générations de l’islam. D’un point de vue politique, les quiétistes contrairement aux
révolutionnaires défendent une attitude vis-à-vis de l’Occident qui ne prône ni la conversion de la population, ni son déclin ; ils
aspirent toutefois à s’en retirer pour jouir de l’assurance procurée par la piété. Indifférent aux réformes sociales, le salafi
quiétiste s’oppose à toute forme de participation politique des populations musulmanes à la société européenne, au motif
qu’elle serait contraire à l’islam.
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09h30 à 10h00
Samir AMGHAR : Université Libre de Bruxelles : Senior Fellow à l’European Foundation for Democracy
Le désenchantement djihadiste : sortir de la violence politique au nom de l’islam
Bien que les organisations prônant le djihad continuent à attirer dans leur sillage de nombreuses personnes, notamment
d’Europe, leur capacité de recrutement ne doit pas masquer les difficultés qu’elles rencontrent actuellement. Face aux revers
militaires de l’organisation du calife al-Baghdadi, les experts ont ainsi noté non seulement un tassement des départs vers les
zones contrôlées par l’État islamique, mais également une difficulté à maintenir ses membres au sein de l’organisation. Force
est de constater que nombre de ses partisans ont décidé de déserter, abandonnant la lutte armée.
Ce phénomène est confirmé par une étude du King’s College mené par Peter Neumann qui affirme qu’entre 20 et 30 % des
djihadistes décident de revenir dans leur pays d’origine. Le rapport s’appuie sur le témoignage de cinquante-huit « déserteurs »
de l’État islamique, dont neuf originaires d’Europe occidentale et d’Australie, à avoir publiquement mis en récit les motivations
de leur départ. En France, selon un rapport de la direction des affaires criminelles, plus de deux cents individus seraient
revenus de Syrie et d’Irak. Ce phénomène de défection djihadiste n’est pas nouveau. Il était déjà observable durant les années
1970-1990 au sein des groupes islamiques armés en Algérie (GIA, Armée islamique du salut-AIS, Groupe salafiste de
prédication et de combat), au Maroc (la Shabiba islâmiyya), ou en Égypte par exemple (le djihad islamique et la Gamâ’a
islâmiyya).
S’il existe une abondante littérature sur les facteurs expliquant les processus de radicalisation, rares sont les productions
scientifiques en langue française qui se posent la question de savoir pourquoi et comment les groupes terroristes d’inspiration
islamique sortent de l’action violente. Cette dimension constitue un angle mort des recherches menées sur la violence politique,
alors qu’elle se pose depuis des années dans les organisations terroristes (groupuscules d’extrême droite, organisations
d’extrême gauche, mouvements séparatistes, etc.). Ainsi, travailler sur la désaffiliation djihadiste offre une perspective
intéressante en interrogeant de « manière inversée » la violence islamique elle-même. Pour reprendre Olivier Fillieule, l’étude
du processus de défection dans les milieux djihadistes permet de comprendre en creux les conditions du basculement dans
la radicalisation violente. Pour cet auteur, « le désengagement militant est un révélateur des conditions de possibilité de
l’engagement lui-même ou, plus exactement, un révélateur du tarissement de ses conditions. Et ce aux niveaux individuel et
organisationnel ».
De plus, analyser la radicalisation islamique à travers une perspective dynamique et évolutive, c’est se départir de la définition
essentialiste émanant des djihadistes eux-mêmes sur le caractère intemporel et universel de leur engagement, et ainsi éviter
de figer d’anciens djihadistes dans des postures idéologiques et organiques qui ne sont plus forcément les leurs. Souvent
réduits à une « déradicalisation », les processus de sortie des logiques djihadistes, que nous nommerons par le terme de
désaffiliation, sont complexes. Dès, lors, la désaffiliation peut être volontaire ou forcée, individuelle ou collective, brutale ou
lente. Elle peut être subie individuellement à la suite d’une arrestation ou d’une condamnation ou imposée collectivement par
l’organisation djihadiste. Elle renvoie à des réalités qui, même si elles se recoupent, sont différentes.
