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Entretien bernard laporte dans midol

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« On est devenus l’Espagne durugby »Propos recueillis par Pierre-Laurent GOU [email protected]

Qui est responsable, selon vous, des très mauvais résultats du XV de France ? Le Top 14

?

Le sélectionneur ? Les joueurs ?

Il faut arrêter de rejeter la responsabilité sur les autres et assumer. En sport, la remise en cause

personnelle est primordiale. Si, à chaque fois que l’on perd, c’est la faute des autres, du système

ou du Top 14, alors il ne faut pas accepter le poste de sélectionneur… Je l’ai été pendant huit ans

et je n’ai jamais cherché à me défiler, à me cacher derrière l’excuse du Top 14. Pourtant, les

problématiques se posaient déjà. Mais quand tu signes pour être sélectionneur, tu connais

parfaitement les contraintes, il n’y a pas de surprise… Surtout pour Philippe (Saint-André,

N.D.L.R.) et son staff, qui viennent justement du Top 14. Pour moi, les choses sont claires : quand

le restaurant est trop cher pour ton budget, tu n’y rentres pas. Ce n’est pas au moment de payer

l’addition que tu dois prendre conscience des choses. Non, cela ne va pas.

Alors, Saint-André doit-il démissionner ?

Je ne dis pas ça. Je dis simplement ce qui m’énerve. Quand Philippe Saint-André était à Toulon, il

a recruté une quinzaine d’étrangers. Et, à ce moment-là, il s’en fichait pas mal de l’équipe de

France ! Maintenant, quand il dit que les étrangers font perdre le XV de France, je dis stop. Où va-

t-on ? J’ai toujours dit : l’équipe de France doit être la priorité. La lecture de nos résultats actuels

me fait hurler… On est devenu l’Espagne du rugby ! Il y a quelque chose qui m’interpelle. En 2011,

au sortir d’un Mondial catastrophique, les Anglais étaient dans la même configuration que nous,

mais ils ont su se poser les bonnes questions. Du coup, leur équipe nationale s’en sort aujourd’hui

avec les honneurs. Ce n’est pas la meilleure nation du monde, mais elle est en phase de

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progression quand nous n’avons pas avancé d’un mètre.

Saint-André est-il un bon sélectionneur ?

J’ai mon avis mais je ne le donnerai pas. Je suis bien placé pour connaître ses qualités et ses

défauts : au RCT, je suis passé après lui. Pour autant, je ne suis pas en droit de donner

publiquement un avis sur un confrère. Mais le souci n’est pas là. Il faut que le XV de France gagne

à nouveau. Depuis trois ans, il donne une image négative de notre sport. Or l’une de ses missions

premières, c’est de faire rêver les gamins, qu’ils aient envie de pratiquer notre sport. Cela fait de

longs mois que ce n’est plus le cas. À qui la faute ? À tous, comme le disait Christophe Deylaud la

semaine dernière dans vos colonnes. Posons-nous les bonnes questions et certains plus que

d’autres…

Êtes-vous inquiet pour les Bleus

lors de la prochaine Coupe du monde ?

Là aussi, ça m’énerve. On ne parle plus que de la Coupe du monde alors que ce n’est que trois

matchs : quart, demie et finale. Vu le niveau de la France, on est déjà qualifié en quart de finale.

N’évoquer que le Mondial, c’est la solution de facilité et cela revient à fuir ses responsabilités. Tous

les entraîneurs qui tiennent ce discours sont des gagne-petit. Ils ne sont pas bêtes : « Tu gagnes

ton quart et tu as réussi ton mandat ! »

Mais raisonner de la sorte, c’est n’importe quoi. Arrêtons de considérer qu’il n’y a que ça qui

compte. Pendant quatre ans, on s’en fout du Mondial. Le XV de France doit chaque année se

battre pour gagner le Tournoi des 6 Nations ; la Coupe du monde ne se prépare que trois mois

avant.

