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au sommaire : 2 3 7 8 Notre site Internet : des outils pratiques Géosanté, Démographie de la médecine générale Les Travaux du Collège des médecins généralistes Les Travaux du Collège des médecins spécialistes Articulation Médecine ambulatoire /Médecine hospitalière Le système de santé américain Maltraitance à enfants Expression des syndicats sur la démographie médicale Rarement analysée de façon prospective, la démographie médicale a souvent été utilisée, voire manipulée par les Pouvoirs Publics à l’appui de leurs propres options en matière d’organisation des soins. C’est ainsi qu’en quelques années, on a vu évoquer le risque de pléthore puis le danger de pénurie de médecins. L’URML-RA a pour sa part très vite compris l’importance de maîtriser des données démographiques précises. Géosanté lancé expérimentalement en 2004 est désormais un outil incontournable en Rhône-Alpes et repris par d’autres URML. Grâce à la coopération renforcée avec les Conseils de l’Ordre, il est devenu la base d’analyse des médecins libéraux pour l’installation des jeunes médecins, l’organisation de la PDS, la conception de nouveaux modes d’exercice. Dr Emile OLAYA Secrétaire général de l’URML-RA 4 6 7 Octobre 2008 - n ° 33 5 Démographie : le grand défi de l’accès aux soins

Démographie : le grand défi de l’accès aux soins · l’Ordre, il est devenu la base d’analyse des médecins libéraux pour l’installation des jeunes médecins, l’organisation

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au sommaire :

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Notre site Internet : desoutils pratiques

Géosanté, Démographie dela médecine générale

Les Travaux du Collège des médecins généralistes

Les Travaux du Collège desmédecins spécialistes

Articulation Médecineambulatoire /Médecine

hospitalière

Le système de santé américain

Maltraitance à enfants

Expression des syndicats sur ladémographie médicale

Rarement analysée de façon prospective, ladémographie médicale a souvent été utilisée,voire manipulée par les Pouvoirs Publics àl’appui de leurs propres options en matièred’organisation des soins. C’est ainsi qu’enquelques années, on a vu évoquer le risquede pléthore puis le danger de pénurie demédecins.L’URML-RA a pour sa part très vite comprisl’importance de maîtriser des donnéesdémographiques précises. Géosanté lancéexpérimentalement en 2004 est désormaisun outil incontournable en Rhône-Alpes etrepris par d’autres URML. Grâce à lacoopération renforcée avec les Conseils del’Ordre, il est devenu la base d’analyse desmédecins libéraux pour l’installation desjeunes médecins, l’organisation de la PDS,la conception de nouveaux modes d’exercice.

Dr Emile OLAYASecrétaire général de l’URML-RA

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Octobre 2008 - n ° 33

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Démographie :

le grand défi de l’accès aux soins

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Démographie médicale et Décideurs politiquesCe numéro du Trait d’Union est dédié à la démographie médicale. L’URML Rhône-Alpes a élaboré un outil remarquable : Géosanté, réactualisé régulièrement.

Celui-ci permet une approche très fine de la démographie médicale. Il a permisnotamment de démontrer l’existence d’erreurs d’appréciation faites par des déci-deurs nationaux sur certaines zones de la région Rhône-Alpes. A côté de sonapplication à la démographie stricte, Géosanté constitue une base unique per-mettant d’étudier et de réfléchir à l’organisation des soins primaires dans notrerégion.

Géosanté s’est ouvert dans sa nouvelle version aux spécialités autres que l’exercicede la médecine générale.

Géosanté permet ainsi de développer une réflexion sur l’organisation de nou-velles structures de soins, en fonction du contexte local.

Cet outil est partagé par ailleurs avec les différentes organisations profession-nelles, dont les Conseils Départementaux de l’Ordre des Médecins et le ConseilRégional de l’Ordre des Médecins. Il s’est développé avec la collaboration de laDRASS et grâce aux données de l’INSEE.

