28
L’analyse de l’activité par l’Etat de Solde de Gestion Introduction générale L'analyse financière est la discipline qui englobe les méthodes permettant d'apprécier les équilibres et les performances des entreprises. L'élaboration d'un diagnostic suppose un choix parmi différentes démarches et instruments possibles. La sélection est conditionnée par les objectifs visés et les moyens disponibles. Les objectifs visés par une analyse financière sont des plus divers, il peut s'agir: De contrôle interne, permanent ou intermittent, des performances, D'étude de possibilités de crédits interentreprises ou bancaires, D'évaluation de titres, d'investissement ou d'organisation, De montages complexes et d'ingénieries de projets, De restructuration a dimension nationale ou internationale, etc. Une analyse statique basée sur des indicateurs bilanciels ne permet ni de situer l'entreprise dans son secteur, ni de dégager ses perspectives. D’où le recours à l'étude fine de l'activité pour comprendre le processus selon lequel se déterminent les niveaux de performance commerciale, économique, financière et stratégique. Le compte de produits et de charges est un document très important parmi les états de synthèse. La lecture du résultat d'une société sur un bilan, ne permet pas d'expliquer dans le détail comment il a été réaliser. Cette tache est assignée au CPC qui, en recensant précisément les charges et les produits (donc l'activité) de l'entreprise au cours de l'année, permet de déterminer précisément ce qui a contribué à un bon ou un mauvais résultat. ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 1

commerce

Embed Size (px)

DESCRIPTION

commerce

Citation preview

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Introduction gnraleL'analyse financire est la discipline qui englobe les mthodes permettant d'apprcier

    les quilibres et les performances des entreprises. L'laboration d'un diagnostic

    suppose un choix parmi diffrentes dmarches et instruments possibles. La slection

    est conditionne par les objectifs viss et les moyens disponibles.

    Les objectifs viss par une analyse financire sont des plus divers, il peut s'agir:

    De contrle interne, permanent ou intermittent, des performances,

    D'tude de possibilits de crdits interentreprises ou bancaires,

    D'valuation de titres, d'investissement ou d'organisation,

    De montages complexes et d'ingnieries de projets,

    De restructuration a dimension nationale ou internationale, etc.

    Une analyse statique base sur des indicateurs bilanciels ne permet ni de situer

    l'entreprise dans son secteur, ni de dgager ses perspectives. Do le recours l'tude

    fine de l'activit pour comprendre le processus selon lequel se dterminent les niveaux

    de performance commerciale, conomique, financire et stratgique.

    Le compte de produits et de charges est un document trs important parmi les tats de

    synthse. La lecture du rsultat d'une socit sur un bilan, ne permet pas d'expliquer

    dans le dtail comment il a t raliser. Cette tache est assigne au CPC qui, en

    recensant prcisment les charges et les produits (donc l'activit) de l'entreprise au

    cours de l'anne, permet de dterminer prcisment ce qui a contribu un bon ou un

    mauvais rsultat.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 1

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Chapitre I : Le tableau deformation de rsultat

    Une premire approche est faite en tudiant les trois parties du CPC:- L'exploitation,- Le financier - Le non courant.

    I- Prsentation du CPC:

    Le CPC, prsente d'une manire simplifie ou dtaille, selon les prescriptionslgales et les caractristiques des activits des entreprises, dcrit les oprationseffectues pendant un exercice sous forme de produits et charge classs selon leurnature: d'exploitation, financire ou non courante. L'analyse se montre vigilante endistinguant les comptes reprsentatifs de flux rels de ceux qui ne donnent pas lieu des encaissements ou dcaissements. Dans ce dernier cas il s'agit des chargescalcules (dotations aux amortissements et aux provisions, valeurs comptables deslments d'actif cdes) et des produits calculs (reprises sur amortissements etprovisions, plus value de cession).

    Le compte de produits et de charges permet la fois, de dgager les soldes degestion caractrisant l'activit, et la capacit d'autofinancement dterminant lepotentiel de croissance.

    o La structure d'un CPC s'articule autour de trois niveaux:

    Niveaux Charges ProduitsExploitation Charges d'exploitation Produits d'exploitationFinancier Charges financires Produits financiersNon courantes Charges non courantes Produits non courantes

    Cependant, cette dmarche est insuffisante puisqu'elle ne donne pas une analysedtaille de la formation du rsultat de l'exercice. Le plan comptable propose pourcela un tableau qui permet justement de mener une tude plus fine du CPC. C'est l'tatdes soldes de gestion qui se dcline en deux tableaux: Le tableau de formation dursultat et le tableau de la CAF.

    Les soldes intermdiaires de gestion permettent de dgager deux typesd'indicateurs: des indicateurs de rsultat (chiffre d'affaires, production, valeur ajoute)et des indicateurs de rsultats (marge commerciale, excdent brut d'exploitation,rsultat d'exploitation, rsultat courant avant impt, rsultat net, capacitd'autofinancement, autofinancement). Cette cascade d'indication se construit nonseulement d'aprs le type d'oprations effectues (exploitation, financires,

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 2

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    exceptionnelles) mais aussi d'aprs les contributions des diffrentes parties prenantesou partenaires de l'entreprise.

    II- L'analyse par l'ESG:

    1- Le tableau de calcule dESG :

    Calculs pralables des diffrents soldes:

    Calculs de l'ESG Nom du solde obtenu Num du solde1.ventes de marchndises (en l'tat) = marges brute sur ventes en l'tat I2-achats revendus de marchndises 3.ventes de biens et services produits 4.variation stocks de produits(+ou-) + production de l'exercice II5.immobilisation produits par l'entreprise pour lui-mme 6.achats consomms de matieres et fournitures -consommation de l'exercice III7+autres charges externs I+II-III = valeur ajoutee IV8+subvention d'exploitation = excdent brut 9-impots et taxes D'exploitation (EBE) V10-charges de personnel ou insuffusance brute d'exp(IBE) 11+autres produits d'exploitation 12-autres charges d'exploitation = rsultat d'exploitation (+ou-) VI13+reprises d'exploitation;transferts de charges 14-dotation d'exploitation (calcule directement a partir du CPC) +/- rsultat financier VIIVI+VII =rsultat courant(+ou-) VIII(calcule directement a partir du CPC) +/-rsultat non courant IX - impt sur les rsultat =rsultat net de l'exercice(+ou-) X

    2- Intrt des diffrents soldes de gestion:

    Avant de passer en revue les diffrents soldes de gestion, il est fondamental derappeler que ces indicateurs ne peuvent tre jugs qu' la lumire du positionnementconcurrentiel de l'entreprise par rapport son environnement.

    o La marge commerciale:

    La marge commerciale est un indicateur particulirement adapt pour apprcierles performances d'une entreprise ayant une activit commerciale ou de ngoce. Uneanalyse interne s'intressera aux marges des diffrents produits de faon apprcierleur contribution respective.