Revenons aux responsabilités…

Je ne dis pas que les entraîneurs du XV de France ne sont pas bons et qu’ils doivent être virés. Le

mal est malheureusement plus profond. Je le répète, depuis trois ans, le XV de France ne fait pas

la promotion de notre sport. C’est une évidence. Galthié ferait-il mieux ? Peut-être… Je me rappelle

qu’au moment de la nomination de Philippe, Fabien Galthié s’était déclaré dans les colonnes du

journal L’Equipe, très surpris et avait été acerbe sur le jeu pratiqué par Toulon. Je ne peux que

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comprendre la déception de Fabien. Où est la méritocratie dans cette nomination ? Mais je vous

pose une autre question : qui a mis en place Saint-André ? À la Fédération, personne ne parle !

Vous le dénonciez la semaine passée et vous aviez raison. Cela fait trois ans que nous ne sommes

pas bons et je ne vois personne monter en première ligne. Quand Noël le Graet est arrivé à la tête

de la FFF, il a fait son boulot de patron. Il a viré des mecs à la DTN, dans ses services. C’est ça un

président.

Saint-André se trompe-t-il

de discours en donnant l’impression d’être dans toujours la victimisation ?

Peut-être… Ce qui est sûr, c’est quand tu ne fais que pleurer, au bout d’un moment tu dédouanes

tes joueurs. En affirmant : « Ne vous inquiétez pas, on perd mais c’est le système. » Tu as tout

faux… Mathieu Bastareaud a assumé, quand il est revenu d’Australie. Je l’ai entendu dire sans

faux-fuyant : « Il faut arrêter de se mentir, on est nul, faut se remettre en question et au travail. Les

Anglais sont eux sur la bonne voie. Prenons -les en exemple » J’ai aimé sa réaction. À l’inverse, je

rigole quand j’entends d’autres joueurs, ou même le staff, affirmer : « On est bien. On va y arriver

parce qu’il y a un bon groupe, un bon état d’esprit… » Ils affirment ça parce qu’ils veulent rester,

parce que la place est bonne. Mais le XV de France cela se mérite, et pas seulement parce que tu

y mets une bonne ambiance !

Les étrangers sont-ils alors un épiphénomène ?

Arrêtons d’aller chercher des excuses permanentes à nos mauvais résultats ! Qu’il y ait beaucoup

d’étrangers dans le Top 14, oui ! Il faut dépasser le constat.

Quelle est votre solution ?

Il y a trop de clubs professionnels, c’est une certitude. Pour moi, il faut passer au Top 12. C’est

d’emblée un mois de gagné pour l’équipe nationale. Ce n’est pas tout : il faut supprimer les phases

finales. Avec une telle décision, non seulement tu clarifies ton championnat, avec un vrai champion

de France, mais en plus tu gagnes encore trois semaines. Du coup, tous les problèmes de

calendrier sont quasiment réglés. Tu donnes plus de place à l’équipe de France tout en ayant le

meilleur championnat professionnel possible, avec de gros matchs, sans impasse ni doublon.

Arrêtons de voler le spectateur. Quand Toulon va à Bordeaux un week-end de match international

et prend 41 points, le mec qui a payé 80 euros sa place est en droit de râler. Moi, quand je vais

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voir Johnny Hallyday, je n’ai pas envie qu’il me dise : « Désolé Bernard, c’était mon 20e concert,

j’étais un peu fatigué, ensuqué » ! Or un joueur, et là je rejoins Philippe, ne peut pas être bon

pendant dix mois. Ce n’est pas vrai… Il faut en terminer avec le bricolage, oublier les coups de fil

durant le Tournoi pour libérer un joueur pour la rencontre d’après, en championnat… Si l’on veut

faire des Bleus une priorité, alors organisons-nous en conséquence ! Et que nos instances

nationales écoutent les Boudjellal, Altrad et Lorenzetti ! Avec eux, on aura des propositions.

Venons-en à Toulon. Un mois après,

que reste-t-il de votre doublé ?

