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IUFM de Bourgogne Centre départemental de Dijon L'EEDD : réflexion, enjeux et pratique de classe Mémoire professionnel : Professeur des écoles stagiaire Réalisé et présenté par JACQUINOT Sébastien N°: 04STA00234 Année 2005 dirigé par Jean-Charles ALLAIN

IUFM de Bourgogne Centre départemental de Dijon … · moins du XIX° siècle avec la Révolution Industrielle (G.P. Marsh publie L'homme et la nature, et la géographie du globe

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IUFM de BourgogneCentre départemental de Dijon

L'EEDD : réflexion, enjeux et pratique de classe

Mémoire professionnel : Professeur des écoles stagiaireRéalisé et présenté par JACQUINOT SébastienN°: 04STA00234

Année 2005 dirigé par Jean-Charles ALLAIN

Remerciements

Avant tout, je tiens à remercier,

mon directeur de mémoire, Jean-Charles ALLAIN, pour son investissementet son aide dans la réalisation de mes projets,

Mmes PONTHONNE et DECUYPER ainsi que Mr HADJADJ et aux élèves deleur classe qui ont montré un grand intérêt et une grande motivation àl'égard des projets,

et tout particulièrement aux élèves de l'école de St-Thibaut qui, par leurenvie et leur entrain, ont réussi à finaliser à temps, le projet de "lafamille Eco".

Sommaire

Introduction..........................................................................5

I) Historique du développement durable et naissance de

l'éducation à l'environnement......................................6

A) Le développement durable, une idée neuve ?........................6

a) L'origine de concept............................................................6

b) Des conférences fondatrices..................................................7

c) Une définition...................................................................8

B) Apparition de l'Education à l'Environnement au sein de l'école

(sensibiliser les générations futures)..............................................9

a) Historique.........................................................................9

b) Des textes fondateurs...........................................................9

c) "La rencontre de l'EE avec le DD"..............................................11

d) La création de l'EEDD............................................................11

II) Pourquoi faire de l'EEDD à l'école primaire? ....................13

A) Pour la planète.............................................................13

a) Des enjeux importants qui font sa spécificité..............................13

b) UNE orientation de l'EEDD.....................................................14

B) Pour la classe et l'élève..................................................15

a) Le développement d'une citoyenneté informée et engagée.............15

b) Ce que l'EEDD apporte à l'enfant.............................................16

c) Ce que l'EEDD apporte à la classe............................................17

C) Comment aborder l'EEDD : généralités ..................................18

a) L'EEDD dans la transversalité..................................................18

b) La pédagogie de projet........................................................18

c) L'EEDD au sein de l'école.......................................................19

III) Comment aborder l'EEDD à l'école primaire; des situations

concrètes de classe....................................................20

A) Cycle II, CP: les animaux en danger.....................................20

a) La démarche......................................................................20

b) La réaction des élèves..........................................................21

c) Les résultats......................................................................22

d) Ce qu'il y aurait à refaire.......................................................22

B) Cycle I, MS: les déchets et le tri.........................................23

a) La démarche......................................................................23

b) La réaction des élèves..........................................................24

c) Les résultats......................................................................24

d) Ce qu'il y aurait à refaire.......................................................25

C) Cycle III, CM1/CM2: les gestes de l'écocitoyen........................25

a) La démarche......................................................................26

b) La réaction des élèves..........................................................29

c) Les résultats......................................................................30

d) Ce qu'il y aurait à refaire.......................................................30

e) Mes conclusions..................................................................31

conclusion............................................................................33

bibliographie.........................................................................34

annexes...............................................................................35

Introduction

"Le XXI°siècle sera "écologiquement responsable" ou ne sera pas".

Cette phrase aurait très bien pu être prononcée tant ces idées sont à la mode en ce

moment ; développement durable, soutenable... sont devenus de véritables

phénomènes de mode au point où l'on en perd un peu le sens et la puissance de ces

idées. Mais concrètement, qu'est-ce que cela signifie ?

Depuis 30 ans, certains pays ont pris conscience de la gravité de certains

phénomènes comme le réchauffement climatique, la déforestation, la disparition de la

bio-diversité ... et ont cherché des solutions. Le Développement durable en est une. La

prise en compte de l'environnement est donc peu à peu devenue un sujet d'actualité ; la

France est de ceux qui se sont engagés dans cette voie. Elle est en effet le premier pays

qui a intégré une Charte de l' Environnement à la Constitution française aux côtés des

Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et des droits économiques et sociaux de 1946.

Ce texte affirme la responsabilité de tous envers l'environnement et donc celle de

l'Ecole ; l'article 8 stipule que “l’éducation et la formation à l’environnement doivent

contribuer à l’exercice des droits et des devoirs” définis par la Charte.

C'est donc dans ce contexte qu'à partir de la rentrée 2004, l'Education à

l'Environnement dans le cadre du Développement Durable (EEDD) est devenue une

réalité pour tous les enseignants de l'école élémentaire. Dès lors, on peut se demander

ce qu'est vraiment l' EEDD, quels objectifs poursuit-elle, comment la mettre en place

concrètement à l'école ? Les programmes nous parlent de transdisciplinarité, mais avec

quelles disciplines, comment créer des liens, des ponts entre ces matières ?

Tout au long de ce mémoire, nous essaierons de répondre à ces questions ; nous

commencerons par dresser un historique du développement durable jusqu'à son entrée

dans les programmes et son lien avec l'Education à l'Environnement ; puis nous décrirons

les vertus de cet enseignement un peu à part ; enfin, nous analyserons la mise en place

de l'EEDD à l'école primaire en nous appuyant sur des exemples concrets testés lors de

stages.

I) Historique du développement durable et naissance de

l'éducation à l'environnement.

A) Le développement durable, une idée neuve ?

« Le développement durable est celui qui répond aux besoins du présent sans

compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs . »

Cette phrase célèbre est tirée du rapport Notre avenir à tous préparé par la

Commission Mondiale Environnement et développement présidée par Madame Gro

Brundtland et remis en 1987 à l'Assemblée Générale des Nations Unies. Certains y voient

la définition fondatrice du concept du développement durable et le point de départ du

mouvement qu'il a suscité. En fait, la formule cristallise des préoccupations apparues

progressivement depuis le début des années 1970, renvoyant aux notions d'éco-

développement et d'environnement.

Depuis, le contenu du concept s'est enrichi des débats de plusieurs Sommets

Internationaux et par la même occasion devenu objet de discours médiatiques, de

réglementations publiques, de stratégies d'entreprises, de politiques territoriales, mais

aussi de discussions sur sa pertinence (problème sur le mot "développement"...).

a) L'origine du concept

La réflexion sur la relation entre les activités humaines et les écosystèmes n'est pas

récente, elle était déjà présente dans les philosophies grecques et romaines (Platon

évoque déjà les problèmes de la déforestation et de la désertification).

Le souci d'un développement en harmonie avec la nature trouve des origines

lointaines, et la crainte d'un épuisement des ressources non renouvelables date au

moins du XIX° siècle avec la Révolution Industrielle (G.P. Marsh publie L'homme et la

nature, et la géographie du globe physiquement transformé par l'homme (1864), Jevons

soulève le problème du charbon en 1874, Elisée Reclus, La Terre,1869, Haeckel définit

l'écologie (1860). D'autre part, c'est aussi à cette période que l'on soulève le problème

du réchauffement de la planète avec l'identification de "l'effet de serre" par Arrhenius

en 1895.

Après la Seconde Guerre Mondiale, lors du boom industriel des Trente Glorieuses, on

s'intéresse aux problèmes environnementaux ; la parution du "Printemps silencieux" de

Rachel Carlson (1963), débouche sur le premier acte législatif défenseur de

l'environnement, le Clean Air Act américain (loi sur l'air).

A la veille de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement humain qui se

tiendra à Stockholm en 1972, Maurice Strong et al. réexaminent les liens entre

environnement et développement ; il permet d'introduire un modèle de développement

économique compatible avec l'équité sociale et la prudence écologique qui serait

fondée sur la satisfaction des besoins plutôt que sur une augmentation incontrôlée de

l'offre.

b) Des conférences fondatrices

La Conférence de Stockholm s'ouvre donc modestement aux questions du

développement ; elle aboutit à la création du Programme des Nations Unies pour

l'Environnement (PNUE), complément du Programme des Nations Unies pour le

Développement (PNUD).

