27
Investir dans l’enseignement privé dans les pays en développement

Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Investir dansl’enseignement privé

dans les pays en développement

Page 2: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

Washington, D.C.1999

Investir dansl’enseignement privé

dans les pays en développement

Page 3: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation
Page 4: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

“Tous s’accordent à dire que l’éducation est d’une importance capitale pour le développement et laréduction de la pauvreté.”

James D. WolfensohnPrésident, Groupe de la Banque mondiale

“Proposition d’un cadre détaillé pour le développement”

Page 5: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Table des matières

Avant-propos, Peter Woicke

1 Cadre du Groupe de la Banque mondiale

2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteurde l’éducation

3 Critères d’investissement

4 Rôles de la SFI dans l’investissement éducatif

5 Partenariats de la SFI

6 Financement de l’éducation par la famille

7 Services d’appui pour améliorer la qualitéde l’éducation

8 Investissements éducatifs de la SFI récemmentapprouvés

9 Préparation de propositions en vue de nouveaux investissements éducatifs

Page 6: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Avant-propos

Il est bien reconnu que la Banque mondiale a fourni financements et conseils au secteur del’enseignement public dans l’ensemble des pays en développement. Ce qui se sait moins,c’est que la Société financière internationale du Groupe de la Banque, qui ne finance que des

institutions privées ainsi que l’entreprise privée, a commencé à soutenir l’enseignement privé neserait-ce qu’à un moindre degré, pour le moment.

J’ai récemment inauguré la nouvelle aile d’un bâtiment d’une école élémentaire Africainesoutenue par la SFI. J’ai été profondément ému par la qualité de cette école et par l’enthousiasmede ses gestionnaires, ses enseignants, et de ses élèves. Cette expérience m’a aidé à réaliser lavaleur du point de vue développement, que l’enseignement privé pouvait apporter à un pays.

Au cours des quelques dernières années, divers propriétaires et opérateurs d’écoles,collèges, et universités privés ont demandé si la SFI pouvait investir dans l’enseignement privédans les pays en développement. Nous avons donc élaboré une stratégie qui nous a permisd’entrer dans ce secteur, et qui a été approuvée par notre conseil d’administration. Ce documentde stratégie est à la base du présent document.

Nous en sommes venus à réaliser combien l’enseignement privé était un complémentessentiel à l’enseignement public, notamment dans les pays en développement confrontés à tantde contraintes en matière de ressources publiques, ainsi qu’à d’autres défis. Nous avons égalementreconnu le degré d’innovation qui est en train de se produire dans l’enseignement privé. Je suisfermement convaincu que la SFI devra faire davantage dans ce secteur. Le présent document faitla description de notre approche, et des tentatives que nous avons faites pour répondre à certainesquestions des lecteurs qui sont surpris de voir la SFI pénétrer le domaine captivant de l’éducation.Nous avons également fourni certaines directives pratiques.

PETER WOICKEVice-président exécutif, SFI

Directeur général, Banque mondiale,Chargé du développement du secteur privé

Page 7: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

1

Cadre du Groupede la Banque mondiale

Pendant plus de 35 années, la Banque mondiale a fourni aux gouvernements des pays endéveloppement un soutien finan-cier et technique visant à développer et améliorer le secteurde l’éducation. La stratégie du secteur de l’éducation de la Banque mondiale de 1999 fait

la description d’un monde en évolution rapide, où le désir d’améliorer l’accès à l’éducation rivaliseavec le besoin d’améliorer la qualité et l’efficacité des services dans ce domaine. Elle permetd’observer que “la compréhension croissante des rôles réels et potentiels de l’implication dusecteur privé dans l’éducation indique une opportunité importante pour la Société financièreinternationale.” La SFI est l’organisme du Groupe de la Banque chargé du secteur privé.

La stratégie de la Banque mondiale permet d’identifier certains des avantages primordiauxque les financements privés (et le financement de la SFI) peuvent apporter aujourd’hui à undéveloppement équilibré de l’éducation:

● Compléter la capacité gouvernementale limitée. “Les gouvernements ne peuvent pas toutfaire. Les problèmes financiers... ne permettent pas à la plupart des governements -même ceux dont les philosophies pourraient les pousser dans cette direction - d’être lesseuls fournisseurs de l’éducation ‘gratuite’ à tous ceux qui y aspirent, à tous les niveaux. Ilexiste bien des domaines de fourniture de service en matière d’éducation... où des acteursautres que le gouvernement ont tendance à être plus efficaces et compétents.”

● Elargir les possibilités d’accès à l’éducation: “Il existe dans bien des pays de vastessystèmes d’écoles privées qui, dans certains cas, offrent des possibilités d’éducation auxplus pauvres. Les financements privés et la prise de dispositions nécessaires peuventpermettre d’accroître le nombre de places d’étudiants, notamment aux niveaux secondaireet tertiaire, si essentiels à la construction d’une capacité institutionnelle et à l’absorptiondes progrès technologiques.”

● Mieux orienter les subventions publiques: “Les subventions accordées à l’éducation nesont pas toujours bien orientées. Les ménages les plus riches obtiennent de loin la plusgrande part de ces subventions... Les financements privés peuvent permettre de mieuxorienter les ressources publiques vers les pauvres... Le financement par la SFI del’enseignement secondaire et supérieur peut aider à faciliter la réorientation des subventionsdu gouvernement vers les pauvres auxquels elles appartiennent. Plus les familles richespaieront pour l’éducation de leurs enfants (comme elles le font lorsqu’elles choisissentl’enseignement privé), plus le gouvernement pourra mettre ses ressources au service despauvres.”

● Accroître l’efficacité et l’innovation: “Les financements privés peuvent être plus efficacesque ceux du secteur public lorsque la qualité est maintenue à un coût unitaire plus faible;et ils peuvent également permettre d’accroître le potentiel d’innovation dans le domainede l’éducation, notamment en présence de pressions compétitives.”

