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ECONOMIE GENERALE 1 IUT TC Montpellier 2016 / 2017 Laurent Granier [email protected] 1

ECONOMIE GENERALE 1

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Page 1: ECONOMIE GENERALE 1

ECONOMIE GENERALE 1

IUT TC Montpellier2016 / 2017

Laurent [email protected]

1

Page 2: ECONOMIE GENERALE 1

OBJECTIFS• Comprendre le raisonnement économique

• Situer les principales théories et leurs auteurs

• Comprendre la notion de choix rationnels dans un univers où les ressources sont rares

• Comprendre les mécanismes fondamentaux de la concurrence2

Page 3: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN DU COURS

Introduction : le raisonnement économique

1. Histoire de la pensée économique

2. Le circuit économique

3. Notions de microéconomie

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Page 4: ECONOMIE GENERALE 1

ORGANISATION DU COURS

• Diaporama disponible sur l’ENT

• Exercices disponibles sur l’ENT et corrigés en TD

• Peu de prises de notes : écouter, poser des questions, comprendre et annoter quelques informations pour retrouver le raisonnement

• Examens :

• TER en milieu de semestre : QCM

• Examen final de semestre : exercices avec questions de compréhension

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Page 5: ECONOMIE GENERALE 1

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE•Economie générale :

- J. E. Stiglitz , C. Walsh et J-D. Lafay.  Principes d’économie moderne, 3ème édition, De Boeck, 2011.

- D. Calmels et E. Maurus. IUT L’essentiel du cours Economie DUT GEA et TC, 2ème édition, Nathan, 2012.

•Microéconomie :

- B. Guerrien. Dictionnaire de l’analyse économique, La Découverte, 2002.

- A. Mas Colell, M. D. Whinston et J. Green. Microeconomic Theory, Oxford University Press, 1995.

- H. R. Varian. Analyse microéconomique, 3ème édition, De Boeck, 1995.5

Page 6: ECONOMIE GENERALE 1

INTRODUCTION : LE RAISONNEMENT ÉCONOMIQUE

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Page 7: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN

1. L’objet de la science économique :

1.1 Définitions

1.2 Niveaux d’analyse

2. Méthode de la science économique

2.1 La théorie économique

2.2 Econométrie

2.3 Autres disciplines7

Page 8: ECONOMIE GENERALE 1

1. Objet de la science économique : 1.1 Définitions

• Science des richesses matérielles :

• Du Grec « nomos » (lois) et « oikos » (maison)

• « Art de gérer les biens du foyer »

• Etude des moyens permettant l’accumulation des biens et services possédés par une nation (fin XVIIIe et début XIXe)

• Adam Smith (1776) : « recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »

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Page 9: ECONOMIE GENERALE 1

1. Objet de la science économique : 1.1 Définitions

• Science des choix :

• Les richesses sont produites et achetées dans le but de satisfaire des besoins

• Consommer les biens et services satisfait ces besoins

• Dans un monde où les ressources sont rares, les individus doivent faire de choix (échange, répartition, consommation...)

• L’air n’est pas un bien économique9

Page 10: ECONOMIE GENERALE 1

1. Objet de la science économique : 1.1 Définitions

• Science de l’échange :

• L’échange au coeur de l’analyse économique

• Peut se faire sur un marché si le vendeur se procure du profit en vendant le bien ou service

• Large discussion sur la formation du prix qui résulte de la confrontation entre offreurs et demandeurs

• Certains services remplissent des besoins collectifs et échappent au marché (ne permettent pas de réaliser de profit) : c’est la production non-marchande assurée par l’Etat

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Page 11: ECONOMIE GENERALE 1

1. Objet de la science économique : 1.2 Niveaux d’analyse

• La microéconomie :

• Etudie les comportements individuels du consommateur, du salarié et du producteur

• Les conclusions tirées de l’analyse d’un individu « rationnel » peuvent être généralisées à l’ensemble des individus

• Exemple : un consommateur préfère acheter un bien à un prix faible qu’élevé

• Le marché (biens et services, capital, travail) recueille l’ensemble des décisions individuelles

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Page 12: ECONOMIE GENERALE 1

1. Objet de la science économique : 1.2 Niveaux d’analyse

• La macroéconomie :

• Etudie les relations entre les variables économiques globales (production, consommation, revenu, inflation, chômage...)

• La comptabilité nationale et le circuit économique permettent de mener cette analyse

• Exemple : lien entre inflation et chômage, lien entre consommation et revenu

• La macroéconomie a des fondements microéconomiques12

Page 13: ECONOMIE GENERALE 1

2. Méthode de la science économique : 2.1 La théorie économique

• L’élaboration d’un modèle économique :

• Représentation simplifiée de la réalité expliquant des phénomènes économiques

• Elaboré à partir de définitions et hypothèses qui seront ensuite confrontées à la réalité pour confirmer ou infirmer la théorie

• On cherche un lien de causalité entre variables économiques ceteris paribus (toutes choses égales par ailleurs)

• Exemple : quantités augmentent quand le prix baisse (à qualité et revenu donnés)

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Page 14: ECONOMIE GENERALE 1

2. Méthode de la science économique : 2.1 La théorie économique

• Confrontation du modèle avec les faits :

• Science sociale : observer les phénomènes économiques au travers des statistiques pour valider le modèle

• Exemple : consommation augmente si revenu augmente (Keynes) : vrai à court terme seulement...

• Incertitudes et anticipations des agents économiques rendent les prévisions économiques aléatoires

• Exemple : hausse des prix : moins de consommation (sauf si agents anticipent une augmentation encore plus forte)

• Révolution de la science économique14

Page 15: ECONOMIE GENERALE 1

2. Méthode de la science économique : 2.2 L’économétrie

• Branche de la science économique :

• Tester les lois économiques au moyen d’outils mathématiques et statistiques (tester les théories sur des données réelles)

• Exemple : l’INSEE (institut national de la statistique et des études économiques) utilise l’économétrie pour valider des hypothèses et effectuer des prévisions quantitatives

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Page 16: ECONOMIE GENERALE 1

2 Méthode de la science économique : 2.3 Autres disciplines

• La psychologie, la sociologie, l’histoire, la philosophie, le droit et la gestion : disciplines qui peuvent être associées à l’économie

• L’étude des choix individuels et de la rationalité des agents mobilise des connaissances en psychologie et en sociologie

• La question du bien-être et de la justice sociale en économie est aussi une question philosophique

• Les théories de la firme empruntent des notions de droit et de gestion

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Page 17: ECONOMIE GENERALE 1

PARTIE 1 :L’HISTOIRE DE LA PENSÉE

ÉCONOMIQUE

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Page 18: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN

1. L’économie classique et la critique Marxiste

2. L’école néoclassique

3. L’économie Keynésienne

4. La critique du Keynésianisme

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1. L’économie classique et la critique Marxiste 1.1 Les économistes classiques

• Ils démontrent l’efficacité du système capitaliste qui prend de l’ampleur au milieu du XVIIIe

• Le système capitaliste : modèle économique fondé sur le salariat et qui permet la recherche du profit individuel dans le cadre de relations marchandes

• Conditions de la dynamique capitaliste réunies dès 1750 en Angleterre

• La croissance de la population, les inventions dans l’industrie, le développement de nouvelles énergies vont bouleverser les structures économiques

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Page 20: ECONOMIE GENERALE 1

1.1 Les économistes classiques 1.1.1 Adam SMITH (1723-1790)

A. L’origine de la valeur :

• Valeur des biens et services produits et donc les conditions de l’enrichissement de la nation

• C’est la quantité de travail pour produire ce bien : plus objectif que la simple valeur monétaire

20

Page 21: ECONOMIE GENERALE 1

1.1 Les économistes classiques 1.1.1 Adam SMITH (1723-1790)

B. La division du travail :

• Diviser le travail pour accroître la quantité produite quotidiennement par les ouvriers

• Travail divisé en tâches élémentaires et réparti entre ouvriers

• La division du travail permet :

• d’améliorer l’habileté des ouvriers pour une tâche

• de réduire les temps morts

• de favoriser une production de masse21

Page 22: ECONOMIE GENERALE 1

1.1 Les économistes classiques 1.1.1 Adam SMITH (1723-1790)

C. La primauté des échanges :

• L’échange est un « penchant naturel des individus » qui cherchent à satisfaire leurs besoins égoïstes sur un marché

• En ne cherchant que leurs propres profits, les individus vont échanger, ce qui profite à la communauté

• La multiplication des échanges permet l’enrichissement du pays

• Il appelle cela la « main invisible » et prône le libéralisme des échanges : la concurrence sur les marchés conduit au meilleur état possible 22

Page 23: ECONOMIE GENERALE 1

1.1 Les économistes classiques 1.1.2 David RICARDO (1772-1823)

A. La valeur :

• Distinction entre valeur d’usage et valeur d’échange :

• Valeur d’usage : utilité que procure le bien à un individu

• Valeur d’échange : retirer du bien vendu une quantité +/- grande d’un autre bien

• La valeur tient à la quantité de travail incorporée dans le bien produit : nombre d’heures de travail (directement ou indirectement)

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Page 24: ECONOMIE GENERALE 1

1.1 Les économistes classiques 1.1.2 David RICARDO (1772-1823)

B. La répartition du profit :• 3 catégories d’individus : les propriétaires terriens, les fermiers et les

ouvriers agricoles

• Les fermiers exploitent dans un premier temps les terres les plus fertiles car elles procurent plus de production pour la même quantité de travail. L’augmentation de la demande conduit à l’exploitation de terres - fertiles.

• Le coût unitaire, les prix et les rentes augmentent (+ de surface pour la même production). Les salaires augmentent pour que les salariés puissent garder leur productivité avec des prix plus élevés.

• Baisse du taux de profit des fermiers. L’économie bute alors sur un état stationnaire qui n’est combattu que par le progrès technique ou l’importation de produits moins coûteux.

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1.1 Les économistes classiques 1.1.3 Jean-Baptiste SAY (1767-1832)

• Un producteur (offreur) reçoit un revenu qu’il va s’empresser de dépenser en matières premières ou en biens d’investissement.

• La part du revenu distribué aux salariés va être dépensée sous forme de consommation immédiate

• Le montant d’épargne que les salariés gardent permet de financer l’investissement des entreprises

• Tout le revenu de la production est ainsi dépensé : la production crée sa propre demande

• Il faut supposer que le rôle de la monnaie est neutre (n’est utilisée que pour les échanges)

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1.2 La critique Marxiste (1818-1883) 1.2.1 Une société de classes

• Toute société est composée de groupes sociaux aux intérêts antagonistes

• Dans le système capitaliste, s’opposent les capitalistes (détenteurs des moyens de production) et les prolétaires (détenteurs de leur propre force de travail)

• La lutte pour le profit conduit les uns à éliminer les autres : le capitalisme est un état transitoire voué à disparaître

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Page 27: ECONOMIE GENERALE 1

1.2 La critique Marxiste 1.2.2 La baisse tendancielle du taux de profit

A. La théorie de l’exploitation :

• Capital mort ou constant : machines, matières premières

• Capital vivant ou variable : le travail

• Seul le capital variable transmet aux biens une valeur supérieure à son propre coût

• Marx appelle la plus-value la différence entre la valeur produite et le paiement de la force de travail

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Page 28: ECONOMIE GENERALE 1

1.2 La critique Marxiste 1.2.2 La baisse tendancielle du taux de profit

B. Le problème de l’accumulation :

• La recherche de gains de productivité conduit les capitalistes à remplacer le travail par les machines

• Ceci augmente le chômage et l’exclusion

• Cela entraine une baisse tendancielle du taux de profit car la plus-value extorquée par les capitalistes sur le travail diminue en remplaçant des hommes par des machines

• La baisse du taux de profit ne peut être ralentie que par la baisse des salaires ou l’allongement de la durée du travail

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Page 29: ECONOMIE GENERALE 1

2. L’école Néoclassique 2.1 Fondements théoriques

• Apparue à la fin du XIXe

• Démontrer comment les individus optimisent leur satisfaction dans un monde où les ressources sont limitées

• S’éloignent des problématiques des classiques comme :

• L’accumulation de richesses

• Le partage du revenu

• Pensent l’économie comme l’agrégation des décisions individuelles qui trouvent leur coordination via les marchés

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Page 30: ECONOMIE GENERALE 1