    Par exemple : Avec un CA = 1200, Achats = 250, SI = 70 et SF = 50: La margecommerciale est 1200-270 = 930.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 3

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Le chiffre d'affaire:

    Le chiffre d'affaire regroupe les facturations hors taxes de la priode, que cesfacturations soient encaisses ou non, il s'agit des ventes de marchandises, de produitsou de services au cours de l'exercice dans le cadre de l'activit courante.

    Plus que son niveau, les variation du CA doivent tre apprcies: si le CAdiminue, s'agit-il d'un effet de volume? (Les ventes ont diminu) ou d'un effet de prix?(Les prix ont baiss). La deuxime situation tant moins proccupant que la premire.

    Exemple:

    Le CA du secteur des quipementiers automobiles est en baisse et pourtant lesvolumes vendus augmentent. Dans ce cas, il s'agit bien d'une pression sur les prixexerce par les constructeurs automobiles et non pas de la perte de parts de march.

    Intervient galement la notion de productivit et d'conomie d'chelle: si lesvolumes augmentent, les biens a produire cotent en gnral moins cher du fait del'utilisation plus intensive des machines ou du personnel. En cas d'une baisse des prixet d'une augmentation du volume, les entreprises peuvent conserver leurs marges condition que la production soit bien gre, ce sera un autre lment sur lequel ilfaudra tre attentif. Cette loi se vrifie souvent dans les entreprises industrielles dontles investissements matriels sont lourds la diffrence du secteur des services(conseil, ingnierie, etc.), moins sensible aux conomies d'chelle.

    De mme, tudier l'volution du chiffre d'affaires d'une entreprise c'est aussisuivre la progression des crances par rapport aux ventes, grce notamment unexamen:

    du poste des crances sur clients au bilan, ou des dotations de provisions pour crances douteuse dans le compte de

    produit et charges,

    Les politiques de produit, de prix, commerciale et de distribution ont un impactdirect sur l'volution du chiffre d'affaire.

    Etant donne la proportionnalit existante entre le chiffre d'affaire et le cot d'achatdes marchandises vendues, l'volution de la marge commerciale se juge travers letaux de marge ou le taux de marque:

    Le taux de marge = marge commerciale/ cot d'achat des marchandises vendues.

    Pour l'ensemble de cite plus haut 930/ 270 = 3,44 de marge (coefficientmultiplicateur): c'est--dire qu'un dirham de cot d'achat gnre 3,44 dirham demarge.

    Le taux de marque = marge commerciale/ CA (HT)

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 4

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Ici: 930/ 1200 = 0,77: pour un dirham de vente la marge est de 77 centimes.La pertinence de ces chiffres va dpendre videmment des indicateurs sectorielsDans l'analyse il faut accorder une attention particulire aux rductions commerciales(rabais, remises et ristournes) et au calcul de la variation des stocks de marchandises.

    o la production de lexercice :

    Cest le concept central de calcul des ESG pour les entreprises industrielles. Cesolde ne peut tre le reflet fidle de la valeur produite au cours dune priode, car laproduction stocke et la production immobilise sont gnralement values au cotde production vendue est values au cot de production alors que la productionvendue est value au prix de vente.

    o La consommation de lexercice :

    Les consommations sont les approvisionnements (matires et fournitures utilises,+/- la variation des stocks) et les autres charges externes (loyers, assurances,transports, publicit, redevances de crdit-bail, etc).

    o la valeur ajoute :

    La valeur ajoute exprime laccroissement de valeur que lentreprise apporte auxbiens et services en provenance de lextrieur, grce ses facteurs deproduction .Cest un solde particulirement important car il mesure la cration devaleur par lentreprise.

    Lagrgation des valeurs ajoutes de lensemble des entits conomiques de paysdonne le Produit Intrieure Brut (PIB) indicateur conomique trs important, dontlvolution dans le temps permet de calculer le taux de croissance de lconomie depays.

    Ce solde dimportance cruciale appelle certaines remarques :

    * Ce concept permet de mettre en lumire la stratgie de produits de lentreprise :Oriente-elle ses produits vers plus de valeur ajoute ou vers des biens de grandeconsommation ? si la valeur ajoute augmente est-ce un signe dun savoir faireaccru ? dune reconnaissance de qualit ? Ou bien la valeur ajoute est plutt faible etce sont juste les conomies dchelle qui gnrent les marges (cas des industries devolumes). Cette analyse est intressante pour interprter les variations de la valeurajoute ainsi que pour mener des comparaisons entre plusieurs entreprises au seindun mme secteur dactivit.

    * On trouve des ratios (VA/CA) trs diffrents entre une entreprise qui sous-traitelargement sa production et une autre qui est intgre. Le suivi du ratio : valeurajoute/ (production+ ventes de marchandise) *100 dans le temps et en comparaisonavec dautres entreprises est ncessaire. Ainsi une variation de ce taux peut avoir descauses internes ou externes :

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 5

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    variation du prix dachat des matires premires : les matires premiresutilises par lentreprise ont-elles vu leur prix flamber ou au contraire setasser ? Dans le cas de socits trs sensibles au prix des matires premires(lindustrie ptrolire par exemple) il est primordial danticiper les hausses oubaisses de prix.

    Variation des autres charges externes : ce poste regroupe tous les fraisgnraux de lentreprise, il faudra tre attentif leur ventuelle drive (recours la sous-traitance).

