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SION. 28 Février 1943. No 10. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION ... : - -'.. ' o .:.' & :t. . AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7,50 62ème Année. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre rembour5ement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusIvement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Av e nu e de 10 Gorf' T éléohone 2 12 36

L'Ecole primaire, 28 février 1943

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Page 1: L'Ecole primaire, 28 février 1943

CHAl4PERY !vf. Michelet Jean-Joseph, inst.

Challlpéry

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MI' Gilüoz Alfred - Lens: M:r Lamon Pierre - Vissoie : .1\1':r Solioz Denis - Ayent: Mr Chabbey Casi,mir - Evolène: MI' Anzévui M·arius - Hérémence: Ml' Bourdin Emrle - St­Martin: Ml' Bey1triB-On Joseph - Vex: Mr Pittel'oud David - Grimisuat: Mr BaLet Alphonse - Savièse: .MT Varone Cyprioo - Ardon: Ml' LaiffilP,OO't Mlariu1S - Chamoson: Mr BioUaz Albert - Conthey: Mr ~.a;pillùoud A'lli.ert - Nendaz: Ml' Glassey Mrurce.lJI,tn - Fully: Mir DOMaz Hemri - Ley­tron: Ml' G·a:u.dar,d· J05'eph - Riddes: Mil' Dell,aJIoy;e .Gustave - Saxon: Mir V,ernay AJJbel,t - Bagnes: Mir Vaudan-Carron A.tlfred - Orsières: iMr Pouget Hené - Vernayaz: Mir Co­quoz Jean - Bouveret: Mr Clerc Germain - Troistorrents: Ml' Ros·sier Eugène - Val d'Illiez: Mx Défago Adol'phe -

~ Vou vry : Mr Curdy Gratien - Vétroz: Mr Coudray Elie. ""

SION. 28 Février 1943. No 10.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE

D'EDUCATION ... • • : - ,~.... -'.. ' o • .:.' • ~~r & :t. .

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7,50

62ème Année.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre rembour5ement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, Sierre

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Page 2: L'Ecole primaire, 28 février 1943

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SION, 28 Fév1'Îer 1943 No 10 .. 62ème Année.

l'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALA!SANN,E 01:DUCATlON

SOMlMlAI.HE: COiMlMlUNIICATIONS DIVIEIRS<E,S: Examens de clôture -de'! c'Üurs com.plémentaires. - Examens -d'admission aux cours prépara.toire,s des Ecolles normal€6. - Ecole }Primaire. - Brevet de capacité. - PARTIE PEIDA:GOGIQUiE: Ames d'enfants igno­rées. - iL'Education, œuvre de col1aboration. - Une singulière anom,alie. - a:...à-haut ·rhantait la montagne. - PARTIE PRATI­QUE: Langue fra11çais.e., centres d 'intérêt, 1ère et 2'ème .semaine3. - Science's. - Géologie, - Les belles histoires. - 1 NlF 0 RlMA­TIONS EE D.A!GOGI QUEiS. - BIBLIOGRAPHIE. - NEICROÙOGIE.

Examens de clôture des cours complémentaires Les examens de ,r..lôture des cours complémentaires sont fixés

comme ~ui t : . Le mardi 2 ·mars, à 8 heur.es, à VtAAS-LE'NiS., pour les élèves de St­

Léonard, Le.ns, Chermignon, Jc.ogne., Mlontana-Villwge. Le mercred~ 3 ·mars, a -8 h., à la maison bOUI~geoisiale, à 'SIEHRE,

:pour 100 élèv€'s de Sierre, Veyras, Mliège, Venthône, Loc. Le jeudi 26 février, à 14 heures, à ARiDON, pour les élè'V'es d'Ardon. Le .lundi 1er mars, à 8 heures, à PLAN-OONTHEY, pour le's élèves

de Conthey et Vétroz. Le mercredi 3 mars, à 8 heure,,,·, :à NEiNlDAZ, pour les éllèves de

Nendaz. Le lundi 8 mars" à VEX, à ·8 heures 30, pou'r les élèves de St-Martin,

Vernamiège, ,Mase et Nax. Le jeudi 11 'mars, à 8 heures 31(), là V1EX, pour les élèves ' de Vex, Héré­

mence et' Evolène. Le lundi 1er mars, à 9 heure,s 30" à MlA,RT.J,GNY-V.JLLE, pour les élè­

ves de Charrat, ,MartignY-ICombe, La Bâtiaz, Trient, Bovernier. Le mardi 2 mariS, à 9 heures 3D, la RI.DD'ElS, Ipour les éliève.s -de Riddes

et d'Isérabl€,s. Le mercredi 3 mars, à ,9 heures 30, ,à LEYTHON, pOUT les élèves de

Leytron et de Saillon. Le jeudi 4 m ·ars, à 8 heures 30, là SAXON, !pOUr les élèves de Saxon. Le vendredi 5 mars, à 9 heures 30, il, FULiLY, pour ~es élèves de

Fully. Le samedi 6 ·ma~·s, à 9. heures 30, à MlARTIGNY-VILlLE, pour les élè-

",€'s de Mart1gny-Vllle et ,1Marti.gny ... Bourg. .

Page 3: L'Ecole primaire, 28 février 1943

Le mercredi 10 mars', -à 13 h€'ures 30, là V AL D'H~LlEiZ, pour les élèves de Champéry, Val d'Hlie2J et Troiosrtorrents.

Le jeudi 11 ·mars, à '8 heures·, à l\IIJONTHiEY, ;pour tous les élèves de la plaine, y compris Revereulaz.

Le jeudi 11 mar-s, à 9 heures" au ,CHABLE, pour les élèves de .B1lJgnes-,', Dans leos autres di~tricts, sellon les indications de Messieurs les '

Ins-pecteur·s scolaires. -Ces examens sont olbHgatoires pOUT les élèves nés en 1.9.24 qui

ont ·suivi les cours complémentaires_ Les élèves 1lJpporte,ront leur livret ~colaire.

Sion, le 24 février 1943.

Le Chef du Délpartement de l'Instruction 'publiquEb : Cyr, PiUeloud.

Examens d'admission aux cours préparatoires des Ecoles normales

Les examens écrits en vue de l'admiss-ion aux cours préparatoires des Ecole,s normale~ auront lieu le mardi 30 mars 1943, à Martigny ~ au nouveau collège, à -8 heure-s 3'0, pour les ·candidate.s et ,les c.andi­dats ,des districts de Martigny, Entremont, St-lM'aurice et ,Mionthey;

:à Sion, .à l 'Ecole _ normale des instit';1teurs, à 8 heures, pour lES aspIrantes et leI:; asrrnrants des autres dIstricts du Valai,s romand.

Les inscfiiptions Isell'ont reçues au secrétariat du Département de l'Instruction publique, à Sion, jusqu'au 10 m.ais 1943 .

. Toute demande d'admÎ-ss'Îon doit être accompagnée des . pièces. sUIvantes:

a) acte de naissance; b) livret scolaire; c) ·certHir.at de bonne c-onduiteo et d'aptitude établi .par le prési­

dent de l.a Commiss·ion -s·colaire ou Je ,présrident de la commune et l~. directe?~ de l'ét~lissement où ,l'élève s'e!st préparé;

d) certIfIcat medIcal déllvré par le medecin d'arrondi~sement,. sur formule .s>péciale fournie, sur demande, par le -secrétariat du DépartemEmt.

,Pour être admis à FEcole normalE', le candidat doit atteindre 15 .ans au ,moins et 25 ans au plus dans l'année de l'admission,

Sion, le 24 ifévrier 1943.

Le Chef du Département de l'Instru.ction ,publique: Cyr. PUteloud.

ECHOS

La maîtresse demande aux grands pourquoi les troglodytes n'avaient pas de maisons.

Penché sur son ardoise, le petit Paul (6 ans) qui a hàppé la ,question, lève la main : Moi, je sais, Mademoiselle 1

Et pourquoi donc ? Parce qu'on les a bom'bavdées 1 Authentique.

,- 291-

({ Ecole Primaire»

Les membres du personnel enseignant qui désirent com­pléter les collections de l' « Ecole primaire» peuvent se procurer les numéros manquants auprès du bibliothétcaire cantonal qui met gracieusement le stock disponible à la disposition des re­quérants.

Brevet de capacité

Vu la quasi impossibilité de se procurer actuellement, cer­tains ouvrages imprimés en France, les candidats au Brevet de capacité sont dispensés, pour cette année, de préparer d'une fa­çon spéciale l'étude des deux ouvrages indiqués dans l' «Ecole Primaire » du 30 novembre 1942.

Il y aura toutefois une interrogation orale, sur la langue ma­ternelle, spécialement sur la grammaire, à la suite de la lecture d'un morceau choisi.

J PARTIE PEDAGOGIQUE 1 Sur le chemin de Damas

flmes d'enfants ignorées C'était pendant l'autre guerre, en 1917. Trois enfants ~'un

halmeau iO'noré de la paroisse de Fatima au Portugal gardaIent leurs brebis. Ils ne savaient encore ni lire ni écrire, mais ,con­naissaient les éléments de la science divine. La Mère de Dieu choisit ces âmes simples et .innocentes pour leur confier ses mes­sages célestes ·et les 'charger ,d'une Inission qui devait aboutir au renouveau du Portugal. *)

*) L'histoire merveiUeu,se dels faits de Fatima e<;t €:xceli!emI~,ent 'expoc:ée dans la broch~re de J. Ca;s~el!bra~co: Le prodlge lnOUl de Fatima, en vente au prIX de ·fr. 11.- la la VIlla Notre-Dame, lMont8;na Valais (1943). A pro·pos de cette brochure -~e 1,60 p.1lJges-, M"',le chanOine 'CI Grand, vicaire général du di,ocè-S'e de, ISlOn~ écrIt: « J'al Il! ave,c un iDljmense plaisir ces pages, et ]e leur ~o.uhade un~ I.ar.ge, ,dIffuslon. lt, lL'éducateur chrétien y trouvera le recIt auth8lntIque cl evéneme:n~s qui sont à même de fortiJfier sa vie relLgie·use pe'!1sonnell~ ~t de VIV~-1i€1l' chez :le,s enfantvs l'eslprit de foi, de confiance en lia dwme IProvI­dence et de piété filiale envell's la ,s'ainte Vierge.

