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Ina Césaire, spécialiste de la tradition orale antillaise, présente les singularités – dans la forme comme dans le contenu – d’un patrimoine culturel profondément marqué par l’histoire de l’esclavage. Elle indique quelques pistes pour favoriser la transmission de ce patrimoine aux enfants d’aujourd’hui. *Ina Césaire, ethnologue, fut chargée de recherches au Musée d’histoire et d’ethnographie de Fort de France. Diplômée de l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes (Peul), titulaire d’un doctorat de 3ème cycle (Sorbonne) consacrée au « Sentiment esthétique des peuls nomades du Niger », elle a enseigné la littérature orale comparée dans plusieurs universités parisiennes et se consacre depuis plus de vingt ans à l’étude de la lit- térature orale caribéenne. L es Antilles sont une terre, sinon sans mythe, du moins sans mythe d’origine. Il s’agit d’un phénomène fort peu courant, car la plupart des peuples ont tenté, par le biais du mythe, de valoriser leurs origines. Il n’est pas étonnant que les nouveaux esclaves, récemment transplantés, désormais incapables de prôner, comme leurs ancêtres libres, des légendes de fierté qui n’avaient plus lieu d’être, n’aient pu en conserver que quelques bribes. Fermement persuadée de la nécessité, pour l’harmonieuse construction mentale d’un individu, de la connaissance de sa propre culture, j’ai entrepris, depuis déjà de nombreuses années, la collecte et l’analyse de la tradition orale antillaise, qui constituent depuis des années l’essentiel de mon travail ethnologique. Ces recherches ont confirmé une évi- dence : outre leur éminente richesse symbolique, révélatrice d’un imaginaire foisonnant, les contes de veillées pro- posent à la recherche, tant au niveau du dossier / N°228-LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS 101 Contes traditionnels pour enfants et contes théâtralisés par Ina Césaire*

Contes traditionnels pour enfants et contes théâtraliséscnlj.bnf.fr/sites/default/files/revues_document_joint/... · 2017. 11. 27. · un sort négatif en sort positif grâce à

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Ina Césaire, spécialiste de la tradition orale antillaise,présente les singularités – dans la forme comme dans le contenu – d’un patrimoine culturel profondément marqué par l’histoire de l’esclavage.Elle indique quelques pistes pour favoriser la transmission de ce patrimoine aux enfantsd’aujourd’hui.

*Ina Césaire, ethnologue, fut chargée de recherches au

Musée d’histoire et d’ethnographie de Fort de France.

Diplômée de l’École Nationale des Langues Orientales

Vivantes (Peul), titulaire d’un doctorat de 3ème cycle

(Sorbonne) consacrée au « Sentiment esthétique des

peuls nomades du Niger », elle a enseigné la littérature

orale comparée dans plusieurs universités parisiennes et

se consacre depuis plus de vingt ans à l’étude de la lit-

térature orale caribéenne.

L es Antilles sont une terre, sinonsans mythe, du moins sans mythed’origine. Il s’agit d’un phénomène

fort peu courant, car la plupart despeuples ont tenté, par le biais du mythe,de valoriser leurs origines. Il n’est pasétonnant que les nouveaux esclaves,récemment transplantés, désormaisincapables de prôner, comme leursancêtres libres, des légendes de fiertéqui n’avaient plus lieu d’être, n’aient puen conserver que quelques bribes.

Fermement persuadée de la nécessité,pour l’harmonieuse construction mentaled’un individu, de la connaissance de sapropre culture, j’ai entrepris, depuis déjàde nombreuses années, la collecte et l’analyse de la tradition orale antillaise,qui constituent depuis des années l’essentiel de mon travail ethnologique. Ces recherches ont confirmé une évi-dence : outre leur éminente richessesymbolique, révélatrice d’un imaginairefoisonnant, les contes de veillées pro-posent à la recherche, tant au niveau du

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Contes traditionnelspour enfants et contes

théâtraliséspar Ina Césaire*

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fond qu’à celui de la forme, un véritableflorilège, couvrant de nombreuses disci-plines (sociologie, ethnologie, histoire,géographie, économie, linguistique, etc.)et permettant de multiples approchesartistiques (littérature, art plastique, cho-régraphie, théâtre, etc.). Mes travaux à ce sujet (3 ouvrages eth-nologiques), ont principalement concer-né les contes traditionnels antillais(enregistrés, transcrits, traduits et analy-sés) que je considère comme le refletsarcastique et symbolique de notre trèssingulière société. Le conte est un masque, certes, mais unmasque révélateur.

