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IFPEK Rennes Institut de Formation en Masso-kinésithérapie de Rennes PRISE EN CHARGE KINESITHERAPIQUE LIBERALE DE PATIENTES ATTEINTES DE LYMPHOEDEME DU MEMBRE SUPERIEUR SECONDAIRE A UN CANCER DU SEIN. En vue de l'obtention du diplôme d'état de Masseur-kinésithérapeute BODIN Louis. Année scolaire 2012-2013

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IFPEK Rennes

Institut de Formation en Masso-kinésithérapie de Rennes

PRISE EN CHARGE KINESITHERAPIQUE LIBERALE DE

PATIENTES ATTEINTES DE LYMPHOEDEME DU MEMBRE

SUPERIEUR SECONDAIRE A UN CANCER DU SEIN.

En vue de l'obtention du diplôme d'état de Masseur-kinésithérapeute

BODIN Louis. Année scolaire 2012-2013

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IFPEK Rennes

Institut de Formation en Masso-kinésithérapie de Rennes

PRISE EN CHARGE KINESITHERAPIQUE LIBERALE DE

PATIENTES ATTEINTES DE LYMPHOEDEME DU MEMBRE

SUPERIEUR SECONDAIRE A UN CANCER DU SEIN.

Sous la direction de H. Merdrignac, directeur de mémoire.

En vue de l'obtention du diplôme d'état de Masseur-kinésithérapeute

BODIN Louis. Année scolaire 2012-2013

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Sommaire

INTRODUCTION......................................................................................................................1

PARTIE I : CONTEXTE DE L’ETUDE.....................................................................................2

1. Le cancer du sein...............................................................................................................2

2. Le lymphœdème................................................................................................................3

a. Rappel sur le système lymphatique..............................................................................3

b. L’apparition du lymphœdème......................................................................................4

c. Facteurs de risques du lymphœdème...........................................................................5

d. Symptômes et classification du lymphœdème.............................................................5

3. La prise en charge du lymphœdème..................................................................................9

a. Mesures de prévention.................................................................................................9

b. Critère de suivi.............................................................................................................9

c. Traitement kinésithérapique.......................................................................................10

4. Hypothèses – Problématique...........................................................................................13

PARTIE II: METHODES / RESULTATS / DISCUSSION......................................................14

1. Méthode...........................................................................................................................14

2. Résultats .........................................................................................................................17

a. Généralités sur la pathologie, niveau de connaissance de la patiente........................17

b. Prise en charge en milieu libéral................................................................................20

c. Données identitaires, qualité de vie et exigences.......................................................24

3. Discussion ......................................................................................................................27

a. Analyse des résultats..................................................................................................27

b. Limites du travail.......................................................................................................28

CONCLUSION.........................................................................................................................30

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................31

ANNEXES

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Résumé :

Le lymphœdème du membre supérieur apparu suite au traitement d'un cancer du sein est une

pathologie relativement fréquente et invalidante. Sa prise en charge kinésithérapique est

souvent effectuée en milieu libéral. Ce travail porte sur la prise en charge masso-

kinésithérapique libérale des femmes atteintes de cette pathologie. Il a pour objectif de mettre

en relation les attentes des patientes avec les réalités de cette prise en charge. Il analyse

l'impact de la pathologie sur la qualité de vie des patientes.

Dans un premier temps, une analyse de la littérature a été effectuée afin de comprendre

davantage la pathologie et de connaître ses traitements. Par la suite, différentes recherches ont

permis de souligner que les femmes semblent avoir des difficultés à trouver un

kinésithérapeute libéral qui leur corresponde.

Dans un second temps, un questionnaire envoyé aux patientes a permis de cibler plus

précisément la nature des difficultés rencontrées. Il en ressort que la prise en charge en milieu

libéral n'est pas toujours adaptée aux recommandations trouvées dans la littérature

scientifique. Les femmes sont bien informées sur leur pathologie et ses traitements, elles

cherchent ainsi des thérapeutes qui répondent à leurs attentes.

Ces résultats sont à modérer car différents biais ont été identifiés dans cette étude notamment

en terme de nombre de réponses.

Mots clés: Cancer du sein, Lymphoedème, Traitement du lymphoedème, Thérapie

décongestive complexe.

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Abstract:

The upper limb lymphedema appeared after treatment of breast cancer is a relatively common

and debilitating disease. It's management in physiotherapy is often performed in private area.

This work focuses on private physiotherapy care of the Women suffering from this disease. It

aims at linking patients' expectations with the realities of this support. It also analyzes the

impact of the disease on quality of life of patients.

Initially, a literature review was conducted to better understand the disease and to find

treatments.

Subsequently, various researches have highlighted that women seem to have difficulties in

finding a private physiotherapist satisfying them.

In a second time, a questionnaire sent to patients has allowed us to target more precisely the

nature of the difficulties encountered.

It shows that care in private practice environment is not always adapted to the

recommendations found in the literature. Women are well informed about their pathology and

its treatment, and they are looking for therapists who meet their expectations.

These results are moderate because various biases were identified in this study, particularly

in terms of number of responses.

Keywords: Breast cancer, Lymphedema / lymphoedema, Lymphedema / lymphoedema

treatments / management, Complex decongestive therapy.

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INTRODUCTION

Dans le cadre de mon T.E.F.E., j’ai décidé de porter mon étude sur le traitement du

lymphœdème du membre supérieur apparu chez les femmes secondairement à un cancer du

sein.

A partir de mes stages, j’ai eu l’occasion d’observer plusieurs patientes atteintes de

cette pathologie et certaines d’entre elles cherchaient, en fin de traitement hospitalier, un

kinésithérapeute libéral pour assurer la continuité des soins et le suivi de l’évolution de la

pathologie.

Le questionnement de départ dans l’élaboration de mon T.E.F.E. portait sur la

compréhension de la pathologie et de sa prise en charge. Ce questionnement m’a permis, à

partir de l’analyse des données de la littérature, de définir dans un premier temps le contexte

de mon étude qui portera sur l’apparition du cancer du sein, le développement du

lymphœdème du membre supérieur secondairement à ce cancer et pour finir les modalités de

prise en charge des patientes atteintes de ce type de lymphœdème.

A la suite de cette recherche, un constat m’est apparu : la prise en charge des patientes

atteintes d’un lymphœdème secondaire à un cancer du sein en milieu libéral semble difficile.

En effet peu de kinésithérapeutes se spécialisent en lymphologie et les kinésithérapeutes non

spécialisés dans ce domaine sont considérés (à tort ?) comme non suffisamment compétents.

Ce constat m’a permis d’établir ma problématique, à laquelle je vais dans un second temps,

tenter de répondre à travers une étude de type descriptive. L’outil utilisé pour cette étude sera

un questionnaire.

Ce travail aura pour objectif de répondre au mieux à ma problématique et de trouver

d’éventuelles pistes dans la recherche de solutions à cette problématique.

La problématique de recherche est la suivante : « En quoi la prise en charge, en milieu

libéral, des patientes atteintes d'un lymphœdème du membre supérieur secondaire à un cancer

du sein est-il en lien avec les attentes de celles-ci? ».

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PARTIE I : CONTEXTE DE L’ETUDE

1. Le cancer du sein

Les facteurs de risques, signes et symptômes du cancer du sein ne seront pas abordés

dans ce travail.

Le cancer du sein est le type de cancer le plus fréquent chez les femmes. En France,

selon l’INSERM [13], environ 52 500 nouveaux cas sont estimés en 2010, soit plus d’un tiers

(34%) de l'ensemble des nouveaux cas de cancers féminins.

Une étude de survie des personnes atteintes de cancer en France [11], a été publiée par

l’institut de veille sanitaire (INVS) en février 2013. La survie brute (proportion de patients

survivants quelle que soit la cause du décès, qu’il soit lié ou non à la maladie) à 5 et 10 ans

après le diagnostic de cancer du sein est respectivement de 79% et 65%. Pour la survie nette

(indicateur théorique de survie estimé si la seule cause de décès possible était le cancer étudié,

pas directement objectivable, qui a pour but de quantifier la mortalité liée à la maladie), elle

est respectivement de 86% et 76%. La survie nette évolue avec l’âge, allant de 83% à 10 ans

pour les femmes de 45 à 54 ans à 65% pour celles dépassant 85 ans. Néanmoins, les femmes

plus jeunes (ayant un âge inférieur à 45 ans) ont une survie nette de 75% seulement. A cette

étude, l’INSERM permet d’ajouter que les taux de survie diminuent aussi avec la sévérité du

stade cancéreux au moment du diagnostic : 98,3% de survie à 5 ans pour le stade local, 83,5%

pour le stade régional (envahissement ganglionnaire) et 23,3% pour le stade métastasique.

Pour toutes les femmes atteintes de cette pathologie, l’excès de mortalité reste faible.

Il diminue à mesure que l’on s’éloigne du diagnostic mais n’atteint jamais zéro même au bout

de 10 ans. De plus, on observe une augmentation de la survie avec la période : la survie nette

à 5 ans était de 81% pour les cas diagnostiqués en 1989-1991 et de 89% pour ceux

diagnostiqués en 2001-2004). La survie est plus faible chez les femmes plus âgées

(comorbidités, prise en charge moins lourde). De même, les femmes les plus jeunes (< 45 ans)

ont un moins bon pronostic que les autres, généralement expliqué par des cancers plus

agressifs à cet âge et donc un diagnostic à un stade plus évolué.

L’augmentation de la survie peut se justifier par deux facteurs principaux qui sont : les

progrès thérapeutiques majeurs réalisés au début des années 2000 et un développement des

pratiques de dépistage (mammographies, visites chez le médecin et auto-inspection des seins)

permettant d’améliorer la découverte de ce type de cancer à un stade précoce. Cependant, le

cancer du sein reste la première cause de décès par cancer pour les femmes, notamment les

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femmes jeunes, en raison de sa fréquence importante. Les facteurs de risque connus du cancer

du sein sont peu ou pas accessibles à la prévention primaire.

