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12 #233 Juin 2018 DOSSIER 12

COUVs 233-JUIN 2018 233 - agriDées · De nouveaux producteurs et entreprises s’implantent. Nous nous ... Knacki en recherche ... avec les éleveurs de porcs en privilégiant une

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« Alors que les habitants

des pays en développement

orientent leur consommation

vers une alimentation de plus

en plus carnée, les populations

occidentales sont invitées

de plus en plus activement à

modifier leur comportement

alimentaire. Place à

davantage de protéines

végétales, réduction du sucre

et du sel, diminution, voire

suppression des additifs

et conservateurs,

encouragements à

consommer “local”, bio ou

même vegan. Les incitations

à ces changements de

comportements viennent de

toutes parts. Les conséquences

sont majeures pour les acteurs

des filières agro-alimentaires.

Certains sont déjà prêts.

Et vous ? »

Isabelle Delourme

Transition alimentaire : êtes-vouspartants?

© Fr

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Foto

lia.co

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L es consommateurs, les médias,les acteurs publics plébiscitenttous l’accès à une alimentation

plus transparente, locale, durableet qualitative. Ce sont des demandes

légitimes, presque évidentesdont on s’est parfois

éloigné à tort.Pour y répondre,il faut jouer ladésintermédiationintelligente etcréatrice de valeurs,notamment pour

nos producteurs.Il est ensuiteimpératif dedécloisonner, defavoriser larencontre des

acteurs afinde créer de

Maguelone PONTIERDirectrice, Le Grand Marché (Marché d’intérêt national)

Toulouse Occitanie

« Le MIN de Toulouse et les producteurs de la région Occitanie se sont mis en ordrede marche pour valoriser la ferme France et répondre aux consommateurs. »

► 18 ha au sol► 900 emplois directs► 6 600 emplois

indirects ► Chiffre d’affaires :

333 M €

Le Grand Marché,écosystème toulousain au service d’un modèle alimentaire

MIN

DOSS

IER

la transparence. Il paraît égalementévident de parler de prix justes,non pas comme une revendicationmais comme un modèle économiquepérenne à mettre en place sans délai.Il est enfin désormais inévitablede mutualiser la logistique, les flux,de ne concevoir qu’un transportdoux pour demain.Un marché d’intérêt national (MIN),tel celui de Toulouse, est justementl’écosystème répondant à cesproblématiques. Formidableécosystème répondant à un principede business d’intérêt général (pourrappel, les MIN ont une missioninscrite dans la loi d’approvisionnerles villes et comportent unactionnariat public) parce que nousregroupons en un seul lieul’approvisionnement et la distributionde produits. Un marché de gros estla centrale d’achat des commerces deproximité : restaurateurs, primeurs,marchés de plein vent, fleuristes,charcutiers, épiciers, etc., maisaussi plus minoritairement GMSet restauration collective.

Un lien de proximité Nous défendons un modèlealimentaire : prendre du plaisir aurestaurant et partager un moment, sefaire conseiller par son boucher ou sonprimeur, sentir et goûter les produitssur son marché, composer son bouquetchez le fleuriste est un véritable modede consommation au-delà du simplecircuit économique. Il représenteun art de vivre, un lien de proximitéet un modèle précieux à défendre.Nous sommes artisans du maintiendes ceintures vertes, les 339producteurs de notre carreau sontdes péri-urbains.©

DR

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Nous permettons une diversité etqualité exceptionnelles des produitsalimentaires. Le nombre de référence,le sourcing, la maturité des produitssont exceptionnelles car le savoir-fairedes grossistes, leurs spécialités et lamultiplicité de clients (qui ont chacundes attentes et besoins) contribueà une grande largeur de gamme.Nous sommes enfin un outild’aménagement du territoire enconcentrant les flux et en mutualisantune logistique urbaine au plan localnotamment avec notre partenaire LaPoste qui construit (livraison en 2020)plus de 16 000 m2 dédiés à la logistiquedu dernier km en face du marché.

Un cash fermierForts de ces atouts, le Grand Marché(nouvelle appellation du MIN depuisle 1er juillet 2017) a été repris dans sagestion pour 22 ans par le marchéde Rungis, emblématique vitrine de lagastronomie française et navire amiraldes marchés de gros avec ses9 milliards d’euros de chiffre d’affairesannuel et 18 millions de personnesalimentées chaque jour, à travers unedélégation de service public confiéepar Toulouse Métropole.Sûr de son potentiel, le Grand Marchésouhaite se réinventer pour devenir unpôle agroalimentaire incontournable.

