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Sud-Rail Solidaires Hors Série N°1 Dépôt légal : N°48 2ème trimestre - année 2015 - N°ISSN 1295-3687 Directeur de publication : Hervé GRANDJEAN - Rédacteur : Arnaud MABILLE

Hors Série N°1 - sudrailmetznancy.orgLes rapports se suivent et se ressemblent Tout ommene ave les appo ts Attali ui ma uaient déjà la vo-lonté de faie eule la pa t des p élèvements

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Sud-Rail Solidaires

Hors Série N°1

Dépôt légal : N°48 2ème trimestre - année 2015 - N°ISSN 1295-3687

Directeur de publication : Hervé GRANDJEAN - Rédacteur : Arnaud MABILLE

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Les enjeux du scrutin

Les salariés des sociétés de transport en prennent plein la gueule, transport aérien, routier de marchandises et de voyageurs et évidemment de transport ferroviaire. Les raisons de la rigueur sont multiples, mais il est nécessaire de revenir sur le but même du transport pour apporter des éléments de réponse. Les transports ont joué un rôle majeur dans les sociétés marchandes depuis les routes de l'empire romain jusqu'aux axes que l'on connaît aujourd'hui. Aussi, dans une démarche de réductions des coûts afin de maximiser les profits pour les actionnaires, il est nécessaire de réduire le coût du transport. Bien que n'étant pas le seul élément, la variable d'ajuste-ment est le plus souvent les travailleurs qui sont en charge du transport des marchandises ou des personnes. Car pourquoi transporte-t-on des marchandises ou des personnes dans un monde marchand ? Simplement parce qu'elles ont plus de valeur au lieu d'arrivée, dans le cas contraire, on les utiliserait sur place, question de bon sens ! Le transport créé donc de la valeur ajoutée, ou plutôt les travailleurs qui œuvrent dans les sociétés de transport fabriquent de la valeur ajouté par leur travail. En contrepartie, ces travailleurs reçoivent un salaire, ce qui constitue pour les entreprises la « masse » sala-riale. C'est le propre de chaque relation d'employeur à salarié... Venons-en au cadencement, le projet est d'augmenter le nombre de trains en circulation et le nombre de personnes transportées, d'augmenter les recettes issues du TER et dans le même temps de diminuer les services apportés aux voya-geurs et le nombre de salariés affectés au TER tout en dégradant les conditions de travail des travailleurs restants. Bien entendu, le montant versé pour l’exécution du cadencement ne sera pas supérieur au montant versé précédemment. Au-trement dit, nous cheminots allons produire plus de valeur ajoutée sans en voir la couleur. Pire, les managers avisés nous expliquent que nous avons de la chance de pouvoir proposer une offre qui saura faire face à la concurrence, la concurrence d'autres travailleurs des transports, tous de plus en plus précaires... Qu'allons nous sauver en faisant les efforts demandés pour le TER de demain ? Les trois directeurs de région dans une seule région administrative ? Le poste de l'assistant à l'assistant du dirigeant délégué à la communication ? En tout état de cause, nous ne gagnerons rien à suivre les organisa-tions proposées par la direction. Il nous faudra lutter pour obtenir un partage équitable de la valeur que nous produi-sons. Aux agents sur le terrain, ne restera bientôt plus que la chemise, ce ne sera peut-être pas le cas de tout le monde !

Pas mort dans un simple accident

Le transport, nerf du Capitalisme

Petit rappel, depuis la nouvelle loi sur la représentativité votée en 2008, pour être valables, les accords collectifs doi-vent être signés par un ou des syndicats ayant obtenu au moins 30 % des suffrages exprimés au premier tour des der-nières élections professionnelles, et ne pas avoir fait l’objet de l’opposition des syndicats ayant obtenu une majorité de suffrages (plus de 50 %). Il est donc important de comprendre pour qui voter, en effet 50% est le seuil minimum pour pouvoir dénoncer un ac-cord. On ne parle plus dans ce cas-là par organisation syndicale. Il faut pour qu’un accord soit valablement dénoncer que la ou les organisations syndicales qui souhaitent le dénoncer aies obtenues seul ou à plusieurs 50% des suffrages. Actuellement sur la région CGT et Sud Rail totalisent 53% des suffrages exprimés ce qui permet de dénoncer des ac-cords antisociaux signés par la CFDT-FGAAC et l’UNSA ! Demain si de telles organisations partenaires privilégiés de la direction Sncf, Utp, privaient Sud Rail de cette capacité, il est évident au vu des différentes signatures d’accords au rabais des derniers mois, que lors de la négociation des accords de branches celles-ci permettraient la totale flexibilité tant voulu par le patronat. Alors pour faire barrage au projet ultra libérale accompagné par des organisations ouvertement à la botte du Me-

