16
VOLUME 26 | N° 23 | LE MARDI 28 FÉVRIER 2012 impactcampus.qc.ca PHOTO : JOSÉE NORMANDEAU Ah! La Bouffe SPÉCIAL ÉPICERIES FINES 8 Sciences & Technologie ORIGAMI ADN 9 Arts & Culture CRITIQUE COMPARATIVE : IPHIGÉNIE EN AUTO 10 VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE ! VISITEZ NOTRE NOUVEAU SITE WEB impactcampus.qc.ca Compétition enlevante p.14 Grève : les camps sont établis p.4 SNOWBOARD JAMBOREE 2012

Impact 28 février 2012

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Edition d'Impact Campus du 28 février 2012

Citation preview

Page 1: Impact 28 février 2012

volume 26 | n° 23 | le mardi 28 février 2012

impa

ctca

mpu

s.qc

.ca

photo : josée normandeau

Ah! La Bouffe

Spécial épicerieS fineS 8

Sciences & Technologie

origami adn 9

Arts & Culture

critique comparative : iphigénie en auto 10

votre journal est recyclable !

viSitez notrenouveau Site WeBimpactcampus.qc.ca

Compétition enlevante p.14

Grève : les camps sont établis p.4

Snowboard Jamboree

2012

Page 2: Impact 28 février 2012

Directeur général: Marc-Antoine S. Rioux [email protected]

Rédacteur en chef: Benjamin Jébrak [email protected]

Chef de pupitre actualités: David Ré[email protected]

Chef de pupitre arts:Cyril [email protected]

Chef de pupitre sports:Raphaël [email protected]

Chef de pupitre sciences: Alexandra [email protected]

Directrice de la photographie: Claudy Rivard [email protected]

Production: Dorothée Cadiot Laura Lukyniuk [email protected] CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1K 7P4Téléphone: (418) 656-5079Télécopieur: (418) 656-2398

Publicité:Fabrice CoulombeTéléphone: (418) [email protected]

Journalistes: André-Philippe Drapeau-Picard, Hubert Gaudreau, Alexandra Fiset, François Dallaire, Raphaël Létourneau, Ariane Tapp, Mathieu Simoneau, Stéphanie Vincent, Darith Chenn, Hugo Lafleur, Stéphane Bernard, David Bélanger, Mathieu Turgeon, Guillaume Bergeron, Guillaume Piedbœuf

Photographes: Hubert Gaudreau, Pascal Huot, Valère Sabatier, Stéphane Ber-nard, Arnaud Anciaux, Marilou Villeneuve, Nicolas Lacombe, Josée NormandeauAdministrateurs:Paul-Antoine Cardin, présidentSarah Chahine, secrétaireDidier OuelletMathieu FillionAlexandre ParéDavid GalarneauJérémie LebelJean-François Tardif

IMPACT CAMPUS ne se tient pas responsable de la page CADEUL (7), dont le contenu relève entièrement de la CADEULLa publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour consultation au: http://impactcampus.qc.ca/code-dethique-publicitaire/

Impression: Publications Lysar inc. Tirage: 10 000 exemplaires

Dépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomi-nation sociale Impact Campus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval.

Page 3: Impact 28 février 2012

OPINIONS | ImPact camPuS | mardI 28 févrIer 2012 3

éditorial

Courrier des lecteurs

Au moment d’écrire ces lignes, le dernier « débat » concernant la hausse des frais de scolarité, ou plutôt la position à adopter, à l’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada déboule sur les réseaux sociaux.

Un des grands moments du « débat », après coupures et montage vidéo ? L’exploitation des ressources naturelles au Québec.Inviter deux représentants étudiants à la deuxième émission la plus écoutée de la SRC était une idée louable, mais comment cette

histoire-là aurait-elle pu bien finir ? Il n’y aurait malheureusement pas eu d’autre chute à ce « débat » qu’un haussement d’épaules, surtout en fin d’émission. Le cynisme social, dirigé envers le monde politique éclabousse les associations étudiantes et, du même coup, les mobilisations en tout genre. Si le cynisme est une autre manière de « laisser tomber », il est aussi une certaine recherche de nuances dans les propos. Il est symptomatique d’un repositionnement face au schéma idéologique classique québécois. Nous attendons des représentants qui tiennent mordicus à leur discours, sans distinctions pour toutes questions parallèles. Qu’ils se dé-finissent une bonne fois pour toutes d’un côté de la barrière. Qu’ils tiennent le débat à notre place ? Certainement pas. Car c’est aussi ça un des penchants de l’éducation : la faculté de penser par nous même, de tenir un débat intérieur pour connaître notre position. L’arène politique visible, celle diffusée par les médias est sans nuance. Et, contrairement à notre débat imaginaire, il semble que la seule conclusion sera le haussement d’épaules.

Écrit sur Let Go de Son Lux

Veuillez prendre note qu’en raison de la semaine de lecture d’Université Laval, Impact Campus ne fera pas paraître d’édition pour la semaine du mardi 5 mars 2012. La prochaine parution du journal des étudiant(e)s de l’Université Laval se retrouvera en bacs le mardi 13 mars prochain.

Merci de votre compréhension.

La rédaction

Nuance des positions

Benjamin Jébrak@BenJebrak

« Entre vous et moi, ça ne me tente pas de payer plus cher,

mais je sais que si je ne paie pas tout de suite, je vais payer plus tard avec mes impôts, car la dette augmentera toujours. »

- Gabrielle Brisebois, du Mou-vement des étudiants sociale-ment responsables

Belle réflexion ! Et en acceptant de payer maintenant Gabrielle, vous ne faites qu’encourager les gouvernements à augmenter les frais ( de tous les services publics ) perpétuellement, en accord avec leur idéologie néolibérale, afin que le commerce ( appelé trom-peusement un système « éco-nomique » ) se poursuive sous sa forme actuelle. La dette va toujours augmenter dans un tel système sociétal – c’est mathé-matique, bien que certains indi-vidus ( experts en « relations pu-bliques » ) tentent de manipuler les citoyennes et les citoyens en leur faisant croire le contraire – mais les cartels économiques in-dustriels, avec l’aide des gouver-nements, tentent de pallier à ce problème en créant de l’argent ( à l’aide des banques privées ) puis en dépensant davantage pour réduire la proportion de la dette, relativement au produit inté-rieur. Ils y parviennent d’ailleurs

en encourageant l’endettement individuel… pour réduire la dette commune ! Ce syllogisme expose clairement la contradiction de ce raisonnement.

Il ne sera cependant jamais possible d’atteindre un équilibre ainsi; pas dans un système où la surconsommation des res-sources est nécessaire à son fonctionnement et doit, ainsi, être hypocritement encouragée. Surtout lorsqu’on considère que la terre a, bien sûr, un nombre limité de ressources – tant hu-maine que matérielle; sans compter que l’exploitation de certaines d’entre elles n’est pas toujours bénéfique à la santé humaine. Il n’y a d’ailleurs qu’à penser à l’uranium, au charbon, au méthane ( particulièrement celui extrait du schiste ) ou encore à l’amiante pour s’en convaincre. Il est beaucoup plus facile de dominer ou contrôler les res-sources d’un peuple sans éduca-tion, puisqu’il est forcément plus naïf, collectivement.

D’ailleurs, en faisant le choix personnel d’aller à l’université, il est fort probable que votre salaire sera plus élevé et, donc, que vous contribuerez davan-tage à bâtir la société en payant plus d’impôts de toute façon – il

s’agit, en fait, d’une des seules mesures équitables de prélève-ment du capital monétaire des contribuables. Plus la société vous permet de faire de l’ar-gent, plus votre taux d’imposi-tion sera élevé, vous obligeant en quelque sorte à l’enrichir puisqu’elle vous enrichit; ça vous permettra d’être person-nellement plus riche, malgré le fait que vous contribuerez da-vantage ( en valeur absolue ) à payer pour que la société dans laquelle vous vivez vive plus confortablement. En refusant cette actuelle hausse, vous permettez ainsi à d’autres, à l’avenir, d’avoir la chance que vous avez eue de faire ce choix de fréquenter l’université. Dans le cas contraire, seuls les gens issus de familles de plus en plus nanties et dont les pa-rents ont eux-mêmes fréquenté l’université – les gens les plus éduqués d’une façon prag-matique donc – pourront per-mettre à leurs enfants d’avoir cette opportunité : c’est ainsi que le capitalisme fonctionne ; contre une des raisons mêmes pour laquelle on dit qu’il a été adopté au départ, c’est-à-dire offrir une chance égale à tous.

À noter

En favEur dE la haussE dEs frais d’accEssion aux étudEs supériEurEs

Guillaume Caron

Page 4: Impact 28 février 2012

ACTUALITÉS | ImpACT CAmpUS | mArdI 28 fÉvrIer 20124

Dans mes lunettes : frais de scolarité, mission accomplie p. 5

Anneau de glace : attirer les athlètes... et les étudiants p. 6

Les deux camps sont établisFrais de scolarité : les grévistes poursuivent leurs démarches, les militants pro-hausses s’organisentAprès une manifestation de 15 000 personnes jeudi dernier dans les rues de Montréal, la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étu-diante ( CLASSE ) organise une nouvelle manifestation le 1er mars à Québec en opposition à la hausse des frais de scolarité.

