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histoire des mathématiques au Moyen Age… Ci-dessus : (droite) Vitrail représentant des joueurs d’échecs (collection du musée de Cluny, Paris) 1 G.IDOT, professeur de mathématiques, Université des Loisirs

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Page 1: histoire des mathématiques au Moyen Age…

histoire des mathématiques au Moyen Age…

Ci-dessus : (droite) Vitrail représentant desjoueurs d’échecs (collection du musée deCluny, Paris)

1G.IDOT, professeur de mathématiques,

Université des Loisirs

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Plan

• Dans l’ordre chronologique :– Capella : l’héritage antique– Alcuin : la renaissance carolingienne– Gerbert, Fibonacci : les mathématiciens les plus influents au Moyen Age– Villard de Honnecourt, les compagnons : les mathématiques à travers les

métiers.– Vitellion, Oresme : les précurseurs de la modernité.– Chuquet : le premier traité en français de « géométrie algébrique »

• Index : – des dates– des noms– des notions– des idées principales exposées.

• Bibliographie

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L’opération de la division est celle qui a mis le plus de temps pour pouvoir être posée

• Un manuscrit de Remi d’Auxerre, daté du XII°siècle, et qui est un commentaire desNuptiae de Martianus Capella qui a vécu auV°s. montre comment une division est faiteen chiffres romains. Exemple avec 724 / 9 :Pour partager DCCXXIIII en neuf partieségales on fait 9 fois I. (50) soit CCCL (450), ilmanque CCLXXIIII (274), alors on fait 9 foisXXX (30) soit CCLXX (270), donc 9 fois LXXX(80): DCCXX (720) et il reste IIII (4).

• Par ailleurs, Boèce (470-524) met en reliefplusieurs propriétés des nombres : desnombres premiers, des nombres pairs, etdes multiples.

• Capella transmet une représentation dumonde par un système géo-héliocentriqueinspirée d’Héraclite, où Copernic verra unantécédent à ses idées.

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Alcuin d’York et Charlemagne: la révolution carolingienne pour former les futurs dirigeants du royaume

• Le palais et la chapelle palatine à Aix-la-Chapelle montrent une parfaite maitrise de la géométrie.

• Extrait des propositions d’Alcuin pourstimuler la jeunesse : Un escargot estinvité à un repas par un roseau quiest situé à une lieue. Toutefois, en unjour, il ne peut parcourir qu’uneseule once de pied. Dis-moi, qui ledésire, combien de temps seranécessaire à l’escargot avant deprendre un repas?

• Solution 1. Dans une lieue, il y a 1500pas ou 7500 pieds ou 90 000 oncesde pied. L’escargot se déplaçantd’une once par jour, le temps est de246 ans et 210 jours.

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Traces : une abbaye détruite par les Viking en 913 à Ladévennec (Bretagne)

• Chœur de l’abbaye carolingienne (la Bretagne ne faisant partie que des vassaux de l’empire carolingiens)

• Ouvrage scientifique conservé:les moines apprenaient le latin,des problèmes calendaires liés audéroulement de l’annéeliturgique, et la curiosité estaiguisée par l’observation desphénomènes naturels.

• Livres scientifiques conservés de la bibliothèque:

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L’abaque de Gerbert : introduction des nombres indiens en Occident.

• Voici la méthode de division qu’Abélard de Bath, auXII°s. présentait comme celle de Gerbert. Exempleavec la division de 557 par 7.

– 7=10-3,– donc en divisant par 10, les 5 centaines (dividende)

donnent 5 dizaines (quotient), mais pour diviser par 7il faut rendre 3 fois 5 =15 dizaines au dividende (1er

ligne).– Je commence la 2° ligne en écrivant 150 (le reste) + 57

(n’ont pas été divisés) = 207. Il y a alors 2 centaines,qui donnent 2 dizaines à condition de rendre 2 x 3 =6dizaines au dividende (2° ligne)

– Les 6 dizaines donnent 6 unités à condition de rendre6 fois 3 = 18 au dividende (3° ligne).

