Contribution Liberte 11 Janvier 2015

Embed Size (px)

Citation preview

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    1/21

    Publicit 

    QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6815 DIMANCHE 11 JANVIER 2015 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,3 0 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290

    LIBERTELE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER

    De nouveauxaffrontementsfont plusieurs

    ess sGharda a P.28

    SUITE À DES PROVOCATIONSCONTRE LA COMMUNAUTÉMOZABITE

    Bouira abrite lesfestivités officielles

    e Yennayer P.8

    LE MINISTRE DE LA COMMUNICATIONDONNERA LE COUP D’ENVOI

    Les auteurs esattaques n’ont rien à voiravec l’islam

    ABDELLAH ZEKRI, PRÉSIDENT DE L’OBSERVATOIREDES ACTES ISLAMOPHOBES DU CFCM, À "LIBERTÉ"

    La grande réavant la CAN P.23

    MATCH AMICAL TUNISIE - ALGÉRIE AUJO

    A F P 

    La r unione la erni re

    c ance pourles L byens P.9

    ELLE AURA LIEU À GENÈVE LASEMAINE PROCHAINE ENTRELES PARTIES EN CONFLIT

    PERSONNALITÉS

    INTERNATIONALESEN NOMBRE AU OURD’HUI“LA MARCHE R PUBLICAINE”

    La communautéinternationalese solidarise

    avec la FranceP.6/7

    chec d’un modèlemal pensé

    ISLAM DE FRANCE

    l

    l

    l

    Liberté u 11/01/2015

    TECHNIQUE DE FRACTURATIONHYDRAULIQUE EN ALGÉRIEGaz de schiste : une utilisationrisquée et non rentable

    Contribution

    P.13

       F   a   r   i   d   /   L   i   b   e   r   t   é

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    2/21

    Les citoyens du Sud ont ab-

    solument raison de se mo-biliser contre l’exploita-tion de cette énergie nonconventionnelle. Ils ontraison de recourir à une

    maniestation de rue pour empêcherla concrétisation d’un projet porteur

    effectivement demenaces sur l’en-

     vironne ment. Ilest avéré que le

    gaz de schiste se trouve à l’intérieur deroches situées à de très grandes proon-deurs. Pour l’extraire, il est nécessai-re d’utiliser la technique de ractura-tion hydraulique, c’est-à-dire racturerpar la pression de grandes quantitésd’eau. Il en résulte, selon les experts, lapollution irrémédiable des eaux aqui-ères, l’émission de gaz à effet de ser-re entraînant un réchauffement clima-tique, et enn une potentielle survenued’une activité sismique en raison del’instabilité des sols.Considérant l’ampleur des risques, laréaction des citoyens des wilayas duSud est édiante. C’est presque un ait

    inédit dans les annales nationales. Il estcertes devenu récurrent, ces dernièresannées, que les Algériens sortent dans

    la rue pour porter leurs revendications,essentiellement d’ordre socioproes-

    sionnel, jusqu’alors. Au paroxysmedes exactions terroristes dans les an-nées 1990, des milliers de personnes

    ont maniesté pour la démocratie,contre la violence intégriste. En 2001,

    la Kabylie s’est embrasée contre les dé-rapages d’éléments de la gendarmerieet contre la marginalisation de la ré-

    gion. Mais c’est bien la première oisqu’une mobilisation aussi orte secristallise autour d’une demande aus-si relevée que celle de la préservationde l’environnement. Une revendicationqui requiert non seulement desconnaissances techniques sur lesrisques induits par les orages pourl’extraction du gaz de schiste et unegrande maturité dans l’opposition, demanière aussi ranche et synchronisée,au projet de l’État. Si l’on prend encompte, en sus, l’isolement et la pré-carité des populations du Sud, l’oncomprend aisément le désarroi dugouvernement ace à la protestationanti-gaz de schiste qui ne désenepas à In-Salah et les wilayas limi-trophes, deux semaines après sonéclatement. L’équipe du Premier mi-nistre, Abdelmalek Sellal, n’a pas pré-

     vu le phénomène et ne sait pas enco-re comment l’endiguer. En témoi-gnent les tentatives hasardeuses pouréteindre le eu, qui prend les alluresd’un incendie ravageur. Au jour d’au-

     jourd’hui, ses actions sont autant decoups d’épée dans l’eau.

    Les imams, instruits de consacrerleurs prêches du vendredi à la déen-se du projet de l’Exécuti, n’ont pas

    convaincu. Les experts, qui se sont dé-placés dans la région pour expliquer lebien-ondé de la démarche, ne se sontadressés qu’aux élus et aux notables dela ville d’In-Salah, qui sont eux-mêmesen rupture avec le commun des admi-nistrés.Le ministre de l’Énergie, Youce Yous-, s’est aussi rendu sur les lieux pourexposer la politique énergétique de l’É-tat. Au lieu de recourir à la pédagogiepour rallier à ses arguments la popu-lation en colère, il l’a accusée d’œuvrer“à freiner le développement de l’Algé-rie en s’opposant à la seule alternative

     génératrice de revenus et de souverai-neté pour le siècle à venir” . Il est vraique les pouvoirs publics ont la latitu-de de poursuivre la prospection du gazde schiste, de programmer son exploi-tation à moyen et long terme sans te-nir compte de l’avis des citoyens en mi-sant simplement sur l’essoufflement dela contestation au l des jours. Lepari est néanmoins risqué dès lors quela production des énergies nonconventionnelles, notamment le gaz deschiste, est réellement remise en cau-

    se par des experts de par le monde.S. H.

    Dimanche 11 j anvier 2015

    2  LIBERTE

    L’actualité en question

    LES SOLUTIONS QU’IL A MISES EN ŒUVRE POUR METTRE FIN À LA CONTESTATION ONT ÉCHOUÉ

    Gaz de schiste : l’Exécutif pris au piègeLes populations des régions du Sud ne désarment pas et continuent à manifester contre l’exploitation du gaz de schiste. La prise de conscience citoyenne sur une question pointue a surpris par sa maturité aussi bien l’opinion

    publique que le gouvernement qui ne sait plus comment calmer le front sans renoncer à son projet.

       Y   a   h   i   a   /   L   i   b   e   r   t   é

    L’équipe de Sellal ne s’attendait pas à cette prise de conscience des habitants du Sud.

    Le président de la Commission nationaleconsultative de promotion et de protectiondes droits de l’Homme a pris, hier, une po-

    sition nette par rapport aux maniestations dansle Sud contre l’exploitationdu gaz de schiste. “L’ex-

     ploitation du gaz de schistene peut s’engager qu’en 2020. On ne peut pas re-noncer d’avance à cette option alors qu’on est clas-sé au 4e rang des pays riches en gaz de schiste.”  Fa-rouk Ksentini qualie la décision du gouverne-

    ment de “très sage mais doit s’accompagner de pré-caution pour ne pas porter atteinte à l’environne-ment” .Il avance que des techniques nouvelles vont êtreexploitées pour l’extraction du gaz de schiste.“Onne peut pas faire la ne bouche devant cette riches-se utilisée même aux États-Unis.” Sau que la réa-

    lité actuellement aux États-Unis n’est pas celle deFarouk Ksentini.L'exploitation du gaz de schiste dans ce pays estde moins en moins rentable. Les grands groupesindustriels, qui avaient oncé tête baissée dans lesecteur, sont échaudés par les importantes pertesengendrées par le orage et l'exploitation. En 2013,ces grands groupes ont perdu des milliards de dol-lars, rapportent plusieurs études d’experts nan-ciers et économiques. Car les puits de gaz de schis-te produisent essentiellement sur leurs trois

    premières années d’exploitation. Il aut donc o-rer en permanence pour maintenir à niveau laproduction.Chaque orage coûte entre 3 et 10 millions de dol-lars. Le pays a donc décidé d’exploiter son hypo-thétique gaz de schiste à un moment inopportun,où les problèmes de la surestimation des réserves,

    des coûts élevés et de la non-rentabilité ont com-mencé à aire l’unanimité à l’échelle mondiale de-puis l’année 2012.Les autorités algériennes, qui sont déterminées,malgré ces arguments, à parier sur cette autre gé-nération d’hydrocarbures non conventionnelspour parer à la baisse des prix du pétrole, se heur-tent également aujourd’hui à un reus catégoriquedes populations du Sud de tenter cette expérien-ce. À ce sujet, le président de la Commission na-tionale consultative des droits de l’Homme plai-

    de en aveur de l’ouverture d’un dialogue mêmes’il s’oppose aux moyens utilisés par les protes-tataires. “Le droit à la circulation est un droit 

    constitutionnel. Ils n’ont pas le droit de barrer laroute. Ils peuvent utiliser d’autres moyens pour ex-

     primer leurs revendications.” .Il concède que la situation au sud du pays est ex-plosive et dangereuse. “On a demandé au gouver-nement l’ouverture d’un dialogue permanent 

     pour éteindre la tna.” M. Ksentini sort encoreet toujours l’argument de la main étrangèrepour expliquer les mouvements de protestationde différentes natures qui secouent le pays, maisse résigne à conclure que “si des mesures urgentes

    ne sont pas prises, la situation peut encore davan-tage s’enammer”.N. H.

    MANIFESTATIONS DANS LE SUD CONTRE LE GAZ DE SCHISTE

    Ksentini au secours du gouvernement

    Par :SOUHILA H.

    Par : NISSA H.

    SUD : LE FRONT ANTIGAZ DE SCHISTE S’ÉLARGIT

    n Près de 600 personnes sesont rassemblées hier matin,devant la bibliothèquecommunale de la villed’Adrar, pour dénoncerl’exploitation du gaz deschiste, nous ont indiqué dessources locales. Après ce sit-in, les manifestants ont

    organisé une marchepacifique à travers les artèresde la ville en signe desolidarité avec les habitantsde In-Salah qui protestentdepuis près de dix jourscontre le projet du gouverne-ment. Selon MohamedKacimi, le dossier doit trouver

    une solution et le président dela République est interpellésur la question. “C’est lui qui adonné l'accord pour le gaz deschiste et c'est lui qui doit l'arrêter.” Et d'ajouter que leschoses dépassent aujourd'huile gouvernement.

    R. N.

    ADRAR

    600 personnes marchent contre le projet gazierGHARDAÏA (METLILI)

    La manifestation s’est déroulée dans le calmenÀ Metlili, dans la wilaya de Ghardaïa, près de 500 personnes se sont rassemblées, hier matinaux environs de 10h, pour se diriger vers le c imetière des chouhada de la Révolution. Cettemanifestation, initiée par des associations locales de défense de l’environnement, se veut unmessage des populations du Sud contre l’exploration et l’exploitation du gaz nonconventionnel. Une marche a également eu lieu et s’est achevée dans le calme.