Sa feuille de route repose sur deux leviers principaux :reconquérir une clientèle plus large et développer unestratégie de diversification et de services (voir encadré).Les premiers résultats se voient déjà. De nouveauxproducteurs et entreprises s’implantent. Nous nousapprêtons à accueillir sur le marché une grande école decuisine, nous organisons un cash fermier (le regroupementde produits de toute l’Occitanie pour l’ensemble desprofessionnels des métiers de bouche avec possibilitéde livraison), nous travaillons à la mise en productionde cultures maraîchères plébiscitées par nos commerçants.Une dynamique est lancée et fédère les acteurs occitans.J’enjoins tous les producteurs ou les acteurs de leur avalà prêter une attention différente à ce formidable outilde distribution ; qu’ils viennent visiter le marchéet ils seront convaincus ! ◗ Maguelone Pontier

Sûr de son potentiel,le Grand Marché souhaitese réinventer pour devenirun pôle agroalimentaireincontournable.

““

Elle repose sur deux leviers. Le premier consiste à reconquérirune clientèle plus large et pour cela il faut :

➜ Conforter la clientèle existante tout en attirant de nouveaux segmentsde consommateurs ;

➜ Grâce à l’expertise des méthodes éprouvées par le Marché Internationalde Rungis, développer des outils pour les acheteurs (portail acheteur,accueil client, carte d’acheteur...) ;

➜ Développer une offre de services pour les acheteurs (possibilité de stockage,livraisons...).

Le second levier réside dans le développement d’une stratégie de diversificationet de services. Le Grand Marché souhaite pour cela :➜ Accueillir des opérateurs bio et locaux, produits gastronomiques et laitiers

et développer la vente physique notamment en produits carnés et de la mer ;➜ Devenir le centre de distribution urbaine du frais alimentaire du territoire

métropolitain en synergie avec Toulouse Logistique Urbaine➜ Initier un projet numérique pour un MIN 2.0 à l’orée 2020 ;➜ Favoriser l’implantation de start-up alimentaires et de formations ;➜ Instituer une vraie politique de communication, de visites et d’événementiel.

Une nouvelle stratégie pour le Grand Marché

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de mars (TV, digital, Affichariot) a été très efficace pourgagner en notoriété sur cette nouvelle gamme. Nousallons poursuivre ce travail de notoriété pour démocratisercette offre végétale au rayon saucisses.

La Revue agridées : Vos saucisses en version « végétale »sont élaborées à base de pois, blé et huile de colza…100 % français ?M. G. : Effectivement, la protéine de blé vientessentiellement de France. Quant à la protéine de pois

et à l’huile de colza, elles sont 100 % françaises.

La Revue agridées : Qui seront, selon vous,les consommateurs les plus séduits par cette offreet quels sont vos objectifs en terme de ventes ?

M. G. : Nous nous sommes fixés un objectifde 400 tonnes pour cette première année.

Nous comptons séduire en priorité nos acheteursKnacki en recherche

d’une nouvelle variété, maiségalement les « flexitariens »à la recherche d’une offrevégétarienne. ◗

Propos recueillis par Marie-Laure Hustache

A près le succès de la marqueLe bon Végétal, Herta proposeen rayons depuis janvier 2018

la fameuse saucisse Knacki dansune version végétale. Décryptage decette nouvelle approche végétarienneavec le président Arnaud de Belloy.

La Revue agridées : Moins grasse,plus riche en protéines par rapportà la version carnée, la Knacki végétalesurprend par son goût identique àl’« originale ». Comment êtes-vousparvenus à cela et quel premier bilandressez-vous de ce lancement ?Arnaud de Belloy, président d’Herta :Pour avoir un produit aussi prochede la saucisse Knacki « originale »,l’aventure aura duré quatre ans.Il aura fallu 200 à 300 essaiset beaucoup d’efforts etde motivation de la partde toute l’équipedéveloppement Herta.Tous ces essais ontété nécessairespour la mise aupoint de la recetteet du process afind’optimiser latexture et le goût.Le lancement estprometteur, et en ligneavec nos objectifs. Lavague de soutien du mois

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INTERVIEW

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“Le blé, le pois, et l’huile de colza :de nouveaux ingrédients pour lesadeptes de saucisses végétariennes.