2. L’école Néoclassique 2.1 Fondements théoriques

• En 1870, l’économie européenne ne ressemble plus à celle décrite par A. SMITH :

• L’industrie de masse s’est développée

• La concurrence s’est développée

• Les entrepreneurs-manageurs et les ingénieurs apparaissent

• Les ouvriers s’organisent pour répondre à leur paupérisation et aux conditions de travail difficiles

• 3 courants : Ecole de Vienne (Carl MENGER, 1840-1921), Ecole de Lausanne (Léon WALRAS, 1834-1910), Ecole de Cambridge (Alfred MARSHALL, 1842-1924)

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Page 31: ECONOMIE GENERALE 1

2. L’école Néoclassique 2.1 Fondements théoriques

A. Une approche microéconomique

• Arbitrages réalisés par les individus (consommateurs ou producteurs)

• Plus d’analyse en termes de classes sociales (capitalistes et ouvriers)

• Le choix des individus est fondamental en raison de la rareté des ressources : en choisissant, l’individu décide aussi de renoncer

• Exemples : • Salaire vs efforts et Salaire vs +/- de loisirs

• Consommation vs épargne

• Combinaison de biens en fonction du budget et des préférences

• Combinaison travail / capital pour la production : dépend du taux de salaire (prix du travail), et du taux d’intérêt (prix du capital)

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Page 32: ECONOMIE GENERALE 1

2. L’école Néoclassique 2.1 Fondements théoriques

B. Notion de rationalité des individus et notion d’utilité marginale

• Compte tenu de l’information dont ils disposent, les individus sont supposés faire le meilleur choix possible pour :

• maximiser une satisfaction

• ou minimiser un coût

• L’utilité totale d’un bien est sa capacité à satisfaire le besoin d’un individu

• Mais c’est l’utilité marginale qui fonde la valeur d’un bien : utilité procurée par la dernière unité consommée

• L’utilité marginale décroît avec la consommation de ce bien. Un individu consomme un bien tant que son utilité marginale n’est pas nulle

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2. L’école Néoclassique 2.2 L’équilibre économique

A. Définitions :

• L’équilibre de l’agent économique :

Un agent économique qui a maximisé sa satisfaction atteint un état d’équilibre économique. Il n’a plus intérêt à modifier ses choix

• L’équilibre partiel ou de marché :

La confrontation des offres (producteurs) et des demandes (consommateurs) sur le marché d’1 bien ou d’1 service permet la détermination d’un prix et d’une quantité d’équilibre pour lesquels la plus grande partie des offreurs et des demandeurs sera satisfaite.

Personne n’a intérêt à modifier ses décisions33

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2. L’école Néoclassique 2.2 L’équilibre économique

A. Définitions :

• L’équilibre général :

• La somme des offres sur tous les marchés (B & S, travail, monnaie) est égale à la somme des demandes

• L. WALRAS démontre l’existence d’1 prix d’équilibre ajustant l’ensemble des marchés : Il re-démontre la loi de SAY (l’offre crée sa demande). Si l’équilibre est réalisé sur n-1 marché, il l’est aussi sur le n-ième marché.

• Conduit à l’allocation optimale des ressources (plein-emploi facteurs de P°)

• L’optimum économique : Vilfredo PARETO :

Situation dans laquelle le sort d’1 agent éco. ne peut être amélioré sans dégrader la situation d’1 autre agent. L’équilibre général peut être un optimum de PARETO.

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Page 35: ECONOMIE GENERALE 1

2. L’école Néoclassique 2.2 L’équilibre économique

B. Détermination d’un équilibre partiel : le prix, mode de coordination des décisions individuelles :

• Les acheteurs (demandeurs) cherchent un prix le moins élevé possible

La demande est une fonction décroissante du prix

• Les vendeurs (offreurs) cherchent au contraire un prix le plus élevé possible

L’offre est une fonction croissante du prix

• Les prix proposés par les agents constituent une source d’information permettant d’atteindre l’équilibre économique, à condition qu’ils soient parfaitement flexibles (exemple du commissaire priseur de WALRAS)

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Page 36: ECONOMIE GENERALE 1

2. L’école Néoclassique 2.2 L’équilibre économique

•Le prix d’équilibre est Pe pour lequel le nombre d’offreurs et égal au nombre de demandeurs. La quantité échangée Qe est maximale.•Attention : hypothèse de concurrence pure et parfaite

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Page 37: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne John Maynard KEYNES (1883-1946)

• Remise en cause des postulats classiques : efficacité du marché

• Mise en évidence du rôle primordial de la monnaie

• A influencé fortement les politiques d’après guerre mais est accusé de creuser les déficits et de favoriser l’inflation

Exemple : plans de relance pour lutter contre la récession

• Lien entre économie réelle et économie monétaire

• L’autorégulation du marché ne suffit pas37

Page 38: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

A. Critique de la loi de SAY

• Rappel :

• Les marchandises s’échangent contre des marchandises et la monnaie n’est qu’un intermédiaire

• L’égalité entre épargne et investissement est forcément respectée

• Au contraire, Keynes considère que l’épargne et l’investissement doivent être étudiés séparément (n’émanent pas des mêmes agents et ne dépendent pas des mêmes variables)

38

Page 39: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

A. Critique de la loi de SAY :

a) L’épargne :

• Part du revenu qui n’est pas consommée

• Les ménages décident d’épargner en fonction de leur revenu disponible

• Intuitivement, un ménage à faible revenu dépense un supplément de revenu éventuel en consommant alors qu’un ménage aisé va pouvoir épargner

39

Page 40: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

A. Critique de la loi de SAY :

b) L’investissement :

• Emane essentiellement des entreprises

• Dépend de l’efficacité marginale du capital : rendement attendu de l’investissement comparé à son coût (taux d’intérêt)

• L’investissement décroît avec le taux d’intérêt

• L’investissement dépend de comment les entreprises voient l’avenir :

• Avec optimisme : investissement élevé

• Avec pessimisme : investissement faible40

Page 41: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

A. Critique de la loi de SAY :

c) Déséquilibre entre épargne et investissement :

• Aucune raison qu’il y ait une égalité entre épargne et investissement : ne dépendent pas des mêmes agents et des mêmes calculs :

Plus d’équilibre ex ante

• Le niveau d’investissement réel sera néanmoins égal au niveau d’épargne disponible des ménages. C’est toujours l’épargne qui finance l’investissement

Cet équilibre ex post sera réalisé par l’ajustement des quantités

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Page 42: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

• Les entreprises souhaitent produire et vendre pour un montant de 100

• Le revenu correspondant est dépensé par les ménages en consommation (80) et en épargne (20)

• Les entreprises ont prévu d’investir 30 pour ce niveau de production

• La demande prévue (C + I) est alors de 110

• La demande anticipée excède de 10 l’offre et l’investissement dépasse l’épargne de 10

• Les entreprises vont déstocker 10 (vendre 10 de ce qui a été produit précédemment) pour satisfaire la demande

• L’offre (revenu) augmente de 10 (offre = 110)

• L’investissement diminue de 10 (investissement réel = 20 = 30 - 10)

42

Page 43: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

B. La demande effective :

a) Définition :

• Prise en compte des incertitudes et les anticipations des agents économiques

• La demande effective est une « production que les entrepreneurs espèrent tirer du volume d’emploi qu’ils décident de donner »

• Cette anticipation est source d’incertitude car le niveau de production ne sera pas nécessairement égal à la demande réelle

• Si cette anticipation conduit les entrepreneurs à réduire la production, l’investissement et le volume d’emploi nécessaires seront aussi plus faibles

• Keynes est un économiste de la demande : une stimulation de la demande (C et I) par l’Etat permet d’améliorer les anticipations et donc la demande effective

43

Page 44: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

B. La demande effective :

b) Le chômage involontaire :

• L’existence de la demande effective explique la possibilité d’un chômage involontaire

• Chez les néoclassiques, le volume d’emploi est fixé par la confrontation de la demande et de l’offre de facteur travail

• Ici, il est aussi dicté par les anticipations des entreprises :

Les entreprises peuvent ne pas vouloir embaucher toute la main d’oeuvre disponible sur le marché, même si des agents accepteraient de travailler pour un salaire réel plus faible que celui du marché

44

Page 45: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

C. Le rôle de la monnaie :

a) La monnaie chez les Classiques :

•Elle n’a pas d’incidence sur les variables « réelles » (consommation, investissement, production, emploi...)

•Elle ne fait que favoriser les échanges

•Keynes s’oppose à cette idée en montrant que le taux d’intérêt est le chaînon manquant entre l’économie monétaire et l’économie réelle

45

Page 46: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.1 Critique des hypothèses classiques

C. Le rôle de la monnaie :

b) Les motifs de détention de monnaie :• Les ménages vont décider de détenir des actifs monétaires sous forme de

liquidités ou de titres financiers en fonction de 3 motifs :

• Motif de transaction (échanger les biens et services)

• Motif de précaution (parer les dépenses futures)

• Motif de spéculation (acheter des titres en vue d’un gain futur)

• Les deux premiers motifs dépendent du revenu

• Le dernier (Keynésien) mesure les anticipations que réalisent les agents sur le niveau du taux d’intérêt (cf. cours des obligations) : achat de titres si baisse des taux anticipée et épargne liquide si c’est l’inverse.

• Les autorités monétaires jouent donc sur la production et aussi sur l’arbitrage entre monnaie et titres

46

Page 47: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.2 Nécessaire intervention des pouvoirs publics

A. La politique budgétaire :

Recours au déficit budgétaire pour augmenter la demande globale en période de sous-emploi

• L’accroissement de la dépense publique ou la baisse des impôts augmente le revenu économique des agents

• Outil privilégié du Keynésianisme (très utilisé dans les années 70-80)

• Problème de l’inflation

• Problème de la dette publique, surtout en économie ouverte47

Page 48: ECONOMIE GENERALE 1

3. L’économie Keynésienne 3.2 Nécessaire intervention des pouvoirs publics

B. La politique monétaire :

Fournir aux agents économiques la quantité de monnaie jugée nécessaire pour leur permettre de consommer, épargner, investir et spéculer

• Keynes beaucoup plus réservé sur son efficacité contre le sous-emploi

• Autorités augmentent leur offre de monnaie pour permettre la baisse des taux

• Ceci de manière discrétionnaire (non systématique) car le taux d’intérêt est une variable psychologique à manier avec crédibilité (éviter les anticipations négatives des agents)

• La baisse des taux peut être signe de récession prochaine. Elle incite alors à conserver les liquidités (remontée future des taux) : la monnaie n’est pas utilisée pour financer les entreprises et l’Etat (- d’achats de titres)

48

Page 49: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme

Echec des politiques interventionnistes cherchant à combattre la stagflation (inflation + chômage) dans les années 70

• Certains économistes libéraux remettent en cause un certain nombre de postulats Keynésiens :

• Rôle actif de la monnaie

• Existence d’un chômage involontaire

• Efficacité des politiques économiques en période de sous-emploi

49

Page 50: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.1 La critique monétariste (école de Chicago, M. Friedman)

A. La théorie du revenu permanent :

a) Définitions : 2 catégories de revenus :

• Revenu permanent : valeur du capital issu :

• Du patrimoine humain (revenus qu’un individu peut escompter de par sa profession et de ses capacités intellectuelles)

• Et du patrimoine matériel actuel et futur (biens immobiliers, titres, épargne)

• Revenu transitoire : revenu temporaire relié aux entrées d’argent ponctuelles

• Exemple : prime, revenus de transfert (augmentent avec une politique expansionniste)

• Sorte d’intérêt sur le capital de l’individu ou sa richesse réelle (revenu permanent)

50

Page 51: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.1 La critique monétariste (école de Chicago, M. Friedman)

A. La théorie du revenu permanent :

b) Instabilité de la relation entre revenu et consommation :

• Friedman considère que la consommation d’un individu dépend très largement de son revenu permanent et non de son revenu transitoire

• Une distribution de revenu ponctuelle de l’Etat n’affecte pas la richesse réelle de l’individu et n’augmente donc pas sa consommation

• Met en doute le lien entre revenu et consommation établi par Keynes et la politique budgétaire fondée sur la relance de la demande globale

51

Page 52: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.1 La critique monétariste (école de Chicago, M. Friedman)

B. La neutralité de la monnaie à long terme :

a) Théorie quantitative de la monnaie (1919) :

• Irving Fisher établit une équation simple liant la quantité de monnaie en circulation et le volume des échanges