– 2 dizaines donnent 2 unités à condition de rendre 2fois 3 = 6 (4° ligne)

– 1 dizaine donne une unité et il reste 1 fois 3 =3 (5°ligne)

Le reste est 4 et le quotient 79. On vérifie 79 fois 7 +4 = 557.

• Gerbert combine ainsi des chiffres romains avec desnombres arabes. A l’origine à la place des chiffresarabes figuraient des bâtons ou des chiffresromains. Sur un boulier les bâtons sont remplacéspar des boules.

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Dividende Quotient

C X I X I

51

55

7 5

2 06

7 2

61

78

6

2 56

2

1 13

1

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De Fibonacci, 1202…

• « Possédantinitialement un couplede lapins, combien decouples obtient-on endouze mois si chaquecouple engendre tousles mois un nouveaucouple à compter dusecond mois de sonexistence? ».

• Solution: 233 couples.

Rang du mois Nombre de couples

0 1

1 1

2 2

3 3

4 5

5 8

6 13

7 21

8 34

9 55

10 89

11 144

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…vers le mystérieux nombre d’or

• Les quotients de deux termes consécutifs,lorsque n s’approche de l’infini sont lameilleure approximation du nombre d’or,Phi= 1,618034…= (1+rac 5)/2. Le Nombred’or et la conception de l’harmonie du visageen esthétique au Moyen Age

• Jusqu’au XVI° siècle l’arithmétique est malconnue, et reste basée sur celle des grecs,donc sur la géométrie.

• Le premier traité de trigonométrie depuisEuclide sera celui de l’allemandRégiomontanus en 1464 : ce qui montre lalente extension des idées jusque là : ce texte,qui n’utilise encore que les sinus et réfute laquadrature du cercle de Nicolas de Cuse,marque un renouveau pour la trigonométrieet une référence plus tard pour Kepler etTycho Brahé.

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Le nombre Phi dans la peinture

• Ci-contre portrait d’Anne de Clèves 1515-1557 du peintre flamand Hans Holbein (Louvre).

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Villard de Honnecourt(1200 – 1250 (?) )…

• Ci-contre : Tracé de l’arc boutant de lacathédrale de Reims dans les carnets deVillard, maître d’œuvre, architecte sur leschantiers du gothique; photo des arcsboutants de Notre Dame de Paris; lelabyrinthe de la nef de la cathédrale deChartres dessiné par Villard et reproduit dansun jardin.

• Villard dans la faveur du clergé a pu accéderau ouvrages fondamentaux de géométrieantique conservés, cependant il ne pouvaitque deviner et retrouver par lui-même lesens des figures, car il ne lisait pas le grec nile latin. Les carnets de Villard sont conservésà la BNF à Paris.

• Villard invente également la suspension « àla Cardan », une scie hydraulique, toutessortes d’automates pour orner les horlogesastronomiques des cathédrales…etc.

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…avec la formation des compagnons et francs-maçons…

• Le manuscrit de Regius1390 est la premièrecharte des compagnonsmenuisiers trouvée enAngleterre écrite sousforme poétique, d’auteurinconnu :

• « Ici commencent lesstatuts de l’art degéométrie selon Euclide »en sont les premiersmots.

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…une tradition qui produit des chefs-d’œuvre où l’art

et les sciences mathématiques sont réunis.

• Le restaurant au rendez-vous des compagnonsdu tour de France àParis, au 161 avenueJean Jaures 19ème arr. :une visite à l’intérieurde plusieurs chefs-d’œuvre.

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Vitellion, et Oresme les précurseurs de la modernité: naissance de la science expérimentale et de l’analyse moderne avec l’introduction des

notions de « fonction », de « graphe », d’« intégrale »

• Vitellion termine son ouvragePerspetiva par la proposition 65(« théorème ») : « Il est impossible defaire démarrer un feu avec un seulmiroir reflétant le Soleil, mais avecplusieurs c’est possible. » (D’où lacouverture avec Archimède brûlantles navires romains, ci-contre, à laBNF Paris).

• Ouvrages d’Oresme : Tractatus deconfiguratione qualitatum et motuum(Jamais imprimé, toujours étudié à traversun commentaire); Questionnes supergeometriam Euclidis. Oresme s’appuie surAristote et Vitellio. L’origine euclidienne etgéométrique de la notion de fonction estmise en évidence à travers les questionsde 10 à16. Ouvrage disponible à la BNFde Paris.