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Et voi{~i qu'au .milieu de la ·guerre a1ctuelle, le prodige inouï de F,atima s'impose de nouveau à l'attention des fidèles et ramè­ne l'intérêt sur les trois jeunes âmes qui ont vu de si près le monde suprasensible. '

Ce sont habihiellement des ·messages de cette trempe qui ' sont admis aux secrets sacrés : «Bienheureux les cœurs purs par­ce qu'ils verront Dieu».

Les voyants de Fatima, de Lourdes et d'ailleurs ont tp~;;;;i nos enfants des frères et des sœurs ignorés. La lumière crue de la réclame et de l,a parade nous empêche de les voir; le vacarme des affaires couvre le bruissement de leurs ailes comme le vrombis­sement des moteurs éteint le murmure discret des sources. Mais elles existent, ces sœurs terrestres des anges d'en haut:

î âmes fraîchement régénérées dans le bain baptismal; âmes de la première enfance protégées par le voil;- providentiel

[de l'ignoJ'ance; âmes de garçons et de filles J'estées simples et pures; âmes adolescentes qui traversent .la fournaise de la vie modernf!

[sans en subir la flétrissure.

Dans l'inventaire des dchesses nationales, on ne songe pas à dénombrer ces valeurs spiâtuelles qui ne frappent pas le regard, mais qui finiront seules par triompher du temps ,et de la rouille. Des statistiques récentes nous ont révélé les centaines de mmiers d'enfants qui, par la faute d'un égoïsme jouisseur, ont manqué à l'appel de la vie ,et ont été criminellement re­foulés avant d'avoir touché le bord du berceau. Aucun dénom­brement ne trahira les hécatombes lugubres des âmes dont la vie spirituelle a subi un sort semblable et qui ont été impitoya­'blement frustrées dans leurs aspirations divines.

Notre sens ohrétien parle de la vie de la grâ,ce et de la mort spirituelle. La pédagogie naturaliste et en général la pédagogie 'dite neutre ignorent ces réalités surnaturelles; inconsciemment ou -délibérément incomplètes dans les prémisses essentielles, el­les ne ·peuvent pas se flatter de voir dair dans les /principes de l'éd\lcation intégrale et de satisfaire les maîtres Ichrétiens.

Passé le temps où l'on prétendait tcueillir la vertu sur l'ar­bre du simple savoir. Les résolutions généreuses sont affaires de foi et non de démonstration. Aider au développement de la foi ehrétienne dans les jeunes âmes, ,c'est le moyen cl' éclairer les jeunes intelligences de la lumière vivante et vivifiante. La vie d'un enfant dirigée par l'esprit de foi se développe avec une sù­reté ·merveilleuse et trouve comme d'instinct la solution des pro­blèmes de l'existence. Déjà au petit enfant chrétien s'applique la parole divine: «Le juste qui m'appartient vit de la foi. »

- ' 293"-

Comme ces jeunes cœurs ,aspirent au bonheur, à travers les nécessités temporelles, c'est vers, les biens impérissables qu'il faut diriger leur ambition. Ne trOInpons pas leur nostalgie céleste en bornant leurs désirs aux satisfactions terrestres. La plupart de nos enfants envisagent une vie de labeur et d'efforts inélucta­bles. Que ,ce soit le roc dur et abru~t d'où le ~egard plonge daI?-s l'au-delà. Les journées des populatIons traVaIlleuses ont beSOIn de cette 'perspective encourageante.

Enfin la volonté a besoin d'une puissante impulsion. N'im­porte quel intérêt ne peut pas hausser notre (libe.rté jusqu'à la vertu. Seule la Idivine charité ,qui est tamoul' de DIeu et du ,pro­chain possède le potentiel nécessaire; les autres mot~fs honnêtes ne perdront rien, bien au 'contraire, d8ns la conneXIOn avec les énergies surnaturelles.

Croir,e,- espérer et aimer selon l'ordre chrétien, c'est l~ cou­rant triphasé qui mtaintiendra et développera dans les Jeunes âmes une vie puissante,

Une immense reconnaissance devrait jaillir de nos cœurs de maître ,chrétiens à la pensée qu'au lieu de gaspiller des éner­gies ·précieuses en efforts problématiques, ~ous pouvons cultiver dans les jeunes âmes la vie véritable et dIsposons pour cela de 'moyens efficaces. C. G.

II éducation, œuvre de collaboration III

Tels parents, tels enfants; tel maître, tels élèves. Cette vé­rité admise partout et vérifiée souvent par l'expérience, me pa­raît cependant appeler quelques réserves aujourd'hui où les œu­vres pour l'enfance se multiplient. La famille et l'école restent, sans doute, les ,grandes éducatrices, mais elles ne sont plus les seules. L'une et l'autre doivent continuer à remplir leur rôla. La fàmille en. particulier ne ,peut abdiquer en faveur d'aucune orga­nisation. Et ce serait un tort grave que de vouloir enrôler l'en­fant en tant d'œuvres diverses qu'il ne .puisse plus être à sa fa­mille.

Mais, cette réserve faite, ne faut-il pas se réjouir de ce~te merveilleuse floraison d'œuvres de jeunesse: Croisade eucharIS­tique, scoutisme, mouvements spécialisés d'A. C. qui complèten! neureusement la formation de l'enfant et le marquent eux aUSSI de leur empreinte. L'essentiel, toujours ,? Collaboration. II, ne se fera un bien réel que dans la mesure ou toutes les forces educa­trices agiront dans le même sens, ,chacune cependant gardant son caractère propre.

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Le scoutisme bien compris, merveilleuse ·école d'observation, d'en?urance, de « débrouillardise»; entraînement à la loyauté, au se~vl'ce du prochain. La Croisade eucharistique, la Préjac, pour­SUIvent ce ·même travail de formation, mais en le transposant sur un plan nettement surnaturel. On ne s'exerce pas à la vertu s:ulement par un sentiment d'honneur, déjà très beau; on tend ~hre?tement à la perfection de la vie chrétienne. Tout pour plaire a DIeu.

Institutrices nous sommes appelées à travailler dans ces œuvres, peut-être même à les établir. Dans les paroisses on 'comp­te sur l'initiative et surtout sur le dévouement des institutrices. Sans fausse humilité, acceptons les charges qu'on nous donne. Travaillons dans l'œuvre qui a le plus besoin de nous et aussi, si possible, dans celle qui répond le mieux à nos goûts, à nos ap­titudes. N'est pas Cheftaine qui veut. Il faut, pour diriger une troupe, certaines qualités extérieures: de l'entrain, de l'allant que tous n'ont pas. Etre bonne dirigeante de Croisade ou de Pré­jac suppose un certain goût de vie profonde, de piété. Alliées à un grand dévouement elles pouront suppléer à des qualités ex­térieures qui feraient défaut. Ce qui ne signifie pas du tout que les dons de gaîté et d'entraînenlent ne soient pas très souhaita­bles. Il ne faudrait pas croire non plus 'que pour faire œuvre so­lide dans le scoutisme, les seules qualités extérieures suffisent. Nos bonnes. Cheftaines le savent bien, et j'en connais beaucoup qui sous des airs badins, de la verve, de l'entrain 'cachent une vie spirituelle qui n'est pas .commune.

Donc chacune à ' sa place, pas de nlesquines jalousies, pas de prétentions; des comparaisons injurieuses, injustes toujours, parce que ne considérant qu'un aspect des choses. En avant, toutes au même but, chacune par la voie qui est la nôtre et qui, par conséquent, est pour nous la meilleure. .

Est-il besoin de nous mettre en garde contre la manie de régenter? Peut-être, puisque même en famille, certain mari <;l'institutrice croyait' devoir rappeler de temps en temps à sa fa­milfe : « Dis donc, ne fais pas trop la régente. » A la réunion des jeunes l'institutrice ne doit pas être la maîtresse, mais une gran­de sœur, une amie plus expérim.entée qu'on écoute volontiers parce qu'elle est simple, modeste et dévouée, toujours. prête à rendre service, ne s'imposant jaInais.

Les groupements de jeunes sont parfois ,confiés à d'autres jeunes fille.s du village. De très bonnes raisons peuvent l'exiger dans certains cas. Soyons heureuses du bien qui se fait ;sans nous. Il nous restera toujours un champ assez vaste si nous vou­lons nous dévouer. Collaborons, ,collaborons surtout si nous avons à nous occuper d'enfants qui ne sont pas nos élèves et cultivons bien soigneusement deux vertus fort nécessaires: la discrétion

et la prudence. TenonS-nous en contact étroit avec l'institutrice. Ne jugeons pas sa manière. de faire sur les seuls dires de l'en­fant. Il se plaint peut-être de l'école et il se ,plaît ·à p.os réunions du jeudi. Ne nous glorifions pas de ce ' succès. Il est relativement facile d'intéresser l'enfant une heure ou deux chaque semaine. Mais il est bien plus 'malaisé d'obtenir l'effort soutenu que de­mande l'école. Ecoutons les deux cloches. Ne tolérons pas le dénigrement! Sans cette prudence indispensable, des conflits peuvent surgir qui peinent toujours et entravent le bon travail.

Il est donc nécessaire de s'entendre pour se ·comprendre. Tant de malentendus se dissipent dans une franche conversation. Tant d'obstacles qui nous apparaissaient semblables à des ro­chers barrant notre route, ne sont plus, rengardés de près, que d'insignifiants petits grains de sable.

Faire valoir les autres , estimer ce qu'ils font et montrer cet­te -estime à l'enfant, l'aider ainsi à témoigner plus de reconnais­sance et plus de ·confiance à ,ceux qui se dévouent pour lui, ex-cellente collaboration à l'œuvre éducatrice! Sr A.

Une singulière anornaIie Examinant ·des cours complémentaires, un instituteur fai­

sait dernièrement la constatation suivante: Dans l'un de ·ces cours, le 20 % seulement des élèves obtenaient la note 1 pour la composition française tandis que' le 80 % (!!) l'obtenaient pour le calcul. D'où pouvait p r ovenir cette anomalie?