M . V = P . Q

M : masse monétaire ; V : vitesse circulation monnaie ; P : niveau général des prix ; Q : niveau des échanges

• La masse monétaire s’écrit donc : M = PQ / V

• V varie très peu à court terme (dépend des nouveaux moyens de paiements)

• M ne mesure alors que la valeur des échanges PQ : la monnaie n’est demandée que pour des motifs de transaction

52

Page 53: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.1 La critique monétariste (école de Chicago, M. Friedman)

B. La neutralité de la monnaie à long terme :

b) Les anticipations adaptatives et l’inefficacité des politiques économiques :

• Friedman remet en cause le rôle actif de la monnaie

• Les agents peuvent être « surpris » à CT par la politique de l’Etat

• A LT, un effet d’expérience permet aux individus d’anticiper les conséquences des interventions de l’Etat

• Si de la monnaie est injectée (baisse taux d’intérêt), augmentation à CT de C et I (production)

• Mais génère à LT l’augmentation des prix et salaires : baisse de la production

• On revient au niveau de production de départ avec une inflation + élevée53

Page 54: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.1 La critique monétariste (école de Chicago, M. Friedman)

B. La neutralité de la monnaie à long terme :

b) Les anticipations adaptatives et l’inefficacité des politiques économiques :

• Forts de ces expériences, les individus vont « lire » les décisions de l’Etat

• La prochaine baisse des taux d’intérêt ne se traduira même plus par une augmentation de C et I, les agents économiques anticipant plus d’inflation

• A LT, toute relance de l’Etat entraîne plus d’inflation sans modifier le niveau d’activité et de chômage. Friedman parle de « taux de chômage naturel »

• Friedman préconise une augmentation graduée de la masse monétaire par les autorités pour limiter les anticipations des agents et limiter l’inflation

• Cette augmentation annuelle doit être calquée sur le taux de croissance à long terme (PQ) selon la théorie quantitative de la monnaie

54

Page 55: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.2 Les nouvelles écoles libérales (critique radicale de

l’interventionnisme)

A. La nouvelle école classique (R. Lucas, T. Sargent et R. Barro) :

a) Les anticipations rationnelles (John Muth, 1961) :

• Les agents économiques utilisent au mieux les informations dont ils disposent

• Ils peuvent se tromper si l’information qu’ils détiennent est imparfaite mais l’effet d’expérience les conduit à comprendre l’implication de toute politique économique

• Seule une politique économique faite « par surprise » peut tromper les anticipations rationnelles des agents économiques

55

Page 56: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.2 Les nouvelles écoles libérales (critique radicale de

l’interventionnisme)

A. La nouvelle école classique (R. Lucas, T. Sargent et R. Barro) :

b) L’inefficacité de la politique budgétaire (Robert Barro, 1974) :

• Relecture de Ricardo avec hypothèse d’anticipations rationnelles

• Le déficit public issu de la relance sera financé l’augmentation future des impôts

• Les individus augmentent leur épargne, et non leur consommation, pour parer ce surcroît de dépense future

• La politique budgétaire n’a plus aucun effet sur la demande globale et le revenu

• Cette théorie repose sur une connaissance parfaite des phénomènes économiques et sur l’idée que les agents n’ont pas de préférence pour le présent (se discute notamment pour les revenus faibles)

56

Page 57: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.2 Les nouvelles écoles libérales (critique radicale de

l’interventionnisme)

A. La nouvelle école classique (R. Lucas, T. Sargent et R. Barro) :

c) L’inefficacité de la politique monétaire (Lucas, Sargent et Wallace, 1976) :

• Reprise de Friedman : toute politique monétaire permet aux agents économiques d’anticiper l’inflation future et de demander plus de salaire (annihile l’effet de la variation des prix)

• Les salaires réels étant identiques, l’expansion monétaire n’a aucun impact sur la production et le chômage à CT comme à LT

• Les autorités peuvent mentir sur leurs objectifs réels pour contourner les anticipations rationnelles : ce n’est efficace qu’une seule fois

• Les Etats doivent donc adopter des règles affichées très tôt (exemple : augmentation de la masse monétaire calquée sur le taux de croissance à LT)

• La politique économique n’a de sens que si elle est crédible aux yeux des acteurs : ne contre pas les anticipations rationnelles (Kydland et Prescott, 1977)

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Page 58: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.2 Les nouvelles écoles libérales (critique radicale de

l’interventionnisme)

A. La nouvelle école classique (R. Lucas, T. Sargent et R. Barro) :

• La nouvelle école classique a été critiquée par la nouvelle école Keynésienne (Stiglitz, Blanchard, Mankiw, Akerlof)

• Cette dernière accepte certaines critiques faites à Keynes comme la prise en compte des fondements micro de la macroéconomie

• Néanmoins, elle rejette l’idée que les marchés s’ajustent grâce à la flexibilité des prix et des salaires :

L’imperfection de l’information sur les marchés mène à des rigidités qui empêchent la parfaite coordination des agents

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Page 59: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.2 Les nouvelles écoles libérales (critique radicale de

l’interventionnisme)B. L’école des choix publics : J. Buchanan et G. Tullock

a) Le marché des biens publics :

• Les décisions politiques sont analysées comme un marché sur lequel les acteurs maximisent leur satisfaction, comme dans la sphère privée

• Un CR ou un PR de biens publics va se comporter rationnellement, comme une entreprise qui maximise son profit ou un consommateur, son utilité

• Ce marché met en relation 3 catégories d’acteurs :

• Les élus politiques (cherchent à se faire (ré-)élire en proposant des programmes politiques séduisants et coûteux)

• Les citoyens (font pression sur les candidats, grâce à leurs bulletins de vote, pour obtenir plus de programmes publics conformes à leurs besoins)

• Les bureaucrates et fonctionnaires (restent en poste quelque soit la tendance élue et cherchent à maintenir ou accroître leur budget)

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Page 60: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.2 Les nouvelles écoles libérales (critique radicale de

l’interventionnisme)

B. L’école des choix publics : J. Buchanan et G. Tullock

b) Les « imperfections » du marché public :

• Quel est l’équilibre sur ce marché du politique (décisions des élus qui satisferont le plus de citoyens) ?

• On montre que cet équilibre n’existe pas si le nombre d’électeurs est trop important. Une voix n’a qu’un faible impact : comportements d’abstention

• Les décisions politiques sont jugées « sous-optimales » : elles s’adressent à des groupes de pression (lobbying) qui défendent leurs intérêts et nuisent à la majorité

• Solution : mise en concurrence des services publics pour lutter contre le lobbying et la bureaucratie :

• Permettrait un chiffrage plus objectif des projets mis en oeuvre.

• Les déficits budgétaires doivent être encadrés : éviter leur utilisation abusive à des fins électoralistes (LOLF 2001: indicateurs de performance pour gérer les budgets publics)

60

Page 61: ECONOMIE GENERALE 1

4. La critique du Keynésianisme 4.2 Les nouvelles écoles libérales (critique radicale de

l’interventionnisme)

B. L’école des choix publics : J. Buchanan et G. Tullock

c) Les « économistes de l’offre » :

• Ce sont les rigidités pesant sur les entreprises qui entravent la croissance éco.

• Toute relance de la demande ne fait qu’augmenter les prix et les impôts futurs

• Ce financement des politiques de relance par l’impôt provoque un découragement de l’initiative privée (Ricardo 1817 déjà !)

• Arthur LAFFER a inspiré les politiques américaines au début des 80’s :

• Un taux d’impôt trop important réduit les recettes fiscales

• Les agents économiques ne sont plus incités à travailler davantage si le supplément de revenu est utilisé pour payer des impôts

61

Page 62: ECONOMIE GENERALE 1

PARTIE 2 :LE CIRCUIT ÉCONOMIQUE

62

Page 63: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie

• Mesure la richesse d’un pays à travers un cadre comptable qui enregistre les flux monétaires entre agents économiques

• Permet le calcul des principales grandeurs économiques comme le PIB (Produit Intérieur Brut) ou le RNB (Revenu National Brut)

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’activité économique

• Outil privilégié de cette comptabilité

• Propose une représentation schématique de la circulation de cette richesse entre les acteurs de l’économie

63

Page 64: ECONOMIE GENERALE 1

1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie A. Historique

• La nécessité de la compta. nat. apparaît dans les années de crise traversées par le monde entre 1930 et 1950

• La grande dépression (début des 30’s), la diffusion des idées keynésienne et la reconstruction donnent une grande importance à l’Etat (pays industrialisés)

• Les pouvoirs publics ont besoin de statistiques et d’un cadre comptable solide pour justifier leurs mesures économiques

• Premier système de compta. nat. en 1953 sous la direction de l’ONU

• La France développe son système puis se rallie aux pays anglo-saxons en 1976 avec le système élargi de comptabilité nationale (SECN)

• En 1995 est mis en place un système européen de comptabilité (SEC 95) : harmonisation plus aboutie des comptes des pays de l’UE

64

Page 65: ECONOMIE GENERALE 1

1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie B. Cadre spatial de la comptabilité nationale

• La compta. nat. décrit l’éco nationale délimitée selon 1 critère de résidence (INSEE) :

« toutes les unités économiques qui ont un centre d’intérêt sur le territoire économique »

• Ce territoire comprend la métropole et les DOM depuis 1995 mais pas les TOM qui font partie du reste du monde (RDM)

• Le caractère de résident s’applique :

• aux personnes physiques françaises ou non qui ont leur domicile principal en France depuis au moins 1 an

• aux personnes morales françaises ou non situées en France depuis au moins 1 an : unités de production installées qui exercent des activités économiques sur le territoire

• Notion de territorialité fondamentale : délimite le champ du calcul du PIB

65

Page 66: ECONOMIE GENERALE 1

1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie C. Les secteurs institutionnels

• La comptabilité nationale classe les agents économiques en 5 secteurs institutionnels résidents caractérisés par des comportements homogènes

• On y ajoute le reste du monde (RDM) qui regroupe toutes les unités non résidentes

• Chaque secteur se caractérise par une fonction et des ressources principales

66

Page 67: ECONOMIE GENERALE 1

1. La comptabilité nationale : le cadre national de l’économie C. Les secteurs institutionnels

Secteurs institutionnels

Fonction principale

Ressources principales Exemple

Sociétés non financières (SNF)

Produire des biens et des services marchands non

financiersProduit de la vente

Toutes les entreprises publiques et privées non financières et non individuelles (SNCF,

IBM France, Renault...)

Sociétés financières (SF)

Financer, c’est-à-dire assurer l’intermédiation entre prêteurs

et emprunteurs, et assurer, c’est-à-dire couvrir les agents

économiques contre les risques éventuels

Dépôts collectés et primes d’assurance

Les institutions financières (Banque de France, banques commerciales,

intermédiaires et auxiliaires financiers) et les sociétés d’assurances (mutuelles comprises)

Ménages (entrepreneurs individuels (EI)

compris)

Consommer ou produire (pour les EI) des biens et

services marchands

Rémunération du travail, du capital et de la terre, transferts sociaux ou produits de la vente

pour les EI

Toutes les personnes vivant sous un même toit, avec ou sans lien de parenté

Les EI (artisans, commerçants, professions libérales...) dont le patrimoine est confondu

avec celui de l’exploitant

Administrations publiques (APU)

Produire des services non marchands et redistribuer les

revenus primaires

Prélèvements obligatoires, taxes (impôts et cotisations sociales)

On distingue :- Les APUC (centrales) : Etat, Universités,

Pôle emploi...- Les APUL (locales) : collectivités locales,

organismes de sécurité sociales

Institutions sans but lucratif au service

des ménages (ISBLSM)

Produire des services non marchands pour leurs

membres ou pour une partie de la collectivité

Versements volontaires de leurs membres, subventions publiques

Associations, partis politiques, syndicats, ONG...