Herta® lance la Knacki végétale

Arnaud DE BELLOY président d’Herta

“Depuis 2001, Herta® s’engage sur la sécurité et la traçabilité de ses produits

de la « fourche à la fourchette » et ce pour l’ensemble de ses filières, avec un soucitout particulier pour les approvisionnements en porcs et volailles. Il est de notre ambitionde devancer les attentes de tous nos consommateurs. Depuis 2013, nous avons créé notrepropre filière porcine : « Herta® s’engage filière Préférence ». Avec cette filière, Herta® signeles prémisses de l’élevage moderne et plus responsable. Nous avons repensé les relationsavec les éleveurs de porcs en privilégiant une relation long terme et de proximité.Nos éleveurs s’engagent à respecter un guide de bonnes pratiques, les abatteurs nouslivrent les produits issus de ces élevages et en assurent la qualité, et nous nous engageonssur une durée de trois ans à acheter cette matière première.

Sécurité et traçabilité : Herta s’engage, les éleveurs aussi !

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PATRIMOINE

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Le projet de loi issu des États généraux de l’alimentationactuellement en discussion au Parlement en atteste. Cette loi, qui dessine le futur de l’agriculture et del’alimentation française, pousse à une double responsabilité :rémunérer au prix juste nos producteurs, de façon à pouvoirassurer une alimentation saine et durable pour tous, avecun effort particulier pour les prochaines générations.Le Club de la Table française encourage la transmission auxplus jeunes des notions de goût, d’équilibre nutritionnel et derythme alimentaire, d’origine des produits et de souverainetéalimentaire. C’est seulement ainsi que les futures générationsfavoriseront à leur tour une alimentation saine, sûre etdurable, en meilleure connexion avec ceux qui la produisent.

Un enjeu culturel, social et politiqueC’est pourquoi, dans notre société hyper-connectée où toutest instantané, prendre le temps de se retrouver autour d’unetable et de partager un repas ensemble constitue un repèreessentiel qui structure nos journées. Loin d’être uniquementune habitude française, le temps du repas est aujourd’huiest un véritable enjeu culturel, social et politique, parce qu’iltouche à ce que nous voulons transmettre : convivialité, plaisirdu goût et équilibre alimentaire. La France a la chance d’avoirune culture très puissante en matière gastronomique, quitraverse le temps et se transmet par de nombreux canaux :famille, école, travail, restaurants… Au cours des derniersmois, le Club s’est mobilisé pour soutenir le Collectif du Petit-déjeuner à la française, qui contribue à revaloriser le premier

repas de la journée auprès des jeunes.Nous avons aussi impulsé le livre À table !

À la découverte du repas gastronomiquedes Français, édité par les PUG, et nous

venons d’organiser un colloque surle thème « Gastronomie : excellence et

savoir-faire ». La transmission est unepriorité sur laquelle le Club de laTable française s’engage sur le longterme ; pour l’amour du goût,et pour un héritage culturelsans cesse renouvelé. ◗

Mathieu La Fay

Valoriser un art de vivre

L e Club de la Table Française a étécréé en 2009 pour valoriser un artde vivre reconnu mondialement.

Il promeut notre patrimoine culinaire,notre agriculture, la diversité denos terroirs et de nos savoir-faire.Le Club réunit et fédère divers acteursreprésentant la richesse de notregastronomie : élus, interprofessions,fédérations, associations, entreprises...Il permet des interactions riches etconstructives entre décideurs publicset acteurs économiques.Pour faire vivre ce patrimoineexceptionnel, nous avons à cœurde valoriser la place de la transmissionculinaire : celle de l’éducation au goût età une alimentation durable, qui respectele cycle de vie et la saisonnalité desproduits ; celle de la valorisation dessavoirs et des savoir-faire territoriaux ;celle de la reconnaissance du travail denos producteurs. Or notre alimentationfait aujourd’hui face à de nouvellesproblématiques culturelles,économiques, sanitaires,et environnementales.

Mathieu LA FAYSecrétaire généraldu Club de la Table

Française, directeurassocié de Com’Publics

Encourager la transmissionaux plus jeunes des notions de goût,d’équilibre nutritionnel,d’origine des produits...

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Prendre le tempsde se retrouverautour d’une table etde partager un repasensemble constitueun repère essentiel.