def, votez Sud Rail et faite votez Sud Rail pour défendre les cheminots.

METZ / NANCY

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Les rapports se suivent et se ressemblent

Tout commence avec les rapports Attali qui marquaient déjà la vo-lonté de faire reculer la part des prélèvements publics et sociaux sous l'injonction des marchés financiers et des agences de notation et cela le plus vite possible, en taillant dans les dépenses publiques et sociales. Aussi , le premier impératif que souligne le rapport Atta-li-2 est celui de ramener le déficit public sous le seuil de 3 % du PIB en 2013 Il s’agit, ce faisant , de créer je cite les conditions pour un «basculement du financement de la protection sociale vers l’impôt» et «un allègement du coût du travail». Et oui déjà les recettes mi-racles !

Mais souvenez-vous, le 5 novembre 2012, c'est au tour de Louis Gallois, commissaire général à l’investissement, qui re-mettait au Premier ministre son rapport intitulé “Pacte pour la compétitivité de l’industrie française”. Celui-ci tentait d'opérer "un "Choc de compétitivité" par une réduction de la rémunération des salaires et une baisse massive des cotisations sociales patronales, permettant de réduire la masse salariale pour mieux servir le capital ! Enfin l'ancien rapporteur de la commission Attali, Emmanuel Macron (en personne tiens !) aura concrétisé ce projet ul-tralibéral en faisant adopter sa loi antisociale, pour lui le droit des patrons prime sur ceux des salariés alors pour lui la continuation de la casse des acquis sociaux et le libéralisme sont ses maîtres mots.. Enfin le rapport Combrexelle vient compléter la destruction des droits des travailleurs, en préconisant le dynamitage du code du travail ! Bref, le rêve du Medef est en train de se réaliser puisqu'une des propositions vise à maintenir les rela-tions contractuelles en dehors du code du travail laissant davantage de libertés aux entreprises dans leurs rapports avec les salariés. Concrètement, il s’agit notamment de permettre aux chefs d’entreprises de "licencier plus facilement", et dire qu'ils ont engueulé Über ! Il faut rappeler que notre organisation du droit social est pyramidale, d'abord la loi c'est à dire le code du travail ensuite les accords collectifs de branche ou d'entreprise puis le contrat de travail. La contre réforme voudrait inverser le sys-tème en donnant davantage de place à la négociation collective en privilégiant les accords entre syndicats de salariés et patronaux : cela signifie autoriser de plus nombreuses dérogations au code du travail. Le programme est clair : déconstruire le code du travail qui est une construction sur un siècle de luttes et de larmes, de sueur et de sang , continuer d’étrangler les services publics et les travailleurs pour maintenir les profits des patrons et entretenir le système capitaliste. Les experts se suivent mais le discours reste le même, coupe dans les dépenses publiques en faisant payer la facture à la population tandis que de l'autre côté une confirmation honteuse des énormes cadeaux fiscaux accordés au patronat. Pendant que des héritiers, patrons, actionnaires, entreprise, sportifs, stars, etc,,,avec l'aide d'avocat spécialiste inven-tent de nouvelle technique de camouflage des bénéfices de notre travail dans les iles caïmans ou autres Liechtenstein pour frauder le fisc appelé dans le langage bourgeois optimisation fiscal, les contres réformes elles s'accélèrent et fragili-sent toujours un peu plus la classe ouvrière ! Derrière ces rapports se cache une véritable stratégie terrifiante, une attaque frontale et cohérente contre la classe ou-vrière et le code du travail ainsi le gouvernement ruine des éléments positifs du droit du travail et affaiblit les moyens d’action du syndicalisme outil qui permet de défendre les salariés ! Sud Rail continuera de s'opposer aux contres réformes d'un gouvernement à la botte du Medef car en réalité les efforts qu'ils nous imposent sont nécessaires pour sauvegarder LEURS profits, pour maintenir en place LEUR système. La véritable alternative ne viendra pas d’en-haut , elle viendra de notre capacité à construire une véritable riposte à la hau-teur des enjeux c’est donc en luttant, ici et maintenant, que nous pourrons imposer de véritables transformations et nous réapproprier les pouvoirs et les richesses monopolisées par les capitalistes.