Si la notion d'écodéveloppement est rapidement écartée du vocabulaire

international, l'idée d'un développement qui ne soit pas uniquement guidé par des

considérations économiques, mais également par des exigences sociales et écologiques

va poursuivre son chemin (notamment grâce à l'action des associations de protection de

l'environnement).

Les années 1980 permettent au public de découvrir l'existence de pollutions

dépassant les frontières, et de dérèglements globaux, tels que le "trou" dans la couche

d'ozone, les pluies acides, la désertification, l'effet de serre, la déforestation.

L'exigence d'une solidarité planétaire est en route.

En 1987, la publication du rapport Notre avenir à tous de la Commission Mondiale sur

l'environnement et le développement (Commission dite Brundtland, du nom de sa

présidente), consacre le terme de "sustainable development", successivement traduit en

français par "développement soutenable" puis "développement durable" ou

"développement viable". Il est défini comme :

« Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la

capacité des générations futures à répondre aux leurs . »

Le développement durable sera consacré par 182 États lors de la Conférence des

Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED, ou sommet de la

planète Terre) en 1992 à Rio de Janeiro.

La Conférence Mondiale sur les droits de l'homme (1993, Vienne), insistera sur le droit

des populations à un environnement sain ainsi que le droit au développement ; ces deux

exigences étaient sujettes à controverse et certains États membres s'y étaient opposées

jusqu'au Sommet de Rio.

Le Sommet mondial sur le développement social (1995, Copenhague) se référera à

cette notion de développement durable et y approfondira le volet social.

Depuis le rapport Brundtland, la définition s'est enrichie, notamment avec le premier

principe de la déclaration du Sommet de Rio : "Les êtres humains sont au centre des

préoccupations relatives au développement durable."

c) Une définition

Le développement durable se veut un processus de développement qui concilie

l'écologique, l'économique et le social. Il établit un cercle vertueux entre ces trois

pôles :

c'est un développement, économiquement efficace, socialement équitable et

écologiquement soutenable. Il est respectueux des ressources naturelles et des

écosystèmes, il garantit l'efficacité économique, sans perdre de vue les finalités sociales

du développement que sont la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre

l'exclusion et la recherche de l'équité. Une stratégie de développement durable doit

être gagnante de ce triple point de vue, économique, social, et écologique.

Le développement durable suppose des décisions et des comportements humains, il

impose d'ouvrir notre horizon temporel sur le long terme, celui des générations futures,

et notre horizon spatial, en prenant en compte le bien-être de chacun, qu'il soit

habitant d'un pays du Sud ou du Nord, d'une région proche, de la ville ou du quartier

voisins.

B) Apparition de l'Education à l'Environnement au sein de l'école

(sensibiliser les générations futures)

a) Historique

A l'origine, l'Education à l'Environnement recouvrait les seuls aspects biophysiques. En

effet, dans les années 70, l'Ecole s'était vue confier la mission de "faire naître chez les

jeunes la conscience écologique qui devait les sensibiliser aux dangers qui menaçaient

notre milieu de vie". Il s'agissait alors de promouvoir la conservation des ressources

naturelles, la protection du milieu et la défense de la faune et de la flore. Cela

concernait essentiellement les Sciences Naturelles.

C'est lors de la Conférence de Stockholm en 1972, que les experts lancent l'idée d'une

Éducation à l'Environnement pour faire prendre conscience de la responsabilité de

chaque individu en matière de protection de l'environnement.

Par la suite, au cours de différentes rencontres internationales, les experts

définissent de plus en plus précisément les finalités et les pratiques de cette éducation

nouvelle.

Ainsi, l'Agenda 21 (21 pour XXI° siècle) élaboré à Rio, est un véritable programme

d'actions à mettre en pratique sur le champ, à différentes échelles et au cours du XXI°

siècle, pour que dans chaque pays soient mis en oeuvre des modes de vies permettant

de mieux gérer et de mieux protéger l'environnement.

b) Des textes fondateurs

En France, la mise en place et le développement de l'Education à l'Environnement

s'opère à travers une série de textes fondateurs qui incitent à passer d'une simple étude

du milieu à une véritable éducation à l'environnement.

Ainsi, la circulaire du 1er avril 1971 invite à mettre l'accent "sur tous les aspects qui

aideront l'élève à prendre conscience de la place de l'homme dans la biosphère, à

réfléchir sur son comportement dans la nature et d'une manière générale le prépareront

à reconnaître ses responsabilités dans le milieu auquel il appartient."

En 1977, une véritable "Charte" de l'Education à l'Environnement est publiée par R.

Haby. C'est l'Instruction générale sur l'Education des élèves en matière d'Environnement.

Elle formule des objectifs précis : développer une attitude d'observation, de

compréhension et de responsabilité à l'égard de l'environnement. Elle souligne la

nécessité de la mise en oeuvre d'une pédagogie active et veut donner des moyens pour

accompagner cette action éducative : diffusion de documents par les CRDP et CDDP,

formation des enseignants.

En 1983, un protocole d'accord signé entre le Ministère de l'Education Nationale et

celui de l'Environnement apporte un soutien spécifique aux Projets d'Actions Éducatives

(PAE) relatifs à l'environnement.

Le protocole de 1993 assure que l'Education à l'environnement doit développer la

connaissance du patrimoine naturel et culturel, le civisme à l'égard de l'environnement

ainsi que la responsabilité et la solidarité de chacun. Cette éducation doit permettre à

chaque élève d'acquérir une culture de base, sur les problèmes posés par

l'environnement en référence à différents disciplines (SVT, Géographie, Éducation

Civique... : interdisciplinarité). Elle conduit à aborder des problèmes relatifs à l'eau,

aux déchets, aux paysages, à la préservation de la nature, au bruit, à la qualité de

l'air... à partir de problèmes réels rencontrés sur le terrain.

La circulaire n° 93-118 du 17 février 1993 (BO n°8 du 25-02-1993), relative aux classes

d'environnement à l'école primaire, confirme qu'il revient à l'école de fournir aux

enfants, futurs citoyens, l'occasion de découvrir l'importance de l'environnement ; cette

réflexion prend appui sur plusieurs disciplines en utilisant notamment les notions

acquises dans le cadre de celles-ci. En retour, elle permet de situer ces disciplines dans

de nouvelles perspectives (elle débouche naturellement sur l'Education Civique au

travers de l'idée de responsabilité).

c) "La rencontre de l'EE avec le DD"

Récemment, le ministère a fait paraître un nouveau texte concernant l'Education à

l'Environnement. La circulaire n°2004-110 du 8-07-2004 remplace celle du 29 août 1977

et "vise à donner une dimension pédagogique nouvelle à l'Education à l'Environnement

en l'intégrant dans une perspective de développement durable.

Ce texte a pour objectif de définir l'EEDD (l'Education à l'Environnement pour un

Développement Durable) comme "une composante importante de la formation initiale

des élèves, dès leur plus jeune âge et tout au long de leur scolarité, pour leur permettre

d’acquérir des connaissances et des méthodes nécessaires pour se situer dans leur

environnement et y agir de manière responsable. "

Plus qu'un nouveau texte qui réajusterait l'enseignement de l'environnement à l'école

primaire, le texte de J.P. de Gaudemar voit l'EEDD comme une éducation des futurs

citoyens aux problèmes environnementaux, sociaux et économiques que connaît la

planète. Elle s'inscrit dans une stratégie nationale en faveur du développement durable

dans laquelle on a vu une Charte de l’environnement intégrée à la Constitution

française aux côtés des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

De par ces textes, on pressent donc la volonté du gouvernement de prendre en

compte les problèmes de l'environnement liés à l'activité humaine.

d) La création de l'EEDD

Le texte de Gaudemar définit l'EEDD selon trois axes :

- dans un premier temps, il précise que l'EEDD ne doit pas être considérée comme

une nouvelle discipline. Elle se construit autant sur la transdisciplinarité (création de

liens entre les différentes disciplines ou les différents champs disciplinaires) qu'à

l'intérieur de chaque discipline. Elle peut aussi bien s'inscrire dans le cadre d'une

discipline comme les Sciences ou la Géographie, comme dans un cadre plus transversal

où on la retrouverait au sein d'un débat, d'une production écrite, des Arts Visuels...