    * La valeur ajoute est aussi souvent prsente comme la rmunration desdiffrents facteurs de production (Etat, salaris, bailleurs de fonds, actionnaires).

    o Lexcdent Brut dExploitation (EBE) :

    Cest un solde qui est calcul indpendamment de la politique financire delentreprise (il ny a ni produits ni charges financires), indpendamment de lapolitique dinvestissement (pas damortissement), indpendamment de la politiquefiscale (pas dIS) et indpendamment des lments non courants. Il est doncparticulirement utile pour comparer les performances conomiques des entreprises.

    Par ailleurs, il reprsente le flux de trsorerie potentiel dgag par lexploitation.Avec cet excdent quelle tire de son exploitation, lentreprise est cense maintenir etdvelopper loutil de production (investissement) et rmunrer les capitaux engags(capitaux propres et emprunts).

    Taux de croissance de lEBE= EBE (n)-EBE (n-1)/EBE (n-1)

    En somme, lEBE est un bon indicateur de performance conomique en ce sensquil facilite des comparaisons intra sectorielles, permet lapprciation du potentiel detrsorerie gnr par lexploitation et sert de base pour plusieurs calculs financiers(CAF, ETE, Rentabilit dexploitation, Rentabilit conomique).

    o Le rsultat dexploitation :

    Ce solde mesure le rsultat dgag par lactivit normale de lentreprise, il est gal lEBE corrig des charges et produits dexploitation calculs (amortissements,provisions).

    En effet, les amortissements augmentent proportionnellement avec lesinvestissements raliss par lentreprise. Cela nous permettra de mesurer la rentabilitdes investissements : si un investissement est ralis, les amortissements vont venirdiminuer le bnfice de lentreprise. Cette rduction sera plus au moins compensepar la rentabilit des nouvelles machines ou usines acquises par lentreprise, il fautdonc rester vigilant quant limpact des amortissements sur les marges de la socit.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 6

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Le systme des provisions est un peu similaire aux amortissements dans le sens oucette charge nest pas dcaisse et elle est galement calcule par lentreprise. Lapolitique de provisions dune socit est un lment trs important qui nous montre quel point il ne faut pas se fier au seul chiffre du rsultat net. Une socit peut ainsiprsenter un rsultat net trs faible en raison de provisions importantes, il faudra doncbien tudier le rsultat avant provisions.

    Toutefois, le rsultat dexploitation ne tient pas compte des produits et cotsfinanciers. Cela le rend particulirement intressant puisquil montre les performancesconomiques de lentreprise indpendamment de limportance de ses dettes.

    o Le rsultat courant :

    Ce solde est calcul partir des lments normaux et habituels de lactivit,excluant ainsi les lments non courants et lIS. Le rsultat financier joue un rleimportant dans le rsultat net, il sera un lment dapprciation de la bonne gestiondes disponibilits de trsorerie et de la gestion du financement de lentreprise.

    Il permet ainsi la comparaison des performances interentreprises ou lacomparaison des performances dune mme firme dun exercice lautre.

    o Le rsultat non courant :

    Ce solde regroupe lensemble des lments ne contribuant pas la formation dursultat li lactivit courante. Il regroupe les oprations non courantes de lexercice(cession dimmobilisation, amortissements exceptionnels drogatoires, crancesperdus, rappels dimpts autres que ceux sur le bnfice, etc.)

    o Le rsultat net

    (RN) ainsi obtenu est un rsultat net comptable. Cest celui-l qui retrait extra-comptablement afin dobtenir le rsultat fiscal (base de calcul de limpt sur lessocits). De ce fait, il est conomiquement peut significatif, car fiscalement tropdform (manipul).

    Le RN reprsente ce que gagne vraiment lentreprise. Ce solde cumule lesrsultats dexploitation (ou courant) et non courants, moins limpt sur le bnfice.Les lments non courants faussent un peu lapprciation de la vraie rentabilit delentreprise. Cest pourquoi les analyses prfrent calculer le RN courant . Pourcela, ils liminent non seulement les lments non courants, notamment les plus oumoins-values sur cessions dactifs, mais aussi lincidence fiscale de ces lments.

    Remarques :

    * Les rsultats courant avant impt, exceptionnel et net comptable sont tropcomposites pour autoriser une analyse cohrente, en particulier pour les comparaisonsinterentreprises. Le suivi de leur volution pour une mme firme peut contribuer comprendre certains accidents en cas de variation brutale (notamment pour le rsultatexceptionnel). Ainsi, un bnfice nest pas forcment le signe dune gestion saine. Unrsultat dexploitation ngatif peut tre masqu par un rsultat exceptionnel

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 7

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    excdentaire (exemple forte plus value sur cession dimmobilisations). Au demeurant,le RNC reste un outil de communication important que le comptables et fiscalistessefforcent de rendre positif et cohrent avec celui des annes prcdentes.

    * Le niveau des frais financiers est trs important suivre car :

    dune part, pour le banquier, les rsultats doivent tre suffisants pour lescouvrir ; une norme bancaire ( nuancer) suppose que les frais financiers nedoivent pas excder 3% du chiffre daffaires

    dautre part, pour le gestionnaire, leur prlvement sur ces rsultats ne doit pascompromettre lamlioration de loutil de production (renouvellement oudveloppement) ni les bonnes relations avec les actionnaires (exigence dedividendes) ; une norme courante suggre que les frais financiers neponctionnent pas plus de 50% de lEBE.

    Le rsultat net en tant que dernier solde obtenu ne signifie pas une ressource

    entirement disponible dans lentreprise. Plusieurs produits non encaissables etplusieurs charges non dcaissables figurent parmi les lments qui entrent dans saformule de calcul. Do la prfrence des analystes la capacit dautofinancement(CAF) qui renseigne mieux sur les possibilits financires de lentreprise.

    Aprs clarification du processus de formation du rsultat, le mme procd estadopt par la suite pour calculer la capacit dautofinancement de lentreprise.

    Chapitre II : La capacitdautofinancement (CAF)

    La Capacit d'Autofinancement (CAF) d'une entreprise, appele aussi Cash Flowou marge brute d'autofinancement, reprsente l'ensemble des ressources dgages parune entreprise au cours d'un exercice du fait de ses oprations de gestion. En ce sens,

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 8

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    elle donne l'entreprise une marge de manoeuvre financire lui permettant de faireface ses besoins de financement.

