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VOLUME 27 | N° 19 | LE MARDI 19 FÉVRIER 2013 VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE ! YANN PERREAU Qui veillera sur le Vatican ? | 4 L’affaire du « prisonnier X » embarrasse Israël | 11 Stimuler le cerveau pour mieux performer ? C’est possible ! | 13 Une simple formalité | 15 PHOTO : GUYLAINE JACOB

Impact campus 19 février 2013

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Journal des étudiantes et étudiants de l'Université Laval

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Page 1: Impact campus 19 février 2013

VOLUME 27 | N° 19 | LE MARDI 19 FÉVRIER 2013VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE !

YANN PERREAU

Qui veillera sur le Vatican ? | 4

L’affaire du « prisonnier X » embarrasse Israël | 11

Stimuler le cerveau pour mieux performer ? C’est possible ! | 13

Une simple formalité | 15

Le public à genoux

PHOT

O : G

UYLA

INE

JACO

B

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OPINIONS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 20132

Opinions

Hubert GaudreauRédacteur en chef

Sudoku

Solution de la semaine passéeSudoku

3387, c’est le nombre d’arres-tations effectuées lors des

manifestations du printemps der-nier. Aujourd’hui, une commission d’enquête est demandée, et cela depuis déjà bien des mois, sur le travail réalisé par les policiers lors de ces multiples arrestations. Mais qu’en est-il de celui ou celle qui, en pensant manifester son désaccord face à quelque chose qu’il considérait injuste, s’est fait passer les menottes ? Est-ce un voyou, un délinquant ou même un jeune terroriste ? Ou bien est-ce un étudiant en quête de justice, un adolescent qui à un moment donné dans sa jeu-nesse aura manqué de jugement quelques instants en lançant une pierre dans une vitrine, ou encore un parfait innocent entraîné naï-vement dans un mouvement so-cial considérable? Je vous pose la question ici, car qu’adviendra-t-il de tous ces jeunes qui auront désormais un casier judiciaire?

Éloignons-nous maintenant du conf l i t étudiant et prenons l ’exemple sur un cas tout autre. Ce serait l’histoire d’un jeune homme dans la trentaine, qui durant quelques années s’est vu fréquenter de mauvaises per-sonnes. Bon, je n’entrerai pas dans les détails, mais bref, il se retrouve à un moment donné dans sa vie perdu et en mauvaise posture judiciaire. Il fait quelques mois, peut-être même quelques années de prison, mais en res-sort un peu changé, avec un es-poir tout autre qui le nourrit. Le jeune en question n’est pas des plus chanceux, il ne parle plus à sa famille ni à ses seuls amis, ou presque ; ce sont ces truands qui l’ont fait descendre aussi bas.

Un homme n’est jamais perdu

Toujours avec une petite dose d’espoir, il renonce à ses mau-vaises fréquentations et se trouve un emploi. Il y travaille assidûment, c’est peut-être dans un entrepôt et très mal payé, mais bon, c’est honnête et ça lui convient ample-ment. Comme il n’a pas de voiture, notre jeune homme se déplace à vélo pour aller travailler tous les matins. Pour sauver un peu de temps, il coupe par le chemin de fer, endroit presque tout le temps tranquille, sans qu’il ne croise un train, et si la situation se pré-sentait, il se tasserait de la voie, bien évidemment. Bref, un soir, comme il revenait de travailler, une voiture de police l’aperçoit en train de pédaler sur le rail de métal. Les policiers décident de l’intercepter, histoire de lui dire que c’est illégal de se trouver à cet endroit. Mais comme ils véri-fient son identité, ils découvrent que le jeune homme a un casier judiciaire pour vol et autre délits mineurs. Il a fait de la PRISON ( prison, quel mot effrayant pour notre matante de société ). « C’est nécessairement une personne qui a de la difficulté avec l’autorité, un méchant, on doit le punir » se disent alors les deux officiers. Ils lui donnent une contravention de 120 dollars et quelques miettes pour avoir enfreint le code de la route, ou plutôt pour avoir un jour sombré dans l’enfer du crime.

Arrivé chez lui, le jeune homme est tourmenté, il sait ce que cela représente, une contravention salée qu’il n’a pas les moyens de payer avec son maigre salaire. Le peu d’espoir que la liberté pou-vait lui avoir donné vient de lui être repris. Et le cercle vicieux s’enclenche.

Alors réfléchissons tous ensemble, verriez-vous une société enlever à sa jeunesse le peu d’espoir qu’elle a d’un monde meilleur, sous seul prétexte qu’elle n’est pas du même avis que vous ?

Un homme n’est jamais perdu. Malgré tout ce qu’il a pu com-mettre, à un moment donné de sa vie, il y a toujours une chance de le récupérer et d’en faire un homme bon et utile à la communauté.

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SOMMAIRE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 2013 3

SommaireDirecteur général: Jean-Philippe Duphily [email protected]

Directrice adjointe: Céline de Laissardière [email protected]

Rédacteur en chef: Hubert Gaudreau [email protected]

Chef de pupitre actualités: David Ré[email protected]

Chef de pupitre arts: Miléna Babin [email protected]

Chef de pupitre sports: Raphaël [email protected]

Chef de pupitre sciences: Valérie Désyroy [email protected]

Directrice de la photographie: Claudy Rivard [email protected]

Production: Laura Lukyniuk Stéphanie Turgeon-Girard [email protected]

IMPACT CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1V 0A6Téléphone: (418) 656-5079Télécopieur: (418) 656-2398

Publicité:Fabrice CoulombeTéléphone: (418) [email protected]

Journalistes: Mathieu Turgeon, Justine Pomerleau-Turcotte, Darith Chhem, Sylvain Fillos, Jeanne Couture, Anne Lebre-ton, Rosalie Readman, Pierre-Guy Veer, Pierre-Olivier Forget, Boris Proulx, Annik C.- Brous-seau, Antoine Hone-Blanchet, Jean Levasseur-Moreau, Sophie de la Sablonnière

Correctrices :Christine Hébert, Marilou Cloutier

Photographes : Guylaine Jacob, Sylvain Fillos,

Caricaturiste :Sébastien Blondeau

Conseil d’administrationtransitoire :Cyril Schreiber, Didier Ouellet, Guillaume Arsenault, Jérémie Lebel, François Gagnon, Francis Gagnon, Carol-Anne Gauthier, François Lachance, Romain Thibaud, Camille Zawadzki

IMPACT CAMPUS ne se tient pas respon-sable de la page CADEUL (7), dont le con-tenu relève entièrement de la CADEULLa publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour consultation au: http://impactcam-pus.qc.ca/code-dethique-publicitaire

Impression: Publications Lysar inc.

Tirage: 10 000 exemplairesDépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomination sociale Impact Campus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval, qui est en processus de fusion avec Réseau Radio Campus Laval afin de se regrouper sous la Corporation des Médias Étudiants de l’Université Laval.

Sports

La fin d’une époque | 14

PHOT

O : C

LAUD

Y RI

VARD

Un homme n’est jamais perdu | 2

Sciences et techno

2012 DA14 : l’astéroïde qui a frolé la terre pourrait valoir 195

milliards de dollars | 12

PHOT

O : C

OURT

OISI

E, DS

I

International

Les États-Unis victimes d’une importante cyberattaque | 11

PHOT

O : C

LAUD

Y RIV

ARD

Actualités

AÉLIÉS vote de grève mercredi | 5

PHOT

O : C

LAUD

Y RI

VARD

Arts et culture

Exposition : Trois univers uniques | 9

PHOT

O : S

YLVA

IN F

ILLO

S

Opinions

Photo de la semaine

Salar d’Uynuni, Bolivie | Sylvain Fillos

Histoire de promouvoir le talent photographique des étudiants lavallois, Impact campus implante cette nouvelle section qui présentera chaque semaine une nouvelle photographie. Pour avoir la chance de voir votre travail publié, envoyez vos photos à l’adresse courriel suivante : [email protected].

Il vous suffit d’identifier votre photographie d’un titre et de l’accompagner d’une brève description.

Bonne chance !

En été ce grand désert de sel est totalement inondé sur quelques centimètres et devient, l’espace d’une saison, le plus grand miroir au monde. Cela ne l’empêche pas de rester une source d’activité primordiale pour les exploitants de sel locaux.

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 20134

ActualitésParanoïa et gratuité scolaire | 6

Entrevue avec Gilles Routhier

Qui veillera sur le Vatican ?