-dans un deuxième temps, le texte insiste sur la manière dont il faut aborder

l'EEDD ; sur ce point, il concorde parfaitement avec la réforme de l'enseignement des

sciences. En effet, il préconise une démarche d'investigation fondée sur des situations

concrètes voire observées. Gaudemar insiste aussi sur l'utilité des sorties scolaires qui

peuvent accompagner l'EEDD et qui apporteront une nouvelle dimension à cet

enseignement ; le recours aux ressources locales ou la présence de partenaires

enrichiront les démarches pédagogiques. Dans ce cadre, la démarche en projet est a

privilégier.

-enfin, la démarche de l'EEDD doit se faire de manière concertée et cohérente.

Le texte appelle les équipes pédagogiques à travailler de manière collégiale, à définir

des "temps forts et des points d'ancrage dans chaque discipline pour construire une

progression coordonnée." Par exemple, il préconise pour les écoles primaires une

"progression (ou programmation) annuelle des thèmes à aborder et des projets" qui se

ferait lors du conseil d'école et qui devrait être inscrite dans le projet d'école.

Après avoir vu comment l'Education à l'Environnement a peu à peu pris sa place au

sein de l'Ecole pour être aujourd'hui inscrite dans le cadre du développement durable,

nous allons montrer en quoi cet enseignement est très important et ce qu'il apporte à

deux niveaux d'échelle.

II) Pourquoi faire de l'EEDD à l'école primaire

A) pour la planète

a) Des enjeux importants qui font sa spécificité

L'Education à l'Environnement doit-elle être traitée comme les autres disciplines ? Les

thématiques sur lesquelles elle travaille débouchent sur des enjeux particulièrement

importants qui lui donnent sa spécificité. Lucie Sauvé dégage trois problématiques

interreliées de l'Education à l'Environnement :

La première concerne la "dégradation de l'environnement" biophysique, liée à

l'épuisement et à la détérioration des ressources. Cette situation menace la qualité de

vie, voire même la survie. Cette problématique correspond plus généralement au thème

de l'écologie.

La deuxième est celle de "l'aliénation des personnes et des sociétés en regard de leur

milieu de vie", à laquelle s'ajoute un manque de solidarité à l'égard des autres vivants

de cette planète. L'être humain est devenu étranger à sa nature originelle qui l'unit aux

autres éléments de la biosphère. Il est par ailleurs trop souvent dominé par un univers

technologique qu'il comprend peu et utilise mal. Il doit développer un sens du partage

équitable et de la responsabilité quant à l'utilisation judicieuse et au développement

durable des ressources collectives.

Celle ci englobe le penchant économique et social que l'on retrouve dans le

Développement Durable ; ici, on retrouve les thèmes de solidarité avec les pays dits "du

Sud", de consommation raisonnée...

Enfin, la troisième problématique à laquelle répond l'EE (selon Sauvé), c'est "la

problématique pédagogique" : les conditions d'enseignement et d'apprentissage

traditionnelles sont caractérisées, entre autres, par le cloisonnement interdisciplinaire,

l'hétéronomie de l'apprenant et l'isolement de l'école par rapport aux réalités du milieu.

Or, ces facteurs ne sont pas favorables à une éducation visant le développement des

personnes aptes à relever les défis d'un monde contemporain marqué par la rapidité et

l'ampleur des changements, la diversité et le caractère multidimensionnel des

problèmes environnementaux.

De cette troisième problématique surgit une grande question à laquelle nous

tâcherons de répondre plus tard, c'est comment faire de l'Education à l'Environnement,

quelle pédagogie adopter ?

On ne peut correctement répondre à cette question qu'en ayant clairement à l'esprit

"le pourquoi" de l'Education à l'Environnement, ses enjeux... Et ce n'est pas une chose

aisée ; il faut déjà comprendre les terminologies de cette "Éducation" ; elle a d'abord

été par l'Environnement, puis pour,ensuite relative à, et aujourd'hui, elle est inscrite

dans le cadre du Développement Durable.

Sans forcement analyser chaque terme et essayer de dégager les différentes

orientations de l'Education à l'Environnement, il est important de réfléchir à sa propre

pratique, de situer son action, de forger, en quelque sorte, sa propre philosophie.

b) UNE orientation de l'EE

Pour mieux cibler ce qu'est l'Education à l'Environnement et ce que sont ses

objectifs , je citerai la résolution du conseil des ministres parue dans le Journal Officiel

des Communautés Européennes (17/05/1993) :

"L'Education Relative à l'Environnement a pour objectif de renforcer la sensibilité des

citoyens aux problèmes existant dans ce domaine, ainsi qu'aux solutions possibles et de

jeter les bases d'une participation à la fois pleinement informée et active des individus

dans la protection de l'environnement et de l'usage prudent et rationnel des ressources

naturelles."

La réalisation de cet objectif requiert que l'éducation en matière d'environnement

prenne en considération les principes directeurs suivants :

- l'environnement en tant que patrimoine commun de l'humanité,

- le devoir commun de maintenir, protéger et améliorer la qualité de l'environnement

en tant que contribution à la protection de la santé humaine et sauvegarde de

l'équilibre écologique,

- la nécessité d'assurer une utilisation rationnelle et prudente des ressources

naturelles.

- la façon dont chacun peut contribuer par son comportement, notamment en tant

que consommateur, à la protection de l'environnement."

De cette définition, se dégage un grand aspect, un premier grand objectif de l'EEDD ;

c'est l'objectif "idéologique" qui consiste à agir sur les générations futures pour changer

les comportements, les habitudes, sensibiliser dès le plus jeune age aux problèmes de

l'environnement, à la responsabilité de chacun...

Le but premier de l'EEDD, c'est d'éduquer les générations futures à une vision

raisonnée, à une sensibilité à l'environnement pour "en faire" des écocitoyens. Cette

politique entre de plain pied dans le cadre du développement durable ; en effet, c'est

en agissant sur les générations futures, en sensibilisant les enfants dès leur plus jeune

age sur des concepts de responsabilité, de respect, d'économie, de précaution... qu'on

changera profondément les choses.

Cela dit, il me paraît essentiel de parler de ce que l'EEDD apporte aux enfants dans

leur construction...

B) pour la classe et l'élève

L'Education à l'Environnement, et nous l'avons dit plusieurs fois, vise à former de

futurs écocitoyens ; en ce sens, on peut considérer que l'EEDD renouvelle en quelque

sorte la formation civique des élèves.

a) Le développement d'une citoyenneté informée et engagée.

Le passage vers un développement durable va de pair avec un changement en

profondeur de la société. Il concerne les valeurs essentielles et les codes d'éthique qui

régissent le comportement, les attitudes et le respect envers les êtres humains et le

nature. Il ne peut se développer sans un effort énorme d'éducation des citoyens. En

effet, éducation et formation apparaissent comme des facteurs déterminants pour aider

à résoudre les problèmes de plus en plus complexes qui caractérisent le développement

durable.

L'EEDD réunit les conditions d'un projet de société reposant sur plus de solidarité, de

tolérance, de responsabilité, d'autonomie. La réalisation de ce projet passe par des

objectifs comportementaux (éveil au monde et aux autres, reconnaissance des notions

d'identité, d'altérité), méthodologiques (résolutions de problèmes, actions...),

notionnels (concepts, prises de décisions).

Une Éducation générale qui favorise le développement d'une citoyenneté informée et

engagée, et non d'un public passif, est à la base du développement durable. Il ne peut y

avoir développement social et culturel ni croissance économique durable sans une

participation active de tous les citoyens. C'est dans ce sens que l'EEDD prend tout son

sens.

b) Ce que l'EEDD apporte à l'enfant

L'EEDD, par sa spécificité et sa diversité, peut apporter, chez l'enfant, une foule

d'apprentissages dans différents domaines :

-Des connaissances

L'EEDD permet en effet de connaître et d'appréhender notre environnement, elle

nous renseigne sur les répercutions de l'activité humaine vis-à-vis de la planète ; plus

généralement, elle nous ouvre les yeux sur le monde.