Reste du monde (RDM)

Pas de fonction propre Pas de ressources propresTous les agents non résidents exerçant des activités avec les résidents (importations, exportations, intérêts versés et reçus...)67

Page 68: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie A. Un circuit entre deux secteurs institutionnels

a) Définition :

• Echange entre producteurs et consommateurs

• Origine de l’activité économique : production de B & S qui fournit un revenu lorsqu’elle est vendue sur un marché

• Le fruit de la vente permet ensuite de rémunérer les agents qui ont contribué à cette production (salariés par exemple)

• La distribution de revenus permet la consommation de B & S

• Cette consommation alimentera une nouvelle production

68

Page 69: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie A. Un circuit entre deux secteurs institutionnels

a) Définition :

Soit une production de 1 000 entièrement distribuée aux ménages sous forme de salaires. Les ménages consomment tout le revenu

b) Condition d’équilibre du circuit :

Le circuit est « bouclé » si P = R = D. Le revenu est entièrement consommé. La dépense est donc constituée de la seule consommation

69

Production des SNF(P = 1 000)

Revenu des ménages(R = salaires = 1 000)

Dépenses des ménages(D = consommation = 1 000)

Page 70: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie B. Un circuit entre plusieurs secteurs

a) L’épargne et l’investissement :

• Tout le produit de la vente des entreprises était distribué en salaires aux ménages, lesquels consommaient tout leur revenu. On peut affiner le circuit et le rendre plus réaliste (et plus complexe)

• Une partie du revenu des entreprises sert à rémunérer l’Etat (impôts), les banques (intérêts) ou les actionnaires (dividendes).

La somme restante est le revenu disponible des entreprises, ou épargne, qui permet de financer des investissements (biens durables pour une production future)

• Les ménages utilisent aussi leurs revenus pour payer leurs impôts, les assurances et banques, les ISBLSM...

Le revenu disponible des ménages se partage entre consommation et épargne auprès des banques ou des marchés financiers. Cette épargne finance les investissements des secteurs institutionnels

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Page 71: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie B. Un circuit entre plusieurs secteurs

b) Définition :

Soit une production de 1000 entièrement distribuée sous forme de revenus (R) à tous les secteurs (ménages, Etat, entreprises...). Le revenu est utilisé ainsi : 800 de consommation (C) et 200 d’épargne (S). L’épargne sert à financer l’investissement (I) qui est donc aussi de 200. La dépense totale (D) des secteurs est composée des biens de consommation et d’investissement achetés sur le marché

71

Production des secteurs(P = 1 000)

Revenu distribué à l’ensemble des secteurs

(R = 1 000 = 800 (C) + 200 (S))

Dépenses des secteurs(D = 1 000 = 800 (C) + 200 (I))

Page 72: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie B. Un circuit entre plusieurs secteurs

c) Les conditions d’équilibre du circuit :

On a toujours P = R = D. La prise en compte de l’épargne et de l’investissement conduit à écrire :

P = R = C + S = D = C + I

Ce qui conduit à dire que : C + S = C + I

Le circuit est « bouclé » si l’épargne finance en totalité l’investissement

P = 1 000 = R = 800 + 200 = D = 800 + 200

Le montant de l’épargne est égal à celui de l’investissement

72

Page 73: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie C. Un circuit ouvert sur l’extérieur

a) Définition :

On peut considérer qu’une nation n’est pas en autarcie : elle a des relations avec le reste du monde

• Les B & S consommés peuvent être d’origine étrangère : il s’agit d’une importation (M) qui procure du revenu au RDM

• La vente de B & S nationaux peut aussi être réalisée à l’étranger : il s’agit d’une exportation (X).

• Les importations réduisent le revenu national puisque ce revenu fuit vers l’étranger

• Les exportations vont accroître le revenu national puisque c’est le RDM qui achète des produits nationaux

73

Page 74: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie C. Un circuit ouvert sur l’extérieur

a) Définition :

Reprenons les données précédentes en ajoutant le montant des importations (M = 500) et des exportations (X = 500)

74

Production nationale(PN = 1 000)

Revenu national(RN = 1000 = 800 (C) + 200 (S))

Dépenses des secteurs(D = 1000 = 800 (C) + 200 (I) + 500 (X) - 500 (M))

Page 75: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le circuit, représentation simplifiée de l’économie C. Un circuit ouvert sur l’extérieur

b) Les conditions d’équilibre du circuit :

PN (production nationale)

= RN (revenu national = C + S)

= DN (dépense nationale = C + I + X (dépense étrangère en produits nationaux) - M (dépense nationale en produits étrangers))

On en déduit que : C + S = C + I + X - M

Ce qui conduit à dire que : S - I = X - M

Il y a équilibre si S = I et X = M.

Si au contraire X > M, alors S > I. Et si X < M, alors S < I

• Un excédent national se traduit par un excès d’épargne sur l’investissement national

• Un déficit commercial se traduit par un excédent d’investissement sur l’épargne nationale75

Page 76: ECONOMIE GENERALE 1

PARTIE 3 :NOTIONS DE

MICROÉCONOMIE

76

Page 77: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN

1. Le comportement microéconomique du consommateur

2. Le comportement microéconomique du producteur

3. Le modèle de concurrence parfaite et l’équilibre concurrentiel

4. Les modèles de concurrence imparfaite

5. Les défaillances du marché

77

Page 78: ECONOMIE GENERALE 1

CHAPITRE1 : Le comportement microéconomique du consommateur

• Etude de la façon dont le consommateur cherche à maximiser sa satisfaction en fonction des ressources rares dont il dispose

• Chaque individu exprime des choix de consommation

• L’agrégation de ces choix permet de déterminer la fonction de demande globale

• La sensibilité aux prix de cette demande globale mesurée par des élasticités est un élément important car elle influence la production

78

Page 79: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN1. La maximisation de l’utilité du consommateur :

A. Les courbes d’indifférence

B. L’équilibre du consommateur

2. La fonction de demande totale :

A. Le lien entre le prix et la demande individuelle d’un bien

B. L’agrégation des demandes individuelles

C. Les élasticités de la demande79

Page 80: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur A. Les courbes d’indifférence

a) Présentation :

• Le consommateur fait des choix de consommation en fonction de ses préférences. Il peut classer les paniers de biens par ordre de préférence

• Une courbe d’indifférence représente toutes les combinaisons de 2 biens (X, Y) qui procurent un niveau d’utilité identique au consommateur

• Le long de cette courbe, le consommateur n’a pas de préférence entre consommer plus de X et moins de Y ou consommer plus de Y et moins de X

80

Page 81: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur A. Les courbes d’indifférence

• Un individu a le choix entre 2 biens à consommer : poulets et tablettes de chocolat

• Il est capable de dire que la combinaison d’un poulet et de 4 tablettes de chocolat (combinaison A) lui procure la même utilité, ou satisfaction, que la combinaison de 2 poulets et de 2 tablettes de chocolat (combinaison B)

81

Page 82: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur A. Les courbes d’indifférence

b) Propriétés des courbes d’indifférence :

• Elles sont décroissantes :

Le consommateur doit renoncer à une quantité de bien Y s’il veut augmenter la quantité de bien X tout en conservant le même niveau d’utilité

• Elles se déplacent vers la droite lorsque le niveau d’utilité du consommateur augmente :

• Au point C, la consommation de 3 poulets et 4 tablettes de chocolat procure une satisfaction plus grande que les combinaisons A ou B

• Sur tous les points de U2, le niveau d’utilité du consommateur est plus élevé que sur U1

82

Page 83: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur A. Les courbes d’indifférence

b) Propriétés des courbes d’indifférence :

• Elles ne peuvent pas se croiser :

• La combinaison du point A se trouve à la fois sur les niveaux d’utilité U1 et U2 :

C’est par hypothèse impossible puisque tous les points de U2 ont un niveau d’utilité supérieur à ceux de U1 83

Page 84: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur A. Les courbes d’indifférence

c) Le taux marginal de substitution (TMS) :• Le TMS entre deux biens X et Y mesure la quantité de bien Y que le consommateur

est prêt à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de bien X tout en conservant le même niveau d’utilité

• Graphiquement, le TMS mesure la pente, en valeur absolue, du segment reliant deux paniers de biens situés sur une même courbe d’indifférence

• C’est aussi la variation négative de la quantité de bien Y nécessaire à l’augmentation de celle du bien X. Le signe négatif placé devant permet d’avoir un TMS positif plus facile à analyser

• Le TMS est décroissant car plus le consommateur renonce à une quantité de biens Y, plus il consomme de biens X mais il est de moins en moins disposé à échanger du Y contre du X

• Son intérêt n’est pas de consommer un seul type de bien mais de procéder à des substitutions permettant de mélanger les deux biens

84

Page 85: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur A. Les courbes d’indifférence

c) Le taux marginal de substitution (TMS) :

85

CombinaisonVariation des quantités

de Y (dY)Variations des

quantités de X (dX)TMS

Passage de A vers B 4 - 8 = - 4 2 - 1 = 1 4

Passage de B vers C 1 - 4 = - 3 4 - 2 = 2 1,5

Page 86: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur B. L’équilibre du consommateur

a) La contrainte de budget du consommateur :

• Le consommateur désire toujours consommer plus de B & S mais il est limité par son budget

• Il doit tenir compte de son revenu (R) et du prix des biens (px et py) qu’il souhaite consommer pour savoir les quantités (Qx et Qy) qu’il pourra effectivement consommer

• Son revenu R s’écrit alors : R = (Qx . px) + (Qy . py)

• L’équation de la droite de contrainte budgétaire du consommateur est :

• Qy = - (px / py) . Qx + R / py

• Le coefficient directeur (- px / py) est négatif, ce qui signifie que la droite de budget est décroissante 86

Page 87: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur B. L’équilibre du consommateur

La droite de budget

• Au point A, le consommateur n’achète que du bien Y (Qx = 0). La quantité de Y qu’il peut consommer est donc égale à son revenu total divisé par le prix de Y

• Au point B, le consommateur n’achète que du bien X (Qy = 0). La quantité de X qu’il peut consommer est donc égale à son revenu total divisé par le prix de X

87

Page 88: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur B. L’équilibre du consommateur

La droite de budget

• Un poulet coûte 10 € et une tablette coûte 2, 50 €.

• Le revenu du consommateur est de 100 €. Le consommateur peut acheter au maximum 10 poulets (et 0 tablette) au point B ou 40 tablettes (et 0 poulet) au point A

• L’équation de la contrainte budgétaire est

Qy = - 10 / 2,5 Qx + 100 / 2,5

Ou encore Qy = - 4 Qx + 40

88

Page 89: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur B. L’équilibre du consommateur

b) Combinaison optimale du consommateur

• Le consommateur va choisir la combinaison qui lui procure la plus grande utilité, c’est-à-dire la courbe d’indifférence la plus élevée, compte tenu de sa contrainte budgétaire

• A et C satisfont la contrainte budgétaire mais sont situées sur U1 qui n’est pas la plus élevée. D se situe sur la courbe la plus élevée U2 mais excède le budget du consommateur. L’équilibre, E, est obtenu au point de tangence entre la droite de budget et la courbe d’iso-utilité la plus élevée 89

Page 90: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur B. L’équilibre du consommateur

c) Calcul de l’équilibre du consommateur :

• A l’équilibre (E), le rapport des utilités marginales des deux biens (X et Y) est égal au rapport des prix de ces deux biens

• UmX / UmY = px / py ou UmX / px = Umy / py

• L’utilité marginale d’un bien est décroissante au fur et à mesure qu’il est consommé

• Tant que l’utilité marginale du bien X est supérieure à celle du bien Y, le consommateur échange des unités du bien Y contre des unités de X

• Plus il consomme de X, plus son utilité marginale diminue : la substitution entre X et Y s’interrompt lorsque les utilités marginales rapportées à leur prix sont égales

• A l’équilibre, le consommateur n’a plus intérêt à modifier la combinaison de biens X et Y consommés

90

Page 91: ECONOMIE GENERALE 1

1. La maximisation de l’utilité du consommateur B. L’équilibre du consommateur

c) Calcul de l’équilibre du consommateur :• Imaginons que la fonction d’utilité totale du consommateur soit le produit de la

consommation de poulets (Qx) et de tablettes de chocolat (Qy) :

Ut = Qx . Qy

• Les utilités marginales sont les suivantes :

• UmX = dU / dX = Qy (dérivée partielle de Ut par rapport à Qx)

• UmY = dU / dY = Qx (dérivée partielle de Ut par rapport à Qy)

• Le rapport des prix est : px / py = 10 / 2,5 = 4

• On pose l’égalité à l’équilibre, soit UmX / UmY = px / py. Donc Qy / Qx = 4

• On en tire Qy = 4 Qx

• La droite de budget est : Qy = - 4 Qx + 40. En remplaçant Qy par 4 Qx, on obtient Qx = 5 et Qy = 20

• La combinaison optimale est 5 poulets à 10 € et 20 tablettes à 2,50 €, soit une dépense de 100 € 91

Page 92: ECONOMIE GENERALE 1

2. La fonction de demande totale A. Le lien entre le prix et la demande individuelle d’un bien

• Le consommateur choisit entre 2 biens X et Y

• Si le prix de X diminue alors que celui de Y ne varie pas, le bien X devient relativement moins cher que Y et le consommateur aura tendance à remplacer du Y par du X

• La quantité de X demandée augmente quand son prix baisse, à niveau de revenu inchangé

• Exemple :

Si le prix du poulet passe de 10 € à 8 € alors que le prix du chocolat reste inchangé à 2,50 €, le budget de 100 € va permettre de consommer davantage de poulets et moins de chocolat

92

Page 93: ECONOMIE GENERALE 1

2. La fonction de demande totale A. Le lien entre le prix et la demande individuelle d’un bien

La variation du prix de X modifie à elle seule le rapport des prix (px / py)

La droite de budget se déplace vers la droite et les quantités de X à l’optimum augmentent 93

Page 94: ECONOMIE GENERALE 1

2. La fonction de demande totale B. L’agrégation des demandes individuelles

La fonction de demande totale est la somme agrégée de toutes les demandes individuelles

Seul le prix du bien considéré varie : le revenu, le goût des consommateurs et le prix des autres biens sont négligés

La baisse du prix d’un bien X de P1 à P2 augmente la quantité demandée de Q1 à Q2

94

Page 95: ECONOMIE GENERALE 1

2. La fonction de demande totale C. Les élasticités de la demande

a) Les élasticités-prix :

Elle mesure la variation de la demande liée à la variation du prix du bien demandé

L’élasticité est négative car les quantités demandées et le prix varient en sens inverse.