David RémillardChef de pupitre actualités

PHOTO : COURTOISIE, JEAN-POL GRANDMONT

Quelle est la véritable influence d’un pape à son élection ?

Dans un système centralisé et très hiérarchique comme l’est l’église catholique, l’impact dans l’orientation que prend l’église catholique est assez im-portant. Cela ne veut pas dire que tout le monde suit l’orien-tation donnée.

Lors de sa dernière messe, mer-credi dernier, marquant le mer-credi des Cendres et le début du Carême, Benoît XVI a d’ailleurs fustigé les siens en appelant à l’unité, critiquant l’hypocrisie religieuse de certains membres de l’Église.

Et au Québec ?

Il n’y a pas que le Québec à considérer, parce que l’Église catholique est sur tous les continents, et on ne pense pas

partout comme au Québec. Ce qui apparaît comme des me-sures progressistes au Québec, on ne peut pas penser que c’est partout pareil.

Je ne pense pas qu’un prochain pape va changer de manière si-gnificative la donne au Québec au cours des prochaines an-nées, qui qu’il soit [ le cardinal Ouellet inclut ].

Benoît XVI était plus conser-vateur, contre l’avortement, contre le mariage homo-sexuel, et dénonçait l’érosion du mariage traditionnel. Les membres présents au conclave chercheront-ils à aller vers la continuité ?

Ceux qui vont l’élire, ils vont chercher quoi ? C’est ça qui n’est pas clair. Chercheront-ils quelqu’un qui est dans la continuité ou vont-ils chercher quelqu’un qui va présenter une différence ? Les deux cas de fi-gure peuvent se présenter.

Dans le cas d’un pape plus libéral, sur la contraception il peut y avoir des évolutions. Ou encore sur le rôle et la place des femmes dans l’Église. Mais je ne m’attends pas à ce que demain matin, on ordonne des femmes. Il y a place à des évolutions, mais pas à des révolutions.

Le cardinal Ouellet, connu pour ses positions conserva-trices, a-t-il des chances ?

On cherche plus souvent l’alter-nance que la continuité. Celui qui est dans la continuité diminue ses chances de gagner.

Par ailleurs, ce qu’on a pu voir lorsqu’il était à Québec [ en 2011 ], ses positions s’éloignaient de l’Église catholique. Un certain nombre ont protesté, ou encore un certain nombre ont abjuré leur foi catholique.

Mais le fait que le cardinal Ouellet était bien placé dans la hiérarchie du Vatican l’aidera-t-il ?

Je mets un gros bémol. Je pense que par fierté, peut-être légi-time, on fait un rapprochement. Les Allemands ont eu la même réaction à l’élection de Benoît XVI.

M. Routhier souligne que le média allemand Bild, en 2005, à l’élection du cardinal Joseph Ratzinger ( Benoît XVI ), avait titré « We are pope », « Nous sommes pape ».

Sa fonction, oui, l’amène à ren-contrer fréquemment Benoît XVI, mais ce sont des rencontres de fonction. Entre des personnes

que tu rencontres dans le cadre de tes fonctions et les intimes, il y a un monde.

Mgr Ouellet est, depuis 2007, préfet de la Congrégation des évêques à Rome. Ce poste, l’équi-valent d’un poste de ministre dans un gouvernement comme celui du Québec par exemple,

lui permet de suggérer au pape le nom des futurs évêques du Vatican.

*Notes de l’auteur

Gilles Routhier est doyen de la

faculté de théologie et de sciences

religieuses de l’Université Laval

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, CÉDÈS, CREATIVE COMMONS

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 2013 5

Les étudiants de maîtrise et de doctorat devront se prononcer

sur un vote de grève mercredi le 20 février, puisqu’une pétition de 25 noms ( le minimum pour qu’elle soit reçue ) a été déposée la se-maine dernière à l’Association des étudiants inscrits aux études supé-rieurs ( AÉLIÉS ).

La grève, si approuvée lors du vote en assemblée générale spé-ciale, ne toucherait que les 25 et 26 février, journées où sera tenu le Sommet sur l’enseignement supérieur. L’AÉLIÉS a prévenu ses membres vendredi et prévoit une bonne participation de son ef-fectif. « Aux dernières assemblées générales, nous avons eu entre

750 et 800 personnes », explique le président de l’association, Martin Gravel. Le quorum pour valider l’assemblée générale est fixé à 40 étudiants.

S’il reconnaît qu’un tel vote est légitime et qu’il est du devoir de l’association de bien représenter la volonté de ses membres, Martin Gravel et son exécutif n’avaient pas prévu procéder à un tel vote. « Ça perturbe un peu les activités. Ce n’était pas dans nos inten-tions », commente-t-il.

L’AÉLIÉS attend donc impatiem-ment le résultat du vote pour aller de l’avant. La semaine dernière, l’association avait fait part de ses

positions en vue du Sommet, positions émanant du sommet maison organisé par l’AÉLIÉS à l’automne dernier.

Lors de la grève étudiante du prin-temps dernier, l’AÉLIÉS avait dé-brayé durant près de six semaines. La mise en place de la loi 78 avait toutefois refroidi les ardeurs de l’association, question de s’éviter des amendes salées prévues par la législation.

Pour les concernés, le vote aura lieu à 18 h 30 au Stade TELUS-Uni-versité Laval.

David Rémillard

Une pétition force un vote de grève

Cycles supérieurs

PHOTO : CLAUDY RIVARD

En entrevue avec Le Soleil ven-dredi dernier, le vice-recteur,

Éric Bauce, a laissé entendre que si le gouvernement ne revenait pas sur sa décision de couper 124 mil-lions $ par année dans les univer-sités en 2012-2013 et 2013-2014, soit 36 millions $ sur deux ans pour l’Université Laval, certains services seraient amputés.

Les heures de disponibilité du PEPS et même celles des bibliothèques pourraient être coupées.

L’Université Laval attend toujours des mesures concrètes du ministère de l’Enseignement supérieur pour éviter de couper dans le budget déjà voté pour l’année financière en cours.

Le gouvernement Marois a déjà accordé le droit aux universités de transférer 50 % des coupes en déficit, ce qui n’est normalement pas permis.

Des emplois pourraient égale-ment être abolis. La somme de 36

millions $ représente environ 450 emplois, calculait Éric Bauce. Il serait toutefois surprenant que des postes de professeurs soient sup-primés, le plancher d’emploi devant être respecté.

Finalement, M. Bauce a évoqué que certains choix de cours pourraient être réduits dans quelques programmes.

Compressions

L’UL couperait dans les servicesLes compressions de 5 % dans le réseau uni-versitaire pour les deux prochaines années auront des conséquences graves sur les ser-vices à la communauté universitaire, affirme l’Université Laval.

David Rémillard

PHOTO : COURTOISIE, UNIVERSITÉ LAVAL

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 20136

Rosalie Readman

Je suis loin d’être une fervente de la gratuité scolaire, mais le trai-tement réservé à cette option dans les derniers mois frise sérieu-

sement le ridicule. Il semble que le simple fait de prononcer les mots déchaîne le « citoyen moyen ».

À vrai dire, je le trouve bien mêlé ce « citoyen moyen ». Parlez-lui de retour du débat sur l’avortement, il ne se lèvera pas en criant que c’est radical, parlez-lui de millions de dollars de ses impôts envolés en corruption et il fera quelques commentaires indignés, mais ne se mettra pas à crier.

Attention toutefois, n’essayez surtout pas de discuter de gra-tuité scolaire avec « ce citoyen moyen » car ça, ÇA, c’est dange-reux, radical, et vous aurez des cris. Sérieusement, j’ai rarement vu deux mots mis ensemble qui pouvaient susciter tant de haine chez les gens.

Un syndrome dérangeant lorsqu’on parle de gratuité scolaire est aussi que la discussion dégénère inévitablement sur les manifes-tations. Un autre de mes gros « plus capable » réside justement dans ces gens de partout dans la ville de Québec qui adorent partager leur traumatisme quant aux manifestations de soir du printemps dernier.

Hey ! Les manifestations comportaient un maximum de 150 per-sonnes, ce qui donnait un gros défilé d’environ 2 minutes par soir devant une maison et ça, c’est seulement si vous habitiez entre la rue Cartier et l’Assemblée nationale ou en Basse-Ville. Vous pourrez donc comprendre que je suis extrêmement perplexe devant le trau-matisme des gens habitant entre Charlesbourg et la Pointe-de-Sainte-Foy.