Raphaël Létourneau

La manifestation nationale de jeudi dernier a inauguré

la grève générale illimitée qui a atteint les 73 000 étudiantes et étudiants ayant un mandat de grève. Parmi les 54 associations étudiantes en grève, 12 provien-nent de l'Université Laval où 2300 étudiants sont en grève. Des as-semblées générales et des votes de grève dévoileront la position de 80 000 étudiants supplémen-taires d'ici le 8 mars au Québec.

La CLASSE, qui tiendra des moyens de pression chaque se-maine, lance un nouvel appel à la mobilisation pour la mani-festation du 1er mars prochain au parc des Braves à Québec. « Il faut garder en tête que ce qui fera plier ce gouvernement, c'est notre mobilisation concrète dans les rues du Québec », explique Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE.

Un mouvement pour la hausse sur le campus

Le Mouvement étudiant socia-lement responsable du Québec ( MESRQ ) et leurs carrés verts ont pris progressivement leur place dans le débat en appuyant la hausse des frais de scolarité. « Le mouvement a été créé pour faire valoir le point de vue des étudiants pour la hausse qui ne sont pas représentés par les as-sociations étudiantes », affirme Gabrielle Brisebois, porte-parole à l'Université Laval du MESRQ. Des actions concrètes sur le campus ne sont pas écartées par le mouvement. « Rien n'est officiel encore, mais nous vou-lons inviter des conférenciers et organiser des débats pour dis-cuter du financement de l'édu-cation », explique-t-il.

La controverse a entouré le MESRQ la semaine dernière alors

que l'on apprenait l'implication de trois membres dans le Parti libéral du Québec. « C'est une coïncidence, nous avons des gens de la CAQ et du PQ dans le mouvement et je ne suis pas af-filié au PLQ, mais pas du tout », affirme Gabrielle Brisebois. Le président du MESRQ Marc-An-toine Morin et le porte-parole Jean-François Trudelle détien-nent leur carte de membre du PLQ et dirigent l'aile montréa-laise de la Commission-Jeu-nesse du PLQ. Arielle Grenier, qui a défendu le MESRQ à Tout le monde en parle dimanche dernier, a aussi été membre du parti jusqu'en septembre 2011. « Oui il a été vu dans un congrès, mais il n'est pas très actif dans les jeunesses libé-rales », défend Gabrielle Bri-sebois, au sujet du président Marc-Antoine Morin.

redécoupage des circonscriptions électorales Fédérales du Québec

Raymond Hudon nommé commissaireRaymond Hudon, professeur au département de sciences politiques de l’Uni-versité Laval, est l’un des deux commissaires à la délimitation des circonscrip-tions électorales fédérales au Québec. Sa nomination est annoncée depuis le 23 février dernier.

David Rémillard

Outre Raymond Hudon, l’avocat Michel Doyon,

membre du Barreau du Québec depuis 1972, a aussi été nommé commissaire pour la province

de Québec par le président de la Chambre des communes, An-drew Shcheer. Honoré de sa no-mination, M. Hudon reconnait l’importance du travail qu’il a à accomplir. « C’est fondamen-talement important pour la dé-mocratie », a-t-il déclaré à Im-pact Campus, lundi.

Chaque province a sa com-mission. Au Québec, Raymond Hudon et Michel Doyon devront faire face à un défi de taille. Il était déjà annoncé depuis l’automne dernier que le Québec aura trois circonscriptions fédérales sup-plémentaires, passant de 75 à 78.

Il leur faudra, en tenant compte d’un certain nombre de critères, conserver l’équilibre entre les circonscriptions du Québec. « Il faut respecter la représenta-tivité des circonscriptions », a rappelé Raymond Hudon. Pour en assurer la représentativité, il faut faire une simple règle de trois. On divise la population par le nombre de circonscrip-tions, ce qui donne près de 101 000 individus par fief. La marge de manœuvre est plutôt large, à plus ou moins 25 %. Mais ce n’est pas que le poids démographique qui importe.

Techniquement, la commis-sion est régie par deux lois : la Loi sur le découpage électoral et la Loi sur les langues offi-cielles. Dans le cas des langues officielles, il faut absolument que les circonscriptions tien-nent compte des minorités lin-guistiques, et s’assurer qu’elles aient un poids dans la balance. « Dans le cas de la circonscrip-tion de Hudson par exemple [à la frontière du Québec et de l’On-tario], il y a un noyau fort d’an-glophones », explique M. Hudon. « On ne pourrait pas la couper en deux et la diluer ». Par ailleurs, l’exercice auquel participe M. Hudon est obligatoire et doit se faire chaque dix ans, selon la Loi du découpage électoral.

Montréal pourrait bougerBien qu’il soit impossible

de prédire les changements à

venir, Raymond Hudon soup-çonne Montréal de faire l’objet de changements, notamment dans la couronne Nord. « La population de la ville de Mon-tréal est stable, mais sa pro-portion diminue, par rapport à la couronne Nord ». Des villes comme Blainville et Mirabel, par exemple, ont connus d’im-portants développements dé-mographiques. « La Ville de Québec a connu un boom im-portant également, mais on ne peut pas prédire pour le mo-ment », juge-t-il.

La commission devra pré-parer un premier rapport. Une fois déposé, des audiences pu-bliques devraient être lancées à l’automne. La population et les élus seront alors consultés. Une fois tout le monde d’accord, le nouveau plan devrait naître en janvier ou février 2013.

photo : Courtoisie,Département De sCienCes politiques université laval

Gabriel Nadeau-dubois ( Gauche ) et Arielle Grenier ( droite ), se sont affrontés dans un débat à Tout le monde en parle, dimanche dernier. photo : montage impaCt Campus

Bilan Université laval en date dU 27 février

en grève– Anthropologie tous les cycles – Philosophie tous les cycles – Sociologie tous les cycles – Service social premier cycle – Études cinématographiques – Création et études littéraire premier cycle

– Histoire premier cycle – Théâtre – Sciences historiques et études patrimoniales – Relation industrielles ( cycles supérieurs )

les programmes suivants tomberont en grève à ces dates :– Physique : 5 mars– Archéologie : 19 mars

– Sciences politiques : 26 mars

en levée de cours le 1er mars :– Archéologie– Architecture– Communication publique– Linguistique et rédaction– Physique

– Cycles supérieurs – Théologie & Sciences des religions– Sciences politiques ( 1er cycle )– Médecine– Génie des eaux

sourCe : CaDeul

Page 5: Impact 28 février 2012

ACTUALITÉS | ImpACT CAmpUS | mArdI 28 fÉvrIer 2012 5

David Rémillard@ DavidRemillard sur Twitter

Quelque soit le résultat du bras de fer entre les étudiants op-posés à la hausse de 1 625 $ des droits de scolarité et le gou-

vernement de Jean Charest, on peut dire mission accomplie. Pourquoi ? Parce qu’on est en train d’avoir un vrai débat de so-

ciété. Qu’on soit pour ou contre une grève, force est d’admettre que toute cette pression exercée par les mouvements étudiants a forcé la main des indécis. La fameuse majorité silencieuse qui, en temps normal n’aurait pas à se prononcer sur une telle question, n’a plus le choix et doit prendre position. Les « j’aime pas ça » et « je m’en sacre de la politique » doivent adhérer à une idée et s’investir dans le débat.

Et, heureusement, la pression ne vient pas que des grévistes. Par risque de voir leurs cours annulés, et non remboursés, – après trois semaines de circonstances anormales – les étu-diants pour la hausse paniquent, et se mettent à se regrouper. Ils exhortent le gouvernement de réagir rapidement. Quel bon-heur que de voir autant de personnes sortir la tête du sable et adhérer à l’une ou l’autre des positions. Et mieux encore, on voit que les avis sont partagés. Génial.

Arielle Grenier à Tout le monde en parle Je ne comprends pas. Qu’on soit pour ou contre la hausse,

on ne peut que donner la victoire à Gabriel Nadeau-Dubois. Meilleur orateur, meilleure confiance, meilleure connaissance de ses dossiers et j’en passe. Comment se fait-il qu’un regroupe-ment de plus de 3 000 étudiants ( Le mouvement des étudiants socialement responsables ) n’ait pas déterminé un porte-parole plus solide ?

C’est franchement désolant pour le camp pour la hausse, et une vraie victoire pour le camp contre. Sur une plate-forme aussi importante que Tout le monde en parle, il fallait être convaincant et surtout, préparé. Sur une tribune de plus d’un million de té-léspectateurs, on est en droit de s’attendre à un débat équilibré, avec deux réels représentants. Dans l’intérêt du public qui ne demande qu’à se faire une opinion et dans l’intérêt des étu-diants pour la hausse, il aurait fallu trouver un meilleur por-te-parole, et ce même s’il est affilié au Parti libéral du Québec. Bref, c’était plus qu’un faux pas, la pauvre Arielle s’est carré-ment virée une cheville.