Page 8: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

2

Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur del’éducation

La Société financière internationale est en train d’entrer dans le secteur de l’éducation àcause des avantages exceptionnels en matière de développement que l’éducation peutcréer, ainsi que des rôles innovateurs et constructifs que peuvent jouer les intérêts privés

dans ce secteur. L’entrée de la SFI fournit des instruments bien nouveaux qui permettront derenforcer la capacité du Groupe de la Banque de promouvoir la croissance économique et réduirela pauvreté en investissant dans le capital humain à travers l’éducation.

De 1995 à 1997, la SFI a approuvé chaque année, un investissement dans l’enseignementprivé. Toutefois, en 1998, l’activité de la SFI en matière d’investissement a augmenté en réponseà la croissance rapide de la demande du client, notamment en Afrique. Jusque-là, tous lesinvestissements de la SFI impliquent des écoles ou universités privées indépendantes dontcertaines sont à but lucratif et d’autres à but non lucratif. La SFI est en mesure de prêter auxorganismes à but non lucratif pour autant qu’ils opèrent de manière transparente et profitable, etréalisent assez de “surplus” réguliers pour pouvoir faire face à leurs obligations de dette tout enopérant efficacement. Le tableau 1 présente des informations de base sur tous les investissementsde la SFI en matière d’éducation approuvés à ce jour. Le présent tableau communique les faitsessentiels suivants:

● La SFI vient de se lancer dans ce nouveau secteur en approuvant 11 projets au 30 juin1999.

● Au 30 juin 1999, 15,8 millions de dollars ont été engagés (pour six projets) et 3,6 millionsde dollars décaissés (pour quatre projets).

● Sept des 11 premiers projets ont été approuvés dans des pays à très faibles revenus enAfrique subsaharienne.

● Les guichets d’investissement de la SFI pour les petites entreprises ont été fréquemmentutilisés puisqu’un bon nombre des premiers investissements de la SFI dans l’éducationont été modestes.

● Des ressources financières additionnelles sont en train d’être mobilisées par le biais deprêts “B”, de garanties, et de financements parallèles.

● Le portefeuille réel est encore jeune et modeste.

Stratégie

Vu la modestie et l’immaturité de son portefeuille d’éducation, la SFI ne possède pas une base deconnaissances sur laquelle elle pourrait élaborer une stratégie complète d’investissement dansle secteur de l’éducation. Même s’il a été recommandé à la SFI de décider des sous-secteurspréferentiels dans l’industrie de l’éducation, la Société a délibéremment choisi de ne pas faire dechoix, vu que ni la SFI, ni personne d’autre ne possède l’expérience, les connaissances ou lasagesse pour bien choisir. Par conséquent, la stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de

Page 9: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Tableau 1: Investissements éducatifs approuvés par la SFI au 30 juin 1999(en millions de dollars américains)

Produits de financement de la SFI

Taille Finance-

Date Nom du ment Fonds Prêteur Autres prêts/

Pays d’approbation du projet G/E projet du projet Total Prêt propres QFP GR Garanti local Prêt B prêteurs a

Ouganda 7-94 AEF Rainbow G 1,9 0,79 0,79 0,79

Pakistan 5-96 Beaconhouse E 18,6 10,60 7,60 7,00 0,60 3

Kenya 1-97 AEF Makini E 1,8 0,55 0,55 0,55

La Gambie 3-98 SEF NMHS E 0,5 0,24 0,24 0,24 IBC

Senegal 5-98 SEF Fanaicha E 0,5 0,25 0,25 0,25 CBAO

Argentine 5-98 U. de Belgrano E 49,0 22,00 22,00 22,00

Guinee Bissau 6-98 SEF SITEC E 0,8 0,30 0,30 0,30 BIGB ,15 / FUNDEI

Cote d’Ivoire 6-98 AEF Pitchounes E 0,9 0,37 0,37 0,37 0,185 / SGBCI

Uzbekistan 6-98 SEF Exe Trng Ctr G 1,1 0,24 0,24 0,24

Guinee 6-98 SEF Hamdallaye E 0,2 0,10 0,10 0,10

Argentine 1-99 Di Tella University E 25,0 9,00 9,00 9,00

Total 100,3 44,44 41,40 39,30 0,24 0 0,60 1,26 3

Sous-total pour AEF/SEF 7,7 2.84 2,84 1,34 0,24 0 0,00 1,26 0

Sous-total général 92,6 41,60 38,60 38.00 0,00 0 0,60 0,00 3

Note: Les investissements sont inscrits par ordre chronologique suivant la date d’approbation de la direction en BMS.

a. Lorsque la SFI fournit une garantie, le décaissement se fait par une banque locale en monnaie locale.

Clé: Prêteurs locaux:

AEF = African Enterprise Fund (Fonds de l’entreprise Africaine) BICIG = Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de Guinée

SEF = Small Enterprise Fund (Fonds de la petite entreprise) SGBCI = Société Générale de Banques en Côte d’Ivoire

G/E = Greenfield ou expansion FUNDEI = Fundacao Guineense para o Desenvolvimento Empresarial Industrial

QFP = Quasi-fonds propres BIGB = Banco Internacional da Guine Bissau

GR = Mécanisme de gestion du risque CBAO = Compagnie Bancaire de l’Afrique de l’Ouest

Page 10: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

l’éducation consiste à acquérir des connaissances essentielles du secteur en tirant les leçonsd’une expérience réelle. De manière spécifique, cette stratégie se concentre sur les trois tâchessuivantes:

● savoir rapidement quels sont les investissements privés qui marchent et ceux qui nemarchent pas dans ce secteur

● identifier les principaux risques● apprendre à les atténuer.

Cette stratégie exige que la SFI accroisse le rythme et la portée des nouveaux investissementsdans l’éducation et intensifie leur supervision, suivi et évaluation. A mesure qu’elle se fait del’expérience, la SFI diffusera activement ses découvertes, notamment à ceux de la communautéd’investisseurs qui hésitent à entrer dans ce secteur d’avant-garde dans les pays endéveloppement.