Lorsque l’individu décide de ne plus participer aux activités du groupe djihadiste, nous utiliserons la notion de désengagement
(dimension comportementale de la désaffiliation). Lorsqu’il ne veut plus s’identifier au groupe, c’est le terme de désidentif ication
qui sera mobilisé (dimension organisationnelle de la désaffiliation). Enfin, une désaffiliation sera qualifiée de
« déradicalisation » quand l’individu ne veut plus adhérer au système de valeurs prôné par le djihad (dimension cognitive de
la désaffiliation).
Parce que les désaffiliations ont un caractère processuel, il ne s’agit pas d’identifier son élément déclencheur mais plutôt de
montrer que son origine provient d’une imbrication de plusieurs variables qui viennent expliquer l’« équation de la
désaffiliation ». L’hypothèse serait que les raisons de sortie sont le produit d’un « désenchantement djihadiste » se
caractérisant par un désajustement entre les aspirations individuelles et leurs possibilités de réalisation au sein des
mouvements djihadistes. Un fossé se creuse entre les injonctions de l’organisation et ses propres inspirations. La satisfaction
personnelle retirée de l’engagement diminue, conduisant ainsi à une défection. Dans les processus de la désaffiliation,
l’individu prend conscience que quelque chose ne lui convient pas ou plus. Au regard des premiers témoignages que nous
avons pu récolter de « repentis » djihadistes français et belges, ces premiers doutes et remises en question quant à
l’engagement doivent être analysés comme les déclencheurs de la désaffiliation. Il s’agit de facteurs à la fois
macrosociologiques et microsociologiques qui conduisent l’individu à prendre conscience que quelque chose ne lui convient
plus dans son engagement violent. Cela peut provenir d’un sentiment de décalage avec les valeurs et l’environnement
djihadiste, de contingences politiques et/ou idéologiques, des conditions de vie, d’une réflexion personnelle ou encore de
contingences extérieures au groupe, liées par exemple à des pressions communautaires mal vécues.
8
10h00 à 10h30
Pause et discussion
10h30 à 11h00
Mohamed-Ali ADRAOUI: Marie SKLODOWSKA CURIE Fellow at the School of Foreign Service at Georgetown
University (USA)
Président de séance : Haoues SENIGUER
The Anteroom of Jihadism? To what extent Quietist Salafism Generates or Facilitates Political Violence? The Study of Salafism and Jihadism in France
Over the last few years, with the rise of violent religious endeavors in Europe in the name of Islam, the issue of Salafism has
been hugely discussed. The appearance of individuals or groups of people ready to use terrorist violence against their own
country or to join Jihadi movements in the Middle East and beyond has reinforced questions dealing with the impact of the
Salafi ideology among Islamic communities in Europe. More specifically, a topic that has been extremely debated has to do
with ideological, religious, and political connections between quietist and violent Salafism. For instance, even though the f irst
branch claims to reject violence and anarchy in the name of a purist approach to Islam, some have nevertheless been arguing
that some preached values and practices may facilitate identifying with Jihadism.
Some other scholars reject this on the ground that Jihadism has become an autonomous reality. Today, most of the people
who get attracted by this ideology do not distinguish themselves by being previously appealed to quietist Salafism. My
presentation, based on the study of French Salafi realities will highlight that two levels are necessary to understand this very
complex relation. I will argue that the autonomy argument is undoubtedly relevant when it comes to the sociology of actors and
modern Jihadists. None of them is said to be a quietist before committing himself to ‘Global Jihad’. Furthermore, one thing that
needs to be underlined is the serious ideological opposition between these two currents within Salafism.
However, as an imaginary, Salafism may explain some dynamics such as social rupture and clashes when it comes to values
and some practices. However, it must be highlighted that these elements are not specific to Salafism. Tabligh for instance is
also known to promote cultural and moral antagonism without systematically generating political violence.I will conclude by
emphasizing that that this question may be considered differently. Perhaps we should start by questioning the role of political
violence among some parts of the youth. Moreover, it should not be forgotten that contemporary Jihadis very often share the
same features with each other and are not necessarily involved into doctrinal debates. They feel attracted by Jihadism for other
reasons.
