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Bulletin n° 17 - Avril 2014 CRAC Europe Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance ISSN 1774-6892

CRAC Europe · textes des différentes ppl, la liste des députés et sénateurs, alphabétique et par département. NOUS AVONS BESOIN DE VOUS! Merci de nous contacter afin de devenir

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Bulletin n°17 - Avril 2014

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ISSN 1774-6892

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Il est parfois utile de rappeler des éviden-ces : la corrida constitue selon la loi française des« sévices graves et des actes de cruauté sur animaux(article 521.1 du code pénal) ». Ces sévices peuventdonc s’exercer légalement et publiquement dans 11départements du sud de la France sous couvert de « tra-dition locale ininterrompue » (alinéa 7 de ce même arti-cle de loi). Contre le principe même d’une républiqueune et indivisible, le conseil constitutionnel, saisi par lesassociations Droits des Animaux et le CRAC Europedans le cadre d’une QPC (question prioritaire deconstitutionnalité) a considéré le 21 septembre 2012que le fait que le torero soit un délinquant sur 90 % duterritoire risquant deux ans de pri-son et 30 000 euros d’amende endehors de la zone contaminée par lacorrida ne posait pas de problème.De la même façon, le fait que les tex-tes de l’Unesco soient bafoués par leclassement de la corrida au patri-moine culturel immatériel de laFrance (les éléments de ce patri-moine doivent rapprocher les peu-ples et générer de l’harmonie, on estbien loin du compte !) n’a pasdérangé les tribunaux que Droitsdes Animaux et le CRAC Europeont saisis. La suite de la procédureest en cours devant la cour d’appeldu tribunal administratif de Parisafin d’obtenir l’annulation de cetteignominie. Et contrairement à laQPC qui ne permettait pas de faireappel devant la CEDH (cour euro-péenne des droits de l’Homme),dans le cadre de cette procédure,nous aurons la possibilité, si nécessaire, de sortir ducloaque français, pour faire condamner la France.

Tous ces petits arrangements avec le droit françaisou international indignent des magistrats, des avocats,des juristes, des policiers et des gendarmes qui nousrejoignent dans la lutte. La protection de la torture tau-romachique, au plus haut niveau de l’État, tous partispolitiques confondus, est devenue totalement insup-portable aux citoyens que nous sommes, mais aussi à denombreux acteurs des pouvoirs législatifs et judiciaires.Comment peut-on accepter qu’une infime minoritéd’élus (une quarantaine de députés sur les 577 quecompte l’Assemblée nationale) confisquent à ce point ladémocratie et empêchent le débat démocratique alorsque nous avons trois ppl (propositions de loi) déposéesfin 2013 à l’Assemblée nationale et une au Sénat ? Carpour qu’une ppl puisse aboutir, il faut l’inscrire à l’or-dre du jour du parlement. Qui a ce pouvoir ? Le gouver-nement, les présidents des deux assemblées et les prési-dents de groupe. Un tout petit nombre de personnes. Etaucun n’ose pour l’instant passer le Rubicon. C’est doncà nous de leur faire comprendre qu’il est temps dedébattre et d’abolir cette pratique ignoble.

Notre stratégie pour obtenir l’abolition est simple :sur le terrain, par nos actions pacifiques, de plus en plusnombreuses, démontrer que la corrida est génératricede troubles majeurs à l’ordre public. À ce titre, 2014 serasans précédent avec plus d’une trentaine de manifesta-tions : celles du CRAC Europe et de ses partenaires, cel-les organisées par d’autres associations et les actionscitoyennes, indépendantes de toute structure officielle.C’est l’Union qui doit primer et le CRAC Europe varelayer toutes les actions sans aucune exception.

En parallèle, il nous faut aller à la rencontre desdéputés et sénateurs pour leur faire signer les ppl ou, àdéfaut, le manifeste du CRAC Europe afin de les recen-

ser officiellement comme élus aboli-tionnistes. Le Vade-mecum est prêt !Vous pouvez le recevoir sur simpledemande. Ce document vous donne desconseils, des arguments, des formulairespour faire signer les parlementaires, lestextes des différentes ppl, la liste desdéputés et sénateurs, alphabétique etpar département. NOUS AVONSBESOIN DE VOUS ! Merci de nouscontacter afin de devenir « chargé demission du CRAC Europe » auprès desparlementaires. Des sessions de forma-tion sont organisées dans toute laFrance afin d’être tout à fait opération-nel pour convaincre les élus. Grâce àvous toutes et tous, grâce à la pressionsur le terrain, le changement peut vrai-ment être maintenant. Nous avons tousles éléments pour obtenir enfin la vic-toire sur cette législature, c’est-à-direavant 2017.

Nous avons le devoir de nous révol-ter face à des élus lâches ou autistes. Nous sommesagressés sur le terrain par ces brutes sanguinaires quesont les aficionados. Et lorsque nous leur disons en facequ’ils sont des « barbares, des sadiques, des pervers oudes tortionnaires », lorsque nous voyons à Rion-des-Landes le 24 août 2013 de nombreux enfants sortir desarènes et que nous parlons de « parents dégénérés »,alors nous nous retrouvons devant les tribunaux. Pourquelques paroles… Les plaintes croisées se multiplient,les gendarmes tentent d’intimider les militants, maisrien n’arrêtera la vague de l’abolition. Les représentantsde l’ordre public n’ont pas encore compris l’essentiel :faire de nous des martyrs ne fera qu’exacerber l’indi-gnation et générera de nouveaux militants, de plus enplus nombreux. Rendez-vous à Alès le 31 mai !

Quel que soit votre choix, soyons actifs : dans lessalons de la République pour obtenir des signatures, ousur le terrain pour témoigner et empêcher le massacredes innocents. La barbarie a assez duré. Et comme le ditsi justement Gérard Charollois, magistrat et président dela CVN: « On ne réglemente pas la torture, on l’abolit ! »

JEAN-PIERRE GARRIGUES

Président

Abolition Le devoir de révolte

BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 3LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 20142

Sommaire� Dissolution du CRAC Europe,

une intox sans fondement 2

� La nouvelle équipe 2

� Édito. Abolition, le devoir de révolte 3

� Les héros de Rion-des-Landes 4

� Rion, la parole est à la défense 8

� Tuer par plaisir 9

� Captieux, 2 juin 2013 9

� Rodilhan. Le village séquestré 10

� Rodilhan.C’est vous qui avez peur, pas nous 13

� Violences policières,le cri d’indignation de Carole R. Davis 15

� Perpignan, 23 juillet 2013 15

� 2013, une année d’actions 16

� Tauromachie, dix ans de recul continu 18

� Soutien. Dons, legs, assurance-vie 19

� Simon Casas : « On stagne »… au fond du trou 20

� État. Combien coûte une manifestation 21

� Corrida. Les curés hérétiques 22

� Bayonne. Le honteux anniversaire 23

� Connaissez-vous vos amis ? 24

� Faisons respecter nos droits face aux forces de l’ordre 25

� Gendarmerie de Nîmes et école taurine 27

� Alès acte II 28

� Collector : le premier saut dans les arènes, Alès 22 mai 2004 28

� Contactez vos élus 29

� Boutique. Craquez ! 30

� Calendrier des actions prévues en 2014 32

Les empêcheurs de torturer en rondBulletin n° 17 - Avril 2014

Des parlementaires aficionadosprétendent faire dissoudre leCRAC Europe. Il s’agit d’une intox sansfondement juridique. Toutes les associa-tions qui ont été dissoutes depuis 1936l’ont été pour l’un des motifs suivants :racisme déclaré, actions terroristes, grou-pes se réclamant du nazisme, groupes decombat armés, milices privées, groupesdirectement impliqués dans des homici-des, jihadisme prônant la lutte armée,organisation de manifestations faisant descentaines de blessés dans les rangs des for-ces de l’ordre.

Le CRAC Europe n’entre, bienentendu, dans aucune de ces catégories.L’un des parlementaires, M. Fournier,maire de Nîmes, l’a reconnu publiquementen ressortant de chez Valls : « Je pensequ’une interdiction sera compliquée. » Il estoptimiste. En fait, c’est tout simplementimpossible dans le cadre de la loi actuelle-ment en vigueur, puisque toutes les préten-

dues violences qu’auraient commises lesadhérents du CRAC Europe n’existent quedans leur imagination. On n’en trouveaucune photo nulle part, et pour cause, nosactions ont toujours été strictement non-violentes. En revanche, il est vrai que cer-taines manifestations ont été le théâtre deviolences extrêmes… sauf que les agres-seurs étaient des aficionados ou des gen-darmes. Nous, nous étions les victimes.

Tout cela n’est que du vent pour atti-rer fugitivement l’attention des médias.Attention, messieurs les aficionados, auretour de bâton quand les journalistesvont réaliser que vous mentez sur tout. Àmoins que vos gesticulations aient pourbut de déstabiliser les députés qui pour-raient avoir envie d’abolir la corrida en seralliant à l’un des quatre projets de loidéposés à l’Assemblée ou au Sénat maistoujours pas à l’ordre du jour carconsciencieusement bloqués par vos amisdu groupe Tauromachie. r

Le nouveau bureaudu CRAC EuropeNotre assemblée générale a eu lieu le 12 janvier 2014. L’un des principaux points àl’ordre du jour a été de voter pour désigner les nouveaux membres du conseil d’ad-ministration et du bureau, comme tous les trois ans. Il a été décidé de créer uneéquipe plus resserrée qu’auparavant, avec seulement cinq membres, tous aguerris àla protection animale en général, à différents niveaux et dans de nombreux secteurs.Au sein du CRAC Europe pour la protection de l’enfance, ils exercent, bénévolement,les fonctions suivantes :

� Jean-Pierre Garrigues, docteur en écologie, ingénieur des Ponts, des Eaux etForêts et enseignant en économie, est président du CRAC Europe pour la protectionde l’enfance ; il avait repris en 2002 avec Thierry Hély le CRAC initial, à la demandede Jacques Dary, fondateur de la lutte anticorrida en France dès 1984. Il y est, entreautres, spécialiste des finances de la corrida et directeur de campagnes.

� Jérôme Lescure, cinéaste, auteur notamment d’« Alinéa 3 », d’« A.L.F. » et de« Derrière les murs » (tous disponibles en DVD dans notre boutique) est vice-président,spécialiste de la réalité des sévices subis par les bovins et de sa représentation filmée.

�Roger Lahana, auteur de nombreux articles anticorridas sous le pseudonymed’Anna Galore, est vice-président. Ancien dirigeant de l’industrie pharmaceutique oùil a développé de nombreuses méthodes alternatives in silico, c’est un spécialisted’analyse de données et de communication.

�Franck Andrieux, tailleur de pierres, est secrétaire et porte-parole national. Ils’est illustré à de multiples reprises par son efficacité et sa détermination dans lesactions de terrain. Il cogère la page Facebook officielle du CRAC Europe ainsi que lecompte Twittter.

� Jean-Luc Bernard, comédien, metteur en scène, est trésorier. Fondateur de« Un citoyen de plus dans la lutte », il est à l’origine de différentes actions dont certainesrépétées et toujours en cours auprès des parlementaires. On lui doit la scénographiedes événements majeurs du CRAC Europe sur le terrain.

Un très grand merci à Laurence Andrieux qui anime et alimente avec talent et efficaciténotre communication sur les réseaux sociaux (page officielle Facebook et compteTwitter).

Dissolution du CRAC EuropeUne intox sans fondement

ÉDITORIAL

«On neréglemente

pasla torture,

on l'abolit.»

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À l’heure où les guichets des arènes ontouvert, nous nous sommes approchés parpetits groupes pour acheter nos places. Il yavait des dizaines de gendarmes présents (àRodilhan en 2011, ils étaient deux ou trois autotal). Il faut souligner ici la détermination detous les militants. Personne, à aucun moment,n’a imaginé laisser tomber. On nous attendait ?Nous n’allions pas abandonner pour si peu.Nous sommes tous entrés dans l’arène et avonspris place suivant le plan prévu.

Une bonne surprise nous attendait : les arè-nes étaient aux trois quarts vides, confirmantune fois encore la fréquentation en chute librede cette barbarie. Les personnes présentesétaient en majorité très âgées. Il y avait aussiplusieurs familles avec des enfants parfois trèsjeunes. Les vrais spectateurs étaient à peinedeux fois plus nombreux que nous.

Au signal donné, 126 d’entre nous se sontlevés et ont sauté dans l’arène, se rassemblanten trois cercles concentriques où chacun avaitune place précise. Ceux restés dans les gradinsconstituaient l’équipe « images », les angesgardiens chargés de la protection rapprochéedes vidéastes et photographes, et quelquesautres avec des rôles complémentaires.

Le cercle a été formé en quelques dizainesde secondes et les fumigènes déclenchés. Lesgendarmes sont arrivés peu après et ils ontdétaché les militant un par un pour les porterou les traîner dehors. Si certains agents sesont comportés de façon professionnelle,d’autres ont commis des brutalités injustifiéesà notre encontre, alors que nous étions stric-tement non violents, nous contentant de res-ter agrippés les uns aux autres le plus long-temps possible.

LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 20144

Les héros de Rion-des-LandesLe 24 août 2013, 154 militants déterminés

ont mené une action héroïque dans les arènesde Rion-des-Landes pour empêcher un nou-veau massacre barbare de taureaux, rééditantainsi l’action de Rodilhan en 2011, en l’ampli-fiant comme jamais auparavant par sonintensité. L’opération a été remarquable àplus d’un titre.

De R1 à R2Dans les semaines qui ont suivi Rodilhan,

les aficionados clamaient largement à quivoulait les entendre que jamais les anticorri-das n’oseraient recommencer, après le lyn-chage qu’ils avaient subi. C’est mal connaîtrela détermination des militants de la cause ani-male. Le CRAC Europe a reçu à cette époquede nombreux messages faisant savoir qu’ilsétaient prêts à participer à un « Rodilhan 2 »,tellement ils avaient trouvé inacceptable cequi s’était produit.

Ceux qui sont venus à Rion avaient unepleine conscience des risques physiques qu’ilsprenaient, après l’épisode sauvage qui s’étaitproduit deux ans plus tôt. Pourtant nousnous sommes retrouvés deux fois plus nom-breux, dont plusieurs dizaines d’anciens deRodilhan. Loin d’être tremblants de crainte àl’idée de recommencer, nous avons agi dans larégion de France la plus gangrenée par lescorridas et la plus réputée pour la violence deses aficionados. Et quand nous l’avons fait,ceux qui ont eu peur, ce sont eux, pas nous.

FuitesIl n’est pas approprié de donner ici des

détails précis sur la préparation de cetteaction, à part quelques généralités et ce queles renseignements généraux savent déjà.

Afin de minimiser les risques de fuites,inévitables avec plusieurs centaines de per-sonnes concernées, seuls le lieu et l’heure dupoint de rendez-vous ont été diffusés aux par-ticipants. Notre lieu d’entrainement était àplusieurs dizaines de kilomètres de là et l’ac-tion proprement dite était encore ailleurs etn’a été dévoilée aux militants que lorsqu’ils ysont arrivés dans divers véhicules.

De fait, des fuites se sont produites. Uneécervelée a annoncé fièrement un mois avantla date de l’action sur son compte Facebook :« Ça y est, je sais pour R2, c’est à Mont-de-Marsan le 23/8 » (il s’agissait en fait du lieu derendez-vous). Le message a vite été supprimémais le mal était fait. Récemment, des sourcespolicières nous ont révélé que d’autres fuitesont permis à des observateurs du SDIG (ex-renseignements généraux) d’apprendre où etquand un bus viendrait récupérer un groupede militants rassemblés à Paris et d’assisterdiscrètement à leur embarquement. Il leur asuffi de suivre le bus pour parvenir au cam-ping où nous étions hébergés et ne plus nouslâcher. Des observateurs, peu discrets et viterepérés, ont fait semblant de jouer au golfpendant dix heures d’affilée sur un terrain defoot qui jouxtait le camping. Aussi avons-nous rapidement décidé de poursuivre nosrépétitions dans un gymnase fermé pour nepas révéler les détails du mode opératoire quenous avions prévu d’exécuter.

ActionÀ notre arrivée à Rion en milieu d’après-

midi, il est devenu aussitôt évident que lesautorités étaient amplement préparées ànotre venue. Le bus a été arrêté à l’entrée duvillage et fouillé. La camionnette qui appor-tait les banderoles aussi. Seuls ceux arrivés envoitures individuelles ont pu se garer sansencombre mais non sans regards vigilants dela part de pas mal d’yeux.

Nous avons réalisé très vite que beaucoupde monde à Rion savait que nous étions là. Ladame du bar où certains militants sont venuss’attabler, les a accueillis d’une question amu-sée : « Vous ne faites pas partie des antis, parhasard ? » Une autre participante a entenduune conversation entre deux habitants quifaisaient directement allusion au fait quenous allions agir pendant la novillada de19 heures.

ÉVÉNEMENT

BULLETIN N°14 - AVRIL 2012 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 5

L’un des évènements phares del’année 2013 a été l’action menéeà Rion-des-Landes le 24 août 2013en partenariat avec la FondationBrigitte Bardot et Animaux en Péril.Il s’inscrit dans la série des R (R1pour Rodilhan le 8 octobre 2011,R2 pour Rion-des-Landes le24 août 2013, en attendant R3 en2014) qui consiste à sauter dansune arène pour tenter d’empêcherune corrida sans aucunedéclaration préalable aux autoritésafin de créer un effet de surpriseet de désarroi. Les pages qui suiventvous proposent un retour détaillésur le déroulement de ce grandmoment de l’histoire de notremouvement. Leur contenu s’appuiesur des articles mis en ligne surnos différents médias internet àl’époque (page Facebook. siteofficiel, blogs, etc.) avec certainscompléments d’information pourcette édition.