Il importe cependant de rappeler que toutes solutions destinées à pallier auxconséquences désastreuses du contexte démographique médical actuel, neseront de réelles solutions que lorsque la classe politique, tous horizons confon-dus, abandonnera le caractère désobligeamment soupçonneux avec lequel elleobserve le corps médical, pour une attitude plus constructive, basée sur une col-laboration loyale, respectueuse des obligations mutuelles.

Le calme de l’été nous a permis de mettre à jour le site Internet de l’URML RA.Vous êtes nombreux à venir y chercher des informations mais aussi des outils pourla pratique quotidienne. Avec le Trait d’Union et la Newsletter électronique men-suelle (inscription sur notre site : www.urmlra.org), nous avons souhaité que cesite soit utile pour les confrères.Dans la nouvelle présentation, nous avons rassemblé sous une seule rubrique les« Outils pour la pratique » qui sont très consultés. On y trouve désormais lesdossiers uniques d’entrée en EHPAD mis en place en coopération avec lesConseils Généraux, le Guide Ressources Santé-Social, le site Hygiène au cabinetmédical, la Pharmacovigilance.Les autres rubriques ont été mises à jour : Prix de thèse 2007 à découvrir, les nou-veautés en matière d’EPP et la nouvelle version de « Géosanté ».La page d’accueil du site, régulièrement mise à jour, vous donne désormais lesinformations récentes importantes avec un lien vers le texte complet. Nous espé-rons ainsi mieux répondre à votre attente.

Trait d’Union :

Parution trimestrielle de l’UNION

RÉGIONALE DES MÉDECINS

LIBÉRAUX Rhône-Alpes

URML Rhône-Alpes :

20, rue Barrier 69006 Lyon

Tél : 04 72 74 02 75

Fax : 04 72 74 00 23

E-Mail : [email protected]

Site Web : http://www.urmlra.org

Directeur de la Publication :

Jean Derrien

Rédacteur en chef :

Didier Legeais

[email protected]

Rédacteur en chef adjoint :

Émile Olaya

[email protected]

Editeur délégué :

MCI-France

18, place Tolozan

69001 Lyon

[email protected]

Direction de création :

Fred CONTÉ

Rédaction :

Sylvie FINAND

Conception Graphique :

MCI

Crédits photographiques :

© 2007 MCI-France

Impression : Imprimerie REBOUL

ISSN 1294 - 9671

Jean DERRIENPrésident de l'URML-RA

Notre site Internet :des outils pratiques

Dr Emile OLAYA - Secrétaire général de l’URML-RA

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Dr Jean DERRIEN - Président de l’URML-RA

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Créé en 2004, cet outil permetd’avoir une description complète del'offre de soins primaires locale ainsique l'environnement médico-social. Ilpermet aussi d’identifier les problèmesde démographie médicale en croisantdeux données essentielles : la démogra-phie médicale du bassin par le biais del’âge des médecins et la populationdesservie.

Les mises à jour de cette étude (en 2005et aujourd’hui en 2008) mesurent l’évo-lution de l’offre de soins à l’échelle descabinets médicaux, praticien par praticien.

Cet outil est donc utile à nosconfrères dans leurs projets d’instal-lation, mais aussi pour mener touteréflexion sur de nouveaux modesd’organisation. Il est utile également

aux décideurs (locaux, régionaux etnationaux) pour bien connaîtrel’offre de soins primaires et lesrisques démographiques actuels et àvenir, et ainsi mieux définir et orien-ter les projets concernant la médeci-ne libérale (permanence des soins, créa-tion de maisons de santé pluridiscipli-naires, aides à l’installation, santépublique, ….).

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GéosantéDémographie de la médecine générale

Monsieur Evrard, Docteur en Géographie de la Santé, Université de Montpellier III

et Docteur Nicole BEZ, Présidente du Collège des Médecins GénéralistesTravail réalisé en partenariat avec les Conseils départementaux et le Conseil régional de l’Ordre des Médecins

de Rhône-Alpes.

