Discours du Président de la République - Conseil Présidentiel sur la Santé

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  • 8/10/2019 Discours du Prsident de la Rpublique - Conseil Prsidentiel sur la Sant

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    PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

    Conseil Prsidentiel sur la Sant

    Discours la Presse

    de

    S.E.M. ALI BONGO ONDIMBA

    Prsident de la Rpublique, Chef de lEtat

    _____________________

    Libreville, le 29 octobre 2014

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    Monsieur le Premier Ministre,

    Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

    Mesdames et Messieurs, Mes chers compatriotes,

    Jai convoqu un Conseil Prsidentiel sur la sant ce jour dans le but defaire le point sur les avances de la rforme de notre systme sanitaire.

    Comme vous le savez, lors des dernires assises sociales du mois de mai

    2014, javais longuement insist sur la problmatiquede lamlioration

    des soins au bnfice du plus grand nombre. En effet, ce que nos

    compatriotes attendent de nous cest un changement radical dans la

    qualit des prestations qui leurs sont offertes.

    Chacun a pu noter les efforts importants que le Gouvernement consent

    la construction de centres hospitaliers modernes de haute qualit, qui

    sont aujourdhui considrs comme des fleurons de la mdecine dans

    notre sous-rgion. Il sagit notamment du CHU dAngondj; du CHU de

    Libreville phase 1 et 2, du CHU de Lambarn et du CHU dOwendo.

    Ces efforts sont la manifestation vidente de notre dtermination

    livrer nos compatriotes une offre de sant adquate.

    Mais que dire des hpitaux de Mouila et dOyem, construitsil y a prs

    de 20 ans, mais qui sont rests dix annes durant, sans exploitation ni

    maintenance, et dont la conclusion des tudes nous a montr quilfaudrait aujourdhui lesreconstruire.

    La destruction de Jeanne EBORI hpital, construit par le Prsident Omar

    BONGO ONDIMBA, symbole pour plusieurs gnrations de Gabonais, a

    t un vnement des plus marquants mes yeux.

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    Aussi, ai-je t moi-mme trs touch par la dcouverte des effets de

    contamination lie lamianteet de sa dgradation due au manque de

    maintenance.

    Allons-nous laisser lhistoire se rpter?

    En dcidant de reconstruire cet hpital, jai voulu rendre hommage non

    seulement au Prsident dfunt, mais aussi et surtout la femme

    gabonaise car cet hpital sera ddi la sant de la mre et de lenfant.

    La Premire Dame, comme vous le savez, a effectu une tourne dans

    le Gabon profond. Les conclusions de son rapport, en complment de

    tous les autres rapports existants, rvlent de graves

    dysfonctionnements.

    Lexemple duCentre de sant dOvan, qui pratique 69 accouchements

    chaque anne avec deux couveuses qui nont jamais march, faute de

    personnel form pour les faire fonctionner.

    On constate des problmes de locaux vtustes et peu fonctionnels,

    aussi, Bitam dans le Woleu-Ntem.

    Lastourville, Franceville, Okondja, Ngouoni, Leconi, Bongoville, etc. Les

    constats se suivent et se ressemblent, la Premire Dame est reste

    marque par les difficiles conditions des populations. Le message de lapopulation est clair. Il faut amliorer les conditions de vie en gnral et

    laccs aux soins en particulier.

    Le systme de sant souffre dune insuffisance en personnel qualifi.

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    Il est en effet inconcevable que ltat consente des ressources dans la

    construction de structures sanitaires dans des zones quasiment

    inhabites, alors que dans le mme temps, des zones forte densit depopulation ne disposent parfois daucun centre de sant.

    Comment se fait-il quil y ait plus de 500 dispensaires labandon

    travers le territoire, mais pour lesquels, ltat chaque anne engage des

    dpenses de fonctionnement.