L’intimidationL’intimidation que subit des leaders d’associations étudiantes

pour ou contre la grève n’est pas anormale. À chaque mouve-ment de contestation, c’est le genre d’incident qui se produit. Je ne dis pas que je cautionne ce genre de pratique, mais avant qu’elle ne devienne à la mode dans les médias, l’intimidation faisait déjà partie des pratiques courantes des luttes syndicales et étudiantes. Mais n’allez pas croire que les têtes rouleront réellement et qu’on verra des enlèvements.

Comme au hockeyY’a pas que dans le monde du sport qu’une personne peut

croire dur comme fer à la victoire. Certains militants, à l’heure où on se parle, dans les deux camps, sont prêts à tout pour ar-river à leur fin. Et tous les coups sont permis. Alors ne croyez pas que nous verrons une lutte dans le grand respect. L’éthique va parfois prendre le bord, et c’est encore une fois, je crois, normal dans les circonstances. C’est dommage, je sais, mais c’est comme ça. Attendez-vous donc à voir quelques coups de bâtons derrière les jambes, des six pouces dans les côtes, et les deux camps sortirent leurs goons. Certains passeront peut-être quelques minutes au cachot et les arbitres prendront parfois de mauvaises décisions.

Chose certaine, la danse du printemps s’annonce serrée.

Frais de scolarité : Mission accomplieL'Association étudiante de médecine de l'Université Laval a voté pour une levée de cours

lors des manifestations du 1er et du 22 mars prochains. Les 305 étudiants présents au vote se sont prononcés à 75 % pour la levée de cours.

Le président de l’Association des étudiants en médecine, Samuel Dubé, croit que les futurs médecins sont conscients du rôle qu’ils ont à jouer dans le débat sur la hausse des frais de scolarité. « On a un poids super important. Je ne sais pas à quel point mais j’ai l’impression que les gens voient [ la médecine ] comme le summum des études universitaires. C’est un idéal de société », a-t-il confié quelques heures après le vote.

Une assemblée générale de grève est aussi à prévoir chez les étudiants en médecine. Les 1 000 membres seront appelés à débattre sur une possible grève générale illimitée. L’UL rejoin-drait ainsi l'Association étudiante de médecine de l'Université de Montréal, qui déclenchera une grève générale illimitée le 20 mars prochain. Les 1 320 étudiants en médecine de l'UdeM apportent un poids considérable au mouvement de grève. « Nous connaissons l'impact sym-bolique de notre implication et ça a très certainement pesé dans la balance lors du vote », a affirmé Eric Peters, président de la Fédération médicale étudiante du Québec, qui regroupe les quatre associations étudiantes des facultés de médecine du Québec.

Les étudiants en médecine à l'Université de Sherbrooke ont voté, eux aussi, lundi soir, pour une levée de cours le mars prochain.

en bref :

Raphaël Létourneau

La faculté de médecine vote pour des levées de cours

Page 6: Impact 28 février 2012

ACTUALITÉS | ImpACT CAmpUS | mArdI 28 fÉvrIer 20126

AnneAu de glAce

Attirer des athlètes…et des étudiantsLa construction d’un anneau de glace sur le campus de l’Université Laval pourrait attirer d’avantage d’étu-diants dans le programme de kinésiologie. Avec une telle infrastructure, l’UL deviendrait une référence dans l’Est du Canada en matière de performance sportive.

David Rémillard

Il n’y a pas que Régis La-beaume qui croit que l’an-

neau de glace permettrait à l’Université Laval de devenir le campus le mieux équipé à l’Est du pays. Louis Pérusse, directeur des programmes de 2e et 3e cycle en kinésio-logie, croit qu’un anneau de glace olympique attirerait de nouveaux étudiants dans son département.

Actuellement, 350 élèves, tous cycles confondus, fréquentent le département de kinésiologie. Sur ces 350, 20 % se spécialise-ront en performance sportive. Le reste, pour la majorité, opte pour la branche activité phy-sique et santé. Or, un anneau de glace, en attirant des athlètes de haut niveau, permettrait d’ajouter une dimension im-portante au volet performance sportive selon M. Pérusse. « C’est certain que ce serait per-tinent », lance-t-il, ajoutant que plusieurs étudiants athlètes dans les programmes du Rouge et Or étudient en kinésiologie.

Louis Pérusse et ses collègues du département de kinésiologie n’ont toutefois pas été consultés par les autorités universitaires sur le dossier de l’anneau de glace. « Ça aurait peut-être été utile dans le contexte », croit-il.

Le département de kinésio-logie, qui n’est plus sous la res-ponsabilité du département de médecine préventive depuis seulement deux semaines, pourrait éventuellement em-baucher un professeur spécia-lisé en performance sportive. « On voudrait recruter un pro-fesseur de terrain dans ce do-maine-là », précise M. Pérusse.

Le PEPS comme terrain de jeuMalgré les rénovations et l’ajout

de nouvelles salles de classe au pavillon Alexandre-Vachon, le-quel abritait le département de kinésiologie, Louis Pérusse croit que le PEPS est l’endroit logique pour y établir son programme. « C’est plus pratique et plus lo-gique pour nous », explique-t-il.

Rappelons que le maire de Québec, Régis Labeaume, a ramené sur la table, lors de l’inauguration du Stade Telus à la mi-janvier, la possibilité de construite un anneau de glace olympique sur le campus univer-sitaire. Le recteur, Denis Brière, s’est fait avare de commentaires depuis. Le maire Labeaume veut s’inspirer du département de ki-nésiologie de l’Université de Cal-gary, lequel est imbriqué à l'an-neau de glace pour des activités de recherche, notamment.

L'anneau de glace de l'Université de Calgary. photo : Drhaggis, WikimeDia Commons

DÉBAT : FRAIS DE SCOLARITÉATTeNTION : Le courrier des lecteurs ouvre la porte à tous ceux qui ont une opinion concernant la

hausse des frais de scolarité de 325 $ par année jusqu’à 2017. Nous publierons un texte par semaine au retour de la semaine de relâche. D’autres textes pourraient être publiés dans la version électronique.

Nous sélectionnerons les textes selon la rigueur des arguments présentés, la cohérence, et le respect envers tous les acteurs du débat. Évidemment, nous ferons la part des choses et publierons les points de vue de tous les étudiants, quel qu’il soit. Merci de votre participation.

Pour envoyer vos textes : [email protected] rédaction

Page 7: Impact 28 février 2012
Page 8: Impact 28 février 2012

AH ! LA BOUFFE | impAct cAmpUs | mArdi 28 FévriEr 20128

spécial épiceries fines

L’Épicerie EuropéenneL’Épicerie Européenne de la

rue St-Jean offre un voyage gustatif depuis plus de 50 ans. Japon, Maroc, Italie, Thaïlande, France, les arômes de toutes ces destinations s’y mélangent pour le plus grand plaisir des foodies curieux.

Les sous-marins Di Émilio de l’épicerie sont préparés sur place à partir des produits que l’on peut se procurer dans leur alléchant comptoir à fromage et à charcu-teries. Ils rassemblent bien toute l’Europe que l’on retrouve dans l’épicerie, avec de petits clins d’œil québécois, pour environ 6 $. Sopressata Calabraise, rillettes de Canard, bocconcini, brie Rumeur de Portneuf, olive, aubergine, artichauts marinés ne sont que quelques-uns des ingrédients que l’on peut y retrouver.

Mon choix s’est arrêté sur le sous-marin le Caprice ( Speck, fromage de chèvre assaisonné au vinaigre balsamique, to-mates séchées et artichaut grillés ). Le pain baguette qui renfermait le tout était très

frais et ne contenait pas trop de mie. Le speck dégageait un fin gout de fumé qui s’alliait bien avec le balsamique du fromage, le point fort du sandwich. Les artichauts ont équilibré le tout qui aurait pu finir par être lourd, mais bien au contraire.

Pour accompagner le Di Émilio, l’Épicerie Européenne propose des limonades artisa-nales, des thés glacés aromatisés du cidre et plusieurs autres bois-sons fines. À la caisse on prépare également des espressos. Si vous croyez encore avoir faim, vous pouvez ajouter à votre panier des biscottes italiennes, de pailles aux fromages parmesan ou des délicieuses croustilles au gout léger d’huile d’olive. Les sous-marins arrivent sur les tablettes aux alentours de 11 heures et faites vite, car le mot court dans le quartier et ils partent comme de petits pains chauds.