Voir des gens aussi paniqués que s’exprime dans l’opinion publique une vision qui soit un peu nouvelle, un peu différente de la leur, est révélatrice. Les Québécois sont habitués à des désaccords bien tran-chés : Tout le monde en parle ou Occupation double, chicanes entre anglophones et francophones, un pays pour le Québec ou non…

En contrepartie, essayez de sortir de votre zone de confort et vous verrez, ça dégénère rapidement. Vous voulez essayer, au Québec, de parler sereinement d’accommodements raisonnables, de frais de scolarité ? Bonne chance.

La formulation maladroite employée par une journaliste de Radio-Ca-nada au Téléjournal il n’y a pas très longtemps en est une démonstra-tion flagrante : « Des manifestants menacent de faire valoir leur point de vue », disait-elle. Pas menacent de s’en prendre à la population, de bloquer une route, de déranger un événement public ou de faire du bruit; ils menaceraient de donner leur opinion, leur opinion qui, scandale, était différente.

Oubliez l’attente dans les urgences, les voleurs en cravate, les températures de - 35 degrés Celsius, les gaz de schistes ou la pauvreté; la vraie menace numéro un au Québec : la diversité d’opinions.

Paranoïa et gratuité scolaire

Vous voulez essayer, au Québec, de parler sereinement d’accommodements raisonnables, de frais de scolarité ? Bonne chance.

M. Seymour a exposé sa vision des faits et a proposé des

solutions lors d’une conférence de l’Institut d’éthique appliquée ( IDÉA ) le 11 février dernier. Selon les chiffres qu’il a présentés, il se dépense plus d’argent par étudiant au Québec qu’ailleurs au Canada. « Si on inclut les immobilisations, les fonds de dotation, de recherche et les inscriptions, on arrive à une dépense de 1,94 % du PIB, par rap-port à 1,58 % en moyenne ailleurs au Canada. »

« Ce dont les recteurs se plaignent, c’est d’un manque d’argent dans leur fonds de fonctionnement, qui provient principalement des cou-pures des transferts fédéraux en 1994-1995, affirme-t-il. Lorsque les surplus sont revenus, Ottawa, au lieu de rétablir le finance-ment original, a plutôt octroyé de l’aide directe comme les Bourses du millénaire. »

Trop d’immobilisationM. Seymour croit aussi qu’un des problèmes vient de ce qu’il appelle la « dérive tentaculaire » des universités. « Quand il a été ministre de l’Éducation, François Legault a encouragé une compé-

tition excessive de mauvais aloi entre les universités. Résultat : il y a eu une expansion sans précé-dent des campus satellitaires de plusieurs institutions », explique le philosophe.

« Non seulement y a-t-il eu des dépassements de coûts d’au moins 50 % dans plusieurs cas, mais le financement était pris à même le fonds de fonctionnement, pour-suit-il. La Fédération québécoise des professeurs d’université a pu-blié une étude dénonçant ce fait. Dire qu’on a ridiculisé les étudiants qui ont dénoncé de telles dérives, comme l’Ilot voyageur à l’UQAM », s’insurge-t-il.

Il va jusqu’à accuser les recteurs de schizophrénie. « D’un côté, ils se plaignent d’être sous-financés et d’avoir besoin de plus de pro-fesseurs, pour avoir un ratio prof/élève plus raisonnable. Mais de l’autre, ils approuvent la construc-tion ou la rénovation de nombreux édifices, souvent non nécessaires.» À l’Université Laval, entre 2009 et 2012, le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport a investi 30 millions $ via le programme d’in-frastructure du savoir, essentielle-

ment des travaux de remises aux normes, disait-on à l’époque.

Une accessibilité conditionnellePar ailleurs, M. Seymour croit, à l’instar du philosophe John Rawls, que tous ont droit à l’éducation. « Chacun doit pouvoir développer ses talents pour obtenir un emploi, peu importe son statut socioécono-mique. D’ailleurs, le salaire des pa-rents est un gros indicateur de l’ac-cessibilité aux études supérieures : au Québec, 18 % de ceux qui gagnent entre 25 000 et 50 000 $ envoient leurs enfants à l’université, comparativement à 55 % pour ceux qui gagnent 100 000 $ et plus. »

Toutefois, même si c’était gratuit ( ce qu’il souhaite à long terme ), un contingentement serait à prévoir. « On donne une chance à tous, mais ils doivent la saisir. Ils doivent mon-trer leurs compétences afin de pou-voir continuer à étudier. »

Pour financer le tout, il propose une taxe spéciale aux entreprises. « Elles profitent toutes de la forma-tion de cerveaux à bon marché. Les hommes d’affaires devraient donc payer leur part, les étudiants payant déjà assez », conclut-il.

Sous-financement ou mal-financement ? À l’approche du Sommet sur l’enseignement supérieur, qui aura lieu la se-maine prochaine, les esprits s’échauffent quant au financement des études supérieures. La conférence des recteurs d’universités ( CRÉPUQ ) affirme qu’il manque au moins 600 M$ pour accoter le financement des autres universités canadiennes. Michel Seymour, professeur de philosophie à l’Université de Montréal, croit plutôt que le problème vient d’une mauvaise répartition du financement dans les universités.

Pierre-Guy Veer

Une équipe de l’Université Laval a remporté l’Épreuve du Nord 2013 en mini-baja, présentée sur le campus, dans le Grand Axe, samedi dernier. La voiture numéro 1 a complété 53 tours de piste pour ainsi remporter l’épreuve. L’École polytechnique de Montréal et le Rochester Institute of Technology ont complété le podium. L’Épreuve du Nord, une compétition amicale, sert de préparation pour les courses du championnat SAE disputées à l’été, généralement aux États-Unis. Les jeunes ingénieurs participeront à environ trois courses au cours d’une année. David Rémillard

PHOTO : CLAUDY RIVARD

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 20138

Arts et culture

Perreau danse autrementPHOTO : GUYLAINE JACOB

Critique littéraire : Fâché Noir | 10

Critique CD : Hôtel Morphée | 10

Jusque là, l’artiste originaire du Grand Nord avait pu tâter le

pouls de son plus récent maté-riel presque exclusivement chez « les Anglos » du Canada, en pre-mière partie de Black Wood ; une tournée « géniale » selon elle.

La formule de son spectacle actuel diffère de celle en trio qu’elle avait adoptée dans la tournée There Will be Stars, son premier album solo sorti en 2009. Malgré qu’elle soit maintenant accompagnée de ses cinq « super musiciens »,

l’ambiance intimiste qui avait fait sa marque est préservée : « Il y a des moments totalement purs et petits, où il n’y a plus un bruit. En même temps, c’est plus dansant, ça groove plus, mais c’est pas imposé, ça vient naturellement », explique Elisapie.

Un spectacle somme toute à l’image de son plus récent album sorti en novembre 2012, Travelling Love, qu’elle qualifie « d’un peu plus pop, anglophone ; un mélange de chansons très émotives, très

« femme », contrastées avec un côté plus léger, dansant, libre ». L’artiste avoue avoir voulu prendre ses dis-tances d’un folk plus douloureux avec lequel elle avait souvent flirté auparavant. Pour ce faire, elle s’est entourée de fidèles collaborateurs ( Éloi Painchaud, Manuel Gasse, Gabriel Gratton ) et s’est renou-velée avec la présence ajoutée de François Lafontaine, de Jim Cor-coran et de Brad Barr, notamment.

En fait, Elisapie dit avoir une grande ouverture dans son ap-

Voyages Nord-SudC’est avec une intensité bien palpable que Elisapie Isaac entrevoit, avec Tra-velling Love, le potentiel de sa prochaine visite à Québec, le 20 février pro-chain au Grand Théâtre de Québec.