Devant des gradins quasimentvides, les militants s’élancent

sur la piste de l’arène.

Rion-des-Landes, 24 août 2013

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parait qu’ils ont fini par y parvenir en secachant dans une ambulance que nous avonslaissé passer. Pauvres lâches sans honneur…

Des bribes d’informations ont commencéà nous parvenir par internet. L’AFP a mis enligne une dépêche très détaillée et largementfidèle aux événements, reprise par de multi-ples journaux en ligne, ce qui a attiré l’atten-tion de toutes les chaînes télé et radio. Ledimanche, Jean-Pierre Garrigues a multipliéles interviews – TF1, France 2, France 3, M6,Canal, I-Télé, Europe 1, France Inter,RMC, etc.

Tous les blessés ont été remis sur pied aubout de quelques heures ou de quelquesjours. L’homme qui a tabassé Alain a étéinterpellé, le policier qui a fait chuter Loan aété identifié sur une vidéo. Des suites judiciai-res sont en cours.

Devant les caméras de France 2, des afi-cionados ont avoué que nous leur avions faitpeur. L’annonce de Jean-Pierre Garrigues àAlès s’est vérifiée : la peur a changé de camp.

Il faut en finir avec cette horreurimmonde et nous allons augmenter la pres-sion pour y parvenir. Maintenant, tout lemonde sait que l’abolition est à notre portée.

Ne vous demandez pas s’il y aura un R3.Demandez-vous seulement quand.

ROGER LAHANA

Vice-président

À la mémoire de Mariposo né en février 2011,de Delator né en juin 2011, de Lindo né enavril 2011, de Bodeguero né en janvier 2011,tous torturés à mort le samedi 24 août 2013dans les sinistres arènes de Rion-des-Landes.

BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 7LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 20146

Une bombe lacrymogène a été utilisée, unbras tordu sans raison, des coups de matraqueassénés, des dos écrasés avec insistance. Lesaficionados riaient et applaudissaient. Cer-tains ont crié : « À mort, lâchez-leur les tau-reaux ». L’orchestre s’est même remis à jouerpour accompagner la scène, mais les sloganset les cris des manifestants maltraités étaientplus forts.

Le tout a duré une trentaine de minutes.Tout le monde a pensé qu’à partir de là, toutétait terminé.

Cela ne faisait que commencer. À peinedehors, les militants se sont regroupés et ontcouru vers le côté des arènes où se trouvait lecamion des taureaux. Des manadiers onttenté de donner des coups de tridents à ceuxqui escaladaient le camion. Les flics les ontrenvoyés à l’intérieur de l’arène pour pouvoirrepousser les anticorridas qui étaient sur letoit du camion.

C’est là que tout a tourné mal.Un aficionado a roué de coups l’un des

manifestants, Alain, homme frêle et pacifiqueà l’ample barbe grise, pendant qu’un autre leceinturait de ses bras. Alain a sombré dans lecoma.

Des gendarmes ont tiré violemment Danypar l’antivol de moto qu’il portait autour ducorps et, ce faisant, lui ont fracassé plusieurscôtes. Dany s’est effondré, souffle coupé, sansconnaissance.

D’autres ont soulevé Marco et ont laisséretomber lourdement son dos contre la balus-trade qui bordait le camion. Marco portaitheureusement une protection de motard quil’a sauvé du fauteuil roulant. Les flics l’ontpoussé dans l’escalier et il a roulé jusqu’en basoù il a perdu connaissance, plusieurs cervica-les déplacées.

Loan a voulu filmer ce qui se passait et l’apayé chèrement. Un gendarme l’a tiré brutale-ment et lui a fait un croche-pied au bas desmarches. Loan s’est retrouvé au sol sansconnaissance, l’une de ses jambes devenanttotalement insensible.

Ils sont tous partis aux urgences, certainsà Dax et, pour les plus sérieusement atteints, àBordeaux en hélicoptère. Quatre autres ontsubi des fractures diverses, de moindre gra-vité.

Les gaz ont encore fusé, souvent à boutportant, brûlant les yeux et les gorges, mais lesmanifestants se sont agenouillés à nouveau,s’agrippant les uns aux autres, ce qui a décou-ragé les forces de l’ordre de les déloger à nou-veau.

Et puis, nous avons tous couru à l’autrebout du bâtiment. Nous avons vu le premiertaureau supplicié être jeté dehors puis gerbésur un camion à l’aide d’une grue. Nombreuxsont ceux parmi nous qui ont pleuré et hurléen le voyant. Nous avons fait le plus de bruitpossible – cris, slogans, sirènes, fumigènes –pour déranger autant que nous le pouvionsles pervers qui regardaient déjà le taureau sui-vant agoniser.

Vers 21 h 30, les barbares ont quitté leslieux. Nous leur avons fait une haie de déshon-neur, les accablant de nos cris et leur disant àquel point leur goût pour le morbide était hon-teux. Ils partaient en baissant les yeux. Les tor-tionnaires en costume moulant ont voulu àleur tour quitter les lieux mais des militantsassis sur la route leur bloquaient la route. Il

ÉVÉNEMENT

Les militants à genoux ont été rapidementencerclés par les gendarmes, qui les onttraînés dehors un par un.

À l’extérieur, les violences policièresse sont multipliées, avec jets de gaz

lacrymogène à bout portant etcoups multiples. L’un des nôtresa été tabassé par un aficionado,

il est resté trois jours dans le coma.

LES PUCESLUCE LAPIN

« R2 » À RION-DES-LANDESL’action, pacifique, non violente — symboliquement baptisée « R2 » —, organisée par Animaux en Péril(association belge), le CRAC Europepour la protection de l’enfance et laFondation Bardot, menée par quelque160 militants venus de toute la Francequi ont formé une chaîne humaine1

dans les arènes de Rion-des-Landes(40) samedi 24 août, se situait dans lacontinuité de celle qui avait eu lieu àRodilhan (Gard) le 8 octobre 2011. Ils’agissait d’empêcher la novillada,corrida dans laquelle six novillos,jeunes taureaux (ceux-ci nés en 2011 :2 ans !), sont torturés à l’armeblanche pendant vingt minutes pardes apprentis toreros, avant d’êtreachevés. Beaucoup de médias ontrelaté l’événement, le trouvant spec-taculaire et sans doute« croustillant » — huit blessés,uniquement parmi les manifestants,dont deux graves. Pas un seul d’entreeux n’a évoqué la cruauté de lacorrida, ni la souffrance des jeunesbovins. Comme toujours, la violenceétait dans l’arène — mais pas du côtédes opposants à cette barbarie…

CHARLIE HEBDO N° 1106 / 28 août 2013

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BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 9LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 20148

« D’autant qu’ils ont pénétré dans l’en-ceinte dans le plus grand calme, sans vociférer,sans démontrer l’intention de troubler grave-ment l’ordre public, précise la préfecture. Jecomprends que des personnes puissent s’interro-ger, mais en démocratie, les personnes ont ledroit d’avoir des opinions divergentes et on nepeut pas présumer qu’ils vont commettre desactes de violence. »

Parfaitement exprimé. Un merci sincère àMonsieur le Préfet pour ce petit cours de droitsur la liberté d’opinion.

3. Le point de vue du colonel Spi-netta, qui commande l’ensemble des gen-darmeries des Landes. Il estime que les mili-tants connaissent bien la loi et s’en sont servisà leur profit :

« On n’interdit pas à quelqu’un de circuler,on n’interdit pas à quelqu’un de prendre un bil-let de corrida – quand bien même il y seraitopposé – tant qu’il ne s’apprête pas à passer àl’action de manière ostensible, sinon on commetun délit de faciès. »

4. Ce qu’en pense Joël Goyheneix,maire de Rion-des-Landes, qui a refuséd’annuler la corrida alors que le colonel lui enavait fait la demande pour mettre fin à l’af-frontement avec les anticorridas :

« Très franchement, les gendarmes ont fait cequ’ils ont pu, de manière professionnelle, en fai-sant preuve de patience. Je n’ai qu’à me féliciter

de leurs services d’autant que les anticorridas ontfait preuve d’une détermination surprenante. »

Très franchement, Monsieur le Maire,nous ne pensons pas que des gendarmes quiexercent des violences graves sur des manifes-tants non violents aient agi « de manière pro-fessionnelle ». Jusqu’à ce jour, les gendarmesque nous avons connus sur toutes sortes d’ac-tions se sont toujours comportés de manièreirréprochable, nous protégeant des exactionsque voulaient nous faire subir des aficionadosfurieux. Cela n’a pas été le cas à Rion-des-Landes où huit personnes ont été sérieuse-ment blessées – uniquement des manifes-tants, aucun gendarme, aucun aficionado.

Cela dit, nous vous remercions pour votreremarque sur notre détermination.

Voilà, les seuls à ne pas être contents denotre action sont les aficionados. Lecontraire serait surprenant. En revanche, ducôté des représentants de l’État (préfecture,gendarmerie, mairie), tous les responsablesreconnaissent que nous étions en droit defaire ce que nous avons fait et que nousl’avons fait de façon responsable, respec-tueuse et déterminée.

Finie l’époque où on nous considéraitcomme des marioles inoffensifs. Le venttourne.

Les citations qui figurent dans cet articleproviennent du site officiel de l’ONCT et duquotidien Sud-Ouest. Illustration : InsolenteVeggie. r

ÉVÉNEMENT

Rion-des-Landes, 24 août 2013

La parole est à la défense

1. L’opinion d’André Viard, présidentde l’Observatoire National des Cultures Tau-rines (ONCT). Il n’a pas du tout aimé cequ’on a fait. Quelques larges extraits de soncommuniqué :

« L’Observatoire National des CulturesTaurines condamne fermement les actes de vio-lence commis à Rion par un commando de cas-seurs venus de la région parisienne dans un busmis à leur disposition par diverses associationsanimalistes dont la responsabilité est engagée. »

Le bus en question transportait une qua-rantaine de personnes, ce qui représente àpeine un quart du nombre total des militantsimpliqués dans l’action. De plus, les habitantsde la région parisienne ont autant le droit des’exprimer que n’importe qui d’autre. Les« casseurs » n’ont strictement rien cassé, ils sonttous non violents et n’avaient pour seule pro-tection que leurs vêtements. Ce qui a été cassé,en revanche, ce sont les os de certains d’entreeux qui ont terminé aux urgences, à la suite deviolences commises par des gendarmes dont laresponsabilité est, en effet, engagée.

« Ces débordements étaient parfaitementprévisibles, et si leurs auteurs ont été identifiéset seront poursuivis, il convient de recherchertoutes les responsabilités. »

Les auteurs sont en effet parfaitementidentifiés et ils seront poursuivis. Il s’agit d’unaficionado qui a été interpellé et de plusieursgendarmes qui ont blessé gravement plusieursmanifestants pourtant non violents. Desplaintes ont été déposées à l’encontre desagresseurs.

« Pourquoi, alors que les services de policeétaient parfaitement conscients des intentions

de ce commando de casseurs, s’est-on contentéde suivre leur bus depuis Paris jusqu’à Rionsans jamais essayé de le retenir avant qu’il neparvienne sur les lieux ? Pourquoi, alors que lemaire de Rion avait pris un arrêté interdisanttoute manifestation et délimitant un périmètrede sécurité, le colonel de gendarmerie présentsur les lieux a-t-il pris sur lui de ne pas le fairerespecter, laissant les manifestants pénétrerdans l’enceinte, munis de fumigènes, et mettanten danger la sécurité du public ? »

Il s’agit là de questions essentielles. Lemieux est de laisser la parole, pour y répon-dre, aux autorités concernées : le préfet desLandes, le colonel de la gendarmerie et lemaire de Rion (voir plus bas).

« Comment, instruit par différents autresdébordements similaires, peut-on se laisser abu-ser ainsi par les promesses d’activistes radicauxdont le seul but est d’interdire la tenue des spec-tacles auxquels ils s’attaquent ? »

Notre seule promesse est de parvenir àfaire interdire définitivement les corridas.Nous faisons et ferons tout ce qui est possiblepour la tenir.

« Si les arrêtés municipaux ne sont pas res-pectés, elle sera peut-être demain à l’origined’un bain de sang, si les aficionados perdentpatience et décident de prendre leur défense enmains. »

Serait-ce un appel à la violence ou à lahaine ? Si tel est le cas, c’est strictement inter-dit par la loi et des poursuites pourraient êtreengagées contre André Viard. Ces motsconfirment que les seuls individus dangereuxpour le maintien de la sécurité des personneset les seuls à même de causer un trouble àl’ordre public, ce sont les aficionados quiseraient, selon Viard, sur le point de causer« un bain de sang ».

2. La réponse du préfet des Landesaux questions de Viard : pourquoi les autori-tés n’ont-elles rien fait pour empêcher l’ac-tion alors qu’elles étaient, de toute évidence,informées de ce qui allait se passer ?

« Parce que nous sommes en France, et quedans notre République, on ne peut pas présu-mer que quelqu’un va commettre une infra-ction. Il en va de la garantie des libertés indivi-duelles. »

Voilà un bien utile rappel des fondementsde notre République. Ajoutons que nousavons acheté nos places tout à fait normale-ment et que rien, juridiquement, ne nousempêchait donc d’entrer dans les arènes,surtout que nous n’avions rien sur nous quipouvait ressembler de près ou de loin à unearme, pas même une lime à ongles.

L’action de Rion-les-Landes n’a pas fait que des heureux. Petit tour d’horizon des points de vue exprimés par ceuxqui étaient en face de nous : les aficionados, le préfet des Landes, le colonel de la gendarmerie et le maire de Rion.

� Comme le disait Théodore Monod dansun courrier qu’il adressait à un eurodéputé en1990 : « Tuer par plaisir est inacceptable !L’homme ne doit jamais tuer un animal par jeuou pour passer le temps ».

À chaque début d’année, je n’espère qu’unechose, qu’il n’y ait plus de corrida. Cette pratiquebarbare datant d’un autre temps n’a plus et n’ajamais eu sa place sur notre Terre. Je suis devenudélégué du CRAC Europe suite à des vacancesdans les Landes, où je n’ai pu supporter toutesces images de barbaries exposées comme destrophées.

Depuis cette date, mon engagement n’a cesséd’augmenter. Bien qu’habitant le Nord de laFrance avec mon épouse Laurence, noussommes la preuve que la corrida concerne toutela population française. Que l’on habite le Sud,l’Ouest, l’Est ou le Nord, nous sommes une largemajorité de la population à refuser ce soi-disantspectacle.

L’abolition est proche, continuons d’avancersur ce chemin tous ensemble pour pouvoir diredans quelque temps : « j’y étais ».

Corrida Basta !FRANCK ANDRIEUX

Mise au point

Tuer par plaisir est inacceptable

Captieux,2 juin 2013� Le dimanche 2 juin 2013, s’est tenue àCaptieux (33) une manifestation contre lanovillada organisée par l’associationRenouveau et Traditions. Cette communen’a jamais connu de réelle manifestationcontre les corridas qui s’y déroulentdepuis 20 ans. J’ai moi-même découvertdepuis peu que Captieux accueillait cespectacle barbare.

J’ai donc décidé au retour d’Alès decréer un événement Facebook pour allermanifester notre indignation là-bas.Ce qui nous a laissé peu de temps pournous mobiliser… Toutefois, 102 personnesont répondu à l’appel (on sent une réellemobilisation), venant parfois de loin :Puy-de-Dôme, Dordogne, Tarn et Garonne,Lot-et-Garonne.

J’ai tenu à rappeler aux personnesprésentes les différents arrêtés pris parM. Georges Bernard, maire de Captieux,puis sous les conseils de l’avocate de lacommune, l’abrogation de ces mêmesarrêtés qui avait conduit l’association L214à une demande de référé liberté au tribunaladministratif de Bordeaux. De par ses actes,le maire nous laisse penser qu’il s’est essayéà une tentative d’abus de pouvoir.

Le maire ainsi que les services de l’Étatont été particulièrement inquiets sur unéventuel Rodilhan 2 au sein des arènes deCaptieux. Une fouille avait lieu avantl’entrée dans les arènes comme à Alès…

Cette petite bourgade paisible n’a pasvraiment apprécié que des anticorridaspuissent venir troubler leur fête !

Un important dispositif de sécurité a étémis en place côté arène, alors que le dispo-sitif côté manifestant était de l’ordre d’unevingtaine de gendarmes.Aucun débor-dement n’a eu lieu. En revanche, les aficio-nados reçoivent bien le message commequoi nous sommes de plus en plus visibles !

Le vent nouveau qu’a insufflé Jean-PierreGarrigues à Alès se propage. La corrida vasubir de plus en plus d’assauts, ce quimenace gravement sa survie.

Amitiés militantes.LAURENT GOULEFER

Délégué de la Gironde

Témoignage

Aucun manifestant n’a répliquéaux violences qu’il subissait.