Où ? 560, rue St-Jean, Québec

Alexandra Fiset

Épicerie de la rue Couillard

C’est à l’image du quartier : petit, étroit. J’entre dans

l’épicerie et à ma grande sur-prise, peu de produits s’offrent à moi. Je fais rapidement le tour de l’endroit pour revenir à l’avant, devant le comptoir à sous-marin. On me suggère d’essayer le grec. Moi qui adore les plats méditerranéens, je n’hésite pas et confirme mon choix. La formule est sem-blable à ce que peuvent sug-gérer certains comptoirs de restauration rapide. On garnit à sa façon le sous-marin avec plusieurs condiments. On me propose deux choix de pains, soit blanc ou graines de pavot.

J’opte pour celui aux graines de pavot. Est alors déposée sur mon pain une sauce qui s’appa-rente au Tatziki. Elle est bonne avec son léger goût d’ail qui se mélange bien avec le bœuf ma-riné et le fromage Féta. Ne me

reste plus qu’à compléter avec les légumes qui me plaisent le plus. Le choix est assez stan-dard, je pointe les tomates, la laitue, les olives ainsi que les oignons.

Je me retourne pour payer à la caisse et je vois qu’ils offrent des bières de micro-brasserie québécoises. Sur ce, je sors et observe la côte de la rue Couillard qui me parait immense, mais je me console en pensant à mon sous-marin qui lui l’est tout autant.

Où ? 27 rue Couillard, Québec

J.A. MoisanJe me fraye un chemin à l’in-

térieur. J’aperçois alors le comptoir de mets préparés que l’on peut déguster sur place pour emporter. J’observe atten-tivement les différents choix qui s’offrent à moi, mais je pré-fère aller explorer encore un peu les allées labyrinthiques du petit commerce.

Les murs sont pleins de pe-tites trouvailles fantastiques. S’entassent sur une étagère des dizaines de vinaigres balsami-ques différents et, un peu plus loin, une section entièrement dédiée aux épices. Cela donne d’ailleurs envie de s’approvi-sionner. Pour terminer mon périple déambulatoire au cœur d’une des plus vieilles épiceries de la ville, je m’échoue devant l’étalage de thés et tisanes. On croirait qu’un cargo chinois est venu faire sa livraison la veille. Je retourne au comptoir des plats faits sur place. Je pointe la salade d’Antipasto, je de-mande qu’on me la serve dans un petit contenant de plastique

pour emporter. Je mets aussi la main sur un ciabatta calabrese. Les viandes qui s’y trouvent ( calabrese, salami de Genes et jambon suisse ) forment un mélange salé à point et légère-ment fumé. Le pain Ciabata est frais et la moutarde de Dijon vient relever le tout parfaite-ment. La salade d’Antipasto est tout simplement délicieuse. Les artichauts, les aubergines ainsi qu’une variété intéres-sante de champignons appor-tent une certaine douceur. Les piments forts, les cornichons et les olives viennent quant à eux agiter les papilles. Le tout mélangé avec la vinaigrette maison et l’huile d’olive se dé-vore en un clin d’œil.

Je repars et me dis que cette petite épicerie de quartier bien sympathique semble oubliée par le temps, mais que, moi, je ne suis pas prêt d’oublier.

Où ? 699, rue St-Jean, Québec

Hubert Gaudreau

Engouffré dans les pavés humides, j’observe les fenêtres teintées sous la puis-sance des bourrasques. Je sais alors que je suis dans le Quartier Latin où les rues se transforment en ruelles et où les immeubles s’élèvent. Je longe la rue Couillard, j’aperçois enfin le lieu.

Hubert Gaudreau

Hubert Gaudreau

La formule est semblable à ce que peuvent suggérer certains comptoirs de restauration rapide

À Lire auSSi Sur impaCtCampuS.QC.Ca : Le CraC : végé-déLiCe, par alexandra Fiset

Page 9: Impact 28 février 2012

sciences et technologie | impact campus | mardi 28 février 2012 9

Le point sur la recherche

L’acide ribonucléique, ou ARN, est une molécule biologique trouvée dans pratique-ment tous les organismes vivants, y compris certains virus. Connu depuis longtemps pour être responsable de la synthèse des protéines et du transfert d’informations contenues dans l’ADN, il peut avoir plusieurs fonctions. Impact campus a rencontré Jonathan Perreault, professeur au Centre IRNS-Institut Armand-Frappier.

Alexandra Guellil

Impact Campus : Pouvez-vous expliquer la différence entre les ARN et les ARN non-co-dants particulièrement chez les bactéries ?

Jonathan Perreault : L’ARN est reconnu depuis longtemps comme étant un intermédiaire, un messager qui peut trans-porter une information géné-tique. Les ARN non-codants, eux, sont des petits ARN qui ne contiennent pas d’information destinée à la synthèse de pro-téine. On leur découvre un rôle

de plus en plus important dans la régulation. Ils ont des effets différents, permettent de main-tenir le meilleur statut de la cel-lule et agissent exclusivement comme récepteur. Bien que les ARN non-codants soient re-trouvés chez tous les organismes vivants, plusieurs différences existent entre les espèces.

IC : Justement, en quoi sont-ils distincts ?

JP : Chez les animaux et les plantes par exemple, on va

chercher à analyser notam-ment l’ARN-Interférence qui agit grâce à la complémenta-rité que de courts ARN arri-vent à établir avec leur cible. De mon côté, je m’intéresse aux bactéries et à l’aspect de régu-lation intrinsèque des gènes. Les bactéries possèdent des « riboswitch », c’est en partie grâce à cela que les concentra-tions favorables de métabolites sont maintenues dans les bac-téries : les petits ARN régulent une profusion de gènes. Cette connaissance de la régulation génétique a un grand potentiel, de nombreuses recherches sont d’ailleurs effectuées à ce sujet.

IC : Quelles pourraient être les applications concrètes de ces recherches sur les ARN non-codants ?

JP : Les applications poten-tielles peuvent se retrouver dans certaines caractéristiques d’antibiotiques, l’ARN pouvant en être la cible. Au niveau de l’environnement par exemple et grâce à la biologie synthé-tique, cette régulation pourrait nous permettre d’améliorer notre compréhension des pro-cessus impliqués dans divers dossiers comme la contamina-tion des sols ou la bioremédia-tion. Pour l’humain, même si ce n’est pas mon domaine de recherche, on sait que les ARN- Interférence sont un espoir thérapeutique. Encore faut-il que l’on parvienne à en avoir une approche intéressante ; cela pourra révolutionner la médecine notamment grâce à la connaissance approfondie de certaines maladies. photo : courtoisie, jonathan perreault

Le mot science de la semaine

L’origami ADN est une tech-nique qui consiste à réaliser

des formes arbitraires à partir de morceaux d’ADN. Elle a été développée par Paul Rothe-mund, du California Institute of Technology, et présente de nom-breuses applications.

Les propriétés chimiques des molécules qui composent l’ADN sont simples et bien connues. L’on sait que telle pièce se lie à telle autre et, partant de ce principe, on peut arriver à mo-deler des structures bi ou tridi-mensionnelles. La technique de Rothemund utilise une longue

chaîne d’ADN de virus, facile à se procurer et présentant une structure linéaire et peu com-plexe, dont on connait exacte-ment la composition. Ensuite, par ordinateur, on localise les endroits précis ou la molécule d’ADN doit être pliée pour ar-river à la forme désirée. On syn-thétise alors de petites pièces qui iront d’elles-mêmes se lier exactement là où on le désire, pour « brocher » le génome viral. C’est de ce pliage que provient le nom original d’origami ADN ( DNA origami ). La première pu-blication de Rothemund sur le

sujet, parue en 2006, présentait des images de constructions aux formes diverses qu’il a réalisées. Parmi les plus origi-nales sont, sans doute, la carte du monde, le flocon de neige

Origami ADNAlors que certains conçoivent des édifices toujours plus grands, d’autres tâ-chent de réaliser des structures toujours plus petites. Grâce à la nanotechno-logie, les molécules peuvent devenir des matériaux de construction. L'origami ADN, une technique prometteuse, se sert de morceaux d’ADN pour créer toutes sortes de formes.

André-Philippe Drapeau Picard

et le bonhomme sourire. Bien sûr, il n’y a pas que des des-sins que l’on peut reproduire avec l’ADN. L’an dernier, par exemple, l’équipe de Hao Yan est arrivé à créer des formes tridimensionnelles fermées. Les applications sont donc multiples, de l’enveloppe dans

laquelle on pourrait mettre un médicament qui serait libéré directement dans les cellules, aux processeurs informati-ques minuscules et perfor-mants, en passant par une règle à mesurer permettant de calibrer des microscopes très puissants.