-Apprendre à raisonner

Afin d'adapter les objectifs de cette EEDD dans les plus petites classes et de faire la

jonction entre les capacités cognitives des élèves à chaque étape de leur formation et

la compréhension de phénomènes complexes, il est nécessaire de partir de situations

concrètes, notamment à travers une approche sensorielle et d'activités de plein air.

Avec le plan de rénovation des sciences et techniques à l'École (PRESTE), la démarche

de questionnement a été largement encouragée à l'école primaire. En EEDD, il est donc

fortement conseillé d'adopter cette démarche qui consiste à observer, questionner,

émettre des hypothèses, les éprouver pour les valider ou les invalider.

-Se situer dans le monde

L'environnement est un objet d'étude en soi à l'école maternelle : au cours de cette

première étape éducative, les élèves vont peu à peu s'ouvrir au monde. La perception

du monde extérieur qui s'appuie sur une approche sensorielle est un moyen de

connaissance essentielle dans le développement des jeunes enfants qui vivent dans un

milieu sécurisé dans un premier temps et prennent progressivement conscience des

dangers du monde extérieur. Pour les plus petits, l'EEDD peut être une occasion

d'appréhender les notions de l'ailleurs, du passé et du futur, ainsi que de prendre

conscience de la variété du monde dans lequel ils vivent, tout en découvrant l'Autre.

-Pour former le futur citoyen

Les premiers objectifs à atteindre avec les élèves de maternelle resteront certes très

modestes et pourtant, beaucoup de choses se jouent dès les premières expériences de

vie en collectivité. En effet, il convient de transmettre aux plus jeunes de bonnes

habitudes de vie même si c'est par imitation. Cette transmission relève d'initiations

successives à une culture commune articulée autour du respect de son environnement

et des autres.

c) Ce que l'EEDD apporte à la classe.

Travailler l'EEDD dans une classe apporte beaucoup d'avantages que l'on ne retrouve

que trop rarement dans d'autres disciplines. Comme l'EEDD n'est pas une nouvelle

discipline en soi, elle va s'inscrire dans plusieurs domaines différents et va donc offrir

des méthodes et des supports variés qui diversifient énormément cet enseignement.

Cette transversalité lui offre une grande liberté d'action qui doit conduire le plus

souvent que possible l'EEDD vers un projet.

La pédagogie de projet, que nous définirons un peu plus loin, est vraiment bénéfique

pour la classe ; elle crée une dynamique de classe autour d'un but commun. Dans ces

situations de classe, on observe souvent un engouement, une adhésion, une très forte

motivation des élèves pour la concrétisation du projet ; c'est dans ces conditions que

l'on sent exister un réel "groupe classe" unifié autour du même objectif. Les élèves vont

devoir agir ensemble, se répartir le travail, s'entraider pour concrétiser le projet de la

classe ; cette attitude est obtenue d'autant plus que l'objectif est commun à toute la

classe.

C) Comment aborder l'EEDD : généralités

a) L'EEDD dans la transversalité

Comme le rappelle le texte de Gaudemar et comme nous l'avons dit plusieurs fois,

l'EEDD ne doit pas être considérée comme une nouvelle discipline ; elle doit trouver sa

place, autant dans les contenus que dans les horaires, au sein des autres champs

disciplinaires. On peut définir cette transversalité comme une coordination de

différentes disciplines en vue d'une vision globale des réalités environnementales. On

retrouvera l'EEDD plus souvent dans le cadre de matières comme les Sciences naturelles,

l'Histoire-Géographie, l'éducation à la citoyenneté... Cependant, on peut tout aussi bien

inscrire l'EEDD dans le français, dans le cadre d'une production écrite ou d'une

compréhension de texte, ou au sein des mathématiques pour calculer une

consommation d'eau ou d'électricité.

La grande flexibilité de l'EEDD et son intégration au sein de toutes les matières

permet de créer des liens entre elles autour d'un même thème d'Environnement : le

projet.

b) La pédagogie de projet

La nécessité de cadrer l'Education à l'Environnement dans une pédagogie de projet

est en effet régulièrement soulignée par les autorité éducatives : par exemple, le

Conseil National des Programmes estime que l'intégration de l'Education

environnementale dans le système scolaire passe par «la réalisation de projets alliant

action et réflexion, débordant le cadre traditionnel des apprentissages et nécessitant

souvent des sorties hors des lieux scolaires» .

En effet, la mise en place de projets permet de fédérer plusieurs disciplines autour

d'une même thématique environnementale ; pour que tout cela reste cohérent, il est

nécessaire de pratiquer une démarche véritablement interdisciplinaire inscrite dans le

cadre d'un projet pédagogique global.

La mise en place de ces projets a d'abord uniquement reposé sur l'initiative des

enseignants ; à partir de 1981, les Projets d'Action Éducative (PAE), ont aidé et

encouragé cette mise en place. Ces projets permettaient en effet de pratiquer des

activités interdisciplinaires en liaison avec une communauté éducative élargie par le

soutien d'intervenants extérieurs.

Il est vrai que la participation d'intervenants extérieurs à des projets d'Education à

l'Environnement multiplie les effets ressentis par les élèves, accroît les connaissances,

apporte un autre regard, un regard de professionnel sur le sujet abordé. Le B.O. du

8/09/1988 précise qu' "un PAE est fondé sur l'initiative des équipes pédagogiques, sur la

participation active des élèves et sur la collaboration des partenaires extérieurs [...]

Cette procédure contractuelle est destinée à encourager les équipes d'enseignants [...]

qui cherchent à enrichir et diversifier leur enseignement et à l'adapter aux besoins

spécifiques des élèves."

Dans ce cadre de travail, il est important de rappeler qu'un projet conçu en intégrant

des professionnels, des associations..., doit toujours rester sous la "tutelle pédagogique"

du maître de la classe ; les rôles de chacun doivent donc être déterminés clairement

avant le début du projet.

Les conditions de réalisation du projet demandent donc de la préparation et de

l'organisation ; le projet d'école peut offrir des bases institutionnelles pour prévoir,

programmer et organiser le déroulement de ces projets.

c) L'EEDD au sein de l'école

Le projet d'école constitue un outil pédagogique contractuel qui fédère et donne sens

aux différentes activités et modalités d'intervention. L'inscription, la préparation de

l'EEDD dans le cadre du projet d'école permet de construire un projet de grande

envergure.

En effet, il permet d'une part de réaliser des projets élaborés avec la participation

d'intervenants extérieurs, avec des sorties sur le terrain, voire des séjours plus longs

comme des "classes nature".

D'autre part, il permet de construire des progressions en matière d'EEDD, de créer des

liens entre les différents cycles et, pourquoi pas, des échanges entre les différents

niveaux où les élèves de CM1, par exemple, iraient rendre compte de leurs découvertes,

conclusions, aux autres classes.

III) Comment aborder l'EEDD à l'école primaire ; des situations concrètes de classe

A) Cycle II, CP: les animaux en danger

École de l'Ouest, classe de CP de M. Hadjadj, 24 élèves.

Le premier stage réalisé lors de l'année de formation à l'IUFM est un staged'observation où l'on se retrouve à plusieurs dans la classe d'un titulaire et dans laquelleon doit prendre en charge quelques séances (pour certains comme moi, c'est lapremière fois que l'on se retrouve face à une classe dans le rôle du professeur).

Parmi ces quelques séances avec cette classe de CP en début d'année, j'avais à coeurd'évoquer des problèmes environnementaux. J'ai donc décidé, dans le cadre de"Découvrir le monde", de monter une séquence sur les animaux en danger.

Par là, je voulais aborder des notions liées au rôle de l'homme et de son activité surla nature et bien entendu de sa responsabilité et donc de la notre. De plus, je pensaisévoquer la notion de "temps long" et des conséquences futures de nos comportements.

Le but était de terminer la séquence par la réalisation d'affiches sur lesquelles nousaurions représenté des gestes pour, à notre échelle, protéger certains animaux.

Cette séquence était composée de trois séances en "Découverte du monde" et dedeux séances en "Arts Visuels".

a) La démarche

La première séance devait m'aider, en quelque sorte, à recueillir les conceptionsinitiales des élèves; je voulais savoir s' ils connaissaient les animaux que nous allionstraiter et s' ils savaient les distinguer d'animaux vivant dans nos régions.