Selon l’Institut National du Cancer [14], il existe différents types de traitements pour

le cancer du sein : la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie, la chimiothérapie et les

thérapies ciblées. Le choix des traitements dépend du type de cancer, de son stade au moment

du diagnostic ; de son grade ; du statut des récepteurs hormonaux ou de HER2 ; des

éventuelles contre-indications aux traitements ; de l’état de santé général ; et de l’avis et des

préférences des patientes.

L’étude permet de conclure que les cancers du sein se situent parmi les localisations

cancéreuses ayant un bon pronostic avec un taux de survie élevé. On peut donc supposer

qu’un nombre important des femmes atteintes de ce cancer vit potentiellement avec les effets

secondaires du traitement.

2. Le lymphœdème

a. Rappel sur le système lymphatique

Le système lymphatique est composé de vaisseaux et de tissus lymphatiques. Lorsque

le liquide du milieu interstitiel entre dans le système lymphatique, il est nommé la lymphe.

Cette dernière se compose principalement de protéines, d'eau, d'acides gras, de sel, de

globules blancs, de micro-organismes, et de corps étrangers. Elle est absorbée par les

interstices dans les vaisseaux lymphatiques, où elle est transportée dans le système veineux.

(Lawanda et al, 2009) [17].

Le système lymphatique est complexe et comporte plusieurs rôles. Ses vaisseaux

constituent une voie d’écoulement du liquide interstitiel vers le système cardiovasculaire. De

cette manière, le système lymphatique permet le drainage d’un excès de liquide interstitiel, la

circulation des nutriments, des hormones, de certaines graisses, et aussi la filtration naturelle

des liquides du corps (Widmaier et al, 2009) [28].

Plus spécifiquement, les ganglions lymphatiques sont des organes lymphoïdes

secondaires qui permettent l’activation des lymphocytes. Le système lymphatique participe

donc à la réponse immunitaire par activation des globules blancs, mais aussi par une

circulation permanente des lymphocytes dans la lymphe (Widmaier et al, 2009) [29].

Malheureusement, les lymphatiques constituent également la voie par laquelle des

cellules cancéreuses quittent leur site d’origine vers d’autres parties du corps (c’est pourquoi

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les traitements des cancers comportent parfois l’ablation des ganglions lymphatiques) [28].

b. L’apparition du lymphœdème

Le lymphœdème résulte d’un dysfonctionnement du système lymphatique. Il s’agit

d’une pathologie chronique et évolutive qui est la conséquence de l’accumulation de liquide

lymphatique dans les tissus sous-cutanés et les espaces interstitiels. Cette stase lymphatique

entraîne une augmentation de volume du membre atteint.

Les lymphœdèmes sont qualifiés de primaires (aussi appelés primitifs) ou secondaires

(S.Vignes, 2004a) [25] :

➢ Le lymphœdème primaire correspond au lymphœdème ne résultant pas d’une

agression du système lymphatique. Il est le plus souvent sporadique, parfois

héréditaire ou fait partie de syndromes malformatifs plus complexes.

➢ Le lymphœdème secondaire (le plus fréquent) survient après une agression sur le

système lymphatique (cancers, chirurgie, radiothérapie, curiethérapie,

traumatisme, filariose lymphatique). Une fois que le dommage s'est produit dans le

système lymphatique, la capacité de transport est définitivement diminuée dans la

région touchée, ce qui prédispose la région au lymphœdème.

Le lymphœdème secondaire au cancer du sein est le plus fréquent des lymphœdèmes.

En oncologie, l'étiologie la plus commune pour le développement du lymphœdème est la

perturbation ou l’affaiblissement du flux ou de la lymphe dans les vaisseaux lymphatiques et

les ganglions lymphatiques, généralement à la suite de la chirurgie et / ou radiothérapie.

La charge lymphatique correspond au volume de liquide lymphatique. La capacité de

transport représente le montant maximum du volume de lymphe qui peut être transportée par

les vaisseaux lymphatiques dans une période de temps donnée (à peu près 10 fois la quantité

de lymphe transportée en temps normal). La différence entre la capacité de transport et la

charge lymphatique est appelée la réserve fonctionnelle. Lorsque l'augmentation de la charge

lymphatique dépasse la capacité maximale de transport, le système lymphatique devient

débordé, provoquant une insuffisance lymphatique, ce qui conduit à un œdème interstitiel. Si

les vaisseaux lymphatiques indemnes sont incapables de s'adapter à la charge lymphatique

accrue, une accumulation de liquide lymphatique se développe dans les tissus.

De cette manière, on peut distinguer trois formes d'insuffisance lymphatique [17]:

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➢ L'insuffisance dynamique, où la charge lymphatique dépasse la capacité de

transport d'un système lymphatique fonctionnel et intact.

➢ L'insuffisance mécanique, où une anomalie anatomique ou fonctionnelle dans le

système lymphatique réduit la capacité de transport.

➢ L'insuffisance combinée, où l’insuffisance dynamique et mécanique se recoupent,

il y a à la fois diminution de la capacité de transport et augmentation de la charge

lymphatique.

Le lymphœdème secondaire au traitement du cancer du sein est lié dans la majorité des cas à

une insuffisance de type mécanique.

c. Facteurs de risques du lymphœdème

La fréquence du lymphœdème du membre supérieur après traitement du cancer du sein

est estimée entre 14 et 28%. (Arrault et Vignes, 2006) [2]. Il existe différents facteurs de

risques responsables du développement d’un lymphœdème (S.Vignes, 2004b) [26]:

➢ Les facteurs liés au traitement : d’une part, la chirurgie va entraîner la formation

d’une cicatrice adhérente pouvant obstruer la circulation lymphatique [17], et l’ablation de

ganglions lymphatiques (curage axillaire, biopsie des ganglions sentinelles) va limiter la

capacité de transport (plus le nombre de ganglions axillaires enlevés est important, plus le

risque de survenue d’un lymphœdème augmente). D’autre part, la radiothérapie est

responsable d’une fibrose des tissus sous-cutanés, ayant indirectement une incidence sur le

transport lymphatique. Le risque de contracter un lymphœdème est plus grand pour les

patientes ayant eu un curage et/ou une radiothérapie axillaire. Pour finir, une infection post-

opératoire au site opéré va favoriser l’apparition de lymphœdème [17].

➢ La surcharge pondérale [26] pendant le traitement du cancer mais aussi la prise de

poids en post-opératoire. L’IMC (indice de masse corporelle) est corrélé à la fréquence et à la

sévérité du lymphœdème.

➢ Une piqûre sur le membre [2].

➢ La réduction de l’activité physique [2].

d. Symptômes et classification du lymphœdème

Suite au traitement du cancer du sein, il est fréquent qu’un œdème se développe :

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celui-ci est essentiellement lié à une inflammation et disparaît généralement après quelques

semaines. Le lymphœdème à proprement parler arrive plus tard (en moyenne 12 mois après le

traitement), souvent suite à un effort physique ou à un traumatisme. Il démarre la plupart du

temps au niveau de la face médiale du tiers inférieur du bras, où il peut être palpé. Plus tard, il

s’étend vers la face dorsale de l’avant-bras pour terminer sur le dos de la main et les doigts.

Cette description est générale et il existe de nombreuses autres formes de lymphœdèmes, avec

des volumes et des consistances différents (S. Theys et al, 2007) [23]. Les signes et

symptômes que le patient peut présenter comprennent le plus souvent une sensation de

lourdeur, d’inconfort ou d’oppression au niveau du membre, une limitation de mouvement du

membre, et un gonflement d'une partie ou de la totalité du membre. Une augmentation de la

profondeur des plis naturels de la peau peut être notée. La douleur est peu fréquente et signe

généralement une pathologie associée (neuropathie, thrombose veineuse profonde, pathologie

ostéo-articulaire…). La douleur doit nous alerter d’une éventuelle récidive cancéreuse au

niveau axillaire [17].

De nombreuses études proposent différents paramètres pour diagnostiquer un

lymphœdème. On observe de grandes variations entre elles et un rapport récent de la Haute

Autorité de Santé (HAS, 2012) [12] a permis de les regrouper. Selon l’HAS, « un

lymphœdème cliniquement significatif dans le membre supérieur doit présenter :

➢ Un œdème nettement visible.

➢ Une différence de volume entre les membres traité/non traité ou atteint/non atteint,

de 10 % ou de 200 mL.

➢ Une différence de circonférence supérieure : à 2 cm à un des 4 points de mesure

préconisés (aux articulations métacarpo-phalangiennes, aux poignets, à 10 cm en

aval des épicondyles latéraux et à 15 cm en amont des épicondyles latéraux) ou à

un niveau au moins du bras ou de l’avant-bras ; à 5 cm pour la somme des

circonférences mesurées.

➢ L’existence de symptômes rapportés par le patient qui suggéreraient un

lymphœdème, tels que l‘étroitesse de vêtement ou de bijoux, ou la sensation de

lourdeur d’un membre.

Même si le diagnostic a été posé dans un premier temps sur des bases cliniques, une

évaluation initiale, au minimum par mesure périmétrique, serait indispensable pour apprécier

l’efficacité du traitement et évaluer les nouvelles techniques de traitement. »

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Toujours selon l’HAS, différentes classifications du lymphœdème secondaire existent

mais pas une seule n’est reconnue au niveau international. La plus fréquente est la

classification de l’International Society of Lymphology (ISL) (Cf. Tableau 1).