This presentation will be based on sociological and geographical comparisons. Where we have seen some quietist influence,
have we witnessed the rise of Jihadism? Then, are Jihadis known for being formerly parts of quietist communities. It appears
empirically that this is extremely difficult to highlight a systematic causality between these two branches, which makes further
investigation about the nature of Jihadism in France today urgent.
11h00 à 11h30
Myriam BENRAAD : Professeure assistante en science politique et études de sécurité à l’Université de Leyde (Pays-
Bas)
« Ma vengeance » : les ressorts revanchistes du jihad mobilisateur de l’État islamique
Le 5 juillet 2016, quelques jours avant l’attentat qui ensanglante la promenade des Anglais à Nice, le centre médiatique Al-
Hayat, l’une des branches de propagande officielles de l’État islamique, diffuse en français un nachid rendant hommage aux
attaques de Paris et Bruxelles de novembre 2015 et mars 2016. Intitulé « Ma vengeance », l’hymne terroriste est d’une rare
virulence. Sont ainsi tour à tour mentionnés des « corps entassés », en référence aux victimes des frappes aériennes dans la
zone syro-irakienne, des « ceintures [d’explosifs] branchées », des « couteaux bien aiguisés », des « gros calibres chargés »
et des « cibles localisées ». La France est accusée d’être responsable de la vague d’attentats qui l’a frappée depuis la tuerie
de Charlie Hebdo en janvier 2015 en raison de sa « guerre impitoyable » contre l’islam et les musulmans. Évoquant une
« agression » ancienne et les crimes et spoliations dont la France se serait historiquement rendue coupable, le chant jihadiste
dépeint la renaissance du « califat » comme une vengeance « louable », dont l’objectif est d’asseoir une domination mondiale
de l’islam. Pour ce faire, l’État islamique promet de sanglantes représailles à ses adversaires.
9
Vengeance. Un vocable qui n’est pas nouveau dans la narration jihadiste, et qui lui est même consubstantiel en large part. Le
Jordanien Abou Mousab al-Zarqawi, reconnu comme l’un des pères fondateurs de l’État islamique d’Irak lors de sa fondation
en octobre 2006, en avait fait un sujet phare, le répétant à longueur de déclarations orales et communiqués écrits. Zarqawi
était intimement convaincu d’être venu combattre les troupes américaines en Irak pour sauver l’honneur des sunnites, restaurer
leur dignité et pour infliger une défaite cinglante aux armées occidentales et leurs alliés. Avant lui, Oussama ben Laden, figure
incontestée du jihad global et « cheikh » pour l’État islamique, en avait aussi fait sa principale référence. En 1998, dans un
entretien accordé à la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazeera, il déclarait que le jihad était un devoir pour tous et que Dieu
accorderait leur revanche aux musulmans en infligeant de terribles souffrances à leurs ennemis. Sur fond d’expansion continue
de la menace jihadiste depuis plus d’une décennie, force est de constater que le dissident saoudien et ses successeurs ont
tenu leur promesse. C’est ainsi sous le sceau de la vengeance que les attentats historiques du 11 septembre 2001 ont tout
d’abord été revendiqués par Al-Qaïda, et c’est encore au nom de la vengeance que l’État islamique a signé une série
ininterrompue d’attaques sanglantes aux quatre coins du monde.