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INTERVIEW

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Dans la perspective de la réforme de la PAC,Carrefour souhaiterait améliorer l’information

des consommateurs. La transparence et la traçabilité doivent être amélioréespour mieux valoriser les produits issus de l’agroécologie etencourager les bonnes pratiques agricoles. La modificationdu règlement européen relatif à l’information du consom-mateur doit être obtenue afin d’imposer sur les produitstransformés un étiquetage de l’origine des viandes et du laità l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Proposition

“Nous voulons travailleravec les agriculteurs etdévelopper des partenariatssur le long terme en nousengageant sur les prix et les volumes

“La Revue agridées : Carrefour a annoncé un grand plande transformation mais quel est l’objectif poursuivi ?Laurent Vallée, secrétaire général du groupe Carrefour :Carrefour s’est fixé pour ambition de devenir le leadermondial de la transition alimentaire afin de proposeraux consommateurs une alimentation saine et durable.Pour parvenir à cet objectif, nous voulons travailler avec lesagriculteurs et développer des partenariats sur le long termeen nous engageant sur les prix et sur les volumes. Dans nosmagasins, cela se traduira notamment par le développementde l’offre bio et des produits issus des Filières QualitéCarrefour (FQC). Nous proposons également de valoriserles productions locales dans toute la France, voire de lesrendre majoritaires dans certaines zones, car il s’agit d’uneattente forte des consommateurs.

La Revue agridées : Justement, suite à plusieurs crisessanitaires, comment allez-vous restaurer la confiance

des consommateurs ? Laurent Vallée : Les consommateurs

n’ont jamais été aussi préoccupés parce qu’ils mangent. Ils veulent à justetitre plus d’informations, de qualité

et de transparence surl’ensemble de la chaîne

alimentaire. Carrefour,qui a été l’acteur

historique de laconsommation

de masse, veutdésormais

porter uncombat :celui dela transitionalimentairepour tous.

Cetteambitions’appuie surdes initiatives

uniquesen Europe,comme cellede la Blockchain

alimentaire. Déjàappliquée au pouletd’Auvergne FQC, ellesera déployée à huit

Laurent VALLÉESecrétaire général du groupe Carrefour

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autres filières animales et végétales comme les œufs, lefromage, le lait, l’orange, la tomate, le saumon et le steak haché.Un système innovant qui garantit aux consommateurs unetraçabilité complète des produits et permet, pour les éleveurs,de mieux valoriser leur production et leur savoir-faire.

La Revue agridées : Vous avez récemment annoncéune alliance avec Système U. Quel en sera l’impact pour les agriculteurs français ? Laurent Vallée : Soyons clairs : cet accord de coopérationportera sur la négociation à l’achat des plus grandes marquesnationales et internationales pour une durée de cinq années.Nous faisons le distinguo entre un agriculteur et unemultinationale de l’agroalimentaire. C’est la raison pourlaquelle nous souhaitons également proposer aux filièresagricoles un partenariat de référence. Celui-ci seraconstruit autour des prix et des volumes pour procureraux exploitants, dans la durée, une juste rémunération. ◗

Propos recueillis par Isabelle Delourme

La transitition alimentairepour tous : le combat de Carrefour

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INTERNATIONAL

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Pourquoi Singapour ? Avec plus de 90 % d’importation deses produits alimentaires, le marché singapourien concentrel’ensemble de l’offre internationale. Et la France, qui jouitd’une image de qualité liée à sa réputation gastronomiqueet à ses exigences en termes de sécurité alimentaire, se placeau 2e rang des pays européens fournisseurs. Quant aux

consommateurs de cette capitale culinaire d’Asiedu Sud – dont une forte communauté d’expatriés(300 000 dont 20 00 Français) – ils apprécientfortement les produits français, pourtant associésà un prix élevé.Le bistro-épicerie So France a été pensé pour casserl’image élitiste et chère de la cuisine française, tout

en proposant les produits emblématiques de lagastronomie française. Ce concept store d’une surface

de 450 m2 réunit : • un restaurant, dont la carte élaborée par

le chef bordelais Frédéric Coiffé invitele consommateur à vivre une expériencetypiquement française : la bistronomie ;

• un bar à vin qui propose une dégustationau verre, accompagnée de tapas revisitées

à la française ;• un espace épicerie réunissant

700 références (une centaine en frais) ;• et une cave qui regroupe130 étiquettes de vins et spiritueux. Avec So France, notre ambitionest de devenir un acteur clé de

la distribution de produits françaisà l’étranger. D’ici à 2020, le groupe

prévoit d’ouvrir cinq concept storesen Asie, avant de se lancer à la conquêtedes États-Unis et de l’Europe. ◗