Est-elle locale ou généralisée? Deux points d'interrogation qu'on souhaiterait voir dispa­

raître. Il est vrai que l'ense1gnement de la langue maternelle, est

,plus difficile à donner que celui ducal,cul; plus complexe aussi: lecture, diction, orthographe, analyse, etc., voilà autant de bran­ohes à traiter au mieux pour obtenir la note maximale de com­position ·française. Que l'une d'elles cloche: aussitôt le travail de rédaction s'en ressent. Or, parmi 'ces « -disciplines », l'ortho­graphe nous paraît être ce qui souffre le plus dans la 'composi­tion, celle à laquelle on n'attache ordinairement pas assez d 'iIn­,portance, tOlnbant ainsi dans l'excès contraire d'autrefois où la « dictée» était considérée, pour ainsi dire, comm e le « pivot » de tous les exercices de français.

Beaucoup d'élèves, en effet, surveillent l'orthographe très attentivement dans les di·ctées mais la négligent dans la com­position française laquelle, de 'ce fait, malgré toutes les autres qualités, ne peut être classée « très bien ». On ne saurait donc

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janlais trop insister sur la nécessité, ·pour les élèves de tous les .degrés, de relnarquer, en lisant, en étudiant les leçons en fai­sant des exercices, l'orthographe des mots qu'ils ren~ontrent de même pour qu'ils observent l'orthographe des règles. '

Il est certain q~: si l'on parvenait à améliorer l'orthographe, la note de composItIon française s'en ressentirait du 'coup, rat­trapant peut-être celle du calcul qu'il importe de nlaintenir ex-cellente également. N., inst.

Là .. haut chantait la montagne L'enfant n'est ni un vase à renlplir, ni une terre à modeler;

c'est un être vivant, avec ses particularités, ses intérêts, ses acti~ vités, sa personnalité. Les grands pédagogues Conllnénius et Lœcke et plus près de nous Madmne l\1;ontessori dans s'On récent ouvrage « L'enfant» puis, le Dr Gilbert Robin dans son livre « ~'enfant sans défaut» affinnent aussi cette vérité trop souvent nleconnue.

Car nous avons la tendance à juger l'enfant à notre 11lesure si ,?i!féI:ente de la sienne~ à ne v~ir en lui qu'un petit d'hOInme, c~ qUI equlvaut pour nous a un petIt hOInme. Or, c'est là une erreur que l'on ne saurait trop réfuter. La psychologie de l'enfant est toute ~iffé,ren.te de 'ce!le '~e l'homme fait: ce n'est pas une psy­chologIe reduIte, amOIndrIe.

. Mr le chanoine Michelet dans le beau livre qu'il vient de pu­blIer nous nlontre le tréfonds de l'âme enfantine avec une justes­se de touches qui nous ravit. En effet, « Là-haut chantait la nWll­

ta?ne» est une nlerveilleuse étude psychologique, avec C'~ci en .nlleux que la lecture n'offre pas l'aridité d'un traité abstr'ait.

Le petit Paul avec qui nous avons déjà fait connaissance dans « Le village endormi» est une ânle sensible ingénue ' ayant

d, , ,

garo e toute la fJ';aîcheur et la grâce de l'innoncence. L'auteur nous le présente au jour de sa première communion alors 'que se livrent déjà en son cœur des conflits qui vont se conti­nuant et s'amplifiant tout au long des pages du livre. Av€-e une logique et une rigLH~ur impit?yable, l'enfant s'analyse, se juge, se condamne, se rachete ip,arfOIs. Et nous connaissons ainsi ses craintes, ses étonnements, ses jugements particuliers sur les cho­ses et 'les gens, ses idées personnelles si différentes de celles des adoles'cents qui ne le -comprennent pas et se O'aussent volontiers de lui, Seul le cœur de la mère comprend l'â~e candide de ~on e~fant et réussit à calmer le trouble qui l'agite, à lui donner C0n­fIance.

Et lorsque nous faisons. revivre les souvenirs de nos jeunes années nous nous retrouvons dans bien des pages de ce livre; el­les suscitent encore dans notre esprit d'autres scènes semblables à celles que l'auteur décrit si magistralement. N'est-ce pas la preu­ve que cette histoire est véridique et humaine?

. Que Ml' le chanoine Michelet ait noté ses souvenirs de jeu­nesse, ou qu'il ait fait appel à ses dons d'observateur perspicace, peu importe, les touches sont d'une scrupuleuse exactitude. Nous somm·es persuadé d'ailleurs qu'il n'aur,a négligé ni l'une ni l'au­tre de ces deux sources d'inspiration.

Ce livre n'est pas seulement l'histoire du petit Paul, mais de toute la famille Délèze dont les .personnages si divers sont cam­pés dans leurs attitudes de tous les jours. Cette famille re­présente .en somme toutes les familles issues de la terre v,alaisan­ne, avec les qualités et les défauts des membres qui les compo­sent, :leurs tares aussi parfois « Car quelle est la famille qui por­te si haut et si profond son honneur? »

Si, ,chez les Délèze l'autorité du père n'admet aucune fai­blesse, aucune défaillance, la mère par contre tempère par sa bonté, par sa charité, par sa 'piété, la sévérité paternelle « Là­haut chantait la 'montagne» ·constitue encore une apologie du foyer montagnard valaisan, de ce foyer ,chrétien, dans lequel, s'il peut y avoir des faiblesses et des défaiHances, dominent néan­moins le sentiment du devoir et la crainte de Dieu. 1 C'est sans dçmte pour bien marquer cette idée que Mr Mi-

,chelet a commencé les iprenlières pages de son livre par les sou­venirs ·de la première communion et qu'il termine son roman par la ' prière en famille la veille de la Toussaint, afin de mieux ·évoquer le souvenir de tous 'ceux, vivants ou morts, qui c'onsti­tu en t 'la grande famille ?

Est-il besoin de dire que l'auteur manie la plume en poète, et qu'il se sert d'une langue'1châtiée et dépouillée. Son style, d'une limpidité de ,cristal, s,a phrase harmonieuse, ses ·expressions pit­toresques servent une pensée lumineuse. Si les descriptions abon­dent dans cet ouvrage et mettent en relief des images heureuses, les mots qui les expriment sont d'une précision absolue. ·Et si tout est minutieusement décrit, si les détails sont notés parfois avec une extrême ,complaisance, ils sont toujours pittoresques et nécessaires à l'œuvre. Car pour bien rendre 'le type d'une famille valaisanne, il faut la placer dans son cadre rqui lui est propre: la commune montagnarde, le village haut perché; au milieu ,des sites, des choses et des gens ayant les -qualités et les défauts du terroir.

Depuis Nastasie, la gazette du vil1age, jusqu'au grand-père, ,le Roi des J eurs qui jure comme un païen, sans ouhlier les trois Ber, si justement campés dans leur atitude d'autodidactes cam-

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~ 298-

Ipagnards, érudits et modeste, que de personnages 'croqués sur le vif et nous en sommes persuadé, observés. avec leurs tr,aits par­ticuliers . Car, COlnme un caricaturiste habile - qu'on nous par­donne cette ·comparaison, le livre de Ml' Michelet est loin de res­sembler à une caricature - l'auteur saisit avec un rare bonheur les traits de ses personnages et ·les fixe en quelques Inots qui font image.

C'est sans doute la raison pour laqueHe ,certaines figures resteront gravées pour toujours d ans notre nlémoire.

Comme tout roman qui se respecte, celui que Ml' Michelet vient d'écrire , enferme un grand amour, l'amour passionné d'Hé­lène Gauye pour Jacques Délèze. Un alnour que la réalité de la la vie brisera sans espoir.

Ainsi, en créant son nouveau livre qui est le 'cOlnpléInent du « Village endonni » sans en être la suite puisqu'il forme un tout, l'auteur ne nous a pas déçu. Nous étions sûr d'ailleurs qu'il ne nous décevrait pas, car il n'est pas seule·ment un :poète délicat et un artiste de talent; c'est aussi un artisan probe et ·conscien­,cieux qui ne livre son œuvre que lorsqu'elle est burinée, ciselée, .acnevée.

« Là-haut chantait la nlOntagne » est un n'Ouvel hommage à 'la terre valaisanne. Comme ils ont apprécié le prelnier livre de Ml' le chanoine Michelet, les instituteurs valaisans apprécieront le parfum de ces fleurs colorées cueillies sur la montagne. L'au­teur les a réunies en une gerbe magnifique pour les offrir à tous ·ceux qui sont restés fidèles à leur famille, à leur vil'lage, à leur vallée.

La IÜtérature valaisanne vient de s'enrichir d'un beau livre, qui est un bon livre. Il faut le lire. Cl. Bérard.

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PARTIE PRAT][Q~

LANGUE fRANÇAISE

Première semaine

Centre d'intérêt: LE PRINTEMPS L RECITATION

Ronde du renouveau

Oh ! ,ferveur proonière, D.anse d€IS tumières, Danse des cOUileurs. Çomme pris de joie, Tout vire et tournoie Sur la terre en IfleurB,

il 'auhépine est blanche Fête dans les ·bran ch es, Fête sur les eaux. La nature e·st pleine Du chant des .fontaines, Du cha nt des ois'eaux.

Mon .beau cerisier, Jaloux du roslier, A paré ses branches De fleurs toutes blanches;

Et l'on croirait voir, Surtoùt . V€tI'S le s·oir, Une i~ense ,ge,rba Qui jaillit, ,supe·y;be !

Le,;; papillons jaunes Vol€tnt sur les aulnes En essaima nombreux, Et dans ,g.es charmilles La forêt fourmille D'oiseaux amoureux.

Oh ! bonheur de's êtrels! L'avril vient de naître, C'est mai ·qui demain Descendra la route Et cueillera toutes Les fIleurls du jasmin.

Nicolas Bauduin.

Le cerisier

Au plus lé.ger vent Qui passe en chantant, Un pétale vole De chruque corolle.