Darith Chhem

proche musicale : « Je ne me met-trais pas tout de suite dans une catégorie. Je pense que j’ai encore plein d’albums à faire et j’ai le goût de surprendre à chaque fois ». C’est de manière apparentée qu’elle ex-plique son choix de ne pas avoir ab-solument exploité le filon trilingue : « Je suis très instinctive. [ Chanter en anglais ] ce n’est pas dénier ma culture, ma langue. Mon oncle qui faisait partie d’un des plus vieux rock bands des années 1960 chan-tait en anglais, mais ça veut pas dire qu’il n’était pas Inuk. Quand on écrit de la musique on n’a pas cette bar-rière-là, c’est très free. »

Quoi ? Travelling LoveQui ? Elisapie Isaac Où ? Grand Théâtre de QuébecQuand ? 20 février 2013

Rencontré dans sa loge un peu avant le début de la prestation,

l’artiste dégage un calme bardé d’enthousiasme. Plus qu’une simple collaboration artistique, le tandem créateur Péloquin-Per-reau est basé sur une amitié et une confiance mutuelles qui transpa-raissent. « J’avais carte blanche », affirme l’interprète. « C’est rare qu’un auteur donne autant de li-berté ». Probablement parce qu’il a senti que Yann Perreau avait bien

fait ses devoirs : il a su s’approprier les textes sans les dénaturer, en dénotant une compréhension pro-fonde de la pensée du poète.

N’eût été la présence à la mez-zanine d’un voisin bruyant dont la place rêvée aurait été sur une scène — mais pas celle-là, de grâce! —, la soirée aurait été magique. Malheureusement, cet irritant était suffisant pour détourner l’attention de la véri-

table fête musicale qui se dé-ployait devant nous. En première partie, Sarah Bourdon, armée de sa guitare et de sa voix tour à tour cristalline et un brin rocail-leuse, a installé le public dans une ambiance romantique avec ses œuvres folk intimes, simples et touchantes. Elle s’est par la suite jointe au trio complice de Perreau, complété également par le musicien polyvalent Jean-Alexandre Beaudoin.

C’est devant un Théâtre Petit Champlain conquis d’avance que Yann Perreau a présenté sa version « tournée » d’À genoux dans le désir le 16 février der-nier. L’album paru en octobre 2012 est composé de textes du poète Claude Péloquin et des pièces de cet opus, ainsi que des précédents ( Un serpent sous les fleurs, Western Romance ).

Justine Pomerleau-Turcotte

L’instrumentation touffue de l’album devait passer par une cure d’amaigrissement pour pouvoir trimballer plus facilement les chan-sons. Mais c’est parfois en dépouil-lant une pièce qu’on s’approche le plus de son âme, de son essence… L’enrobage réussit à se faire parfois plus dense, même avec un effectif réduit. Plus tôt dans la soirée, Yann Perreau confiait : « … des fois, on pousse plus. On est trois, mais des fois, tu fermes les yeux et t’as l’impression qu’on est douze ! » Promesse tenue. Les musiciens, solides, livrent une performance toute en nuances, solide, affirmée. Du funk chaud de La goutte à l’in-timité de Le bonheur est à côté, pas de l’autre côté en passant par l’énergie rythmée de Les temps sont au galop, ils passent d’un rôle

à l’autre avec aisance tout en trans-mettant un réel bonheur de jouer.

La mise en scène est également fort réussie : ainsi, le piano se transforme en bar le temps d’un voyage à Marseille, et un panneau à l’arrière est propice à des pro-jections créatives et à du théâtre d’ombre hypnotisant.

Bref : un artiste au sommet de sa forme et de son art, une soirée réussie, et une tournée prometteuse.

Quoi ? À genoux dans le désirQui ? Yann PerreauOù ? Théâtre Petit ChamplainQuand ? En supplémentaire le 11 avril 2013

PHOTO : COURTOISIE, RAPHAEL OUELLET

Page 9: Impact campus 19 février 2013

ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 2013 9

À lire sur impactcampus.qc.ca

Critique de la pièce Amen de la troupe Les Treize

Critique de l’exposition Les petites désillusions à l’Établi

La 6e édition réunit des étu-diants de divers programmes

aux talents diversifiés.

Hugues Caillères et Thomas Langlois présenteront un nu-méro de poésie slam et Raphaël D. Têtu exposera ses talents au beatbox. Chanelle Tremblay et Justine Murray, toutes deux auteures-compositrices-inter-prètes, s’accompagneront au piano pour présenter leurs com-positions, tandis que Maxime Frenette livrera une chanson soutenue par sa guitare. Mathias Tousignant-Berry, Alexis Taillon-Pellerin et Antoine Angers-Mo-reau, de leur côté, se lancent dans le jazz manouche. Finale-ment, Shayne Michael Thériault offrira un solo de danse théâ-trale alors que Christian Phan et Mac-Pherson Remarais oseront une danse hip-hop popping.

Venez les encourager vendredi le 22 février au Théâtre de la cité universitaire dès 20 h !

Université Laval en spectacle 2013

La grande galerie accueille cette fois-ci l’artiste montréa-

lais Luc Paradis, qui profite de ce grand espace pour nous proposer un plongeon dans son univers artistique à travers Viser Goliath / Foreign Memories, reprenant un certain nombre de ses œuvres. Du collage au dessin, en passant par la sculpture ou le jeu d’ombre, le visiteur est emporté entre l’abstrait et l’explicite au détour de formes évocatrices aux allants parfois phal-liques et osés. Un peu de provo-cation, une dose de voyeurisme, mais surtout cette diversité entraî-

nante bien desservie par la variété des supports utilisés, destinée (et c’est avoué) à en brouiller quelque peu l’origine. Luc Paradis s’amuse donc de vous pour votre plus grand plaisir! Une thérapie d’artiste?

La petite galerie, quant à elle, est actuellement le socle de créativité d’Olivier Morvan, qui y expose pour la première fois à Québec une nouvelle étape de son épisodique projet escapologique (l’art de se défaire d’entraves), intitulée Tour de force. L’artiste français persiste dans son exploration énigmatique

de la transition entre fiction et réel, à travers la structuration de l’es-pace et le symbolisme quotidien. Une petite surprise perdue entre prison oppressante et occupation rassurante, à découvrir de son âme et de ses yeux.

Enfin, l’entrée vidéo s’amuse avec deux artistes québécoises intro-duites par le collectif Stand de tir : Sarah L’Hérault et Audrey St-Laurent. Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés re-fait la déco façon « collage petite fille des années 90 » avec l’amour

Trois univers uniquesCe sont bien trois nouvelles expositions qui passent à travers l’Oeil de poisson depuis vendredi : Viser Goliath / Foreign Memories, Tour de force et Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Sylvain Fillos

kitsch pour fil directeur, et un ter-rible désir d’utopie positive teintée de superstitions. À la fois visuelle et sonore, l’adolescence d’Internet devient un outil de ( re ) découverte ludique de nos premiers émois nu-mériques par gifs animés et tests d’amour interactifs. Plus dada que gaga, une exposition béate fraîche

d’amour et de bonté à en faire sourire votre cœur.

Trois univers uniques et dérou-tants, et autant de bonnes rai-sons de faire un tour du côté de la côte d’Abraham. C’est à l’Oeil de poisson, et c’est jusqu’au 17 mars.

PHOTO : SYLVAIN FILLOS

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 201310

Il aura fallu cinq ans au groupe Hôtel Morphée pour finalement nous dévoiler son premier album, Des histoires de fantômes, qui

est disponible en magasin depuis le 12 février.

« Maison de disque indépendante qui promeut la liberté de créa-tion », Audiogram a tenu sa promesse en signant ce quatuor. L’album se compose de onze chansons, chacune ayant un titre très révélateur. Pas de facettes artificielles dans cet opus ! Hôtel Mor-phée nous parle des vraies choses, et c’est peut-être pour cela que nous finissons par nous identifier au groupe. Tout y passe : la peur, l’amour, la crainte… le doute.

Garde à vous est marquée par une mélodie qui nous entraîne et des paroles sincères — tristes et nostalgiques —, et l’arrivée de « l’armée » de Hôtel Morphée est imminente. Toujours dans le même registre, La Bête et la mitraille nous étonne. Puis, déjà, lors de la troisième chanson, l’album se teinte de douceur, avant de venir nous réveiller avec Des histoires de fantômes. Après l’histoire du soir, c’est l’heure de dormir, de s’échapper, de L’échappée. Vient ensuite le temps de l’Interlude romantique, suivie de cette déclaration pour Simon : « Je ne t’ai jamais dit je t’aime, oui, je ne t’ai jamais dit je t’aime ». Puis, Hôtel Morphée nous dévoile son côté pop-rock avec Dessine-Moi. Enfin, les trois dernières chansons nous amènent cette fraîcheur et cette légèreté soulignée par le duo frivole dans Voices et honnêtement C’est mieux comme ça !