Au fond des cales du navire négrier qui,s’éloignant des côtes africaines, cinglaitvers le Nouveau Monde, il n’y avait pasque des hommes, des femmes et desenfants noirs destinés à l’esclavage. Il yavait aussi, comme dans tout rassemble-ment humain, en dépit de la réalité tra-gique de la situation, de la dispersion desethnies et de la diversité des langues, uneculture vivante et une pensée composite.Nul n’ignore désormais l’incroyable lami-nage auquel furent soumis des êtres arra-chés à leur terre par la violence, enchaî-nés, maltraités, déportés, vendus, privésde leur liberté et dont les sporadiquesrébellions furent réprimées par la force.Dans ces conditions, on aurait pu s’at-tendre à la disparition des derniers lam-beaux de cultures d’origine africaine,laminés par l’idéologie dominante : celledu vainqueur.Il se trouva cependant que la culture traditionnelle, véritable « arme miracu-leuse », parvint à contrecarrer cetteinquiétante menace de dilution. Et l’undes authentiques témoins culturels futsans aucun doute le conte. Il parvint, par

l’utilisation de l’image symbolique etdu double sens, à perpétuer une formede résistance peu ou mal perçue par l’oligarchie dirigeante, profondémentpersuadée de sa supériorité raciale et del’infantilisme de la classe asservie.

Il n’est plus nécessaire, pensons-nous,de démontrer l’importance sociologique(ainsi que les autres aspects littéraires)inhérents au genre du conte. Ce fait a, eneffet, été largement établi, bien qu’il eûtété de bon ton, il y a quelques annéesencore, de le mépriser, au sein d’une cer-taine intelligentsia antillaise qui lejugeait porteur de notions fatalistes.Qu’il nous suffise de rappeler que lagrande occasion de son expression oraledemeure la veillée funéraire, donc lamort. Et c’est bien de la négation de la mortpar le verbe qu’il s’agit : les anciennescroyances sont nombreuses à faire allu-sion au retour de l’âme de l’expatriémort en esclavage à son pays d’origine :la mère Afrique.Il est évident que, passant d’une rive àl’autre et subissant des influencesannexes, le récit n’a pu conserver sonimmuabilité première. Les mutations,profondes ou légères, entre le conte origi-nel, le plus souvent issu d’Afrique et leconte résurgent caribéen, permettront àl’analyste de déceler à la fois l’évolutionsociale et celle de la critique qui lui estliée, lors du passage du continent noiraux îles-sous-le-vent.

L’Enfant dans le conte L’étude de l’évolution d’un thème que leschercheurs africanistes ou antillanistes enlittérature orale ont convenu d’intituler :« L’Enfant Terrible » est, à cet égard,sociologiquement révélateur.

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Un découpage pointilleux des distor-sions permet de noter l’émergence despoints de force qui relient et qui oppo-sent le conte originel africain et le conterésurgent antillais. Dans le conte bambara originel, les deuxjeunes frères africains, orphelins demère, sont fils de Roi. À la mort de cedernier, ils se retrouvent spoliés, leurhéritage étant accaparé par leur onclematernel. Ayant fui dans la brousse, lesjeunes princes, grâce à diverses ren-contres, vont parvenir à rétablir leursdroits et à se réapproprier leurs richesses. Dans le conte antillais, par contre, le pèrea disparu. Les petits garçons, à la mort deleur mère, sont à la fois orphelins, pauv-res et esclaves. Ils mettent le feu à la mis-érable case qui est leur unique héritage etfuient dans la monde imaginaire où leursalliances (ou leurs luttes) avec des ani-maux humanisés vont leur permettred’acquérir la liberté et l’aisance.Aux Antilles, lorsque le personnage prin-cipal n’est pas transposé par le bestiaire,c’est l’enfant qui, porteur privilégié desrévoltes et des espoirs de la classe laplus défavorisée, parvient à transformerun sort négatif en sort positif grâce à sonintelligence et à son courage, devenantainsi le véritable héros du récit.