Or la vengeance comme cadre du jihadisme radical, lourd d’émotions, et comme ressort de mobilisation n’a jamais fait l’objet
d’aucune analyse approfondie par-delà les commentaires à chaud, immédiats. Ses rapports étroits aux capacités de
persuasion et de recrutement de l’État islamique ont ainsi souvent été occultés. Tout à la fois récit, promesse et action, la
vengeance occupe une place fondamentale et remplit plusieurs fonctions ici. En premier lieu, c’est elle qui « moralise » la
violence en l’assimilant à une « revanche de Dieu », autant qu’elle facilite la construction d’un ennemi radical aux antipodes
de l’univers que le « musulman vengeur » a façonné. Par sa résonance affectuelle, la vengeance modèle ensuite une
communauté d’action dont les membres, des dirigeants aux simples sympathisants, se retrouvent profondément liés les uns
aux autres. En soi, la vengeance offre des clés d’analyse et de compréhension inédites, susceptibles d’éclairer la phénoménale
résilience du jihadisme moderne.
11h30 à 12h15
Échange : animation ZENATI Djamel
14h00 à 17h00
Visite de la ville
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Notice bibliographie
Khadiyatoulah FALL
Khadiyatoulah Fall, spécialiste de l’analyse du discours, est titulaire de la Chaire de recherche CERII et codirecteur du CELAT à l’Université du Québec à Chicoutimi. Ses travaux portent sur les théories de la signification et sur l’analyse des discours sociaux, surtout institutionnels, médiatiques et politiques qui traitent des identités, du vivre ensemble dans des contextes de diversités culturelle, ethnique et religieuse. Il dirige des projets de recherche subventionnés par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) sur l’analyse de quelques phénomènes de visibilité de l’islam au Québec qui ont été jusqu’ici peu étudiés : la mort musulmane, la problématique du halal pour laquelle il vient d’ailleurs tout récemment d’obtenir une importante subvention (CRSH SAVOIR 2017). Ses recherches, en collaboration avec Samir Amghar, portent également sur les radicalisations de rupture menant à la violence. Ses récents articles paraissent dans des revues internationales importantes (Mediterranean Politics (2017), Questions Internationales (2016), Revue du MAUSS (2017)). Son livre, « Énonciation et forme du sens » paru aux Presses de l’Université de Limoges est une référence internationale souvent citée dans les études sur la polysémie.
Samir AMGHAR
Diplômé de droit, de science politique et d’arabe, Samir Amghar est docteur en sociologie de l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, il a réalisé une thèse portant sur les dynamiques de réislamisation et les transformations de l’islamisme en Europe sous la direction d’Olivier Roy. Spécialiste de l’islam européen, il est actuellement Senior Fellow à l’European Foundation for Democracy à Bruxelles. Il est également chargé de cours à l’Université de Strasbourg et à l’Université de Fribourg. Il a été chercheur postdoctoral au Centre d’études sur les relations internationales de l’Université de Montréal, au CELAT, à l’Université du Québec à Chicoutimi et à l’Université Libre de Bruxelles. Il a été également chargé de mission « Maghreb » à la Délégation aux affaires stratégiques du ministère français de la Défense. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages en français, en anglais et en turc sur l’islam radical (Le salafisme d’aujourd’hui, L’islam militant en Europe et Islamismes d’Occident, European Islam: The Challenges for Public Policy and Society, Bugünku Selefilik, Les islamistes à l’épreuve du pouvoir, etc.). Il est également l’auteur de plusieurs articles dans des revues scientifiques internationales, dans des ouvrages collectifs en français, en anglais, en espagnol, en arabe et en allemand. Il a publié des articles dans de grands quotidiens internationaux (Le Monde, Le Monde diplomatique)
Myriam BENRAAD
Professeure en science politique et études de sécurité à l'Université de Leiden (Pays-Bas), chercheuse associée à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam, CNRS). Elle est l'auteure, entre autres publications, de Jihad : des origines religieuses à l'idéologie. Idées reçues sur une notion controversée (Le Cavalier Bleu, 2018), L'Etat islamique pris aux mots (Armand Colin, 2017), Irak, la revanche de l'Histoire. De l'occupation étrangère à l'État islamique (Vendémiaire, 2015) et Irak: de Babylone à l'État islamique. Idées reçues sur une nation complexe (Le Cavalier Bleu, 2015).