    Tous les produits et les charges de lexercice ne sont pas gnrateurs dun flux detrsorerie. Ainsi, les dotations aux amortissements, charges correspondantes lusurede matriel, ne gnrent pas des dcaissements. De mme, les plus values de cession,notion purement comptable, nentranent pas directement des flux.

    Pour mettre en vidence les flux de trsorerie gnrs par lentreprise, diffrentsajustements sont oprs visant la neutralisation des lments du rsultat qui negnrent pas de mouvement de trsorerie.

    La capacit dautofinancement (CAF) reprsente le flux de trsorerie dgage surlexercice, elle correspond laptitude de lentreprise gnrer de la trsorerie pourfaire face ses charges et ses engagements.

    I- La notion de capacit dautofinancement :

    1- Dfinition :

    Une entreprise, au cours d'un exercice voit sa trsorerie affecte par desmouvements entrants et sortant correspondant au diffrents flux occasionns par sonactivit : d'une part, elle doit financer des charges qui se traduisent par desdcaissements (achat de matires premires, paiement des salaires...) alors que dans lemme temps, elle encaisse entre autre le produit de ses ventes. La diffrence entre cesdcaissements et ces encaissements fait apparatre un solde que l'on appelle Capacitd'Autofinancement.

    La Capacit d'Autofinancement reprsente donc l'ensemble des ressources,

    dgages au cours de l'exercice, grce aux oprations de gestion de l'entreprise. Elledfinit donc le montant global des ressources que l'entreprise pourrait consacrer l'Autofinancement.

    Soit le calcul suivant :

    Capacit d'Autofinancement = Produits encaissables - charges dcaissables

    La part consacre l'autofinancement correspond alors la Capacit d'Autofinancement diminue du montant des dividendes verss aux actionnaires.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 9

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Soit :

    Autofinancement = Capacit d'Autofinancement dividendes

    La CAF diffre donc du Rsultat net de l'entreprise du fait qu'elle ne tient pas compte des produits et des charges calcules mais ne comptabilise que les flux financiers rels ayant affects la Trsorerie de l'entreprise.

    2- Les notions de produits et de charges calculs :

    Pour dfinir la CAF, il faut donc uniquement prendre en compte les charges dcaissables et les produits encaisss.

    Il faut de fait corriger le Rsultat de l'exercice en y ajoutant le total des charges

    calcules qui ont t prises en compte et en le diminuant du total des produits calculsqui ont t rajouts.

    o Les charges calcules : (ou charges non dcaissables) :

    Elles correspondent d'une part aux dotations aux amortissements qui constatentune dprciation des lments de l'actif mais qui n'a pas entrane de dpense de lapart de l'entreprise, et d'autre part aux dotations aux provisions car la dpense dans cecas l n'est pas encore intervenue.

    Et ceci est valable quelque soit le type d'amortissement ou de provision pass,

    c'est dire les comptes 681, 686,687.

    o Les produits calculs : (ou produits non encaissables) : Ils correspondent d'une part aux reprises sur amortissements et provisions qui ne

    constituent pas une recette relle pour l'entreprise mais annulent simplement unamortissement ou une provision antrieure (soit les comptes 781, 786 et 787).

    o Neutralit de la politique d'investissement : De plus, le Calcul de la CAF suppose que l'on ne doit pas tenir compte des

    oprations qui ont pu avoir une incidence sur la Trsorerie de l'entreprise mais qui nesont pas lies des oprations de gestion courante. Il s'agit alors des oprations lies la politique d'investissement de la firme, qu'il s'agisse de la quote-part des subventionsd'investissement vires au compte de Rsultat (compte 777) ou des ventuels profitsraliss lors de la cession d'un lment de l'actif.

    Il faut alors dduire du Rsultat net de l'entreprise le montant du compte 777 et du

    compte 775 (produit de cession d'un lment d'actif cd) et d'y ajouter le montant ducompte 675 (valeur comptable nette des lments de l'actif cd).

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 10

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    II- Dtermination de la capacit dautofinancement :

    La CAF se calcule partit du CPC par deux mthodes de calcul : une mthodeadditive et une autre soustractive.

    1- La mthode additive :

    1. Rsultat net2+Dotations dexploitation3+Dotations financires4+Dotations non courantes5-Reprises dexploitation6-Reprises financires7-Reprises non courantes8-Produits des cessions dimmobilisations9+Valeurs nettes damortissement des immobilisations cdes=Capacit dautofinancement de lexercice

    2- La mthode soustractive :

    EBE ou IBE-Charges dcaissables : Autres charges dexploitations Charges financires (sauf dotations/actif immobilis et financement permanent) Charges non courantes (sauf VNC des immobilisations cdes et dotations/ actifimmobilis et financement permanent) Impt sur les rsultats

    +Produits encaissables : Autres produits dexploitations. Transfert de charges dexploitation Produits financiers (sauf reprise sur provisions rglementes ou durables et reprisesur amortissement) Produits non courants (sauf produits de cessions dimmobilisations, reprises sursubventions dinvestissement et reprises sur provisions rglementes)

    La fonction de la CAF est dassurer le financement des besoins de lentreprisepour :

    Rembourser les emprunts (lemprunt est une anticipation de la CAF !) Renouveler loutil de production (fonction des amortissements) Faire face aux risques (fonction des provisions) Rtribuer les actionnaires (dividendes)

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 11

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Assurer ventuellement le dveloppement de lentreprise.

    Plus globalement, la CAF reprsente la ressource dgage au cours de lexercicepar lensemble des oprations de gestion. Cest laptitude potentielle de lentreprise sautofinancer.