Pour soutenir cette approche d’apprentissage, la SFI a parrainé une étude globale despossibilités d’investissement dans l’enseignement privé dans les pays en développement, ainsique des études sur les marchés de crédit aux étudiants. D’autres études sélectionnées serontparrainées au besoin. L’étude globale a été publiée sous le titre: The Global Education Industry:Lessons from Private Education in Developing Countries, par James N. Tooley (Institute of Eco-nomic Affairs, Londres, 1999). Elle présente les leçons tirées de 12 profils de pays endéveloppement et de18 études de cas d’institutions privées.

Page 11: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

3

Critères d’investissement

Quels sont les critères de la SFI pour investir dans l’éducation? Durant cette phase, la SFIpourrait soutenir un investissement éducatif qui pourrait faire un cas pour l’entreprise, uncas pour l’éducation, un cas social et un cas économique.

Le cas pour l’entreprise

L’investissement est profitable; il opère avec une “discipline de résultat net” et est donc auto-suffisant. Le taux de rentabilité prévu des investissements éducatifs de la SFI approuvés à ce jourest d’en moyenne 18 pourcent, sur une base variant de 11 à 28 pourcent. L’expérience récentevécue par les sociétés liées à l’éducation dans les pays en développement démontre égalementla rentabilité de cette industrie, et le nombre de ce genre de sociétés qui entrent dans les principalesbourses pour mobiliser des capitaux est en train d’augmenter. L’entité du projet peut compétiravec succès dans ses marchés de produits et de facteurs. Elle identifie les principaux risques etla manière de les gérer. Elle remplit les critères normaux de la SFI en matière de gestion etcontrôles financiers, y compris les pratiques de comptabilité généralement acceptées, ainsi queles audits externes.

Le cas pour l’éducation

L’investissement améliore l’efficacité et la rentabilité de l’éducation. Il met l’accent sur l’innovation,la gestion professionnelle, un personnel motivé et qualifié, la satisfaction des parents, et unemeilleure performance lors des tests normalisés. Il peut démontrer les succès que d’autres écolesde la communauté pourraient imiter et il peut chercher à les aider.

Le cas social

L’investissement permet d’accroître les possibilités d’éducation. Il essaie d’atteindre les famillesappartenant à plusieurs groupes de revenus par divers moyens, tels que les rabais de scolarité,les aides financières aux étudiants, et les programmes de vulgarisation ou alors, en créant desprojets pilotes de modèles de distribution normalisables qui pourraient ensuite être offerts à despopulations étendues. Suivant la réponse de la politique publique, il pourrait permettre de déplacerles subventions d’éducation publique mal utilisées qui sont actuellement largement absorbéespar les groupes à revenus supérieurs qui peuvent se permettre de payer pour leur scolarisation.Par exemple, un investissement récent de 9 millions de dollars de la SFI dans une universitépermettrait de déplacer environ 51 millions de dollars dans des subventions à l’enseignementsupérieur public pendant une période de 30 années si le gouvernement orientait ces subventionsvers l’enseignement primaire et secondaire. Un accroissement des subventions accordées àl’enseignement primaire et secondaire peut profiter aux pauvres, qui en général ne peuvent passe permettre de payer le coût d’opportunité de participer à une éducation supérieure.

Page 12: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Le cas économique

L’investissement contribue à la croissance économique en améliorant la qualité et la taille ducapital humain d’un pays, son atout clé. Il permet de créer des installations et programmesmodernes à un prix raisonnable. L’investissement permet de réduire le déficit budgétaire dugouvernement en fournissant des services que les consommateurs accepteront de payer.

Page 13: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

4

Rôles de la SFI dans l’investissement éducatif

En soutenant les investissements dans l’éducation et la forma-tion dans les pays endéveloppement, la SFI joue plusieurs rôles importants, à savoir :

Rôle de pionier

Les institutions financières des pays en développement évitent traditionnellement d’investir dansl’éducation considérant le fait qu’elle constitue un secteur étatique, charitable ou déficitaire. LaSFI est la première institution importante à (1) pénétrer cette nouvelle industrie dans les marchésnaissants et à (2) initier des entrepreneurs de l’enseignement privé dans les marchés naissants àla pratique de mobilisation de capitaux auprès d’institutions financières en préparant des plansd’entreprise viables.

Rôle d’atténuation du risque

La SFI aide les sponsors de projet à identifier, comprendre, réduire, ou alors gérer les risquesparticuliers aux investissements éducatifs par le biais de ses fonctions d’évaluation et de supervi-sion.

Rôles sociaux et financiers

Dans bon nombre de pays, les dépenses publiques d’éducation ont diminué en termes réels aucours de la dernière décennie et demie. La réduction de l’offre a pour résultat de profiter surtoutaux groupes à revenus élevés dans le marché de l’éducation. En augmentant l’offre, lesinvestissements de la SFI aident à élargir le marché de l’éducation “aux groupes moins aisés”. Ilspromeuvent également l’équité sociale et réduisent les gaspillages d’argent en déplaçant lessubventions publiques mal allouées notamment au niveau de l’enseignement supérieur, qui profitentde manière disproportionnée aux groupes à revenu élevé qui peuvent se permettre de payer lescoûts d’opportunité, ainsi que les frais de scolarité. Ce rôle social peut s’accroître lorsque desfonds de dotation seront créés pour financer des bourses sous conditions de ressources dansdes institutions soutenues par la SFI.

Rôle de catalyseur

La SFI ne pourrait jamais à elle seule répondre à “la couverture du besoin de financement” dusecteur d’enseignement privé d’un pays. Mais puisque la SFI démontre la faisabilitéd’investissements éducatifs profitables, elle pourra encourager d’autres institutions financières àdevenir des acteurs actifs, au lieu de ne pas participer. Les ressources additionnelles qu’ellesapporteront pourraient combler les écarts.