Sans prise en charge, le lymphœdème peut conduire à une aggravation progressive de

l’œdème, à une fibrose des tissus mous, à des changements neurologiques (douleur,

paresthésies), et à une infection [17]. Ceci peut engendrer un malaise physique, de la douleur,

une déficience fonctionnelle ainsi que des complications physiques et psychologiques

importantes, une morbidité à long terme et une détérioration de la qualité de vie (Larouche et

Witty, 2011) [16]. Ainsi, le lymphœdème peut avoir un effet considérable sur la qualité de vie

et la perception du bien-être. Les patients atteints de lymphœdème peuvent manifester de

l’anxiété, une dépression, des problèmes d'adaptation, et des difficultés dans les domaines

professionnels, domestiques, sociaux et sexuels. Parmi les femmes qui développent un

lymphœdème post-mastectomie, des facteurs psychologiques peuvent réduire l'observance des

traitements disponibles (S.G. Rockson, 2001) [22].

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Tableau 1. Classification clinique du lymphoedème secondaire d’après l’Institut national

d'excellence en santé et en services sociaux, 2011 ; l’International Society of Lymphology,

2003 et le Lymphoedema Framework, 2006.

Stade Description

0* Latent ou subclinique

L’enflure est peu ou pas évidente malgré un transport défectueux de la lymphe, car la capacité de transport réduite excède encore la charge lymphatique. Certains patients peuvent ressentir de la lourdeur dans le membre affecté, mais la maladie est asymptomatique dans la majorité des cas. Ce stade peut exister pendant des mois ou des années avant que l’œdème n’apparaisse, ou encore perdure indéfiniment.

1 Lymphœdème réversible

Stade précoce de la maladie avec accumulation de liquide relativement concentré en protéines dans les tissus qui disparaît avec l’élévation prolongée du membre. Le patient peut présenter un œdème à godet** très léger et sans fibrose. L’enflure est réversible à ce stade et le membre peut reprendre sa taille normale avec des traitements.

2

Lymphœdème spontanément irréversible

L’élévation du membre réduit très rarement l’enflure, et le godet est manifeste.

2 avancé

A ce stade, la fibrose intradermique devient plus importante et diminue la souplesse tissulaire. Le godet tend alors à disparaître et le patient présente généralement un signe de Stemmer***. L’enflure du membre ne régresse pas avec l’élévation. Les infections sont plus fréquentes en raison de la capacité réduite du système immunitaire à éliminer les bactéries et les débris. La maladie n’est pas réversible à ce stade, mais elle peut régresser ou s’atténuer avec les traitements.

3 Éléphantiasis lymphostatique

La fibrose et le volume du membre sont plus importants. Le godet est absent. Il y a des changements morphologiques de la peau tels que l’hyperkératose, l’hyperpigmentation, la papillomatose, l’augmentation des plis de la peau, des fistules lymphocutanées et des dépôts adipeux. Les accès de cellulites et de lymphangites sont courants. Dans quelques cas, des tumeurs malignes telles que des lymphangiosarcomes, des sarcomes de Kaposi ou des lymphomes ainsi qu’une nécrose tissulaire peuvent se développer. Ce stade est irréversible.

*Le stade 0 n’est pas universellement reconnu par les experts.

**Godet : marque laissée par la pression exercée sur le membre par un doigt pendant au moins 10

secondes, qui indique un excès de liquide interstitiel dans les tissus. La profondeur de l’empreinte

reflète la gravité de l’œdème

***Signe de Stemmer : impossibilité de froncer la peau du deuxième orteil, et selon certains auteurs,

de la face dorsale des doigts

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3. La prise en charge du lymphœdème

Afin d’éviter les complications citées précédemment, il convient qu’une prise en

charge efficace de ce type de patientes doit être mise en œuvre. Cette pathologie étant une

pathologie chronique avec une atteinte irréversible des voies lymphatiques, il n’existe pas à

proprement parler de traitement curatif.

a. Mesures de prévention

Tout d’abord, il faut si possible éviter la survenue ou l’aggravation du lymphœdème

par des mesures préventives [12], notamment via l’information des patientes (CHUM, 2008)

[5] :

➢ Éviter les gestes répétitifs et le port de charges lourdes avec le membre atteint

➢ Éviter les positions statiques prolongées (ordinateur, lecture…)

➢ Éviter de comprimer les membres (préférer une prise de pression artérielle,

prise de sang, injection, etc., du côté sain ; éviter les habits et bijoux trop

serrés)

➢ Protéger le bras des sources de chaleur trop importantes et du soleil

➢ Préférer un rasoir électrique pour raser les aisselles

➢ Utiliser des vêtements de compression

➢ Obtenir ou conserver un poids de santé

➢ Prendre soin de sa peau, protéger le bras des plaies ou piqûres (port de gants

lors des travaux ménagers ou du jardinage ou en cas d’activité à risque)

➢ Détecter précocement les premiers symptômes du lymphœdème et agir

rapidement

➢ Informer tout professionnel de santé d’une dissection axillaire

➢ Maintenir une activité sportive et ne pas sous-utiliser son bras

➢ Porter un manchon de compression lors de voyage en avion

b. Critère de suivi

Pour commencer, il faut déterminer le critère qui permet le suivi de l’évolution du

9

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traitement : celui-ci correspond à la mesure volumétrique du membre. Le gold standard pour

cette mesure est la volumétrie par immersion du membre dans l’eau de manière standardisée

(température, pression atmosphérique et hauteur de l’eau constantes) cependant, c’est une

technique difficile à mettre en œuvre. On lui préfère donc une mesure volumétrique calculée à

partir de périmétrie à intervalles réguliers (tous les 5 ou 10 cm) en considérant que les parties

des membres mesurées sont assimilables à des cônes.

Ainsi on obtient une formule: h × (C² + Cc + c²)/12π où C est la périmétrie la plus

grande, c la plus petite et h la distance entre C et c. (S. Vignes, 2012) [14]. Cette méthode de

mesure a démontré une bonne fiabilité inter et intra-examinateur (CCI = 0,99). C’est une

méthode qui est donc fiable et valide (valeurs de Pearson r = 0,93) (A.M. Megens, 2001) [20].

La mesure périmétrique du bras aux repères cités précédemment est une technique

fréquemment utilisée, pour avoir la mesure la plus reproductible possible, l’utilisation d’un

mètre ruban de 2 cm de large est recommandée. Avec environ 1,06 cm d’erreur en inter-

examinateur et 1,8 mm en intra-examinateur (J-C. Ferrandez et al, 2005) [9].

c. Traitement kinésithérapique

Le traitement de référence du lymphœdème repose actuellement sur la physiothérapie

décongestive complète (appelée également thérapie décongestive complexe, thérapie

décongestive combinée, traitement physique combiné…) [27]. L'efficacité de cette thérapie,

en terme de pourcentage de réduction du volume excédentaire, est variable selon les études,

pouvant aller de 14,9% à 50,5% de réduction en fonction du stade du lymphœdème et du

nombre de séances. (S-F. Liao et al, 2013) [18]. Cette thérapie cherche à réduire le

lymphœdème en deux étapes : une phase intensive et une phase d’entretien (ou de maintien).

La phase intensive :

Elle dure environ 2 à 4 semaines, la prise en charge est idéalement de 5 jours par

semaine. L’essentiel de la réduction du lymphœdème est obtenu la première semaine du

traitement. La réduction du lymphœdème évolue jusqu’à un état stable minimal [8].

La phase intensive comprend différentes techniques thérapeutiques:

➢ Le drainage lymphatique manuel (DLM) : en cours, le DLM nous est enseigné

comme étant une technique de massage à pression faible suivant le trajet des vaisseaux

lymphatiques. Il permettrait de favoriser la circulation lymphatique en augmentant la

pression sur les tissus, en déplaçant les fluides du milieu interstitiel et en favorisant la

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formation d’anastomoses lymphatiques et la stimulation des lymphangions (unité

contractile du système lymphatique). Il existe différentes techniques de DLM (Casley-

Smith, Vodder, Leduc…) qui ont en commun de traiter en premier les ganglions

lymphatiques sains et la zone périphérique, de réaliser le massage de la zone

proximale vers la zone distale pour drainer les zones atteintes et de réaliser des

mouvements lents et rythmiques. Le DLM a fait l’objet de nombreuses études qui

n’ont pas permis de démontrer une efficacité du DLM seul. A court terme, le DLM

permet une réduction du volume du membre, mais cette réduction n’est conservée que

si le DLM est associé à un traitement compressif (bandage peu élastique). Cependant,

on note que le DLM a un effet positif sur les sensations de lourdeur, d’inconfort au

niveau du bras et sur l’atteinte psychologique des patients (N. Devoogt et al, 2010) [7].

De manière idéale, le DLM devrait durer au minimum 20 minutes, jusqu’à une heure

selon l’HAS, à une fréquence d’une fois par jour [12].

➢ La contention : La contention suit le DLM, elle utilise un bandage inélastique sur le

membre. La contention est la pose de bandes à allongement court, sans serrage, à

partir de la partie distale du membre jusqu’à sa partie proximale. Elle vise à maintenir

la réduction du volume du lymphœdème obtenue par le DLM, et évite par la suite la

formation et le développement d’un nouveau lymphœdème. Par la pression qu’elle

exerce sur la peau, la contention accroît l’action de l’activité musculaire sur le

drainage de la lymphe (effet de pompe, augmentation de la circulation lymphatique).

Le bandage doit être conservé si possible jusqu’à la prochaine séance de DLM, il est

donc porté en continu par le patient entre chaque séance de kinésithérapie. Les

bandages représentent l’élément essentiel destiné à réduire le volume du lymphœdème

[27].

➢ Les exercices sous bandage : La mise en place d’exercices en présence du bandage

de contention sur le bras vise à solliciter la contraction des muscles du bras

(Lymphedema framework, 2006) [19]. La contraction musculaire entraîne des

variations de tension et de pression au niveau du bras et a pour but d’augmenter

l’activité motrice des lymphangions, le retour veineux et la résorption protéique. La

contraction musculaire couplée aux bandages agit à la manière d’une « pompe

lymphatique » [12]. De manière générale, il existe 3 types d’exercices : les exercices

sur la respiration, les exercices en isométrie et les exercices actifs.