Et tout doucement En batifolant Se ·forme un cortège .. . On ,dirait qu'il neige!

Jour de printemps

Tout est lumière, tout est joie. L'araignée au pied diligent Attache' aux tulipes de soie Ses rondes dentelles d'ar:gent.

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- 300-

Sous les bois où tout bruit s'émousse, Le faon cvaintif joue en rêvant; Dans les verts écrins de ia mousse Luit le scarabée, or vivant.

Tout vit et se pose avec grâce: Le rayon sur le seuil ouvert, L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe, Le ciel bleu sur le coteau vert.

La plaine brille, heureuse et pure, Le bois jase, l'herbe fleurit. Homme, ne crains rien: la nature Sait le grand secret et sourit. V. Hugo.

n. VOCABULAIRE

NOMS. - Gefolninal, le renouveau, la floraison; la feuillai­son, la germination, l'éclosion; l'épanouissement, la flore, les frondaisons, les bosquets, les fourrés, les fut,aies, les taillis, les halliers, les coloris, les teintes, les parfums, les odeurs, l'haleine, la brise, la ,caresse du vent; le ramage, le gazouillis des oiseaux; la sy.mphonie, l'enchantement. Le réveil de la terre, les 'métamor­phoses de la nature, l'é:p'anouissement; la brise; l'adoucissement de la température; la pureté du ciel; la venue des bourgeons; le vol des oiseaux; leur va-et-vient, leur activité; un bruissement d'ailes; la légèreté des nuages; le bien-être de tous; l'allégresse.

ADJECTIFS. - Un printemps précoce, tardif, hésitant, ca­pricieux; un soleil radieux, printanier, un air serein, transpa­rent, limpide; une haleine douce, embaulnée, parfumée, une brise molle, un parfum délicat, suave, subtil; des bourgeons co­tonneux; des écailles gonimeuses, des nids douillets, mœlleux; des teintes vigoureuses, chaudes. Un printemps exquis; une im­mense nappe de soleil; un souffle vivifiant et fécondant; la splendide transformation de la nature; les arbres 'printaniers; une vision féerique; un gigantesque bouquet; un concert bruyant; l'aube frileuse; les soirées fraîches. .

VERBES. - Le printelnps vivifie; la nature se réveille, res­suscite, revit, se pare; la température s'adoucit, le vent tiédit; les fiameaux boutonnent, les fleurs s'épanouissent, exhalent, les 'Oiseaux volettent, piaillent, édifient leurs nids; les insectes bruis­sent. Le deI revêt des 'couleurs tendres; l'herbe ondule; les arbus­tes tremblent; les jeunes feuilles :chuchotent, frissonnent, frélllis­sent, s'agitent; les oiseaux vont et viennent, s'activent, s'affai­rent; les ailes pruissent; la joie édate dans les yeux, se lit dans tous les regards, anime tous les visages, les. transfigure, les em­bellit.

-' 301 ---.

Les ,alternatives de chaud et de froid, les pousses, l'épanouis­sement, un foisonnement de plantes, les parfums, les senteurs, l'allégresse. - Un temps changeant, 'capricieux; un souffle vi­vifiant; la tendre verdure; une joie communi1cative; un :parfum 'pénétrant, enivrant, lége-r; les flel:lrs s'épanouissent; elles par­sèment, émaillent, exhalent un parfum, parfument, embaument.

Le printemps, les bourgeons, les boutons, les .pousses, les herbes, le soleil, le ciel, les nuages, les oiseaux, les nids .

Le joyeux printemps, le Igai printemps; des bourgeons gon­flés et abondants; les pousses vertes et pointues; le clair soleil, le ciel bleu et pur; les jeunes oiseaux.

Voici le printemps: tout va renaître; les boutons vont pous­ser et grossir, les herbes vont grandir; le soleil se montre;' les oiseaux volent et chantent.

ilL ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer 'au numéro l.

Joli printemps

C'était tout à fait le printemps. Par les fenêtres ouvertes, on voyait le jal~din peint de mille couleurs toutes neuves, les gly­cines bleues, les ajoncs dorés, les pêchers roses, les acacias blancs. Là-dessus, frémissaient les ailes blanches des pigeons, les ailes noires des merles. A. de Tarde.

Printemps

Le soleil est déjà chaud. Les vieux recommencent à sortir des maisons où la neige et le verglas les tenaient enfermés. Ce n'est pas encore le mOlnent où ils peuvent s'asseoir sous les ar­bres, devant l'église; alors, ils se :promènent en s'appuyant sur leurs cannes et marrchent courbés. Rochat-Cenise.

Le printemps

Le :printemps avait tout refleuri et reverdi, les saules, les peupliers qui bordaient l'étang, les pommiers, les poiriers épars sur les coteaux, les aulnes luisants dont la ligne sinueuse dessi­nait la fuite du ruisseau.

Les ,chênes et les châtaigniers eux-mêmes, quoique plus pa­resseux, se décidaient, ceux-ci à laisser éclater leurs gros bour­geons vernissés, ceux-là à revêtir leur parure de feuilles menues encore, transparentes, d'un vert tendre et doré. F. Fabié.

Les' pl~sirs du printermps

Aimez-vous l'hiver, ave'c ses jours de neige, de froid et de pluie, ses longues veillées, ses dim'anches m'Ornes? Lui pré:férez­vous l'automne où les feuilles s'envolent? Nous, nous aImons

Page 9: L'Ecole primaire, 28 février 1943

- :302 -

mieux l'époque où les oiseaux reviennent, où les feuilles éclosent, où les arbres fleurissent blancs ou roses, où tous les ohemins sen­tent si bon! Nous allons chercher les violettes cachées entre les feuilles tombées, nous faisons des pelotes de coucous des ' prés, :des balles jaunes et parfumées. Nous choisissons une tige de saule pour en fabriquer un sif~let d'écorce. Nous courons les bois transformés. C'est le luoment joyeux où le ciel ne brûle pas e~core, où les après-l'école sont de plus en plus longs. Nous chassons les premiers papillons, nous guettons les premières hi­rondelles.

C'est le temps de sortir de leur s,ac rebondi les billes de verre ou d'a~ate. Les toupies vont ronfler sur le sol plus sec; on COIn­

,ineIice à voir les fillettes jouer au volant, les aînés au' tennis, les papas aux boules, et les grands-pères aux quilles. Les vieilles en bonnets blancs viennent respirer le bon soleil. Les jardins se parent à neuf, d'un sol plus net, plus brun. Les parterres coquets se dépouillent des vieilles tiges desséchées. Vive.le clair prin­tem,ps!

Le printemps, à la c.ampagne

Ce matin, tout est calme. Le soleil se lève radieux sur les grands bois. Les bourgeons des arbres se gonflent; les branches se redressent; l'herbe pointe au ras du sol. Le gazon verdoie; la prairie se pare d'émeraude. Dans les airs, l'alouette égrène son « tirli ». Les premiers insectes apparaissent. Les ,abeilles sortent pour explorer la plaine. . J. Voisin.

Le printemps à la ville

C'est le mois des lilas. A la fenêtre grande ouverte, l'ou­vrière travaille en ,chantant -et. fait assaut de roulades ,avec le petit serin en cage. Aux fils de fer de la Icage, près de l'échaudé est aocroché un brin de lilas. J. Richepin.

Passage de printem-ps

Les pommiers avaient ouvert -au soleil leur robuste 'corolle, frangée de carmin; les cerisiers laissaient tomber autour d'eux les débris des couronnes nuptiales et partout, dans les bois, le peuple des herbes appelait le peuple des. insectes.

Sous les pas, l'anémone étoilait les tertres herbus, les bou­tons d'or en larges plaques revêtaient les ber-ges du ruisseau; les iris penchaient sous les libellules, la cardamine omlbrait de mau­ve les lieux humides, et sur la voûte des arbres, les têtes jaunes des érables se balançaient comme de vastes encensoirs. Les or­mes secouaient leurs s,amares sur les routes; les chatons des noisetiers blondissaient dans la lumière. Tout se dressait, frémis-sant, vers le deI. G. Maurière.

. - 303. ~

Le jardin au printemps

Regarde! Il n'est pas possible que le soleil favorise, autant ·que le nôtre, les autres jardins! Regarde bien! Cette année, jeu­ne encore et frissonnante, s'oocupe déjà de changer le décor .de notre douce vie retirée. Elle allonge d'un bourgeon ·cornu et ver­ni, chaque branche de nos poiriers; d'une houppe de feuilles pointues, chaque bnisson ' de lilas.

Oh! les lilas surtout, vois comme ils grandissent! leurs f~eurs que tu baisais en pass·ant l'an dernier, tu ne les respireras, mai revenu, qu'en te haussant sur la pointe des pieds et tu de­vras lever les mains pour abaisser leurs grappes vers ta bouche. Regarde bien l'ombre, sur le salble de l'-allée, que dessine le délicat squelette du tamaris, l'an -prochain, tu ne la reconnaîtras plus.

Colette.

Exercices d'application

S'en référer au num.éro 1.

IV. COMPOSITION ll:"RANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La !'édaction

Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire.

1. Une belle journée de printemps. - Vous avez remarqué, pendant une belle journée de début du printemps, tout ce qui rend la 'campagne particulièrement gracieuse et gaie.

Sommaire: L'air et le soleil. - L'herbe et les . fleurs des champs. -- Les arbres de la forêt. - Les arbres des Jardins. -Les ,chants des oiseaux. - La joie générale.

2. Une giboulée. - Il fait beau; les promeneurs son~ nom­breux. Chacun est joyeux. Soudain, la pluie survient. Q,ue se passe-t-il ?

Sommaire : Le beau temps et les promeneurs. - Les gros nuages et la pluie. - Les promeneurs cher,chent un abri et fuient. - . Le soleil réapparaît: 'c'était une giboulée ..

3. La saison préférée. - Jean préfère l'auto'mne, Albert le printemps. Reproduisez leur conversation.

Rédaction. - Vous avez -observé la nature à la fin de l'hiver. Quels signes annoncent l'arrivée du printemps ? Aimez~vous cet-te saison ? pourquoi ? .