Je leur ai donc donné une grande feuille remplie de photos d'animaux "d'ici etd'ailleurs" (tigre, chouette, panda, ours, sanglier, crocodile, chevreuil...). Je leur aiensuite demandé de trier ces animaux selon un critère qu'ils jugeraient pertinent sansque je leur donne aucune indication. Quelques résultats se sont révélés plutôtpertinents lorsqu'on considère la difficulté de la tâche ; certains élèves avaient proposéun classement prenant en compte la nature de la peau de l'animal (ayant des poils/n'enn'ayant pas), d'autres selon le "caractère de l'animal (dangereux/pas dangereux).

Nous avons ensuite procédé à un deuxième classement dans lequel je leur demandaisde séparer les animaux vivant dans nos régions (plaine, forêts alentours) de ceux n'yvivant pas. A part quelques problèmes posés par le loup et l'ours (mauvais choix de mapart), les élèves ont plutôt bien réussi à discriminer les animaux.

Lors de la deuxième séance, nous avons abordé la notion d'animal en danger;beaucoup de confusion ont été faites entre le concept d'animaux en danger et celuid'animaux dangereux. J'ai donc précisé qu'un animal en danger était un animal dontl'espèce risquait de disparaître de la Terre ; ces animaux sont souvent protégés : celaveut dire que des lois interdisent de les tuer. Je leur ai donc ensuite demandé deséparer, selon eux, les animaux en danger et donc protégés, des autres.

Le but de cette séance était de trouver les causes, d'apprendre pourquoi certains

animaux sont en danger. La classe a été séparée en plusieurs groupes qui disposaientchacun d'une planche représentant une cause de disparition ; une planche représentaitle braconnage et le trafic (images de défenses d'éléphants, de peaux de tigres, decornes de rhinocéros...). Une deuxième planche représentait la destruction de l'habitatpar l'homme (déforestation, pollution des milieux...). Enfin, une troisième planche, pluscompliquée, montrait des animaux tués par croyances (chouettes accrochées auxgranges, représentations diabolisées du loup...). Il est important de préciser ici qu'avecdes enfants aussi jeunes, il faut choisir avec parcimonie les images que l'on montre ;beaucoup d'images très violentes sont présentes dans certains ouvrages ou sur le net etpourraient choquer les élèves sensibles.

Un représentant de chaque groupe est ensuite passé au tableau pour présenter auxautres élèves les conclusions du groupe ; il devait décrire succinctement le document,répondre à la question "pourquoi certains animaux peuvent disparaître?" en justifiantleur réponse.

Après avoir fait ressortir les trois catégories, on dresse un tableau et on classe lesanimaux que l'on a déjà rencontrés.

La troisième séance est consacrée à la protection des animaux. Comment lesprotéger, qui a le pouvoir de le faire, et nous, à notre niveau, pouvons-nous fairequelque chose ?

Par le biais d'une discussion, les élèves proposent des solutions comme faire des lois,pourchasser les braconniers, faire des réserves naturelles ou des parcs. On se demandeensuite de qui peuvent venir ces mesures : des adultes, des gouvernements...

Je leur demande ensuite ce que eux ,ils peuvent faire pour sauver les animaux. On adéveloppé les exemples de la tortue, de l'éléphant et du tigre. Lors de la dernièreséance, nous avons vu que l'on faisait des bijoux avec l'ivoire, des manteaux avec lesfourrures et que beaucoup de tortues s'étouffaient avec des sacs en plastique (elles lesconfondent avec des méduses).

Nous en avons tiré trois "gestes nature" pour les animaux et nous en avons fait desaffiches :– je n'achète pas des bijoux en ivoire– je dis à ma maman de ne pas acheter de fourrure– je ne jette pas de sacs plastiques dans la nature

Les affiches ont été réalisées lors des séances d'Arts Visuels.

b) La réaction des élèves

Ce sujet sur les animaux a beaucoup plu à ces élèves de CP ; ils étaient trèsintéressés et déjà capable de réfléchir sur des questions de responsabilité, celle del'homme en général mais aussi la nôtre. De plus, j'ai vraiment été surpris par le niveaude leurs connaissances ainsi que par leur capacité à s'investir dans un petit projet. Il estimportant de le préciser car, moi-même, je me suis souvent demandé s'ils allaient êtrecapables, en début de CP, de comprendre pourquoi certains animaux pouvaientdisparaître et surtout d'intégrer le fait que l'on a tous une petite responsabilité et doncun rôle à jouer. En adaptant correctement les supports et en guidant les élèves, onarrive à un résultat plus que satisfaisant.

c) Les résultats

Cette séquence s'est achevée par la réalisation de trois affiches indiquant un geste àfaire pour sauver les éléphants, les tortues (Annexe 1) ou les tigres. Ces affiches ont étéposées dans les couloirs de l'école pour que les autres élèves les voient.

En voici quelques exemples :

d) Ce qu'il y aurait à refaire

Pour ce premier sujet en EEDD, j'étais plutôt satisfait des résultats obtenus ainsi quede l'implication de la part des élèves.

Cependant, avec le recul, je regrette de ne pas avoir assez travaillé sur l'utilisationde ces affiches. Elles ont certes été affichées mais je pense qu'il aurait été bien plusintéressant que les groupes qui les avaient réalisées, les présentent aux élèves desautres classes. Premièrement, les autres enfants auraient bien mieux compris lemessage des affiches et deuxièmement, l'exercice aurait permis de renforcerl'appropriation de ces gestes par les CP.

Je pense que dès lors que l'on prévoit la réalisation d'affiches, de petit livret, etc., ilfaut absolument penser à l'utilisation que l'on pourrait faire des réalisations des élèves.Cela peut passer par une exposition, un compte-rendu aux autres classes, une visite auxélèves de maternelle, une diffusion auprès des parents...

B) Cycle I, MS: les déchets et le tri

École maternelle de Velars s/Ouche, classe de MS de Me Decuyper, 24 élèves

Lors de ce deuxième stage, le premier qui se déroule en responsabilité, j'ai étéaffecté dans une École maternelle avec une classe de moyenne section ; en liaison avecle mémoire professionnel et les textes officiels, je tenais vraiment à faire de l'Educationà l'Environnement. Avec des enfants aussi jeunes, je ne pouvais pas choisir un sujet tropcompliqué ou trop éloigné de leur environnement proche ; j'ai donc décidé d'aborderavec eux le respect de la nature, les déchets et leur tri (le tri sélectif était mis en placechez leurs parents).

a) La démarche

La première séance avait pour but de déclencher une discussion sur le respect de lanature, les déchets jetés par terre...

L'élément déclencheur était la marionnette que j'avais emmené avec moi ;lorsqu'avec les enfants, nous sommes rentrés de récréation, nous avons "trouvé" despapiers par terre. On s'est donc demandé qui avait bien pu les jeter ; on s'est tournévers la marionnette. Une discussion s'est donc engagée entre les enfants et lamarionnette sur le fait de ne pas mettre les papiers à la poubelle, sur le respect de lanature... Il est donc ressorti qu'il ne fallait pas jeter des papiers dans la nature ou dansla rue, mais qu'il fallait les mettre dans des poubelles. Pour s'en souvenir et le rappelerà Cacahuète (la marionnette), nous avons décidé de faire un poster qui représente cetteidée. Plusieurs ateliers ont été constitués (écriture, coloriage, découpage...) et l'affichea ensuite été placée dans la classe.

La deuxième partie de cette séquence est encore partie d'un problème posé par lamarionnette : elle avait en effet découvert des caisses de toutes les couleurs et sedemandait bien à quoi elles pouvaient servir. Les enfants ont tout de suite reconnu lescaisses que leurs parents possédaient pour faire le tri. Certains savaient que ces caissesne pouvaient recevoir qu'un seul type de déchets mais aucun ne savait trier.

Nous avons donc procédé à un grand tri dans la classe ; sur une grande table, étaientdisposés plusieurs sortes de déchets (bouteilles plastiques, boites en carton, bocaux enverre, journaux...). Chacun à leur tour, les enfants étaient invités à prendre un déchetet essayaient de le "ranger" correctement en s'aidant des pictogrammes collés sur lescaisses.