    R. N.

    Le eu vert donné en mai de l’an-née passée par le président de laRépublique pour l’exploitation

    du gaz de schiste suscite la colère de larue. Des voix se sont élevées, hier, au

    che-lieude la wi-laya deLaghouat

    pour dénoncer cette décision et appe-ler la population à la mobilisation. Eneffet, quelques dizaines de citoyens ontbrisé le mur du silence dans cette wi-laya du Sud, en organisant un rassem-

    blement à Bab-Edzayer, de 9h30 à 12h,au centre-ville, pour dire “non à l’ex-

     ploitation du gaz de schiste’’ . Les ma-niestants se sont dispersés dans le cal-me et aucun incident n’a été déploré.Issus majoritairement du Comité pourla déense des droits des chômeurs, re-

     joints par d’autres citoyens dont plu-sieurs universitaires, les maniestantsconsidèrent que c’est une erreur “irré-

     parable” d’avoir autorisé l’exploitationde cette énergie non conventionnelle.Ce qui explique, selon les maniestants,le choix des banderoles exhibées sur

    lesquelles on pouvait lire notamment :“Non au génocide collectif” , “Non à la

     pollution de la nappe phréatique” , etc.Approché, un des initiateurs de cetteaction a indiqué qu’à travers cettemaniestation, ils veulent annoncer ledébut d’un grand mouvement de pro-testation pacique hostile à l’exploita-tion du gaz de schiste.À croire individuellement les initia-teurs, notamment B. Khencha, la pre-mière action pacique d’envergureest arrêtée pour jeudi prochain. Poursouligner le caractère citoyen de leur

    action, un maniestant, visiblementuniversitaire, nous a indiqué que “ce

     premier noyau d’initiateurs, composé essentiellement de jeunes, s’est concer-té dans les cafés, les rues et les quartiers,avant de décider de passer à l’action” .Car, dit-il, ils estiment que le pays estsérieusement mis en danger par l’ex-ploitation du gaz de schiste. C’est la rai-son pour laquelle ils projettent de ai-re de la lutte contre cette exploitationleur cheval de bataille durant les pro-chains jours. Pour ce aire, des concer-tations sont en cours dans toutes les

    wilayas du sud du pays, indique-t-il. Etd’ajouter : “Cette action est contrel’exploitation du gaz de schiste qui est en premier lieu le résultat du 4 e man-dat de M. Bouteika et des pressionsétrangères sur notre pays.” Soutenantla justesse du reus de l’exploitation dugaz de schiste, un universitaire conr-me que “la fracturation hydraulique

     pollue gravement les nappes phréa-tiques” . Avant de conclure : “La nap-

     pe phréatique existante est beaucoup plus précieuse que le pétrole.” 

    B. A.

    LAGHOUAT

    Les citoyens se joignent à la protestation

    Par :BOUHAMAM AREZKI

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    3/21

    Le nouvel an commence

     vraiment mal pour cette ville du Sud de 50 000 ha-bitants, connue jusque-làpour être la première vil-le du pays, voire du conti-

    nent, pourvoyeuse de gaz naturel. Si seshabitants ne se sont jamais opposés à

    cette pro-d u c t i o ng a z i è r eclassiquequi a per-

    mis le développement de toute uneéconomie, en revanche, ils reusent ca-tégoriquement l’exploitation de lanouvelle énergie non conventionnel-le, à savoir le gaz de schiste. “Nous sa-vons que l’exploitation du gaz de schis-te peut générer des bénéces et renouer les caisses de l’État, mais nous savonsaussi que les dégâts qu’elle provoquerasont énormes : pollution de l’eau, voi-re son épuisement, destruction de l’en-vironnement et ses répercussions di-rectes sur la santé humaine et anima-le. Déjà, le gaz ordinaire (naturel ouconventionnel, ndlr) a causé beaucoup

    de dégâts dans notre région, sans par-ler des essais nucléaires d’Adrar, à

     peine à 400 km d’ici, dont les consé-quences font encore des ravages. D’où,nous voulons dire aujourd’hui aux autorités que vous ferez mieux de ne pasvous fatiguer dans l’espoir de nousconvaincre d’accepter cette hécatombeet de prendre la décision salutaired’arrêter l’exploitation, et non pas l’ex-

     ploration, comme vous voulez nous le faire croire, du gaz de schiste. Sans quoi,nous ne renoncerons jamais à notremouvement de protestation.” Ce plaidoyer ait par Mohamed Sli-mani, la cinquantaine, agent à Nafalde son état, est partagé par l’ensembledes maniestantes et maniestants quicampent toujours sur la placette quiait ace au siège de la daïra, désormais

    baptisée “place de l’Union” .Camping nommé “place de l’Union”Son concitoyen, Mohamed Allioui,agent HSE à la GCB, abonde dans lemême sens : “Nous voulons faire pas-ser le message des habitants d’In-Salahau reste des Algériens, qu’ils se solida-risent avec nous an de faire pressionsur le gouvernement pour renoncer àson projet, à hauts risques, d’exploita-tion du gaz de schiste, qu’il compte

    étendre à plusieurs autres régions du pays.”  Le message est, visiblement,déjà assimilé par de nombreux Algé-riens, en attestent les mouvementscitoyens annoncés ces derniers joursdans plusieurs villes du pays. Selon nosinormations, une grande marche po-pulaire sera incessamment organiséedans la capitale du sud du pays, a-manrasset.À In-Salah, la mobilisation devient, aul des jours, de plus en plus orte. Auxheures de pointe, la oule devient trèscompacte. Depuis jeudi dernier, lesemmes organisent, chaque matinée,une marche dans le centre-ville, avantde regagner la “place de l’Union” pours’occuper de la préparation du “dé-

     jeuner populaire” .Une grande tente aménagée y est spé-cialement dressée à même l’entrée dusiège de la daïra. Le service se ait demanière organisée, qui n’a rien à en-

     vier à celui assuré lors d’une quel-conque zerda ou ête. Il est assuré pardes bénévoles se distinguant par leursdossards.Les servis, les emmes d’un côté et leshommes de l’autre, se scindent engroupes de dix personnes. Un plat col-

    lecti est servi pour chaque groupe. Cesdeux derniers jours (vendredi et sa-medi, ndlr), les maniestants, les vi-sages emmitoués dans leurs chèches,bravent un vent de sable violent. Pourpréparer le thé, boisson chaude trèsprisée chez les gens du Sahara, un eude camp est allumé devant chacune destentes aisant office de QG des repré-sentants de chaque commune de ladaïra d’In-Salah.Les denrées alimentaires, apprend-on des organisateurs, parviennent deshabitants et de plusieurs commer-

    çants de la ville, solidaires avec les ma-niestants. “Personnellement, je leur aidonné une marchandise d’une valeur de 60 000 DA, et je suis prêt à leur enrajouter s’ils me le demandent” , avoueun propriétaire d’une supérette origi-naire de Bouira.Cela, quand bien même les commer-çants de la ville d’In-Salah resteraient“asphyxiés” depuis plus d’une semai-ne : ils n’ont droit qu’à quelquesheures de travail, de 17h jusqu’à latombée de la nuit, pour assurer le ser-

     vice minimum aux citoyens.

    Prière contre la “malédiction”Devant l’absence d’une réponse de lapart des autorités, les maniestants ont,par ailleurs, improvisé, depuis le 9 dé-cembre, un nouveau procédé, an des’en remettre à Dieu.Ils organisent une prière dite “El-Lot-

     a” (littéralement, la clémence), pourimplorer le out-Puissant an de lesaider à se débarrasser de cette “malé-diction” nommée gaz de schiste. Pource aire, les sages sont invités à réciterdes versets coraniques et des prièrespopulaires exhortant “Dieu Le Clément de les débarrasser de cette malédiction” qui s’abat sur la région, voire le pays.Cette tâche est réservée aux sages quise succèdent au mégaphone et auxbaffles géantes transportés par un ca-mion prévu pour la circonstance.C’est dire que la maniestation estorganisée de telle manière qu’elle mo-bilise tous les moyens possibles. L’undes “prêcheurs” , Mohamed Mansouri,enseignant de langue arabe à l’écoleprimaire de la commune d’Inghar, àenviron 50 km d’In-Salah, expliqueque cette prière était jusque-là aite

    pour prier Dieu collectivement dansl’espoir de guérir une personne sou-rant d’une maladie incomprise oucompliquée, ou encore une régiond’une malédiction, telle que la séche-resse ou une quelconque catastrophenaturelle.Selon lui, s’en remettre à Dieu est l’ul-time recours devant la sourde oreilledes autorités du pays qui s’entêtent àpoursuivre le projet, pour le moinscontroversé. En coulisses, les tracta-tions se poursuivent. Pour l’heure,aucune solution n’est en vue.

    F. A.

    Dimanche 11 janvier 2015

    3LIBERTE

    L’actualité en question

    À IN-SALAH, LES RASSEMBLEMENTS SE POURSUIVENT

    Les opposants campentsur leurs positionsDix jours après le déclenchement du mouvement de protestation contre l’exploitation du gaz de schiste,

    In-Salah est toujours ville morte : les écoles, les commerces et toutes les institutions publiques (mairie, daïra, poste…) ont baissé rideau depuis le 1er  janvier.

    Braise sous la cendre

    Les populations du Sud, comme un seul homme, dénoncent avec leur cal-me légendaire l’exploitation du gaz de schiste pour des raisons de santéet d’environnement. D’ailleurs, ce procédé d’exploitation par fracturation

    hydrique s’est invité chez nos politiques, il y a moins de trois ans, et d’aucunsétaient loin de penser que les pouvoirs publics le privilégieraient aux autresénergies moins polluantes, comme l’énergie solaire dont le désert algérien consti-tue une base idéale. Il y avait le projet de Desertec, initié par les Allemands, etqui a été au centre des discussions entre Merkel et Bouteflika, lors de la visi-te effectuée par le Président en Allemagne. La question qui tracasse est : pour-quoi cet empressement à s’engouffrer dans une technologie refusée dans cer-tains pays et en voie d’abandon dans d’autres ? Les experts sont unanimes àdire qu’en termes de rentabilité, le procédé est loin d’être compétitif, surtoutque les investissements sont très lourds.Il fallait donc s’attendre à l’accueil mi tigé réservé par les habitants d’In-Salahà la délégation ministérielle et d’experts dont certains travaillent comme consul-tants pour des multinationales déjà présentes en A lgérie.Au vu de la réaction des gens d’In-Salah, de Tamanrasset et des autres régionslimitrophes comme Adrar ou Ouargla, les pouvoirs publics doivent réfléchir àdeux fois avant de décréter quoi que ce soit.La démocratie participative, tant promise durant la campagne présidentielle,doit être mise en œuvre avant toute décision par oukases.La mobilisation et la maturité c itoyenne montrées par les manifestants sontla preuve d’une détermination à toute épreuve.Longtemps marginalisées par le pouvoir qui a pourtant promis d’installer desentreprises publiques dans ces régions, de combattre le trafic dans les recru-tements, ces populations ont décidé, par elles-mêmes, de ce qui est bon ou paspour leur milieu.L’Algérie, ce n’est pas seulement le Nord, car l’Algérie utile et nourricière se trou-ve dans le Sud, chez ces hommes et femmes qui ne s’enflamment pas, mais quigardent toujours la braise sous la cendre.n

    Au vu de la réaction des gens d’In-Salah, de 

    Tamanrasset et des autres régions limitrophes comme Adrar ou Ouargla, les pouvoirs publics doivent 

    réfléchir à deux fois avant de décréter quoi que ce soit.” 