Répartition des bassinsd’activité par niveau derisque (en %)

Sources statistiques : INSEE-RGP1999 ; DRASS 2007 ; CDOM 2008

En 2008, quelles évolutions en Rhône-Alpes ?

Cette mise à jour 2008 a permis de faireles constats suivants :

�Une baisse d’effectifs des médecinsgénéralistes de près de 13 % entre2005 et 2008, montrant ainsi une accé-lération des cessations d’activité, mêmesi cette baisse doit être pondérée par leschangements méthodologiques interve-nus dans le recensement des médecins(comptabilisation à part pour les MEPexclusifs et recensement au plus près duterrain, grâce aux Conseils départemen-taux de l’Ordre des médecins).

On dénombre ainsi 5 585 médecinsgénéralistes libéraux en activité enRhône-Alpes en 2008, contre 6 409 en2005.

�Un nombre de bassins d’activité enrecul de – 2,5% passant de 1 022 en2005 à 996 bassins en 2008. La miseà jour 2008 montre la création de 4bassins d’activité, mais la dispari-tion de 30 bassins.

�411 bassins d’activité ont été recenséscomme bassins à risque démogra-phique, soit 41, 3 % des bassins dela région Rhône-Alpes. Ce taux était de22,9 % en 2005.

�Près de 2 bassins sur 5 présentent unrisque démographique compris entre 1et 3, concernant plus de 28% de lapopulation régionale et près de 24%des médecins généralistes.

Définition des niveaux de risque démographique

�Risque de niveau 1 : bassin d’activité dont le médecin généraliste est âgé de 55 ans et plus.�Risque de niveau 2 : bassin d’activité dont les médecins généralistes sont âgés de 55 ans et plus.�Risque de niveau 3 : bassin d’activité dont 50% des médecins généralistes sont âgés de 55 ans et plus.

Le risque de niveau 1 est donc le niveau de risque maximal.

La synthèse régionale et les descriptifs des bassins d’activité par département sont disponibles sur notre site :www.urmlra.org/geomedecine/

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LES TRAVAUX Collège des médecins généralistes

Géosanté, actualisation 2008 sera bien-tôt en ligne sur le site. Nous avons menécette étude en collaboration avec lesconseils départementaux de l’Ordre desMédecins qui détiennent les informationsde terrain sur les départs et nouvelles ins-tallations de généralistes libéraux. Ils vontrégulièrement nous informer sur ces

mouvements afin de permettre une miseà jour sur le site, fondamentale pour gar-der la réalité de terrain de notre étude.Nous vous demandons également àvous praticiens de terrain de nousfaire parvenir toute remarque ettoute information complémentairesur votre bassin. Geosanté peut aider à

améliorer la répartition territoriale desmédecins généralistes de premier recourset ainsi repousser les mesures coercitivesà l’installation.

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Géosanté

Le Jury composé d’enseignants de méde-cine Générale et d’élus généralistes n’adécerné que deux prix de thèse 2007.

« Les raisons du choix de l’orienta-tion de 15 étudiants lyonnais lors desECN 2006 », travail du Dr Lisa NAVARROa fait l’unanimité. Cette étude a montréque le choix de spécialité de 6éme annéeaprès les ECN n’est pas un choix éclairépuisque la majorité des étudiants neconnaissent pas la médecine générale. Laplupart n’ont fait des stages qu’en hôpi-tal et ne connaissent la médecine géné-rale qu’à travers les courriers des méde-cins pour hospitaliser leurs patients, leurmédecin personnel ou les médias. Or lamédecine générale souffre d’une mau-vaise image dans la majorité des serviceshospitaliers et dans les médias ! Le choixde la médecine générale aux ECN estdonc un choix dévalorisé et dévalorisant.