➢ Les soins de la peau : En plus des conseils préventifs cités auparavant, il faut être

11

Page 17: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

attentif à tout facteur susceptible de majorer la formation lymphatique, comme toute

forme de lésion cutanée pouvant être une porte d’entrée infectieuse (peau sèche

craquelée, plaies, piqûres..). Les érysipèles (infection aiguë de la peau que l'on guérit

par une antibiothérapie) peuvent survenir et augmenter le volume du lymphœdème

[27]. Le nettoyage quotidien avec un savon au pH neutre non parfumé est

recommandé ainsi qu’une bonne hydratation cutanée [19].

L’essentiel de la réduction du lymphœdème est obtenu la première semaine du traitement. La

réduction du lymphœdème évolue jusqu’à un état stable minimal (J-C. Ferrandez et al, 2012)

[8].

A cette phase intensive peuvent s’ajouter la déclive pour les stades 0 à 2 débutants et

la compression pneumatique (mieux connue sous le nom de pressothérapie). La

pressothérapie est une technique instrumentale basée sur un gonflement étagé de chambres, de

la distalité du membre à sa partie proximale, visant à remplacer le DLM. Cependant, la

pressothérapie est mal étudiée et controversée pour cette pathologie, ses effets sont peu

connus et peut-être indésirables (afflux lymphatique vers l’aisselle) [27]. Cette technique

aurait un effet à court terme [7] mais ne remplacerait pas le DLM notamment par les bienfaits

apportés par le DLM au niveau psychologique. Son utilisation pour cette pathologie reste

donc à débattre.

La phase d’entretien:

Elle cherche à conserver le volume atteint et éventuellement à poursuivre la

diminution du volume (Arrault et Vignes, 2007) [3]. Elle comprend le port quotidien d’une

compression élastique (bandages ou orthèse, pour une pression permanente du membre même

au repos), le port de bandages de contention la nuit (au moins 3 nuits par semaine), des

exercices sous bandages, des soins de peau et si nécessaire la réalisation de DLM (Chardon-

bras et Coupe, 2012) [4]. Pour que ce maintien soit efficace, il faut insister sur l’adhérence du

patient au traitement même si celui-ci est contraignant.

A la suite de ces deux phases, une phase d’auto-prise en charge, visant à obtenir

l’autonomie du patient peut être ajoutée (J-C. Ferrandez et al, 2012) [8]. Elle comprend les

conseils d’hygiène de vie précédemment cités, l’apprentissage du drainage lymphatique

simple (technique d’auto-massage visant à remplacer le DLM) et de la mise en place d’auto-

bandages.

12

Page 18: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

4. Hypothèses – Problématique

Le traitement du lymphœdème secondaire au cancer du sein s’effectue principalement

par la kinésithérapie. La prise en charge est essentiellement assurée en milieu libéral mais

aussi parfois en milieu hospitalier. Cependant, le diagnostic au stade initial est encore

insuffisant [4], et la prise en charge en milieu libéral est encore souvent considérée comme

non suffisamment efficace (S.Theys) [24]. La formation initiale des masseurs-

kinésithérapeutes sur le traitement des lymphœdèmes s’est développée et l’apprentissage des

techniques de drainage manuel est enseigné dans les instituts de formation en masso-

kinésithérapie. La formation continue conventionnée sur cette thématique s’est bien

développée en France. Certains affirment que l’efficacité d’une prise en charge ambulatoire

est comparable à celle d’une prise en charge en milieu hospitalier. (P.H. Ganchou et al, 2012)

[10].

N’ayant pas effectué de stage en milieu libéral, ma perception de ces affirmations reste

floue. Les patientes prises en charge en milieu hospitalier avaient souvent tendance à parler de

leur kinésithérapeute libéral de manière positive ou négative « Le mien n’était pas très

compétent, j’ai dû en voir un autre qui est bien meilleur, il est spécialisé en lymphœdème »,

en comparant avec le milieu hospitalier « Je n’ai jamais eu ce genre de conseil avec mon kiné

». Les kinésithérapeutes travaillant en milieu hospitalier entretenaient ces affirmations : « les

kinésithérapeutes en milieu libéral ne sont pas tous aussi compétents, un kinésithérapeute qui

ne fait que du DLM ne fait pas bien son travail », « il serait préférable d’aller voir un kiné

spécialisé ». En consultant quelques forums, il semblerait que ce genre de remarque soit

fréquent, les femmes atteintes de lymphœdème secondaire à un cancer du sein ont des avis

divergents sur l’efficacité du traitement en milieu libéral. Le niveau d’attente semble élevé et,

d’après ces forums, les femmes cherchent souvent des kinésithérapeutes « efficaces » et

formés au traitement de leur pathologie. L’AKTL [1] recense en France environ 400

kinésithérapeutes libéraux spécialisés dans le traitement des lymphœdèmes, ce qui semble

faible par rapport au nombre de patientes atteintes de cette pathologie.

Ainsi, de nombreuses questions se forment : la prise en charge de cette pathologie en

milieu libéral est-elle toujours adaptée ? Les attentes des patientes en rapport à cette prise en

charge concordent-elles avec la réalité ? Les attentes des patientes sont-elles tout simplement

réalisables ? A partir de ces question, la problématique de mon T.E.F.E. est la suivante : « En

quoi la prise en charge, en milieu libéral, des patientes atteintes d'un lymphœdème du membre

supérieur secondaire à un cancer du sein est-il en lien avec les attentes de celles-ci?».

13

Page 19: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

PARTIE II: METHODES / RESULTATS / DISCUSSION

1. Méthode

Afin de répondre au mieux à la problématique, un questionnaire (annexe 1) a été

envoyé sur internet, via des forums spécifiques, auprès de patientes atteintes de cette

pathologie.

Les critères d’inclusion pour répondre à ce questionnaire étaient les suivants :

• Le questionnaire s’adressait à des femmes.

• Celles-ci devaient être atteintes d’un lymphœdème du membre supérieur apparu

secondairement aux traitements d’un cancer du sein.

• Celles-ci devaient bénéficier, pour cette pathologie, d’une prise en charge

kinésithérapique en milieu libéral.

Les critères d’exclusion étaient donc logiques:

• Toutes les femmes ayant développé un lymphœdème du membre supérieur non

secondaire aux traitements d’un cancer du sein.

• Toutes les femmes n’ayant pas cette pathologie.

• Toutes les femmes n’ayant pas bénéficié, pour cette pathologie, d’une prise en

charge en kinésithérapie libérale.

• Les hommes atteints de cette pathologie.

Le questionnaire a été élaboré à partir des recherches effectuées dans la partie 1 : « Contexte

de l’étude », mais aussi à partir de discussions avec les patientes que j’ai pu observer lors de

mes stages et auprès des kinésithérapeutes qui les prenaient en charge. La méthodologie

employée s’est inspirée du livre de De SINGLY « L’enquête et ses méthodes » (De Singly,

2005) [6]. Avant d’être mis en ligne, une relecture du questionnaire par 5 étudiants en 3ème

année de kinésithérapie m’a permis de déterminer si les questions semblaient pertinentes,

neutres et adaptées à la population concernée. A la suite de ces relectures, quelques

modifications ont été ajoutées pour obtenir la version finale du questionnaire.

Le questionnaire utilise principalement des questions fermées qualitatives et quantitatives à

réponses uniques ou multiples dans le but d’obtenir des résultats analysables sous forme de

pourcentage et de moyennes. Quelques questions ouvertes sont ajoutées afin d’ouvrir une

14

Page 20: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

éventuelle problématique plus ciblée ou de mettre le point sur un élément mis de côté.

La première partie du questionnaire porte sur la prise en charge avant le libéral et le niveau de

connaissance qu’a la patiente sur sa maladie.

Elle nous informe sur:

• L’ancienneté du cancer du sein, permettant de déterminer la distance d’apparition

du lymphœdème après la survenue du cancer.

• L’ancienneté du lymphœdème, ayant pour but de déterminer la phase d’évolution

de la maladie et de comprendre les modalités de prise en charge qui lui sont

induites.

• La présence de conseils de prévention et d’explications sur l’apparition du

lymphœdème lors du traitement pour le cancer, permettant de prendre

connaissance des modalités de prévention déjà mises en place à cet instant. Et

éventuellement savoir qui a donné ces conseils.

• La prise de connaissance d’informations sur le lymphœdème et ses modalités

(moyens d’accès, contenu), afin d’avoir une idée du niveau d’informations qu’ont

les patientes sur leur propre pathologie.

• Les antécédents de prise en charge du lymphœdème en milieu hospitalier, afin de

déterminer si les femmes interrogées ont un moyen de comparaison de prise en

charge entre libéral et hospitalier.

La deuxième partie porte sur la prise en charge du lymphœdème en milieu libéral. Elle

précise:

• Le nombre de kinésithérapeutes consultés, afin de déterminer la présence d’une

éventuelle insatisfaction, ou d’un niveau d’exigence important.

• Les raisons de l’éventuel changement des kinésithérapeutes, dans une logique de

compréhension.

• Les modalités de traitements données par les kinésithérapeutes précédents (acte,

durée, fréquence) pour les confronter aux recommandations, à la satisfaction des

patientes et au traitement des nouveaux kinésithérapeutes.

• Les mêmes questions sont posées pour le kinésithérapeute actuel, dans la même

logique et dans le but de comparer les techniques.

15

Page 21: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

• A propos du dernier kinésithérapeute, une question directe sur la satisfaction est

posée. Les raisons d’une éventuelle insatisfaction sont demandées.

• La question suivante permet de s’informer sur une éventuelle spécialisation de ce

dernier en lymphologie, afin de savoir si la spécialisation induit un prise en charge

différente en terme de contenu.