    III- Avantages et inconvnients de lautofinancement :

    Lautofinancement, laptitude relle sautofinancer, doit ensuite tre comparaux besoins financiers de lentreprise. On peut numrer les avantages et lesinconvnients de lautofinancement comme suit :

    1- Avantages :

    Ils sont les plus souvent perus et ils sont rels :

    Il assure une indpendance vis--vis des pourvoyeurs de fonds (banques,socit de financement)

    Il permet une plus grande aptitude au niveau de la stratgie financire(notamment en maintenant lexistence dun volant de scurit au niveau descrdits),

    Il permet de freiner le poids de lendettement et ses charges financires,

    Il permet une stratgie de prix plus comptitive par lallgement des charges,

    Il autorise une plus grande libert en matire de choix dinvestissement,

    Il amliore la scurit des financements en cas de crise conjoncturelle,

    La valeur boursire de laction samliore par laugmentation de la situationnette

    Enfin, lexcdent permet de constituer un fonds de trsorerie, afin de couvrirles besoins qui sont gnrs par lactivit de lentreprise, et notamment sonbesoin en fonds de roulement, cest--dire le besoin li au cycle dexploitationde lentreprise.

    2- Inconvnients :

    Moins ressentis et souvent occults, les inconvnients de lautofinancementpeuvent mme peser lourdement :

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 12

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Une politique dautofinancement peut conduire lser les actionnaires en lesprivant de dividendes,

    Il peut provoquer en cas dabus une pression sur les salaires, le partage de lavaleur ajoute se faisant au profit de lautofinancement,

    Il peut inciter effectuer des investissements inutiles, donc des fonds gchs.

    Chapitre III : Les retraitementsdes soldes de gestion et

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 13

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Lanalyse qualitative desrsultats

    Dans le souci damliorer la qualit de lanalyse, il est souhaitable de procder un certain nombre de retraitements au niveau de quelques postes du CPC dans uneperspective purement conomique.

    I- Quelques retraitements des soldes de gestion :

    o Les redevances de crdit-bail :

    Lanalyse comparative des entreprises doit tre base sur des ESG homognes.Ainsi, pour viter toute dformation, on reconsidre les entreprises ayant des biens encrdit bail comme si elles avaient acquis ces biens par endettement.

    Cest pourquoi les redevances de crdit-bail doivent tre retranches des autrescharges externes et ventiles en deux lments :

    Le premier correspond lamortissement qui aurait t pratiqu si lentreprisetait propritaire du bien. Donc llment est affect aux dotations auxamortissements.

    Le second est sens reprsenter les charges dintrt de lemprunt quiaurait financ lachat de ce matriel.

    Exemple : La socit DAMA acquis au terme dun contrat de crdit-bail, uncamion dune valeur de 100 000DHs, lannuit constante damortissement est gale 20 000DHs. La redevance de crdit-bail est estime 23 000DHs.

    Retraitement de lopration de crdit bail :1. On neutralise des autres charges externes le montant de la redevance (soit

    23 000)2. Cration de la dotation damortissement (soit 20 000)3. Le reste constituerait des charges dintrt (soit 23 000- 20 000)

    Ce retraitement affectera certains soldes : La VA et lEBE se trouvent diminus du montant de la redevance, Le rsultat dexploitation est diminu de la fraction de la redevance

    correspondant aux dotations damortissement. Le rsultat financier, lui aussi, se trouve affect de la partie

    correspondante aux charges dintrts. Les soldes qui suivent ( partir du rsultat courant) ne sont pas

    modifis.

    o Redevances du personnel extrieur lentreprise :

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 14

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Le mme souci dhomognit conduit rattacher le personnel intrimaire(puisque participant la cration de la valeur ajoute) aux charges personnel.

    Il faut donc neutraliser la rmunration du personnel extrieur des autrescharges externes et linscrire au niveau du poste charges du personnel .

    o Charges de sous-traitance :

    En suivant la mme logique de comparaison pertinente entre entreprises, onneutralise les charges de sous-traitance des autres charges externes pour les reclassersoit en achats pour la part matires , soit en charges de personnel pour la part main duvre

    o Redevances sur contrats de franchise :

    Elles peuvent tre considres comme partie intgrante de lactivit de lentrepriseet donc reclasses en poste de production vendue.

    o Les subventions dexploitation :

    Elles pourraient tre rattaches la production vendue dans la mesure ou ellescompensent une insuffisance de prix de vente.

    o Les impts et taxes :

    Il existe trois possibilits de retraitement : considrer qu ils reprsentent la rmunration des services de lEtat et a ce

    titre les rattacher aux consommations externes.La valeur ajoute s en trouvediminue.

    Supposer qu il s agit essentiellement de taxes lies aux charges de personnels(appremtissage, formation continue) et les rattacher aux charges depersonnel: il n y a pas dinfluence sur lESG;

    Dispatcher ces impts entre ceux lies aux rmunrations ( rintgrer dans lescharges de personnel) et ceux lies aux consommations extrieures.

    o La participation des salaries:

    Peut tre rattache aux charges de personnel ou aux dividendes selon les points devue.

    o Les redevances pour brevets:

    Peuvent tre considres comme faisant partie du chiffre d affaires. Lorsqu il sagit de charges, elles peuvent tre assimiles a des consommations extrieures.

    Ces retraitements permettent donc de corriger certains soldes de l ESG tels que lavaleur ajoute et l EBE et facilitent les comparaisons interentreprises:

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 15

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Entreprises recourant au crdit-bail / entreprises ne faisant pas appel au crdit-bail.

    Entreprises faisant appel au personnel intrimaire / entreprises ne faisant pasappel a des intrimaires.

    Entreprises faisant appel a la sous-traitance / entreprises dont les activits sonttotalement intgres.

    Entreprises bnficiant de subventions d exploitation / entreprises nenbnficiant pas.

    Les diffrents soldes de gestion doivent en outre tre exprimes en pourcentage duCA ou de la production de lexercice pour permettre de meilleurs comparaisonstemporelles ou intra sectorielles.

    En somme, lexploitation du CPC et / ou lESG contribue a une analyse fine delactivit de lentreprise et ses diffrents niveaux de rentabilit.Lanalyse procde en quatre tapes:

    Constatation des volutions (progression des bases, volution des indices) Analyse des volutions (recherche des causes) Diagnostic rcapitulatif (points de repres) Recommandations ventuelles.

    Analyse de la rentabilit :cots, marges des 3 ou 5dernires annes.

    Principaux niveaux de revenus, cots,marges+commentaires sur leur volution

    Point mort.Est il lev / bas ? Quel est le chiffre daffairesncessaire pour latteindre ?Cet objectif de vente est-il facile atteindre ?