Les ARN NoN-codANts et ses suRpReNANtes pRopRiétés

NANotechNoLogies

À gauche, l'adn «tuile» structure composée de quatre jonctions branchées orientées à intervalles de 90 °. ces tuiles servent de «building block» primaire pour l'ensemble des nanogrids d'adn présenté dans la photo de droite. chaque tuile est composée de neuf oligonucléotides d'adn représentée. photo : Wikimedia, thomas h. laBean et hao Yan, creative commons

JOURNALISTES-BÉNÉVOLES

RECHERCHÉSPOuR LA sECtION

sCIeNCes et teChNologIes

Contact : [email protected]

C’est de ce pliage que provient le nom original d’origami ADN ou DNA origami

Page 10: Impact 28 février 2012

ARTS ET CULTURE | impACT CAmpUS | mARdi 28 fEvRiER 201210

Critique littéraire :Au pays natal

p.11

Critique CD : Plants & Animals

p.11

Entrevue avec François Blaisp.12

Maxime Robin, à qui l’on doit la mise en scène et

le texte, s'est inspiré d'un fait divers québécois afin de renou-veler cette tragédie grecque. L'intrigue se déroule au sein d'une famille brisée à la suite du décès de la petite Iphigénie, oubliée dans la voiture par son père. Le drame familial éclate alors que la mère d'Iphigénie re-fuse de faire son deuil et se dé-connecte progressivement de la réalité. Le père quittera le foyer, ce qui amène les deux enfants à se réfugier dans leurs histoires pour traverser l'épreuve.

Iphigénie en auto est une pièce colorée qui impressionne par plusieurs concepts originaux. La trame sonore interprétée a capella par les acteurs illustre tantôt la pluie, tantôt un jazz de Miles Davis ainsi que d'autres scènes captivantes. Une men-tion de génie va à la représen-tation, à petite échelle, du fil de la narration sur un tapis de voiture d’enfant.

Malgré ses éléments créa-tifs, la concision demeure mi-

tigée. La ligne est mince pour que le public soit interpellé par la tragédie. De toute évidence, Maxime Robin a tenté d'inclure l'humour, la joie et le plaisir pour créer un équilibre avec le drame central de la pièce. Le jeu des acteurs est exemplaire, mais certaines erreurs et lon-gueurs ont clairement influencé la qualité du rythme.

Si Iphigénie en auto n'interpelle pas tous les publics, on ne peut nier sa mise en scène tout à fait rafraîchissante.

Iphigénie en auto - Critiques comparatives

Un classiqUe revampé Un drame familial nUancé

L’auteur et metteur en scène reprend donc un classique de

la littérature en l’abordant d’une façon assez ludique. On peut dire par contre que le pari est loin d’être gagné…

S’il est vrai que la mise en scène s’inscrit dans une lignée très audacieuse, par sa jeunesse et sa transposition dans un relief de nature très « quotidienne », on peut aussi dire que certains pas-sages sont amorphes et traînent le spectateur à travers quelques longueurs. Les longues tirades entre les amants Clytemnestre et Égisthe, entre autres, n’appor-tent guère de saveur à la repré-sentation. De plus, le spectateur tend quelquefois à décrocher, puisque la tension dramatique est à son comble pendant une bonne heure, ce qui ne laisse pas beaucoup de variations de rythme et d’intensité.

Par contre, certaines décisions du metteur en scène viennent rehausser la qualité du spec-tacle. Le dispositif scénique dans lequel évoluent les protago-

nistes est impressionnant. C’est là toute l’astuce de la mise en scène, qui cherche à impliquer le spectateur dans ce drame mythique. L’espace est restreint et fait en sorte que le public se rapproche de la tragédie qui s’y déroule. Il est celui d’une maison familiale où s’égarent mille et un accessoires, ce qui est très bien rendu par l’éclairage et les objets scéniques. Un coup de chapeau également pour avoir pensé à faire chanter, voire bruiter, l’en-vironnement sonore par les jeunes acteurs qui forment un chœur très « humain ». Ceux-ci offrent d’ailleurs un jeu assez constant et juste, sauf peut-être quelques essoufflements ici et là.

Enfin, la pièce laisse le choix du jugement au public sur ce qu’il perçoit. Celui-ci est amené au cœur d’une histoire lourde, dans un environnement tout à fait possible, et c’est à lui que revient la décision de condamner ou non ce( ux ) qu’il voit.

Quoi ? Iphigénie en autoQui ? Texte et mise en scène : Maxime RobinOù ? Théâtre Premier ActeQuand ? Jusqu’au 10 mars

La création de Maxime Robin présentée ces jours-ci à Premier Acte ne passe pas inaperçue. En effet, Iphigénie en auto, dont c’était la première mardi dernier, est inspirée de l’Orestie d’Eschyle, et remet sur le tapis une véritable tragédie grecque d’une manière totalement inattendue.

François Dallaire

Iphigénie en auto est l'adaptation contemporaine de la tragédie grecque Orestie d'Eschyle. Un projet ambitieux qui a ses mérites et ses déceptions.

Raphaël Létourneau

Iphigénie en auto est une pièce colorée qui impressionne par plusieurs concepts originaux

Photos : Courtoisie, Gabriel talbot-laChanCe

Comme il fait bon de voir

autre chose de l'Iran que ce que nous en renvoie

l'Amérique. On laisse les clichés à l'extérieur de la salle de ci-néma. Dès les premières images, on plonge dans la situation de ce couple dont la femme, Simin,

réclame le divorce parce que son mari Nader refuse de quitter le pays avec elle. On s’introduit dans le quotidien de ce même Nader qui tient à s'occuper de son père souffrant d'Alzheimer, mais qui doit travailler et le laisser seul en l'absence de son épouse. On entre dans le conflit qui éclate lorsqu'une femme

chargée de prendre soin du vieil homme fait une fausse couche après que Nader l'ait mise de-hors. On se glisse dans la peau de la jeune Termeh, prise entre ses parents et les témoignages de tous au sujet du « meurtre ».

Rien n'est facile dans le film d’Asghar Farhadi. Pas de généra-lisation ou de manichéisme ici.

Par-delà bien et malAucune surprise à ce qu'Une séparation ramène non seulement un Golden Globe, mais aussi un Oscar en Iran. Monsieur Lazhar avait de la sérieuse compétition.

Ariane Tapp

Les personnages sont complexes mais vrais. Les acteurs qui les incarnent sont si justes qu'on en oublie qu'ils jouent un rôle. Dans ce drame centré sur les re-lations humaines, pas de temps à perdre avec de la musique ex-tradiégétique étouffante et des effets techniques. En revanche, on remarque la réalisation pré-cise au service du scénario. Ce dernier, finement ficelé, amène le spectateur à se questionner face à ce qu'il a vu, à ce qui a été dit et entendu. Des ellipses pas-sent inaperçues jusqu'à ce qu'on

se rende compte qu'elles étaient essentielles. Les coutumes et croyances sont imbriquées à l'histoire tout naturellement et de façon différente chez chacun des personnages.

Au final, Une séparation laisse le spectateur avec des questions existentielles qu'on ne prend plus souvent le temps de se poser. Ne reste qu'à espérer que les Québécois accepteront de passer outre les sous-titres...

Quoi ? Une séparationOù ? Cinéma Le Clap

Page 11: Impact 28 février 2012

ARTS ET CULTURE | impACT CAmpUS | mARdi 28 févRiER 2012 11

ChairliftSomething

Vulgar, YouFais-moi Cuire Fais-moi Jouir

Cloud NothingsAttack On Memory

Sharon Van EttenTramp

Porcelain RaftStrange Weekend

Julien SagotPiano Mal

Hisser Haut

Marie-Pierre ArthurAux Alentours

JambePareil pas pareil [EP]

David Giguère

Lèche-vitrinePONCTUATION

Maxime Robin

DIY SwagMedicine Show No. 12Madlib Moka Only and Chief

Crickets

Portico Quartet Portico Quartet

The Caretaker

Patience (After Sebald)

angl

o

fran

co

électro

hip hop

loud

expé-rimental

1

2

3

4

5

1

2

3

4

5

EmikaEmika

Abigail WilliamsBecoming

Neige & NoirceurHymnes de la Montagne Noire

DunderbeistDunderbeist

BlondesBlondes

John TalabotFin

Alog

Unemployed

littératurela SAUVER

Plants & animals

The end of ThaT

secret city records

Hugo Lafleur

Au pays natal

2.5/5

rodney st-Éloi

RéciTaTif au pays des ombRes

mÉmoire d'encrier

Un long poème sur Haïti, terre natale de l'auteur

Rodney Saint-Éloi. Difficile de passer à côté de cette dimen-sion du texte. Le style n'est pas non plus sans rappeler la poésie d'Aimé Césaire, car il s’agit là d’une poésie tout à fait sensuelle et engagée.

C'est peut-être une certaine nostalgie qu'il faudrait voir dans ce recueil, une nostalgie qui appelle à la vie et à la mé-moire. On ne saurait résister à ce flot lyrique d'images, mo-dulées comme un chant, où les répétitions nombreuses

nous emportent comme des vagues, où les vers s'enchaî-nent, donnant l'impression d'une invocation païenne hors du temps et de l'Histoire.