Rôle de diffuseur de connaissances

La SFI diffusera les leçons tirées de son expérience à l’industrie de l’éducation et à la communautédes investisseurs. Les rôles de catalyseur et de diffuseur de connaissances de la SFI pourraientdevenir ses avenues les plus importantes pour réaliser un impact sur le développement.

Page 14: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

5

Partenariats de la SFI

Le partenariat de la Société financière internationale avec la Banque mondiale a été essentielà son entrée dans le secteur de l’éducation. Un partenariat puissant se base sur lescomplémentarités naturelles que ces deux organisations peuvent apporter à la résolution

de problèmes. Comme il est stipulé dans le document de stratégie en matière d’éducation de laBanque, “le soutien de la SFI des investissements privés dans l’éducation peut compléter l’objectifde la Banque selon lequel les fonds publics devraient s’orienter davantage à aider les pauvres àaccéder à une éducation de base de qualité.” Plus les investissements privés entreront dans lesecteur de l’éducation, et plus il deviendra facile aux gouvernements, avec l’appui de la Banque,d’orienter leurs subventions vers les pauvres.

Le premier spécialiste en matière d’éducation de la SFI a été muté de la Banque en 1998.Tout de suite après, la SFI a créé un groupe utilisant de meilleures pratiques en matière d’éducation,qui comprend le personnel et les directeurs de la Banque et de la SFI pour faciliter le partage desmeilleures pratiques au sein du Groupe de la Banque. Ce partenariat est également pris enconsidération dans la conception de l’Étude Globale et des études par pays sur les marchés deprêts aux étudiants, dans la préparation d’une série de conférences internationales, et dansl’exploitation d’une page web extérieure.

Au niveau du pays, la SFI dépend lourdement des rapports sur l’éducation et des documentsde stratégie de la Banque; elle travaille également avec le personnel de la Banque à l’accroissementdes sy-nergies du Groupe de la Banque. Le personnel de la Banque et de la SFI ont assisté auxmissions de l’une et de l’autre, et le personnel de la Banque a soumis à la SFI pour considération,des projets d’investissement privé. Le personnel de la SFI aide le personnel de la Banque àconseiller les gouvernements de créer des environnements réglementaires qui encouragerontles investissements privés. L’objectif est d’offrir un menu d’options d’investissements publics etprivés complémentaires du Groupe de la Banque, ainsi que des services de conseils par pays.

Réseau donnant accès direct à l’informationsur les investissements éducatifs

Le Groupe de la Banque mondiale a la capacité d’opérer dans les secteurs à la fois public etprivé, rassemblant ainsi des gouvernements, des investisseurs, et des sponsors de projet privés.Ce Groupe a créé un nouveau forum sur l’Internet pour améliorer le développement du secteurprivé dans le domaine de l’éducation à l’adresse suivante: http://www.worldbank.org/edinvest.Cette page web fournit des informations aux investisseurs potentiels de pays en développementqui s’intéressent à poursuivre des possibilités d’investissement dans les pays en développement.Les sponsors de projet et les investisseurs potentiels sont en mesure de fournir un accès directaux informations sur leurs organisations, leurs objectifs d’investissements, et les points culminantsdes projets proposés.

Page 15: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Il a été planifié des conférences régionales sur l’investissement dans l’enseignement privédans diverses régions. Ces conférences serviront à créer ou agrandir les réseaux, et à diffuserles informations sur le marché, ainsi que les meilleures pratiques. La première conférence régionalea lieu à la fin de l’année 1999 en Afrique de l’Ouest où se trouvent la plupart des investissementséducatifs initiaux de la SFI, et où plusieurs projets financés par la Banque promeuvent ledéveloppement du secteur privé dans le domaine de l’éducation. Cette conférence sera co-sponsorisée par la Banque africaine de développement.

Page 16: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

6

Financement de l’éducationpar la famille

Les écoles, universités, ou institutions de formation privées qui typiquement comptent sur lesfrais de scolarité pour tous leurs revenus, dépendent de la volonté des familles de payerces frais en espèces, d’où la pression sur les revenus ou avoirs des parents à faible ou

moyen revenu. Les transferts entre les ménages et les subventions de gouvernements ou d’oeuvresde bienfaisance peuvent apporter un soutien dans ces cas. Parfois des fondations ou des bailleursde fonds privés allouent des fonds à titre de bourses d’étude, et beaucoup d’écoles privéespratiquent un “rabais des frais de scolarité”, où les postulants élus à faibles revenus reçoivent unebourse financée par les revenus de l’école provenant de la totalité du “prix fort” imposé auxparents à revenus élevés. Ces soutiens sont cependant souvent insuffisants.

Dans ces situations, les institutions financières basées sur le marché peuvent aider à comblerla couverture du besoin de financement de l’éducation des parents. Elles peuvent le faire encréant des programmes d’éducation contractuels d’épargnes et d’annuité et en accordant desprêts aux parents ou gardiens d’étudiants, évitant ainsi les risques impliqués dans le fait de prêteraux étudiants qui n’ont pas de garantie, d’antécédents en matière de crédit, ni de cash-flowimmédiat.

Dans le cadre de son vaste objectif d’améliorer le fonctionnement des marchés financiers etde crédit, la SFI a un rôle potentiellement important à jouer dans le développement des marchésde crédit aux parents d’étudiants. Elle a soutenu des enquêtes de ce genre de marché en Inde,au Mexique, en Egypte, au Liban, et aux Philippines qui ont fourni des exemples de solutionsinnovatrices. La SFI cherche des opportunités de diffuser les connaissances de ces solutions, etd’aider les institutions financières et d’enseignement supérieur à faire face à cette couverture dubesoin de financement par le biais de lignes de crédit, de garanties, ou d’instruments de gestiondu risque. En outre, la SFI s’efforcera d’aider les institutions scolaires à adopter les meilleurespratiques de capitalisation des fonds de dotation afin de financer des bourses de manièrepermanente et d’en accroître davantage l’accès aux étudiants académiquement qualifiés, et issusde familles à très faibles revenus.