Agir pour équilibrer le choix des étu-diants en faveur de la médecine généra-

le est une priorité afin de pouvoir com-penser les départs en retraite (ou vers lesalariat) des médecins généralistes etassurer sur tous les territoires une offre desoins de premier recours. Les mesuresprises par les institutionnels pour inciter àl’installation et faciliter les regroupementssont un début. Il faut agir aussi plus pré-cocement avant les ECN. Il faut faciliter larencontre en stage de 2éme cycle, de lamédecine générale libérale à la ville et àla campagne. Connaître la diversité del’exercice, l’étendue des actes et la quali-té de relation humaine générée par lesuivi des patients tout au long de leur viepermettra aux étudiants l’identificationprécoce à des professionnels motivés etla projection dans une carrière passion-nante.

L’URMLRA est prête comme l’a faitl’Union de Bourgogne à s’impliquerauprès de l’Université et des pouvoirspublics pour faciliter ces stages.

La thèse du Dr Pierre-Eric DANION a étéégalement primée.

« L’approche centrée sur le patient :intérêt et faisabilité dans la prise encharge du Diabète de type 2 enmédecine ambulatoire » montre qu’enpratiquant en cabinet libéral une éduca-tion thérapeutique personnalisée, onaméliore l’équilibre du diabète. Cette approche centrée sur le patient aété évaluée dans l’expérimentation ASA-LEE en Poitou-Charentes. La coopérationinfirmière/médecin généraliste montreune amélioration des Hb glyquées chezles diabétiques de type 2. Les extensionsde ce programme ont été acceptées parle FIQCS national et en Rhône Alpes,deux sites vont expérimenter la collabo-ration médecin généraliste libéral / infir-mière dans la prise en charge des patho-logies chroniques.Voir la rubrique Prix de thèse sur :www.urmlra.org

Prix de thèse de Médecine Générale 2007

Des généralistes, pharmaciens et unorthésiste de maisons de santé existantesou en projet étaient présents.. Il existedeux autres fédérations régionales : laFemasac en Franche Comté, très active, àl'origine des journées de Besançon enjuin et la Fédération de Bourgogne.

La FEMASRA a trois objectifs majeurs : lareprésentation notamment auprès desinstitutionnels et la communication, l’ai-de technique ou ingéniérie pour les pro-jets en cours et la mutualisation demoyens.

Contact : [email protected]

Naissance de la FEMASRA : Fédération des Maisons de Santé en Rhône-Alpes, le 4 septembre 2008

Dr Nicole Bezprésidente du Collège des Généralistes

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PONT DE CHERUY (38) Maison de santé en projet (infirmier, diététicien, kinés et pharmacie) recherche généralistes.

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Département : ……… Niveau n° …. Bassin ……… Rang

MEP exclusif = 1praticien

Année de naissance : 1953 Âge en 2008 : 55 ans Sexe : femme Année de thèse : 1980 Lieu de thèse : Lyon

Médecin généraliste 1 Médecin généraliste 2 Médecin généraliste 3 Médecin généraliste 4 …./…

Année de naissance : 1950 Âge en 2008 : 58 ans Sexe : femme Année de thèse : 1980 Lieu de thèse : Lyon Année de naissance : 1951 Âge en 2008 : 57 ans Sexe : homme Année de thèse : 1978 Lieu de thèse : Lyon Année de naissance : 1952 Âge en 2008 : 56 ans Sexe : homme Année de thèse : 1979 Lieu de thèse : Lyon …/…

Offre libérale de soins spécialisés (hors médecine générale) sur la commune de ………….

Nb Nb

+55 ans

Cardiologie 1 1 Dermatologie et vénéréologie 2 0 Endocrinologie et métabolismes 0 0 Gastro-Entérologie Hépatologie 1 1 Gynécologie médicale 0 0 Neurologie 0 0 Ophtalmologie 4 2 Oto-rhino-laryngologie 3 1 Pédiatrie 0 0 Pneumologie 0 0 Psychiatrie 0 0 Radiologie 5 1 Rhumatologie 1 0 Stomatologie 0 0 Spécialités chirurgicales 11 6 Total 28 12

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Quoi de neuf concernant l'EPP ?Dr Marc BARTHEZ