Quelques faiblesses toute-fois dans ce recueil, mais de bien belles, en regard de tout ce qui se déploie dans l'œuvre. Vu son immense force ly-rique, il peut sembler vain de traiter de certaines réalités quotidiennes et sociopoliti-ques que, de toute façon, un essai ou un roman pourrait aborder avec plus d'acuité. Il aurait été mieux de main-

tenir le ton tout au long du recueil, sans le ponctuer de certains vers plus prosaïques tels que « tomber: verbe infi-nitif au présent absolu » ou « l'inventaire des consomp-tions / rétablit entre deux songes l'histoire ». Cependant, ce ne serait pas faire justice au recueil que de s'en tenir à ces considérations.

Récitatif au pays des ombres est une longue prière adressée aux ombres du passé, scandée à la mémoire d'une enfance lointaine vécue à Port-au-Prince, une enfance peut-être quelque part enfouie sous les décombres d'un tremblement de l'être à la suite duquel il aura fallu se reconstruire, aidé par les souvenirs et la pa-role comme dernier appel pos-sible, et par le miracle sacré de la poésie.

Mathieu Simoneau

Dans la scène effervescente et riche des groupes de

rock indépendants montréa-lais, Plants & Animals réussit le défi proposer une vision ar-tistique assez intègre, tout en réussissant un relatif succès populaire. Après deux EP, leur premier album, intitulé Parc Avenue, est venu montrer toute la fraîcheur et la créativité du groupe. Le deuxième album, La La Land, bien qu'agréable, était une déception par son côté plus linéaire et souffrait de surproduction.

Il arrive parfois, dans la vie, que des éléments favo-rables se réunissent, lais-sant présager un résultat in-téressant. Lors d'un voyage en France, les membres ont décidé de prendre du temps ensemble pour composer du nouveau répertoire, avant d'entrer en studio. Ils ont aussi pu jouir de l'espace so-nore d'un manoir, qui peut s'entendre dans quelques morceaux. Le groupe a aussi profité de l'occasion pour revenir à un son plus orga-nique, en se rapprochant de l'esprit de leurs débuts.

C'est alors qu’arrive un gigantesque « mais », obligé par le goût fade qui reste en bouche. Pour un ensemble de raisons, l'album se révèle une nouvelle déception. Leur effort de composition, loin d'enrichir les pièces, vient plutôt créer des pièces centrées sur la répétition de riffs qui n'aboutissent jamais vraiment. Quelques pièces plus acoustiques mettent de l'avant un style vocal rappelant Bob Dylan, mais manquent l'intensité et l'émotion nécessaire pour justifier un tel manque de justesse. Des pièces comme Crisis ! et Runaways viennent donner un peu plus de ma-tière à apprécier mais ne sont pas suffisantes pour sauver un album tiède.

N'allez pas comprendre que The end of that est mau-vais et ne vaut pas une écoute. Ce dernier album n'est cependant pas repré-sentatif des possibilités de cette jeune formation.

À lire sur imPactcamPus.qc.cacritique Le TRou ( les treize )par StÉphanie Vincent

critique du sPectacle de catherine majorpar cyril Schreiber

critique du Premier one-mAn show d'alexandre barrettepar darith chhem

« [ ... ] Alexandre Barrette avait de bonnes raisons d’être sur l’adrénaline : premier one-man show en carrière et premier spectacle d’envergure dans sa ville d’origine, à la réputée salle Albert-Rousseau. Un peu mo-queur, un brin irrévérencieux et toujours sur la limite de l’hyperactivité, Barrette possède son style bien à lui. Il sait tourner en dérision les situa-tions de la vie courante comme personne d’autre, jouant sur les mots et démontant par exemple l’expression « why not coconut » ou le jeu « roche, papier, ciseau » avec grand humour.

Alexandre Barrette a découvert sa vocation pour le métier d'humo-riste après avoir assisté au one-man show de Patrick Huard. Étudiant alors à l'Université Laval en administration, il décide, peu après ce spec-tacle, de passer les auditions à l'École nationale de l'humour, les réussit et gradue en 2002. [ ... ] »

Page 12: Impact 28 février 2012

ARTS ET CULTURE | impACT CAmpUS | mARdi 28 fEvRiER 201212

Le travail de Diane Landry

est bien connu ici et ailleurs depuis un bon

moment. En 2008, elle a passé six mois à New York au Studio du Conseil des arts et lettres du Québec tandis qu’elle partici-pait la même année au monu-mental C’est arrivé près de chez vous : L’art actuel à Québec au MNBAQ. Ses œuvres installa-tives fonctionnent en dialogue avec sa démarche en animation-performance-vidéo et c’est alors que cette dernière engendre les œuvres inédites ici présentées :

photographies tirées d’œuvres antécédentes. Les séries venant de Jongler ( 2009 ), Un silence radio ( 2008 ) et Le bouclier perdu ( 2005 ) positionnent le spectateur au seuil de l’intime et de l’étranger. Un apéritif fringant pour ce qu’elle présentera en mai lors de la Manif d’art 6.

Pour sa part, Josée Landry Si-rois a remporté le grand prix du Concours d’œuvres d’art de la ville de Québec en 2009 et elle a participé au 26e symposium d’art contemporain de Baie-St-Paul en 2008. Depuis ce temps, son tra-vail a vu une certaine évolution vers l’intégration de diverses

techniques à son dessin ins-tinctif tel le papier plissé, l’ori-gami et le bas-relief. Les œuvres qui se trouvent en galerie ont donc une nouvelle considération pour les formes classiques sans abandonner les accumulations sentimentales maintenant ca-ractéristiques à son travail.

Pour conclure, une nouvelle production issue de Paryse Martin, doctorante de l’UQAM et chargée d’enseignement à l’École des arts visuels de Laval. Les pièces présentées, neuf dessins à techniques mixtes et trois bronzes, cha-cune aussi attachante que

Sous l’influence des trois GrâcesLa Galerie Michel Guimont, rue Saint-Paul, nous a tout récemment révélé l’ex-position Trois, qui met en vedette l’allégresse de Diane Landry, l’abondance de Josée Landry Sirois et la splendeur de Paryse Martin; toutes anciennes étu-diantes à l’Université Laval. Aujourd’hui, elles constituent un tour de force en art actuel québécois.

Stéphane Bernard

l’autre, propose un instant loufoque en croisant natures mortes à une figuration do-mestique baroque. En fait, les bronzes étaient vendus avant même le montage terminé ! Un retour en galerie longuement attendu pour celle qui sait nous

transporter sans mésaventures de l’autre côté du miroir.

Quoi ? TroisQui ? Diane Landry, Josée Landry et Paryse MartinOù ? Galerie Michel GuimontQuand ? Jusqu’au 26 mars

Un bestiaire domestique surréaliste signée paryse martin. Photo : StéPhane Bernard

À raison d’un livre

par année de-puis six ans, la métamor-

phose de l’écriture de François Blais aurait eu quelque chose d’étonnant. Impact campus a rencontré l’auteur, pour un pa-norama d’un début de carrière discret mais prolifique.

La manière de l’écrivain est toute en modestie. Chacune de nos questions trouve pour réponse, d’abord, un hausse-ment d’épaule amusé. Inter-rogé sur son étonnant rythme de publication, il s’excuse presque : « C’est long avant de publier. T’as le temps d’accu-muler du texte. Et puis, quand t’écris régulièrement comme moi, ça s’accumule de plus en plus. Zola, il a quand même

écrit ses Rougon-Macquart sur vingt ans. Chaque matin, il écrivait mille mots. Moi, je ne suis pas si pire, chaque matin, j’en écris juste 500. »

Ainsi, la méthode de Fran-çois Blais a plus à voir avec la comptabilité que l’écoute attentive de la muse ou l’at-tente béate de l’inspiration : « J’écris par quotas. Je fonc-tionne comme ça. Je regarde toujours mes statistiques. Ça m’encourage ».

Sur tout le vitriol contre la société, le monde littéraire, la poésie contemporaine qu’on décèle dans ses romans, l’auteur reste encore pro-saïque : « La poésie contem-poraine, c’est pas ma tasse de thé. Mes personnages le font sentir. Mais je ne pars pas en croisade. »

Idem pour ces romanciers trentenaires qui écrivent sur leurs peines d’amour ou le système des bourses en arts tourné en ridicule dans Docu-ment 1 : « Non, les bourses c’est génial ! lance-t-il. La seule chose que je dénoncerais c’est la complaisance de la critique dans le milieu littéraire qué-bécois. Je ne sais pas si c’est normal que Vie d’Anne-Sophie Bonenfant ait été à une étoile de la note parfaite. À une étoile de Madame Bovary. C’est bizarre. » Et dans le même souffle, au sujet de ses in-fluences il répond, on ne peut plus modeste : « Je lis Proust, j’adore ses digressions. Mais je ne dirais pas que c’est mon influence. En fait, je n’oserais même pas être dans la même phrase que lui. »

L’œuvre modeste de François BlaisLe dernier roman de François Blais, Document 1, vient de paraître chez L’instant même. Les habitués de cette écriture construite d’ironie, de quolibets et de re-marques assassines voudront savoir ce qu’il en retourne. Sont-ce encore des personnages pétris d’autodérision dont il est question ? Va-t-on encore assister à la non-quête pathétique d’épaves sociales en puissance ? Oui, évidemment.