    L’ÉDITO

    PAR OUTOUDERT [email protected]

    Les antigaz de schiste prennent leur “déjeuner populaire” sur la placette baptisée “place de l’Union”.

       F   a   r   i   d   A   b   d   e   l   a   d   i   m   /   L   i   b   e   r   t   é

    De notre envoyéspécial à In-Salah :

    FARID ABDELADIM

    SUD : LE FRONT ANTIGAZ DE SCHISTE S’ÉLARGIT

    Après in-Salah et amanrasset, ils étaient hier plusieurs centaines à ré-pondre à l’appel pour maniester contre l’exploitation du gaz de schis-te dans le désert algérien.

    Ils se sont rassemblés, hier matin, sur la place El-Houriya, qui ait ace au siè-ge de l’APC d’Ouargla avec le mot d’ordre : protester contre les opérations deracturation et d’exploitation du gaz de schiste qui ont débuté dans le Sud. Ilssont venus des quatre coins de la ville pour crier haut et ort et d’une seule voix :“Non au gaz de schiste dans le Sud” . Le rassemblement, qui a duré un peu plusd’une heure et dans le calme, semble avoir permis de transmettre un messa-ge éloquent, ort et clair aux autorités : les habitants d’Ouargla sont entière-ment contre l’extraction du gaz de schiste.La maniestation s’est déroulée sans le moindre incident, malgré le disposi-ti sécuritaire dense déployé dans la ville, et ce, depuis la soirée de vendredi.

    CHAHINEZ GHELLAB

    OUARGLA

     Un sit-in de plusieurscentaines de personnes

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    4/21

    Le centre culturel de la localité de Matmor,distante d’une vingtaine de kilomètres duche-lieu de la wilaya de Mascara, a abrité,

    hier, une rencontre des cadres, des élus et des mi-litants du Front des orces socialistes (FFS),présidée par Mohamed Nebbou en sa qualité depremier secrétaire national du parti.Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre des acti-

     vités du FFS en prévision de la conérence na-tionale de consensus. Pour M. Nebbou : “Notre

     présence à Matmor est la volonté des dirigeantsdu Front à œuvrer pour la construction d’un État de droit, un objectif qui exige la mobilisation de

    toutes les parties concernées. Nous sommesconscients qu’avec le dialogue, tous les problèmes

     peuvent être résolus. Mais, cette opération est conditionnée par l’attitude des dirigeants desautres formations politiques qui doivent accorder la priorité au respect du peuple.” Le premier responsable du FFS a dressé le bilandes 50 années de combat que mènent les diri-geants du parti, maniestant ainsi la position duparti “qui joue pleinement son rôle dans l’oppo-sition” . En marge de cette tournée, le secrétairenational a énuméré les différentes étapes tra-

     versées jusque-là par les dirigeants qui les ont

    conduits à tenir plus de 50 rencontres dans di-érentes grandes villes et desquelles se dégage la

     volonté des citoyens à adhérer à ce mouvement.“Le cinquième congrès national du FFS, qui s’est tenu du 23 au 25 mai 2013, avait pour thème lareconstruction d’un consensus national. Dans un

     premier temps, nous devons recueillir toutes les propositions susceptibles d’enrichir la plateforme.Des conférences ayant pour thème les hydrocar-bures et l’énergie ont été tenues au préalable, sa-chant que le pays tire 98% de ces recettes de ces pro-duits. Lors de nos différentes rencontres avec labase, nous avons conclu que le peuple est conscient 

    de la nécessité d’un consensus national pour le-quel il doit impérativement contribuer, car il a sonmot à dire.” L’hôte de Matmor a ainsi qualié de euilleblanche le projet du consensus qui doit être noir-cie par les propositions ormulées par tous les par-ticipants qui ne doivent pas perdre de vue qu’ilconcerne le devenir de l’Algérie et l’avenir des gé-nérations utures. Un riche débat a clôturé laséance au cours de laquelle les citoyens ont posédes questions ayant trait au volet social et à la

     jeunesse.A. BENMECHTA

    Dimanche 11 j anvier 2015

    4  LIBERTE

    L’actualité en question

    Le président de la Com-

    mission nationale consul-tative de promotion et deprotection des droits del’Homme s’est abstenu deparler des nombreux

    droits baoués dans le pays, pour seconsacrer à l’énumération d’une sériede décisions prises ces derniers tempspar le gouvernement qu’il présentecomme de grands acquis. À l’instar del’arsenal juridique protégeant lesemmes et les enants des violences etla création d’un onds de pension ali-mentaire pour les emmes divorcéesayant des enants à charge.Un grand chapitre de ce rapport est,bien entendu, réservé à la réconcilia-tion nationale, qui, selon Ksentini, aréalisé à 95% ses objectis. “Même les

     Maliens veulent copier notre modèle.” Dans ce compte-rendu qu’il s’apprê-te à transmettre au président de la Ré-publique, il recommande la prise demesures complémentaires pour l’in-demnisation des personnes ayant subides pertes matérielles dans des atten-tats terroristes. Pour Merouane Azzi,président de la Commission nationa-

    le d’application de la Charte portant ré-conciliation nationale, ce dossier danssa globalité doit rester une priorité. Lapolitique de la main tendue s’est sol-dée par la reddition de 15 000 per-

    sonnes et la lutte contre le terrorismepar l’élimination de 220 personnes en2012, 292 en 2013 et 160 en 2014.Merouane Azzi déplore le retour du“qui- tue-qui”  qui entretient une

    sorte de surenchère dans le dossier dela tragédie nationale. Dans ce sens, ilcondamne le procès en cours desdeux Patriotes en France tout en ap-pelant au respect de l’article 46 de lacharte qui stipule que nul ne doit ins-trumentaliser les blessures de la tra-gédie nationale ou “nuire à l’honora-bilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international” . Abordant l’at-tentat contre Charlie Hebdo, Farouk Ksentini condamne ermement cetacte. “Je leur refuse le droit de tuer aunom de l’islam. Ils agissent au nom del’islam et ce sont eux qui portent le plusatteinte à cette religion. Cet acte vaavoir des conséquences sur nos com-

     patriotes qui vont souffrir davantage deracisme.” Au chapitre politique, M. Ksentinipense que la prochaine Constitutionrenorcera la démocratie et consacre-ra la séparation des pouvoirs. À laquestion de savoir s’il croyait vraimentqu’un che de l’État qui n’a pas concré-tisé ces principes pendant ces trois pré-cédents mandats allait ranchir ce pasaujourd’hui, M. Ksentini répond : “On

     peut toujours regretter ce qui n’a pas été  fait dans le passé, mais je n’ai aucundoute sur la volonté du Président de do-ter le pays d’une nouvelle Constitutiondémocratique. Un président de laRépublique n’est pas un homme com-mun, il veut laisser son empreinte dansl’histoire.” M. Ksentini espère que cette révisionaura lieu au mois d’avril prochain, datede la dernière élection présidentielle,et qu’elle era l’objet d’un rééren-dum. À propos du non-respect de l’undes principaux articles de la Chartepour la réconciliation nationale in-terdisant aux dirigeants de l’ex-FIS deaire de la politique, le président de laCommission nationale des droits del’Homme pense que “le fait qu’ils s’ex-

     priment ou qu’ils soient consultés dansle cadre de la révision de la Constitu-tion n’engage en rien. Il faut consulter toutes les sensibilités pour arriver à uneConstitution consensuelle” .Il s’aventure même à affirmer que cen’est pas une autorisation implicitepermettant par ricochet au parti dis-sous de revenir sur la scène politique.

    NISSA H.

    DROITS DE L’HOMME EN ALGÉRIE

    Le rapport complaisant

    de KsentiniFarouk Ksentini a présenté, hier, au Forum du journal DK News, un rapport très complaisant sur la situation des droits de l’Homme en Algérie.

    Les réserves de changes de l'Algérie ont baissé d’environ 8 mil-liards de dollars en trois mois, passant de 193,269 milliardsde dollars à n juin 2014 à 185,273 milliards de dollars à n

    septembre de la même année a annoncé, jeudi, le gouverneur dela Banque d’Algérie, lors de la présentation des tendances mo-nétaires et nancières au cours des neu premiers mois de l’an-née 2014. Après de successives et considérables hausses, les réservesde changes de l'Algérie connaissent un échissement depuis 2014sous l'effet combiné de la baisse des cours pétroliers et des ex-portations des hydrocarbures, ainsi qu'une hausse ulgurante desimportations, relève l’APS.La Banque d’Algérie avait déjà constaté, au 1er semestre 2014, labaisse des réserves de changes. “Les réserves officielles de changesse sont contractées à 193,269 milliards de dollars à n juin 2014,après une progression au 2e semestre 2013 à 194 milliards de dol-lars en n de période. Corrélativement à l’effet de valorisation, l’en-cours des réserves de changes (or non compris) a progressé à194,961 milliards de dollars à n mars 2014, pour ensuite se contrac-ter au 2e trimestre 2014” , avait souligné la Banque d’Algérie dansson rapport sur “les tendances monétaires et nancières au 1 er se-mestre 2014” . Le échissement des réserves de changes s’est ac-céléré entre juin et septembre de l’année passée. Et certains s’in-terrogent sur le niveau élevé de cette baisse, plus de 8 milliards dedollars et leur destination. Il aut relever que contrairement à d’ha-bitude, la Banque d’Algérie a prééré ne pas inviter la presse. Enait, à quoi servent les milliards de dollars de réserves de changesplacés à l’étranger ? out simplement, comme l’avait expliqué dansune contribution le collecti Nabni, à ournir aux importateurs al-gériens des devises pour régler leurs actures d’importation. C’estpour cela qu’elles prennent le nom de “réserves de changes” . Quandune entreprise voudra importer un produit, elle règlera la actu-re en déboursant des dinars que la Banque d’Algérie convertiraen dollars (en allant puiser dans les ameuses réserves de changes),

    pour payer le ournisseur étranger. “Ces réserves ne sont nalement utiles que pour régler les factures en devises de nos importations.C’est important. En avoir autant nous assure, et assure nos parte-naires étrangers, que nous ne devrions pas avoir de soucis dans lesannées à venir pour régler les factures en devises de nos achats àl’étranger” , explique Nabni.Si les réserves de changes baissent rapidement, c’est que les ren-trées nancières sont moins importantes que les sorties. LaBanque d’Algérie l’avait relevé au 1 er semestre 2014. Le décit ducompte courant de la balance des paiements s’est aggravé au coursdu 1er semestre de l’année passée, notamment au 2 e trimestre, com-parativement à la même période de l’année 2013. En effet, ce dé-cit est passé de 350 millions de dollars au 1 er semestre 2013 à2,3 milliards de dollars au 1er semestre de 2014, sous l’effet de lacontraction de l’excédent du solde commercial et du creusementdes décits des postes services et revenus. L’excédent appréciabledu compte capital, 0,976 milliard de dollars, contre 1,235 milliardde dollars au 1er semestre 2013, en situation de stabilisation du uxau titre des investissements directs étrangers nets à 0,75 milliardde dollars, n’a pu que partiellement compenser le décit du comp-te courant, de sorte que la balance des paiements extérieurs glo-bale a dégagé un décit de 1,32 milliard de dollars au 1er semestre2014 ; le 1er semestre de l’année 2013 ayant enregistré un excédent(0,89 milliard de dollars). En conséquence, les réserves officiellesde changes se sont contractées à 193,269 milliards de dollars à n

     juin 2014. “L’iceberg est là, bien visible” , pour reprendre le collecti Nabni, personne ne peut le nier. “Le grand virage doit être enga-

     gé d’urgence : couper le cordon de la rente, diversier les recettes scales, adopter une vision économique cohérente, élever l’emploiau rang de priorité nationale et réformer en profondeur la gou-vernance économique” , tels sont les 4 leviers de la vision écono-mique d’Algérie 2020 qu’avait proposés le think tank.