Le quatuor a cette force de savoir parler de ses émotions et de s’ex-primer par le biais de ses instruments. Ajoutez à cela des musiciens généreux, altruistes, prodigues et à l’aise sur scène et vous aurez un concept unique.

L’univers rock inébranlable de Des histoires de fantômes a de quoi nous envoûter, nous séduire, nous enivrer, nous transporter. Défi-nitivement pas dans la norme, Hôtel Morphée a de quoi faire son chemin dans l’industrie musicale.

3/5Anne Lebreton

HÔTEL MORPHÉE

DES HISTOIRES DE FANTÔMES

AUDIOGRAM

FÂCHÉ NOIR

STÉPHANE DOMPIERRE

QUÉBEC AMÉRIQUE

Colère noire, rire jaunelittératurela

SAUVER

Stéphane Dompierre est de ces auteurs qui, à l’intérieur

d’un même livre, réussissent à nous faire grincer des dents et rire aux éclats. Nous n’avons qu’à feuilleter ses romans les plus connus, tels que Un petit pas pour l’homme ( 2004 ) ou Mal élevé ( 2007 ), ou encore ses ori-ginales bandes dessinées Jeune auteur ( 2008-2010 ), en collabo-ration avec Pascal Girard, pour y retrouver le petit je-ne-sais-quoi qui nous accroche dans l’écriture de Dompierre. Abondante en ce sens, sa plus récente parution,

Fâché Noir, lancée chez les édi-tions Québec Amérique cette année, regroupe plusieurs de ses chroniques produites pour le blogue de Yahoo ! Québec entre 2011 et 2012.

Le premier billet intitulé Fâché noir contre les gens sans opinions nous met directement dans l’at-mosphère aigre-douce qui nous plaît tant et qui agrémentera le reste de notre lecture : « L’opi-nion. Un jour, on ne la voyait nulle part, le lendemain, elle était par-tout. Avec l’arrivée de la machine

à café dans les bureaux, l’opinion a cessé d’être l’exclusivité des philosophes et des penseurs. » ( p. 11 ) S’adressant à monsieur et madame-tout-le-monde, Fâché Noir se veut une chronique d’opi-nion sur ce qui choque le citoyen moyen. Allant des chats aux télé-phones intelligents, en passant par la caissière lente à l’épicerie et les photos de voyage, les textes de Dompierre disent tout haut ce qu’on pense plus bas. Il est difficile de choisir un billet coup de cœur à travers le recueil, car les chroniques sont toutes plus savoureuses les unes que les autres. Par ailleurs, on aime éga-lement les petits commentaires anonymes ( souvent haineux ) immiscés un peu partout dans le livre et qui font en sorte que, contrairement à d’autres chro-niques d’actualité, celles de Dom-pierre ne se prennent pas trop au sérieux.

Véritable thérapie par le rire, cer-tains lecteurs se reconnaîtront cependant dans les comporte-ments décriés. C’est à ce moment qu’on rit jaune. Bien qu’on n’y vise personne précisément, ce recueil est malgré tout à lire avec une certaine parcimonie. En ce sens, le quatrième de couverture nous rappelle que ce projet se veut à la fois intelligent, mais surtout ludique : « Ta vie est une suite de mésaventures, de contretemps et d’imprévus. Tu serais tenté de te fâcher, mais ce n’est pas nécessaire. Stéphane Dompierre s’en occupe à ta place, ce qui te

laisse tout le loisir de faire autre chose. » Néanmoins, à la fin de la lecture d’une chronique, on ne peut s’empêcher de prendre un moment de réflexion afin de faire une brève introspection.

En terminant, soulignons que l’aventure se poursuit toujours pour Stéphane Dompierre et Faché Noir sur Yahoo ! Québec. Il est d’ailleurs possible d’y lire sept nouvelles chroniques parues en 2013.

Annik C.-Brousseau

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INTERNATIONAL | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 2013 11

International

Les États-Unis victimes d’une importante cyberattaque

PHOTO : CLAUDY RIVARD

Sa détention a été classée « se-cret d’État » par Israël. La nou-

velle de sa capture est alors ap-parue sur le site Web d’un média local avant d’être rapidement re-tirée. Puis, pendant plus de deux ans, l’affaire a été entourée d’un silence médiatique complet. L’en-quête a été menée par la presse australienne suite au rapatriement du corps. L’investigation les mène au Mossad, les services secrets dont Zygier aurait été un agent. Les circonstances de sa détention

et de son suicide demeurent tou-tefois mystérieuses.

En Israël, la censure multiplie tou-jours ses efforts pour étouffer l’affaire. Mardi, le Premier ministre a réuni d’urgence le Conseil des éditeurs, leur demandant de col-laborer avec le gouvernement pour ne pas étaler « l’incident embarrassant » pour l’État. Ce ne sont donc pas les médias qui ont informé le public israélien de l’af-faire, mais bien les députés, qui

bénéficient d’une immunité par-lementaire. À la Chambre, l’oppo-sition reproche alors au gouver-nement de museler la presse. Les parlementaires ont été aussitôt accusés de « se solidariser avec l’ennemi » par l’ancien ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Jeudi, le gouverne-ment a admis que Zygier a été interpellé alors qu’il était sur le point de révéler des informa-tions sensibles sur les services d’espionnage.

L’affaire du « prisonnier X » embarrasse IsraëlIl s’appelle Ben Zygier, 34 ans, Australien d’origine et immigré en Israël au début des années 2000. Ce père de deux enfants a été incarcéré, début 2010, dans la prison à haute sécurité Ayalon, à Ramla. C’est dans cette ins-titution que Zygier se suicide en décembre de la même année, sans qu’on connaisse les motifs de son arrestation ni les charges qui pèsent contre lui.

Boris Proulx

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. PHOTO : COURTOISIE, FLICKR, DOWNING STREET, CRATIVE COMMONS

La Chine pointée du doigtParmi les pays incriminés, la Chine est accusée d’être celle ayant recours aux cyberattaques les plus soutenues contre les États-Unis. En effet, l’Empire du Milieu lancerait des attaques ré-pétées dans l’optique de péné-trer les systèmes informatiques d’entreprises, d’organisations et de groupes de presse amé-

ricains. Ainsi, la Chine dérobe des informations classées du gouvernement et réalise un gain économique aux dépens du pays qu’elle attaque.

Trois autres pays citésBien que l’agressivité de ces trois pays soit sans commune mesure avec celle de la Chine, le rapport du NIE cite aussi la Russie, la

France et Israël parmi les pays étant à l’origine des cyberat-taques. Si cette pratique était déjà suspectée provenant de la Chine et de la Russie, on ignorait que des pays alliés tels que la France et Israël s’adonnaient au cyberespionnage à l’encontre des États-Unis, pays avec qui ils entretiennent tous deux des relations étroites.

Les documents classés, publiés par le Washington Post, in-diquent que les organisations actives dans les secteurs de l’énergie, de l’aérospatiale, de la finance et de l’automobile sont celles qui sont principale-ment ciblées par les cyber-es-pions. Toujours selon le Post, les dommages causés aux sociétés américaines victimes de telles attaques sont considérables. Ils s’estimeraient à des dizaines de milliards de dollars.

Double jeuLes États-Unis ont déposé plu-sieurs plaintes à l’Organisation générale du travail. Ils dis-

posent aussi de certains outils dans le but de faire pression sur les pays impliqués dans cette attaque. Toutefois, il reste à voir comment les relations avec la France seront affectées par ces événements. Rappelons que la France s’était dite victime de cyberattaques de provenance américaine en 2012. Le minis-tère de la Sécurité intérieure des États-Unis avait alors nié les allégations rappelant le fait que la France était un « allié proche ». Y’a-t-il de réelles normes entre pays alliés dans le domaine du cyber-espionnage, ou ces deux pays jouent simple-ment un double jeu?

Selon un rapport relevant d’évaluations officielles menées par le National Intelligence Estimate ( NIE ), des attaques ont été lancées contre les systèmes informatiques américains. Ces campagnes de cyberespionnage ont pour but d’attenter à la compétitivité économique du pays.

Pierre-Olivier Forget

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SCIENCES ET TECHNO | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 201312

Sciences et technoStimuler le cerveau pour mieux

performer ? C’est possible ! | 13

Valérie DésyroyChef de pupitre sciences

Concept de l’exploitation minière. PHOTO : COURTOISIE, DSI

L’envoi de carburant, d’eau et de matériaux nécessaires

à l’exploration de l’espace de-meure affreusement cher: au moins 10 millions $ par tonne, même en utilisant de nouveaux lanceurs à faible coût qui seront bientôt disponibles.