D’abord je précise que nous avions déjà failli réaliser ce fameux doublé la saison précédente. Nous

manquons encore de recul mais les joueurs ont réalisé un véritable exploit. Six finales en trois ans

et trois titres pour Toulon, c’est très fort ! Nous avons vécu des moments qui vont marquer nos

vies. J’ai hâte de les retrouver le 14 juillet, pour échanger des regards, des sourires… Se revoir va

forcément nous faire revivre des moments qui appartiennent déjà au passé.

Comment se relancer après une telle fin de saison ?

Le recrutement devrait nous y aider. Avec Mourad Boudjellal, nous avons cherché à mettre de la

concurrence à des postes clefs, pour titiller les mecs. Les nouveaux n’auront rien gagné avec nous

et j’espère qu’ils amèneront cette envie de se défoncer pour l’équipe. On va discuter de tout ça

lors de notre préparation, parce qu’il ne faut pas ignorer le risque de décompression. Je peux

comprendre qu’il soit difficile de se relancer après un titre, à 34 ou 35 ans. C’est humain, tu n’as

plus la même faim, la même détermination. On avait connu ça l’an dernier, après le premier titre

européen et on a su repartir, en retrouvant l’envie à partir du mois de février. Cette fois, il ne

faudra pas attendre aussi longtemps ; partout on va nous attendre.

Quel va être votre prochain objectif ?

Au vu de la concurrence en Top 14 et en Europe, une bonne saison serait d’arriver à se qualifier

pour les demi-finales dans les deux compétitions. Après, pour qu’elle soit accomplie, il faut

retourner en finale et gagner.

Wilkinson retraité, Frédéric Michalak sera-t-il

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votre ouvreur numéro un ?

Il n’y aura pas de numéro un. Frédéric Michalak occupera ce poste en concurrence avec Matt

Giteau et James O’Connor, qui pourra dépanner éventuellement. Au départ, il n’y a pas de titulaire.

On tournera en fonction de l’état de forme du moment, de l’adversaire… Il faut que nous gérions la

saison de Fred, s’il est retenu avec les Bleus. Le numéro un se décidera à la fin, lors des gros

matchs. Quand la saison se jouera.

Le RCT commence à servir de modèle.

C’est aussi l’équipe à battre…

(Il coupe) J’aimerais qu’il le soit chaque année, cela voudrait dire que l’on continue à gagner.

Sentez-vous que le doublé a apporté une certaine

légitimité au RCT ? Ce n’est plus une équipe

de mercenaires…

Oui. Les autres formations savent qu’il est difficile d’aller plusieurs fois en finale et de gagner. Nos

résultats démontrent que l’on ne fait pas trop mal notre travail. Que l’on ne se trompe pas trop

dans notre recrutement. C’est la consécration de l’investissement personnel de Boudjellal. C’est

d’abord sa réussite. Il a pris ce club en Pro D2, il a donc certaines qualités. Le fait de gagner trois

titres en deux ans lui donne une grosse légitimité, il parle désormais d’égal à égal avec les autres

dirigeants.

Vous avez beaucoup hésité avant de prolonger

pour une saison supplémentaire avec le RCT.

Vous voilà lié jusqu’en 2016, resterez-vous

jusqu’au bout ?

Je n’ai qu’une parole et je la respecte. Celui qui part en cours de route est un traître ! Mon histoire

est simple. J’ai prolongé et j’irai jusqu’au bout. Simplement, Mourad Boudjellal a compris que j’aurai

besoin de m’organiser différemment pour atteindre mon objectif : gagner la présidence de la

Fédération. Il sait très bien que je ne fais jamais les choses à moitié.

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Votre volonté d’être élu à la présidence

de la FFR n’est donc pas un caprice ?