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Le dimanche 27 octobre marqueune nouvelle page historique dumouvement anticorrida français. Jamais lapetite commune de Rodilhan (2 500 habi-tants) n’a connu un tel séisme. Devenue unsymbole majeur de la brutalité des procorri-das en 2011, elle a confirmé en ce nouveaujour d’action que, dans ses rues, la seule façonde dialoguer avec un anticorrida, c’est de luicogner dessus ou de le gazer à bout portant.Cette fois, tous les grands médias étaient pré-sents sur place pour le faire savoir à la face dumonde entier (y compris jusqu’au Sri Lankaet en Namibie, en passant par les USA).

La paranoïa du maire le conduità un fiasco total

Le potentat local, Serge Reder, par sonobstination d’une bêtise crasse, a transforméson village en camp retranché, protégé par260 gendarmes et CRS, pour permettre àenviron 200 aficionados de voir des taureauxse faire massacrer dans une arène de 1 200places quasiment vide. Et encore, Reder,devant le peu d’entrain des aficionados àprendre leurs billets d’entrée, a proposé des

places gratuites à un grand nombre de Rodil-hanais pour tenter de remplir un peu plus lesgradins. Mais la plupart ont refusé. Il faut direque le maire, en voulant maintenir sa provo-cation à tout prix, a scié tout seul la branchepourrie sur laquelle il se tenait :

– le bouclage total de Rodilhan dès8 heures du matin a empêché les amateurséventuels de torture animale qui n’avaient pasréservé de prendre leurs places le jour même,aucune vente par correspondance n’ayant étémise en place pour éviter que les anticorridasn’en achètent pour envahir légalement lesgradins.

– la paranoïa entretenue par ce mêmemaire dans les jours qui ont précédé l’action,largement reprise dans les médias, a dû eneffrayer plus d’un de se rendre à Rodilhance jour-là, à commencer par les aficionadosdes environs qui, souvent, se déplacent enfamille. Et même si nous, nous savons quenous sommes pacifiques, les aficionados, eux,à force de lire la propagande délirante deViard et consorts, croient que nous nous pro-menons avec un couteau entre les dents, prêtsà égorger quiconque voudrait assister à unecorrida.

– le déploiement démesuré de forcespolicières a choqué jusqu’aux habitants eux-mêmes, qui se sont dits sidérés et en colèred’avoir été pris en otages dans leur propreville par leur propre maire. Et ce n’est pasleurs prochains impôts locaux qui vont lescalmer, puisque l’addition pourrait être à lacharge de la commune et non de l’État (elleétait estimée à 50 000 euros sur la base de 200gendarmes, il y en a eu 260). Un coût signifi-catif quand on sait que la gendarmerie natio-nale ne parviendra pas à boucler son budgetde fonctionnement et d’équipement 2013,comme l’a annoncé récemment son directeurgénéral, Denis Favier.

– et même certains des plus résolus desaficionados sous protection policière ont dûrenoncer à atteindre les arènes tellement ilsont été gazés en même temps que les manifes-

BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 11LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201410

tants. Les flics s’en foutaient, ils avaient desmasques, eux.

Et les manifestants, combien étaient-ils ?Pour une fois, pas de guéguerre sur les chif-fres puisque la gendarmerie en a compté 750et que les organisateurs ont estimé qu’ilsétaient 800. Allez, va pour 750, on ne va paschipoter.

On résume : dans un village de 2 800 habi-tants, 750 manifestants sont venus s’opposer à260 policiers qui voulaient permettre à 200aficionados d’assister à leur spectacle morbidedans des arènes quasiment vides. Résultat :non seulement la presse nationale mais aussimondiale a parlé de Rodilhan pour rendrecélèbre sa violence.

On leur avait tout dit, pourtant

Est-ce que le maire a surréagi parce qu’ilignorait ce qu’on allait faire ? Non, il ne le doitqu’à sa propre bêtise. Car, de fait, on avait toutannoncé publiquement plusieurs jours avantla manifestation. Autant, pour Rion-des-Lan-des, nous avions voulu tout garder secretjusqu’au bout (en vain), autant pour notreretour à Rodilhan, nous avons été aussi trans-parents qu’il était possible de l’être. Eh bien,malgré cela, le maire ou le préfet se sont révé-lés en dessous de tout en imaginant des plansqui ne reposaient sur rien. Car sinon, pour-quoi mobiliser 260 flics, un hélicoptère et unprocureur de la République ? Pour une simplemanifestation pacifique dûment déclarée enpréfecture ?

On avait expliqué qu’on serait partoutautour du village, on y a été. On avait ditqu’on resterait toute la journée jusqu’à ce queles aficionados repartent, on l’a fait. On avaitinsisté sur le fait qu’on serait pacifiques, on l’aété. On a prévenu qu’on serait entre 600 et1 000, on était 750. On a prévenu qu’il y auraitforcément des débordements de la part degroupuscules ne faisant pas partie du CRAC,il y en a eu un ou deux (sans gravité). On amême supposé, lors de l’audience au tribunal

administratif, en présence de l’avocat dumaire et de la directrice de cabinet du préfet,qu’il y aurait une action dans la nuit desamedi à dimanche avant que le village soitbouclé, le centre-ville est pourtant resté déserttoute la nuit.

Retour sur le déroulementd’une journée exceptionnelle

Vers 8 h 30, les premiers manifestants arri-vaient sur le parking qui nous avait officielle-ment été réservé aux abords d’un complexesportif. Les premiers policiers se mettaientégalement en place et procédaient aux fouillesde quiconque passait près d’eux

Avant de quitter le parking, Jean-PierreGarrigues s’est adressé aux manifestants, cer-tains venus de très loin puisqu’il y avait mêmeune délégation américaine. Il a expliqué quenous allions nous répartir en groupes afind’avoir des personnes présentes à chacun desbarrages mis en place par la police tout autourdu village. Il a aussi mis en garde les groupuscu-les dont nous avions repéré la présence (en toutune dizaine de personnes sur 750). Et il a donnéla parole à Carole Raphaelle Davis qui aconfirmé le soutien des deux associationsqu’elle représente aux USA et de l’appel au boy-cott contre la France qu’elles venaient de lancer.

Puis les groupes ont été formés, le cortèges’est ébranlé et chacun est allé se positionnerlà où il devait l’être. Sauf que pour certainsgroupes, c’était impossible : des rues en théo-rie autorisées sur le plan fourni par le mairedans son arrêté étaient désormais bloquéespar des cordons de flics. Nous leur avonsdemandé de respecter le plan, ils nous ontrépondu qu’ils avaient eu de nouveaux ordres.Ce qui est totalement illégal, bien sûr, mais detoute évidence, ils s’en foutaient.

Deux groupes ont réussi à s’approcherjusqu’à cent mètres des arènes par des rueslaissées désertes. Il s’agissait du fameux ter-rain vague dont je parlais plus haut. C’est làque les premiers gazages ont eu lieu. Dans les

rues adjacentes, il y a eu des tirs de flashballset des jets de grenades à bout portant. Pen-dant plusieurs heures, les autres groupesappelés en renfort n’ont pu rejoindre la posi-tion avancée, les voies d’accès ayant été bar-rées entre-temps.

Heureusement, certains gendarmes sesont montrés particulièrement conciliants.Dans une rue totalement vide, ils ont acceptéde laisser passer le petit groupe de manifes-tants arrivé jusque-là à condition qu’ils pas-sent un par un et qu’ils n’aient rien de dange-reux sur eux ou dans leur sac. Ceux-là ont purejoindre les avant-postes sans difficulté. Endébut d’après-midi, une autre rue menantdroit sur le front s’est retrouvée soudain libred’accès. Les policiers, qui étaient encore pré-

MANIF

Rodilhan, le vil lage séquestréMANIF

Blessure causée par une grenade déflagrante.

sents une demi-heure plus tôt, avaient dû êtreappelés en renfort sur le terrain vague. Cer-tains d’entre nous ont ainsi pu passer parcette voie.

C’est là qu’ont eu lieu les principales exac-tions policières. Vers 14 heures, déjà unedizaine de personnes avaient été évacuées parles secouristes. Uniquement des manifestants,cela va sans dire. Jacques Dary en personneétait aussi là, il avait réussi à se garer sur le ter-rain vague. En allant au plus près des flics,nous avons été nombreux à prendre des jetsde gaz au poivre en pleine figure. Ce gaz, nonseulement brûle les yeux, le nez et la gorge,mais aussi la peau. Plusieurs militants veil-

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Malgré le déchaînement de violence policière à la déme-sure de la paranoïa du maire de Rodilhan, nombreux ont été les mani-festants qui ont montré en toutes circonstances leur ignorance de lapeur. Il faut dire que, si les forces de l’ordre (ou plutôt du désordre)

étaient là pour les repousser, les militants, eux, venaient pour des tau-reaux qui subissaient bien pire. Il en faudra beaucoup plus que deslitres de lacrymogènes ou même des flashballs à bout portant (en touteillégalité) pour les impressionner.

C’EST VOUS QUI AVEZ PEUR, PAS NOUS

laient à venir aussitôt que possible rincer lesyeux des victimes au sérum physiologique etleur donner des conseils pour retrouver leursouffle. La scène s’est reproduite des dizainesde fois un peu partout dans nos rangs.

Mais quel que soit le degré de violence despoliciers et le gaz qui nous irritait, à chaquefois nous revenions juste devant eux. Ils ontmême gazé des gens assis par terre qui leurtournaient le dos, donc absolument sans dan-ger. Jérôme Lescure, Franck Andrieux etd’autres ont dû traîner les victimes hors deportée pour qu’elles puissent à nouveau respi-rer. Et nous revenions. Et nous revenions. Etnous revenions.

Nous sommes partis vers le camion-sonositué dans une autre rue lorsqu’un véhiculeanti-émeute escorté de dizaines de CRS lour-dement harnachés et casqués nous ontrepoussés hors du champ de bataille. Là-bas,nous avons lancé de nouvelles offensives, ungroupe partant d’un côté et un autre, JPG entête, partant de l’autre, afin de prendre les arè-nes en tenaille. À nouveau, il y a eu des gaza-ges, des replis, des retours face aux flics. Etpuis, nous nous sommes rassemblés pourmettre fin à la manif.

Sur la route qui conduisait au parking,nous avons croisé quelques poignées de spec-tateurs sous très forte escorte policière. Nousles avons copieusement hués et ils n’enmenaient pas large. Certains se rappellentpeut-être le happening que nous avions faitdevant la statue de Nimeno à Nîmes en 2011.Là, nous avions un millier d’aficionados quivoulaient nous faire la peau alors que nousn’étions qu’une cinquantaine et c’est nousque les gendarmes ramenaient sous protec-tion. Deux ans plus tard, ce sont les aficiona-dos qui sont devenus la minorité et les anti-corridas la majorité qui les conspue (maissans vouloir les passer à tabac, eux).

Fin de règne pour les barbares…

Avec les félicitations du jury

Même si nous n’avons pas réussi à empê-cher le massacre de jeunes veaux par des ado-lescents décérébrés, ce 27 octobre est d’ores etdéjà considéré comme historique par notrecamp, du fait de l’ampleur de sa mobilisa-tion, de la détermination sans faille des mani-festants brutalisés et de l’écho médiatique pla-nétaire qui en a résulté. Concernant le casspécifique de Rodilhan, difficile d’imaginerque le maire essaie de recommencer l’an pro-chain ou que le nouveau préfet le laisse faire(celui qui était en fonction au moment de cesévénements a pris sa retraite anticipée quel-ques jours plus tard). Mais si tel est le cas,nous serons là encore plus nombreux, qu’ilsen soient bien convaincus.

Notre action a aussi reçu quelques sou-tiens inattendus puisqu’ils sont venus de cer-tains membres des forces de l’ordre. Sur l’undes barrages, un gendarme nous a dit endébut d’après-midi que nous avions gagné, lesarènes étant quasiment vides et la démesurede la réaction du maire étant vue, y comprispar eux, comme totalement ridicule.

Un haut gradé a dit à l’un d’entre nous enfin de journée : « Vous devriez avoir unemédaille pour avoir fait ce que vous venez defaire. » Il parlait non seulement de la corridaelle-même, qui est perçue par une large majo-rité de policiers comme une aberration d’unautre âge et un spectacle de lâches, mais denotre courage face aux lacrymos et aux coups.

D’autres policiers, de plus en plus sou-vent d’une manif sur l’autre, nous ont assurésde la sympathie qu’ils éprouvent pour nous.Ceux qui nous ont brutalisés ne nous feront pasoublier ceux qui nous soutiennent. Merci à eux.

Et surtout, surtout, un immense merci àtous les manifestants courageux et à l’équipequi a fait de cette manifestation un événe-ment aussi exceptionnel. r

En hommage à nos sœurs et frères de combat présents dimanche 27 octobre à Rodilhan, quelques photos montrant leur bravoure, àcommencer par cette ligne d’une vingtaine de femmes tranquillement assises, tournant le dos à une triple rangée de CRS en tenue de combat (çava ? ils se sentaient assez nombreux ? ils ont dû se trouver un peu ridicules, j’espère).

Remarquez, il suffit d’une seule femme qui marche en dehors dupassage piéton pour qu’ils fassent une haie de robocops, des fois qu’elleleur saute dessus.

Florian a beau avoir les yeux explosés et la peau en feuaprès avoir été sévèrement gazé, il revient aussitôt s’asseoir à deux pasde ses agresseurs, sans aucune protection.

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Et tous les autres, impavides et déterminés…

Un message pour les gendarmes et CRS : nous savons quevous faisiez juste ce qu’on vous ordonnait de faire, mais nous ne som-mes pas supposés être vos adversaires ni vous, les nôtres. Certains d’en-tre vous se sont comportés de façon indigne et disproportionnée pourun pays démocratique. On se serait cru en pleine répression d’uneinsurrection sous une dictature. Vous devriez avoir honte de vous.Vous n’aviez pas le droit de gazerdes manifestants pacifiques assispar terre qui vous tournaient ledos, mais vous l’avez fait. Vousn’aviez pas le droit de tirer au flash-ball sur quelqu’un à bout portantni de lui tirer dans les jambes, la loivous imposant une distance mini-male de 7 mètres en visant l’abdo-

men, mais vous l’avez fait. Vous n’aviez pas le droit de déplacer les limi-tes du périmètre interdit au-delà de ce qui figurait sur l’arrêté munici-pal, mais vous l’avez fait à plusieurs reprises.Vous n’avez pas été des gardiens de la paix mais des agents de la répres-sion.Un message pour les aficionados : nous reviendrons, soyez-en sûrs, aussi souvent et aussi longtemps qu’il le faudra.C’est vous qui avez besoin de transformer un village en prison où vous

vous enfermez et de mobiliser descentaines de flics pour pouvoirassister à vos écœurantes séances detorture, pas nous. C’est vous quiêtes des gens violents et haineux dela vie, pas nous. C’est vous qui sup-pliciez et qui tuez des êtres vivantspour votre plaisir, pas nous.C’est vous qui avez peur, pas nous. r

LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201414

Perpignan, 23 juillet 2013� Mardi 23 juillet 2013, à 19 h 30,avait lieu à Perpignan, au palais desRois de Majorque, la présentationde la feria. Comme chaque année,de nombreux politiques étaient là :entre autres, Christian Bourquin,président de la Région Languedoc-Roussillon et Hermeline Malherbe,présidente du conseil général desPyrénées-Orientales. Cette année,le FLAC66 (Front des luttes pourl’abolition des corridas desPyrénées orientales) avait décidéde participer à la « fête »,puisqu’elle se voulait ouverte àtous. Nous étions vingt-quatremilitants, dont plusieurs du CRACEurope, répartis en six groupes afinde déployer à tour de rôle desbanderoles sur lesquelles onpouvait voir des slogans tels que« pas d’argent public pour latorture », « Corrida Stop »,« Politiques complices ».

Lorsque le responsable desanimations, M. Lopez (bien connupour avoir donné un coup de poing àun manifestant, il y a deux ans, àMillas), parla de corrida, l’actiondébuta.Voyant les slogans, il invitases amis à nous évacuer. Une fois lepremier groupe dehors, le deuxièmebrandit ses banderoles, puis letroisième. M. Lopez en perdait, sinonson latin, du moins son discours :à peine le temps de reprendre sesesprits que le quatrième groupeintervenait. Il informa la salle qu’ilviendrait bien « nous en mettreune », lui qui sur FR3 affirme que« le peuple taurin est pacifique ».Bizarrement, on m’a retiré mabanderole, mais on ne m’a pasreconduit à l’extérieur, ce qui m’apermis d’entendre la présidente dudépartement proférer que cetteaction justifiait les arrêtésmunicipaux nous interdisant demanifester à proximité des arènes.M. Bourquin, lui, se plaça endéfenseur des traditions. La tensionde M. Lopez a dû retomber lors del’apéritif dînatoire complètementdément offert aux participants.Offert, mais avec nos impôts ! Tousles militants ont respecté lesconsignes du FLAC 66 de ne pasmonter sur l’estrade (et pourtant,c’était tentant !), de ne pas crier et dene pas opposer de résistance lors del’évacuation.

CÉDRIC MOUYSSET

Délégué de l’Aude

Action

BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 15

VIOLENCES POLICIÈRESLe cri d’indignation deCarole Raphaelle Davis

TÉMOIGNAGE

Je me sens comme si nous avions traverséune guerre ensemble.

Je dois dire que je n’ai pas reconnu laFrance. Rodilhan ressemblait à une ville assié-gée pendant un conflit armé. Je revois ces fem-mes, de l’âge de ma mère, courant vers nous,loin des affrontements, hurlant, tentant de res-pirer après avoir été gazées à bout portant.D’autres se ruaient vers les barricades avec bra-voure en direction des vrais criminels, la policeet l’État.