C’est la raison pour laquelle on la calcule en valeur absolue :

Le prix du poulet passe de 10 € à 8 € et la quantité de 100 à 150 :

e = |((150 - 100) / 100) / ((8 - 10) / 10) | = |- 2,5| = 2,5

e entre 0 et 1 signifie une demande inélastique. e = 0 signifie une demande totalement inélastique 95

eprix =

ΔQQΔPP

Page 96: ECONOMIE GENERALE 1

2. La fonction de demande totale C. Les élasticités de la demande

b) Les élasticités croisées :

Elle mesure la variation de la demande d’un bien X liée à la variation du prix d’un bien Y

Si e > 0, les biens sont dits substituables. Une variation du prix de Y dans un sens entraîne une variation dans le même sens des quantités demandées de X (pomme de terre vs riz)

Si e = 0, les biens X et Y sont dits indépendants. Une variation du prix de Y n’a pas d’impact sur les quantités demandées de X (journaux vs canapés)

Si e < 0, les biens sont dits complémentaires. Une variation du prix de Y entraîne une variation de sens contraire des quantités demandées de X (pétrole vs automobile)

96

ecroisée =

ΔQX

QX

ΔPYPY

Page 97: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 1Soit un consommateur ayant la fonction d’utilité suivante :

U(X1, X2) = X1 . X2

1) Quelle sera son utilité s’il achète un panier de biens composé de 8 unités de bien X1 et 1 unité de bien X2 ?

2) Calculer le TMSX2→X1 du consommateur en ce point.

3) Interpréter économiquement la valeur de ce TMS en utilisant le concept d’utilité marginale.

4) Représenter graphiquement la situation.97

Page 98: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 2Un consommateur procède au classement entre 6 paniers de 2 biens X et Y :

•Il préfère strictement le panier (8 ; 48) à (15 ; 15)

•Il est indifférent entre (15 ; 10) et (3 ; 12)

•Il préfère strictement (15 ; 15) à (10 ; 45)

•Il préfère strictement le panier (10 ; 45) au panier (9 ; 48)

Peut-on considérer que le classement de ce consommateur est rationnel ? Argumenter la réponse.

98

Page 99: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 3Commenter la forme des courbes d’indifférence du consommateur sur le graphique ci-dessous :

99

Page 100: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 4Soit un consommateur dont on représente la relation de préférence par la fonction d’utilité suivante :

U(x , y) = 2x + 4y

Le revenu du consommateur est égal à 10.

1) Déterminer l’équation des courbes d’indifférence associées aux niveaux d’utilité U1 = 12 et U2 = 24. Tracer les courbes d’indifférence et commenter.

2) Calculer les utilités marginales et le TMS du bien Y au bien X. Commenter. 100

Page 101: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 4 (SUITE)3) Ecrire l’équation de la droite de budget en notant px et py les prix respectifs des biens X et Y. Déterminer sa pente. Sachant que px = py = 2, tracer la droite de budget.

4) Déterminer graphiquement le panier de bien qui maximise l’utilité du consommateur.

5) Comment les prix doivent-ils être modifiés pour qu’à l’équilibre, le consommateur ne consomme que le bien X ?

101

Page 102: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 5Parmi un ensemble de biens entre lesquels un consommateur a le choix, envisageons 3 biens : A, B et C.

La demande pour ces biens se formule de la manière suivante :

qA = 70 + R / 500 - 10pA - 5pC

qB = 120 + R / 125 - 8pB + 8pA

qC = 90 + R / 100 - 9pC + 4pA

Initialement, R = 5 000, pA = 4, pB = 5, pC = 2

102

Page 103: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 5

1) La demande pour le bien B est-elle rigide ou élastique ?

2) Qu’advient-il de la position de la courbe de demande pour le bien A si :

- Le prix de ce bien augmente ?

- Le prix du bien B diminue ?

- Le prix du bien C augmente ?103

Page 104: ECONOMIE GENERALE 1

CHAPITRE 2 : Le comportement microéconomique du producteur

• Les producteurs utilisent deux facteurs de production, travail et capital, pour fabriquer les biens et les services qu’ils vendent sur le marché

• A court terme, l’entreprise doit savoir de quelle quantité de travail elle va avoir besoin pour produire

• A plus long terme, l’entrepreneur est conduit à combiner travail et capital de façon à assurer la croissance et la pérennité de l’entreprise sur son marché

104

Page 105: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN1. Le calcul économique du producteur en courte période :

A. La productivité des facteurs de production

B. Les coûts de production

2. Le calcul économique du producteur en longue période :

A. Les courbes d’isoquantes

B. Le développement des capacités de production105

Page 106: ECONOMIE GENERALE 1

1. Le calcul économique du producteur en courte période

• Le producteur doit fabriquer des B & S (outputs) à l’aide de deux facteurs de production, travail et capital (inputs)

• Sur une courte période, seule la quantité de travail peut varier. Le facteur capital reste stable

• Lorsqu’une entreprise débute son activité, elle dispose d’un capital de départ (bâtiment, machines...) qui ne variera pas sur une courte période, par exemple l’année.

• En revanche, elle peut plus facilement embaucher ou débaucher des salariés pour adapter sa production

106

Page 107: ECONOMIE GENERALE 1

1. Le calcul économique du producteur en courte période A. La productivité des facteurs de production

a) Définition :

• La productivité moyenne d’un facteur de production (PML pour le travail et PMK pour le capital) mesure la quantité de B & S produite rapportée à la quantité de travail (ou de capital) utilisée :

PML = PT / L = Production totale / quantité de travail utilisée

Si une entreprise produit 100 biens avec 10 ouvriers, la productivité moyenne du travail est de 10 biens par ouvrier

• La productivité marginale d’un facteur de production (PmL pour le travail et PmK pour le capital) est la variation de la quantité produite lorsque la quantité du facteur de production varie d’une unité :

PmL = ∆PT / ∆L

Si l’entreprise produit 105 unités avec 1 ouvrier de plus (11ouvriers), la productivité marginale du travail sera de (105 - 100) / (11 - 10) = 5

107

Page 108: ECONOMIE GENERALE 1

1. Le calcul économique du producteur en courte période A. La productivité des facteurs de production

b) La loi des rendements décroissants :

• Si l’entreprise continue à embaucher du personnel alors que le capital reste fixe, la production augmente, mais de moins en moins vite, puis finit par décroître lorsque les individus deviennent trop nombreux.

• Il existe donc pour une entreprise un nombre de salariés optimal à embaucher. Celui-ci peut être décrit par le comportement des productivités moyennes et marginales du travail.

108

0 10 15 20 30

A B

C

Quantité produite

Salariés

Production totale (PT)

Productivité moyennedu travail (PML)

Productivité marginale du travail (PmL)

Page 109: ECONOMIE GENERALE 1

1. Le calcul économique du producteur en courte période A. La productivité des facteurs de production

b) La loi des rendements décroissants :

• Entre 0 et 10 salariés, la PmL augmente, ce qui signifie que l’embauche d’un salarié supplémentaire fait croître la production plus vite qu’avec un salarié de moins. Au point A, la PmL est à son maximum.

• Entre 10 et 20 salariés, la PmL est décroissante mais reste positive. L’embauche d’un salarié supplémentaire continue à faire croître la production totale, mais de moins en moins vite.

• Au point C, la productivité marginale est nulle. La production totale atteint son maximum. Embaucher un 21ème ouvrier fera alors baisser la production totale car les salariés deviennent trop nombreux pour travailler efficacement.

• Cependant, même si le produit total augmente encore entre 15 et 20 salariés, l’entrepreneur réalisera un profit maximal lorsque la productivité moyenne du travail sera la plus élevée, soit pour 15 salariés, au point B où la courbe de PmL coupe la courbe de PML.

109

Page 110: ECONOMIE GENERALE 1

1. Le calcul économique du producteur en courte période B. Les coûts de production de l’entreprise

a) Définitions :• Le coût total (CT) est la somme des coûts variables (CV, qui augmentent avec la

quantité produite) et des coûts fixes (CF, qui ne dépendent pas des quantités produites).

• En courte période, le capital est un coût fixe. Le travail est un coût variable qui augmente avec les quantités produites.

• Le coût moyen (CM) est le coût total sur la quantité produite : CM = CT / PT

• Si un ouvrier reçoit un salaire journalier de 100 € bruts et qu’il produit 100 B & S, le coût moyen du produit est alors de 1 €.

• Le coût marginal (Cm) est la variation du coût total rapportée à la variation des quantités produites : Cm = ∆CT / ∆PT

• Chaque ouvrier coûte 100 €. Le 1er ouvrier produit 100 B & S et l’embauche d’un 2nd ouvrier porte la production totale à 180. Le coût marginal est alors de (200 - 100) / (180 - 100) = 1, 25. L’embauche d’un ouvrier de plus coûte 1, 25 € par unité produite supplémentaire.

110

Page 111: ECONOMIE GENERALE 1

1. Le calcul économique du producteur en courte période B. Les coûts de production de l’entreprise

b) Les courbes de coût moyen et de coût marginal :

• Il existe une relation inverse entre productivité (moyenne ou marginale) et coût (moyen ou marginal). Lorsque les productivités augmentent, les coûts diminuent et inversement.

• Un salarié fabrique 2 produits au lieu de 1 en une heure. Si ce salarié est payé 10 € de l’heure, la productivité moyenne passe de 1 à 2 produits par heure et le coût moyen passe de 10 € (10 / 1) à 5 € (10 / 2).

• Le CmL est minimal lorsque la PmL est maximale (10 salariés). L’entreprise a pourtant intérêt à continuer à embaucher tant que le CML continue à baisser (ou tant que la PML continue à augmenter)

• Au 15ème salarié, le coût moyen est minimal. L’embauche d’un 16ème salarié fait augmenter le coût moyen et réduit donc le bénéfice de l’entreprise

111

Page 112: ECONOMIE GENERALE 1

1. Le calcul économique du producteur en courte période B. Les coûts de production de l’entreprise

b) Les courbes de coût moyen et de coût marginal :

112

Page 113: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 6En courte période, la production totale d’une entreprise varie en fonction du nombre d’unités de facteur travail (L) selon la relation :

PT = - L3 + 10L2 + 32L

1) Calculer et représenter sur un graphique le PT, la PML et la PmL pour L variant de 1 à 9.

2) Analyser les formes de PML et PmL et expliquer leurs positions respectives.

3) Cette entreprise est-elle soumise à la loi des rendements décroissants ?

4) Quelle quantité la firme devrait-elle produire ?113

Page 114: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période

Lorsque les deux facteurs de production sont variables, la question de leur combinaison optimale devient cruciale pour l’entrepreneur. Le raisonnement microéconomique du producteur est alors calqué sur celui du consommateur.