Page 17: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

7

Services d’appui pouraméliorer la qualité de l’éducation

Les écoles et universités dépendent de tout un étalage de biens et services d’appui dont, lesmanuels, la formation de l’enseignant, les tests, les examens, la certification, l’accréditation,et les équipements éducatifs spécialisés. La révolution digitale est en train de produire de

nouveaux biens et services, y compris le logiciel utilisé pour l’enseignement et la gestion scolaire,et “l’instruction par correspondance” basée sur l’internet ou transmise par satellite. Ces diversservices sont souvent produits et distribués par des entreprises privées et ont parfois des potentielsde recettes significatifs provenant des exportations. Dans certains pays cependant, ces servicescontinuent d’être fournis par des entreprises étatiques moins qu’adéquates. La SFI pourrait offrirdes services de conseil visant à restructurer ces entreprises. Il est prévu une étude du potentield’investissement dans les biens et services en matière d’éducation.

Ce n’est pas par manque d’intérêt que la SFI n’a pas encore soutenu un projet dans ce domaine.Lorsqu’un projet convenable se présentera, la SFI y donnera suite. En finançant des projets dansce domaine, la SFI pourra également faire valoir l’environnement des écoles publiques, car cesentreprises procurent aux pays en développement des manuels, d’autres matériaux didactiques,et divers services nécessaires aux systèmes scolaires à la fois public et privé.

Page 18: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

8

Investissements éducatifsde la SFI récemment approuvés

Afrique de l’Ouest

Sept des 11 premiers investissements éducatifs de la SFI ont eu lieu dans des pays Ouest-Africains ; et parmi les sept, cinq ont été approuvés en 1998. Tous les cinq ont été faitsdans des pays Ouest-Africains à faibles revenus et ont été financés soit par le Small En-

terprise Fund (SEF) (Fonds de la petite entreprise) de la SFI, soit par son Africa Enterprise Fund(AEF) (Fonds de l’entreprise Africaine). Dans chacun des cas, la SFI fournit une garantie à unebanque locale qui accorde un prêt en monnaie locale au sponsor du projet. La garantie de la SFIoffre d’importants avantages au sponsor : (1) elle élimine le risque de change qui serait créé àtravers un prêt en monnaie forte lorsque le flux de revenus générés par l’investissement estentièrement en monnaie locale ; et (2) elle réduit le taux d’intérêt commercial autrement prédominantsur le prêt en monnaie locale puisque la garantie de la SFI couvre le risque de défaut de paiementdu prêteur. Le parrain du projet paie une commission de garantie annuelle à la SFI calculée surle principal du prêt en monnaie locale décaissé et non amorti. Ces investissements éducatifsreprésentent la première fois que la plupart des banques locales ont participé au secteur del’éducation. On espère qu’elles continueront de prêter aux écoles dans l’avenir, que la SFI apporteou non son soutien, mobilisant ainsi des ressources additionnelles à long terme pour le secteurde l’éducation.

Le modèle de projet le plus courant était la création d’une école secondaire sur une plateformede revenus provenant d’une école primaire continue, qui fournit également une clientèle toutefaite pour le nouvel investissement. Les cinq investissements en Afrique de l’Ouest sont les suivants:

Ndow Middle and High School. Le propriétaire de Ndow Middle and High School à Kanafing,en Gambie, Madame Harriet Ndow, était une institutrice et directrice d’école pendant 30 ansavant de prendre sa retraite et de créer le Ndow School Group (Groupe scolaire Ndow), encommençant par une maternelle et une école primaire. Le Groupe Ndow a pu obtenir un prêtauprès d’une banque locale, l’International Bank of Commerce, avec l’appui d’une garantie de laSFI (SEF) pour construire et équiper des bâtiments supplémentaires qui devaient lui permettre dedoubler ses effectifs, les faisant passer à 1200 garçons et filles à cette école.

Groupe Scolaire Fanaicha. Ancienne inspectrice des écoles maternelles avant de prendreune retraite anticipée du Ministère de l’éducation nationale, Mme Coumba Touré est le propriétairedu Groupe Scolaire Fanaicha à Dakar, au Sénégal. Aujourd’hui elle fait passer la capacité deseffectifs du Groupe de 500 à 900 élèves, dans les classes du cycle secondaire pour la plupart,

Page 19: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

grâce au soutien d’une garantie de la SFI (SEF) qui lui a permis d’obtenir un prêt en monnaielocale auprès d’une banque locale, la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest.

Groupe Scolaire Hamdallaye. À Conakry, en Guinée, M Abdoulaye Wann, comptable auprèsde la société d’électricité locale et propriétaire du Groupe Scolaire Hamdallaye, a obtenu unegarantie de la SFI (SEF) qui lui a permis d’emprunter des fonds en monnaie locale auprès de laBanque internationale pour le commerce et l’industrie de Guinée et de construire une écolesecondaire. Cet investissement lui a permis de répondre aux demandes des parents d’élèves del’école primaire qui souhaitent envoyer leurs enfants à l’école secondaire.

Collège privé “Les Pitchounes”. À Abidjan, en Côte d’Ivoire, les propriétaires de l’écoleprimaire “Les Pitchounes”, MM Assane Sarr et Sekou Diarra, sont en train de construire desbâtiments pour le collège privé “Les Pitchounes”, grâce au soutien d’une garantie de la SFI (AEF)pour un prêt en monnaie locale auprès de la Société générale des banques en Côte d’Ivoire. LaSGBCI fournit également un montant du prêt additionnel non couvert par la garantie de la SFI.Tandis qu’en Côte d’Ivoire, l’enseignement des sujets scientifiques des écoles publiques se faitnormalement par la théorie et les exercices, le Collège les Pitchounes sera équipé de laboratoireset d’équipements scientifiques pour enseigner les sujets scientifiques au moyen de méthodesexpérimentales. Etant la première école du genre dans le pays qui ne vise pas exclusivement lesfamilles à revenus élevés, le collège Les Pitchounes sera en position de démontrer la faisabilitéde l’introduction de méthodes d’enseignement modernes au grand système d’éducation Ivoirien.