    MEZIANE RABHI

    EMBALLEMENT DES IMPORTATIONS

    Pression sur les réserves de changes

       N   e   w   p   r   e   s   s

    Farouk Ksentini, hier, au Forum de “DK News”.

    LE SECRÉTAIRE NATIONAL DU FFS À MASCARA

    “Avec le dialogue, tous les problèmes peuvent être résolus”

    CONSTANTINE

    110 ressortissantsnigériens rapatriés hiern À l’instar des autres wilayas du pays, le rapatriementprévu pour les migrants nigériens a commencé depuishier à partir du centre de regroupement au niveau de lacommune d’El-Khroub à Constantine à destination ducentre d’accueil de Tamanrasset. Ce convoi de110 ressortissants nigériens, 50 enfants, 40 hommeset 20 femmes, entrés illégalement en territoire algérien,et devant être rapatriés, ont été transportés à bord de4 autocars dans de bonnes conditions d’organisation.L’opération est parrainée par la wilaya de Constantine, quia procédé à la mise en place d’une commission chargée del’organisation et de l’acheminement des migrantsnigériens vers la wilaya de Tamanrasset. Signalons queladite caravane d’autocars est accompagnée de deuxcamions, l’un affecté pour le transport des bagages de cesressortissants nigériens et l’autre pour le transport deravitaillement en divers produits alimentaires qui leur

    seront remis ultérieurement, comme l’a indiqué M. TighAbderrahmane, le directeur de l’action sociale de lawilaya de Constantine. La Gendarmerie nationale, lasûreté de wilaya, la Direction de l’action sociale, leCroissant-Rouge algérien, la Protection civile, et laDirection des transports de wilaya ont été mobilisés pourencadrer cette opération de rapatriement, y compris laprise en charge médicale et psychologique, a indiqué lemême responsable. Les mesures de préparation de cetteopération humanitaire ont commencé parl’aménagement d’un centre réunissant“toutes lescommodités” pour l’hébergement des Nigériens qui setrouvent à travers la wilaya de Constantine.

    HOUDA CHIED

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    5/21

    QUI L’AURAIT CRU ?

    La France en proie au “qui-tue-qui”UN DONEXCEPTIONNELDE LA DIRECTIONDE L'ACTION SOCIALE(DAS) DE LA WILAYA

    120chauffagespour lesécoles deSouk-Ahrasn La Direction de l'actionsociale (DAS) de la wilayade Souk-Ahras, dont cen’est pas le rôle, vientd’offrir aux établissementsscolaires 120 chauffagesau gaz naturel au titre dela solidarité. Il aut souli-gner à cet égard que danscette région de l’extrêmeest du pays où l'hiver estsouvent rigoureux,nombre d'écoles primairessont encore dépourvuesde ce type d'équipementspourtant indispensablesau suivi des cours dans debonnes conditions. Sou- vent, il est arrivé que lesenseignants annulent toutsimplement les cours à

    cause du roid glacial.Cela se passe encore enAlgérie…

    LE RADAR  PAGE ANIMÉE PAR M.-C. [email protected] LIBERTÉ

    Dimanche 11 janvier 2015LIBERTE 5

    nAu quai numéro 25 du portd’Alger, un docker d’un âgecertain qui s’apprêtait, hier, àbord d’un navire, à accro-cher, à l’aide d’un câble de ma-nutention, un container, aperdu l’équilibre avant de chu-ter dangereusement d’une

    hauteur de près de 30 mètres.Il aura eu nalement la viesauve grâce à l’intervention ra-pide d’un policier en actionqui s’est jeté à l’eau et qui a pusauver l’employé du portd’une mort certaine.Bravo !

    IL A SAUVÉ HIER UN DOCKER

    D’UNE MORT CERTAINE

    Le geste héroïque d’unpolicier au port d’Alger

    ENCEINTE D'UN BÉBÉ DE 4 KILOSSANS LE SAVOIR

    Elle accouche... une heureaprès avoir appris qu'elle étaitenceinten Mardi dernier,Katherine Kropas,une Américaine de23 ans, s'est rendueà l'hôpital pour deortes douleurs àl'estomac et uneheure après, elledonnait naissance àune petite lle de 4kilos et en bonnesanté. Ce n’est qu’à l'hôpital, que la jeune lle a appris qu'el-le était enceinte de 9 mois. Elle a révélé qu’elle souhaitait avoir

    des enants, mais c'est nalement arrivé un peu plus tôt queprévu.

    ARRÊT SUR IMAGE

    YENNAYER À TAMANRASSET

    Assegass amegaz !

    À L’OCCASION DU NOUVEL AN BERBÈRE

    Enfin un fronton en tamazight pour le barrage de Taksebt !

    À L’OCCASION DU 1er YENNAYER 2965

    Tisnat Web Radio, de la musique 100%

    amazighenisnat Web Radio est une radio qui diffuse de la musique 100% amazighe, 24h/24, sur In-ternet grâce à la technologie de la lecture en continu. isnat Web Radio diffusera exclusive-ment de la musique amazighe dans toutes ses variantes : targuie, chaouie, mozabite, chenouieet kabyle. Cette radio permettra à tout un chacun, aux mélomanes en particulier, d’écouterles perles de la chanson berbère qui ne sont disponibles qu'à la discothèque de la Chaîne IIet qui ne peuvent être exploitées sur les ondes. Le signal de la diffusion des émissions sera don-né aujourd’hui, la veille du 1er Yennayer 2965, par le ministre de la Communication, HamidGrine, et le directeur général de la radio, Chaâbane Lounakel.

    nÀ l’occasion de Yennayer 2965 coïnci-dant avec le 12 janvier 2015, un rontonen tamazight a été enn posé sur la digue

    du barrage de aksebt, dans la wilaya deizi Ouzou. C’est après une bataille me-

    née par les élus locaux et le HCA durantprès de dix ans que les autorités ontconcédé enn à rajouter ce ronton en ta-

    mazight aux côtés de ceux déjà placés enrançais et en arabe à la veille notamment

    de la visite du président Bouteika en 2004dans la région. Une injustice réparée, maisqui donne un aperçu sur ce qu’est la pro-

    motion laborieuse de tamazight en Algé-rie !

    LA CRÉATION D’EMPLOISÀ SON PLUS HAUT NIVEAU

    Le chômage en net

    recul aux USAn Le département du travail US a aitétat, vendredi, de 252 000 créations d'em-ploi le mois dernier, après un chiffre ré- visé à 353 000 pour novembre. Ainsi, lescréations d'emploi ont nettement aug-menté aux États-Unis en décembre, ra-menant le taux de chômage à son plus basniveau depuis six ans et demi, un nouveausigne de la bonne santé de l'économieaméricaine et un argument de plus en a- veur d'une remontée des taux d'intérêt dela réserve édérale cette année.

    nAvant même que les autorités rançaises nedonnent leurs versions officielles des attaquesterroristes de Paris, des thèses complotistes eu-rissaient déjà sur le Net.Dès les premières heures, la tuerie de CharlieHebdo a alimenté nombre d'hypothèses plus ou

    moins arelues, certains évoquent, d’emblée etsans ambages, de “faux drapeau” (alse ag), unterme qui signie qu'un État a organisé un at-tentat en aisant accuser d’autres personnes ouparties qui n'ont rien à voir.Bre, un air de déjà-vu…

    L'INTERVENTION DU WALI DE SIDI BEL-ABBÈS EST SOLLICITÉE

    Sit-in de chômeurs à Sidi-Brahimn Des dizaines de jeunes chômeurs de la commune de Sidi-Brahim dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès se sont rassemblés paciquement devant le siège de l’APC pour exiger l'examen des de-mandes d’emploi en donnant la priorité à la jeunesse locale et en veillant à la transparence dansles opérations de recrutement. L'intervention du wali avait été sollicitée.

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    6/21

    La marche républicaine à la-

    quelle a appelé le présidentrançais, François Hollan-de, au soir de l’attaqueterroriste contre l’hebdo-madaire satirique Charlie

    Hebdo, en hommage aux victimes desattentats contre l'hebdomadaire et des

    otages tués, setransorme enune maniesta-tion grandiose

    à laquelle prendront part des chesd’État et de gouvernement de la pla-nète pour témoigner leur solidaritéavec la France.Cette participation internationale mas-sive traduit la solidarité expriméeaprès les attaques terroristes qui onttenu la France en haleine pendant plusde 48 heures.Ainsi, de nombreux dirigeants étran-gers, de l’Allemande Angela Merkel auBritannique David Cameron, en pas-sant par le Malien Ibrahim BoubacarKeïta, participeront à “la marche ré-

     publicaine” prévue aujourd’hui à Pa-ris après l'attentat contre CharlieHebdo.Parmi les personnalités européennes,l’on citera également le président du

    Conseil italien, Matteo Renzi, le pré-sident du gouvernement espagnol,Mariano Rajoy, le président de laCommission européenne, Jean-Clau-de Juncker, le président du Parle-ment européen, Martin Schulz, et leprésident du Conseil européen, Do-nald usk, entoureront le présidentFrançois Hollande. Sont également at-

    tendus dans la capitale rançaise : lePremier ministre hongrois, ViktorOrban, le Premier ministre turc, Ah-met Davutoglu, et le président ukrai-

    nien, Petro Porochenko. Le conti-nent aricain sera aussi représenté parles présidents malien, Ibrahim Bou-bacar Keïta, gabonais, Ali Bongo, et ni-gérien, Mahamadou Issouou, et bé-ninois, Tomas Boni Yayi.Outre les personnalités étrangères,participeront également l'ancien che de l'État, Nicolas Sarkozy, et les ex-Pre-

    miers ministres, Alain Juppé, FrançoisFillon et Jean-Pierre Raffarin. Le par-ti d'extrême droite, le Front national,s'estime exclu de “la marche républi-

    caine” à Paris, mais plusieurs de ses res-ponsables ont indiqué qu'ils manies-teraient dans les villes ou départementsoù ils sont élus.Le milieu associati sera présent en or-ce, ainsi que l’ensemble des autoritésreligieuses de l’Hexagone. Le Conseilrançais du culte musulman (CFCM),instance représentative de l'islam de

    France, et l'UOIF (proche des Frèresmusulmans) ont appelé également“les citoyens de confession musulmaneà rejoindre massivement” les marches.