A. Les courbes d’isoquantes :

a) Définition :

Les isoquantes représentent l’ensemble des combinaisons de facteurs possibles pour un même niveau de production

114

Page 115: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période A. Les courbes d’isoquantes

a) Définition :

La courbe d’isoquante l1 représente toutes les combinaisons de facteurs permettant de réaliser la même production. Ainsi, la combinaison A (L1, K1) utilise plus de capital et moins de travail que la combinaison B (L’1, K’1), mais le niveau de production est identique. En revanche, la combinaison C (L2, K2) permet un niveau de production plus élevé que toutes les combinaisons de l1. 115

Page 116: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période A. Les courbes d’isoquantes

b) La combinaison optimale des facteurs de production :

Le producteur, tout comme le consommateur, est contraint par son budget. Il doit supporter un coût total de production (CT) qui tient compte de la quantité de chaque facteur utilisée (K et L) et du prix de chacun de ces facteurs (Pk et Pl) :

CT = (Pk . K) + (Pl . l)

On en déduit alors la contrainte budgétaire de l’entrepreneur ou droite d’isocoût :

K = (- Pl / Pk). L + CT / Pk

116

Page 117: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période A. Les courbes d’isoquantes

c) Le calcul de l’équilibre du producteur :

• A l’équilibre (au point E), le rapport des productivités marginales des deux facteurs L et K est égal au rapport des prix de ces deux facteurs :

PmL / PmK = Pl / Pk ou PmL / Pl = PmK / Pk

• La productivité marginale d’un facteur finit par être décroissante à mesure que celui-ci est utilisé.

Les combinaisons de facteurs travail et capital conduisent à diminuer la productivité marginale du facteur qui est le plus utilisé (le travail par exemple), et à augmenter la productivité marginale de celui qui est le moins utilisé (le capital par exemple).

• A l’équilibre, le producteur n’a plus intérêt à modifier la combinaison productive entre travail et capital.

117

Page 118: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période A. Les courbes d’isoquantes

c) Le calcul de l’équilibre du producteur :

• Une entreprise dispose d’un budget de 1 000. Une machine coûte 500 et chaque salarié employé coûte 100.

• La contrainte budgétaire s’écrit : K = (-100 / 500). L + 1 000 / 500

• La fonction de production est : PT(L, K) = L . K

• Le rapport des prix Pl / Pk = 0, 2 doit être égal au rapport des productivités marginales PmL / PmK. Les productivités marginales du travail et du capital sont les dérivées partielles de la PT par rapport aux facteurs travail et capital

• PmL = dPT / dL = K De même, PmK = dPT / dK = L

• A l’équilibre, PmL / PmK = Pl / Pk. Comme K / L = 0, 2, alors K = 0, 2 L

• En remplaçant cette expression dans la droite de budget, on obtient L = 5 et K = 1

•On vérifie qu’une machine coûtant 500 et 5 salariés coûtant 100 respectent bien le budget du producteur 118

Page 119: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période B. Le développement des capacités de production

a) Les rendements d’échelle :

• Les rendements d’échelle mesurent l’incidence de la variation des quantités de facteur travail et capital sur le niveau de production. Les rendements sont constants si la production augmente dans les mêmes proportions que la variation des facteurs de production

• La quantité de facteurs travail et capital augmente de 10 %, ce qui fait varier la production de 10 %

• Dans le cas de rendements constants, l’accroissement linéaire des quantités de facteurs travail et capital permet de dessiner un chemin d’expansion linéaire

119

Page 120: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période B. Le développement des capacités de production

a) Les rendements d’échelle :

• Les rendements sont croissants si la production augmente dans des proportions plus importantes que la variation des facteurs de production

Exemple : la quantité de facteurs travail et capital augmente de 10 %, ce qui fait croître la production de 15 %

• Les rendements sont enfin décroissants si la production augmente dans des proportions moins importantes que la variation des facteurs de production

Exemple : la quantité de facteurs travail et capital augmente de 10 %, ce qui fait croître la production de 5 %

120

Page 121: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période B. Le développement des capacités de production

b) Le coût moyen de longue période :

• En longue période, l’entreprise va changer de taille et/ou de technologie et va modifier sa structure de coûts. En reliant ces différents paliers, on obtient une courbe de coût moyen de longue période qui a une forme en U : l’entreprise réalise d’abord des économies d’échelle (le coût moyen baisse) puis des déséconomies d’échelle (le coût moyen augmente).

• Une entreprise qui se développe et grandit peut étaler ses coûts fixes sur une plus grande quantité produite, ce qui réduit son coût moyen unitaire. Mais lorsque cette entreprise devient trop importante, elle supporte des coûts d’organisation et de transaction plus élevés qui nuisent à son efficacité.

121

Page 122: ECONOMIE GENERALE 1

2. Le calcul économique du producteur en longue période B. Le développement des capacités de production

c) La fonction d’offre globale :

• L’entreprise va comparer le coût marginal de sa production au prix du marché, considéré comme une donnée.

• Tant que ce prix est supérieur au coût marginal, l’entreprise a intérêt à produire. Un marché où le prix augmente (P1 vers P2) va donc attirer des offreurs supplémentaires (Q1 vers Q2).

• La fonction d’offre est croissante en fonction des prix.122

Page 123: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 7La fonction de production d’une firme s’écrit :

Q(L, K) = A . 50L2/3 . K1/2

où Q, L et K représentent respectivement le volume de production et les quantités de travail et de capital utilisées. A est une constante positive.

1) Montrer que cette firme connaît à court terme des rendements marginaux décroissants.

2) Montrer qu’elle connaît au contraire à long terme des rendements globaux croissants.

123

Page 124: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 8La fonction de production d’une firme s’écrit :

Q(L, K) = 50LX . K0,4

où Q, L et K représentent respectivement le volume de production et les quantités de travail et de capital utilisées.

Cette firme a des rendements d’échelle constants à long terme.

1) Montrer que cette firme a des rendements marginaux décroissants à court terme.

2) Tracer la courbe de produit total à court terme et la courbe de coût marginal à long terme.

124

Page 125: ECONOMIE GENERALE 1

CHAPITRE 3 : Le modèle de concurrence parfaite et l’équilibre concurrentiel

• Le modèle de concurrence pure et parfaite permet de comprendre dans un cadre théorique la formation et l’évolution des prix sur les différents marchés de B & S

• La détermination du profit des entreprises dépend des coûts auxquels elles font face et du prix du bien ou du service qu’elles produisent

• Ce prix est considéré comme une donnée qui s’impose aux agents économiques présents sur le marché

• Les conditions de la CPP permettent alors de déterminer le prix d’équilibre en courte comme en longue période

125

Page 126: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN1. Présentation du modèle concurrentiel pur et parfait :

A. Les conditions de la CPP

B. La détermination et l’évolution du prix

2. La maximisation du profit de l’entreprise :

A. Le profit en courte période

B. Le profit en longue période126

Page 127: ECONOMIE GENERALE 1

1. Présentation du modèle concurrentiel pur et parfait A. Les conditions de la CPP

Il y a en effet 5 hypothèses pour le modèle de CPP :• L’atomicité du marché : les offreurs et les demandeurs sont très nombreux et de

taille à peu près égale (de sorte qu’aucun agent économique ne peut influencer seul la fixation du prix et les quantités échangées sur le marché)

• L’homogénéité des produits : les biens et services échangés sont identiques pour les acheteurs et ne différent que par leurs prix (les consommateurs sont indifférents à l’identité des offreurs et la qualité est semblable pour l’ensemble des produits)

• La transparence du marché : l’information sur les quantités échangées et les prix est immédiatement disponible et gratuite

• La liberté d’entrée sur le marché : n’importe quelle entreprise peut entrer sur le marché (sans obstacle d’ordre technique, juridique ou financier)

• La parfaite mobilité des facteurs de production : le travail comme le capital peuvent parfaitement se déplacer (d’une entreprise ou d’une activité à une autre)

127

Page 128: ECONOMIE GENERALE 1

1. Présentation du modèle concurrentiel pur et parfait B. La détermination et l’évolution du prix

a) Le prix d’équilibre :

• Il est déterminé par la rencontre entre l’offre (croissante du prix) et la demande (décroissante du prix)

• Le prix d’équilibre se situe à 100 € (offre = demande = 15 000). Si le prix est trop élevé (150 €), l’offre est supérieure à la demande. Si le prix est trop faible (50 €), la demande est supérieure à l’offre 128

Page 129: ECONOMIE GENERALE 1

1. Présentation du modèle concurrentiel pur et parfait B. La détermination et l’évolution du prix

b) Les variations de la demande :

Dans le modèle de CPP, les prix sont parfaitement flexibles à la hausse ou à la baisse et réagissent à une variation des quantités demandées et offertes

129

Page 130: ECONOMIE GENERALE 1

1. Présentation du modèle concurrentiel pur et parfait B. La détermination et l’évolution du prix

b) Les variations de la demande :

• Lorsque la demande de chaussures augmente à la suite par exemple d’une hausse du revenu des ménages, la courbe de demande se déplace vers la droite (demande 2). Ce surcroît d’acheteurs pour un même nombre d’offreurs permet d’échanger davantage de produits à un prix plus élevé.

• Inversement, si la demande baisse, la courbe de demande se déplace vers la gauche. Les quantités échangées et le prix d’équilibre diminuent.

• L’accroissement de la demande sans variation de l’offre conduit à échanger 20 000 paires de chaussures au lieu de 15 000, à 125 € au lieu de 100 €.

• Si le prix d’équilibre de départ était de 125 € pour 20 000 paires échangées (intersection offre 1 et demande 2), la baisse de la demande sans variation de l’offre ferait déplacer la courbe de demande vers la gauche (demande 1). Les quantités échangées passeraient de 20 000 à 15 000 et le prix de 125 € à 100 €.

130

Page 131: ECONOMIE GENERALE 1

1. Présentation du modèle concurrentiel pur et parfait B. La détermination et l’évolution du prix

b) Les variations de l’offre :

Evolution du prix d’équilibre suite à une variation de l’offre :

131

Page 132: ECONOMIE GENERALE 1

1. Présentation du modèle concurrentiel pur et parfait B. La détermination et l’évolution du prix

b) Les variations de l’offre :

• Lorsque l’offre de chaussures augmente suite à une réduction des charges des entreprises par exemple, l’offre se déplace vers la droite (offre 2). Ce surcroît d’offreurs pour un même nombre d’acheteurs permet d’échanger davantage de produits, mais à un prix moins élevé que le prix de départ car la concurrence est plus vive.

• Inversement, si l’offre baisse, la courbe d’offre se déplace vers la gauche. Les quantités échangées diminuent mais les prix augmentent suite à la raréfaction du nombre de produits présents sur le marché.

• L’accroissement de l’offre de chaussures sans variation de la demande conduit à échanger 20 000 paires au lieu de 15 000 au prix de 75 € au lieu de 100 €.

• Si le prix d’équilibre de départ était de 75 € pour 20 000 paires échangées (intersection offre 2 et demande 1), la baisse de l’offre sans variation de la demande ferait se déplacer la courbe d’offre vers la gauche (offre 1). Les quantités échangées passeraient de 20 000 à 15 000 paires et le prix de 75 € à 100 €

132

Page 133: ECONOMIE GENERALE 1

2. La maximisation du profit de l’entreprise A. Le profit en courte période

a) Définitions :• Recette totale (RT) : chiffre d’affaires c.à.d les quantités vendues (Q) multipliées par

le prix de vente (PV) :

RT = Q . PV

Une entreprise qui produit 100 paires de chaussures à 100 € la paire réalise une recette totale de 10 000 €.

• Recette moyenne (RM) : recette totale rapportée aux quantités vendues

RM = RT / Q = (Q . PV) / Q = PV

La recette moyenne est donc égale au prix de vente.

133

Page 134: ECONOMIE GENERALE 1

2. La maximisation du profit de l’entreprise A. Le profit en courte période

a) Définitions :• Recette marginale (Rm) : variation de la recette totale induite par la variation d’une

unité produite. Mathématiquement, la Rm est la dérivée de la recette totale :

Rm = (RT)’ = dRT / dQ = (Q . PV)’ = PV

La recette marginale est donc aussi égale au prix de vente.