Sujet traité. - Vive le printemps, le premier printemps! Il Y a bien encore des jours. tristes, froids, et les ar.bres sont pau­vres avec leurs branches nues. La terre, débarrassée de son blanc luanteau de neige, semble encore endormie.

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-~- - ~- - - --

- 304-

Et pourtant tandis qu'on la regarde, un rayon de soleil filtre entre deux 'nuages. Il apparaît, disparaît, revient et l'on. ~st tout heureux, tout transporté ,par sa douce chaleur et par. l~ JOIe, ,la lumière qu'il apporte. Comme les malades et les VIeIllards doivent le revoir avec avidité. A son 'contact une bonne odeur s'élève c'est l'odeur de la terre, chère aux paysans, agréable à tous. Àvec elle, s'élèvent les promesses de travail, .de récolte, de vie. Pour un œil attentif, les arbres ont un aspect nouveau. Les bourgeons, gonflés de sève, parent peu à peu les branches et, çà et là, un petit bout de vert sort d'un bourgeon éc}at~, sym?o­le d'une jeune et joyeuse ardeur. Sous la mousse, pres des hales, en tous ,coins bien cachés, on sent, puis on trouve l'humble vio­lette, tandis que la pâquerette, la primevère et la pervenche émaillent les prés et les bordures.

La petite ouvrière ~aura bi~n les cU,ei!lh·. et ell,e jouira de ces modestes fleurs en tIrant actIvement 1 aIguIlle pres de sa fe­nêtre. Le laboureur se hâte pour les labours de printemps,. Il sème le blé, l'orge, l'avoine et le ' maïs. Il passe le roule~u sur son blé d'hiver qui lève déjà de belle manière. Au jardIn, on bêche et on fait les semis.

J'~ime le printemps; saison où l'a?, joui~ du, soleil, de. l'a~r pur; saison bienfaisante, toute ~e travail et d esperance, qUI faIt bénir une fois de plus le bon DIeu.

Sujets proposés. Vous êtes allée, par une belle journée ~e printemps, composer un bouquet dans les champs ou les bOlS qui entourent votre village. Racontez.

Sujet traité. - Les beaux jours sont revenus.

Par une belle matinée, je suis allée à travers champs con­fectionner un bouquet.

Je suis partie vers sept heures, profitant de la fraicheur. L'aube avait semé ses perles sur l'herbe tendre. Le soleil com­mençait à monter dans le ciel d'un ,bleu azuré que troublaient un ou deux nuages.

J'ai parcouru environ cinq cents nlètres et j'ai pénétré ,~ans le champ. Que c'était merveilleu~ ! L,e~ haut;s .gra~inées b~lan­çaient leurs tieres élancées. La bnse legere fremissaIt au mOIndre souffle. Les fl~urs pullulaient, et mêlaient leurs ,coloris à l'herbe devenue dense.

Jerne suis mise à moissonner ces fleurs, plongée dans un r,avissement considérable. J'ai cueilli à la brassée, des renoncules aux pétales vernissées, des pâquerettes,. mignonnes .fle~lrettes, des marguerites au cœur d'or, des myosotIs bleus, ~Ul dlse?-t,: « Ne Iu'oubliez pas», quelques pavots aux grands petales fnpes, des bleuets qui, généralement, se mêlent 'aux blés.

-l 305 ~

Ma cueillette terminée, je me suis mise à l'ombre d'un arbre; j'ai étalé 'mes fleurs sur ma robe, puis j'ai marié les tons.; les pâquerettes, les myosotis et les bleuets au milieu; puis les mar­guerites et les pavots. Une 'couronne de feuillage le terminait. Alors je suis i'evenue à la maison où j'ai placé les fleurs dans un vase. La chambre où je les ai luises paraissait éclairée d'un rayon de soleil.

Deuxième semaine

Centre d'intérêt: JARDINS ET VERGERS

J.. RECITATION

Le jal1din

Le void, le jardin avec sa longue allée Qui se perd dans un flot de verdure et de buis, Avec sa plate-bande: œillets et giroflée, Les roses et le thym, la lavande et le lis ;

A vec son gros laurier, dont la riche feuillée Entoure de fraîcheur la margelle d'un puits Qui déverse ses eaux en fine giboulée Sur les fleurs du jardin, les planches, les semis.

Le néflier touffu, dont la tête se penche Vers le vieux lierre auquel il ,a mêlé sa branche, Ouvre une salle verte où vibre le matin

Le joyeux chant du merle au soleil qui s'allume. Il est simple, sans art, le modeste jardin, Mais s'il est pauvre en fleurs, il est riche en légumes.

Eléonore Daubrée.

Un jardin

Il est dans Ices déserts un toit rustique et sombre Que la montagne seule abrite de son ombre.

Un jardin qui descend ,au revers d'un coteau y présente au couchant son sable altéré d'eau; La pierre sans ,ciment, que l'hiver a noircie, En ,borne tristement l'enceinte rétrécie; La terre que la bêche ouvre à chaque saison, y montre à nu son sein sans ombre et sans gazon; Ni tapis émaillés, ni cintres de verdure, Ni rûisseau sous des bois., ni fraîcheur, ni murmure; Seulement sept tilleuls par le soc oubliés,

Page 11: L'Ecole primaire, 28 février 1943

-- 3D6 - , Protégeant un peu d'herbe étendue à leurs pieds, y versent dans l'automne une on1bre tiède et rare, ,D'autant plus douce au front sous un deI plus avare; Arbres dont le sommeil et des songes si be'aux Dans mon heureuse enfance habitaient les rameaux! Dans le champêtre endos qui soupire après l'onde, Un puits dans le rocher ,cache son eau profonde, Où le vieillard qui puise, après de longs efforts, Dépose en gélnissant son urne sur les bords; Une aire où le fléau sur l'argile étendue Bat à coups cadencés la gerbe répandue, Où la blanche ,colOlnbe et l'humble passereau Se disputent l'épi qu'oublia le râteau; Et sur la terre épars des instruments rustiques, Des jougs rompus, des 'chars dormant sous les portiques Des essieux dont l'ornière a brisé les rayons Et des socs émoussés qu'ont usés les sillons. . . . . . Là mon cœur en tout lieu se retrouve lui-m'ême; Tout s'y souvient de moi, tout m'y .connaît, tout m'aime.

Lamartine.

u. VOCABULAIRE

NOl\1S. - Jardin, verger, potager, parc, square, jar.din pu­blic; allées, massif, parterre, gazon, verdure, fleurs, feuilles, ar­bres, arbustes, pépinière, pépiniériste, serre, banc, étang, jet d'eau, fontaines, statues, monuments, tennis,marchandes de jouets, de friandises.

Potager: légumes: carottes, navets, choux, salades, hari­cots, tomates, verger, Ifruit.s:, ,pêche, poire, pomme, mirabelle, prune, groseilles. Les outils du jardinier: pelle, bêche, binette, râteau, 'arrosoir, plantoir, sécateur, brouette, griffe. Ses habits: un tablier à grandes poches, sabots, chapeau de paille.

Adresse, force, endurance, prudence, soins, précaution, ar­tiste, vigilance, satisfaction, réussite, contentement.

ADJECTIFS. - Le jardin vaste, grand, fréquenté, propre, soigné, ratissé, petit, publi,c, privé, particulier, ,anglais; La terre fraîche, légère, remuée, retournée, bêohée; les allées longues, tor­tueuses, sablées, caillouteuses, larges, ombragées, bordées, nom­breuses, désertes, étroites. Les outils neufs, polis, brillants, tran­chants, aiguisés, coupants, utiles, nécessaires, bien entretenus, solides, rouillés, abîmés, détériorés, repassés.

Les légumes verts, secs, frais, printaniers; la feuille de 'chou verte veloutée, douce, gaufrée, frisée, imperméable, le jardinier actif,' adroit, fort, endurant, prudent, soigneux, vigilant, artiste, satisfait, content, heureux, souriant, aimable, accueillant.

- 3D?-

VEHBES. Jardiner, hêcher, râtisser, biner, retourner, soigner, couper,arroser, planter, semer, cueillir, entretenir, net­toyer, aiguiser, ranger, abîmer, détériorer, repasser, sabler, om­brager, border, ' garnir, ffiéquenter, traverser, 'courir, parcourir, posséder, récolter, ran1asser, ôter, enlever, arracher, détruire, sécher, ,brüler, engraisser, fumer, greffer; germer, geler, proté­ger, couvrir, sortir, se développer, pousser, grandir, croître, pui­ser, pomper, réchauffer, vendre, acheter, endurer, veiller, réussir, contempler, admirer, regal,der, voir, s'asseoir, travailler, se re­poser, respirer, embaumer, exhaler, répandre, embellir, enjoli­ver, égayer, reverdir, préférer.

III. ORTHOGRAPHE

Préparer: S'en référer au numéro 1.

Les repiqllages

Jean Farche, au petit jour, arrivait. Il prenait son plantoir et fonçait de ,petits trous où il repiquait ses semis levés. Quand il avait fini, délicatement il laissait couler l'eau des arrosoirs dans les trous. Petit à petit, le soleil montait et venait regarder derrière la haie les repiquages. Il fallait se dépêcher de les re-couvrir avec des pots de terre rouge. C. Lemonnier.

Mon jardin

Ma mère m'avait donné un petit coin de jardin, j'y avais réu­ni une infinité de plantes arra'chées à la lisère des bois ou le long des haies pendant que je gardais notre vache.

Assurément ce n'était point un ,beau jardin avec des allées bien sablées et des plates-bandes pleines de fleurs rares. ,Ceux qui passaient dans le ,chemin ne s'arrêtaient point, pour regar­der, mais tel qu'il était, il avait ce mérite et ce charlne de m'ap­partenir; il était ma ,chose, mon bien, mon ouvrage. Qand j'en parlais, 'ce qui m'arrivait vingt fois par jour, je disais: mon jardin. H. A/alot.