    Pour sécuriser cette maniestation degrande envergure, quelque 500 mili-taires de plus vont être déployés à Pa-ris et dans la région parisienne dans lecadre du plan de protection antiter-roriste Vigipirate, a annoncé, hier,l'armée rançaise. “Ce renfort de 500militaires” en région parisienne“va se

     faire en deux vagues” , a expliqué le por-te-parole de l'état-major des armées, lecolonel Gilles Jaron. Les militaires, qui

     vont s'ajouter aux effectis de policedéjà déployés, seront 1 100 au total dèssamedi et 1 350 aujourd’hui à Paris etsa région. Sur l'ensemble du territoi-re rançais, 1 900 militaires serontalors engagés, a-t-il précisé.Les autorités rançaises ont décidéhier de maintenir à son plus haut ni-

     veau le plan antiterroriste dans la ré-gion parisienne et de renorcer lesmoyens en hommes par crainte denouveaux attentats après ceux quiont rappé Paris, ces derniers jours, età la veille d'un rassemblement quis'annonce massi pour dénoncer ces at-taques. “Nous sommes, compte tenu ducontexte, exposés à des risques. Il est donc important que le plan Vigipirate,qui a été rehaussé dans la région Île-de-France et qui fait l'objet de mesures par-ticulières sur le reste du pays, soit conforté au cours des prochaines se-maines” , a déclaré le ministre de l'In-térieur, Bernard Cazeneuve, à l'issued'une réunion de crise à l'Élysée. Sixcompagnies de CRS et escadrons degendarmerie mobile, soit près de 500hommes, ont déjà été envoyés en ren-ort, mercredi à Paris, après l'attentatcontre l'hebdomadaire Charlie Hebdo,portant à 1 200 hommes environ le dis-

    positi mobile Vigipirate dans la ré-gion.Dès jeudi, 350 soldats venant de plu-sieurs régions de France, dont desparachutistes, avaient aussi été dé-ployés sur l'Île-de-France. C’est direque tous les moyens seront mis en pla-ce pour sécuriser “cette marche répu-blicaine” , come l’a indiqué le Premierministre rançais, Manuel Valls.

    M. T.

    Dimanche 11 janvier 2015

    6  LIBERTE

    L’actualité en question

    PERSONNALITÉS INTERNATIONALES EN NOMBRE AUJOURD’HUI À “LA MARCHE RÉPUBLICAINE”

    La communauté internationale

    se solidarise avec la FranceDe nombreux chefs d’État et de gouvernement, dont David Cameron, Angela Merkel et autres Ibrahim Boubacar Keïta, battront le pavé, aujourd’hui à Paris, en signe de solidarité avec la France, meurtrie dans sa chair 

    par les attaques et prises d’otages par des terroristes durant trois jours.

    PRÉVENTION DES ATTENTATS TERRORISTES

    La hantise des services de renseignement occidentauxA

    u lendemain des attaques sanglantescontre le journal satirique Charlie Hebdoet la double prise d’otage, nombre de spé-

    cialistes ont, dans leur analyse, longuement glo-sé sur les éventuelles déaillances qu’auraient

    commises les services derenseignement rançaisdans la prévention de cegenre d’événements.

    Ayant guré dans la oultitude d’autres interro-gations dans les commentaires des observa-teurs, soucieux de lever certaines zones d’ombredes aits de ce drame.Mais aussi, dans les aveux du Premier ministre,Manuel Valls, qui dit : “Il y a une faille bien évi-demment. Quand il a 17 morts, c'est qu'il y a eudes failles.” La question se pose d’autant plus avecacuité non seulement pour la France uniquementou les pays occidentaux, en raison des liens sup-

    posés des auteurs avec les groupes terroristesAqpa ou l’EI, mais aussi pour tous les paysconcernés par le retour dans leur pays d’origineles combattants étrangers en activité en Irak eten Syrie.Mais à ces gries, les spécialistes tentent d’apporterun début de réponse à cette question qui consti-tue la hantise même des services de renseigne-ments par le nombre croissant des candidats au

     jihad.À en juger : le nombre de Français impliqués dansdes lières jihadistes était de 1 132 dont 118 déjàrevenus en France après un séjour en Syrie, se-lon les chiffres révélés en novembre dernier parFrançois Molins, un haut magistrat parisien.En septembre, le responsable européen de la co-ordination antiterroriste avait estimé que3 000 Européens étaient partis pour l'Irak et laSyrie, soulignant que les départs s'accéléraient.

    Les responsables américains du contre-terrorismeestiment qu'environ 100 Américains ont ait le

     voyage de Syrie, mais des experts indépendantsestiment que les chiffres sont plus élevés. Cenombre croissant d’Occidentaux partis combattreen Irak et en Syrie révèle toute la complexité dela tâche de repérage et de pistage, qui demanderaitune mobilisation plus accrue en moyens humainset matériels.Ce qui est loin d’être une simple sinécure.Même si, devaient ajouter les experts, les servicesde renseignement occidentaux bénécient de ren-orcements de leur cadre légal et peuvent s'ap-puyer sur de puissants outils de surveillance élec-tronique.Les déaillances des services sont mises enexergue par le ait qu’au moins un des deux rèresaurait été entraîné au maniement des armes auYémen. Mais aucun des deux ne aisait l'objet

    d'un suivi particulier, car aucun élément ne té-moignait d'un passage à l'acte imminent, a ex-pliqué, pour sa part, jeudi, le ministre de l'Inté-rieur rançais, Bernard Cazeneuve.La surveillance continue d'un seul homme né-cessite de mobiliser entre 20 et 30 onctionnaires,et les services n'ont pas les moyens humains deprendre en charge tous les présumés terroristessur le territoire rançais, expliquent les autoritésrançaises.À cela devraient s’ajouter les limites à la ois pra-tiques et juridiques, explique-t-on.Cependant, le renorcement humain des ren-seignements et l’éventuelle mise en place d’uneloi similaire au Patriot Act, qui émaille les débatsen France, ne ont que susciter les craintes desFrançais sur les restrictions des libertés quecela suppose.

    A. R.

    Sept cent mille personnes maniestaient hier dans plu-sieurs villes de province en hommage aux 17 victimesdes attaques qui ont endeuillé la France ces derniers

     jours, selon des sources policières.. “C'est un formidablemouvement populaire (...) C'est beau et signicatif, inni-

    ment précieux” , a déclaré, à l'AFP, le maire centriste, Fran-çois Bayrou. La marche s'est déroulée à travers le centre- ville, derrière une large banderole proclamant “Noussommes tous Charlie” , tenue par des lycéens. La mairie aaussi appelé à “un pique-nique de la fraternité et du par-tage des cultures” .À Orléans (Centre), il s'agissait de plus de 22 000 personnesqui ont délé en hommage aux victimes de l'attentat contreCharlie Hebdo (12 morts dont 7 journalistes), selon une

    source policière. Plusieurs personnalités politiques localesétaient présentes. Sur une banderole, on pouvait lire “Je TuIl Elle, nous sommes tous Charlie” . À Nice, dans le Sud-Est,au moins 23 000 maniestants étaient comptabilisés, selondes sources policières.

    Cette maniestation était d'ampleur au regard de cette vil-le de 350 000 habitants.En silence, sans discours, la marche s'est étirée sur envi-ron un kilomètre, sur la Promenade des Anglais en bordde mer, pour s'achever devant le Monument aux morts oùune gerbe de eurs a été déposée, en présence des repré-sentants religieux de toutes les conessions, a constaté uncorrespondant de l'AFP.

    R. I./AGENCES

    n “L'Algérie sera représentée à lamarche contre le terrorisme prévueaujourd’hui à Paris par le ministredes Affaires étrangères, Ramtane Lamamra” , a-t-on appris, hier,auprès du ministère des Affairesétrangères. De nombreuxdirigeants étrangers participerontà cette “marche républicaine” quiintervient après l'attentatperpétré, mercredi, contre

    l'hebdomadaire satirique françaisCharlie Hebdo. L'attentat a fait12 morts, dont les principauxcaricaturistes du journal,et 10 blessés. Il a été suivi parl'assassinat, jeudi, d'une policière,et d’une prise d'otages, vendredi,dans un supermarché Casher àParis, au cours de laquelle quatrepersonnes ont été tuées parl'auteur de la prise d'otages.

    L'Algérie représentéepar Ramtane Lamamra

    700 000 PERSONNES ONT MANIFESTÉ HIER

    La mobilisation ne faiblit pas

    A F P 

    Marche républicaine hier sur la Promenade des Anglais à Nice.

    Par: MERZAK

    TIGRINE

    Par: AMAR R.

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    7/21

    Dimanche 11 janvier 2015

    7LIBERTE

    L’actualité en question

    ABDELLAH ZEKRI, PRÉSIDENT DE L’OBSERVATOIRE DES ACTES ISLAMOPHOBES DU CFCM, À “LIBERTÉ”

    “Les auteurs des attaquesn’ont rien à voir avec l’islam”Dans cet entretien, Abdellah Zekri dénonce avec une extrême vigueur les deux attentats ayant ciblé 

    le siège du journal satirique “Charlie Hebdo” et la supérette de la porte de Vincennes, exprimant par ailleurs son inquiétude face à la multiplication des actes islamophobes.

    Liberté : Comment réagissez-vousaux deux attentats qui ont ciblé mer-credi à Paris, le siège de “Charlie Heb-do” et vendredi un hypermarché juif,porte de Vincennes ?Abdellah Zekri : Nous avons réagi im-médiatement après l’attentat contre le

     j o u r n a lC h a r l i e H e b d o .N o u s

    avons dénoncé car nous sommes contrel’atteinte à la liberté de la presse et à laliberté d’expression. D’autant plusqu’en 2008, j’étais au tribunal correc-tionnel de Paris, suite à une plainte dé-posée par le CFCM contre Charlie Heb-do qui, dans ses dessins, particulière-ment deux, m’ont choqué, à savoir ce-lui sur le Prophète Mohamed (QSSSL) oùil est écrit “Dur d’être aimé par lescons” . Je me suis considéré comme uncon et j’ai réagi.La deuxième caricature, c’est celle où leProphète Mohamed (QSSSL) est mon-tré portant une bombe sur la tête, le fai-sant passer pour un terroriste, alors qu’ilest mort depuis 15 siècles. Mais en au-cun cas, nous n’avons réagi par la vio-lence ni écrite, ni verbale à l’égard des

    dessinateurs de Charlie Hebdo.Par la suite, nous avons appris la prised’otages dans l’épicerie cachère portede Vincennes. Il était difficile pournous de ne pas être désignés commeboucs émissaires de ces tragiques évé-nements. En tout état de cause, lesmusulmans de France, quelles quesoient leurs tendances politiques ou re-ligieuses ont dénoncé ceux qui tuent aunom de l’islam.