Coordonnateur de la Commission EPP

La prise en compte de l’engage-ment des praticiens exerçant enétablissements de soins privés : Par le biais de la certification V2 de leurétablissement, beaucoup de confrèresse sont engagés dans une démarcheproche de l’EPP. Les dernières disposi-tions de la HAS en ce domaine nouspermettent de valider leur travail autitre de leur EPP personnelle. C’est ainsique plusieurs conventions ont pu êtresignées entre des établissements desoin privés de la région et l’URML-RA,

afin que soit missionné un MédecinHabilité pour effectuer le travail de vali-dation de la démarche des confrèresengagés.

Nouvelle forme d’EPP : possibilité defaire valider la participationrégulière à des Réunions deConcertation Pluridisciplinaire decancérologie, ou à la participation destaff dans les services universitaires.Nous nous sommes aperçus que celaconcernait un nombre non négligeable

de confrères dont l’exercice est pure-ment libéral, et qui prennent sur leurtemps pour participer à ces colloques.Une charte expérimentale est à l’étu-de, dans un premier temps avec lesHospices Civils de Lyon, afin de per-mettre la validation de l’EPP indivi-duelles des confrères ainsi impliqués.Une fois ce processus validé, il pourraêtre étendu aux autres établissementshospitaliers de la région.

X DES COLLÈGESCollège des médecins spécialistes

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08

Géosanté - Une nouveauté en 2008 : l’offre libérale de soins spécialisés

Dr Christian Devolfe, Vice-Président du Collège

des médecins spécialistes

L’URML-RA a souhaité enrichir l’étude de démographie des médecins généralistes en introduisant un descriptif de l’offre libé-rale de soins spécialisées. Il ne s’agit pas d’une étude de démographie médicale par spécialités, mais de l’ajout de l’offre de soins de second recours.L’objectif est ainsi d’aider nos confrères dans leurs projets d’installation ou de réorganisation de leur cabinet médical, par unemeilleure connaissance non seulement de l’offre de soins de premier recours, mais également de l’offre de soins de secondrecours. 15 spécialités* ont été retenues et décrites dans les bassins d’activité. Pour chaque spécialité, sont précisés le nombre de pra-ticiens et le nombre de praticiens âgés de 55 ans et plus.

Exemple d'un descriptif de bassin d'activité

*Toutes les spécialités chirurgicales

hormis l’ORL et l’ophtalmologie

ont été regroupées.

Dr Jean Stagnara président du Collège des Spécialistes

]

Pour en savoir plus : www.urmlra.org/geomedecine/

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Bien qu’issus d’une formation commu-ne, les contraintes spécifiques à leurmode d’exercice, l’alourdissement destâches qui leurs sont imposées, ren-dent de plus en plus difficile la com-munication et les échanges entre lamédecine ambulatoire et la médecinehospitalière. Cela génère chez le plusgrand nombre une insatisfaction.L’URML en collaboration avec l’ARH etle laboratoire Sanofi-Aventis a souhaitérecueillir sur trois bassins : rural( A u b e n a s ) ,ville moyenne(Bourg enBresse) etgrande villeuniversitaire(G renob le ) ,l’opinion desm é d e c i n s ,leur vécu depraticien libé-ral ou hospi-talier.

Une forte attente des médecins :cette brève enquête nous a permis deconstater la très forte attente des deuxpôles de santé pour des échanges etun renforcement de la communica-tion. Mais surtout nous avons puconstater que très souvent les méde-cins sont à l’initiative de modes decoopération et d’organisation origi-naux palliant les difficultés de commu-nication rencontrées.

Une demande unanime derenforcement des échanges :une meilleure connaissance des ser-vices hospitaliers est une demandeforte de la médecine libérale. Lesconfrères hospitaliers eux-mêmesdéplorent l’inadaptation des sitesInternet de nombreux hôpitaux insuffi-samment informatifs ou même obso-lètes. De même, les médecins aussi bien libé-raux qu’hospitaliers sont demandeursde messageries sécurisées, afin de sim-plifier leurs échanges. En Rhône Alpesoù l’URML est particulièrement enga-gée sur l’exploration de ces modesd’échanges, des réponses devraientpouvoir être apportées.