    Facteurs de risques survenusou sur cots.

    Les principaux facteurs de risque et sensibilits ?La sensibilit des bnfices est elle faible/forte ?

    II- Lanalyse qualitative des rsultats:

    Une analyse financire pertinente ne se contente gure de la lecture des seuls tatsfinanciers sous peine dtre tronque.

    Au del des constations chiffres, il faut rechercher des causes de faon apouvoir formuler un diagnostic, et donc, des solutions?

    Ainsi par exemple, une baisse du chiffre daffaire peut avoir des origines biendiffrentes: inadaptation du produit au marche, baisse de la qualit, apparition de

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 16

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    nouveaux produits concurrents, retournement de la conjoncture, volution dfavorabledu taux de change

    Cest dire que seule une approche systmique, intgrant la complexit defonctionnement de l'entreprise (avec ses forces et ses faiblesses) dans unenvironnement instable (avec ses opportunits et ses contraintes), est en mesured'effectuer les recoupements entre plusieurs facteurs et indicateurs, a l'origineinextricable, pour former des diagnostics pertinents.

    Rappelons que la cration, la liquidation, l'investissement, la structure juridique, lacomposition du portefeuille de produits ou des participations croises, l'accs auxmarches et aux innovations financires , la refonte de l'appareil de production, larorganisation managriale, le repositionnement stratgique sont autant d'objetspossibles pour l'analyse financire?

    Les deux gures du Golfe sont des faits politiques et militaires qui ont affecte lescomptes de rsultats de plusieurs compagnies (non seulement ptrolires ouariennes?) et, par l mme, ont mobilis plusieurs missions d'analyses financirespubliques ou prives, nationales ou internationales.

    En fonction du degr d'approfondissement souhaite, des informations plus oumoins dtailles seront recherches sachant qu'elles ne sont pas toujours accessiblesou disponibles et que leur utilit doit tre systmatiquement compare a leur dlai etcot d'obtention.

    Au-del des aspects quantitatifs caractrisant les soldes de gestion que proposel'ESG, les variables a prendre en considration pour apprcier la qualit des rsultatssont: la nature de lactivit, le potentiel de production, les ressources humaines et lesrisques lies aux rentabilits.

    1- nature de l'activit :

    L'entreprise exerce son activit dans un ou plusieurs secteurs. Les caractristiquesdu secteur considre expliquent partiellement les comportements et les rsultatspasses ou prvisionnels.

    Si l'entreprise est spcialise, pour juger de sa situation, il est important desituer sin produit par rapport son cycle de vie. Il est clair quun produit enphase de croissance reprsente un potentiel de dveloppement et de rentabilit,alors quun produit en phase de dclin appelle une rvision de lactivit avectous les risques que cela comporte!

    Cette tude doit tre complte par la position concurrentielle de lentreprise.

    Si lentreprise est diversifie, son activit repose sur un portefeuille deproduits ou de domaines. La matrice BCG (Boston Consulting group), bienque rudimentaire, permet de dceler facilement les forces et les faiblesses duportefeuille.

    Construire partir de deux variables, la croissance du march et la part qui revient lentreprise, la matrice BCG se prsente ainsi :

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 17

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Forte

    Faible

    Si les produits se rpartissent galement dans les quatre cases, ce produit estquilibr. Par contre, si les produits sont regroups dans une seule case (ou deux), il ya dsquilibre favorable ou dfavorable.

    Il y a lieu daffiner les informations gnrales fournies par la matrice BCG, entudiant les marges sur cots directs et les rsultats relatifs de chaque produit. Cettetude suppose que lentreprise dispose dun bon systme de comptabilit analytique(ou de gestion) et que la rpartition des cots indirects soit rationnellement fonde.

    2- Le potentiel de production :

    La quantit, la qualit, les cots et la rentabilit de la production sont largementtributaires de la nature du processus de production mis en uvre par lentreprise.Parfois, plusieurs technologies peuvent tre envisageables pour une mme production.

    Par exemple : chanes classiques ou chanes robotises dans lindustrie automobile,dcoupe classique o dcoupe laser dans lindustrie textileDs lors, lutilisation dune technologie de pointe matrise peut constituer pourlentreprise un avantage concurrentiel dcisif. A cet gard il est possible dutiliser unematrice propose par le cabinet AD litttle dont lobjectif est dclairer la situationtechnologique dans laquelle lentreprise de trouve.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE

    Croissance du march

    Part de march delentreprise

    Produits Dilemmes

    Produits Poids morts

    Produits Vedettes

    Produits Vaches lait

    18

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Forte

    Moyen

    Faible

    Il y a lieu dtudier, cas par cas, les options technologiques, leurs fondements,leurs impacts, les situations particulires comme la sous-traitance

    3- Les ressources humaines :

    Nul nest besoin de rappeler que le personnel constitue llment majeur de larussite de lentreprise. Par consquent, un diagnostic qui ferait limpasse sur cedomaine serait forcment troqu.

    A partir du bilan social notamment, il est possible de connatre la structure deseffectifs en fonction des catgories professionnelles, de lage, du sexe

    Cette tude du bilan social peut rvler une situation satisfaisante ou porteuse dedifficults. Par exemple, une pyramide des ges dsquilibre peut annoncer selon lesens du dsquilibre, nombreux dparts la retraite impliquant des recrutementscoteux et risqus, ou des perspectives de promotion rduites, sources de tensionssociales et de dmissions massives probables.

    Par ailleurs, lvolution dans le temps de limportance relative des catgoriesprofessionnelles indique des modifications dans lorganisation du travail. Parexemple, une augmentation des effectifs cadres, concomitante une rduction deseffectifs ouvriers, exprime une amlioration de la qualification professionnelleconscutive, vraisemblablement, une modernisation de loutil industriel. Plusieursindicateurs peuvent alors affiner le diagnostic de la qualit du personnel, comme laqualit des relations sociales et leurs impacts sur les performances globales.