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Originalité de Chuquet

• Chuquet a failli découvrir les nombresimaginaires avec 100 ans d’avance surBombelli. En résolvant une équation du 2°degré, il obtient un nombre négatif sous uneracine carrée, il pose alors le problème.

• Voici un exercice extrait du Triparty : « 3personnes, A, B et C, choisissent à l’insu d’une4° personne D, un des 3 bijoux suivants: unanneau, une épingle et une montre. D prend24 jetons et en distribue 6 : 1 à A, 2 à B et 3 àC. Il dépose sur une table les 18 jetonsrestants. Puis il passe dans une pièce voisine,d’où il demande à la personne qui a l’anneaude prendre sur la table autant de jetonsqu’elle en a déjà ; à celle qui a l’épingle, ledouble de ses jetons; et à celle qui a lamontre, le quadruple de ses jetons. Commentdeviner d’après le nombre de jetons restantsle bijou choisi par chaque personne? »

• Solution : Au final il restera sur la table 1, 2, 3, 5, 6. Chacun de ces restes correspond à une seule combinaison possible des 3 bijoux. Le tableau ci-dessus fait la synthèse.

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Reste 1 2 3 4 5 6

A A. E. A. E. M. M.

B E. A. M. M. A. E.

C M. M. E. A. E. A.

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Géométrie algébrique de Chuquet

• Soit un cercle (z), dediamètre bc = 12, et 4cercles inscrits égaux (k) =(l)=(m)=(n). On demande decalculer les 4 diamètres descercles inscrits.– Soient e, d, f, g leurs centres. Comme

(k), (l), (m), (n) sont égaux et tangents on a edfg qui est un carré.

– Soit x le diamètre de ces cerles: ef=x, et ed-bc= x, d’où ed+ef=bc=12

– ef=fd, donc ed=√2x², or ed=bc-x=12-x– De là √2x² =12-x ,

et 2x²=144-24x +x² ou encorex²+24x =144, et x = √ (144+144) – 12

– Résultat : x=√288 -12

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Géométrie algébrique de Chuquet

• Soit un triangle isocèle ade,avec ad=ae=8, et ab = 10 estle diamètre du cerclecirconscrit. On demande decalculer la base de.– Soit ac=x, ac²=x²,

et dc=√(64-x²),

dc=ce, donc dc.ce=dc², ainsi dc²= ac.cb

64-x²=x(10-x)= 10x- x²

x = 6,4

– De là de =2√(64-40,96)

– Résultat de= √92,16

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Construction de nombres par Chuquet

• Représentation géométriquedes racines carrées:Si 2 droites se coupent dans uncercle, les produits entre euxdes 2 segments déterminés surchaque droite sont égaux.– De là si AG est le diamètre d’un

cercle (ci-contre), et estperpendiculaire à HK en B,BH²=ABxBG, et si AB=1,BH=√BG.

– Exemple : si AB=1, BG=5,alors BH= √5

– Pour obtenir la racinequatrième: si AB=1,BX=BH=√5, alors BZ=∜5

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En marge d’une vision étroite du « Moyen Age », il faut aussi reconsidérer les extraits suivants :

• « 9 pièces d’or pèsent lamême masse que 11 piècesd’argent. Si on échange unepièce de chaque tas, le tasd’or pèse 13 liangs (unité demasse à l’époque) de moinsque le tas de piècesd’argent. Quelles sont lesmasses respectives d’unepièce d’or et d’une pièced’argent? ».

• Solution: En posant le système 9x=11y et9x+y=11y+x-13, on trouve x=11 et y= 9 (9pièces d’or et 11 d’argent)

Ci-contre extrait des « 9 chapitres ».

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(Sélection de fonctionnaires chinois au IX°s.)