Des spécificités territoriales :Chaque territoire a sa spécificité et ilserait illusoire de prétendre apporterune réponse unique aux difficultéslocales. C’est paradoxalement dansl’agglomération la plus importante denotre étude, Grenoble, que les méde-cins déplorent le plus le manque d’in-formation sur l’offre de soins hospita-liers. La complexité liée à la présenced’une importante infrastructure hospi-talière l’explique sans doute.

Paradoxalement en zone rurale, surAubenas, les relations entretenues pardes médecins qui se connaissent tousne conduisent pas pour autant à deséchanges plus faciles. En effet la char-ge de travail et une démographiedéfavorable sur un bassin à habitatdispersé rend les rencontres plus diffi-ciles. Ville moyenne, Bourg en Bresseconnaît une situation intermédiairesans que pour autant les difficultés decoopération soient résolues.

Les urgences et l’accès à l’hô-pital cristallisent le malaiseDans les trois bassins où nous avonsorganisé les groupes de parole animéspar le Dr Gayrard et M. Harzo, l’accèsà l’hôpital obligatoirement par le servi-ce d’urgence, cristallise les problèmesd’articulation et les plaintes des méde-cins des deux bords. Ce mode de ratio-nalisation du plateau hospitalier a dis-tendu les liens traditionnels entremédecin traitant et médecin hospita-lier surtout en ce qui concerne lamédecine générale.

Mieux se connaître Tous lesmédecins rencontrés insistent sur lefait qu’une meilleure connaissancemutuelle du contexte et descontraintes d’exercice serait un facteur

de meilleurecompréhensionet de facilitationde l’émergencede projets adap-tés aux situa-tions locales. Laforte attenteque nous avonsconstatée nousconduira dansles prochainsmois à organi-ser avec nos

partenaires un séminaire de travail quidevrait permettre de dégager des pro-positions concrètes pour répondre auxaspirations de nos confrères libérauxet hospitaliers.

Résultats de l’enquête consultable sur :www.urmlra.orgFaites nous part de votre expérience([email protected] ). Elle nous aide-ra à préparer le colloque auquel nousserons heureux de vous inviter.

Etude menée par le Docteur PascaleGayrard, consultante et ChristianHarzo, directeur de l’ObservatoireSocial de Lyon.

Dr Emile OLAYA, Secrétaire général de l’URML-RA

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Articulation Médecine ambulatoire- Médecine hospitalière

Dr Emile Olaya[

Dr Alain Roeland,animateur de la CommissionOrganisation des Soins[

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Formation des person-nels de cabinet médical

Vous êtes employeur ! Vous coti-sez de façon obligatoire à la for-mation professionnelle de vossalariés.Avez-vous pensé à un contrat deprofessionnalisation pour recrutervotre nouvelle secrétaire ?Pour en savoir plus, consultez larubrique Outils pour la pratiquedu site : www.urmlra.org

Les GRETA de Rhône Alpes sontdes organismes formateurs del'Education Nationale. Le réseauest bien réparti en Rhône Alpes etun de ces centres proches devotre cabinet peut former votresecrétaire et vous permettre debénéficier de salaires réduits etd'une prime de tutorat. www.urmlra.org