Si les satellites de communication et les missions avec équipage à destination de Mars pouvaient se servir directement dans l’espace, la recherche ne serait plus freinée par cette pression financière énorme. Rick Tumlinson, président de la Deep Space Industries ( DSI ), ex-plique que c’est la seule façon de pouvoir assurer un développement spatial durable. Il soutient que les astéroïdes pourraient s’avérer être une solution idéale.

Potentiel économique majeur 2012 DA14 aurait pu valoir environ 195 milliards $, si son orbite avait été différente. Sa trajectoire était inclinée par rapport à la Terre, et chasser l’astéroïde vers le bas pour rendre possible l’exploitation minière nécessitait trop d’énergie. « Malheureusement, nous ne pourrons utiliser les ressources de notre visiteur cette fois-ci, mais il y en aura d’autres, et si l’un d’entre eux possède une orien-tation satisfaisante, nous voulons être prêts », lance M. Tumlinson. En effet, plus de 900 nouveaux astéroïdes passent près de la Terre chaque année.

Quelle valeur un astéroïde exploi-table peut-il bien représenter ? Selon les experts de la DSI, si 2012 DA14 contient aussi peu que 5 % d’eau récupérable, cette eau uti-lisée comme carburant à fusée représente jusqu’à 65 milliards $. Si on ajoute à ceci 10 % de fer, de nickel et autres minerais pouvant être utilisés pour des matériaux de construction, la valeur pourrait grimper jusqu’à 130 milliards $ supplémentaires.

Et même si les nouveaux lanceurs réutilisables permettaient de faire chuter le prix des envois de 20 %,

un astéroïde comme 2012 DA14 re-présenterait tout de même environ 39 milliards $.

C’est pourquoi le PDG de la DSI, David Gump, qualifie actuelle-ment ces astéroïdes de véritable « oasis de l’espace ». Dans un com-muniqué de presse, il déclarait que « ces objets célestes pour-raient être aussi importants pour la conquête de l’espace que l’ont été les gisements de minerais de fer du Minnesota pour l’indus-trie automobile de Detroit au siècle dernier ».

Le plus gros à frôler la Terre d’aussi près !2012 DA14 a été identifié en fé-vrier 2012, et est demeuré 32h dans notre système Terre-Lune. L’astéroïde est entré le 14 février à 22 h ( heure locale ), et en est ressorti le lendemain vers 7 h. Il est passé si près de la Terre que par moments, sa distance était inférieure à celle de nos satel-lites. On a même pu l’apercevoir aux jumelles !

Mais si sa trajectoire était bien documentée, le corps céleste, lui, reste beaucoup plus flou. Les incer-titudes principales concernent son diamètre et sa composition. La taille

2012 DA14 : l’astéroïde qui a frôlé la terre pourrait valoir 195 milliards $

Vendredi après-midi dernier, un astéroïde géant est passé à 27 600 kilomètres de la Terre, ce qui est relativement proche à l’échelle spatiale ( un dixième de la distance Terre-Lune, ou le double de notre diamètre terrestre ). Pourquoi n’exploiterions-nous pas ce dinosaure de 135 000 tonnes, entièrement com-posé de roches, de métaux et de glace, afin de peut-être y découvrir des minerais rares et des sources d’énergie ? C’est le pari qu’ont pris au moins deux entreprises américaines: Planetary Resources et Deep Space Industries. Selon cette dernière firme, l’astéroïde baptisé 2012 DA14 qui est venu frôler la Terre vendredi dernier pourrait valoir 195 milliards $ américains.

des astéroïdes est étudiée grâce à la réflectivité de leur surface. Si l’objet est sombre, c’est que l’objet est gros: il réfléchit énormément de lumière. Malheureusement, la réci-proque ne s’applique pas: ce n’est pas parce qu’un astéroïde est petit qu’il ne peut refléter beaucoup de lumière.

Quant à sa composition, on estime que le rocher est essentiellement de nature pierreuse, mais qu’il pourrait grandement varier dans la quantité d’eau et les métaux qu’il contient. Stephen Covey, directeur de la recherche chez DSI, pense que 2012 CA14 se-rait un astéroïde de type L, une classe qui reflète environ 20 % de lumière. En conséquence, son diamètre approcherait les 50 mètres.

Science-fiction ou réalité ?La firme américaine évaluera les prochaines cibles prometteuses en vue de leur exploitation, à l’aide de petites sondes spa-tiales de 25 kilos, les « FireFlies ». On prévoit le premier envoi d’ici deux ans, pour des travaux d’une durée de quelques mois. Les ren-

seignements obtenus permet-tront de croiser les informations et les lectures prises par nos télescopes terrestres. Cette pre-mière étape sera suivie de l’envoi des « DragonFlies », qui rappor-teront des échantillons. DSI vise 2020 pour le début des premières exploitations minières.

La firme déclare qu’il n’y a pas de science-fiction dans son projet, que la physique fonctionne, et qu’il n’y a aucune technologie prévue dans son plan d’affaires qui n’est pas déjà réalisée à tra-vers plusieurs laboratoires par-tout sur la planète.

On peut cependant se ques-tionner concernant les aspects légaux que de telles avancées scientifiques supposent. En 1967, le Traité international de l’espace assure une liberté d’accès des États à l’espace extra-atmos-phérique. Néanmoins, rien n’est ratifié concernant des droits commerciaux futurs.

« L’espace est grand, il y a de la place pour tout le monde », conclut Tumlinson.

Concept du DragonFly . PHOTO : COURTOISIE, DSI

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SCIENCES ET TECHNO | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 2013 13

PHOTO : VALÉRIE DÉSYROY

PHOTO : CLAUDY RIVARD

Avec les examens de mi-ses-sion à nos portes, la plupart

d’entre nous, étudiants, se tour-nons vers notre bonne amie la caféine. Elle aide lors de longues

séances d’études ou quand on es-saie de rester éveillé pour finir une recherche due le lendemain matin. Plusieurs mythes circulent sur le café, quelques-uns plus difficiles à croire que d’autres. Saurez-vous déceler les mythes de la réalité ?

La consommation de caféine augmente les risques de dépressionFaux - Au contraire, une étude publiée dans le journal Archives of Internal Medicine démontrerait que les consommateurs de café diminueraient leur risque de dé-pression. En fait, une diminution de 15 % aurait été observée chez les personnes consommant de deux à trois tasses de café par jour com-

parativement à ceux en buvant une ou moins. De plus, les personnes qui en consomment 4 tasses et plus par jour verraient leurs risques diminuer de 25 %.

Le café permet d’éliminer les effets de l’alcoolFaux - La caféine n’améliore aucu-nement les facultés. L’état d’éveil qu’elle provoque peut sembler aider à la diminution de l’état d’ébriété, cependant, le taux d’alcool dans le sang demeure le même.

La caféine provoque une dépendanceVrai- Lorsque la consommation de caféine est brutalement cessée,

Mythes et réalitésLa caféine

Consommée par 80 % de la population, la caféine est le stimulant le plus utilisé dans le monde. Elle se retrouve notamment dans le chocolat, le thé, le café et les boissons gazeuses.

Sophie de la Sablonnière

certaines personnes ressentent des symptômes tels que des maux de tête, de la fatigue et de la som-nolence. Par contre, ces symp-tômes ne durent qu’une journée, voire deux, et peuvent être évités si la consommation est réduite progressivement plutôt que cessée brutalement.

La caféine augmente le risque de maladies cardiovasculairesFaux - Plusieurs études ont conclu que la consommation de caféine ne dérègle pas le rythme car-diaque, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires. Lors de la consommation de caféine, une légère et temporaire hausse de tension peut être observée chez les personnes sensibles à la caféine. Néanmoins, cette hausse de tension n’est pas différente de celle provoquée par une activité normale, telle que monter les esca-liers. Les personnes ayant des pro-

blèmes d’hypertension devraient cependant consulter leur médecin avant de consommer de la caféine.

La caféine provoque le cancerFaux - Au contraire, des agents an-tioxydants se retrouvent dans de nombreuses boissons contenant de la caféine, notamment le thé, le café et le chocolat. Reconnus depuis quelques années comme ayant des pouvoirs bénéfiques pour la santé, ces antioxydants aideraient donc à la prévention du cancer.