Comment l’État ose-t-il gazer son peuple ?D’où viennent les ordres de gazer ses citoyens ?Comment ont-ils eu le culot de me gazer ?Comment est-ce possible ?

Je vais me rendre au consulat américain dèsdemain pour déposer une plainte officielle surle fait que j’ai été gazée par la police. Je n’ai rienfait d’illégal. Je participais à une manifestationdéclarée et avais tous les droits d’être là. J’avaistous les droits de marcher dans cette ville, ycompris derrière les barricades, et aussi dem’acheter un billet d’entrée. Et j’ai été gazée.J’ai mal à la tête, j’ai mal aux yeux, ma peau estbrûlée et j’ai des ecchymoses.

J’ai appris quelque chose de très importantce dimanche. Les policiers ne font pas leur tra-vail de protection des citoyens. Ils ne sont riend’autre que les gardes du corps d’une industrieméprisable. Ils protègent des tortionnairesd’animaux, des politiciens corrompus et deséleveurs de taureaux. Les éleveurs et les politi-ciens partagent le même lit, faisant des profits,s’auto-congratulant et exploitant le fait qu’ilsont la bénédiction du ministre de l’Intérieur, uncertain sinistre M. Valls.

J’ai vu une déclaration de M. Valls affirmantqu’il pouvait empêcher n’importe quelle loi

possible qui viendrait à être débattue. Qui est-ilpour dire aux Français quelles sont les lois quidoivent ou non être votées ? Le peuple décidedes lois au travers de ses représentants élus. LePEUPLE !

En ce moment, ces petits affairistes de latauromachie pensent qu’ils sont libres de mal seconduire. Mais le temps de Valls sera révoludans quelques années, selon le point de dégoûtqu’accepteront de supporter les Français avecleur gouvernement actuel.

En ce moment, ces personnes vivent dansun cocon artificiel de béni-oui-oui où chacuntapote le dos de l’autre, se rassurant mutuelle-ment sur le fait qu’ils font du bon boulot àconserver leur « tradition » en chassant au loinces extrémistes violents et cinglés des droits desanimaux.

Certains de ces « extrémistes violents et cin-glés des droits des animaux » vont mettre enlumière leurs méfaits, simplement en faisantconnaître la vérité sans fard.

J’ai vu les gendarmes et les CRS à Rodilhan.Je les ai regardés dans les yeux. Parmi eux, j’aivu des voyous. J’ai vu des brutes. Ils ne peuventpas être plus bas. Ils sont payés pour nous bat-tre… payés pour nous donner des coups depied… payés pour nous gazer… payer pourprotéger des criminels. Et ceux que j’ai vus, ilsAIMAIENT ça.

Le pire, c’est qu’ils sont payés avec nosimpôts.

La France a un grave problème et il appar-tient à chaque citoyen d’écrire immédiatementau gouvernement pour exiger la fin de cetteviolence contre son propre peuple et ses ani-maux.

CAROLE RAPHAELLE DAVIS

Carole RaphaelleDavis estdirectrice decampagnesEurope pourl’associationaméricaineFriends ofAnimals. Elleétait présenteà nos côtésà Rodilhanle 27 octobre eta exprimé sur leblog Anna Galoreson indignationface à ce qu’ellea vécu.

Alain, qui a quitté Rion-des-Landes en hélico dans le coma,est indomptable et ne recule devant personne. Il a passé toute la jour-née au plus près du danger.

Jacques Dary, fondateur du CRAC en 1991, était là sur leparking où se tenaient les pires affrontements, heureux comme per-sonne de voir son bébé devenu grand et fort. Il n’aurait manqué çapour rien au monde. La peur ? Connaît pas.

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POUR L’ABOLITION

2013, une année d’actions4 mai Stand Nîmes Nathalie Valentin + Valérie Palafer,

Willow PA, Soizick Briend, Mickaël Cats,Didier Bonnet

4 mai Salon ANICA, Association nationale Douai Laurence et Franck Andrieux,et internationale de la cause animale délégation Nord-Pas-de-Calais

4 mai Manif nationale et européenne contre projet abattoir Guéret Muriel Fusi, déléguée IDF,rituel, distribution de divers tracts et flyers et des militants des Pays-Bas

5 mai « Dimanche Hondelatte », débat TV corrida Paris JPG face à Macé-Scaron, E. Lévy, etc.

11-12 Trois manifestations unitaires internationales, Alès CRAC Europe et ses partenaires : FBB,mai organisées et coordonnées par JPG FLAC, One Voice, CAS International, SPA,

(voir Revue du CRAC Europe n° 16) SNDA, 30 Millions d’amis, Animaux en péril, Science sans cruauté, BAC Marseille

20 mai Tractage Nîmes, pendant la feria Nath Valentin + 11 militants

20 mai Interview LCI, « 12-14” Studios Boulogne Garrigues, grand chef des Indiens taureaux

25 mai Festival de l’imaginaire, 10e journée du PCI Paris, Maison des cultures Muriel Fusi + adhérents du monde

1er juin AG FLAC Béziers, café de la Comédie JPG pour le CRAC Europe, Mario, BAC Marseille, SPA, Comité anti Carcassonne…

4 juin RV avec Pascal Durand, secrétaire national EELV, Loving Hut (resto végétalien), Luce Lapinet Mickaël Marie, directeur de cabinet, 92 bd Beaumarchais, Parispour demande PPL Verte

8 juin Marche pour les galgos et podencos Strasbourg Beatriz Mac Dowellmartyrs d’Espagne, organisée par le CREL

15 juin Stand Istres, pendant la feria Anne-Laure Roussel, adhérente

15 juin Marche pour la fermeture des abattoirs Paris Laurence et Franck Andrieux,délégation Nord-Pas-de-Calais

18 juin Distribution de tracts aux passants, expositions de bâches Place Édouard Herriot, Un groupe de militants CRAC Europe et Un citoyen avec taureaux torturés, signatures manifeste CRAC Europe près de l’Assemblée nationale de plus. Signatures de deux attachés parlementaires,

des députés Philippe Nogues et Sergio Coronado et de Cécile Alzina, secrétaire nationale PS

27 juin Concert de Johnny Hallyday Nîmes, dans et autour des arènes. Joëlle Verdier (tracts), Nathalie Valentin et Françoise Luvini-Cueff (banderole dans arène)

30 juin Spectacle de l’humoriste L’Emmerdeur au profit Paris, café Les Cariatides Luce Lapin. Signature du manifeste du CRAC Europede STOP VIVISECTION sur scène, à la fin du spectacle, on a parlé

de l’association.

6 juillet RV avec le député PS Laurent Grandguillaume Permanence parlementaire Anne-Marie Besancenot, déléguée Bourgogne6 rue Bénigne Frémyot Dijon

6 juillet Table d’information Strasbourg, place Kléber Beatriz Mac Dowell, avec Animalsace

7 juillet Stand mixte Droit des Animaux/CRAC Europe. Paris, au festival de l’Inde Joëlle Verdier, déléguée Hérault

9 juillet Rassemblement symbolique devant l’Assemblée Nationale Paris, Place ÉdouardHerriot, Un groupe de militants CRAC Europe et Un citoyen avec distribution de tracts et textes lus à la sono. près de l’Assemblée nationale de plus, avec la présence de Tanya Drouginska.

20 juillet Exposition de visuels sur la corrida et distribution Mont-de-Marsan Laurent GOULEFER, délégué Gironde (33)de tracts « l’église, silence et complicité »

20 juillet Diffusion publique dans la rue des vidéos Alinéa 3 Montpellier, place de la Comédie CRAC Europe et Droits des Animaux Montpellieret « Le Langage de la Haine » avec panneaux de photos contre la corrida.

21 juillet Distribution de tracts Lunel (34), pendant une novillada Joëlle Verdier, déléguée Hérault (34)

31 juillet Happening + distribution de tracts + signature Devant tous les magasins Lush + Joëlle VERDIER, déléguée Hérault (34)de la pétition en ligne et papier du CRAC Europe Lush de France pour le magasin de Montpellier

3 août Happening + distribution de tracts + signature Stasbourg, centre-ville Lush + Beatriz Macdowell, déléguée CRAC Europe de la pétition en ligne et papier du CRAC Europe du Bas-Rhin (67) et Animalsace

9 août 160e anniversaire de la corrida en France Bayonne CRAC Europe, Fondation Bardot, collectif Euskal Herria. Avec la participation de la FLAC, L214 et Animal Cross.

24 août Action R2 Rion-des-Landes CRAC Europe, Fondation Bardot, Animaux en péril

27 octobre Manifestation Rodilhan CRAC Europe, Fondation Bardot, Animaux en péril

DATES THÈMES LIEUX PARTICIPANTS

18 janvier Cyberaction Arte, invitation 22 janvier Facebook, courriels Ouvert par Nathalie Valentin,Wolff par Raphaël Enthoven et courrier postal participation diverse

21 janvier Conseil municipal Alès CRAC Gard-Lozère, JPG

24 janvier ALF, stand Dijon Anne-Marie Besancenot, déléguée Bourgogne

28 janvier Conseil municipal Alès Alès CRAC Gard-Lozère, JPG et militants

2 février Distribution de tracts Association de défense Anne-Marie Besancenotdes chats libres dijonnais

8 février Conférence : « Élevage du toro bravo » Alès Sophie des Noisettes, JPG, militants

9 février Réunion Occitanistes, tractage Narbonne, C. Mouysset, délégation Aude, et un militant

3 mars Manif contre élevage intensif et projet Salon de l’agriculture, Paris 47 associations, syndicats, politiques ferme des mille vaches (Somme) (gauche et extrême gauche, PS absent…).

3 mars Festival The Rock Baby Fest Lille, Le Bistrot de Saint-So Laurence et Franck Andrieux,délégation Nord-Pas-de-Calais

6 mars Exposition « bâches » et distribution tracts Paris, Place Édouard-Herriot, Jean-Luc Bernard, Un citoyen de plus devant l’Assemblée nationale, vidéo près de l’Assemblée nationale dans la lutte, organisateur.

9 mars Marche silencieuse contre le laboratoire Brighton (G.B.) L. et F. Andrieux, délégation Nord-Pas-de-Calais,d’expérimentation animale Harlan distribution de flyers Alès, vente de tee-shirts

9 mars Démonstration de capeas Arles Nathalie Valentin, déléguée Gard, et des militants, distribution de tracts, banderoles

10 mars Salon du cheval Equisud AFTC Montpellier Distribution de tracts contre la présence de l’école de corrida, Nathalie Valentin + militants

14 mars Tribunal administratif, audience pour Paris JPG et David Chauvet (Droitsannulation corrida au PCI des animaux)

15 mars Colloque « L’animal sentinelle de Aix-en-Provence, Marie-Claire Bassot, déléguée Puy-de-Dômela violence faite aux enfants » palais des congrès

16 mars Prosélytisme aficionados practicos Nîmes Nathalie Valentin organisatrice, avecauprès des enfants les militants Sophie, Roger, Didier et Fred

17 mars AG du CRAC Europe Paris CA CRAC Europe + adhérents

20 mars Affichage en 4 par 3 une semaine Alès CRAC Gard-Lozère, J-Pierre Garrigues

26 mars Loto géant club taurin Nîmes : distribution flyers Alès Équipe CRAC Gard-Lozère

28 mars Conférence-débat sur les pesticides, Quetigny Anne-Marie Besancenotdistribution de tracts

30 mars AG association Combactive, remise de tracts Dijon Anne-Marie Besancenot

31 mars « Garrigue en fête », Pâques, Pont-du-Gard CRAC Gard-Lozère, Nathalie Valentin,distribution de tracts avec Nancy, Delphine, Didier et Nathalie

3 avril Affichage en 4 par 3 deux semaines Alès CRAC Gard-Lozère, JPG

6 avril Prosélytisme aficionados Nîmes Nathalie Valentin + militants

13 avril Manif nationale et européenne contre projet abattoir Guéret Muriel Fusi, déléguée IDF,rituel, distribution de divers tracts et flyers et des militants des Pays-Bas

13 avril Tractage info 11 et 12 mai, boîtes aux lettres, Alès Militants Gard-Lozèrevoitures, commerçants abolitionnistes sollicités

20 avril Manif nationale et européenne contre projet abattoir Guéret Muriel Fusi, déléguée IDF,rituel, distribution de divers tracts et flyers et des militants des Pays-Bas

21 avril 30e anniversaire Centre français de tauromachie : Nîmes Nathalie Valentin + Michèle, Ann,tractage et recueil de témoignages Nadine et Soizick

27 avril Stand d’information Dijon Anne-Marie Besancenot

27 avril Manif nationale et européenne contre projet abattoir Guéret Muriel Fusi, déléguée IDF,rituel, distribution de divers tracts et flyers et des militants des Pays-Bas

29 avril AG SPA (conf Lyon), distribution de tracts Dijon Anne-Marie Besancenotà l’entrée de la salle

DATES THÈMES LIEUX PARTICIPANTS

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SOUTIEN

Dons, assurances-vieet legs

LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201418 BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 19

BILAN

pratiquent encore des tortures tauromachi-ques, seulement sept ont des arènes de pre-mière catégorie : Nîmes, Arles, Bayonne, Vic-Fezensac, Béziers, Dax et Mont-de-Marsan.– Le type de spectacle : corrida, novillada,rejon ou mixte.

Quelques précisions sur ces termes pourles non-spécialistes :– La corrida implique des taureaux (engénéral six par spectacle) qui sont torturésavec des piques et des harpons (banderilles),puis mis à mort.– La novillada implique des taurillons oudes veaux qui subissent le même sort, leurstortionnaires étant des adolescents. Il n’y a engénéral pas de picador dans une novillada,cela ferait perdre trop de sang au veau quisuccomberait avant la fin.– Le rejon est une variante de la corrida quise pratique à cheval avec un grand harpon.Les chevaux sont régulièrement mutilés outués par les taureaux lors de cette pratique. Lemot « mixte » recouvre d’autres variantesdiverses.

Accentuer la pression.

Une conclusion évidente qui s’impose,face à ces données, est le recul continu de latauromachie dans toutes ses composantes,aussi bien en Espagne qu’en France. On peuty voir un effet direct de décennies d’activismeanticorrida dans ces deux pays et cela ne peutque nous encourager à accentuer encore plusla pression pour atteindre la disparition défi-nitive de cette barbarie.

D’un point de vue stratégique, il est inté-ressant de souligner l’importance en nombrede spectacles des arènes de troisième catégo-rie : à peu près autant que celles de premièrecatégorie en France et cinq à six fois plus enEspagne. Raison de plus pour mettre en prio-rité l’accent sur des actions visant les petitesarènes, situées dans des communes beaucoupplus fragiles et donc plus faciles à décourager(on l’a encore vu récemment à Lunel), alorsqu’elles organisent au total bien plus de séan-ces de torture que les grandes.

Pour un veau ou un taureau, être torturéà mort dans une petite ou une grande arènene change rien. Sauvons donc en premierceux pour lesquels nous avons le plus dechances de réussir. r

Les graphiques présentés ont été réaliséspar Mario Valenza et Floriane, que nousremercions chaleureusement.

Le CRAC Europe relève de la loides associations d’Alsace-Moselle,dite loi de 1908, ce qui lui permet de béné-ficier de legs tout comme une associationreconnue d’utilité publique. Pierre Plèche,fidèle adhérent, a prévu un legs pour leCRAC Europe : « Pour prolonger l’actionmilitante menée de votre vivant contrel’ignoble corrida, vous pouvez, même sivous avez des enfants, léguer par testa-ment une partie de votre patrimoine auCRAC Europe. Vous pouvez égalementdésigner l’association comme bénéficiairede votre assurance-vie. Pour plus de préci-sions, voyez votre notaire ou contactez le

trésorier du CRAC Europe. Rappel : vouspouvez à tout moment annuler ou refairevotre testament. C’est le dernier en datequi compte. » Merci infiniment à Pierre etmerci à vous ! Par ailleurs, les dons auCRAC Europe donnent droit à une réduc-tion de votre impôt sur le revenu. Cetteréduction est actuellement de 66 % dumontant de votre don (sur ce point, voyezla notice accompagnant chaque annéel’imprimé de déclaration des revenus, auchapitre « réduction d’impôts »). Tous lesdonateurs reçoivent en début d’année leurreçu CERFA de manière automatiquepour l’année écoulée. r

Sur la base des chiffres officielspubliés par diverses organisationstaurines, telles que Mundotoro en Espagneet la revue Toros en France, Mario Valenza,président de la BACM, et Floriane ont réaliséun superbe travail de compilation montrantl’érosion continue des spectacles tauromachi-ques en France et en Espagne pour la période2003-2013.

Les graphiques qui suivent représentent lenombre de ces spectacles, année par année,classés selon différents critères :– L’importance des arènes : elles sont clas-sées en trois catégories, la première corres-pondant aux plus grandes arènes (d’autrescritères tels que le nombre de spectacles orga-nisés dans l’année sont également pris encompte). En France, sur les 65 communes qui

Pour poursuivre et intensifier la lutte,

pensez-y! Dons, assurances-vie

et legs, c’est possible!

TAUROMACHIE

Dix ans de reculcontinu

L’athlète Christophe Chevaux,double vice-champion de 800 m vétéran,à Porto Alegre (Brésil) en 2013.