En aucun cas ! Je me suis déclaré et, depuis, je m’organise pour entrer en campagne ; je consulte

toujours. Énormément. Il ne faut pas croire que c’est une décision prise sur un coup de tête… Le

pouvoir, je m’en fous. En revanche, j’ai des idées et les gens qui m’entourent en ont aussi, parfois

différentes. Je souhaite que nous fassions avancer notre sport tous ensemble. Qu’il n’y ait plus ces

problèmes inextricables de libération des internationaux, sans oublier les amateurs : notre base

souffre, aussi. Or le milieu amateur, c’est 80 % de notre rugby.

Je suis déterminé à aller au bout, pour qu’il y ait au moins deux listes. S’il n’y a qu’un candidat à la

présidence de la FFR, c’est pour moi l’ex-URSS, pas la démocratie. Ma plus grande victoire sera

de provoquer un débat et d’apporter un véritable choix pour la présidence. Attention, je ne veux

pas me battre contre Pierre Camou. Je l’aime bien, Pierre. C’est le système que je veux combattre.

À un certain moment, si on ne fait pas les réformes, on va aller droit dans le mur. Le rugby ne peut

plus vivre comme il y a vingt ans. Arrêtons de faire l’autruche : l’équipe de France perd et

personne ne s’exprime. Ce n’est pas normal ! Personne ne parle de la formation, tout va bien… Il

n’y a qu’une chose qui intéresse les dirigeants, c’est leur poste. Savoir qui va remplacer Skrela à la

DTN, qui va s’occuper de ci ou de ça… Je ne le supporte plus. La FFR, c’est tout sauf de la

démocratie. Il faut que ça change : la Fédération ne peut plus être gérée à trois ou quatre, en

faisant taire tous les autres.

Quels seront vos thèmes

de campagne ?

Le XV de France et le monde amateur. Les amateurs doivent reprendre place au centre du débat.

Ils subissent le professionnalisme de plein fouet. Or, le monde professionnel ne peut pas tout

cannibaliser sans redonner à la base. Je ne parle pas d’argent, simplement de vie. Nous, les pros,

on se régale. En 20 ans, l’engouement autour de ce sport a été fantastique. Récemment, des

bénévoles de Carqueiranne m’avouaient qu’ils restaient parfois un mois sans jouer et qu’au bout

de la saison, la finale de Fédérale 3 s’est terminée une semaine après la tournée des Bleus en

Australie ! C’est complètement fou… Il faut resserrer le calendrier avec, par exemple, des cycles de

quatre matchs et un dimanche de repos en suivant. Quand le rugby professionnel ne joue pas son

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championnat domestique, en période d’équipe de France notamment, les amateurs doivent jouer à

fond. Le public pourrait ainsi voir son équipe de France à la télé le samedi avant de se rendre au

stade le dimanche. Il ne faut plus que le rugby pro marche sur les amateurs.

La Fédération doit-elle se désintéresser

complètement du Top 14 ?

Non. Il faut que la FFR s’assoie autour de la table avec les patrons des clubs de Top 14 et que la

Ligue arrête d’écarter des gens comme Boudjellal ou Lorenzetti. Je veux bien qu’ils (les nouveaux

présidents) ne soient pas tous au comité directeur, mais qu’il n’y en ait aucun… Pourquoi a-t-on

peur d’eux ? Je ne les prends pas pour des dieux mais, quand même, ils doivent avoir droit au

chapitre. On ne peut pas continuer à les exclure, faire en sorte qu’ils ne participent à aucune

commission. Quand j’entends, le rugby « c’est nous, ce n’est pas eux », je trouve ça proprement

scandaleux ! Eux aussi font avancer le rugby. Acceptons que des personnes qui ont des idées ou

des visions différentes participent à l’avancé de notre sport.

Quel doit être, selon vous, le rôle d’un président

de Fédération ?

Déjà, il faut qu’on le voit et qu’on l’entende. Qui a-t-on vu après la déroute des Bleus en Australie ?

Toujours Philippe (Saint-André, N.D.L.R.) obligé d’aller au charbon. Où sont les gens qui l’ont

nommé ? Ses patrons ? Franchement, en étant perpétuellement en première ligne, je comprends

qu’il paraisse maladroit. Attention, je ne le dédouane pas totalement : il a sa part de responsabilité.