Que vous le preniez noir, avec un sucre ou du lait, le café semble avoir beaucoup de bienfaits, en plus de nous garder éveillés quand la motivation ou l’énergie semblent nous déserter. Il est cependant important de faire attention de ne pas dépasser la dose limite recommandée, soit 300 à 400 mg par jour.

La stimulation magnétique trans-crânienne ( TMS pour transcra-

nial magnetic stimulation ) et la sti-mulation transcrânienne par courant ( tD/ACS pour transcranial direct/alternating stimulation ) sont deux techniques de stimulation cérébrale non invasive. Ces techniques per-mettent de stimuler avec précision certaines régions du cerveau en émettant des pulsations électroma-gnétiques et un courant électrique, respectivement. Notre laboratoire évaluera prochainement l’impact de la TMS sur certaines fonctions co-gnitives. Il est admis que les réseaux neuronaux communiquent entre eux par potentiels d’action à une certaine fréquence, selon les carac-téristiques des neurones impliqués. En stimulant le cerveau avec la TMS ou tDCS, il est possible d’influencer cette fréquence. Cette modulation de l’activité neuronale peut résulter en changements neurophysiolo-giques à long terme si la stimulation est répétée. C’est le phénomène de plasticité cérébrale. Ces change-ments par plasticité sont employés avec succès en psychiatrie clinique. Par exemple, la TMS est utilisée pour traiter la dépression majeure

en stimulant des régions dysfonc-tionnelles liées aux émotions. Mais qu’arrive-t-il lorsque nous utilisons ces techniques sur des cerveaux sans lésions ni dysfonctionne-ments ? Est-il possible d’augmenter le potentiel cognitif humain ? De maximiser ses capacités d’appren-tissage ? Plusieurs scientifiques se sont penchés sur la question et les résultats sont étonnants.

Améliorer la mémoire de travailUne fonction cognitive fondamen-tale en neurosciences, mais égale-ment pour tout bon étudiant, est la mémoire. On nous propose sans cesse méthodes et exercices afin d’augmenter notre capacité à re-tenir des informations. La mémoire dépend principalement d’une fré-quence d’encodage des neurones hippocampaux. En ciblant ces neu-rones, il est possible de moduler certains aspects de la mémoire avec la stimulation non invasive. Ainsi, les travaux de Dr Chi (Université de Sidney ) et ses collègues en 2010 ont utilisé la tDCS chez des étudiants qui mémorisaient des informations. Ces derniers ont démontré un meilleur encodage des informations, facili-

tant ainsi le rappel ultérieur. De plus, les travaux de Dr Javadi ( Université de Londre ) et ses collègues, publiés en 2011, ont démontré que la tDCS améliorait la mémoire de travail. Cet espace de mémoire à court terme est sollicité lors de la réalisation d’une tâche académique. Ainsi, la tDCS pourrait améliorer l’efficacité des étudiants.

Une attention soutenue accrueUne autre fonction cognitive vi-tale pour l’homme est l’attention. Au lieu d’être soucieux des pré-dateurs environnants, l’homme d’aujourd’hui se doit plutôt de... réussir ses examens académiques. Pour ce faire, ne serait-il pas for-midable de pouvoir activer notre attention en « mode automatique » lors de cours plus ardus ou moins dynamiques ? Différents processus attentionnels ont été améliorés avec la TMS chez le sujet sain. Par exemple, Dr Hilgetag ( Université de Boston ) et ses collègues en 2001 ont démontré une amélio-ration de l’attention visuospatiale des sujets grâce à une session de TMS. Similairement, en 2010, Hwang et ses collègues ont rap-

Stimuler le cerveau pour mieux performer ? C’est possible !Rien ne semble arrêter les progrès en neurosciences et les étudiants pour-raient même bientôt en bénéficier ! En effet, de récents travaux sur la stimu-lation cérébrale non invasive suggèrent la possibilité d’améliorer les habiletés cognitives du cerveau sain.

Antoine Hone-BlanchetJean Levasseur-Moreau

porté une diminution des erreurs commises à une autre tâche atten-tionnelle, le Conners’ continuous performance ( tâche où l’on doit appuyer sur une touche seule-ment lorsqu’une lettre précise est présentée à l’ordinateur ), après avoir reçu la TMS. Il semble donc également possible d’améliorer le contrôle attentionnel chez des sujets sains. Cette habileté de contrôle attentionnel nous permet de concentrer notre attention sur une information précise tout en faisant abstraction de distracteurs environnants. Dr Vanderhasselt ( Université de Ghent ) et ses col-lègues en 2007 ont rapporté que les sujets recevant la TMS perfor-maient mieux, c’est-à-dire qu’ils arrivaient à concentrer leur atten-tion et à inhiber les distracteurs plus rapidement, au Stroop ( tâche où l’on doit ignorer le sens des

mots présentés et seulement en nommer la couleur ), un test clas-sique en neuropsychologie.

Ces résultats suggèrent la possibi-lité d’améliorer différents aspects mnémoniques et attentionnels chez les sujets sains. Bien qu’il s’agisse d’une technologie pro-metteuse, le concept d’améliora-tion des habiletés cognitives est encore jeune et plusieurs études devront être menées pour en ap-profondir la compréhension. Évi-demment, l’amélioration cognitive soulève de nombreux question-nements éthiques. Par exemple, est-ce sécuritaire et éthique de stimuler un cerveau en développe-ment de façon artificielle ? Ques-tionnement qui est du même ordre que l’utilisation de stimulants et autres médicaments pour amé-liorer l’attention et la mémoire.

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SPORTS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 201314

Sports

Raphaël Bergeron-GosselinChef de pupitre sports

La fin d’une époquePHOTO : CLAUDY RIVARD

C’est cette fin de semaine que se déroulaient les championnats provinciaux de badminton univer-sitaire, au PEPS de l’Université Laval. Autant les femmes que les hommes du Rouge et Or ont dû se contenter d’une troisième position. Ce sont les Carabins de Montréal qui sont repartis grands champions de ce tournoi en remportant l’or chez les dames et les hommes.

Le dernier défi que les Lavallois avaient à traverser s’ils dési-

raient demeurer sur le podium était les Redmen de McGill. C’est sans trop de difficulté que les locaux ont vaincu les Montréalais. Les vic-toires d’Audric Hartmann Karsenti en simple et des équipes compo-sées de Maxime Marin – Benjamin Fleury-Larocque et Gabriel Drolet – David De la Chevrotière ont permis aux locaux de repartir avec la mé-daille de bronze autour du cou.

Ce sont les Citadins de l’UQAM qui ont mis fin aux espoirs du Rouge et Or de mettre la main sur le titre en l’emportant face aux favoris de la foule en demi-finale. Les hommes ont tout de même offert une excel-

L’entraîneuse-chef de l’équipe de basketball du Rouge et Or,

Linda Marquis, a vécu sa 500e vic-toire mercredi dernier contre les Gaiters de Bishops. Laval a défait ses adversaires 58-51 à Lennoxville.

Linda Marquis se dit fière de la persévérance dont elle a fait preuve depuis ses débuts. En achevant sa 28e saison en tant qu’entraîneuse-chef avec l’équipe du Rouge et Or, Marquis peut être fière du travail accompli. « Ça représente bien la persévérance dont j’ai fait preuve tout au long de ces années », a admis la pilote

lavalloise. Elle ajoute aussi que c’est en conservant ses valeurs qu’elle a pu gagner toutes ces batailles et grâce à son assiduité qu’elle a pu atteindre le plateau des 500 victoires.

La compilation des résultats, soit des rencontres hors-concours, de la saison régulière, des séries éliminatoires et des parties au championnat canadien, illustre très bien le chemin victorieux de Marquis. Avec un pourcentage de victoire de 0,640, l’entraî-neuse-chef compile 500 gains contre 281 défaites.

La bonne continuité de l’entraî-neuse pourra donc mener son équipe en séries éliminatoires cette année, avec une fiche qui présente jusqu’à maintenant six victoires et sept défaites.

C’est évidemment à domicile que l’acquisition de cette 500e victoire sera soulignée, soit le samedi 23 février à 17 h, où l’équipe lavalloise affrontera les Stingers de Concordia.

Julie Loiselle

Depuis le temps qu’on en parle, il semblerait qu’on

s’approche de plus en plus du fameux combat entre Jean Pascal et Lucian Bute. Selon un article publié sur le site de TVA Sports, le combat aurait lieu le 25 mai prochain au Centre Bell. Les présidents du Groupe GYM et InterBox devraient se rencon-trer sous peu pour discuter des détails de l’entente, mais le tout serait officiel.