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LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201420 BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 21

Le 10 juillet 2013, Simon Casas,grand organisateur des corridasnîmoises, a suscité une réunion avec la CCIde Nîmes, l’Office du Tourisme, le Club hôte-lier nîmois, la Chambre d’agriculture et laChambre des métiers de la ville. Selon HenriDouais, président de la CCI, il leur a déclaré gra-vement: « On stagne. Qu’est-ce qu’on peut faire? »

La clairvoyance, voire la profondeur exis-tentielle de cette interrogation quasi métaphy-sique est admirable. Oui, déjà en juillet dernier,avant Rion-des-Landes, avant Mont-de-Mar-san, avant Dax, avant Bayonne, avant Rodil-han-le-retour, sans oublier – affront suprême –l’annulation paniquée en fin d’année de troiscorridas sous la seule pression d’un événementFacebook, Simon Casas le sentait bien que toutpartait à vau-l’eau dans le royaume crépuscu-laire des aficionados en pleine déconfiture. Carpour le flamboyant Bernard Dombs (son vrainom) dont le sens de la modération est bienconnu, dire « on stagne », cela signifie « on tou-che le fond ».

Quand les politiques ont un gros problème,ils créent une commission. Quand Casas broiedu noir, il commande un sondage. Le but – fortintéressant – de celui-ci consistait à analyser lafréquentation de la feria des vendanges deNîmes (du 12 au 15 septembre 2013) et plusparticulièrement des corridas qui se tenaient àcette occasion. Les résultats ont été présentéspar la Gazette de Nîmes début décembre, defaçon plutôt vague. Aucun autre média n’en aparlé à notre connaissance et ce n’est pas sur-prenant : ils sont extrêmement déprimantspour les pro corridas. Fort heureusement, ilsont été mis en ligne par la CCI, ce qui va nouspermettre de leur donner toute la lumière qu’ilsméritent.

Tout d’abord, quelles sont les sources surlesquelles se base cette étude ?

- Le public participant à la feria : 765 per-sonnes interrogées

- Les commerçants du centre-ville : 214- Les hôteliers : 19- L’analyse de la billetterie des arènes four-

nie par Casas- Les statistiques des navettes parking –

centre-ville

Un échantillon biaiséà tous les niveaux

Visiblement, l’équipe qui a réalisé l’en-quête (et qui fait partie de la CCI) a un peu demal avec l’analyse de données de façon géné-rale. C’est ainsi qu’elle affirme sans broncherque son échantillon est représentatif alorsqu’il est formé de 60 % d’hommes contre40 % de femmes et que la moitié des person-nes interrogées ont entre 18 et 40 ans. Repré-sentatif de quoi, alors ? Certainement pas de laFrance, où le ratio hommes/femmes est de

l’ordre de 48/52 et celui de la tranche 18-40ans est d’environ un tiers des adultes.

Comme cela est souligné avec honnêteté unpeu plus loin sur un autre graphique : « Le plande sondage a été fait de façon à interroger unmaximum de personnes participant aux corri-das. La répartition de la population réelle n’estpas nécessairement la même. » Ça, c’est sûrqu’en interrogeant principalement les person-nes qui sortent des arènes, on va trouver un fortpourcentage de procorrida…D’ailleurs, la même équipe titrele graphique présenté : « Unéchantillon robuste pour le publicdes arènes ». Autrement dit, si cegraphique est robuste, c’est grâceà la façon dont ses données ontété biaisées. Une étrange façonde présenter les choses.

Mais là où on touche le pointqui fait mal, c’est lorsque Casasrévèle ses chiffres officiels de ven-tes de billets. (Voir ci-contre.)

Vous avez bien lu : moins de 40 000 placesvendues. En septembre dernier, nous avionsévalué le total à 50 000 d’après les indicationspubliées par le Midi Libre. D’autres analysesrelatives aux fréquentations données par Casasqui figurent dans la même enquête précisentqu’elles ne concernent que la billetterie vendueà l’avance, qui ne représente que 82 % du total

(le reste étant vendu sur place). Mais pour leschiffres des entrées, cette précision ne figurepas et il semble donc bien qu’il s’agit là de100 % des places vendues.

Alors, 40 000 ? 50 000 ? Peu importe, dansles deux cas, c’est un gadin historique. Grâce àces chiffres qui confirment nos nombreuxarticles précédents sur la chute des fréquenta-tions des corridas, on peut s’offrir en bonus lepetit plaisir de prendre une fois de plus SimonCasas en flagrant délit de grand n’importequoi. Voici ce qu’il racontait au Midi Libre le18 septembre dernier, juste après la feria.

« Question : Avec la crise, y a-t-il eu moinsde monde que les années passées ?

Réponse : Non, on a un taux de remplissageà Nîmes qu’on ne voit quasiment nullementpart ailleurs. Il y a eu beaucoup de monde. Ona fait autant d’entrées qu’il y a deux ans, doncc’est une belle satisfaction. »

En 2011, le total d’entrées était de 80 700spectateurs. Et en 2012, 68 900. Une bellesatisfaction, en effet.

Qui participe à la feria ? Des Français à95 %, dont plus de la moitié vivent dans leGard, et seulement 5 % d’étrangers. Affirmerque la feria contribue au rayonnement natio-nal, voire international, de Nîmes est de la purepropagande locale, c’est factuellement faux. Ilserait bien plus exact de dire que la feria est unegrande fête régionale, rien de plus.

Qu’en pensent les commerçants ? Endehors des restaurants, tous les autres (cafés,commerces alimentaires, commerces non ali-mentaires) se déclarent majoritairement insa-tisfaits par la tenue des ferias à Nîmes, cartrop regroupée autour des arènes et pas assezdans le reste du centre-ville. Pour tous cesgens-là, les corridas sont plus une source deproblèmes qu’une contribution bénéfique àleur chiffre d’affaires.

Reste la question de fond à laquelle cetteenquête ne répond pas, du faitde son échantillonnage délibé-rément biaisé comme rappeléplus haut : est-ce que les gensqui viennent à la feria le font enmajorité pour voir des corri-das ? Pour y répondre, il suffitde savoir combien de personnesviennent à la feria des vendan-ges. Difficile à dire avec préci-sion : certains avancent le chif-fre d’un million de fêtards,d’autres tablent sur 800 000,

d’autres encore descendent jusqu’à 500 000.Dans tous les cas, cela confirme qu’un

pourcentage ultra-minoritaire d’entre eux serend aux arènes pour voir une ou plusieurscorridas. Prétendre, comme le font Casas etconsorts, que c’est la corrida qui attire dumonde pendant les ferias n’est rien d’autrequ’un mensonge. Un de plus. r

Simon Casas: «On stagne»… au fond du trou

CONSTAT

Lorsqu’une manifestation est orga-nisée quelque part, il appartient à lapréfecture de décider des moyens de sécuritééventuels à déployer. Dans le cas que nousconnaissons bien, celui des manifestationsanticorridas, ces moyens sont souvent trèsimportants, les risques de dérapages violentsvenant des aficionados étant largement avérésdepuis le lynchage de militants à Rodilhanen 2011.

Quel coût cela représente-t-il pour l’Étatou les collectivités – bref, pour nous touspuisque cela est financé par nos impôts ?

Un gendarme ou un CRS mobilisé unejournée sur le lieu d’une action représenteun surcoût d’une centaine d’euros par rapportà son salaire habituel. À cela s’ajoutent lesfrais induits par les transports, le matérielutilisé, etc. (véhicule antiémeute, grenadesdéflagrantes, flash-balls…). Une heure d’héli-coptère peut coûter jusqu’à 10 000 euros.

Un détachement de gendarmerie ou deCRS provient systématiquement d’un départe-ment différent de celui où se tient l’événementà couvrir. Le but est de minimiser le risque queles membres des forces de l’ordre se retrouventface à des personnes à réprimer dont ilsseraient proches dans leur vie personnelle. Ceciinduit une complexité logistique évidente, maiségalement un jeu parfois délicat d’équilibredans les budgets alloués à la sécurité des dépar-tements qui tous dépendent des opérationsmenées ailleurs que chez eux. Pour cette raison,les budgets sont gérés de façon centralisée parle ministère de l’Intérieur.

L’addition, on le voit, peut très vitedevenir significative. Dans le cas général,c’est l’État qui paie la note. Cependant,depuis une loi votée en 2012, la facture peutêtre présentée à la commune où s’est situéela manifestation. C’est le cas lorsque le coûtreprésenté par le maintien de l’ordre estjugé disproportionné par rapport à l’événe-ment contre lequel les protestataires se sontrassemblés.

Prenons l’exemple de Rodilhan le 27 octo-bre dernier. Environ 260 gendarmes et CRS ontété mobilisés, avec de gros moyens répressifs,ainsi qu’un hélicoptère venu faire plusieursrotations de repérage.

Un lourd impact financier

D’après l’expert que nous avons consulté,la facture totale doit représenter autour de50 000 euros. L’événement que ce déploie-ment de force a permis de maintenir a été unecorrida à laquelle environ 200 personnes ontassisté. Si tous les spectateurs ont payé leurbillet d’entrée à 20 euros (et nous savons quece n’est pas le cas, beaucoup ayant reçu desinvitations du maire afin de tenter en vain depeupler les gradins désertés), la recette a étéd’environ 4 000 euros.

On est bien dans le cas où c’est à la com-mune de payer, puisqu’elle a réagi de façondisproportionnée pour maintenir un specta-cle n’intéressant qu’une poignée de person-nes. Dans de telles circonstances, il aurait étéinfiniment moins coûteux de l’annuler, ce qui

aurait également fait disparaître le trouble àl’ordre public provoqué par le maire en met-tant l’ensemble de sa commune en état desiège derrière de hautes barrières.

Les Rodilhanais peuvent donc s’attendre àvoir une augmentation significative de leursprochains impôts locaux.

Les responsables préfectoraux sont parfai-tement conscients de tout cela. Le sous-préfetdes Landes a déclaré à l’occasion de l’actioncitoyenne autonome menée à Rion-des-Landesle 24 novembre : « Il y aurait tout intérêt à menerune réflexion au cours de cet hiver – en l’ouvrantà tous les départements taurins – afin d’envisa-ger l’avenir sans ce déploiement de force qui, j’ensuis conscient, pourrait finir par porter atteinte àl’image de la culture taurine et de ces fêtes. »

Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas tantde « l’image de la culture taurine » qu’il s’in-quiète réellement (cela fait déjà longtemps quecette image est très largement déplorable dansla population française), mais de l’impactfinancier prévisible sur les 65 villes taurinesdont la plupart sont de très modestes commu-nes, incapables de payer ce que cela pourraitleur coûter de maintenir leurs spectacles de tor-ture dans de telles circonstances.

Car, ce n’est un secret pour personne, lesactions des anticorridas ne vont aller qu’ens’intensifiant en 2014, galvanisées par les troisannulations de corridas obtenues fin 2013 àLunel et Saint-Laurent-d’Aigouze à la de-mande des gendarmes eux-mêmes, qui ontavoué être dépassés par des mobilisationsdésormais systématiques. r

ÉTATCombien coûte une manifestation

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LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201422 BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 23

La corrida est-elle compatible avecle catholicisme? Théoriquement, non.Une telle pratique est en contradiction totaleavec les préceptes d’amour et de respect de laCréation de cette religion. Mais en pratique, ilexiste un grand nombre de prêtres dans lesrégions taurines qui n’hésitent pas à souteniret à bénir les corridas, se mettant ainsi enopposition frontale avec leurs propres dog-mes. On se demande pourquoi ils ne sont pasexcommuniés sur le champ. Ce n’est certaine-ment pas le pape actuel qui devrait les soute-nir dans leurs dérives hérétiques.

Un peu d’histoire

Dès 1567, le pape Pie V interdit par une bulleles courses de taureaux. « Considérant que cesspectacles où taureaux et bêtes sauvages sontpoursuivis dans l’arène ou sur la place publi-que sont contraires à la piété et à la charitéchrétiennes, et désireux d’abolir ces sanglantset honteux spectacles dignes des démons et nondes hommes […], nous défendons et nous inter-disons, en vertu de la présente constitution àjamais valable, sous peine d’excommunicationou d’anathème encourus ipso facto, de permettrequ’aient lieu dans leurs provinces, cités, terres,châteaux forts et localités, des spectacles de ce genreoù l’on donne la chasse à des taureaux et à d’au-tres bêtes sauvages. Nous interdisons égalementaux soldats et aux autres personnes de se mesu-rer, à pied ou à cheval, dans ce genre de spectacle,avec les taureaux et les bêtes sauvages. »

Mais les lobbies sont une invention aussivieille que l’humanité. Bien qu’infaillible et ina-liénable, la bulle de Pie V sera vite oubliée aprèssa mort sous la pression du roi Philippe II d’Es-pagne. Plus récemment, le Catéchisme de l’Églisecatholique promulgué en 1992 rappelle cepen-dant en toutes lettres « le respect de l’intégrité dela création » et ajoute : « Il est contraire à ladignité humaine de faire souffrir inutilementles animaux et de gaspiller leurs vies. »

Et pourtant ! Ce sont des hommes d’églisequi ont directement œuvré à élever et sélection-ner des taureaux dits de combat depuis leXVIIe siècle en Espagne, dans le seul but de lesenvoyer se faire massacrer dans les arènes : leschartreux de Jerez de la Frontera, les domini-cains de Jerez ou de Séville, les trinitaires d’An-dalousie et bien d’autres. Les fameux Miura,réputés les plus redoutables, ont été obtenus àpartir de taureaux du curé de Rota offerts auprêtre Trapero qui les a croisés avec des Vista-hermos.

De nos jours, chaque haut lieu tauromachi-que ou presque a son curé hérétique de ser-vice qui vient bénir les toreros, eux-mêmesconfits d’une dévotion de pacotille puisqu’encontradiction directe avec l’éducation religieuseofficiellement dispensée par l’Église. Un exem-ple récent en a été donné l’été dernier dans lesud-ouest.

Mont-de-Marsan, le curéhystérique à la foi sélective

Samedi 20 juillet 2013 se tenait une corridaà Mont-de-Marsan, dont Madame le Maire estGeneviève Darrieusecq, présidente de l’Uniondes Villes Taurines de France. Un groupe demilitants et sympathisants du CRAC Europemené par Laurent Goulefer était là pourdéployer des banderoles et distribuer des tracts.En tout une quinzaine de participants se sontinstallés sur un rond-point important à l’entréede la ville.

Parmi les aficionados qui affluent, ilsvoient passer Henri Emmanuelli, grand habi-tué des corridas, mais qui cette fois-ci n’étaitpas accompagné de ses amis Jérôme Cahuzacet Philippe Martin (l’actuel ministre del’écologie qui aime la corrida, la chasse et lefoie gras).

Une bonne nouvelle est qu’un grandnombre des habitants de la ville qui passaientpar là montraient leur soutien aux manifes-tants, ce qui casse l’image parfois trop durequ’on peut avoir de ces communes prétendu-ment ancrées dans la tauromachie. Nousavions connu le même genre de bonne sur-prise à Arles et à Nîmes, où plus de 60 % desgens sont anticorridas quoi qu’en disent lesaficionados.

Vers 18 h 30, alors que la corrida venait decommencer, Laurent et son groupe sont allésdistribuer des tracts devant l’église. L’office ayantdéjà commencé, il est entré avec quelques per-sonnes, en respectant le silence. Il tenait un pan-neau « corrida = torture ». Le curé, Pierre Dau-greilh, leur a aussitôt fait signe de sortir etcomme ils n’obtempéraient pas, il est venu versLaurent et l’a poussé en lui disant bien fort :« Allez, tu dégages ! »

CORRIDA. Les curés hérétiquesHISTOIRE

Bayonne a le goût du sang depuislongtemps. Au XVIIe siècle, ses habitantsinventèrent la baïonnette pour transpercerleurs ennemis quand ils manquaient demunitions. Et il y a 160 ans, c’est là qu’eut lieula première corrida importée d’Espagne poursatisfaire l’épouse ibérique de Napoléon III,Eugénie de Montijo. Bayonne, la plusancienne ville de sang, a fêté ce honteux anni-versaire le 9 août dernier.

Plusieurs centaines de manifestants sontvenus perturber cette célébration macabre àl’appel du CRAC Europe, de la Fondation Bri-gitte Bardot (FBB), d’Euskal Herria BayonneAnti Corrida (EBHAC), de L214, de Peta et dequelques autres associations.

Commençons par la « grosse surprise »annoncée plusieurs semaines à l’avance. Ils’agissait d’un énorme gâteau noir en polysty-rène de 1,60 m de haut, préparé dans le plusgrand secret par nos amis basques, sur uneidée de Daniel Raposo et Carole Saldain. Ilssont les auteurs de sa conception et de sa miseen forme. Ils sont également à l’origine decette manifestation.

En fin de matinée, le gâteau a été installésur le camion-sono recouvert de draps noirspour accentuer l’effet corbillard. Ce camion,beaucoup le connaissent : c’est celui quiouvrait les manifs d’Alès. Son arrivée étaitaccompagnée de la Marche funèbre, ce quirappellera aussi des souvenirs.

Au départ de la manifestation, Jean-PierreGarrigues n’avait toujours pas reçu de retourdu Conseil d’État, auprès duquel un recoursen urgence avait été déposé dès jeudi. La gref-fière jointe par téléphone lui a simplement ditque le dossier était en cours de traitement.

Le parcours des manifestants restait doncinterdit à l’intérieur d’un large périmètreautour des arènes, bien qu’aucune corrida nefût prévue ce jour-là.