Une brochure intitulée “Quatre études de cas des investissements éducatifs de la SFI enAfrique de l’Ouest” et publiée par le Centre for British Teachers (CfBT), décrit certains des pre-miers investissements de la SFI.

Amérique Latine

La SFI a approuvé des investissements dans deux universités privées en Argentine. L’universitéTorcuato Di Tella (UTDT) fut créée en 1991, telle une fondation à but non lucratif. L’UTDT selance dans un projet d’expansion ambitieux qui lui permettra de faire passer le nombre d’inscritsde 884 en 1998, à plus de 1900 étudiants en 2005. Pour s’adapter à cet accroissement, la SFIaide à financer l’expansion de cette université à un bâtiment de 20.000 mètres carrés situé dansle voisinnage de Nunez de Buenos Aires. Ce projet de 25 millions de dollars permettra d’alléger lemanque d’espace actuel de l’UTDT et d’améliorer la qualité de l’éducation et des services offerts,en l’aidant à satisfaire la demande d’un marché de plus en plus compétitif pour l’enseignementsupérieur. En incitant les étudiants de familles aux revenus moyens et élevés à s’inscrire à l’UTDT,plutôt qu’à des universités publiques gratuites, on estime que l’investissement de la SFI dansl’UTDT permettra de déplacer près de 51 millions de dollars de subventions accordées àl’enseignement supérieur public pendant une période de 30 ans, si le gouvernement transfert cessubventions, des universités à l’enseignement primaire et secondaire où elles pourront profiteraux pauvres. Un million du prêt de 9 millions de dollars de la SFI permettra de soutenir la créationd’un projet de prêt aux parents d’étudiants visant à attirer les postulants qualifiés des familles quine sont pas en mesure de payer en espèces, les frais de scolarité de l’UTDT.

L’Universidad de Belgrano (UB) est une des universités privées d’Argentine les plus vieilles etles plus grandes. Depuis sa création en 1964, l’UB a opéré sur la base d’une fondation à but nonlucratif. L’université compte plus de 10.000 étudiants et offre une variété de diplômes des premieret second cycles universitaires, ainsi que des diplômes techniques, et ses bâtiments sont dispersés

INVESTISSEMENTS RÉCEMMENT APPROUVÉS

Page 20: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

dans tout Buenos Aires. Ce projet comprend un refinancement de la dette de 6 millions de dollars,un programme de financement des prêts aux étudiants de 2 millions de dollars, et un projetd’expansion et de modernisation de 41 millions de dollars qui comprend la construction etl’équipement d’un nouveau bâtiment de 28.000 mètres carrés qui permettra d’alléger le manqued’espace actuel de l’université. Le projet permettra également d’améliorer la qualité de l’éducationet des services de l’UB, l’aidant ainsi à satisfaire les demandes d’un marché de plus en pluscompétitif en matière d’enseignement supérieur.

Page 21: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

9

Préparation de propositionsen vue de nouveaux investissements éducatifs

Il n’existe pas de bulletin de demande classique pour obtenir un financement de la SFI. Toutesociété ou tout entrepreneur, étranger ou local, cherchant à établir une nouvelle entreprise ouagrandir une entreprise existante dans un pays en développement membre peut s’addresser

directement à la SFI. Ceci peut se faire en lisant les directives d’investissements de la SFI, endemandant à être reçu, et en soumettant un projet préliminaire ou des informations sur l’entrepriseau département approprié de la SFI ou au bureau sur le terrain le plus proche de la SFI. La pageweb de la SFI, http://www.ifc.org/products est une source d’information pratique.

Après ces contacts initiaux et une revue préliminaire, la SFI demandera une étude de faisabilitédétaillée ou un plan d’entreprise pour savoir s’il faut évaluer ou non le projet. En règle générale,les entreprises financées par la SFI doivent appartenir et être contrôlées en majorité par le secteurprivé. Tout comme d’autres investisseurs du secteur privé et prêteurs commerciaux, la SFI exigele remboursement du principal plus intérêt ou des rendements lucratifs, fixe un prix pour sesfinancements et services conformément au marché, et partage la totalité des risques du projetavec ses partenaires Même si la SFI ne prend aucunes garanties gouvernementales pour sesfinancements, le travail de la SFI exige souvent une étroite coopération avec les organismesgouvernementaux dans les pays en développement.

Produits et services de la SFI

La SFI offre trois services vastes et complémentaires. L’activité traditionnelle et la plus vaste de laSFI est le financement de projet. En utilisant ses propres fonds, la SFI fournit à la fois des prêts etdes financements sur fonds propres aux projets du secteur privé qui satisfont ses critèresd’évaluation. La Société offre également des garanties, des quasi-fonds propres, et des produitsfinanciers de gestion de risque. Il est important de signaler que quoique la SFI prête aux termesdu marché, elle ne fait pas la concurrence aux capitaux privés, mais plutôt les complète.

Une autre de ses activités principales est celle de la mobilisation des ressources. La SFImobilise des fonds additionnels auprès de banques commerciales étrangères par le biais de sonprogramme syndiqué de participation au prêt. Elle aide les sociétés individuelles des marchésnaissants à faire appel aux marchés financiers internationaux. La SFI mobilise également desfonds d’investisseurs institutionnels en garantissant des accords d’offres publiques de vente ou leplacement privé d’actions, d’obligations et d’autres titres de société.

La troisième activité de la SFI qui se développe de plus en plus est la fourniture de services deconseils par pays, par industrie, financiers et techniques aux gouvernements de pays membreset aux sociétés du secteur privé.