Thierry Blandinières

Le bistro-épicerie So France à la conquête de Singapour

L e rôle d’InVivo et l’une de sesambitions fortes en tant quepremière union de coopératives

agricoles françaises, est de participerau rayonnement de l’agricultureet de l’agroalimentaire françaisdans le monde.Déjà présent dans 35 pays à traversla plupart de nos activités – agriculture,trading de grains, nutrition et santéanimale et plus récemment le vin – il nenous manquait plus que la distributionde produits alimentaires pour fairerayonner complètementl’agroalimentaire français à l’étranger.Fort de notre savoir-faire dans ladistribution de produits alimentairesde proximité avec notre marqueFrais d’Ici, nous avons élaboré et misau point un concept de distributioninnovant conçu pour l’international. C’est à Singapour que nous avonsinauguré le 21 mars dernier le premierbistro-épicerie So France, lançant ainsila marque du même nom crééeen partenariat avec l’AANA (Agencede l’Alimentation Nouvelle-Aquitaine).Une marque qui a été imaginée pourêtre l’ambassadrice de la gastronomiefrançaise à l’international, etnous permettre d’exporter notresavoir-faire gastronomiquedans le monde, en capitalisantsur les valeurs propres à l’artde vivre à la française. À travers ce partenariatpublic/privé innovant, noussouhaitons valoriser la qualitédes produits alimentaireset viticoles emblématiquesde toutes les régionsfrançaises, dont plus de lamoitié sont issus de la régionNouvelle-Aquitaine.

“Thierry BLANDINIÈRESDirecteur général d’InVivo ©

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Un concept de distributioninnovant, un partenariat public-privé conçu pour l’international »

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l’évolution de la demande ? En effet, onrecherche de plus en plus à avoir desproduits locaux, au lait cru et apportantdu goût et du plaisir. Un vent nouveau arrive au niveaude la production, car les agriculteursse rendent compte des particularitéscommerciales des fromagersdétaillants (voir encadré).En ce qui concerne la digitalisation,chaque fromager a son rythme, maisquel que soit son rapport avec cedomaine, il sait qu’il ne doit pas passerà côté de cette évolution. Il demeureque le contact humain entreproducteur, transformateur etfromager détaillant primera toujourspour que notre filière laitières’inscrive dans le futur. ◗ Claude Maret

Claude MARETPrésident desFromagers de France20

CIRCUIT

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Nous recherchons de plus en plus à avoirdes produits locaux, au laitcru et qui apportent dugoût et du plaisir.

““©DR

Les fromagers détaillants : ➜ recherchent un produit adapté à leurs points

de vente mais pas un prix ; ➜ sont des circuits courts notamment grâce

aux précommandes ; ➜ dialoguent avec les producteurs de fromages

pour les aider dans l’optimisation du produit ; ➜ permettent de revaloriser le prix du lait à la juste valeur

du travail produit par l’agriculteur ; ➜ écoulent leurs produits permettant ainsi aux agriculteurs de se concentrer sur le cœur de leur métier ; ➜ ont des délais de paiements plus que raisonnables ; ➜ vont s’inscrire dans la filière laitière prévue par les États Généraux de l’Alimentation (ÉGA) ; ➜ sont au fait du développement durable (une charte va être présentée le 17 juin au SIRHA Green) ; ➜ sont prêts à participer aux différents concours fromagers régionaux.

Les fromagers-détaillants à la recherche de produits locaux

I l y a une trentaine d’années, notreprofession de fromager-détaillantétait considérée comme une

profession en voie de disparition. Depuisune dizaine d’années, le fromage et parlà même notre métier sont devenus« tendance ». Concernant le métier en lui-même,l’évolution la plus notable – commepour d’autres métiers de l’alimentationspécialistes de la vente de détail – estle fait que le métier de vendeur évoluevers le métier de vendeur conseil. Dans« vendeur conseil » il y a bien sûrle produit dont est mis en avant le goût ettout ce qui l’influe (fabrication et élevage),mais aussi la géographie, l’histoire, etnaturellement le terroir. Pour accompagner cette évolution dumétier de la vente, nous avons su mettre enplace une formation propre à chaquepersonne voulant rentrer dans notrebranche. Ainsi nous avons pu répondre à lademande des personnes en reconversionqui par leurs visions nouvelles nousapportent un souffle de fraîcheur. La miseen place dès septembre d’un CAPFromager ainsi que notre passage àl’artisanat renforcent nos spécificités.Concernant le produit, là est la question :notre profession progresse, mais aura-t-on assez de fromages pour faire face à