Jean-Pierre a pris la parole et il a « mis lefeu », pour reprendre les termes de Christo-phe Marie, en dénonçant ce nouveau déni dedémocratie. Carole Saldain (EBHAC) aenfoncé le clou : « La corrida n’est pas la cul-ture basque ». Laurent Goulefer a rappelé leprécédent de Captieux et des décrets imbéci-les du maire. Christophe a lu un message desoutien de Brigitte Bardot.

Drapeaux et banderoles brandis bienhaut, les manifestants ont parcouru la ville depart en part, avec une pause agitée au niveaud’une charcuterie, celle d’un ancien torero(oui, torero puis charcutier, ça ne s’inventepas… et pour sa retraite, il prévoit d’êtretueur en série ?)

En passant devant le Conseil Général, Jean-Pierre a vu qu’aucun policier n’en protégeaitl’accès. Il a donc appelé les manifestants à ypénétrer en masse, ce qui s’est fait avec unefacilité déconcertante. Il se trouve, en effet, que

le CG prétend ne pas subventionner les corri-das de Bayonne alors qu’il achète pour plu-sieurs milliers d’euros de places chaque année.

Un échange plutôt vif a eu lieu avec ledirecteur adjoint de la direction de la sécuritédu département qui dépend directement dusous-préfet, pour obtenir qu’une délégationsoit reçue par un fonctionnaire du CG. Le butétait de lui parler de ces subventions dégui-sées, en présence de la presse (plusieursmédias étaient là, dont l’AFP et FR3).

Au début d’accord pour recevoir une délé-gation des associations, il a fait ensuite savoirqu’il ne souhaitait pas avoir les médias enmême temps. Prétexte : ce n’était pas l’usage !Qu’avait-il donc à cacher ? Jean-Pierre a faitremarquer aux journalistes qu’il s’agissait làd’une censure de l’information. Sans les médiascomme témoins, la décision a été de ne pas yaller, ce qui a provoqué des sifflets et des bous-culades. Jean-Pierre a demandé à tout lemonde de s’asseoir par terre et a réitéré lademande d’entrevue, presse comprise, en vain.

Au bout d’une demi-heure, comme lasituation n’évoluait pas, il a été décidé à l’una-nimité de reprendre la marche dans les rues.

Le cortège a donc repris sa progression endirection des arènes mais a dû s’arrêter unedemi-heure plus tard, peu avant de les attein-dre : un cordon de policiers était déployé entravers de la rue. Jean-Pierre, juché sur lecamion, a pris à nouveau la parole pour fusti-ger cet état de fait : « À quand la fin de la cor-rida ? Nous sommes en période de crise écono-mique grave, n’est-il pas temps de consacrer desfonds publics à résoudre les problèmes de notresociété plutôt que de continuer à torturer desanimaux pour s’amuser ? »

Puis Carole Saldain a également prononcéun dernier discours. Des feux de détresse etautres fumigènes ont ensuite été tirés en bou-quet final. Chaque manifestant a pu repartiravec un morceau du gâteau en souvenir. r

BAYONNELe honteux anniversaire

Laurent a alors pris la parole et a dit, d’unevoix calme : « Je suis le délégué du CRAC, et àce titre je tiens à informer les fidèles que le PèreDominique Espil donne sa bénédiction aux tore-ros, donc cautionne la mort et la torture ».

Le curé lui répond : « Tu dégages, tu es dansun lieu privé ». Il ajoute : « Tu n’as rien d’autreà branler ? ». Sans être spécialiste en théolo-gie, un curé qui emploie le mot « branler »,en plein office de surcroît, avouez qu’il y a dequoi en rester sur le… euh… flanc. Lorsquele prêtre ajoute : « Moi aussi, je vais aux corri-das et j’aime ça », Laurent préfère sortir pourcalmer le jeu.

Quelques militantes restent à l’intérieur.L’une, Sylvie, est avec sa fille. Le curé lui dit :« Toi aussi, tu dégages ! On a sorti fifille ? Tu mefais peur avec ta tête, dégage! » Une autre, Cathe-rine, dit au curé qu’elle est catholique et veut serecueillir pour les taureaux. Il lui répond :« Qu’est-ce que tu y connais, toi, en termes deprière ? Tu es baptisée au moins ? Dégage ! Onne te veut pas parmi nous ».

Un curé qui dit « dégage » à quelqu’un dansune église? Un prêtre qui lance « Tu me fais peuravec ta tête » ? Un homme de Dieu qui vireune croyante qui veut prier ? Oui, c’est possi-ble, c’est à Mont-de-Marsan. Et même pen-dant l’office, il a continué à leur répéter avecvirulence: « Dégagez, sortez d’ici ! Vous n’êtes pasles bienvenues ! »

Deux autres personnes arrivées en retardpour assister à la messe vont ressortir très vite,effarées. Elles racontent à Laurent que le curéest furieux, hystérique et qu’il se déchaîne contreces anticorridas qui viennent semer le désor-dre (j’avais une autre expression en tête mais jevais me tenir). Les deux personnes sont visible-ment choquées par un tel comportement, qu’el-les considèrent inacceptable et impie.

À la fin de l’office, le curé va s’éclipser parl’arrière de l’église. Laurent essaie d’aller dialo-guer avec lui, de façon posée. Le curé se moquede lui et lui dit juste « il est pas mignon, lui, il estpas mignon ! » avant de s’en aller sans rien vou-loir écouter.

Un curé sauve l’honneur

Il existe, heureusement, quelques prêtrespour sauver l’honneur dans les villes de sang.Récemment, le curé de Mimizan, Éric Lestage,a annoncé qu’il refuserait de célébrer quelquecérémonie religieuse que ce soit pour bénirles aficionados : « Cette année, nous avons décidéde ne célébrer aucune messe ni aucun office reli-gieux. Des demandes m’ont été faites et je lesai toutes refusées. Toute manifestation, s’il y en aune, devra se faire en dehors de l’église. »

Enfin une attitude rationnelle ! Et pourtant,ce ne sont pas les pressions qui manquent pourle faire changer d’avis.

Avis aux curés hérétiques : vous voyez, cen’est pas si difficile que ça d’appliquer le mes-sage d’amour du Dieu que vous servez. Il suf-fit de dire non à ceux qui se prétendent chré-tiens alors qu’ils pratiquent encore de nos joursdes sacrifices païens en public. En d’autrestemps, on les aurait qualifiés de suppôts deSatan. Et vous avec. r

Le pape Pie V, par El Greco.

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LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201424 BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 25

Avec le durcissement des autoritésà l’encontre des manifestationsanticorridas, il est utile d’apporter quel-ques précisions sur les droits des manifestantset les règles qui s’appliquent en cas de convo-cation pour une vérification d’identité, uninterrogatoire ou une garde à vue.

Les droits des manifestants– Vous pouvez trouver plein d’infos prati-ques dans le Guide du manifestant édité parle Syndicat de la Magistrature (documenttéléchargeable gratuitement sur http://guide-dumanifestant.org/).– Les forces de l’ordre n’ont PAS LE DROITde vous faire enlever votre t-shirt quel que soitle motif qu’il montre (que ce soit un slogan,un logo d’association de défense de la natureou des animaux, etc.). C’est pourtant ce quiest arrivé à Magescq (t-shirt portant une cita-tion de Gandhi) et c’était un abus de pouvoirindiscutable de la part des gendarmes. Laseule restriction est que le message impriméne soit pas illégal (incitation à la haine raciale,incitation à l’usage de stupéfiants, etc.)– Les forces de l’ordre n’ont PAS LE DROIT deconfisquer des sifflets ou des lunettes, c’est-à-dire des objets dont le port est habituellementautorisé sur la voie publique et qui ne peuventen rien être qualifiés d’armes par nature ou pardestination. Là encore, cela s’est produit àMagescq et ailleurs, en toute illégalité.– Si on vous confisque en début de manifes-tation un objet dont le port est légal, on doitvous le rendre à la fin. Même si vous transpor-

tez quinze sifflets. Même si vous êtes 300 mani-festants à transporter quinze sifflets chacun.C’est aux gendarmes de se débrouiller pouridentifier tous les sifflets pour chacun de vous.En effet, vous pouvez (vous devez) exiger enrepartant que ce soit les bons sifflets qu’on vousrende et pas ceux d’un autre, sinon vous pou-vez porter plainte, surtout que vous aurez pleinde témoins (les autres manifestants qui veulentrécupérer leurs sifflets). Et c’est du sérieux : unami ancien policier a connu le cas d’un ex-col-lègue à lui qui a été révoqué pour ne pas avoirrendu un objet confisqué.

Si vous êtes victimes ou témoins de telsactes, prenez ou faites prendre des photospendant les faits, notez le matricule du/desgendarme(s) ou policier(s) concerné(s) etécrivez ensuite au Procureur de la Républiquepour porter plainte en joignant les photos.

SI VOUS ÊTES CONVOQUÉS PAR LES FOR-CES DE L’ORDRE DANS LE CADRE D’UNEMANIFESTATION ORGANISÉE PAR LECRAC EUROPE, CONTACTEZ-NOUS AUS-SITÔT POUR BÉNÉFICIER DE NOTRESOUTIEN JURIDIQUE. Vous pouvez joindreJean-Pierre Garrigues au 06 75 90 11 93 ouRoger Lahana au 0611540283.

Les règles à connaître si vousvous retrouvez au poste

Si des gendarmes vousinvitent à venir les voir librement, vous avezle droit de refuser.

Corollaire n° 1 : Si des gendarmes vousinvitent à venir les voir librement, c’est qu’ilsn’ont aucun motif juridique pour vous for-cer à venir et que leur but est de vous souti-rer des infos que vous ne leur auriez jamaisdonnées volontairement. Votre intérêt estd’appliquer aussitôt la règle n° 1.

Les gendarmes peuvent se montrer trèsconviviaux, vous proposer un café, être sou-riants et sympas. Des gendarmes qui vousinvitent dans leurs locaux pour boire un café ?Corollaire n° 2 : Pendant un entretien auposte, il n’y a pas de « gentil » gendarme. Siun gendarme est gentil avec vous, c’est qu’ilveut vous piéger. Aucune exception.

Le seul but réel d’un entretien « infor-mel » est, pour les gendarmes, de ne pas êtreobligés de vous dire que vous pouvez voustaire et appeler un avocat. En cas de doute, nerépondez à aucune question qui vous gêne.Vous avez le droit de garder le silence.

Si vous êtes au poste sansmotif et qu’on ne vous notifie pas que vousêtes en garde à vue, vous avez le droit de par-tir quand vous voulez sans donner de raison.Le seul motif qui permet à des gendarmes devous retenir sans vous mettre en garde à vue estune vérification de votre identité. Dans ce casprécis, ils doivent au préalable vous informerde votre droit de faire prévenir le procureur dela République de la vérification dont vous fai-tes l’objet et de prévenir une personne de votrechoix. Dans ce cadre, les gendarmes ne peuventvous garder que 4 heures au maximum.

RÈGLE N° 2

RÈGLE N° 1

Faisons respecter nos droitsface aux forces de l’ordreNous avons des droits garantis par la loi. Utilisons-les. Faisons-les respecter.

DROITRELATIONS

L’ennemi numéro 1 de la discrétion (lesecret parfait étant illusoire), c’est chacun denous. On peut toujours croire que si une fuite a eulieu, c’est la faute à quelqu’un d’autre mais la plupartdu temps, nous donnons nous-mêmes directement lesindices qui permettent à des yeux indiscrets derecueillir toutes les infos dont ils ont besoin.

Dans le cas – extrêmement fréquent – où vous êtesutilisateur de Facebook, nul besoin de recourir à destechnologies de piratage ou d’espionnage sophistiquéspour savoir ce que vous racontez sur le réseau. Il suffitde lire votre mur. Le point faible se résume à une ques-tion toute simple : connaissez-vous vos amis ? Lesconnaissez-vous personnellement ? Si vous en avezquelques dizaines, c’est possible. Si vous en avez descentaines, voire des milliers, la plupart sont de parfaitsinconnus pour vous et pourtant, s’ils sont là, c’estparce que vous avez accepté qu’ils le soient.

Bien entendu, dans le cas où vous utilisez Face-book de façon anodine ou pour parler de votre acti-vité professionnelle, plus vous avez de personnes quivous suivent et mieux c’est. En revanche, si vous pen-sez dissimuler quoi que ce soit en réservant une allu-sion ou une information confidentielle à votre cercled’amis, vous avez sérieusement intérêt à avoir en euxune confiance aveugle. Ce qui est impossible lorsqueces prétendus « amis » sont plusieurs centaines.

Penser que vous êtes observé par quelqu’un duSDIG (ex-renseignements généraux) si vous êtesadhérent ou même simple sympathisant d’une asso-

ciation qui organise des actions, certes légales mais pasforcément appréciées des services de police, ce n’estpas de la paranoïa mais une certitude.

Un militant du CRAC Europe, ancien gendarme etprésent à Rion-des-Landes le 24 août 2013, en a parlétrès directement avec l’un de ces messieurs Big Bro-ther qu’il croise de temps à autre sur les lieux desmanifs et qui était justement là. Ce dernier lui a dit ense marrant que rien n’était plus simple que d’avoir desinfos sur les actions des anticorridas, ils sont tellementbavards sur Facebook ! Pour lire tous les détails de leurvie trépidante, il lui a suffi de devenir leur « ami » sousdifférents pseudos forcément rassurants du genre JojoVegan ou Gina Animala (ces exemples sont fictifs ! siquelqu’un s’appelle vraiment comme ça, ce n’est pasintentionnel).

Et tous les jours, il suit avec attention tout ce qu’ilsécrivent. Pas besoin de disposer d’une technologie à laNSA puisque tout défile en clair sous ses yeux. Biensûr, la plupart du temps, ce qu’il voit est sans intérêt etplutôt fastidieux.

Mais, de temps à autre, il tombe sur une perle,comme sur le mur de cette anticorrida qui a écrit fiè-rement le 16 juillet dernier « Je sais pour R2 », en pré-cisant le lieu, le jour et l’heure du rendez-vous. D’au-tres personnes ont ajouté sur leurs murs des allusionsqu’ils pensaient mystérieuses mais qui ne faisaient quedonner plus de détails à votre « ami » Big Brother. Lesimple mot « R2 » lui avait déjà laissé deviner que nouspréparions un Rodilhan bis, il ne lui manquait plusqu’à utiliser tous ces indices.

Résultat, ces messieurs des RG étaient près denotre camping dès 9 heures du matin le vendredi23 août 2013, installés à 200 mètres en bordure d’unpetit bois. On les a vite repérés mais il n’était plus pos-sible d’aller ailleurs, vu notre nombre. On est doncpartis du principe qu’ils savaient tout ou presque. Celaaurait pu gravement compromettre notre action. Fortheureusement, un plan alternatif avait été prévu.

Quels enseignements en tirer?

1. Si certains de vos « amis » Facebook sont des gensque vous ne connaissez pas personnellement, partezdu principe que tout ce que vous écrivez sur votre murest public et que donc rien n’est confidentiel. Quant àvos MP, ne croyez pas une seconde qu’ils sont de vraismessages privés, les RG y ont accès sans difficulté.2. Ne prenez pas les agents du SDIG pour des demeu-rés. Ils comprennent parfaitement la moindre allusionque vous ferez. Normal, ils vous lisent depuis des moisou des années et vous connaissent donc très bien. Siles gens que vous côtoyez saisissent vos allusions, celaveut dire qu’ils les saisissent aussi.3. Vous ne pouvez même pas leur en vouloir, ils n’ontrien contre vous personnellement, ils font juste leurmétier. Si vous leur dites quelque chose qui les inté-resse, ils l’utiliseront. La seule balance qui trahit ce quevous voulez garder secret, c’est vous-même. La seulepersonne à qui vous pouvez en vouloir, c’est vous.

D’autres précautions peuvent être prises concer-nant vos mails (cryptage) ou vos appels téléphoniques(cartes prépayées), mais cela dépasse largement lecadre de cet article qui se limite à rappeler des règlesde simple bon sens. r

Connaissez-vous vos amis?Tout ce que vousécrivez sur Internetest lu par ceux quivous apprécient,mais aussi par ceuxqui ne vous aimentpas. Ce qui suitconcerneparticulièrement tousles activistes, quelque soit leurdomaine deprédilection.

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LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201426 BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 27

La gendarmerie mobile de Nîmesprête gratuitement son gymnase toutes lessemaines au bénéfice du Centre de la Tauro-machie de Nîmes (CTN), qui y organise desséances d’entraînement pour des enfantsmineurs souhaitant devenir de futurs tortion-naires des arènes.

Une militante découvrele pot aux roses

Mi-janvier 2014, une militante du CRACEurope a contacté par téléphone une responsa-ble du CTN, se faisant passer pour une mèrequi souhaite inscrire son garçon de 12 ans auxcours de tauromachie organisés par cette asso-ciation de type 1901 créée et tenue par des par-ticuliers. Lors de la conversation – qui a étéintégralement enregistrée – la responsable lui afait savoir que l’entraînement se tenait tous lesmercredis en fin d’après-midi dans le gymnasede la gendarmerie mobile, 600 rue Mas de Villeà Nîmes, et tous les samedis après-midi dans lesarènes de Rodilhan, avec l’utilisation de« bétail » pour certaines séances. Il a bien étéprécisé lors de l’échange téléphonique que legymnase était prêté par la gendarmerie.