    Est-ce que vous ne redoutez pas desconséquences de ces deux actes contrela communauté musulmaneen France ?Non seulement je les redoute, mais jeles ai prévus dès l’attentat de mercre-di. Ce qui m’a malheureusement don-né entièrement raison, car depuis le 7

    à hier vendredi 9 (avant-hier, ndlr), entant que président de l’Observatoire na-tional contre l’islamophobie, j’ai eu à en-registrer 13 agressions et attaques

    contre les lieux de culte musulman àtravers le territoire français. Mon in-quiétude actuelle, ce sont les multipli-

    cations de ces actes dans les jours à ve-nir. Cette analyse est faite suite à la pu-blication sur les réseaux sociaux de l’ap-pel des groupuscules Skinhead et desgroupes identitaires qui appellent à l’as-sassinat des dirigeants du culte françaiset à l’incendie des lieux de culte mu-sulman, considérant que l’islam estune religion de violence, de haine et quela République est en danger.

    Comment appréciez-vous l’attitudedes autorités françaises, notammentle président François Hollande et sonPremier ministre qui ont mis en gar-de contre les risques d’amalgame ?La déclaration faite par le chef de l’Étatet son Premier ministre vont dans lebon sens. Et en tant que représentantdes musulmans de France, j’attends de

    leur part, du président de la Répu-blique particulièrement, de soulignerque l’islam est une religion de paix etqu’il ne faut pas la confondre avec

    ceux qui prônent la violence, la division,la haine au nom de l’islam. Néan-moins, j’attends du président de la Ré-

    publique et de son Premier ministre unedéclaration solennelle et dire que lors-qu’on touche à l’islam, on touche à laFrance. Ce qu’il a fait pour une autrecommunauté.

    Hommes politiques et experts enFrance s’accordent à dire que les re-présentants officiels de l’islam deFrance manquent d’autorité et nesont pas aujourd’hui capables de fai-re face à la montée en puissance detendances radicales. Faut-il une autreforme d’organisation plus adaptée àla situation actuelle ?Il y a une institution qui s’appelleCFCM qui a été instaurée par les pou-voirs publics afin d’avoir des interlo-cuteurs musulmans, au même titreque d’autres religions et cela depuis

    2003. Il va de soi que cet organe a ététraversé par une lutte d’influence entreles différentes fédérations ; certainesliées à l’Algérie, d’autres au Maroc,

    d’autres encore à la Turquie. Et cesmêmes fédérations ont, chacune d’entreelles, une multitude de représentantsqui ne sont jamais sur la même lon-gueur d’onde. Comme certains res-ponsables du culte musulman de Fran-ce, je suis pour remettre les choses à platafin de permettre un choix de repré-sentants dignes de ce nom, capables degérer l’islam, d’être de véritables in-terlocuteurs des pouvoirs publics et nonêtre des Arabes de service. Nous avonsconstaté malheureusement que parmiles représentats du CFCM au niveau na-tional et régional, certains sont uni-quement présents pour serrer les mainsaux ministres et aux hommes poli-tiques, mais sur le terrain ils brillent parleur absence et n’apportent rien auxmusulmans de France ni à l’islam de fa-çon générale.

    Comment expliquez-vous que des jeunes d’origine algérienne, nés enFrance, ayant fait l’école républicaine,ayant aussi grandi dans un environ-nement laïque, puissent basculerdans l’islamisme radical. Commentanalysez-vous ce phénomène ? Échecsocial de ces jeunes ? Fragilité psy-

    chologique et intellectuelle ?Je tiens d’abord à préciser que parmi les

     jeunes qui partent au jihad, il y a uneinfime minorité de Français d’originealgérienne. Le contingent le plus im-portant est composé à 40% de conver-tis qui ne connaissent rien à l’islam. Ilsont été radicalisés non pas par lesmosquées, mais par les réseaux so-ciaux. Et ceux qui les ont islamisés, cesont des imams autoproclamés quileur font croire que le fait de pronon-cer la Chahada fait d’eux d’authentiquesmusulmans. C’est aussi la même cho-se pour les jeunes d’origine musulma-ne nés en France. Ils ne parlent mêmepas l’arabe et ils ne connaissent rien auCoran et partent faire le jihad en Iraket en Syrie. J’ai eu l’occasion de ren-contrer des parents de jeunes qui sont

    partis faire le jihad, j’en ai rencontréd’autres qui sont revenus et d’autresprêts à partir. J’ai eu donc à débattreavec eux. Certains ont informé leurs pa-

    rents qu’ils souhaitaient revenir enFrance, car ils se sont retrouvés entre lesmains des groupuscules terroristes,mais pour être honnête, il faut dire qued’autres ont souhaité rester pour conti-nuer le combat. Le phénomène a pris del’ampleur car les jeunes sont en contactpermanent les uns avec les autres. Laplupart des candidats au jihad résidentdans les mêmes villes, les mêmes quar-tiers. Ce qui facilite les départs. Les res-ponsables français n’ont pas détecté cet-te radicalisation à ses débuts, et cesont les parents des jeunes partis au ji-had qui se sont spontanément rendusà la police, à la gendarmerie pour direleur inquiétude et dénoncer leurs en-fants. Pour moi, les raisons sont simples: lorsqu’on entend les responsablespolitiques de haut rang dire que “la France, il faut l’aimer ou la quitter” , ces jeunes les ont pris au mot, ils ont quit-té la France. Le racisme ambiant, l’ex-clusion, le chômage, des quartiers aban-donnés par la République, car cette der-nière est en faillite financière, ne peutassurer un travail à ces jeunes livrés àeux-mêmes. Certains, en échec scolai-re, livrés à l’oisiveté, se retrouvent surles réseaux sociaux et deviennent des

    proies faciles pour les recruteurs quin’ont pas de mal du tout à les attitrervers un mirage en leur promettant demourir en martyrs.

    Serez-vous présent aujourd’hui à lagrande manifestation de Paris, pla-ce de la République ?Je ne serai pas présent aujourd’hui à lamanifestation de Paris. Je serai dans lesud de la France où je participerai à uneautre marche en tant que citoyenmembre de la communauté nationale.La presse française parle de manifes-tation des musulmans de France ; ce que

     je réfute, car j’y serai en tant que citoyenmembre de la communauté musul-mane. On ne dit pas que des juifs, deschrétiens vont manifester.Du coup, je ne peux pas accepter que

    l’on parle de musulmans qui vont ma-nifester. L’islam, c’est ma religion, c’estma sphère privée et nul n’a le droit del’invoquer.

    ISLAM DE FRANCE

    Échec d’un modèle mal penséE

    n 2012, la France découvrait un terrorisme aumode opératoire nouveau : les attentatscommis par “les loups solitaires” . Mohamed

    Merah commettait des attentats à oulouse et Mon-tauban. Mercredi dernier, les deux rères Saïd et

    Cheri Kouachi ciblent, aucœur de Paris, la rédactionde l’hebdomadaire satiriqueCharlie Hebdo qu’ils déci-

    ment. Jeudi, Amedy Coulibaly mitraille mortelle-ment une policière et blesse un agent de la voirieà Montrouge et, le lendemain, à Vincennes, exé-cute roidement quatre personnes qu’il avait prisesen otages.Ces attentats attestent d’une poussée d’un islamismeradical que les dispositis mis en place pour pro-mouvoir un islam de France pacique et tolérantn’ont pu éviter, sinon, à tout le moins, le contenir.L’investissement de l’État rançais dans le Conseilrançais du culte musulman (CFCM), qui regrou-pe les organisations les plus prépondérantes et lesplus représentatives de l’islam dans l’Hexagone,comme l’instrument le plus à même d’aider à lacréation d’une osmose entre la pratique du culte

    musulman et les valeurs laïques de la République,n’aura pas été ructueux. L’islam radical, que l’is-lamologue Gilles Kepel désigne par “islam des

     jeunes” , a prospéré en marge, voire à l’ombre de laprédication qui s’insère dans le programme propreau CFCM, dont l’une des missions consiste égale-ment à ormer des imams.Le CFCM, dont la création en 2003 a été encou-ragée, pour ne pas dire carrément managée par Ni-colas Sarkozy, alors ministre rançais de l’Intérieur,est supplanté sur le terrain de l’action par les pré-dicateurs salastes dont les prêches, par radicauxqu’ils soient, captent les jeunes, notamment ceuxdes banlieues dont l’intégration a manqué d’êtreparaite et qui, aussi, ont réquenté les chemins dela délinquance.Les jeunes Français, d’origine maghrébine et ara-be surtout, ceux des banlieues notamment, adhé-rent d’autant plus aisément aux discours isla-mistes radicaux puisqu’ils estiment que ce sont lesplus appropriés à opposer aux discours xéno-phobes d’une certaine classe politique rançaise, l’ex-trême droite notamment. D’autant que les discoursextrémistes de l’extrême droite sont suivis parois

    d’actes de violence. L’Observatoire national contrel’islamophobie du CFCM a déploré l’aggravationdes actes islamophobes en 2013.Il a relevé 226 actes, soit une hausse de 11,3% parrapport à 2012. La disposition des jeunes à l’ad-hésion au discours radical prépare le lit à l’endoc-trinement pour le passage à l’action violente,c’est-à-dire à l’attentat terroriste. On sait, après coupmalheureusement, que Cheri Kouachi et Amedy Coulibaly se sont radicalisés lors de leur passagequasi simultané à la prison de Fleury-Mérogis (Es-sonne) où se trouvait incarcéré un certain DjamelBeghal, condamné pour sa participation à l’élabo-ration d’un projet d’attentat contre l’ambassade desÉtats-Unis à Paris. Djamel Beghal est présenté, entout cas, comme le mentor de Kouachi et de Cou-libaly.Bien des spécialistes ont saisi l’occasion l’occasionde relever que les prisons sont en passe de devenirles cocons de la radicalisation islamiste. Ici aussi,le Conseil rançais du culte musulman a échoué,puisque ses attributions lui conèrent un rôle en-

     vers la population carcérale musulmane.S. A. I.

    A F P 

    SELON DES SOURCESPOLICIÈRES

    HayatBoumedieneen TurquienHayat Boumediene, la compagnedu preneur d'otage de l'épiceriecasher tué vendredi par la police àParis, qui fait l'objet d'un mandat derecherche de la police, est partie enTurquie “depuis un certain temps” , a

    affirmé hier, à l'AFP, une sourcepolicière. Recherchée pour son rôleprésumé dans la fusillade perpétréepar son compagnon à Montrouge(sud de Paris, un mort) et uneéventuelle aide à la prise d'otagesdans le magasin casher (quatremorts), elle était trèsvraisemblablement déjà en Turquieau moment des faits, selon cettesource. Les enquêteurs cherchent àvérifier si elle est passée par laSyrie.