Ce que nous sommes, ce que nous voulons

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R&D

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Vers un retour attendu deslégumineuses dans nos assiettes

On observe depuis les cinquante dernières annéesune désaffection des Français pour les légumes secs.Les lentilles, haricots, pois cassés, pois chiches ou fèves

représentent ainsi une consommation de 1,7 kg/an/habitant,contre 4 kg/an/habitant dans l’Union européenne et6 kg/an/habitant dans le monde (1).Or, le Programme National de Nutrition Santé (PNNS)recommande que l’apport protéique provienne à 50 %de sources végétales. Il est actuellement issu à 30 % de sourcesvégétales en France. Un rééquilibrage des apports protéiquesest ainsi nécessaire, la modification de l’offre alimentaireest porteuse d’un double enjeu, de transition au niveauagronomique à l’amont et de transition alimentaire à l’aval.Les légumes secs sont intéressants pour participer à cerééquilibrage. D’un point de vue nutritionnel, ils interpellentpour leur teneur en protéines, leurs apports en minéraux,en vitamines et en fibres.Au-delà de la teneur des aliments en acides aminésindispensables, c’est leur profil et son équilibre par rapportà nos besoins qui est un critère de qualité protéique. Orles sources de protéines végétales peuvent être déficientesen certains acides aminés qui sont indispensables à l’Hommepour la fabrication de protéines. Cependant les protéinesdes légumineuses (pauvres en acides aminés soufrés maisriches en lysine) sont tout à fait complémentairesde celles des céréales (riches en acidesaminés soufrés mais pauvres en lysine).À l’échelle du repas, le mélangecéréales-légumineuses est donc unlevier pour pallier cette déficience. Trois types de freins à laconsommation ont pu être identifiés :les aspects sensoriels, la praticité, leuridentification comme « légumed’accompagnement ». Le goûtcaractéristique des légumes secs et lesproblèmes de digestibilitén’encouragent pas les Françaisà accroître leur consommation. Lesméthodes culinaires classiques pour

leur préparation (avectrempage et cuisson

prolongée) peuvent

“La science est au service del’innovation pour améliorerle goût, la praticité etle confort digestif, touten s’adaptant au besoinde naturalité

“21

aussi être perçues comme mal adaptées à notre mode de vieactuel. Il s’agit donc de développer des procédés pour proposerde nouvelles occasions et modalités de consommation.L’institut Carnot Qualiment® a financé plusieurs projetspour lever ces freins et permettre aux entreprises de développerde nouveaux produits à base de légumineuses. Parmi ceux-ci,certains ont spécifiquement porté sur l’identification des freinsà la consommation de protéines végétales, ou sur la digestibilitéet l’intérêt nutritionnel des sources protéiques végétales pourles personnes âgées. D’autres ont étudié les possibilités deflexibilité de procédé de deuxième transformation de matièrespremières issues de cultures associées (légumineuses-céréales)pour réaliser des cakes de bonne qualité nutritionnelle, ou

encore sur les interactions protéines végétales-protéines deblanc d’œuf pour le développement d’ingrédientsfonctionnalisés, les bénéfices sensoriels d’aliments

fermentés enrichis en protéines végétales.Toutes ces solutions de R&D proposées par l’institutCarnot Qualiment® visent à participer à l’élaboration

d’aliments innovants mieux produits, mieuxconstruits, mieux perçus, mieux adaptés. ◗

Pauline Souvignier

(1) Source : Solagro

Pauline SOUVIGNIERBusiness developer,Institut Carnot Qualiment®

L’institut Carnot Qualiment® est un portail d’entrée vers la recherche publique pour les entreprisesagroalimentaires. Les thématiques couvertes par les équipes de recherche de l’Institut Carnot Qualiment®

leur permettent d’avoir une approche transversale de l’alimentation pour réaliser leurs projets d’innovations ou d’améliorationde produits et de procédés. Il agit sur les domaines suivants : qualité sensorielle, perception du goût et comportement duconsommateur ; qualité nutritionnelle et effets sur la santé ; structure de l’aliment ; technologies et procédés agroalimentaires.

Qualiment® : des solutions de R&D adaptées pour des aliments innovants

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