Page 22: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Rôle bénéfique

En tant qu’organisation internationale indépendante qui comprend et travaille bien avec et lesecteur privé et les gouvernements de pays-hôte, le statut de la SFI en fait un partenaire attrayantpour les investisseurs étrangers et locaux et les rend plus confiants. La SFI a joué le rôle decourtier honnête s’agissant d’aider les sociétés et les sponsors à négocier avec les gouvernementshôtes. En outre, en tant que partenaire neutre, la position de la SFI rassure les investisseursétrangers et les pays-hôtes. Vu que le rôle de la SFI est de promouvoir le développement na-tional, les gouvernements lui font confiance, et les sociétés savent que la SFI comprend lesbesoins du secteur privé. Les investisseurs étrangers recherchent la participation de la SFI enraison de ses connaissances pratiques extensives relatives à comment faire des affaires dans lespays en développement et des excellentes relations qu’elle entretient avec les gouvernements depays en développement.

Puisque la SFI sert de catalyseur et incite d’autres bailleurs de fonds et investisseurs à participer,sa présence est considérée comme bénéfique à un projet du point de vue politique aussi bien quetechnique et financier. Vu son expérience extensive en matière de financement de projet, la SFIpossède un vaste réseau de contacts de sociétés ainsi qu’une capacité particulière d’allier lessponsors et les partenaires avec les investisseurs.

Propositions d’investissements éducatifs

Les sponsors qui cherchent à être pris en considération par la SFI devraient fournir à la SFI lesinformations suivantes sur leur projet d’éducation. Les catégories sont organisées principalementpour financer les investissements et gérer les risques des écoles, collèges, universités ou institu-tions de formation, type d’investissement jusque là le plus courant de la SFI dans ce secteur. Parconséquent, il faudra les adapter plus ou moins afin de les utiliser dans d’autres types de projetsd’éducation ou de formation, tels que les organismes de financement de l’étudiant, les publicateursde manuels scolaires, les organismes faisant passer des tests et la formation sur le terrain. Lesinstitutions scolaires à but non lucratif devront faire preuve d’une capacité d’opérer de manièreprofessionnelle et maintenir des “surplus” réguliers pour pouvoir prétendre à un soutien suivantles conditions de la SFI basées sur le marché.

1. Brève description du projet

2. Antécédents

a. Fondateurs et sponsors actuels. Identifier brièvement et décrire la (les) personne(s)ou entité(s) ayant fait les contributions ou investissements de fondspropres “à risque” les plus importants dans l’institution.

b. Bref historique de l’organisation.c. Rôle, position et contribution au système d’éducation.

3. Environnement légal et réglementaire

a. Structure légale actuelle ; changements significatifs récents, s’ils existent.b. Licences, permis, accréditation et autres enregistrements obtenus.c. Droits de propriété de l’institution, par exemple : tenure à bail, pleine propriété,

vente et cession de bail, droits de squatter.

Page 23: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

d. Partenariats - nationaux ou internationaux.e. Le contexte réglementaire - y compris réglementation du programme d’étude,

qualifications de l’enseignant, les facteurs de santé et sécurité, et del’environnement.

f. Réglementations fiscales applicables.g. Réglementations des rapports financiers.h. Pour les entités existantes, copies des relevés financiers annuels et rapports d’audit

externes pour les plus récentes années sont requises dans le cadre duprocessus d’évaluation de la SFI.

4. Structure financière

a. Structure financière actuelle, y compris le ratio d’endettement, et toutes contraintesjuridiques.

b. Accès aux sources de crédit pour les opérations et capitaux (comparaisons avecd’autres industries).

c. Sources de revenu habituelles - frais de l’étudiant, autres contributions des parents, subventions du gouvernement local ou national, bourses d’études,oeuvres de bienfaisance, prêts étatiques ou privés, bons de l’état ou privés. Existet-il des revenus en devises ?

d. Autres sources de financement - locations de propriétés, dotations, vente de services non éducatifs, donations, etc.

e. Charges financières.f. Charges renouvelables, y compris salaires des enseignants, manuels scolaires.g. Prix : Stratégies de fixation des prix. Position dans le marché.h. Usage de subventions croisées intra-institutionnelles parmi les programmes ou

centres de coût.i. Proportions des dépenses sur les enseignants et la technologie.j. Profits et surplus ; comment sont-ils alloués ?k. Risque et participation des devises : combien et comment seront-elles gérées ?l. Passif et assurance risque.

5. Coûts, frais et financement de l’étudiant

a. Charges financières globales par place d’étudiant.b. Coûts d’exploitation globaux par place d’étudiant.c. Frais annuels de l’étudiant (y compris les taxes) imposés aux parents : répartis par

catégorie de frais.d. Ratio de frais de scolarité par rapport aux indicateurs de richesse locale, par

exemple, le PNB par tête d’habitant pour mesurer leur accesssibilité.e. Disponibilité et échelle des bourses, bons, etc., et critères de leur attribution.f. Accès de l’étudiant et de la famille aux prêts pour la couverture du besoin de

financement.g. Composition socio-économique de l’ensemble des étudiants, en référence à d’autres

institutions majeures.

6. Efficacité de l’éducation - intrants, efficacité et rendements

Page 24: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

a. Décrire le programme d’étude suivi.b. Accomodation globale d’espace par étudiant en mètres carrés.c. Ratio actifs/ventes (ratio actifs/chiffres d’affaires).d. Programmes de perfectionnement du personnel.e. Usage de technologie d’information et méthodes d’enseignement innovatrices, y

compris apprentissage par correspondance.f. Résultats et objectifs : Décrire la hiérarchie des résultats en matière d’éducation

que l’institution s’efforce de produire, y compris les compétences,réputation et autres types pour lesquels la demande du marché est appréciable.

g. Succès de l’étudiant - comparaisons avec des institutions publiques et privées deréférence en matière de “valeur ajoutée” de l’éducation.

h. Décrire les examens de fin d’études ou extérieurs que les étudiants de dernièreannée passent et leur influence pour stimuler l’étudiant et le professeur.

i. Résultats pour le marché du travail : Destinations professionnelles des étudiantsde Maîtrise ; temps de recherche d’emploi.