La forme Le développement, dans le conte origi-nel comme dans le conte résurgent sefait par étape, mais si le conte originelprésente ce qu’on nomme une structureen V (c’est - à - dire partir d’un plus pouraccéder à un moins puis pour remontervers le plus), la structure du conteantillais est de forme typiquementascendante et l’on y part directement dumoins pour tendre et accéder au plus.Les héros du conte antillais, évidemment

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partis de rien seront devenus, à la fin durécit, des adultes libres et respectés.

Le fondL’ascension sociale évoquée par le récitfait état du passage de l’Enfant Terribleet de son frère dans plusieurs mondessuccessifs. Parti du monde socialiséinjuste où il est orphelin et misérable,le garçon antillais, en détruisant sonmaigre bien, affirme à la fois sa déci-sion de rompre avec son passé et sonrefus d’accepter sa condition première.Le jeune héros se retrouve dès lors obli-gé de partir à la recherche d’un mondemeilleur, révélant l’incroyable impor-tance du déplacement dans l’espace ausein du récit traditionnel : « i mashé, i mashé, i mashé, i shéma…i mashéanlè jounou, la pousiè ka shayé-ï… »1.C’est que, si le temps du conte estrétréci, son espace est indéfinimentallongé.

Dans sa marche symbolique, JeanL’Esprit, quittant son premier monde,va s’introduire dans le monde fantas-matique, celui de l’imaginaire où ilpourra laisser libre cours à ses pul-sions négatives, celui où bienfait n’appelle pas reconnaissance, celui oùla vie n’est pas préférable à la mort. Cen’est qu’après avoir dépassé le stadesymbolique du défoulement psychana-lytique qu’il pourra s’intégrer à nou-veau dans une société nouvelle, où ilpourra enfin accéder au double statutd’adulte et d’homme libre.Au cours de ce périple chaotique, sesinvestigations le mèneront successive-ment du monde d’en bas au monde sou-terrain, puis au monde d’en haut et ilfera rencontre avec la magie des élé-ments naturels (Terre, Air et Eau).

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Les ruptures du récit, systématiquementmarquées par l’apparition de la mort(celle de la Mère, celle de CompèreTortue, celle de la Bête venue d’ailleurs),scandent les passages entre les diversmondes. Le conte nous présente en fait la traduc-tion symbolique d’une ascension dans lahiérarchie sociale par le biais d’uneintrusion dans le monde de l’imaginairepermettant l’accès à un monde régénéré.

Les moralitésD’aucuns jugeraient bien étranges les « moralités » des récits traditionnelsantillais. La plupart d’entre eux, appli-quant le précepte implicite qui fait duconte, par le biais de la symbolique,autant un masque qu’un révélateur dela pensée, se contentent d’utiliser defausses moralités, destinées à tromperl’auditeur auquel il n’est pas destiné etqui ne possède pas les codes dedécryptage : ainsi, un récit empli deviolence pourra-t-il se terminer parune pirouette anodine : « C’est depuisce temps que les crabes marchent surle côté. »

Mais les moralités implicites ont biensouvent un sens plus dramatique.Masquées sous la facétie, elles avouentsans ambages qu’il est bon de se défairede qui vous exploite. Écoutons la chuted’un conte fort connu, « Ti JeanL’Horizon », où le jeune héros, rendcoup pour coup à son « parrainindigne » qui avait fomenté sa mise àmort : « Alors Ti Jean mit son parrain dansun sac et alla le noyer à l’horizon ! Il luidit : Parrain, tu voulais des richesses ? Ehbien, c’est à l’horizon que tu trouverasde quoi te satisfaire ! »

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Le conte aujourd’huiLe monde enfantin antillais d’aujourd’huime semble particulièrement privé derepères et soumis à une forme d’accultu-ration insidieusement imposée par desvaleurs mercantiles largement médiati-sées qui, ignorant les valeurs tradition-nelles qui prônaient le respect de l’hom-me et de la nature, exaltent les réussitesde l’égoïsme, de la vénalité, de l’intolé-rance, de la violence, de la destruction,de l’appétit de pouvoir et de l’individua-lisme.

La plupart des pédagogues s’accordentpour conseiller la multiplication demoyens de diffusion du conte moinsindividualisés, non pour remplacer cetinstrument indispensable, mais, aucontraire, pour relancer son intérêt.Au niveau des écoles, une solution à lafois créative, ludique et peu onéreuseconnaît un renouveau d’attrait : celle duspectacle théâtral.