David Bélanger

Ainsi va l’écriture de Fran-çois Blais. Ses romans tentent de raconter « même s’il ne se passe rien », il essaie de garder le fil mais toujours il bifurque dans la digression « parce que c’est comme ça que ça sort ». Et un dernier haussement d’épaules. La rencontre prend fin et ne nous reste qu’une seule impression, celle d’un écrivain qui érige une œuvre sans se poser de question, et qu’il serait bien inutile d’agacer avec nos curiosités littéraires.

Après notamment Vie d'Anne-Sophie Bonenfant et Iphigénie en haute-ville, Document 1 est le cinquième roman de françois Blais chez L'instant même. PhotoS : Valère SaBatier

La manière de l’écrivain est toute en modestie. Chacune de nos questions trouve pour réponse, d’abord, un haussement d’épaule amusé

Page 13: Impact 28 février 2012

sports | impact campus | mardi 28 février 2012 13

Photoreportage :LG-Snowboard Jamboree

pp. 14-15

Pour la section sPorts

Contactez : [email protected]

Journalistes-BÉnÉVoles recHercHÉs

en bref :

Photo : Courtoisie, James haJJar, www.JhPhotosPortive.Com

De nouveaux championsÀ l’occasion du championnat canadien de natation disputé dans la piscine des Carabins de Montréal, les nageurs de l’Université de Colombie-Britannique en sont sortis grands gagnants. Les Lavallois ont de leur côté raté le podium de peu avec une quatrième position chez les femmes et une cinquième chez les hommes.

Raphaël Bergeron-Gosselin

Les Dinos de Calgary se

présentaient dans le but de remporter la

bannière de champions pour une troisième année consé-cutive. Les Thunderbirds de la Colombie-Britannique ont tou-tefois démontré que ce titre leur revenait cette année. Les hommes ont toutefois eu très chaud. Les nageurs de l’Uni-versité de Toronto les ont ta-lonnés tout au long de la com-pétition. Suite à la victoire de Matthew Myers de Toronto au 200m, ils avaient même réussi

Vendredi le 24 février,

les Olympiques de Gatineau étaient en ville,

mais sont repartis bredouilles en s’inclinant 5 à 3. Les te-nants du quatorzième rang ont presque surpris les Remparts en retraitant au vestiaire avec une avance d’un but après le premier vingt. Après avoir vu Mikhaïl Grigorenko marquer, les visiteurs ont répliqué avec les deux buts rapides de Gar-rett Clarke et de Jacob Conrad. En deuxième période, Québec a repris le contrôle de la partie en inscrivant quatre buts en sept minutes. Jérémie Maloin a parti le bal que Grigorenko a complété de deux buts pour son tour du chapeau. Entre les deux buts du russe, Yous-seff Kabbaj a réussi à déjouer

François Brassard. En troi-sième, Frédérick Roy est venu assurer la 300e victoire de son père.

Le défi était beaucoup plus de taille deux jours plus tard, alors que c’était au tour des Ti-gres de Victoriaville de se pré-senter au Colisée. Avant la ren-contre, les Remparts n’avaient que trois points d’avance sur les Tigres au classement gé-néral. Étant bien conscient de la situation, les joueurs de Québec l’ont emporté 6 à 3. Ils ont d’ailleurs rapidement pris l’avance par deux buts en première période, mais cette avance s’est réduite lorsque Philippe Halley a dé-joué François Brassard avec une seconde au cadran. En deuxième, les deux équipes se sont échangées chacun un but. Grigorenko pour les Remparts

et le meilleur pointeur du cir-cuit Yannick Gourde pour Vic-toriaville ont fait allumer la lumière rouge. C’était à ce mo-ment 3-2 en faveur des locaux. Philippe Maillet est venu créer l’égalité au début du troisième vingt avant de voir Québec y aller d’une poussée de trois filets sans interruption pour se sauver avec la victoire. Les trois buts appartiennent à Jérémie Malouin, Alexandre Comptois avec son 2e du match ainsi qu’à Mikhaïl Grigorenko avec également son deuxième du match. Frédérick Roy ter-mine la rencontre avec trois mentions d’assistance.

Les Remparts seront à Baie-Comeau mercredi le 29, re-cevront par la suite Moncton deux jours plus tard et les Screaming Eagles du Cape Breton dimanche le 4 mars.

300e victoire pour RoyLa semaine dernière, les Remparts accueillaient Gatineau et Victoriaville au Co-lisée Pepsi et l’ont emporté lors des deux occasions. La victoire contre Gatineau avait une saveur historique puisqu’il s’agissait d’une 300e pour Patrick Roy, en seulement 467 rencontres.

Mathieu Turgeon

à devancer UBC pour un court moment. C’est lors de la toute dernière course de la compé-tition que les Thunderbirds ont confirmé leur titre à seu-lement onze points au-dessus des torontois.

Plusieurs honneurs individuelsAprès les trois journées de

compétition, les hommes et les femmes ont reçu la majo-rité des honneurs individuels en plus des honneurs d’équipe. Les titres de nageur et nageuse de l’année ont été décernés à Tommy Gossland et Savannah King, tous deux des Thunder-birds. King a réussi à établir deux nouveaux records du SIC, au 400m et au 800m libre. De son côté, Gossland a également remporté la Coupe du Sprinter remis à un nageur qui rem-porte le 50m et le 100m style libre. En tout, six des neuf hon-

neurs individuels ont été remis à des athlètes ou entraineurs de UBC.

chez le rouge et orFidèle à ses habitudes, la na-

geuse Geneviève Cantin a ter-miné troisième au 50m dos, deuxième au 100m dos et a remporté le 200m dos en plus d’établir un nouveau record sur cette distance. Six médailles ont été remportées par les na-geurs du Rouge et Or.

Le nageur et étudiant en mé-decine Simon Couillard-Caston-guay avait remporté le titre lea-dership et engagement social à l’échelle provincial, il y a quel-ques semaines. Cette fois-ci, il a mis la main sur le prix de l’étu-diant athlète et service commu-nautaire. Une belle marque de reconnaissance pour un athlète extrêmement impliqué dans la société.

C’est à Sherbrooke qu’avait lieu le cham-pionnat d’athlétisme du Réseau du

sport étudiant du Québec cette fin de se-maine. Les hommes ont, pour la seconde année consécutive mis la main sur le titre

de champion provincial. L’étudiant en administration des affaires, Charles Philibert-Thiboutot a fortement contribué avec une récolte de cinq médailles, dont trois d’or. Le titre d’athlète de l’année lui a également été décerné. Les plus proches adversaires du Rouge et Or ont été le Vert et Or de Sherbrooke. Ces rivaux n’ont toutefois jamais été très menaçants terminant à 60 points derrière les Lavallois. Les femmes ont éprouvé un peu plus de difficulté et ont dû se contenter du troisième rang. Laurence Côté, qui en était à sa deuxième année avec le Rouge et Or a très bien fait avec quatre podiums. La prochaine et dernière étape pour les athlètes est le Championnat du SIC qui sera dis-puté du 8 au 10 mars prochain au Manitoba. L’Université Laval enverra 14 représentants pour défendre leur couleur.

R.B.G.

Les hommes champions

Page 14: Impact 28 février 2012

sports | impact campus | mardi 28 février 201214

Habitués aux grands hon-neurs, Jasey-Jay An-

derson et Dominique Maltais sont sortis bredouilles de leurs épreuves respectives, le slalom géant en parallèle et le boardercross. Revenu à la compétition d’abord et avant tout pour le développement de ses propres planches à neige, Anderson ne s’en fai-sait pas outre mesure avec sa 24e place. Maltais, par contre, semblait déçu d’avoir encore une fois échappé la chance de s’imposer devant les siens. Une chute en demi-finale l’a condamné au 7e rang. Ques-

tionné sur sa maîtrise du stress qui pourrait être responsable de ses insuccès, celle qui avait également déçu aux olympi-ques de 2010, a souligné qu’elle avait déjà offert de bonnes performances sous la pres-sion. « Je peux vous dire que le stress pour les X Games était encore plus grand qu’ici », sou-lignait-elle, faisant référence à sa victoire lors de cette presti-gieuse compétition. Confinée au rôle de spectatrice pour la finale, elle a vu sa compa-triote Maelle Ricker, médaillée d’or à Vancouver, enlever les grands honneurs.

Québec s’envoie en l’airLe LG-Snowboard Jamboree était de retour à Québec et Stoneham du 20 au 26 février dernier. L’édition 2012 revêtait une importance particulière puisqu’elle servait de prélude aux Mondiaux de surf des neiges de janvier 2013 présentés au même endroit.