Haoues SENIGUER
Titulaire d’un doctorat en science politique obtenu à Sciences Po Lyon/Université Lumière Lyon 2 en 2012 portant sur l’islamisme marocain au travers de l’étude du Parti de la Justice et du Développement (PJD). Actuellement Maître de conférences en science politique à Sciences Politique de Lyon et chercheur au laboratoire Triangle, UMR 5206, Lyon. Auteur en 2013 du Petit précis d’islamisme : des hommes, des textes et des idées, Paris, L’Harmattan.
Mohamed-Ali ADRAOUI
Docteur en Science Politique de l'IEP de Paris depuis 2011après une thèse sur le salafisme contemporain et notamment les connexions religieuses entre le Golfe et la France. Mohamed-Ali ADRAOUI a publié en 2013 Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé aux Presses universitaires de France. Après deux années à l'Institut universitaire européen de Florence en tant que chercheur au sein du programme Max Weber, il a passé deux années au Middle East Institute de l'Université nationale de Singapour. Actuellement, il chercheur Marie Sklodowska Curie à l'Université de Georgetown à Washington où je travaille sur la politique américaine envers les Frères musulmans.
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Mohamed-Chérif FERJANI
Professeur émérite de Science Politique, d’islamologie et de civilisation arabe à l’Université Lumière Lyon2. Directeur de rédaction de la revue en ligne Prologues, Maghreb des livres et des idées. Directeur du pôle recherche-action « Religions, Démocratie et Paix » au Timbuktu Institute. Membre du Board of Trustees de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies. Chercheur associé à l’IRMC (Institut de Recherche sur le Maghreb contemporain) à Tunis et au Laboratoire Dirasset à l’Université de Tunis ; auteur de travaux concernant les rapports entre le politique et le religieux dans les mondes de l’islam, la laïcité, les droits humains, les questions de transition, la gestion de la diversité, l’enseignement relatif au faits religieux, etc., dont : Pour en finir avec l’exception islamique, Editions Nirvana, Tunis 2017, Al-'almana wa'l-'almâniyya fî'l-fadhâ'ât al-islâmiyya (Sécularisation et laïcité dans les espaces musulmans), Dâr al-Tanweer, Beyrouth-Le Caire-Tunis, 2017, Religion et démocratisation en Méditerranée, Editions Riveneuve, Paris 2015/ Nirvana, Tunis 2016, Le politique et le religieux dans le champ islamique, Fayard, Paris 2005, Islamisme, Laïcité et droits humains, Amal Editions, Tunis, 201 (réédition actualisée d’Islamisme, laïcité et droits de l’Homme, l’Hamattan, Paris, 1992), Les voies de l’Islam, approche laïque des faits islamiques, CRDP de Franche-Comté/Le Cerf, Besançon/paris, 1996, Prison et liberté, Mots Passants, Tunis, 2015.
Rachad ANTONIUS
Rachad Antonius est professeur titulaire au département de sociologie de l’UQAM. Il a publié plusieurs textes sur les représentations stéréotypées des musulmans et des arabes dans la presse québécoise, et sur leurs effets politiques. Ses travaux récents ont porté sur les problématiques de l'islamisme et de l'islamophobie et sur les conflits au Proche-Orient. Il mène en ce moment une recherche sur les conceptions de l'altérité dans les discours islamistes contemporains. Des recherches antérieures ont porté sur les sociétés arabes, sur l'ethnicité, et sur le racisme et les discriminations. Une partie importante de ses publications se trouve sur le site de l'IEIM (www.ieim.uqam.ca/spip.php?auteur252) et sur Les Classiques des sciences sociales (classiques.uqac.ca).
Djamal ZENATI
Titulaire d'un doctorat d'État en linguistique, M. Zenati exerce en qualité de professeur au département des sciences du langage de l’université Alger 2. Il est par ailleurs responsable d'une équipe de recherche, Langues, Médias et Sociétés (LAMES) et membre du directoire de la revue Aleph que publie l'université Alger. Depuis maintenant plus de 2 ans, son travail s’articule autour de la circulation des discours dans l’aire méditerranéenne.