Un jardin abandonné

Il y avait un banc de pierre dans un coin, une ou deux s~a­tues :Il,1oisies, quelques treillages décloués par le temps pOUITIS­sant sur le mur; du reste plus d'allées ni de gazon; du chiende?t partout. Rien ne contrariait l'effort sacré des choses vers la VIe. Le jardinage était parti, et l,a nature était revenue. Les arbres s'étaient baissés vers les ronces, les ronces étaient montées vers les arbres la plante avait grimpé, la branche avait fléchi; ce qui rampe ve;s la terre était ,allé trouver 'ce qui s'épanouit dans l'air, ce ,qui flotte au vent s'était penché vers ce qui traîne dans la mousse; houes, rameaux, feuilles, fibres, touffes, vrilles, sar­ments, épines, s'étaient mêlés, traversés, mariés, confondus.:'

V. H~,go.

Page 12: L'Ecole primaire, 28 février 1943

"- 308-

Un . bon jar dinier . .

C'était un petit homlne vif et remuant, çlont le nez frétillait d'un sourire narquois. Coiffé par tous les temps. d'un cha.peau de jonc dont les bords s'effilochaient, il mettait à son travail la patience appliquée de bon travailleur aimant son lnétier, .et J 0-

son le regardait curieusement quand il piétinait les . plates-b;ln­des pour tasser le sol sur les oignons, dont les bulbes s'arronqis­saient, quand il repiquait au ,cordeau ,les laitues ou les scaroles, mesurant exactement les intervalles avec son plant?ir.

Le jardin au printemps

Pendant que le vieux paysan, devenu pareil aux arbres qu'il cultive, relnue la terre autour des oliviers, l'épinard se prélasse, s'empresse de verdir; la fève des marais ouvre ses yeux de jais dans son feuillage pâle et voit tomber la nuit avec placidité; les petits pois volages s'enlacent et s'allongent, couverts de papillons immobiles et tenaces, 'comme si juin venait de franchir la bar­rière de la ferme; la 'carotte rougit en se montrant au jour; les fraisiers ingénus aspirent les ara mes que 'midi leur prodigue en penchant vers la terre leurs urnes de saphir; la laitue s'évertue à se faire un cœqr d'or où elle veut renfenner la fraîcheur des matins et des soirs qui l'arrosent. Maeterlinck.

Un ami mécon nu

A la chute du jour, par les telnps humides, le crapeau aban­donne ses sombres retraites et s'avance moitié sautant, moitié rampant, explorant de l'œil le chmnp ou le jardin. Il peut sup­porter la faÏ1n très longtemps, il peut prendre ,des repas très co­pieux et dévorer presque sans mesure. Mais on ne trouvera ja­mais dans son estoma'c que des débris non digérés d'insectes, de larves, de vers, de limaces surtout. Un crapaud en détruit de si grandes quantités qu'on ne saurait trouver un meilleur gardien pour les tendres salades et les jeunes légumes. Quand la nuit, les limaçons sortent du sol, le crapaud commence sa chasse, lente et sûre, et ne la 'cesse qu'au lever du soleil. C. Vogt.

Exercices d~application

S'en référer au numéro 1.

IV. COMPOSITION FRANÇA.ISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. Les légumes et les fruits du jardin. Votre cerisier: décrivez-le en fleurs, puis chargé de fruits.

- 309--

Un pommier chargé de pommes. La cueillette des pommes.

1. Je jardine. - 2. Le jardin rajeuni par la bêche vient d'ê­tre ensemencé; ,couleur, aspect, on reconnaît ... - 3. Déjà les pre­mières fleurs ... voici... - 4. C'est le triomphe de la verdure.

- Votre mère vous a donné un petit coin de jardin. COJn­lnent l'avez-vous alnéna,gé? Le plaisir que vous y trouvez.

- Autres sujets. - Vous avez observé vos parents travail­lant au jardin. - Ce qu'ils y ont fait jusqu'à ce jour. -- Ce qu'ils faisaient au moment où vous les avez accompagnés. -Leur attitude, leurs actions, leurs réflexions.

- Un jardin que vous ·connaissez. Le décrire LeI qu'il est à ce ·moment de l'année. Son emplacement, ses dÏ1nensions, la dis­position générale des pelouses, des plates-bandes. Qu'y ,cultive·· t-on en particulier? Quel coin préférez-vous? Décrivez-le.

Dictée de contrêl c:

Accovd du participe

Il y a des vérités devant lesquelles la pensée humaine se sent humiliée et confondue. L'homme civilisé porte partout au fond de son cœur le souvenir de ceux qu'il a aimés. L'homme loyal ne manque jamais à la parole qu'il a donnée. Peu de ,oarrières ont été aussi bien remplies que celle de Franklin. C'est !pour 'man­gel' les insectes cachés sous l'écorce que le pic frappe les arbres de son bec. Que d'efforts persévérants n'a-t-il pas fallu à l'homme pour retirer et utiliser les mille trésors 3!ccumulés dans le sein de la terre 1 Mes mnis se sont bien repentis d'avoir mal agi. Je plains les enfants qui ont assez mauvais ,cœur pour rire d~ ceu~ que la nature a disgraciés. Les animaux que l'homme 'a do~esh­qués sont plus sujets à ·contracter des maladies que ceux qUI ont continué de vivre à l'état sauvage. La plupart des malheureux qui s'étaient adonnés à l'ivrognerie s'étaient juré de ne Jamais boire avec excès. Il vaut mieux prévenir les fautes que de les blâ­mer quand on les a laissé Icommettre. N'oublie jamais les paroles que tu as entendu prononcer parce sage vieillard. Le peu de bonnes ~otes que cet élève a méritées lui ont valu une récom­pense. Mes amis se sont nui parce qu'ils se sont trop vantés. Quand les malheurs m'ont frappé, deux amis fidèles m'ont seuls rendu tous les services qu'ils ont pu. Notre tâche est plus ardue 'que nous l'avions supposé.

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SCIENCES

Le cerisier

Vous connaissez les cerises. Mais savez-vous reconnaître un ~erisier quand il ne porte plus de fruit.s ? Avez-vous déjà vu le mtrisier? (cerisier sauvage des bois).

Observez l'écorce lisse, luisante et brune, des jeunes troncs et des branches. L'écorce des vieux troncs est brun foncé) fen­due (on y trouve souvent des gouttes de liquide gluant).

Dessinez les feuilles ovales et dentelées. Les jeunes feuilles sont plissées, dressées verticalement et enduites d'un liquide gluant (moyen de protection).

Les fleurs sont des ombelles, de petites fleurs régulières. El­les sont comme de petites roses blanches. Disséquons une fleur: 5 sépales, 5 pétales, 20 étamines. Coupons l'ovaire et cherchons­y à la loupe les 2 petites graines.

Faites une coupe de la fleur (de haut en bas) et dessinez-la. Comptez les fleurs d'une ombelle et dessinez le schéma (mar­quez les ,corolles par de petits ronds). La fleur du cerisier est une rosacée.

Observez la durée de la floraison de l'arbre, de la naissance de la première fleur à la mort de la dernière. Développez cette idée ~ image « le cerisier, une riche auberge des abeilles». Des­sinons des cerises de taille et de couleur différentes. Sortez le noyau lisse et rond. Cassez-le et sortez l'amande. Faites germer cette graine sur la mousse humide.

Parlez de l'usage des cerises: comment les aimez-vous? Co mInent les emploie votre maman? Recettes de confitures, de tartes.

Mauvais emploi: eau-de-vie (kirsch).

Arbres parents

1. Le prunier fleurit très tôt. Dessinons une feuille et une fleur. Montrer aussi des fleurs d'abricotier, de mirabellier, de reine-claudier.

2. Le pêcher a des fleurs roses qui apparaissent en mars avant les feuilles lancéolées doublement dentées. Montrer le noyau ridé. Dessinons la fleur et la feuille.

3. L'amandie'r est le plus précoce de tous les arbres à noyau. Dès février, il se couvre de fleurs blanches ou blanc rosé. Dessi­nons la feuille allongée d'un vert clair tendre. Le fruit de l'a­mandier de nos régions n'est pas comestible. Dans les pays mé- · diterranéens pousse l'amandier aux amandes douces.

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3. Le pommiez' et le poirier sont aussi des rosacées. Cherchez le pommier sauvage à branches épineuses. Montrer et faire des­siner les fleurs roses du pommier, les fleurs du !poirier, du co­gnassier, du néflier.

Rosacées des champs et des prés

1. L'aubépine (épine blanche) offre en mai une floraiso.n superbe. Les fleurs embaumées cachent le feuillage et les ra­meaux. En automne, vous pouvez cueillir les fruits rouges qui renferment 1-3 noyaux.

'2. L'églantier . ~ Dessinons les feuilles composées de folio­les dentées. Attention aux épines arquées comme des crocs de chien, Cueillez les fruits rouges en automne et faites-en une ex­cellente confiture.

3. Ronces et fraises. Dessinons les feuilles ,composées (garnies d'aiguillons crochus chez la ronce).

Cueillez les mûres sauvages, les framboises, les fraises. 4. La reine des jardins. ~ Par transformation, l;humble

églantine sauvage est devenue l'orgueil des jardins, la rose su­·perDe.

Montrer des roses non rampantes, des roses rampantes. Allez visiter une roseraie: spectacle d'enchantement, atmosphère de parfum, décor de féerie.

(Du journal des instituteurs.)

,GÉOLOGIE

Sur la formation des RIpes En Valais, nous vivons dans la plus belle partie des Alpes:

devant de telles montagnes il est bien naturel que nous n'Ous de­mandions COlnment elles se sont formées. Beaucoup d'hommes se sont posé ,cette question avant nous.

Jusqu'au début du siècle passé, tout le monde croyait à l,a ,stabilité parfaite des montagnes. On pensait que, depuis la créa­tion du monde, elles n'avaient jamais subi de modifications, · qu'elles étaient les parties les p~us stables de la terre.

Vers 1820, Léopold de Buch en .Allemagne, Elie de Beau­mont en France, Bernard Studer ,à Berne, expliquèrent la for­mation des montagnes par un soulèvement vertical dû à des montées volcaniques de laves profondes, qui auraient soulevé les terrains sédimentaires de l'écorce terrestre. Dans les Alpes, les massifs de ' roches éruptives (granite) du Mt Blanc, de l'Aar, avaient réussi à percer la couverture des terrains sédimentaires

. qui, rejetés de part et d'autre, s'étaient plissés en glissant.