• Un jour deux candidats ayant undossier de même valeur seprésentèrent à un poste. Lefonctionnaire responsable étantincapable de choisir entre eux, eninforma l’empereur qui convoqua lesdeux candidats et leur posa leproblème suivant pour lesdépartager: « Quelqu’un sepromenant dans les bois entend desvoleurs discuter de la répartition desrouleaux d’étoffe qu’ils ont volés. Ilsdisent que si chacun a 6 rouleaux, ilen restera 5, mais si chacun en a 7, ilen manquera 8 . Combien y a-t-il devoleurs et de rouleaux d’étoffe? ».Solution : En posant un système de 2 équationsà 2 inconnues a et x :(1) a- 6x = 5, (2) a-7x=-8.D’où a= 83 (rouleaux) et x= 13 (brigands)

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Index des dates

• 1000 Le système féodal est fondé en l’an mille environ.

• 1214 La bataille Bouvines avec la victoire de PhilippeAuguste sur Jean Sans Terre renforce l’unité nationale enFrance et l’armée française commence à s’équiper enappareils de visée avant l’introduction de la poudre àcanon.

• 1241 traité de Hambourg et naissance de la ligueHanséatique. Les horologes astronomiques de Stralsund(1394), Bad Doberan (1390), Gdansk (1470),Hamburg (1382), Lünd (1380), Lübeck (1405), Stendal(1580 environ), Rostock (1379), Münster (1408), Wismar(1435) faisaient partie de la ligue Hanséatique pritnaissance en 1241 par le traité formé entre Hambourget Lubeck dans le but de protéger leur commerce contreles pirates de la Baltique et de défendre leurs franchisescontre les princes voisins. Au moment de la plus grandeprospérité, la Ligue compta jusqu’à 80 villes. A partir duXVe siècle, la découverte de l’Amérique et l’extension decommerce maritime qui en fut la suite la firent déchoirrapidement : elle fut dissoute en 1630

• Cependant que le reste de l’Europe est encore dans leMA, en Italie la Renaissance commence au XIV°s. avec letrecento, suivi du quattrocento au XV°s. qui commence às’exporter en France.

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Index des dates

• 1390 : Manuscrit de Regius (Angleterre) et aussidate de la construction de l’horloge astronomiquede Bad Doderan (Allemagne) par Nicolaus Lilienfeldselon la théorie géocentrique.

• 1453 bilan des croisades : 7 croisades en tout enOrient, jusqu’à la chute de Constantinople et la pertedéfinitive des Etats chrétiens en Orient (1453, lesarmée du sultan Mehmet II s’emparent deConstantinople (Byzance), et L’église Sainte Sophiedevient une mosquée) qui ont rayonné à traversl’art byzantin et qui permettaient le commerce avecl’Orient. La route des arabes est dorénavant ferméeaprès qu’ils nous aient transmis les nombresindiens, l’algèbre, la xylographie des chinoise, lapoudre à canon, les sextants…etc.

• Entre 1492 et 1504 Christophe Colomb entrepris 4voyages en Amériques, pendant que Vasco de Gamafit 2 voyages en Inde. Voyage que l’on considèrecomme marquant la fin du Moyen Age, puisque uneconséquence sera la fin de la « ligue hanséatique »notamment.

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Index des noms

• Alcuin d’York né en 730 – mort à Tours en804, est d’abord maître à l’école épiscopaled’York (R.U.) et il rencontre Charlemagne àParme et lance la Renaissance carolingienneen 782 avec la première académie à Aix-la-Chapelle (Aachen, Deutschland), pour formerles administrateurs du royaume.

• Al-Kwarismi (IX°): le père de l’algèbre (avecDiophante). Il est mathématicien, géographe,astrologue et astronome perse de languearabe originaire de Khiva (dans Ouzbékistanactuel), mort à Bagdad vers 850, IXèmesiècle. Il est membre d’un groupe de savantsla « Maison de la sagesse », centre derecherche à Bagdad.

• Al Kashi (relations métriques dans le triangle: généralisation du théorème de Pythagore)

Al Kwarismi

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Index des noms

• Bhaskara (1114-1185), astronome etmathématicien indien qui avait 500 ansd’avance sur Leibniz et Newton, inventeurd’une horloge à mercure.