Guillaume Piedbœuf

Johnstone s’impose facilementSeule l’épreuve de demi-lune

était au programme jeudi, à Stoneham. Devant une foule décevante pour le haut niveau de compétition présenté, l’Onta-rien Brad Martin et la Britanno-Colombienne Mercedes Nicoll se sont cependant assurés de transporter l’effervescence cana-dienne en finale. Victime d’une chute à chacune de ses deux descentes, Martin n’a cependant pas su s’imposer dans une finale survolée par l’Australien Nathan Johnstone. « Je visais un po-dium ici, la victoire c’est encore mieux », confiait celui qui aura

sûrement de grandes attentes aux mondiaux de 2013. Ils seront eux aussi présentés sur la demi-lune de Stoneham. Le jeune pro-dige japonais Taku Hiraoka et le Finlandais Janne Korpi, désor-mais assuré du globe de cristal de la discipline, ont complété le podium. Membre du circuit mondial depuis 1999, la doyenne Nicoll a pour sa part pris le 4e rang, aux pieds d’un podium complètement asiatique. Pour une 3e année consécutive, la Chinoise Xuetong Cai trônait la plus haute marche, confirmant son statut de grande dame de la demi-lune de Stoneham.

Maître chez luiAu grand plaisir des ama-

teurs de la Vieille Capitale qui s’étaient massés dans le parc de l’Îlot Fleuri, le jeune An-toine Truchon, originaire des Laurentides, est monté sur la première marche du podium de l’épreuve reine du snow-board jamboree, le Big Air. Truchon, une recrue sur le cir-cuit de la coupe du monde, a connu une après-midi et une soirée de rêve en s’imposant en qualification avant de si-gner sa première victoire en carrière. Des résultats surpre-nants pour celui qui pointait avant l’épreuve au 35e échelon du classement mondial de la discipline. La journée avait pourtant mal commencé pour le jeune planchiste, éliminé en qualification du slopestyle en matinée. « Je ne voulais pas finir sur une mauvaise note », a-t-il lancé après sa victoire, un triomphe au goût de cham-pagne selon le principal inté-

ressé après la traditionnelle douche de champagne sur le podium. Celui dont c’était une première expérience sur le Big Air de Québec était heu-reux de sa victoire devant une foule « encourageante et stimulante », mais il semblait moins surpris par sa victoire que les journalistes qui l’en-touraient. « C’était un objectif de saison », a-t-il affirmé avant de reconnaître qu’il ne pouvait demander mieux. Questionné à savoir ce que ça faisait de succéder à Sébastien Toutant, un autre Québécois, comme champion en titre de la compé-tition, Truchon à répondu d’un sourire espiègle : « je l’aurais battu ». Difficile de contredire celui qui a réussi coup sur coup un « front side double cork 1080 » et un « switch back side double cork 1080 » pour s’assurer de la victoire.

Un autre Québécois origi-naire des Laurentides, Matts Kulisek, a quant à lui pris la

3e marche du podium. Après avoir réalisé le meilleur ré-sultat de la soirée à son pre-mier saut, qu’il était « surpris de réussir », Kulisek y a en-suite été d’un saut simple à son 2e essai, pour finalement chuter lors de sa 3e et der-nière descente. Rien pour at-ténuer la joie du planchiste de 26 ans, deuxième l’an der-nier, qui soulignait le « très fort calibre » du circuit et la difficulté d’atteindre la ronde finale. Dans ce contexte, il se disait « vraiment content » de monter sur le podium. Par ailleurs, Kulisek se réjouissait aussi pour Truchon, lui qui l’a vu skier dès son jeune âge à Saint-Sauveur. Finalement, on ne peut passer sous le silence la victoire au classement gé-néral de la discipline de Janne Kerpi, qui, sans être fumant, en a fait suffisamment pour mettre la main sur un second globe de cristal en trois jours après celui en demi-lune.

La victoire de l’autrichien andreas prommegger et de la russe ekaterina tudegesheva leur a permis de prendre la tête du classement général de la coupe du monde.

photo : Claudy RivaRd

photo : Josée NoRmaNdeau

Les organisateurs du snowboard Jamboree ont fait savoir que la demie-lune allait être allongée en vue des mondiaux de 2013. photo : NiColas laCombe

Dimi de Jong s’est qualifié pour les finales de trois épreuves différentes. photo : aRNaud aNCiaux

Page 15: Impact 28 février 2012

sports | impact campus | mardi 28 février 2012 15

Un Stairsmasters à revoirEn marge du Big Air se tenait

le Stairsmasters samedi soir. L’évènement qui ne faisait pas partie de la coupe du monde, opposait 25 planchistes cana-diens, principalement des Qué-bécois, qui tentaient de réa-liser la meilleure figure sur un escalier accolé à un mur pour l’occasion dans le parc de l’Îlot Fleuri. Tous les planchistes ef-fectuaient plusieurs descentes ayant essentiellement le choix entre tenter une « slide » sur la rampe d’escalier ou encore de tenter de glisser sur le mur, provoquant au passage une pluie d’étincelles. Si l’évène-ment était présenté devant une foule appréciable, le spectacle n’était pas nécessairement au rendez-vous. La qualification était longue et la différence technique entre les différentes figures était peu évidente aux yeux d’un néophyte de la planche à neige. Le président de Gestev, Patrick Drouin, a d’ailleurs reconnu que des mo-difications devraient être ap-portées à l’épreuve en vue des mondiaux de 2013 « afin d’en faire quelque chose qui pour-rait se rapprocher davantage du slopestyle ».

Le slopestyle pour dessertLe Snowboard Jamboree

édition 2012 prenait fin di-manche avec la finale du slo-pestyle, une nouveauté au Jamboree cette année. Les Canadiens ont poursuivi sur la lancée de la veille entamée par Truchon et Kulisek au Big Air monopolisant 4 des 6 places disponibles sur le po-

dium de la discipline qui fera son entrée aux Olympiques de 2014 à Sochi. Les Néerlandais Dimi De Jung et Charlotte Van Gils se sont cependant as-surés qu’aucun Canadien ne ravisse la plus haute marche du podium. De Jong s’est dit « très heureux » de sa semaine en général, lui qui a participé à la finale du slopestyle, de la demi-lune et du big air. Il a devancé Jonathan Versteeg, de Whistler, et le Québécois Maxence Parrot. Une place sur le podium que ce dernier a qualifié d’inespérée. « J’aurais été heureux de juste faire la finale », a-t-il avoué humble-ment. Du côté féminin, ce sont les Canadiennes Brooke Voigt et Breanna Stangeland qui ont pris place aux côtés de Van Gils sur le podium. Si Voigt semblait anticiper un tel résultat, Stangeland était fort heureuse de son top 3, un « premier en Coupe du monde après des quatrièmes places, deux ans de suite ».

Mission accomplie sur toute la ligne

La station touristique de Sto-neham étant hôte des cham-pionnats mondiaux de snow-board en janvier prochain, Gestev, responsable de l’organi-sation, se réjouissait du succès de l’édition 2012 du Snowboard Jamboree. Même son de cloche du côté de la Fédération interna-tionale de ski, Uwe Beir. « Nous n’avons aucun doute », a-t-il affirmé, « Stoneham sera prête à accueillir les Championnats du monde de janvier prochain. Quelques éléments techniques dans certains parcours seront à peaufiner, mais l’événement sera exceptionnel. Patrick Drouin, président de Gestev, croit que le défi en 2013 rési-dera dans l’enneigement des pistes. D’ici là, il sera intéres-

sant de suivre le dénouement dans son projet de rampe per-manente entre la haute-ville et la basse-ville. Gestev a dévoilé

en début de semaine son projet de faire une « œuvre d’art » avec la rampe qui, bien qu’elle nécessiterait un gros investis-

sement, sauverait à Gestev les 350 000 $ qu’elle met chaque année pour reconstruire la structure.

Photo : Marilou VilleneuVe

Le slopestyle s’est avéré être l’une des épreuves la plus appréciée par les amateurs de planche à neige. Le niveau de compétition élevé et la belle température ont aidé à clôturer le snowboard Jamboree en beauté. Photo :Josée norMandeau

Le vainqueur du stairmasters s’est vu remettre une bourse de 10 000$. ce montant est plus élevé que ce que les athlètes qui perfor-ment en coupe du monde reçoivent. Photo : arnaud anciaux

Cette épreuve combine sauts et obstacles sur un parcours composé de modules ressemblant à ceux que l’on peut retrouver dans les parcs.Les concurrents s’élancent individuellement d’un tremplin d’une hauteur de 40 mètres et long de 110 mètres.

Les concurrents dévalent un parcours au terrain changeant comportant des virages inclinés serrés et des sauts.

Seize concurrents s’affrontent sur deux parcours parallèles.

Cet événement transforme des endroits urbains naturels en milieux de compétitions dynamiques.

Les descentes sont évaluées selon plusieurs critères et l’usage que fait le planchiste de la demi-lune.

ÉpreUveS DeScriptionS

Slopestyle

Big Air

Snowboardcross

Slalom Géant parallèle

Stairmasters

Half pipe

Page 16: Impact 28 février 2012