Si l’entreprise doit produire 110 paires de chaussures, sa recette totale est de 11 000 €. La recette marginale est donc égale à (11 000 - 10 000) / (110 -100) = 100 €, soit le prix de vente.

• Profit total (∏T) : différence entre la recette totale (RT) et le coût total (CT). Le profit moyen (∏M) ou unitaire est la différence entre la recette moyenne et le coût moyen :

∏T = RT - CT et ∏M = RM - CM ou ∏T / Q 134

Page 135: ECONOMIE GENERALE 1

2. La maximisation du profit de l’entreprise A. Le profit en courte période

b) Détermination du profit de l’entreprise :

Imaginons une entreprise dont la structure des coûts moyen et marginal est conforme à celle du chapitre précédent (producteur). Le prix de vente (PV), qui est aussi la recette moyenne (RM) et la recette marginale (Rm) est une donnée qui s’impose à l’entreprise. On dit alors que la firme est price taker (« preneuse de prix »)

135

Page 136: ECONOMIE GENERALE 1

2. La maximisation du profit de l’entreprise A. Le profit en courte période

b) La détermination du profit de l’entreprise :

L’entreprise a intérêt à produire tant que sa recette marginale (c’est-à-dire l’augmentation de la recette totale induite par une unité de production supplémentaire) est supérieure à son coût marginal (c’est-à-dire l’augmentation du coût total induit par une unité de production supplémentaire).

La courbe de Cm doit donc toujours être en dessous de celle de Rm, soit pour les quantités produites entre Q1 et Qe.

Dès que sa recette marginale devient égale à son coût marginal, l’entreprise n’a plus intérêt à produire.

Elle maximise son profit en CCP au point E, c’est-à-dire lorsque Rm = PV = Cm dans la partie croissante du coût marginal.

ED mesure le profit unitaire (RM - CM), BD les quantités produites optimales (Qe) et le rectangle ABDE le profit total réalisé par l’entreprise

136

Page 137: ECONOMIE GENERALE 1

2. La maximisation du profit de l’entreprise B. Le profit en longue période

En longue période, les facteurs de production (travail et capital) sont variables. De plus, d’autres entreprises sont attirées par l’existence de profit sur le marché

a) L’évolution du marché :

L’entrée de nombreuses entreprises sur le marché augmente l’offre globale et les quantités échangées (Q1, Q2, Q3). Cette concurrence plus importante fait baisser le prix d’équilibre (P1, P2, P3)

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Page 138: ECONOMIE GENERALE 1

2. La maximisation du profit de l’entreprise B. Le profit en longue période

b) Le profit de l’entreprise :

L’entreprise répercute les nouveaux prix du marché pour calculer son profit. Le profit était maximal en P1. En P2, le profit se réduit ainsi que les quantités vendues par l’entreprise (Q2). En P3, le profit est nul, le prix d’équilibre se fixe au minimum du coût moyen (point A). Un prix inférieur à P3 entraînerait des pertes pour l’entreprise

138

Page 139: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 9On connaît le barème de coût total d’une firme représentative de celles opérant sur un marché en concurrence pure et parfaite :

On connaît aussi les équations de courbes d’offre et de demande sur ce marché :

QO = 100 + 10 P et QD = 600 - 15 P 139

Volume de production Coût total0 201 282 343 424 525 706 967 1268 160

Page 140: ECONOMIE GENERALE 1

EXERCICE 9 (SUITE)

1) Déterminer le volume de production et le profit que cette firme réalisera à l’équilibre à court terme.

2) Quels seront son prix et son volume de production à long terme (le barème de coût total à long terme est le même qu’à court terme) ?

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Page 141: ECONOMIE GENERALE 1

CHAPITRE 4 : Les modèles de concurrence imparfaite

• Les économistes ont vite considéré que le modèle de CPP n’était qu’une hypothèse de travail qui ne permettait pas d’appréhender toute la réalité économique

• Les modèles de concurrence imparfaite se rapprochent davantage d’un fonctionnement réaliste de l’économie en décrivant le pouvoir de marché dont disposent les firmes

141

Page 142: ECONOMIE GENERALE 1

PLAN1. Les cas de concurrence imparfaite :

A. Monopole

B. Concurrence monopolistique

C. Oligopole

D. Monopsone

2. L’équilibre de marché : cas du monopole :

A. Recette moyenne et recette marginale

B. Représentation graphique142

Page 143: ECONOMIE GENERALE 1

1. Les cas de concurrence imparfaite

On parle de concurrence imparfaite dès qu’au moins une des conditions de CPP n’est pas respectée. Le prix n’est plus une donnée qui s’impose à tous. Les offreurs peuvent fixer librement leurs prix : ils sont price makers (« faiseurs de prix »)

A. Le monopole :

a) Définition :

Situation de marché dans laquelle un seul offreur propose des biens et services à une multitude de demandeurs : la condition d’atomicité du marché n’est plus respectée

Exemple : la SNCF dispose partiellement du monopole du transport ferroviaire français de voyageurs. La législation européenne combat les monopoles publics et cherche, comme dans le cas des télécommunications, à renforcer la concurrence

143

Page 144: ECONOMIE GENERALE 1

1. Les cas de concurrence imparfaite A. Le monopole

b) Les catégories de monopole :

• Le monopole naturel : une seule entreprise est capable de fournir l’ensemble du marché tout en demeurant rentable en raison des rendements d’échelle croissants que lui procure la spécificité sa technologie. Les coûts fixes sont tellement importants qu’ils interdisent l’arrivée de nouveaux concurrents. Ces barrières naturelles à l’entrée sur le marché légitiment l’existence d’un monopole.

Une situation de monopole naturel est souvent l’argument avancé par les défenseurs des monopoles publics (énergie ou transport par exemple).

• Le monopole légal : lorsque des contraintes réglementaires (licence exclusive attribuée au monopoleur par exemple) empêchent l’entrée sur le marché d’un autre producteur.

La française des jeux dispose du monopole de l’organisation du loto national.

• Le monopole technologique : lié aux innovations développées par une firme qui lui permettent de jouir temporairement d’un pouvoir de monopole.

Une entreprise pharmaceutique peut bénéficier d’un brevet sur un médicament 144

Page 145: ECONOMIE GENERALE 1

1. Les cas de concurrence imparfaite B. Concurrence monopolistique

•De nombreux offreurs sur le marché mais certains d’entre eux vendent un bien disposant d’une caractéristique unique qui leur confère une situation de monopole, temporaire ou non. La condition d’homogénéité du produit n’est pas respectée.

Philips a été le premier à mettre sur le marché le CD musical et a donc bénéficié d’un monopole temporaire qui s’est arrêté lorsque les concurrents ont à leur tour adopté cette technologie.

• La concurrence ne s’établit pas sur les prix mais à partir des caractéristiques du produit. Le rôle de la promotion et de la publicité devient alors crucial pour les détenteurs de ce monopole temporaire.

La communication de Philips a longtemps porté sur son image d’innovateur en rappelant pour tous ses produits qu’il était l’inventeur du Compact Disc.

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Page 146: ECONOMIE GENERALE 1

1. Les cas de concurrence imparfaite C. L’oligopole

a) Définition :

• Présence de quelques offreurs pour une multitude de demandeurs. Lorsqu’il n’existe que deux vendeurs, on parle de duopole.

• Les marchés oligopolistiques résultent souvent d’opérations de concentration liées au rachat des entreprises concurrentes dans le but de réaliser des économies d’échelle ou de réduire la concurrence.

Exemple : le marché automobile est un oligopole dans la mesure où le nombre de marques est beaucoup moins important qu’il y a 50 ans. Le marché français est même un duopole car on ne compte que 2 offreurs : Renault et PSA.

b) Les stratégies en situation d’oligopole :

Les entreprises doivent élaborer une stratégie qui tient compte du comportement de leurs concurrents. Le marché oligopolistique peut alors être coopératif ou non coopératif

146

Page 147: ECONOMIE GENERALE 1

1. Les cas de concurrence imparfaite C. L’oligopole

b) Stratégies en situation d’oligopole :

• La coopération entre les entreprises peut prendre la forme de cartel dans lequel les concurrents s’entendent pour limiter la production ou pour proposer un prix de vente élevé. Les cartels sont interdits par le droit de la concurrence car ils lèsent les consommateurs qui paient le produit plus cher.

Il est courant de désigner l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) comme un cartel ou les quelques producteurs mondiaux peuvent s’entendre pour réduire la production et augmenter artificiellement le prix du baril. C’est la raison de l’embrasement du prix en 2008 lorsque les pays de l’OPEP ont réagi à la baisse du dollar qui réduisait leurs recettes.

• L’absence de coopération peut conduire à une guerre des prix préjudiciable aux offreurs. L’issue de cette guerre devient alors incertaine. Aucun acteur n’a intérêt à prendre une décision indépendamment de son concurrent. Augustin COURNOT montre en 1838 que dans une situation de duopole, chaque offreur doit réagir aux quantités offertes par l’autre. On converge vers un partage équitable du marché.

Le marché de l’aviation civile est un duopole non coopératif entre EADS et Boeing (guerre sur prix, innovations et dénonciations d’aides publiques) 147

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1. Les cas de concurrence imparfaite D. Le monopsone

•Situation de marché à l’opposé du monopole : un seul acheteur et un grand nombre d’offreurs

•C’est l’acheteur, et non l’offreur, qui fixe les quantités vendues et le prix de vente sur le marché.

• Les monopsones sont le plus souvent des marchés publics où le seul acheteur est l’Etat.

• Le marché de l’armement lourd est un monopsone, le seul acheteur étant l’Etat

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2. L’équilibre de marché en concurrence imparfaite : le cas du monopole

A. Recette moyenne et recette marginale :

• Les conditions de maximisation du profit en situation de monopole sont les mêmes qu’en CPP.

• L’offreur produit tant que sa recette marginale (Rm) est > à son coût marginal (Cm). Le profit du monopoleur est maximal lorsque Rm = Cm.

• Comme en CPP, la recette moyenne (RM) est égale au prix de vente (PV). Mais comme il n’y a qu’un seul producteur, le prix de vente est une fonction décroissante des quantités produites par le monopoleur.

• La recette moyenne est donc aussi la fonction de demande globale. En conséquence, la recette marginale est également décroissante en fonction des prix.

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2. L’équilibre de marché en concurrence imparfaite : le cas du monopole

B. Représentation graphique :

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2. L’équilibre de marché en concurrence imparfaite : le cas du monopole

B. Représentation graphique :• Au point A, la production du monopoleur (Qa) est nulle. Le prix (Pa) est très élevé.

Plus les quantités proposées par le monopoleur augmentent, plus le prix (et la recette moyenne du monopoleur) baisse.

• Le profit est maximal lorsque la recette marginale est égale au coût marginal, soit au point E.

• Pour trouver le prix de vente auquel seront vendues les quantités Qe, on projette sur la droite de recette moyenne le point E’ correspondant à ces quantités, soit un prix de vente Pe.

• Le prix permettant le profit maximal en CPP est représenté à l’intersection du coût marginal et de la droite de recette moyenne, soit au point Ecpp. Le profit maximal du monopoleur est réalisé pour un prix plus élevé et pour des quantités moins importantes qu’en CPP. Le monopole pénalise donc les consommateurs.

• Depuis l’ouverture à la concurrence du marché des télécommunications, le tarif des appels téléphoniques a largement baissé pour un nombre plus important (en comparaison à l’époque du monopole de France Telecom).

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EXERCICE 10On connaît le barème de coût total d’un monopole :

On connaît aussi l’équation de la demande qui lui est adressée :

P = 50 - 5 Q

Calculer le volume de production, le prix et le profit de cette firme.152

Volume de production Coût total0 301 502 603 684 805 966 1207 1548 200

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CHAPITRE 5 : Les défaillances du marché

Les mécanismes de marché ne peuvent pas réguler de manière satisfaisante l’ensemble des relations économiques

Plan :

1. Les biens collectifs : certains biens et services ne peuvent être échangés dans un cadre marchand

2. Les externalités : les conséquences négatives pour la collectivité de la production et de la consommation de certains biens ne font pas nécessairement l’objet d’une transaction économique marchande

3. Les asymétries d’information : les problèmes d’information entre agents sur le marché remettent en cause l’efficacité économique sur celui-ci

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1. Les biens collectifs A. Définition

Les biens collectifs ne peuvent être produits par le marché car ils ont la particularité d’être non rivaux et « non excluables »

a) La non rivalité des biens :

Un bien est non rival lorsque sa consommation par un agent n’empêche pas les autres agents de consommer le même bien dans les mêmes quantités. Les biens collectifs sont par nature indivisibles mais leur éventuelle saturation peut leur faire perdre leur caractère de non-rivalité.