• Boèce (470-524), contemporain de Clovis, etla chute de l’empire romain. Boèce est unami d’enfance de Théodoric le grand, et il aoccupé, sous son règne, des postesimportants, avant d’être soupçonné detrahison avec l’empereur de Byzance Justin I,et Boèce fut alors emprisonné le restant deses jours puis exécuté à Pavie sur ordre deThéodoric. Boèce critiquait l’arianisme deThéodoric, qui à la fin de son règne acommencé à persécuter les catholiques enréaction aux persécutions des ariens parJustin I orthodoxe). Théodoric est au départun vassal d’Attila roi des Huns. Il devient chefdes Goths après la mort d’Attila et la bataillepour l’indépendance mettra fin au règne desHuns.

Bhaskara :

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Index des noms

• Capella (Martianus) de Carthage, 5ème siècle(précurseur de l’helliocentrisme, c’est grâce àun de ses écrits qu’on peut comprendre laméthode de division en chiffres romains)

• Chuquet (Nicolas) on lui attribue le premiertraité de « géométrie algébrique » française,le Triparty en 1484 plagié par son discipleEtienne de la Roche, son traité finalementsera retrouvé dans la bibliothèque royaleayant servi à Colbert. Les dates de Chuquet :1445-1488 né à Paris, il est « Ecrivain » pourenfants, connu comme algoriste, et il meurtdans la pauvreté à Lyon.

• Fibonacci (Léonardo ) né à Pise, 1175- 1250.Il contribue à l’introduction des nombresindiens. Les écoles italiennes abacistes seréfèrent à lui pour l’application desmathématiques au commerce.

Fibonacci

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Index des noms

• Della Francesca (Pierro) 1412-1420 artiste peintre etmathématicien italien du début de la Renaissance italienne(Quatrocento) alors que le reste de l’Europe est encore dansle MA.

• de Honnecourt (Villard) né à Cambrai, 1200 – 1250 (?) a écritun Carnet qui permet de comprendre l’art gothique par ceuxqui l’ont bâti (Villard est architecte au Moyen Age, dans latradition des compagnons du tour de France.

• Gerbert d’Aurillac (alias Sylvestre II) né en Auvergne 945-mort à Rome en 1003, pape et mathématicien il joue un rôlepolitique important en France notamment . Au MA la Franceconnait 3 dynasties successives. Gerbert, fils de pasteurd’Auvergne, se fait remarquer par ses talents par ses maîtressuccessifs. Il réussit à s’attirer d’abord les faveurs d’Otton,empereur carolingien. Puis, lors du mariage d’Otton II àRome, Gerbert rencontre Garamnus venu représenterAdalberon archevêque de Reims et le roi Lothaire aux noces.Ils se lient d’amitié Gerbert maîtrise le quadrivium, etGaramnus la dialectique. L’empereur retourne en Germanieet laisse Gerbert partir à Reims avec son nouvel ami. Arrivé àReims Adalberon nomme Gerbert directeur de son collègeépiscopal en 972. Parmi ses élèves Gerbert a le fils du futurroi de France Hugues Capet. Gerbert se distingue alors parson érudition, et ses inventions: il fabrique toute sorted’objets comme des abaques, un globe terrestre, un orgue,des horloges (ce qui lui vaut quelques soupçons desorcellerie).

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Index des noms

• Jacopo est un italien de Florencevivant à Montpellier qui écrit enlangue toscane en 1307 un traitéd’algorithme. Les chercheurss’interrogent sur ses sources. Ce quiest certain c’est qu’il marque le débutd’une nouvelle façon de calculer avecles nombres indiens. Il contient desdocuments très intéressantspédagogiquement comme : Unetable de correspondance entrechiffres romains ou semi-romains etnombres indiens.; De nombreusestables de multiplication (passeulement jusqu’à la table de neuf,mais bien davantage, ex: la table de47 aussi.; Des tables des carrés; Larègle de la division.; Des schémasgraphiques illustrant les opérationsde fractions.

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Index des noms

• Oresme (Nicole) né à Fleury-sur-Orne en1320 – mort à Lisieux en 1382. Commeétudiant il est boursier au collège de Navarreà Paris, dont il deviendra le directeur, c’est-à-dire le « Grand Maître ». Ensuite, il devientarchidiacre de Bayeux, puis conseiller du roiCharles V, et traducteur d’Aristote avantd’être nommé comme évêque de Lisieux.Trois siècles avant R. Descartes, Oresmedonne l’équation d’une droite. C’est lanaissance de la géométrie analytique.