    4- Lanalyse des risques :

    La rentabilit de lentreprise qui est au centre des proccupations financires luifait courir inluctablement des risques dexploitation, des risques financiers et, de plusen plus, des risques de change. De mme certaines caractristiques delenvironnement conomique sont gnratrices de risques systmiques (fiscalit, prix,

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE

    Impact concurrentiel de la technologie

    Faible Moyen Fort Degr de matrise de La technologie

    19

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    conjoncture) quil est inconcevable dignorer sous peine de prir. Ltude delanalyste va consister mesurer les probabilits de prsentation de faitsprjudiciables.

    Le risque dexploitation est souvent synonyme dun risque de baisse dactivit.Concrtement, lanalyste peut dterminer la probabilit de non ralisation dunobjectif li la production (CA, EBE, CAF, ETE). Il peut valuer aussi ladispersion ou llasticit du rsultat. Une comptabilit analytique, permettant deprciser la structure des cots et de dterminer le(s) seuil(s) de rentabilit, savreencore une fois indispensable pour faciliter le travail de lanalyste.

    Valeur montaireChiffre daffaires

    Marge/cot variable

    Rsultat >0

    Charges fixes

    Dispersion temporelleFig.1

    Valeur montaire

    Chiffre daffaires

    Marge/cotvariable

    Rsultat >0

    Charges fixes

    Dispersion temporelleFig.2

    Les deux figures ci-dessus montrent que pour une mme dispersion du chiffre

    daffaires, des cots variables et, partant des mmes marges sur cots variables, deuxentreprises peuvent avoir des rsultats nets diffrents (alors que leur dispersion estidentique) si leurs charges de structures (ou fixes par paliers) se stabilisent desniveaux diffrents. En pratique des contraintes issues de dfauts de stationnarit devariable motrices, le plus souvent extrieures conduisent modifier les niveaux deces rsultats.

    Les deux figures montrent que lvaluation du risque dexploitation par ladispersion du rsultat est trompeuse. Lcart type du rsultat savre indpendant duniveau des charges fixes. Le niveau de celles-l est pourtant dterminant pour cersultat ! Cest un exemple simple qui montre lintrt de la comptabilit analytiquepour clairer les jugements de lanalyste.

    Le risque financier traduit le phnomne de risque de chute de la rentabilit descapitaux propres, qui devient proccupant partir dun certain niveau dendettement.Lanalyse suit de prs la structure financire, la qualit des partenaires financiers,lvolution des prix et des taux pour quantifier ce risque. Une fois ce niveau de risquedtermin, il est fait recours une gamme trs diversifie dinstruments de couvertureet de gestion du risque de taux et/ou de change.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 20

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Cas pratique1-La socit HOLCIM:

    *Information gnrale: (Exercice 2008)

    Secteur dactivit: Btiment et Matriaux de construction

    Capital:421 000 000 DHS

    Chiffre d'Affaire:3 152 475 DHS

    Nombre d'actions:4 210 000

    *Objet gnrale:

    Fondation. Lacquisition et l'exploitation d'usine de ciments et tous

    matriaux de construction. L'extraction. La fabrication. Le transport. La

    vente. Limportation et l'exportation de tous matriaux de construction et

    de tous produits pouvant tre employs dans les entreprises de

    construction et de travaux publics.

    Tableau de formation :

    2007 2006 2005

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 21

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    + Ventes de Marchandises (en l'tat) 0 0 0- Achats revendus de marchandises 0 0 0= MARGE BRUTES VENTES EN L'ETAT 0 0 0+ PRODUCTION DE L'EXERCICE (3+4+5) 1857654335 1741522162 1527398183 Ventes de biens et services produits 1839220544 1741854700 1551995520

    Variation stocks produits 18433790,8 -332537,98-

    24597337,57 Immobilisations produites par l'entreprise pour elle mme 0 0 0- CONSOMMATIONS DE LEXERCICE (6+7) 828125265,4 813024230,3 743951269,7 Achats consomms de matires et fournitures 608010673,1 586083165,5 500961880,2 Autres charges externes 220114592,3 226941064,8 242989389,5= VALEUR AJOUTEE (I+II+III) 1029529070 928497931,3 783446913,3+ Subventions d'exploitation 0 0 0- Impts et taxes 15724562,4 15894065,6 14517362,9- Charges de personnel 103354777,5 101277147,5 159826116,6

    =EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION (EBE) OU INSUFFISANCE BRUTE DEXPLOITATION (IBE)

    910449729,7 811326718,2 609103433,8

    + Autres produits d'exploitation 0 0 0- Autres charges d'exploitation 1873326,73 2471744,87 2656428,75+ Reprises d'exploitation, transferts de charges 17896402,49 37151855,29 32476671,88- Dotations d'exploitation 287045591,5 255297290,3 240769028= RESULTAT DEXPLOITATION (+ou-) 639427214 590709538,3 398154648,9

    +/- RESULTAT FINANCIER -23032118,4 -38876729,84 -2736597,1= RESULTAT COURANT 616395095,6 551832808,5 395418051,8

    +/- RESULTAT NON COURANT (+ou-) -9539562,81 -25369186,47 73850059,46- Impts sur les rsultats 178185234,5 158069422,1 113000958= RESULTAT NET DE L'EXERCICE 428670298,3 368394200 356267153,2

    Capacit dautofinancement :

    Rsultat net de l'exercice 428670298,3 368394200 356267153,2 Bnfice + 428670298,3 368394200 356267153,2 Perte - + Dotations d'exploitation (1) 282975129,3 222973279,3 228474632,3+ Dotations financires (1) 0 33699001 0+ Dotations non courantes (1) 127200000 109000000 80600000- Reprises dexploitation (2) 178697,18 9081544,86 20459231,31

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 22

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    - Reprises financires (2) 0 0 0- Reprises non courantes (2) 117542910,1 88694864,69 156282133,6- Produits des cessions dimmobilisations 184500 2609627 69000+ Valeurs nettes d'amortiss. des immo. Cdes 58106,07 2682717,14 79593,8 CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT (C.A.F.) 720997426,4 636363160,9 488611014,5 Distributions de bnfices 282070000 223130000 202080000 AUTOFINANCEMENT 438927426,4 413233160,9 286531014,5

    Conclusion

    - Les soldes intermdiaires de gestion sont des indicateurs utiles au gestionnaire, ils

    permettent de comprendre le pass afin de mieux prvoir lavenir.