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Quand le président du Conseil Régional de Lorraine à recours au CESEL pour justifier ses choix!

Le conseil économique social et environnemental de Lorraine ( CESEL) insistait dans ses préconisations du Rapport inti-tulé « TER Metrolor : construire un modèle économique durable » du 12 décembre 2014, sur le fait que le levier de la productivité est indispensable dans le contexte actuel et pour préparer l’avenir, en assurant que celui-ci n’est d’ailleurs pas incompatible avec la sécurité et le respect des conditions de travail sic ! Celui-ci fut acté en séance plénière du con-seil régionale des 29 et 30 juin 2015.. Pour Sud Rail il est irresponsable de prétendre que les leviers productivité -offre- cadencement n'auraient aucune conséquence sur la sécurité, et sur les conditions de travail, d'ailleurs pas moins de deux médecins du travail vien-nent de tirer la sonnette d'alarme en adressant un courrier au directeur de région SNCF le 24 juin 2015 pour lui faire part de risques psychosociaux auxquels sont exposés des agents liés à la dégradation des conditions de travail ! Les restructurations s'accélèrent et placent tous les cheminots en situation de stress , les alertes se multiplient faut-il attendre le drame ???? Mais ce n'est pas tout , une autre de ces préconisations concernent l'ouverture de la concurrence: le CESEL propose d’envisager une expérimentation sur des lignes présentant un enjeu spécifique d’aménagement du territoire fournis-sant aux tandems direction Sncf /autorité organisatrice des moyens supplémentaires afin de faciliter la libéralisation totale , en opérant au passage des économies sur le dos des cheminots lorrains .. Mais au fait c'est quoi le CESEL. C'est la seconde assemblée régionale, le Conseil économique social et Environnemental de Lorraine , et bien que son rôle ne soit que consultatif il produit des éléments de communication laissant croire à un semblant de démocratie participative et du dialogue social en Lorraine. Mais comment ce même Cesel n'a-t-il pas pu voir la destruction de l'emploi cheminot en Lorraine ? car c'est pas moins de 500 emplois qui sont détruits sans comp-ter les emplois induits venant s'ajouter au chiffre surréaliste du chômage en Lorraine! Aujourd'hui la donne a changé puisque les ministres européens des transports le 8 octobre 2015 sur le « quatrième paquet ferroviaire », ont repoussé à 2026 l’ouverture à la concurrence des contrats de services publics, qui couvrent la toute grande majorité des lignes ferroviaires en France, dont les trains régionaux (TER) et Intercités (TET), le sujet aura tout de même permis à la SNCF, main dans la main avec le Conseil Régional, de véritablement trancher dans les effec-tifs cheminots soumis aux menaces persistantes d'un dumping social qui aura su exacerber les craintes de l'avenir per-mettant de faire accepter toutes les économies possibles.

Sud Rail continuera de s'opposer au projet qui consiste à utiliser les cheminots comme variable d'ajustement et invite chacun à se souvenir que la voie de la privati-sation est tout d'abord un choix politique répondant

aux attentes des grands groupes et des fonds spécula-tifs!

Car les entreprises publiques, notamment dans les grands services publics en réseau (transports, énergies, télécommunications), représentent – du point de vue de leurs immobilisations, du savoir-faire de leurs per-sonnels, de leurs réseaux commerciaux – un énorme potentiel sur lequel les investisseurs privés veulent mettre la main pour un profit toujours plus grand sur le dos des salariés davantage exploités !!!!!