• Pacioli (Luca) (1445-1517), inventeur de la« comptabilité en partie double », professeurde mathématiques de Léonard de Vinci.

• Vitellion, moine de Pologne 1230 – 1280marque la naissance de la scienceexpérimentale avec son livre : DePerspectiva. Vitellion fréquente l’université àParis (1253) puis l’université de Padoue (unedes plus vieilles du monde) en 1260,

Pacioli

les 5 solides de Platon dessinés par Léonard de Vinci pour illustrer la Divine proportion de Luca Pacioli

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Page 28: histoire des mathématiques au Moyen Age…

Index des notions clefs• Abacistes : Les écoles abacistes inspirées par les inventions de Gerbert ou

les ouvrages de Fibonacci (qui pourtant on favorisés chacun l’introductiondes nombres indiens) ont instauré une tradition pour empêcher sous laprotection de l’Eglise un usage universel de l’arithmétique que l’usage desnombres arabes rendait possible. L’arithmétique devait rester réservée àdes spécialistes gardiens de la tradition romaine. Elles s’opposent avec lesalgoristes qui développent les apports orientaux. La méthodealgorithmique est celle que nous utilisons aujourd’hui à base de tables demultiplications. Elle semble avoir dépassée les principes abacistes à partirdu 17ème siècle sans avoir anéanti toute tradition orale. Chez lescommerçants au 20ème siècle on peut trouver des témoignages selonlesquels les divisions et les multiplications se faisaient parfois sans l’aidedes tables de multiplications, mais suivant une méthode évoquant lesanciens bouliers. (« Abacus » en latin signifie table de calculs, et« Algorisme » vient du latin « Algorismus » est une transcription médiévalefautive du nom d’al-Kahwarizmi, devenu ensuite un nom commun.)

• Académie palatine : Alcuin d’York fonde l’académie palatine (modèle detoutes les académies depuis cette époque) sur les bases des 7 arts libéraux(trivium et quadrivium selon Boèce rassemblent le pouvoir de la langue etpouvoir des nombres avec respectivement : la grammaire, la dialectique, larhétorique et arithmétique, géométrique, musique, astronomie ).

• La machine Anticythère (ci-contre) fut découverte en 1900 dans une épaveprès de l’île d’Anticythère par deux pécheurs. Elle est datée de 87 avant JC(Musée national archéologique d’Athènes). Le mécanisme complexe deroues dentées, préfigurant de plusieurs siècles nos horloges astronomiques.L’identité de l’inventeur est débattue : Archimède, Hipparque, Posidonios,ou Geminos.

• Construction géométrique (à la règle et au compas) face à 3 problèmesclassiques hérités de l’antiquité et qui ne vont cessé de hanter l’histoiredes mathématiques jusqu’au 19ème siècle : quadrature du cercle;duplication du cube; trisection d’un angle. Tous les auteurs s’y exercentsans succès.

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Page 29: histoire des mathématiques au Moyen Age…

Index des notions clefs

• Dispute de Ravenne est un épisode de la vie deGerbert en 981 où celui-ci a vraiment dû montrerface à ses détracteurs et devant Otton II (Gerbertest alors précepteur du fils de Hugues Capet, et il aété précepteur de Otton II) la supériorité de lalogique qu’il enseignait à Reims (celle d’Aristote).Son rivale Ortic prétend que la méthode de Gerbertconsistant à rendre la physique subordonnée auxmathématiques, comme l’espèce au genre, estcomplètement illogique. Gerbert sort vainqueur decette joute intellectuelle qu’il théorisera plus tarddans Il théorisera cette joute intellectuelle plus tarddans Libellus de Rationali et Ratione Uti.