• Une question sur la nécessité d’un kinésithérapeute spécialisé dans cette prise en

charge pour quantifier une éventuelle demande, ainsi qu’un indice kilométrique du

déplacement que peuvent faire ces femmes pour bénéficier d’une telle prise en

charge (afin de confirmer ou de modérer la demande).

• Une question sur les attentes des patientes en rapport avec leur prise en charge

kinésithérapique : l’une technique, sur les traitements, avec possibilité de répondre

« sans avis » afin de déterminer si les femmes sont bien informées et ont des

attentes spécifiques ; l’autre sur les effets attendus (objectif du patient) pour

déterminer s’ils correspondent à ceux recherchés en kinésithérapie.

• Une dernière question ouverte sur d’éventuelles remarques sur la prise en charge

de la pathologie en milieu libéral, afin d’ouvrir une éventuelle problématique plus

ciblée ou de mettre le point sur un élément mis de côté.

La dernière partie est plus individuelle, elle comporte :

• Les données individuelles (déterminants sociaux) : âge de la patiente et son

activité afin de les utiliser comme variables indépendantes, peut-être à mettre en

lien avec les niveaux d’attentes, de demandes et d’informations qu’a la personne.

La place de ces questions est volontairement à la fin pour éviter l’effet rébarbatif

de ces questions en début de questionnaire, pouvant inciter les gens à ne pas aller

plus loin dans le questionnaire. Il est intéressant de commencer par l'objet

principal du sujet pour capter l’attention de la population à étudier.

• La qualité de vie, via le questionnaire LMS 27 (27 items cotés de 1 à 5, donnant 3

scores en pourcentage sur l’impact de la pathologie sur la dimension physique,

psychologique et sociale de l’individu, 0% étant un impact nul et 100% un

retentissement total sur la dimension considérée), permettant de voir l’impact de la

pathologie sur le quotidien de la patiente et à mettre en lien avec ses attentes (R.

Launois, 2000) [15].

16

Page 22: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

Le questionnaire a été élaboré via la fonction formulaire de « Google documents ». Les

réponses seront traitées sur une feuille de calcul créée par « Google documents » et analysées

ensuite sur tableau « Excel », afin d’établir des graphiques permettant d’appuyer et de

simplifier les résultats qui sembleront les plus pertinents.

Pour finir, le questionnaire a été diffusé sur des forums relatifs au lymphœdème ou au cancer

du sein. Dans le but d’optimiser le nombre de réponses, plusieurs forum ont été sollicités :

« http://www.la-maison-du-cancer.com » ; « http://www.lesimpatientes.com » ; «

http://cancer-du-sein.forumactif.com » ; « www.cancerdusein.org ».

Les résultats seront ensuite traités par feuille de calcul, sous « Excel », afin d’obtenir des

résultats sous forme de statistiques et de permettre une représentation graphique.

2. Résultats

Le questionnaire est resté en ligne pendant 1 mois, pour un total de 16 réponses

obtenues. Suite à une erreur de ma part, (2 questions manquantes lors de la mise en ligne du

questionnaire : sur l’ancienneté du cancer, et sur la spécialisation en lymphologie du

kinésithérapeute actuel), seuls les 10 dernières réponses sont complètes, mais les 6

précédentes sont tout de même retenues car l’absence de réponse aux 2 questions n’altère pas

sensiblement l’interprétation des résultats. Les résultats sont regroupés en annexe (annexe 2).

a. Généralités sur la pathologie, niveau de connaissance de la patiente

La date de diagnostic du cancer du sein et la date de survenue du lymphœdème du

membre supérieur sont représentées par périodes (figures 1 et 2 ).

17

Figure 1 : Date de diagnostic du cancer

Date Diagnostic cancer10%

30%

40%

10%

10%

< 1 an

1 à 2 ans

2 à 5 ans

5 à 10 ans

plus de 10 ans

Figure 2 : Date de diagnostic du lymphœdème

Date Diagnostic lymphoedème

25%

13%

13%19%

30%

< 06 mois

06 mois à 1 an

1 à 2 ans

2 à 5 ans

5 à 10 ans

Page 23: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

D'après les réponses des patientes, on observe que des informations sur la prévention

et l'explication du lymphœdème suite au traitement de leur cancer sont données une fois sur

deux. Cependant, ont peut noter une tendance à l'augmentation de cette prévention au fil des

années (inexistante il y a 10 ans, se développant depuis environ 5 ans pour devenir

systématique à l'heure actuelle) (figure 3).

Pour les femmes ayant bénéficié de conseils suite au traitement de leur cancer, ces

conseils ont été donnés dans la majeure partie des cas par le chirurgien, puis à égale

proportion par le reste du personnel médical (médecin, infirmière, kinésithérapeute)

(figure 4 ).

De manière générale, on peut noter que la quasi-totalité des patientes atteintes d'un

18

0 0,5 1 1,5 2 2,5

< 1 an

1 à 2 ans

2 à 5 ans

5 à 10 ans

plus de 10 ans

Non Oui

Figure 3 : Correlation entre conseil

préventif donné et ancienneté du cancer

0

1

2

3

4

5

Chirurg

ien

Infirm

ière

Kin

ésithé

rape

ute

Méde

cin

Aut

re

Figure 4 : Origine des conseils de prévention relatifs au

lymphoedème

Page 24: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

lymphœdème se renseignent sur leur pathologie (seule 1 patiente sur 16 n'a pas eu

d'informations). Dans la plupart des cas, la prise d'information se fait via internet (sites

spécialisés) puis auprès du kinésithérapeute, du médecin ou de littérature spécialisée (figure

5). Le contenu des informations porte à forte proportion sur les moyens de prévention et de

traitement du lymphœdème (et de manière moindre sur les signes d'apparition) (figure 6), ce

qui laisse supposer que les femmes atteinte de cette pathologie sont relativement bien

informées sur les contenus de leur prise en charge.

25% des femmes ayant répondu à ce questionnaire ont bénéficié d’une prise en charge

hospitalière dans le cadre de cette pathologie, cependant, il n'existe aucune corrélation entre le

nombre de kinésithérapeutes libéraux consultés et les antécédents de prise en charge

hospitalière (soit implicitement la comparaison entre l’hôpital et le libéral n'influence pas le

niveau d'exigences des patientes envers les libéraux) (figure 7).

Dans 50% des cas, les femmes ayant répondu au questionnaire ont consulté au moins 2

19

0

2

4

6

8

10

12

Conseils de

prévention

Informations sur

les signes de

découverte

Informations sur la

prise en charge et le

traitement

Figure 6 : Contenu des connaissances sur

le lymphoedème

0

2

4

6

8

10

12

14

Internet Médecin kinesitherapeute Bibliographie

spécialisée

Figure 5 : Origine des connaissances sur le

lymphoedème

Page 25: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

kinésithérapeutes libéraux et même pour 25% des patientes au moins 3 kinésithérapeutes

différents.

Pour 50% des femmes, les raisons du

changement de kinésithérapeute sont liées à

la non amélioration de leur état et la

recommandation est utilisée.

Parmi les verbatims observés,

l'incompétence du kinésithérapeute est

parfois soulignée, « ...Pas compétent

parfois... »

On peut donc souligner les difficultés rencontrées par les patientes dans la recherche d'un

« kinésithérapeute idéal » et supposer une certaine incohérence entre les attentes des patientes

et le contenu de leur prise en charge.

Ainsi, il convient de comparer la prise en charge (en terme de contenu, fréquence et

durée de séance) des anciens kinésithérapeutes avec la prise en charge du kinésithérapeute

actuel pour savoir si un « profil type » se dégage.

b. Prise en charge en milieu libéral

Les modalités de traitements données par les kinésithérapeutes précédents seront

comparés à celles effectués par les kinésithérapeutes actuels (acte, durée, fréquence). Ces

traitement seront ensuite comparés aux attentes des patientes et à leurs objectifs. Pour

commencer, il faut préciser qu'à propos du dernier kinésithérapeute, 87% des femmes ont jugé

20

Figure 7 : Corrélation entre nombre de libéraux consultés et antécédents de prise en charge

hospitalière

0 1 2 3 4 5 6 7

Non

Oui

3 ou plus21

Figure 8 : Motif du changement de thérapeute

Motif Changement de Kiné

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

Autres Pas de constat

d'amélioration

Sur

recommandation

d'une

connaissance

Sur

recommandation

du

kinésithérapeute

Page 26: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

être satisfaites de leur prise en charge. Celles qui ne le sont pas (soit 2 des personnes ayant

répondu) expliquent pour l’une, avoir arrêté la prise en charge car n’attend rien des séances

(lymphœdème léger) et y allait afin qu’on « s’occupe d’elle », l’autre déplore des séances trop

courtes, et la non mise en place de bandages compressifs.

A noter que toutes les femmes ayant un thérapeute spécialisé en lymphologie sont satisfaites

de leur prise en charge.

En terme de traitements, les kinésithérapeutes effectuent systématiquement un DLM,

technique phare de la rééducation, mais aucun des précédents kinésithérapeutes (figure 9) ne

l'associaient à la mise en place de bandages et cette technique reste rare même chez les

thérapeutes spécialisés (seulement 2 sur 6 le font). La prise en charge de ce type de pathologie

ne répond pas toujours aux recommandations citées dans la partie 1 de l'étude.

Chez les kinésithérapeutes dont les patientes sont satisfaites (figure 10), on note

l'apparition de conseils d'auto-prise en charge. La mise en place d'exercices sous bandages n'a

quand à elle jamais été citée.