7. Marchés

a. Capacité de compétir sur les marchés de facteurs, par exemple, recruter un personnel de qualité.

b. Capacité de compétir sur les marchés de produits : Indicateurs de la demande,par exemple, ratio des demandes par rapport aux nombre de placesd’entrée.

c. Profil du segment du marché cible et justification du choix.d. Evaluation des compétiteurs, y compris le secteur étatique.e. Effets de l’institution sur le secteur étatique et vice- versa.f. Validité, au plan national et international, des certificats et diplômes délivrés.

8. Marketing et portée sociale et communautaire

a. Stratégies et réseaux de marketing.b. Portée sociale, y compris activités de bienfaisance, renforçant l’image de marque

dans la communauté et le marché locaux.c. Orienter les programmes d’études vers les débouchés du marché (adéquation,

évaluation de l’impact sur différents groupes socio-économiques).

9. Besoins d’investissement, coût, financement et rendement du projet

a. Projections d’effectifs sur dix ans, détaillées par classe, cours ou niveaux etprincipale matière.

b. Projections financières pro-forma sur dix ans : relevé des profits et pertes, bilan,relevé du cash-flow.

c. Taux de rendement interne.d. Description du projet par principale composante.e. Estimation du coût total du projet, réparti comme suit : terre, construction,

équipement installé et capital de roulement, indiquant la composante des de-vises.

f. Structure financière proposée de l’entreprise, indiquant les sources et conditions

Page 25: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

prévues de financement sur fonds propres et consolidation de la dette.g. Type de soutien de la SFI - prêt, fonds propres, garantie, ou mécanisme de gestion

du risque, y compris les montants.

10. Garantie et titrisation

a. Pour la consolidation de la dette, quels actifs immobiliers peuvent servir de garantieou de titres ?

b. Quelle portion des revenus de la scolarité, s’il existent, peuvent être gagés engarantie, ou titrisés et vendus contre espèces ?

11. Questions de gestion

a. Leadership et expérience du directeur et des administrateurs.b. Structure de la gestion de l’école ou de l’université, en équilibrant la gestion

commerciale et financière, la comptabilité et les compétences en matière degestion académique.

12. Calendrier de préparation et d’achèvement du projet

Page 26: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

L’Industrie de l’éducation globale:Leçons tirées de l’enseignement privé dans les pays en développement

James N. Tooley

Au niveau de l’enseignement primaire, les changements survenant actuellementdans les pays en développement pourraient avoir un impact spectaculaire sur lavie de millions d’habitants dans le monde entier.

En se basant sur des exemples provenant de pays tels que : l’Argentine, le Brésil,la Colombie, l’Inde, l’Indonésie, le Pérou, la Roumanie, la Russie, l’Afrique du Sud,le Zimbabwe et d’autres, l’auteur donne un bref aperçu de l’enseignement privé quipeut surprendre bien des lecteurs : contrairement à toutes attentes, le secteur del’enseignement privé est important dans les pays étudiés, il est innovateur, et cen’est pas le domaine exclusif des riches. Le Professeur Tooley lance un défi àl’idée générale selon laquelle l’enseignement privé dans les pays en développementencourage l’existence de plus grandes inégalités sociales et économiques ; il faitremarquer qu’un tel enseignement fournit souvent des programmes créateurs àresponsabilité sociale, des places subventionnées, et des programmes de prêtaux étudiants.

L’auteur identifie les facteurs qui empêchent ou facilitent le développement dusecteur de l’enseignement privé dans divers pays, se concentrant en particuliersur le régime réglementaire qui peut se heurter à l’enseignement privé.

Finalement, il considère les moyens par lesquels l’existence d’un secteur innovateurde l’enseignement privé pourrait influencer les politiques d’éducation telles quepratiquées par les organismes internationaux et les gouvernements nationaux. Ilconclut par une “proposition modeste” sur la manière dont les entreprises d’éducationà but lucratif pourraient jouer un rôle important dans la promotion d’undéveloppement équitable.

James N. Tooley est professeur de politiques en matière d’éducation à l’Universityof Newcastle, à Newcastle upon Tyne au Royaume Uni. Il a co-publié avec l’Institutdes affaires economiques. ISBN 0-255-36475-X.

Page 27: Investir dans l’enseignement privé dans les pays en ...siteresources.worldbank.org/EDUCATION/Resources/278200... · 2 Stratégie d’entrée de la SFI dans le secteur de l’éducation

Possibilités d’investissement dans l’enseignement privé dans les pays endéveloppement

En juin 1999, la Société financière internationale a sponsorisé une conférence surles Possibilités d’investissement dans l’enseignement privé dans les pays endéveloppement, à Washington, D.C.

Près de 150 investisseurs et fournisseurs dans le domaine de l’éducation privée,venant pour la plupart des pays en développement, ont rencontré le personnel dela SFI et de la Banque mondiale pour considérer le potentiel d’investissementdans l’enseignement privé et le rôle de la SFI en matière de fourniture de capitauxpour de nouvelles entreprises.

Les sujets de discussion spécifiques étaient les suivants :● le rôle de l’enseignement privé dans les pays en développement● Les critères d’évaluation des investissements dans les écoles et universités

privées● la structure financière des projets d’écoles privées● les possibilités de création de programmes privés de prêt aux étudiants● les investissements dans l’enseignement par correspondance● le potentiel de partenariat public/privé dans l’éducation● les investissements éducatifs connexes, tels que les manuels scolaires et les

tests.

Les conférenciers et modérateurs de cette conférence étaient surtout les entre-preneurs dans le domaine de l’éducation des pays en développement.

Le document basé sur les découvertes de cette conférence est à présent disponibleà l’Infoshop de la Banque mondiale, téléphone : 1-800-645-7247 ; fax : 1-703-661-1501 ; ou Courrier électronique : [email protected].