Il s’est notamment trompé lors de sa prise de fonctions, en décidant de pas s’entourer d’un

manager général. À mes côtés, durant 8 ans, Jo Maso a eu un rôle primordial, aussi bien en

interne qu’en externe. Philippe n’a pas bien perçu les contours du poste et la pression inhérente

qui va avec. Je ne dis pas qu’il devait poursuivre absolument avec Jo, mais il devait s’entourer.

C’est toujours plus facile d’être deux face aux difficultés que quand tu es tout seul. Philippe a voulu

tout assumer, il s’est planté.

Si vous étiez élu président de la FFR,

comment nommeriez-vous le sélectionneur ?

Je nommerai une commission de cinq techniciens avec un quadra, un quinqua, un autre de

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soixante ans et un mec de soixante-dix balais, plus le DTN pour auditionner les candidats déclarés

au poste. Ils présenteraient leur dossier et leur projet. Que faire ? Avec qui ? Il faut en finir avec le

choix du prince. Dans mon schéma, le président voterait comme les autres, au moment du choix.

Simplement, en cas d’égalité, sa voix compterait double. Cela me semble professionnel et

démocratique.

Quid de la convention FFR - LNR ?

On définirait ensemble une convention pour un certain nombre d’années et on s’y tiendrait. On n’y

revient pas dessus avec je ne sais combien d’avenants. À mes yeux, je vous le redis, un seul

principe prédomine : priorité à l’équipe de France. Ensuite, on construit autour le rugby

professionnel. Top 12 ou pas ? Fin des phases finales ? Avec ou sans doublons ?

Quelle est votre position sur le projet de Grand Stade ?

Dans la conjoncture actuelle, ceux qui souhaitent lancer le grand stade devraient s’engager

comme caution personnelle sur le futur emprunt et sur le fonctionnement du stade pendant 20 ans.

Je suis complètement défavorable à sa construction. Et je parle en connaissance de cause : quand

j’étais secrétaire d’État aux Sports, le président Nicolas Sarkozy et le premier Ministre François

Fillon m’avaient chargé d’une mission « grand stade » en vue de l’Euro 2016 de football. Durant six

mois, on a visité différentes enceintes, avec club résident ou pas, en France et en Europe. Je sais

tout de la rentabilité de telles infrastructures : il est très difficile de gagner de l’argent avec un

stade. C’est pour ça que je dis que ceux qui sont à la tête de ce projet doivent s’engager à payer

les éventuelles pertes. C’est trop facile de construire avec l’argent des autres et surtout des

pouvoirs publics. Parce qu’avec le Stade de France, le Parc des Princes, le futur grand stade du

Racing dont les travaux ont commencé et l’état des finances de notre pays, je ne comprends pas

que l’on se lance dans de tels projets. On va me dire, les Anglais ont Twickenham et c’est une

formidable machine à cash. Mais on ne peut pas tout comparer avec eux. C’est différent.

Twickenham ne s’est pas construit en dix ans mais cela fait plus de 80 ans que la RFU est

propriétaire de son stade. Elle n’a eu qu’à le « rénover ». Nous, on part de zéro. Posons-nous la

question de savoir si une fédération doit obligatoirement avoir son stade pour vivre ? Doit-elle

devenir un promoteur immobilier ? Je crois qu’il n’y a pas besoin d’y répondre.

En allant au bout de votre démarche, vous pourriez vous retrouver en face de Pierre

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Camou qui selon les bruits de couloir pourrait se représenter pour vous faire barrage ?

Pourquoi ? Parce que je fais peur ? Que je suis moins légitime ? Pierre Camou a affirmé à

plusieurs reprises et en public qu’il n’était pas favorable à ce qu’un président fasse plus de deux

mandats. Il en est à son deuxième et c’est un homme de parole. Il doit donc partir