De manière comparative aux attentes des patientes (figure 11), on trouve un

21

Figure 9 : Traitements effectués par l'ancien kinésithérapeute

DLM

Press

othér

apie

Autr

es

Soin

s /

surv

eillan

ce d

e la p

eau

Conseils

en h

ygiè

ne d

e vie

Conseils

d'a

uto-p

rise

en c

harge

Bandag

es / m

anch

on c

ontenti

on

Mas

sage

sim

ple

Décl

ive

(suré

léva

tion d

u bra

s)

Exer

cice

s so

us ban

dage

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

DLM

Press

othér

apie

Autr

es

Soin

s /

surv

eillan

ce d

e la p

eau

Conseils

en h

ygiè

ne d

e vie

Conseils

d'a

uto-p

rise

en c

harge

Bandag

es / m

anch

on c

ontenti

on

Mas

sage

sim

ple

Décl

ive

(suré

léva

tion d

u bra

s)

Exer

cice

s so

us ban

dage

Figure 10 : Traitements effectués par l'actuel Kinésithérapeute

Page 27: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

engouement de celles-ci, après le DLM, pour les conseils en hygiène de vie et d'auto-prise en

charge, ainsi que sur la mise en place de bandages de contention. Il faut donc retenir que le

rôle d'information et d'éducation du kinésithérapeute envers ses patientes est plus important

que ce que pensent les thérapeutes, et que les patientes comprennent et soulignent l'intérêt des

bandages de contention suite au DLM. Les patientes sont donc bien informées sur les

recommandations relatives aux traitements de la pathologie.

En termes de fréquence, on note que le

dernier kinésithérapeute (figures 12 et 13)

semble prendre légèrement plus en compte

l'ancienneté du lymphœdème de la patiente

(l'ancienneté permet de supposer la stabilité

du lymphœdème ou du moins d'éliminer la

phase intensive du traitement) et se permet de

prendre en charge une à 3 fois par mois des

patientes dont le lymphœdème est vieux d'au

moins 5 ans.

En moyenne, 56% des anciens

22

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

< 06 mois 06 mois à 1

an

1 à 2 ans 2 à 5 ans 5 à 10 ans

Figure 12 : fréquence des rendez-vous en fonction de l'ancienneté

du lymphoedème chez l'ancien kinésithérapeute

1 à 2 fois par semaine

3 à 5 fois par semaine

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

Figure 11 : Traitements souhaités par les patientes

Page 28: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

kinésithérapeutes prenaient en charge leurs

patientes moins de 20 minutes (44% entre 20

et 40 minutes). Pour les kinésithérapeutes

actuels, la part des séances de moins de 20

minutes diminue à 19%, les autres séances

étant entre 20 et 40 minutes.

Le contenu d'une séance type ne peut

malheureusement pas être analysée, la

question n'ayant pas été posée. Il aurait été

intéressant d'essayer de déterminer le nombre

d'actes effectués sur un temps de séance afin

d'avoir un critère de jugement sur la qualité

des soins apportés.

Les attentes des patientes (figure 14) suite à leur prise en charge sont multiples, axées

sur la diminution de volume et de gêne au niveau du bras, l'autonomie mais aussi le soutien

moral, l'amélioration esthétique et le bien-être au quotidien. Le kinésithérapeute ne doit donc

pas se restreindre à traiter le lymphœdème, il doit aussi accompagner la patiente moralement

et optimiser son autonomie (rôle d'écoute, et rôle d'éducation vers l'auto-prise en charge).

23

Figure 13 : Fréquence des rendez-vous en fonction de l'ancienneté du

lymphœdème chez le thérapeute actuel

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

< 06 mois 06 mois à 1 an 1 à 2 ans 2 à 5 ans 5 à 10 ans

03 à 5 fois/semaine

1 à 2 fois/semaine

1 à 3 fois/mois

0

2

4

6

8

10

12

14

Diminution gêne

au bras

autonomie au

quotidien

amélioration

esthétique

soutien moral bien-être au

quotidien

Autres

Figure 14 : Les attentes suite à la prise en charge

Page 29: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

La majorité des patientes trouvent nécessaire

d'être traitées par un kinésithérapeute

spécialisé en lymphologie (figure 15). Mais

généralement elles ne sont pas prêtes à

parcourir plus de 30 km (47% ne veulent pas

dépasser 10 km pour une telle prise en

charge, 33% pas plus de 30 km, 13% pas plus

de 50 km et 7% seulement peuvent faire plus

de 50 km). Ce qui explique la non corrélation

avec la spécialisation ou non de leur

thérapeute actuel. Il semble difficile de

trouver un thérapeute spécialisé près de chez

soi.

Au-delà de ces difficultés, il pourrait être intéressant d'étudier les données identitaires

des patientes et de les mettre en relation avec le nombre de thérapeutes consultés pour

déterminer un éventuel niveau d'exigences.

c. Données identitaires, qualité de vie et exigences

L'âge des femmes ayant répondu au

questionnaire va de 35 à 65 ans avec une

majorité de femmes entre 45 et 55 ans (figure

16).

24

Figure 15 : Est-il nécessaire d'avoir un

kinésithérapeute spécialisé en

lymphologie?

13%

62%

25% Non

Oui

Pasd'avis

Figure 16 : Age des patientes

56%

13%

31% Entre 35 et 45 ans

Entre 45 et 55 ans

Entre 55 et 65 ans

Page 30: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

L'âge des patientes ne semble pas avoir

d'influence sur le niveau d'exigences de

celles-ci. A l'exception des femmes de plus de

55 ans qui ont toutes consulté au moins 2

kinésithérapeutes différents (figure 18).

De la même manière, on note que les femmes

actives ont tendance à conserver le même

kinésithérapeute tandis que les femmes au

foyer ou retraitées changent plus volontiers.

Les femmes en réduction d'activité /

réinsertion professionnelle sont réparties de

façon égale (figure 19).

Parmi ces femmes, 81% sont actives, et 46%

d'entre elles sont en réduction d'activité /

réinsertion professionnelle, soit 37% des

femmes ayant répondu au questionnaire

(figure 17). On peut donc conclure que le

lymphœdème a un retentissement important

sur l'insertion professionnelle des patientes.

La qualité de vie des patientes a été évaluée à partir du questionnaire LMS 27, dont les

résultats par patiente sont fournis en annexe 3. Pour faciliter le traitement des données, les 3

dimensions (physique, psychologique et sociale de l’individu) du LMS 27 seront subdivisées

en 3 catégories : de 0% à 33% (faible retentissement de la pathologie sur le score considéré),

de 33% à 66% (retentissement modéré) et au delà de 66% (retentissement important).

25

Figure 18 : Age et nombre de kiné

0

1

2

3

4

5

6

Entre 35 et 45 ans Entre 45 et 55 ans Entre 55 et 65 ans

1 2 3 ou plus

Figure 19 : Statut socio-économique et nombre de kiné

0

1

2

3

4

5

6

Active En réduction /

réinsertion d'activité

Femme au foyer Retraitée

1

2

3 ou plus

Figure 17 : statut socioprofessionnel des

patientes.

0 2 4 6 8

Active

En réduction /

réinsertion

d'activité

Femme au

foyer

Retraitée

Page 31: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

Si on cherche à mettre en relation l'âge des

patientes avec les différents scores du LMS 27

(figures 20, 21 et 22), il en ressort que :

➢ Les personnes de plus de 55 ans sont

toujours dans les bornes correspondant à un

retentissement modéré ou important de la

pathologie, qu'il s'agisse du retentissement

physique, psychologique ou social.

➢ De la même manière, les personnes de

moins de 45 ans se retrouvent généralement

dans les scores compris entre 33% et 66%

et très rarement dans une atteinte faible

(seulement pour le retentissement social).

Ce qui implique que la pathologie a un

impact relativement important dans la

qualité de vie de ces 2 catégories de

patientes.

➢ Pour les femmes ayant entre 45 et 55 ans

(les plus représentées), les scores physique

et social sont en général les moins atteints,

tandis que la dimension psychologique est

répartie de manière équitable entre une

atteinte faible, modérée et importante.

26

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 à 33% 33 à 66% 66% et plus

Figure 20 : Age et score physique

Entre 35 et 45 ans

Entre 45 et 55 ans

Entre 55 et 65 ans

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 à 33% 33 à 66% 66% et plus

Figure 21 : Age et retentissement psychologique

Entre 35 et 45 ans

Entre 45 et 55 ans

Entre 55 et 65 ans

0

1

2

3

4

5

6

0 à 33% 33 à 66% 66% et plus

Figure 22 : Age et retrait social

Entre 35 et 45 ans

Entre 45 et 55 ans

Entre 55 et 65 ans

Page 32: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

De manière identique, la mise en relation du

statut socio-économique de la patiente avec

les différents scores du LMS 27 (figures 23,

24 et 25) montre que :

➢ Les retraitées sont faiblement

touchées au niveau des scores

psychologique et social.

➢ Chez les femmes au foyer, la

pathologie semble avoir un impact

plus important sur le retentissement

psychologique que sur les autres

scores.

➢ Les femmes actives ont en général des

atteintes équivalentes des 3 scores de

manière modérée pour la plupart.

➢ Les femmes ayant les scores les plus

élevés, correspondant aux atteintes

importantes au-delà de 66% sont

celles en réduction d'activité.

Bien que le LMS 27 soit intéressant à mettre en relation avec l'âge ou le statut socio-

économique des patientes, il n'a aucune corrélation avec le nombre de kinésithérapeutes (et

donc le niveau d'attentes) consultés par les patientes.

3. Discussion

a. Analyse des résultats

En vue des résultats, on peut observer un développement de la prévention du

lymphœdème systématique aux suites du traitement d'un cancer du sein par le personnel

soignant, notamment par le chirurgien.

Avec le développement d'internet, l'accès aux informations est facilité et les femmes sont donc

pour la quasi-totalité bien renseignées sur leur pathologie et ses traitements et ont des attentes

importantes relatives à la prise en charge.