Toutefois, selon RDS.ca, le combat ne serait pas si officiel. Les deux partis seraient en discussion sé-rieuse afin de conclure une entente, mais rien de confirmé. Initialement, Jean Pascal devait affronter Chad Dawson, mais à la même date. Le président du groupe GYM, Yvon Michel, a expliqué au réseau RDS que des pourparlers étaient pré-sentement en cours, mais que toutes les options disponibles sont toujours possibles.

Nous devrions donc connaître le véritable avenir des deux boxeurs sous peu. Advenant une confron-tation entre les deux pugilistes, il s’agirait d’un des plus importants combats de l’histoire au Canada.Jean Pascal a une fiche de 27 vic-toires, 2 défaites et 1 combat nul ( 16 K.-O. ), tandis que son poten-tiel adversaire a récolté 31 vic-toires contre seulement 1 défaite ( 24 K.-O. ).

R.B.-G.

en bref

en bref

Le plateau des 500

Le Québec déchiré ?

lente opposition à leurs adversaires en échappant l’affrontement 3 par-ties contre 2.

L’entraîneur-chef, Étienne Couture, affirmait après la rencontre que leurs adversaires avaient profité de leur expérience pour l’emporter face à ses protégés. « Nous avons paniqué et pris de trop gros risques, alors qu’eux ont mieux géré la situa-tion », a analysé Couture.

La saison des joueurs de bad-minton n’est toutefois pas ter-minée. Ils se donnent rendez-vous les 8 et 9 mars prochains en vue du championnat provincial par équipe mixte et individuel. Les Carabins, qui ont excellé cette fin de semaine, auront la chance d’évoluer devant leurs partisans.

Nous avons paniqué et pris de trop gros risques, alors qu’eux ont mieux géré la situation

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SPORTS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 19 FÉVRIER 2013 15

En plus de remporter le pre-mier match de la finale pro-

vinciale 3 manches contre 0, le Rouge et Or a atteint le cap des 100 victoires consécutives au PEPS. Il ne s’agissait toutefois pas de l’objectif principal si l’on se rapporte aux dires de Pascal Clément. « Avant la rencontre, je ne vais même pas aborder

la possibilité de remporter une 100e victoire consécutive. Notre but est de poursuivre notre pro-gression et de se donner une avance dans la série », a claire-ment affirmé l’entraîneur avant la partie.

Quelques heures plus tard, une fois l’exploit accompli, Clément

était tout de même bien heureux de ce que ses joueurs et les an-ciens ont accompli. « Il faudrait être innocent de penser que ça ne mettait pas une petite exci-tation. C’est symbolique, parce que la 99e ou la 97e étaient tout aussi exceptionnelles. Mais la 100e, c’est magique », a acclamé le pilote lavallois.

Une simple formalitéLa formation masculine de volleyball du Rouge et Or retrouvait les Carabins de l’Université de Montréal pour la première rencontre de la finale provin-ciale. Fidèles à leurs habitudes, les protégés de Pascal Clément ont remporté cette partie pour se créer une avance de 1 à 0 et prendre une sérieuse option sur le titre de champion. Peu importe le résultat du prochain affrontement, les deux équipes se retrouveront au championnat canadien qui sera disputé à Québec du 1er au 3 mars prochain.

Raphaël Bergeron-Gosselin

Prêt pour le dernier droitLa 100e victoire n’aura pas été très difficile à acquérir. Des manches de 25-15, 25-15 et 25-17 dé-montrent la rapidité avec laquelle les locaux ont mis fin à cette rencontre. Les prochaines par-ties locales devraient toutefois être plus intenses lors du cham-pionnat canadien.

Les attaquants vedettes Jérémie Lortie et Tommy Bélisle ont tous deux terminé la rencontre avec 11 attaques marquantes en plus d’ex-celler au service et en défensive.

C’est vendredi prochain que le Rouge et Or aura la possibilité de remporter un 8e championnat provincial consécutif s’il réussit à vaincre les Carabins au CEPSUM.

PHOTO : ARCHIVES IMPACT CAMPUS, CLAUDY RIVARD

Le voyage des Remparts com-mençait vendredi, à Baie-

Comeau, avec un match contre le Drakkar. Il aura fallu attendre en deuxième période pour voir un but et il est venu du bâton de Petr Straka du Drakkar. Dix mi-nutes plus tard, Jérémy Beaudry a créé l’égalité avec son 15e de la saison. En troisième, les Rem-parts ont enchaîné trois buts en neuf minutes. Ryan Culkin, Jérémy Beaudry et Kurt Etche-gary donnaient donc une avance de 4-1 aux Remparts avant de voir Jérémy Grégoire tenter une remontée avec deux buts en dix-sept secondes en fin de période. Le temps a toutefois manqué aux locaux qui ont vu les Remparts l’emporter 4 à 3.

Pour terminer la semaine, Québec visitait l’Océanic à Rimouski, di-manche après-midi. Les Diables rouges ont d’ailleurs été les pre-

miers à s’inscrire au tableau d’affichage avec le troisième de la saison d’Alexandre Boivin. La réplique de l’Océanic ne s’est pas fait attendre, puisqu’il n’aura fallu que 57 secondes à Peter Trainor pour créer l’égalité. En deuxième période, Rimouski a pris les de-vants 2-1 quand Alexis Loiseau a déjoué Zachary Fortin qui défen-dait la cage des Remparts. Adam Erne a ramené les deux équipes à la case départ en inscrivant son 23e but de la présente campagne en milieu de troisième, forçant ainsi la prolongation. Les cinq minutes de temps supplémentaires ne faisant pas de maître, les tirs de barrage ont été nécessaires. Dans les cinq premières vagues, les deux gar-diens ont cédé deux fois. Lors de la sixième ronde, Zachary Fortin a stoppé Frédérik Gauthier. Il en venait donc à Frédéric Bergeon de déjouer Robin Gusse pour pro-longer la série de victoire des Rem-

Semaine payante!Les Remparts avaient un voyage de deux rencontres sur la route cette se-maine. Dans les deux occasions, ils en sont sortis vainqueurs, ce qui leur permet de poursuivre leur série de victoires à quatre.

Mathieu Turgeon

parts et il n’a pas raté sa chance. Dans la victoire, Fortin a arrêté 40 des 42 tirs auxquels il a fait face.

Des victoires qui rapportentCes deux victoires permettent aux Remparts de gagner un autre échelon au classement général. Ils sont maintenant au cinquième rang avec un défi de taille puisque c’est le Drakkar qui trône au quatrième rang avec neuf points d’avance. Baie-Comeau a toutefois joué deux parties de plus que Québec.

Cette semaine, la troupe de Patrick Roy recevra l’Armada de Blain-ville-Boisbriand mardi, avant de se rendre en Abitibi pour affronter Rouyn-Noranda vendredi et Val-d’Or samedi.

La fondeuse Catherine Auclair a réussi tout un exploit sur une compétition du circuit universitaire américain. Elle a terminé au second rang lors de l’épreuve du 5 kilomètres, ce qui procure aux Lavallois son tout premier podium sur ce circuit.

Le niveau de la compétition était très élevé et Auclair a dû se frotter à des adversaires de haut calibre. La championne de la compéti-tion, Annie Pokorny, arrivait du Championnat du monde U23 en République Tchèque et n’a devancé Auclair que par 19 secondes.

Le joueur de volleyball a grandement aidé son équipe à rem-porter une 100e victoire de suite dans la ligue provinciale en plus de prendre une avance de 1-0 dans la série contre les Carabins.

Lortie a inscrit 11 attaques marquantes vendredi et a su conserver un pourcentage de réussite au contre de 62,9% cette saison. En 49 manches cette année, il a commis seulement 15 erreurs en attaque .

Nom : Catherine AuclairDiscipline : ski de fondProgramme d’étude : Biologie

Nom : Jérémie LortieDiscipline : volleyballProgramme d’étude : Art et science de l’animation

Athlètes de la semaineAu fil des parutions, Impact campus vous présen-tera les étudiants-athlètes de la semaine. Pour cette première, nous vous présentons les ex-ploits de deux athlètes en athlétisme qui se sont récemment démarqués sur la scène provinciale.

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, ANTOINE LETARTE

Page 16: Impact campus 19 février 2013