Guide Ressources SantéSocial en Rhône-Alpes

L’URML-RA vient d’obtenir unfinancement du GroupementRégional de Santé Publique(GRSP) pour prolonger l’expérien-ce d’un site Internet à destinationdes professionnels de santé et dusecteur social avec pour objectifde favoriser l’accès des popula-tions les plus fragiles aux soins età la prévention en mettant à dis-position des professionnels desanté toutes les informationsutiles (dispositifs, mesures et insti-tutions locales)www.santesocial-ra.org/

bloc notes

BB LL OO CC NN OO TT EE SSLe 21 mai 2008, l’URML-RA

recevait le Professeur S. MICK,chef du Département« Health Administration »à la Virginia CommonwealthUniversity. S. Mick, sociologue etimpliqué depuis plus detrente ans dans larecherche sur les politiquesde santé, s’est attaché àdécrire le système de santéaméricain dans toutes sescomposantes (écono-mique, professionnelle,démographique…).Il a livré un portrait assezcontrasté des perfor-mances de ce systèmeinégalitaire dans ses modesd’accès, compte tenu duchoix qui est laissé àchaque individu d’opter ounon pour une protectionassurantielle. Les pro-blèmes de démographiemédicale s’avèrent aussicruciaux que les nôtres

malgré l’appel à des res-sources professionnellesd’autres pays. Les ques-tions de coûts de la santésont également au coeurdes réflexions. Malgréd’importantes ressourcesconsacrées aux soins desanté, d’énormes inégalitésdemeurent. L’absence depolitique publique dans cedomaine constitue le talond’Achille de ce système quipar ailleurs présente d’in-déniables qualités dans lapromotion de l’innovationen général.Les invités ont longuementdébattu sur la comparaisonentre les modes de régula-tion administrés et ceuxrégulés par le marché etsur l’importance d’éviterles excès que peuvent pré-senter ces deux modèleslorsqu’ils sont déclinés defaçon trop étroite. Une troi-sième voie est à trouver…

re Le système de santé américain

Professeur S. Mick

Nous sommes confrontés dans le cadre denotre exercice à des situations potentielles ouavérées d’enfants en danger ou maltraités.Les médecins affrontent alors le doute et lesdifficultés sociales et judiciaires avec un senti-ment d’isolement. L’URML a invité le 28 mai 2008 de nom-breuses spécialités médicales à débattre avecdes experts.Pour Madame Françoise Neymarc, Présidentedu Tribunal pour enfants de Lyon, malgré letravail collégial en coordination avec les ser-vices sociaux, les magistrats partagent lesdoutes et les difficultés que connaissent lesmédecins face à ces situations.Le Dr Véronique Ronzière, médecin du pôle

Enfant-Famille du Conseil Général du Rhônea évoqué la réorganisation créée par la Loi de2007 autour d’une cellule de signalementdes situations de danger non imminent quipeut aider les praticiens.Pour l’Hôpital Debrousse, le Dr Aline Roussona présenté la commission maltraitance per-mettant une analyse plus fine des situations.Les confrères présents et le Dr Mazenod,Président du Conseil Régional de l’Ordre desMédecins, ont décrit leur expérience de ter-rain. Il sera nécessaire d’analyser plus précisé-ment la situation dans les différents départe-ments afin de mettre en place les moyens derompre l’isolement des confrères confrontésà ces situations.

Maltraitance à enfantsDr Emile OLAYA et Dr Jean Stagnara

]

Dr. Marc Brémond

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Expression des syndicats sur la démographie médicale

CSMF

La démographie médicale est unetarte à la crème utilisée chaque foisqu'il y a une nouvelle loi. Celle-ci nedoit pas fouler l'un des 3 piliers de lamédecine libérale : la liberté d'installa-tion. Les problèmes sont différents enmédecine de 1er recours (MDPR) et enmédecine spécialisée. Cette loi attri-bue un nombre impressionnant demissions aux MDPR, comment seront-elles rémunérées? Pour les spécialistes,on a vu que la régulation par numérusclausus était inefficace. Seule possibili-té pour les spécialités désertées, larépartition par filière. La nouvelle loiprévoit des quotas annuels d'internesà former par spécialité sur 5 ans. Lapolitique des quotas n'est pas lameilleure et est à différencier desfilières. Encore faut-il déterminer lesbesoins. Le Ministère souhaite passersur les médecins, après l'accord avecles infirmières. Nous ne pourronsaccepter que la régulation se fasse decette manière. Ce n'est pas en décré-tant que l'on réglera le problème de ladémographie médicale.Adhérer à la CSMF, reste toujoursvotre meilleure défense.