27

Figure 23 : Score physique et statut

0

1

2

3

4

5

6

0 à 33% 33 à 66% 66% et plus

Active

En réduction /

réinsertion

d'activitéFemme au foyer

Figure 24 : Retentissement psychologique et statut

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

0 à 33% 33 à 66% 66% et plus

Active

En réduction /réinsertion d'activité

Femme au foyer

Retraitée

Figure 25 : Retrait social et statut

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

0 à 33% 33 à 66% 66% et plus

Active

En réduction /réinsertiond'activitéFemme aufoyer

Retraitée

Page 33: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

Cependant, le service médical rendu pas le kinésithérapeute ne correspond pas souvent à ces

attentes, en effet le kinésithérapeute se contente encore trop souvent d'effectuer un simple

DLM sans viser l'autonomisation des patientes par des conseils d'auto-prise en charge (auto-

drainage, auto-bandage) et d'hygiène de vie. De plus, la majeure partie des kinésithérapeutes

ne se sert pas des recommandations pour traiter les patientes, en effet la pressothérapie ou le

DLM seuls sont inutiles (à moyen et long terme) si non associés à des bandages de contention

et une durée de plus de 20 minutes est nécessaire pour cette prise en charge (ce qui n'est pas

systématique). Les thérapeutes semblent s'occuper des patientes de manière générique (pas

d'adaptation de la fréquence des rendez-vous en fonction de l'ancienneté du lymphœdème et

toujours pas de conseils d'auto-prise en charge même chez des patientes ayant un

lymphœdème ancien). Parmi les verbatims, une patiente dit même bénéficier de la technique

LPG dans le cadre de son lymphœdème : cette machine est normalement utilisée en traitement

de certaines cellulites et n'est pas prouvée ni recommandée pour le traitement des

lymphœdèmes (risque d'être traumatisante pour les tissus fragiles, un seul protocole dont seuls

les résultats sont publiés) (NB Piller, et al, 2005) [21].

Il y a effectivement une incohérence entre la prise en charge réelle et les attentes des

patientes, cette incohérence se traduit par un changement fréquent de thérapeute et une

volonté d'être traitées par des kinésithérapeutes spécialisés (la notion de distance étant un

facteur limitant). Ces actes se légitiment par un non constat d'amélioration de l'état des

patientes après leur prise en charge.

Malgré les données identitaires demandées et l'échelle de qualité de vie, il n'est pas possible

d'identifier un « profil type » pour les patientes exigeantes, même si les femmes actives

semblent tout de même changer moins facilement de thérapeute. L'ensemble des femmes

ayant répondu au questionnaire attendent seulement une prise en charge adaptée comprenant

écoute, traitements efficaces et conseils en vue d'une autonomie et d'un bien être au quotidien.

Il faut donc comprendre que le problème vient plus des thérapeutes que des patientes.

Le lymphœdème est une pathologie invalidante, occasionnant des réductions d'activité /

réinsertions professionnelles fréquentes ainsi qu'une altération globale de la qualité de vie

(physique, psychologique et sociale).

b. Limites du travail

L'ensemble de ces résultats reste cependant à relativiser car cette étude comporte en

effet plusieurs biais importants.

28

Page 34: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

Biais relatifs au questionnaire :

• Le critère de sélection de l'ensemble des questions qui figureront dans le

questionnaire, est basé sur la « pertinence théorique » de celles-ci. C'est donc un

facteur subjectif dont je suis le seul juge et il est possible que je sois passé à côté d'une

question plus pertinente.

• Il faut noter l'imperfection des indicateurs, étant donné le fait qu’aucune question ne

peut approcher de manière entièrement satisfaisante la notion étudiée (niveau

d'exigences).

• La relecture de mon questionnaire n'a pas été faite par la population ciblée mais par

des étudiants, sa pertinence est donc à modérer et peut-être que certaines incohérences

auraient pu être trouvées.

• Malgré les efforts fournis pour rendre le questionnaire le plus neutre possible, il se

peut que les patientes soient orientées implicitement vers un type de réponse

particulier, et se retrouvent à chercher la « bonne réponse ». Nommé par De Singly

comme étant « un système subjectif de perception du monde qui s’induit dans les

questions ».

Biais relatifs à la diffusion du questionnaire :

• La population ayant répondu au questionnaire ne correspond pas à un « idéal

statistique » : toutes les femmes atteintes de lymphœdème du membre supérieur

apparu secondairement à un cancer du sein ne peuvent pas avoir répondu à ce

questionnaire. En effet le questionnaire n’a interrogé que les femmes allant sur des

forums spécialisés, excluant automatiquement une large partie des patientes (pas de

liste exhaustive de base de sondage).

Biais relatifs à l'analyse des résultats :

• Ce travail étant le mien, je suis automatiquement influencé dans le traitement des

données, il est difficile de ne pas vouloir obtenir une réponse intéressante, de ne pas

orienter l'analyse vers un aspect particulier. Il faudrait que la personne qui analyse soit

extérieure au travail et donc ne se sente pas concernée par les résultats obtenus.

• Le nombre de personnes ayant répondu au questionnaire (16 réponses) est trop faible

pour que l'analyse statistique soit pertinente (par exemple lorsque je parle de retraitées,

il n'y a en fait qu'une seule femme concernée, ce qui induit un classement automatique

de 0% ou 100% rendant l'analyse normalement inutilisable).

29

Page 35: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

CONCLUSION

La problématique de cette étude portait sur la prise en charge libérale des patientes atteintes

de lymphœdème du membre supérieur secondaire à un cancer du sein.« En quoi la prise en

charge, en milieu libéral, des patientes atteintes d'un lymphœdème du membre supérieur

secondaire à un cancer du sein est-il en lien avec les attentes de celles-ci? ».

Ce T.E.F.E. est une étude descriptive menée à travers un questionnaire proposé aux patientes

atteintes de cette pathologie. Il permet de souligner que la prise en charge en milieu libéral

n'est pas toujours adaptée aux exigences des patientes et aux recommandations scientifiques et

que ces femmes ont des difficultés à trouver un thérapeute adéquat.

A la suite de cette étude, il serait intéressant de chercher à interroger notamment les

kinésithérapeutes pour cerner les raisons de cette inadaptation dans la prise en charge : l'acte

n'est-il pas assez payé par rapport à d'autres actes « plus simples »? La formation est-elle

encore trop peu développée ? Les kinésithérapeutes ont-ils un désintérêt pour cette

pathologie ? Y a-t-il une surcharge de travail ?.

Pour terminer, ce travail m'a permis dans un premier temps de mieux comprendre une

pathologie qui est peu abordée dans notre cursus et de connaître la prise en charge qui lui est

induite. Je comprends la nécessité des formations continues car de nombreuses techniques ne

sont pas abordées dans notre cursus (apprentissage des auto-drainages et auto-bandages, mise

en place de bandages et manchons de contention). Dans un second temps il m'a permis de

cerner les attentes des patientes et ainsi d'être capable de mieux adapter ma prise en charge

dans le cas où je serais amené à m'occuper de patientes atteintes de cette pathologie.

30

Page 36: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

BIBLIOGRAPHIE

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traitement des atteintes lympho-veineuses, sur internet : http://www.aktl.org/

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membre supérieur après traitement du cancer du sein, Bull Cancer 2006 ; 93 (10) : 1001-6

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traitement du cancer du sein, Bull Cancer 2007 ; 94 (7-8) : 669-74

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[6] DE SINGLY F., L’enquête et ses méthodes : Le questionnaire, Armand Colin 2è édition

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Kinésithérapie Scientifique (2012); vol 534, p 17-31

[9] FERRANDEZ J-C., Reproductibilité des mesures périmétriques par mètre-ruban d’un

31

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Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire ; 2013. p 211-216.

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cancer-en-France-1989-2007

[12] HAS - Service évaluation des actes professionnels, Prise en charge

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cancer du sein: Indications et conditions de réalisation, Rapport d’evaluation technologique

(Décembre 2012).

Disponible sur internet: http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1301437/prise-en-charge-

masso-kinesitherapique-dun-lymphoedeme-et-dune-raideur-de-lepaule-apres-traitement-dun-

cancer-du-sein

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sein (mis à jour le 14.02.2012.)

Disponible sur internet : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/les-cancers/cancer-du-

sein/traitements-possibles

32

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[15] LAUNOIS R., La qualité de vie dans le lymphœdème du membre supérieur :

L'indicateur LMS, Collège maladies vasculaires (2000)

[16] LAROUCHE K., WITTY M-F., Traitement du lymphoedème secondaire lié au cancer,

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Disponible sur internet :

http://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/AETMIS/Rapports/Cancer/INESSS_resume_lymphoed

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[17] LAWENDA B.D., M.D., MONDRY E., et al, Lymphedema: A Primer on the

Identification and Management of a Chronic Condition in Oncologic Treatment. CA

CANCER J CLIN 2009; 59:8-24

[18] LIAO S-F., S-H. LI, H-Y HUANG, et al., The efficacy of complex decongestive

physiotherapy (CDP) and predictive factors of lymphedema severity and response to CDP in

breast cancer-related lymphedema (BCRL), The Breast (2013)

[19] LYMPHOEDEMA FRAMEWORK., Best Practice for the Management of

Lymphoedema International consensus. London: MEP Ltd, 2006

[20] MEGENS A.M., HARRIS S.R., KIM-SING C. et al, Measurement of upper extremity

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(2001);82:1639–44

[21] PILLER NB, MOSELEY AL, ESPLIN MA, et al, Lymphoedeme secondaire du bras

traité avec la Technique LPG: Une étude randomisée (analyse préliminaire), XXè Congrès

International de Lymphologie 26 Septembre – 1er Octobre 2005 (Brésil)

[22] ROCKSON S. G., MD, Lymphedema, The american journal of medecine (Mars 2001)

33

Page 39: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

Volume 110 p 288-295

[23] THEYS S., FERRANDEZ J.C., DUEZ D., et al, Lymphoedème du membre supérieur

après cancer du sein – Une pyramide kinésithérapique, Kinesitherapie la Revue 2007;

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[24] THEYS S., L’AKTL : une association de kinés privés qui ne s’est pas privée de se

remettre en question, Point de mire.