    Nous constatons par ailleurs que loffre demdicaments ne croise pas

    toujours sa demande. Les dpenses de ltat dans ce secteur, qui

    oscillent autour de dizaines de milliards de FCFA, sont parmi les plus

    importantes dAfrique.

    Les dernires enqutes ralises dans le domaine de la sant publique

    au Gabon montrent que la demande de prestations de servicescontinue de crotre, tout en mettant en vidence les plaintes

    incessantes des populations, preuve de lincapacit des services de

    sant samliorer.

    Dans le cadre de la mdecine prventive, Ltat se dote chaque anne

    de stocks de vaccins qui finissent par expirer sans mme tre utiliss,

    alors que la couverture vaccinale dpasse difficilement les 32% requis

    par lOMS.

    Le matriel sanitaire acquis grand frais reste dans des emballages

    quand il ne se retrouve pas dans des cliniques prives. Les

    mdicaments disparaissent et se retrouvent dans des marchs de la

    sous-rgion alors que la mortalit maternelle et infantile tout comme

    dautres indicateurs pertinents restent largement en de des objectifs

    fixs par lOMS.

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    Ceci est inacceptable.

    Jentends bien que lon mette en vidence les problmes de moyens,

    mais moi je parle de rsultats. La motivation pour les moyens esttoujours plus grande alors que la problmatique de la motivation aux

    rsultats semble dcliner.

    Mes Chers compatriotes,

    Notre pays a dpens plus de 1000 milliards de FCFA ces 6 dernires

    annes, rien que pour le fonctionnement de notre systme de sant,

    masse salariale comprise.

    Les dpenses publiques en matire dinvestissement quant elles

    slvent environ 455 milliards de FCFA, si lon prend en compte le

    stock montaire relatif aux financements extrieurs.

    Par comparaison, certains pays africains natteignant pas 20% de ce

    budget, connaissent des amliorations significatives de leurs systmes

    de sant.

    Il est avr que nous sommes le pays qui dpense le plus par habitant

    en matire de sant en Afrique, et cependant nos populations ne sont

    pas suffisamment prises en compte.

    Il est vrai que nous pouvons compter notre actif des avances

    significatives, telles que la couverture mdicale universelle qui touche

    plus de la moiti de la population et une prise en charge prnatale

    leve, pour autant, dnormes efforts restent entreprendre si nous

    voulons crer un systme de sant vritablement performant.

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    Un systme qui conduit une amlioration rapide de ltat de sant

    des populations gabonaises, avec une attention toute particulire

    accorde aux populations vulnrables.

    Jai moi mme sillonn le Gabon dans le cadre des manuvres de santmilitaires et je sais quil a toujours exist dans notre pays un problme

    de planification.

    Monsieur le Premier Ministre,

    Mesdames et Messieurs les Ministres,

    Mesdames et Messieurs,

    Jai voulu inviter nos partenaires techniques qui ont labor un

    diagnostic de notre systme de sant, afin davoir un regard extrieur

    sur la problmatique de la sant au Gabon.

    Une rponse urgente doit tre apporte la question du financementdes mdicaments et la gestion de lOffice Pharmaceutique National.

    Les services daccueil dans nos hpitaux doivent tre amliors sans

    dlais. Nous ne pouvons plus continuer de financer sur fonds propres

    nos vaccins et tout simplement les gaspiller ; aussi des actions

    rapides doivent tre prises pour atteindre une plus grande couverture

    vaccinale nationale.

    Une remise niveau des plateaux techniques simpose avec la plus

    grande urgence.

    Mesdames et Messieurs les Membres du Corps mdical,

    Je vous ai entendu, et cestpour cela que nous avons commenc par

    amorcer une amlioration de votre cadre de travail, ce vaste

    programme se matrialise et se poursuivra.

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    Le renforcement des capacits et la formation des cadres administratifs

    et des personnels de sant lchelle national, doivent tre amorcs

    rapidement et apporter des rsultats probants trs court terme.