    Par: SOFIANEAÏT IFLIS

    Entretien réalisé par :OMAR OUALI

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    8/21

    Le Musée des arts et traditions populairesde Médéa s’est paré pour accueillir lanouvelle année berbère Yennayer, en or-

    ganisant une cérémonie selon la tradition spé-cique à la région du itteri. Pour l’occasion,le musée a conçu un riche programme d’activi-tés de 3 jours à compter du début de la semai-ne. Il est prévu une exposition de tableaux de l’ar-tiste-peintre Salah Hioun qui durera jusqu’au

    7 mars prochain. Intitulée “Les toiles de Yen-nayer” , l’exposition consacre dans sa thématiqueune sélection d’œuvres de l’artiste qui mettent enavant les traits qui caractérisent l’événement, a-t-on expliqué.Le vernissage de l’exposition a eu lieu, hier, enprésence de nombreux artistes dont, entreautres, Mme Hamsi Khadidja connue pour avoirété la conceptrice des costumes du lm La

    montagne de Baya. “C’est important de faire par-ticiper des artistes à ce genre d’événement et c’est encore un grand privilège d’avoir un artiste-peintrede la trempe de Hioun à la célébration de l’annéeberbère”, dira Boualem Belachehab, directeur dumusée.C’est une ambiance des plus conviviales que cel-le qui a régné dans le patio du musée qui,d’ailleurs, s’est révélé trop exigu pour contenirles visiteurs et les convives venus assister à l’or-ganisation d’une gaâta à l’ancienne. Les lles del’association Les doigts d’or  de Médéa ont dû

    mettre les bouchées doubles pour être au rendez- vous, installer les ourneaux et préparer lesmets à aire déguster aux présents, à savoir la cha-khchoukha au poulet, les beignets, les maârek

    et autres conseries, des dattes et des cacahuètes.Moment de partage, la gaâta a été une oppor-tunité de aire connaître la symbolique de la êtede Yennayer pour perpétuer la tradition ausein des jeunes générations.C’est ainsi qu’il a été organisé une cérémonie dedraz appelé aussi el-adjouza au cours de laquelleun enant est mis au milieu d’un plat et sur le-quel il est versé un mélange de conseries et decacahuètes.Ce qui a ait dire à une convive que Yennayern’est pas une invention mais une tradition sé-

    culaire qui a, de tout temps, été célébrée à tra- vers toutes les régions du pays.M. EL BEY

    Dimanche 11 janvier 2015

    8  LIBERTE

    L’actualité en question

    La wilaya de Bouira abrite-

    ra pour la première ois lesestivités officielles de la cé-lébration de Yennayer, lenouvel an du calendrieramazigh.

    Ainsi, un riche programme a étéconcocté à travers les différentes ré-gions de la wilaya pour marquer cetévénement hautement symboliquetant sur le plan historique qu’identi-taire et culturel.La maniestation est organisée conjoin-tement avec la radio Chaîne II, la Di-rection de la culture, la Direction dutourisme et la Chambre de l’artisanatet des métiers. Le coup d’envoi officielsera donné aujourd’hui dimanche parle ministre de la Communication,Hamid Grine, en présence du wali deBouira, Nacer Maâskri, et du secrétairegénéral du Haut-Commissariat àl’amazighité (HCA), Hachemi Assad.La caravane officielle de Yennayer vi-sitera plusieurs sites symbolisant la cul-ture amazighe.Outre le programme officiel, plusieursassociations culturelles se sont misesde la partie pour apporter leur toucheà cette célébration et ainsi lui donnerun cachet particulier. Elles ont tracé

    un riche programme an de aire va-

    loir les différentes acettes de la cultureamazighe (couture, arts culinaires,

    poterie, bijoux, habits traditionnels,

    chants, etc.). Les estivités marquantl’événement ont débuté, hier, et se

    poursuivront jusqu’à demain lundi,

    1er jour de Yennayer. Au che-lieu dela wilaya, une grande exposition avec

    plus de 25 participants venus des di-

    érentes régions de la wilaya tant ber-bérophone qu’arabophone, est orga-nisée à la maison de la culture Ali-Zammoum. Outre cette grande expo-sition, des conérences-débats sontprévues et seront animées pardes historiens et des hommes de cul-ture.Un lm d’expression amazighe Adrar n’Baya (La montagne de Baya) seraprojeté aujourd’hui en n de journée.Pour la soirée le grand gala artistiqueprévu verra la participation de plu-sieurs troupes de chants chaoui, mo-zabite, targui et kabyle avec la présence,notamment du groupe Abranis.Les autres régions sont au rendez-vous.À Ahl-El-Ksar, plus de 30 exposantssont déjà à pied d’œuvre au marchécouvert du che-lieu de la commune.Et comme Yennayer est aussi célébrépar le biais de la cuisine, un couscousau poulet sera offert aujourd’hui aux

     visiteurs du salon et à la population dela région.Dans la commune de aghzout, les as-sociations culturelles idukla, Ti-regwa et Histoire et Vestiges ont misen place leur savoir-aire pour réussirces célébrations.

    A. DEBBACHE

    LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION DONNERA LE COUP D’ENVOI

    Bouira abrite les festivitésofficielles de YennayerOutre le programme officiel, plusieurs associations culturelles se sont mises de la partie 

    pour apporter leur touche à cette célébration et ainsi lui donner un cachet particulier.

    AGHRIBS

    Une occasion pour ressouderles liens sociaux Il y avait des milliers de personnes hier à la mosquée de Sidi-Djaâfer, construite suivantune architecture traditionnelle typique à la Kabylie, au village Aghribs, à une quarantainede kilomètres à l’est de la wilaya de Tizi Ouzou, à l’occasion de la célébration du nouvel anberbère Yennayer 2965, organisé à l’initiative du comité de village et de l’APC d’Aghribs. Lescitoyens sont venus de toute la région et des localités environnantes, pour prendre part à lamanifestation, devenue coutume, durant laquelle un couscous au poulet, comme le veut latradition, a été servi aux visiteurs. Au programme également, une conférence animée pardes universitaires sur l’histoire de Yennayer ainsi qu’un stand animé par AmnestyInternational Algérie qui avait effectué un travail de proximité afin d’expliquer aux citoyenssa mission de défense des droits de l’Homme en Algérie et un peu partout dans le monde.Sur place, sur un autre stand, on pouvait même signer la pétition de soutien à l’enfant duvillage, le Dr Saïd Sadi, présent hier à la fête, après l’information judiciaire ouverte à sonencontre par le parquet d’Alger. Pour le Dr Saïd Sadi, ces rencontres entre villageois sontnécessaires.“Quand une autorité, quelle qu’elle soit, réinvestit les valeurs positives de lasociété, il y a toujours un écho favorable. Regardez ces milliers de citoyens venus de partout  pour vivre un moment de forte convivialité. Il y a autant de femmes que d’hommes. Nousn’avons pas vu ou entendu un geste ou un propos d’incivilité. Mais le plus important aujourd’hui, c’est de voir deux chercheurs s’adresser à une foule aussi massive pour que lascience donne plus de sens à la mémoire. Quand les élites rencontrent leur société, c’est un vraimessage de volonté collective pour construire ensemble” , soulignera-t-il. De son côté, le maired’Aghribs, Rabah Yermache, affirmera que “depuis cinq années, l’APC et le comité de villaged’Aghribs célèbrent Yennayer. Une manière pour nous de ressouder les liens de la société. C’est une réhabilitation de l’ histoire, de la culture et de la mémoire” .

    K. TIGHILT

    Les préparatifs pour la célébration de Yennayer vont bon train.

    A P  S 

    SOUK EL-TENINE

    Deux journées richesen couleurs

    Deux jours durant, l’école Khales-Mohand-Arezki, du village aarkouvth,appartenant à l’aarch de Sidi-Ali-Moussa,

    dans la commune de Souk El-enine, à 25 kmau sud de izi Ouzou, a vibré au rythme d’acti-

     vités et estivités, à l’occasion de la célébrationdu nouvel an berbère, Y ennayer 2965.Sur initiative de l’association Tadhwirth, qui si-gnie en berbère “le champ au rucher” , les ha-bitants du village ainsi que les nombreux invi-tés et visiteurs venus de toute la région ont eudroit à un programme d’activités riche et varié,comme les expositions de poterie, de bijoux, delivres pour adultes et enants, de la robe kaby-le, de miel, du chant traditionnel et de biend’autres estivités, mais aussi d’autres activités ré-créatives, sous orme de poésie, de théâtre,de mimes exécutant des pantomimesreprésentant la vie de nos aïeux et des coné-rences-débats.“Nous ne nous focalisons pas uniquement sur le

     folklore. Nous misons sur d’autres actions for-matrices pour les nouvelles générations” , argu-mente M. Kadour, président de l’association ini-tiatrice de l’événement. Sur ce dernier point, ilconvient de signaler la remarquable communi-cation, œuvre de deux enseignants du départe-ment de tamazight de l’université Mouloud-

    Mammeri de izi Ouzou, MM. Bekhti et Sadiportant sur le thème : “Enseignement de tama-zight : état des lieux” , où ils ont retracé, à traversune analyse critique, le long cheminement ducombat pour l’émancipation de la langue ma-ternelle des Algériens, du côté de son enseigne-ment et de sa transcription. Les deux conéren-ciers ont captivé l’attention des présents par laconsistance du contenu de leur communicationet la pertinence de leur analyse, eux qui se disentconstater avec regrets que “si des avancées no-tables sont enregistrées, beaucoup de lacunes demultiples natures restent plus que jamais à com-bler pour arriver à un niveau optimal de l’ensei-

     gnement de cette langue” , ont-ils soutenu.En somme, ce sont deux journées riches en cou-leurs et en enseignements auxquelles ont étéconviés les villageois de Taarkouvth et les in-

     vités pour perpétuer une date et un symbole ti-rés du panthéon du proond patrimoine berbè-re par l’association Tadhwirth qui en est à saquatrième célébration du genre, puisque la pre-mière remonte à quatre ans et qui a édité, à l’oc-casion, le deuxième numéro de sa revue Tas-

     ghount n’Yennayer , ainsi qu’un calendrier. Letout baignant dans une ambiance de ête et ponc-tué par un banquet traditionnel.

    R. ACHOUR

    MÉDÉA CÉLÈBRE LE NOUVEL AN AMAZIGH

    Le Musée des arts se pare de ses plus beaux atours

  • 8/9/2019 Contribution Liberte 11 Janvier 2015

    9/21

    Dimanche 11 janvier 2015

    9LIBERTE

    L’internationale

    ELLE AURA LIEU À GENÈVE LA SEMAINE PROCHAINE ENTRE LES PARTIES EN CONFLIT

    La réunion de la dernière

    chance pour les Libyens ?Pour la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, la rencontre annoncée pour la semaine prochaine à Genève par l'ONU entre les différentes parties libyennes constitue 

    une “dernière chance” à saisir pour ramener paix et stabilité dans ce pays.