Exemple :

Les biens de consommation courante sont des biens rivaux qui permettent l’échange sur le marché. La consommation d’une paire de chaussure par un individu empêche les autres de pouvoir la consommer.

En revanche, l’air que l’on respire est un bien collectif pur. Il pourrait devenir un bien rival s’il venait à manquer.

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1. Les biens collectifs A. Définition

b) La non exclusion des biens :

Un bien est dit « non excluable » lorsqu’il est impossible d’empêcher un agent économique de le consommer

Exemple : la consommation de bijoux peut écarter par son prix une quantité d’individus relativement importante. En revanche, les routes départementales, dans la mesure où les péages sont a priori exclus, doivent être ouvertes à tous.

c) La typologie des biens et services :

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RivalitéExclusion OUI NON

OUI Biens marchands courants (voiture, papier...)

Biens mixtes ou biens de « clubs » (club sportif,

autoroutes...)

NONBiens communs ou collectifs

impurs (biens collectifs épuisables : eau, poissons...)

Biens collectifs purs (air, information publique, routes nationales, défense nationale)

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1. Les biens collectifs B. Problèmes économiques posés par les biens

collectifsa) La tarification :

Les biens collectifs non rivaux permettent à un usager supplémentaire de consommer le bien sans entraîner une quelconque nuisance (moindre quantité et qualité du bien par exemple) pour ceux qui consomment déjà ce bien.

Leur coût marginal est donc nul, ce qui pose le problème de leur prix puisque l’offreur sur un marché tarifie le bien qu’il produit par rapport à son coût marginal. Il peuvent difficilement être vendus sur un marché dans la mesure où aucun agent n’est obligé de payer pour bénéficier de ce bien.

Exemple :

L’éclairage public est un service utilisé par tous. Il serait impossible pour un offreur privé de tarifer ce service en fonction de la consommation de chacun car les usagers chercheraient alors à minorer leur consommation pour faire payer les autres.

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1. Les biens collectifs B. Problèmes économiques posés par les biens collectifs

b) Le phénomène de passager clandestin :

• Dans le cas des services publics, une tarification de marché conduirait les usagers à adopter des comportements de « passager clandestin », c’est-à-dire à s’efforcer de faire payer les autres tout en continuant à profiter du service.

• C’est donc aux pouvoirs publics de prendre en charge la production et de la financer par l’impôt, quitte à accepter des phénomènes de passagers clandestins, ou au contraire, à faire payer des non-utilisateurs potentiels.

Exemples :

Les syndicats sont reconnus d’utilité publique mais peuvent favoriser des comportements de passager clandestin. Un salarié n’est pas obligé d’être syndiqué pour profiter des avancées sociales obtenues par le syndicat. Ceci n’empêche pas l’attribution de subventions publiques aux syndicats.

L’ensemble de la communauté finance par l’impôt les routes nationales et départementales, que les contribuables aient une voiture ou non.

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2. Les externalités A. Définition

a) Externalités positives et négatives :

• On parle d’externalité lorsque l’activité d’un agent économique modifie le bien-être d’autres agents sans compensation financière.

• Les externalités sont négatives lorsqu’elles réduisent le bien-être et positives lorsqu’elles l’améliorent.

Exemples :

L’entreprise pollueuse dégrade la qualité de l’eau ou de l’air de l’ensemble de la communauté. C’est une externalité négative.

En revanche, une entreprise qui finance la recherche médicale peut contribuer à la découverte d’un vaccin par exemple. C’est une externalité positive.

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2. Les externalités A. Définition

b) L’allocation sous-optimale des ressources :

• Les externalités négatives conduisent selon Arthur PIGOU à une allocation sous-optimale des ressources car les entreprises notamment ne prennent pas en compte dans leurs coûts de production le coût social (ou environnemental) induit par les externalités qu’elles provoquent.

Une entreprise pollueuse devrait inclure dans ses coûts de production le coût collectif induit par la pollution, ce qui la conduirait à augmenter ses prix de vente ou à diminuer sa production.

• Parallèlement, l’entreprise n’intègre pas non plus dans ses recettes les effets positifs sur la communauté de sa production, ce qui la conduit à ne pas produire autant que le souhaiterait la société (externalités positives).

Si les entreprises étaient toutes convaincues de l’efficacité de la formation professionnelle, la loi ne les obligerait pas à consacrer un montant minimal de leur masse salariale à cet effet.

• Le marché ne permet pas d’intégrer dans les fonctions de production les externalités. Les pouvoirs publics sont donc amenés à légiférer pour corriger ces effets induits (« internaliser les externalités ») 159

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2. Les externalités B. Le rôle des pouvoirs publics

a) La réglementation :

• L’Etat a le pouvoir d’imposer aux acteurs économiques des règles de comportement visant à réduire les externalités.

• La réglementation ne pénalise pas les auteurs des externalités mais permet de prévenir les effets néfastes sur la communauté.

Exemples :

La vaccination obligatoire des enfants, la vérification du niveau de pollution d’une voiture lors de son contrôle technique sont autant de règlements permettant de diminuer les externalités négatives des consommateurs.

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) établie en 2001 contraint les grandes entreprises françaises à évaluer les conséquences environnementales et sociales de leur activité sur les parties prenantes (salariés, syndicats, clients, fournisseurs, citoyens...).

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2. Les externalités B. Le rôle des pouvoirs publics

b) La fiscalité :

• Imposer les acteurs coupables d’effets néfastes sur la communauté permet d’internaliser les externalités et répond à l’allocation sous-optimale des ressources de Pigou.

• Symétriquement, des subventions peuvent être attribuées aux agents économiques qui favorisent, par leur activité, la communauté.

Exemples :

L’acheteur, en 2008, d’une voiture trop polluante doit s’acquitter d’un droit à polluer (éco-pastille) qui sert à financer les bonus des propriétaires de véhicules jugés les moins polluants.

Une taxe générale sur les activités polluantes des entreprises est en vigueur depuis 1999 pour lutter contre les rejets de carbone.

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2. Les externalités B. Le rôle des pouvoirs publics

c) Le marché des droits à polluer :

• Ronald COASE considère également que les externalités doivent être internalisées, mais par un processus de négociation entre les parties concernées et non par la fiscalité car l’Etat ne dispose pas de l’information nécessaire pour savoir quel serait le taux optimal d’imposition.

• Le droit de polluer ou de dépolluer devient alors un droit de propriété échangeable sur un marché fictif sans coût de transaction et de négociation :

• Soit les pollués (citoyens) disposent d’un droit de propriété (droit à un environnement propre), et le pollueur (entreprise) doit alors négocier pour racheter ce droit aux pollués ou faire le nécessaire pour réduire ses externalités.

• Soit le pollueur (entreprise) dispose d’un droit de propriété (droit à polluer). Ce sont alors les pollués qui vont proposer des compensations au pollueur pour qu’il réduise ses externalités, par exemple en acceptant d’acheter un produit « propre » plus cher.

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2. Les externalités B. Le rôle des pouvoirs publics

c) Le marché des droits à polluer :

• Le rôle des pouvoirs publics est alors d’affecter ces droits de propriété aux agents économiques, ce qui suppose qu’ils connaissent parfaitement pollueurs et pollués.

• Si l’échange de ces droits de propriété se réalise dans un environnement de concurrence pure et parfaite, l’Etat n’est alors plus indispensable dans la réallocation optimale des ressources.

Exemple :

Le protocole de Kyoto entré en vigueur en 2005 préconise d’instaurer un marché du droit à polluer. Les entreprises européennes disposent de droits d’émission de CO2 qu’elles peuvent revendre si ces droits ne sont pas « utilisés », ou racheter si leurs droits initiaux ne sont pas suffisants.

Chaque année, les émissions de ces droits se raréfient, ce qui les rend plus chers et permet à terme de réduire la pollution.

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3. L’asymétrie d’information sur les marchés

Le problème de l’information est un élément central de la théorie des marchés. La transparence constitue un des socles de la CPP.

On parle d’asymétrie d’information lorsque l’un des deux contractants dispose d’une information de meilleure qualité sur le produit ou sur les conditions de l’échange.

Ceci lui confère un avantage qui perturbe l’allocation optimale des ressources

Plan :

A. Le défaut de coordination des contractants

B. La théorie des jeux

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3. L’asymétrie d’information sur les marchés A. Le défaut de coordination des contractants

a) La sélection adverse ou antisélection :

• Lorsque l’acheteur n’est pas en mesure de déceler la qualité des produits vendus sur le marché.

• Les vendeurs d’un bien de mauvaise qualité ont intérêt à augmenter leur prix de vente. Les acheteurs ne sont plus assurés qu’un prix élevé est la garantie d’une bonne transaction.

• Si au contraire les prix baissent, les « bons » vendeurs sortent du marché et seuls les « mauvais » ont encore intérêt à offrir leurs produits. Le prix ne joue plus son rôle d’information pour les acteurs.

• Georges Akerlof en 1970 illustre ce phénomène à l’aide du marché des voitures d’occasion. Si les acheteurs sont incapables de déceler la qualité des véhicules alors que les offreurs la connaissent parfaitement, un prix moyen va exclure les bons vendeurs qui refusent de vendre leurs produits à ce prix, au profit des mauvais, qui peuvent vendre leurs voitures à bon prix. Les mauvais produits chassent les bons. Les acheteurs sont conduits à restreindre leurs achats.

• La réglementation, comme par exemple la garantie contre les vices cachés, est un des moyens qui permettent de contraindre les agents à révéler leur information. 165

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3. L’asymétrie d’information sur les marchés A. Le défaut de coordination des contractants

b) L’aléa moral :

• Lorsqu’un mandant (employeur, assureur...) rémunère un mandataire (salarié, assuré...) sans être parfaitement sûr que le comportement de ce dernier sera conforme à ce qu’il attend.

• Un employeur ne peut pas parfaitement observer le comportement d’un salarié car son contrôle demanderait trop de temps. Les salariés peuvent donc être incités à limiter leurs efforts tout en profitant de leurs rémunérations

• Les clients peu compétents en matière de mécanique automobile sont contraints de faire confiance au garagiste, garant d’une expertise qu’ils ne possèdent pas.

• Les mandants doivent donc trouver des mesures incitatives obligeant les mandataires à révéler l’information qu’ils cachent.

Si les employeurs proposent des salaires élevés, ils vont attirer les bons candidats et obliger les autres à révéler leurs véritables compétences. C’est la théorie du salaire d’efficience (Shapiro & Stiglitz).

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3. L’asymétrie d’information sur les marchés B. La théorie des jeux

Dans un univers incertain où l’information disponible est insuffisante, les agents doivent élaborer des stratégies en anticipant le comportement des autres. Le dilemme du prisonnier est une illustration d’équilibre d’un jeu mettant en évidence ces anticipations (équilibre de NASH, 1951).

Deux prisonniers sont enfermés séparément. Chacun a le choix de dénoncer l’autre ou de se taire.

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Prisonnier 1Prisonnier 2 Dénonce l’autre Se tait

Dénonce l’autre Chaque prisonnier est condamné à 20 ans

Le prisonnier 2 est libre, le prisonnier 1 est condamné

à perpetuité

Se taitLe prisonnier 2 est

condamné à perpétuité, le prisonnier 1 est libre

Chaque prisonnier est condamné à 10 ans

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3. L’asymétrie d’information sur les marchés B. La théorie des jeux

Nash montre que chaque prisonnier ne peut prendre le risque de se taire. Un prisonnier a toujours intérêt à dénoncer son complice, quitte à être condamné à 20 ans si celui-ci fait de même.

La non-coopération des acteurs conduit ici à un équilibre sous optimal alors que la coopération aurait permis de trouver une solution médiane.

Les conclusions de cette théorie et de ses extensions sont extrêmement critiques pour les tenants de l’efficacité de la concurrence car celle-ci ne conduit plus nécessairement à l’optimum économique comme l’envisageaient les classiques.

On retrouve cette idée dans le duopole : les 2 concurrents ont intérêt à s’entendre sur le niveau de production plutôt que de se faire concurrence

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