A la suite de cette séance de manipulation, je leur ai proposé de réinvestir leursconnaissances dans un petit jeu sur feuille. Ils devaient colorier les déchets de lacouleur de leur caisse, trouver un intrus, relier les déchets à leur poubelle...(Annexe 2).

Enfin, la dernière partie de cette séquence sur les déchets devait aborder le"pourquoi" du tri, c'est à dire le recyclage. Il est très difficile avec des élèves aussijeunes d'aborder une notion aussi abstraite ; j'ai donc décidé de la traiter concrètementen faisant faire à la classe du papier recyclé.

Étant donné que ce stage se déroulait juste avant les vacances de Noël, les élèvesdevaient réaliser une petite carte pour leurs parents. Je leur ai donc dit que nousallions réaliser ces cartes mais sans utiliser de "nouveau" papier ; nous allions recyclerun vieil annuaire destiné à la poubelle pour fabriquer nos cartes. Nous avons donc

découpé les pages en tout petit morceaux, je les ai ensuite mixé dans de l'eau pourobtenir de la pâte à papier ; nous l'avons ensuite versée dans une grande bassine d'eaupour enfin récupérer la pâte à l'aide d'un tamis très fin. Il ne restait plus qu'à laissersécher pour obtenir du papier "tout neuf".

Grâce à cette activité, les enfants se sont bien rendus compte de ce que signifiait lerecyclage ; nous avons concrètement réutilisé du papier "usagé" pour faire les cartes deNoël. Cela nous a permis d'économiser beaucoup de papier neuf.

La trace de cette activité s'est faite par le classement d'images séquentielles sur lerecyclage du papier (Annexe 3).

b) La réaction des élèves

Lors de cette séquence, je me suis rendu compte qu'il n'était pas facile d'aborderavec des enfants aussi jeunes, un thème lié à l'environnement. En effet, il fallaittoujours essayer de rattacher ce que l'on faisait à leur environnement proche, leurquotidien. Les objectifs principaux de cette séquence ne portaient pas sur des savoirsnotionnels mais plutôt sur un savoir-être, un comportement responsable à intégrer.

Dans ces conditions, traiter des déchets à l'école maternelle correspondcomplètement aux objectifs de l'Education Nationale. De plus, il est fondamental deprendre en compte l'aspect ludique des activités proposées pour intéresser les enfants ;en effet, je me suis rendu compte que les enfants s'étaient beaucoup investis dans la"relation" avec la marionnette et encore plus lorsqu'ils pouvaient agir, manipuler(exemple du tri "grandeur nature"). Par ailleurs, je pense que cette manipulation leur apermis de retenir plus facilement la façon de trier.

c) Les résultats

Durant cette séquence, une grande affiche a été créée pour rappeler qu'il ne faut pasjeter ses papiers par terre, mais dans une poubelle. En école maternelle, l'affichage esttrès important et c'est par ce biais que les enfants se souviennent de ce qu'ils ont fait.

De plus, chaque enfant a ramené à ses parents une petite carte fabriquée en papier

recyclé. Ce support là est aussi intéressant puisqu'il permet à l'enfant de raconter à sesparents ce qu'il a fait et comment il l'a fait.

d) Ce qu'il y aurait à refaire

Globalement, cette séquence a plutôt bien fonctionné ; nous avons travaillé sur laresponsabilité vis-à-vis de la nature et nous avons appris à trier. Cependant, sur cepoint, je pense qu'il y aurait eu bien mieux à faire. En effet, on aurait pu envisagerd'amener le tri sélectif dans la classe afin que les enfants y participent chaque jour. Decette manière, l'apprentissage du tri se ferait de lui même. De plus, la classe maternelleconviendrait parfaitement à une action de ce genre au regard des déchets qu'elleproduit (emballage des goûters, déchets alimentaires, nombreuses feuilles, chutes decartons...). On pourrait même envisager de créer une caisse de papiers usagers (chutes,brouillons...) que l'on recyclerait une fois par mois et que l'on réutiliserait pour lesdessins des enfants... Cela consisterait à la fois en un geste écologique, en unapprentissage pour les enfants et en une grande économie pour l'école.

C) Cycle III, CM1/CM2: les gestes de l'écocitoyen

Réalisé à l'école élémentaire de Saint-Thibaut, en classe de CM1/CM2 (11 élèves).

Pour ce stage en cycle 3, je voulais vraiment essayer de mettre en place un projetavec un questionnement, une réflexion et surtout une production finale qui viendraitclore ce stage. Par ailleurs, je souhaitais vraiment inscrire ce projet dansl'interdisciplinarité, réussir à le lier aux autres disciplines tout en restant cohérent.

Mon idée de base, partait de la réflexion sur des problèmes de la planète liés à l'eau,au réchauffement climatique, aux déchets... A partir de textes, de recherches,d'expérimentations, nous devions relever les problèmes et chercher des solutionsapplicables par tous ; après, on allait se poser la question de l'utilisation de nosconclusions : pourquoi ne pas créer un petit livret recensant "mes gestes pour laplanète" pour montrer aux autres (parents, camarades des autres classes...) ce qu'il fautfaire pour être un "écocitoyen".

La contrainte la plus importante à laquelle je devais faire face était le temps ; eneffet, le stage ne durant que trois semaines, cela ne laissait pas beaucoup de temps ets'engager dans un projet avec des élèves sans pouvoir le mener à terme n'était pasacceptable.

La démarche globale était construite sur un même cheminement : Discussion,Recherche, Expérimentation, Action/Production.

a) La démarche

-l'entrée dans le thème de l'environnement

La première séance devait soulever les problématiques de l'environnement, définir ceterme, sonder les connaissances des élèves sur ce sujet... C'est aussi au cours de cetteséance, que j'ai décidé d'aborder la notion très compliquée de "développementdurable".

Mes objectifs se cantonnaient à soulever et définir les termes-clé ainsi que deprovoquer un questionnement des élèves vis-à-vis des problèmes de la planète.

Cette première séance s'est donc déroulée durant un temps de débat ; une définition"simple" du développement durable était marquée au tableau :

"Le développement durable permet aux hommes d'aujourd'hui de vivre correctementsans compromettre les capacités des hommes de demain à vivre aussi correctement."

(Nous ne nous sommes pas intéressé de suite à cette définition.)

J'ai commencé par interroger les élèves sur ce qu'ils pensaient de l'environnement, cequ'ils entendaient par ce terme, quels mots lui associaient-ils...?

Je leur ai ensuite distribué des textes sur l'environnement tirés des "Clés del'Actualité Junior"; les CM1 ont eu un texte traitant de la montée des eaux menaçant unarchipel de l'océan Pacifique. Les CM2 ont eu un article relatant la ratification duprotocole de Kyoto (lien avec l'actualité récente).

Un temps a été consacré à la lecture des textes et à la recherche des motscompliqués dans le dictionnaire; ils ont ensuite eu un temps à deux pour discuter etpartager ce qu'ils avaient compris.

Nous avons commencé la mise en commun par les CM2 et le texte sur le protocole deKyoto; à l'oral, le maître sonde la compréhension des élèves. On revient sur les termesde réchauffement climatique, gaz à effet de serre, protocole... Ensuite, on dresse unpetit résumé oral de l'article, pour pouvoir présenter les principaux éléments aux CM1: – le traité de Kyoto (ville du Japon) veut diminuer le rejet des gaz qui réchauffent la

planète.– 140 pays s'engagent à diminuer leurs rejets de gaz– ils ont fait ça pour limiter la pollution et protéger l'environnement

Les CM1 ont ensuite posé des questions aux CM2; la question qui a posé le plus deproblèmes fut sur l'origine de ces "gaz" qui réchauffent la planète. On s'est doncinterrogés sur les différentes pollutions que l'on connaissait et nous avons rapidementfait ressortir les "fumées d'usines" puis les gaz d'échappement...

Quand le texte a été globalement compris, j'ai posé une question aux CM2:Pourquoi des pays veulent stopper le réchauffement de la planète?Les réponses des élèves n'étant pas satisfaisantes, je leur ai proposé de s'intéresser au

texte des CM1.