    Le mode de gestion de nos hpitaux doit sorienter vers une structure

    organisationnelle davantage axe sur la culture des rsultats et non des

    moyens, avec des gestionnaires qualifis et spcialiss dans la gestion

    des structures hospitalires.

    Cette nouvelle approche devrait inluctablement nous conduire vers

    une nette revalorisation de vos situations respectives, avec cette

    meilleur gestion il sera possible dsormais de vous rtribu pour vos

    comptences et la qualit du service fourni aux usagers.

    Une carte sanitaire dynamique des structures communautaires doit

    tre mise en place pour une dpense efficace des ressources

    budgtaires alloues.

    Je reste plus que jamais dtermin voir le Gouvernement offrir nos

    compatriotes le systme de sant quils mritent. Je vous exhorte

    vous y employer rsolument.

    Ma dtermination, est vidente, je veux le meilleur pour mes

    compatriotes et vous allez le mettre en uvre.

    Mesdames et Messieurs,

    Le Gouvernement vient de signer une Convention pour lAssistance

    Technique pour la Rforme Nationale de la Sant; et pour la mise en

    place de la Cellule dAppui et de Pilotage de ladite rforme.

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    Sagissant de la gouvernance du systme de sant, de la gestion des

    structures tout comme de la chaine de distribution des mdicaments,

    des appels candidatures doivent tre ouverts lexpertise nationale

    et internationale sur la base des fiches de postes labores.

    Nous venons en outre de valider un programme de renforcement des

    capacits humaines et infrastructurelles lchelle nationale. Ce

    programme devra tre soigneusement articul sur un modle de

    financement bas sur la performance, avec un modle de recrutement

    et de formation des cadres et des agents plus orients vers les besoins

    vritables des populations.

    Je demande au Gouvernement de mettre en place un Comit

    Budgtaire restreint sur la sant, dont la mission principale sera de

    rallouer de faon optimale les dpenses de fonctionnement et

    dinvestissement en matire de sant en Rpublique Gabonaise.

    Je veux pour mes compatriotes le meilleur, de ce qui se fait en matirede sant quitte recourir aux meilleurs spcialistes des quatre coins du

    monde, o nous navons pas la comptence.

    Pour ce qui est de notre expertise nationale, je fais appel des

    compatriotes valeureux et dtermins, qui mettent en avant la sant

    des Gabonais, et non leur intrt personnel.

    Jexhorte le gouvernement la mise en place dune structure pour

    linspection et le contrle, ainsi quune Agence pour la Maintenance

    des Infrastructures Publiques.

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    Mes chers compatriotes,

    Lobjectif vis par ces mesures est lamlioration de la gouvernance

    de notre systme de sant. Pour ce faire, je convie le Gouvernement

    explorer toutes les opportunits pour une adquation parfaite entreleffort budgtaire consenti par lEtat et la satisfaction des besoins des

    populations en matire de sant. Aucune piste ne doit tre carte.

    La culture du rsultat doit dans ce domaine plus que dans dautres

    remplacer la culture des moyens.

    Chaque franc dpens par le contribuable doit rpondre un besoin

    pralablement identifi.

    Un accent particulier doit tre mis sur la maintenance et le

    renouvellement des infrastructures et quipements.

    Les gabonais ne veulent plus voir des structures de sant peine livresse dlabrer sous leurs yeux, faute dentretien.

    Au moment o nous nous engageons rsolument dans la mise en

    uvre de la Stratgie dInvestissement Humain du Gabon, nous devons

    tous garder lesprit que la sant est lun des piliers essentiels de notre

    Pacte Social.

    Une population en mauvaise sant ne peut pas contribuer efficacement

    au dveloppement de son pays.

    Je compte donc sur limplication sans faille de tous les acteurs du

    systme de sant publique pour faire aboutir cette rforme laquelle

    jattache du prix.

    Je vous remercie.