    - Le calcul des soldes intermdiaires de gestion permet d'apprcier la cration de

    richesses gnre par l'activit de l'tablissement, de dcrire la rpartition de ces

    richesses et de comprendre la formation du rsultat net en le dcomposant.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 23

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    - Le tableau des soldes intermdiaires de gestion, prolongement direct du compte de

    rsultat, permet une analyse conomique plus fine que la simple lecture directe du

    compte de rsultat.

    - Les soldes intermdiaires de gestion correspondent des diffrences significatives

    entre des produits et des charges, chacun de ces soldes constituant une tape

    supplmentaire dans la formation du rsultat de l'exercice.

    En fin on peut dire que lanalyse par lEtat de Solde de Gestion reste toujours un

    indicateur incomplet puisquil ne donne pas une vraie image sur lentreprise, si elle

    est vraiment bnficiaire ou dficitaire.

    Informations Complmentaires

    Le bilan social : est un document rtrospectif permettant dapporter aux salaris, dune grande

    entreprise notamment, des renseignements adquats et ce, par la quantifications decertains aspects sociaux de la vie de lorganisation dans laquelle ils travaillent, t decomparer ainsi, leur situation a celle dautres entreprises.

    La gestion globale du risque :La gestion globale du risque est un input essentiel de la stratgie dallocation dactifs,qui tend en effet accorder une place prpondrante aujourdhui aux risques lesmoins bien quantifis : risques de crdit et surtout risques oprationnels non assurs.La gestion globale des risques est fonde sur quelques principes gnraux dunedsarmante simplicit lorsquon les exprime un niveau gnral, et dune redoutablecomplexit lorsquil faut les adapter au quotidien, complexit qui croitexponentiellement avec la complexit des organisations concernes.

    Les dimensions du risque :Le risque est multidimensionnel et peut tre dfini de diverses faons. Il est

    commode de le mesurer sur 6 dimensions majeures pour une entreprise : Le risque de

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 24

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    march, de contrepartie, de compensation, de liquidit ainsi que les risquesoprationnel et juridique. Chacun de ces types de risque est lui-mmemultidimensionnel et doit tre mesur et gr en fonction de ses caractristiquespropres.

    Le risque de march : le risque march se dfinit comme lexposition de lasituation financire dune entreprise une volution dfavorable des taux et des prix.

    Le risque de contrepartie et de crdit : il est dfinit comme tant le risque deperte lie au fait quun client ne remplit pas ses obligations financires temps. Cerisque est fonction de 3 paramtres : Le montant de la position sujette a dfaut, laproportion du montant recouvrable en cas de dfaut et la probabilit de dfaut.

    Le risque de compensation : le risque de compensation est le risque de livraisoneffectue la suite dun change de monnaie, dinstruments financiers ou decommodit au dbut ou la fin dune transaction.

    Le risque oprationnel : le risque oprationnel est une situation crer par desdficiences lies au systme dinformation, aux procdures et contrle internes, quipeuvent contribuer une perte inattendue.

    Le risque de liquidit : Le risque de liquidit se situe au niveau spcifique dunproduit (liquidit de march) et au niveau du financement dun portefeuille (liquiditde financement). Le risque de liquidit de march est engendr par le manque devolume dun march o peut tre d des dysfonctionnements qui empchent uneinstitution de neutraliser ou de se librer dune position.

    Le risque juridique : Le risque juridique couvre les relations avec contreparties(capacit, autorit, adquation), les normes de rdaction et de documentation descontrats, ainsi que les risques de non-conformit aux rglementations et aux reportingrglementaires.

    Le cycle de la gestion globale :

    Il y a 4 phases dans le cycle de vie de la gestion des risques lidentification, lamesure, la gestion et le contrle des risques.

    Lidentification du risque :

    Les risques spcifiques et les sources de ces risques auxquels une entrepriseest soumise doivent tre identifis et dfinis ;

    La dtermination du niveau de risque et de rendement quune entreprise estprte prendre doit tre fonde sur ses objectifs et dcrite en termesmesurables.

    Le catalogue densemble des risques dune entreprise peut tre tendu oudiminu en fonction des changements de stratgie.

    la mesure du risque :

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 25

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Les mesures doivent tre suffisamment globales pour couvrir toutes lessources importantes de risque.

    Les processus de mesures doivent rpondre et voluer en fonction des besoinsdes utilisateurs de ce type dinformation.

    les normes utilises pour mesurer chaque type du risque doivent reposer surdes principes similaires pour tous les produits et les activits mesurs.

    La gestion du risque :

    La dtermination et linitiation de rponses adquates au risque doivent trefondes sur lvaluation permanente du risque et du rendement.

    La direction doit sassurer que lactivit oprationnelle nexpose paslentreprise des pertes qui pourraient menacer sa viabilit ;

    Le contrle du risque :

    Les groupes responsables du contrle du risque et de la dtermination delimites au risque appropries doivent tre indpendants des groupes gnrantle risque ;

    Les limites du risque et la politique dune entreprise doivent tre cohrentes.

    Reporting :

    Linformation doit circuler selon les canaux choisis et temps dans lorganisation. Ladirection doit recevoir rgulirement les rapports dtaillant linformation concernantles risques et les rendements de linformation. Ce processus de reporting doit tre lafois globale et spcifique, dans la mesure ou il doit procurer des informationsrpondant aux besoins de ceux qui les revoient.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 26

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Analyse Financire :(Manuel Pratique des Fondements et Mthodes).

    Mme Samira RIFKI et M. Abdessadeq SADQI, Enseignants et chercheurs

    de Sciences de Gestion.

    Finance dentreprise PIERRE VERNIMMEN 4eme dition DALLOZ.

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 27

  • Lanalyse de lactivit par lEtat de Solde de Gestion

    Gestion Financiere, de Grard Melyon. Collection dirige par Philippe

    Raimbourg 4eme Edition.

    www.manager-go.com/soldes-intermediaires-de-gestion.htm

    www.casablanca-bourse.com

    ECOLE SUPERIEURE DE MANAGEMENT APPLIQUE 28