On peut s’étonner qu’un tel service gra-cieux entre dans les missions de la gendarme-rie nationale qui soutient ainsi une activité illé-gale dans la plus grande partie du territoirefrançais, à l’exception de onze départements dusud du pays. La militante a également interrogéles gendarmes pour savoir s’ils confirmaient leprêt de leur gymnase à l’école taurine nîmoise.Il lui a été répondu que le gymnase était prêtéà un club sportif de la gendarmerie, ce que leCTN n’est pas. Pourtant, le site officiel du CTNfait clairement mention du fait que les entraî-nements ont lieu dans ce gymnase, en indi-quant son adresse en toutes lettres. Il sembledonc que l’une des deux parties concernées nedit pas la vérité.

Il est étonnant qu’une telle collusion entretauromachie et forces de l’ordre soit avérée. LeCRAC Europe a consulté ses avocats et seréserve le droit de saisir la justice le cas échéant.

La neutralité de ces gendarmes mobilesappelés à assurer la sécurité de spectacles tau-rins face aux manifestations anticorridas est, defait, fortement mise en doute puisqu’ils accueil-lent à longueur d’année ceux-là mêmes quivont se retrouver dans les arènes face à ceux quiprotestent contre ce trouble à l’ordre publicque représentent les spectacles de torture pourune large majorité de citoyens.

Enfin, il est permis de se demander siManuel Valls, ministre de l’Intérieur et aficio-nado déclaré, encourage de telles dérives ou lescondamne. Nous lui avons posé la question surle site du ministère, sans obtenir de réponse àce jour.

Le démenti partiel et embarrassédu colonel Poty

Contacté par nos soins, le colonel PierrePoty, qui dirige l’ensemble des gendarmes duGard, a apporté quelques jours plus tard undémenti partiel embarrassé, puisqu’il confirmela collusion entre gendarmes nîmois et tauro-machie. Il a par ailleurs exigé et obtenu de sup-primer sur le site web du CTN la mention queles entraînements des enfants mineurs setenaient dans les installations sportives de lagendarmerie.

Dans son courrier daté du 22 janvier, lecolonel annonce en exergue que nos informa-tions sont erronées. En l’occurrence, ces infor-mations ne sont pas les nôtres, mais celles four-nies officiellement par le CTN sur son site webet réitérées par une responsable du CTN lorsd’une conversation téléphonique qui a étéenregistrée.

Cela étant, le colonel Poty va confirmerl’essentiel des éléments que nous avons révélésdans la suite de sa lettre. Il déclare en effet que« certains membres du CTN sont affiliés au ClubSportif et Artistique de la Gendarmerie de Nîmesqui comprend une section tauromachie créée le1er septembre 2011 ». C’est à ce titre qu’ils ontaccès aux installations sportives de la gendar-merie « à titre gracieux ». Il souligne cependantexplicitement que seuls les membres affiliés à laCSAG bénéficient de cette facilité et ajoute : « LeCTN ne bénéficie donc d’aucun accès particulieraux installations de la caserne Soler ».

Les statuts de la CSAG, une association1901 créée en décembre 1997, précisent en effetque ses membres doivent exclusivement fairepartie des « personnels et leur famille de la gen-darmerie nationale en résidence dans les unitésde la gendarmerie du Gard ».

Il faut donc croire que « certains membresdu CTN » ne sont affiliés au CSAG que parcequ’ils sont également gendarmes ou de famil-les de gendarmes du Gard. Ces circonstancesfortuites n’autorisent en rien le CTN en tantqu’association à organiser des entraînementsà l’usage de l’ensemble de ses adhérentsmineurs dans les locaux de la gendarmerienîmoise. Les statuts du CTN ne stipulent, eneffet, aucune condition pour les élèves d’appar-tenir à une famille de gendarmes gardois.C’est donc en toute illégalité que ces enfantsont suivi des entraînements depuis des mois,voire des années, dans le gymnase de la gen-darmerie mobile de Nîmes.

Quant à la question fondamentale de laneutralité des gendarmes mobiles appelés àassurer la sécurité de spectacles taurins face auxmanifestations des opposants à la corrida, ellereste fortement mise en doute puisqu’il estconfirmé que la caserne des gendarmes mobi-les de Nîmes accueille depuis septembre 2011

une section tauromachie parmi ses activitésofficielles.

Malgré le démenti, l’école taurinepoursuit ses entraînementsau gymnase de la gendarmerie

Pour autant, devait-on croire que lesentraînements du CTN avaient effectivementcessé dans ce gymnase, comme l’affirmele colonel Poty dans sa lettre du mercredi22 janvier ?

Pour le savoir, deux de nos représentants sesont rendus aux abords de la caserne le mer-credi 29 janvier peu avant l’heure prévue del’entraînement. Vers 17 h 50, trois voituresvenant de l’extérieur de la caserne se sontgarées devant les grilles de l’entrée principale.Trois adultes et trois enfants ont patientéjusqu’à 18 heures puis sont entrés. Ils se sontdirigés vers le gymnase et y ont pénétré. Toutela scène a été photographiée. Restait à vérifierque ces personnes venaient bien pour unentraînement de l’école taurine et pas pour uneautre activité sans rapport avec la tauromachie.

Pour ce faire, nous nous sommes égale-ment rendus devant les arènes de Rodilhanle samedi suivant. Vers 14 heures, les mêmespersonnes sont arrivées sur le parking, audétail près qu’il n’y avait que deux des troisenfants. Le formateur s’est présenté quelquesminutes plus tard, muni de cornes de taureaumontées sur un socle. Là encore, tout a étéphotographié.

Les adultes et enfants sont parfaitementidentifiables, confirmant qu’il s’agit des mêmespersonnes que celles qui se sont présentées à lacaserne le mercredi 29 janvier.

Il est donc établi que le CTN utilise tou-jours le gymnase de la gendarmerie mobilepour ses séances de formation, malgré ledémenti du colonel Poty. L’identité des person-nes concernées est simple à établir, le poste degarde à l’entrée de la caserne l’a forcémentnotée dans ses registres le mercredi 29 janvier.Nous souhaitons avoir confirmation que cesadultes et mineurs sont bien des gendarmes ouenfants de gendarmes du Gard. Dans le cascontraire, cela signifierait que le CTN continueà utiliser illégalement les installations sportivesde la gendarmerie. Un nouveau courrier a étéenvoyé au colonel Poty en ce sens. Aucuneréponse ne nous a été faite.

Quoi qu’il en soit, nous déplorons que troismineurs puissent être formés dans des locauxappartenant à la gendarmerie à une pratiqueillégale sur 90 % du territoire français.

Nous notons enfin que les effectifs forméspar le CTN se limitent en tout et pour tout àtrois enfants, confirmant ainsi le déclin évidentde l’attrait de la tauromachie dans notrerégion, ce dont nous nous félicitons. r

Gendarmerie et école taurineLa gendarmerie de Nîmes prête ses installations pour les entraînements d’une école taurine

GARD

Seul un officier de policejudiciaire (OPJ) peut vous garder au postepour une vérification d’identité. La duréemaximale est de 4 heures. Ensuite, ce motifétant épuisé, c’est la règle n° 2 qui s’appli-que.

Rappelons qu’il est légal d’être anticorridaet que manifester est un droit garanti par laconstitution.

Quel que soit le motifpour lequel vous êtes au poste, vous avez tou-jours le droit de faire prévenir un proche quevous y êtes.

Il est strictement interditde vous prendre en photo et de relever vosempreintes sans raison motivée sauf s’il y aun doute réel sur votre identité (article 78.3du Code de procédure pénal) ou dans le cadred’une enquête préliminaire.

On peut s’attendre à ce que d’autres mili-tants anticorridas soient « conviés » de lamême manière sans aucun motif. Tout laisse àpenser que les flics veulent se constituer unfichier des anticorridas les plus actifs, avecprise de photos et d’empreintes (bien vérifiers’ils ont le droit de le faire en leur demandantdans quel cadre ils agissent).

De cette façon, la prochaine fois qu’unfumigène (par exemple) sera oublié par terrelors d’une manifestation, les empreintes qu’ilporte seront relevées et comparées à celles dufichier pour identifier et poursuivre en justicela personne qui l’aura tenu (si la manif estnon autorisée, par exemple). Quand bienmême, cela ne prouverait pas que vous l’avezutilisé, juste que vous l’avez touché (parcuriosité, par exemple).

Les règles principales en casde garde à vue

Il est évident que c’est l’étape suivantepour tenter de déstabiliser les militants si leministère de l’intérieur, influencé par la para-noïa de certains élus aficionados, confirmeson durcissement à notre égard.

Seul un OPJ a le droit devous mettre en garde à vue. Il ne peut le faireque si vous êtes soupçonné(e) d’une infra-ction punie d’emprisonnement. Aucuneexception.

Si vous avez été mis(e) en garde à vue justeparce que vous participez à une manifestation,même non déclarée, même si on vous accuse de

bousculade ou d’injures, vous risquez au pireune amende, pas une incarcération.

Le motif de votre garde àvue doit vous être notifié dès le début de lagarde à vue.

Vos droits doivent vousêtre notifiés : vous avez le droit de garder lesilence, de faire prévenir un proche et d’avoirun avocat dès la première heure de gardeà vue (commis d’office si vous n’en connaissezpas).

N’importe quel avocat vous le dira : à partdonner votre identité, le mieux pour vous estde ne répondre à AUCUNE question, mêmed’apparence anodine (« gentil flic »), mêmetrès agressive (« méchant flic »), même et sur-tout si vous n’avez rien à vous reprocher.Pour toutes les autres questions, répondezjuste que vous voulez un avocat ou taisez-vous. La loi vous y autorise.

Vous pouvez demander àvoir un médecin à tout moment. Même sivous voulez le revoir toutes les trente minutesparce que vous avez la migraine ou mal audos. Même si vous n’avez rien.

Vous avez droit à desrepas chauds, aux heures normales, confor-mes à vos choix religieux.

Si vous voulez manger vegan ou végéta-rien, dites que vous êtes bouddhiste.

Vous avez droit à despériodes de repos.

Il est interdit de vousinsulter, de vous frapper ou de vous humi-lier. Si cela vous arrive, ne répondez rienmais dès que vous serez dehors, portezplainte par lettre auprès du procureur de laRépublique (pas du commissariat dont voussortez, ne soyez pas naïf).

À la fin de la garde à vue (d’une duréemaximale de 24 heures dans les cas nor-

maux), on doit vous remettre un procès-verbal de tout ce qui s’est passé et dit. Vousen avez marre, vous voulez partir maislisez-le attentivement. Si quoi que ce soit necorrespond pas à la réalité, précisez parécrit que vous émettez des réserves avantde le signer. Si une seule des règles ci-des-sus n’a pas été respectée, portez plainte.

Pour plus de détails sur la question dela garde à vue, vous avez un très bon article« Garde à vue en droit français » dans Wiki-pedia.

Ce durcissement montre que certainsrelais du pouvoir paniquent de plus en plusface à la généralisation des actions anticorridaet au recul de leurs spectacles barbares. C’estune excellente nouvelle pour notre cause. Rai-son de plus pour ne rien lâcher et pour ne passe laisser piéger ni intimider par des pratiquesillégales. ROGER LAHANA

RÈGLE N° 12

RÈGLE N° 11

RÈGLE N° 10

RÈGLE N° 9

RÈGLE N° 8

RÈGLE N° 7

RÈGLE N° 6

RÈGLE N° 5

RÈGLE N° 4

RÈGLE N° 3En bref…

Nos présidentsd’honneur� Aux côtés du conseild’administration et des délégués duCRAC Europe, plusieurspersonnalités engagées dans la causeanimale ont accepté de devenir nosprésidents d’honneur. Citons d’abordceux qui ont malheureusementdisparu mais restent toujoursprésents dans nos c ? urs : lephilosophe Jacques Derrida et legénéticien, écrivain et humanisteAlbert Jacquard. Jacques Dary,fondateur du CRAC en 1991, continueà contribuer au combat pourl’abolition en essayant de faire signerune déclaration anti-corrida par leplus grand nombre possible devétérinaires. Patrick Pelloux esturgentiste et chroniqueur. Henry-JeanServat est écrivain et journaliste, ilest très impliqué dans de multiplesaspects de la protection animale.Enfin, la romancière Amélie Nothombnous a rejoints avec enthousiasme en2013.

Amélie Nothomb signe la pétition duCRAC Europe lors de sa rencontre avecnotre délégué Laurent Goulefer.

Adresses postales etadresses e-mails� Prévenez-nous de votre nouvelleadresse postale. De même si vouschangez d’adresse mail ou si vousn’en possédiez pas et venez d’enacquérir une, pensez à nous eninformer. Les frais de timbres sontencore beaucoup trop importants.Nous préférons consacrer l’argent desadhérents à des actions percutantes !

Article 521-1� Pour le Code pénal, la corridaconsiste en sévices graves et actes decruauté punis de deux ansd’emprisonnement et de 30 000 eurosd’amende. Mais, de façon ahurissante,l’alinéa 7 de cet article l’autorise parexception dans certaines communes :« Les dispositions du présent articlene sont pas applicables aux coursesde taureaux lorsqu’une traditionlocale ininterrompue peut êtreinvoquée. » Toutes nos actions ontpour objectif la suppression de cetalinéa criminel. Aidez-nous,rejoignez-nous !

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LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201428 BULLETIN N°17 - AVRIL 2014 - LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND 29

CollectorLe premier saut dans les arènes,Alès, 22 mai 2004Bien avant R1 et R2 (Rodilhan 2011 et Rion 2013), le CRAC avait avecAnimaux en péril initié ce type d’action-surprise dès le mois de mai 2004.Un R0, en quelque sorte. Cela nous avait valu la Une du Midi Libre, même sil’article en page intérieure n’occupait qu’une toute petite partie de la pleinepage consacrée aux stars de l’événement : les tortionnaires en costumesmoulants qui, par ailleurs, subirent pour trois d’entre eux de sérieux coupsde cornes. On peut y voir a posteriori comme un symbole de la montée enpuissance de notre mouvement, enfin remarqué par les médias, et de ladéroute désormais inéluctable des barbares des arènes.

La triple manifestation d’Alès les 11et 12 mai 2013 a été un immense succèsen termes de mobilisation, d’intensité et devaleurs partagées. Cela n’a malheureusementpas été suffisant pour faire annuler le suppliceet la mort des taureaux que nous voulions sau-ver. Nous l’avions promis à l’époque : nousrevenons. Et cette fois, nous devons empêcherle massacre.

Notre objectif est l’annulation pure etsimple de la corrida du samedi 31 mai et dudimanche 1er juin 2014.

La multiplication desactions prévues tout aulong de l’année fait quenous avons opté pour uneorganisation différente decelle de 2013. Toutd’abord, notre venue selimitera à un seul jour, lorsduquel diverses actionsseront menées. Le modeopératoire précis ne serarévélé que le jour mêmeaux manifestants présents.Nous en attendons unimpact que nous espérons décisif. La seulechose que nous pouvons en dire aujourd’huiest que tout ce qui a été prévu sera non-vio-lent et dans le strict respect de la légalité.

Pour parvenir à notre objectif, la premièrecondition est que nous devrons être les plusnombreux possible. Le but n’est pas de com-parer l’affluence des manifestants de 2014 à

celle de 2013, les circonstances ne sont pas lesmêmes et le déroulement des événements seradifférent.

Aspects pratiques

Cette année, le CRAC Europe ne se char-gera pas de la logistique des bus. L’an dernier,cela a représenté un travail considérable et uncoût extrêmement élevé pour notre associa-tion. Nous ne le regrettons pas mais, une foisde plus, 2014 va être plus chargée que jamais

en nombre et en typesd’actions. Aussi avons-nous besoin de répartirau mieux nos ressourcespour être le plus efficacepossible. Notre rôle auniveau du comité orga-nisateur consistera àfournir toutes les infor-mations nécessairespour que les militantseux-mêmes puissent seprendre efficacement encharge.

Les outils que nous mettons à votre dispo-sition sont les suivants :

Relais systématiques des infos utiles sur lapage officielle Facebook du CRAC Europe

Forum en ligne sur le site du CRACEurope http://forum.anticorrida.com : vouspourrez entre autres y rechercher ou proposerdes covoiturages.

Site dédié à 100 % à Alès : http://ales-cor-rida.com/. Vous y trouverez toutes les infospratiques et en particulier, tout ce quiconcerne les possibilités d’hébergement surplace et la recherche de covoiturages.

Infos sur les bus organisés par des mili-tants : déjà plusieurs sont en cours de remplis-sage, dont un Vichy – Gannat – Clermont-Fer-rand – Issoire – Saint-Flour – Alès, un Caen –Le Mans – Tour – Alès, et d’autres au départ deParis, Toulouse et Strasbourg. Vous pouvezpayer votre trajet directement au CRACEurope qui fera le relais. D’autres bus sont enpréparation pour venir depuis divers payseuropéens.

D’ici là, maintenons la pressionsur Max Roustan

Max Roustan, maire d’Alès qui n’aime pasles corridas mais en organise depuis 18 ans (dequi se moque-t-il ?), a été ré-élu dès le premiertour en mars 2014. À nous de lui faire compren-dre qu’il doit de lui-même abandonner cettepratique barbare et rejoindre Fréjus, Fenouillet,Bourg-Madame, Collioure et la Catalogne espa-gnole qui ont tourné le dos à la torture tauro-machique au cours des années 2000.