Espace généraliste

Démographie : l’heure descontraintes : Va-t-on bientôt obligerles généralistes installés dans deszones où ils sont jugés trop nombreuxà consulter en plus dans des zonesdéficitaires ? in «le GENERALISTE». Onconfirme là la volonté de détruire lesystème en affaiblissant encore plus lamédecine générale. La notion dezones surdotées est une escroquerieintellectuelle. Il va se libérer un nombreplus important de postes en secteursalarié que d'arrivants diplômés et lacroissance du secteur salarié a étépour les médecins 6,5 fois celle du sec-teur libéral sur les 10 dernières années.La notion de surdotation n'est qu'une

élucubration administrative. Le direc-teur de l'UNCAM et ses donneursd'ordres souhaitent sans doute accélé-rer les départs en retraite anticipée desmédecins généralistes libéraux et l'hé-morragie en direction du secteur sala-rié. Expliquons le clairement à nosconcitoyens.

FMF

La FMF rappelle son attachement àla liberté d'installation et reste vigilan-te à toute mesure susceptible de l'en-traver. La FMF regrette l'obligation pourobtenir des aides, d’exercer dans lesmêmes locaux excluant du dispositifles nombreux médecins assurantaujourd'hui, en étroite collaboration,le maillage territorial.Des critères peu pertinents, de déter-mination des zones déficitairesexcluent certaines zones réellementen péril.Prétendre favoriser l'installation desmédecins en leur allouant une prime,sans organiser correctement la PDS,et sans inciter fortement les internes àeffectuer leur stage dans ces zonesest une illusion.La FMF s’inquiète des mesures detransfert de compétence et l’inégalitéde formation médicale initiale etcontinue.La FMF craint que l’aggravation de lapénurie n’amplifie le phénomène deBurn-out constaté chez les confrères.

MG France

Le problème de la démographiemédicale est un défi que la société doitrelever de façon urgente. La démogra-phie des médecins généralistes est undéterminant majeur de l'accès auxsoins. Tout retard à la gestion de ceproblème accentue les inégalités d'ac-cès aux soins. Pour MG France la ques-tion de la démographie est indisso-ciable des conditions d'exercice. Les

internes en médecine générale sontplus préoccupés par les conditions detravail que par le lieu d'installation.C'est un des éléments qui limitentl'installation en libéral. L'isolementgéographique, l'exercice solitaire estun facteur de déplacage des confrèresavant l'âge de la retraite.Les restrictions à l'installation et lesprimes financières sont contre produc-tives pour résoudre le problème.Pour MG France le regroupement endes maisons de santé multiprofession-nelles, en un même site ou en siteséclatés est la solution d'avenir avecmutualisation des moyens techniqueset du personnel. C'est à leur dévelop-pement que doivent aller les aides del'état, des collectivités locales et del'assurance maladie.

SML

La situation de la démographiemédicale est l'une des plus paradoxa-le. Elle révèle les dysfonctionnementsde notre système de santé. Alors qu'iln'y a jamais eu autant de médecins enexercice : des difficultés majeures sontdevant nous. Les mauvaises anticipa-tions des besoins en santé, la pyrami-de des âges très déséquilibrée maisaussi les aspirations légitimes du corpsmédical face aux mutations d’un exer-cice libéral astreignant tout cela néces-site réflexion, audace et action. Identifions bien les besoins : les désor-mais «spécialistes en médecine géné-rale» sont sollicités en première lignepour la permanence des soins et aussiles déserts médicaux. Les seniors soli-daires des plus jeunes bien sûr! Maissolidarité aussi entre spécialités dansl’organisation et les relais d’une méde-cine efficace. Soutenir, valoriser ledéploiement des spécialités cliniques,de la psychiatrie, créer des conditionsfavorables, le SML Rhône-Alpes s’asso-ciera au sein de l’URML sur toutessolutions innovantes.