Après avoir défini quelques mots de vocabulaire (calotte glacière, culminer...) etaprès avoir situé l'archipel des Maldives et Tuvalu, les CM1 ont, à leur tour, exposé cequ'ils avaient retenu de leur article :– des îles très basses de l'océan Pacifique se plaignent de la montée des eaux due au

réchauffement climatique– ils accusent les pays pollueurs– les gaz qu'ils rejettent réchauffent la planète et font fondre les calottes glacières;

cela élève le niveau de l'océan et inonde leurs îles

Quand les deux textes sont bien compris, on tire des conclusions pour aller vers unediscussion, un débat.

On conclut que le protocole de Kyoto est une décision commune à plusieurs pays qui apour but de protéger la planète ainsi que ses habitants; les pays signatairesreconnaissent qu'ils polluent trop et que cela met en danger certaines populations ; ilspensent aux conséquences futures si rien ne change (approche de la notion dedéveloppement durable).

On revient ensuite sur le thème de l'environnement ; j'interroge les élèves sur lesproblèmes, les risques pour la planète. On liste les réponses au tableau en les classantselon des catégories : causes naturelles / causes humaines dans un premier temps carbeaucoup de catastrophes naturelles sont ressorties (tremblement de terre, tsunami...).

Nous nous sommes ensuite mis d'accord sur le fait que nous ne pouvions pas empêcherces catastrophes et nous nous sommes recentrés sur les problèmes de pollution...

Nous avons à nouveau noté les réponses au tableau puis nous avons procédé à unclassement des problèmes selon ce qu'ils touchaient (l'eau, l'air, l'énergie, les déchets).

Voici les principaux problèmes soulevés par les élèves :– l'eau : pollution, produits chimiques, engrais– l'air : pollution, gaz à effet de serre, réchauffement climatique– l'énergie : "il ne faut pas laisser les lampes allumées"; pourquoi?– Les déchets : papiers et sacs plastiques "salissent" la nature, il faut trier les déchets;

pourquoi?

On revient ensuite sur la définition du développement durable notée au tableau ; onexplique les mots qui posent problème (développement, durable, compromettre).

Aborder cette notion de "développement durable" est très dure, même avec desélèves de cycle 3 (nous en reparlerons dans la conclusion).

La classe a finalement retenu que le développement durable, c'est essayer de vivrenormalement, sans détruire la planète pour que nos enfants et nos petits enfantspuissent vivre normalement.

La dernière question que j'ai posé aux élèves lors de cette grande séanceintroductive, était, selon eux, qui peut protéger l'environnement, qui peut agir pour ledéveloppement durable?

Le but était ici de faire ressortir le rôle de chacun, la responsabilité collective enversnotre patrimoine, notre environnement.

Cette première séance nous a donc permis de rentrer dans une problématiqueenvironnementale et de faire ressortir les points essentiels qui allaient constituer notreprojet.

Dès lors, les quatre thèmes constitués lors de la première séance (l'eau, l'air,l'énergie, les déchets) allaient constituer quatre séquences dans lesquelles on allaitsuccessivement:– identifier clairement les problèmes,– émettre des hypothèses et proposer des solutions,

– quand cela est possible, les expérimenter– conclure sur le problème et partager ces résultats.

Faute de temps, le thème de l'eau a été le seul qui ait suivi strictement cettedémarche ; l'expérimentation sur les autres thèmes aurait nécessité beaucoup plus detemps et peut être la participation d'intervenants extérieurs.

– le thème de l'eau :

La première partie était consacrée à l'identification des problèmes environnementauxliés à l'eau. C'est donc, lors du créneau lecture/compréhension que je leur ai donné untexte traitant des principaux risques liés à l'eau, à sa consommation.

Les deux niveaux avaient le même support et ils devaient répondre à quelquesquestions en justifiant leurs réponses. Ici nous avons donc traité de notre projet tout entravaillant des compétences du "Lire".

Les élèves ont donc fait ressortir deux principaux problèmes : la pollution des eaux etla difficulté de leur traitement, et, la surconsommation de ce bien "non inépuisable".

A partir de là, nous avons formulé deux questions:

– Comment peut-on faire pour nettoyer l'eau sale? – Comment peut-on économiser l'eau dans notre vie quotidienne?

Les CM1 travailleront sur le traitement de l'eau et les CM2, sur son économie. Chaquegroupe d'élèves (2 ou 3) possède une "fiche expérience" sur laquelle il doit noter leproblème auquel il doit répondre, les hypothèses du groupe, l'expérience que le groupea imaginé pour vérifier ou non l'hypothèse, le matériel dont ils auront besoin, ce qu'ilspensent obtenir, ce qu'ils obtiennent vraiment et leurs conclusions pour la classe.

Par 2 ou 3, les élèves réfléchissent sur leur problème par rapport à l'eau et essayentd'imaginer une ou deux expériences pour vérifier ou réfuter leurs hypothèses ; on réalisecertaines expériences en fonction du matériel disponible, les élèves relèvent leursrésultats et les notent ; ils tirent des conclusions et en font part à la classe.

Pour le nettoyage de l'eau sale, toutes les expériences ont utilisé la technique dufiltrage ; la classe a conclu que par le biais de cette technique, nous n'arrivions pas àobtenir une eau transparente. Des produits, comme l'huile, étaient très difficiles à"nettoyer" ; il fallait donc éviter de les jeter dans l'évier.

En ce qui concerne l'économie de l'eau, l'expérience (ou plutôt la mesure) mise aupoint par les CM2, s'est trouvée très concluante. Les élèves ont mesuré la quantité d'eaugaspillée lorsqu'on se lavait les mains en laissant ou non couler le robinet. Cela nous apermis de tirer des conclusions pour d'autres activités comme le brossage des dents.

– la naissance de "l'album"

Après cette séance, nous avons fait un point avec les élèves ; nous avions travaillé surles problèmes de l'eau et grâce à nos recherches, nos expériences, nos mesures, nousavons trouvé des solutions pour par exemple, moins consommer d'eau. Je leur ai ensuiteposé la question de ce qu'il fallait faire de nos résultats ; fallait-il les garder pour nous ?

Comment les partager avec d'autres personnes, comment dire aux "gens" qu'il fautéconomiser notre eau...?

Nous avons réfléchi et je leur ai proposé de réaliser un petit livret ou nous listerionsune série de "gestes pour la planète".

L'idée de créer un livre leur a beaucoup plu, mais ils le voyaient plus avec unehistoire, un personnage ; nous avons donc décidé de nous orienter vers un format qui serapprocherait de l'album.

Nous avons donc créé un personnage, Nat' Eco l'écocitoyen, que l'on suivrait durantune journée dans laquelle il nous montrerait les "bons gestes" pour la planète.

– la réalisation de "La journée de la famille Eco".

A partir de là, nous avons travaillé sur les autres thèmes : l'air et la pollution atmosphérique, l'énergie et l'économie de l'électricité, les

déchets et le tri sélectif.Faute de temps, ces thèmes n'ont pas fait l'objet, comme je l'aurais souhaité, d'une

démarche expérimentale; nous nous sommes cantonnés à la recherche documentaire etaux hypothèses des élèves. Par exemple, grâce à un texte, on observe que lasurconsommation d'électricité est corrélée avec le réchauffement climatique ; nous enavons conclu qu'il fallait essayer de réduire notre consommation d'électricité et donc demoins gaspiller. Les élèves ont ensuite cherché des moyens de réduire cetteconsommation dans la vie quotidienne (ne pas laisser des appareils en veille toute lajournée, éteindre les lumières qui ne sont pas utiles...).

Nous avons ensuite repris toutes nos conclusions, nos idées de "petits gestes", et nousles avons mises en situation avec " Nat' ".

Il a donc fallu rédiger l'histoire, réaliser tous les dessins, et ensuite transformer letout en support numérique.

Au sein de ce projet, nous avons donc aussi fait de la production d'écrit, des artsvisuels et des TICE.

b) La réaction des élèves

Une des choses qui m'a le plus marqué, c'est l'investissement et la motivation desenfants à l'égard du projet. Du début jusqu'à la fin, ils se sont impliqués pleinementvoulant absolument finir leur petit livre.

Je constate donc que c'est vraiment en vivant un projet avec les élèves que l'on serend compte des bienfaits qu'il apporte dans la classe (émulation collective,entraide,motivation commune...).