Mounia AIT KABBOURA
Dispose d'un long parcours dans l'étude de la philosophie occidentale (grecque, moderne, post-moderne) entamée à l'Université Mohamed V (Maroc). Actuellement doctorante au département de philosophie à l’UQAM. Responsable des projets de recherche à la Chaire UNESCO d'étude des fondements philosophiques de la justice et de la société démocratique (UQAM). Ex-professionnelle en recherche au centre de prévention de la radicalisation de Montréal. Chargé de cours à l’UQAM. Co-auteure, l’Islam, regards en coin, en collaboration avec Patrice Brodeur et autres, Laval, presse de l'universitaire Laval, 2015. Co-auteure, Les Arabes: de bataille de Merjidabik à Sykes-Picot (1516–1916), sous (dir.) M. Wajih, Kawtharani, Arab Centre for Research &Policy studies, Beyrouth, 2018. (Sous presse), (Texte en arabe). Co-auteure, Les élites militaires à travers l’histoire en Méditerranée, sous (dir.) Brahim Jadla, éd. ESICMED et l’université de La Manouba, Tunis, 2018. (Sous presse), (Texte en arabe).
Habib SAIDI
Habib SAIDI est professeur titulaire d’ethnologie et de muséologie à l’Université Laval. Il est également directeur de l’Institut du patrimoine culturel (IPAC). Ses recherches portent sur l’interaction du trinôme patrimoine/tourisme/musée, plus précisément sur les innovations qui émanent de ce trinôme ou qui en font l’objet. Il s’intéresse également aux changements en cours dans le monde arabe, notamment aux enjeux socioculturels qui en découlent. Il vient de publier en 2017 aux Éditions PETRA à Paris, un livre intitulé, Identité de façade et zones d'ombre : tourisme, patrimoine et politique en Tunisie. Il a publié en outre de nombreux articles dans différentes langues dans des revues prestigieuses de son domaine.
https://www.facebook.com/timbuktu.institute/?fref=mentionshttp://www.ieim.uqam.ca/spip.php?auteur252http://classiques.uqac.ca/
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Sami ZEGNANI
Maître de conférences en sociologie à l’Université de Rennes 1, membre du laboratoire Arènes (UMR 6051) et membre de l’Observatoire des Transformations du Monde Arabe. Il s’intéresse aux formes d’engagement en France et en Tunisie et a notamment publié : Dans le monde des cités. De la galère à la mosquée, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2013 et plusieurs autres articles : « Les fonctions de reproduction sociale du salafisme », in Le sociographe, n°58, 2017, « Observer le salafisme ordinaire », in La lettre de l’INSHS, CNRS, juillet 2016, « Peut-on être insider ? », in Christine GUIONNET et Sophie RETIF (dir.), Nouvelles approches des difficultés méthodologiques. Les difficultés comme ressource pour l'analyse en sciences sociales, PUR, Rennes, 2015.
Mouhamed Abdallah LY
Docteur en sciences du langage de l’Université Paul Valéry de Montpellier (France), Mouhamed Abdallah Ly a été en 2012-2013 un chercheur postdoctoral du CELAT et à la CERII. Il est présentement chercheur à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (Université Cheikh Anta Diop de Dakar). Il a publié une quinzaine d’articles dans des revues scientifiques dont les perspectives oscillent entre la sociolinguistique, l’anthropologie du langage et l’analyse du discours. Il est auteur et coauteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels : Figures et discours de migrants en Afrique. Mémoires de routes et de corps, paru en 2015 chez Riveneuve éditions, avec Cécile Canut et Abdourahmane Seck et Le halal dans tous ses états, paru en 2014 aux Presses de l’Université Laval.
Abdelkarim MAHRAOUI
Abdelkarim Mahraoui, doctorant en sciences du langage à l’Université d’Alger 3, enseignant à l’Université de M’Hamed BOUGARA à Boumerdès, stagiaire en finalisation de thèse à l’UQAC, à la CERII et au CELAT. Il s’intéresse aux mécanismes sémantico-discursifs de la construction de sens des mots en discours.