Ces constatations, compte tenu de matriple formation d’ethnologue, de profes-seur et d’auteur dramatique, m’ont ame-née à proposer un travail de théâtralisa-tion, suivi de l’établissement d’un traite-ment pédagogique adapté, de quelquescontes traditionnels que j’ai recueillis enMartinique.

Deux formules de travail théâtral sontproposées :- la présentation de la pièce mise enscène et jouée par des comédiens pro-fessionnels et présentée aux scolairesdans un théâtre, avant un débat dirigépar leurs enseignants.- l’élaboration de la pièce par les scolaireseux-mêmes, dans le cadre de leur éta-blissement.

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Les contes transcrits en créole et traduitsen français, permettent aux enseignantset à leurs élèves un exercice riche de sur-prises linguistiques qu’il est généralementplus habituel, pour les créolophones, depratiquer dans l’autre sens : le thème.Par le biais du conte, la tradition oraleantillaise présente un riche bestiaire qu’ilest indispensable de décrypter afin d’accéder à son sens profond, soigneuse-ment enfoui sous le symbole. Commedans les fables, ce bestiaire composé d’a-nimaux humanisés (à moins qu’il ne s’agisse d’hommes bestialisés), est desti-né à masquer la véritable fonction durécit : révéler les contradictions, les inéga-lités et les formes psychologiques inhé-rentes à la société servile, puis coloniale.Pour ne rappeler que quelques exemples :si Compère Lapin est le symbole de la ruseet de la débrouillardise, Compère Colibri,lui, est celui de la liberté, CompèreCrapaud représente la force vitale popu-laire, Compère Tigre, la force brutale liée àla balourdise, Compère Lion, le Pouvoir,Compère Tortue, le magico-religieux,Compère Chien, l’appétit des honneurs,Compère Araignée, l’envie, CompèreAigle, la gloriole et la fatuité, CompèrePoisson-Armé, la répression, etc.2

Tous les contes traditionnels de l’aire cari-béenne ne sont pas exclusivement réser-vés à un public enfantin, mais les enfantsne sont que fort rarement écartés de leurécoute. En effet, les récits les plus osés etles plus violents étant la plupart du tempstransposés par le symbole, une « lecture »à plusieurs niveaux s’impose à l’auditoire.Les contes destinés au public juvénile etleurs versions théâtralisées destinées auxpetites classes pour être présentées auxpériodes festives, ont pour but principall’éducation sous une forme ludique.

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Compère Tortue, ill. Françoise Tournafond,

in : Ina Césaire : L’Enfant des passages ou la geste de Ti-Jean,

Éditions Caribéennes

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Ils permettent en outre un traitementpédagogique générateur de thèmesouverts à la discussion : les dangers quimenacent l’être désarmé, le chômage, lapauvreté, l’infirmité, la vieillesse, les sta-tuts de l’homme et de la femme, la pitié,la nécessité de la réflexion, etc. Ils ouvrent également la porte à diversesformes d’expression (gestuelle, mime,danse et musique, art plastique, écriture,étude du vocabulaire et du style) et à untravail particulier sur l’élocution, la pro-nonciation et le débit.

Le foisonnant imaginaire antillais s’étant révélé une source aussi inépui-sable qu’inexploitée de créativitésocio-culturelle, il serait fort domma-geable à tous les esprits curieux quenous laissions nos contes s’éteindredans l’ignorance et l’oubli.

1. Trad. : « il marcha, marcha, marcha…il marcha sur les

genoux, poussé par la poussière de la route… »

2. cf. « Contes de Mort et de Vie ». (Chapitre sur le

Bestiaire).

Quelques publications- Trois ouvrages ethnographiques :Contes de mort et de Vie (ÉditionsNubia, Paris) ; Contes de jour et de Nuit(Éditions Caribéennes, Paris) ; La Faim,la Ruse, la Révolte (Musée d’Histoire etd’Ethnographie, Martinique). - Quatre films ethnographiques.Un roman : Zonzon tête carrée (ÉditionsLe Serpent à Plumes, Paris), - Un livre illustré pour enfants : Ti-Jeandes Villes (Éditions Dappert. Paris). - De nombreuses chansons en créoleéditées.- Plusieurs pièces de théâtre jouées etpubliées.

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