• Epitaphe de Diophante (père le l’algèbre) :« Passant, dans cette tombe repose Diophante. Ômerveille! elle dit mathématiquement combien il avécu. Dieu lui accorda le sixième de sa vie pour sonenfance; il ajouta un douzième pour que ses joues secouvrissent du duvet des adolescents; en outre ilajouta une des sept parts de sa vie, et après il semaria et eu un enfant au bout de 5 ans. Hélas! celui-ci ne respira que pendant la moitié de la vie de sonpère. Pendant encore 4 ans il survécu dans lechagrin. Dis moi, si tu sais compter à quel âgemourut Diophante. » Solution: En posant x/6 + x/12 + x/7 + 5+ x/2 +4 = x, on trouve x=84

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Index des notions clefs

• L’imprimerie en Occident est un perfectionnementpar Coster (1430) et Gutenberg (1454) dans lamécanisation des procédés orientaux(xylographie, caractère mobiles) qui existent depuisle VII° siècle en Chine. Les conquêtes Mongoles versl’ouest et la célébrité de l’ouvrage de Marco Polo(1254-1324) après son retour à Venise de sonpériple de 24 ans dont 17 à la cour de Kulibai Khan(empereur mongol) peuvent expliquerl’introduction de cette technique en Europe ainsique celle de la poudre à canon. Dans le mondemusulman l’imprimerie tombe sous le coup del’interdit de la reproduction mécanisée descaractères arabes (sacrés), il faudra attendre 1824le premier journal imprimé.

• l’influence arabe et chinoise se fait aussi parl’importation de nouveaux instruments denavigation en plus de l’arbalète jusqu’ici: le sextant;l’astrolabe; la boussole, « calomite ». Empruntés àl’astronomie, ces instruments permettent deconnaître sa latitude en mesurant la hauteur d’unastre à l’horizon (Le problème de la longitude nesera résolu qu’à partir du XVIII° siècle lorsqu’on aurades montres fiables). On doit à Pierre de Maricourtd’avoir rédigé le premier traité sur les aimants en1269.

• Ci-contre pécimens du musée de la marine, Paris.

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Index des idées principales

• Problématique: Les techniques comme moteur ousupport de l’histoire des mathématiques au MoyenAge ? L’héritage de l’antiquité pour lesconnaissances en géométrie notamment survit etse transmet à travers la pratique de métiers quiproduisent des chefs-d'œuvre : horlogesastronomiques des cathédrales, chefs-d’œuvre descompagnons menuisiers.

• Préjugés : « Il ne s’est rien passé concernantl’histoire des mathématiques au Moyen Age » (cf.Liste des inventions techniques qui se propagent),ou bien encore « Le Moyen Age concerne tout lemonde, et pas seulement l’Occident » (onredécouvre plus tard des lumières venues d’Orient :comme Bhaskara qui devance Newton!)

• Le MA peut se découper en deux périodesprincipales : avant l’introduction de l’imprimerie, etaprès. Un manuscrit comme celui de NicolasChuquet Triparty est resté apparemment oublié, etpillé par son disciple Etienne de la Roche avantqu’on le retrouve dans la bibliothèque de Colbert.Tandis que le Summa de Pacioli (aujourd’huidisparu) a été imprimé et a pu avoir une grandeinfluence à la Renaissance.

G.IDOT, professeur de mathématiques, Université des Loisirs

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Bibliographie

• Boèce a écrit Institution Arithmétique.

• Alcuin a écrit en latin Propositions pour aiguiserla perspicacité des jeunes avec 53 problèmesrécréatifs, dont 33 d’arithmétique, 12 degéométrie, 8 de logiquehttp://www.recreomath.qc.ca/art_alcuin.htm

• Les 9 chapitres ou le « Chiu-Chang-Suan-Shu »de mathématiques chinoises (compilé entre leII° et Ier siècle av. JC.) utilisé par l’administrationpour sélectionner les fonctionnaires jusqu’auXVII°s. L’ouvrage n’a été connu de l’Occidentqu’à partir du XVI°s.

• Le manuscrit de Pamiers (Ariège), vers 1430,écrit en occitan, conservé à la BNF, Paris. Il contientnotamment Apparition des nombres négatifs. Larègle de trois, la proportionnalité, la règle de fausseposition

• Gerbert a écrit : Opera mathematica; Traité surla division; Traité sur la multiplication.

G.IDOT, professeur de mathématiques, Université des Loisirs

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