    Après l’échec de deux tentatives du pa-

    tron de la mission de l'ONU en Libye(Unsmil), Bernardino Leon, de réunirles parties libyennes en conlit, une ré-union est annoncée pour la semaineprochaine à Genève par l'ONU. Ré-

    agissant à cette rencontre, la représentante de la di-plomatie de l'Union européenne, Federica Moghe-rini, a estimé dans un communiqué rendu public hierqu’elle constitue “une dernière chance à saisir” pourramener paix et stabilité dans le pays. “Cette réunion

     programmée (...) offre une opportunité cruciale de ré-unir des acteurs clés pour trouver une solution paci-

     fique fondée sur le dialogue”, a ajouté Mme Moghe-rini. “L'occasion d'établir un cessez-le-feu et de trou-ver une solution politique ne doit pas être perdue” , arelevé la haute responsable européenne, tout en sou-lignant que “la Libye est à un tournant crucial, et lesdifférents acteurs ne doivent avoir aucun doute sur la

     gravité de la situation du pays”. Mme Mogherini aégalement indiqué être “en contact régulier avec M.Leon” et l'avoir “assuré du soutien de l'UE” . C’est àripoli que la mission de l'ONU en Libye a annon-cé que les parties en conlit dans le pays ont accep-té de dialoguer la semaine prochaine à Genève, en

     vue de mettre in aux violences et à la crise politiquequi minent leur pays. La même source a précisé queson che, Bernardino Leon, avait proposé un gel desopérations militaires pour quelques jours “afin decréer un environnement propice au dialogue” . La veille,

    l’émissaire onusien en Libye avait appelé les partiesen conlit à relancer le dialogue, après la dernière at-taque sur une chaîne télévisée proche des milices àripoli sans aire de victime. M. Leon a souligné lorsde ses rencontres avec les diérentes parties duconlit, à obrouk et à ripoli, la nécessité de re-prendre le dialogue au plus tôt, selon un communiqué

    de la mission de l'ONU en Libye. “La majorité du peuple libyen veut la paix. Il ne doit pas être l'otaged'une petite minorité qui pense qu'elle peut l'empor-ter militairement” , a indiqué M. Leon. “Il est impor-

    tant que ce dialogue entre les parties libyennes com-mence très prochainement” , a-t-il ajouté. “L'ONU considère qu'il est extrêmement important de suspendrele feu, arrêter les combats, afin que ce dialogue poli-tique puisse commencer sur de bonnes bases”, a dit M.Leon, précisant que le général Hatar avait réagi po-sitivement à la proposition de l'ONU. “Les Libyens

    doivent s'unir et travailler ensemble pour résoudre leursdifférends s'ils veulent épargner à leur pays, à son

     peuple, ses ressources, ses infrastructures et les insti-tutions de l'Etat davantage de douleur et de destruc-

    tion, et combattre le terrorisme d'une manière efficace.” Plusieurs villes sont en proie aux violences entre mi-lices rivales – pro et antigouvernementales – orméesd'ex-rebelles qui avaient combattu en 2011 le régi-me de Mouammar Kadhai.

    MERZAK T./AGENCES

    Le ministre marocain des Aaires étrangères, Sa-laheddine Mezouar, a estimé que la persistan-ce de la crise diplomatique entre le Maroc et la

    France est due à l'absence de “volonté politique” à Pa-ris et d'une coniance “ébranlée” , dans un entretienà Jeune Afrique.La relation entre ces proches alliés est très tendue de-puis bientôt un an, après le dépôt à Paris de plaintespour torture à l'encontre de hauts responsablesmarocains, notamment le patron du contre-es-pionnage du royaume, Abdellati Hammouchi. Enréaction, Rabat a suspendu la co opération judiciai-re avec Paris, réclamant une révision de ond encomble. D'autres accrocs ont eu lieu par la suite, etles tentatives d'apaisement n'ont pour l'heure pas per-mis de aire baisser la tension.Dans cette aaire, “le facteur confiance est fonda-mental" , et "quand cette confiance est ébranlée, il y a

     problème" , airme M. Mezouar à l'hebdomadaire Jeu-ne Arique. Soyons clairs : notre sentiment est qu'iln'y a pas chez notre partenaire rançais de volontépolitique réelle de aire obstacle aux manipulationsantimarocaines émanant de milieux connus pour leurhostilité à notre encontre, poursuit-il. Selon lui, “c'est 

    cette absence d'engagement et de détermination, cet-te frilosité, cette sorte de porosité constatée au cœur même du pouvoir vis-à-vis des pressions de certainslobbies qui portent atteinte à la sérénité de notre re-lation”. Au-delà de la seule coopération judiciaire, lequotidien espagnol El Mundo a récemment airméque la coopération sécuritaire avait elle aussi été ge-lée, “y compris la collaboration antiterroriste”.Le che de la diplomatie marocaine n'évoque pas ce point pré-cis. Interrogé jeudi lors d'un point de presse heb-domadaire, le porte-parole du gouvernement, Mus-tapha Khali, n'a pas souhaité aire de commentai-re. Le journal espagnol se onde sur la uite de do-cuments diplomatiques marocains orchestrée depuistrois mois par le détenteur d'un compte twitter ré-pondant au nom de Chris Coleman. L'identité réel-le de l'auteur de ces uites, qui reuse de répondre auxsollicitations des journalistes, n'est pas connue.La plupart de ces documents, présentés comme au-thentiques et qui n'ont pas ait l'objet de démenti o-iciel, traitent de la question du Sahara occidental,une ex-colonie espagnole majoritairement contrô-lée par le Maroc mais qui est revendiquée par des in-dépendantistes (Polisario) soutenus par Alger.

    Ce dossier constitue une cause nationale au Maroc,et les publications portent sur des actions de lobbyingsupposées à l'étranger, au sein des institutions in-ternationales mais aussi auprès de gouvernementset de journalistes étrangers. Après avoir gardé le si-lence, Rabat a ustigé le mois dernier une campagne“enragée” à son encontre, position réairmée par Sa-laheddine Mezouar. “Nous avons affaire à de la pi-raterie et à de la manipulation criminelle de docu-ments, dont les acteurs et les commanditaires ne peu-vent être que des parties hostiles au Maroc” , dit-il. Endécembre, la presse marocaine avait cité M. Mezouardénonçant “une opération des services algériens”.“Jen'ai pas dit cela de manière aussi directe” , rectiie-t-il néanmoins auprès de l'hebdomadaire. Rabat pro-pose un plan d'autonomie sous sa souveraineté pourle Sahara occidental. Mais il est rejeté par le Polisa-rio, qui réclame un réérendum d'autodétermination.Les eorts de médiation de l'ONU sont dans l'im-passe, et l'envoyé personnel de Ban Ki-moon, Chris-topher Ross, dont les relations avec Rabat sontmauvaises, n'a pas eectué de mission sur place de-puis un an.

    R. I./AGENCES

    Cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

    CRISE DIPLOMATIQUE MAROC-FRANCE

    Rabat déplore une absence de “volonté politique” de Paris

    MALI

    Sept Casques bleus sénégalais blessés par un engin explosif dans le Nordn Sept soldats sénégalais de lamission de l'ONU au Mali(Minusma) ont été blessés vendredilorsque leur véhicule a sauté sur unengin explosif à Kidal, dansl'extrême nord-est du pays, aannoncé la Minusma.“Ce(vendredi) matin, vers 8h30 (localeset GMT), un engin explosif ou unemine a explosé lors du passage d'unvéhicule transportant des troupesdu contingent sénégalais de la Minusma aux environs de la pistede l'aéroport de Kidal. L'attaque a fait sept blessés” , affirme laMinusma dans un communiqué àDakar, précisant que quatre ont“des blessures légères” et que lestrois autres souffrent “de fractures” . “La zone où l'explosion aeu lieu a été immédiatement sécurisée et une investigation par des experts de la Minusma sur lanature de l'explosif utilisé est encours”, ajoute-t-elle. Elle“condamne avec vigueur cetteignoble attaque terroriste sur lesCasques bleus” et réitère son appel“pour que les responsables de cescrimes soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice” . Elle demande par ailleurs“aux acteurs présents sur le terrainimpliqués dans le processus de paix en cours de se conformer àl'engagement qu'ils ont pris enseptembre 2014 à Alger de prévenir les attaques sur les Casques bleus” .Plusieurs groupes armés actifsdans le nord du Mali sont engagésdans des discussions de paix avec legouvernement malien lancées en

     juillet 2014 à Alger. Le Mali a faitface ces derniers mois à une forterecrudescence d'attaques contre lesforces maliennes et internationalesdans le pays, mais égalementcontre les civils.

    R. I./AGENCES

    Des membres du groupe BokoHaram combattaient vendredides soldats des orces nigé-

    rianes à Damaturu, ville du nord-estdu pays, dans ce qui semblait être desreprésailles après un raid de l'arméecontre un bastion du groupe islamis-

    te, ont indiqué des habitants à l'AFP.Des douzaines de combattants isla-mistes ont envahi la capitale de l'Etatde Yobe au coucher du soleil, en tirantà l'aveugle, mais sont tombés nez à nez

    avec des soldats nigérians avec lesquelsils ont engagé les combats. Ces a-rontements interviennent moins d'unesemaine après la chute de la ville stra-tégique de Baga par Boko Haramdans l'Etat voisin de Borno. Le grou-pe islamiste avait alors pris le contrô-

    le de la base occupée par la orcemultinationale. Par ailleurs, plus de 150personnes avaient été tuées le 1er dé-cembre lors d'une précédente attaquesur Damaturu. Parmi les victimes, on

    dénombrait 38 policiers de la base deGujba Road, visée par les islamistes.Boko Haram, qui s'est emparé de plu-sieurs douzaines de villages dans lesEtats de Borno et d'Adamawa ces sixderniers mois, contrôle le territoire si-tué au sud de Damaturu, autour de la

     ville de Buni Yadi et dans la ville elle-même. Les orces nigérianes ont blo-qué l'avancée des rebelles lors de la der-nière attaque dans la banlieue de Nya-nya, près de l'université de l'Etat de

    Yobe. “Les assaillants sont arrivés vers19H30 (18H30 GMT), en tirant et encriant Allah akbar” , a témoigné Mu-khtar Sani, étudiant à l'université.On ne disposait d'aucun bilan dansl'immédiat, ni de conirmation par lesautorités. Mais tous les habitants des

    quartiers environnants sont rentrés semettre à l'abri, et l'on continuait d'en-tendre des explosions.

    R. I./AGENCES

    NIGERIA

     Affrontements entre Boko Haram et les forces armées

     D .R .

    ASSASSINAT EN 2013 DEL'OPPOSANT DE GAUCHE MOHAMEDBRAHMI

    Un ex-cadre sécuritairetunisien impliquén La justice tunisienne a émis unmandat de dépôt à l'encontre d'unancien responsable sécuritaireaccusé d'être impliqué dans

    l'assassinat en 2013 de l'opposantde gauche Mohamed Brahmi, aindiqué hier le porte-parole duParquet de Tunis. “Le juged'instruction du tribunal de première instance de Tunis à émis (il y a deux jours) un mandat de dépôt à l'encontre de Abdelkarim Labidi,un ancien cadre sécuritaire, accuséd'avoir participé à l'assassinat de Mohamed Brahmi” , a déclaré àl'AFP Sofiène Sliti. Le juge a priscette décision“après desinterrogatoires avec le suspect, unancien directeur de l'équipe de protection des avions à l'aéroport deTunis-Carthage” , a ajouté M. Sliti. Le25 juillet 2013, Mohamed Brahmiavait été tué par balles devant sondomicile à l'Ariana, près de Tunis,six mois après l'assassinat del'opposant Chokri Belaïd, par un

    groupe de djihadistes, selon lesautorités. Plusieurs témoignagesont révélé que le djihadisteBoubaker El Hakim alias AbouMouqatel, recherché par leministère de l'Intérieur pour sonimp