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En 1875, Edouard Suess de Vienne pU'bHait un petit livre (qui prouvait que les plissements des Alpes ne sont pas l'effet ,d'une poussée verticale de bas en haut, mais de poussées horizon­tales de toutes les roches, sédimentaires et éruptives, du sud-est vers le nord-est pour la Suisse.

On s'est alors demandé ,quel pouvait bien être le moteur d'une telle poussée? On 'Constate que les chaînes de montagnes naissent du plissement des zones faibles de l'écoflce terrestre. Le rapprochement de deux régions stables comprime entre elles, .comme entre les mâchoires d'un étau, les terrains de la zone fai­ble, et ceux-ci se plissent et s'entassent. Quelle est la cause de .ces mouvements? Depuis 1830 jusque vers 1910 on a pensé que ,c'était le centre de la terre qui se refroidissait et se contractait et que l'écorce terrestre devait se plisser, tout comme une poni­me qui se dessèche, et dont la pelure, devenue trop grande, s'a­dapte en se plissant.

Vers 1900, les géologues français Mareel Bertrand, Pierre Termier, et les géologues suisses Hans Schadt et Maudce Lugeon montrèrent que ces mouvements latéraux étaient très étendus, qu'on pouvait voir des terrains secondaires ay,ant cheminé sur des terrains plus- jeunes de l'ère tertiaire sur des cen.taines de ki­lonlètres. A ces immenses vagues de pierre on donna le nom de nappes de recouvrement.

Pendant ce temps, la théorie de la contraction du noy,au ter­restre 'comme cause de la formation des montagnes, s'était effri­tée peu à peu, grâce aux progrès de la géophysique. AIrfred ,We­gener l'avait remplacée par l'hypothèse de la dérive des conti­nents, c'est-à-dire par le déplacement des continents qui flotte­raient sur une lnasse de lave plastique à l'état vitreux. Mais quel­le serait la 'cause de ces mouvements des continents? On la cherche actuellenlent dans l'énergie radio-active des profondeurs terrestres. Des mesures très délicates ont lnontré que les gran­des chaînes de montagnes se sont formées tous les 200 million~ d'années environ, durant l'histoire de la terre. De plus on a mesuré que la quantité de chaleur produite par la désintégration des ' corps radioactifs, disséminés dans la terre, est 16 fois plus grande environ que la ,chaleur dég,agée par la surface de la terre, ,celle-ci est à peu près d'une petite calorie par m 2 chaque minute. On pense alors que la ,chaleur s'accumule inégalement dans les profondeurs, qu'elle deviendrait plus forte .sous les continents paflce qu'ils sont mauvais conducteurs de la chaleur, et que ·cela provoquerait des courants de convection très puissants qui en­traîneraient les continents.

Les. ALpes auraient 'commencé à se préParer par des dépôts 'marins dès la fin de l'ère prinlaire. Vers le milieu de l'ère ter­tiaire de gr.ands mouvements se seraient produits qui auraient

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donné à la chaîne sa ,composition définitive. Mais les Alpes au­raient mis quelque 200 lnillions d'années pour se former.

Dès que les prelniers plissements de roches s'élevèrent au­dessus de la mer, et à mesure qu'ils s'amplifièrent, l'érosion a dû commencer à tailler Ides vallées, des arêtes et des cimes. On ·pense que les profondes entailles ont pu donner lieu à certains' mouve­Il!ents de masses ;rocheuses dûs à la pesanteur, c'est-à-dire qu'el­les auraient glissé sur des roches plus plastiques. Les géologues actuels étudient ces mouveluents avec beaucoup de soin.

L'érosion se continue sous nos yeux: les eaux emportent grain par grain les pierres de nos montagnes; les sables et les graviers charriés par les eaux usent les roches et approfondissent les vallées. Le relief de notre pays s'atténue peu à peu: nos' Al­pes évoluent très lenteluent vers leur destruction. Telle est leur histoire résl.unée aussi brièvelnent que possible.

Comme elles nous paraissent plus belles et plus viv'antes à nous qui connaissons leur histoire, à nous qui ne les !considérons plus COlnme des ,choses inertes et figées dans leur Îlnmobilité éternelle.

Et puis quelle profonde adlniration, quelle haute estime n'a­vons-nous pas pour l'intelligence humaine capable de se poser de tels problèmes, et d'avancer pas à pas vers leur solution.

J. Mariétan.

Les b elles histoires

Un trait d'héroïsme

Le 18 avril 1911, à dix heures du matin, le gardien du phare de Kerdonis, comnlune de Locmaria, à Belle-Isle-en-Mer, situé à deux kilomètres de toute habitation, était pris d'un n1.alaise subit au moment où il nettoyait la lanterne ,du phare à .feu intermittent, dont il avait la ,garde. Croyant à un malaise 'passager, il continua sa besogne jusqu'à midi; mais une nouvelle atteinte du mal le fonça à s'aliter. IVlatelot (c'est son nom) habitait ce phare avec sa femme, et quatre enfants en bas âge. Ne pouvant abandonner son mari et ses quatre petits enfants, là: femme Matelot ne put aller chercher du secours, et l'état de Matelot ne fit qu'empirer.

A sept heures du soir, il entra en agonie; mais la nuit allait tomber, elle tombait, et le feu n'était pas allumé. La femme Ma­telot Ila,issa au chevet du lnoribond les enfants et monta dans la tour allumer le feu; quand elle revint, elle eut à peine le temps de recueillir le dernier soupir de son ·mari.

Dans les pleurs, elle fut appelée par un de ses enfants : ~ Maman, la lanterne ne tourne pas.

Page 15: L'Ecole primaire, 28 février 1943

-.3-14 -

Et, en effet, le feu tournant ne tournait pas. Il risquait d'être confondu avec un -feu fixe et pouvait ,entraîner de funestes mé­p'rises pour les bateaux attardés dans ,cette nuit noire, sous la tempête menaçante.

Une fois de plus, elle quitta le nlort et lnonta au phare pour cheflcher 'le remède et remettre le feu en mouvement. Mais une heure de travail fut vaine. Matelot, arrêté subitelnent ,Je matin par la Inaladie au moment mê·me où il nettoyait le mécanisme, n'avait pu mettre en place tous les organes essentiels, et le phare immobilisé allait peut être devenir la source de plus d'une 'catas­trophe.

Alors, . redescendant près du mort, elle fit monter dans ,la tour les deux aînés de ses enfants, dix ans ,et sept ans, et toute la nuit. seuls, dans l'étroite chambre du feu, tout au haut du pha­re, de neuf heures du soir à sept heure du lllatin, les deux en­fants, en poussant de toutes leurs petites forces, Hrent tourner le feu qui, pas un instant, n'eut de défaillance; pendant qu'en bas ta mère, avec les deux plus :petits, faisait la toilette funèbr,e du pere.

Histoire d'une petite fille et du premier bouquet de fleurs

1. Autrefois vivait, au Japon, une 'petite fille qui s'appelait Kosou-Kotoumi. Janlais Kosou-Kotoumi n'allait s'amuser, com­me toutes ses petites amies, à la Fête des Lanternes et des. Lam­pes; jamais elle ne demandait à sa maman, M,me Saké-Yaka, de lui acheter un joli kimono brodé ou un petit paravent avec des oiseaux peints; non, Kosou-Kotoumi n'aimait qu'une chose: soigner les fleurs de son jardin.

Il était d'ailleurs bien délicieux, le jafldin de Kosou-Kotoumi: une petit@ rivière dans laquelle s'ébattaient des poissons rouges serpentait à travaers les touffes d'iris et de pivoines. De-ci, de-là, un petit 'pont de boïs reliait les deux rives et permettait à Ko­sou-Kotoumi de mener ses pas menus d'un rhododendron mau­ve à un pied d'azalée orangé.

Si Kosou -Kotoumi aimait tendrement chacune de ses fleurs, chaque fleur 'chérissait Kosou-Kotoumi. Dès ' qu'une anémone naissait, ses compagnes lui apprenaient le nom de Kosou-Kotou­mi:

« Chère petite protectrice! Tous les matins, elle nous verse la pluie bienfaisante de son arrosoir)}, disait l'une.

« L'autre jour, un oiseau avait froissé un de ·mes pétales, elle a su me les remettre en ordre grâce à ses doigts habiles, )} di­sait l'autre. .

Et les cerisiers et les pêchers en fleurs, balancés par la brise, se plaisaient à rendre un tendre hommage à la petite fille en lais­sant tomber sur ses cheveux d'ébène leurs petits pétales de neige.

- 315 '-

2. Mais voilà qu'un matin Kosou-Kotoumi ne vint pas. « Tiens, dit un lotus qui s'ouvrait à fleur d'eau, Kosou-Kotoumi dort plus tard que d'habitude!

- Elle est peut-être partie en voyage )}, murmura l'oflchidée. Elles attendirent, toutes tristes; elles étaient si inquiètes ,qu'elles n'avaient plus envie de s'épanouir et n'exhalaient plus aucun parfum. Or, soudain, un homme étrange, qui avait l'air trè's pressé, traversa le jardin et entra dans la maison.

« Qui est ce personnage ? dit un prunus. - Il a des lunettes! Il doit être savant! Mais qu'est-'ce qu'il

peut bien y avoir dans la sacoche Iqu'il a sous le bras? dit le lilum.

- Nous entenchons bien quelques petits mots qui nous ai­deront à comprendre)}, dirent les violettes cachées dans la mousse.

En effet, bientôt après, maman Saké Yaka sortait avec le monsieur à lunettes; elle était toute pâle et tamponnait ses yeux.

« Vénérable docteur, votre inépuisable science pourra-t-elle Ille ,conserver mon enfant bien-aimée?

- Je ne puis me prononcer, mère éplorée, et reviendrai avant le coucher du soleil. )}

Ainsi donc, Kosou-Kotoulni était gravement malade! Une grande consternation régnait dans le petit jardin japonais. Les fleurs s'inclinaient les unes vers les autres et soupiraient d'une corolle découragée. «Qu'allons-nous devenir sans elle?