Par ailleurs, je pense qu'il est important de préciser que les élèves de cette classeétaient particulièrement sensibles à la problématique environnementale; ils étaientassez "éveillés" et c'est, je pense, ce qui m'a permis de finaliser ce projet en seulementtrois semaines.

c) Les résultats

Comme il a été détaillé plus haut, le projet s'est concrétisé sous la forme d'un petitalbum s'intitulant "La journée de la famille Eco".

Cet album est présent intégralement en annexe 4.

d) Ce qu'il y aurait à refaire

Bien que ce projet ait abouti, il ne correspond pas exactement à l'objectif que jem'était fixé ; cela est en grande partie dû à la durée du stage qui ne m'a pas permis deréaliser ce projet comme je l'avais imaginé.

En effet, si cela était à refaire, dans un cadre temporel beaucoup plus long, jechangerais plusieurs choses :

– Mettre en place une démarche expérimentale pour chaque sujet traité

J'ai réussi à mettre en place cette démarche pour le thème de l'eau et j'ai remarquéque les enfants s'investissent totalement lorsqu'il s'agit de chercher, de manipuler,d'essayer... De plus, lorsqu'ils expérimentent, ils se rendent vraiment compte desproblèmes pour nettoyer l'eau sale ou de la quantité d'eau gaspillée par la "non-fermeture" du robinet ; cela les marque beaucoup plus et je pense qu'il y a beaucoupplus de chances qu'ils adoptent ces gestes que lorsqu'ils ne testent pas par eux-mêmes.

Par exemple, pour les économies d'énergies, il aurait été intéressant de mesurer,grâce au compteur électrique, la consommation des ordinateurs laissés en veille touteune journée ou celle des lampes non éteintes. Nous aurions pu ensuite calculer cetteconsommation sur une année...

Cependant, il n'est pas toujours aisé de trouver des expériences réalisables en classepour tous les sujets; en effet, des sujets comme la qualité de l'air ou l'utilité durecyclage seront beaucoup plus concrets avec l'intervention d'un professionnel ou la

visite d'une déchetterie.

– organiser des sorties sur le terrain et s'appuyer sur des professionnels

Comme je l'ai dit précédemment, tous les sujets ne sont pas facilement traitables enrestant simplement à l'école.

Pour le thème des déchets, il serait, me semble t-il, très intéressant de visiter unedéchetterie pour se rendre compte de ce qui s'y passe et pourquoi il est important detrier ses déchets. On pourrait imaginer une sortie où l'on suivrait le chemin d'unebouteille de verre ou de plastique du moment où on la met à la poubelle jusqu'aumoment où elle "recommence une nouvelle vie", en passant par les étapes de tri, derecyclage...

De même, pour un sujet comme la qualité de l'air, une sortie dans un organisme desurveillance de la qualité de l'air, comme Atmosf'air à Dijon offrirait aux élèves uneapproche concrète sur un sujet assez compliqué. De plus, ces organismes qui accueillentdes élèves ont souvent du matériel qu'il n'est pas possible d'avoir à l'école.

Cependant, de telles sorties et de tels partenaires nécessitent bien évidemment unegrande organisation et une collaboration entre enseignants et intervenants. La mise enplace d'un projet aussi élaboré ne peut se faire que dans le cadre du projet d'école(organisation, financement...)

– intégrer complètement les TICE au projet

Le dernier point sur lequel j'aurais aimé que les élèves participent davantage, c'estau niveau de la dernière partie : l'informatisation de l'ouvrage.

En effet, pour "La journée de la famille Eco", les élèves ont seulement tapé le textemais n'ont pas du tout participé à la numérisation des images, ni à la mise en page dulivre et ni aux retouches informatiques...

Je pense que les TICE sont vraiment une discipline importante et que la réalisationd'un livre peut permettre d'aborder énormément de choses d'une façon "engagée". Lesélèves trouveront beaucoup plus d'intérêts à travailler sur l'ordinateur le projet qu'ilsont construit depuis le début que de taper des textes qu'ils n'imprimeront peut êtrejamais.

Ce projet peut donc être retravaillé et repris avec une autre classe, mais intégré à unprojet d'école et sur une durée plus longue.

e) Mes conclusions

Arrivé à l'issue de ce projet, je n'en garde que des points positifs ; d'une part, il apermis de créer dans la classe une cohésion, une émulation collective autour de laréalisation de l'album, qui permet à l'enseignant de travailler dans des conditions"idéales".

D'autre part, il reste une réelle trace de ce qui a été fait puisque chaque élève auraun exemplaire de l'ouvrage et un autre exemplaire sera disposé dans la bibliothèque dela classe. Les élèves pourront donc y revenir, le relire et ainsi se rappeler des "bonsconseils de Nat' Eco". Par ailleurs, je trouve cette "trace écrite" plus efficace qu'un

polycopié que les enfants ne reliront peut être jamais.

Il serait, de plus, intéressant de se resservir de cet album, soit pour le présenter àd'autres classes, soit comme support pour d'autres activités liées à l'environnement.

Conclusion

Après avoir rappelé l'histoire du développement durable et son entrée dans les

programmes, après avoir essayé de dégager une vision de l'EEDD et de ce qu'elle pouvait

apporter, après avoir développé des idées de séquences ou de projets applicables en

EEDD et testés lors des stages, le temps me semble venu de tirer des conclusions.

Le premier point que je souhaite soulever, c'est la complexité d'aborder le concept

de développement durable dans sa globalité ; en effet, cela renvoie à deux notions très

compliquée : celle du développement qui est parfois sujette aux controverses (faut-il

encore et toujours se développer...), et celle de la durabilité, des conséquences pour

les générations futures. Par ailleurs, au sein de Développement Durable, on trouve aussi

l'éducation à la solidarité, l'éducation aux Droits de l'homme et des thèmes comme

l'équité sociale.

Tous ces thèmes semblent, pour ma part, très compliqués à aborder à l'école primaire

mais aussi intéressants pour comprendre la notion du Développement Durable.

Nous nous étions demandés au début de ce mémoire, ce que pouvait être l'EEDD :

pour conclure, il me semble que l'on pourrait faire un parallèle entre les vocations de

l'école du début du XX°siècle et celle d'aujourd'hui ; Jules Ferry voulait une école qui

formerait les français à être de bon citoyens (responsable...) ; aujourd'hui le monde a

changé mais la vocation de l'école reste la même. Former de bons citoyens,

responsables, c'est former des citoyens qui connaissent et appréhendent les problèmes

non seulement de la France, mais aussi de la planète, non seulement de notre société,

mais aussi de toutes les sociétés. Je considère aujourd'hui l'EEDD comme une éducation

civique ; on pourrait même parler "d'éco-éducation".

Enfin, j'estime que l'on doit considérer l'EEDD comme un moyen éducatif qui pourrait

apporter des réponses à un grand défi du temps présent.

Bibliographie

Ouvrages :

BRUNDTLAND (G.M.), Notre Avenir à tous, Ed. du Fleuve, 1989.

GIOLITTO (P), Pédagogie de l'Environnement, P.U.F., 1982.

GIOLITTO (P) et CLARY (M), Éduquer à l'Environnement, Hachette Enseignants, 1994.

GIORDAN (A) et SOUCHON (C), Une Education pour l'Environnement, Z'éditions, 1992.

SAUVE (L), (sous la direction de), Éducation relative à l'Environnement, FondationUniversitaire Luxembourgeoise, 1999.

Revues / Périodiques :

ARGOS, n°35 (septembre 2004), L'interdisciplinarité pour une Éducation àl'Environnement vers le Développement Durable, CRDP, Académie de Créteil.

CAHIERS PEDAGOGIQUES, n°405 (juin 2002), L'éducation au Développement Durable,CRAP.

Sites Internet :

www.ademe.fr

www.fnh.org

www.planetecolgie.org

Annexes

Annexe 1 : Mon geste nature pour les tortues

Annexe 2 : Fiche-jeu sur le tri sélectif

Annexe 3 : Images séquentielles: Comment recycle-t-on du papier?

Annexe 4 : La journée de la famille Eco

Annexe 1

Annexe 2

Annexe 3

Annexe 4