Dès à présent, vous pouvez lui écrire (mail,fax et courrier postal) et lui téléphoner pour luidemander d’arrêter le massacre à Alès. Il en a lepouvoir. Et de toute façon, soyons nombreuxà Alès le samedi 31 mai 2014 pour empêcher lemassacre et envahir la ville. r

Alès, acte IINotre objectif est l’annulation pure et simple des corridasdu samedi 31 mai et du dimanche 1er juin 2014.

Devenez chargé(e) de mission duCRAC Europe pour l’abolition

Depuis novembre 2013, nous avons la possibi-lité d’aller à la rencontre des députés et sénateursafin qu’ils signent des textes de loi pour l’aboli-tion. Afin que l’une de ces propositions de projetde loi (PPL) puisse être mise à l’ordre du jour del’assemblée nationale ou du sénat, il nous fautréunir un maximum de signature. Si nécessaire,obtenir déjà la majorité absolue avant même ledébat, ce qui contraindra les élus à ne plus ignorerce sujet de société comme ils le font depuis desdécennies. L’abolition est proche, cela ne dépendque de nous tous.

Pourquoi différentes PPL ? Tout simplementparce que beaucoup d’élus ne veulent signerqu’une proposition de loi provenant de leur pro-pre groupe. Nous avons à l’Assemblée nationaleune PPL EELV, une autre socialiste et enfin, uneUMP.

Au sénat, la seule PPL est socialiste. Il faudraitdonc trouver un sénateur UMP disposé à endéposer une également. Toutes ces PPL n’ontqu’un objectif : la suppression de l’alinéa 7 de l’ar-ticle 521.1 du Code pénal quipermet de torturer des taureauxdans 11 départements du sud dela France sous couvert de tradi-tion.

Merci de nous contacter sivous souhaitez rencontrer votredéputé ou votre sénateur (vouspouvez aussi en rencontrerbeaucoup plus si vous le vou-lez). Nous vous remettrons alorsnotre vade-mecum qui explique toute la marche àsuivre ainsi que les formulaires à faire remplir auxdéputés et sénateurs.

Nous mettons en place des sessions de forma-tion afin que vous puissiez agir dans les meilleuresconditions. La première session a eu lieu le samedi25 janvier à Paris. Chaque session est l’occasion deprésenter le vade-mecum en détail, de répondre àtoutes vos interrogations, d’améliorer notredémarche grâce à vos remarques et critiquesconstructives, et de mettre en place des simula-tions de mise en situation.

Appel aux militants!

Dans le cadre de la mise en place des sessionsde formation pour aller à la rencontre des députéset sénateurs, nous sommes à la recherche de lieux(salles polyvalentes, granges, remises, dépendan-ces, petits théâtres…) qui pourraient nousaccueillir avec les militants intéressés par les ses-sions (séances plutôt le samedi après-midi). Laconfiguration spatiale peut s’avérer simplement« spartiate », elle nécessite la possibilité de dispo-ser de chaises ou bancs ou gradins, d’une table, etde pouvoir scinder en deux l’espace proposé de

manière à avoir un espace spectateur et unespace acteur.

Contacter son (sa) (ses)député(e)(s) ou sénateur(s)

Marche à suivre suggérée :1. Entrer en contact avec elle ou lui– Par hasard, sur un marché, lors d’une réunion,parce que c’est votre voisin, un cousin, etc.– Volontairement, en vous procurant l’adresse desa permanence parlementaire sur le site de l’As-semblée nationale ou ailleurs (si vous ne l’avezpas, nous pouvons vous la donner).2. Prendre rendez-vous avec son secrétariat– Pour ne pas braquer vos interlocuteurs au télé-phone, vous pouvez donner comme sujet de votrepréoccupation la protection animale en général.3. Avoir en tête l’objectif de votre visite, poliemais déterminée– Lui expliquer précisément en quoi consiste unecorrida (en général, les députés connaissent lacorrida, mais ignorent parfois qu’en France elle

comprend la mise à mort,comme en Espagne).– Montrer votre indignationpar rapport à l’injustice de la loiexistante (rappelez-vous que, àcause de cet alinéa 7 de l’arti-cle 521.1 du Code pénal, le tau-reau et le coq ne sont pas proté-gés des sévices cruels dans lesud de la France).– Avoir bien en tête que le-la

député(e) en face de vous est légalement celui-celle de tous les Français, donc s’il-si elle vous ditque la corrida ne le-la concerne pas, car il n’y en apas dans sa circonscription, c’est faux. Il-elle estconcerné(e), comme nous tous.– Développer des arguments contre la corrida(par exemple le vote récent du Parlement de Cata-logne espagnole), ou bien lui montrer des images(photos et films de Jérôme Lescure). Parler aussides scandaleuses écoles de tauromachie et dessubventions de certains conseils généraux ourégionaux.– Lui proposer de signer l’une des propositions deprojet de loi (celle de son groupe politique quandelle existe).– En cas de refus de signature de la PPL, lui pro-poser de signer le manifeste du CRAC Europe.– Si son groupe n’a pas déposé une PPL, lui pro-poser de le faire lui-même.– Si vous vous heurtez à un refus sur toute la ligne,lui faire expliciter les raisons en disant que pourne pas déformer sa pensée, et dans un soucid’honnêteté intellectuelle, vous allez noter parécrit ce qu’il-elle vous oppose pour en informerles associations concernées par le problème.

Bon courage, et bon succès dans vos démar-ches ! r

Contactez vos élu(e)sTrois propositions de loi (ppl) à l’Assemblée nationale et une au sénat !Nous pouvons tous agir pour en finir avec la barbarie des arènes ! Faisons signer les parlementaires !

Liste des villespressenties

� Bayonne� Bordeaux� Dijon� Lille� Lyon� Marseille

� Montpellier� Nantes� Rennes� Rouen� Strasbourg

Pour contacter Max Roustan

et la mairie d’Alès.

Accueil : 04 66 56 11 00Secrétariat du maire : 04 66 56 42 88

Fax : 04 66 56 10 31Mail : [email protected]

ADRESSE POSTALEM. Max Roustan

Place de l’hôtel de ville30115 ALES Cedex BP345

ACTIONS

Laurence Abeille, députée EELV.

Damien Meslot député UMP.

Genevieve Gaillard, députée PS.

Rolland Povinelli, sénateur PS.

Page 16: CRAC Europe · textes des différentes ppl, la liste des députés et sénateurs, alphabétique et par département. NOUS AVONS BESOIN DE VOUS! Merci de nous contacter afin de devenir

Participation libre. Prix de revient pour information, flyers : 0,05 euro (soit 0,50 euro les 10), tracts : 0.15 euro (soit 1,50 euro les 10).

CORRIDA. Ils achèvent aussi les chevaux !Flyer 21x15STOP! Flyer 21x15

MIEUX VAUT EN (FAIRE) RIRE...

LES EMPÊCHEURS DE TORTURER EN ROND - BULLETIN N°17 - AVRIL 201430

BOUTIQUE. CRAQUEZ...

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1. Rodilhan,de Jérôme Lescure,5 euros.

2. Alinéa3,de Jérôme Lescure,10 euros.

3. Olé, de BernardDubique, 10 euros.

4. A.L.F.,de Jérôme Lescure,le DVD 19,99 euros,le Blu-Ray22,99 euros.

5. Derrière lesmurs. Alès les11 et 12 mai 2013,du CRAC Europe,5 euros.

� Ninio lepetit taureau,de MonicHumain.Un enfant etson ami taureauvivent heureuxen Camargue.Le jeune taureauva-t-il périrdans l’arène?4,70 euros

� Histoire de lacorridaen Europe,d’ÉlisabethHardouin-Fugier,25 euros

� Alès 2013.L’abolition est enmarche, de DavidJoly, préface deJacques Dary,15 euros.Tous les droitssont reversésau CRAC Europe.

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sur matière plastique (moins écologique

que le papiermais plus solide).

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Concerts ouiCorridas nonFlyer 15x21

BULLETIN D’ADHÉSIONet de soutien aux actions 04/14

NOM

Prénom

Adresse

Code et ville

Téléphone (facultatif)

Tél. mobile (facultatif)

E-mail*

*facultatif, bien sûr, mais recommandé, car vous serez informés plus viteen cas d’actualité importante, et cela nous économise des frais postaux.

Si votre conjoint désire adhérer (sans supplément de cotisation), indiquez-nous ses NOM et Prénom

Nombre total de personnes à votre foyer : �

Merci de votre aide sans laquelle nous ne pouvons rien ! * Attention ! Cotisation ET don donnent droit à une réduction d’impôts de66% de votre versement dans la limite de 20% de votre revenuimposable : un don de 100 euros ne vous coûte que 34 euros.Les versements envoyés avant fin 2014 (date du chèque faisant foi) civiledonnent droit à la réduction d’impôt dès 2015.Reçu fiscal envoyé en début d’année.Les entreprises bénéficient d’autres avantages fiscaux; Renseignez-vous.

La revue Les Empêcheurs de torturer en rond est envoyéeà tous les adhérents et donateurs. Vous pouvez renvoyerce bulletin avec votre règlement par chèque de préférence à l’ordre duCRAC - BP 10244 - 30105 Ales Cedex - France

Oui, je, soussigné, souhaite adhérer auComité Radicalement Anti Corrida Europe

� Je verse ma cotisation* 2014 (minimum 15 euros) €

� Je fais un don libre* de €

� Je souhaite diffuser l’idée que la cruautédes corridas est inacceptable et je commande

� DVD A.L.F. (Jérôme Lescure) 19,99€ €

� Blu-ray A.L.F. (Jérôme Lescure) 22,99€ €

� DVD Derrière les murs (Jérôme Lescure) 5€ €

� DVD Alinéa 3 (Jérôme Lescure) 10€ €

� DVD Rodilhan (Jérôme Lescure) 5€ €

� DVD Apprendre à tuer (Pablo Knudsen) 12€ €

� DVD Olé (Bernard Dubique) 10€ €

� CD Je n’me laisserai pas faire 5€ €

� CD Cambou chante 5€ €

� Livre Alès 2013 15€ €

� Livre Corrida 5€ €

� Livre Sablon, le dernier combat 17€ €

� Livre La mafia tauromachique 12€ €

� Livre Histoire de la corrida 26€ €

� Livre Demain les chiens… 13€ €

� Livre Ninio le petit taureau 4,70€ €

Autocollants “STOP”� A (Stop) � B (La honte) au choix à l’unité, soit ___________ pièces x 1€ €

� lot(s) de 4 (deux de chaque) à 2€ €

� lot(s) 10 flyers Stop ! Part libre €

� lot(s)10 tracts Non aux écoles… Part libre €

� lot(s)10 tracts Ils achèvent aussi… Part libre €

� lot(s) 10 flyers Concerts oui ! corridas non Part libre €

� Tee-shirt noir homme/femme,XS, S, M, L, XL, XXL, à 10€ €

� Casquette noire à 10€ €

Cartes postales “humour”� lot(s) de 25 (une de chaque) à 5€ €

Participation aux frais d’envoi +3 €TOTAL €

A

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DOCUMENTS À DISTRIBUER L’information doit circuler et la corrida reculer.

Non aux écoles de violencesFlyer 10x21

25 cartes postales originalesElles sont belles, drôles… émouvantes.

Grand merci aux artistes qui ont offert leur talent : Besancenot,Camille, Clarence, Hardouin-Fugier, Hély, Morvandiau, Péhel, Phath

et les dessinateurs de Charlie Hebdo : Cabu, Charb, Honoré,Jul, Luz, Siné, Tignous et Wolinski.

En les achetant, à un prix très raisonnable, pour vous et vosamis, vous nous aidez à lutter contre l’horreur de la corrida.

Page 17: CRAC Europe · textes des différentes ppl, la liste des députés et sénateurs, alphabétique et par département. NOUS AVONS BESOIN DE VOUS! Merci de nous contacter afin de devenir

CRAC EUROPEpour la protection de l’enfanceBP 10244 - 30105 Alès CedexTél. 06 75 90 11 [email protected]ésion : 15 euroswww.anticorrida.comwww.patrimoine-corrida.frwww.les-taureaux-voteront.comwww.ales-corrida.comAssociation à but non lucratif régulièrement déclaréeau tribunal d’instance de Strasbourg.

Les Empêcheurs de torturer en rond, édité parle CRAC Europe, traite d’abord de la barbariedes arènes, mais est ouvert à toutes les tendan-ces de la protection de la nature. N’hésitez pasà nous communiquer vos informations et vostémoignages (publiés après avis du conseil d’administration).

Directeur de la publication :Jean-Pierre GarriguesRédacteur en chef : Roger LahanaMaquette : Jean-Luc WaletCorrectrice : Stéphanie LahanaOnt participé à la rédaction de ce numéro :Franck Andrieux, Carole Raphaelle Davis,Laurent Goulefer, Jean-Pierre Garrigues,Roger Lahana, Luce Lapin, Jérôme Lescure,Cédric MouyssetCrédits illustrations : El Greco (p.22), SamandraEydaleine (p.7), Insolente Veggie (p.9), RogerLahana (p.2,3,4,5,6,7,8,13, 14,15,21,25),Jérôme Lescure (p.1), Jean-Marc Montegnies(p.3,10,11,12,18), Mouchakaka Bebb (p.10),Jean-Louis Piquet (p.23).Remerciements à nos militants,pour leur dynamisme et leur constance,et aux associations partenaires.

Dépôt légal : avril 2014Impression : AVL Diffusion, Montpellier (34)

MEMBRES DU BUREAUPrésident : Jean-Pierre GarriguesVice-président : Jérôme LescureVice-président : Roger LahanaSecrétaire et porte-parole : Franck AndrieuxTrésorier : Jean-Luc Bernard

DÉLÉGATIONS EN FRANCEAlsace : Sophie AyméAude : Cédric Mouysset, 0681281187Bouches-du-Rhône : Sophie Brocklehurst,06 89 13 58 69Gard : Jean-Pierre Garrigues, 0675901193Île-de-France : Marianne Pastre, 0650809398Loire : Catherine Martin, 0671098019Lorraine : Michèle Clément, 0681476630Lozère : Roger Lahana, 0611540283Nord-Pas-de-Calais-Somme : Laurenceet Franck Andrieux, 06 50 83 10 76Pyrénées-Atlantiques : Carole Saldain,06 81 14 12 46Yonne : Dr Dorothée Aillerie, vétérinaire,06 74 73 58 78

À L’ÉTRANGERAllemagne : Marika Marcuzzi,[email protected] +49 9333 90 411 48Italie : Claudia Sgarzi, +39 0141 29 44 27Suisse : Irène Noël, [email protected]

Les adresses mails des membres du bureau etdes délégués sont sur notre site, à « Contacts ».

Comme tout citoyen, les adhérents etles responsables du CRAC Europe peuventparticiper à titre personnel à des actions quine sont pas organisées par le CRAC Europemais par d’autres associations ou par des par-ticuliers. Nous les invitons à le faire dès lorsqu’il s’agit de la lutte pour l’abolition de lacorrida car nous pensons que plus il y aurad’initiatives pacifistes en ce sens, plus nousaurons de chances d’aboutir rapidement à lavictoire de notre cause.

Nous leur demandons simplement dene pas utiliser de visuels du CRAC Europe(en particulier banderoles, drapeaux, affi-ches, etc.) dès lors qu’ils participent à desactions citoyennes indépendantes.

Vous trouverez ci-dessous, pour informa-tion, la liste de l’ensemble des manifestationset actions abolitionnistes annoncées à ce jourà notre connaissance. Ce tableau sera remisrégulièrement à jour. r

Actions citoyennes et autresLa position du CRAC Europe

20 avril : Aignan26 avril : St-Martin-de-Crau27 avril : Parentis-en-Born11 mai : Palavas les flots17 mai : Vergeze7 juin : Nîmes

14 juin : Istres28 juin : Rieumes14 juillet : Plaisance du Gers17 août : Béziers23 août : Maubourguet

16 février : Magescq23 février : Arsacq2 mars : Saint-Gilles9 mars : Samadet10 mars : Nîmes13 avril : Garlin

2. Actions citoyennes indépendantes (non organisées par le CRAC Europe)

8 février 2014 Action Dignité animale et L214,distribution tracts CRAC Europe LYON

15 février Manifestation Stop au Ch’tis Fox day LILLE

15 février Conférence du professeur Montagner BORDEAUX(CRAC Europe)

26 février Permanence devant l’Assemblée nationale PARIS(CRAC Europe)

2 mars Spectacle au Mélo d’Amélie au bénéfice PARISdu CRAC Europe à 14 h 00

18 mars Permanence devant l’Assemblée nationale PARIS(CRAC Europe)

24 mars Procès de Jean-Pierre Garrigues, DAXChristophe Marie et Jean-Marc Montegnies pour l’action à Rion-des-Landes

6 avril Manifestation COLBAC BÉZIERS

16 avril Permanence devant l’Assemblée nationale PARIS(CRAC Europe)

20 avril Manifestation BAC Marseille et CRAC Europe ARLES

10-11 mai Stand au Forum ANICA DOUAI

13 mai Permanence devant l’Assemblée nationale PARIS(CRAC Europe)

31 mai Manifestation CRAC Europe, FBB, AEP ALES

8 juin Manifestation CRAC Europe VIC-FEZENSAC

14 juin Manifestation BAC Marseille ISTRES

17 juin Permanence devant l’Assemblée nationale PARIS(CRAC Europe)

9 août Manifestation CRAC Europe BAYONNE

30 août Manifestation CAAC CARCASSONNE

1. Actions organisées par des associations