- Est-ce que la fièvre fait faner les petites filles? - Qui va détruire nos pucerons et nos chenilles voraces ? )} 3. Pendant plusieurs semaines, Yamato, le dévoué médecin,

vint tous les jours. Les fleurs épiaient chacune de ses paroles, et voici qu'un jour elles entendirent ,Yamato dire:

« Ce sera encore long; mais, lnaintenant, j'ai bon espoir! )} Ainsi donc, Kosou-Kotoumi était sauvée! Alors ce fut, dans le petit jardin japonais, une joie délirante. Elles battaient des pé­tales, les bonnes fleurs; elles auraient sauté et dansé si elles n'a­vaient été tenues au sol par le pied. Qu'elles avaient donc hâte, maintenant, de revoir leur petite amie et de lui prouver leur affection! Et comme, justement, maman Saké-Yaka traversait le jardin pour retourner dans la ,chambre de sa fille, elles prirent leur courage à deux feuilles et 'crièrent:

« Nous voulons voir Kosou-Kotoluni! Nous voulons voir Kosou-Kotoumi! )}

4. Heureusement, la maman entendit et comprit. Elle prit des 'ciseaux et coupa des tiges, des tiges, des tiges, car les petites voix venaient. maintenant de tous les coins du jardin, des touffes, des massifs des arbustes et même des arbres; et, sans arrêt, ma-

Page 16: L'Ecole primaire, 28 février 1943

- 3116 ~

'man Saké-Yaka 'coupait les bonnes fleurs, et il y en avait tant et tant qu'elle devait les tenir bien serrées dans ses bras. Le bouquet venait de naître.

Quand Kosou-Kotoumi vit arriver dans sa chambre sa ma­man avec ses chères ,fleurs, elle se souleva sur son oreiller et son visage s'épanouit. Mais Kosou-Kotoumi ,était encore bien 'faible, et com,me il faisait très 'chaud dans sa chambre, elle avait soif et demanda à boire. Puis elle se dit que ses chères fleurs devaient avoir soif aussi et elle les fit tremper dans un grand vase plein d'eau fraîche. Elle voulut les poser sur une table basse à côté de son Ilit et, tout le jour, elle les regardait, leur souriait et leur faisait mille -confidences ...

5. Depuis 'ce temps-là, les petites filles malades reçoivent des bouquets de fleurs pour que, dans leur chambrette close, les heures paraissent moins longues et la :convalescence plus douce.

~~~~,~~~~~~~~~~~~

1 J[NFORJM[A~J[ONS ~,. t PEDAGOGJ[QUES § ~cJi--çfJ~

Chez nos voisins (Du Bulletin officiel)

Pour l'année 1943, des allocations ex-ceptionnelles seront versées mensuellement pour le canton de Vaud au personnel de l'Etat, ,conformément aux dispositions suivantes:

Les mariés recevront une allocation calculée 'comme il suit :

traitements jusqu'à Fr. 4,500.- Fr. 60.- par mois » de 4,501 à Fr. 5',000.- Fr. 55.-~,

de 5,001 à Fr. 5,500.- Fr. 55.- ""~,

de 5,501 à Fr. 6,000.- Fr. 50.- :.

de 6,001 à Fr. 6,500.- 'Fr. 45.,-de 6,501 à Fr. 7,000.- Fr. 40.------' »

» de 7,001 à Fr. 7,500.- Fr. 35.- ~

de 7,501 à Fr. 8,000.- Fr. 30.- »

de 8,001 à Fr. 8,500.- Fr. 25.- »

de 8,501 à Fr. 9,000.- Fr. 20.- :.

de 9,001 à Fr: 9,501.- Fr. 10.;-à partir de Fr. 9,501.- Fr. 10.- »

Les célibataires recevront une allocation calculée comme il suit :

traitements jusqu'à ,Fr. 4,000.- Fr. 40.- par mois de 4,001 à Fr. 4,500.- Fr. 35.- » de 4,501 à Fr. 5,000.- Fr. 30.- » de 5,001 à Fr. 5,500.- Fr. 20.- »

» de 5,501 à Fr. 6,000.- Fr. 10.- :1>

à partir de Fr. 6,001.- Fr. 5.- »

Tout le personnel ayant des enfants de moins de 18 ans bé­néficiera d'une allocation mensuelle de 15 fl'ancs pour chaque enfant,

. Le cor~s ~nseignant secondaire communal et le 'corps en­seIgnant prImaIre sont compris dans cette mesure, l'Etat limi­tant tO,ut~fois s,es interven~ions à la part correspondante à ce qu'il verse a tltre d augmentatzons pour années de service.

Les allocations correspondant aux traitements de base in­combent aux communes.

En aucun cas le montant total des allocations exceptionnel­les prévues aux articles précédents ne pourra ,dépasser le 50 % du traitement légal.

TRAITEMlENTS Le minimum du traitement annuel des membres du per­

sonnel enseignant vaudois est le suivant: Instituteur primaire Fr. 4000.- plus le logement

pendant le stage (2 ans) Fr. 3750.- }) Institutrice 'primaire Fr. 3500.- »

pendant le stage Fr. 3250.-Maîtresse d'école ménagère ou de

classe de développement -pendant les tage

Maîtresse d'école semi-enfantine pendant le stage

Maîtresse d'école enfantine pendant le stage,

Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr.

3900.-3650.-2700.-2500.-2400.-2200.-

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Page 17: L'Ecole primaire, 28 février 1943

- 318 -

BIBLIOGRAPHIE

LA LYRE ENFANTINE

Vous cherr.l;lez des poésies pour les ,petits. Voici une chaîne de quarante-deux 'perles. Tout 10 minusrule un~ve-rs dEls enf.ants jusqu'là dix ans y passe: .la maman et le be·rceau, l'abeille et l''hirondeUe, '].e lie-rre et la rose et tout le re·s'te. En des vers trotte-,menu ,comme !les pas des éco.liers, l'auteur a trouvé le chemin des âmes fraîches:

« Le nid, .c'e,st le berceau Pour renfant de l'ois1eau ... »

« Humble 'maisün charmante Où je passe mes jours! Nul palai" qu'on me vante N'a de si be,aux atours ... »

Les maîtres'Sleo. des petits et leurs colLègues ont là une anthologie tou t à tait :à 1 a taillle de lJeurs cl as's es,.

Lyre enfantine par l'a,bbé Louis Bousllat, curè, Devellier, Jura bernoi.s. En vente chez l'auteur. Prix: fr. 1.30.

INTUITION MATHEMATIQUE ET DESSINS ANIMES 1)

Cette plaquette 'S'e divise en deux ,partie.S', comme le titre le .fait voir. Dans la Ipre'mièr~ l'auteur étudie ,re qu'il 'faut entend'ra ,par in­tuition mathématique; dE'3 exemples, judicieusement choi,sis, font Coomprendre' ,comment ce proce·ssus psychologique es't mis en œuvre~ comment il conduit ·à lia certitude et comment ce~le-ci, aprè.:: s.'êtTe imposée, .appelle la ,démons1tration .. Dans la deuxième partie, et tou­jour.s au moyen d 'exemples, on montre 'que le dessin ani.mé, utilisé aVE'C di,scernement, .peut effica,rement contribuer ,a éveiller l'intuition 'mathématique et par l'à, c'Onduire heureuse'ment l'e's!prit des élèves dans le domaine du Nombre" où il trébuche si souvent, et l"amener à conquérir ce que Iles mathématiques donnent avant tout: la Rais'Ûn. l'intuition et la logique sont toutes deux 'mis'Els en action au moment 'Propic,e, l'une par le dE.ssin, l'autTe par le maître: chacune a~nsi joue

son rôle.

1) J.-L. Nicolet. Intuition mathématique et dessin" animés. Une [plaquette in-16 Fr. 2.-. Librairie ,Payot, Lausanne.

BROCHURE « 20 ANS DE TRAFIC AERIEN SUISSE»

Par s'uite des répercussions de la guerre, le tra>fic aérien a été dure,ment ép·rouvé et se réduit actuellement là l'uni,que ligne Zurich­Stuttgart. Nous savons cependant, ainsi lque l'exposition ({ ,Sur les routes mondiales de l'avenir» vient de nous le démontrEor, que l'aprè.::-

- 319-

'guerre nous pla'reTa devant des [problèmes aerIens énorme·s dont la solution influencera lar.g.ement la ,position de la Sui,s.se comme 'fac-,teur économique.

POUl' l'école, c'est une tâche ,pleine de mérite que dE' COThse-rver vi­vante, malgré le bruit de la guerre, l'idée de l'avion comme un 'moyen de traœport destiné à relier les peuples et .de contribuer en r,e s'en" à un avenir meiUeur.

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E. l'WYSS, instituteur d'école secondarire.

t Monsieur Gustave .Des]al"zes La grande famille pédagogique du Valais vient de perdre

l'un de ses membres les plus méritants, Ml' G. Deslarzes, du Mar­tinet, Bagnes, père de notre cher collègue Fernand Deslarzes, instituteur à Sierre et frère de Mlle Célina, ancienne et très es­timée directrice de notre école ménagère.

Rarement on vit à Bagnes une foule aussi nombreuse et recueillie que c~lle du 22 février accompagnant à sa dernière de­meure Ml' Deslarzes, lequel ne devait pas connaître d'ennemis et qui avait toujours enseigné à Bagnes. Retiré de l'enseignelnent depuis quelques, années chargé de mérites, riche d'un labeur intelligent et sans ambition, Ml' Deslarzes s'en est allé à l'âge de 66 ans après avoir demandé, comIne s'il eùt été averti de sa fin, qu'on se presse de lui apporter le saint Viatique.

Nous prions ceux qui le pleurent, particulièrement nos col­lègues précités, d'agréer l'expression de notre douloureuse sym­,pathie avec l'assurance d'un souvenir fidèle dans nos prières.

R.1. P.

Page 18: L'Ecole primaire, 28 février 1943

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