Disponible sur internet : http://www.eurokine.be/eurokine/pages/pmire053aktl.htm

[25] VIGNES S., Lymphoedèmes primitifs et secondaires de l’adulte, EMC-Cardiologie

Angéiologie 1 (2004) 223–236

[26] VIGNES S., Lymphoedèmes secondaires Secondary lymphoedema, EMC-Podologie

Kinésithérapie 1 (2004) p137–146

[27] VIGNES S., Prise en charge des lymphoedèmes des membres - Management of limb

lymphedema, La Revue de médecine interne 33 (2012) 268–272

[28] WIDMAIER E.P., RAFF H., STRANG K.T., Les mécanismes du fonctionnement de

l’organisme, Physiologie humaine 5ème édition(2009) ch12, p 454 – 455

[29] WIDMAIER E.P., RAFF H., STRANG K.T., Les mécanismes du fonctionnement de

l’organisme, Physiologie humaine 5ème édition(2009) ch18, p 753 - 755

34

Page 40: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

ANNEXES

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Annexe 1 : Questionnaire sur la prise en charge kinésithérapique libérale du lymphœdème

Bonjour, je suis actuellement étudiant en 3ème année de kinésithérapie à l’IFMK de Rennes. Je

mène une étude relative à la prise en charge masso-kinésithérapique, en milieu libéral, du

lymphœdème du membre supérieur (bras) apparu secondairement aux traitements d'un cancer

du sein.

Dans ce cadre, je vous soumets un questionnaire relatif à votre pathologie, à votre prise en charge, à

vos attentes et à son impact au quotidien.

Bien entendu, celui-ci n’est pas nominatif et vous pouvez donc vous exprimer librement sans la

moindre contrainte : vos réponses resteront strictement confidentielles et seront traitées de

manière anonyme.

Je vous remercie par avance d’avoir bien voulu m’accorder un peu de votre temps.

Temps estimé pour répondre a cette enquête : entre 10 et 15 minutes, possibilité de choix multiples.

Pour commencer, un ensemble de questions relatif à votre prise en charge générale de la

pathologie.

1. Depuis quand votre cancer a-t-il été diagnostiqué? *

• Moins d'un an

• 1 à 2 ans

• 2 à 5 ans

• 5 à 10 ans

• Plus de 10 ans

2. Depuis quand votre lymphœdème a-t-il été diagnostiqué? *

• Moins de 6 mois

• 6 mois à 1 an

• 1 à 2 ans

• 2 à 5 ans

• 5 à 10 ans

• Plus de 10 ans

3. Suite au traitement de votre cancer, avez-vous eu des conseils de prévention et des explications sur

l'apparition du lymphœdème ? *

3.1 Si oui, par qui?

• Kinésithérapeute hospitalier

• Chirurgien

• Médecin traitant / hospitalier

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• Infirmière

• Autre :

4. Avez-vous pris connaissance d'informations sur le lymphœdème ? *

4.1. Si oui, comment ?

• Internet

• Bibliographie spécialisée

• Médecin traitant / hospitalier

• Autre :

4.2. Si oui, quel type d'informations ?

• Conseils de prévention

• Informations sur les signes de découverte

• Informations sur la prise en charge et le traitement

• Autre :

5. Avez-vous bénéficié d'une prise en charge kinésithérapique hospitalière dans le cadre de votre

lymphœdème? *

Prise en charge du lymphœdème en kinésithérapie libérale.

6. Combien de kinésithérapeutes libéraux différents avez-vous consulté dans le cadre de la prise en

charge de votre lymphœdème? *

• 1

• 2

• 3 ou plus

Si vous n'avez consulté qu'un seul kinésithérapeute libéral, passez directement à la question 10.

7. Pourquoi avez-vous changé de kinésithérapeute ?

• Trop éloigné

• Pas de constat d'amélioration

• Sur recommandation d'une connaissance

• Sur recommandation du kinésithérapeute

• Sur recommandation d'un autre professionnel de santé

• Autre :

8. Quels sont les traitements / conseils effectués par votre ancien kinésithérapeute ?

• Massage simple

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• Drainage lymphatique manuel (DLM)

• Pressothérapie (compression pneumatique)

• Mise en place de bandages / manchon de contention

• Exercices sous bandage

• Soins / surveillance de la peau

• Déclive (surélévation du bras)

• Conseils en hygiène de vie

• Conseils d'auto-prise en charge (drainage manuel simple, auto-bandage)

• Autre :

9. Quelle était la durée de la séance chez votre ancien kinésithérapeute ?

• Moins de 20 minutes

• De 20 à 40 minutes

• De 40 à 60 minutes

• Plus d'une heure

10. Quelle était la fréquence de vos rendez-vous ?

• 3 à 5 fois par semaine

• 1 à 2 fois par semaine

• 1 à 3 fois par mois

• Tous les 2 - 3 mois

• Tous les 4 à 6 mois

• 1 fois par an

Si vous n'avez consulté qu'un seul kinésithérapeute libéral, le questionnaire se poursuit ici.

11. Quels sont les traitements / conseils effectués par votre dernier kinésithérapeute ? *

• Massage simple

• Drainage lymphatique manuel (DLM)

• Pressothérapie (compression pneumatique)

• Mise en place de bandages / manchon de contention

• Exercices sous bandage

• Soins / surveillance de la peau

• Déclive (surélévation du bras)

• Conseils en hygiène de vie

• Conseils d'auto-prise en charge (drainage manuel simple, auto-bandage)

• Autre :

12. Quelle était la durée de la séance chez votre dernier kinésithérapeute ? *

Page 44: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

• Moins de 20 minutes

• De 20 à 40 minutes

• De 40 à 60 minutes

• Plus d'une heure

13. Quelle était la fréquence de vos rendez-vous chez votre dernier kinésithérapeute ? *

• 3 à 5 fois par semaine

• 1 à 2 fois par semaine

• 1 à 3 fois par mois

• Tous les 2 à 3 mois

• Tous les 4 à 6 mois

• 1 fois par an

14. Etes-vous satisfaite de votre prise en charge kinésithérapique libérale actuelle? *

14.1. Si non, pourquoi ?

• Trop éloigné

• Pas d'amélioration

• Fréquence trop grande

• Fréquence trop faible

• Autre :

15. Votre kinésithérapeute actuel est-il spécialisé en lymphologie? *

16. Pensez-vous que le kinésithérapeute libéral vous prenant en charge doit-être spécialisé en

lymphologie pour être compétent ? *

16.1. Si oui, quelle distance seriez-vous prête à parcourir pour une prise en charge par un

kinésithérapeute spécialisé?

• Moins de 10 km

• De 10 à 30 km

• De 30 à 50 km

• Plus de 50 km

17. Quel contenu aimeriez-vous avoir dans la prise en charge ? *

• Massage simple

• Drainage lymphatique manuel (DLM)

• Pressothérapie (compression pneumatique)

• Mise en place de bandages / manchon de contention

• Exercices sous bandage

• Soins / surveillance de la peau

Page 45: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

• Déclive (surélévation du bras)

• Conseils en hygiène de vie

• Conseils d'auto-prise en charge

• Pas d'avis

• Autre :

18. Quelles sont vos attentes suite à la prise en charge ? *

• Une diminution de la sensation de gêne au niveau du bras

• Une amélioration des fonctionnalités dans vos activités quotidiennes

• Une amélioration esthétique

• Un soutien moral

• Un bien-être au quotidien

• Autre :

19. Avez-vous d'autres remarques en rapport avec la prise en charge du lymphœdème en milieu

libéral ?

Informations individuelles

Quel âge avez-vous ? *

• Moins de 35 ans

• Entre 35 et 45 ans

• Entre 45 et 55 ans

• Entre 55 et 65 ans

• Entre 65 et 75 ans

• Plus de 75 ans

Etes-vous : *

• Femme au foyer

• En recherche d'emploi

• Active

• En réduction / réinsertion d'activité en raison de votre lymphœdème

• Retraitée

Pour terminer, un questionnaire type (le LMS 27) évaluant l'impact du lymphœdème sur votre

quotidien

Pour répondre aux questions, les propositions sont les suivantes: 1 : jamais / 2 : rarement / 3 : parfois /

4 : souvent / 5 : toujours

Avez-vous des difficultés :

Page 46: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

1. Du fait d'un bras engourdi ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

2. Du fait d'un bras lourd ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

3. Du fait de sensations de picotements ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

4. Du fait de peau gonflée ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

5. Pour vous endormir ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

6. Pour faire votre toilette ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

7. Pour attraper des objets en hauteur ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

8. Pour dormir ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

9. Pour marcher ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

10. Pour prendre les transports ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

11. Pour vous habiller ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

12. Pour rester dans certaines postures ? *

1 2 3 4 5

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Jamais Toujours

13. Pour tenir des objets ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

14. Pour effectuer des gestes précis ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

Avez-vous :

1. Eu envie de vous mettre en colère ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

2. Eu un sentiment de tristesse ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

3. Manqué de confiance en vous ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

4. Manqué de confiance en l'avenir ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

5. Eté mal dans votre peau ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

6. Eté découragée ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

7. Eté angoissée ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

Avez-vous été gênée pour :

Page 48: kine des lymphoedeme 2013_1.pdf

1. Aller au restaurant ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

2. Profiter du soleil ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

3. Vos vacances ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

4. Vous regarder dans un miroir ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

5. Dans votre vie affective avec votre partenaire ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

6. Dans vos relations professionnelles ? *

1 2 3 4 5

Jamais Toujours

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Annexe 2 : Résultats du questionnaire en données brutes.

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Annexe 3 : Résultats de l'échelle LMS 27 par patiente.

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